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La Déclaration de la femme et de citoyenne, Olympe de Gouges, éléments pour une

dissertation

Citations extraites de la Déclaration de la femme et de la citoyenne

“Si la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de
monter à la tribune” (Article X)
=> Dans l’article X, Olympe de Gouges s’appuie sur l’égalité des femmes et des hommes
face à la loi pour revendiquer l’égalité des sexes en termes de liberté d’expression. Ainsi,
il était nécessaire qu’elle insiste dans l’article IX sur la rigueur des peines qui peuvent
s’appliquer aux femmes, a n de montrer que les femmes et les hommes sont égaux
devant la loi. Avec l’article IX, elle coupe court à toute accusation d’indulgence de la
justice envers les femmes.

Elle utilise un raisonnement a pari, c’est-à-dire un raisonnement par analogie : elle établit
un rapport d’égalité entre le droit de monter à l’échafaud et celui de monter à la tribune.
L’analogie est soulignée par le parallélisme entre l’expression « monter à l’échafaud » et
« monter à la tribune », qui utilisent toutes deux le verbe « monter ». Pour l’autrice, si les
femmes subissent les mêmes peines que les hommes (A = B), alors elles doivent
béné cier des mêmes droits qu’eux (ce qui est vrai pour A l’est aussi pour B).

- L’exhortation aux hommes (après la Dédicace à la Reine et juste avant le Préambule)

“Cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l’administration de la


nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble
harmonieux à ce chef-d'œuvre immortel.” L’autrice suggère que l’inégalité entre les
hommes et les femmes ne se fait que chez les humains et non dans le règne animal. Elle
essaie de montrer que les hommes sont contre nature.

“Homme es tu capable d'être juste?” Exhortation aux hommes. Elle pose une question
rhétorique aux hommes en général pour faire se questionner l’homme sur les droits des
femmes.

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“L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle,
boursou ée de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité,
dans l’ignorance la plus crasse, [...] il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses
droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus.” Olympe de Gouges décide de dévaloriser
les hommes en un utilisant un vocabulaire péjoratif quand elle les dénonce, tout en
utilisant des hyperboles lorsqu’elle annonce les e ets de la domination des hommes sur
les femmes.

« Ô citoyens ! ô monarque ! ô ma nation ! que ma faible voix puisse retentir dans le


fond de vos cœurs ! qu'elle puisse vous faire reconnaitre le faible sort des
femmes. »
Olympe de Gouges, « Séance royale », 11 juillet 1789

- Sur la nature:
« Parcours la nature dans toute sa grandeur [...] et donne‑moi, si tu l’oses, l’exemple
de cet empire tyrannique. »

En s’appuyant sur la nature dans son argumentation, Olympe de Gouges reprend les
idées philosophiques de Rousseau (Du Contrat social, 1762). Selon ce dernier, dans
l’état de nature (à l’origine de l’humanité), les hommes étaient égaux : l’inégalité serait
apparue avec l’état social. Si Rousseau ne parle pas des femmes mais plutôt des
inégalités sociales, d’autres écrivain(e)s du XVIIIe siècle comme Gouges ou Condorcet
vont s’appuyer sur l’argument de la nature pour justi er l’égalité de droits entre les
hommes et les femmes. Condorcet écrit ainsi : « ce n’est pas la nature, c’est l’éducation,
c’est l’existence sociale qui cause cette di érence » (Sur l’admission des femmes au droit
de cité, 1790).

Article 1er: « La femme nait libre et demeure égale à l’homme en droits. Les
distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »

= > La deuxième phrase de l’article I, « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées
que sur l’utilité commune », met en évidence un basculement de l’organisation sociale :
sous l’Ancien Régime, la naissance était le critère principal de hiérarchisation sociale ; au
contraire, après la Révolution, c’est « l’utilité commune » qui la justi e. Les privilèges liés
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à la naissance sont donc abolis, au pro t de la notion d’« utilité commune », qu’on
pourrait rapprocher de l’idée de « bien commun ». En e et, dans une société égalitaire
idéale on pourrait imaginer qu’il n’y ait plus de distinctions sociales entre les individus ; et
pourtant, la nécessité de ces distinctions est réa rmée par l’article I.

« La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi


l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle
que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature
et de la raison. » (Article IV)

« Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la


société : tout ce qui n’est pas défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être
empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas. » (Article
V)

« Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi. » (Art
gicle IX)

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les
enfants. Toute citoyenne pourra donc dire librement " je suis mère d’un enfant qui
vous appartient " sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité, sauf à
répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » (Article XI)

« Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les


contributions de la femme et de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les
corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la
distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie. »
(Article XIII)

=> Comme dans l’article X, Olympe de Gouges utilise ici un raisonnement a pari, c’est-à-
dire un raisonnement qui s’appuie sur l’analogie : si les femmes subissent les « tâches
pénibles » au même titre que les hommes, elles doivent par conséquent béné cier des

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mêmes avantages que les hommes, c’est-à-dire « la distribution des places, des emplois,
des charges, des dignités et de l’industrie ».

Postambule citations:

Olympe de Gouges s’adresse aux femmes, car à la Révolution, les lumières de la raison
se sont imposée dans la société « le tocsin de la raison se fait entendre dans tout
l‘Univers ». Les femmes doivent donc se révolter et lutter pour leurs droits.

Dans le passé, privées de droits égaux à celui des hommes, elles ont dû utiliser d’autres
moyens pour avoir une place dans la société « Ce que la force leur avait ravi, la ruse
leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes ».

Jusqu’à présent, le pouvoir des femmes était relatif à leur charme, à leur beauté. Elles
utilisent ce pouvoir de séduction pour pallier l’injustice de leur condition.

Il leur fallait donc in uencer les hommes de pouvoir : « Le gouvernement français,


surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes
[...]. » et gagner de l’argent « une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable ;
quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds ».

C’est pour cela qu’Olympe de Gouges souhaite de partager équitablement les biens et le
pouvoir entre les hommes et les femmes mais elle voit tout de suite les limites de cette
proposition: « Mais celle qui est née d'une famille pauvre, avec du mérite et de
vertus, quel est son lot ? La pauvreté et l’opprobre. »

D’où trois propositions:


1) « mettre nos fortunes en communauté » et les partager entre tous les enfants « de
quelque lit qu’ils sortent ».
2) Une loi pour avantager « les veuves et les demoiselles trompées par les fausses
promesses d’un homme à qui elles se seraient attachées [...] »
3) Prôner l’accès des femmes aux hautes fonctions « J’o re un moyen invincible
d’élever l’âme des femmes ; c’est de les joindre à tous les exercices de l’homme
[...]. »
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Autre idée du postambule: Méconnaitre les droits naturels, c’est aussi renier la liation
des hommes de couleur issus de relations hors mariage entre colons et esclaves: « Les
colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les
frères. »

Exemples de sujets et de plans:

Pourquoi peut-on dire que la Déclaration de la Femme et de la citoyenne soit un texte


combattif?
I Un texte engagé et humaniste
1) Les fondements philosophiques et juridiques de la Déclaration
2) Prolonger la Révolution en faveur des femmes
3) L’intersectionnalité des causes

II) La rhétorique de l’engagement:


1) La rhétorique de la volonté
2) La rhétorique de l’émotion
3) L’écriture pamphlétaire

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