Vous êtes sur la page 1sur 28

Dr Bah Mohamed Lemine Abdellahi / Dept Chimie Université de Nouakchott

Master Chimie M3-20_21

Syllabus:

Methodes avancées d’analyse rapide des

matrices complexes (techniques Couplées) MTC

I. Introduction
 Necessité de MTC
o Nature des produits naturels (matrices complexes) NP
o Avantages des MTC
o Interfacing Techniques de Separations/Techniques Spectroscopiques
II. Etapes d’analyse des produits naturels par les techniques modernes (rapides)

II.1 collection/ échantillonnage NP

II.2 Extraction/préparation préliminaire

II.3 Techniques séparatives de base (rappel)

II.4 Techniques spectroscopiques de base (rappel)

III. Techniques Couplées d’analyse online (essentielles)

III.1 Extraction/analyse online

III.2 CG/MS

III.3 LC/MS

III.4 LC/NMR

III..5 LC/CD

III.6 Autres couplages (2d-chromatography ; online autobiography ; etc.)

III.7 Méthodes d’avenir (méthodes en développement)

Key Words KW: ‘hyphenation and species’ ; ‘hyphenation and natural products’
‘Coupled Techniques and natural products’; ‘Coupled Techniques and plants’;
‘Coupled Techniques and natural products’; ‘online liquid chromatography and
plant’; ‘online liquid chromatography and NMR’ ‘online analysis and plant’; ‘online
analysis and autobiography’
I. Introduction
Les methodes d’analyse instrumentale, permettant un accés rapide à une information
structurale et quantitative à travers l’hyphenation (hypernation) des methodes separatives
et spectroscopiques, constitue un pas de Goliath vers l’analyse holistique et l’acquisition des
bases de données sur les produits naturels.

I.1 Necessité des Methodes hyphenées d’analyse des produits naturels

Bien avant l’introduction du paradygme ‘hyphenation’ par Hirschfield (1980), un nombre


impressionnant des techniques separatives T_Sep et de spectroscopy structurale T_Sy ont été
mises en routine. Cependant l’analyse des matrices complexes s’avere un defi insurmontable
par ces methodes classiques.

I.1.1 Nature des produits naturels (matrices complexes) NP

Generalement la matrice NP est extremement complexe avec une multiplicité des classes
chimiques et un nombre élevé des composés. C’est pourquoi l’approche classique consistant à
isoler tous les composés et ensuite à les analyser, semble incapable de relever ce défi à cause de
la durée (6 mois-plusieurs années) et des couts, en plus de la très frequente probabilité d’isoler
un composé dejà etudié.

I.1.2 Avantages des MTC

A l’opposé des methodes classiques, les méthodes modernes d’analyse qui couplent T_Sep
(généralement chromatographique) avec une/ plusieurs techniques T_Sy rapides (MTC)
permettent :

- la déréliction : identification des composés déjà étudiées


- et de plus en plus, l’identification de nouveaux composés
- à l’opposé des méthodes classiques (plusieurs mois-plusieurs années), la résolution des
matrices complexes en plusieurs heures voir plusieurs minutes [5A-9A].

I.2 Interfacing T_Sep/T_Sy (10patel)

Le couplage entre les appareils T_Sep et T_Sy est le défi majeur des plateformes MTC :

- généralement le débit de T_Sep ne correspond pas au flux analysable par T_Sy (Ex LC
1mL/min et MS  5 µL)
- incompatibilité de détection T_Sy/debit_T_Sepn
- il faut éliminer ou changer de solvant
- parfois il faut enrichir ou changer de phase
- Comparaison des conditions/paramètres de LC (T_Sep) et MS (T_Sy)
- Le tableau suivant presente les traits essentiels de la technique de separation et de
detection

HPLC MS remarques
phase liquide sous pression operation/Gaz sous vide poussé

composes non volatiles il faut volatiliser sous forme de


gaz

25-50°C 200-300°C

pas de limitation de masses jusqu’à 4000D (Quad-MS)

tampons inorganiques tampons volatiles

 1mL/min 500 mL/gaz 10 mL début de Gaz


Alors pour coupler ces deux techniques il faut introduire un appareil capable de réadapter la
matrice aux conditions d’analyseur (spectromètre de Masse, NMR, etc.)
Par exemple LC_MS

LC Interface analyseur de masse enregistrement

I.2.1 développement des interfaces LC_MS

Les 2 premiers interfaces introduites les années 60-80x était la Ceinture Passante MBI (Moving
Belt) et le Pulvériseur Thermique (Thermospray).

Alors pour réadapter la T_Sep à la T_Sy (rendre compatible Séparation/Spectroscopie), il faut


nécessairement interposer un appareil capable de réadapter l’analyte de la sortie de T_Sep à la
technique d’analyte T_Sy.

Interface Moving Belt Interface

L’interface MBI consiste à déposer l’effluent sortant de LC sur un ruban (moving Belt) avec
évaporation du solvant et passage du ruban à travers une porte de vide et ensuite dans la
chambre d’ionisation l’analyte est flash-evaporé pour être prêt l’ionisation, à ce stade les
fragments ionisés rentrent dans l’analyseur MS.
Interface ThermoSpray TSP

Cette interface consiste à envoyer l’effluent LC à travers un capillaire chauffé puis introduit dans
la chambre d’ionisation. L’excès du solvant est évaporé sous l’effet du chauffage et la pompe à
vide.
D’autres interfaces plus récentes (plus modernes) sont actuellement en usage, comme par
exemple, ESIms ; APCI ; APP ; FAB etc. ; elles abordées ulterieurement pour chaque spécifique
couplage LC_MS, LC_UVDAD ; LC_NMR etc.

II analyse classique des produits naturels


Les techniques d’analyse des NP peuvent être divisées en 4 étapes séparées : la collection, l’extraction
et/ou préparation, la séparation puis la détermination qualitative et/ou quantitative.

II.1 collection/ échantillonnage NP


L’opération de collection a pour but essentiel d`amener au laboratoire une quantité suffisante pour les
analyses chimique et biologique du Phytomateriel. Cette quantité doit être représentative du
Phytomateriel échantillonné, tout en évitant la contamination par d`autres biota.
Figure II.1A : Schéma habituel de préparation pré-extraction
du phytomatériel (d’après [10A-11A])

II.2 Extraction/préparation préliminaire

L’étape qui suit la collection, le séchage, la comminution et l’homogénéisation est le conditionnement


sous forme adéquate pour l`analyse et le traitement ultérieur (isolation, analyse phytochimique et
bioessais). L’objectif de cette opération est d’extraire le maximum des phytocomposés d`intérêt, tout en
évitant de perdre ou d’altérer les phytocomposés volatiles et/ou thermolabiles.

II.3 Techniques classiques d’extraction

Pour les techniques classiques d’extraction, la partie intéressante du NP est, soit solubilisée
sélectivement à l’aide d’un solvant approprié, soit entrainée à l’aide des vapeurs d’eau (huiles
essentielles). Le tableau I.3A présente l’essentiel des caractéristiques d’extraction classique
Tableau II.1A: Caractéristiques des systèmes d’extraction classique (d’après [11A, 31A])

méthode Macération extraction au Soxhlet distillation à vapeur


d’extraction
produits volatilité volatilité basse-moyenne huile essentielle,
analysés moyenne thermostable amine basse polarité,
acides volatiles
Avantages simple, simple, recouvrement séparation facile des
efficace efficace, cout produits organiques de la
énergétique relativement bas phase aqueuse
longue durée longue durée consommation énergie
inconvénients d’extraction d’extraction 100° (dégradation
consommation consommation énergie thermique)
d’énergie, inefficacité énergétique altération des huiles
consommation consommation des essentielles
des solvants solvants consommation
d’eau refroidissement

II.4 Techniques modernes d’extraction du Phytomateriel


L’extraction classique par solubilisation Soxhlet et par hydrodistillation, utilisées historiquement pour
l’épuisement des phytomatériels, se caractérisent par leur longue durée et les conditions drastiques
d’extraction. Les techniques plus récentes, comme par exemple MAE (extraction assistée par micro-
onde), UAE (extraction assistée par ultrasons), PLE (liquide haute pression) et SFE (fluide
supercritique) et SPE (adsorption sur fibre solide) ont été l’objet de plusieurs études ces dernières
années en tant qu’alternative intéressante aux méthodes classiques, pouvant éventuellement
contourner leurs inconvénients.

En plus de ces techniques, les procédés d’extraction "sans solvant" (solventless extraction), comme par
exemple l’extraction sur membranes et le cryo-piégeage (cryogenic trapping) peuvent être utilisées pour
l’extraction de la partie volatile [24A-25A].

II.4.1 Extraction par fluide supercritique

La technique d’extraction par SFE est basée sur le comportement des substances pures au-delà du
point critique. Ces substances à l’état supercritique ont des propriétés à la fois du liquide et du
gaz : le liquide supercritique pénètre dans le Phytomateriel comme un gaz mais en même temps il
a le pouvoir solvatant du liquide. Pour que le fluide soit supercritique il faut que sa température et
sa pression soient supérieures au point critique PC qui est spécifique pour chaque substance. Les
principales substances superfluides utilisés en analyse chimique sont CO2, N2O, SF6, Xe, CH3OH,
CH3CH(OH) CH3 et H2O. Leurs caractéristiques (température et pression au point critique) ont été
décrites dans la littérature [37A]. L’extraction des produits naturels par SFE a été l’objet d’un grand
nombre des publications et revues ces dernières années. En effet ce procédé a des atouts qui le rendent
extrêmement attractif par rapport aux procédés classiques de macération et de Soxhlet [11A, 38A]. Il
permet une extraction sans élévation de température, évitant ainsi toute dégradation du Phytomateriel.
L’ajout d’un solvant polaire jusqu’à 20% du gaz, comme le méthanol par exemple, le rend flexible avec
une modulation continue de polarité, et par conséquence une modulation de la sélectivité de
solubilisation. L’élimination des solvants hautement polluants, la rapidité de l’extraction et le couplage
facile avec GC, LC et SFC sont aussi de très importants avantages pour le procédé SFE. Plusieurs solvants
critiques ont été étudiées pour l'extraction superfluide (Hexane, Pentane, SF6, etc.), Cependant CO2 reste
toujours la plus utilisée à un niveau supérieur à 98%), à cause de ses avantages indéniables : bas
paramètres critiques, sécurité et coût réduit [39A]. Ce solvant permet une extraction à une température
presque ambiante et une pression relativement basse, évitant ainsi tout risque de dégradation des
phytocomposés thermosensibles [38A, 40A]. Dans l’extraction SFE-CO2 classique, le Phytomateriel
profondément séché et finement broyé est chargé dans un récipient-extracteur ; puis le gaz SC-CO2 à
l’état supercritique, coule à travers une vanne de dépression vers un séparateur dans lequel l’extrait se
libère de SC-CO2 et se précipite dans le collecteur. L’ajout de plusieurs séparateurs mis en série et
régulés de façon décroissante à différentes températures permet la séparation en fractions plus ou
moins pures (de polarité voisine). L’ajout d’un modificateur permet une modulation de la solvatation et,
par-là, de programmer la séparation des différents phytocomposés selon leur polarité. Le méthanol est
le modificateur le plus fréquemment utilisé mais on utilise parfois aussi des éthers cycliques, l'eau et
l'acide formique. Ainsi un avantage majeur de ce procédé est la possibilité de fractionnement en même
temps que l’extraction [40A]. A côté de ces avantages cette technique est entachée d’un certain
nombre d’inconvénients. La co-extraction des impuretés reste une entrave majeure à son utilisation
systématique. En fait l’affinité de CO2 pour les composés apolaires a pour conséquence la co-extraction
des impuretés apolaires, comme par exemple les cires cuticulaires, les acides gras et les matières
colorantes. Cet inconvénient est contourné par application d’un fractionnement, après l’étape de
l’extraction [33A-35A, 40A].

Pour que l’extraction des huiles essentielles par CO2 soit efficace, le Phytomateriel doit être déshydraté
profondément par une technique douce (lyophilisation, zeodratation etc.), car la présence de H2O tend à
empêcher l’extraction par CO2 de certaines huiles essentielles [40A, 41A 42A, 43A]. Un autre
inconvénient majeur est le prix élevé du gaz CO2 de qualité superfluide, en plus du cout assez élevé de
l’appareillage d’extraction.

Wiki : Supercritical fluid extraction (SFE) is the process of separating one component (the extractant) from another
(the matrix) using supercritical fluids as the extracting solvent. Extraction is usually from a solid matrix, but can also be
from liquids. SFE can be used as a sample preparation step for analytical purposes, or on a larger scale to either strip
unwanted material from a product (e.g. decaffeination) or collect a desired product (e.g. essential oils). These
essential oils can include limonene and other straight solvents. Carbon dioxide (CO2) is the most used supercritical
fluid, sometimes modified by co-solvents such as ethanol or methanol. Extraction conditions for supercritical carbon
dioxide are above the critical temperature of 31 °C and critical pressure of 74 bar. Addition of modifiers may slightly
alter this. The discussion below will mainly refer to extraction with CO2, except where specified.
I.1 Selectivity[edit]
The properties of the supercritical fluid can be altered by varying the pressure and temperature, allowing selective
extraction. For example, volatile oils can be extracted from a plant with low pressures (100 bar), whereas liquid
extraction would also remove lipids. Lipids can be removed using pure CO2 at higher pressures, and then phospholipids
can be removed by adding ethanol to the solvent.[1] The same principle can be used to extract polyphenols and
unsaturated fatty acids separately from wine wastes.[2]

Chapitre II Procedure[edit]
The system must contain a pump for the CO2, a pressure cell to contain the sample, a means of maintaining pressure
in the system and a collecting vessel. The liquid is pumped to a heating zone, where it is heated to supercritical
conditions. It then passes into the extraction vessel, where it rapidly diffuses into the solid matrix and dissolves the
material to be extracted. The dissolved material is swept from the extraction cell into a separator at lower pressure, and
the extracted material settles out. The CO2 can then be cooled, re-compressed and recycled, or discharged to
atmosphere.

II.1 Collection[edit]
The supercritical solvent is passed into a vessel at lower pressure than the extraction vessel. The density, and hence
dissolving power, of supercritical fluids varies sharply with pressure, and hence the solubility in the lower density CO2 is
much lower, and the material precipitates for collection. It is possible to fractionate the dissolved material using a series
of vessels at reducing pressure. The CO2 can be recycled or depressurized to atmospheric pressure and vented. For
analytical SFE, the pressure is usually dropped to atmospheric, and the now gaseous carbon dioxide bubbled through
a solvent to trap the precipitated components.

Hier
II.4.2 Extraction par liquide à haute pression

La technique d’extraction par liquide à haute pression PLE ou sa variante SWE (extraction par
eau surchauffée) consiste à solubiliser le phytomatériel par les mêmes solvants utilisés en extraction
classique mais à des températures dépassant l’ébullition (50-200°C) et une pression élevée du liquide
(100-140Atm). L’avantage principal de la technique PLE est la réduction de la consommation des solvants
d’extraction (environ 150 %), en plus de la courte durée du processus (5-15min) [11A ; 13A], cependant
le coût de l’équipement nécessaire à cette technique est relativement élevé [11A, 44A-45A].
Extraction assistée par micro-ondes

L’exposition du phytomatériel à des ondes électromagnétiques micrométriques (3-300 GHz) a donné


naissance aux techniques d’extraction par micro-onde MAE qui consiste à soumettre le phytomatériel à
des micro-ondes (environ 3.45 GHz) [11A, 13A, 33A-34A]. Contrairement à la solubilisation
conventionnelle où le chauffage se fait par conduction/convection, le chauffage par micro-onde est
apporté de manière ciblée et sélective par conduction ionique/rotation dipolaire [25A]. De ce fait
l’extraction MAE ne peut être réalisée pour les phytocomposés apolaires dans une matrice apolaire. Le
choix de solvant ou mélange de solvants joue un rôle important dans le succès de l’extraction. En fait le
système solvatant doit assurer une grande capacité d’absorption des micro-ondes (comme par exemple
H2O), et en même temps un pouvoir solvatant supérieur.
Cette technique se caractérise par une durée réduite d’extraction, une quantité minime de solvant et un
contrôle facile. Cependant elle est limitée par les difficultés d’extraction des phytocomposés non polaires
dans une matrice non polaire.

Extraction assistée par ultrasons

La technique d’extraction assistée par ultrasons UAE, très semblable à MAE, utilise les ultrasons pour
accélérer la désintégration du phytomatériel par son exposition aux ondes ultrasons 0.016-1 GHz. La
durée d’extraction varie de quelques minutes à une demi-heure, bien qu’elle puisse atteindre parfois
jusqu’à 70 minutes, pour un recouvrement comparable à l’extraction au Soxhlet durant une douzaine
d’heures et à la même température. L’avantage principal de la méthode UAE est la possibilité d’extraire
le phytomatériel à la température ambiante, ce qui la rend utilisable pour l’extraction de phytocomposés
thermolabiles. Un autre avantage est la possibilité d’extraire plusieurs échantillons en même temps.
Cependant les méthodes MAE et UAE partagent un inconvénient de taille : la nécessité de séparer
l’extrait de la matrice initiale à la fin du processus [11A, 46A].

Extraction sur phase solide

L’extraction sur phase solide SPE consiste à adsorber sélectivement les composés sur la surface d’un
sorbant solide, par exemple octadecyl ou aminopropyl fixé sur gel de Silice. Elle est basée sur l’affinité
des analytes pour la phase mobile (solvant liquide) et stationnaire (sorbant solide), à travers laquelle la
solution passe. Le passage ou élution de la solution à travers la phase stationnaire sépare le
phytomatériel entre produits désirés et impuretés. Cette méthode est généralement utilisée pour
concentrer ou purifier l’analyte, mais aussi parfois pour l’isoler. Elle peut être utilisée pour les analytes
aussi bien volatiles que non volatiles. Le choix parmi une large gamme des phases sorbantes permet une
grande sélectivité, non seulement pour isoler l’analyte mais aussi pour éliminer les interférences [11A,
32A, 35A, 47A]. A cause de sa simplicité la SPE trouve de plus en plus d’applications dans le domaine
d’analyse des produits naturels. Les phases apolaires actuellement en usage peuvent être couplées avec
l’HPLC ou l’électrophorèse en utilisant des solvants d’élution comme le méthanol, l’acétonitrile, l’eau,
l’acétone ou le 2-propanol. Malgré ces avantages remarquables, un inconvénient majeur est la résolution
incomplète des pics, en plus de difficultés liées à l’insolubilité des produits dans la phase mobile exigeant
le changement du solvant.

Les caractéristiques générales des techniques d’extraction dites modernes sont présentées au tableau
I.4A, en comparaison avec les procédés Soxhlet et hydrodistillation. Elles se caractérisent par un temps
d’extraction plus réduit et l’absence d’une importante consommation des solvants toxiques.
Tableau II.1A : Caractéristiques générales des techniques MAE, PLE, SC_CO2

(en comparaison avec Soxhlet et hydrodistillation) [d’après 34A-36A]

Paramètre Hydrodistillation Soxhlet MAE SWE SC_CO2

durée Longue longue courte Courte courte

co-extraction elevee elevee - - moderee

residu toxique oui oui non non non

automatisation difficile difficile faisable faisable faisable

conditions drastiques drastiques douces moyennes très douces

sélectivité non selective non assez selective possibilité


selective selective

précon- non non Non non oui

centration

Cout moyenne haute moyenne moyenne moyenne

II.4.3 Autres techniques récentes d’extraction

En plus des techniques décrites plus haut, d’autres techniques sont d’une utilisation plus restreinte,
comme les techniques d’extraction par polymère à empreinte moléculaire MIP, par liquide ionique ILE,
par membrane ME, par potentiel électrique EDE ou par gouttelettes singularisées. Ces méthodes ont été
décrites dans des publications apparues récemment : liquide ionique ILE [48A], extraction membranaire
ME [49A], extraction électroassistée EDF [34A], extraction sur molécule MIP [50A, 51A].

II.5 Techniques séparatives de base (rappel)

II.5.1 Techniques de Séparation chromatographique


Depuis la découverte de la séparation chromatographique par Mikhaïl Tsvet en 1901, une pléthore des
techniques de séparation chromatographique se sont développées. Les 3 éléments essentiels de
l’instrument chromatographique sont la colonne dans laquelle se trouve la phase stationnaire sur
laquelle est réalisée la séparation des espèces chimiques selon leurs propriétés physico-chimiques et la
phase mobile qui entraine les phytocomposés à travers la phase stationnaire. Chaque espèce est
entrainée à une vitesse qui dépend de ses caractéristiques et de celles des deux phases en présence.
Actuellement les techniques de chromatographie gazeuse GC, liquide LC, superfluide SFC, à
contrecourant CCC et l’électrophorèse capillaire CE constituent les principaux procédés
chromatographiques utilisés pour la séparation des phytocomposés [137A].

II.5.1.1 Chromatographie gazeuse


La chromatographie en phase gazeuse GC est une technique chromatographique, permettant de séparer
les composés vaporisables sans décomposition. Deux types de colonnes sont utilisées : colonne remplie
(maximum 2 m de longueur) et colonne capillaire (15-100 m de longueur). Dans la colonne remplie la
phase stationnaire est constituée grains de silice sur lesquels repose un film liquide alors que dans la
colonne capillaire un film est déposé directement sur les parois de la colonne. La phase mobile utilisée
est généralement un gaz inerte (hélium, azote, argon) ou l’hydrogène. La chromatographie gazeuse a
appliquée à l’analyse phytochimique, principalement à travers son couplage avec la spectrométrie de
masse. Un problème majeur qui entrave la réussite de l’analyse phytochimique par cette plateforme est
la ‘non résolution’ des pics chromatographiques, plus particulièrement pour la caractérisation des
composés volatiles. méthode.

II.5.1.2 Chromatographie liquide


La chromatographie liquide peut être utilisée pour un grand nombre des composés chimiques qui
correspond à une plus grande universalité par rapport aux autres techniques chromatographiques
[154A-155A, 156A]. Cette technique est déclinée en plusieurs versions: la chromatographie planaire (TLC
et CP), la chromatographie sur colonne CC et enfin la chromatographie liquide haute performance HPLC.
Ces techniques séparatives ont été abordées dans la littérature spécialisée, et dans des revues récentes
[157A-168A, 169A].

II.5.1.3 Chromatographie supercritique


La technique de chromatographie supercritique SFC a été introduite plus tard, relativement à aux
chromatographies liquide HPLC et gazeuse GC, avec l’apparition du premier appareil commercial en 1982
[170A]. Le principe du fonctionnement de cette technique ressemble à celle de LC ou GC, cependant la
technique SFC utilise un fluide supercritique, le plus souvent CO2, comme phase mobile. De nos jours
deux variantes de cette technique sont commercialisées, suivant qu’elle est montée comme HPLC ou GC.
Dans le premier montage SFC_LC deux pompes alternatives entraine une phase mobile mixte
(généralement CO2 + solvant polaire), à travers une colonne placée dans un four et dont un système
contrôle la température de la colonne, la pression et le débit de la phase mobile, en plus du détecteur de
l’analyte à la sortie de la colonne. Dans le deuxième montage SFC_GC une pompe-seringue alimente une
colonne capillaire à l’intérieur d’un four type GC avec un détecteur à la sortie du capillaire. Dans le cas du
montage HPLC le débit et la pression sont contrôlés d’une façon indépendante, tandis que dans le cas du
montage GC le contrôle de la pression est réalisé par l’intermédiaire du débit. La technique SFC présente
certains avantages par rapport aux techniques HPLC et GC : outre la rapidité et la bonne résolution, la
technique SFC permet de réaliser l’analyse à la température presque ambiante, ce qui présente un
avantage significatif pour les composés thermolabiles [40A].
II.5.1.4 Chromatographie à contre-courant
La chromatographie à contre courant CCC est une chromatographie de partage liquide-liquide où les
phases mobiles et stationnaires sont des liquides non-miscibles.

II.5.1.5 Electrophorèse capillaire


L’électrophorèse est une technique de séparation basée sur la mobilité apparente des molécules
chargées selon leur dimension et leur charge. Les molécules de charge positive migrent
préférentiellement dans la direction d’anode, tandis que celles de charge négative se déplacent
préférentiellement vers la cathode. La mobilité apparente des molécules dépend de leur charge totale,
dimension et forme mais aussi du flux électro-osmotique créé par un générateur haute tension. Le flux
électro-osmotique est un phénomène particulier au capillaire de silice, en effet les groupements silanol
sont très acides et donnent facilement S-O2-, ce qui confère au capillaire une charge interne négative.
Dans la solution tamponnée les molécules chargées positivement vont venir s'adsorber à la paroi interne
et lorsqu'un courant est imposé, elles vont être entraînées vers la cathode créant ainsi un flux
comparable à un tapis roulant [156A].

II.6 Techniques spectroscopiques de base (rappel)


Les techniques spectroscopiques rapides et ayant une signature caractéristique d’un phytocomposé
donné peuvent être couplées à la séparation chromatographique pour une déréplication ou
identification rapide de la structure. Ces détecteurs peuvent renvoyer à la fois une information
proportionnelle à la quantité de l’analyte (information quantitative) mais aussi une empreinte
spectroscopique (information qualitative) du phytocomposé. Actuellement les techniques usuelles en
analyse phytochimique sont UVDAD, spectrométrie de masse MS ; résonance magnétique nucléaire
RMN. Ces techniques sont abondamment abordées dans la littérature spécialisée [156A, 171A-178A].
Nous en présentons ici une brève présentation.

II..1 Spectroscopie UV/visible


Les spectres d’absorbance en fonction de la longueur d’onde, dans la gamme UV-visible (190-800
nm), sont spécifiques pour un certain nombre des phytocomposés, permettant ainsi l’accès à une
information structurelle pertinente. En particulier la longueur d’onde au maximum d’absorbance λmax est
utilisée pour aider à la détermination structurale, comme par exemple pour les phénoliques et les
flavonoïdes.

Actuellement deux types de détection UV/Visible à ondes variables sont utilisés : le détecteur UV/visible
à filtre et le détecteur UVDAD. Dans le détecteur à filtre (classique) un monochromateur permet de
sélectionner les longueurs d’ondes et donc de réaliser le balayage de la gamme en déplaçant ce
monochromateur, tandis que dans le détecteur UVDAD un spectre entier de lumière passe à travers le
phytomatériel et puis après ce passage une barrette de diode (DAD) le sépare en ondes
monochromatiques individualisées, permettant ainsi d’obtenir un spectre complet d’absorption du
phytocomposé. La rapidité d’acquisition du spectre UVDAD est préférée pour le couplage avec les
techniques séparatives

II.4.2 Spectroscopie infrarouge


L’enregistrement du spectrogramme d’absorption IR en fonction du nombre d’onde peut être exploité
pour la détermination des fonctions organiques absorbantes dans ce domaine par l’intermédiaire des
correspondances entre ces fonctions et leur bande spécifique d’absorption [173A-177A]. La spécificité
d’absorption IR/Raman peut est utilisée pour trier les groupes fonctionnels qui présentent une signature
spectroscopique utile pour l’identification des molécules organiques, comme par exemple -CO, -CO(OH),
etc...

Vous aimerez peut-être aussi