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descommunesetgroupementsdecommunes
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HoteldeVile
EDITIONS
Etienne FAURE
Jean-Michel FEVRIER
Egalement aux Editions Hôtel de Ville
Art Article
Al Alinéa
c Contre
CAA Cour administrative d'appel
CADA Commission d'accès aux documents administratifs
CCT Code général des collectivités territoriales
C. constr. et hab Code de la construction et de l'habitation
cf. Confer
C. rur Code rural
C. urb Code de l'urbanisme
CE Arrêt du Conseil d'Etat
DGCL Direction Générale des Collectivités Locales
E.P.C.I Etablissement public de coopération intercommunale
JO Journal officiel
JO déb. Ass. nat....... Journal officiel des débats de l'Assemblée nationale
JO déb. Sénat Journal officiel des débats du Sénat
P.O.S.. . . . . Plan d'occupation des sols
préc. . . . . Précité
Rec. . . . . Recueil des arrêts du Conseil d'Etat (Recueil Lebon)
TA Tribunal administratif
TC . . . . . Tribunal des Conflits
PRÉFACE
Jamais les responsabilités des acteurs locaux n'ont été plus lourdes
qu'aujourd'hui, tant la part du droit est devenue décisive dans la gestion
de nos collectivités territoriales.
La décennie des années quatre vingt a été celle de la fièvre managéria-
le. Dans les premières années de l'oeuvre de décentralisation engagée par
la loi du 2 mars 1982, certains élus locaux, débarrassés du joug de la tutel-
le préfectorale et forts de leurs nouveaux droits et libertés, ont cherché à
s'affranchir des contraintes du droit public, considéré alors comme un
obstacle à la gestion entrepreneuriale de leurs collectivités publiques.
Le souci majeur des responsables communaux était de se doter des
mêmes moyens d'agir que ceux de l'entreprise privée dans un univers ou
"l'économie mixte", avait toutes les faveurs, même au sommet de l'Etat.
Dans un contexte de raréfaction des moyens financiers publics et de
demande croissante de biens et services collectifs, la prise de conscience
d'une nécessité de renouveler la gestion locale s'était d'abord cristallisée sur
le risque financier. Le passage d'une gestion financière administrée,
dépourvue de tout risque, à une gestion active ouverte au marché a consti-
tué le premier grand choc culturel auquel nos collectivités locales ont été
confrontées ; disposant de marges de manoeuvre notamment fiscales plus
ouvertes que l'Etat central, elles ont pris le relais d'un Etat de plus en plus
défaillant en multipliant leurs interventions à caractère économique et
social. Le souci de l'efficacité l'emportait sur celui de la régularité.
A tel point qu'après les premières "années folles", la lutte contre les
effets pervers ou dérives de la décentralisation est devenue un axe gouver-
nemental essentiel. Au fur et à mesure que les grands scandales politico-
financiers locaux éclataient — Nice, Angoulême, puis Grenoble,
Lyon... —le législateur multipliait les textes instaurant de nouvelles pro-
cédures decontrôle et alourdissant les sanctions, dans le but declarifier et
moraliser les rapports de lavie publique àl'argent.
Larévolution desannéesquatrevingt dix, d'abord inaperçue, aétécelle
d'une juridicisation jusqu'alors inconnue de la vie locale. Uncarcan juri-
dique absolument nouveau enserre désormais les collectivités locales aux
fins degarantir la pleine transparence deleur gestion.
Depuislafameuseloi "Sapin"du29janvier 1993, et avectouslestextes
qui lui ont succédé en matière de transparence, des obligations nouvelles
s'imposent en matière depassation des marchéspublics et des délégations
de gestion des services publics, d'urbanisme commercial, de transaction
foncières et immobilières, ycompris pourlessociétés d'économie mixteet
les organismes d'HLM.
Lesassociations recevantdessubventionspubliques sontsoumisesàdes
obligations comptables inédites et complexes, tandis que le risque de ges-
tion de fait conduit àdes précautions particulières dans l'organisation de
leurs relations avecles collectivités publiques.
LeCodedesmarchéspublics, déjàsimplifiémaisplus exigeant, devrait
encore être réécrit. Le"quasi non droit" qui régnait en matière dedéléga-
tion de service public s'est transformé en un parcours du combattant ne
laissant aucune place à l'imprévision ou à l'erreur. Et comme le but du
législateur est d'éviter tout "favoritisme", les procédures sont devenues
obligatoirement ouvertes, concurrentielles et aussi soumises, comme par
ailleurs les marchés publics, aux "contre-regards" des minorités d'opposi-
tion au sein des assemblées élues, tout commeà celui de chaque citoyen-
administré-contribuable.
L'exigence de transparence allait depair avecune répression accrue. Le
nouveauCodepénal, entré envigueurle 1 mars 1994, innovetotalement
en déclarant soussonarticle 111-5 que «lesjuridictionspénalessontcompé-
tentespourinterpréterlesactesadministratifs, réglementairesouindividuelset
pour en apprécier la légalité, lorsque, de cet examen, dépendla solution du
procèspénalqui leur estsoumis».
Deuxsiècles detradition administrative sont ainsi balayés. Jusqu'à pré-
sent, l'administration bénéficiait de règles spécifiques qui ne s'appli-
quaient pas aux particuliers. Les légistes de la Révolution, réagissant aux
empiètement incessants du pouvoir judiciaire sur le pouvoir exécutifàla
fin de l'Ancien Régime, avaient choisi une séparation-isolement des pou-
voirs entre l'exécutif et le judiciaire. Pour éviter toute dérive vers un
"Gouvernement des juges", l'administration était placée hors du champ
d'intervention de nos tribunaux.
Laloi des 16et 24 août 1790, relative à l'organisation judiciaire, pro-
clamaitsoussonarticle 13queles fonctionsjudiciaires «demeureraienttou-
jours séparéesdesfonctions administratives» ; les juges ne pouvant «àpeine
deforfaiture» citer devant eux les administrateurs à raison de leurs fonc-
tions. L'autorité delapuissancepublique était fondéesurl'impunité deces
représentants.
LenouveauCodepénal, procédant àune refonte des infractions visant
«lesdépositairesdel'autoritépublique»édicte dessanctions renforcées àleur
encontre. Etre investi de prérogatives de puissance publique ne protège
plus maissoumetaucontraire àun régime deresponsabilité pénale aggra-
vée.
En écho, les juges de l'administration, qu'ils soient administratifs,
répressifs ou financiers, entendent affirmer l'existence d'un véritable pou-
voir judiciaire. Et ce d'autant plus que l'auto-amnistie àlaquelle la classe
politique s'était livrée envotant laloi du 15janvier 1990alaissédestraces
profondes dans l'esprit des magistrats français, désormais peu enclins à
l'indulgence vis-à-vis des responsables locaux privilégiant l'efficacité à la
gestion, voir dans certains cas leurs intérêts particuliers aux dépends du
respect dela règle de droit.
L'Administration, commesesélus et agents, ne dispose plus de tous les
privilèges exorbitants dont elle était jadis titulaire. Elle est soumise au
contrôle des juges alors même que notre droit interne s'intègre dans un
ensembledenormeseuropéennes dont laphilosophie, plus anglo-saxonne
que latine, privilégie le marché.
L'action publique locale, guidée par la recherche et la satisfaction de
l'intérêt général, doit aussi respecterleslois dumarché. Bienqu'investie de
prérogatives de puissance publique, nos collectivités locales doivent s'in-
terdire tout écart en termes de discriminations économiques ou sociales,
lesquelles constituent cependantlabasemêmedel'interventionnisme telle
qu'en matière d'aménagement et dedéveloppement.
Lafin des années quatre vingt dix est marquée par la place omnipré-
sente du droit dans la gestion de nos collectivités décentralisées.
Acet égard, le "Guidedela rédaction desactesadministratifs"d'Etienne
FAUREet Jean-Michel FEVRIERarrive àpoint nommé. Cet ouvrage de
référence permettra àtous ses lecteurs d'établir des actes en toute sécurité
avecplus de 130 modèles commentés de délibérations, arrêtés, décisions,
toutes les conditions juridiques d'élaboration et devalidité étant exposées
préalablement.
Il s'agit d'un guide particulièrement précieux pour les praticiens de la
gestionlocaleenvuedel'élaboration, larédaction et lesuividesactes quo-
tidiens d'une commune ou d'un groupement de communes permettant
d'éviter la multitude des risques juridiques et contentieux de notre
époque.
Dominique DEPORCQ
Avocat àla Cour (Lyon)
INTRODUCTION
LARÉDACTION DESACTES
INDEXALPHABÉTIQUE
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