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UE 214 Comptabilité Audit

Cours n°1

M. Coskun çAKAR
Responsable de l’UE

1
Objectifs du cours

1. Comprendre les modalités d’élaboration des états financiers en normes


internationales ;
2. Appréhender les enjeux de la représentation de la performance en normes
internationales ;
3. Maîtriser les fondamentaux en comptabilité financière en IFRS pour mieux
aborder le cours de comptabilité de groupe (consolidation)
4. Attention : les webconférences visent à vous fournir une vision globale de
la série ; il est nécessaire d’avoir une lecture détaillée du support de cours
Plan du cours sur les normes IAS/IFRS
Plan du cours sur les normes IAS/IFRS
Plan du cours sur les normes IAS/IFRS
Plan du cours sur les normes IAS/IFRS
Programme de cours
d’aujourd’hui
Le modèle comptable et la
structure des états
• Une approche adossée à un socle théorique :
• Théorie de l’entité ou théorie de la propriété
• Théorie de l’agence

• Il faut rendre des comptes (on est « comptable »)

• Sur quoi ?
• Ce dont on dispose (la « situation financière », les actifs et
passifs de l’entreprise)
• L’usage que l’on en a fait (la « performance », le résultat
comme différence entre les produits et les charges)
Le modèle comptable et la
structure des états
• Cette reddition de comptes obéit à des règles (normes).

• En France, le Plan Comptable Général


ü règlement n° 2014-03 du 5 juin 2014 relatif au Plan
comptable général

• Dans le monde, une grande date : 1973 et la création de l’IASC


Le modèle comptable et la structure des états

Source : www.iasb.org
• Le modèle comptable et la structure des
états
Historique: des règles comptables élaborées de manière séparée
dans chaque pays

Un système qui a vu ses limites à partir des années 70 avec la


globalisation des marchés financiers
- Recherche par les entreprises de capitaux au moindre coût (hors du pays
d’origine)
- Recherche d’opportunités pour les investisseurs à l’international
- Opérations de regroupements d’entreprises

Les problèmes:
- Pour les entreprises: coût d’obtention de l’information (double compta.)
- Pour les investisseurs: manque de lisibilité et de comparabilité (Daimler
Benz introduit en 1993 bénéficiaire en German GAAP et définitaire en US
GAAP)
Le modèle comptable et la structure des états

Une réponse pour les besoins du marché


- Les normes IFRS : une réponse pour réduire l’asymétrie
d’information et contribuer à l’efficience des marchés

- Cas illustre : « The Market for Lemons : Quality Uncertainty


and the Market Mechanism » (Akerlof, 1970)
- Asymétrie d’information: un des participants à l’échange dispose d’une information « privée » qu’il
cache à l’autre partie
- Marché des véhicules d’occasion: le vendeur connait mieux l’état de sa voiture que l’acheteur
- Question: pourquoi une voiture à peine utilisée subit une décote importante sur le marché de l’occasion
? Les acheteurs proposent un prix faibles pour se prémunir des vices cachées.
- Résultat : Insatisfaits par les prix proposés, les vendeurs de véhicules en bon état quittent le marché
- L’asymétrie conduit à un équilibre inefficace.

- UE : un des premiers utilisateurs des IFRS (règlement du 19


juillet 2002, Comptes consolidés)
Le modèle comptable et la structure des états
Etats-Unis Japon Chine
RFA

Afrique du Sud Brésil


France

Royaume-Uni Pays-Bas

Suède
Le modèle comptable et la structure des états

Modèle du coût Modèle de la juste


historique valeur

France

Modèle de la valeur
Modèle fiscal de marché
(difficile d’imposer les normes)

(c’est l’UE qui a volé au secours de


l’IASB pour assurer la légitimité de
ces normes pour les comptes
consolidés)

(Pro cyclicité de la JV et primauté


des investisseurs)
Trustees (financement, nomination du board,…)
Liikanen

12 membres

50 membres (51 organisations)

Légitimité des personnes qui élabore les normes (organisation de l’IASB dans son ensemble)
Légitimité des processus d’élaboration des normes
(Passé à 12 membres)

Légitimité des personnes qui élabore les normes


(qualité techniques des membres ; diversité géographique apparente)
Le Discussion Paper (thème adressé par
la norme pour souligner l’enjeu et la
problématique posée)

l’Exposure draft (projet de norme lui-


même)

essentiel Ce sont des documents publics (diffusés


pour avis qui seront pris en compte ou
Légitimité par le processus d’élaboration des normes non dans la norme)
IFRS obligatoires
dans ces pays:
59% du PNB
Mondial

Les US et la
Chine qui ne les
autorisent pas:
36% du PNB
Mondial
Le European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG) a pour mission :
• De conseiller l’UE sur l’adoption des normes (endorsement advice)
• L’ARC vote la norme et après délai de 3 mois, adoption par la commission
adopté
de l’EFRAG
1.1 - Le Cadre institutionnel

Synthèse

§ IASB : organisme privé avec un board formé de professionnels


de la comptabilité qui élabore des normes

§ Organisme privé : Financement à trouver (financé à 1/3 par les


cabinets d’audit ; puis ensuite par l’UE)

§ l’adoption par l’IASB ne vaut pas adoption par l’UE ; Adoption


repose sur l’avis de l’EFRAG (conformité aux objectifs et
intérêts de l’UE)
1.2 - Le Cadre conceptuel

Historique
§ Approche économique et financière
§ 1er cadre publié en 1989 par l’IASC
§ 2004 : FASB et IASB décide d’avoir un cadre commun
§ 2010: Cadre commun (partiel, partie 1 à 3)
§ 2018: Cadre en cours de révision qui a peu évolué par rapport à
1989;
§ Adoption par l’UE des normes sans se prononcer sur le cadre
conceptuel (cas du véhicule sans connaitre le type de moteur!)
1.2 - Le Cadre conceptuel

Des utilisateurs privilégiés


§ « l’objectif de l’info. à usage général est de fournir au sujet de
l’entité qui la présente des informations utiles aux investisseurs,
aux prêteurs, aux autres créanciers actuels et potentiels aux fins
de leur prise de décision sur l’apport des ressources à l’entité.
Ces décisions ont trait à l’achat, à la vente ou à la conservation
de titres de capitaux propres et de créances… »
1.2 - Le Cadre conceptuel

Des utilisateurs privilégiés


- Le normalisateur parle d’information financière et pas d’information
comptable (pour les différentes parties prenantes)
- Cette information est destinée aux apporteurs de capitaux porteurs de
titres qui interviennent sur les marchés financiers
- Il s’agit avant tout d’aider les apporteurs de capitaux à prendre des
décisions (acheter, vendre).
- Conception très étroite de la responsabilité de l’entreprise : vision des
économistes libéraux de l’école de Chicago M. Friedman (NYT, 19
sept. 1970: The social responsibility of business is to increase its
profit)
- Le normalisateur reprend cette perspective
1.2 - Le Cadre conceptuel
Des utilisateurs privilégiés
- « Afin de communiquer l’information sur la performance
financière de façon efficiente et efficace, les produits et les
charges sont classés soit dans l’état du résultat net, soit dans
l’état du résultat global »
- Résultat global (comprehensive income) = Résultat net
augmenté des plus et moins values réalisées par l’entreprise sur
la gestion de ses actifs et passifs financiers.
- Une entreprise, dans cette conception, ne se juge pas
uniquement sur sa performance industrielle et commerciale,
mais aussi financière
- Les investisseurs actionnaires peuvent préférer des plus values
financières importantes à des plus values industrielles modestes
(l’information comptable n’est donc pas neutre)
Un groupe de sociétés contrôlés (cf. série 2)
Un groupe de sociétés contrôlés (cf. série 2)
• Pertinence (relevance) : susceptible d’influer sur les décisions (CA n= prédictive et de confirmation)

• Fidélité (faithfullness) : prééminence de la forme sur le fond

• Comparabilité : permanence des méthodes (cohérence)

• Vérifiabilité : directe (comptage de caisse/ex) ou indirecte (bouclage stocks)


Approche bilancielle :
• importance de la variation des capitaux propres
• Emergence d’un nouveau concept qui est le résultat globale
Champ d’utilisation de la JV pour les évaluations ultérieures assez
restreint (instruments financiers, immeubles de placement et sur
option certaines catégories d’actifs)
1.2 - Le Cadre conceptuel

Principales caractéristiques du référentiel IFRS


(conséquence de l’objectif des états financiers)
- Approche anglo-saxonne de la comptabilité
- Comptabilité basée sur des principes
- Juste valeur
- Actualisation
- Information financière détaillée
1.2 - Le Cadre conceptuel

Principales caractéristiques du référentiel IFRS : Approche


anglo-saxonne de la comptabilité
– Prééminence du fond sur la forme (substance over form)
– Absence de plan de comptes
– Comptabilité/fiscalité déconnectés
– Comptabilité fondée sur des principes (différent d’une
comptabilité de règles)
1.2 - Le Cadre conceptuel

Principales caractéristiques du référentiel IFRS : Juste valeur


– Une information destinée en priorité aux investisseurs, prêteurs
et autres créanciers qui utilisent les états financiers pour
déterminer la valeur de l’entreprise et sa rentabilité (plus que la
valeur historique)
– IFRS 13 : prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé
pour le transfert d’un passif lors d’une transaction normale entre
des participants de marché à la date d’évaluation
– La JV repose en priorité sur la valeur de marché (mark to
market) et en l’absence de marché actif, sur des données plus
subjectives (mark to model, à expliciter dans les notes)
• Niveau 1: valeur de marché (marché actif)
• Niveau 2: données observables (exemple : valeur de marché disponibles pour des éléments cotés
similaires)
• Niveau 3: données non observables
1.2 - Le Cadre conceptuel

Principales caractéristiques du référentiel IFRS : Juste valeur


– Le terme même de « juste valeur » pose un problème sémantique et conduit à
penser à tort qu’il est possible de définir une valeur juste et unique
• A supposer qu’il existe un marché actif, cela implique de faire l’hypothèse que
le marché est efficient
• Seule une fourchette de valeurs peut être définie à partir des prix de vente
observées sur des transactions « similaires » (cas par exemple d’un bien
immobilier)
• Sur une juste valeur de niveau 2 estimée par actualisation des flux futurs
attendus, quels taux d’actualisation et scénarios d’activité peut-on retenir?
– Difficultés:
• Absence de marché actif
• Vision à court terme
• Volatilité (Rst, CP,…) :
– Absence de principe de prudence: reconnaissance de PVL qui in fine peuvent engendrer des
pertes
– difficulté à apprécier la performance purement économique indépendamment des volatilités de
marché qui impactent le résultat
1.2 - Le Cadre conceptuel

Juste valeur
1.2 - Le Cadre conceptuel
Principales caractéristiques du référentiel IFRS : Actualisation
– Obligation d’actualiser les créances et dettes dont l’échéance est supérieure aux
conditions normales de règlement
– Il s’agit de distinguer une transaction entre sa valeur actuelle et sa composante
financement
– Exemple: Vente au 1er Janvier N pour 2000 à crédit (« gratuit ») – délai de 2 ans, taux
d’actualisation de 4%
1.2 - Le Cadre conceptuel
Principales caractéristiques du référentiel IFRS : Actualisation
– Obligation d’actualiser les créances et dettes dont l’échéance est supérieure aux
conditions normales de règlement
– Il s’agit de distinguer une transaction entre sa valeur actuelle et sa composante
financement
– Exemple: Vente au 1er Janvier N pour 2000 à crédit (« gratuit ») – délai de 2 ans, taux
d’actualisation de 4%
01/01/N D C
Client (2000/1,04^2) 1849,12
Vente 1849,12
31/12/N
Client (1849,12 x 4%) 73,96
Produits fin. 73,96
31/12/N+1
Client [(1849,12 + 73,96)x4%] 76,92
Produits fin. 76,92
31/12/N+1
Banque 2000
Client 2000
1.2 - Le Cadre conceptuel

Information financière détaillée


– IAS 1: Etats financiers avec Bilan, Compte de Résultat (net et
global), Tableau de var. des capitaux propres, Tableau de Flux
de Trésorerie, notes
– IFRS 8: information sectorielle (ex: Michelin avec 3 unités
tourisme camionnette, poids lourds et activités de spécialités)
– Notes
IAS 1 Pré s e ntatio n de s é tats financie rs
IAS 2 S tocks
IAS 7 Table aux de s flux de tré s o re rie

Normes IAS/IFRS IAS 8 Méthodes comptables , changements d'es timations


comptables et erreurs
IAS 10 Evénements s urvenant après la date de clôture
IAS 11 Contrats de cons truction
IAS 12 Impôts s ur le revenu
IFRS 1 P remière application des normes d'information IAS 16 Immo bilis atio ns co rpo re lle s
financière internationale IAS 17 Contrats de location
IFRS 2 P aiements fondés s ur des actions IAS 18 P roduits des activités ordinaires
IFRS 3 Re g ro upe me nts d'e ntre pris e s IAS 19 Av antag e s du pe rs o nne l
IFRS 4 Contrats d'as s urances IAS 20 Comptabilis ation des s ubventions publiques et
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et informations à fournir s ur l'aide publique
activités abandonnées IAS 21 Effe ts de s v ariatio ns de s co urs de s mo nnaie s
IFRS 6 Exploration et évaluation de res s ources minières é trang è re s
IFRS 7 Ins truments financiers : information à fournir IAS 23 Coûts d'emprunt
IAS 24 Informations relatives aux parties liées
IFRS 8 S e cte urs o pé ratio nne ls
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de
IFRS 9 Ins trume nts financie rs
retraite
IFRS 10 Etats financie rs co ns o lidé s IAS 27 Etats financiers cons olidés et comptabilis ation des
IFRS 11 Parte nariats participations dans les filiales
IFRS 12 Informations à fournir s ur les intérêts détenus dans IAS 28 P articipations dans les entrepris es as s ociées
d'autres entités IAS 29 Information financière dans les économies
IFRS 13 Ev aluatio n de la jus te v ale ur hyperinflationnis tes
IFRS 14 Comptes de report réglementaire IAS 32 Ins truments financiers : informations à fournir et
prés entation
IFRS 15 Pro duits de s activ ité s o rdinaire s tiré s de s
IAS 33 Ré s ultat par actio n
co ntrats co nclus av e c de s clie nts IAS 34 Information financière intermédiaire
IFRS 16 Co ntrats de lo catio n IAS 36 Dé pré ciatio n d'actif
IFRS 17 Contrats d'as s urance IAS 37 Pro v is io ns , pas s ifs é v e ntue ls e t actifs é v e ntue ls
IAS 38 Immo bilis atio ns inco rpo re lle s
IAS 39 Ins truments financiers : comptabilis ation et évaluation
(adoption partielle au plan européen)
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture
> 12 Mois
< 12 Mois

L’endettement net baisse


avec un niveau élevé de
Trésorerie et EDT

« Cash » « Equivalent de trésorerie » : produits de


placement convertibles en cash « sans risque »
de perte de valeur
Par
nature
Mixte : par nature et fonction
Création de
valeur par les
dirigeants

Variation de la
valeur de
certains
éléments
d’actifs et de
Logique d’actif net réévalué même si le nombre de postes concernés est
passifs
limité. Les dirigeants n’ont pas la main dessus !
2.1 – Présentation des états financiers & OCI
• Un schéma en apparence simple de la construction du
résultat comptable (principe de la partie double)
- La comptabilité retrace toutes les opérations qui ont lieu au sein de
l’entreprise avec une équation de base : CP (valeur de l’entreprise) =
Actifs – Dettes
- Les opérations en question sont de deux types:
- Les opérations qui ne traduisent que des modifications de la
structure du patrimoine : il n’y a pas de variation de sa valeur.
Ces opérations mettent en jeu deux comptes du bilan (classes 1
à 5)
- Les opérations qui modifient la valeur du patrimoine
(augmentation ou diminution). Il faut alors modifier au moins un
compte du bilan (classes 1 à 5) et le montant de la variation de
valeur s’enregistre dans un compte de variation (le compte de
résultat, classes 6 et 7)
-

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2.1 – Présentation des états financiers
• Exemple de variation de la structure du bilan sans
modification de valeur de l’entreprise

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2.1 – Présentation des états financiers
• Exemple de variation de la structure du bilan avec
modification de valeur de l’entreprise
- L’entreprise vend des stocks qui ont une valeur de 50
- et encaisse un prix de vente de 200
- Résultat = Total produits – Total Charges = 200 – 50 = 150

Résultat
(Bilan : var° val. patrimoine)
=
Résultat
(Compte de résultat)

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2.1 – Présentation des états financiers

• Des dérogations à cette construction logique


Certaines variations des capitaux propres peuvent ne pas transiter par le
compte de résultat.
C’est le cas par exemple :
- des gains ou pertes latentes sur les titres disponibles à la vente,
- des gains ou pertes latentes sur instruments financiers de
couverture,
- de certains écarts de conversion,
- d’ajustements liés aux engagements de retraite,
- ou de corrections d’erreurs antérieures

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2.1 – Présentation des états financiers
• Exemple de variation de la valeur de l’entreprise via les AERG
(OCI) sans transiter par le compte de résultat
- Une entreprise réévalue un actif immobilier qui était comptabilisé
500, à sa valeur de marché 800. La plus value (latente) est
enregistrée dans un compte de réserve non distribuable.
- À terme, deux situations sont possibles : l’écart de CP peut être
réintégré dans le résultat d’une manière ou d’une autre (comme le
montre l’exemple suivant), ou ne jamais l’être.
- Le solde du compte de résultat n’est plus égal à la variation des CP !

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Souvent peu
d’information
(copie des normes)

Plus riche pour


l’analyse et la
compréhension des
comptes
Indirecte
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Directe
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