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Les Ceintures de Langue - Bilan D'une 1ère Année - Flaubert and Co
Les Ceintures de Langue - Bilan D'une 1ère Année - Flaubert and Co
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par Flaubert and Co. mis à jour le 21 août 2021 4 commentaires
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ÉTIQUETTES
a quelques semaines. Je commence à prendre mes marques et à m’affirmer dans mes choix
pédagogiques. Un domaine cependant reste inconfortable et me demande chaque année une
Dénoncer les travers de la
société
remise en question : l’étude de la langue.
Imaginer des univers nouveaux
Il y a plus d’un an, j’ai ainsi fait le choix de remodeler complètement ma progression et ma
Individu et pouvoir
manière de travailler la langue. Mes objectifs étaient multiples : repenser mon organisation,
me sentir plus à l’aise dans ma manière d’enseigner la langue, rendre les élèves plus acteurs Informer s'informer déformer
et moins attentistes face aux notions de langue, proposer des cours efficaces et attrayants.
C’est une collègue de mathématiques qui m’a parlé pour la première fois des ceintures de
langue. Elle les utilise en calcul mental et m’a expliqué son fonctionnement qui m’a tout de La fiction pour interroger le
suite plu. Cette organisation me semblait adaptable à une progression de langue, aussi je me réel
suis lancée.
Langue
L’année dernière, et après quelques mois de préparation, j’ai ainsi expérimenté les ceintures
La ville : lieu de tous les
de langue. N’ayant trouvé aucune ressource, j’ai tout construit moi-même. Cela m’a
possibles
demandé du temps et de la réflexion. Ce que vous allez lire est donc le bilan de mon
expérience personnelle. Il s’agit d’un projet individuel et non d’équipe. Pour l’année Lecture Le voyage et l'aventure
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2021/2022, une collègue se joint cependant à moi pour le niveau 3ème. Mon fonctionnement
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Oral Progrès et rêves scientifiques
va donc évoluer !
Se raconter se représenter
Avertissement : Ce que je partage dans cet article est mon expérience personnelle. Cet
Vie de classe Visions poétiques du monde
article m’a été demandé car, en effet, on ne trouve que très peu d’informations sur les
ceintures de langue au collège. Je ne suis pas une experte et je n’entends pas me placer Écriture
comme un modèle dans ce domaine. Mon fonctionnement est encore perfectible et ne cesse
d’évoluer. Il y aura d’ailleurs probablement une suite à cet article que je rédige avec des
pincettes…
en ceintures est le résultat d’une réflexion sur sa pratique personnelle et sur les besoins de
ses élèves. Chacun est donc libre de s’approprier cette pédagogie et de l’adapter à ses
attentes et besoins. Je vous parlais plus haut de ma collègue de mathématiques : ses
ceintures ne sont pas les miennes. Je n’ai pas pu reprendre exactement son fonctionnement
qui ne me correspondait pas.
De mon point de vue, je pense tout de même que l’on peut expliquer les ceintures via trois
points qui me semblent être des « piliers ». Des piliers qui seraient communs à chaque
matière, à chaque utilisation… et sur lesquels vous pouvez vous baser si vous souhaitez
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mettre en place les ceintures dans votre pratique. Ces piliers sont les suivants…
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Une organisation par Une évolution sur Un rythme à
notions ou par l’année maintenir
niveaux
Le principe des ceintures Il me semble que, pour être
Le fonctionnement par est d’évoluer. Ce n’est pas efficaces, les ceintures
ceintures suppose une un fonctionnement doivent être travaillées
segmentation du ponctuel, c’est une avec un certain rythme.
programme afin de le pédagogie qui s’étend à Cela permet d’organiser
proposer en étapes claires l’année. L’intérêt pour les une progression et de
et distinctes. Cette élèves est de voir qu’ils ritualiser ce
segmentation peut se faire
progressent et qu’ils fonctionnement auprès des
par notions. Par exemple, évoluent dans leurs élèves. De mon côté, les
en français, j’ai divisé le
apprentissages à leur ceintures sont uniquement
programme de langue en rythme. Je vous en utilisées en langue. Même
sept thématiques, chacune reparlerai ensuite mais j’ai si nous les utilisons
correspondant à une choisi d’associer mes souvent (dans une analyse
ceinture. Mais elle peut ceintures aux couleurs des de texte par exemple), une
également se faire par ceintures de judo. Un session « ceintures » est
niveaux de difficulté. En tableau représente les programmée par séquence.
mathématiques, ma différentes ceintures à En mathématiques, ma
collègue fonctionne autour franchir et à chaque collègue a choisi de
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d’une seule et même notion évaluation, ils peuvent ritualiser ses ceintures à la
: le calcul mental, et avancer sur celui-ci. Les semaine. Chaque lundi,
chacune de ses ceintures ceintures reposent sur un elle les utilise lors d’un
correspond à un niveau de système de « validation » rituel.
difficulté. ou en tout cas d’étapes.
Les ceintures peuvent être utilisées dans n’importe quelle matière et autour de n’importe
quelle notion. En français, j’ai choisi de les utiliser en langue mais je pense que ce système
peut être appliqué à l’écrit d’argumentation, à la pratique de l’oral… D’ailleurs, si vous
enseignez une autre matière et/ou que vous utilisez les ceintures de langue, n’hésitez pas à
faire part de votre expérience dans les commentaires. Je pense que vos retours pourront être
utiles !
2. Ma progression de langue
Avant de se lancer dans les ceintures, la première étape me semble être la création d’une
progression. Cette progression permet de structurer l’année en différentes étapes, en
différents stades par lesquels doivent passer les élèves. Cette progression peut se construire
autour de plusieurs notions ou en fonction de niveaux de difficultés.
d’année). J’utilise cette progression en 4ème et en 3ème. C’est une progression circulaire qui
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évolue tout de même entre ces deux années. J’y ajoute des éléments plus complexes en 3ème
ainsi que la dimension stylistique que je n’aborde que très peu en 4ème. Par exemple, les
4èmes abordent trois subordonnées alors que les 3èmes en abordent deux de plus.
juxtaposition ; la subordination.
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La conjugaison du futur simple ; les emplois du futur simple.
L’utilisation des ceintures est propre à chacun. Il est possible de les intégrer à votre
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progression et à votre fonctionnement de multiples façons. Tout dépendra de vos objectifs et
de la place que vous voulez leur donner. C’est une réflexion personnelle qu’il faut prendre le
temps de mener.
En classe, je travaille les ceintures en fin de séquence. Toutes mes séances de langue sont
regroupées sur une semaine et l’on fonctionne en plan de travail. J’ai élaboré un plan de
travail par ceintures. Avec les élèves nous parlons de « session ceintures ». Ils savent que sur
cette semaine donnée nous allons travailler la langue. L’acquisition et la validation d’une
ceinture s’étend ainsi sur trois ou quatre heures. Les élèves travaillent systématiquement en
petits groupes même s’il leur arrive de s’isoler pour telle ou telle tâche.
Les plans de travail sont toujours organisés de la même manière. Ainsi les élèves savent
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Je leur propose un texte que je rédige moi-même afin qu’il comporte toutes les
notions qui vont être abordées. L’analyse de texte est plus ou moins guidée :
parfois ce sont des questions ou des consignes précises, parfois des pistes
d’observation, parfois de l’analyse de phrases, parfois du repérage ou du relevé.
L’analyse porte toujours sur la ceinture en cours mais on y retrouve également
des points concernant les ceintures précédentes. En 3ème j’y ajoute également de
la stylistique (par exemple, l’effet produit par une suite de phrases simples ou la
temporalité). Les élèves travaillent en autonomie et en groupe sur ce texte. Il leur
permet d’observer tous les points de langue qui vont devoir être maîtrisés ainsi
que d’en comprendre un bon nombre. Pour les points non compris, ils peuvent me
demander ou questionner un autre groupe ou attendre la leçon, c’est au choix,
selon leur envie et le rythme qu’ils veulent suivre. En parallèle, je leur demande
de prendre quelques notes en vue de la mise en commun de la notion. Ils notent ce
qu’ils comprennent ainsi que des exemples.
Cette étape nécessite de s’adapter. Il faut pouvoir gérer plusieurs activités différentes en
même temps, passer d’une ceinture à une autre en un rien de temps… C’est assez sportif
mais faisable ! Trouver son rythme est important et peut prendre quelque temps. J’ai
souvent utilisé plusieurs salles libres afin que les élèves puissent avoir de l’espace et utiliser
les tableaux. Avec la classe flexible que nous aurons à la rentrée, ce sera probablement plus
facile.
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La leçon se passe toujours en groupe restreint étant donné qu’ils ne travaillent
pas tous la même ceinture en même temps. En début d’année, j’avais pour objectif
de leur faire concevoir les leçons de A à Z. J’ai cependant vite abandonné face à la
charge que cela représentait et le temps que cela prenait. De plus, les 3ème
n’étaient pas satisfaits et préféraient des feuilles plus claires en vue du DNB. J’ai
donc fait le choix de créer des cartes mentales vierges. Ils les complètent au
crayon à papier lors de l’analyse de texte et nous la mettons ensuite en commun.
Ce sont souvent eux qui mènent ces mises en commun étant donné qu’ils
comprennent beaucoup de choses via l’analyse de texte. J’interviens de temps à
autre pour rectifier ou développer. Ce qui me laisse le temps, en parallèle
d’accompagner ceux qui sont sur d’autres tâches.
Cette année, j’ai essayé de différencier le contenu des leçons. Certains élèves avaient plus de
détails sur leur carte mentale, d’autres avaient des points en moins… C’est cependant un
point d’amélioration que je souhaite travailler pour l’année à venir.
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Étape n°4 : l’entraînement
Une fois la leçon expliquée, les élèves peuvent l’appliquer. Plusieurs options s’offrent à eux :
– Prendre un texte au hasard et l’analyser avec les notions fraichement acquises :
méthodologie et légende au choix.
– Faire des exercices. Je ne suis pas fan mais les exercices rassurent certains élèves. J’ai
donc composé des livrets d’activités. Ils le prennent si ils le souhaitent, font les exercices
qu’ils veulent, me le soumettent en correction si besoin. À noter que ces livrets ne
comportent pas uniquement des exercices… Il y a de petites analyses, des réécritures, des
sujets d’écriture…
– Utiliser les jeux de manipulation. Je mets à leur disposition des ateliers de manipulation.
D’ailleurs j’en propose un bon nombre par ici, que vous pouvez retrouver en téléchargement
libre. Certains ne les utilisent jamais, d’autres à chaque fois, certains occasionnellement…
Cela dépend de leur avancée dans la ceinture, de leur méthode de travail et également de
l’énergie qu’ils ont à donner.
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Étape n°5 : l’évaluation formative
En début d’année, cette évaluation formative faisait partie intégrante de l’étape n°4. Je la
proposais sur table, lors d’une heure de cours. D’ailleurs, les étapes 4 et 5 sont liées et
peuvent être suivies en même temps. J’ai cependant remarqué que les élèves préféraient la
faire chez eux, au calme et en ayant pris du recul. Je leur fais confiance. Ils savent que cette
évaluation n’a aucune valeur (d’ailleurs elle ne comporte pas d’échelle descriptive) si ce n’est
l’entraînement. Certains la font et la gardent pour eux, d’autres me la rendent pour une
correction. Dans ce dernier cas, je prends le temps d’y ajouter des notes et des conseils pour
leur permettre de progresser.
4. L’évaluation et la validation
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La validation d’une ceinture passe donc par une évaluation écrite. Pour ma part, les critères
de validation sont multiples et reposent sur le profil de chaque élève. Pour la grande
majorité, la validation passe par la maîtrise quasi totale de toutes les notions abordées avec
une échelle descriptive classique. Pour d’autres, qui sont plus en difficultés ou qui ont un
profil dys, il faut adapter. Ainsi, un élève peut valider une ceinture si je sais qu’il ne pourra
pas aller plus loin dans sa maîtrise de la notion.
Lors de la remise des copies, je projette un tableau de ceintures qui leur annonce s’ils ont
validé la ceinture ou non. Cela reste un mystère pour moi, mais les élèves font preuve d’un
grand engouement pour ce tableau. Ils y accordent beaucoup d’importance.
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Suivant s’ils ont validé la ceinture ou non, plusieurs options s’offrent à eux :
– Si ils valident la ceinture, ils sont tranquilles jusqu’à la prochaine session langue. Ils vont
réutiliser leurs connaissances et compétences pendant les séances d’écriture et de lecture
mais ils ne seront pas sollicités pour les ceintures.
– Si ils ne valident pas la ceinture… Soit ils choisissent de retravailler la notion en
autonomie chez eux et de passer une évaluation de rattrapage sur une heure d’étude. Soit ils
n’ont pas envie et préfèrent attendre la prochaine session langue pour retravailler la notion
et tenter à nouveau l’évaluation.
Ce système d’évaluation est perfectible mais il a quelques avantages. Les élèves deviennent
vraiment autonomes et acteurs de leur progression. En début d’année, rares sont ceux qui
veulent passer les évaluations de rattrapage. Ils comprennent cependant l’intérêt de
maîtriser la langue au fur et à mesure de l’année (pour analyser un texte, pour réussir une
dictée…) et s’y mettent finalement. Ce système respecte également leur rythme. Si ils ne sont
pas à l’aise sur la première évaluation, pour telle ou telle raison, ils ont toujours la
possibilité de passer l’évaluation de rattrapage. De même, si ils ne valident pas une ceinture,
rien ne les oblige à s’y remettre de suite.
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Points d’appui Pistes d’amélioration
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ceintures et dans le reste du élèves dys. Certains ont parfaitement
programme, et ainsi les élèves s’en tenu la cadence mais pour d’autres
souviennent. c’était plus difficile. Je pense donc créer
L’attrait. Les ceintures de langue une progressions spécialement pour
apportent un esprit de compétition. Les eux, avec des objectifs réduits.
élèves ont, pour la plupart, envie de se
surpasser et de réussir à atteindre la
« colonne rouge » du tableau. Ils ont
majoritairement apprécié les ceintures,
l’autonomie qu’elles laissent (lors du
plan de travail et dans la gestion de leur
évolution), la réelle perception d’une
progression (qu’ils n’avaient pas avec un
système classique)…
La solidarité. Un avantage que je n’avais
pas prévu mais qui est unanime. Les
élèves ont appris à s’entraider et se
soutenaient dans l’acquisition et la
validation des ceintures. Certains ont
formé de réels groupes de travail qui ont
tenu sur l’année, ils se sont aidés en
dehors des heures de classe et c’était
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pour eux un objectif que de terminer ces
ceintures tous ensemble.
Comme je le disais, ce fonctionnement est perfectible et je serais ravie d’échanger avec vous
sur le sujet ! N’hésitez pas à réagir à cet article en commentaire ou via les réseaux sociaux.
Vous pouvez également m’envoyer un mail.
D’autres articles arriveront sur le sujet au cours de cette année scolaire puisque mon
fonctionnement a déjà changé en prévision de la rentrée !
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