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CHAPITRE 4

LES ENJEUX DE
L’HARMONISATION COMPTABLE
INTERNATIONALE

1
Objectifs du chapitre
• Se familiariser avec les spécificités de la normalisation
comptable internationale

• Connaitre les principaux normalisateurs comptables, à savoir


l’IASB et le FASB

• Prendre connaissance des critères permettant de choisir un


référentiel comptable et les enjeux d’un tel choix

• Positionner le système comptable tunisien par rapport à celui de


l’IASB

2
INTRODUCTION
• Afin de classer les différents systèmes comptables, on opposait
généralement 2 grandes familles de culture :

 Les pays dont la culture comptable est orientée par la pratique


 L’approche Anglo-saxonne

 Les pays dont la culture comptable est basée sur la


réglementation ou la loi
 L’approche de l’Europe continentale et du Japon

• Face a la dominance du premier type de normalisation, et surtout


a travers l’IASB, on constate que de nos jours, la normalisation
comptable internationale se fait en grande partie sans les Etats.
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Section 1. La normalisation comptable internationale
par l’IASB

1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

L’IASB (International Accounting Standard Board) a été créé à


Londres en 1973, initialement sous le nom de l’IASC (International
Accounting Standard Committee) par les représentants des
principales organisations comptables de nombreux pays

En 2001, son fonctionnement a été totalement repensé autour de


différents conseils et assemblées ayant pour mission d’établir, de
publier, de vérifier et de faire accepter une règle comptable sur le
plan international.

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1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

- l’IASB « International Accounting Standards Board » qui est


l’organe central de l’organisation
- l’IASCF « International Accounting Standard Committee
Foundation », Une fondation chargée de superviser l’organisation
et de développer et de faire appliquer les normes comptables
internationales
- l’IFRIC « International Financial Reporting Interpretation
Committee », Un comité chargé de répondre aux problèmes
d’interprétation
- le SAC « Standards Advisory Council » Un comité consultatif de
normalisation.
Ces quatre organismes ont pour mission d’établir, de publier, de vérifier et
de faire accepter une règle comptable au plan international.

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1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

a) La Fondation (Foundation)

La fondation est composée de 19 membres (appelés Trustees et élus pour


une durée de 3 ans renouvelables) qui se chargent de superviser
l’organisation ainsi que de développer et de faire appliquer les Normes
Comptables Internationales. Cette structure se charge particulièrement de
la promotion des normes et de leur diffusion auprès d’un large public.

La Fondation doit remplir plusieurs missions :


- elle désigne les membres du Board, de l’IFRIC et des Comités de
Conseil ;
- elle contrôle les budgets, les aspects juridiques de l’organisation
et les publications ;
- elle publie un rapport annuel ;
- elle supervise l’action du Board.
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1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

b) Le Conseil (Board)

Le Board est composé d’un président, d’un vice président et de 12


membres, soit un total de 14 personnes remplissant chacune une mission
bien définie.

Les membres sont recrutés selon leurs expertises techniques et/ou selon
leurs connaissances des affaires et des marchés.

Ils se composent de cinq auditeurs, trois préparateurs de comptes, trois


utilisateurs, un universitaire et deux autres spécialistes.

Ils sont nommés pour 5 ans et rémunérés par la Fondation.

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1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB
b) Le Conseil (Board)

Le Conseil a pour objet :


- d’assumer la préparation, l’émission et l’interprétation des normes et des
exposés de travail ;
- de publier les Discussions et les Exposés Sondages ;
- de sous-traiter les travaux « techniques » ou « atypiques » et de consulter
le Comité technique ;
- de vérifier les procédures : entendre le public, faire les tests sur
l’application des normes dans tous les environnements comptables et
effectuer les conclusions des travaux ;
- de s’occuper des publications en anglais.

Ce conseil constitue le groupe de travail ou l’assemblée indispensable à


l’établissement des normes puisqu’il va désigner et représenter l’ensemble
de l’organisation sous le nom d’IASB
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1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

c) Le Comité de Réflexion (le SAC, Standards Advisory Council)

Il est composé de 45 membres d’origines diverses tant sur le plan


professionnel que sur le plan géographique. Le Comité est un groupe de
réflexion qui participe à la discussion et au processus de la normalisation.

Son rôle est triple :


-il donne son avis sur l’établissement d’un calendrier des décisions et les
travaux à mener en priorité ;

-il informe le Board sur les différents points de vue des régulateurs
comptables nationaux et des instances financières des différents pays ;

- il informe et conseille le Board et les Trustees.

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1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

d) Le Comité Technique (l’IFRIC, International Financial Reporting


Interpretations Committee)

Créé en décembre 2001, composé de 12 membres élus pour trois ans


renouvelables, qui se réunit tous les deux mois. Leur travail consiste à :

- interpréter les normes IAS/IFRS et fournir un guide de travail sur


l’établissement du reporting financier ;

- assurer l’objectivité et la convergence entre les référentiels comptables


internationaux et nationaux ;

- publier une note d’interprétation sur une norme en cours de discussion

- fournir une interprétation finale sur une norme au Conseil.


10
1. STRUCTURE ET RÔLE DE L’IASB

11
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

• Actuellement, la normalisation comptable à l’échelle internationale est


fortement influencée par l’expérience américaine.
• Durant son évolution à travers le temps, cette expérience est passée par
trois phases :
- Phase de contribution des dirigeants des entreprises (1900-1933)
- Phase de contribution de la profession comptable (1933-73)
- Phase politique (1973- jusqu’à nos jours)

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Phase de contribution des dirigeants
des entreprises (1900-1933)
• Cette période est marquée par l’influence et l’intervention des
dirigeants des entreprises pour la formulation des procédures
comptables.
• Cela consiste en fait dans l’adoption des solutions comptables ad-hoc
aux controverses comptables.

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Conséquences :

- Les solutions adoptées manquaient de supports théoriques


- L’accent est plutôt mis sur la détermination du profit imposable et la
minimisation des impôts.
- Les techniques adoptées étaient motivées par le désir de normaliser le profit
comptable
- Tout problème complexe était évité et toute solution pratique était adoptée.

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Phase de contribution de la
profession comptable (1933-73)
• Cette période est marquée par l’influence des organisations chargées de
réglementer les normes comptables.
• L’AICPA créa le Committee on Accounting Procedure (CAP) entre 1933-
59. ce comité publia ses recommandations au sujet des principes
comptables.
• Cet organisme n’a pas répondu aux attentes de la communauté car il
n’avait pas l’autorité pour imposer ses normes. De même son approche
était fragmentaire : éliminer les pratiques comptables critiquables.

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• En 1959, l’Accounting Principles Board a remplacé le CAP. Cet organisme
a été critiqué par les professionnels et par les utilisateurs des EF.

• Les premiers estiment que les normes étaient trop laxistes et manquent
de base théorique; alors que les seconds reprochaient à l’APB son
manque d’indépendance vis-à-vis de la profession comptables et de ses
clients.

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Conséquences

- Les organismes chargés n’ont pas eu recours à une théorie quelconque.


- L’autorité des normes n’était pas claire.
- L’existence des différentes alternatives comptables permet une
souplesse dans le choix des techniques comptables.

 Cette intervention a aussi entrainé beaucoup d’insatisfactions.

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Phase politique (1973- jusqu’à nos
jours)
• Les limitations des contributions des dirigeants et de la profession à a
formulation des normes comptables ont entraîné l’adoption d’une
politisation du processus de la formulation des normes comptables.
• Cette situation est la conséquence de la notion que les chiffres
comptables ont un impact sur le comportement économique et par
conséquent les règles comptables devraient être établies dans l’arène
politiques.

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• En 1973, le FASB (financial accounting standard
board) a remplacé l’APB.
- le FASB est théoriquement indépendant de l’AICPA.
- Le FASB se distingue par une grande ouverture sur
les non professionnels
- Il fonctionne selon le principe de « Due process »

19
• En vertu de ce principe toutes les parties
intéressées par la normalisation doivent exprimer
leur point de vue et prendre part aux débats.
• Cette approche devant permettre de faciliter
l’acceptation des textes.
• Le FASB cherche d’un côté à développer un cadre
théorique comptable et d’un autre côté à faire
participer dans le processus plusieurs groupes
d’intérêts.

20
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

Le chemin parcouru par l’IASB est réellement édifiant, il peut être synthétisé à
travers les phases et les dates phares suivantes :

De 1973 à la fin des années 80 :


 L’IASC a publié une trentaine de normes, offrant de nombreuses options

pour qu’elles puissent s’appliquer dans les différents pays membres en


conformité avec les réglementations nationales.
 Cette stratégie de l’IASC, fondée sur la recherche du consensus, lui a
permis d’obtenir une reconnaissance.
 Mais la lenteur du processus de normalisation allait à l’encontre des
objectifs d’harmonisation et de comparabilité des états financiers.

De 1985 fin des années 90 :


 L’IASC s’est doté en 1989, d’un cadre conceptuel pour une plus grande

cohérence théoriques des normes internationales.


 Ce cadre conceptuel explicite reprend celui du FASB.
 Il a pour effet d'améliorer ses normes en réduisant le nombre
d'alternatives proposées et ainsi assurer une meilleure comparabilité.
 Deux traitements possibles : l’un de référence et l’autre alternatif autorisé
21
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

 1990 : La Commission européenne (CE) occupe un siège d'observateur au


sein du conseil de l'IASC;

 1995 : L'Organisation Internationale des Commissions de Valeurs


mobilières (OICV-IOSCO), en accord avec l'IASC, s'engage, sous certaines
conditions, à recommander aux régulateurs nationaux d’accepter des
états financiers présentés selon les normes comptables internationales
pour toutes les émissions et cotations effectuées sur les marchés
financiers internationaux, sans nécessité de réconciliation avec les
normes locales. La CE encourage la signature de cet accord.

22
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

L’utilisation d’un langage comptable unique par les sociétés cotées permet :

- d’améliorer et de comparer l’information financière ;

- d’instaurer - ou de restaurer - la confiance des investisseurs ;

- d’être reconnu internationalement pour attirer des capitaux ;

- de pouvoir être coté sur plusieurs places financières ;

- d’éviter la production de plusieurs modèles d’états financiers (en


référentiels différents) dont l’interprétation de la divergence entre les
chiffres et les résultats sera difficile à expliquer.

23
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

 1999 : Une étude menée par la CE démontre que les IAS sont
compatibles avec les directives européennes, à de rares exceptions près.
La CE décide d'engager un plan d'action pour les services financiers qui
prévoit notamment l'application des IAS comme référentiel comptable
européen, à partir de 2005;

 2001 : Restructuration, changement de nom (IASC devenu IASB et IAS


devenu IFRS), et poursuite de la publication de nouvelles normes;

24
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

 2002 : Adoption des IFRS par l’Union Européenne, qui deviennent


obligatoires pour les comptes consolidés des entités faisant appel public à
l’épargne à compter des exercices ouverts à partir du 1er janvier 2005;

 2006 : l’IASB et le FASB (normalisateur américain) ont publié un


mémorandum à travers lequel ils déclarent leur volonté de convergence et
de publication de normes communes de haute qualité;

 2009 : (9 juillet) publication de l’IFRS PME sous une version définitive après
avoir lancé son avant projet en 2007;

25
2. Les étapes de l’harmonisation comptable internationale

 2010 : En juin, l'IASB et le FASB décident de modifier leur stratégie en


matière de convergence, ce qui les conduit à retarder la date
d'achèvement de certains de leurs projets;

 2014 : La convergence avec les normes américaines n’est plus


d’actualité, ce qui ne veut pas dire qu’il y a opposition fondamentale.
Les américains veulent garder leur souveraineté.

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3. Les objectifs de l’harmonisation comptable internationale

L’harmonisation consiste en l’adoption d’un langage comptable unique et


unifié ayant pour objectifs de :

 Élaborer, dans l’intérêt général, un jeu unique de normes comptables


de haute qualité ;

 Répondre à la croissance rapide de l’internationalisation des échanges


et aux impératifs d’une finance et d’un commerce mondialisé ;

27
3. Les objectifs de l’harmonisation comptable internationale

 Unifier les conditions de concurrence entre pays en satisfaisant les


besoins des investisseurs et en favorisant les implantations à l’étranger
et le recours aux capitaux étrangers ;

 Satisfaire les besoins des marchés financiers et donner aux


informations financières produites une meilleure visibilité et plus de
crédibilité ;

 Eviter les divergences de traitement de l’information financière et


assurer une meilleure comparabilité des états financiers au sein des
entreprises de divers pays.

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4. Le processus d’élaboration des normes

La publication d'une norme passe par une procédure qui comporte


quatre grandes étapes :

Étape 1 : L'IASB saisit les experts techniques pour avoir leurs avis sur
l'étude d'un projet ;

Étape 2 : à la suite des propositions rendues par les instances techniques,


le Board publie un Document de Discussion (Discussion
Document ou DSOP, draft statement of principles) pour appel
à commentaires ;

Étape 3 : Une fois les avis, arguments et commentaires reçus, l'IASB


propose un Exposé Sondage (Exposure Draft) sur le projet
soumis qui doit être approuvé par au moins 8 voix ;

Page 29
4. Le processus d’élaboration des normes

Étape 4 : Après avoir tenu compte des différents avis et commentaires,


l'IASB émet une norme IFRS.

Lors de la publication, l'IASB :

- fournit en annexe des renseignements complémentaires sur


l'environnement de la norme

- donne des explications sur l'application concrète de la norme.

Page 30
4. Le processus d’élaboration des normes

 Chaque membre du Board détient un droit de vote. La publication d'une


norme, d'un Exposé Sondage ou d'une interprétation SIC ou IFRIC doit
être approuvée par au moins 9 des 14 membres. Les autres décisions
exigent simplement la majorité des membres du Conseil présents lors
d'une réunion.

 Les périodes pendant lesquelles des commentaires peuvent être effectués


sont de 120 jours pour les Exposés Sondages et les Documents de
Discussion. Cette période est de 60 jours pour les interprétations SIC ou
IFRIC.

 Le processus complet est d'environ 2 ans pour une norme.

31
5. La structure des normes et interprétations

Les normes IAS/IFRS sont élaborées pour s’appliquer aux états


financiers individuels et consolidés à vocation générale de toutes les
entités à but lucratif, quel que soit leur secteur d’activité et leur
forme, ainsi qu’à toute information publiée par ces entités.

Ces normes peuvent aussi s’appliquer aux entités à but non lucratif
et aux entreprises gouvernementales commerciales à chaque fois
que cela est jugé approprié.

32
5. La structure des normes et interprétations

- Les normes sont toujours présentées selon le même plan :


o Objectif
o Champ d’application
o Définitions
o Corps de la norme
o Informations à fournir
o Date de consensus
o Date d’entrée en vigueur
o Éléments liés à l’interprétation
 Annexes

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5. La structure des normes et interprétations

- Les normes proprement dites sont imprimées en caractères gras et sont


intégrées dans un texte de commentaires explicatifs écrits en caractères
maigres.

- Lorsque la norme prévoit plusieurs traitements possibles (options), elle


distingue le traitement de référence des autres traitements autorisés. En
cas d’utilisation d’un autre traitement autorisé, une information
complémentaire devra être fournie (dans l’annexe des états financiers)
pour permettre à l’utilisateur de faire le rapprochement entre le
traitement autorisé et le traitement de référence.
34
5. La structure des normes et interprétations
- Les interprétations indiquent la question posée, le consensus, la base des
conclusions et la date d’entrée en vigueur.

- Le référentiel est précédé d’une préface qui expose les objectifs et les
procédures de fonctionnement de l’IASB et d’un cadre conceptuel pour la
préparation et la présentation des états financiers (Framework).

- Le cadre n’est pas une norme et ne comporte pas de dispositions


normatives. Il indique les principes généraux qui régissent la préparation des
états financiers. Sa principale fonction est de situer le cadre dans lequel le
normalisateur se place pour concevoir les normes ; une sorte de référentiel
interne au normalisateur. Il sert notamment à l’IFRIC pour émettre des
interprétations sur des questions émergentes.

35
5. La structure des normes et interprétations
Il permet aussi :

- d’aider les organismes de normalisation nationaux à développer des normes


nationales ;

- d’aider les préparateurs des états financiers à appliquer les normes


internationales et à traiter les sujets pour lesquels il n’existe encore ni norme
ni interprétation ;

- d’aider les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité des états
financiers avec les normes internationales.

36
6 - IFRS pour les PME

• L'International Accounting Standards Board (IASB) a publié,


le 9 juillet 2009, son référentiel pour les PME.
• Celui-ci se présente sous la forme d'une norme
internationale d'information financière destinée à être
utilisée par les PME qui représentent, selon les estimations
de l’OCDE, 95 % du total des entreprises.
• Ce référentiel est le résultat d'un processus d'élaboration
qui a duré 5 ans et a conduit à la consultation de PME du
monde entier.

37
• IFRS pour les PME est une norme autonome d'environ 230
pages, destinée à répondre aux besoins et aux capacités des
plus petites entreprises.
• De nombreux principes contenus dans les full IFRS, relatifs à
la comptabilisation et l'évaluation des actifs, des passifs, des
produits et des charges ont été simplifiés, des sujets
supposés ne pas concerner les PME ont été écartés et le
volume des informations à fournir a été réduit de manière
significative.
• Afin de limiter les lourdeurs du reporting pour les PME, les
révisions du référentiel n'auront lieu que tous les trois ans.

38
Avantages
• IFRS pour les PME répond à une forte demande au niveau international,
exprimée à la fois par les économies émergeantes et par les pays
développés, pour un jeu commun et rigoureux de normes comptables
pour les plus petites et moyennes entreprises, qui soit plus simple que
le référentiel actuel full IFRS.

En particulier, IFRS pour les PME :


 améliorera la comparabilité pour les utilisateurs de comptes ;
 améliorera la confiance globale dans les comptes des PME ;et
 permettra de réduire les coûts significatifs liés au maintien de
normes comptables au niveau national.

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• IFRS pour les PME constituera une plate-forme pour les entreprises en
phase de croissance qui s'apprêtent à accéder aux marchés financiers,
dans lesquels l'application des full IFRS est imposée.

• IFRS pour les PME est distincte des full IFRS ; chaque juridiction est
donc libre de l'appliquer ou de ne pas l'appliquer, qu'elle ait ou non
adopté les full IFRS.

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7. Critiques adressées à la stratégie de l’IASB

Les IFRS sont elles vraiment nécessaires ? (Sikka, 2008)

Selon Sikka (2008), il n y a pas de théorie qui démontre que la


diversité des pratiques comptables à l’échelle internationale a un
effet négatif sur le commerce extérieur et sur le développement
des marchés financiers.

Les normes internationales sont le fruit des politiques et des


affaires des grandes firmes influençant l’IASB.
 L’IASB favorise les intérêts des grandes firmes américaines et
impose ses normes aux pays émergents (comme conditions
d’octroi de crédits d’investissements accordés par la BM et le
FMI).

41
L’influence des multinationales sur l’IASB

• L’IASB est sous la tutelle de l’I.A.S.C.F. (International


Accounting Standards Committee Foundation) créé en
février 2001, sous la forme d'une entité à but non lucratif
enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis, un Etat
connu par la discrétion des affaires et la non transparence
des transactions.
• L'Etat américain du Delaware est l'un des meilleurs endroits au monde
pour créer une société fictive.
• Le Delaware, paradis fiscal « made in USA » (Robequain, 2016, les
echos)

• Les Big 4 fournissent annuellement environ 3 millions de


livre sterling. D’autres firmes internationales participent au
financement de l’IASB dont Enron (avant sa faillite en 2001).
42
• En 2001, l’IASB a sollicité l’aide financière d’ENRON
(500,000$).
• Le sénateur Carl Levin affirme en 2002 que Enron a voulu
exercé des pressions dur l’IASB et participer implicitement à
la politique d’élaboration des normes comptables.

43
2éme année LAC 2017 - 2018 44
Section 2. La normalisation comptable aux États-Unis

• Se caractérise par:
 Une faible influence de l’Etat
 Une formalisation nette du cadre conceptuel
 Une conception sélective du rôle des utilisateurs
 Une conception restrictive du champs de la normalisation
 Plusieurs institutions participent a l’ élaboration des normes
comptables

45
Section 2. La normalisation comptable aux États-Unis

SEC
Securities and
Exchange Commission

LES INSTITUTIONS QUI AICPA


PARTICIPENT A LA American Institute of
NORMALISATION Certified Public
COMPTABLE Accountants

FASB
Financial Accounting
Standards Board

46
1. La SEC

 La mission initiale de la SEC est de protéger les investisseurs et


de maintenir l’intégrité du marché des valeurs mobilières.

 La SEC exige des compagnies faisant appel public à l’épargne de


diffuser des états financiers et autres informations pertinentes qui
vont fournir aux investisseurs un certain niveau de connaissance
leur permettant de juger d’eux-mêmes si les actions d’une
compagnie constituent un bon investissement.

 La SEC joue également un rôle fondamental en matière de


normalisation comptable, elle a été désignée pour être l’autorité à
qui incombe la tâche de l’élaboration des normes générales de
comptabilité.

47
2. L’AICPA (American Institute of Certified Public Accountants)

L’AICPA a été créé en 1887 et constitue l’instance professionnelle


représentative des experts comptables et auditeurs aux États Unis.

En 1936, l’AICPA créa un organisme responsable de la


normalisation, le CAP (Committee on Accounting Procedures),
commissions des procédures comptables qui publia, de 1938 à
1959, 51 bulletins de recherche comptables traitant les principes
comptables.

En 1959, le CAP a été remplacé par un organisme structuré, l’APB


(Accounting Principles Board). Cet organisme a publié 31 « opinions
» ayant valeur de prise de position officielle et 4 « statements »
ayant valeur de recommandation.
48
3. Le FASB (Financial Accounting Standards Board)

Il est composé de membres issus des professions comptables et


financières.

Il a pour objet d’une part de définir les normes d’établissement des


comptes les SFAC (Statements of Financial Accounting Concepts) et
d’autre part, de déterminer les principes et règles comptables utilisés
pour la présentation des comptes, les SFAS (Statements of
Financial Accounting Standards), plus généralement connus pour les
sociétés cotées uniquement sous le nom de US GAAP (Generally
Accepted Accounting Principles).

49
3. Le FASB (Financial Accounting Standards Board)

Le FASB est un organisme de droit privé qui n’a pas le pouvoir


officiel en matière de réglementation comptable, ce pouvoir
appartient à la SEC.

Pour accomplir sa mission le FASB œuvre pour :


- améliorer l’utilité des rapports financiers
- garder les standards à jour pour refléter les changements de
l’environnement économique
- promouvoir la convergence internationale des normes comptables
- améliorer la compré

50
Section 3. Le choix d’un référentiel comptable et
ses enjeux
• En tenant compte du rôle majeur joué actuellement par l’IASB
dans la normalisation comptable internationale, 4 stratégies
possibles de normalisation sont proposées en se référant a 2
critères:
 A:l’intervention de l’Etat et des organismes professionnels
nationaux dans l’élaboration des normes applicables dans un
pays quelconque

 B:le recours aux IAS/IFRS dans la formulation des normes


comptables applicables

51
• Les 4 stratégies possibles sont:
La délégation de la normalisation a l’IASB
La convergence vers le référentiel IAS/IFRS
La délégation de la normalisation aux autres organismes de
normalisation internationaux
L’Auto-Normalisation

Cette typologie permet de :


• Qualifier la position de chaque pays vis-à-vis de l’IASB
• Analyser le parcours de certains pays dans le choix de référentiel
comptable et de les classer par rapport aux différentes stratégies
proposées.
• Chacune des stratégies a ses propres caractéristiques, avantages
et inconvénients
52
Différentes stratégies de normalisation à adopter face à l’IASB

53
Différentes stratégies de normalisation à adopter face à l’IASB
A - Délégation de la normalisation à l’IASB

Approche de normalisation : Privée Internationale


Organisme de normalisation : IASB
Normes par rapport aux IAS/IFRS : Identiques

Avantages :
- adopter des normes internationales qui peuvent devenir des standards
- comparaison des états financiers possible sans retraitements
- accès plus facile aux marchés internationaux
- processus de normalisation moins coûteux

Inconvénients :
- absence de contrôle du processus de normalisation
- possibilité de divergences avec la réalité sociale et économique du pays
- uniformiser l’offre d’information comptable
- freiner l’évolution de systèmes comptables différents
- possibilité de conflits avec les organismes professionnels et de normalisation
nationaux 54
Différentes stratégies de normalisation à adopter face à l’IASB
B – Convergence vers les IAS/IFRS

Approche de normalisation : Publique nationale, privée nationale ou mixte


Organisme de normalisation : État et/ou organismes professionnels nationaux
Normes par rapport aux IAS/IFRS : Règles semblables

Avantages :
- maintenir le pouvoir de normalisation
- produire des normes en adéquation avec le contexte socio-économique du pays
en tenant compte l’évolution de la normalisation internationale
- filtrage des meilleures règles
- faciliter la comparaison des états financiers

Inconvénients :
- engager un travail de réflexion pour l’adaptation des IAS/IFRS
- supporter des coûts supplémentaires pour l’adaptation des IAS/IFRS
- possibilité d’ambiguïté, de confusion et de divergences dans les normes
produites
- mise à jour nécessaire pour chaque évolution des IAS/IFRS
55
- problèmes de retraitements (minimes) en cas de passage aux IAS/IFRS
Différentes stratégies de normalisation à adopter face à l’IASB
C – Délégation de la normalisation aux autres organismes internationaux

Approche de normalisation : Privée internationale, publique internationale ou


mixte
Organisme de normalisation : Autorité publique internationale et/ou
organismes professionnels internationaux autres que l’IASB
Normes par rapport aux IAS/IFRS : Règles différentes

Avantages :
- adopter des normes communes avec d’autres pays
- répondre à des enjeux politiques ou économiques
- comparaison des états financiers possible mais limitée
- processus de normalisation moins coûteux

Inconvénients :
- absence de contrôle du processus de normalisation
- application souvent limitée
- possibilité de divergences avec la réalité économique et sociale du pays
56
Différentes stratégies de normalisation à adopter face à l’IASB
D – Auto-normalisation

Approche de normalisation : Publique nationale privée nationale ou mixte


Organisme de normalisation : État et/ou organismes professionnels nationaux
Normes par rapport aux IAS/IFRS : Règles différentes

Avantages :
- maintenir et contrôler la normalisation à l’échelle nationale
- produire des normes en adéquation avec le contexte socio-économique du
pays
- favoriser la multiplication des systèmes comptables
- diversifier l’offre d’information et les choix comptables

Inconvénients :
- processus de normalisation coûteux
- gérer les conflits éventuels entre État et organismes professionnels nationaux
- production d’états financiers peu comparables à l’échelle internationale
- difficultés d’accès aux marchés internationaux
- retraitements majeurs en cas de passage à d’autres référentiels 57
Section 4. Positionnement du système
comptable tunisien par rapport aux IFRS
Le choix du modèle tunisien cadrant parfaitement avec le référentiel
international est très judicieux: ce choix était révolutionnaire et mérite
d’être prise comme modèle : c’est une expérience pilote qui doit être
retenue et constitue au début des années 90 une avancée considérable
sur la voie du développement et de la modernisation des entreprises ;
Plusieurs éléments et caractéristiques du SCE constituent de véritables
éléments clefs pouvant faciliter le passage vers les normes IFRS parmi
lesquels :
 Le SCE servira mieux les investisseurs qui auront à leurs dispositions les
informations nécessaires pour une appréciation plus pertinente et
fiable des performances de l’entreprise.
 L’adoption de la convention de la prééminence du fonds sur la forme
(appelée également convention de prééminence de la réalité
financière et économique sur l’apparence juridique);

58
Positionnement du système comptable Tunisien

 Des similitudes au niveau des supports de la communication et plus


particulièrement les composantes des états financiers (bilan, état de
résultat, état de flux et notes aux états financiers) ;

 Plusieurs traitements caractérisant l’approche de la normalisation


internationale, sont repris par le système comptable de l’entreprise,
nous en citons l’immobilisation des charges d’emprunt, certaines
évaluations selon la règle du mark to market, la comptabilisation des
opérations de leasing, le traitement des dépenses de recherche et de
développement, etc.

59
Positionnement du système comptable Tunisien

- Les préconisations du Cadre pour la Préparation et la Présentation des


Etats Financiers de l’IASB ont été adoptées par le Conseil National de la
Comptabilité en Tunisie lors de l’élaboration du Système Comptable
des Entreprises.

- Les Normes Comptables Tunisiennes (NCT) sont largement inspirées des


Normes Comptables Internationales.

- Les dirigeants des entreprises sont autorisés à emprunter les


dispositions des normes IAS/IFRS toutes les fois où il n’existe pas de
NCT spécifiques, étant donné que les auteurs du Cadre Conceptuel de
la Comptabilité Financière (CNC - Tunisie) se sont intimement inspirés
du Cadre pour la Préparation et la Présentation des Etats Financiers
(IASB).

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Positionnement du système comptable Tunisien
En migrant d’un modèle de Plan Comptable (1968) vers un système comptable
à cadre conceptuel - Système Comptables des Entreprises (1996) - la Tunisie a
tenté, pour la première fois, de se rapprocher du référentiel comptable
international qui fût en pleine refonte.

Convient-il de rappeler que depuis leur publication, les NCT (dépassées) n’ont
pas fait l’objet de mise à jour pour tenir compte des modifications multiples et
parfois substantielles apportées par les IFRS.

Ce constat s’ajoute au fait que les NCT (incomplètes) ne sont pas prononcées
sur - ou n’ont pas traité - plusieurs questions abordées par les normes
IAS/IFRS
(impôts sur le résultat, contrats de location, information sectorielle, avantages
du personnel, instruments financiers, résultat par action, immeubles de
placement, paiements basés sur des actions, actifs non courants détenus en
vue de la vente et abandons d’activités…).
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Positionnement du système comptable Tunisien

 L’existence d’un cadre conceptuel qui constitue une véritable charte du


normalisateur. Il présente plusieurs similitudes avec le cadre conceptuel
de l’IASB; il prévoit 4 méthodes de mesure des éléments des états
financiers à savoir :
 Le coût historique est le montant de liquidité versé ou reçu pour
acquérir un élément;
 Le coût de remplacement ou coût actuel est le montant qui serait
nécessaire aujourd’hui pour acquérir un élément;
 Valeur de réalisation est le montant correspondant au prix qui pourrait
être tiré de la cession d’un élément;
 Valeur actualisée des rentrées de fonds futurs que procurera
vraisemblablement un élément;
C’est dans le cadre du coût de remplacement que s’inscrit le modèle de la
valorisation selon la juste valeur

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Positionnement du système comptable Tunisien

Ci-joint un tableau comparatif entre les normes comptables tunisiennes


(NCT ) et les normes comptables internationales (IAS/ IFRS):
Normes tunisiennes devant être (NCT5-IAS 16), (NCT4-IAS 2), (NCT
mises en convergence avec les 6-IAS 38), (NCT 3-IAS 18), (NCT 20-
IFRS IAS 9), (NCT 15- IAS 21), etc.
Pratiquement toutes les normes
comptables tunisiennes sont inspirées
des normes comptables
internationales
IFRS n’ayant aucun équivalent IAS 7 - IAS 12 - IFRS 1 à 9 (sauf 3) -
dans le SCE IAS 19 - IAS 33 - IAS 32 - IAS 39
Normes Tunisiennes n’ayant Norme Comptable Générale, NCT 21,
aucun équivalant en IFRS NCT 22, NCT 23, NCT 24, NCT 25
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Les entraves à la mise en place des normes IFRS

 Règlementation fiscale en vigueur ;


 Incompatibilité des pratiques en vigueur avec des concepts clefs des
IFRS :
 Concept de juste valeur;
 Complexité des traitements;
 Logistique en place et coût de passage
 Pour les Banques marocaines, ces coûts ont été estimés à 60 M DT;
 Formation 120 à 150 heures.

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Critiques et insuffisances au niveau de la
normalisation comptable en Tunisie

Absence d’organes permanents au sein du CNC chargés de la


réalisation de programmes d’ activités déterminées

Insuffisance des sources de financement

Absence de processus clair suivi lors de l’ élaboration des normes


comptables

Le recours a la sous-traitance auprès des cabinets d’expertise


comptable pour l’ élaboration des normes comptables

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Critiques et insuffisances au niveau de la
normalisation comptable en Tunisie

L’absence de publication de guides d’application ou d’


interprétation des normes émises

Absence de révision des normes depuis leur adoption malgré l’


évolution considérable des normes internationales, sources
principales d’inspiration

Le défaut de normalisation dans des domaines spécifiques


(impôts sur les bénéfices, agriculture, immeubles de placement…)

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