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Plan du cours
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Plan du chapitre 2
Le dividende est la part des sommes distribuables de l’exercice que l’assemblée générale
des associés ou des actionnaires décide de répartir entre eux conformément aux
dispositions statutaires
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Questionnements …
Quelle est la proportion des bénéfices qu’il faut verser aux actionnaires au
titre de dividendes ?
La neutralité de la
politique de dividende
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Miller et Modigliani, 1961, “Dividend Policy, Growth and the Valuation of Shares”, Journal
of Business, vol. 34, pp.411-433.
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Ils considèrent que la valeur d’une firme (et donc de ses actions) ne peut provenir
que de sa capacité bénéficiaire et de ses décisions d’investissement.
Les bénéfices peuvent être distribués ou mis en réserve pour l’autofinancement des
projets de la firme.
Mais cette distribution n’est qu’un détail et n’affecte en aucun cas la richesse des
actionnaires
M&M (61)
Les actionnaires
M&M (61) montrent alors que la rentabilité espérée des actionnaires est
indépendante de la façon dont les firmes se financent et paient des dividendes. Il
n’existe pas de politique de distribution optimale qui maximise la valeur d’une firme.
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Démonstration :
Pour réaliser son programme d’investissement, elle doit alors faire appel au marché
financier pour récupérer ce qu’elle a distribué.
Pour que cette décision ne modifie pas sa structure financière, l’entreprise ne doit pas
recourir à l’emprunt. Il faut donc qu’elle réalise une augmentation de capital et émette
des actions nouvelles.
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Nous savons que le prix P0 de l’action est égal au montant des flux de fonds qu’elle
produira, actualisés au taux R requis par les actionnaires.
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Une autre façon de présenter ce résultat est de dire que la distribution de dividendes n’est
qu’une opération de répartition et qu’en conséquence une telle décision ne peut être
créatrice de valeur.
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Dans cette situation restrictive, la firme s’autofinance et ne verse un dividende que s’il
reste de la trésorerie disponible
Dans ce cas, le montant des dividendes est vraisemblablement réduit afin de financer les
projets envisagés.
Cette mise en réserve des résultats pénalise les actionnaires qui perçoivent moins de
dividendes
Cependant, puisque les projets sont porteurs de valeur, le cours des actions augmente
Par conséquent, la baisse des revenus est compensée par l’augmentation de la valeur
des titres.
Une firme peut tout à la fois entreprendre les investissements souhaités et verser des
dividendes aux actionnaires si elle a recours à un financement externe via une
émission de titres
S’il souhaite un niveau de revenus élevé alors que la distribution est faible, il peut
vendre des titres et réaliser la plus-value pour obtenir les liquidités équivalentes
S’il ne souhaite pas un niveau de revenu élevé alors que la distribution est
conséquente, il pourra investir le supplément par rapport au revenu attendu en
investissant dans l’émission de titres que la firme a lancée
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En d’autres termes, « pour une société qui agit dans l’intérêt majeur de ses
actionnaires, la politique de dividende est un simple détail » (Miller et Modigliani,
1961)
Toute une série d’arguments a ensuite été opposée à cette thèse de la neutralité en
réfutant l’hypothèse de marchés parfaits
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Exemple :
Cas n°1 : Si cette entreprise décide de distribuer des dividendes pour un montant de 1 M D,
sa valeur va diminuer de 1 M D.
La richesse de l’actionnaire est donc intacte et se décompose en une action de 100 D et des
liquidités pour 10 D = 110
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Exemple :
Une société envisage de reverser une partie de sa trésorerie, à hauteur de 1 M D. La
valeur de l’entreprise s’élève à 11 M D et son capital est composé de 100 000 actions.
La valeur de l’action est donc égale à 11 000 000/100 000 = 110 D.
Cas n°2 : Si cette entreprise décide de distribuer des dividendes pour un montant de 1
M D et de financer cette distribution par une augmentation de capital
Le nombre d’actions en circulation est alors de 100 000 + 9 091 = 109 091.
Le montant du dividende unitaire versé est par contre modifié : 1 000 000/109 091 =
9,17 D. La valeur de l’action est alors de 11 000 000/109 091 = 100,833, soit une
richesse globale de 110 D (100,833 + 9,17) pour un actionnaire qui détient une action.
Dans un marché de capitaux parfait, la distribution de dividendes est sans impact sur
la richesse des actionnaires.
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Exemple :
Une société envisage de reverser une partie de sa trésorerie, à hauteur de 1 M D. La
valeur de l’entreprise s’élève à 11 M D et son capital est composé de 100 000 actions.
La valeur de l’action est donc égale à 11 000 000/100 000 = 110 D.
Cas n°3. Si cette entreprise décide de procéder à des rachats de ses propres actions
pour un montant de1M D
le rachat va se faire au cours de bourse, soit 110 D et porter sur 1 M D/110 = 9 091
actions.
Dans un marché de capitaux parfait, un rachat d’actions est sans impact sur le cours
de bourse du titre
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Hypothèses qui sont remises en question dès lors qu’on les confronte à la
réalité.
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L'effet clientèle : Est-ce que les actionnaires de la société font partie de la classe des
investisseurs peu imposables, très imposables ou non imposables ? Est-ce que les
actionnaires préfèrent les dividendes ou la plus-value ?
Le ratio de distribution cible : Quel est le ratio de distribution des dividendes à long
terme que se fixe les dirigeants ?
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Les anticipations du marché : Quel est le taux de distribution des dividendes habituel de
la société ? Quel est le pourcentage de dividendes dans les bénéfices ?
La structure financière : Dans quelle proportion peut-on substituer la dette aux capitaux
propres ? Quel est le ratio d'endettement optimal de la société ? Comment la distribution
des dividendes affecte-t-elle la répartition entre les dettes et les capitaux propres ?
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L’imposition de la plus- value sur action n’a lieu qu’au moment de la cession de
l’action.
Tant que le titre n’est pas cédé, la plus- value est latente et donc non imposable
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Cette affirmation est remise en cause ; en fonction des taux applicables aux gains en
capital et aux dividendes, les investisseurs peuvent préférer une politique de
distribution plus ou moins forte
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De manière générale, les dividendes sont plus taxés que les plus- values
dans ce cas, seuls ceux qui ont besoin de liquidités vendront leurs titres et seront
taxés
Une société qui procède à des rachats d’actions plutôt qu’à des distributions de
dividendes fait économiser des impôts à ses actionnaires.
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pour les sociétés : le régime fiscal (intégration fiscale, régime mère/fille, etc.) ;
En fonction de leur taux et mode d’imposition, les actionnaires préfèrent soit encaisser
des dividendes, soit rechercher des plus-values.
Les sociétés optent pour une politique de dividende qui privilégie fiscalement une
catégorie d’actionnaires aux dépens des autres. On parle alors d’« effet clientèle ».
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Lorsqu’une firme met en réserve ses bénéfices pour favoriser les investissements, elle
choisit de ne pas distribuer de dividendes aujourd’hui pour en distribuer davantage
ultérieurement
Or, selon leur perception du risque, les actionnaires peuvent estimer les dividendes futurs
comme étant davantage risqués.
Ainsi Lintner (1962) et Gordon (1963) ont montré qu’un dollar de dividende versé
aujourd’hui a plus de valeur qu’un dollar de bénéfice mis en réserve car les investisseurs
perçoivent les flux futurs de dividendes provenant des nouveaux projets comme plus
risqués
En d’autres termes, les investisseurs ont ce que ces auteurs nomment une « préférence
pour une levée rapide de l’incertitude »
En effet, les flux futurs des dividendes sont sous-évalués du fait d’une mise en réserve des
résultats entraînant inévitablement une chute de la valeur des titres de la firme.
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Après avoir constaté un bénéfice sur l’exercice comptable écoulé, les dirigeants peuvent
proposer qu’il soit :
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Le rôle informationnel
des dividendes
Plusieurs auteurs ont montré que les dividendes semblent jouer un rôle informationnel
important (Lintner, 1956; Miller et Rock, 1958; Jhon et Williams, 1985):
Le niveau du dividende (et notamment la variation d’une année sur l’autre) apporte
une information majeure sur l’appréciation des résultats prévisionnels
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Le rôle informationnel
des dividendes
Black et Scholes (1974) ainsi que Miller et Scholes (1978) montrent qu'il n'existe aucune
relation entre le taux de rentabilité des actions et le rendement des dividendes.
Bhattacharya (1979) utilise l'équilibre de signal pour montrer que le coût de dissuasion
de la société en cas de non paiement des dividendes ou d'annonces d'informations
"erronées" constitue un signal crédible pour révéler au marché l'information relative à la
situation réelle de l'entreprise.
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Le rôle informationnel
des dividendes
L'augmentation du dividende est une bonne nouvelle pour l'évolution des bénéfices
futurs de la société. Elle informe le marché d'une hausse en moyenne des résultats
anticipés par rapport à l'année précédente.
Si cette information n'est pas anticipée par le marché, l'annonce conduit à une hausse
des cours. Ce résultat indique que la variation des cours ne résulte pas du montant des
dividendes mais plutôt de l'information reliée aux perspectives de croissance des
résultats de la société.
Par contre, la diminution des dividendes est une mauvaise nouvelle puisque la valeur de
la société est fonction de ses résultats économiques futurs.
Lorsqu'on s'attend à un dividende plus faible (important), la valeur boursière des actions
baisse (augmente).
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Sanction du marché
Ce cadre théorique prévoit l’existence de coûts visant à pénaliser toute société qui
transmettrait une fausse information au marché, c’est-à-dire un faux « signal ».
Les firmes de « moins bonne qualité » (moins rentables) peuvent essayer de « tricher
» en maintenant un niveau trop élevé de dividendes au regard de leurs capacités.
Cet effort ne pourra pas durer dans le temps sans recourir aux sources de
financement telles que l’endettement ou l’augmentation de capital
Les dirigeants hésiteront donc à augmenter le niveau des dividendes tant qu’ils ne
seront pas sûrs de disposer de suffisamment de liquidités pour les payer
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Le dividende et la théorie
de l’agence
Le dividende et la théorie
de l’agence
La politique de dividende peut donc s’avérer être un outil efficace dans la diminution
des coûts d’agence car en distribuant le résultat, les dirigeants sont amenés à émettre
de nouvelles actions qui ne seront attractives que si les investisseurs sont convaincus
que les fonds ainsi levés seront utilisés à bon escient.
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Le dividende et la théorie
de l’agence
En effet, si les dirigeants sont contraints de distribuer un niveau élevé de dividendes les
privant ainsi de liquidités, ils devront alors financer les projets de développement
intéressants en ayant recours aux financements externes, notamment la dette, ce qui
se traduit par :
Le dividende et la théorie
de l’agence
La politique de dividende peut donc s’avérer être un outil efficace dans la diminution
des coûts d’agence car en distribuant le résultat, les dirigeants sont amenés à émettre
de nouvelles actions qui ne seront attractives que si les investisseurs sont convaincus
que les fonds ainsi levés seront bien utilisés
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La distribution du dividende minimise les coûts d’agence du free cash flow : D’après
Jensen (1986), les free cash flows sont des flux excédentaires de liquidités disponibles au
sein de l’entreprise, après avoir financé tous les projets rentables. Ces flux qui peuvent
financer des projets non rentables (investissement sous-optimal), des dépenses inutiles
ou personnelles des dirigeants doivent revenir de plein droit aux actionnaires. Ainsi, le
paiement des dividendes permet de réduire les coûts d’agence du free cash flow vu qu’il
entraîne une diminution de ces liquidités excédentaires.
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Pour se couvrir, les obligataires peuvent recourir aux clauses de sauvegarde, afin de
limiter la distribution de dividendes, prohiber la distribution de réserves ou interdire
le rachat par l'entreprise de ses propres actions.
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La finance
comportementale
Lorsque le marché manque de confiance dans l’avenir, il va préférer que les sociétés
distribuent d’importants dividendes, ce qui assure un revenu certain.
Par contre, lorsqu’il est optimiste, la non distribution est perçue comme un gage de
plus-values futures.
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La structure de propriété
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Ces clauses ont pour objet de limiter le risque pris par les créanciers en restreignant
les distributions de dividendes de l’entreprise.
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Conclusion
Bien que les dividendes aient traditionnellement été considérés comme le principal
moyen pour les firmes managériales de redistribuer des liquidités ou des actifs à leurs
actionnaires, ils ne sont qu’un moyen parmi d’autres pour la firme d’atteindre cet
objectif.
En particulier, les firmes peuvent distribuer des liquidités à leurs actionnaires à travers
les rachats d’actions où la trésorerie est utilisée pour racheter des actions de la firme,
réduisant en conséquence le nombre d’actions en circulation.
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