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INGENIERIE JURIDIQUE
PLAN
INTRODUCTION
I. La notion de société
II. La société et les autres groupements
III. Les Sources du droit des sociétés
D’AFFAIRES
TYPE DE SOCIETE
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Dr. WANE Droit des Groupements d’Affaires 2019-2020
UNIVERSITE ALIOUNE DIOP DE BAMBEY
INTRODUCTION
I : La notion de Société
Dans le langage courant et au sens du droit la notion de société porte une double acception.
Tantôt elle renvoie à une entité distincte de ses membres du fait qu’elle a acquis une
personnalité morale ; tantôt elle suffit à traduire la relation juridique unissant plusieurs
personnes. La société est non seulement la forme naturelle du groupement commercial mais
aussi et surtout une structure d’accueil, une technique d’organisation juridique de l’entreprise.
Choisir la forme d’une société, c’est choisir son statut légal en fonction de plusieurs critères
déterminants. Pour circonscrire le champ d’application de cet enseignement, il est utile, tout
d’abord, de rappeler le concept de société. En reprenant l’article 4 de l’AU relatif au Droit
des sociétés commerciales et du GIE, est une la société commerciale, au sens de la loi
communautaire, toute entité économique « créée par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent, par un, contrat, d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature,
dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter ». Elle
peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne.
Comment donc distinguer la société commerciale des autres groupements de personnes et de
biens ?
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La vie d’une société conduit des personnes physiques et morales à se rapprocher pour exercer
leurs activités qui peuvent de différents ordres. Ainsi, une vue synoptique des groupements
permet de distinguer : Les syndicats, les sociétés commerciales, les groupements d’intérêts
économiques, les sociétés civiles et les associations.
Société et Association : Alors que la société a pour but de partager les bénéfices pouvant
résulter de l’action commune, l’association quant à elle est la convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou
leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices.
Société et GIE :
A la différence de la société caractérisée par la volonté de collaborer à une œuvre commune,
le GIE à la lumière de l’article 869 de l’AU est un groupement qui a pour but exclusif de
mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à
développer l'activité économique de ses membres, à améliorer ou à accroître les résultats de
cette activité.
Le GIE n’est ni une société ni une association, en ce sens que doit être un prolongement de
l’activité de ses membres, ce qui limite nécessairement l’étendue de son objet. C’est un
instrument de collaboration entre des entreprises préexistantes, plus simple que la société et
plus efficace que l’association.
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Société et coopérative : La société coopérative est une sorte d’entreprenariat humaniste. Pour
ce faire, elle fait appel à des concepts étrangers à la société commerciale, tel que l’altruisme.
Dans cette perspective, elle se rapproche plus de l’association. En cela, sa finalité première
n’est pas de réaliser et de partager un profit comme la société, mais de proposer des axes
d’amélioration le sort de ses membres.
Société commerciale et société civile : c’est une distinction formelle qui repose sur le critère
fondamentale de commercialité : les commerçants et les non-commerçants. La société civile
correspond, tout simplement, au particulier alors que la société commerciale est soumise au
statut spécifique de commerçant. (Ex. domaines de l’agriculture, immobilier, professions
libérales, activités intellectuelles, etc.)
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originaire de 1997 d’être réservé aux acteurs à forte capacité financière et donc aux
investisseurs étrangers. Les rapports Doing Business de 2005 ont d’ailleurs laissé entendre
que le droit de l’OHADA n’était pas favorable au développement. Désormais, avec l’Acte
Uniforme révisé, il est possible, dans nos économies, de viser davantage de stabilité juridique
et donc un mouvement en hausse des investissements, étrangers notamment.
Mais, il faut surtout relever que, la réforme était attendue par tous les praticiens avec un
intérêt particulier. Sur le plan structurel, cette réforme était envisagée comme une solution aux
besoins de la pratique, car elle a permis la création, à côté des formes de sociétés déjà
connues, de la société par actions simplifiée et de la société à capital variable et la
reconnaissance de la validité des pactes d'actionnaires, ainsi que des bureaux de
représentation, facilitant ainsi la création et l’aménagement des sociétés en fonction de ces
besoins de la pratique. Sur un plan plus fonctionnel, la recherche de l'efficacité a été la
principale motivation qui a conduit le législateur OHADA à se mettre au diapason des
technologies de la communication en offrant la possibilité, tant aux associés qu'aux
administrateurs de participer, les uns aux assemblées et les autres aux réunions du Conseil
d'administration par visioconférence ou par d'autres moyens de télécommunication. En outre,
le nouvel Acte Uniforme adopte avec l'administration provisoire et le traitement des abus de
majorité et de minorité des mesures destinées à améliorer la gestion des conflits au sein de
l'entreprise. Enfin, se trouvent consacrées les notions d'actions de préférence et de valeurs
mobilières composées, entre autres.
En ce qui concerne la détermination des sanctions en droit pénal des sociétés, l’acte uniforme
comporte des incriminations, mais le législateur communautaire n’empiète pas la souveraineté
propre aux États partie leur laissant la latitude de déterminer les sanctions applicables (Art. 5
Traité Ohada).
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Après ces précisions préliminaires, de manière fort concrète, nous commencerons par analyser
le droit commun des groupements d’affaires (Première Partie) avant d’examiner les règles
spécifiques à chaque type de société (Deuxième Partie).
Les différentes sociétés retenues par le législateur "Ohadien" partagent en commun un certain
nombre de règles qui ont trait à la naissance (Chapitre I), à la vie (Chapitre II) et à la
disparition (Chapitre III). Aussi, les principes qui régissent les liens entre les sociétés
(Chapitre IV) sont de portée générale, donc doivent être respectés par toutes les structures.
L’analyse de la définition légale proposée par l’article 4 de l’AUSCGIE offre une vision
synoptique permettant de relever les éléments qui ponctuent le processus de constitution. Il
s’agit du contrat, autrement appelé statuts, acte constitutif ou charte statutaire - des apports
que les associés mettent en commun ; la vocation aux bénéfices et aux pertes, marquant le
risque que l’on accepte de courir en fondant une société ou en y entrant ; l’intérêt commun
que poursuivent les associés en créant la société, autrement dit l’affectio societatis.
La déclinaison de ces éléments passe nécessairement par la détermination des conditions de
formation (Section I), ce qui nous conduira à appréhender les différentes sanctions prévues
par la loi communautaire en cas de manquement aux obligations dans la phase de création
(Section II).
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En dehors de ces considérations, la notion d’affectio societatis retrouve tout son sens dans les
sociétés de personnes comportant plusieurs associés. En ce sens, la jurisprudence exige à ce
que l’on fasse preuve d’affectio societatis lorsqu’on invoque l’existence d’un contrat de
société. Aussi, sa présence, lie le juge et l’empêche, par conséquent, de considération qu’une
société est fictive, de la déclarer nulle. Enfin, la notion retrouve tout son éclat en cours de vie
sociale. En effet, les associés peuvent se brouiller, ce qui pourra dépraver la volonté de
s’associer. Très simplement, l’affectio societatis est un moyen de détecter la qualité d’associé,
ou tout au moins un instrument de classification des associés.
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La première utilité de cet aspect de l’acte constitutif est qu’il permet de caractériser ce contrat
et de la distinguer d’autres relations juridiques dans lesquelles les parties les parties mettent
une valeur à la disposition des autres. Ainsi à la lecture de l’article 4 de l’AUSCGIE, sera
qualifiée de société commerciale, tout groupement dont les membres manifestent l’intention
de recevoir une fraction des bénéfices réalisés en commun.
La qualité d’associe implique une prise effective de risque. La volonté de courir ensemble
certains risques, se solde en définitive par un partage des pertes. La contribution aux pertes
n’est que l’envers de la vocation aux bénéfices. L’existence ou l’absence d’une participation
aux bénéfices et aux pertes, permet de tracer la frontière entre le contrat de société et les
contrats voisins.
Par exemple, si une personne apporte une somme d’argent à la société et reçoit la garantie
d’un remboursement ferme quoiqu’il arrive, elle est considérée comme un prêteur car elle ne
court pas les risques sociaux.
Toutefois pour lever toute équivoque, il importe de distinguer les clauses léonines des clauses
d’intérêts fixes (garantir une rémunération fixe de leur apport indépendamment de la
réalisation d’un bénéfice) ou intercalaires (clause d’intérêt fixe limitée à une durée
déterminée) et des clauses de rachat (promesse de rachat d’actions ou de parts sociales à prix
fixe ou à prix plancher --- un associé promet de racheter les parts en cas de chute de la valeur
ex… valeur initiale 100, il promet de reprendre à 100). La seule limite pour ces clauses est
qu’elles ne portent pas atteinte aux intérêts légitimes du porteur de ces parts. En somme, les
clauses léonines sont des clauses qui remettent en cause l’intention de l'associé de participer
aux résultats.
a) Apport en numéraire
Les apports en numéraire sont les contributions qui portent sur une somme d'argent. Ils sont
effectués par les membres fondateurs qui sont incorporés dans le capital social de la société
(Art. 61 AUSCGIE). En contrepartie de ces sommes d'argent qui comprendront le capital
social, ils reçoivent des titres de la société (parts sociales ou actions) en leur qualité d’associé.
Ce type d’apport est le plus commode à réaliser et a l’avantage de ne poser aucune difficulté
d’évaluation. Les apports doivent être libérés intégralement lors de la création de la société.
En cas de retard, l’article 43 souligne que « les sommes restant dues à la société portent de
plein droit intérêt au taux légal à compter du jour où le versement devait être effectué sans
préjudice de dommages et intérêts, s’il y a lieu ».
b) Apport en nature
L’apport en nature porte sur des biens en nature mobiliers ou immobiliers, corporels ou
incorporels (Art. 40–2° AUSCGIE). Il peut d’agir, par exemple d’un immeuble, d’un brevet
d’invention, véhicule, un fonds de commerce, etc.
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L’apport en nature est traité comme une opération de cession dès lors que l’apporteur
transfère la propriété du bien à la société, qui en devient propriétaire. Il peut également mettre
à disposition pour un simple usage. Dans cette hypothèse, la société peut jouir du bien,
comme le ferait un locataire dans ses relations avec son bailleur. A la fin de la société, cette
dernière devra rendre à l’associé concerné le bien mobilier ou immobilier apporté en
jouissance. Le bien apporté en créance, pour qu’il soit opposable au débiteur et aux tiers
suppose la notification par un huissier au débiteur ou acceptation par acte authentique.
La libération intégrale des apports telle que prévue à l’article 45 alinéa 2 doit être
matérialisée par une évaluation claire par les associés dans les statuts et dans les cas prévus
par l’Acte Uniforme (Article 312 SARL et article 400 SA), cette évaluation est contrôlée par
un commissaire aux apports conformément à l’article 49 de l’Acte Uniforme).
c) Apport en industrie
L’apport peut enfin être en industrie dès lors qu’un associer s’engage à apporter son activité
personnelle à la société. C’est le travail que l’associé s’engage à faire au profit de la société.
Cet apport peut porter sur la fourniture de connaissances techniques ou professionnelles de
services, d’une influence mais à condition qu’elle soit licite. Plus simplement, l’apport en
industrie renvoie à la fourniture d’un travail (Art. 40-3° AUSCGIE). Comme les deux autres
apports, l’apport en industrie est mentionné dans les statuts de la société, même s’il n’a pas
vocation à concourir à la formation du capital social, il augmente le nombre de parts de
l’associé apporteur (Art. 50-3 al. 1er AUSCGIE).
Bien que l’Acte Uniforme ne le précise pas, l’apport en industrie ne peut être admis dans les
sociétés dont la responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports (SA,
SARL). Cette restriction se comprend dans la mesure où lorsque l'apport est effectué en
industrie ou en crédit, les créanciers sociaux ne peuvent exercer sur lui de saisie.
La grande difficulté que pose l’apport en industrie est celui de son évaluation. En effet, le
risque qui prévaut est celui d’une surévaluation. Cette tentation dénature, tout simplement,
l’équilibre des rapports entre associés en accordant plus de droits qu’il n’en devrait détenir à
l’apporteur. Plus grave, cette situation donne une image trompeuse de la solvabilité de la
société aux tiers.
Selon les dispositions de l’article 10 de l’AU, « les statuts sont établis par acte notarié ou par
tout acte offrant des garanties d’authenticité dans l’État du siège de la société déposé avec
reconnaissance d’écritures et de signatures par toutes les parties au rang des minutes d’un
notaire ». Le législateur autorise la constitution d’une société par acte sous seing privé à
condition d’être ainsi enregistré auprès d’un notaire. Les statuts retranscrivent les clauses qui
déterminent les règles de la société et régissent les rapports avec les personnes étrangères à la
société, les rapports entre associés eux-mêmes et les pouvoirs de ses représentants.
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L’article 13 précise le contenu des statuts et les mentions obligatoires. Ainsi quelle que soit la
forme sociale, certains éléments se retrouvent toujours dans les statuts ; il en est ainsi pour la
forme, l’objet, l’appellation, la durée, le siège social et le capital social.
La forme de la société (SA- SARL- SNC...) - La dénomination sociale (Il faut veiller à
trouver une dénomination qui n’est pas encore attribuée à une autre société, pour éviter des
confusions ou encore une concurrence déloyale) - Le siège social (adresse de la société) - La
durée (déterminée ou indéterminée) - Le capital social (le montant du capital, sa souscription,
la libération, les modalités d’augmentation ou de réduction du capital,..) L’objet social (dans
les statuts, il faut préciser l’activité que la société se propose d’exercer) - Représentation de
la société (la désignation du ou des organes de gestion, leurs pouvoirs et la manière de les
exercer) - Les assemblées générales (es règles relatives aux assemblées générales, la
répartition des bénéfices, l’exercice social et les obligations comptables, etc.) Dissolution-
liquidation (bien entendu le contenu des statuts peut varier selon le type de société souhaite,
cette énumération n’est donc pas exhaustive et la loi détermine pour chaque type de société
les mentions obligatoires que l’acte de constitution et les statuts devront contenir et les règles
que la société devra observer).
La société étant un organisme évolutif, en cas changements dans les rapports entre associés ou
dans son environnement, peut apporter des modifications aux statuts « dans les conditions
prévues par l’Acte Uniforme, pour chaque forme de société » (Art. 72 AUSCGIE) (il faudra,
par exemple, tenir une assemblée générale extraordinaire).
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Ø Il y a lieu de se poser une question centrale, quel est le sort des sociétés non-
immatriculées ?
La pratique des sociétés commerciales permet d’en déceler deux : la société de participation et
la société de fait.
---- La société en participation : C’est un contrat de société que les associés ont souhaité ne
pas faire immatriculer au RCCM. La société en participation est par conséquent dépourvue de
personnalité morale (Art. 114 AUSCGIE). Elle est une société comme toutes les autres sauf
que du point du droit, elle n’a pas de patrimoine, ne peut pas ester en justice car n’ayant de
jouissance. Lorsque la durée de la société n’est pas fixée, la dissolution pourra résulter d’une
notification adressée par un associé aux autres.
---- La société de fait : Cette société est reconnue par le juge, essentiellement lorsque des
personnes se comportent comme des associés sans avoir formellement constitué une société
(Art. 115 AUSCGIE). Il en est ainsi lorsque deux ou plusieurs personnes créent une société
reconnue par l’Acte Uniforme sans accomplir les formalités légales constitutives. Elle est
soumise au régime de la société en participation.
En cas de nullité de la société ou de ses actes, de ses décisions ou de ses délibérations, fondée
sur l’absence ou le vice de consentement ou sur l’incapacité de l’associé, la régularisation est
possible dans les six mois, sous peine de forclusion (Article 248 AUSCGIE). En droit
commun sénégalais, le COCC prévoit en ses articles 765 et s. des causes de nullité, telles
que l’absence de consentement, l’illicéité de l’objet, mais aussi l’incapacité de tous les
associés fondateurs.
Quel que soit la nullité, le délai d’action est de 3 ans à partir du jour de l’immatriculation,
assorti d’un délai de régularisation qui peut être déterminé d’office par le tribunal. La nullité
entraine la disparition de l’acte de société pour l’avenir (Art. 253 AUSCGIE).
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Le bon fonctionnement des sociétés commerciales est tributaire du respect des statuts qui
mettent en place et organisent les différents organes inhérents à la vie de la société.
L’aliénation de biens indispensables à la réalisation de l’objet social incombe aux associés
officiant en qualité d’organe de décision, qui selon la forme de la société peut être différent de
l’organe de gestion. L’étude des règles communes de fonctionnement des sociétés invite à
livrer de manière liminaire la portée de l’organe de contrôle. Ce qui nous conduit à analyser
les principaux acteurs qui interfèrent dans la vie de la société (Section I) avant d’appréhender
les contours des crises émaillant son fonctionnement (Section II).
La société étant représentée par ses dirigeants ne peuvent l’engager que dans la limité de
l’objet social à l’égard des tiers en signant des actes en son nom Art. 121 AUSCGIE (DG de
la SA et Gérant SARL --- ne peuvent le faire les membres du Conseil d’administration).
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Pour plus d’efficacité dans l’encadrement des pouvoirs des dirigeants, le législateur a prévu
des limitations des actes pouvant être accomplis par ceux-ci. Ces restrictions peuvent
également relever du champ conventionnel, par exemple en mentionnant dans les statuts la
soumission de la validité de certains actes à l’examen de l’organe de décision (Art. 123
AUSCGIE).
Relativement aux sociétés de personnes (SNC et SCS), les actes des dirigeants doivent
impérativement rester dans le cadre de l’objet social, ce qui n’est pas le cas pour les sociétés
de capitaux (Art. 488 – 498 pour les SA et 329 SARL).
En vertu de l’article 161 de l’AU, « chaque dirigeant social est responsable individuellement
envers les tiers des faute qu’il commet dans l’exercice de ses fonctions. Si plusieurs dirigeants
ont participé aux mêmes faits, leur responsabilité est solidaire à l’égard des tiers. Toutefois,
dans les rapports entre eux, la juridiction compétente détermine la part contributive de chacun
dans la réparation du dommage ». (Voir pour plus amples détails les Art. 330 et s 740 et s.)
Les responsabilités encourues par le dirigeant sont de trois ordres : civile – pénale et fiscale.
En effet, il peut causer un préjudice aux tiers par ses fautes ou ses manquements ---Il s’expose
à des sanctions pénales (emprisonnement - amende - fermeture d’établissement, etc.) en cas
de commission d’une infraction et enfin il peut transgresser les règles fiscales par une
inexécution par la société de ses obligations à l’égard de l’administration des impôts.
---- Par rapport aux droits qui résultent du contrat de société, il y a en première ligne, le droit
d’information sur les affaires de la société, celui de prendre part aux décisions collectives
(Art. 125). Tout associé a le droit de recevoir une part du bénéfice social (Art. 143), de céder
ses titres ou de ne pas le faire. A ce titre, les droits des associés tiennent notamment aux droits
personnels, des droits de créances.
----- Pour ce qui est des obligations des associés, la première qui leur attribue la qualité
d’associé est essentiellement la réalisation des apports car toute société suppose des apports et
tout associé doit impérativement faire au moins un apport (Art. 4 = définition du contrat de
société). Il y a lieu de mentionner, toujours au sens de l’article susvisé, l’obligation qui
incombe aux associés de contribuer aux dettes sociales. (Responsabilité limitée : juste perdre
les apports, pas son patrimoine ---- alors que responsabilité illimitée concours de l’ensemble
du patrimoine, comme par exemple dans la SNC). Toutefois, cette obligation apparaît
seulement au moment de la disparition de la société et non en cours d’exploitation. Cette
contribution est fonction du prorata des apports, mais la règle n’est pas d’ordre public. Pèse
également sur les associés une obligation de loyauté qui ne semble pas être affirmée
expressément par les textes.
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Ce rôle éminemment important est joué par les commissaires aux comptes qui sont des
professionnels externes chargés de vérifier la conformité et la régularité de la comptabilité de
la société. Dans le sens de la modernisation du droit Ohada des sociétés, le législateur a prévu
des procédures d’alerte mises à la charge des commissaires aux comptes (Art. 150 et s.) Cette
procédure consiste à tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention des dirigeants sur les
incohérences du leur comptabilité. Les missions du commissaire aux comptes sont diverses et
consistent globalement à un devoir de contrôle, d’information, d’alerte et du respect de
l’égalité entre associé. Ce rôle est identique à celui des comités d’audit ou de l’administrateur
indépendant.
A : L’abus de majorité
La majorité d’une assemblée d’actionnaires peut imposer sa volonté à la minorité, uniquement
parce qu’elle est présumée agir dans l’intérêt social. Plus pragmatique que l’unanimité, la
règle de la majorité permet de donner plus de souplesse à la gestion de la société, à condition
que le vote majoritaire ne soit pas corrompu et détourné de ses fonctions par un abus de droit
de vote. Lorsque les majoritaires font prendre une décision à la société, sans viser l’intérêt de
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celle-ci, mais juste pour procurer un avantage personnel, ils font un usage abusif de leur droit
de vote (Art. 130 AU). Les sanctions encourues en cas d’abus de majorité sont double, il
s’agit de la nullité de la décision et la responsabilité à l’égard des minoritaires.
B : L’abus de minorité
Les minoritaires ont un pouvoir plus restreint que les majoritaires et donc sont moins enclins
de commettre un abus en assemblée. Mais ils ont la technique redoutée du blocage de vote qui
peut être usitée de manière abusive (Art. 131 al. 2). Cet abus est invoqué à l’encontre des
actionnaires minoritaires (le plus fréquent bloquer ma modification des statuts --- esprit
systématiquement motivé par la volonté de s’opposer aux décisions). Il appartient aux
actionnaires majoritaires de prouver que l’opération projetée est indispensable pour assurer la
survie de la société, éviter la dissolution ou le dépôt de bilan. Pour convaincre le juge, les
minoritaires doivent invoquer l’intérêt social pour justifier leur opposition. Les juridictions
saisies sanctionnent l’abus de minorité par l’allocation à la société et, ou, l’octroi des
dommages et intérêts aux actionnaires majoritaires.
Mais, lorsque la crise n’est pas d’une telle gravité, une construction prétorienne permet le plus
souvent de nommer un contrôleur de gestion, un observateur de gestion ou un mandataire
ad hoc qui sera chargé de convoquer une assemblée des associés ou d’accomplir un acte
déterminé.
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« présenter à la juridiction compétente, au moins une (1) fois tous les trois (3) mois, un
rapport sur les opérations qu'il a accomplies ainsi que sur l'évolution de sa mission ».
La dissolution marque la fin irrémédiable de l’entreprise. Une fois dissoute, même si l’acte de
dissolution n’est pas été publié, la société ne peut plus renaître par l’effet de a seule volonté
des associés. Ainsi ceux-ci doivent recommencer tout le processus de constitution s’ils
désirent continuer l’activité sociale comme auparavant. Corollairement, tant qu’elle n’a pas
été dissoute, une société existe toujours au regard de la loi. Par ailleurs, il ne faut surtout pas
confondre dissolution et transformation, fusion, ouverture d’une procédure collective, absence
ou cessation d’activité, des notions qui seront développées infra.
A ce stade d’étude du droit des groupements d’affaires, il est nécessaire de mettre en évidence
successivement les causes de dissolution des sociétés (Section I) et leurs effets (Section II).
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Selon l’article 200-1° c’est l’arrivée du terme prévu aux statuts qui entraîne automatiquement
la dissolution de la société. Il s’agit d’une cause de dissolution de plein droit. Étant la seule
cause de dissolution susceptible d’être parfaitement prévisible, la dissolution de plein droit par
survenance du terme peut être écartée par la prorogation de la société après consultation des
associés 1 an avant l’expiration de la société. Le cas échéant, la décision est prise à
l’unanimité ou, si les statuts le prévoient, à la majorité prévue pour leur modification. Il en
résulte que lorsque la société dont la durée est expirée, n’est ni prorogée, ni liquidée, et
qu’elle continue de fonctionner de fait, elle est réputée dissoute.
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La liquidation entraîne la répartition des actifs de la société entre les associés. Le partage se
fait à l’amiable sauf en cas de désaccord (Art. 203). Les associés reprennent leurs apports ou
sommes équivalentes si les biens apportés ont disparu.
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Par ailleurs, l’article susvisé précise que les créanciers de la société dispose d’un droit
d’opposition qu’ils doivent exercer dans les 30 jours à compter de la publication de la
dissolution. Ainsi la TUP ne peut intervenir qu’à l’issue du délai d’opposition.
Pour croître, une entreprise peut adopter deux stratégies : une croissance interne (création de
nouvelles capacités de production) ou une croissance externe (processus de croissance par
acquisition de tout ou partie d’entreprises existantes). Ces mécanismes sont des opérations
permettant de restructurer une entité économique par le biais d’un transfert toute une activité,
actif et passif, d’une société à une ou plusieurs par le mécanisme de la Transmission
Universelle de Patrimoine (TUP). Dans ce cas, le pacte social est fondamentalement remis
en cause. Ces modes de réorganisation de la société demeurent notre prétexte pour les liens de
droits entre les sociétés (Section I) mais aussi apporter des précisions conceptuelles aux
opérations de fusion – de scission et d’apport partiel d’actif (Section II).
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A--- Définition
La participation dans son sens large est la détention de parts ou d’actions d’une société par
une personne ou une autre société. En ce sens, l’article 176 de l’AU énonce que la situation de
participation existe dès lors qu’une « société possède dans une autre société une fraction du
capital égale ou supérieure à 10%. Mais quand les participations sont enchevêtrées, cette
situation a tendance à créer le pullulement de capitaux fictifs, d’où la restriction de la
participation.
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Parag I : Définition
-----Fusion : L’opération de fusion est définie par l’article 189 de l’AU en ces termes : c’est
l’opération « par laquelle 2 ou plusieurs sociétés se réunissent pour n’en former qu’une seule
soit par la création d’une société nouvelle soit par absorption par l’une d’entre elles ».
L’opération de fusion a pour caractéristiques d’emporter la dissolution sans liquidation de la
société absorbée, la transmission universelle de son patrimoine à la société nouvelle ou
absorbante qui augmente corrélativement son capital social, dans l’état où il se trouver au jour
de la réalisation définitive de l’opération ainsi que l’échange des droits sociaux des associés à
la société dissoute par des titres émis par la société bénéficiaire de la transmission universelle
du patrimoine. Le législateur a prévu deux types de fusion : la fusion absorption et la fusion
par création de société nouvelle.
*** La fusion-absorption est l’hypothèse dans laquelle une ou plusieurs sociétés, appelée (s)
"société (s) absorbée (s)" transmettent à une autre, appelée "société absorbante", la totalité de
leur patrimoine.
*** Par contre, On parle de fusion par constitution d'une société nouvelle lorsqu'au
moins deux sociétés (sociétés A et A') fusionnent pour créer une nouvelle société (société B).
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-----Apport partiel d’actif : La clarification conceptuelle de cette expression est apportée par
l’article 195 de l’AU qui dispose que « l’apport partiel d’actif est l’opération par laquelle une
société fait apport d’une branche autonome d’activité à une société préexistante ou à créer. La
société apporteuse ne disparait pas du fait de cet apport. L’apport partiel d’actif est soumis au
régime de la scission ». L’apport partiel d’actif est une opération soumise au régime des
augmentations de capital par apports en nature ou des constitutions de société pour la société
bénéficiaire.
Toutefois à la différence d’un simple apport en nature, l’apport partiel d’actif porte sur une
branche autonome d’activité, de la société à l’initiative de l’opération. L’apport partiel d’actif
se caractérise par la non disparition de la société qui réalise l’apport et les titres émis en
contrepartie de l’apport sont remis à la société qui effectue l’apport et non à ses associés.
L’apport partiel d’actif : opération par laquelle une société fait apport d’une branche
autonome d’activité (soit une branche complète d’activité comme l’ensemble des éléments
d’actif et de passif d’une division de société qui constituent, du point de vue de l’organisation,
une exploitation autonome) à une société préexistante ou nouvelle.
L’Apport partiel d'actif a pour effet la transmission par une société à une autre d'un ensemble
d’éléments de son patrimoine, tant actifs que passifs, qui constituent une branche autonome
d’activité.
une assemblée générale extraordinaire est nécessaire pour assurément modifier les statuts. Il
est ensuite soumis aux conditions de publicité légale aux fins d’informer les tiers. S’il s’agit
d’une SA, un ou plusieurs commissaires de fusion sont désignés par le juge du tribunal de
commerce.
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Dr. WANE Droit des Groupements d’Affaires 2019-2020