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PLAN
1-La conjecture ou le doute
2-L’espionnage
3-La médisance :
3.1 Pas d’accusation sans preuve
3.2 De l’interdiction de prêter l’oreille à la médisance :
3.3 Cas où la médisance peut être légitime
Allah, Gloire à Lui, a dit : « ô vous les croyants ! Évitez de conjecturer sur autrui : certaines des
conjectures sont des péchés. N’espionnez pas ! Ne dites pas de mal les uns des autres. L’un de
vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Non, vous en auriez horreur » 49.12
2-L’espionnage
Il est interdit d’espionner les gens, d’épier ce que les autres font, le musulman ne doit pas
s’ériger en policier pour faire de l’inquisition jusqu’à l’intérieur des foyers. En principe, le
musulman ne doit pas dévoiler le défaut de son frère musulman. Le Prophète a dit : « Celui
qui couvre le défaut de son frère, Dieu couvre son défaut le jour du jugement ».
Dans un autre hadith : « Celui qui couvre le défaut d’un croyant est comparable à celui qui
ressuscite une enterrée vivante de sa tombe ».
« Ceux qui aimeraient que la réputation d’immoralité se répande parmi les croyants subiront un
châtiment douloureux en ce monde et dans la vie future. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas »
24.19
Le Prophète a dit : « N’offensez pas les serviteurs de Dieu, ne vous moquez pas d’eux, ne
cherchez pas leurs défauts car celui qui cherche le défaut de son frère musulman, Dieu cherchera
son défaut et le dévoilera même dans son foyer. »
« Dieu ne fera pas miséricorde à celui qui n’est pas miséricordieux envers les gens. »
« Ne vous enviez pas, ne vous détestez pas, ne vous ignorez pas, ne faites pas monter les enchères
(au cours d’une vente) pour trouver un éventuel acheteur et n’allez pas vendre à quelqu’un une
marchandise que vous avez déjà vendue à un autre, soyez des frères en qualité de serviteurs de
Dieu. »
« Le croyant n’atteindra pas la plénitude de la foi tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il
aime pour lui même »
3-La médisance :
Le prophète Muhammad(s) a défini la médisance comme étant le fait de dire de l’autre ce qu’il
n’aimerait pas entendre : « Et si ce que qu’on dit est vrai ? » Le Prophète ajoute : « Si c’est vrai
ce que tu dis de lui, c’est bien cela la médisance, sinon c’est la calomnie ». Une femme a rendu
visite au Prophète et lorsqu’elle s’est levée pour sortir, Aicha a fait un geste au Prophète pour dire
qu’elle est petite de taille. Le Prophète répond à Aicha qu’elle a commis le péché de la
médisance.
La médisance est un péché grave. Allah compare le péché de la médisance à celui qui mange la
chair de son frère mort.
Dans son discours d’adieu, le Prophète a dit : « Vos sangs, vos biens, vos honneurs sont
inviolables, aussi inviolables que ce jour-ci dans ce mois-ci dans ce lieu-ci ».
« Ô vous qui avez cru avec la langue et non pas avec le cœur, ne médisez pas des musulmans et
ne recherchez pas leurs défauts car celui qui recherche leurs défauts, Dieu recherchera son défaut
et le dévoilera dans son foyer même ».
« Lors de mon ascension au ciel, j’ai vu des gens ayant des griffes en bronze avec lesquels ils se
lacéraient leurs visages et leurs poitrines. J’ai interrogé Gabriel : « qui sont ces gens ? » Il m’a
dit : ce sont ceux qui mangent la chair des gens et qui offensent leurs honneurs ».
« Des femmes faisaient le jeûne, mais elles passaient tout leur temps à médire des gens !
Quelqu’un en a parlé au Prophète qui les convoqua. Il leur demanda de vomir. Elles vomirent du
pus, de la chair et du sang. Le Prophète a dit : « Ces deux femmes font le jeûne pour ce qui est
licite et elles se sont permises ce qui est illicite. Elles ont mangé la chair des gens avec leur
médisance ».
D’après le Prophète : « La médisance est plus grave que l’adultère pour la simple raison que Dieu
accepte le repentir de celui qui commet l’adultère alors que celui du médisant n’est pas accepté
avant que la victime lui pardonne. »
Un jour le Prophète a vu en passant le cadavre d’une bête. Il dit à ses compagnons : « Mangez-
en ! » Ils dirent : « Comment peut-on manger un cadavre infect, puant ? » Il dit : « Ce que vous
avez mangé comme chair de votre frère est plus infecte que cela ».
« L’usure comporte soixante-dix variantes, la plus simple se compare à l’inceste de quelqu’un
avec sa mère. La pire des usures est d’attenter à l’honneur d’un musulman »
Aicha a critiqué une femme devant le Prophète. Celui ci lui dit : « vomis ! » Aicha raconte qu’elle
a vomi un morceau de chair.
« L’homme recevra son livre publié, il dira : « Mon Seigneur : où sont mes bonnes actions, j’ai
fait telle ou telle chose et elles n’y figurent pas. » Dieu lui dira : « Elles ont été effacées à cause
de la médisance ».
Ce que le médisant récolte :
Il commet un péché pire que l’usure et l’inceste ; il mange la chair de son frère, ou celle d’un
cadavre infect, ce qui peut entraîner comme conséquences la nullité de son jeûne, sa faillite en
matière de culte, c’est-à-dire toutes ses bonnes actions vont profiter à ses victimes en réparation
des torts qu’il leur a commis, sans compter le châtiment de la tombe qu’il subit avant le châtiment
final de l’Enfer.
Abu Huraira a entendu ces propos du Prophète : « Certes le serviteur peut prononcer un mot sans
y prendre garde, mot qui lui vaudra la satisfaction divine et grâce auquel Dieu l’élèvera de
plusieurs degrés, mais le serviteur peut aussi laisser échapper une parole sans y prendre garde,
parole qui suscitera la colère de Dieu et lui vaudra d’être précipité en Enfer »
« La droiture d’un homme est subordonnée à la droiture de son cœur et celle de son cœur est
subordonnée à la droiture de sa langue. » C’est-à-dire l’homme ne se redresse que jusqu'à ce que
son cœur se redresse. » « Tout musulman est sacré pour un musulman, son sang, son honneur et
son bien »
Il faut savoir déplacer le sujet d’une discussion impliquant une médisance ou s’en retirer. Car le
simple fait d’écouter quelqu’un médire d’autrui est un péché, sauf si l’on essaye de résonner le
médisant ou de détourner la conversation.
« Lorsqu’ils entendent des futilités, ils s’en détournent »23.3
« Celui qui défend l’honneur de son frère, Dieu préservera son visage du feu au jour du
jugement » Hadith
3.3 Cas où la médisance peut être légitime
La médisance est autorisée pour parvenir à certains objectifs légitimes qui ne sauraient être
atteints si l’on n’y a pas recours : il y a six cas où la médisance est admise :
Quand on cherche un appui pour faire cesser quelque chose de répréhensible et pour
ramener le fautif à la raison.
On est alors en droit de demander à celui dont on recherche le soutien : « Un tel a fait telle
chose réprime-le pour cela. Si le but est de faire cesser quelque chose de répréhensible, la
démarche est légitime. Sinon il est interdit de recourir à un tel procédé.
Pour obtenir un avis juridique on peut demander au juge par exemple : « Mon père
ou mon frère ou mon époux m’ont fait un tort. Sont-ils en droit de faire cela ? Par
quel moyen puis-je trouver solution à mon problème ? Recouvrer mes droits et
réprouver l’injustice ? Mais il est plus prudent de poser la question ainsi « Que
pensez-vous d’un homme, d’un époux, d’une personne qui fait telle ou telle chose ?
»
Quand il s’agit de mettre en garde les musulmans et de leur prodiguer des conseils
contre l’immoralité de quelqu’un surtout en cas de témoignage ou de contrat
d’échange (nécessité fait loi).
Il est permis également de donner son opinion sur un homme qu’un tiers veut prendre pour
gendre, pour associé, pour voisin ou chez lequel il veut laisser quelque chose en dépôt, etc. on
peut également signaler l’incompétence d’une personne en poste à son supérieur hiérarchique
quand elle s’acquitte mal de sa fonction (incapacité, négligence ou malhonnêteté)
Il est permis de mentionner les vices ou les hérésies de celui qui les affiche
ouvertement tel que celui qui boit publiquement du vin, qui spolie les gens de leurs
biens, qui prélève des taxes ou des biens de manière inique ou indue, qui commet un
abus de pouvoir, qui se rend coupable de corruption.
Il est permis de nommer quelqu’un par un de ses défauts s’il n’est pas possible de le
reconnaître autrement ou bien si tel est effectivement son surnom : ainsi : le borgne,
le chauve, le sourd, l’aveugle, l’arabe, etc. En revanche il est interdit de le nommer
ainsi par dérision.
Bibliographie :
www.bismillah-debats.fr.st de Maitre Ahmed Simozrag, A L’OMBRE DE L’ISLAM, P8-15.