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Conférencier : Mamoudou TRAORE, conseil fiscal et

cadastral, expert fiscal et foncier près les cours et


tribunaux du Mali
INTRODUCTION

Le thème de ce séminaire est la sécurisation foncière ; Il y a lieu d’attirer


l’attention des participants sur le fait que la sécurisation foncière suit la
sécurité foncière ; Il n’y a pas et il ne peut avoir de sécurisation foncière
sans la sécurité foncière au préalable et la sécurité foncière sans la
sécurisation foncière perd rapidement toute sa valeur et ne répondra
plus à ses objectifs. Les deux aspects doivent être assimilés aux deux
ailes nécessaires à l’oiseau pour voler.

La sécurité foncière est basée sur la combinaison des processus et des


actions coordonnées des différents acteurs qui comprend : 1/ la mise en
place, 2/ la stratégie ou les modalités de mise en œuvre et 3/ la
confection ou l’élaboration des documents de support. La sécurisation
foncière ou opérationnalité consiste en suivi et conservation ou mise à
jour permanente et en temps réel de l’outil. Les outils seront analysés
successivement selon les critères de sécurité et de sécurisation.

LES DIFFERENTS OUTILS RETENUS POUR LA COMMUNICATION

La planification territoriale et urbaine


La gestion des droits coutumiers
L’immatriculation
Le cadastre
Le système d’information cadastrale (SIC)
La stratégie de formation
Le code de déontologie

I. LA GESTION TERRITORIALE ET URBAINE

Ces outils de gestion s’appliqueront et produiront leurs pleins effets et


entiers au moment de la confection du cadastre dans une commune par
la création de réserves foncières. Aux termes de la législation malienne,
ces outils sont : 1/ les documents de l’aménagement du territoire : le
Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT), les Schémas
Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT), les PAT (Plans
d’Aménagement du Territoire), et 2/ les documents d’urbanisme qui
imposent des servitudes administratives : le Schéma Directeur
d’Urbanisme (SDU) et le Plan d’Urbanisme Sectoriel (PUS), le Plan
Urbain de Référence (PUR), l’Inventaire pour la Programmation des
Infrastructures et Equipements (IPIE).

Les outils de gestion territoriale et urbaine sont déjà mis en place et mis
en œuvre dans plusieurs localités, mais ont besoin de continuer leur
action de suivi ou de sécurisation, et de couverture des Communes, des
Cercles et des Régions.

1.1. Quelles sont les faiblesses et insuffisances de ces outils ?

La lenteur dans leur exécution et de leur approbation au niveau des


autorités compétentes ;
Les insuffisances de collaboration entre acteurs (Services Techniques,
ONG et autres) ;
Le manque de capitalisation des données et expériences ;
L’insuffisance de suivi évaluation ;
Les sources de conflits intercommunautaires.

1.2. Actions de sécurité à mener :

Il s’agira de promouvoir l’élaboration et l’application du Schéma National


d’Aménagement du Territoire (SNAT), des Schémas Régionaux
d’Aménagement du Territoire (SRAT), des Plans d’Aménagement du
Territoire (PAT), pour l’ensemble du territoire et des documents
d’urbanisme.

1.3. Mesures de sécurisation à mener

Il s’agira de :
poursuivre l’élaboration des Schémas d’Aménagement Territoriale au
niveau régional et local ;
poursuivre l’élaboration des Schémas Directeurs d’Urbanisme pour
toutes les communes ;
respecter scrupuleusement les dispositions législatives et
règlementaires par la participation des services au cadre de concertation
et aux commissions en vue d’une gestion transparente et rigoureuse du
foncier.

II. LA GESTION DES DROITS COUTUMIERS

La plus grande partie du territoire national est gérée, qu’on le veuille ou


non, par les droits fonciers coutumiers. Les caractéristiques du droit
foncier coutumier sont : 1/ communautaire, 2/ sacré, 3/ inaliénable, 4/
essentiellement lié à la terre, aux us et coutumes et 5/ racialisé,
discriminatoire et territorialisé.

Les droits fonciers coutumiers ont été successivement ignorés, puis


reconnus et enfin consacrés par le législateur malien. Depuis l’adoption
du CDF en 2000, l’Administration n’a pris aucun des deux décrets
d’application prévus. Il faut croire que ce vide juridique l’arrange, car elle
peut exproprier à sa guise les paysans en les empêchant d’accéder à la
propriété de leur terre, obligeant ainsi les bras valides des campagnes à
l’exode vers les centres urbains pour chercher leurs subsistances.

2.1. Mesures de sécurité

Faire adopter les Décrets d’application prévus par le Code Domanial


et Foncier ;
Procéder au recensement de tous les droits coutumiers ;
Faciliter la constatation des droits coutumiers.
Etc.

2.2. Mesures de sécurisation

Elles consisteront à :
la délivrance d’un « Titre simplifié » opposable aux tiers, lorsque les
droits constatés comportent une emprise évidente et permanente sur le
sol et après constatation de la mise en valeur ;
Mettre à jour les registres correspondants.

III. L’IMMATRICULATION FONCIERE

Le régime de l’immatriculation foncière introduite par le Colonisateur a


été conservé par la plupart des ex-colonies françaises de l’Afrique
francophone.

Immatriculer un terrain, c’est lui attribuer un numéro de titre foncier, tiré


d’un registre, après un levé topographique et accomplissement d’une
procédure minutieuse et contradictoire donnant à la propriété une base
de départ sûre, exclusive de toute contestation. Dans notre droit, l’option
adoptée est le système de la force probante absolue. Il découle du
système de l’Act Torrens qui décide que l’immatriculation est un mode
absolu et définitif de consécration de la propriété immobilière, à l’égard
de toutes les parties comme des tiers. Aucune action en éviction ne sera
recevable contre la propriété immatriculée et la production en justice
d’une copie de titre foncier formera un obstacle absolu à la poursuite qui
sera intentée contre la personne qui sera désignée comme propriétaire
(article 123 de l’Act Torrens).

3.1. Insuffisances de la législation malienne compromettant la sécurité


foncière

Il n’y a, dans la législation foncière malienne, aucune exception au


caractère définitif et inattaquable du titre foncier. (Article 163 du CDF)
Contrairement à cette position, l’Act Torrens soulève les exceptions
suivantes :
l’immatriculation frauduleuse ;
l’erreur de bornage ;
création d’un titre sur un autre titre.

Question : Le Mali doit-il continuer à maintenir le caractère absolu de la


force probante sans aucune exception ?

Les Titres Fonciers qui ont été créés sur un domaine public non
désaffecté dans les formes ou lorsque la procédure de publicité est
tronquée devront-ils bénéficier des effets de la force probante ?

3.2. Conditions à remplir pour une sécurité foncière véritable

Apporter des restrictions ou exceptions à la notion de force probante


dans les cas cités ci-dessus ;
Assurer un numérotage chronologique des titres fonciers dans l’ordre
de création.
Etablir un tableau de concordance entre les anciens et les nouveaux
Titres Fonciers lors de l’ouverture de livres fonciers dans de nouvelles
circonscriptions ;
Assurer la publicité foncière la plus large possible ;
Rattacher tous les levés de terrain au réseau géodésique national,
rendu visible et protéger les bornes géodésiques (MTU 12ème
parallèle) ;
Identifier les propriétaires et les titulaires de droits réels par un
Numéro d’Identification National (NINA) ;
Instituer un cadre de concertation entre les différents servies chargés
de la procédure d’immatriculation ;
Informer les Chefs de village, de fraction ou de quartier, les Chefs
coutumiers en même temps que les Autorités administratives

3.3. Conditions à remplir pour une sécurisation foncière véritable


Tous les travaux fonciers doivent être exécutés par des Géomètres
Experts assermentés et rattachés à la Direction Nationale des Domaines
et du Cadastre ;
Les mutations effectuées par actes authentiques ;
La responsabilité des Agents de l’Administration doit être engagée ;
Mise à jour permanente des registres et documents en temps réel ;
Informatisation des données des registres et des documents fonciers.

3.4. Avantages de l’immatriculation

Les avantages de l’immatriculation foncière sont :


la sécurisation foncière ;
la définition du statut juridique de chaque immeuble immatriculé ;
la promotion des marchés immobiliers et hypothécaires à travers
l’octroi des prêts par les banques et autres institutions financières ;
la mobilisation des ressources foncières au profit de l’Etat pour ses
besoins et permettre la dévolution des biens immobiliers aux
Collectivités Territoriales.

IV. LE CADASTRE

Le cadastre a toujours été et reste l’outil incontournable de la gestion


foncière. Les missions primordiales qui ont été confiées au cadastre sont
d’ordre fiscal et foncier. L’expérience a prouvé qu’un plan était
nécessaire pour leur gestion. Le Mali a prévu trois plans : un tableau
d’assemblage, un plan foncier et un plan fiscal ou d’occupation du sol.
Ensuite il a conféré à cet outil-plan, une mission technique de
coordination, vérification et de centralisation de tous les levés aux
grandes échelles c’est-à-dire aux échelles égales ou supérieures au 1/5
000.

4.1. Définition

En combinant les dispositions des articles 49 du Code Domanial et


Foncier et 2 du décret 113/P-RM du 06 mars 2002 on peut définir le
cadastre malien comme suit : « le cadastre, état civil de la propriété
foncière a pour but de confectionner les documents administratifs et les
plans en procédant :

au recensement de toutes les propriétés foncières ;


à la recherche de leurs propriétaires et titulaires de droits réels ;
à la reconnaissance et à la délimitation de leurs limites ;
à leur description ;
à la constatation de leur mise en valeur ;
à leur évaluation en vue de l’établissement des impôts et taxes liés au
foncier. »

4.2. Les différentes missions

Le cadastre malien est donc polyvalent par les missions qui lui ont
confiées par les dispositions des textes législatifs et règlementaires en
vigueur (Code Domanial et Foncier, Code Général des Impôts, etc., et
les normes techniques internationales ;
La mission foncière consiste en l’identification, la délimitation, et le
bornage de toutes les propriétés, la recherche des propriétaires et des
titulaires de droits réels. Donc les terrains vacants ou sans maîtres sont
immatriculés au nom de l’Etat. Elle est basée sur les données du livre
foncier et ses documents annexes, donc impliquant une immatriculation
généralisée dont les modalités devront être précisées pour satisfaire aux
exigences du besoin ;
La mission fiscale est précisée comme suit : « Maîtrise des impôts liés
au foncier ». Il s’agit de la fiscalité immobilière qui est basée sur
l’imposition de la valeur locative, de la valeur vénale et des plus-values
de cession réalisées par les particuliers. Maîtriser veut dire : recenser,
évaluer, procéder à l’imposition et au recouvrement des impôts et taxes.

La fiscalité immobilière comprend donc : l’impôt sur les bénéfices


agricoles (IBA), l’impôt sur les revenus fonciers (IRF), la TVA sur les
loyers et la TVA immobilière, les droits d’enregistrement sur les
mutations des immeubles et les locations écrites et verbales, la taxe sur
les plus-values de cession réalisées par les particuliers, la Taxe de
Voirie (TV), etc.

La taxe foncière qui doit frapper les immeubles bâtis et non bâtis au
profit des budgets des Collectivités Territoriales est en cours
d’introduction dans le Code Général des Impôts.

N.B. Tout le monde aspire à la sécurité et à la sécurisation foncière,


mais elles vont de paire avec la sécurisation des ressources fiscales
pérennes au profit de l’Etat et des Collectivités Territoriales.

La mission technique consiste à produire et mettre à jour les plans


nécessaires à la gestion des documents fonciers et fiscaux – tableau
d’assemblage, plan foncier et plan fiscal ou d’occupation du sol.

Comment la mission technique a-t-elle été élargie à la mission de


coordination, de vérification et de centralisation des levés à grande
échelle ?
Le plan cadastral, confectionné à une grande échelle, couvre la propriété
foncière d’une manière exhaustive. Grâce à sa tenue à jour assurée
d’une façon permanente, il pourra répondre à de nombreux besoins.
C’est en se fondant sur cette réalité que le décret n°02-113/P-RM du 6
mars 2002 en son article 21 précise que les travaux topographiques
entrepris par les services publics, avec la participation financière de
l’État et des Collectivités aux échelles supérieures ou égale à 1/5 000,
sont coordonnés, vérifiés et centralisés par le service du cadastre.

Ce qui attribue, à l’Institut Géographique du Mali (IGM), les levés aux


petites échelles et au service chargé du cadastre, les levés aux grandes
échelles (supérieures ou égales à 1/ 5 000), une mission se résumant en
trois points : coordonner, vérifier et centraliser tous les levés d’une
certaine importance.

Le but de cette mission est, dans :


sa fonction coordinatrice, d’éviter les doubles emplois entraînant un
gaspillage des deniers publics et privés en unifiant les conditions
d’établissement - élaboration d‘une table des tolérances et d’un tableau
des signes conventionnels - des levés entrepris par les entreprises ou
les collectivités avec la participation financière de l’État, des Régions,
des Cercles et des Communes ;
sa fonction vérificatrice, de garantir la bonne exécution technique des
travaux de manière à les rendre utilisables par d’autres services que
ceux qui les ont effectués ;
et enfin, dans sa fonction centralisatrice, d’informer les utilisateurs ou
les producteurs de plans des réalisations existantes.

L’accomplissement de cette tâche se trouvera facilité par la création de


comités régionaux d’information et de liaison dont l’animation sera
confiée au service du cadastre. Organes consultatifs, ces comités, qui
seront mis en place par un arrêté interministériel …, regrouperont, sous
la présidence du Gouverneur de Région, les représentants de tous les
services publics et de l’Ordre des Géomètres-Experts, des Urbanistes et
des Architectes, etc.

4.3. Tous les problèmes de sécurisation foncière sont solutionnés par les
avantages de la confection et de la conservation du cadastre

1° - Les investissements ne se réalisent que lorsqu e la sécurité de la


propriété est assurée. Les capitaux ne se risquent pas sur des terrains
non purgés de tous droits des tiers par l’immatriculation. Le cadastre
informatisé, basé sur une immatriculation généralisée, réalise cette
stabilité en définissant le statut juridique du sol assurant une sécurité
foncière parfaite.

2° - Les investissements sont multipliés grâce aux prêts hypothécaires


qui ne sont réalisables que sur des terrains purgés de tous droits de
tiers, donc immatriculés. L’absence d’immatriculation retarde en général
d’un an au moins le déblocage des prêts car il convient de lancer la
procédure, de faire courir le délai de un mois pour compter de l’affichage
de la réquisition d’immatriculation en l’auditoire du Tribunal, de publier
l’avis de bornage quinze jours avant sa date.

La création d’une réserve de terrains immatriculés, par l’application


systématique de SDU et de SAT, au nom de l’État facilitera la dévolution
des biens aux Collectivités Territoriales, d’accorder les diverses
concessions et de procéder aux cessions sans délai ;

3° - Pour les études de planification, le Ministère en charge du Plan a


besoin de disposer d’un inventaire cadastral des propriétés et des
occupations du sol.

4° - Les études techniques concernant les routes ou l’urbanisme, par


exemple, supposent connues la topographie et la répartition de la
propriété en vue des expropriations ou des accords amiables.

L’absence de cadastre oblige une étude préalable. Chaque projet


exigeant donc la réalisation d’un petit cadastre localisé alors qu’un travail
systématique et général aurait évité ces retards et ces doubles emplois
dans les dépenses.

5° - Un cadastre est utile à la gestion des domaine s de l’État et des


Collectivités.

Sans cadastre, il n’est pas possible d’établir un inventaire précis des


domaines et des biens de l’État et de ses démembrements.

6° - L’Administration territoriale aussi attend ave c impatience la


réalisation du cadastre général, c’est-à-dire couvrant tout le territoire.
Les limites des Régions, des Cercles, des Communes et des quartiers
sont actuellement théoriques par manque de matérialisation sur le
terrain.

Par ailleurs, sans plans fonciers, les Préfets et Sous-préfets ne peuvent


jouer efficacement leur rôle de conciliateur en matière de litiges fonciers,
car ils sont obligés de travailler en aveugles.
7° - Les Juges auront à leur disposition tous les é léments d’appréciation
pour rendre une justice équitable.

8° - Le système d’information cadastrale (SIC) doit servir de support à


toute banque de données foncières.

9° Le cadastre est indispensable pour la gestion d’ une fiscalité


immobilière efficace. Une juste répartition des impôts et taxes liés au
foncier suppose une connaissance précise du parcellaire. L’inventaire
cadastral permet un recensement complet des propriétaires, des
titulaires de droits réels et des occupants du sol d’un secteur donné. Il en
résulte qu’ils sont soumis aux impôts liés au foncier, alors que le
système de la déclaration contrôlée dépend de la bonne volonté et de la
sincérité des contribuables. Le contrôle, en l’absence des documents
cadastraux mis à jour, est pratiquement impossible.

10° - Enfin, le cadastre devant couvrir progressive ment tout le territoire


national, sa confection et son opérationnalité sont pourvoyeuses
d’emplois nombreux et permanents.

4.4. Etat des lieux

Depuis 2002, des avancées ont été réalisées en la matière


Le Système d’Information Foncière (SIF) du Projet de Gestion
Patrimoine Foncier Communal (PAFOC) ;
Le Cadastre initié par la Cellule de Confection du Cadastre de
Bamako (CECCAB).

N.B. Aucune de ces expériences ne répond à la configuration définie par


le législateur malien.

4.5. Mesures de sécurité à prendre dans le cadre de l’institution du


cadastre

De nos jours, le cadastre fait partie de l’équipement de base de tous les


pays modernes et compte tenu de toutes les difficultés rencontrées
depuis 47 ans, de l’absence de politique de gestion domaniale et
foncière, des problèmes inhérents à la transversalité du foncier, du
déficit de volonté politique en la matière l’institution passera
nécessairement par :
Le vote d’une loi spécifique sur le cadastre malien par une saisine de
l’Assemblée Nationale ;
L’adoption d’un décret fixant les modalités d’organisation et de
fonctionnement d’une Commission Nationale de Mise en Œuvre et de
Suivi du Cadastre (CNMOSC). Des Commissions Régionales, de Cercle
devront être mises en place dans les meilleurs délais. Cette
Commission, pour un fonctionnement efficace, devra être rattachée,
dans un premier temps, à la Primature qui assurera la Présidence ; le
Secrétariat revenant au Ministère chargé du Cadastre. C’est ainsi que
tous les grands chantiers, de par le monde, ont pu être réalisés.

Un arrêté devra préciser les modalités d’organisation et de


fonctionnement de cette commission dans le détail et prévoir trois sous
commissions – foncière, fiscale et technique.
Le rattachement de tous les levés cadastraux au réseau géodésique
national (MTU 12ème parallèle) ;
Le rattachement au Département chargé du cadastre tous les services
ayant pour mission de produire des plans.
Le rattachement de l’Ordre des Géomètres Experts au Département ;
La définition du logiciel informatique à adopter.

4.6. Mesures de sécurisation à prendre

Il s’agit de procéder à :
la mise à disposition des textes législatifs et règlementaires rénovés
indispensables à la mise en œuvre et à la confection du cadastre, tels
que le manuel des procédures cadastrales, le Code de déontologie,
etc. ;
la formation continue des Agents de l’administration et de tous les
acteurs liés au foncier par la création d’un centre permanent tant au
niveau national, régional et local ;
l’information du public par l’utilisation de tous les supports disponibles

V. LE SYSTEME D’INFORMATION CADASTRALE (SIC)

Le cadastre, source de tant d’informations fiscales, foncières, techniques


et économiques, représente le moyen privilégié de description et de
localisation de ces données et constitue, à ce titre, le support de toute
banque des données foncières et urbaines. A l’heure actuelle, toutes les
Administrations, les Collectivités Locales et les organismes publics
ressentent le besoin de cette banque de données où ils puiseront les
éléments susceptibles d’orienter leurs actions : études de planification,
inventaire des propriétés publiques, privées et des occupations du sol,
expropriation, etc.

La maîtrise de la gestion foncière en ce début du 3ème millénaire passe


nécessairement par la conception, la mise en place, la mise en œuvre et
l’opérationnalité d’un système rigoureux d’enregistrement des droits
fonciers à même d’améliorer la protection des droits de propriété
foncière publique et privée, d’en accroître la valeur foncière, de favoriser
l’investissement et de contribuer à la réduction des litiges fonciers.

L’informatique est l’outil idéal qui permet la gestion de l’ensemble des


informations cadastrales - foncière, fiscale et technique – en temps réel
et ainsi que les outils de gestion urbaine et territoriale.

5.1. Conception et mise en place

Le système d’information cadastrale (SIC) à mettre en place doit être


capable de gérer les données issues des différentes missions à partir
d’un ensemble qui partirait de la carte du Mali, à la présentation des
différentes Régions, de chacune des régions aux différents Cercles qui
le composent et de chaque Cercle à chacune des Communes, en
prenant en charge la confection et la conservation cadastrale :
Au titre de la mission foncière, toutes les données issues et gérées
par le livre foncier et ses documents annexes, les acteurs, les actes et
les liens avec le plan foncier ;
Au titre de la mission fiscale, la gestion de tous les impôts de la
fiscalité liée au foncier, les liens avec les redevables et le plan fiscal ou
d’occupation du sol ;
Au titre de la mission technique : les données des différents plans –
tableau d’assemblage de la commune, plan foncier et plan fiscal ou
d’occupation du sol, les Géomètres Experts, les Agents qui interviennent
à quelque niveau que ce soit, etc,.

5.2. Mise en œuvre

Le programme devra se développer à partir d’un central, géré par la


DNDC, qui se décentralisera au niveau régional, Cercle et enfin
Communal

5.3. Système applicable ou Confection

Le système à installer devra pouvoir gérer toutes les données indiquées


au point 4.2.

5.4. Suivi

Le Système d’Information Cadastrale (SIC) sera la base du Système


d’Information Foncière (SIF), du Système d’Information Géographique
(SIG) et de la banque des données urbaines et fera l’objet d’une mise à
jour permanente et en temps réels.
5.5. Avancées réalisées

Le système d’information initié par la Cellule de Confection du Cadastre


de Bamako (CECCAB) à BAMAKO et celui du Registre Foncier Urbain
ne répondent pas aux spécifications du 4.2.

VI. LA FORMATION

Le déficit de compétences des acteurs professionnels et l’ignorance du


grand nombre d’autres acteurs sur la politique et les textes régissant le
foncier sont les causes recensées des faiblesses constatées dans la
conception et la gestion domaniale et foncière. En conséquence, un
renforcement des capacités de différents acteurs du foncier s’avère
nécessaire et urgent pour leur permettre de jouer efficacement et
pleinement leurs rôles respectifs.

Il s’agira pour ce faire, d’assurer la formation continue des acteurs,


toutes catégories confondues. Les thèmes de formation concerneront,
entre autres, la compréhension de la politique et des textes sur le
foncier, les institutions modernes et traditionnelles, les règles
coutumières, le règlement des conflits, les institutions judiciaires en
charge du foncier, le foncier et l’économie, la création et la diffusion de
l’information domaniale et foncière.

La stratégie de formation aura pour objet la création et le renforcement


des compétences nécessaires à la mise en œuvre d’une réelle politique
de sécurisation.

Elle devra répondre à la nouvelle demande importante en matière de


formation pluridisciplinaire, de technique, de droit foncier, de fiscalité, de
médiation foncière et surtout de déontologie.

6.2. Les actions de sécurité viseront à assurer :

1. une formation appropriée pour tous les intervenants dans la gestion


sécuritaire, doit prendre en compte tous les acteurs : services,
organismes, élus locaux, autorités villageoises et autres ;

2. Une formation en fonction des principaux actes de sécurisation


foncière, des différents services et organismes impliqués dans leur
élaboration, des difficultés et des insuffisances constatées dans
l’élaboration des actes de sécurisation foncière en matière de formation ;
3. Une proposition de stratégie de formation continue des acteurs, dans
un espace de dialogue et de concertation permanente.

6.3. Les actions de sécurisation

Elles consisteront en :
l’élaboration des orientations de la formation professionnelle des
agents et des autres acteurs ;
la définition des différents axes de la formation ;
l’élaboration du plan de formation et ses mesures
d’accompagnement ;
la recherche de ressources nécessaires pour la mise en œuvre de ce
programme ;
la mise en œuvre du programme.

VII. LE CODE DE DEONTOLOGIE

Compte tenu du comportement irresponsable de la plupart des acteurs, il


est indispensable de mettre à leur disposition un code de déontologie qui
précisera les règles suivantes :
Les règles de déontologie ;
Les droits et devoirs de l’acteur foncier ;
Le secret et la discrétion professionnels ;
Les interférences des responsabilités pénales et disciplinaires ;
Les sanctions.

CONCLUSION

La mesure prioritaire, en guise de conclusion, au niveau politique est


qu’enfin une décision politique forte soit prise pour la mise en œuvre et
la confection du cadastre qui entraîneront tout le reste, c’est-à-dire la
sécurité et la sécurisation foncières et des ressources fiscales pérennes
pour l’Etat et les Collectivités Territoriales.

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