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Le Royaume Loango (Afrique Centrale) et son Organisation Politique : Sa

Province de Mâ Mpili et sa Capitale Politique Bwali (XIVè- XIXè Siècles)

Justes Axel SAMBA TOMBA 1

Résumé:
Le Royaume Loango parfois appelé le Royaume de Loango, fut et est encore un royaume
côtier qui fut très puissant à son apogée dominant ses voisins immédiats (les royaumes de
Kakongo et Ngoyo). Le pays Loango s’étendait et s’étend encore jusqu’à présent, du Sud
profond du Congo Brazzaville actuel (département du Kouilou, et zones environnantes qui sont
la zone d’influence culturelle du royaume), au Sud-est du Gabon (Province de la Nyanga), en
passant par une partie du Cabinda actuel, un territoire 3 fois plus grand que la Suisse, à la tête
duquel règne le Monarque Loango. Ce Royaume Loango fut fondé à la fin du XIVè et début
du XVè siècle par les 27 clans guerriers bouvandjis (composantes des peuples Kongo), qui
virent du Tout puissant Royaume de Kongo Dia Ntotila. Le Royaume Loango comme
beaucoup des organisations socio politiques africaines pré coloniales, a eu et a une organisation
socio administrative très avancée, qui n’avait rien à envier à ses semblables royaumes
européens. Car le Loango avait une organisation socio administrative hiérarchisée avec des
provinces qui étaient au nombre de 7, figurant dans l’armoirie du royaume (une autre preuve de
son avancement). À la tête de ces provinces, on trouvait et on trouve jusqu’à présent des Fumu
Si, « Princes-Gouverneurs », véritables détenteurs des pouvoirs, qui représentaient le Mâ
Loango, le Monarque Loango. Parmi ces 7 provinces, il y’avait et il y’a jusqu’à présent une
province très stratégique, qui est la province de Mâ Mpili qui abritait et abrite encore jusqu’à
de nos jours en son sein, la capitale du royaume, à savoir Bwali ou Diosso. C’est là à
Bwali/Diosso où réside le monarque dans son palais le Tchinganga Mvumba ou Limani Li
Bwali. Ainsi Bwali fut et est encore très important dans la civilisation Loango, car il héberge
les vivants et les mânes à travers le monarque qui les représente dans le monde physique, et qui
est l’intermédiaire entre les vivants (son peuple) et les ancêtres.
Étant l’intermédiaire entre les mânes et les vivants, le Monarque Loango incarne une
monarchie de droit divin, d’où il est la personnification des ancêtres ou divinités, ce qui l’oblige
à un certain nombres de principes obligatoires qu’il se doit respecter: il ne sort pas souvent,
reclus dans son palais, pour cela, le pouvoir politique au quotidien est exercé par le premier
ministre, Mamboma Tchiloangu. Étant l’unique Détenteur du pouvoir suprême du pays
Loango, le Monarque Loango n’a pas de second comme à l’image des vices rois dans certains

1 Justes Axel SAMBA TOMBA est Congolais (Congo Brazzaville), Licencié en Histoire de l’Université Marien
Ngouabi (Congo Brazzaville), Écrivain, Historien Chercheur, Maître en Sciences Sociales/Sociologie, de
l’Université Fédérale Rurale de Rio de Janeiro (UFRRJ). », Professeur d’Histoire-Géographie au Collège et au
Lycée. Ancien Doctorant en Planification Territoriale et Développement Socio Environnemental de l’Université
d’État de Santa Catarina (Brésil). Il est spécialiste en Anthropologie Afro brésilienne et en Histoire des Afro
descendants du Brésil, du Venezuela et des Etats-Unis d’Amérique. En outre, il est auteur des trois livres, deux
romans, dont le premier intitulé : « Les Réalités Africaines » publié à Les Éditions du Net, Octobre 2014, Paris,
lors de la première édition des Journées du Manuscrit Francophonie. Ce premier roman lui a valu d’être parmi les
10 Lauréats du Prix de cette édition. Son deuxième roman/ genre actualités, est intitulé : « Les Crimes Rituels :
une Barbarie Ordinaire et Macabre » publié aux mêmes éditons citées ci-dessus, lors de la deuxième édition
des Journées Manuscrit Francophonie. Enfin son troisième livre, est un livre anthropologique et sociologique écrit
en portugais, parlant de l’intolérance religieuse et politique dont souffre plusieurs religions afro descendantes au
Brésil, dont la religion afro brésilienne, le Candomblé Congo Angola ( une branche du Candomblé brésilien, qui
est l’objet du livre), qui est d’essence Bantou d’Afrique Centrale d’où son nom « Candomblé Congo Angola »,
livre intitulé : “O Candomblé Congo Angola e a Intolerância Religiosa e Política Brasileira” (non traduit) publié
aux éditions Novas Academicas, Allemagne, 2020.
anciens Royaumes occidentaux de l’époque coloniale. Autres principes, le Monarque Loango
ne mange pas en public, quand il s’agit de porter ses habits occidentaux, il s’habille pas en
habits de couleur blanche, mais plutôt sombre ou bleue.
Le Mamboma Tchiloangu a un gouvernement à l’image des gouvernements des États
modernes, composés de plusieurs ministres, comme le Mamputu, le Ministre de la Culture et
des Arts, qui est en charge des Tchibila, les sanctuaires ancestraux, véritables cathédrales
ecclésiastiques tropicales, le Ministre des Affaires Étrangères, le Mangofu, dont les personnes
ayant occupé ce poste pendant le XVIè et le XIXè siècles, ont joué un rôle prépondérant dans
la traite négrière, car le Royaume Loango était un Royaume courtier (au moment de la chute
d’influence politique de son grand voisin le Kongo), c’est à dire toutes les personnes Bantous
asservies capturées à l’intérieur des terres d’Afrique Centrale étaient embarquées par le port de
Loango pour les Amériques. Ce port a été l’un des plus ports négriers à cette période avec plus
de 2 millions de personnes embarquées par ce port. Les vestiges y sont jusqu’à de nos jours
dans le département du Kouilou, façade maritime du Congo Brazzaville actuel. Le Royaume
Loango a intronisé son nouveau Monarque, cette année 2023.
Mots clés: Royaume Loango, Mâ Loango, Congo Brazzaville, Gabon, Cabinda.

Abstract
The Loango Kingdom, sometimes called the Kingdom of Loango, was and still is a coastal
kingdom which was very powerful at its peak dominating its immediate neighbors (the
kingdoms of Kakongo and Ngoyo). The Loango country extended and still extends until today,
from the deep south of present-day Congo Brazzaville (Kouilou department, and surrounding
areas which are the zone of cultural influence of the kingdom), to the southeast of Gabon (
Nyanga Province), passing through part of present-day Cabinda (Angola), a territory 3 times
larger than Switzerland, at the head of which reigns the Monarch Loango. This Loango
Kingdom was founded at the end of the 14th and beginning of the 15th century by the 27
Bouvandji warrior clans (components of the Kongo peoples), who came from the all-powerful
Kingdom of Kongo Dia Ntotila. The Loango Kingdom, like many pre-colonial African socio-
political organizations, had and has a very advanced socio-administrative organization, which
had nothing to envy of its similar European kingdoms. Because Loango had a hierarchical
socio-administrative organization with provinces which numbered 7, appearing in the coat of
arms of the kingdom (another proof of its advancement). At the head of these provinces, we
found and still find Fumu Si, “Prince-Governors”, true holders of powers, who represented the
Mâ Loango, the Loango Monarch. Among these 7 provinces, there was and is until now a
very strategic province, which is the province of Mâ Mpili which housed and still houses until
today within it, the capital of the kingdom, namely Bwali or Diosso. It is there in Bwali/Diosso
where the monarch resides in his palace Tchinganga Mvumba or Limani Li Bwali. Thus Bwali
was and still is very important in the Loango civilization, because it accommodates the living
and the spirits through the monarch who represents them in the physical world, and who is the
intermediary between the living (his people) and the ancestors.
Being the intermediary between the manes and the living, the Loango Monarch embodies a
monarchy of divine right, from which he is the personification of the ancestors or divinities in
the image of the pharaohs of ancient Egypt, which obliges him to a certain number of obligatory
principles that he must respect: he does not go out often, reclusive in his palace, for this, daily
political power is exercised by the Prime Minister, Mamboma Tchiloangu. Being the sole
holder of supreme power in the Loango country, the Loango Monarch does not have a second
like the vice-kings in certain old western kingdoms of the colonial era. Other principles, the
Loango Monarch does not eat in public, when it comes to wearing his Western clothes, he does
not dress in white clothes, but rather dark or blue.
The Mamboma Tchiloangu has a government like the governments of modern states,
composed of several ministers, such as the Mamputu, the Minister of Culture and Arts, who is
in charge of the Tchibila, the ancestral sanctuaries, true tropical ecclesiastical cathedrals, the
Minister of Foreign Affairs, the Mangofu, whose people who held this position during the 16th
and 19th centuries played a leading role in the slave trade, because the Loango Kingdom was
a broker Kingdom (at the time of the fall of political influence of its big neighbor Kongo), that
is to say all the enslaved Bantu people captured inside the lands of Central Africa were shipped
through the port of Loango for the Americas. This port was one of the largest slave ports, if not
the largest, during this period in the entire Gulf of Guinea, with more than 2 million people
embarked through this port. The remains remain there to this day in the Kouilou department,
the maritime frontage of present-day Congo Brazzaville. The Loango Kingdom has enthroned
its new Monarch, in this year 2023.
Keywords: Loango Kingdom, Mâ Loango, Congo Brazzaville, Gabon, Cabinda.

I-Introduction :

Avant les explorations des côtes d’Afrique à partir du XIVè siècle par les navigateurs
portugais, l’Afrique Noire avait connu des civilisations bien structurées ayant des organisations
socio politiques et administratives hiérarchisées, avec à leurs têtes des charismatiques et
puissants souverains et leurs cours de noblesse, qui se faisaient représenter par des gouverneurs
dans des provinces. Ainsi ces royautés africaines n’avaient rien à envier donc à leurs semblables
monarchies européennes, comme nous le démontrerons dans ce travail scientifique. Parmi ces
formations socio politiques africaines figure en bonne place : le Royaume Loango avec pour
capitale Loandjili/Bwali ou Diosso aujourd’hui, puisque le Royaume Loango existe toujours de
nos jours, dont le centre se trouve dans l’actuelle région du Kouilou, sud profond et façade
maritime ou océanique du Congo Brazzaville. Ce royaume côtier qui s’étend du Sud profond
du Congo Brazzaville au Sud-est du Gabon (Province de Nyanga) actuels en passant par une
partie du Cabinda, avait également (et a toujours jusqu’à présent) parmi ses sept (7) provinces,
une province stratégique dénommée Mâ Mpili. Celle-ci abritait en son sein, ladite capitale du
royaume.

II-Développement

« Lorsqu’on ne sait pas d’où l’on vient, l’on ne peut pas savoir où l’on va » dit un
proverbe historique africain. C’est dans cette optique que nous nous situons pour dire que
l’homme ne vaut rien, sans connaissance d’une partie de son passé sociétal, quel qu’il soit.
Il apparait impérieux de cerner les contours de notre travail, en parlant d’abord de l’origine de
la fondation du royaume Loango et de sa situation géographique.

Aussi loin que remonte l’histoire, le royaume Loango faisait partie de l’émanation et plus
tard des vassaux moins peuplé du puissant voisin et charismatique royaume du Kongo Dia
Ntotila, situé au nord de celui-ci de l’autre coté du fleuve Kongo, sur la rive droite, dans les
actuels territoires du Congo Brazzaville, du Gabon et d’une partie du Cabinda.

Figure 1. Carte représentant le royaume Loango au nord du Royaume du Kongo Dia Ntotila, XVIIè siècle.
Source : site internet « Portal de Uíge e da Cultura Kongo ».

Le Royaume Loango recouvrira son indépendance à partir de 1663 sous le règne de Moe
DJEMBE2, pendant les intrigues portugaises au Royaume du Kongo Dia Ntotila, lors du
paroxysme du Commerce Négrier dans ce grand territoire, qui était le Kongo Dia Ntotila.

Mais avant cette phase d’indépendance, le Royaume Loango a connu un destin similaire drôle
à d’autres royautés ou empire centenaires comme l’empire du Brésil Indépendant sous les
empereurs Pedro I et Pedro II (Pierre Ier et Pierre II en français).

En effet ce sont les Portugais qui colonisèrent le Brésil comme nous le savons tous, le peuplèrent
premièrement avec les Noirs Africains, les asservis d’alors avant l’arrivée des autres européens,
et ironie du sort, c’est une partie des mêmes Portugais (pire encore figure dans ce lot, le fils du

2THORTHON, John. “Tradition, History and Royal Factionalism in the History of Loango, 1550-1800”. Article
consulté en papier en 2013.
roi Portugais João VI, Jean VI en français) et leurs descendances devenues des brésiliens, qui
par la pression indépendantiste de la population brésilienne, vont trahir la monarchie portugaise
en grande partie retournée au Portugal, en proclamant l’indépendance du Brésil, le 7 septembre
1822 par le fils du roi cité dessus, à savoir Pedro I3 (Pierre Ier en français).

C’est à peu près le même destin de la fondation et de l’existence du Royaume Loango, comme
nous le verrons tout au long de ce travail scientifique.

Alors, en dépit de la dynamique de développement endogène du royaume de Kongo Dia


Ntotila, et peu avant l’arrivée des Portugais au XVè siècle, la croissance démographique
perpétuelle du pays (royaume) Kongo est telle qu’une frange de la population entreprend une
aventure, en quête des nouvelles terres 4. Ainsi des migrants Kongos franchissent le majestueux
Nzadi, « fleuve » ou Kwangu. Une fois sur la rive gauche (sud-ouest du Congo Kinshasa actuel),
une frange de la population Kongo du clan Bouvandji, se sépara des autres et longea le littoral
Atlantique pour se retrouver sur la rive droite du fleuve Congo (Sud du Congo Brazzaville, et
plus tard ils conquièrent aussi le sud-est du Gabon actuel, et une partie de cette population
s’installera là-bas), et deviennent les Bavili (le nom «Vili » viendrait de « Kuvilakana » qui
signifie : s’en sortir). « Nous nous s’en sortirons ! » auraient-ils lancé comme par défi à l’endroit
de l’autre groupe resté sur la rive gauche, c’est ce qui nous rapporte l’Ethnolinguiste et
Chercheur Congolais (du Congo Brazzaville), René MAVOUNGOU PAMBOU5.

Les Bouvandjis mettent le cap en direction du Nord-ouest, longeant ainsi le littoral Atlantique.
Les Bouvandjis, forgerons conquérants à la tête des clans Kongos qui firent partie cette aventure
migratoire, s’imposèrent par les armes dans la région de Loango vers la fin du XIVè siècle ou
le début du XVè siècle aux Pygmées, qui sont les autochtones.

3 MAURO, Frederic. Histoire du Brésil. Éditions Chandeigne, 1994. (Présentation en ligne).

4 Cette migration Kongo à l’origine de la fondation du royaume Loango, est la première vague migratoire Kongo,

après leurs migrations initiales du peuplement de la région d’Afrique Centrale. Nous disons que c’est la première
vague, car dans notre travail scientifique en portugais publié sur Academia.edu, parlant des origines du tribalisme
entre Kongos et Tekés, et intitulé : “A etnicidade, um problema africano causado pela Europa desde o século
XVI século : Caso dos Kongos e dos Tekés do Pool”. (traduction : « Le Tribalisme, un problème africain causé
par l’Europe au XVIè siècle : Cas des Kongos et Tekés du (région) Pool »), nous avons dit que entre autre cause
de cette rivalité tribale entre les deux grands groupes etniques du Congo Brazzaville, nous avons dit parmi les
causes de cette rivalité, il figure la question des terres que les Tekés se disent “propriétaires”, qui ont été conquises
par les Kongos de leurs migrations en quête de sécurité, vers les rives gauche et droite du fleuve Congo (les deux
Congo actuels) lorsque la traite négrière attint son apogée au Royaume de Kongo Dia Ntotila. Confère l’article
scientifique en portugais ici : https://www.academia.edu/28633657/Etnicidade_no_Congo_Brazzaville.

5 MAVOUNGOU PAMBOU, René. «Le royaume de Loango : splendeur et décadence »


in : www.royaumeloango.org. Article consulté en ligne en 2013.
Après s’être assuré la conquête des terres, les 27 clans primordiaux des Vilis (Kongos)
faisant partie de cette vague migratoire, regroupés autour des guerriers Bouvandjis,
s’engagèrent dans la création d’un État structuré et hiérarchisé, nommé Loango, avec à sa tête
un monarque. Le vocable « Loango » découle de la racine ngo, « léopard ». Loango se
comprendrait alors comme « la terre du léopard », animal dont la singulière férocité frappa les
esprits. Ce redoutable félin, rencontré et combattu par les ancêtres Kongo, les Vilis, lors de leur
migration devient naturellement le symbole de la puissance, du pouvoir, et de la seigneurie du
nouvel État.

Etymologiquement [lwa-ngu] désigne la force dont le léopard est l’incarnation, la fonction, la


dignité royale et le pouvoir au sens le plus complet du terme. Par extension ce vocable est
devenu le nom d’un État, dont la volonté affirmée du peuple bâtisseur voulait, puissant et fort.
Les Kongos migrateurs de cette aventure là, devenus Vilis, mirent toute la structure à pied, une
capitale dénommée Loandjili, avant qu’elle soit déplacée géographiquement et devienne plus
tard Bwali, et ce nom sera changé avec le temps en Diosso, résidence du Mâ loango, et un
ensemble des provinces (situées géographiquement aujourd’hui au Congo Brazzaville, et au
Gabon), à la tête on trouve (jusqu’à présent c’est la même structure) des Princes-Gouverneurs
(Fumu Si) ; provinces qui sont au nombre de sept à savoir : Mâ Tchilunga, Mâ Loandjili, Mâ
Mpili, Mâ Nganga Kanu ou Ngakanu, Mâ Mayombe ou Yombi, Mâ Kangu, Mâ Nkuni. Les
7 provinces sont représentées par une main à 7 étoiles, qui est l’une des armoiries du
royaume. Le Royaume possède aussi un drapeau semblable à l’armoirie des 7 provinces,
qui est un drapeau bleu ayant une main ouverte ayant 7 étoiles sur sa paume.

Figure 2. Armoirie du Royaume Loango avec des léopards jaunes autour, une main au milieu entouré de 7 étoiles, la couleur bleue (et jaune)
étant des couleurs de la monarchie Loango. En bas avec une inscription en langue vili « Mfumu si Loango », qui signifie « Roi/Royauté du
Loango », le tout surplombé par une couronne royale et deux palmiers aux deux extrémités, symboles de la végétation du Royaume. Source :
Wikipedia.
Le drapeau du Royaume Loango comportant une main est semblable à l’armoirie des 7 provinces (comme sur
l’image ci-dessous), qui est un drapeau bleu ayant une main ouverte ayant 7 étoiles sur sa paume.

Figure 3. Stèle en béton représentant une main ouverte avec les 7 étoiles du Royaume Loango, sur la paume, représentant les
7 provinces du Royaume Loango, à Diosso, en République du Congo/ Congo Brazzaville (département du Kouilou), non loin
du Palais Royal. Les 7 étoiles ont aussi des significations spirituelles pour le Royaume. C’est le « Li kande likoko li simbe
mbote sabwali » en langue Vili. Source : Site Internet officiel du Royaume Loango.
Figure 4. Carte géographique du Royaume Loango, représentant les 7 provinces chacun avec ses couleurs, s’étendant du Sud
profond du Congo Brazzaville, au Sud-est du Gabon (province de la Nyanga) actuels, en passant par une partie du Cabinda
actuel (Angola) car les Cabindais sont aussi culturellement Kongo. Source : Site Internet officiel du Royaume Loango.

En ce qui concerne la province de Mâ Mpili, celle-ci faisait partie de l’une des provinces
côtières du Loango. La province de Mpili abritait la majestueuse capitale du royaume.

Mâ Mpili était située sur la rive droite du fleuve Kouilou ou Kwilu. Cette province était
environnée au delà du fleuve, au Nord-ouest par la province de Tchilunga, au Sud-ouest par
celle de Loandjili, à l’Est par la province de Nga Kanu ou Tchikanu, au Nord-est par celle de
Makangu, la province de Mayombe à l’Est couvrait un massif montagneux du même nom (forêt
qui existe toujours de nos jours), enfin, la province de Mankugni (également connu sous le nom
de Dyangala), au flanc Est du Mayombe, s’étendait sur une partie de la vallée du Niari (région
du Sud-est du Congo Brazzaville actuel). Mâ Mpili était très importante du point de vue
politique et cosmogonique dans l’univers Vili, car c’était la terre de Sa Majesté et de ses
notables, d’autant plus que le Mâ loango était l’intermédiaire entre les ancêtres et les vivants,
une sorte de divinité vivante. Ainsi Mâ Mpili a eu le privilège de loger les mânes et les vivants.

Pour ce qui est de la capitale Loandjili/Bwali du royaume Loango ; en remontant son


origine Loandjili/Bwali fut fondée, après que les guerriers Bouvandjis se fixèrent sur une terre
appelée Mbanda ; le pouvoir se hiérarchisa, une caste dirigeante héréditaire s’érigea, une
noblesse apparut qui résida en un lieu particulier qui reçut le nom de Siafumu 6, « le pays des
princes ».

Le nom Loandjili est une contraction de Loango et Mpili. Quant au nom de « Bwali » qui
signifie « deux » en français, remontent à l’histoire de deux pêcheurs, selon la légende Vili,
dont nous devons dire que les légendes et contes, font partie des sources orales parfois fiables
de l’histoire africaine.

Ainsi selon la légende Vili, deux pêcheurs quittèrent un jour M’banda de leur propres chef, et
marchèrent le long de la côte qu’ils étaient curieux de découvrir. Ils firent halte sur une plage
qui porte aujourd’hui le nom de M’bu Tchibeta depuis laquelle ils pêchèrent de nombreux
poissons dont ils fumèrent et emportèrent la moitié sur le chemin de retour, abandonnant le
reste. Ils firent part au roi (Mâ Loango) de leur découverte, et de nombreuses personnes les
suivirent lorsqu’ils retournèrent à cet endroit, pour y fonder un village, auquel le roi donna le
nom de Bwali “deux” en souvenir des deux pêcheurs qui en firent la découverte.

Après ces entrefaites de découvertes d’autres endroits, le roi revint à Bwali, dont il se
chargea de poser les fondations et la construction afin de l’ériger comme capitale de l’État. La
cité était bâtie sur un site remarquablement pittoresque. En effet, Bwali se trouvait à portée du
regard de l’océan atlantique8 – offrant ainsi une vue à la fois panoramique et imprenable à cette
direction. Ceci était ponctué par la présence des gorges de M’bunga, brusque et extraordinaire
dépression géologique, des entrailles de laquelle s’élancent des saillies ocrées surplombant les
frondaisons et rehaussant ainsi d’une beauté on peut plus féerique. Ces impressionnantes et
enchanteresses gorges couvrant la partie Ouest et s’ouvrant sur l’océan ainsi que les prairies
environnantes formaient un paysage reluisant.

Tout ceci étant agrémenté par le superbe coucher de soleil du côté de l’océan, avec son disque
rougeoyant semblant s’enfouir dans les flots. Merveilleux spectacle qu’on pouvait contempler
de cette cité. Les sites côtiers de Tchibeta et Matombi, à quelques encablures de Bwali, offrant
des plages au sable fin et d’une blancheur immaculée.

6 MAVOUNGOU PAMBOU, René. Op. Cit.


Nous devons dire qu’aujourd’hui, ce territoire appelé Siafumu, est un quartier de la ville de Pointe-Noire,
deuxième ville et capitale économique du Congo Brazzaville. Cette ville évidemment se trouve culturellement sur
une terre Vili, et son agrandissement comme toutes les grandes villes africaines, fait qu’elle (Pointe-Noire) absorbe
des terres rurales faisant partie du Royaume Loango. Donc historiquement et localement, Pointe-Noire est une
ville faisant partie du Royaume Loango.
Bwali était une cité aux grandes dimensions et à la population considérable, ce qui pousse
Dapper, un géographe Néerlandais qui visita le Loango, au XVIIè siècle, à la comparer à
Amsterdam (Pays-Bas), dont il faut noter qu’à cette époque dans les 1600 et 1700, les
Néerlandais étaient déjà installés au Royaume Loango dans le cadre du Commerce
Négrier et le port de Loango sera un des principaux ports négriers du Golfe de Guinée
sous domination tour à tour portugaise, néerlandaise, française et même britannique
brièvement (avec la Royal Navy Company), avec des millions des Bantous asservis venant
de toute l’Afrique Centrale, déportés aux Amériques 7.

Le port de Loango et ceux de ses voisins immédiats (Royaumes de Kakongo et Ngoyo,


territoires actuels du Cabinda et d’une partie du département du Kouilou) dont le
Royaume (Loango) dominait politiquement, étaient devenus des véritables grands lieux
d’embarcations des millions des Bantous asservies vers les Amériques, aux XVIIè, XVIIIè
et XIXè siècles.

Bwali avait de grandes rues et d’autres transversales que les habitants prenaient grand soin de
tenir dans un état salubre. Les maisons de forme rectangulaire étaient disjointes. Il y avait devant
les habitations de grandes allées bordées de palmiers et manguiers (palmiers qu’on a vu sur
l’armoirie). À l’arrière des habitations, on y trouvait des bananiers et palmiers côtoyant des
enclos à bétails ou des poulaillers. Comme ornement, les concessions étaient enceintes de haies
vives d’hibiscus, de citronnelle et de lantanas dont le parfum exquis embaumait l’air.

7 TOMBA SAMBA, J. A. Les Loangos ou Bantous d’Afrique Centrale et Simón Bolívar dans la Libération
esclavagiste et coloniale du Venezuela (XVIIIè et XIXè siècle). In :
https://www.academia.edu/102442171/Les_Loangos_ou_Bantous_dAfrique_Centrale_et_Simón_Bol%C3%AD
var_dans_lhistoire_de_la_libération_esclavagiste_et_coloniale_du_Venezuela_XVIIIè_XIXè_siècles_
Figure 5. Image calligraphique représentant plus ou moins Bwali aux XVIè et XVIIè siècles avec deux
habitants jeunes habillés en habits européens, au moment où les portugais étaient déjà là-bas au Loango. Source :
Banque d’images Alamy.

Au milieu de la cité se trouvait une grande place proche du Tchinganga-Mvumba ou Limani


Li Bwali, le Palais Royal. Celui-ci était environné d’une vaste palissade de palmes compactées
formant un carré. On y voyait un grand nombre de maisons où étaient logées les innombrables
épouses du roi.
Figure 6. L’actuel Tchinganga-Mvumba (Palais Royal du Royaume Loango) à Diosso (Sud profond du Congo
Brazzaville) inauguré en septembre 2016. Ici la Demeure Royale ou Centrale du Palais. Source : Journal
quotidien Congolais online « Les Dépêches de Brazzaville ».

Figure 7. Vue d’ensemble du « Tchinganga-Mvumba » ou «Limani Li Bwali » (Palais Royal du Royaume


Loango) avec la demeure royale au centre, ses bâtiments annexes (bureaux, salles de réunions, etc…) et sa cour
et ses allées à Bwali/Diosso (Congo Brazzaville). La couleur jaune et bleue des murs sont les couleurs par
excellence de la royauté Loango, comme nous l’avons signifié. Source : Journal satirique online congolais Zenga
Mambu.
Les maisons de Bwali étaient longues, construites en planches éclatées quand elles ne l’étaient
pas en maanga, « espèce de palmes agglomérées ou compactées ». Les toits, à deux versants
perpendiculaires, étaient en nkuunza, « espèce de palme aquatique ».

Aux Temps Modernes, Bwali est une cité en plein essor, entretenant un commerce
florissant avec son voisin septentrional, le royaume Anzico (Teké) de Makoko (Titre Royal des
Tekés), situé plus au nord-est au delà de la vallée du Niari. Des caravanes partaient de Bwali,
avec des produits de la côte, par Boko Songho et Mindouli (localités rurales faisant partie
géographiquement aujourd’hui du Royaume Loango pour la première localité, et étant une zone
d’influence du Royaume Téké pour la deuxième localité depuis la fin du Royaume de Kongo
Dia Ntotila. Ces deux localités sont situées dans le sud du Congo Brazzaville actuel), en passant
par le pays Bembé (sous-groupe ethnique du Congo faisant des grand groupe ethnique Kongo,
étant culturellement sous l’administration du Royaume Loango, depuis la disparition du
Royaume du Kongo Dia Ntotila), et y exploitaient le minerai de fer et de cuivre. Les relations
entre les deux États (Loango et Teké) étaient empreintes d’une telle concorde que le peuple de
Loango et les Batékés (pluriel du Teké) se réclamèrent et se réclament jusqu’à maintenant d’une
ascendance commune : Ngunu.

Figure 8. Le défunt Mâ Loango Moe Makosso IV (au Centre) en raphia avec peau de léopard au sol, animal de son pouvoir
et ses attributs, avec son homologue Makoko (souverain Teké) le défunt Auguste Nguempio en tout rouge (couleur du
pouvoir de la monarchie Teké) à droite avec ses attributs de pouvoir. Les deux monarques sont presque décédés à l’intervalle
de moins d’un an, Moe Makosso IV étant le 1er à décédé en 2020 et le Makoko Auguste Nguempio en 2021. Ici aucours
d’une réception au Palais Présidentiel Congolais à Brazzaville. Source : Archives Personnelles.
Figure 9. Le Makoko actuel Michel Ganari Nsalou II, XVIIIè Souverain du Royaume Teké, intronisé en 2022 à Mbé
(Département du Pool, Sud-est du Congo Brazzaville), capitale dudit royaume. Il règne sur un territoire aussi grand que
l’Afrique du Sud, car il est souverain de tous les Tekés d’Afrique (Congo Brazzaville, Congo Kinshasa et Gabon). Ici avec
ses deux épouses, ses attributs du pouvoir, (dont nous évoquons dans l’image suivante du défunt Makoko Auguste
Nguempio), et les statuettes, symbole de la présence des mânes. Au mur sont accrochés son portrait et ceux des autres
personnages importants du Royaume. Source : Quotidien congolais online « Les Dépêches de Brazzaville ».

Figure 10. Le défunt Makoko Auguste Nguempio décédé à l’âge de 94 ans, ayant régné pendant 17 ans sur le trône de Mbé
(2004-2021). Ici aucours d’une cérémonie avec la peau de léopard étalée au sol, un des signes de l’attribut du pouvoir Teké,
du balai en brindille, en tant que magistrat suprême du royaume, accompagnée à gauche, de la Reine Ngalifourou (pas sa
femme, mais une femme prêtresse détenant une parcelle du pouvoir spatio-temporel du royaume, qui porte le titre de Reine).
Source : Archives personnelles.
Bwali regroupait diverses ethnies aux affinités culturelles et linguistiques manifestes. Il
convient de noter que les Yombé (Bayombe au pluriel8), Lumbu, Kugni, Punu, et Vili
constituaient l’ensemble des forces vives de l’État de Loango. Se réclamant tous d’une
ascendance commune, Nkakamoeka, « seul et même ancêtre » - nom d’un district aujourd’hui
dans le département du Kouilou, région qui est naturellement sous influence culturelle des Vilis,
au sud du Congo Brazzaville actuel, au regard de l’histoire, comme nous l’avons vu ci-dessus.

Parmi les valeurs sociales et spirituelles qui unissent par exemple toutes les femmes Kongo
vivant dans la société Loango, figure le Tchikuumbi, un rituel qui consiste à enseigner à la
femme, les valeurs de probité, de respect envers la société et à son futur mari, à être mature
pour assumer le rôle de mère et de femme responsible dans la société.

Figure 11. Une jeune femme de la civilisation Loango en tenue traditionnelle avec de l’argile rouge sur la face et
le reste du corps (l’argile étant un des composants de plusieurs rituels chez les peuples Bantu Kongo, notamment
lors des rituels de passage de la phase d’adolescence à la phase adulte), et des colliers traditionnels, aucours
d’une cérémonie. Source : Site Officiel du Royaume Loango.

Une constante des valeurs morales était fondée sur la cohésion sociale. Dans cette énumération
ethnique, on ne saurait omettre les Bongos (nom local désignant les Pygmées, en langue vili et

8Cette ethnie se trouve aussi au Congo Kinshasa, dans les provinces de Kwilu et Bandundu. Une variante des Vilis
qui restèrent sur la rive gauche (dont on a parlé ci-dessus pendant les migrations des Bouvandjis), et qui étaient
politiquement et culturellement des habitants du Royaume de Kongo Dia Ntotila, avant sa disparition ou sa fin.
dans plusieurs langues du grand groupe ethnique Kongos dans les deux Congo, et au Gabon),
peuples autochtones auxquels les conquérants et/ou migrants Kongos dépossédèrent de leurs
terres, et qui finirent (les Pygmées) par trouver un havre au coeur de la forêt du Mayombe.
Notons cependant que les Bongos, autochtones de la terre du léopard, jouèrent un rôle politique
éminemment décisif dans l’émergence de la seconde dynastie de l’État de Loango9.

C’est à Bwali, que le roi siégeait avec sa cour. À la tête de Bwali et de l’État de Loango il
y avait (et il y’a toujours, bien que le nom de la capitale a changé, mais la hiérarchie politique
est toujours la même depuis la période de la fondation du royaume), le Fumu “roi” Mâ loango
issu de l’une des deux lignées royales Kondi et Nkata, composantes de la vague conquérante
des Bouvandjis.

Selon les principes fondateurs du Royaume, la monarchie du Royaume Loango d’essence


divine, partait et part encore du principe d’initiations mystiques pour atteindre le degré suprême
de « Mâ Loango » donc roi du Loango.

Ainsi, une personne pouvait ou peut monter sur le trône sans être « Mâ Loango » jusqu’à
l’atteindre ou même ne pas l’atteindre jusqu’à sa mort. Ainsi, selon les étapes d’initiations,
pendant les sept premières années de son règne, le souverain porte le titre de Ngaanga
Mvuumba, « le devin qui couve », comparé à l’oiseau couve précautionneusement ses oeufs.

9 Confère MAVOUNGOU PAMBOU, René. Op. Cit.

En effet l’actuelle dynastie régnante au Loango, Kondi Li Lwangu, qui est la deuxième dynastie dans l’histoire du
Royaume Loango, est issue de l’union entre N’Nombu Sinde (une vierge mystique trouvée dans la forêt du
Mayombe, voir « Le Royaume de Loango, historique par la Cour Royale » via le site officiel du Royaume Loango),
et du prêtre autochtone (Bongo), chef du sanctuaire royal (Tchibila en langue Vili), Tchinthomi Tchibun.
Figure 12. L’actuel Roi du Loango Sa Majesté Moe Paka Sindji N’Tukunu lors de son intronisation officielle en
tant que XVIIIè Roi du Loango, le 23 juillet 2023 à Bwali/Diosso en présence de plusieurs royautés (Makoko Ganari
Nsalou II, royautés de la RDC, et du Bénin, des notabilités du Cabinda, et délégations officielles du royaume Loango venues
du Gabon (Nyanga), et des officiels congolais (du Congo Brazzaville). Ici il a un certain nombre de ses attributs royaux : un
modèle de costume traditionnel en raphia en jaune (première couleur par excellence de la royauté Loango), la couronne
royale en raphia, la spectre royal (signe du grand commandeur) à sa main gauche, comportant au dessus une main ouverte
avec 7 étoiles représentant les 7 provinces du royaume et un ordre mystique ancestral et un balai en brindille à sa main droite
pour rendre justice, en tant que Premier Justicier de l’État Loango. Actuellement il a comme titre officiel : « Nganga
Mvumba » (l’oiseau qui couve). Source : Journal quotidien Congolais en papier “Les Dépêches de Brazzaville”.
Figure 13. Le Nouveau Monarque Moe Paka Sindji N’Tukunu lors de son passage pour saluer l’assistance et
son peuple après avoir été intronisé officiellement10. Source : Site Internet officiel du Royaume Loango.

Figure 14. Le défunt Roi du Loango Moe Makosso IV (décédé en 2020, ayant régné pendant 11 ans, de 2009 à
2020), ici avec ses deux épouses aucours d’une cérémonie à Diosso. Source : Site Internet officiel du Royaume
Loango.

10 Nous parlons de l’intronisation officielle car au Royaume Loango, comme dans beaucoup de monarchies
africaines, l’intronisation a deux faces : la phase métaphysique qui est très longue en années, qui prend plusieurs
années, loin du grand public, phase lors de laquelle le futur monarque est initié dans différents sanctuaires
« Tchibila » pour être doté des pouvoirs surnaturels ancestraux. Et la face physique qui est l’intronisation officielle
en présence du public, qui est le point d’orgue de la face métaphysique, comme dans ces images publiées ici.
En effet, le Roi du Loango est celui dont la puissance et la sollicitude s’étendent au loin, et
recouvrent tout le royaume. Après avoir complété des initiations avec les prêtres traditionnels,
qui faisaient partie des Bongos (Peuples Autochtones), le monarque régnant sur le Loango,
atteint l’étape suprême de « Mâ Loango » et devient donc le « Mâ Loango » au sens strict du
terme, méritant alors le titre royal suprême de « Mâ Loango ». Même s’il faut dire que, cette
distinction est peu connue de beaucoup de gens, car le commun de mortel appelle le «Mâ
Loango » tout individu monté au trône de Loango, puisqu’il pense que, le fait que cet individu
est au trône, devient déjà et automatiquement le « Mâ Loango ». Et nous voyons évidemment
une fois de plus le rôle des Bongos (Peuples Autochtones) dans la spiritualité Loango, sans
compter le rôle qu’ils ont joué socialement dans la mise en place de la deuxième dynastie du
Royaume Loango, comme mentionné ci-dessus.

Après la dynastie des Bouvandjis, caractérisée par une royauté héréditaire et absolutiste
(chassée justement pour ça), la fonction du Roi de Loango, devint élective. C’est la début de
la deuxième dynastie de l’histoire du royaume Loango, avec le monarque Loango, Djembe,
cité déjà ci-dessus, qui régna au XVIIè siècle 11. Djembe, fut et est jusqu’à maintenant
toujours, le plus grand monarque de l’histoire du Royaume Loango de par son long règne
(vers 1600-1660) soit près de 60 ans de règne. À ce titre, Djembe est l’égale du
Charismatique et Très Pieux Mweene Kongo (Roi du Kongo) Nzinga Mvemba (Afonso I)
du Puissant Royaume de Kongo Dia Ntotila, fils de Nzinga Nkuwu (João I), qui (donc
Affonso I) régna 37 ans ( 1506-1543). Même si Nzinga Mvemba a un aura au-delà de ses
frontières dans l’histoire jusqu’à de nos jours, et que Djembe a souvent été occulté par le
charisme et l’habile politique de l’un de ses successeurs Moe Poaty Ier (son nom de son
règne : Kamangou Kama Mbou ayant régné de façon brève de 1773-1787), de la branche
régnante Kondi de la lignée royale.

Bien que la monarchie est devenue élective, le mode d’accession au trône du Loango, est resté
le même c’est-à-dire matrilinéaire comme le dicte la civilisation Kongo, c’est-à-dire c’est le
neveu direct ou indirect du défunt Roi qui accède au trône, et non les fils biologiques comme
dans les monarchies patrilinéaires.

11 DAPPER, Olfert. (Une version ultérieure traduite par John Ogilby, Africa, est disponible (London, 1670) p.
491). Naukeurige Beschrijvinge der Africa Gewesten. Amsterdam. 1668. P. 518.
En outre, bien que la monarchie Loango devient élective, le Roi ne gère pas le quotidien
du Royaume, car de par la coutume et l’essence divine de la monarchie Loango, le roi est reclus
dans son palais, il sort rarement, voit peu des gens, ne mange pas en public, ne s’habille pas en
en habits européens de couleur blanche (traditions en vigueur jusqu’à maintenant que le
souverain reçoit du prêtre autochtone du sanctuaire royal). Anciennement, le Mâ Loango devait
manger sans être vu par personne, en sortant dans la rue, tout le monde devait se courber, il
pouvait pas observer l’océan Atlantique, appelé localement là-bas la mer. Ce qui explique en
partie la rareté des portraits des monarques de Loango12. L’essence divine de cette monarchie
fait que les princes et princesses issus de la dynastie actuelle de la lignée royale de la
branche régnante (Si Fumu Kondi Li Lwangu), et de la branche non régnante (Si Fumu
Nkata) de la même lignée ont des titres jusqu’à présent de « Prince Sacral/ Princesse
Sacrale ». Par exemple l’actuel monarque Loango, avant qu’il devienne, il était désigné
par le Prince Sacral Moe Fouti Loemba François (à l’état civil).

Ainsi la gestion des affaires de l’Etat était (et est encore jusqu’à maintenant) du ressort d’un
gouvernement dont le Mamboma Tchiloangu est le premier dignitaire, donc le 1er Ministre
dans le format des gouvernements bicéphales actuels, car les vice-rois n’existaient pas dans la
configuration politique royale en Afrique Centrale pré coloniale, le Chef Suprême du Royaume
étant unique, n’ayant pas de seconds mais juste des représentants (gouverneurs de provinces,
notables). Le Mâ Loango offre solennellement à tous les membres du gouvernement, un signe
distinctif de leurs attributions, un nguundu, « chapeau en fil d’ananas comportant quatre
pompons aux côtés et un pompom au dessus ».

Figure 15. Le Ngúúndù ou Couvre-chef Princier et vénérable au royaume Loango, utilisé généralement par les
hommes. C’est une calotte traditionnelle et ressemble aux calottes ecclésiastiques. Source : Site Officiel du
Royaume Loango.

12 Page Google consacrée aux Monarques de Loango. Consulté en ligne en 2023.


Figure 16. Le Ngúúndù ou Couvre-chef Royal Loango, un des symboles des attributs royaux du Loango. Ici c’est ce modèle
porté par le souverain Loango, quand il n’utilise pas la couronne. Il est fait en raphia. Ce Couvre-chef Royal et Princier a une
longue légende qui explique ses origines, voir : “Le Ngúúndù ou calotte princière du Loango, in :
https://royaumeloango.org/nguundu-ou-la-calotte-princiere-du-loango/. Source : Site Officiel du Royaume Loango.

Ainsi, la composition du gouvernement du Royaume de Loango qui siégeait (et siège encore de
nos jours) à la capitale, était et (est encore jusqu’à présent) la suivante :

- Le Mamboma Tchiloangu, en tant que Premier Ministre, assure entre autres l’interrègne après
la disparition (décès) du roi. Il joue un rôle prépondérant sur l’échiquier politique, car il est le
véritable pilier des institutions. Pour ce faire, il apparaît comme la pierre angulaire de l’Etat.

- Le Mafuka, ayant en Charge le Commerce, surveille et dirige la traite sur les produits
d’importation et d’exportation, desquels il prélève un droit, dont un certain montant, en fonction
de l’importance des échanges effectués, doit être versé au roi.
Lors de la Traite Négrière, les personnes en charge de ce ministère étaient des incontournables
cyniquement et corrompus ou nommés la plupart par des négriers, car le Royaume Loango étant
un « Royaume Courtier » pendant la Traite Négrière, c’est-à-dire des milliers des personnes
asservies venant de l’intérieur des terres d’Afrique Centrale, transitait par le port de Loango et
ceux de ses voisins Kakongo et Ngoyo, pour aller aux Amériques. Nous avions déjà dit et
démontré historiquement avec les faits fiables dans plusieurs études13 que, le Port négrier

13 TOMBA SAMBA, J. A. “Às Origens dos Escravizados Bantu de África Central deportados Às Américas dos
séculos XVI-XIX”. Article scientifique publié en portugais dans les Annales numériques du XXIXè Symposium
National d’Histoire. Brasília: Anpuh (Association Nationale d’Histoire du Brésil). 2017. Pages 14-15.

TOMBA SAMBA. J. A. Les Afro-argentins, les Afro-paraguayens et les Afro uruguayens : des Histoires
Nationales Invisibles. In :
de Loango, après la fin de la prédominance de l’ancien port de Mpinda, (et
comparativement avec le port de Luanda), était plus prépondérant en termes des
personnes asservies embarquées, que certains ports ouest africains, qui sont présentés à
tort par une falsification de l’histoire, comme étant de là où sont partis plus des milliers
d’Africains asservis vers les Amériques, que d’autres régions africaines. Aujourd’hui, les
vestiges du port négrier de Loango existe encore. D’où il existe encore de nos jours, des pans
ou parties de la fameuse « Route des Esclaves » au Congo Brazzaville, qui part de l’intérieur
des terres jusqu’à sur la côte Atlantique, route empruntée par des personnes asservies
embarquées pour les Amériques à ce moment-là.

Le problème de plusieurs pays d’Afrique Centrale dont le Congo Brazzaville c’est que, le
passé n’est pas en grande partie institutionnalisé avec la construction des musées,
mausolées, sites et monuments historiques, pour commémorer des faits historiques, pour
que cela attire aussi des touristes.

Figure 17. Une vieille stèle avec des écritures historiques sur l’ancien port d’embarquement des personnes asservies au
Royaume Loango (Sud profond du Congo Brazzaville). À côté une pierre gravée en noire, laissée par des touristes Afro
américains.

https://www.academia.edu/103206895/Les_Afro_argentins_les_Afro_paraguayens_et_les_Afro_uruguayens_De
s_histoires_Nationales_Invisibles

TOMBA SAMBA, J. A. Les Loangos ou Bantous d’Afrique Centrale et Simón Bolívar dans la Libération
esclavagiste et coloniale du Venezuela (XVIIIè et XIXè siècle). In :
https://www.academia.edu/102442171/Les_Loangos_ou_Bantous_dAfrique_Centrale_et_Simón_Bol%C3%AD
var_dans_lhistoire_de_la_libération_esclavagiste_et_coloniale_du_Venezuela_XVIIIè_XIXè_siècles_
Figure 18. Nouvelle stèle érigée sur l’ancien site du grand port des esclaves de Loango, perpétuant la mémoire
de la Traite négrière au Congo Brazzaville, un monument largement insuffisant pour un tel site, car en réalité, ce
site historique mérite un musée grandeur nature tel que les autorités congolaises annoncèrent mais le projet reste
encore dans le carcan des bonnes intentions. De plus près, on peut lire entre autres “environ 2 millions
d’esclaves”, évidemment l’écriture est prudente en employant l’adverbe “environ”, car c’est plus de 2 millions
de personnes asservies venant de toute l’Afrique Centrale, qui ont été embarquées par le port de Loango du
XVIIè au XIXè siècle. Source : Wikipedia.

Figure 19. L’ancienne piste des esclaves ou de caravanes, laquelle était empruntée pour acheminer les personnes
Bantous asservies de l’intérieur jusqu’aux côtés de l’océan Atlantique au pays Loango (Kouilou/ Congo
Brazzaville). Source : Archives personnelles.
Figure 20. Une fresque à une place publique au centre-ville de Brazzaville (Congo) commémorant la mémoire de
la Traite Négrière. Source : Archives Personnelles.

Si ces pays d’Afrique Centrale, (les gouvernements actuels au moment où ce travail


scientifique est fait) donnent une place de choix à la culture, l’ancien port des esclaves de
Loango, de par son grand rôle joué lors de la Traite Négrière avec l’embarcation des
millions des Bantous comme nous l’avons dit en partie ci-dessus, abriterait aujourd’hui,
un grand Mémorial et un Centre International de Conférences, attirant des milliers de
touristes américains (du sud, du centre et du nord des Amériques) générant ainsi des fonds
pour le pays, et par là, démontant par le béton (avec la construction de ce Mémorial) tous
les mensonges sur des faits historiques professés par certains historiens Ouest Africains,
sur les rôles des ports négriers d’Afrique, notamment ceux du golfe de Guinée.

- Le Masafi est en Charge de l’Économie et des Finances. Il assure la trésorerie royale. Il


reçoit, détient les biens destinés au roi et en dresse l’inventaire.

- Le Mambeli, comme son nom l’indique possède un couteau en cuivre, insigne de sa charge :
la Justice. En effet, il fait convoquer les justiciables et rend la Justice.

- Le Matchiyendji, en Charge des Douanes, surveille les tarifs, règle certains litiges inhérents
au négoce. Il repère les produits dont l’importance nécessite l’imposition d’une taxe.

- Le Mankaka est en Charge de la Défense de l’État et dirige la Livita « guerre ». Le Loango


ne disposant pas d’armée régulière et permanente, sur ordre du roi, il assure la logistique
militaire, lève des contingents dans chaque province et les mène (menait) au combat. Les
armes les plus courantes sont : Lyoonga « La sagaie », « La lance » ou «La pique », Mbeeli,
« le couteau », « Le poignard », et Mpita mbawu, « l’arc ».

- Le M’bindika Lwangu « Verrou du Loango », est une sorte de Ministre de l’Intérieur,


Chargé de veiller sur la sécurité de l’État et l’intégrité territoriale.

- Le Makimba est en Charge des Eaux et Forêts, régulant et inspectant les activités de pêche
et de chasse. Il s’occupe également des questions relatives à la gestion des terres, en vue de
l’exploitation. agricole.

- Le Mangofu est le Ministre des Affaires Étrangères. Les bonnes relations avec les États
d’Anzico, Kakongo, Ngoyo et autres, relevaient et relèvent encore jusqu’à présent, de sa
compétence.

- Le Mamputu est le Ministre de la Culture et des Arts. Il est entre autres Chargé des
questions religieuses. Il veille à la régularité du culte rendu aux Bakisi Basi « Divinités »,
dans des bibila « sanctuaires », tenus majoritairement par des prêtres pygmées. Le
couronnement des monarques Loango, après la fin de la dynastie des Bouvandji, se faisait par
un Nganga, « un prêtre », qui était toujours un Pygmée, dont le sanctuaire se trouvait à
Mayumba dans l’actuel Sud-est du Gabon, territoire du Royaume Loango. Donc après la
dynastie des Bouvandjis, les Peuples Autochtones jouèrent un rôle clé politique pour
l’émergence d’une nouvelle dynastie mais aussi spirituellement dans le couronnement des
Rois du Loango, comme nous l’avons cité ci-dessus.

Le Mamputu veille également à la propreté et au respect de ces « cathédrales » tropicales, lieux


sacrés par excellence, encore appelés « bois sacrés ». En parlant des sites religieux, il est à noter
que dans l’Afrique Centrale des Royaumes, les tombeaux royaux faisaient partie aussi des sites
religieux, car lieux où vivent physiquement (la mort comme changement métaphysique de vie
dans la cosmogonie Bantou) les ancêtres, et on peut les vénérer. De ce fait, Loangere ou
Loangiri, (se trouvant dans la province de Loandjili), qui était un centre religieux où étaient
(les tombes sont toujours là-bas jusqu’à présent) enterrés les Mâ Loango, faisait partie des
prérogatives de ce ministre. Il est à noter que, dans le cadre des rituels funéraires des
monarques Loangos, on entourait leurs tombeaux de défenses d’éléphants entières14, qui
sont aussi des symboles royaux, et du pouvoir de la monarchie Loango.

Un autre site religieux abritait (et abrite jusqu’à présent) des tombes royales des monarques de
Loango, c’est le site historique de Lubu, lui aussi situé naturellement dans le royaume Loango,
dans la même province que le précédent site cité ci-dessus, avait succédé à Loangere dans son
rôle de lieu du repos des dépouilles mortuaires des Mâ Loangos.

Lubu était devenu le nouveau cimetière des Rois du XVIIIè au XIXè siècles, dont les vestiges
existent encore de nos jours dans l’actuelle région du Kouilou (sud profond du Congo
Brazzaville actuel), bien que certains sépulcres sont en voie de dégradation, par manque de
préservation de ces deux patrimoines, que la civilisation Loango nous a légués 15.

- Le Ngala Mbembu ou Konga Makanda, « Rassembleur des Clans », est le représentant des
Fumu Kanda, « chefs de clans », et Fumu Si16, « Princes-Gouverneurs » auprès du roi. Comme
on peut le constater, son rôle est prépondérant dans le maintien de l’unité, la concorde et la
cohésion au sien des communautés et du Royaume. Il est aussi l’œil et l’oreille du Roi, car il
est investi de la mission de renseigner le souverain sur toute information sensible concernant sa
personne. On peut l’assimiler aujourd’hui aux services de renseignements militaires intérieurs.

- Le Mambanza est l’Intendant du Roi. Il veille au bien-être, à la sécurité matérielle du

14 PROYART, (l’Abbé). Histoire de Louango, Kakongo et Ngoyo et autres royaumes d’Afrique. Paris et
Lyon.1776. Cet abbé fut un missionnaire Français au Royaume Loango, qui était la deuxième mission
d’évangélisation Catholique du Congo Brazzaville Colonie, Moyen Congo d’alors, après la mission
d’évangélisation Catholique de linzolo (région du Pool, sud-est du Congo Brazzaville actuel).

15 En 2014, quand j’étais encore étudiant en Licence à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, dans le cadre
des articles de presse d’Histoire, que je publiais dans le journal papier hebdomadaire « Emmanuel », j’avais publié
deux articles successifs en forme d’inventaire des patrimoines historiques et naturels du Congo Brazzaville, en
alertant justement sur ce problème de la non préservation de ces sites. Et parmi ces sites historiques dont je parlais,
figurait les sites religieux de Loangere et Lubu. L’article dont lequel je parlais de ces deux sites, était intitulé :
« Les Patrimoines Culturels Matériels de grande portée historique oubliés par la mémoire collective
congolaise ».

16 Beaucoup des mots et noms écrits ici dans ce travail scientifique, qui sont en langue africaine, sont en langue
vili, ainsi nous avons écrit tenant compte de l’orthographe de cette langue. Le Nom « Fumu » en vili par exemple
cité dans ce travail, en kikongo-lari et en nsundi, c’est « Mfumu ».
souverain ainsi que de celle de ses épouses. Il assure également l’organisation et la direction
des travaux champêtres dont les produits servent à l’approvisionnement du palais royal.

Bwali changera plus tard de nom et même de géographie, pour devenir Diosso, dont le
nom fait référence aux fameuses gorges de Diosso, véritable joyau naturel et touristique. Dans
le cadre de ces différents changements spatio-temporels, la capitale du Royaume Loango,
sera déplacée dans les années 1600 à Loandjili (dans la province éponyme), après que le
royaume ait retrouvé son indépendance vis-à-vis de son puissant voisin du sud, le
Royaume de Kongo Dia Ntotila. Changement qui sera opéré par le monarque Loango
Djembe cité déjà ci-dessus, “Père de l’Indépendance ou de l’Indépendance Nouvelle” du
Royaume Loango. À noter que c’était juste un retour à l’ordre initial des choses, puisque
Loandjili était la capitale de la première dynastie du Royaume Loango, les Bouvandjis,
comme nous l’avons vu ci-dessus. Les neuf (9) rois de cette dynastie ont tous vécu et étaient
enterrés à Loandjili17 (Loangere plus précisément, cité ci-dessus).

Aujourd’hui Loandjili est aussi le nom d’un arrondissement de la ville de Pointe-Noire, même
si la province avec le même nom continue aussi d’exister, et dont l’arrondissement est une
portion de cette province au niveau de l’organisation politique du Royaume de Loango.

Tout compte fait, nous comprenons que le Royaume Loango, comme beaucoup des
Royaumes africains pré coloniaux, avait et a encore, une organisation socio politique très
avancée, qui n’avait rien à envier aux monarchies européennes de cette époque où il avait atteint
son apogée, comme nous l’avons vu avec son organisation administrative et particulièrement
avec l’une de ses provinces, à savoir Mâ Mpili et sa capitale politique Loandjili/Bwali ou
Diosso (aujourd’hui) qui était et est encore aujourd’hui le cœur battant politique et spirituel du
royaume. Ces deux entités ou structures (Mâ Mpili et Bwali/Diosso) sont très importantes dans
l’Histoire de la civilisation du Loango, car ce sont des références, sinon deux lieux hautement
symboliques et significatifs, de par leur rôle qu’ils ont joué et continuent de jouer dans
l’organisation de cette civilisation côtière africaine, devenue aujourd’hui plus précisément
congolaise (du Congo Brazzaville), gabonaise et angolaise, car géographiquement pour ce qui
est de ces deux derniers pays, le Sud-est du Gabon actuel et une partie du Cabinda actuel
(Angola) sont des provinces du Royaume Loango, comme nous l’avons déjà mentionné ci-

17 Page Google sur les Monarques de Loango. Idem.


dessus. Le Loango reste un exemple d’une nation unie malgré son éclatement géographique
(conne c’était le cas avec le Kongo et Teké et d’autres structures socio politiques africaines pré
coloniales), que les pays actuels africains particulièrement ceux dont il a légué les territoires
(Congo Brazzaville, Gabon et Cabinda) doivent s’inspirer dans leurs gouvernances politiques.

Bibliographie

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nsalou-2-installe-au-palais-royal-de-mbe-136679. Publié le 7 Avril 2022.

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