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Université de Parakou

Centre Universitaire de Tchaourou


Faculté de droit et de Science Politique

COURS DE DROIT DES STRUCTURES DE


L’ENTREPRISE ET PRATIQUES DES SOCIETES
I

Master professionnel en droit de l’entreprise


2018

Désiré H. AIHOU
Docteur en droit de l’entreprise
Enseignant à l’UAC
Avocat à la Cour

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Plan général du cours
Module 1:Notions fondamentales sur
les sociétés
Plan:
1ère Partie : La création des sociétés
Chapitre 1- Les conditions générales de la création

Chapitre 2- La naissance et la disparition de la personnalité


modale

2e Parie : Le choix d’une forme sociale

Chapitre 1- Comment faire le choix d’une forme de société


adaptée

Chapitre 2- Les composantes du choix


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Cours de droit et des pratiques des sociétés
Master Professionnel 2017
Désiré H. AIHOU
Plan du cours
Module 1:Notions fondamentales sur
les sociétés
Plan:
1ère Partie : La création des sociétés
Chapitre 1- Les conditions générales de la création

Chapitre 2- La naissance et la disparition de la personnalité


modale

2e Parie : Le choix d’une forme sociale

Chapitre 1- Comment faire le choix d’une forme de société


adaptée

Chapitre 2- Les composantes du choix


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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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Désiré H. AIHOU
Introduction

Introduction

L’entreprise est partout, elle prospère dans tous les systèmes


juridiques et reçoit généralement un accueil bienveillant. C’est dire
qu’aucun Etat ne veut rester en marge de sa structuration et de son
organisation. L’Etat béninois ne fait pas exception à la règle. Depuis
1997, il s’est lancé dans un processus d’amélioration de sa
législation interne aux de faciliter la création et la gouvernance des
entreprises
Le processus a surement commencé en 1993 avec l’adhésion du
Bénin à l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA). Dès le 17 avril 1997, l’OHADA a adopté l’Acte
uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et groupement
d’intérêt économique dont l’apport positif sur l’amélioration des
conditions de créations et de fonctionnement des entreprises ne
peut être sérieusement discuté. Cette amélioration a continué avec
l’Acte uniforme révisé 30 janvier 2014
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Introduction

Introduction
I
C’est dans cette logique que l’Etat béninois a entrepris de
nombreuses actions administratives, institutionnelles et
organisationnelles pour appuyer les changements introduits par le
droit OHADA dans notre système juridique.
C’est dans la droite ligne de cette orientation fondamentale que
Décret n° 97-292 du 19 juin 1997 portant création, attributions,
organisation et fonctionnement du Centre de Formalité des
Entreprises (CFE) a été adopté.
Ce texte a pour ambition de donner une législation cohérente et très
favorable à la création d’entreprise notamment en simplifiant
considérablement les formalités de création, de transmission et de
reprise de l’entreprise. La création d’entreprises s’inscrit dans un
contexte de modernisation générale des sociétés.

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Introduction

Introduction
Pour tenir compte des innovations apportées par l’Acte uniforme de
l’OHADA de 1997 relatif au droit des société commerciale, le Bénin a
adopté un nouveau en 2009, le décret n° 2009-542 du 20 octobre 2009
portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Guichet
Unique de Formalisation des Entreprises (GUFE) et de son arrêté
d’application. Pour réduire et adapter les formalités de création
d’entreprise à l’environnement juridique et social

En 2010, un arrêté interministériel n°


019/2010/CM/MJLDH/MEF/MTP/DC/SGM/SP du 16 juillet 2010 portant
réglementation des formalités relatives à la création d’entreprises et à
l’exercice de toutes activités entrepreneurales en République du Bénin a
été pris pour réduire le coût des formalités de création et d’exercice
d’entreprise. On peut donc croire que le Bénin a saisi tout l’intérêt qu’une
nation peut tirer de la création d’entreprise.

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Introduction

Introduction
Tout récemment, un décret n°2014-220 du 26 mars 2014, portant
modalités de création des sociétés à responsabilité limitée pour adapter le
droit national aux dernières innovations apportées par l’Acte uniforme
révisé relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement
d’intérêt économique.

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Introduction

Introduction
I- Brèves études sur l’intérêt de l’entreprise
Dans un sens littéral, l’entreprise c’est ce que quelqu’un entreprend.
Sous ce terme générique, et quelles que soient, en effet, les divergences
sur la finalité des entreprises, l’observation enseigne que ce sont elles
qui permettent l’exercice des activités économiques. A ce titre,
l’entreprise peut être appréhendée comme une technique de création et
de circulation de richesse.
Il faut prendre garde d’entrevoir, à tout instant, l’entreprise en terme
générique. Cette option porte le risque de classer sous le concept
d’entreprise aussi bien des organismes à but lucratif que des
groupements philanthropiques car l’activité de certaines associations,
fondations, ONG peuvent y trouver place.

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Introduction

Introduction
L’autre partie de cette complexité de la conceptualisation de la notion
d’entreprise est imputable à la nature même de l’institution : l’entreprise est un
organisme multiforme et multifonctionnel. Prenant en compte cette dimension,
certains chercheurs mettent l’accent sur le but poursuivi par l’entreprise. Ils
définissent alors l’entreprise comme une organisation de production de biens
et de services marchands.
D’entrée, précisions que le mot "organisation" tire son origine du grec organon
signifiant instrument. Un instrument est un outil mécanique conçu dans le but
d’accomplir une tâche spécifique. Il ne serait donc pas dénué de tout
fondement si l’on qualifiait une entreprise d’outil de travail aux fins de créer de
la richesse.
Une organisation représente la manière dont les parties d’un ensemble sont
arrangées, structurées. L’entreprise consiste en un regroupement d’individus
disposant de ressources, humaine, matérielle et financier visant à atteindre
des buts déterminés. L’entreprise se retrouve ainsi sous la forme d’une
diversité d’activités concrètes diversement qualifiées et diversement
réglementées. Elle a pris une forte connotation marchande. Elle est devenue 9
toute activité accomplie par l’Homme Masterdans le but
Professionnel 2017 de s’enrichir.
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Introduction
L’entreprise est donc comprise comme l’unité de production ou de
distribution de biens ou de services organisée selon des formes
juridiques préétablies et ayant pour finalité d’accroître la fortune de
ses membres.
Ainsi, est-elle devenue la cellule de base de l’organisation
économique et sociale, l’institution typique de l’économie moderne.
C’est le cadre de travail d’une tranche importante de la population
active, la source de la richesse vive de la nation, de ce produit
national brut qui est la cible, toujours lointaine à atteindre.
Faut-il rappeler que dans un pays comme le notre où l’urbanisation
s’intensifie avec son phénomène de recasement cloisonné,
l’entreprise devient le meilleur cadre de socialisation extra-familiale.
L’entreprise représente le cadre de toute une vie de travail, sinon de
toute une vie simplement. Elle est nécessaire au développement
économique, à la création d’emplois et à la vitalité des territoires.
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Introduction
Les entreprises peuvent être classées suivant différentes rubriques.

A- L’entreprise publique et l’entreprise privée

L’entreprise est publique lorsqu’elle appartient à une collectivité publique :


Etat, département, commune. Si elle privée, elle peut être sociale, c’est-à-dire
appartenir à un groupe d’individus-personne morale ou individuelle.

B- L’entreprise privée individuelle

L’entreprise individuelle relève du droit privé, civil patrimonial et/ou


commercial, mais aussi du droit du travail si l’entrepreneur emploie des
salariés. Mais une telle entreprise relève aussi du droit fiscal (impôt direct et
TVA), du droit administratif (implantation industrielle, par exemple) et
l’entrepreneur est soumis au droit pénal.

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Introduction
L’entreprise individuelle peut être organisée sous la forme
sociétaire. Dans le cas contraire elle traitée comme un commerçant
personne physique.
a) Le statut de commerçant
L’Acte uniforme amendé sur le droit commercial général a modifié
la définition du commerçant. « Est commerçant celui qui fait de
l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa
profession ». Pour une meilleure assimilation de la définition de
commerçant, le législateur a entrepris de définir ce qu’il convient
d’appeler actes de commerce par nature. C’est l’objet de l’article 3
de l’Acte uniforme. Il s’agit de l’acte « par lequel une personne
s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète
ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention
d’en tirer un profit pécuniaire ». Dans une énumération non
exhaustive, l’article 3 à citer quelques actes de commerce par
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Introduction
Et l’article 5 précise que « les actes de commerce se prouvent par
tous les moyens même par voie électronique à l’égard des
commerçants ». Ces règles de preuves sont de nature à accroitre la
sécurité juridique du commerçant.
Le commerçant personne physique n’est plus le seul acteur
pouvant agir dans le cadre d’une entreprise individuelle. On peut y
rencontrer l’entreprenant.
b) Le Statut de l’entreprenant
L’entreprenant est l’une des innovations majeures apportées par le
nouvel Acte uniforme sur le droit commercial général. C’est un
nouveau professionnel indépendant dont l’institutionnalisation vise
la modernisation de l’économie.
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique,
qui exerce une activité professionnelle civile, commerciale
artisanale ou agricole (art. 30 AUDCG). 13
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Introduction
Le statut de l’entreprenant est consacré par une simple éclaration - et non
une immatriculation - au RCCM. Cette technique simple et rapide permet à ce
professionnel de se faire reconnaître sans subir le formalisme de
l’immatriculation.

C’est une technique qui offre l’avantage à un professionnel de quitter la


précarité d’une activité non déclarée pour entrer dans le circuit économique
officiel avec la perspective d’une orientation ultérieure vers d’autres statuts
professionnels.

II- Brèves histoire sur l’évolution du droit des sociétés


La société est un contrat qui obéit à des règles complexes avec création
d’une personne nouvelle dont le support juridique est la personnalité morale.
Pourtant au XIXe, il semblait dangereux de permettre à des individus de se
grouper et d’obtenir que ce groupe devînt sujet de droit, propriétaire de biens
importants.
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Introduction
L’évolution économique, sociale et politique a été, à partir du Second
Empire, dans le sens de la reconnaissance de la liberté de s’associer, soit
pour permettre la naissance de grandes entreprises (voir loi française sur
les sociétés du 24 juillet 1867), soit pour défendre des intérêts
professionnels (droit de se grouper en syndicat), soit pour défendre ou
promouvoir des intérêts moraux (loi sur les associations du 1er juillet 1901).
La jurisprudence a fini par admettre l’existence de la personnalité morale de
tout groupement qui doté d’organe collectif d’expression. La jurisprudence
reconnaissait ainsi qu’un groupe est une réalité, non d’ordre biologique,
mais d’ordre social.
Mais la doctrine s’était interrogée. N’est-il pas dangereux d’admettre la
création spontanée et indéfinie de sujets juridiques par la seule volonté
d’associés cocontractants… d’autant que l’existence de personnes morales
peut venir modifier ou perturber les droits des tiers ignorants qu’entre eux et
les associés se dresse une organisation dotée de la personnalité morale qui
fait écran ?
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Introduction
Pourtant le législateur français, par la loi du 24 juillet 1966 en matière de
sociétés commerciales, puis par la loi du 4 janvier 1978 s’agissant de
toutes les sociétés tant civiles que commerciales a décidé que : « Les
sociétés autres que les sociétés en participation (…) jouissent de la
personnalité morale à compter de leur immatriculation ». (Cf. article 1842
Code civil).
Cependant, l’interrogation subsiste. Est-il pas dangereux d’admettre la
création spontanée et indéfinie de sujets juridiques, par la seule volonté
d’associés cocontractants…, d’autant que l’existence de personnes
morales peut venir modifier ou perturber les droits des tiers ignorants
qu’entre eux et les associés se dresse une organisation dotée de la
personnalité morale qui fait écran ?
Jusqu’à leur immatriculation, les rapports entre les associés sont régis par
le contrat de société et par les principes généraux du droit applicables aux
contrats et obligations. Ainsi, tant que les associés ayant

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Introduction
Elle vise désormais à renforcer la supervision des
activités de l’entreprise. C’est le mandat légal confié au
Conseil d’administration.

A vrai dire, le Conseil d’administration est une institution


relativement récente, l’histoire du droit français, qui
largement inspiré le droit de l’OHADA, enseigne que
l’institution n’existaient pas dans la loi de 1867, le terme
de Conseil d’administration n’est pas employé, pas
même explicitement celui d’«administrateur». L’article 22
se contente de prévoir que «les sociétés anonymes sont
administrées par un ou plusieurs mandataires à temps,
révocables, salariés ou gratuits, pris parmi les associés».
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Introduction
Il faut attendre une loi promulguée le 16
novembre 1940 pour voir consacrer l’existence
pratique du Conseil d’administration. La loi lui
impose même un effectif minimum de trois
membres et un maximum de douze. Elle
introduit aussi pour la première fois une
réglementation anti cumul qui limite le nombre
de mandats d’administrateur à huit (08) et de
présidence à deux (02).

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Introduction
En 1943, la fonction de PDG est confortée par
une nouvelle loi, confirmant le fait que la
direction générale de l’entreprise revient de droit
au Président, même si celui-ci peut, «pour
l’assister», s’adjoindre un Directeur général qui
peut être ou non membre du Conseil.
Ce format de gouvernance n’est tout à fait
identique à celui choisit par l’OHADA qui se
contente d’un système moniste qui peut être
unifié ou dissocié.
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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère Partie : La création des


sociétés
Selon les termes de l’art.1832 C Civ « La
société est instituée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat,
d’affecter à une entreprise commune des
biens ou leur industrie en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter ; elle peut être instituée par
l’acte de volonté d’une seule personne. Les
associés s’engagent à contribuer aux
pertes. » (voir loi française du 11 juillet 1985)

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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Cette définition a inspiré l’article 4 de
l’AUDSCIE pour lequel « la société
commerciale est créée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat,
d’affecter à une activité des biens en
numéraire ou en nature, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui pourra en résulter. Les
associés s’engagent à contribuer aux pertes
dans les conditions prévues par le présent
Acte uniforme…. ». 21
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
l’article 5 ajoute que « la société commerciale
peut être également créée, dans les cas
prévus par le présent Acte uniforme, par une
seule personne, dénommée « associé
unique », par un acte écrit ».

Pour aider à la réalisation de ce dernier objectif,


rappelons les règles élémentaires de constitution
et de fonctionnement d’une société et les lieux
privilégiés de sa création.
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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Chapitre 1- Les conditions générales de la
création
Section 1- Les règles communes de constitution à
toutes les sociétés

Toute personne physique ou morale peut devenir


associé par la création d’une société à condition d’avoir
une pleine capacité juridique. A noter que le mineur ou
les incapables majeurs ne peuvent pas avoir la qualité
de commerçant. Ils ne peuvent donc être associés dans
une société ou les membres ont la qualité de
commerçant. 23
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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
§ 1- Les conditions de fond
Les conditions de validité des contrats en général se
résument traditionnellement dans la qualité du
consentement qui doit être exempt de dol, de violence
ou d’erreur sur la personne ou sur la chose, l’objet et la
cause licites et la capacité de contracter.
Les conditions de fond particulières de constitution des
sociétés commerciales sont :
- les apports,
- le partage des bénéfices et la participation aux pertes,
- l’affectio societatis.

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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
A- Les apports
Il résulte de la combinaison des articles 4 et 37 AURSCG
que les associés doivent obligatoirement faire un apport à
la société. L’ensemble des apports constituent le capital
social.
Mais en réalité, l’absence d’apports doit être moins
redoutée que les apports fictifs. C’est le cas
généralement où le bien apporté est dépourvu de toute
valeur ou de toute utilité pour la société. Cela équivaut à
une absence d’apport susceptible d’entraîner la nullité de
la société.
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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
Un autre phénomène à celui des prête-noms. La
souscription par « prête-nom » interposé doit donc
être distinguée de l’apport fictif puisqu’elle résulte d’un
apport effectif réalisé par une personne qui simule sa
qualité d’associé. Elle est effectivement considérée
comme valable par la jurisprudence et par la doctrine
sauf s’il a pour but de frauder la loi.
Il existe trois types d’apports : les apports en
numéraire, les apports en nature, et les apports en
industrie.

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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
a) Les apports en numéraire et l’avance en compte courant.

1°) Les apports en numéraire sont ceux qui consistent à mettre une somme
d’argent à la disposition de la société. Ils posent deux problèmes : la
souscription et la libération.
La souscription est la promesse faite par l’associé de réaliser un apport en
numéraire.
Quant à la libération, elle consiste en l’exécution de cette promesse et au
versement de la somme due dans les caisses sociales.
L’article 41 AURSCG et GIE dispose que sauf disposition contraire du présent
Acte uniforme, les apports en numéraire sont libérés intégralement lors de la
constitution de la société. Cette disposition doit être complétée par l’article 313
AURSCGIE qui précise que les fonds provenant de la libération des parts
sociales doivent être déposés par le fondateur dans un compte ouvert auprès
d’un établissement de crédit ou de micro finance dûment agréé, au nom de la
société en formation ou à l’étude d’un notaire. Pour ce qui concerne les SA,
l’article 389 qui dispose que les actions représentant des apports en
27
numéraire sont libérées, lors de Cours
la desouscription
droit et des pratiques des du
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capital,
sociétés d’un quart au moins
de leur valeur nominale. Désiré H. AIHOU
1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
2°) L’avance en compte courant C’est une autre modalité
pratique qui permet d’apporter de l’argent frais à la société.
Lorsque la société a des besoins de financement et ne veut
pas recourir au crédit bancaire, les associés peuvent
décider de l’augmentation du capital. En ce cas, ils font de
nouveaux apports en numéraire. Ils peuvent aussi se
contenter de prêter ces sommes à la société comme l’aurait
fait un banquier. Les avances ainsi faites sont
comptabilisées en pratique sous une rubrique
généralement qualifiée « comptes courants » d’où le nom
qui leur a été donné de « comptes courants d’associés »

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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
b) Les apports en nature sont les apports de bien, meuble
ou immeuble, corporel ou incorporel.
Il existe deux modalités d’apport en nature : l’apport en
pleine propriété et l’apport en jouissance. Ils sont prévus
aux articles 46 et 47 AURSCG.
Il y a apport en pleine propriété, lorsque l’associé transfère
la propriété de son bien à la société, il perd définitivement
le bien au profit de celle-ci. Il ne pourra le récupérer en cas
de dissolution de la société. L’apport en pleine propriété
s’apparente à la vente certes, mais à la différence de celle-
ci l’associé ne reçoit aucun prix en contrepartie, mais des
droits sociaux.

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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
les apports en nature sont réalisés par transfert des droits
réels ou personnels correspondants aux biens apportés et
par la mise à la disposition effective de la société des
biens sur lesquels portent ces droits (art. 45 AURSCGIE).
En outre, il est précisé que les apports en nature sont
libérés intégralement lors de la constitution de la société.

L’apport en jouissance renvoie à l’hypothèse où l’apporteur


ne confère qu’un simple droit de créance, un peu comme
celui d’un preneur à bail. Donc l’apporteur en garde la pleine
propriété et en cas de dissolution de la société, le bien peut
être récupéré.
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Toutefois, si l’apport en jouissance porte sur des choses
de genre ou sur des biens appelés à être renouvelés
pendant la durée de la société, celle-ci devient
propriétaire des biens, à charge pour elle d’en rendre une
pareille quantité, qualité et valeur à l’apporteur.
Les apports en nature posent le problème de leur
évaluation. Il appartient aux associés de les évaluer et de
faire figurer cette évaluation dans les statuts. Si dans les
SA les apports en nature doivent obligatoirement faire
l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports,
tel n’est pas le cas dans les SARL où l’évaluation ne
devient obligation que lorsque la valeur de chaque apport
ou de l’ensemble des apports en nature est supérieure 31à
5.000.000 (art. 312 et 400 AURSCGIE)
1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
c) L’apport en industrie (L’apport non
capitalisé).
Il apparait notamment dans l’article 40
AURSCGIE. Son régime juridique n’est pas fixé
par le législateur OHADA. Mais seule la main
d’œuvre est considérée comme un apport en
industrie. Autrement dit, l’apporteur en industrie
doit être un travailleur ; pas comme les autres.
Mais en cas de partage, l’apporteur en industrie
doit avoir une part égale à celle de l’apporteur en
numéraire dont l’apport est le plus modique. 32
Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
2°) Le capital social

En rémunération de leurs apports en numéraire


et en nature, les associés reçoivent des droits
sociaux qui forment le capital social. Dans les
SA ces droits sont appelés actions qui sont
librement cessibles. Dans les autres types de
sociétés, ces droits qualifiés de parts sociales
qui ne sont pas librement cessibles. Elles ne
sont pas négociables.
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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
- Distinction du capital social d’autres notions de
droit comptable
Dans la colonne de droit du bilan d’une société, se trouve
le passif qui indique l’origine des fonds. En bas de cette
colonne, figure les dettes . Qu’on appelle aussi le « passif
externe », en haut figurent les fonds propres ou encore
« passif interne ».
Le capital social a vocation à servir de garantie, de gage
aux créanciers sociaux .
- Principe de l’intangibilité du capital cela signifie que
dans une société à capital fixe, les associés n’ont pas la
possibilité de reprendre leurs apports. Ils ne pourront le
faire qu’à la dissolution. 34
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
B- La participation aux bénéfices et aux pertes
D’après l’article 4 de l’Acte uniforme (art.1832 et 1844 du
C. civ.) la société recherche par principe des bénéfices ce
qui la distingue en particulier de l’association. Le bénéfice
est qualifié par la Cour de cassation comme « un gain
pécuniaire ou un gain matériel qui ajoute à la fortune des
associés. » Mais cette définition est largement contestée
notamment depuis la création des GIE.
Si la participation aux bénéfices peut être inégale, la
clause léonine qui consiste à priver l’associé de tout
bénéfice est illégale.

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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
C- L’affectio societatis
Il suppose que les associés collaborent de façon
effective à l’exploitation dans un intérêt commun et
sur un pied d’égalité. Les associés doivent
participer à la gestion, au contrôle et à la
participation à l’administration de la société.
De ce fait, dans les sociétés de personnes,
l’affectio societatis implique une entente totale entre
les associés ; dans les sociétés de capitaux, en
revanche, cette exigence est très affaiblie du fait
que le nombre d’associés est souvent très élevé 36
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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
§ 2- Les conditions de forme
Les statuts doivent être nécessairement constatés par
écrit. Ils peuvent être sous la forme authentique ou par
tout acte offrant des garanties d’authenticité ou de
reconnaissance d’écritures et de signatures déposé au
rang de minute d’un notaire.
Les articles 10 et suivants de l’Acte Uniforme laissent
bien transparaître cette exigence légale.

La rédaction d’un acte


Deux cas : il s’agit d’un acte authentique ou d’un acte
sous seing privé qui peut être déposé chez un notaire. 37
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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
Section 2- Les sanctions en cas de non-respect
des conditions de formation de l’acte de société
§ 1 La nullité pour Inobservation des conditions de fond

La nullité peut être demandée dans les sociétés de personnes


lorsque un vice du consentement atteint un seul associé. En
revanche, dans les SA et SARL le vice doit atteindre tous les
membres fondateurs pour entrainer la nullité de la société.
L’objet ou la cause illicite ou immorale peuvent aussi entraîner la
nullité de la société.
Toutefois, ces actions ne sont efficaces que lorsqu’elles sont
intentées dans le délai de trois (03) ans de leur observation. Par
ailleurs elles peuvent être éteintes en cas de régularisation
demandée par le ministère public ou toute personne intéressée.
Afin de protéger les tiers ces nullités ne sont pas rétroactives.
Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
§ 2 - Inobservation des conditions de forme

Si lors des vérifications le greffier du RCCM découvre


un vice de forme dans la constitution de la société, il en
informe le président du Tribunal qui peut ordonner une
régularisation, même sous astreinte.
Toutefois, l’absence de déclaration au greffe n’entraîne
pas la nullité du contrat de société mais son blocage
avant l’acquisition de la personnalité morale.
En outre, l’Acte uniforme a prévu plusieurs cas de
régularisation.
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Si les associés conviennent que la société ne sera pas
immatriculée, une société en participation aura été
créée. L’existence de cette forme juridique peut être
prouvée par tous les moyens. Il en est ainsi aussi de la
réalité des apports, de la volonté de contribuer aux
bénéfices ou aux pertes et de l’affectio societatis.
La responsabilité civile, dans le cas des inobservations
de forme, est prescrite par 10 ans.
En principe, toute société immatriculée au RCCM jouit de
la personnalité juridique à compter de cette
immatriculation (voir article 98 AURSCGIE)
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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
§ 3- L’ ACQUISITION DE LA PERSONNALITE MORALE

Le contrat de société crée une personne juridique nouvelle qui


a un objet licite et doit être constitué dans l’intérêt commun
des associés..

I- Caractéristiques de la personnalité morale

Par l’acquisition de la personnalité morale la société devient


comme une personne physique caractérisée par un nom, un
domicile, un patrimoine, une nationalité, un objet social ...
Tous ces éléments sont juridiquement protégés, et toute
entrave apporté à ce droit est susceptible d’action en
concurrence déloyale.
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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
II- Durée et limites de la personnalité morale

A- Durée de la personnalité morale des sociétés

Par principe la durée de la personnalité morale est bornée


par l’immatriculation au RCS au départ et par la dissolution.
Elle est limitée à 99 ans. Au cours de la période de fondation
la personnalité morale n’existe pas : c’est pourquoi les
personnes qui agissent au nom de la société durant cette
période sont tenues solidairement et indéfiniment des actes
ainsi accomplis.
B- Limites de la personnalité morale

Pour les sociétés de personnes, la responsabilité indéfinie


des associés (commandités) atténue les effets de la42
Cours de droit et des pratiques des sociétés
personnalité morale. Master Professionnel 2017
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Pour les sociétés de capitaux, la tendance lourde est de
rechercher la responsabilité personnelle des dirigeants.
Celle-ci s’ajoute aux responsabilités civile et pénale des
personnes morales : pour cette dernière elle est généralisée
depuis l’adoption du nouveau code pénal.
§ 4 – Conséquences de la personnalité juridique
A - La capacité juridique et l’objet social
Toute société a la capacité entière d’acquérir, de contracter et
d’ester en justice dans le cadre de son objet social.
La société est régulièrement engagée dés que la nomination
des représentants a été régulièrement publiée. Les
représentants engagent la société par tous les actes entrant
dans l’objet social et même, depuis 1969, pour les SA et 43

SARL pour les actes ne relevant pas de l’objet social.


1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
B- La dénomination sociale

C’est le nom par lequel une société est désignée en droit OHADA.
Le nom de la société est juridiquement protégé.
C- Le siège social
La domiciliation de l’entreprise et l’exercice de son activité peut être
le domicile privé du créateur de l’entreprise mais aussi un local
occupé en commun par plusieurs entreprises.

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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
Chapitre 2- LE FONCTIONNEMENT COMMUN A L’ENSEMBLE
DES SOCIETES COMMERCIALES

Sections 1- Les organes de gestion et d’administration

Deux catégories d’organes : Il s’agit des organes de gouvernement


(la gérance ou l’administration) et l’organe de souveraineté
(l’assemblées générale des associés ou des actionnaires)
§ 1 – Les dirigeants de droits.
Ils assument le fonctionnement normal de la société en exécutant
les actes de la vie courante.

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1ère Partie : La création des sociétés
1ère Partie : La création des
sociétés
Ils sont appelés gérants dans toutes les catégories de
sociétés à l’exception de la Société anonyme où n’y
rencontre deux catégories de dirigeants. Ceux qui
s’occupent de l’administration et ceux qui gèrent
réellement la société.
Les premiers sont réunis dans le conseil
d’administration, les seconds sont se retrouvent au
niveau de la direction général.
- Conseil d’administration
-Administrateur général
-Direction générale

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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
§ 2- Les dirigeants de fait

Sont qualifiés ainsi tous ceux qui s’immisce dans la


gestion, l’administration ou la direction sans avoir été
désignés à cet effet.

§3 Statut des dirigeants de société


- Sur le plan juridique : les mandataires sociaux ne sont
pas liés à la société par un contrat de travail. Ils ne
bénéficient pas des règles de protections du droit du
travail, sauf s’ils cumulent, avec leur mandat, un contrat de
société.
- Sur le plan fiscal (leur traitement est moins intéressant
47
que ceux des salariés). Cours de droit et des pratiques des sociétés
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
§ 4 Pouvoirs des dirigeants

A- Leurs rapports avec les associés (les actes de


gestion, organiser la vie quotidienne de la société. Ils
peuvent être limités dans leurs pouvoirs par les statuts

B- Leurs rapports avec les tiers (Ils engagent la


société par les actes dans l’intérêt social. Ils sont
investis des pouvoirs les plus étendus)

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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Toutefois dans ces deux derniers cas les statuts de la
société peuvent déroger à ces obligations.

B ) Les associés-dirigeants

Ce sont des postes de dirigeant inhérents à la structure


même de la société : gérant des sociétés de personnes
ou des SARL, membres de CA de SA…
L’acquisition et la perte des pouvoirs doivent faire
l’objet d’une publicité.

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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
Section 2- Les assemblées générales

Quelques obligations communes aux différentes


sociétés doivent être respectées :
tout associé a le droit de participer aux décisions
collectives (affectio societatis)
les copropriétaires d’une part sociale indivise sont
représentés par un mandataire unique choisi par les
indivisaires ou en dehors d’eux.
En cas d’usufruit, le droit de vote revient au nu
propriétaire sauf pour les décisions d’affectation des
bénéfices
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1ère Partie : La création des sociétés

1ère Partie : La création des


sociétés
Section 3- La fin du contrat de société

§ 1- La fin pour des causes prévus aux statuts

- l’expiration du terme contractuel ou plus généralement


la volonté des associés prévue par les statuts.
- la réalisation ou l’extinction de l’objet social
-la survenance d’une cause prévue dans les statuts

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1ère Partie : La création des sociétés

1 ère
Partie : La création des
sociétés
§ 1 La fin pour des causes non prévus aux
statuts

-la dissolution pour juste motifs, (par exemple la


mésintelligence entre associés l’annulation du
contrat de société, la liquidation judiciaire);
-la fin pour causes financières (par exemple
état de cessation des paiements…

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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
Chapitre 1- Comment faire le choix d’une forme de
société adaptée

Section 1- La typologie des sociétés (voir tableau)

Les différents critères de choix d'une forme sociale sont


listés dans le tableau comparatif des principales
sociétés commerciales ci-joint.

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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
Section 2- Les critères de choix d’une forme sociale
Ces critères sont contenus dans le tableau précédent
qui présente la typologie des sociétés commerciales.
Ainsi, au Bénin le promoteur a le choix entre deux
catégories de sociétés commerciales : les sociétés de
personnes et les sociétés de capitaux. Pour déterminer
l'ampleur du choix qui s'offre effectivement à ceux qui
ont décidé de constituer une société, il convient, d'une
part, de préciser les différentes composantes du choix
(§1), et d'autre part, de rappeler les quelques limites
apportées à la liberté des fondateurs (§2).
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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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2ème Partie : Le choix d’une forme
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

sociale
Chapitre 2- Les composante du choix
Le choix d'une forme sociale constitue une réponse
apportée aux différents besoins en organisation
juridique des futurs associés et de leur projet.
Il convient d'observer que les motivations qui incitent à
choisir tel type de société plutôt que tel autre varient en
fonction de la situation actuelle des futurs associés
d'une part (nombre, capacité, responsabilité, possibilités
financières - apports et capital -), de leurs objectifs
d'autre part (volonté de constituer une société familiale,
ou d'assurer la transmission d'une entreprise, ou
recherche de capitaux, etc.).
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2ème Partie : Le choix d’une forme
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

sociale
Section 1- Choix entre les sociétés de personnes et
les sociétés de capitaux

Le fondateur de société doit d’abord opérer un choix


entre les sociétés de personnes (sociétés en nom
collectif et société en commandite simple) et les
sociétés de capitaux (société anonyme et la société par
actions simplifiées auxquelles on peut ajouter pour la
circonstance la société à responsabilité limitée).

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2ème Partie : Le choix d’une forme
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

sociale
Les sociétés de personnes sont caractérisées par
l’intuitu persane. Dès lors, les parts d’un associé ne
peuvent être cédées qu’avec le consentement unanime
des autres, et les événements graves affectant la
personne de l’un d’eux, tels qu’un décès, une incapacité
ou la faillite, mettent en principe fin à la société.
Notons aussi qu’il n’y a pas la forme unipersonnelle
dans la catégorie de sociétés de personnes.
Mais deux époux ne peuvent être associés d’une
société dans laquelle ils seraient tenus des dettes
sociales indéfiniment ou solidairement (voir article 9,
AURSCGIE). C’est dire que deux époux ne peuvent
être associés de la même société en nom collectif ou
être associés commandités d’une même société en
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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
Section 2- Choix entre sociétés faisant ou non appel
public à l’épargne

En effet, les sociétés ne sont autorisées à faire


publiquement appel à l'épargne que si elles remplissent
certaines conditions.
Elles sont soumises à un statut plus contraignant, tant
dans leur constitution (articles 825 à 827, AURSCGIE)
que dans leur fonctionnement (articles 828 à 853,
AURSCGIE).

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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
§1 - Choix entre sociétés de famille ou non
La distinction entre les sociétés de famille et celles qui
n'ont pas de caractère familial n'est pas, à la vérité, une
véritable distinction de notre droit des sociétés.
En effet, hormis le problème particulier des sociétés
entre époux (évoqué plus haut), la loi commerciale ne
prend pas ouvertement en considération la parenté
entre associés qui est, au demeurant, un phénomène
pratiquement fréquent (hypothèse du père s'associant
en nom collectif avec son fils ou bien des frères faisant
de même entre eux pour continuer l'exploitation
paternelle ; S.A.R.L. constituées entre proches parents ;
S.A. gérées par un président et des administrateurs 59
Cours de droit et des pratiques des sociétés
unis par des liens de parenté. Master Professionnel 2017
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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
§ 2 - Choix entre sociétés unipersonnelles ou
pluripersonnelles

Le droit de l’OHADA a prévu trois types de sociétés


unipersonnelles : la société unipersonnelle à
responsabilité limitée, la société anonyme
unipersonnelle et la société par actions simplifiées
unipersonnelle. Ces trois formes peuvent également
servir à réunir plusieurs personnes. Dans tous les
autres cas, la pluralité des associés est exigée par la
loi.
De toute évidence, il existe de nombreuses limites à la
liberté de choix de fondateurs de société.
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Cours de droit et des pratiques des sociétés
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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
§ 3 – Les limites apportées à la liberté des
fondateurs
La liberté donnée aux fondateurs de choisir de la forme
leur société peut connaître d'exceptionnelles limites.
Dans certains cas, la forme sociale est imposée aux
fondateurs (A); dans d'autres, sans être entièrement
supprimé, le choix entre les formes sociales est
restreint (B) ; enfin, la forme sociale choisie par les
fondateurs demeure toujours sous le coup d'une
possible disqualification judiciaire (C).

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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
A- Cas où la forme sociale est imposée
Dans certains cas, l'adoption d'un certain objet social
impose automatiquement celle de telle forme sociale.
C'est bien évidemment la loi qui édicté cette corrélation.
Ainsi, par exemple les banques, les sociétés
d'assurances doivent obligatoirement revêtir la forme de
la société anonyme ou exceptionnellement la forme de
société coopérative.

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2 Partie : Le choix d’une
ème
forme sociale
2ème Partie : Le choix d’une

forme sociale
B- Cas où le choix de la forme sociale est restreint

Dans d'autres cas, l'adoption d'un certain objet social a


pour effet de réduire la liberté des fondateurs. En effet,
la loi n’ouvre l’accès à certaines activités commerciales
qu’à certains individus.
C’est le cas de l’exploitant d’une officine de pharmacie.
Il est interdit à toutes personnes ne remplissant pas les
conditions requises de se livrer aux activités de
pharmaciens (Article 18 ordonnance n° 73-38 du 21
avril 1973)

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