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S6 - PHY - C4 Interactions E.S.H.

Interactions
Chapitre 4
Conservation de l’énergie

1 Énergie d’un système

Définition de l’énergie mécanique

En nous basant sur les propos de Richard Feynman, nous savons que l’énergie est une grandeur
caractéristique des phénomènes naturels. Nous savons également que ce n’est pas quelque chose de
matériel mais une grandeur que nous pouvons calculer et qui, au cours de tout phénomène naturel,
reste constante : on parle de conservation de l’énergie.
Nous pouvons affiner notre compréhension de l’énergie en utilisant cette définition :
L’énergie d’un corps est la mesure de la capacité de ce corps à produire un travail.

L’énergie totale Etotale d’un corps se divise en deux grandes catégories :

1. L’énergie microscopique, Emicro .


2. L’énergie macroscopique, Emacro .

Ainsi, l’énergie totale que l’on note Etotale est égale à la somme de ces deux énergies :

Etotale = Emicro + Emacro

Dans ce cours, nous ne traiterons que de l’énergie macroscopique, que nous avons coutume d’appeler
l’énergie mécanique, notée Em . Cette énergie est la somme des énergies cinétiques (de translation,
de rotation) et des énergies potentielles (de pesanteur, élastique...)

X X
Emacro ≡ Em = Ec + Ep

Comme nous associons le mouvement d’un objet au mouvement de son centre de gravité G considéré
comme ponctuel, seule l’énergie cinétique de translation est à considérer (un point ne peut avoir de
mouvement de rotation). Concernant, l’énergie potentielle, sauf mention contraire, seule l’énergie
potentielle de pesanteur sera à considérer. Ainsi, l’expression de l’énergie mécanique (à retenir) se
simplifie de la façon suivante :

Em = Ec, translation + Ep, pesanteur


Ou encore :
Em = Ec + Epp


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Autres formes de l’énergie

L’énergie existe sous plusieurs formes. Vous trouverez ci-dessous celles que nous rencontrerons le
plus souvent en mécanique.

L’énergie potentielle de pesanteur

L’énergie gravitationnelle est également appelée l’énergie potentielle de gravitation ou énergie po-
tentielle de pesanteur. On la note Ep.p. . Elle dépend de la position du système par rapport au sol
(de son altitude h) et de la gravité g. On parle d’énergie potentielle car le système accumule cette
énergie en fonction de sa hauteur. Il restituera cette énergie sous une autre forme quand il sera en
mouvement de chute libre, par exemple.

Ep.p. = mgh

L’énergie potentielle élastique

Un ressort accumule également de l’énergie lorsqu’il est comprimé ou étiré, qu’il restituera lorsqu’il
sera relâché. C’est pourquoi c’est également une énergie potentielle. Ep.e. dépend de la raideur du
ressort k et de l’étirement ∆l par rapport à sa position de repos. Son expression est :

1
Ep.e. = k∆l2
2

L’énergie cinétique

Un système en mouvement possède une énergie que nous appelons énergie cinétique. Nous la notons
Ec . Elle dépend de la masse m du système et de sa vitesse v.

1
Ec = mv 2
2

! Ces trois formes de l’énergie sont souvent regroupées dans ce que nous appelons l’énergie mécanique.

L’énergie thermique

L’énergie thermique d’un système dépend de sa température. C’est en réalité une mesure des
énergies potentielle et cinétique microscopiques des particules qui constituent le système.

2 Travail d’une force

Travail d’une force conservative

Une force conservative est une force dont le travail ne dépend pas du chemin suivi. C’est-à-dire,
que peu importe le chemin emprunté, lorsqu’on se déplace du point A vers le point B, la valeur du

− →

travail W ( F ) de la force F est toujours la même.


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Prenons le cas du travail du poids, et imaginons deux chemins possibles pour un corps pour ce
déplacer entre un point A et un point B (voir figure ci-après). Déterminons alors, l’expression du


travail du poids P selon l’un des trajets, par exemple, le rouge.


− →
− −−→
WA→B ( P ) = P · AB
→
− −−→
= P · AB · cos P ; AB
= m · g · AB · cos(α)

Or, d’après le schéma, il est possible d’écrire :


zA − zB
cos(α) =
AB
Ainsi, il vient :

− zA − zB
WA→B ( P ) = m · g · AB · = m · g · (zA − zB )
AB

Nous voyons très bien que pour une objet de masse donnée situé en un endroit ou le champ de
pesanteur est supposé constant, le travail du poids ne dépend que de la différence de hauteur
(zA − zB ) et non de la position sur l’axe horizontal, de A et B. Ainsi, la forme du trajet AB n’a
aucune importance, seul importe l’altitude des points de départ et d’arrivée. Le calcul du travail du
poids le long du trajet jaune donnera le même résultat. Le travail du poids est donc indépendant
du chemin suivi : le poids est une force conservative.
Un autre exemple est le travail d’une force électrique. Pour une particule de charge q se déplaçant
entre deux plaques chargées, le travail de la force électrique à l’expression suivante :


− →
− −−→
WA→B ( F e ) = F e · AB = q · E · AB = q · UAB

On rappelle que l’expression d’un champ électrique uniforme entre deux plaques séparées d’une
U
distance d est : E =
d

Travail d’une force non-conservative

Dans la situation précédente nous pourrions également exprimer le travail de la force de frottement


(non représentée sur le schéma) f au cours du déplacement rouge.

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− →
− −−→
WA→B ( f ) = f · AB
→
− −−→
= f · AB · cos f ; AB = f · AB · cos(180)



WA→B ( f ) = −f · AB
Nous remarquons que l’expression de ce travail dépend de la distance AB. Cela signifie que si la
longueur du déplacement AB change (en empruntant le trajet jaune, par exemple) la valeur du
travail change également. Le travail de la force de frottement dépend du chemin suivi, la force de
frottement est une force non-conservative.
La conséquence essentielle de cela, c’est que le travail d’une telle force n’est pas converti en énergie
cinétique mais en une autre forme ; le plus souvent sous la forme d’énergie thermique. Ainsi, l’énergie
mécanique du système diminuera.

3 Conservation de l’énergie mécanique

L’énergie mécanique d’un système qui n’est soumis qu’à des forces conservatives (dont le travail ne
dépend pas du chemin suivi) ou des forces dont le travail est nul, ne varie pas : elle se conserve.

∆Em = Em (f inale) − Em (initiale) = 0


Ainsi :
Em (f inale) = Em (initiale)
Ou encore,

∆(Ec + Epp ) = 0 ⇐⇒ ∆Ec = −∆Epp

Toute perte d’énergie cinétique du système est convertie en énergie potentielle et inversement.

Non-conservation de l’énergie mécanique

Lorsque le système est soumis à des forces non conservatives (dont le travail dépend du chemin


suivi), notées F n.c. qui travaillent, alors l’énergie mécanique n’est plus conservée. En général, cela
signifie qu’il y a des phénomènes dissipatifs comme les frottements, par exemple. Il vient :
X →

∆Em = Em (f inale) − Em (initiale) = W ( F n.c. )


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! L’énergie ne peut être ni créée ni détruite. Elle est échangée d’un système à un autre. Si elle n’est
pas conservée pour un système cela signifie qu’un autre système la récupère. Il y a trois modes
de transfert d’énergie : transfert par des forces extérieures (énergie potentielle de pesanteur par
exemple) - transfert par rayonnement - transfert thermique. Si le système échange de l’énergie
avec le milieu extérieur, la diminution ou l’augmentation d’énergie du système est égale à l’énergie
tranférée entre le milieu extérieur et le système.

Théorème de l’énergie cinétique

Dans un référentiel galiléen, la variation de l’énergie cinétique d’un système en mouvement entre
un point A et un point B est égale à la somme des travaux des forces qui s’appliquent au système.
X →

∆Ec (A → B) = Ec (B) − Ec (A) = WA→B ( F )

4 Pour aller plus loin

Que se passe-t-il lorsque la force n’est pas constante ? En effet, il est clairement précisé que nous
calculons le travail d’une force constante !
Vous allez voir, c’est simple. Le raisonnement est exactement le même sauf qu’il faut découper le
déplacement en plusieurs déplacements plus petits (on parle de déplacements élementaires), noté
δAB et pour lesquels on pourra considérer que la force ne varie pas trop donc est constante. On
pourra alors, pour chaque déplacement élémentaire calculer ... un travail élémentaire δW .


− →
− −−→
δW ( F ) = F · δ AB

Il suffit ensuite de faire la somme de tous ces travaux élémentaires pour obtenir le travail total.
Mathématiquement cela se traduit de la façon suivante :


− X →

WA→B ( F ) = δW ( F )

Bien évidemment, on ne va pas s’amuser à découper le trajet en petits morceaux. Connaissant




l’expression de la force F et par conséquent la façon dont elle varie, il est possible de calculer le
travail total en utilisant la notion d’intégrale (cette notion est intimement liée à celle de dérivée) .
Juste pour le plaisir, voici la relation utilisant cette notion :
ˆ

− →

WA→B ( F ) = δW ( F )
AB

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5 Applications

Exemple 1

Un objet, ayant une adhérence supposée parfaite, de masse m= 1 kg parfaite se déplace sur un
cadre carré de côté a = 5 m suspendu verticalement. On estime que la force de frottement est
constante et de valeur f = 20 N.
1. Calculer le travail de chaque force quand l’objet fait un tour.
2. Calculer le travail de chaque force si le cadre est cette fois-ci posé horizontalement.
3. Reprendre la question 1, mais cette fois-ci pour un cadre circulaire de rayon r = 2, 5 m.

Exemple 2

Un proton initialement au repos est accéléré pendant 10 µs entre deux plaques parallèles et verticales
par un champ électrique E = 2000 V/m. Il est soumis à une force électrique dont l’intensité est
F = qp E avec qp la charge électrique du proton. On donne : g = 9,8 m s−2 ; qp = 1,6 × 10−19 C ;
mp = 1,67 × 10−27 kg

1. Décomposer le mouvement selon deux axes judicieusement choisis et déterminer la valeur des
déplacements sx et sy selon chaque axe.
2. Calculer la vitesse finale du proton.


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