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INTRODUCTION
Les procédés de conservation des aliments ont pour but de maîtriser l’évolution des réactions
de détérioration de leurs qualités sanitaires, organoleptiques, fonctionnelles et nutritionnelles.
Selon les procédés utilisés, ils permettent :
‒ une conservation à température ambiante en assurant une destruction des
microorganismes et des enzymes présents dans ces aliments responsables de leur
altération. Ce sera le cas de la stérilisation, de l’appertisation et de l’irradiation ;
‒ une stabilisation en assurant un arrêt ou un ralentissement du développement des
microorganismes. Les aliments ainsi traités devront donc être conservés soit au froid :
c’est le cas de la pasteurisation, de la réfrigération, de la congélation de la
conservation en atmosphère contrôlée, de la conservation sous vide soit en milieu sec :
c’est le cas de la déshydratation et de la lyophilisation.
I. ALIMENTS
1. Définition
Pour les IAA, les aliments sont des produits agricoles bruts ou transformés susceptibles
d’apporter un certain nombre de nutriments utiles à l’homme.
Ce sont des composés de molécules biochimiques associées à des vitamines et à des minéraux.
La composition de chacun des composants va engendrer des usages et des transformations
adaptés.
2. Composition
Biochimique
Glucides : essentiellement dans les végétaux
Protides: essentiellement dans les produits animaux
Lipides.
Minéraux
Vitamines
Ces différentes composantes (biochimiques) ne sont pas stables. Elles se dégradent sous l’action
des agents chimiques, physiques ou biologiques.
INTRODUCTION
Le froid correspond à l’abaissement de la température d’un corps de façon à réduire
considérablement son évolution.
Le froid est un composant essentiel en IAA:
‒ en stockage
‒ lors de la fabrication des produits
‒ lors du transport et
‒ lors de la distribution
Son utilisation doit suivre des règles précises: on parle de trépied frigorifique représenté par
un triangle.
I. REFRIGERATION
1. Définition
La réfrigération est un traitement par le froid qui permet d’allonger la durée de conservation
des aliments sans en modifier l’état initial ou très peu.
Le froid est dit « positif » car la température appliquée est au-dessus du point de la congélation
débutante, c’est-à-dire comprise entre 0 et 4°C. La conservation par le froid positif se fait
pendant une durée limitée puisque les produits réfrigérés bénéficient d’une Date Limite de
Consommation (DLC).
Le développement des germes mésophiles (donc de la plupart des germes pathogènes) est inhibé
et seuls les microorganismes cryophiles sont capables de se multiplier à savoir :
‒ .les bactéries pathogènes telles que Listeria monocytogenes, Yersinia enterocolitica, et
Clostridium botulinum type E.
‒ Les bactéries d’altération telles Pseudomonas, Flavobactérium, Acinetobacter.
Le froid engendre aussi un ralentissement des réactions chimiques indésirables.
2. Durée de conservation
La réfrigération ralentit l’évolution microbienne et les conséquences de celle-ci (putréfaction,
toxines,…). Pour les produits morts tels que les viandes et les poissons, la durée pratique de
conservation est de 1 à 4 semaines à une température de 0°C (assure la conservation la plus
prolongée en réfrigération).
II. CONGELATION/SURGELATION
La congélation est un procédé de conservation de longue durée car elle inhibe à la fois
l’altération enzymatique, chimique, et de développement microbien en immobilisant l’eau de
constitution des aliments sous forme de cristaux de glace.
La congélation supprime aussi toute activité biologique puisque celle-ci dépend de la présence
d’eau sous forme liquide.
Cette technique provoque ainsi :
Les produits congelés présentent une DLUO/DDM (sauf les steaks hachés surgelés de par leur
extrême fragilité, qui sont dotés d’une DLC de 9 mois). C’est donc une excellente technique de
conservation par le froid négatif pour augmenter de conservation des aliments tout en
maintenant leur qualité organoleptique (principalement couleur et saveur).
La durée d’entreposage dépendra de la température de stockage. Ainsi, plus celle-ci est faible
plus l’aliment se conservera longtemps et dans de bonnes conditions. La température de
congélation domestique est définie à -26°C (seuls les congélateurs 4**** sont en mesure de
produire cette température) alors que la technique de surgélation utilisée les industriels de
l’alimentation repose sur la température d’exposition allant de – 35°C à – 96°C.quoiqu’il en
soit les produits surgelés ou congelés doivent être maintenu à une température de stockage
inférieure ou égale à – 18°C. A noter que le broyage, la fragmentation, ou hachage diminue la
durée d’entreposage tandis que l’addition de sucre, de sel, d’enrobage avec de la chapelure ou
la cuisson provoqueront l’effet contraire.
Après décongélation l’objectif est d’obtenir un produit de qualité aussi proche que possible du
produit originel.
Il est important de signifier que la congélation ne détruit pas les microorganismes responsables
de la dégradation des aliments puisqu’elle ne fait que stopper leur développement pendant le
stockage
Mécanisme
Lors de la congélation l’eau passe de l’état liquide à l’état solide.
Ce changement d’état se fait de façon progressive dans les aliments complexes car l’eau est
combinée avec des substances dissoutes. On note deux étapes dans ce phénomène:
‒ Nucléation;
‒ La croissance des cristaux.
La taille, le nombre de cristaux dépendra de la vitesse de congélation :
‒ Congélation lente: gros cristaux, peu nombreux;
‒ Congélation rapide: petits cristaux, nombreux, ronds.
Découverte en 1929 par Clarence Bridseye, la surgélation consiste à refroidir très rapidement
des produits en les plaçant à -40°C.
Une fois le produit surgelé, celui-ci doit être maintenu bien au froid (-18°C).
Le transport et les entrepôts frigorifiques de même que les rayons surgelés sont à cette
température de sécurité ce qui stoppe l'activité microbienne et le développement des micro-
organismes.
Les produits halieutiques présentent une DLUO.
La durée de stockage dépendra de la température d’entreposage. Plus celle-ci est faible, plus les
produits se conserve longtemps et dans de bonnes conditions.
1. Types de matériel
2. Décongélation
La décongélation est une opération très délicate qui conditionne la qualité gustative et
microbiologique du produit décongelé.
Il faut un contrôle rigoureux de la vitesse de décongélation.
I. La pasteurisation
La pasteurisation est un traitement thermique pour la conservation des aliments (inventé par
LOUIS PASTEUR en 1856) par lequel un aliment est chauffé à une température définie
pendant une période de temps fixée avant d’être refroidi rapidement. Les températures de
pasteurisation sont inférieures à 100°C. Elles varient de 70°C à 85°C.
Sous l’effet de la chaleur, le seuil de la thermorésistance des bactéries pathogène, de la plupart
de celles qui détériorent les aliments (bactéries gram négatives notamment), des moisissures
et des levures est dépassé. La pasteurisation réduit alors de manière significative le nombre de
microorganismes dans le produit pasteurisé même si certaines formes pathogènes telles les
spores résistent et que certaines bactéries G+ ne sont que partiellement détruites. A noter que
cette que cette thermorésistance dépend du milieu dans lequel la pasteurisation est pratiquée.
Ainsi, plus le milieu est acide, moins la résistance à la chaleur est élevée.
La conservation des produits pasteurisés devra par conséquent se faire par réfrigération entre
+3 et +4°C ou par congélation (température inférieure à -18°C) afin de prévenir la
multiplication des bactéries qui n’ont pas été détruites. Ils bénéficient alors d’une date limite
de consommation.
Les couples « temps/température »utilisés lors de ce procédé varient suivant les aliments
traités : les plus utilisés sont les couples 30s/65°C et 20s/72°C. Tous les deux aboutissent quant
à leurs effets sue les microorganismes aux mêmes résultats mais ils seront adaptés en fonction
de chaque aliment. Par exemple lors de de la pasteurisation du laiton utilise le deuxième couple
car il préserve bien ses qualités organoleptiques notamment gustatives.
D’un point de vue de la technologie, la pasteurisation est effectuée soit sur des produits
préalablement enballés(bouteilles en verre, emballages plastiquesthermstables), soit sur des
produits en « vrac » (souvent liquides). Les calories nécessaires au chauffage sont apportées
par l’eau, la vapeur ou produite par micro-ondes.
Aujourd’hui, ce procédé est utilisé pour plusieurs types d’aliments : bière, jus de fruits, lzits,
ovoproduits, miel, cidre, confitures, compotes, sauces,…
II. La stérilisation
La stérilisation est une technique destinée à éliminer tous les microorganismes pathogènes y
compris les formes sporulées et la plupart des germes susceptibles de contaminer un produit
alimentaires. Elle est inventée par NICOLA APPERT à la fin du XVIIIe siècle tandis que
l’explication a été donnée par Louis PASTEUR au XIXe siècle.
Les aliments stérilisés se conservent donc à la température ambiante tant que le récipient n’a
pas été ouvert et bénéficient d’une date limite d’utilisation optimale (DLUO).
Les deux techniques de stérilisation les plus couramment utilisées sont :
‒ La stérilisation à très haute température (140°C) réalisée en un temps très court
‘quelques secondes) appelée UHT (Ultra Haute Température).
‒ La stérilisation des conserves appelée appertisation qui correspond au
conditionnement d’aliments dans un récipient étanche au liquide, aux gaz et aux
microorganismes associés au traitement par la chaleur (supérieur à 100°C).
Remarque : la stérilisation industrielle des aliments est généralement réalisée à 121-122°C afin
d’assurer la destruction des spores du Clostridium botulinum.
Le traitement ionisant des aliments est un procédé qui a pour but de les assainir (en reduisant
le risque de contamination par les microorganismes pathogènes et ou d’augmenter la durée de
conservation).
Il n’est pas appelé à remplacer les traitements actuels mais doit être considéré comme
complémentaire des méthodes classiques telles que la réfrigération ou de la cuisson. Cette
technique est aussi appelée pasteurisation à froid parce qu’elle ne suppose pas de traitement
thermique.
Ce traitement consiste à soumettre les aliments :
‒ soit à rayonnement gamma : ce rayonnement est utilisé à l’aide radio-isotopes
généralement du cobalt 60 et du césium 137. C’est la technologie la plus efficace en
terme de coût, car la pénétration des rayons permet le traitement de palettes entière, ce
qui diminue fortement la manutention ;
‒ soit un faisceau d’électrons accélérés par un champ électrique à des vitesses proches de
la lumière utilisant des rayons bêta. Les électrons ont une section efficace nettement
plus importante que les photons, de sorte qu’ils ont une pénétration plus faible et que
les produits doivent être traités individuellement. Le traitement est en revanche rapide
(quelques secondes) ;
‒ soit à des rayons : ce sont des photons produits par les électrons des atomes.
Rappelons que, dans ces conditions, il n’y a aucun risque de contamination radioactive pour
l’aliment et que les produits ionisés ne présentent pas de potentialité toxique pour le
consommateur. Ainsi, les radiations décomposent seulement les molécules avec libération
d’électrons libres qui heurtent qui heurtent d’autres molécules et les ionisent à leur tour. Des
recherches scientifiques extensives ont d’ailleurs été produites pour obtenir l’utilisation de cette
méthode par la US Food and Drug Administration, le département de l’agriculture des Etats-
Unis et l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les effets positifs de l’ionisation dépendent de la « dose » appliquée, mesurée en gray avec :
1gray = un joule/kilogramme d′aliment
On peut ainsi obtenir pour chaque aliment :
‒ une inhibition de la germination ; 0.05 à 0.1 kGy ;
‒ l’incapacité de des insectes à se reproduire : 0.03à 0.20 kGy ou leur mort : 1 à 3 kGy ;
‒ destruction partielle ou totale de la charge microbienne : 1 à 4 kGy ;
‒ une destruction des germes pathogènes (équivalent d’une pasteurisation) 1 à 6 kGy ;
‒ une stérilisation : 15 à 50 kGy (radappertisation).
En 1980, après étude, l’OMS est arrivé à la conclusion que l’irradiation des denrées alimentaires
jusqu’à une dose moyenne de 10 kGy n’entrainerait aucun risque toxicologique. Cette dose de
10 kGy maximale a donc été retenue lors du traitement des aliments. Des doses supérieures
seront seulement utilisées pour la stérilisation du matériel industriel.
En France, l’autorisation de l’ionisation repose sur une liste positive qui précise la méthode
ainsi que la dose utilisée (tableau 1)
La durée de vie d’un produit alimentaire (matières premières fraîche, plats cuisinés) peut être
prolongée en le conditionnant « sous vide ». Ce procédé consiste à le placer dans un emballage
étanche où l’air est quasiment ou totalement éliminé (90% minimum de vide).
Les microorganismes aérobies sont alors inhibés et le produit est protégé vis-à-vis de
l’oxydation et de la dessiccation. Cependant les produits utilisés doivent être de bonne qualité
sanitaire. Les différentes manipulations avant la mise dans l’emballage et la mise sous vide
Doivent donc se faire dans des conditions d’hygiène strictes car les bactéries anaérobies ou
aéro-anaérobies peuvent encore se développer (lactobacilles, streptocoque, Cl. perfringens, Cl.
botulinum). La conservation sous vide peut par conséquent être associée à une réfrigération ou
à une congélation.
I. Principe
Un conditionnement « sous atmosphère protectrice » consiste à modifier la composition de
l’atmosphère interne d’un emballage de denrées alimentaire dans le but d’améliorer sa durée
de vie.
Le processus tend souvent à réduire le taux de dioxygène entre 20 et 0%, afin de dz ralentir la
croissance des formes de vie aérobie et les réactions d’oxydation. L’oxygène enlevé peut être
remplacé par d’autre gaz, notamment 80% de diazote et 20% de dioxyde de carbone.
Le stockage du produit se fait ensuite à basse température (0 ç 3°C).
Le taux de croissance de nombreuses espèces microbiennes est ainsi fortement diminué sachant
que les microorganismes les plus sensibles au dioxyde de carbone sont les Pseudomonas, les
Achromobacter et en général la flore psychrotrophes d’altération ainsi qu’à un moindre degré
les moisissures. Les bactéries lactiques sont les plus sensibles. Certaines bactéries pathogènes
sont partiellement inhibées (salmonelles) tandis que qu’en revanche, certains se multiplient
mieux (Yersinia enterocolitica, Campylobacter jejuni) voire ils sont indifférentes
(staphylocoques, Clostridium).
Ce mode de conservation à la réfrigération, l’inhibition par le dioxyde d carbone étant
proportionnellement plus au froid.
d’autres facteurs tels que la nature et la taille du produit, son niveau de préparation et sa
maturité qui présentent aussi un effet sur la durée de vie d’un produit EMAP.
IV. Technologie
1. Méthode
Il existe deux techniques utilisées dans l’industrie pour emballer les produits sous atmosphère
modifiée, le balayage gazeux et le vide compensé.
Le balayage gazeux est utilisé pour sa simplicité technique : l’emballage est rincé par le
mélange de gaz désiré, lequel expulse l’air qui contient l’oxygène. L’inconvénient est la forte
consommation de gaz, voir les risques pour les consommateurs si leur environnement de travail
se charge en azote ou en oxyde de carbone.
La technique de vide compensé nécessite de supprimer totalement l’air avant d’introduire le
mélange de gaz désiré. Comme lors de l’usage de sac sous vide, ce procédé ne convient pas aux
aliments qui souffriraient de l’écrasement.
La mention « emballé sous atmosphère protectrice » s’applique à l’une ou l’autre technique.
Dans le conditionnement des viandes et des poissons, un hait niveau de dioxyde de carbone,
qui peut abaisser le pH, inhibe efficacement les croissances bactériennes et fongiques.
L’absence totale d’oxygène dans le conditionnement de la viande rouge, fera grisailler celle-ci,
sans aucune altération de sa saveur. Aussi pour ne pas inquiéter le consommateur, le mélange
gazeux réinjecter contient n léger pourcentage d’oxygène. L’azote inerte et bon marché, est
utilisé comme gaz de remplissage, car il n’encourage ni ne décourage le la croissance
bactérienne. Très peu soluble dans l’eau et les graisse, un mélange utilisé pour emballer les
chips est ainsi composé de 99.9% d’azote gazeux, qui est inerte aux températures et pressions
auxquelles l »emballage est soumis. Parfois, aux Etats-Unis notamment, il peut être utilisé du
monoxyde de carbone (CO2) pour emballer la viande, mais cet usage est contester. Une bonne
taille d’emballage offrira un volume au deux tiers occupés par le produit, un tiers par le gaz.
CONSERVATIONS CHIMIQUES
On retrouve :
‒ la conservation dans l’alcool : cette méthode est surtout utilisée pour les fruits. Les
qualités organoleptiques originelles ainsi que les vitamines sont perdues ;
‒ la conservation dans le sel (salaison) : cette technique est la plupart du temps utilisée
pour les poissons et les viandes ;
‒ la conservation par le fumage qui permet de sécher les aliments sachant que les
composés chimiques de la fumée jouent un rôle d’antiseptique. Cette technique est
utilisé » pour les poissons et la viande ;
‒ la conservation en milieu acide avec l’utilisation du vinaigre : l’acidité modifie
l’apparence, la texture, diminue le goût ainsi le nombre de vitamines nécessitant l’ajout
de colorants et de sel pour en relever les qualités organoleptiques. Cette technique est
utilisée les cornichons, les oignons, …
‒ la conservation en milieu basique comme l’huile (tomate séchées) ;
‒ la conservation dans le sucre : celui-ci étant très hygroscopique, il ne permet pas aux
bactéries de se développer. Cette méthode est utilisée pour les fruits (confiture, fruits au
sirop, fruits confits, pâte de fruits, …).
Conclusion
La conservation des aliments est donc le procédé qui consiste à traiter et à manipuler l’aliment
d’une manière telle que la détérioration de ce dernier soit arrêtée ou fortement ralentie afin
d’éviter une éventuelle intoxication alimentaire toit en maintenant sa valeur nutritionnelle, sa
texture et son goût.