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séparation entre la lignée humaine et celle des Grands Singes, reposait sur l’analyse des
fossiles, des outils ou des productions des hommes préhistoriques (peintures, gravures ..).
Depuis le début des années 2000, l’étude de l’humanité peut s’appuyer sur l’analyse de
l’ADN de restes fossiles. Cette nouvelle discipline, appelée paléogénomique, permet
aujourd’hui d’apporter des éléments nouveaux pour reconstituer l’histoire de l’humanité.
Comment utilise-t-on aujourd’hui l’ADN pour comprendre l’histoire humaine ?
Aujourd’hui, le séquençage du génome est à la fois beaucoup plus rapide (qq heures) et il peut
être réalisé à partir d’un échantillon d’ADN très limité (comme celui récupéré sur des formes
fossiles). La technique de PCR (Polymerase Chain Reaction ou réaction de polymérisation
en chaîne), est justement une technique d’amplification enzymatique qui permet d’obtenir un
grand nombre de copies identiques d’un fragment d’ADN ce qui facilite ensuite son
séquençage.
III. Des génomes révélateurs des étapes de l’histoire de la lignée humaine
L’ADN évolue au cours du temps sous l’effet des mutations. Or, celles-ci se réalisent
spontanément et à un rythme régulier (sauf conditions exceptionnelles). Selon ce principe, il
existe une relation entre le % de similitudes entre deux séquences appartenant à deux espèces
différentes et le degré de parenté entre ces deux espèces : plus deux séquences génétiques,
appartenant à deux espèces différentes sont similaires, plus ces deux espèces ont un ancêtre
commun récent. En utilisant la fréquence des mutations au cours du temps, on peut même
estimer l’âge de cet ancêtre commun.
De plus, les données génétiques permettent de révéler des hybridations passées : ainsi, la
présence de gènes néandertaliens dans le génome des homo sapiens traduit l’existence de
métissages ou hybridations entre ces deux populations (croisements entre individus
néandertaliens et individus sapiens).
La comparaison des génomes et de leur diversité permet également de déterminer l’âge d’une
population : plus celle-ci est ancienne (donc isolée des autres populations) plus elle présente
une diversité génétique importante. En utilisant ces informations, il est possible de
reconstituer les dernières phases de migration des populations d’Homo sapiens, depuis leur
départ d’Afrique il y a environ 200000 ans.