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Le Tribunal arbitral

Avant d'aboutir à une décision juridique, il est nécessaire de choisir des arbitres pour
constituer un tribunal arbitral. Les arbitres sont des personnes désignées par les parties en
conflit pour résoudre leur litige de manière définitive. L'arbitre peut statuer seul ou au sein
d'un collège dans lequel il peut être un président ou un co-arbitre nommés directement par
les parties ou par une institution d'arbitrage.
On va traiter en premier lieu le statut de l'arbitre, et en deuxième lieu nous évoquons la
constitution du tribunal arbitral, enfin nous terminerons avec la mission de l'arbitre.
1- Le statut de l'arbitre
L'arbitre dans l'exercice de sa mission bénéficie d'un certain nombre de droits ou garanties,
et se trouve soumis à un certain nombre d'obligations, qui peut être sanctionné s'il ne les
respecte pas. Certaines personnes, comme les magistrats, ne peuvent pas être arbitres en
raison d'une incompatibilité avec leur fonction. En effet, la loi 106-13 interdit aux juges
d'exercer une autre activité en dehors de leurs fonctions.
D'après l'art 11 La mission d'arbitre ne peut être confiée qu'à une personne physique en
pleine capacité, possédant un niveau minimum d'expérience et de compétence scientifique
lui permettant d’exercer sa mission d’arbitre. Si la convention désigne une personne morale
alors cette personne n'a que le pouvoir d'organiser l'arbitrage et d'en assurer le bon
déroulement sans compétence pour trancher le différend, qui doit être confié à un tribunal
arbitral composé d'une ou plusieurs personnes physiques.
Aussi, les personnes physiques qui, habituellement ou par profession exercent des missions
d'arbitre, soit de manière individuelle, soit au sein d'une personne morale, doivent être
inscrites sur la liste des arbitres. [ART 12]
Toutefois, les parties au différend peuvent désigner le tribunal arbitral en dehors de la liste
des arbitres. Le même pouvoir est octroyé au PT qui peut désigner aussi un arbitre en dehors
de la liste après convocation des parties. [ART 13]
Les critères du choix des arbitres tiennent surtout à leurs qualités morales et éthiques.
Aujourd'hui il est possible d'énumérer trois qualités morales attendues d'un arbitre
A) L'indépendance
L'arbitre doit être libre de toute influence extérieure qui pourrait affecter sa capacité à
prendre une décision juste et équitable.
B) L'impartialité
Élément clé d'arbitrage dès le début jusqu'à la sentence. L'arbitre doit trancher le litige d'une
manière égalitaire sans une opinion juridique sur le cas.
C) La neutralité
Elle signifierait la faculté pour l'arbitre de conserver indépendance et impartialité surtout
dans l'environnement international caractérisé par des différences politiques, culturelles ou
religieuses.
2- La constitution du tribunal arbitral
La constitution du tribunal arbitral est prévue par l'article 20-23.
Le tribunal arbitral est constitué d'un ou plusieurs arbitres. Les parties sont libres de désigner
leur nombre et les modalités de leur désignation, y compris celle du président, soit dans la
convention d'arbitrage soit par référence au règlement d'arbitrage de l'institution choisie.
à défaut d'accord entre les parties sur le nombre d'arbitre celui-ci est fixé à trois, et lorsque
les arbitres sont nombreux leur nombre doit être impair sous peine de nullité d'arbitrage.
S'il s'avère que le ou les arbitres désignés par la convention d'arbitrage ne remplissent pas
les conditions prévues par la loi pour exercer cette mission, ou pour toute autre motif
faisant obstacle à la composition du tribunal arbitral, il est procédé à la désignation d'un ou
plusieurs nouveaux arbitre après l'accord des parties.
En cas d'arbitrage institutionnel, la composition du tribunal arbitral doit être complétée
conformément au règlement de l'institution arbitrale choisie.
Si le tribunal arbitral n'a pas été désigné à l'avance et que les modalités et la date de
désignation des arbitres n'ont pas été fixées ou lorsque les parties sont en désaccord, les
procédures suivantes sont à suivre :
1 - Lorsque le tribunal arbitral est composé d'un seul arbitre, celui-ci est désigné par le
président de la juridiction compétente sur demande de l'une des parties ;
2 - Lorsque le tribunal arbitral est composé de trois arbitres, chacune des parties en désigne
un. Les deux arbitres désignés se mettent d'accord pour désigner le troisième.
Lorsque l'une des parties ne désigne pas son arbitre dans les 15 jrs suivant la réception d'une
demande à cet effet émanant de l'autre partie ou lorsque les deux arbitres désignés ne se
mettent pas d'accord sur la désignation du troisième dans les 15 jrs suivant la désignation du
dernier d'entre eux, le président de la juridiction compétente procède à cette désignation sur
demande de l'une des parties. La présidence du tribunal arbitral est assurée par l'arbitre
choisi par les deux premiers arbitres ou par celui désigné par le président de la juridiction ;
3 - s'il y a plusieurs demandeurs et défendeur et que les membres de l'une des parties ne
sont pas entendu pour désigner un arbitre en commun, dans un délai de 15 jours suivant la
réception d'une demande en ce sens de l'autre partie, le président de la juridiction
compétente désigne l'arbitre sur la demande de l'une des parties.
4 - le président de la juridiction compétente doit veiller à ce que l'arbitre qu'il désigne par
voie d'ordonnance non susceptible de recours remplisse les conditions exigées par la
présente loi et celle convenu par les parties, et la langue de l'arbitrage et ce, après la
convocation des parties.
Le président de la juridiction compétence statut sur la demande de l'une des parties ou de
l'un des arbitres sur toutes les difficultés relatives à la constitution du tribunal arbitral, quelle
que soit la partie qui le désigne sa décision n'est pas susceptible de recours.
3-La mission
Il ne suffit point, pour la validité du compromis d'arbitrage, que celui-ci désigne la personne à
laquelle les litigants comptent confier la mission de trancher le litige ; encore faut-il, lorsque
cette désignation est effectuée, que cette mission soit acceptée par celui auquel elle est
proposée.
A- L'acceptation de la mission
Etant donné que la relation qui lie l'arbitre aux parties est de nature consensuelle, le
législateur a prévu une sanction de taille en cas de défaut d'acceptation de la part de l'arbitre
l'art 5 dispose ainsi que « le compromis est caduc lorsqu'un arbitre qu'il désigne n'accepte
pas la mission qui lui est confiée ».
La preuve de l'acceptation de la mission est établie par écrit, par la signature de la
convention d'arbitrage ou par la rédaction de l'acte de mission. Les arbitres sont tenus
d'accepter leur mission dans un délai de 15 jours à compter de leur notification de l'identité
des autres arbitres désignés.
Les formes de l'acceptation sont variées. La signature d'un acte de mission vaudra
évidemment acceptation. Parfois le consentement du ou des arbitres peut valablement
s'exprimer tacitement, notamment par les premiers actes de procédure. En tout état de
cause, il n'est pas nécessaire d'établir un procès-verbal.
Une fois accepté, l'arbitre est lié contractuellement aux parties impliquées dans l'arbitrage et
non seulement à celle qui l'a désigné. Le lien entre les parties et l'organisme d'arbitrage
prend la forme d'un mandat d'intérêt commun accordé conjointement par les parties,
faisant référence à l'organisme d'arbitrage et à son règlement.
B- La Responsabilité des arbitres
l'arbitre doit respecter des obligations liées à sa fonction de juger ainsi qu'à celles liées au
contrat d'arbitrage. Si l'arbitre ne remplit pas ses obligations juridictionnelles, il peut être
tenu responsable contractuellement. Cependant, il bénéficie d'une immunité pour mal-jugé
en ce qui concerne les obligations contractuelles, sauf en cas de faute qualifiée.
L'art 30 all 4 [ tout arbitre doit poursuivre sa mission jusqu'à son terme, il ne peut après avoir
l'accepter, sous peine d'engager sa responsabilité civile, se désister, sans cause légitime. Il
doit adresser aux parties un avis mentionnant les motifs de son désistement.]
Dans des cas exceptionnels, un arbitre peut avoir la possibilité de retrait. La démission peut
être justifiée en cas de perte de confiance des parties envers l'arbitre ou si un fait nouveau
important vient changer la nature de la mission de l'arbitre.

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