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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITÉ DE LUBUMBASHI
FACULTÉ POLYTECHNIQUE

Cours de projet Multidisciplinaire I


(Complément)

Impacts environnementaux liés à la gestion des


résidus de lixiviation issue d’une installation de
traitement d’un minerai de cuivre et de cobalt

Titulaire du cours H
KITOBO SAMSONI Willy Y
Professeur P
N
O
S
Août 2017 E
Table des matières

Liste des figures II

Liste des tableaux III

Introduction 1

1 Généralités sur la lixiviation 2


1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Type de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Lixiviation d’un minerai de cuivre-cobalt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Techniques de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4.1 Lixiviation Dump . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4.2 Lixiviation en tas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4.3 Lixiviation par agitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 Enjeux environnementaux liés aux résidus de lixiviation d‘un cuprocobaltifère 10


2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Types de résidu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Caractéristiques chimiques des effluents issus de la lixiviation . . . . . . . . 11
2.4 Normes et les potentiels impacts environnementaux liés au stockage des
rejets de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.1 Rejets liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.2 Rejets solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3 Plan de gestion des résidus 18


3.1 Cas de certaines usines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.1 Usine de Shituru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.2 Usine hydrométallurgique de Luilu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Proposition d’un scénario de gestion des résidus de lixiviation . . . . . . . . 20

Conclusion 22

Bibliographie 23

I
Liste des figures

1.1 Aperçu des diverses techniques de lixiviation statique appliquées aux mi-
nerais de cuivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Lixiviation en tas et récupération du cuivre par extraction par solvant et
électrolyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2.1 Drainage minier acide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

II
Liste des tableaux

1.1 Agents lixiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2.1 valeurs guides(Normes de l’OMS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12


2.2 valeurs guides(Normes de l’OMS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

III
Membres du groupe (Complément)

N° NOM, POST NOM & PRENOM PROMOTION


01 CHULU MATIPA Emmanuel BACIII MÉTALLURGIE
02 ILUNGA NZENZA Lucien BACII MÉTALLURGIE
03 ILUNGA WA KALOMBO Gauthier BACIII MÉTALLURGIE
04 INANZALA KITANIKA M’siri BAC II CHIMIE INDUSTRIELLE
05 KAHILU KABULO Marc BAC II CHIMIE INDUSTRIELLE
06 KALAMBAY ILUNGA Christian BACII MÉTALLURGIE
07 KANKU KALALA Julien BACIII ÉLECTROMÉCANIQUE
08 KASONGO KAMWIKALEBWE Joel BACIII MÉTALLURGIE
09 KASONGO KUBANGALA Brest BACIII MÉTALLURGIE
10 LUMUNA MADIENE Antoine BACIII MÉTALLURGIE
11 MASEKA SHIMBI Pierre BACIII MÉTALLURGIE
12 MBUYI KAMWANYA Evodie BACIII CHIMIE INDUSTRIELLE
13 MIJI YAMUNO Nick BACIII ÉLECTROMÉCANIQUE
14 MPOYI WA MPOYI Mathias BACIII ÉLECTROMÉCANIQUE
15 MWENGE MULEKA ROCKY BACIII MÉTALLURGIE
16 NGANDU NKATE Jean BACIII CHIMIE INDUSTRIELLE
17 NKULU NGOY Elie BACIII MÉTALLURGIE
18 NKULU NTAMBO MAGLOIRE BACIII MÉTALLURGIE

IV
Introduction

Durant les dernières décennies, l’hydrométallurgie s’est considérablement développée


dans le secteur minier et, plus particulièrement, dans la métallurgie extractive. Aujour-
d’hui, elle couvre un grand nombre de procédés d’extraction et de récupération des mé-
taux.

A partir des années 1960, les procédés hydrométallurgiques ont commencé à être de plus
en plus pris, principalement pour leur impact environnemental réduit par rapport aux
procédés pyrométallurgiques. Les avantages évoqués sont, entre autres, une demande
énergétique moindre et l’absence de production de dioxyde de soufre, gaz polluant l’air.
Aujourd’hui, l’impact environnemental des procédés hydrométallurgiques et leur consom-
mation énergétique se sont accrus par rapport aux débuts de l’hydrométallurgie.

Bien qu’il existe des désavantages aux procédés hydrométallurgiques, d’un point de vue
environnemental, il est possible de gérer adéquatement les déchets et problèmes occa-
sionnés par l’exploitation et la production des métaux. La préoccupation principale en
faisant la gestion des résidus de lixiviation surtout les résidus solides, c’est l’examen du
comportement à long terme des rejets solides stockés et à leur stabi-lité chimique et phy-
sique.

Le sud de la république démocratique du Congo, plus particulièrement de l’ex-Province


du Katanga, et le nord de la Zambie disposent de l’une des plus importantes minéralisa-
tions cu-prifères de la planète. Cet immense district métallogénique est baptisé ceinture
cupro-cobaltifères. On estime que cette région possède plus de cinq billions de tonnes de
minerais de cuivre avec une teneur en cuivre supérieure à 4 %. C’est ainsi que nous avons
pris des cas des usines situées dans cette région juste après avoir fait une recherche bi-
bliographique pour cerner les contours de la lixiviation et des impacts de ses résidus sur
l’environnement.
Ce présent travail, hormis l’introduction, comprend trois chapitres dont le premier traite
de la revue bibliographique sur la lixiviation des minerais cupro-cobaltifères. Nous pré-
sentons au deuxième chapitre les enjeux environnementaux liés à la lixiviation des mine-
rais cupro-cobaltifères. Enfin un plan de gestion des résidus de celui-ci et pour chuter au
troisième, une conclusion pour couronner le tout.

1
Chapitre 1

Généralités sur la lixiviation

Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Type de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Lixiviation d’un minerai de cuivre-cobalt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Techniques de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4.1 Lixiviation Dump . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4.2 Lixiviation en tas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4.3 Lixiviation par agitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.1 Introduction
Les opérations hydrométallurgiques recourent aux procédés faisant appel aux solutions
aqueuses, et qui commence toujours par une lixiviation en différents milieux. Considéré
comme la première opération unitaire hydrométallurgique.

Nous définissons la lixiviation comme une opération de mise en solution mettant en


contact une phase liquide (réactifs) et une phase solide (concentré ou minerai). Il faut par
ailleurs noter que la dissolution doit être sélective, c’est à dire que le métal ou le composé
à dissoudre doit l’être très complètement tandis que la gangue doit rester peu attaquée, à
la fois pour économiser le réactif et pour éviter une contamination de la solution suite à
la co-dissolution des impuretés contenues.

Donc la connaissance de la vitesse et de la thermodynamique de la décomposition des


minéraux est un grand outil pour l’hydro métallurgiste, elle permet de définir la meilleure
méthode de séparation électrochimique et d’expliquer tous les phénomènes qui se dé-
roulent pendant la lixiviation (présence éventuelle de certains minéraux dans les rejets
de lixiviation, possibilité d’amélioration des conditions de leur dissolution ...).

2
TABLEAU 1.1 – Agents lixiants

Types de lixiviation
Agents lixiviant
Lixiviation aqueuse H2 O
Acide H2 SO4 , HCl , HNO3 , HF, eau ré-
gale, H2 Si O6
Basique NaOH, NH4 OH
Solutions aqueuses salines Na 2 CO3 , NaCN, Na 2 S,
NaCl ,(NH4 )2 SO( 3)
Solutions chloreuse et hypochloreuse Cl 2 (aq), HCl O, NaCl O
Bactérienne Catalyseur : Thiobacillus thioxy-
dans, thiobacillus ferroxydans, fer-
robacillus sulphooxydans

La lixiviation qui vient du latin lixiviere signifie en fait un lessivage qui va être fait au mi-
nerai ou concentré à l’aide d’un solvant qui permettra l’obtention d’une phase aqueuse
susceptible de dissoudre le métal du minerai.

Le solvant doit répondre à plusieurs critères de sélection dont :

• Le coût qui est l’un des plus importants critères ;


• La disponibilité ;
• La sélectivité ;
• L’agressivité vis-à-vis de l’équipement ;
• La possibilité de récupération et de régénération. (Roger Rumbu, 2006)

1.2 Type de lixiviation


La lixiviation est applicable aussi bien aux minerais qu’aux concentrés, en teneurs élevées
ou faibles selon le cas.

Les produits devant être lixiviés doivent répondre à des critères tels que :

• Une bonne solubilité pour le solvant choisi ;


• Une moindre solubilité du matériau accompagnant le métal utile ;
• Un parfait contact par le degré de libération et la granulométrie de la phase à lixivier
avec le solvant (Laurent RIZET et Pierre-Emmanuel CHARPENTIER).

Ainsi il existe :

• La lixiviation acide pour laquelle l’agent lixiviant est de l’acide ;


• La lixiviation basique où le réactif est une base ;
• la lixiviation neutre qui est un cas pratique utilisée également dans la métallurgie.

3
1.3 Lixiviation d’un minerai de cuivre-cobalt
La Copperbelt du Katanga constitue l’une des plus importantes provinces minières du
globe. Trente-six mines forment une ceinture de près de 520 km de long, entre la partie
nord central de Zambie et la partie sud de la Province du Katanga en République Démo-
cratique du Congo. On estime que cette région possède plus de cinq billions de tonnes de
minerais de cuivre avec une teneur en cuivre supérieure à 4 %. Cette région est également
l’une des grandes réserves de cobalt de la planète puisqu’elle contient environ 40 % de la
totalité (ALVAYAI, 2006).

Les minéralisations du Shaba diffèrent selon le secteur. En RDC, la série des mines est
dolomitique et peu métamorphique ; les gîtes de Cu-Co-U-Ni sont encaissés dans des
perlites carbonées. Les minerais de cuivre se présentent dans la nature sous forme de gi-
sement sulfurés, oxydés ou en association avec d’autres sulfures métalliques, constituant
ainsi les gisements de sulfures complexes.

Les minerais dans ce cas ; sont soit oxydés ou sulfureux. Dans le cas des oxydes nous pas-
sons directement à la lixiviation acide ou basique mais dans le cas des sulfures nous pas-
sons à une biolixiviation.
Ces minerais contiennent les minéraux de valeur suivants :

• Ténorite : CuO

• Cuprite : Cu 2 O

• Sel rose de cobalt : CoCO3

• Azurite : Cu 3 (OH)2 (CO3 )2

• Malachite : Cu 2 (OH)2 CO3

• Chrysocolle : CuSi O3 .2H2 O

• Brochantite : CuSO4 .3Cu(OH)2

• Hétérogenite : CuOCoOCO2 O3 nH2 O

• Chalcosite : Cu 2 S

• Covellite : CuS

• Chalcopyrite : CuFeS 2

• Bornite : Cu 5 FeS 4

• Cubanite : CuFe 2 S 4

• Enargite : Cu 2 AsS 4

Et les minéraux de la gangue suivants :

• Silice : Si O2

4
• Calcite : CaCO3
• Dolomite : Mg Ca(CO3 )2
• Sidérite : FeCO3
• Magnésite : Mg CO3
• Rodocrosite : MnCO3
• Witerite : BaCO3 196
• Ankérite : CaFe2(CO3 )
• Malachite : Cu2(CO3 )(OH)2
• Gibbsite : Al (OH)3
• Limonite : FeOOH
• Manganite : MnOOH
• Brucite : Mg (OH)2

1.4 Techniques de lixiviation


Pour la plupart des minerais de cuivre-cobalt, la lixiviation est faite à l’acide sulfurique qui
a l’avantage d’être moins cher et est facile d’approvisionnement comparé au Chlorure de
sodium ou aux bases comme l’ammoniaque.

Cette lixiviation peut se faire en tas, en situ ou en Dump. Dans tous les 3 cas on maintient
un parfait contact entre les minerais et de l’acide sulfurique qui est un solvant pour les
métaux utiles (cuivre et cobalt pour notre cas) pendant un temps long pour favoriser leur
dissolution.

1.4.1 Lixiviation Dump


Le traitement d’amas concerne des haldes de mine ou des minerais à faible teneur (< 0,4
% Cu), comme à Bingham Canyon aux États-Unis où des amas de plusieurs millions de
tonnes sont constitués [Morin D., (2000)].

Le minerai, déchargé par camions sur un sol étanche, est directement issu de la mine et
comprend donc, en taille, des fines particules et des blocs de plusieurs mètres. Les mine-
rais ne sont pas broyés avant leur lixiviation (R.O.M).

Une attention particulière est apportée pour éviter le tassement et le compactage de la


matière solide. La solution arrosant la surface des amas doit percoler dans les meilleures
conditions (figure 2-9).

5
Les amas peuvent faire 200 m. de hauteur, 80 mètres de large dans la partie supérieure et
250 mètres dans la partie inférieure, Le tonnage peut être de 50.000 à 300.000 tonnes de
minerai [Ruiz M., (1995)].

La solution lixiviante est une eau acide (pH 1,5 à 2,0), après percolation, la solution riche
contient plusieurs grammes par litre de cuivre, qui sont récupérés par cémentation sur
fer ou par extraction par solvant et électrolyse (SX-EW).

F IGURE 1.1 – Aperçu des diverses techniques de lixiviation statique appliquées aux minerais de
cuivre

source : Morin D., 2000

1.4.2 Lixiviation en tas


Dans ce type d’opération, le matériel extrait de la mine est disposé sur une surface préa-
lablement nettoyée et rendue imperméable, ayant une certaine pente pour permettre
l’écoulement de la solution riche vers l’extérieur du tas. La solution de lixiviation est as-
pergée (tuyaux perforés ou sprinklers) au dessus du tas et percole ensuite à travers ce der-
nier, tout en solubilisant le métal de valeur (figure 2-10). La solution riche est recueillie
à l’extrémité inférieure de la surface pour être pompée aux bassins de récupération [Del
Villar R. (2006)].

6
F IGURE 1.2 – Lixiviation en tas et récupération du cuivre par extraction par solvant et électrolyse

source : Blazy P., 2003

La granulométrie du minerai varie de -1/4 à -3/4, Le choix de cette granulométrie dépend


du minerai lui même et de sa réponse à la lixiviation. L’existence d’un nombre important
de particule ultra fines peut provoquer la migration verticale de fines pendant la lixivia-
tion, provoquant des problèmes de drainage de solution [Meruane G., (1999)]. Selon Pa-
tiño E. (2004), la présence de plus de 8 % des particules -212 µm augmente fortement la
probabilité de rencontrer ce genre de problème. Une agglomération des particules avant
la lixiviation peut alors s’imposer.

L’agglomération est un procédé ayant pour objectif de fixer les fines particules autour des
grosses, agissant comme des noyaux, à l’aide d’eau et d’un agent agglomérant, le plus sou-
vent l’acide sulfurique est utilisé ; on parle alors de curing. D’un point de vue chimique,
une sulfatation rapide et énergique des oxydes de cuivre se produit, ce qui génère des
solutions hautement concentrées en cuivre. Les attaques par curing solubilisent généra-
lement plus de fer, à la base de l’ion ferrique nécessaire pour la dissolution des sulfures
de cuivre. Elles stabilisent aussi la silice en évitant la formationde silice colloïdale qui est
l’une des causes des pertes de réactif organiques lors d l’étape d’extraction par solvant
[Patiño E. (2004)].

7
Les procédés d’agglomération et curing sont généralement recommandés afin d’amélio-
rer la perméabilité du tas, diminuer les temps de lixiviation, diminuer la consommation
de lixiviant et augmenter la concentration de la PLS (permettant de diminuer la taille des
installations de l’extraction par solvant). Les cycles d’arrosage sont plus efficaces et aug-
mentent le pourcentage d’extraction [Meruane G., (1999)].

La hauteur du tas est un paramètre important et dépend de la perméabilité, et de la


concentration désirée de la solution. Parfois, un tas de petite dimension a une meilleure
récupération, mais il nécessite une surface d’opération plus étendue.

Parmi les problèmes rencontrés lors d’une opération de lixiviation en tas, on peut men-
tionner l’obstruction des trous des tuyaux de collecte (avec de l’argile fine, des sulfates ou
de l’hydroxyde ferrique), les pertes par évaporation en surface du tas ou par fissures dans
la toile du fond et, finalement, la formation de chenaux préférentiels qu’emprunte l’agent
de lixiviation réduisant ainsi son efficacité [Del Villar R. (2006)].

1.4.3 Lixiviation par agitation


Elle consiste à disperser le minerai finement broyé dans de l’eau dans un réservoir muni
d’un système d’agitation. La pulpe ainsi produite contient entre 40 et 70 % (poids) de so-
lides. L’agitation permet, principalement, d’éviter la sédimentation des particules, mais
elle favorise également la cinétique lixiviation (étant donné que ces réactions sont hété-
rogènes, le transfert de matière, donc l’agitation, joue un rôle important) et la dispersion
des bulles de gaz (si des produits gazeux sont utilisés) [Del Villar R. (2006)]. L’agitation
peut être réalisées de deux façons :

• Mécanique : par l’action d’un rotor mû par énergie électrique ; l’équipement uti-
lisé est plutôt dispendieux et requiert beaucoup d’entretien. Les réacteurs ont une
forme cylindrique verticale avec un fond plat, conique ou sphérique. Ils peuvent
être munis d’une double paroi afin de permettre le chauffage par circulation de va-
peur ou le refroidissement à l’eau. Les matériaux de construction utilisés sont l’acier
doux ou inoxydable, le titane, etc. Il arrive parfois qu’une protection interne en ca-
outchouc, en verre ou en briques soit aussi nécessaire.

• Pneumatique : en injectant de l’air comprimé ou de la vapeur à haute pression


(lorsque l’on veut également chauffer la pulpe) dans le réacteur. Cette méthode re-
quiert moins d’investissement et peu d’entretien, puis elle n’implique pas de par-
ties mobiles. Un exemple de ce type de réacteurs sont les Pachuca tanks, cylindres
d’environ 3.5 m de diamètre et 14 m de hauteur avec un fond conique (angle de
inclinaison de 60°). L’agitation est assurée par de l’air comprimé introduit par un
tuyau vertical placé dans l’axe central du réacteur. Ils sont construits en bois, en

8
acier revêtu de caoutchouc, en briques ou en plastique renforcé en fibre de verre.

La lixiviation par agitation peut être accomplie à pression atmosphérique ou sous


pression. Dans le premier cas, elle peut être pratiquée soit à température modérée
(dans des réservoirs ouverts ou fermés), soit à des températures élevées, quelque-
fois proches du point d’ébullition de la solution (dans ce cas, le réservoir doit être
muni d’un condensateur à reflux pour éviter les pertes de vapeur).

La lixiviation par agitation est pratiquée sur les minerais présentant certaines spécificités
[González M., (2000)] :

• Minerai de moyenne à forte teneur ;

• Libération du minéral à des mailles assez fines nécessitant alors un broyage poussé
pour permettre l’accès des réactifs à la surface minérale ;

• Faible cinétique de dissolution, une forte agitation est alors nécessaire afin d’aug-
menter le transfert de matière.

9
Chapitre 2

Enjeux environnementaux liés aux


résidus de lixiviation d‘un
cuprocobaltifère

Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Types de résidu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Caractéristiques chimiques des effluents issus de la lixiviation . . . . . . 11
2.4 Normes et les potentiels impacts environnementaux liés au stockage
des rejets de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.1 Rejets liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.1.1 normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.1.2 Impacts potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4.2 Rejets solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.2.1 Normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.2.2 Impacts potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2.1 Introduction
Pour une bonne opération de lixiviation, le métal à valoriser doit passer facilement en
solution contrairement aux matériaux de la gangue qui leur dissolution dans le solvant
choisi doit être négligeable. Dans notre cas le cuivre et le cobalt passent en solution en se
dissolvant tandis que les matériaux de la gangue le sont moins et forment des suspensions
solides à l’intérieur du liquide contenant les métaux à valoriser. Ainsi après lixiviation, il
est prévu une opération de séparation solide (résidus qui n’ont pas réagi/liquide (conte-
nant les métaux utiles passés en solution).

10
Après séparation, les liquides vont à la purification liquide/liquide tandis que les solides
peuvent être stockés car ils contiennent les minéraux de la gangue qui n’ont pas réagi.

Par ailleurs, ce qui est entreposé étant une pulpe contenant les matériaux de la gangue,
après un certain temps il y’aura séparation entre solide et liquide composant la pulpe
entreposée.

2.2 Types de résidu


Les résidus venant de la lixiviation des minerais mixtes de cuivre et cobalt sont de 3 types :

1. Les gaz qui proviennent de la réaction de lixiviation sont de 2 sortes :

• Le dioxyde de carbone provenant de la lixiviation de la malachite (réaction 2)


et de la calcite consomme de l’acide sulfurique pour former le bicarbonate
ou l’acide carbonique. Ce type d’espèces entre en équilibre pour former du
dioxyde de carbone (réaction 7) ;
• La vapeur d’eau provenant de l’élévation de la température pour toutes les ré-
actions car la lixiviation est une réaction exothermique.

2. Les résidus liquides qui proviennent de la séparation solide/liquide composant la


pulpe entreposée.
3. Les résidus solides qui proviennent des minéraux de la gangue qui n’ont pas réagi
lors de la lixiviation et qui sont restés peu attaquer par l’acide sulfurique.

2.3 Caractéristiques chimiques des effluents issus de la lixi-


viation
Ces résidus provenant dans notre cas de la lixiviation acide ont des concentrations non
négligeables en soufre et en métaux susceptibles de nuire à la santé.

Les eaux de la lixiviation sont acides car elles proviennent dans plusieurs cas de la lixivia-
tion acide. Elles peuvent contenir une certaine quantité de soufre et de fer.

Ces résidus contiennent la silice et les autres minéraux de la gangue qui n’ont pas réagi.
Ils contiennent aussi certains métaux valorisables (Zn, Cd, Pb, As, Cu, Co, Hg etc) et dans
certains cas des métaux précieux qui ne passent pas en solution dans les conditions in-
dustrielles de lixiviation du cuivre et du cobalt. (Ag, Ga, Ge). Nous y trouvons également
la présence de certaines impuretés gênant les opérations ultérieures (Extraction par sol-
vant, Electrolyse) comme le fer et aussi la présence du soufre.

11
2.4 Normes et les potentiels impacts environnementaux liés
au stockage des rejets de lixiviation
Le travail de tout métallurgiste n’est pas seulement d’élaborer les matériaux partant des
minerais mais aussi de limiter au mieux les impacts sur l’environnement. Dans cette par-
tie nous nous baserons sur les normes qui nous permettrons de tirer des conclusions sur
les impacts que ces déchets stockés posent sur l’environnement.

2.4.1 Rejets liquides


2.4.1.1 normes

Pour une eau potable, les concentrations permises en effluents contenus sont reprises
dans le tableau (2.1).

TABLEAU 2.1 – valeurs guides(Normes de l’OMS)

Paramètres Valeurs guides (mg/l)


pH 6,5 - 9,5
Argent (0,1 Qc)
Arsenic 0,01
Baryum 0,7
cadmium 0,003
Cuivre 2
Chrome 0,05
Fer 0,3
Potassium 10
Magnesium 100
Manganèse 0,4
Mercure 0,006
Molybdène 0,07
Nickel 0,07
Plomb 0,01
Zinc 3
Chlorure 250
Cyanure 0,07
Nitrate 50
Nitrite 0,1
Sulfate 500
MES 100

Le tableau ((2.1) renseigne que les concentrations supérieures à celles reprises ici conduisent
à une pollution qui amènera un potentiel impact environnemental.

12
2.4.1.2 Impacts potentiels

Ces rejets liquides contiennent différents types des contaminants qui peuvent être so-
lubles, non solubles ou même radioactifs. Les contaminants solubles comprennent à la
fois les acides générés par l’exposition des sulfures contenus dans les rejets miniers à
l’oxygène de l’atmosphère, les métaux lourds et ceux résultant des procédés de traitement
des minerais. Ces eaux puvent recirculer à travers la masse de déchets causant ainsi le
drainage minier acide. Elles peuvent s’infiltrer également et sachant qu’elles contiennent
les sulfures, elles iront jusqu’à contaminer la nappe aquifère. Elles peuvent se trouver un
chemin à travers la masse des rejets et ruisseler jusqu’à atteindre les rivières.

Ces rivières vont emmagasiner une grande quantité de soufre qui après exposition au
soleil, il y’aura évaporation des eaux. Ces évaporations amèneront des pluies acides qui
ont comme conséquences (Thibanda, 2012) :

• L’acidification des lacs causant la mortalité de la vie aquatique ;

• La corrosion des matériaux externes et des bâtiments ;

• Le danger pour la santé humaine.

• Le dommage à la végétation et aux forêts.

Par ailleurs, la capacité de drainage de l’acide minier est une question-clé. La réponse dé-
terminera si un projet minier proposé est acceptable pour l’environnement. Lorsque des
matériaux minés (tels que les parois des mines à ciel ouvert et des mines souterraines,
les résidus, les déchets rocheux et les matériaux lessivés déversés) sont excavés, exposés
à l’eau et à l’oxygène, des acides peuvent se former si les minéraux sulfurés de fer (en
particulier la pyrite, ou ‘ l’or des idiots’) sont abondants et s’il y a une quantité insuffi-
sante de matériaux neutralisants pour contrebalancer la formation d’acide. L’acide, à son
tour, lessivera ou dissoudra les métaux et autres contaminants dans les matériaux minés
et formera alors une solution acide, à forte teneur en sulfate et riche en métal (y com-
pris les concentrations élevées de cadmium, de cuivre, de plomb, de zinc, d’arsenic, etc.).
Le lessivage des constituants toxiques, tels que l’arsenic, le sélénium et les métaux, peut
se produire même si les conditions acides ne sont pas présentes. Des niveaux élevés de
composés d’azote et de cyanure (ammoniac, nitrate, nitrite) peuvent également être trou-
vés dans les eaux des sites miniers, en provenance de la lixiviation en tas et des produits
d’abattage par explosifs.

Le drainage des acides et des contaminants de lixiviation est la plus importante source
d’impacts sur la qualité de l’eau liés à l’extraction des minerais métalliques.

Comme l’explique Earthworks : Le drainage d’acide minier est considéré comme l’une des
menaces les plus graves pour les ressources en eau. Une mine avec drainage minier acide

13
a le potentiel pour des impacts dévastateurs à long terme sur la vie aquatique, les cours
d’eau et les ruisseaux. comment se forme-t-il ? Le drainage d’acide minier est une pré-
occupation pour de nombreuses mines métalliques, parce que des métaux comme l’or,
le cuivre, l’argent et le molybdène, se trouvent souvent dans des roches contenant des
minéraux sulfurés. Lorsque les sulfures contenus dans la roche sont extraits et exposés à
l’eau et à l’air pendant l’exploitation minière, ils forment l’acide sulfurique.

Cette eau acide peut dissoudre d’autres métaux nocifs dans la roche environnante. S’il
n’est pas contrôlé, le drainage d’acide de mine peut se déverser dans les ruisseaux ou les
rivières ou encore dans les eaux souterraines. Le drainage d’acide de mine peut prove-
nir de n’importe quelle partie de la mine où les sulfures sont exposés à l’air et à l’eau, y
compris des tas de déchets de roches, des résidus, des mines à ciel ouvert, des tunnels
souterrains et des coussins de lixiviation. (MINEO consortium, 2000)

2.4.2 Rejets solides


2.4.2.1 Normes

Pour les résidus à entreposer, qui doivent contenir certains éléments de composition chi-
mique bien définie. Ces déchets contiennent toujours des métaux et des éléments de la
gangue. Dans le tableau ci-après nous donnons les concentrations permises dans les dé-
chets.

TABLEAU 2.2 – valeurs guides(Normes de l’OMS)

Paramètres Valeurs guides (mg/kg)


Argent 40
Arsenic 50
Baryum 2000
Cadmium 20
Cuivre 500
Cobalt 300
Chrome 800
Etain 300
Mercure 10
Molybdène 40
Nickel 500
Plomb 1000
Zinc 1500
Cyanure 500
Nitrate 40

Le tableau (2.2) renseigne qu’au-delà de la concentration permise cela conduit à une pol-
lution qui va se matérialiser sous forme d’impacts sur l’environnement.

14
2.4.2.2 Impacts potentiels

Le stockage de ces rejets est souvent fait dans des conditions non optimales, c’est-à-dire
sans tenir compte des exigences environnementales. Les digues aménagées à cet effet
pour retenir ces résidus peuvent céder en plusieurs endroits occasionnant ainsi des pertes
de matières dans la rivière environnant le site d’exploitation.

Le problème de gestion de ces rejets reste similaire dans plusieurs cas, même s’il existe
une différence au niveau de l’acidité des effluents liquides produits et du taux de sulfate
élevé dans ces derniers(Tshibanda, 2010).

Lorsqu’il y’à rupture des digues, les matières entrent dans la rivière avec comme consé-
quence de charger les eaux en effluents métalliques. Si ces résidus contiennent une grande
quantité d’azote, de carbone et de soufre, cela conduit à l’eutrophisation aquatique. L’eu-
trophisation est une pollution de l’eau qui a comme impact sur l’environnement. (Thi-
banda Cours d’environnement Bac 3 2017) :
• Contaminations biologiques de l’eau par ajout excessif des bactéries et parasite.
• Contamination chimique de l’eau par ajout des métaux, des pesticides et des sol-
vants ;
• Contamination physique de l’eau à travers les radionucléides et la chaleur.
Par ailleurs ces contaminations de l’eau amènent une véritable destruction de la vie aqua-
tique. Les enjeux environnementaux liés au stockage de ces résidus restent essentielle-
ment une conséquence de l’érosion éolienne due à l’instabilité chimique et physique des
particules qui sont transportées hors des bassins vers les zones avoisinantes.

L’instabilité physique : C’est le fait d’avoir des résidus en mouvement au lieu d’être sta-
tiques. Dans le cas de la lixiviation, comme ces déchets ne sont pas sous forme granules
lorsqu’il y a le vent pendant la saison sèche cela génère l’érosion éolienne qui est une
poussière pouvant contenir les éléments métalliques. Ces poussières peuvent contenir
les éléments traces métalliques dont l’inhalation provoque des incidents sur les habitants
des environs comme le cancer, la végétation et la faune vivant à proximité des bassins de
stockage des résidus. En saison de pluies, l’érosion est due aux eaux de ruissellement qui
transportent les particules solides à travers les brèches occasionnées par la rupture des
digues.

La flore et la faune aquatiques sont considérablement affectées à cause d’une contami-


nation des eaux de surface et éventuellement souterraines par la présence des sulfures.

Le drainage minier acide possible dans ce cas, avec effets directs du changement de pH
sur la vie aquatique et interruption indirecte de la chaine alimentaire, pourrait être neu-

15
tralisé par les agents acidogènes présents), augmentant de ce fait les teneurs en métaux
dans les effluents produits. Ces rejets restent dangereux (Thibanda, Degrez, Kongolo, 2010)
lorsqu’on se base sur les normes.

L’instabilité chimique : Est le fait d’avoir un résidu qui suite à sa composition réagit en
place en formant des éléments qui peuvent ruisseler ou s’infiltrer pour aller contaminer
l’aquifère. Ces rejets contenant des sulfures qui en présence de certains éléments peuvent
réagir de la façon suivante :

MS + 3/2O2 = MO + SO2 (2.1)

SO2 + 1/2O2 = SO3 (2.2)

SO3 + H2 0 = H2 SO4 (2.3)

Cet acide provenant des réactions au sein du déchet entreposé, peut commencer un les-
sivage au sein même du passif, c’est qui crée le drainage minier acide.

F IGURE 2.1 – Drainage minier acide

source : Blazy P., 2003

Les problèmes sanitaires fréquemment liés aux activités minières incluent :

16
• L’eau : La contamination des eaux de surface et souterraines par des métaux et des
éléments, la contamination microbiologique par des eaux usées et des déchets dans
les terrains de camping et les zones de résidence des travailleurs miniers ;

• L’air : L’exposition à de fortes concentrations de dioxyde de soufre, les particules, les


métaux lourds, y compris le plomb, le mercure et le cadmium ; et

• Le sol : Le dépôt d’éléments toxiques à partir d’émissions atmosphériques.

Les activités minières peuvent affecter soudainement le standard de vie et le bien-être


physique, mental et social des communautés locales. Les villes minières improvisées et les
camps menacent souvent la disponibilité et la sécurité alimentaire, augmentant ainsi le
risque de malnutrition. Les effets indirects de l’exploitation minière sur la santé publique
peuvent inclure l’incidence accrue de la tuberculose, l’asthme, la bronchite chronique et
les maladies gastro-intestinales (World Heath Organisation, 1946).

17
Chapitre 3

Plan de gestion des résidus

Sommaire
3.1 Cas de certaines usines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.1 Usine de Shituru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.2 Usine hydrométallurgique de Luilu . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Proposition d’un scénario de gestion des résidus de lixiviation . . . . . . 20

La gestion des déchets provenant d’activités minières représente habituellement une charge
financière indésirable pour les exploitants. Les possibilités de gestion des résidus et des
stériles sont nombreuses, et les méthodes couramment utilisées jusqu’à ce jour, bien que
loin d’être équivalentes du point de vue environnementale les unes les autres. Toutefois,
le choix de la méthode de gestion à appliquer dépend d’une évaluation de trois facteurs à
savoir : le coût, les performances environnementales et les risques d’accidents (Thibanda,
2012). Une bonne gestion des résidus et stériles comporte une évaluation des différentes
solutions entre autres pour :

• Limiter le plus possible le volume des résidus et des stériles produits au départ,
notamment par un choix judicieux de la méthode d’exploitation ;

• Multiplier les occasions d’utiliser autrement les résidus et stériles ;

• Conditionner les résidus et les stériles lors du traitement pour réduire autant que
possible les risques pour l’environnement ou la sécurité.

3.1 Cas de certaines usines

3.1.1 Usine de Shituru


Le site du complexe hydrométallurgique de la Gécamines fait partie de ce que l’on sur-
nomme le Groupe centre. Il comprend les unités de traitement métallurgique que sont
les usines de SHITURU.

18
Le procédé mis en œuvre à Shituru comporte les étapes principales suivantes :

• Mise en solution par lixiviation à l’acide sulfurique,

• Purification de la solution par précipitation sélective,

• Production du cuivre et du cobalt par électrodéposition.

Avant la mise en décharge, les résidus sont lavés et déshydratés pour récupérer le plus
possible de solution, puis ils sont remis en pulpe et évacués dans le bassin de résidus.
Malgré ce lavage, la pulpe finale reste encore acide. (Arthur KANIKI TSHAMALA, 2008).
L’usine hydrométallurgique est d’une capacité nominale de 220 000 tonnes par an de
Cuivre et de 9000 tonnes par an de Cobalt.

Un premier échantillon a été prélevé directement dans l’usine hydrométallurgique dans


une canalisation de rejet liquide ces rejets ont une concentration en milligramme par litre
de(d’) : Argent de 1.54, Arsenic 1.70, Baryum 0.9, Cadmium 0.000132, Cuivre 20.5, Cobalt
8.1, Chrome 0.50, Fer 210.49, Étain 3.89, Potassium 1.21, Magnésium 5.42, Manganèse
48.0, Mercure 0.0182, Molybdène 1.22, Nickel 2.11, Plomb 0.00118, Zinc 126.80, Sulfure
442. Le pH est de 3,56 (PROMINES, 2015).

Divers types d’effluents liquides sont rejetés vers le site à rejets de Shituru à l’est de Likasi
via le canal Albert. Les rejets solides sont pulpés puis évacués vers le bassin de résidus via
le canal Albert. Ces rejets contiendraient 0,1 % de cobalt et jusqu’à 2 % de cuivre (SNC
Lavalin, 2003). Notons aussi que le bassin de Shituru aménagé à l’est sur la rivière Likasi
re-çoit les rejets de Shituru, mais comme il est rempli à capacité depuis plusieurs années,
les rejets ne font qu’y transiter avant de se déverser dans le milieu.

Le parc à résidus est plein depuis 1986 et on y achemine 10 000 tonnes/mois de résidus
(30 000 tonnes/mois lorsque l’usine fonctionne à pleine capacité) (SNC Lavalin, 2003).

3.1.2 Usine hydrométallurgique de Luilu


L’usine hydrométallurgique de Luilu a été mise en exploitation en 1960. En 1985, l’usine
était alimentée à raison de 51 000 tonnes sèches de concentré par mois contenant 45 %
de gangue (sable). Sa capacité de production actuelle est de 110 000 T de Cu/an et 5 000 T
de Co /an.

L’extraction du Cu et du Co est réalisée par dissolution à l’acide après que le concentré


ait été chauffé dans des fours pour transformer les sulfures en sulfates et rendre ainsi la
lixiviation plus efficace. La solution obtenue, exempte d’impuretés, passe à l’électrolyse
(pH 6.2 à l’entrée, 1.5 à la sortie et température de 65°C). Elle contient environ 50 g/l de

19
Co 2+ sous forme de sulfate. Elle est chauffée jusqu’à 80°C pour être alimentée à l’électro-
lyse (PRO-MINES, 2012). L’échantillonnage a été effectué le 5 septembre 2014 a montré
les concentra-tions suivantes en milligrammes par litre de(d’) : Argent 0.18, Arsenic 0.19,
Baryum 0.2, Cadmium 0.000018, Cobalt 3.2 Chrome 0.32, Fer 41.43, Étain 0.14, Potassium
6.22, Magné-sium 5.87, Manganèse 0.31, Mercure 0.00011, Molybdène 0.47, Nickel 1.400,
Plomb 0.00008, sulfate 225 (PROMINES, 2012).

En matière environnementale, Il s’agit principalement du déversement dans la rivière


Luilu des effluents liquides et solides. Le point de déversement est en aval de la dernière
digue de retenue (Basse Kalemba). La contamination peut donc se propager sur de très
grandes distances.

Sur les rives des rivières Luilu et Musonoie, des accumulations de produits de rejets indus-
triels en grandes quantités, de couleur blanche à grisâtre à noir parfois, l’eau y circulant
d’aspect visuel et olfactif très contaminé et ceci dans l’ensemble de la région de Kolwezi.
(PROMINES, 2012)

3.2 Proposition d’un scénario de gestion des résidus de lixi-


viation
Chaque type de rejet est géré de façon spécifique, c’est-à-dire en fonction de ses proprié-
tés, des caractéristiques de l’opération minière et/ou métallurgique, des particularités du
site minier. Dans tous les cas le but est de maintenir les passifs environnementaux dans
un état qui garantit un comportement stable physiquement et chimiquement.

Ces entreprises minimisent l’étude d’impacts environnementaux des rejets issus de leurs
installations particulièrement ceux de la lixiviation c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de plan
de gestion répondant au développement durable.

Cependant plusieurs solutions existent notamment celles proposées par le professeur


Thibanda dans sa thèse de doctorat en sciences de l’ingénieur qui propose des scena-
rios de gestion des résidus métallurgiques en général et de la lixiviation en particulier.

Ainsi, s’inspirant de ces recherches nous avons retenu comme plan de gestion de rési-dus
de lixiviation d’un minerai mixte de cuivre et cobalt ce qui suit :

• Mettre un système d’arrosage des résidus en surface pendant la saison sèche, pour
éviter les poussières contenant les éléments traces métalliques ;
• Mettre dans des bassins pendant un temps long pour permettre une décantation
afin de récupérer la solution liquide ;

20
• Désulfuration : pour éviter les effets négatifs du DMA sur l’environnement, une
technique dite de désulfuration environnementale peut être appliquée déjà à l’usine
de concentration des minerais. Elle consiste en une séparation minérale par flotta-
tion des rejets de concentrateur. En séparant les sulfures des autres minéraux de la
gangue, on peut réduire l’ampleur des volumes de rejets de concentrateur généra-
teurs des DMA à gérer et à entreposer en surface.

De plus, il est possible d’utiliser la fraction désulfurée comme matériau de recouvrement


pour la restauration des sites miniers générateurs de DMA. Cette technique est davantage
applicable aux sites en opération, c’est-à-dire dès la sortie du circuit de concentration et
avant leur entreposage en surface, mais le recyclage des rejets de concentrateur pourrait
être une option dans des cas très particuliers des sites abandonnés. La partie sulfurée
recueillie présente un volume réduit et serait moins coûteuse à encapsuler.

• Bassins des résidus contenant les géo membranes : pour ce faire, on doit aména-
ger des barrières, qui empêchent l’infiltration des eaux de surface et souterraines.
Ces barrières peuvent être faites de sols à faibles conductivités hydrauliques ou de
matériaux synthétiques peu perméables. Egalement des couvertures avec effets de
barrière capillaire ont déjà été proposées pour limiter l’infiltration d’eau plutôt que
l’infiltration d’oxygène ;

• Neutralisation en utilisant le carbonate de calcium conduit à la production d’un


gypse pouvant contenir à une certaine quantité de métaux de valeur (Ga, Ge, In
etc.) qui peuvent être récupérés par des procédées métallurgiques spéciaux ;

• Faire une étude de la trajectoire des vents dominants pour stocker les résidus dans
une zone moins turbulente afin d’éviter l’érosion éolienne vers les zones résiden-
tielles ;

• Mettre des digues solides pouvant maintenir les passifs en place.

21
Conclusion

L’objectif de notre travail était de relever tous les problèmes environnementaux que pose
la pratique industrielle de la lixiviation d’un minerai mixte de cuivre et de cobalt et retenir
toutes ces notions d’environnement car elles s’inscrivent dans le cadre de notre formation
d’ingénieur.

Dans ce travail nous nous sommes limités à expliciter les impacts potentiels environne-
mentaux liés seulement à la lixiviation acide et leurs incidents majeurs sur la santé hu-
maine et la biosphère.

Pour atteindre cet objectif, nous avons effectué une étude bibliographique partant des
travaux précédents et à cela nous avons ajouté certaines recherches. Les résultats de toutes
ces recherches renseignent ce qui suit : Les résidus entreposés issus de cette opération
unitaire sont essentiellement solides et liquides qui dans plusieurs cas proviennent de la
séparation entre les solides et les liquides composants la pulpe.

Les liquides suite à leur composition, contiennent des sulfures qui par exposition à l’oxy-
gène de l’atmosphère génère des acides, Ces eaux vont provoquer le drainage minier acide
avec comme grande conséquence les pluies acides.

Les solides contenant des effluents métalliques, et qui à cause de leur instabilité phy-
sique et chimique génèrent l’érosion éolienne, le drainage minier acide avec comme des
grandes conséquences : les poussières contenant les traces métalliques et la mort de la
vie aquatique suite à l’acidification et l’eutrophisation.

Sachant que nous nous sommes limités à une étude bibliographique, dans un futur proche
un travail qui irait à faire une caractérisation chimique poussée des résidus de lixiviation
pourra être initié pour permettre de dénicher d’autres problèmes environnementaux liés
à leur stockage.

22
Bibliographie

1. Etudes d’Evaluation d’Impact Environnemental du Passif Minier dans les Provinces


du Katanga et les Deux Kasaï en RDC, PROMINES, 2015

2. Evaluation stratégique environnementale et sociale du secteur minier, PRO-MINES/SOFRECO,


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zinc en République Démocratique du Congo, Thèse, Université Libre de Bruxelles
(ULB), Faculté des Sciences, Gestion de l’Environnement.

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//www.who.int/gouvernance/eb/who_constitution_en.pdf

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