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PARTIE 1 : LES DIFFÉRENTS MODES AMIABLES

JUDICIAIRES
LA CONCILIATION JUDICIAIRE

I. La conciliation peut être menée par le juge

L'article 21 du cpc dispose qu’il entre dans la mission du juge de concilier les parties
et il doit le faire dans le respect de l’ordre public et dans le respect des droits
fondamentaux des parties en présence. Si les parties aboutissent à un accord, on se
trouve face à un contrat issu d’une négociation judiciaire. L’accord n’est pas une
décision juridictionnelle, le juge ne dit pas le droit et il n’y a pas de droit de recours.
Mais le contrat peut être remis en cause par les voies classiques de nullité : erreur,
dol, capacité, action en restriction.

II. La conciliation peut aussi être déléguée à un conciliateur de justice

A. Les conciliateurs de justice

Les conciliateurs de justice ont été mis en place par une loi de mars 1978. Ils
exercent un pouvoir délégué du juge, l'article R131-12 du COJ dispose que les
conciliateurs de justice ont pour mission, à titre bénévole, de rechercher le règlement
amiable d’un différend. Pour être nommé conciliateur de justice il faut justifier soit
d’une formation en matière judiciaire soit d’une expérience et montrer qu’on est
qualifié pour exercer les fonctions. Les conciliateurs de justice sont des bénévoles,
ils ont une formation initiale assurée par l’ENM. Ils sont nommés pour 3 ans par le
président de la cour d’appel. Ils doivent chaque année suivre une journée de
formation continue par l’ENM.

B. Le régime

a) une délégation sous contrôle judiciaire

La délégation est une mesure d’administration judiciaire que l’on retrouve à l’article
129-6 du cpc. Le juge va fixer la durée de la mission : 3 mois pouvant être renouvelé
une fois pour la même durée à la demande du conciliateur.

Le juge peut mettre fin à la conciliation soit à la demande du conciliateur soit à la


demande d’une partie. Le juge n’est pas dessaisi de l’affaire il délègue le temps de
la conciliation.

b) Les pouvoirs et devoirs des conciliateurs


L’article 129-3 du cpc dispose que pour procéder à la tentative de conciliation, le
conciliateur de justice convoque en tant que de besoin les parties au lieu, jour et
heure qu’il détermine. Ledit article dispose à son alinéa 4 que le conciliateur peut,
avec l’accord des parties, se rendre sur les lieux et entendre toutes personnes dont
l’audition lui paraît utile, sous réserve de l’acceptation des parties.

Le conciliateur a plusieurs devoirs, dont celui de confidentialité aux termes de


l’article 129-4 al 2 dispose que les constatations et les déclarations qu’il recueille ne
peuvent être ni produites ni invoquées dans la suite de la procédure sans l’accord
des parties, en tout état de cause, dans une autre instance.

L’article 129-5 cpc dispose qu’il doit rendre compte au juge des difficultés qu’il
rencontre dans l’accomplissement de sa mission, ainsi que de la réussite ou de
l’échec de la conciliation.

c) le rôle des parties

L’article 129-3 du cpc dispose que les parties peuvent être assistées devant le
conciliateur de justice par une personne ayant qualité pour le faire devant la
juridiction ayant délégué la conciliation.

L’article 131 du cpc dispose qu’à tout moment, les parties ou la plus diligente d’entre
elles peuvent soumettre à l’homologation du juge le constat d’accord établi par le
conciliateur de justice. Le juge statue sur la requête qui lui est présentée sans débat,
à moins qu’il n’estime nécessaire d’entendre les parties à l’audience. L’homologation
relève de la matière gracieuse.
LA MÉDIATION JUDICIAIRE

I. Définition et objet

La médiation a été intégrée dans le code civil en 1996. En principe le médiateur est
désigné par le juge après l’accord des parties. L’article 131-1 du cpc dispose que le
juge saisi d’un litige peut, après avoir recueilli l’accord des parties, désigner une
tierce personne afin d’entendre les parties et de confronter leurs points de vue pour
leur permettre de trouver une solution au conflit qui les oppose. L’article 131-2 cpc
dispose que la médiation peut porter sur tout ou partie du litige.

Le juge n’est pas dessaisi du dossier, il reste en arrière plan, ainsi si la médiation ne
se passe bien il est possible d’y mettre un terme, et si la médiation aboutit à un
accord, l’affaire reviendra devant le juge pour qu’il homologue l’accord.

Le médiateur contrairement au conciliateur n’est pas un bénévole, il est rémunéré


par les parties et c’est le juge qui va fixer le montant de la provision qui devra être
consigné pour que puisse commencer la mission de médiateur.

II. Les médiateurs

L’article 131-4 cpc dispose que la médiation peut être confiée à une personne
physique ou une personne morale. Le médiateur ne s’appuie pas sur le droit ou les
règles de procédure civile, il s’appuie sur les techniques de communication, l’écoute,
la reformulation, ce sont des techniques justement car l’objectif est de rétablir la
confiance et la communication entre les parties.

A. Les qualités et compétences

L’article 131-5 du cpc dispose que la personne physique qui assure l’exécution de la
mesure de médiation doit satisfaire certaines conditions :
- Il ne doit pas avoir fait l’objet d’une condamnation, d’une incapacité ou d’une
déchéance mentionnée sur le bulletin n°2 du casier judiciaire.

- Il ne doit pas avoir été l’auteur de faits contraires à l’honneur, à la probité et


aux bonnes mœurs ayant donné lieu à une sanction disciplinaire ou
administrative de destitution, radiation, révocation, de retrait d’agrément ou
d’autorisation.

- Il doit posséder la qualité requise eu égard à la nature du litige

- Il doit justifier d’une formation ou d’une expérience adaptée à la pratique de


la médiation
- Il doit présenter des garanties d’indépendance nécessaire à l'exercice de la
médiation

Il existe une liste de médiateurs inscrits à chaque cour d’appel. Peuvent être inscrits
sur les listes les médiateurs en matière civile, commerciale, sociale. C.cass 31
Janvier 2019 : la cour casse l’arrêt de la cour d’appel de Rennes qui avait rejeté la
demande d’une dame ayant un diplôme d’état de médiateur familiale.

B. Les pouvoirs et les devoirs des médiateurs

Le médiateur doit prêter serment en son honneur et conscience de ne rien révéler ou


utiliser ce qu’il sait à l’occasion de la médiation. Il doit accomplir sa mission avec
diligence et confidentialité. Il doit tenir le juge informé selon l’article 131-9 du cpc des
difficultés qu’il rencontre. Il doit convoquer les parties, il peut avec l’accord des
parties auditionner les tiers et il doit aussi informer le juge par écrit afin de savoir si
les parties ont trouvé ou non une solution.

C’est le juge qui fixe la rémunération du médiateur, depuis 2016 l’aide juridictionnelle
peut être allouée lorsque le dossier est amené en médiation.

C. Les droits des parties

L’article 131-12 du cpc dispose que à tout moment les parties, ou la plus diligente
d’entre elles, peuvent soumettre à l’homologation du juge le constat d’accord établi.
L’article 131-14 du cpc dispose que les constatations du médiateur et les
déclarations qu’il recueille ne peuvent ni être produites ni invoquées dans la suite de
la procédure sans l’accord des parties, ni en tout état de cause dans le cadre d’une
autre instance. Sauf si la partie accepte.
LA PROCÉDURE PARTICIPATIVE PAR AVOCAT

L’article 2062 du code civil dispose que la convention de procédure participative est
une convention par laquelle les parties à un différend s’engagent à œuvrer
conjointement et de bonne foi à la résolution amiable de leur différend ou à la mise
en état de leur litige.

Plusieurs conditions sont requises pour qu’une telle procédure soit valide :
D’abord il faut un écrit, sous peine de nullité selon l’article 2063 du code civil.
L’article précise que la convention doit comporter son terme, l’objet du différend et
les pièces et informations nécessaires à la résolution du différend ou à la mise en
état du litige et les modalités de leur échange.

L'article ajoute que la convention de procédure participative doit aussi contenir les
actes contresignés par avocats que les parties s’accordent à établir, dans des
conditions prévues par décret en Conseil d’Etat.

L’article 2064 du code civil dispose que toute personne, assistée de son avocat, peut
conclure une convention de procédure participative sur les droits dont elle a la libre
disposition, sous réserve des dispositions de l’article 2067 du code civil.

L’article 2065 dispose que Tant qu'elle est en cours, la convention de procédure
participative conclue avant la saisine d'un juge rend irrecevable tout recours au juge
pour qu'il statue sur le litige. Toutefois, l'inexécution de la convention par l'une des
parties autorise une autre partie à saisir le juge pour qu'il statue sur le litige.
En cas d'urgence, la convention ne fait pas obstacle à ce que des mesures
provisoires ou conservatoires soient demandées par les parties.

L’article 2066 dudit code dispose que les parties, qui au terme de la convention de
procédure participative, parviennent à un accord réglant en tout ou partie leur
différend peuvent soumettre cet accord à l’homologation du juge. En cas de
désaccord, les parties seront dispensées d’un préalable de conciliation ou médiation
obligatoire qui serait imposé par le législateur.

Il y a deux réserves : en matière prud'homale il y a une tentative de conciliation donc


même s’ils ont tenté de faire une conciliation ils devront tout de même faire la
conciliation alors même qu’ils avaient déjà tenté en amont.

En matière de divorce, l’article 2067 dispose qu’il n’est pas possible de passer par le
juge.
LES CONSÉQUENCES DU RECOURS AUX MARDS

Le recours aux MARD suspend et interrompt les délais de prescription. L’article 2230
du code civil dispose que la suspension de la prescription arrête temporairement le
cours sans effacer le délai déjà couru. L’article 2231 du code civil dispose que
l’interruption efface le délai de prescription acquis. Elle fait courir un nouveau délai
de même durée que l’ancien (refait démarrer le calcul à zéro).

I. L’effet suspensif du mode amiable

L’article 2238 du code civil dispose que la prescription est suspendue à compter du
jour où, après la survenance d’un litige, les parties conviennent de recourir à la
médiation ou à la conciliation ou, à défaut d’accord écrit, à compter du jour de la
première réunion de médiation ou de conciliation.

La prescription est également suspendue à compter de la conclusion d’une


convention de procédure participative à compter de l’accord du débiteur constaté par
l’huissier de justice pour participer à la procédure prévue à l’article L125-1 du code
des procédure civiles d’exécution.

Après la médiation, les délais de prescription recommencent à courir pour une durée
de 8 mois même s'ils leur reste moins de temps.

II. L’effet interruptif

L’article 910-2 du cpc dispose que la décision d’ordonner une médiation interrompt
les délais impartis pour conclure et former appel incident mentionnés aux articles
905-2 et 908 à 910 du même code.

Dans une décision du 20 mai 2021 la cour de cassation précise que la simple
convocation à une réunion d’information sur la médiation n'interrompt pas la
prescription.
PARTIE 2 : LA MISE EN OEUVRE DES MODES AMIABLES
JUDICIAIRES DANS LE DROIT COMMUN DU PROCÈS

LES MARDS AVEC LE DÉCRET DE 2015

L’article 127 du cpc dispose que le juge peut proposer aux parties qui ne
justifieraient pas de diligences entreprises pour parvenir à une résolution amiable du
litige une mesure de conciliation ou de médiation.

Mais il y a des exceptions, il n’est pas nécessaire de se justifier s’il a une condition
d’urgence, si la matière intéresse l’ordre public ou s’il existe un motif légitime qui
permettrait d’exclure cette tentative amiable. CEDH Momcilovic 2015 : la CEDH dit
que l'obligation de procéder à un mode amiable constitue une limitation à l’accès à
un tribunal et que l’obligation doit être proportionnée et poursuivre un but légitime.

L’absence de respect des modes amiables obligatoires avant saisine juridictionnelle


est frappée d’une nullité aux termes de l’article 112 du cpc qui dispose que la nullité
des actes de procédure peut être invoquée au fur et à mesure de leur
accomplissement; mais elle est couverte si celui qui l'invoque a, postérieurement à
l'acte critiqué, fait valoir des défenses au fond ou opposé une fin de non-recevoir
sans soulever la nullité.

AVEC LA LOI DE 2016, l’article 4 de ladite loi dispose qu’à peine d'irrecevabilité le
juge peut prononcer d’office la saisine du tribunal d’instance lorsqu’elle se fait par
déclaration, elle doit être précédé d’une tentative de conciliation mené par un
conciliateur de justice. Pour les affaires dont le montant est de plus de 10 000 euros
la tentative de conciliation préalable n’était pas obligatoire. Mais pour toutes les
demandes dont le montant est de moins de 4000 euros, une tentative de conciliation
ou médiation préalable était prévue, sous peine d’irrecevabilité. Sauf en matière de
consommation.

AVEC LA LOI RÉFORME DE LA JUSTICE EN 2019 ET CELLE POUR LA


CONFIANCE DANS L’INSTITUTION JUDICIAIRE DU 22 DÉCEMBRE 2021, lil ya
une réécriture de l’article 4 avec l’article 750-1 du cpc dispose que à peine
d'irrecevabilité que le juge peut prononcer d'office, la demande en justice doit être
précédée, au choix des parties, d'une tentative de conciliation menée par un
conciliateur de justice, d'une tentative de médiation ou d'une tentative de procédure
participative, lorsqu'elle tend au paiement d'une somme n'excédant pas 5 000 euros
ou lorsqu'elle est relative à l'une des actions mentionnées aux articles R. 211-3-4 et
R. 211-3-8 du code de l'organisation judiciaire ou à un trouble anormal de voisinage.

Sinon, irrecevabilité de la demande (faculté du juge) ou nullité de l’acte.


EN COURS D’INSTANCE

LA CONCILIATION JUDICIAIRE EN COURS D’INSTANCE

I. Les dispositions communes à toutes les juridictions

L’article 21 cpc dispose que le juge peut concilier les parties. L’article 128 du cpc
dispose que les parties peuvent se concilier, d’elles-mêmes ou à l’initiative du juge,
tout au long de l’instance. L’article 129 du cpc dispose que la conciliation est tentée,
sauf disposition particulière, au lieu et au moment que le juge estime favorables et
selon les modalités qu’il fixe.

II. Les dispositions particulières à chaque juridiction

a) le Tribunal judiciaire

Procédure écrite : Lorsque la procédure est écrite du fait de la complexité de


l’affaire, l’article 785 du cpc que Le juge de la mise en état peut constater la
conciliation, même partielle, des parties. Il homologue, à la demande des parties,
l'accord qu'elles lui soumettent.

Procédure orale : La procédure est orale lorsque les parties sont dispensées de
constituer avocat, cela concerne également toutes les affaires inférieures à 10 000
euros. Il faut faire attention : moins de 5000 euros la conciliation est obligatoire.
Entre 5000 euros et 10 000 euros il y a dispense d’avocat mais pas de conciliation
obligatoire mais une simple possibilité d’amiable même en procès.

Tentative préalable de conciliation :


L’article 820 du cpc dispose que la demande en justice peut être formée aux fins
d’une tentative préalable de conciliation hors les cas listés à l’article 750-1 du cpc.
L’article ajoute que la prescription et les délais pour agir sont interrompus par
l’enregistrement de la demande.

Procédure aux fins de jugement :


L’article 827 du cpc dispose que le juge s’efforce de concilier les parties. Le juge
peut également, à tout moment de la procédure, inviter les parties à rencontrer un
conciliateur.

b) les autres juridictions

Tribunal commerce : l’article 860 du cpc dispose que si une conciliation entre les
parties apparaît envisageable, la formation de jugement peut, avec l’accord des
parties, désigner un conciliateur de justice à cette fin. Cette désignation peut revêtir
la forme d’une simple mention au dossier. Mais il est aussi possible que cela soit le
juge commercial qui tente lui-même cette conciliation.

TPBR : Cette juridiction ne traite les litiges qu’entre les fermiers et métayers,
bailleurs et locataires de ces terres foncières. La procédure est orale et une tentative
préalable de conciliation obligatoire en fonction de la nature du contentieux.

L’article 883 dispose que Les parties ont la faculté de se faire assister ou
représenter. Toutefois, lors de la tentative préalable de conciliation, elles sont tenues
de comparaître en personne, sauf à se faire représenter en cas de motif légitime.

La représentation par avocat n’est pas obligatoire devant cette juridiction.

LA MÉDIATION JUDICIAIRE EN COURS D’INSTANCE

I. Devant toutes juridictions

L’article 131-1 et l’article 22 de la loi du 8 février 1995 disposent que le juge saisi
d’un litige peut, après avoir recueilli l’accord des parties, ordonner une médiation. Le
médiateur désigné par le juge a pour mission d’entendre les parties et de confronter
leurs points de vue pour leur permettre de trouver une solution au conflit qui les
oppose.

La médiation peut également être ordonnée en cours d’instance par le juge des
référés. Le juge peut désigner, avec l’accord des parties, un médiateur judiciaire
pour procéder à une médiation, en tout état de la procédure, y compris en référé.

La médiation est depuis 2021, possible même devant la cour de cassation.

II. Juge de la mise en état

L’article 785 cpc dispose que le juge de la mise en état peut également désigner un
médiateur dans les conditions de l’article 131-1 cpc. L’article dispose aussi qu’il
homologue, à la demande des parties, l’accord qu’elles lui soumettent.

L’article 22-1 al 2 de la loi de 1995 dispose que dans les autres cas de tentative de
conciliation prescrite par la loi, le juge peut s’il n’a pas recueilli l’accord des parties,
leur enjoindre de rencontrer un médiateur qu’il désigne et qui répond aux conditions
prévus par décret en Conseil d’Etat.
LA PROCÉDURE PARTICIPATIVE AVEC MISE EN ÉTAT

C’est ce qu’on appelle la procédure participative avec mise en état. L’article 776 du
cpc dispose que que le président de la chambre saisie peut demander aux avocats
des parties s’ils souhaitent conclure une convention de procédure participative aux
fins de mise en état. La convention doit être écrite et préciser l’objet du différend.

La mise en état s’impose au juge. L’article 1546-1 alinéa 3 du cpc dispose Lorsque
les parties et leurs avocats justifient avoir conclu une convention de procédure
participative aux fins de mise en état, le juge peut, à leur demande, fixer la date de
l'audience de clôture de l'instruction et la date de l'audience de plaidoiries. Il renvoie
l'examen de l'affaire à la première audience précitée. A défaut de demande en ce
sens, le juge ordonne le retrait du rôle.

L’alinéa 1 de l’article 1546-1 du cpc dispose que les parties ont, à tout moment, la
possibilité de renoncer expressément à se prévaloir de toute fin de non-recevoir, de
toute exception de procédure.

L’article 369 du cpc dispose que la conclusion d’une convention de procédure


participative aux fins de mise en état y compris en cas de retrait du rôle.

L’article 1546-2 du cpc dispose que devant la cour d’appel la conclusion d’une
convention participative interrompt les délais de impartis pour conclure et former
appel incident. L’interruption vaut jusqu’à l’extinction de la procédure participative.

LES MÉDIATIONS JUDICIAIRES EN DROIT SPÉCIAL

Médiation familiale : L’article 373-2-10 du code civil dispose qu'en cas de désaccord,
le juge s’efforce de concilier les parties. A l’effet de faciliter la recherche par les
parents d’un exercice consensuel de l’autorité parentale, le juge peut leur proposer
ou enjoindre une mesure de médiation.

La loi de 2019 donne au JAF la possibilité de faire recours à une médiation et


injonction y compris dans la décision statuant définitivement sur les modalités
d’exercice de l’autorité parentale.

Avec la loi de 2004, l’article 255 du code civil disposait que le juge peut proposer aux
époux en instance de divorce une médiation familiale, sauf en cas de violation de
l’un des époux ou d’emprise. Mais cela a été supprimé avec la loi de 2019.
L’article 1071 du cpc dispose que le juge aux affaires familiales a pour mission de
tenter de concilier les parties. Lorsqu’il est saisi d’un litige, il peut proposer une
mesure de médiation après avoir recueilli l’accord des parties. L’article précise
également que la décision enjoignant les parties de rencontrer un médiateur familial
n’est pas un susceptible de recours.

Médiation prud’homale : L’article L1411-1 du code du travail, dispose que le conseil


des prud’hommes règles par voie de conciliation les différends qui peuvent s’élever
à l’occasion de tout contrat de travail. Il juge les litiges lorsque la conciliation n’a pas
abouti.

La conciliation est obligatoire et est confiée au bureau de conciliation et d’orientation.


L’article 1454-1 du code du travail dispose que le bureau de conciliation et
d’orientation est chargé de concilier les parties. Dans le cadre de cette mission, le
bureau de conciliation et d’orientation peut entendre chacune des parties
séparément et dans la confidentialité. Cette règle est d’ordre public.

Avant 2016 il y avait une obligation de comparaître en personne, mais depuis le


décret de 2016 cette obligation a été supprimée. L’article L1454-3-3 du code du
travail dispose qu’en cas de non comparution d’une des parties le BCO juge l’affaire
en l’état. L’article ajoute que dans ce cas, le BCO statue en tant que bureau de
jugement.

L’acte constatant la conciliation est un acte judiciaire ayant force obligatoire, mais
n’étant pas de nature juridictionnelle, il n’est pas susceptible de voies de recours.
Mais la partie qui regrette l’accord peut toujours ressaisir le bureau pour qu’il assure
effectivement sa mission.

En cas de l’absence de conciliation ou conciliation partielle, le bureau renvoie au


bureau de jugement.
PARTIE 3 : LES MODES AMIABLES DE RÈGLEMENT DES
DIFFÉRENDS HORS DE L’INSTITUTION JUDICIAIRE

LA MÉDIATION ET CONCILIATION CONVENTIONNELLE

L’article 1530 du cpc dispose que la médiation ou conciliation conventionnelle est un


processus structuré, par lequel deux ou plusieurs parties tentent de parvenir à un
accord, en dehors de toute procédure judiciaire en vue de la résolution amiable de
leurs différends, avec l’aide d’un tiers choisi par elles qui accomplit sa mission avec
impartialité, compétence et diligence.

L’article 1531 du cpc dispose que la médiation et la conciliation conventionnelle sont


soumises au principe de confidentialité. Les clauses peuvent être prévues par les
parties dans leur contrat.

En matière de droit de la consommation, l’article R212-2 du code de la


consommation dispose que ces types de clauses sont présumées abusives sauf au
professionnel à rapporter la preuve contraire. La clause de conciliation ou de
médiation obligatoire préalable est dotée de la force obligatoire de l’article 1103 du
code civil est génératrice de deux obligations : de faire et de ne pas faire.

Obligation de faire : celle de mettre en œuvre le processus de conciliation ou de


médiation.

Obligation de ne pas faire : Celle de ne pas porter le différend devant le juge tant
que le processus n’a pas été vainement mis en œuvre. C.cass mixte 2003 arrêt
Poiré Tripier dans lequel la cour dit que la clause d’un contrat instituant une
procédure de conciliation obligatoire et préalable à la saisine du juge, dont la mise
en oeuvre suspend la prescription, constitue une fin de non recevoir qui s’impose au
juge si les parties l’invoquent.

➢ Question de suspension des délais de prescription

Cela ne vaut que pour les clauses qui sont dites obligatoires dans le contrat et non
pour les clauses qui prévoient simplement une procédure amiable. Il faut que la
clause soit précise et stipulée de manière expresse Cass.com 24 mai 2017.

La mise en œuvre d’une clause de règlement amiable suspend en principe la


prescription : arrêt Poiré Tripier du 14 février 2003. Ces clauses suspendent
simplement les délais de prescriptions sans pour autant effacer les délais.
➢ Question de la possibilité de régulariser les clauses en cours d’instance

C.cass Proximo 12 décembre 2014, dans cet arrêt la cour dit que la situation
donnant lieu à la fin de non-recevoir tiré du défaut de mise en oeuvre d’une clause
contractuelle qui institue une procédure obligatoire et préalable à la saisine du juge
favorisant la résolution du litige par le recours à un tiers n’est pas susceptible d’être
régularisé par la mise en oeuvre de la clause en cours d’instance.
LA TRANSACTION EXTRAJUDICIAIRE

a) notion

L'article 2044 du code civil dispose que la transaction est un contrat par lequel les
parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou
préviennent une contestation à naître. Ce contrat doit être rédigé par écrit.

L’article 2048 du code civil dispose que les transactions se renferment dans leur
objet : la négociation qui y est faite à tous les droits, actions et prétentions, ne
s’entend que de ce qui est relatif au différend qui y a donné lieu.

L’article 2049 du code civil dispose que les transactions ne réglementent que des
différends dans lesquels les parties ont manifesté leur intention par des expressions
spéciales ou générales, soit qu’on reconnaisse cette intention par une suite
nécessaire de ce qui est exprimé.

b) Le régime

Avant 2022 l’article 2052 du code civil disposait que les transactions ont, entre les
parties, l’autorité de la chose jugée en dernier ressort. Mais la loi J21 a modifié cet
article qui dispose désormais que la transaction fait obstacle à l’introduction ou à la
poursuite entre les parties d’une action en justice ayant le même objet. L'ancien
article 1441-4 du cpc énonçait que le président du TGI confère force exécutoire à
l’acte qui lui est présenté.

L’article 1567 du cpc dispose que les dispositions des articles 1565 du cpc dispose
que les dispositions des articles 1565¹ et 1566² sont applicables à la transaction
conclue sans qu'il ait été recouru à une médiation, une conciliation ou une procédure
participative. Le juge est alors saisi par la partie la plus diligente ou l'ensemble des
parties à la transaction.

Depuis la loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l’institution judiciaire


l’article 111-3 du code de procédures civiles d'exécution dispose que les transactions
et les actes constatant un accord issu d’une médiation, d’une conciliation ou d’une
participative, lorsqu’ils sont contresignés par les avocats de chacune des parties et
revêtus de la formule exécutoire par le greffe de la juridiction compétente.

Depuis la réforme de 2016, il y a une obligation de concession réciproque en matière


de concession à l’article 2044 du code civil. En cas d’absence de concession
réciproque le juge procède à la requalification du contrat aux termes de l’article 12
cpc.
Il y a une exception en droit du travail, en ce que l’absence de concession
réciproque n’entraîne pas la nullité du contrat mais empêche simplement sa
qualification en tant que transaction.

En droit des indemnisations, accident de la circulation, la loi Badinter de 1985


favorise l'utilisation des transactions de la part des assureurs et la doctrine fait
remarquer que si on parle de transaction il n y a pas de concession réciproque entre
les parties. En effet, la loi oblige les assureurs à présenter une offre de transaction =
il n y pas véritablement de concession dans ce domaine mais on parle tout de même
de transaction.

c) les effets de la transaction

Dans un arrêt du 12 Juillet 1995, la cour de cassation a dit que la transaction ne peut
être opposée par l’un des contractants que s’il en a respecté les conditions.

L’autorité de la chose jugée s’attachant à la transaction n’empêche pas la partie qui


se plaint de l’inexécution par l’autre des obligations mises à sa charge par le
protocole d’accord de solliciter la résolution du contrat par transaction.

La transaction a un effet déclaratif et non constitutif à l’égard des droits litigieux sur
lesquels il a été transigé. La transaction a aussi un effet relatif, ce qui veut dire
qu’elle n’a d’effet qu’entre les parties.
L’ARBITRAGE INTERNE

I. Les conditions de validité de la convention d’arbitrage

Article 1442 CPC : « La convention d'arbitrage prend la forme d'une clause


compromissoire ou d'un compromis. La clause compromissoire est la convention par
laquelle les parties à un ou plusieurs contrats s'engagent à soumettre à l'arbitrage
les litiges qui pourraient naître relativement à ce ou à ces contrats.

Le compromis est la convention par laquelle les parties à un litige né soumettent


celui-ci à l'arbitrage. »

NB : le compromis peut également intervenir lorsque la procédure judiciaire est déjà


en cours.

Quel est le juge compétent pour trancher ces trois questions ? L’arbitre en vertu du
principe de compétence-compétence (objectif de rapidité et d’efficacité de la
procédure arbitrale). Le juge étatique exercera un contrôle a posteriori lors de
l’exequatur de la sentence si besoin.

a) les conditions de fonds

Il faut avoir la capacité juridique pour conclure des contrats pour les personnes
privées.

Pour les personnes publiques il existe une prohibition de principe à l’article 2060 du
code civil qui dispose qu’on ne peut compromettre sur les questions d'état et de
capacité des personnes, sur celles relatives au divorce et à la séparation de corps
ou sur les contestations intéressant les collectivités publiques et les établissements
publics et plus généralement dans toutes les matières qui intéressent l'ordre public.
Toutefois, des catégories d'établissements publics à caractère industriel et
commercial peuvent être autorisées par décret à compromettre.

Il faut aussi avoir le pouvoir d’exercer l’arbitrage. Dans les contrats de mandats par
exemple, l’arbitrage requiert un mandat spécial.

➔ Il y a une indisponibilité des droits, avec le fait qu’il n’y a des droits auxquels
on ne peut renoncer dans une convention d’arbitrage : les droits
extrapatrimoniaux (le droit de la personnalité juridique par exemple).

➔ Les conventions d’arbitrage ne doivent pas porter atteinte à l’ordre public :


C.cass barbot 2002 : l’arbitre a la compétence pour connaître de la violation
de règles d’ordre public sous le contrôle du juge.
b) les conditions de forme

Initialement le contrat devait être signé par les parties ou figurer dans le contrat
signé sous peine de nullité. Désormais le principe est celui du favor arbitrandum à
l’article 1443 du cpc qui impose simplement l’existence d’un écrit. L’article ajoute que
ladite convention peut résulter d’un échange écrit ou d’un document auquel il fait
référence dans la convention principale.

Il en est de même pour l’obligation de désigner un arbitre, les clauses blanches


(celles qui prévoient l’arbitrage sans prévoir les arbitres) entraînent la nullité du
compromis.

II. L’instance arbitrale

a) l’arbitre

Le tribunal arbitral : l’article 1450 cpc dispose que la mission de d’arbitre ne peut être
exercée que par une personne physique jouissant de plein exercice de ses droits.
Si la convention désigne une personne morale, celle-ci ne dispose que du pouvoir
d’organiser l’arbitrage.

Le principe est celui de l’imparité du tribunal : les parties désignent chacun un arbitre
et les deux arbitres désignent le troisième arbitre.

b) le contrat d’arbitre

Les parties et l’arbitre sont liés par des liens contractuels (contrat d’arbitrage).

Les arbitres ont le devoir de trancher le litige de manière indépendante (absence de


lien entre l’arbitre et l’une des parties) et impartial (absence de parti-pris, de préjugé
: si l’arbitre a déjà eu à connaître de l’affaire par exemple), de rendre une sentence
efficace dans les délais impartis. Il est possible d’engager la responsabilité
contractuelle des arbitres en cas de manquement à l’un de leurs devoirs.

L’article 1456 du cpc impose un devoir de révélation aux arbitres quand ils acceptent
la mission qui leur est confiée. Ils doivent révéler toutes les circonstances
susceptibles d’affecter leur indépendance ou leur impartialité.

A défaut de révélation, les parties pourront avant le début de la procédure ne pas


nommer l’arbitre. Après le début de la procédure le récuser et après la sentence
demander une annulation de la décision si uniquement le défaut d’indépendance et
d’impartialité a été caractérisé.
c) le déroulement du procès arbitrale

L’article 1463 du cpc dispose que si la convention d'arbitrage ne fixe pas de délai, la
durée de la mission du tribunal arbitral est limitée à 6 mois à compter de sa saisine.
Le délai peut être prorogé par les parties ou à défaut par le juge d’appui.

Il n’ y a pas de limitation quant à la prorogation à part celle du délai raisonnable.


Cass.civ PPB Atlantique 2002 : la cour de cassation dit que la prorogation peut être
tacite. Les arbitres aux termes de l’article 1464 cpc détermine la procédure arbitrale
sans être tenu de suivre les règles établies pour les tribunaux étatiques.

Mais ces derniers doivent toujours respecter les principes directeurs du procès, tels
que le principe du contradictoire et celui de l’égalité des parties. Toutefois le principe
du droit au procès équitable ne s’applique pas puisque l’arbitrage n’est pas une
juridiction.

L’article 1467 du cpc dispose que le tribunal peut entendre toute personne et ce
sans prestation de serment. Si l’une des parties détient un élément de preuve, le
tribunal peut lui enjoindre de le produire selon les modalités qu’il détermine à peine
d’astreinte. La liquidation de l’astreinte fait forcément intervenir le juge qui est le seul
à pouvoir mandater un huissier.

Article 1486 cpc dispose que l’arbitre est compétent pour ordonner toute mesure
conservatoire sans avoir le pouvoir prononcer des décisions ayant force exécutoire.

Le principe de compétence-compétence : le tribunal arbitral est seul compétent


pour statuer sur les contestations relatives à son pouvoir juridictionnel. Ainsi, si le
juge est saisi, celui-ci doit déclarer la demande irrecevable. SAUF, s’il a été saisi
avant la constitution du tribunal arbitral.

III. La sentence arbitrale et les voies de recours

a) la notion de sentence

La sentence est le jugement rendu par le tribunal arbitral. Elle peut être partielle ou
totale. Seules les sentences sont susceptibles de recours devant les voies étatiques.
C’est au juge étatique que revient le pouvoir de qualifier l’acte.

Dans un arrêt du 4 avril la cour de cassation a estimé que les ordonnances de


procédure tranchant les contestations relatives soit à la compétence soit au fond du
litige peuvent constituer une sentence.
La sentence doit remplir plusieurs conditions : elle doit être rendue à l’issue d’un
délibéré secret, elle doit être rendue à la majorité et signée et elle doit également
être rédigée par écrit. La sentence doit contenir obligatoirement les noms, prénoms,
dénominations des parties, noms des avocats, nom des arbitres, la date et le lieu de
reddition. Elle doit aussi exposer les prétentions et moyens des parties et doit être
motivée. L’article 1483 du cpc dispose que les noms des arbitres, la date de la
sentence et la motivation de la décision sont exigées sous peine de nullité.

b) les effets de la sentence

Le dessaisissement : L’article 1485 du cpc dispose que la sentence dessaisit le


tribunal arbitral de la contestation qu’elle tranche. Sauf lorsqu’il s’agit d’une sentence
partielle. Il y a des exceptions :
- Sentence rectificative : en cas d’erreur purement matérielle
- Sentence interprétative : lorsque les deux parties font des interprétations
différentes de la décision.
- Sentence complétive : Lorsque les arbitres statuent infra petit (sur une partie
seulement).

Si le tribunal ne peut être reconstitué c’est le juge qui est compétent.

L’autorité de la chose jugée : La sentence a autorité de la chose jugée relativement à


la contestation qu’elle tranche mais il faut que la chose demandée soit la même,
qu’elle concerne les mêmes parties et qu’elle se fonde sur la même cause.

Le principe de concentration des moyens C.cass ass.plén Cesario 2006 : les parties
doivent devant le juge ou l’arbitre faire état de tous les moyens à l’appui de leurs
prétentions.

L’absence de force exécutoire : l’arbitrage n’a aucune force exécutoire. Mais il y a ce


qu’on appelle l’exequatur qui est une procédure simple et rapide qui donne force
exécutoire à la sentence.

c) les voies de recours

Il y a des voies de recours qui sont fermés à la sentence arbitrale, tels que le recours
en opposition, le recours en cassation et le recours en appel, sauf si aux termes de
l’article 1489 du cpc les parties le prévoient.

Les voies de recours ouverts sont le recours en annulation de la sentence (qui est
d’ordre public et doit être fait dans un délai d’un mois). Il y a le recours en révision
qui peut être exercé sans délai et uniquement pour les cas d'arbitrage frauduleux.
d) les cas d’annulation de la sentence

L’article 1492 du cpc prévoir 6 cas :

- lorsque le tribunal de déclare compétent ou incompétent à tort


- lorsque le tribunal est irrégulièrement constitué
- lorsque le tribunal ne remplit pas sa mission (statue infra petita)
- lorsque le principe du contradictoire n’est pas respecté
- lorsque la sentence est contraire à l’ordre public
- Ou lorsqu’elle ne contient pas les mentions obligatoires

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