Chapitre. III Dérivées liquides et solides du pétrole brut III.1.
Produits issus directement de la distillation du pétrole 1/Le
gaz du pétrole liquéfié (G.P.L) C’est un mélange de propane (C3H8) et de butane (C4H10) liquéfié il s’appelle aussi le Bu-Pro (butane-propane), il sert comme un combustible. C’est le premier liquide qu’on recueille lors de la distillation (T.B.P) jusqu’{ la température de 38°C. Le (G.P.L) est stocké sous la forme d’un liquide sous pression ; son point d’ébullition varie selon le pourcentage de C3 et C4 mais il est généralement compris entre -78 et 38°C. 2/ Les essences Après le départ des gaz C3 et C4, et aux alentours de 40°C la première goutte de distillat liquide apparait ; lorsqu’on récupère 25% du volume de brut ; jusqu’{ environ 205°C, cette fraction correspond à la fraction des essences. Il existe plusieurs types d’essences : - Essence carburant (normal- super) entre 40°C et 190°C. - Essences spéciales et qui sont utilisées dans les industries de colles, caoutchouc, peintures… et dans les extractions des corps gras. Ces essences correspondent à la fraction recueillie entre 135 et 205°C. 3/ Le pétrole lampant C’est une coupe recueillie entre 2O5 et 285°C contenant les hydrocarbures de C10 à C14, il était utilisé comme combustible dans les lampes pour l’éclairage et cela avant 60 ans. 4/ Le carburéacteur C’est la coupe de distillation recueillie entre 165 et 240°C, il est utilisé comme carburant pour les turboréacteurs d’avions. Cette coupe est dite aussi la coupe du kérosène. 6/ Les gasoils C’est une coupe de couleur jaune pale de limites (190 à 360°C). Le gasoil est utilisé comme carburant des moteurs diesel et comme fueloil domestique. 7/ Les huiles lubrifiantes A 350°C, on risque de décomposer le pétrole (craquage thermique), alors on fait une distillation sous vide (à 150 mmHg) avec un chauffage de l’eau de condensation pour ne pas risquer le bouchage par solidification de l’huile ; on recueille dans ces conditions les huiles qui sont employées comme des agents lubrifiants de moteurs, d’appareils et d’engins. 8/ Les bitumes (goudrons) Le résidu de la dernière étape de distillation est appelé résidu sous vide, il est utilisé dans les revêtements des chaussées et des toits, il est appelé goudron ou bitumes. III.2. Produits issus indirectement de la distillation du pétrole D’autres produits sont dérivés indirectement de la distillation du pétrole, ces produits sont le résultat de certaines réactions lors de traitement et/ou de craquage ; on distingue : - - - La paraffine : c’est un ingrédient de protection des conserves alimentaires ; il est utilisé aussi dans la fabrication des bougies. Le soufre : il est utilisé dans l’industrie chimique, pharmaceutique et agricole. Le coke : Il est utilisé dans la métallurgie et dans la fabrication des électrodes. III.3. Spécification des produits III.3.1. L’essence La fraction constituant les premiers 25% du volume distillée de brut correspond { l’essence carburant recueillie entre 40 et 190°C. L’essence est un carburant qui ne doit pas être trop volatil ni moins volatil pour effectuer un bon mélange explosif avec l’air. L’essence carburant se compose d’un mélange d’hydrocarbures : C7, C8 et C9 il est caractérisé par un indice connu sous le nom d’indice d’octane. L’indice d’octane (NO) : L’indice d’octane ou le nombre d’octane exprime la détonation et le bruit de l’explosion dans le moteur ; un bon fonctionnement du moteur est obtenu avec un indice d’octane élevé. L’indice d’octane prend ses valeurs entre 0 et 100. On attribue { l’isooctane un indice d’octane égal { 100 et on attribue { l’heptane normal un indice d’octane égal { 0. Exemple : L’indice d’octane de l’essence normale est de 92 tandis qu’il est de 98 pour l’essence super. Le tableau ci-dessous présente quelques valeurs de l’indice d’octane pour certains composés organiques. III.3.2. Le gasoil 100 >100 Il est recueilli entre 190 et 360°C lors de la distillation atmosphérique du brut ; il est caractérisé par sa couleur jaune pale, et il est utilisé comme carburant dans les moteurs diesel à auto-allumage. La qualité du gasoil est caractérisée par un indice dit indice de Cétane 1/L’indice de Cétane (NC) : L’indice ou le nombre de cétane caractérise la qualité du gasoil. On attribue { l’Hexa décane (n-C16) un indice de Cétane égal à 100 et on attribue à α-méthyle naphtalène un indice de Cétane égal à 0. Le tableau ci-dessous présente quelques valeurs de l’indice de Cétane pour certains composés organiques. 2/ Point d’aniline 7 60 Le Point d’aniline est la température mesurée en degré fahrenheit (°F) { partir de laquelle un mélange miscible équivolumique (5ml de gasoil+ 5ml d’aniline) commence à se séparer en deux phases (démiscibilité). 3/ Index diesel L’index diesel est lié directement au point d’aniline et { la densité du gasoil exprimée en (°A.P.I) III.3.3. Les huiles lubrifiantes Les huiles lubrifiantes sont généralement utilisées dans les engins et les moteurs pour diminuer les frottements et refroidir les pièces métalliques. La viscosité (η) de l’huile est le facteur le plus important dans la spécification des qualités de l’huile moteur. Les huiles sont caractérisées par un indice dit Indice de viscosité (VI). Indice de viscosité (VI) : C’est le rapport d’écart entre la viscosité de l’échantillon de l’huile et celle de l’huile du Gulf-coast { l’écart entre la viscosité de l’huile du Gulf- Coast et celle de l’huile de Pennsylvanie à une température de 100°F. III.3.4. Le brut stabilisé Le brut stabilisé est un brut débarrassé de sa fraction de gaz légers associés (dissous ou libre) ; il a une densité presque constante, une salinité et un (B.S.W)* qui répondent aux exigences commerciales. Avant d’entrer dans la colonne de stabilisation pour l’élimination des gaz, le brut doit d’abord être séparé de ses impuretés (sable, argile, eau libre) qui sont éliminées par décantation dans des ballons de séparation horizontaux recevant le brut à différentes pressions. Après la séparation, le brut est généralement préchauffé avant d’entrer dans les bacs dessaleurs pour se débarrasser de son émulsion de sels (cristaux ou fines gouttelettes d’eau salées). Le dessaleur électrostatique opère sous tension (14000-20000 Volts) en présence d’une quantité d’eau de lavage (eau douce) et d’un agent tensio-actif desémulsionnant qui dissous le film enrobant les cristaux de sels qui de leur tour seront dissous dans l’eau de lavage pulvérisée par une vanne de mélange. Les gouttelettes d’eau salées seront attirées par le champ électrostatique, et sous l’effet de la coalescence, elles se réunirent et se décantent au fond du bac dessaleur. Après le temps de séjour du brut dans le dessaleur (10à 20 min) ce dernier quitte l’unité de dessalage avec une salinité réduite vers la colonne de stabilisation. Après l’élimination du sable, de l’argile, des sels et de l’eau causant la corrosion et le bouchage, le brut est stabilisé dans une colonne qui élimine la fraction légère des gaz et augmente par conséquent la densité du brut qui sera expédié après refroidissement via les stations de pompage vers les raffineries ou vers l’exportation avec une salinité réduite et un (B.S.W)* acceptable. (*)(B.S.W): Basic Sediments and Water. (B.S.W) représente le pourcentage des dépôts solide et d’eau libre dans le brut. Chapitre. II Analyse des pétroles et des fractions pétrolières II.1. La distillation (T.B.P) C’est une distillation fractionnée qui a pour but de déterminer la teneur en essence, Kérosène, gasoil et en fractions lubrifiantes (huile, graisse) dans le pétrole brut. La courbe issue de cette distillation T=f (%Volume de distillat) est dite courbe T.B.P (true boiling point), cette courbe est utilisée dans les calculs des colonnes de traitement et de distillation et leur planification. La distillation (T.B.P) est utilisée au laboratoire dans un appareil (LPRN-1) ; cette colonne est équivalente à une colonne à garnissage de 10 plateaux théoriques et d’un taux de reflux égal { 5. Au début de la distillation (T.B.P) on recueille les gaz dissous qui ne se condensent pas puis on les analyse par chromatographie. La distillation atmosphérique est poussée jusqu’{ 400°C en notant chaque fois la température initiale et finale de chaque fraction. Après 400°C on effectue une distillation sous vide du résidu atmosphérique à des pressions plus basse (5-100 mmHg). Si le résidu sous vide est encore important (≥ 30%), on effectue une autre distillation sous vide entre 3 à 5 mmHg dans un autre appareil équivalent à 2 étages théoriques, enfin on mesure le volume du résidu restant. (Fig.II.1). La courbe représentative : Température = f( Pourcentage du distillat) issue de cette distillation est dite courbe de distillation (T.B.P). Cette courbe permet de savoir et de connaitre le pourcentage des fractions importantes (essence, kérosène et gasoil) dans le pétrole brut. II.2. La distillation (A.S.T.M) La distillation (A.S.T.M) = (American Society of Testing Materials) est utilisée pour les fractions pétrolières (Essence, Kérosène, Gasoil, Fuel). L’appareil comporte un ballon de 100ml qui est chauffé par un bec Bunsen ou par une résistance électrique, les vapeurs de la fraction sont condensées par un mélange d’eau et de la glace puis recueillis dans une éprouvette graduée. (Fig.II.2). Au début on note la température d’apparition de la première goutte du condensat, cette température set le point initial de la distillation, ensuite les températures sont relevées lorsque 5, 10, 20, …, 90 et 95% du produit sont distillés. Enfin la température maximale enregistrée avant son décroissement est appelée le point final de la distillation. On mesure le volume du résidu restant dans le ballon. Le bilan de matière sera : % Distillat +% Résidu + % Pertes = 100 % ou bien sous la forme abréviée : D % + R % + P % = 100 % (II.1) En connaissant les pourcentages de distillat et du résidu on déduit le pourcentage des pertes qui correspond aux fractions très légères qui ne sont pas condensées, ce pourcentage (P %) est placé au début de l’axe des pourcentages distillés d’où tous les pourcentages de distillat sont majorés de (P %). La courbe : Température = f( %total du distillat) issue de cette distillation est dite courbe de distillation (A.S.T.M). La différence entre la température finale et initiale, permet de comparer les qualités des produits distillés. (fig.II.3). II.3. Le pouvoir calorifique ( A.S.T.M) 0 R % C’est la quantité e chaleur en Joules ou en calories dégagée lors de la combustion totale d’un mètre cube, d’un kilogramme ou d’une mole de combustible (pétrole, essence, kérosène, gasoil, gaz…) généralement { 15°C et sous la pression atmosphérique. L’unité du pouvoir calorifique est donc : (J/m3), (J/kg) ou (J/mol). En d’autre terme, le pouvoir calorifique représente l’enthalpie de combustion par unité de volume, de masse ou de mole du combustible à la température de 15°C. II.3.1. Le pouvoir calorifique supérieur (P.C.S) C’est le pouvoir calorifique du combustible mesuré ou calculé si l’eau dégagée de la combustion est sous forme d’un liquide. II.3.2. Le pouvoir calorifique inférieur (P.C.I) C’est le pouvoir calorifique du combustible mesuré ou calculé si l’eau dégagée de la combustion est sous forme d’une vapeur. II.4. La tension de vapeur Reid (T.V.R) La tension de vapeur d’un hydrocarbure pur mesure la tendance des molécules { s’échapper de la phase liquide pour construire une phase vapeur en équilibre avec la phase liquide ; la tension de vapeur est une fonction de la température. La tension de vapeur Reid (T.V.R) mesure la teneur en fractions légères dans l’essence et caractérise sa volatilité et les pertes au cours du transport et du stockage ; elle est mesurée en bar ou en kg/cm2. (1bar=0,981kg/cm2). La (T.V.R) est la pression développée par une essence placée à 100°F (37,8°C) dans un appareil clos appelé bombe de Reid. On remplit la cuve d’essence et on la met en contact avec la chambre { air ; on agite l’ensemble et on place la bombe de Reid dans un bain Marie à 100°F ; lorsque l’équilibre est atteint on lit la pression indiquée par le manomètre ; cette valeur correspond à la (T .V.R) de l’essence emprisonnée. (Fig.II.4). Pour des raisons sécuritaires de transport et de stockage, la valeur de la (T.V.R) est limitée par 650 g/cm2 en été et 800 g/cm2 en hiver.