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dissertation
“Si la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de
monter à la tribune” (Article X)
=> Dans l’article X, Olympe de Gouges s’appuie sur l’égalité des femmes et des hommes
face à la loi pour revendiquer l’égalité des sexes en termes de liberté d’expression. Ainsi,
il était nécessaire qu’elle insiste dans l’article IX sur la rigueur des peines qui peuvent
s’appliquer aux femmes, a n de montrer que les femmes et les hommes sont égaux
devant la loi. Avec l’article IX, elle coupe court à toute accusation d’indulgence de la
justice envers les femmes.
Elle utilise un raisonnement a pari, c’est-à-dire un raisonnement par analogie : elle établit
un rapport d’égalité entre le droit de monter à l’échafaud et celui de monter à la tribune.
L’analogie est soulignée par le parallélisme entre l’expression « monter à l’échafaud » et
« monter à la tribune », qui utilisent toutes deux le verbe « monter ». Pour l’autrice, si les
femmes subissent les mêmes peines que les hommes (A = B), alors elles doivent
béné cier des mêmes droits qu’eux (ce qui est vrai pour A l’est aussi pour B).
“Homme es tu capable d'être juste?” Exhortation aux hommes. Elle pose une question
rhétorique aux hommes en général pour faire se questionner l’homme sur les droits des
femmes.
- Sur la nature:
« Parcours la nature dans toute sa grandeur [...] et donne‑moi, si tu l’oses, l’exemple
de cet empire tyrannique. »
En s’appuyant sur la nature dans son argumentation, Olympe de Gouges reprend les
idées philosophiques de Rousseau (Du Contrat social, 1762). Selon ce dernier, dans
l’état de nature (à l’origine de l’humanité), les hommes étaient égaux : l’inégalité serait
apparue avec l’état social. Si Rousseau ne parle pas des femmes mais plutôt des
inégalités sociales, d’autres écrivain(e)s du XVIIIe siècle comme Gouges ou Condorcet
vont s’appuyer sur l’argument de la nature pour justi er l’égalité de droits entre les
hommes et les femmes. Condorcet écrit ainsi : « ce n’est pas la nature, c’est l’éducation,
c’est l’existence sociale qui cause cette di érence » (Sur l’admission des femmes au droit
de cité, 1790).
Article 1er: « La femme nait libre et demeure égale à l’homme en droits. Les
distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
= > La deuxième phrase de l’article I, « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées
que sur l’utilité commune », met en évidence un basculement de l’organisation sociale :
sous l’Ancien Régime, la naissance était le critère principal de hiérarchisation sociale ; au
contraire, après la Révolution, c’est « l’utilité commune » qui la justi e. Les privilèges liés
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à la naissance sont donc abolis, au pro t de la notion d’« utilité commune », qu’on
pourrait rapprocher de l’idée de « bien commun ». En e et, dans une société égalitaire
idéale on pourrait imaginer qu’il n’y ait plus de distinctions sociales entre les individus ; et
pourtant, la nécessité de ces distinctions est réa rmée par l’article I.
« Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi. » (Art
gicle IX)
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les
enfants. Toute citoyenne pourra donc dire librement " je suis mère d’un enfant qui
vous appartient " sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité, sauf à
répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » (Article XI)
=> Comme dans l’article X, Olympe de Gouges utilise ici un raisonnement a pari, c’est-à-
dire un raisonnement qui s’appuie sur l’analogie : si les femmes subissent les « tâches
pénibles » au même titre que les hommes, elles doivent par conséquent béné cier des
Postambule citations:
Olympe de Gouges s’adresse aux femmes, car à la Révolution, les lumières de la raison
se sont imposée dans la société « le tocsin de la raison se fait entendre dans tout
l‘Univers ». Les femmes doivent donc se révolter et lutter pour leurs droits.
Dans le passé, privées de droits égaux à celui des hommes, elles ont dû utiliser d’autres
moyens pour avoir une place dans la société « Ce que la force leur avait ravi, la ruse
leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes ».
Jusqu’à présent, le pouvoir des femmes était relatif à leur charme, à leur beauté. Elles
utilisent ce pouvoir de séduction pour pallier l’injustice de leur condition.
C’est pour cela qu’Olympe de Gouges souhaite de partager équitablement les biens et le
pouvoir entre les hommes et les femmes mais elle voit tout de suite les limites de cette
proposition: « Mais celle qui est née d'une famille pauvre, avec du mérite et de
vertus, quel est son lot ? La pauvreté et l’opprobre. »