Un jeu de rôle de Fabrice Lamidey & Frédéric Weil

N • e •p •h •i •l •i •m
légende

Le Grimoire
du Troisième cercle
des Sciences occultes
Textes règles additionnelles
Cyril Perniceni et Damien Rocroy

Textes Magie
Damien Desnous

Textes Kabbale
Grégoire Laakmann

Textes Alchimie
Damien Rocroy
Direction artistique, couverture Édition
Franck Achard & A.O.R. Yannick Leclerc

Maquette & iconographie Correction

Julien Dejaeger Pierre-Olivier Cervesi

Crédits images Relecture

p. 31 © shutterstock Tithi Luadthong Nicolas Dausse et Cyril Perniceni
p. 49 © shutterstock Tithi Luadthong
P. 51 © shutterstock Fabian Zocher
p. 62 © shutterstock herryfaizal
p. 65 © Arcangel Tim Robinson

Nephilim Légende © Mnémos 2020 - Fabrice Lamidey & Frédéric Weil

ISBN : 978-2-38267-012-5 / Imprimé en UE par Finidr, avril 2021
 Nephilim

Sommaire
Règles additionnelles Habitus du labyrinthe schématique 36
Habitus du dédale de l’âme 37
et clarifications 4 L’ergasterion 39
Les initiés des Arcanes Mineurs 4 Arcadia 46
Vécus d’initiés 4 Aboutissement 48
Ka-Soleil des initiés 5 Le dernier passage 48
Approches de Ka-Soleil 5 L’aboutissement du sentier sinueux 49
Résistance solaire 6 L’aboutissement de la spirale d’élévation 50
Partager un laboratoire 6 L’aboutissement des principes égarants 50
Création de focus 7 L’aboutissement du labyrinthe schématique 51
Apprentissage des L’aboutissement du dédale de l’âme 51
effets magiques sans focus 8

Le Troisième cercle Les clefs

de Magie 10 du Troisième cercle
L’histoire de la Kabbale
52
52
Histoire de la Magie 10 Melkisedek, l’Alliance inachevée 52
He-Ka 10 Salomon, le Compact de l’alliance 53
Le sentier sinueux (Sentier d’or) 11 Jésus, le prophète de Sohar 54
La spirale d’élévation et les principes égarants L’expansion de la Kabbale 55
(les Guerres élémentaires) 11 L’accès aux clefs 56
Le labyrinthe schématique (l’Hermétisme) 11 Les trois piliers de la sagesse 56
Le dédale de l’âme (le Grand Réveil) 11 Les Clefs de Salomon 57
Les voies de la Magie 12 Les secrets de l’Arbre de vie 58
Philosophies magiques 13 Le sanctuaire - la Shekhina 58
Le chemin initiatique 14 Les voyages - la Merkabah 59
Le seuil 15 Exploration des fiefs de Kabbale 62
La révélation de la Magie analogique 15 Le Troisième cercle :
Le Grand Secret du sentier sinueux 17 la maîtrise des clefs 64
Le Grand Secret de la spirale de l’élévation 18 Les invocations 64
Le Grand Secret des principes égarants 20 Les rituels mineurs 72
Le Grand Secret du labyrinthe schématique 21 Les quêtes kabbalistiques 75
Le Grand Secret du dédale de l’âme 22 Sohar et la quête du Saphir mystique 75
Grands Secrets 23 Zakaï et la quête du mystère des cinq plaies 80
La Magie analogique 24 Meborack et la quête de la Balance cosmique 84
Quelques habitus 31 Pachad et la quête de la Source de jouvence 89
Habitus du sentier sinueux 32 Aresh et la quête de la Couronne d’airain 93
Habitus de la spirale de l’élévation 33 Arcadia 97
Habitus des principes égarants 35
2
 3
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Le Zohar, révélation des La conduite de l’Œuvre 115

splendeurs de l’Arbre de vie 98 Assembler un construct avec l’Œuvre au rouge 115
Ceux qui gouvernent les Sephiroth, Projeter une formule d’Œuvre au rouge 115
les noms divins de l’Arbre de vie 98 Tests et maladresses 115
Invoquer les gouverneurs des Sephiroth 99 Les voies alchimiques 117
Les pentarques de Tiphereth, les cinq Archanges du milieu 101 La voie brève 117
La voie sèche 117
La voie humide 118
Le Grand Œuvre 104 La voie royale 118
Une brève histoire de l’Alchimie 104 Les processus alchimiques 120
Les temps atlantes 104 La Chrysopée et le Mercure des philosophes 120
Du Déluge aux premières recherches 105 L’Escarboucle et la Pierre philosophale 120
Le Grand Conclave de l’an mil 105 Le Cinabre et l’Élixir de longue vie 120
Les grandes découvertes 106 L’Alkaest et le Spiritus Mundi 120
Le Grand Réveil 106 L’Androgyne et l’Ovo Mundi 121
Créer une formule d’Alchimie 107 Les formule de l’Œuvre au rouge 121
Choix de la substance 107 Formules de la Chrysopée 122
Choix de l’opération 107 Formules de l’Escarboucle 124
Choix du Ka 108 Formules du Cinabre 126
Ajustements 108 Formules de l’Alkaest 128
Projeter et sécuriser la formule 109 Formules de l’Androgyne 130
L’entrée dans le Grand Œuvre 110 Le Glorieux Alliage 133
La Voarchademia ou l’Assemblée des philosophes 110 Les mentors de la voie sèche 133
Le rendez-vous à Venise 110 Esméralda 133
L’épreuve 110 Hermès le Trismégiste 137
Le jeu des focus 111 Rébis 140
L’Amphithéâtre de la Sagesse 113
La rencontre avec le Glorieux Alliage 113
La perfection du Grand Œuvre 113
L’aboutissement 114
La nouvelle assemblée :
l’université alchimique arcadienne 114
 Règles
additionnelles
et
clarifications
Les initiés « d’initié » désignant ses connaissances ésotériques du
point de vue de son Arcane (histoire, symbolique, objec-
des Arcanes tifs, factions, rituels, etc.). Les initiés les plus engagés
vis-à-vis de leur Arcane ne possèdent souvent plus de Vécu
Mineurs profane notable mais uniquement un Vécu d’initié.
Si un initié connaît des techniques occultes (Tekhnés
Vécus d’initiés rosicruciennes, Rituels mystes ou templiers, Pratiques
Chaque initié d’un Arcane Mineur possède ordinai- synarques, etc.), il utilise pour cela son Vécu d’initié,
rement deux Vécus : un Vécu contemporain « classique » selon la formule suivante : Ka-Soleil + degré du Vécu
représentant ses capacités et savoirs profanes, et un Vécu d’initié - degré de la technique.
4

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Adjectifs qualificatifs
ou capacités
distinctes
Les Vécus des PNJ, profanes comme initiés,
se voient complétés par un adjectif qualificatif
reflétant un trait de personnalité dominant
permettant au Meneur de mieux les interpréter.
Heureusement pour les Nephilim, tous les
Templiers ne sont pas capable d’effectuer des
rituels d’homoncule et les Rose-Croix ne sont pas
tous télépathes. Ceux capables d’utiliser les rituels
de leur Arcane voient leur Vécu d’Initié associé
à des adjectifs allant dans ce sens. Exemple :
Manteau noir mage, Myste embaumeur, R+C
télépathe, etc.
De plus, si les PNJ sont dotés d’une capacité
particulière, celle-ci est systématiquement
expliquée en termes de jeu dans son descriptif. Ils
sont alors codés de la manière suivante :
Maximilien Théodore
65 ans, Ka-Soleil 7
Notaire débonnaire 5
Mage immoral du Temple véritable 8
• Maître de l’orichalque / degré 4 : la
réussite de ce rituel permet au Templier
d’utiliser automatiquement son approche de
Ka-Soleil pour tout test lié à l’orichalque. De
plus, s’il réussit alors un test en opposition
entre son Vécu d’initié et le Ka-Dominant
d’un Nephilim, il peut choisir de s’attaquer
au Ka-Elément de son choix.
• Rituel d’ergastule / degré 8 : ce rituel, d’une
durée de trois heures, permet d’ajouter son
degré de Ka-Soleil au test visant à transfor-
mer un Nephilim blessé par l’orichalque
en homoncule (cf. Livre III Les Templiers,
p. 15).
• Asservissement d’homoncule / degré 7 : ce
rituel permet de contraindre un homoncule
à utiliser un autre Ka-élément que son Ka
dominant, sans que les tortures ne fassent
baisser le Ka-élément visé (cf. Livre III Les
Templiers, p. 15).
5
Certaines techniques peuvent être amplifiées lors de
rituels de groupes. Le nombre de participants influe ainsi sur
la portée ou la puissance de la technique. Lorsque c’est le cas,
c’est alors indiqué dans sa description.
Ka-Soleil des initiés
Rares sont les initiés de haut rang à ne pas posséder un fort
potentiel de Ka-Soleil. Cependant, si le Ka-Soleil représente
l’affinité au surnaturel d’un être vivant, il symbolise aussi l’ego, le
charisme et la force mentale de celui-ci. Ces individus sont donc
tout aussi difficiles à recruter par les Arcanes Mineurs qu’il est
malaisé pour un Nephilim de les posséder. Sauf exception, la
majorité des simples agents des Arcanes Mineurs n’ont donc
pas plus de degrés de Ka-Soleil que la majorité des profanes,
et s’ils ont une connaissance théorique des savoirs et rituels de
leur ordre, ils sont incapables d’effectuer le moindre rituel ni de
mobiliser leur Ka-Soleil pour une approche.
Approches de Ka-Soleil
Une action soutenue par une approche de Ka-Soleil
donne une action flamboyante, magnifiée, audacieuse,
triomphante...
Selenim et approche
de Ka-Lune Noire
Pour rappel, l’approche par défaut des Selenim
repose sur les manipulations des émotions de la
cible et utilise pour cela leur Ka-Lune Noire. Cette
approche n’est donc d’aucune utilité en combat ou
pour la majorité des actions purement physiques.
Les Selenim ont cependant appris à sculpter les
aspects de leur imago de manière à imiter les approches
de combat liées aux Ka-éléments des Nephilim.
Les aspects d’un imago sont ainsi associés à une ou
plusieurs actions de combat pour lesquels le Ka-Lune
Noire peut être utilisé en lieu et place de l’approche
standard (ex : griffes acérées - attaques puissantes -,
corps de vermiforme - immobiliser et esquiver).
Noter également que par soucis de simplification, le
Ka-Lune Noire des PNJ Selenim est « ajusté » à l’échelle
de Nephilim Quintessence, et que sauf pour les besoins
spécifiques d’un scénario, ces fiches ne prennent pas en
compte les notions de réserve de KLN et d’entropie.
 Nephilim
Comme indiqué dans Quintessence (cf. Livre 0
Quintessence, p. 117), le Ka-Soleil peut être utilisé à la manière
d’une approche par certains initiés. Sauf précision contraire
dans le cadre d’un scénario, il revient au Meneur de décider
en fonction de son style de jeu si tout ou partie de ses initiés
en sont capables et s’ils peuvent le faire à volonté ou rarement.
Résistance solaire
Au choix du Meneur, certains initiés peuvent égale-
ment connaître des rituels permettant de résister aux effets
magiques, à la manière du rituel de résistance des Nephilim
(cf. Livre 0 Quintessence, p. 177). Ce rituel entraîne le sacrifice
d’un degré de Ka-Soleil qui se régénèrera le dimanche suivant.
Partager un
laboratoire
Un laboratoire fonctionnel peut parfaitement être uti-
lisé par un autre alchimiste que son créateur. Bien que les
outils du laboratoire soient liés à la stase de leur créateur,
ils ne sont pas exclusifs. Ainsi, il arrive que des alchimistes
se regroupent pour mettre au point une formule, mener
ensemble une opération délicate ou saisir les subtilités d’un
processus pour passer à l’étape supérieure. Dans ce cas,
ils mènent leurs travaux conjointement dans un seul labo-
ratoire, celui de l’alchimiste hôte. Dès lors, les formules
qu’ils tentent de transmuter utilisent les Ka-éléments
des outils du laboratoire de l’hôte.
Exemple
Anathaesio, alchimiste de la voie humide,
découvre le laboratoire de Vanaraeth, adepte de la
voie royale. Son laboratoire possède tous les outils,
mais Anathaesio ne peut y transmuter que des
Vapeurs, Liqueurs et Ambres (Si Vanaraeth était
un disciple de la voie sèche, il ne pourrait pas utiliser
son laboratoire). Anathaesio possède 6 degrés
dans l’Œuvre au blanc, mais Vanaraeth vient tout
juste de l’entamer (2 degrés). Son laboratoire n’est
donc pas assez expérimenté et Anathaesio doit se
contenter d’y produire des substances d’Œuvre au
noir et ses premières formules d’Œuvre au blanc
(donc jusqu’au degré 2). De plus, il doit dépenser
un degré de Ka par construct de ce laboratoire qu’il
souhaite utiliser.
6
Concrètement, un Nephilim alchimiste découvrant
un autre laboratoire que le sien est tout à fait capable d’y
conduire des opérations alchimiques et de transmuter
des substances. Pour autant, l’utilisateur est limité par les
capacités de l’alchimiste et du laboratoire hôte. Ainsi, il ne
peut produire de substances dont le degré est supérieur à
l’Art occulte de son hôte et reste limité à la voie alchimique
de ce dernier. Si un alchimiste ne peut pas avoir plusieurs
constructs actifs du même type (cf. Livre 0 Quintessence,
p. 217), il peut cependant utiliser un autre construct que le
sien mais doit alors dépenser 1 degré de Ka (de sa stase) à
chaque fois qu’il souhaite changer de construct actif.
Quelques considérations :
• les membres des Arcanes Mineurs peuvent tout à fait
utiliser un laboratoire en état de marche et essayer de le
voler à son propriétaire. Toutefois, celui-ci peut couper le
lien qui unit sa stase au laboratoire en sacrifiant un degré
de Ka-élement de sa stase ou de son Pentacle pour chaque
outil alchimique de son laboratoire. Si Anathaesio pos-
sède un alambic, une cornue et un aludel, il doit sacrifier
3 degrés de Ka-élément pour briser le lien à son labora-
toire, lequel devient inopérant. S’il devait récupérer son
laboratoire, il lui faudrait suivre à nouveau le processus
d’assemblage de son construct, tel que décrit aux pages
216 et 217 du Livre 0 Quintessence. Cette mesure de pro-
tection est la raison principale conduisant les sociétés
secrètes à tenter de transformer l’alchimiste en homon-
cule pour continuer à utiliser son laboratoire ;
• certains alchimistes peuvent ainsi confier ou générer un
trafic de substances auprès des initiés. Cette démarche
est naturellement perçue comme un crime par l’Arcane
de la Justice ou par l’Assemblée des philosophes (la
Voarchademia) si elle contribue à nuire aux Nephilim
ou à aider les Arcanes Mineurs ;
• l’Alchimie est un Art occulte qui s’enseigne de maître
à élève (à l’exemple du Glorieux Alliage et de leurs dis-
ciples). Ainsi, il n’est pas rare qu’un alchimiste débutant
commence sous la houlette d’un maître qui l’initie à partir
de son propre laboratoire. Mais bien vite, l’apprenti devra
voler de ses propres ailes pour conduire les recherches qui
l’intéressent et l’occuperont de nombreux siècles ;
• des PJ pourraient souhaiter n’utiliser qu’un seul labo-
ratoire pour réaliser l’ensemble des opérations et
substances du groupe – bien que la coutume veuille
que chaque alchimiste possède son laboratoire, il est
donc tout à fait possible que plusieurs alchimistes se

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
partagent et utilisent le même laboratoire. Il faut sim-
plement garder à l’esprit que l’intégration de formules
prend du temps (cf. Livre 0 Quintessence, p. 220) et que
chaque alchimiste devra donc patienter avant de pouvoir
produire les siennes. Cet état de fait fournit une raison
supplémentaire à chaque alchimiste pour constituer son
propre laboratoire et y mener ses opérations.
Progression
du laboratoire
Une fois créé, le laboratoire évolue
naturellement avec l’alchimiste, au fur et à mesure
de ses expérimentations, de son gain d’expérience.
Lorsque le Nephilim évolue dans son Art occulte
et progresse d’un œuvre à l’autre, il continue par
conséquent à utiliser son laboratoire normalement,
sans avoir besoin d’en créer un nouveau
correspondant au nouvel œuvre atteint.
Création
de focus
Tout Nephilim est théoriquement en mesure de pro-
duire un focus à destination des autres disciples de son Art
occulte. En pratique, peu d’entre eux en ont la patience et
seuls les plus habiles et fins praticiens s’y adonnent.
Techniquement, un focus est défini par deux choses : sa
forme (le support) et le ou les sorts qu’il contient.
Un Nephilim peut donner la forme qu’il souhaite à son
focus : il peut s’agir d’un grimoire mais également d’une
sculpture, d’un film, d’une partition, d’un tableau, d’un
ensemble de symboles à décoder (comme par exemple
les fameux emblèmes de l’architectonique, cf. Livre X
L’Atalante fugitive, p. 76). Il peut également être dissimulé
dans un paysage ou un bâtiment. Bref, la forme est relati-
vement libre. Pour le réaliser, le Nephilim doit posséder un
Vécu d’au moins 5 degrés dans la discipline qu’il compte
utiliser.
Une fois la forme du focus définie, le Nephilim doit
décider du nombre et de la nature des sortilèges, invoca-
tions ou formules qu’il entend y inscrire. Cette procédure
a un coût en PS qui correspond à la procédure d’enchan-
tement du focus.
7
Le nombre de Points de Sapience à dépenser en début
de processus est égal à la somme des degrés des sorts ins-
crits à laquelle s’ajoute un coût supplémentaire relatif au
plus haut cercle d’Art occulte de ces effets magiques.
Le temps de création de focus dépend du degré d’Art
occulte du Nephilim et du cercle de l’effet magique qu’il
souhaite inscrire sur le focus. La durée se détermine en
semaines pour un effet magique de Premier cercle, en mois
pour le Deuxième cercle et en années pour le Troisième
cercle. L’unité de durée est de : 11 - degré en Art occulte
concerné du créateur. Certains focus particulièrement
puissants sont parfois l’œuvre d’une incarnation (trouver
les bons matériaux, l’inspiration…) et peuvent constituer
une étape vers l’Agartha pour son auteur (qui gagne alors
en renommée et en prestige auprès des autres Nephilim).
Plus haut cercle Coût
de l’effet magique supplémentaire
Premier cercle 10
Deuxième cercle 15
Troisième cercle 20
Exemple
Pitrax le Serpent veut inscrire cinq sortilèges de
Magie dans un focus. Il possède 9 degrés en Basse
Magie et 6 degrés en Haute Magie. Doté d’un
Vécu de sculpteur corinthien à 6 degrés, il opte
pour un ensemble de cinq statues à taille humaine,
dont il entend faire des allégories des technologies
modernes. Il grave un sort dans chacune des
statues, mais le focus ne peut être lu que lorsque
toutes les statues sont en présence les unes des
autres.
Le focus contient trois sortilèges de Premier
cercle (degrés 4,6 et 7) et deux du Deuxième
(degrés 2 et 4).
Le coût total pour la création du focus est donc
de 15 (sort du plus haut cercle) + 23 (4 + 6 + 7
+ 2 + 4), soit 38 Points de Sapience. Il lui faudra
quasiment un an (11 mois et 2 semaines) pour
réaliser ce focus (3 * 2 semaines pour les sorts
de Premier cercle et 2 * 5 mois pour les sorts de
Deuxième cercle).
 Nephilim
Tic-tac
Le temps indiqué pour créer un focus ou
apprendre un sort est valable si le Nephilim s’y
consacre à temps plein (de l’ordre de 8 heures par
jour). Si ce n’est pas le cas, ajustez la durée.
Apprentissage
des effets
magiques
sans focus
Il peut arriver qu’un Nephilim souhaite apprendre
un sort, une invocation ou une formule auprès d’un autre
immortel. Le « maître » et « l’élève » doivent posséder au
moins deux degrés dans le Deuxième cercle de la Science
occulte à laquelle appartient l’effet magique. L’élève suit
alors les règles de durée de déchiffrement (cf. Livre 0
Quintessence, p. 176), à la différence près que le degré de
départ pour un effet magique de Premier cercle est de 5
et que celui d’un effet magique de Deuxième cercle est de
6. Le cercle utilisé pour l’apprentissage correspond à celui
du sort étudié. À cela s’ajoute que le mage devra réaliser un
rituel d’apprentissage (cf. Livre 0 Quintessence, p. 177) en
dépensant 2 PS pour mémoriser le sort.
Les effets magiques de Troisième cercle ne peuvent pas
être appris de cette façon.
8
Exemples
Pour apprendre auprès d’un compagnon le sort
Déshydration (Basse Magie, degré 7), un Nephilim
ayant l’Art occulte Basse Magie à 9 aura besoin de
7 jours pour l’assimiler :
1. degré de départ = 5 ;
2. différence entre degré du sort et Art occulte
Basse Magie du Nephilim 7 - 9 = - 2 ;
3. on retire donc 2 niveaux au degré de départ (5)
soit 5 - 2 = 3, ce qui indique que l’unité est le
jour ;
4. le degré du sort (7) indique le nombre d’unités
requises.
Pour apprendre auprès d’un maître le sort
Lecture du savoir (Haute Magie, degré 4), un
Nephilim ayant l’Art occulte Haute Magie à 8 aura
besoin de 7 heures pour l’assimiler :
1. degré de départ = 6 ;
2. différence entre degré du sort et l’Art occulte
Haute Magie du Nephilim 4 - 8 = - 4 ;
3. on retire donc 1 niveau au degré de départ (6)
soit 6 - 4 = 2, ce qui indique que l’unité est
l’heure ;
4. le degré du sort (7) indique le nombre d’unités
requises.
 9
Quintessence
 Le Troisième
cercle
de Magie
Histoire
de la Magie
He-Ka
Dans des temps immémoriaux, les Kaïm faisaient
corps avec leur environnement. Leurs Ka se mélan-
geaient avec les champs magiques qui les entouraient,
s’influençant mutuellement et générant de nombreuses
modifications. Les Kaïm évoluaient ainsi selon leurs expé-
rimentations au sein des champs magiques, développant
leurs spécificités (qui deviendraient plus tard des méta-
morphes). Parallèlement, leur environnement réagissait à
leur présence et les éléments se mirent à muter, changeant
d’état et de forme.
10
Certains Kaïm comprirent que ces changements
apportaient un accord plus profond entre eux et le Graal
terrestre. Ils commencèrent alors à observer en détail ce
phénomène : la première quête de sapience venait de voir
le jour et serait plus tard nommée le Grand Secret.
Rapidement, l’absence de mode de communication
pour partager ces expériences individuelles se fit sentir.
Cinq Kaïm, que l’Histoire invisible garde en mémoire
sous le nom de « Nommeurs », mirent au point un langage
symbolique et magique : l’Énochéen. Ils donnèrent alors
le vrai nom de la première des Sciences occulte, He-Ka,
que l’on peut maladroitement traduire par : « Toi, enchan-
teresse sapience qui sublime mon moi intérieur et me fait
vibrer avec le cosmos. » Ayant désormais un moyen de
transmettre ce savoir, les Nommeurs partagèrent He-Ka

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
avec leurs Frères, qui la connaissaient sans la nommer et la maî-
trisaient sans le savoir. Ils décidèrent de se réunir pour poser
les fondements de ce nouveau pouvoir, qu’ils ne voulaient pas
source de querelles fratricides ou pour établir la suprématie d’un
Ka sur les autres. Nombreux étaient ceux qui déjà voulaient en
connaître plus. Les Nommeurs s’enfermèrent alors dans un lieu
secret et souterrain, entouré d’un labyrinthe élémentaire qu’ils
édifièrent grâce à He-Ka, pour que nul ne vienne les déranger.
Ils y partagèrent leurs savoirs et découvrirent l’existence de
leurs nom-Ka. La météorite d’orichalque frappa alors que les
Nommeurs venaient de clore leur conclave. Chacun d’eux fut
dispersé dans les ruines du labyrinthe, rendant plus difficile
encore la recherche d’une sortie.
Le sentier sinueux
(Sentier d’or)
Qan Daha (cf. Livre VIII Éole, p. 5) fut le premier des
Nommeurs à retrouver la sortie du labyrinthe. Il avait utilisé
He-Ka pour fusionner avec les champs magique d’Air afin de
se libérer de ceux de Terre, pour lesquels il garde depuis une pro-
fonde aversion. Après la Chute, les Kaïm prisonniers de leurs
Simulacres avaient perdu ce lien inné avec les champs magiques.
Seule He-Ka subsistait, certes beaucoup moins puissante
qu’avant, mais permettant de maintenir un lien ténu avec les
éléments. Pour certains ce fut une bénédiction, pour d’autres
la marque de ce qui était à jamais perdu. Qan Daha devint un
prophète pour une partie de ses Frères, car porteur d’un espoir.
L’Éolim ouvrit alors la voie du sentier sinueux, montrant
l’importance de la compréhension de la nature et de son fonc-
tionnement. Cette vénération marqua à jamais Qan Daha,
guidant ses pas jusqu’à devenir plus tard le Roi de l’Orage,
Prince de l’Arcane V.
La spirale d’élévation
et les principes
égarants (les Guerres
élémentaires)
Deux Nommeurs sortirent ensemble du labyrinthe origi-
nel après s’être retrouvés par hasard dans ses décombres. Ils
étaient tous les deux exsangues et chacun resta profondément
marqué par cette épreuve. Les deux Déchus prirent chacun
une direction opposée, sans même se dire un mot. On ignore
ce qui s’est réellement passé entre eux au cours de cette épreuve.
Kar-Nevir, que l’Histoire invisible retiendra sous le
nom de Dédale, partit trouver un endroit pour y soigner ses
nombreuses blessures, dont le Khaïba qui avait commencé à
11
le dévorer. Ses pas le conduisirent sur une terre aux champs
magiques puissants. C’est là, qu’il ouvrit la voie de la spirale
de l’élévation. L’endroit, changé à tout jamais par cet événe-
ment, marqua profondément les humains qui y vivaient et
devint le site de Stonehenge. C’est au cœur du cercle de pierres
que Dédale transmis la spirale à ses premiers disciples, victimes
des affres des Guerres élémentaires.
Yok-Ag était quant à lui ressorti grandi de cette épreuve.
Il ne voulait pas faire disparaître les blessures qui avaient mar-
qué son Pentacle, au contraire. Il se tint cependant à l’écart des
luttes fratricides et se retira pour lire dans ses plaies les bases de
ce qui allait devenir la voie des principes égarants. Il bâtit une
cité qu’il ne quitta que très peu et qu’il gouverna pendant des
siècles. Son nom était celui d’un Nephilim : Jericho.
Le labyrinthe schématique
(l’Hermétisme)
Nour était resté volontairement dans le labyrinthe, ne vou-
lant pas en sortir sans en avoir compris le sens. Ce n’était pas
pour lui une prison mais une source permanente de sapience.
Cependant, une fois sa quête achevée, il ne sut qu’en faire. Cette
somme de sapience accumulée ne l’aidait pas à trouver sa propre
voie. Il alla rendre visite au Roi de l’Orage pour qu’il le conseillât,
mais c’est auprès d’Hermès qu’il obtint des réponses. Le trois
fois grand rassembla toutes les bribes de savoir que Nour avait
rapportées du labyrinthe et comprit instantanément la voie
du labyrinthe schématique. Hermès laissa à son tout jeune
élève la mission de transmettre le savoir qu’il lui avait permis
de comprendre. Celui qui allait se faire connaître des hommes
sous le nom de Darius s’exila pour s’imprégner davantage des
enseignements de l’Adepte afin de pleinement les comprendre.
Le dédale de l’âme
(le Grand Réveil)
Terrorisé par le cataclysme, Asub resta prostré dans les
ruines du labyrinthe pendant des millénaires. Rien ne l’empê-
chait physiquement de sortir, mais il en était prisonnier de par
ses peurs et ses angoisses. Catatonique, paralysé, il explora
le tréfonds de son Pentacle afin de le connaître intimement.
L’Abra Melin, ou peut-être le rituel du cénacle du Fulcanelli,
le fit sortir de sa torpeur. Il trouva rapidement la sortie pour
découvrir un monde qui lui était totalement étranger : le xxe
siècle. Grâce à sa connaissance parfaite de son Ka, il réussit à
s’adapter et ouvrit la voie du dédale de l’âme. Incarné dans
Franz Kafka, il se décida à transmettre son savoir au nom-
breux Nephilim nouvellement éveillés.
 Nephilim

Évolution de la Magie
Au départ, He-Ka était une tentative de codifier, comprendre et transmettre la manipulation intuitive des
champs magiques par les Kaïm. Certains s’étaient rendu compte que ces transformations pouvaient parfois se
révéler fatales, et même le plus puissant des Kaïm pouvait se voir disloqué par une mauvaise pratique.
Devenus Magie après la Chute, les sorts furent codifiés et les premiers focus firent leurs apparitions. Cela n’avait
rien de comparable avec la puissance de He-Ka, mais cette Magie s’avérait une arme efficace contre les Arcanes
Mineurs. De par son origine, la quête du Grand Secret amenait les Nephilim à se retirer du monde, à construire un
Royaume élémentaire, ersatz de l’Atlantide perdue.
La peur engendrée par l’imminence des Guerres de l’Apocalypse poussa certains Nephilim ayant atteint le
Grand Secret, appelés Magistères, à révéler au plus grand nombre la pratique de la Magie analogique qui était leur
apanage. He-Ka a toujours eu pour but d’être partagée avec le plus grand nombre car faisant partie de l’essence
même d’un Nephilim. La Basse et la Haute Magies furent bouleversées, entraînant de nombreuses maladresses et
causant la dispersion de certains mages. Le calme revenu, cette pratique fut très vite abandonnée car beaucoup trop
sensible à l’effet RK. Cette parenthèse refermée, chaque mage reprit sa place dans les voies de Magie qu’ils n’auraient
jamais dû quitter.
Avec l’apparition d’Arcadia se dessine la vraie finalité du Grand Secret. Il ne faut pas tenter de rebâtir le passé
avec les Royaumes élémentaires, mais regarder vers l’avenir et aider la nouvelle Arcadia à émerger.

l’essence même de celles-ci. Des lieux ont été érigés par les
Les voies adeptes de chacune d’elles pour symboliser leur esprit respectif,

de la Magie prenant souvent la forme d’un simple labyrinthe.

Longtemps, les voies de la Magie ont été affiliées à un
élément par les Nephilim, héritage du contexte des Guerres
élémentaires où cette Science occulte a vu le jour. Cette
approche était rassurante car plus compréhensible et intui-
tive pour les Magistères. Et même si rapidement la Magie
s’est structurée autour du labyrinthe, l’allégorie élémentaire
est longtemps restée. Chaque élément est en effet très proche
de l’une des philosophies de la Haute Magie. Mais comme
souvent, nombreuses sont les perceptions différentes que
peut prendre un Art occulte. Un Faërim sera pleinement à
sa place sur la voie du sentier sinueux, proche de son empa-
thie pour la nature. Un Pyrim suivant cette voie verra plutôt
son environnement comme une source inépuisable de défi
et d’émerveillement. Un Hydrim s’orienterait plus vers la
symbiose, alors qu’un Onirim aurait une approche plus para-
sitaire. Quant à un Éolim, il sera proche d’un naturaliste, se
questionnant sans cesse devant les prodiges de la nature.
Une fois arrivé à une pleine compréhension de la Basse
Magie, le Nephilim va devoir s’interroger sur la suite de son
parcours. Il existe des quantités de façons d’appréhender les
différentes voies, puisque rien n’interdit à un Nephilim de
s’éparpiller tant qu’il n’a pas décidé lui-même de franchir le
Cœur de l’une des voies initiatiques. Des livres ont été écrits
pour théoriser ces différentes philosophies, souvent associés
à des focus de chacune des voies afin de permettre de sentir
12
Plus qu’une façon d’utiliser les champs magiques, les voies
de Magie sont des philosophies guidant le Nephilim dans son
utilisation des Ka-éléments qui l’entourent et le composent.
Ainsi, un Magistère des principes égarants sera fier des bles-
sures qui marquent son Pentacle, tandis qu’un autre suivant la
spirale de l’élévation tâchera de trouver un moyen de les soi-
gner. Quand le Nephilim avance jusqu’au Cœur du labyrinthe,
il s’accorde avec la philosophie de sa voie de Magie. À partir de
là, il n’est pas rare que des Magistères se refusent à utiliser leurs
sorts d’une manière ou dans un but qu’ils jugent à l’opposé de
leur voie. Cette limitation, qui n’est qu’éthique et en rien réelle,
est parfois difficile à comprendre par les autres Nephilim.
Une fois pleinement investi dans la Haute Magie, il n’est
pas rare de voir les Nephilim délaisser les autres Arts occultes.
Utiliser son Pentacle et He-Ka devient une chose de plus en
plus naturelle et évidente. Quelque chose de simple et d’immé-
diat, loin des longues invocations de Kabbale ou des heures
passées enfermé dans un laboratoire alchimique. Il arrive donc
que certains Magistères bradent leur ressources occultes,
abandonnent leurs focus et délaissent leur laboratoire.
Les pratiquants de la Haute Magie ont souvent gardé l’ha-
bitude de se réunir en conclave pour discuter de leur pratique
de He-Ka, car cet Art occulte ne cesse d’évoluer – preuve en
est le défrichement de la voie du dédale de l’âme lors du Grand
Réveil. Ces réunions regroupent des Magistères de voies diffé-
rentes, car tous ont conscience d’œuvrer sur les facettes d’une

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
même source de pouvoir. Il n’est par conséquent pas rare de
voir les Magistères s’entraider et se guider sur des chemins
multiples, loin de l’individualisme de certains kabbalistes et
du mentorat des alchimistes. Cette notion de partage est l’un
des piliers de He-Ka, car l’apanage de tous les Nephilim, sans
distinction, une véritable partie d’eux-mêmes.
Philosophies magiques
La voie du sentier sinueux
Cette voie met en avant la compréhension de l’environ-
nement, de la nature et de son fonctionnement. En lien très
fort avec les mécanismes naturels terrestres, elle intègre éga-
lement la présence des champs magiques et, de plus en plus,
l’influence des constructions humaines. Il ne s’agit pas d’étu-
dier tous ces phénomènes, mais plutôt de les comprendre
suffisamment pour fusionner avec eux. Cette voie s’intéresse
aussi à ceux qui peuplent cet environnement : plantes, ani-
maux, etc.
On pourrait comparer cette voie à une forêt dense de
pierres et de végétaux à l’intérieur de laquelle le Magistère
devra se frayer un chemin en évitant de nombreux pièges.
L’aboutissement de cette voie est de ne faire plus qu’un
avec les champs magiques et les manifestations élémentaires,
comme avant la Chute. Il est nécessaire pour cela d’avoir une
compréhension intime de ces phénomènes, d’accepter de leur
soumettre son Pentacle, quitte à perdre un peu de ses Vécus
de Nephilim. Certains y voient une régression, d’autres un
retour aux sources Kaïm.
Les sorts affiliés à cette voie s’orientent vers la manipula-
tion des champs magiques pour modifier l’environnement et
l’utiliser comme une extension du Nephilim.
La voie de la spirale de l’élévation
Les Nephilim qui empruntent cette voie ont compris
qu’ils ne pouvaient prétendre à l’Agartha sans de profonds
changements de leur être. Pour eux la déchéance qui a frappé
les Kaïm n’est pas seulement la malédiction de l’incarnation,
elle est aussi la souillure de leur Pentacle. Ils n’ont de cesse de
vouloir s’améliorer, de transformer leur Pentacle et leur enve-
loppe charnelle dans un but de dépassement et de perfection.
Au-delà d’eux-mêmes, c’est aussi leur environnement auquel
ils veulent redonner la pureté d’antan.
C’est un sentier à gravir à travers une montagne écorchée,
dont le sommet est caché par d’épais nuages. Seuls la ténacité et
le dépassement physique et magique de soi peuvent permettre
d’entrevoir la cime.
13
L’aboutissement de la spirale est d’aller au-delà de l’état de
Kaïm, de transcender cette forme originelle pour être encore
plus puissant et ne pas à avoir à subir une seconde Chute, tou-
jours possible. Les Nephilim veulent briser les barrières du
Pentacle pour aller vers une forme plus solide, plus stable et
plus forte.
Les sorts de cette voie influencent particulièrement le
Simulacre et son environnement de manière brutale et violente.
La voie des principes égarants
Cette voie mène à la pure sapience, celle qui est cachée sous
le mensonge et les illusions, dans un chemin fait de ténèbres.
Le Nephilim n’aura de cesse de se meurtrir en faisant tomber
le rideau des illusions et ressentira la sapience dans ses blessures
et sa souffrance. Chacun de ses pas aiguisera sa sapience, la
rendant peu à peu plus pure et efficiente.
Ce chemin de croix, pèlerinage initiatique, ressemble aussi
à une corde raide. Chaque pas sera plus difficile et plus dange-
reux que le précédent et la traversée semble ne devoir jamais
finir, jusqu’à ce que le Nephilim termine, exsangue, sa quête.
Au terme de cette voie, il devient un buisson ardent de
sapience, capable d’enflammer les esprits, de brûler ses enne-
mis par la force de sa connaissance et d’illuminer les lieux les
plus sombres.
Les sorts de cette voie s’accordent davantage à l’action,
modifiant le Simulacre et ce qui l’entoure en outils pour l’aider
à traverser les épreuves.
La voie du labyrinthe schématique
Cette voie repose sur la compréhension des schémas cos-
miques qui régissent le monde. Les Nephilim qui prennent
cette direction veulent saisir les tenants et les aboutissants de la
réalité, ce vers quoi elle tend – et donc où elle mène. Ils veulent
percer le mystère des choses et de son environnement. C’est la
quête du « pourquoi ? » et du « comment ? ».
Le labyrinthe est difficilement représentable car beaucoup
trop vaste et complexe pour être embrassé d’un seul coup d’œil.
On pourrait le comparer à un vide, une sorte de néant faible-
ment éclairé par des lueurs éphémères.
Au terme de ce cheminement, les Nephilim se trans-
cendent pour devenir une partie intégrante de la sapience.
Ils deviennent alors une énigme pour aider leurs Frères ou
s’intègrent pour devenir une étape majeure d’une Quête éso-
térique, voire parfois en devenir une nouvelle.
Les sorts de cette voie sont propices au rassemblement
de connaissances, lesquelles apparaissent complètes, au plus
proche de la sapience elle-même.
 Nephilim
Les autres voies
Les voies de Magie étant intimement liées à la
pratique de He-Ka à travers le Pentacle du Nephilim,
il est arrivé à plusieurs reprises que de nouvelles voies
émergent. Considérées comme « mineures » car
clairement associées à une infime partie de l’une des voies
primaires, elles restent néanmoins un chemin permettant
d’atteindre l’Agartha. Voici quelques exemples :
• la voie d’Éole (cf. Livre VIII Éole, p. 79) est un
dérivé de la voie du sentier sinueux, une sorte
de brouillon que Qan Daha laissa à Éole après
avoir défriché la première des voies de Magie ;
• la voie du Dragon (cf. IV Le Souffle du Dragon,
p. 25) s’approche de la philosophie de la voie
des principes égarants de par la mise en dan-
ger du Nephilim et des épreuves qu’il doit
endurer.
La voie du dédale de l’âme
C’est celle de l’introspection et de la recherche de la sapience
dans son intimité, au cœur même de son Pentacle. Son but est
d’appréhender ce qui y est dissimulé, de découvrir des potentia-
lités enfouies. Pouvant être perçue comme égocentrique, cette
voie suit la règle du « Connais-toi toi-même avant de chercher à
comprendre les autres ».
Le dédale est une lente descente dans le tréfonds du Ka
du Nephilim. Confronté à ses blessures et à ses Chutes, son
chemin est chaotique. La progression est lente et douloureuse ;
s’y perdre est chose aisée, par exemple en s’attardant sur le sou-
venir d’un ancien Vécu trop traumatisant.
Une fois sortie du dédale, le Nephilim fusionne avec l’âme
de son Simulacre et agglomère la somme de ses Vécus passés
dans leur globalité. Personnalités multiples, caméléon d’incar-
nation, il peut alors toujours être celui qu’il a besoin d’être.
Les sorts du dédale de l’âme se concentrent sur l’étude
progressive de ses propres capacités et la faculté de réagir de
manière souple à son environnement.
Le chemin initiatique
Le Porche et le Carrefour
Les premiers pas dans le labyrinthe initiatique sont souvent
assez proches de la Basse Magie, comme une simple continuité
permettant aux Nephilim de découvrir des sorts plus puissants sans
vraiment entrer pleinement dans la philosophie des voies de Magie.
14
En termes de jeu, le Meneur laisse libre le PJ de faire ses
choix, souvent selon l’utilité que celui-ci prête aux sorts qu’il
peut découvrir dans les focus au cours de sa quête. Ce choix est
libre pour le Porche. Pour les sorts du Carrefour, on considère
que leurs degrés d’apprentissage sont doublés tant que le mage
refuse de s’engager dans une voie.
Le Cœur
Lorsque le Magistère arrive au Cœur du labyrinthe, sa
progression est stoppée. Après être passé par le Porche avec
curiosité et avoir laborieusement erré dans le Carrefour, il
se retrouve prisonnier dans le Cœur. Là, il devra éprouver
la philosophie de sa voie de Magie et modifier sa perception
des Ka-éléments. C’est l’occasion pour certains Nephilim de
profonds changements dans leurs choix de Quêtes et Savoirs
ésotériques. Cette prise de conscience est la clé qui ouvrira un
passage permettant de sortir du Cœur pour suivre le Fil jusqu’à
l’Épreuve. Le choix du Cœur, celui de la voie de Magie, est sou-
vent l’étape où s’arrêtent les Nephilim qui s’orientent vers une
autre Science occulte. D’autres préfèrent faire demi-tour pour
arpenter une autre voie, plus proche de ce qu’ils sont réellement
et dans laquelle ils pourront triompher du choix du Cœur.
En termes de jeu, c’est au Meneur d’aider le joueur à se
positionner dans sa voie. L’idéal est de lui poser des questions
avant certaines actions dans lesquelles il compte user de sa
Magie. Nous vous encourageons à récompenser ces premiers
positionnements par le gain d’un Point de Sapience, surtout si
le choix est motivé et pleinement assumé.
Le Fil
Le Fil permet au Nephilim d’éprouver son choix. Il corres-
pond souvent à une période assez longue, demandant patience
et abnégation au Magistère.
En termes de jeu, le Meneur pourra essayer de tenter le
Nephilim avec de puissants focus appartenant aux autres
voies de Magie, essayant alors de lui faire regretter ses choix.
Le Nephilim devra également provoquer les circonstances où
il devra user de sa Magie pour se sortir de situations difficiles,
le confortant ainsi pleinement dans son choix.
L’Épreuve
Les Magistères ignorent la nature de l’Épreuve et un silence
fuligineux est imposé sur le sujet. C’est donc souvent déboussolé
que le Nephilim croise la route de son Épreuve, laquelle prend
la forme d’une créature magique : une allégorie du Minotaure.
Celui-ci n’existe pas vraiment, il est une extension de son Ka,
qui s’échappe parfois pour s’opposer à lui-même. Au départ, le

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Exemple de
Minotaure
Eftios, le Triton, adepte de la spirale de l’élévation
a croisé pour la première fois son Minotaure alors
qu’il était seul à surveiller un Templier. Il n’avait à
l’époque pas conscience qu’il s’agissait de « son »
Minotaure. Il sentait que quelqu’un l’observait,
alors que lui-même observait quelqu’un d’autre.
Cette première rencontre faillit coûter la vie de
son Simulacre car il avait baissé sa vigilance et le
Templier en avait profité pour passer à l’action.
Plus tard, alors que ce sentiment oppressant
d’être surveillé continuait de le déconcentrer, il
décida d’user du sort Corps brumeux (cf. Livre 0
Quintessence, p. 187) pour surprendre son espion.
C’est là qu’il rencontra pour la première fois son
Minotaure. Celui-ci était recouvert d’écailles,
mesurait presque trois mètres et avait des cornes
de corail. Dans son regard, Eftios pouvait sentir
sa bestialité mais aussi un certain amusement.
La bête, qu’il prenait alors pour une créature de
Kabbale, disparut en brume, comme Eftios l’avait
fait l’instant d’avant. Le Nephilim se retrouva
plusieurs fois face à son Minotaure et découvrit
bientôt que ces compagnons n’arrivaient jamais à le
voir, malgré les pièges tendus.
Il comprit peu après que le temps de l’Épreuve
finale de la Haute Magie était venu. Il savait qu’il
devait mettre un terme à cette traque et qu’il devait
se préparer. Il attendit le bon moment et, habitué
aux faits et gestes de son Minotaure, il l’attira
sur le lieu de leur première rencontre, devant la
commanderie templière où il avait auparavant lancé
le sort Source jaillissante pour inonder en partie la
cour intérieure. Il appela alors le Minotaure pour le
défier et ce dernier répondit instinctivement. Sans
perdre un instant, Eftios utilisa Gravité lunaire pour
sauter sur le muret, avant de lancer Congélation
aqueuse. Prisonnier de la glace, le Minotaure rugit
de rage. Eftios atterrit sur la glace et entendit une
étrange voix dans les champs magiques, bien que
très familière. Suivant son instinct, il prononça les
sons nécessaires pour faire vibrer He-Ka et frappa
le Minotaure. Celui-ci se transforma en un bloc
de cristal entièrement enroulé sur lui-même, une
gigantesque spirale de glace.
15
Nephilim le perçoit comme un ennemi contre lequel il doit lut-
ter. À force de le rencontrer, il verra que ce Minotaure porte les
mêmes stigmates que lui, que certains de ses tatouages rappellent
ses Quêtes ésotériques ou qu’il porte des accessoires proches de
ses Vécus. Une fois qu’il a compris l’existence de ce double, il
pourra alors s’attaquer à lui avec pour seule arme He-Ka.
En termes de jeu, le Meneur doit faire apparaître le
Minotaure à plusieurs reprises sur le chemin du Nephilim, au
gré de ses pérégrinations occultes, jusqu’à ce que le Magistère
comprenne l’origine de l’Épreuve. La créature n’apparaîtra qu’à
lui et il devra la combattre seul, uniquement à l’aide de sa Magie
et dans les règles strictes de la voie qu’il a décidé de suivre.
Selon la voie de Magie, ce Minotaure aura une facette bien
différente : utilisez un mélange des approches élémentaires et
de la philosophie de la voie pour déterminer le mode opératoire
de l’Épreuve.
Certains Nephilim ne supportent pas ce « harcèlement »
permanent et chutent progressivement dans le Khaïba ou la
Narcose, incapables de faire face à l’Épreuve.
Le seuil
La révélation
de la Magie analogique
L’inflexible attente
Après avoir défait son Minotaure, le Nephilim sait intime-
ment qu’il vient de franchir le seuil du Grand Secret. Démarre
alors ce que l’on appelle l’inflexible attente. Nombreux sont les
Hauts Magistères qui ont entendu parler de mentors qui vien-
draient les accueillir lors de leur entrée dans le Troisième cercle
– certains parlent aussi des Couronnés eux-mêmes comme
guides. Si ce patronage est la norme dans les autres Sciences
occultes, comme avec les gardiens de Kabbale ou les membres
du Glorieux Alliage, il n’en n’est rien pour la Magie. Personne ne
viendra féliciter le Magistère pour être arrivé au terme de la Haute
Magie, personne ne viendra lui prendre la main pour le guider sur
le chemin de la voie qu’il a choisi de suivre. La Magie a toujours
été une émanation du Nephilim, une parcelle de son Pentacle et
personne d’autre que lui ne peut le faire aller de l’avant. Il n’est donc
pas rare de voir des Magistères se perdre dans l’attente d’un signe
extérieur pour prendre les devants, incapables de comprendre que
ce signe vient de l’intérieur, de He-Ka elle-même.
La voix de He-Ka
Une fois lassé d’attendre, désabusé et frustré, ou bien
cherchant à comprendre au lieu de se morfondre, le Nephilim
 Nephilim
peut découvrir de subtils changements dans la pratique de
son Art occulte. Il comprendra alors qu’il est déjà entré dans le
Troisième cercle et que la Magie qu’il pratiquait avant s’efface
petit à petit pour laisser place à la Magie analogique.
C’est au Meneur de mettre en scène plus ou moins sub-
tilement ces événements et d’accorder selon la réaction et la
compréhension du Nephilim des Points de Sapience utili-
sables uniquement pour la Magie.
Voici une liste d’événements que vous pouvez mettre en
scène afin de provoquer le questionnement du Nephilim sur
ces changements :
• génération de sort spontané et inconnu, sans que le
Magistère ne l’ait lancé de sa propre initiative pour faire
face à un danger. Ce sort demande la réussite d’un test
d’Art occulte pour prendre effet. En cas d’échec, le
Nephilim a tout de même conscience de ce qu’il s’est
passé ;
• lors du lancement d’un sort, modification aléatoire d’un
ou de plusieurs paramètres par rapport aux informations
connues par le Nephilim. Pour cela, utilisez la table de
durée/portée des sortilèges du Grand Secret (cf. p. 28) ;
• phrase entendue dans les champs magiques après l’utili-
sation d’un sortilège. He-Ka se moque des barrières que
le Nephilim s’impose, critique sa rigueur, encourage sa
créativité, le pousse plus loin sur la philosophie de la voie
de Magie ;
• événement surnaturel lors du développement des Quêtes
ésotériques associées à la voie de Magie : manifestation
élémentaire grandiose, apparition d’un symbole d’une
Quête ésotérique, etc. ;
• sens aiguisé des champs magiques : la vision-Ka se
déclenche spontanément pour indiquer la présence d’une
perturbation ou d’un Effet-Dragon.
Le Magistère fera alors une rencontre « mystique » avec
He-Ka, la voix du Graal primordial : il apprend la libération des
chaînes de l’incantation, des focus et des sorts gravés. Il peut
s’agir d’une voix qui le questionne dans les champs magiques,
d’une apparition ou d’un long texte gravé sur un site naturel.
À partir de cet instant, le Nephilim voit automatique-
ment tous les sortilèges de sa voie de Magie gravés dans son
Pentacle. Il n’est plus limité à son degré de Ka. Il ne peut par
contre plus avoir recours au bonus de stase. Il reçoit également
son nom-Ka, qu’il doit garder précieusement car le connaître
c’est pouvoir s’en servir comme lien pour lancer des sorts de
Magie analogique sur lui.
16
He-Ka lui apprend également qu’il doit se rendre dans le laby-
rinthe de sa voie, où il sera accueilli par un conclave de ses pairs.
Guidé par la résonance de ses incantations dans les champs
magique, il sera guidé par cette nouvelle Ariane jusqu’à un nou-
veau labyrinthe, où il pourra se perdre et trouver ses confrères. Ces
derniers lui transmettront les fondements du Grand Secret, la
Magie analogique, et il pourra alors choisir son premier Domaine
et remplir sa table analogique avec ses premiers maillons.
Le Magistère pourra toujours utiliser sa Basse et sa Haute
Magie comme avant et continuer d’apprendre de nouveaux
sorts dans ces deux premiers cercles. Ceux de sa voie seront
alors automatiquement gravés dans son Pentacle, sans qu’il
soit nécessaire de dépenser des PS.
Le conclave
Rassuré par He-Ka lui confirmant que le temps des épreuves
est terminé, le Magistère s’engage sur une route désormais sans
danger. Il part rejoindre le conclave, une nouvelle fraternité de
Nephilim suivant la même voie que lui pour atteindre le terme
du Grand Secret. Si chaque conclave est différent, tous par-
tagent la même philosophie profonde héritière du conclave des
Nommeurs : celle consistant à protéger He-Ka afin qu’elle ne soit
pas utilisée de manière trop brutale ni fratricide, mais surtout
qu’elle soit partagée avec les initiés qui en sont dignes, sans freins
ni limites autres que la progression de sapience.
À chaque Nephilim d’attribuer l’importance qu’il veut don-
ner à sa place dans le conclave, par rapport à sa fraternité, son
Arcane Majeur ou ses Quêtes ésotériques. Rien n’est incompa-
tible et aucun membre ne jugera l’attitude des uns et des autres. Le
Grand Secret est une chose intime et propre à chaque Nephilim,
un équilibre à trouver et à maintenir afin que He-Ka trouve sa
place, s’immisçant là où le Nephilim en ressent le besoin.
Le conclave n’est pas figé : le Magistère peut le rejoindre
un temps, puis le quitter ou, au contraire, décider d’y rester
pour toujours ou de simplement y faire un passage qui restera
unique. Entre eux, les conclaves ne sont ni ennemis, ni même
rivaux. Ils considèrent qu’ils œuvrent dans un but commun,
chacun avec sa vision, ses outils et sa méthode. Un Magistère
sait qu’il peut demander de l’aide à l’un de ses pairs et que celui-
ci aura un a priori positif, une attitude bienveillante, tant qu’il
s’agit de He-Ka ou de Grand Secret.
La purification du Pentacle
Rapidement, le Nephilim se rend compte que ses Chutes
limitent son lien intime avec He-Ka, comme si elles provoquaient
une sorte d’interférence. Le Magistère devra trouver un moyen
de se débarrasser d’elles de manière définitive pour pleinement

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
suivre le chemin du Grand Secret. Une utilisation plus maîtrisée
de sa Magie lui permettra d’effacer leurs traces, et certains sorts
peuvent être conçus pour purifier le Pentacle. Il est également
possible de demander l’aide d’un Arcane Majeur ou d’utiliser
d’autres moyens magiques pour faire disparaître ses Chutes.
Description des
Grands Secrets de
voies de la Magie
• Le Nommeur : indique la position actuelle
du défricheur de cette voie, qui bien que
n’étant pas l’unique mentor, guide l’ensemble
des Magistères de son conclave. Ils sont
désormais mieux connus par leur nom de
Nephilim que par celui de Kaïm. Certains
d’entre eux, bien que très avancés dans le
Grand Secret, ne sont pourtant pas devenus
Agarthiens.
• Le labyrinthe : il s’agit du lieu symbolique-
ment fort où se rencontrent les membres
du conclave. Ce n’est plus le symbole d’une
épreuve, comme celui de la Haute Magie,
mais celui de la progression.
• Le conclave : nom donné au regroupement de
Magistères dont le but est d’avancer à travers
le Grand Secret. Groupe à l’existence secrète,
ses membres se soutiennent, se guident les
uns les autres, se testent et se contestent,
sans jamais être en concurrence. He-Ka est
présente pour tous, en chaque Pentacle qui
entend sa voix.
• Le mentor : présente un mentor de cette
voie de Magie, permettant d’aider un jeune
Magistère à appréhender le Grand Secret.
Le Grand Secret
du sentier sinueux
Le Nommeur : le Roi de l’Orage
Au début de son exil forcé dans le monde de Sohar, le Roi
de l’Orage (cf. Livre VIII Éole) est longtemps resté impuissant
face aux créatures de Kabbale qu’il avait au départ pensé sou-
mettre à son autorité. Obligé de se terrer pour faire oublier
17
son arrogance face à certains gardiens, il dut se remettre en
question, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Il commença à
user de la Magie analogique pour modifier son environnement
et tenter de se libérer de cette prison. Mais toutes ses tenta-
tives étaient vaines, et même si He-Ka était bien évidemment
présente à ses côtés, la structure de l’Arbre de vie l’empêchait
de trouver une porte de sortie. En souvenir de son Olympe, il
erra jusqu’à s’installer dans Geburah, sur une montagne lié à
cet Unique dont Jésus lui avait tant parlé. Il lui fallut attendre
quelques siècles, que la Kabbale se répande chez ses Frères,
pour recevoir de la visite. Au départ, le Roi de l’Orage se mon-
trait sûr de lui et orgueilleux, mais il comprit rapidement qu’il
n’allait pas trouver de l’aide s’il persistait dans cette attitude.
Il rencontra alors Ayoun, un Hydrim kabbaliste, égale-
ment adepte de la voie du sentier sinueux. Le Roi de l’Orage
le prit comme disciple, le guidant dans le labyrinthe afin de le
mener au seuil du Grand Secret. Il décida alors de l’envoyer
dans les ruines du labyrinthe originel des Nommeurs, une
petite île vestige de l’Atlantide : Capri. Cette île, oubliée de
tous, deviendra rapidement le labyrinthe de la voie du sentier
sinueux, celui où sera enseignée la Magie analogique à ceux qui
en sont dignes. Le Roi de l’Orage donna son nom-Ka à Ayoun,
espérant que celui-ci soit un jour assez puissant pour utiliser la
Magie analogique pour le faire revenir sur Terre.
Le labyrinthe : Capri, l’origine
Lors de la première venue à Capri, le Nephilim a une étrange
sensation. Il ressent tout particulièrement les éléments qui
l’entourent, qui lui évoquent ses lointains souvenirs de Kaïm,
et s’amuse avec les champs magiques autour de lui avec aisance.
Puis un relent acide vient effleurer son Pentacle, preuve que des
vapeurs d’orichalque sont présentes. Il se remémore alors sa
Chute et revoit ses derniers instants de Kaïm, qu’il avait enfouis
au plus profond de son Ka. Même si l’île est aujourd’hui devenue
touristique pour les profanes, elle recèle d’endroits évoquant la
puissance des éléments et, en suivant les indices, le Magistère
trouvera assez aisément l’entrée du labyrinthe. Il devra alors
déchiffrer les signes laissés par ses prédécesseurs pour se rendre
dans les souterrains du couvent des Carmélites et ne pas prendre
un chemin qui le mènera tout droit en Hadès.
Le conclave : l’oracle foudroyant
Ayoun, fasciné par son nouveau Maître, abandonna toutes
ses recherches occultes pour cette nouvelle mission « divine ».
Au xe siècle, l’île de Capri n’intéressait personne et rares étaient
les initiés qui savaient qu’il s’agissait là d’un vestige d’Atlantide,
hormis quelques membres de l’Épée. Ayoun trouva l’entrée du
 Nephilim
labyrinthe originel, dont les couloirs se mélangent parfois avec
des chemins menant en Hadès. Guidé par le Roi de l’Orage,
avec qui il communiquait par Magie, il retrouva une partie des
tablettes que les Nommeurs avaient façonnées pour brider
l’utilisation de He-Ka auprès de leurs Frères.
L’Hydrim comprit alors que la Magie analogique était pos-
sible et rencontra He-Ka, qui fit voler en éclats les limites de la
Magie formelle. Il prit ces tablettes pour les étudier davantage,
voulant comprendre comment les Nommeurs avaient limité la
Magie pour lui-même s’en affranchir. Celles qu’il avait réussi à
trouver étaient très liées à la Terre, ce qui orienta naturellement
la voie de Magie, malgré l’aversion du Nommeur envers cet
élément. Il recevait des conseils de la part du Roi de l’Orage,
qui tel un oracle livrait des parcelles de sa sapience à son disciple.
Rapidement, Ayoun attira à lui plusieurs Magistères ayant
entendu parlé lors de leur rencontre avec He-Ka de l’existence
de l’oracle foudroyant. Le premier conclave vit le jour, il se tint
dans un couvent de carmélites où l’Hydrim se fit notamment
connaître sous le nom de Séraphine de Dieu.
En rejoignant ce conclave, le Magistère va peu à peu rece-
voir l’enseignement de la Magie analogique du Roi de l’Orage
lui-même, s’exprimant à travers un portail ouvert vers Sohar.
Ce dernier délivre souvent des messages cryptiques, invitant
les membres du conclave qui le comprennent à se rendre en
des endroits précis du Graal terrestre pour assister à un phé-
nomène naturel rare afin de l’étudier pour y percevoir la trace
de He-Ka et comprendre un peu plus les champs magiques.
Sur place, il leur est notamment possible de transcender leur
sapience pour déchiffrer des Fresques (cf. encart, p. 39) et ajou-
ter de nouveaux maillons à leurs tables analogiques (cf. p. 29).
Ce conclave se hiérarchise naturellement selon l’avancée de
chacun des Magistères dans le Grand Secret. Son organisa-
tion n’est pas sans rappeler celle d’un monastère, dont le père
abbé serait Ayoun et Dieu le Roi de l’Orage. Chacun se voit
donc attribuer naturellement un rôle au sein du conclave, en
fonction de sa nature et de ses capacités.
Le mentor : Irkan l’ensablé
Irkan est un Pyrim qui a été envoyé par le Roi de l’Orage
dans le désert de Namibie pour y apprendre comment édifier
un Royaume au sein de la Fresque de la Côte des Squelettes.
Ce lieu fascinant se caractérise par un fort courant marin, un
brouillard impénétrable et une côte désertique inhospitalière,
parsemée d’os de baleines et d’épaves ensablées. Observant
longuement les étoiles pour y découvrir la Fresque, Irkan
s’est perdu dans la contemplation de cet endroit et a laissé les
autres Magistères rentrer au conclave, persuadé que ce lieu
18
a beaucoup plus à lui apprendre. Patiemment, il ne cesse de
s’émerveiller et de découvrir de nouveaux maillons, de mettre
au point de puissants habitus, profitant d’un Nexus présent
sur le site qu’il est seul à connaître. Irkan est bien décidé à utili-
ser He-Ka pour déplacer une partie de la Côte des Squelettes
dans un quartier d’Arcadia afin d’y poser les fondations de
son Royaume élémentaire. Il étudie donc patiemment
les nombreux mystères de cet endroit et profite de la visite
d’autres Magistères pour partager ses connaissances, mais
aussi leur demander une aide éventuelle pour atteindre son
objectif. Il se montre très curieux des différents quartiers d’Ar-
cadia qu’il ne connaît pas et qui pourraient symboliquement
se rapprocher de l’endroit.
Profondément marqué par le Khaïba, Irkan espère éga-
lement profiter de ce séjour pour purifier son Pentacle. Il se
montrera généreux vis-à-vis d’un de ses Frères pouvant l’y aider.
En contrepartie, Irkan a déjà commencé à concevoir cer-
tains des symboles qui orneront son Royaume. Quêteur de
la Table d’émeraude (degré 6), il a gravé sur le squelette d’une
baleine échouée certaines de ses réflexions sur le sujet. Il des-
sine également souvent dans le sable des tracés symboliques,
témoignant de son Savoir ésotériques sur les champs magiques
(degré 8)
Le Grand Secret de la
spirale de l’élévation
Le Nommeur : Dédale
Kar-Nevir était profondément traumatisé par la Chute
qu’il avait subie de plein fouet alors qu’il s’apprêtait avec
les autres Nommeurs à transmettre He-Ka à ses Frères.
Dangereusement marqué par le Khaïba, son Pentacle man-
qua de se briser à jamais. Fuyant le labyrinthe, il réussit à
atteindre péniblement un lieu aux champs magiques puis-
sants, capables de maintenir la cohésion de ses Ka-éléments
meurtris. Il entra en Narcose, se mêlant au lieu, provoquant de
nombreux phénomènes magiques qui attirèrent les premières
tribus humaines. Bientôt, ces dernières élevèrent un cercle de
pierres afin de contenir les sons qu’elles avaient trop de mal à
percevoir seules et tenter de comprendre ces échos « divins ».
Inconsciemment, le Nephilim usait de la Magie analogique
pour communiquer avec les porteurs de Ka-Soleil. En suivant
ce souffle, les humains donnèrent naissance au majestueux
site de Stonehenge, lequel eut pour effet de sortir Kar-Nevir
de sa torpeur. Il reprit conscience sur le monde et comprit qu’il
devait avancer dans sa quête. Il posa alors les fondements de la
voie de la spirale de l’élévation, appelant à lui, dans la vibration

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
des champs magiques, ceux de ses Frères qui pouvaient l’en-
tendre. Il resta longtemps seul avec He-Ka à découvrir le
potentiel infini de la Magie analogique, et ce jusqu’à la venue
d’un premier Magistère, Okrest, ayant réussi à triompher de
son Minotaure. N’attendant pas d’autres disciples, il lui révéla
l’existence de la Magie analogique, des Domaines, ainsi que
les premiers maillons. Ensuite, il le laissa à Stonehenge, lui
confiant la charge d’attendre son successeur pour lui enseigner
les bases du Grand Secret. Il pourra alors reprendre la route
et venir le rejoindre sur la prochaine étape de la spirale, là où il
l’attendra.
Kar-Nevir suivit donc les échos de He-Ka et commença
à tracer le chemin de la spirale de l’élévation, s’éloignant pro-
gressivement de Stonehenge. Avec la venue des nombreux
premiers disciples, son avancée fut rapide dans le nord de
l’Europe. Chaque fois, il attendait la venue d’Okrest puis le
laissait là pour qu’il médite sur He-Ka afin de rejoindre la pro-
chaine étape. Ses pas le guidèrent ensuite en Grèce, où il resta
plusieurs siècles à attendre la venue d’Okrest, y prenant le nom
de Dédale. Son disciple avait péri sous les coups des Templiers
en Espagne et il fallut attendre que son remplaçant comprenne
de lui-même les enseignements de He-Ka. Il se mit à construire
un labyrinthe, qui resta célèbre, où il posa les fondations de son
Royaume élémentaire et dont le gardien (cf. p. 42) prit la forme
d’un Minotaure.
Le labyrinthe : Stonehenge
Le site des pierres levées est l’un des plus anciens vestiges
de l’activité humaine et peu d’initiés savent vraiment quelle
est son origine : la présence en Narcose de Kar-Nevir, dont les
discussions inconscientes avec He-Ka ont donné naissance à
des échos que les premiers hommes ont voulu canaliser. Arrivé
sur place, le Nephilim devra donc être prudent face aux foules
de touristes ainsi qu’aux observateurs des Arcanes Mineurs
qui surveillent l’endroit. En étant attentif, il croisera celui
qui deviendra son mentor avant que ce dernier l’abandonne
sur place pour qu’il puisse écouter He-Ka, dont la parole est
amplifiée par la disposition du lieu. Il devra veiller au refuge,
dissimulé sous le site et dont l’entrée magique se trouve dans
l’une des arches de pierre.
Le conclave : les échos
Ce conclave est particulier puisque qu’il est en mouvement
constant. Chaque nouvel impétrant marche dans les pas du
Magistère précédent, qui devient en quelque sorte son men-
tor. Il ne pourra rejoindre ce Magistère qu’une fois qu’un autre
Nephilim sera venu prendre sa place. Il sera alors guidé par
19
He-Ka vers la nouvelle étape de la spirale. Il arrive cependant
que l’un des membres du conclave disparaisse, de manière
définitive ou en raison d’une longue remise en stase. En cas
d’absence d’un Magistère au sein du cycle, celui-ci est ralenti
et l’avancée dans la spirale se fera moins vite.
Chacune des étapes du conclave correspond à un lieu
proche de la symbolique de la spirale, qu’il soit naturel ou né
de la main de l’homme. Un refuge, amélioré par chacun des
Magistères qui y a séjourné, est disponible. Le Nephilim
pourra y trouver des notes laissées par ceux qui l’ont précédé,
des représentations de He-Ka, des objets utiles. Il n’est pas
obligé de rester en permanence dans ce lieu, mais à l’image de
la Narcose, il devra y revenir souvent.
La spirale comporte neuf étapes : la première se trouve à
Stonehenge, la sixième en Crète. Chaque Meneur est libre de
placer les étapes qu’il souhaite dans sa version de Nephilim afin
de pouvoir les intercaler dans ses scénarios.
Le mentor : Barduk, le faiseur
Barduk est un Faërim qui a élevé son Royaume élémentaire
à Darmstadt, en Allemagne. Le Waldspirale (la forêt spirale)
est un quartier arcadien, dont le plan de l’édifice est une spirale
et qui possède un toit entièrement végétalisé. Cette dernière
spécificité est la trace du pilier (cf. p. 41) érigé par Barduk pour
y poser son Royaume. Le quartier d’Arcadia s’est altéré par la
présence de Barduk et s’est petit à petit contaminé par la Quête
ésotérique de prédilection du Magistère : la Cité des Vertiges
(degré 7). Le soleil y est particulièrement radieux et un vent
doux y souffle souvent, faisant s’envoler les feuilles, ébouriffant
les habitants et donnant l’impression d’entendre un chant
ancien. L’ergasterion (cf. p. 39) de Barduk est ainsi une vaste
jungle, très luxuriante et pourtant recouverte de neige. Son
gardien, apparaissant sous les traits d’un singe doré, s’amuse
à vendre et acheter des morceaux de sapience et des symboles
(cf. p. 42), prenant la forme de fruits plus qu’exotiques. Des
visiteurs pourront y échanger à loisir des symboles sur la
Synarchie (degré 7) et les Akasha (degré 8). Mais avant cela,
ils devront arriver à convaincre Barduk de partager sa sapience
et l’aider à protéger son Royaume d’une faction du Denier avec
qu’il a longtemps fréquentée et à laquelle il a inspiré le plan de
cette cité. Mais depuis que Barduk y a lié son Royaume, il se
rend compte que les synarques ont mis au point une machine
perturbant son pilier et les champs magiques environnants.
Le Magistère préfère ne plus quitter son ergasterion et tente
d’utiliser He-Ka pour se débarrasser de ses nouveaux ennemis.
Mais avant d’en arriver là, il comprendre ce qu’ils tentent de
faire précisément.
 Nephilim
Le Grand Secret
des principes égarants
Le Nommeur : Jéricho
Une fois sorti triomphant du labyrinthe originel, Yok-Ag n’était
pas en état de participer aux luttes fratricides ni aux vindictes des
Arcanes Mineurs. Il suivit la voix de He-Ka, pensant qu’elle l’aide-
rait à se mettre à l’abri. Mais la voie qu’il venait d’emprunter était
celle de l’égarement et des illusions. Il se mit alors à parcourir le
monde sans relâche, pensant chaque fois trouver un havre de paix
où se reposer. Mais c’était comme s’il précédait les grandes guerres.
À peine était-il arrivé qu’un conflit éclatait et le chassait, l’empêchant
de panser ses blessures qui devinrent plus profondes. Lassé de fuir, il
ne trouva le repos qu’une fois arrivé sur le site qui deviendra plus tard
Jéricho (en Palestine), et dont les champs magiques étaient particu-
lièrement abrupts et saillants, difficiles à utiliser. Cette particularité
avait laissé la région déserte et permit à Jéricho de se remettre enfin
de la Chute. À force de patience, il réussit à exploiter ces champs
magiques, qui l’entaillaient à la moindre maladresse. Il créa un havre
de paix, attirant à lui une tribu qui érigea sous sa supervision l’une
des villes les plus anciennes de l’humanité. Rapidement connue
sous le nom de Jéricho, elle s’entoura d’immenses murailles réputées
indestructibles que le Nommeur modela en transformant la pierre
environnant la ville à l’aide de He-Ka.
Puis arriva Josué, apportant avec lui l’Arche d’alliance
emplie des savoirs de la Kabbale de Melkisedek (cf. p. 52). Ce
dernier demanda à Jéricho de lui ouvrir ses portes pour proté-
ger les bases de cette nouvelle Science occulte. En découvrant
ce que représentait cette relique, le Nommeur refusa, reje-
tant violemment l’existence même de ce nouvel Art occulte
embryonnaire si éloigné de He-Ka. Josué fit alors appel à
de puissantes invocations de Kabbale qui firent tomber la
muraille de Jéricho. Il prononça sa sentence : « Maudit soit
devant l’Éternel l’homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville
de Jéricho ! » Encore fragile, Jéricho entra en Narcose, s’impré-
gnant dans les ruines de la cité.
Le labyrinthe : Jéricho
Le labyrinthe de Jéricho est longtemps resté inaccessible, car
Jericho lui-même avait perdu pied dans la réalité magique. Il n’a
même plus la forme d’une succession de couloirs : ce n’est plus
qu’un champ de ruines. En effet, depuis la sentence de Josué,
aucune construction magique ne parvient à durer plus d’un
siècle. La nouvelle ville fut construite par les profanes un peu plus
loin, laissant le site de Tell es-Sultan (la colline du sultan) plus
au sud. Situé dans la vallée du Jourdain, tout proche de la mer
Morte, ce monticule est le point le plus bas du Graal terrestre.
20
Dans les ruines de la ville antique, dans les pierres tombées
des murailles, les Magistères peuvent décrypter des habitus,
voire découvrir des maillons qui ne semblent jamais les mêmes.
Comme si Jericho, par le biais de He-Ka, entaillait la roche
pour y délivrer ses messages initiatiques.
Le conclave : ceux qui veillent
Le conclave prend l’aspect de gardiens qui veillent à la
protection de leur labyrinthe et de leur Nommeur toujours
en Narcose. Tel des veilleurs sur les remparts en ruines, ils se
relaient sans cesse afin de monter la garde car Jericho ne cesse
d’attirer à lui des belligérants pour des raisons profanes et
magiques. Certains pensent que l’Arche d’alliance est dissimu-
lée dans les ruines, d’autres s’intéressent à des savoirs oubliés,
des Effets-Dragons puissants qui rôdent et les profanes se que-
rellent sans cesse à proximité de la ville.
S’exposant aux particularités saillantes et effilées des
champs magiques de Tell es-Sultan, la pratique de la Magie
est mise à rude épreuve : chaque échec génère un effet néfaste
imprévisible – mais étrangement aucune maladresse n’est
possible (elle est alors considérée comme un simple échec). Les
Magistères se relaient à ce poste pendant de longues périodes.
Les autres Magistères, quant à eux, doivent répondre immé-
diatement à l’appel de leurs Frères en cas de danger.
Le mentor : Baartïn, le fourbe
Baartïn est l’un des premiers Magistères à avoir découvert
le labyrinthe de Jéricho et le triste sort du Nommeur. Il fit rapi-
dement ses premiers pas dans le Grand Secret en pratiquant
la Magie analogique dans ce lieu si puissant. Il mit quelque
temps à comprendre ce qui était différent dans l’utilisation
de He-Ka : la présence de la Narcose de Jéricho. Il prit peur
et décida de quitter ce lieu pour suivre une nouvelle voie de
Magie, car selon toute vraisemblance celle-ci était perdue.
Ce faisant, il croisa la route de l’un de ses Frères, venu pour
la même raison que lui. Ce dernier le salua avec révérence,
persuadé d’avoir affaire au Nommeur lui-même. Baartïn ne
le détrompa pas et joua le rôle qu’on attendait de lui, trans-
mettant ce qu’il avait acquis de lui-même. Il continue encore
de se faire passer pour le Nommeur, par jeu mais surtout par
altruisme et pour ne pas effrayer ses Frères. Bien évidemment,
il avoue par la suite la supercherie et donne au Magistère les
clés pour entrer en résonance directement avec la Narcose.
Il connaît par conséquent certains symboles restés lisibles
dans Persépolis, l’un traitant de l’Atalante fugitive (degré 7)
et l’autre des Bohémiens (degré 6), qu’il a longtemps accom-
pagnés par le passé.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Le Grand Secret du
labyrinthe schématique
Le Nommeur : Darius
Après avoir quitté la cour du Roi de l’Orage et défriché,
grâce à la sagesse d’Hermès Trismégiste, une nouvelle voie
de Magie, Nour entra pleinement dans le Grand Secret.
Il était fasciné par l’ergasterion, dont il est l’un des premiers
théoriciens. Pour lui, He-Ka n’était qu’un outil, le ciment du
Royaume élémentaire. Ce n’était qu’en construisant que l’on
pouvait s’approcher de la Création et des secrets du cosmos.
Il posa les fondations de son scriptorium d’ébène au sein de
l’Empire perse et fut rapidement connu sous le nom de son
Simulacre de l’époque, Darius, le roi bâtisseur. Très vaste,
ce Royaume deviendra la ville de Persépolis. Ses symboles
occultes prennent la forme de fresques, de colonnes et de sta-
tues. L’âge de l’Hermétisme commençait à cacher au monde
les savoirs occultes, mais Darius n’en avait cure. Sa capitale
était une véritable bibliothèque à ciel ouvert et l’étendue de la
sapience qu’il partageait y était quasiment infinie, notamment
avec les Magistères du labyrinthe schématique. Lors de la fête
du Norouz, de nombreuses délégations venaient apporter
des offrandes occultes pour enrichir le Royaume de Darius.
Il continua son œuvre, s’incarnant dans de nombreux souve-
rains achéménides pendant deux siècles, améliorant son œuvre
architecturale, attirant à lui l’intérêt des uns et la convoitise des
autres. Parmi les Arcanes Majeurs et Mineurs, certains virent
d’un mauvais œil l’emprise que Darius exerçait sur la région
et cette accumulation de sapience. Il s’attira surtout l’envie de
l’orgueilleux Alexandre le Grand, qui parvint à détruire les
piliers magiques servant de soutènement au Royaume élémen-
taire de Darius, le faisant s’effondrer sur lui-même. Hagard et
abattu, Darius resta des siècles à contempler les ruines de son
Royaume détruit en une nuit, protégé par Homa, son gar-
dien, un sphinx de pierre gigantesque qui veilla sur son maître
jusqu’à l’arrivée du premier pilier de sapience (cf. ci-dessous).
Le labyrinthe : Persépolis
Les ruines de Persépolis dérangent rapidement n’importe
quel Magistère qui les foule. Capable de percevoir l’immen-
sité et la beauté de ce qu’avait été le Royaume élémentaire, le
visiteur ne peut que ressentir une infinie tristesse devant ce
gâchis. Persépolis n’est plus qu’un champ de ruines physiques
et magiques. Nombreux sont les vestiges portant encore une
parcelle de sapience intacte. Pourtant, rares sont ceux qui
peuvent s’attarder à la déchiffrer. Car si Darius déambule dans
les ruines de son Royaume sous l’apparence d’un pauvre hère,
21
Homa veille et défend son territoire. Il faudra faire ses preuves
et réussir à déjouer la surveillance du gardien. Le Magistère
devra ensuite montrer sa connaissance dans le labyrinthe sché-
matique constitué par les colonnes des palais afin de pouvoir
rencontrer le Nommeur et le conclave.
Le conclave : les piliers de sapience
Les membres du conclave du labyrinthe schématique sont
appelés les piliers de sapience. Ils tentent en effet de supporter le
Royaume de Darius afin de l’aider à le reconstruire. Si ce dernier
n’en n’a pas conscience, car encore sous le choc, ses fidèles savent
que c’est l’étape nécessaire pour lui ouvrir les portes de l’Agartha.
Une fois sa quête du Grand Secret initiée, le Magistère reviendra
à Persépolis pour y devenir à son tour un pilier de sapience et ainsi
participer à ce projet collectif de restauration magique. Ce n’est
qu’en offrant sa propre sapience, comme les délégations l’ont fait
par le passé, que le Magistère apportera sa pierre à l’édifice. Les
plus anciens piliers attendent depuis un millénaire que lors de la
fête du Nouvel An iranien de Norouz, Darius s’envole au-dessus
des ruines de Persépolis sur le dos de Homa pour ré-enchanter
son Royaume élémentaire. Là, il franchira la porte de son sanc-
tuaire et trouvera Agartha, guidant tous les Magistères qui l’ont
soutenu dans cette renaissance et lui ont fait comprendre quelle
était sa place dans le cosmos.
Le mentor : Homa, l’éclairé
Homa a l’apparence d’un gigantesque sphinx de pierre de
près de trois mètres d’envergure. Il plane au-dessus de Persépolis
et sa peau grisâtre reflète la lumière, ce qui lui permet d’être qua-
siment invisible. Seuls son passage dans les airs et la terre qu’il
soulève peuvent trahir sa présence, même s’ils sont souvent pris
pour des phénomènes naturels. Viendra en premier l’étape de
l’apprivoisement, au cours de laquelle Homa n’aura de cesse de
surveiller le Magistère. Le gardien aime jouer au chat et à la sou-
ris dans les ruines de Persépolis, amenant souvent le Nephilim
devant une Fresque en partie détruite. Celle-ci, vestige d’un sym-
bole brisé, entraînera la frustration quant à la sapience perdue.
En effet, Homa est capable de ressentir les besoins de sapience
des initiés qu’il croise, les conduisant toujours à trouver ce qu’ils
cherchent. Il essaiera de faire comprendre au Magistère qu’il doit
l’aider à reconstruire Persépolis pour permettre à Darius de trou-
ver enfin l’Agartha. Le gardien espère qu’en usant de He-Ka sur
le site en ruine, la Magie soit assez puissante pour un jour rebâtir
la cité physique et redonner vie au Royaume élémentaire de son
maître. Il est prêt en échange à montrer au Nephilim certains
symboles restés intacts, l’un parlant des Drakaon (degré 7) et
l’autre de l’Histoire invisible (degré 6).
 Nephilim
Le Grand Secret
du dédale de l’âme
Le Nommeur : Kafka
Asub est le défricheur le plus contemporain, puisqu’il est sorti
du labyrinthe originel seulement au moment du Grand Réveil,
sentant que son temps était enfin venu. Resté seul avec He-Ka,
il a passé son temps à apprendre et connaître les moindres détails
de son Pentacle et de son métamorphe. Il n’a connu qu’une seule
incarnation : Franz Kafka. Il laissa pendant de longues années
son Simulacre libre de ses actes, l’influençant seulement dans
certaines de ses créations littéraires. Asub, quant à lui, continuait
d’explorer son Ka et se montrait fasciné par l’interaction qu’il
pouvait avoir avec le Ka-Soleil de son Simulacre, mais aussi avec
son Vécu. Sans vraiment comprendre comment, Kafka eut bien-
tôt la visite de Nephilim, guidés jusqu’à lui par le dédale de l’âme,
dans la ville de Prague (cf. Livre XI L’Assemblée du Seuil). Asub
prit alors conscience de son rôle de guide pour ses Frères, et des
réponses qu’il pouvait leur apporter. S’inspirant des théories de
ses contemporains psychanalystes, il développa sa propre façon
de soigner, notamment les problèmes rencontrés avec les Effets
Mnémos et les Vécus. Kafka s’amusa au départ de l’ironie de la
chose. Comment lui, qui n’avait jamais connu le cycle de l’incar-
nation, était-il capable d’une telle chose ? Il comprit que les séjours
en stase avaient pour effet d’altérer la mémoire du Pentacle en
générant des Effets Mnémos pour oublier les traumatismes de
l’Effet Jésus, et qu’une parcelle de sapience disparaissait un peu à
chaque fois, allant jusqu’à altérer la pureté du Pentacle.
Le labyrinthe : l’introspection
pentaclique
Il n’existe pas de labyrinthe physique pour les Magistères
qui suivent la voie du dédale de l’âme. Après avoir rencontré
l’un des membres du conclave, le Nephilim comprend qu’il
doit explorer un labyrinthe intérieur: son propre Pentacle.
Cela nécessite de pouvoir s’isoler pour entrer dans une sorte
de transe. Ce voyage intérieur est au départ un exercice assez
difficile – mais rapide, car le Magistère ne fait que survoler
la complexité de son Pentacle. Le Magistère utilisera quasi
systématiquement les Points de Sapience gagnés lors des réus-
sites critiques des lancements de sorts pour générer des Effet
Mnémos afin de continuer à apprendre à se connaître, tou-
jours de plus en plus intimement. Au cours de la purification
de son Pentacle visant à l’expurger de ses Chutes, le Magistère
devra comprendre l’origine et les raisons qui lui ont valu cette
marque en lui avant de la laisser partir. Il s’agit par conséquent
d’un voyage spirituel qu’il devra accomplir, et son labyrinthe
22
prendra la forme d’un vaste dédale élémentaire, symbolique-
ment proche de son Ka dominant. Au départ, il apparaîtra
vierge, puis de nombreuses fêlures, craquelures et failles appa-
raîtront au fur et à mesure que le Magistère avancera dans le
Grand Secret et la connaissance intime de son Pentacle.
Le conclave : l’assemblée
schizophrénique
Là encore, le conclave du dédale de l’âme ne ressemble en
rien à celui des autres voies de Magie. En effet, il s’agit là encore
d’un conclave intime et propre à chaque Magistère. Lors de
ses introspections pentacliques, il rencontre ses personnalités
multiples, issues de toutes ses incarnations : autant de souve-
nirs de ce qu’il a été par le passé. Ces entités se mettront à lui
parler, à échanger avec lui et à lui révéler ce qu’il a oublié de son
histoire. Cette schizophrénie peut perdre le Nephilim pendant
de nombreuses années, car il frôle alors la frontière d’une folie
spirituelle, proche de celle des humains et bien différente du
Khaïba.
Il arrive parfois que deux Magistères décident d’échanger
l’un de leurs Vécus au cours d’une introspection collective, per-
mettant à l’une de leurs personnalités d’aller découvrir un autre
labyrinthe et ainsi d’en apprendre davantage sur lui-même par
simple comparaison avec autrui.
Le mentor : Messagère oubliée
Ce membre du conclave est en réalité la projection du Vécu
de Messagère, datant de la Chute d’Atlantide. Ce dernier peut
être adapté pour correspondre à un Vécu du Nephilim ou bien
être utilisé comme celui d’un autre Magistère avec lequel il par-
tage une introspection collective.
Ce Vécu est le plus ancien du Nephilim, celui dont il se
souvient le moins et, étrangement, celui sur lequel il a créé de
nombreuses projections et de nombreux fantasmes. Première
incarnation après la Chute, ce Vécu est capable d’apporter de
nombreuses réponses au Magistère, partageant avec lui des
souvenirs qu’il a jusqu’alors occultés. Il se rappellera la toute-
puissance des Kaïm, se questionnera sur leur orgueil et leur
fascination pour le Ka-Soleil. Il pourra revivre une partie de
cette puissance perdue, mais aussi ressentir la première mor-
sure de l’orichalque.
Le Nephilim aura l’occasion avec cette rencontre de dépen-
ser des PS pour déclencher des Effet Mnémos spécifiques lui
permettant de progresser. Utilisez la même règle que celle des
symboles, présentée dans le chapitre de l’ergasterion (cf. p. 39).
La Messagère connaît particulièrement bien les Kaïm
(degré 8), l’orichalque (degré 5) et le Sentier d’or (degré 7).
 23
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Tableau résumé du Grand Secret

Voie Sentier Spirale de Principes Labyrinthe

sinueux l’élévation égarants schématique Dédale de l’âme
Guerres Guerres
Ére de découverte Sentier d’or L’Hermétisme Le Grand Réveil
élémentaires élémentaires
Nom-Ka du
Qan Daha Kor-Nevir Yok-Ag Nour Asub
Nommeur
Nom de Nephilim Roi de l’Orage Dédale Jericho Darius Kafka
• Comprendre son • Comprendre le
• Mensonges, • Introspection,
environnement • Changer son être cosmos
illusions intimité
Philosophie • Lien avec • S’améliorer et se • Décrypter le
• Blessures et • Connais-toi
les champs transformer dessein des
souffrance toi-même
magiques choses
Labyrinthe Capri Stonehenge Jéricho Persépolis Soi-même
Les piliers de L’assemblée
Conclave Oracle foudroyant Les échos Ceux qui veillent
sapience schizophrénique
• La Quête du • Les Portes • L’Arcane XXI
• Atalante fugitive • L’Exode sidéral
Graal Noires • La Jérusalem
• Les champs • Rex Mundi
Quêtes associées • La Cité des • Hyperborée céleste
Polemoka • La Table
Vertiges • L’Arche • Le trésor des
• Le Sentier d’or d’émeraude
• La Toison d’or d’alliance Templiers
Détruire/ Comprendre/ Contrôler/
Domaine Créer/contrôler Transformer/créer
transformer détruire comprendre
Paysages Scriptorium Palais d’or et de
Ergasterion Cyclopes de basalte Tour d’ivoire
élémentaires d’ébène jade
Fusion avec les Redevenir Buisson ardent Devenir une Fusion avec
Aboutissement
champs magiques un Kaïm de sapience Quête ésotérique le Simulacre

Grands Secrets ce microcosme est à l’image des Ka-éléments qui composent

La Magie du Grand Secret est celle nécessitant le moins
d’efforts de la part du Nephilim : plus de focus, pas besoin de
recourir à une invocation ou à un laboratoire. Il n’a besoin pour
la pratiquer que de ses propres Ka-éléments et des champs
magiques qui l’entourent pour les amplifier. Son aspect intuitif
peut avoir quelque chose de déroutant, car pourvoyeur quasi
infini de possibilités. Si elle permet de générer un vaste éven-
tail d’effets, la pratiquer à outrance peut s’avérer dangereux,
notamment à cause des échecs critiques beaucoup plus dévas-
tateurs que ceux des deux premiers cercles. Il faut également
tenir compte de l’Effet RK, qui restreint la pratique d’effets
magiques puissants dans certains endroits pour éviter de trop
attirer l’attention des Arcanes Mineurs.
L’autre enjeu du Grand Secret est l’Aboutissement,
l’entrée en Agartha. Ce passage passe nécessairement par la
création de son Royaume élémentaire. Plus qu’un simple lieu,
le Nephilim. Cette création intime se doit d’être parfaite et
nécessite souvent de longues recherches pour trouver ses élé-
ments constitutifs idéaux. C’est une véritable passion pour le
Magistère, qui a souvent tendance à délaisser ses autres sujets
d’étude, distractions inutiles entre lui et l’Agartha.
Mais ces deux facettes du Grand Secret sont intimement
liées et progressent de front. Redécouvrir la puissance de
He-Ka est obligatoire pour lancer les sorts suffisamment puis-
sants pour ériger le Royaume élémentaire du Nephilim. C’est
en imaginant et développant son Royaume qu’il comprendra
le lien intime qui l’unit à He-Ka.
La Magie analogique peut apparaître sans limites et extrê-
mement puissante – et de fait c’est le cas. Mais les Nephilim
ne devront pas l’utiliser sans réfléchir au préalable aux implica-
tions de leurs actes vis-à-vis de leurs ennemis comme de leurs
pairs (les Arcanes Majeurs, les Quêteurs ésotériques, etc.). Un
grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
 Nephilim

Petit précis d’analogie

Un Domaine est un verbe permettant au Nephilim d’influencer les champs magiques pour créer des effets.
Chaque voie de Magie est associée à deux Domaines précis.
Un maillon est un mot représentant un champ lexical de possibles, puisqu’en partant de celui-ci, le Nephilim va
pouvoir essayer de rejoindre un autre mot correspondant à ce qu’il veut obtenir. Un maillon ne peut pas être un mot
trop générique, comme « Feu » mais devra être plus précis, tels que « Flamme », « Chaleur » ou « Lumière ».
Le maillon doit concerner un élément constitutif du sort, pas simplement son apparence. Par exemple, le fait
d’avoir le maillon « rouge » ne permet pas d’interagir avec un objet rouge, comme une Ferrari.
Les Ka-éléments, le Ka-Soleil, la Lune Noire et l’Orichalque ne peuvent pas être affectés directement par He-Ka
et ne pourront donc jamais faire partie d’une chaîne analogique.
L’Analogie est le fait d’associer deux maillons au moyen d’une idée, d’un concept, qui les relie. Ce lien doit
être évident et il est souvent nécessaire de se poser la question de l’existence d’un maillon intermédiaire. Lorsqu’un
Nephilim veut créer un sort dont il possède le maillon, il n’y a pas de modificateurs au degré du sort autres que ceux
de durée et de portée/rayon/cible.
S’il ne possède pas le maillon approprié, il va devoir dérouler une chaîne analogique partant d’un maillon connu.
Chaque mot « charnière » représente un maillon ajouté à la chaîne analogique et ajoutera un degré au niveau du sort.
On appelle cela « la chaîne analogique ».
Toute analogie trop longue à expliquer est le signe qu’elle ne fonctionne pas ou alors qu’il manque des maillons
pour la rendre limpide.
Il existe plusieurs biais permettant de dérouler la chaîne analogique :
• synonyme : le mot suivant partage un sens ou une fonction proche du premier maillon ;
• composition : le mot suivant est une partie du mot précédent, il le compose ou le complète. Ou l’inverse. Exemple :
« voiture – roue » ou « roue – voiture » ;
• causalité : le mot est une cause ou une conséquence du maillon précédent. Exemple : « huile – huile enflammée » ;
• on ne peut jamais utiliser un antonyme (sens contraire) pour créer une chaîne analogique.

Un Magistère peut décider de ravager par les flammes
toute une région du monde où se trouvent ses ennemis. Certes
il s’en sera débarrassé efficacement, mais aura également perdu
de précieuses informations à leur sujet, voire détruit le refuge
d’une fraternité de Nephilim ou une hermétèque de la Papesse.
La Magie analogique
Nouveaux codes
Le Magistère
C’est par ce nouveau nom que sont désignés ceux qui ont
franchi les portes du Grand Secret. Plus qu’un simple mot, c’est
le symbole de la charge qui les attend : guider leurs Frères vers
l’Agartha et de les accueillir au sein de leurs Royaumes élémen-
taires pour partager avec eux leur sapience. Ayant parcouru
le monde occulte et réussi à nouer un contact avec He-Ka, ils
sont comme des phares dans la nuit, des refuges dans la mon-
tagne, des oasis dans le désert. C’est l’une des compréhensions
premières qu’aura le Magistère tout juste introduit dans les
24
méandres du Grand Secret : la sapience doit être partagée.
Cette philosophie, commune à toutes les voies de Magie sous
diverses formes, s’applique à tous les Magistères. Au sein des
conclaves, ils partagent leurs savoirs, s’aident pour maîtriser de
la Magie analogique et les différentes étapes de l’ergasterion
(cf. p. 39). D’autre part, les Magistères accueillent volontiers
leurs Frères dans leurs Royaumes élémentaires accrochés à
une parcelle d’Arcadia. Ces invités peuvent y déambuler sous
la surveillance du gardien (cf. p. 42-43) et ainsi apprendre et
découvrir de nouvelles sources de sapience, à travers les sym-
boles érigés par le Magistère. Ce partage de He-Ka et du savoir
est la concrétisation de la volonté des Nommeurs, que la Chute
a empêché de mettre en place en Atlantide.
Les attributs
Le Magistère doit indiquer à ses Frères qu’il a franchi le
Grand Secret, et pour cela en porter les attributs. Ces derniers
sont connus de nombreux Nephilim (Savoirs ésotériques
Sciences occultes 4 ou Haute Magie 2).

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Les couleurs du Grand Secret sont le sinople (le vert en
héraldique) et l’or. Le sinople est la couleur de la sagesse et du
savoir. D’apparence naturelle aux yeux de tous, elle n’est cepen-
dant pas dans le spectre de l’arc-en-ciel car c’est un mélange de
deux teintes. C’est à l’image du Grand Secret, dont l’utilisation
est des plus naturelles pour les Nephilim, mais qui nécessite
pourtant une compréhension et une maîtrise élevées. C’est
aussi la couleur de la nature, physique et magique, qui entoure
le Magistère. L’or est quant à elle la couleur noble par excel-
lence. À la fois attirant et lumineux, l’or est symbole de richesse
et de pureté. C’est vers cet état que tend le Magistère afin que
son Pentacle puisse luire en direction de ses Frères et ainsi les
guider vers la sapience qu’il est prêt à partager avec eux.
La coupe est l’objet qui symbolise le Grand Secret. Symbole
de la connaissance usurpée par l’Arcane des Rose+Croix, elle n’a
ici pas la même forme. Celle du Grand Secret est évasée, à l’image
des coupes antiques. Plus ouverte, plus large, elle est faite pour
montrer ce qu’elle contient, le partager et le transmettre.
Les Essences
Ayant atteint le Grand Secret, le Magistère a désormais plei-
nement conscience de He-Ka et développe une véritable intimité
avec elle. Il ne perçoit plus la réalité magique comme parcellaire,
mais comme un tout ou une suite de conséquences. Le Magistère
y occupe une place importante et doit en être conscient et digne.
Après les noms et les formes qu’il connaissait lors de sa pratique de
la Basse et de la Haute Magie, c’est désormais avec les Essences qu’il
va devoir composer. Celles des êtres et des choses qu’il va pouvoir
transformer, comprendre, contrôler, créer ou détruire. Chaque
Essence possède un nom-Ka qui permet d’infléchir sur elle selon
la volonté souveraine du Magistère. Connaître le nom-Ka d’un
individu permet d’utiliser He-Ka plus facilement sur lui.
Le Magistère n’est plus obligé de recourir à la vision-Ka
pour sentir les principaux effets magiques élémentaires pré-
sents à cent mètres autour de lui. Il les perçoit facilement, que
ce soit la présence de champs magiques, l’utilisation d’un Art
occulte, etc. Cette perception ne concerne pas le Ka-Soleil, le
Ka-Lune Noire et l’orichalque.
Les Domaines
Lorsqu’il découvre l’existence de He-Ka, le Nephilim com-
prends automatiquement le Domaine lié à sa voie de Magie.
Il existe cinq Domaines. Chaque voie de magie permet d’en
maîtriser deux :
• voie du sentier sinueux : créer ; contrôler ;
• voie de la spirale de l’élévation : transformer ; créer ;
• voie des principes égarants : détruire ; transformer ;
25
• voie du labyrinthe schématique : comprendre ; détruire ;
• voie du dédale de l’âme : contrôler ; comprendre.
Comprendre
Ce Domaine s’applique à recueillir des informations au sujet
d’une cible. Ces informations peuvent être physiques, intellec-
tuelles, émotionnelles ou concerner une sensation plus globale des
choses et pas seulement ce que perçoit le Nephilim. Il permet égale-
ment de percevoir ce qu’on ne peut pas voir ou ressentir directement.
Le Magistère peut de la même manière avoir une compréhension
globale d’une zone, d’un groupe d’individus ou d’un bâtiment.
Pour valider une chaîne analogique, la syntaxe suivante est
utilisée :
• le Magistère « comprend » le « maillon/chaîne analo-
gique » ciblé ;
• le Magistère « comprend » le « maillon/chaîne analo-
gique » dans la zone.
Contrôler
Contrôler permet de dominer une chose pour lui faire
prendre une forme ou adopter une attitude tout en restant dans
le domaine du possible, selon la nature de la cible. Par exemple, on
ne peut pas agir sur les bras d’un humain pour lui permettre de
voler comme un oiseau. Le Magistère peut cependant contrôler
une pensée, les déplacements d’un animal ou la force du vent.
Pour valider une chaîne analogique, la syntaxe suivante est
utilisée :
• le Magistère « contrôle » le/la « maillon/chaîne analo-
gique » ciblé(e) ;
• le Magistère « contrôle » le/la « maillon/chaîne analo-
gique » dans la zone.
Créer
Ce Domaine permet de créer et de soigner des choses. Il sera
plus facile de créer une chose naturelle qu’un objet manufacturé
(car nécessitant une longue chaîne analogique). Il est impossible
de créer quelque chose qu’on ne connaît pas suffisamment bien. La
chose ainsi créée l’est pour la durée du sort, après quoi elle disparaît.
Créer le vivant
Si un Nephilim souhaite créer un être vivant
(c’est-à-dire possédant du Ka-Soleil), la durée prise
en compte pour le calcul du degré de son sortilège
devra correspondre à la durée de vie « moyenne » de
la cible (« Décennie » pour un humain par exemple).
Le sort est effectif dès la fin du temps d’incantation
nécessaire et le vivant ainsi créé l’est définitivement.
 Nephilim
Le maillon n’existant pas avant l’effet, les sorts doivent
cibler un support auquel sera attaché le futur maillon ou bien
l’emplacement où le faire apparaître.
Pour valider une chaîne analogique, la syntaxe suivante est
utilisée :
• le Magistère « crée » le/la « maillon/chaîne analogique »
sur le support ciblé ou à l’emplacement ciblé ;
• le Magistère « crée » le/la « maillon/chaîne analogique »
dans la zone.
Détruire
Détruire n’est pas « juste » annihiler, comme beaucoup le
croient. C’est l’un des Domaines les plus ambivalents. Il peut
aussi sauver d’un empoisonnement en détruisant un poison
ou donner du courage à une armée en anéantissant la peur.
La chose ainsi détruite l’est pour la durée du sort, après quoi
elle réapparaît.
Détruire le vivant
Si un Nephilim souhaite détruire un être vivant
(c’est-à-dire possédant du Ka-Soleil), la durée prise
en compte pour le degré de son sortilège devra
correspondre à la durée de vie « moyenne » de la
cible (« Décennie » pour un humain par exemple).
Le sort est effectif dès la fin du temps d’incantation
nécessaire et le vivant ainsi détruit l’est définitivement.
Pour valider une chaîne analogique, la syntaxe suivante est
utilisée :
• le Magistère « détruit » le/la « maillon/chaîne analo-
gique » ciblé(e) ;
• le Magistère « détruit » le/la « maillon/chaîne analo-
gique » dans la zone.
Transformer
Ce Domaine permet de transformer un maillon de manière
magique en un autre maillon sans en modifier l’existence. La
syntaxe des sorts de ce Domaine comprend ainsi deux chaînes
analogiques. On ne peut détruire ou créer avec ce Domaine,
juste altérer : transformer des bras en ailes ou de la pierre en
poussière. Mais également faire passer de la haine à la joie, ou
modifier un souvenir. Il faut posséder le maillon de ce que l’on
veut obtenir pour lancer le sort.
Pour valider une chaîne analogique, la syntaxes suivante
est utilisée :
26
• le Magistère « transforme » le/la « maillon/chaîne analo-
gique » ciblé(e) en « maillon/chaîne analogique » ;
• le Magistère « transforme » le/la « maillon/chaîne ana-
logique » dans la zone en « maillon/chaîne analogique ».
Autres particularités de ce Domaine :
• pour calculer le degré du sort, il faut prendre en compte les
étapes analogiques des deux chaînes. Le premier maillon
de chacune des chaînes est gratuit ;
• le Ka-élément à utiliser pour lancer le sort est celui de la
chaîne de départ ;
• si plusieurs maillons se trouvent dans la zone, la transfor-
mation se fait en un pour un.
Lancer un sort de Grand Secret
Le test
Lancer un sort en faisant appel à la Magie analogique
répond aux mêmes règles que lancer un sort classique : Art
Occulte + Ka du Sort - degré du sort.
Le Ka-élément utilisé est celui qui se rapproche le plus de
l’effet souhaité. Dans le doute, vous pouvez vous inspirez de la
description des approches pour le déterminer.
Le Meneur peut décider d’accorder un
bonus si le sort est en adéquation avec la
philosophie de la voie du Magie empruntée par le Nephilim
ou si l’utilisation de l’analogie est particulièrement précise.
Il peut également pénaliser d’un malus pour les raisons
inverses. Le Meneur peut augmenter le niveau du sort s’il
considère que l’effet voulu est plus puissant que la normale (par
exemple une flamme qui brûle immédiatement). Enfin, il peut
rendre plus difficile un sort qui nuirait à la volonté de He-Ka,
sans jamais pour autant l’interdire.
Il est également possible d’ajouter une seconde chaîne
analogique dans la phrase en ajoutant la conjonction de coor-
dination « et ». Cependant, chaque maillon de ce complément
ajoutera 2 degrés au niveau du sort, en incluant le premier
maillon.
Posséder le nom-Ka d’un Nephilim revient à pouvoir uti-
liser le degré de portée « Contact » pour le cibler par un sort,
quelle que soit la distance à laquelle il se trouve. Il est donc très
rare qu’un Magistère confie son nom à un autre, sauf s’il a une
confiance indéfectible en lui.
S’il souhaite mettre fin à son sort avant la durée définie lors
de son lancement, le Magistère doit réussir un simple test en
Grand Secret.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Maladresses de
Grand Secret
Chaque fois qu’il entre en résonance avec
He-Ka, le Magistère expose son Ka aux champs
magiques et prend donc le risque de présenter son
Pentacle à la souillure d’orichalque. Il doit en effet
ressentir au-delà de son Simulacre pour pouvoir
aisément manipuler He-Ka selon sa volonté. Il est
donc plus risqué de pratiquer le Grand Secret que
la Haute Magie, chaque échec pouvant avoir des
conséquences graves. Voici une liste de Maladresses
qui peuvent frapper un Nephilim du Grand Secret,
à vous de choisir la plus appropriée selon la scène :
• draconisation du Pentacle : le Nephilim n’a pas
réussi à supporter le passage de He-Ka à tra-
vers son Pentacle et voit l’équilibre de celui-ci
modifié, rendant son Pentacle dissymétrique.
Il perd 1 degré dans le Ka-élément utilisé pour
le lancement du sort et gagne 1 degré dans un
autre Ka-élément aléatoire. Pour rééquilibrer
son Pentacle, il devra augmenter sa branche
élémentaire atrophiée (cf. Livre 0 Quintessence,
p. 155). L’autre branche se rééquilibre alors
d’elle-même ;
• aggravation du Khaïba : grisés par la puis-
sance infinie de He-Ka, les Ka-éléments du
Nephilim laissent grandir en eux la folie du
Khaïba. Le Nephilim gagne alors autant de
degrés de Chute de Khaïba que nécessaires
pour lui faire franchir le palier supérieur (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 150) ;
• Ombre profonde : le Nephilim ne supporte
pas la violence des champs magiques qu’il a
tenté de manipuler. Terrorisé par une telle
puissance, il se réfugie dans son Pentacle dans
un réflexe de survie. Il part automatiquement
en Ombre pour une durée égale à la durée
de lancement du sort ou la durée du sort lui-
même (la plus grande des deux) ;
• Effet Mnemos : le contrecoup magique est
trop fort et le reflux de He-Ka a emporté avec
lui une partie de la sapience du Nephilim. Ce
dernier perd autant de Points de Sapience
que le degré du sort lancé. S’il n’en possède
pas assez dans sa réserve, il devra « oublier »
certaines choses : Quête ésotérique, Savoir
ésotérique, Vécu ou Art occulte (en calculant
le nombre de PS perdus d’après la table de coût
de l’expérience, Livre 0 Quintessence, p. 155).
27
Degré des sorts
La difficulté réside dans le degré du sort qui doit être
calculé en accord entre le joueur et le Meneur. Pour cela, ils
peuvent s’appuyer sur le tableau des durées et des portées. Plus
un sort sera lancé loin et ciblera une plus grande zone, plus il
sera difficile de le lancer avec succès. Une fois ces paramètres
« physiques » définis, il revient de calibrer l’effet du sort grâce à
son lien analogique avec un Domaine connu par le Nephilim.
Calcul du
degré du sort
Degré du sort = degré de durée + degré
de portée + nombre de maillons de la chaîne
analogique (au-delà du premier).
Portée des sorts
Les sorts sont de deux types : ceux qui visent une cible et ceux
qui agissent sur une zone. La portée des sorts dits « ciblants »
est la distance maximale à laquelle doit se trouver la cible du
Magistère. Quand le sort cible le Magistère lui-même, on parle
de portée « personnelle ». Sauf spécificité, la portée des sorts dits
« de zone » est le rayon d’un cercle ayant le magistère pour centre.
Spécificités des
sorts de zone
Le mage peut vouloir ne pas se trouver dans la
zone couverte par l’effet (pour éviter les conséquences
de son sort). Il peut se contenter dans ce cas de se tenir
en bordure de la zone et agir sur celle située devant lui
– et non autour de lui. Cette adaptation n’est possible
que jusqu’au degré 4 de portée (voir ci-après).
• Quand le maillon d’un sort de zone représente
une entité unitaire (humain, plante, etc.), et
pour que le sort s’applique à tous les maillons
de la zone, le Magistère doit passer son maillon
au pluriel par l’ajout d’une étape analogique
(humain-humains). S’il ne le fait pas ou ne cible
pas un maillon spécifique, le sort sera sans effet.
• Dans le cas d’un sort de zone, le Magistère
peut choisir s’il ancre la zone autour de
l’endroit d’où il a lancé le sort ou si elle reste
centrée autour de sa personne, telle une aura.
Cette possibilité n’a de sens que dans le cas
d’une portée courte (jusqu’au degré 3).
 Nephilim

Durée des sorts

Table des durées L’unité de durée du sort est égale au degré du Ka-élément
et des portées utilisé pour le lancement du sort.
Durée
Degré Portée
(unité = Ka) Exemple de
0 Round Personnelle (partie) lancement d’un sort
1 Minute Personnelle (entier) de Troisième cercle
2 Heure Contact Yrdin, Onirim de la voie du dédale de l’âme,
3 Jour Mètre (unité = Ka) souhaite contrôler la curiosité de tous les habitants
d’une ville pendant quelques mois afin d’être tranquille
Kilomètre (unité =
4 Semaine pour y mener ses recherches.
Ka)/portée de vue
Degré du sort : 5 (mois) + 5 (« région » car
Région (administra- « kilomètre » est insuffisant) + 1 (analogie imprécise :
5 Mois
tive, naturelle, etc.) « surveillance » pour « curiosité ») = 11.
6 Année Continent Syntaxe : je « contrôle » la « curiosité » de « la ville ».
Illimitée (monde Le Meneur considère que ce sort respecte la
7 Décennie philosophie de la voie du dédale de l’âme que suit Yrdin
physique)
Illimitée (monde et n’enfreint pas l’équilibre magique. Il accorde donc un
8 Siècle bonus de + 1.
magique)
Avec 7 en Ka-Lune et 6 en Grand Secret, la valeur
9 Millénaire Extra-terrestre
du test est de : 7 + 6 - 11 + 1 (bonus) = 3.
10 Ère Temporelle Le sort durera 7 (Ka-Lune) mois et affectera la ville
entière
Temps d’incantation Temps d’incantation : 4 jours (5 (mois) - 2 = 3
(jours) / 5 (région) - 1 = 4).
L’unité de temps d’incantation d’un sort est égale au degré Pendant 7 mois, Yrdin s’assure par ce sort qu’aucun
de durée du sort - 2. Le nombre d’unités est égal au degré de être vivant ne viendra s’intéresser aux travaux qu’il
portée du sort - 1 (minimum degré 1), un round étant la durée mène dans les ruines romaines situées au plein cœur
d’incantation minimale. Le sort se déclenche au début du de la ville, allant jusqu’à suspendre l’Effet RK. Il peut
round suivant, comme les sorts de Basse et de Haute Magie. également, pendant la durée du sort, diriger cette
Cette durée ne signifie pas que le Magistère doit consacrer curiosité vers autre chose (comme les agissements de la
toute cette période à l’incantation. Cela indique le temps qu’il Chapelle myste voisine).
lui faut pour tisser les champs magiques en harmonie avec
He-Ka afin de produire l’effet magique qu’il souhaite. Il ne
peut cependant pas se livrer à une enquête occulte, déchiffrer
un sort ou pratiquer tout autre activité impliquant fortement
son Pentacle, ses Quêtes et Savoirs ésotériques. Grand Secret et
Le Magistère peut décider d’augmenter de 2 le degré du rituel de résistance
sort afin de diminuer de 1 l’unité de temps de l’incantation, ceci Il est possible de tenter de résister à un sort du
de manière cumulative jusqu’à un maximum d’une réduction Grand Secret comme à n’importe quel autre effet
de 3 unités de temps (et donc un + 6 au degré du sort). magique (cf. Livre 0 Quintessence, p. 177). Pour les
sorts ayant une durée longue, ce test peut être tenté
Temps d’incantation de nouveau à chaque nouvelle unité de la durée
Unités de temps d’incantation = degré de durée - 2 du sort (nouvelle semaine, nouveau mois) avec un
Nombre d’unités = degré de portée - 1 bonus de + 1 cumulatif.
28
 29
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Rituel Les maillons

Ce terme désigne les sorts du Grand Secret
lorsqu’ils sont lancés par plusieurs Magistères
appartenant (souvent) au même conclave. De tels
sorts ont souvent des effets très puissants en termes
de portée et de cible. Ils s’inscrivent toujours dans une
démarche proche de la philosophie du conclave, dans le
respect de He-Ka et de l’harmonie du Graal terrestre.
Un Magistère, pas forcément celui ayant le plus
haut degré en Grand Secret, est désigné comme le
lanceur du sort. C’est à partir de son Pentacle que
seront déterminés les éléments d’incantation.
La présence de Magistères supplémentaires permet :
• d’utiliser un maillon possédé par l’un des
membres du conclave, comme s’il était connu du
lanceur (et donc de diminuer le malus de la chaîne
analogique) ;
• d’apporter un bonus de + 1 par participant en plus
du Magistère, jusqu’au maximum de la moitié du
degré en Grand Secret du lanceur de sort (arrondi
à l’inférieur, avec un minimum de 1).
En cas de réussite critique, tous les participants
bénéficient du gain de Point de Sapience. En cas de
Maladresse, tous les Magistères subissent les effets
négatifs.
Lors de son entrée dans le Troisième cercle, le Magistère
doit constituer sa propre table analogique. Il doit extraire les
quatre premiers maillons des sortilèges de Basse et Haute
Magie qu’il connaît déjà. Ces maillons sont définitivement
acquis, comme les sorts gravés automatiquement sur le
Pentacle du Nephilim lors de son entrée dans le Grand
Secret.
Par exemple, en connaissant le sort Transfert de conscience
(cf. Livre 0 Quintessence, p. 186), le Nephilim peut ajouter
les mots suivants comme maillons à sa table analogique :
conscience, coma, esprit, corps.
Le Magistère est limité en nombre de maillons qu’il
connaît par rapport à son degré en Grand Secret. Il peut à
tout moment effacer un maillon pour le remplacer par un
autre qu’il juge plus utile (en dépensant tout de même 5 PS).
Un maillon est toujours au singulier, le mettre au pluriel
nécessite un maillon supplémentaire dans la chaîne ana-
logique. Il désigne un élément simple pouvant être défini
clairement pas un mot. Un maillon avec plusieurs sens doit
être défini entre parenthèses pour ne pas susciter de litiges. Il
doit être validé par le Meneur avant d’être inscrit sur la table
analogique du Nephilim.

Progression
Vous trouverez ci-dessous une liste de l’avancée d’un Nephilim au sein du Grand Secret. Ce tableau n’est
absolument pas figé et doit servir de guide au Meneur pour calibrer l’avancée des Nephilim. Il est cependant
préférable de s’aligner sur la cohérence des recherches et des avancées du Magistère en fonction de ses aventures et
de ses recherches occultes.

Degré(s) en Grand Secret Nombre de Domaine(s) Nombre de maillon(s) Ergasterion

1 - Inflexible attente 0 0 -
2 1 4 -
3 1 5 Première étape
4 1 6 Seconde étape
5 2 8 Troisième étape
6 2 10 Quatrième étape
7 2 12 Cinquième étape
8 2 14 Sixième étape
9 2 16 Septième étape
10 2 20 Aboutissement
 Nephilim

Exemples de maillons
Vous trouverez dans le tableau ci-dessous une liste non exhaustive de maillons avec leur voie de prédilection afin
de vous aider à concevoir la table analogique d’un Nephilim, sans prendre le temps de chercher dans ses autres sorts
connus. C’est une méthode plus simple et plus rapide.
Sentier Spirale de Principes Labyrinthe Dédale
sinueux l’élévation égarants schématique de l’âme
Agriculture (Terre) Chat (Lune) Apparence (Lune) Connaissance (Air) Drogue (Lune)
Équilibre (Eau) Corps (Terre) Arme (Feu) Dessein (Lune) Esprit (Air)
Fertilité (Terre) Exaltation (Air) Blessure (Feu) Diplomatie (Eau) Folie (Lune)
Flamme (Feu) Forge (Feu) Effort (Eau) Discours (Feu) Inconscient (Lune)
Forêt (Terre) Huile (Feu) Érosion (Terre) Écriture (Air) Intimité (Terre)
Foudre (Feu) Image (Lune) Illusion (Lune) Espoir (Lune) Miroir (Eau)
Harmonie (Lune) Liberté (Eau) Justice (Feu) Livre (Feu) Oubli (Eau)
Lac (Eau) Membre (Terre) Mélancolie (Air) Mémoire (Air) Peur (Feu)
Médecine (Terre) Mouvement (Eau) Mensonge (Lune) Ordre (Terre) Plénitude (Terre)
Pierre (Terre) Pluie (Eau) Piège (Terre) Sagesse (Air) Rêve (Lune)
Roche (Terre) Respect (Lune) Reflet (Lune) Sérénité (Terre) Tentation (Feu)
Vent (Air) Voyage (Air) Vérité (Feu) Surveillance (Eau) Tristesse (Air)

Habitus et focus Le degré de départ de la durée de déchiffrement (cf. Livre 0

Un habitus est un effet de Magie spontanée qu’un
Magistère du Grand Secret a codifié pour le lancer avec plus
de facilité. En effet, un habitus permet de lancer le sort avec
un bonus de 1 degré. Le nombre maximal d’habitus qu’un
Nephilim peut mémoriser est égal à son degré en Grand
Secret. Un habitus est rigide et on ne peut en modifier l’un des
éléments – comme la portée, la durée ou l’effet.
Il peut également le transcrire sur un focus (cf. « Création
de focus », p. 7) pour :
• le lancer comme pour les sorts de Basse et Haute Magie
à partir de ce support, sans avoir besoin de l’apprendre ;
• le partager avec d’autres Nephilim, appartenant généra-
lement à son conclave ;
• permettre à d’autres Nephilim d’ajouter l’un des maillons
dans sa propre chaîne analogique, en dépensant 5 PS ;
• en garder une trace pour sa prochaine incarnation ou en
cas d’effets de maladresses lui faisant oublier une partie
de sa sapience.
Parce qu’ils permettent aux Magistères de mettre en
commun leur savoir au sein des conclaves entre les membres
partageant la même voie de Magie, les focus du Grand Secret
ne sont donc pas introuvables. Il arrive aussi fréquemment
que certains Magistères partageant un Domaine décident
d’échanger leur point de vue sur leur utilisation analogique.
30
Quintessence, p. 176) d’un sort de Troisième cercle est de 6
(années).
Quêtes ésotériques
Chaque voie est proche de plusieurs Quêtes éso-
tériques dans lesquelles le Magistère pourra puiser
l’inspiration pour trouver de nouveaux maillons analo-
giques. Il faut considérer ces Quêtes ésotériques comme
des Vécus dans lesquels le Nephilim peut aller chercher
les maillons dont il aurait besoin. Plus le Nephilim est
avancé dans sa Quête, plus il en maîtrise les tenants et
les aboutissants et plus la variété de maillons disponibles
est importante.
Il peut alors dépenser 2 PS pour utiliser un maillon sym-
boliquement lié à une Quête ésotérique pour lancer un sort
comme si celui-ci appartenait à sa table analogique.
Il peut aussi dépenser 5 PS pour l’inscrire sur sa table
analogique, sans dépasser son maximum.
Il est également possible de sacrifier un degré dans une
Quête ésotérique pour avoir un bonus de lancement égal
au degré au moment du sacrifice : un sacrifice d’un degré de
Quête de degré 5 donne un bonus de + 5.
• Les Quêtes ésotériques associées aux sentiers sinueux
sont celles qui trouvent une grande partie de leur sens
dans les champs magiques : l’Atalante fugitive, les
champs Polemoka et le Sentier d’or.
 31
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

• La spirale de l’élévation trouve davantage de symboles Quelques habitus

auprès des Quêtes évoquant la transcendance et le dépas- Voici quelques habitus du Grand Secret que les Nephilim
sement de soi : la quête du Graal, la Cité des Vertiges et peuvent trouver dans divers conclaves, auprès de leurs Frères
la Toison d’or. ou dissimulés parmi les autres biens les plus précieux d’une
• Les principes égarants peuvent être aperçus dans les bibliothèque. Ils peuvent aussi servir d’exemples quant à l’uti-
Quêtes liées aux lieux perdus, détruits et oubliés : les lisation de la Magie analogique.
Portes Noires, Hyperborée ou l’Arche d’alliance
• Le labyrinthe schématique utilise les sym-
boles des grandes Quêtes, celles qui
nécessitent de nombreuses recherches occultes : l’Ar-
cane XXI, la Jérusalem céleste et le trésor des Templiers.
Enfin, le dédale de l’âme s’accorde plus aux Quêtes qui
impliquent la remise en question des certitudes, notam-
ment après l’Apocalypse : la Table d’émeraude, l’Exode
sidéral et le Rex Mundi.
Seule la Quête ésotérique Arcadia n’est liée à aucune voie
de Magie, car encore trop récente pour trouver son lien avec
He-Ka. Certains pensent que cette Quête aurait un rôle à jouer
pour lier son Domaine élémentaire à un quartier d’Arcadia.
 32
Les habitus
Le Troisième cercle : le Grand Secret

Habitus du sentier sinueux

Sentier de la guerre Colère végétale Feu dévorant
Voie du sentier sinueux Voie du sentier sinueux Voie du sentier sinueux
Ka-Lune, degré 4 Ka-Terre, degré 6 Ka-Feu, degré 7
Temps d’incantation : 2 rounds Temps d’incantation : 3 minutes Temps d’incantation : 3 rounds
Durée du sort : Ka-Lune minute(s) Durée du sort : Ka-Terre jour(s) Durée du sort : Ka-Feu heure(s)
Portée : Ka-Lune mètre(s) Portée : Ka-Terre kilomètre(s) Portée : portée de vue
Syntaxe : je « contrôle » l’/la « harmonie- Syntaxe : je « contrôle » la « forêt » au- Syntaxe : je « contrôle » la/les/le
paix » autour de moi. tour de moi. « flamme-flammes-feu » ciblé(es).
Le Magistère peut gérer la tension entre les individus autour Ce sort permet au Magistère de contrôler tous les organismes Par ce sort, le Magistère peut contrôler un feu pour le sou-
de lui, mais d’une manière globale. Il peut décider d’apaiser un végétaux présents dans la zone. Il peut les éveiller et les faire se mettre à sa volonté. Par exemple :
conflit ou, à l’inverse, de jeter de l’huile sur le feu. déplacer, leur faisant extraire leurs racines du sol pour se mou- • le déplacer tant qu’il peut le voir ;
voir. Les arbres auront un pas lent alors que les herbes et les • augmenter/diminuer son intensité à condition qu’il y ait
buissons seront plus rapides. C’est au Meneur de leur donner suffisamment de quoi le « nourrir ». Il faut 1 round par
un degré de Menace en fonction de leur densité (entre 4 pour mètre de diamètre que le Magistère souhaite modifier ;
un parc de ville et 8 pour une forêt). Les plantes peuvent empri- • augmenter/diminuer ses dommages de 2.
sonner, ralentir, fouetter, frapper selon la volonté du Magistère. Une fois le sort terminé, la flamme reprend son autonomie.
Mais elles agissent en entité globale et ne peuvent être contrô-
lées que pour un type d’action à la fois. Ce sort permet aussi
d’agencer un endroit naturel selon la volonté du Nephilim.
Au terme de la durée du sort, les végétaux s’enracinent là où ils
sont – même si la nature du sol ne s’y prête pas – et reprendront
leur cycle normal s’ils le peuvent.

Fleurs des eaux Conjuration de la foudre Fracture terrestre

Voie des sentiers sinueux Voie du sentier sinueux Voie du sentier sinueux
Ka-Eau, degré 5 Ka-Feu, degré 7 Ka-Terre, degré 5
Temps d’incantation : 3 rounds Temps d’incantation : 4 minutes Temps d’incantation : 2 rounds
Durée du sort : Ka-Eau heure(s) Durée du sort : Ka-Feu jour(s) Durée du sort : Ka-Terre heure(s)
Portée : portée de vue Portée : région Portée : Ka-Terre mètre(s)
Syntaxe : je « contrôle » le « lac » devant Syntaxe : je « contrôle » la « foudre » Syntaxe : je « contrôle » la « roche » de-
moi. autour de moi. vant moi.
Par ce sort, le Magistère peut contrôler l’eau d’un lac pour la En lançant ce sort sur une région où le ciel est noir et sombre, Ce sort permet de contrôler la pierre sur une courte distance
soumettre à sa volonté. Par exemple : le Magistère peut faire tomber la foudre toutes les minutes sans pour la forcer à s’écarter et faire apparaître une crevasse. Sa
• ouvrir un passage à travers une grande étendue d’eau pour cependant pouvoir cibler précisément un endroit. Le Magis- profondeur dépend de la volonté du Magistère du moment
la traverser ; tère peut également à loisir faire gronder le tonnerre. Les vio- qu’il respecte la portée maximale du sort, mais il faut tenir
• contrôler un tourbillon de 30 mètres de diamètre qui lentes détonations qui s’ensuivent donnent une impression de compte du volume de pierres déplacées, car elles ne sont pas
engloutit tout sur son passage ; fin du monde pour les profanes se trouvant dans la région. détruites pour autant. Le Nephilim peut donner à cette faille
• contrôler l’eau pour créer une lame de fond capable de la forme qu’il souhaite, tant qu’il respecte les lois naturelles de
submerger les terres adjacentes ; la physique.
• contrôler le courant et déplacer un objet flottant selon sa
volonté.
Une fois le sort terminé, le lac retrouve son autonomie mais
ne revient pas à son niveau normal si une importante quantité
d’eau a été perdue.
 Grand Secret 33

Corne d’abondance Muraille d’air

Voie du sentier sinueux Voie du sentier sinueux
Ka-Terre, degré 9 Ka-Air, degré 2
Temps d’incantation : 4 jours Temps d’incantation : 1 round
Durée du sort : Ka-Terre mois Durée du sort : Ka-Air minute(s)
Portée : région Portée : personnelle (entier)
Syntaxe : je « contrôle » la « fertilité » Syntaxe : je « crée » un « vent » autour
autour de moi. de moi.
Ce sort crée les conditions favorables (naturelles et climatiques) Le Magistère crée un courant d’air tout autour de lui suffisam-
pour optimiser le développement des espèces endémiques, qu’il ment puissant pour empêcher quiconque d’approcher, repous-
s’agisse de plantes ou d’animaux. ser tout projectile, y compris les balles d’armes à feu. En outre,
la muraille d’air interdit toute communication entre personnes
situées de part et d’autre d’elle.

Habitus de la spirale de l’élévation

Sentiment Fuite de l’eau Restauration de membre
simulé d’appartenance Voie de la spirale d’élévation Voie de la spirale d’élévation
Voie de la spirale d’élévation Ka-Eau, degré 2 Ka-Terre, degré 6
Ka-Lune, degré 10 Temps d’incantation : 1 round Temps d’incantation : 1 mois
Temps d’incantation : 4 jours Durée du sort : Ka-Eau minute(s) Durée du sort : Ka-Terre décennie(s)
Durée du sort : Ka-Lune mois Portée : personnelle (entier) (espérance de vie)
Portée : région Syntaxe : je « crée » la/l’« liberté-éva- Portée : personnelle (partie)
Syntaxe : je « crée » le/la « respect-véné- sion » autour de moi. Syntaxe : je « crée » le « membre » sur mon
ration » autour de moi. Ce sort permet au Magistère de se défaire de n’importe quelle corps.
Ce sort permet au Magistère de provoquer chez les habitants entrave physique qui l’empêche d’être libre de ses mouvements. Ce sort permet de recréer un membre perdu, effaçant toutes les
de la région une vénération passive pour un objet connu par séquelles et les conséquences physiques pouvant en résulter. Le
lui. Ici, objet est à prendre au sens large : cela peut être un lieu, membre repousse vierge de toutes traces (cicatrices, tatouages,
un bâtiment, une œuvre d’art… Cela entraînera l’apparition de etc.) et apparaît comme « neuf », pouvant de ce fait parfois
légendes à son propos, d’une surveillance passive par la popula- attirer l’attention d’une personne exerçant dans le domaine
tion, d’un rejet des inconnus qui s’y intéressent de trop près. Il médical.
est impossible de l’approcher sans se faire remarquer, voire re-
pousser, par une foule solidaire et désireuse de protéger ce bien.
34
Les habitus
Le Troisième cercle : le Grand Secret

Suprême Respiration du poisson Projection fantomatique

métamorphose aquilin Voie de la spirale d’élévation Voie de la spirale d’élévation
Voie de la spirale d’élévation Ka-Terre, degré 6 Ka-Lune, degré 6
Ka-Air, degré 4 Temps d’incantation : 1 round Temps d’incantation : 3 rounds
Temps d’incantation : 1 round Durée du sort : Ka-Terre heure(s) Durée du sort : Ka-Lune heure(s)
Durée du sort : Ka-Air heure(s) Portée : personnelle (partie) Portée : portée de vue
Portée : personnelle (entier) Syntaxe : je « transforme » mon/mes Syntaxe : je « crée » une « image-image
Syntaxe : je « transforme » mon « corps » « corps-poumon-poumons » en « corps- d’un individu ».
en « aigle ». poumon-branchie-branchies ». Ce sort permet de créer l’image d’un individu connu par le
Le Magistère se transforme en aigle. Sous cette forme, le Par cet habitus, le Magistère transforme ses poumons en Nephilim et de maintenir cette illusion statique à distance. Le
Nephilim ne peut utiliser que la Magie, ses Vécus passés (tant branchies, ce qui lui permet de respirer parfaitement sous l’eau Magistère devra se concentrer pour mouvoir cette image mais
qu’ils restent compatibles avec son nouveau corps) et ses Sa- comme s’il était un poisson. Cela ne lui donne aucune aptitude il ne pourra cependant pas voir selon le point de vue de cette
voirs ésotériques. Il obtient les capacités naturelles de l’animal. de nage, de compréhension du milieu aquatique ni une meil- illusion. Il peut lui donner une routine à effectuer. Toute per-
leure visibilité. sonne située à plus de 5 mètres de la projection fantôme n’aura
aucun doute sur sa véracité, à l’exception peut-être d’un simple
détail : l’image est inversée, l’individu semble gaucher alors qu’il
est droitier.

Génie de la Muse
Voie de la spirale d’élévation
Ka-Feu, degré 3
Temps d’incantation : 1 round
Durée du sort : Ka-Feu Jour(s)
Portée : personnelle (partie)
Syntaxe : je « crée » l’/le « inspiration-gé-
nie » sur mon esprit.
Grâce à ce sort, le Magistère se dote d’une inspiration artistique
lui permettant de créer une œuvre d’art digne des plus grands
artistes.
 Grand Secret 35

Habitus des principes égarants

Terre de rédemption Passage sans trace Fumée
Voie des principes égarants Voie des principes égarants mortelle des enfers
Ka-Lune, degré 5 Ka-Eau, degré 3 Voie des principes égarants
Temps d’incantation : 2 minutes Temps d’incantation : 1 round Ka-Air, degré 7
Durée du sort : Ka-Feu jour(s) Durée du sort : Ka-Eau heure(s) Temps d’incantation : 1 round
Portée : Ka-Feu mètre(s) Portée : personnelle (entier) Durée du sort : Ka-Air minute(s)
Syntaxe : je « détruis » le « mensonge » Syntaxe : je « détruis » les « trace- Portée : Ka-Air mètre(s)
autour de moi. traces » autour de moi. Syntaxe : je « transforme » l’« air » en
Le Magistère crée une zone dans laquelle le mensonge sera Pendant la durée du sort, le Magistère ne laisse aucun signe de « flamme-fumée » devant moi.
détruit et remplacé par du silence. Toute personne présente son passage, auditif comme olfactif, ni traces de pas. Toutes les Ce sort transforme l’air présent dans la zone en une fumée
dans la zone d’effet du sort est incapable de mentir, mais peut traces qu’il émet sont automatiquement détruites. À la fin du épaisse et quasiment irrespirable. Elle oblige les êtres
par contre taire la vérité. Cet habitus est souvent utilisé lors sort, ces traces réapparaissent. vivants présents à fuir la zone au plus vite. Leur visibilité est
de négociations et de pourparlers pour instaurer un climat de possiblement réduite à cause de l’épaisseur de la fumée et peut
relative confiance entre tous les participants. rendre difficile leur fuite. Le Magistère peut moduler la densité
de cette fumée, la rendant plus ou moins épaisse.

Cautérisation Illusion de l’apparence Effondrement

de la souffrance Voie des principes égarants de la structure
Voie des principes égarants Ka-Lune, degré 8 Voie des principes égarants
Ka-Feu, degré 9 Temps d’incantation : 1 minute Ka-Terre, degré 10
Temps d’incantation : 2 minutes Durée du sort : Ka-Lune jour(s) Temps d’incantation : 3 rounds
Durée du sort : Ka-Feu décennie(s) (espé- Portée : contact Durée du sort : Ka-Terre heure(s)
rance de vie) Syntaxe : je « transforme » l’« apparence » Portée : portée de vue
Portée : contact de la cible en « apparence-apparence d’un- Syntaxe : je « transforme » le/les « mur-
Syntaxe : je « détruis » les « blessure- tel ». murs-bâtiment » ciblé(s) en « pierre-
blessures » de la cible touchée. La cible de ce sort voit son apparence modifiée selon la volonté gravats ».
Ce sort permet au Magistère de soigner l’intégralité des du Magistère tout en restant d’une taille proche de celle Ce sort permet au Magistère de transformer un bâtiment
blessures physiques d’un être vivant ayant au maximum d’origine. dont il peut percevoir l’ensemble de la structure en ruine. Cela
l’espérance de vie d’un homme. Ces blessures disparaissent donne l’impression que le bâtiment a subitement subi les affres
comme si elles n’avaient jamais existé, ne laissant ni cicatrices du temps de manière accélérée. Une fois le sort terminé, le
ni séquelles. bâtiment est magiquement reconstruit à l’identique.
36
Les habitus
Le Troisième cercle : le Grand Secret
Habitus du labyrinthe schématique
Livresque tactile Recomposition du savoir Savoir infus
Voie du labyrinthe schématique Voie du labyrinthe schématique Voie du labyrinthe schématique
Ka-Air, degré 2 Ka-Air, degré 11 Ka-Air, degré 3
Temps d’incantation : 1 round Temps d’incantation : 1 jour (degré du Temps d’incantation : 1 round
Durée du sort : Ka-Air minute(s) sort + 2 au lieu de « mois ») Durée du sort : Ka-Air heure(s)
Portée : contact Durée du sort : Ka-Air décennie(s) Portée : personnelle (entier)
Syntaxe : je « comprends » la « connais- Portée : contact Syntaxe : je « comprends » une/un
sance » de ce que je touche. Syntaxe : je « détruis » la « mémoire » de « connaissance-type de connaissance »
Ce sortilège permet d’assimiler toutes les connaissances d’un la cible. ciblé(e).
ouvrage par simple toucher, comme s’il avait été lu. Le Nephi- Ce sort permet d’effacer définitivement les connaissances de la Ce sort permet au Magistère d’étendre temporairement ses
lim pourra en 1 minute « lire » une cinquantaine d’ouvrages. cible. Celle-ci est frappée d’une amnésie touchant uniquement connaissances sur un sujet précis pendant quelques heures. On
Cette connaissance disparaît une fois le sort terminé. Ce sorti- sa mémoire – ses connaissances pratiques sont épargnées. En considère qu’il a un bonus de + 3 à un Vécu adapté au domaine
lège ne permet pas d’assimiler le contenu de focus de Sciences termes techniques, son Vécu passe à 1 (ou l’un de ses Vécus si de connaissance qu’il a déterminé lors du lancement du sort.
occultes. le sort est lancé sur un Nephilim). La cible pourra progressi- S’il ne possède pas de Vécu adapté, il en acquiert un de degré 3
vement réapprendre ensuite un nouveau Vécu contemporain. pour la durée du sort.

Lire Piste de sapience Anticipation des actes

par-delà les cendres Voie du labyrinthe schématique Voie du labyrinthe schématique
Voie du labyrinthe schématique Ka-Eau, degré 4 Ka-Lune, degré 5
Ka-Feu, degré 5 Temps d’incantation : 1 round Temps d’incantation : 2 rounds
Temps d’incantation : 1 round Durée du sort : Ka-Eau heure(s) Durée du sort : Ka-Lune heure(s)
Durée du sort : Ka-Feu heure(s) Portée : personnelle (entier) Portée : Ka-Lune mètre(s)
Portée : contact Syntaxe : je « comprend » la/le « connais- Syntaxe : je « comprends » le/l’ « dessein-in-
Syntaxe : je « comprends » le/la « livre- sance-savoir-énigme ». tention » des personnes.
papier-cendre » que je touche. Ce sort permet de comprendre n’importe quel code ou n’im- Par l’intermédiaire de ce sort, le Magistère est capable de
Ce sort permet de connaître le contenu d’un savoir alors que le porte quelle énigme auquel(le) le Nephilim est confronté. Cette connaître à l’avance les intentions des personnes se trouvant
support de celui-ci a été détruit par les flammes. Le Magistère compréhension n’est pas immédiate et peut prendre plusieurs près de lui. Il peut alors anticiper leurs actions, les court-circui-
a alors conscience de la nature de cet objet détruit, de ce qu’il heures pour une énigme nécessitant beaucoup de clés pour la ter et avoir une longueur d’avance sur eux. En combat, cela lui
représentait, de son utilité, de son message ainsi que de toutes briser. L’utilisation de ce sort ne permet pas de gagner des PS procure une initiative plus élevée que ses cibles.
les propriétés qu’il pouvait avoir. liés à la résolution d’enquête occulte.
 Grand Secret 37

Perception des
créatures terrestres
Voie du labyrinthe schématique
Ka-Terre, degré 8
Temps d’incantation : 4 rounds
Durée du sort : Ka-Terre heure(s)
Portée : région
Syntaxe : je « comprends » l’/les « animal-
animaux-créatures vivant(es) ».
Par l’intermédiaire de ce sort, le Magistèrea conscience de
toutes les créatures vivantes de la région où il se trouve. Il peut
ainsi percevoir les zones vides comme celles qui sont densément
peuplées et la nature de ces êtres (humains/animaux). Il doit se
concentrer quelques minutes pour localiser précisément une
créature vivante spécifique, à condition de l’avoir déjà vue ou
d’en avoir une description précise.

Habitus du dédale de l’âme

Dluie Fulla Repousser le Dichetal do

Voie du dédale de l’âme profane curieux chennaib cnâime
Ka-Lune, degré 12 Voie du dédale de l’âme Voie du dédale de l’âme
Temps d’incantation : 1 jour (degré du Ka-Lune, degré 7 Ka-Air, degré 5
sort + 4 au lieu de « mois ») Temps d’incantation : 3 minutes Temps d’incantation : 2 rounds
Durée du sort : Ka-Lune décennie(s) (es- Durée du sort : Ka-Lune jour(s) Durée du sort : Ka-Air heure(s)
pérance de vie) Portée : Ka-Lune kilomètre(s) Portée : Ka-Air mètre(s)
Portée : contact Syntaxe : je « contrôle » le/les « homme- Syntaxe : je « comprends » le/la « souve-
Syntaxe : je « contrôle » la « folie » de la hommes » dans la zone. nir-mémoire » de la cible.
cible. Ce sort permet d’empêcher les profanes d’entrer dans la zone Le Dichetal do chennaib cnâime, dans la mythologie celtique
Ce puissant effet magique a pour effet d’exacerber la phobie, circonscrite par le Magistère. Ces derniers passent à côté, ne la irlandaise, est une incantation magique réservée aux druides.
irrationalité, délire, etc., en chacun des êtres vivants touchés perçoivent pas et évitent naturellement de s’y rendre. Ce « chant de la prophétie » permet au Magistère de tout savoir
par le Magistère, et ce de manière permanente. Ce dernier sur la vie de la cible, y compris les détails les plus intimes. La
garde son contrôle sur l’esprit de sa victime jusqu’à sa mort et compréhension n’est pas instantanée : il faut une minute pour
peut donc lui permettre d’avoir quelques périodes pendant les- une année de vie dévoilée.
quelles elle est saine d’esprit et d’autres où elle est complètement
en proie à ce qui la tourmente.
38
Les habitus
Le Troisième cercle : le Grand Secret

Relever d’entre Sans peur Murmures du lac

les morts Voie du dédale de l’âme Voie du dédale de l’âme
Voie du dédale de l’âme Ka-Lune, degré 4 Ka-Eau, degré 6
Ka-Terre, degré 14 Temps d’incantation : 2 rounds Temps d’incantation : 3 rounds
Temps d’incantation : 1 jour (degré du Durée du sort : Ka-Lune heure(s) Durée du sort : Ka-Eau minute(s)
sort + 4 au lieu de « mois ») Portée : Ka-Lune mètre(s) Portée : Ka-Eau kilomètre(s) (l’étendue
Durée du sort : Ka-Terre décennie(s) Syntaxe : je « contrôle » l’« esprit » de mes du lac)
(espérance de vie) cibles. Syntaxe : je « comprends » le/l’/le
Portée : contact Le Magistère contrôle l’esprit des personnes présentes dans la « goutte-eau-lac » devant moi.
Syntaxe : je « contrôle » l’/le/la « esprit- zone. Il les protège ainsi de tout ce qui pourrait les effrayer pen- Le Magistère a soudainement conscience de tout ce qui affecte
corps-vie » de ce que je touche. dant toute la durée du sort, même si la source en est magique. l’étendue d’eau près de laquelle il se trouve. Il peut ainsi locali-
Ce sort permet de redonner vie à un être mort moins d’une Délivrées de la peur par ce sort, les cibles n’ont par contre plus ser des épaves, savoir si un bateau y navigue, si une créature s’y
semaine auparavant. Mais plus ce délai est long, plus la cible conscience du danger réel et ne sont pas alertées par leur ins- cache ou s’il y a des objets submergés.
aura des séquelles dues à la détérioration de son corps – sauf s’il tinct de survie quant aux risques encourus par ce qu’elles entre-
a été correctement conservé. La cible de la résurrection garde prennent.
tous ses souvenirs, ainsi que son libre arbitre, même si elle a
conscience de sa mort.

Voix d’autorité
Voie du dédale de l’âme
Ka-Feu, degré 7
Temps d’incantation : 3 rounds
Durée du sort : Ka-Feu heure(s)
Portée : portée de vue
Syntaxe : je « contrôle » la/l’ « tenta-
tion-envie-intérêt » autour de moi.
Sous l’effet de ce sort, le Magistère capte l’attention de tous
ceux qui peuvent le voir et l’entendre. Selon le ton employé, ces
derniers sont soit subjugués, soit terrorisés par les paroles du
Nephilim. Cette fascination les rend plus distraits (- 3 à tous
leurs tests liés à la Vigilance). Ce sort permet également de for-
cer l’auditoire à écouter un message, même s’il n’en n’a pas envie.
Cependant, l’instinct de survie prévaut et tout événement grave
qui viendrait perturber le discours briserait l’effet du sort.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
L’ergasterion
En grec, l’ergasterion nomme un lieu de travail, un atelier.
Dans le cadre du Grand Secret, il désigne l’art de construire
son Royaume élémentaire par le Magistère, et c’est aussi le nom
du cœur de cette construction magique. C’est depuis ce lieu
qu’il va pouvoir transformer la somme de ses connaissances en
un endroit favorable à son aboutissement, mais aussi pouvoir
la partager avec ses pairs.
Au départ, ces Royaumes élémentaires se voulaient de
vastes domaines, proches d’une forte source élémentaire.
L’inspiration en était clairement l’Atlantide, comme si en vou-
lant en récréer des fragments, les Magistères espéraient lui
redonner vie. Mais depuis la fin des Guerres de l’Apocalypse,
un curieux phénomène a lieu sans que les Nephilim n’en com-
prennent vraiment la raison. Suite à l’émergence d’Arcadia,
les Royaumes élémentaires se sont mis à dériver pour se lier
aux quartiers de cette nouvelle Cité occulte. Beaucoup y voient
le signe de grands changements à venir, expliquant qu’Atlan-
tide était l’alpha, le passé, et qu’Arcadia serait l’oméga, l’avenir.
He-Ka avait en effet fuit les sources élémentaires sauvages, atti-
rée par l’existence de ces quartiers. Des Adeptes de la voie du
labyrinthe schématique mènent actuellement des recherches
visant à faire le lien entre la présence de He-Ka et l’existence du
Voile arcadien qui protège de l’Effet RK.
Mais si la localisation finale du Royaume élémentaire a été
bouleversée, l’art de l’ergasterion n’a pas vraiment évolué dans
ses techniques de construction.
Les Fresques
Les sorts permettant d’élever son Royaume
élémentaire à travers l’ergasterion ne se trouvent
pas dans des focus standards. Guidé par son
conclave, le Nephilim découvrira les Fresques, soit
des phénomènes naturels dans lesquels He-Ka
a dissimulé les sorts utiles à cette construction.
Le Nephilim devra alors dépenser 2 PS pour
mémoriser ce sort, sans jamais avoir le droit de le
transmettre directement à un autre Magistère ni
tenter de le retranscrire sur un focus. Briser cet
interdit condamnerait le Magistère impliqué à être
chassé du conclave par ses pairs, voire rejeté par
He-Ka elle-même.
39
Les bases du Royaume
Le Royaume d’un Nephilim repose sur deux bases bien
distinctes :
• son Pentacle : source du côté magique du lieu, il imprègne
très fortement le Royaume élémentaire ;
• un lieu physique : source du côté réel du lieu, il a long-
temps été situé dans des zones à l’évocation élémentaire
forte. Mais depuis les Guerres de l’Apocalypse, de nom-
breux Royaumes sont venus s’appuyer sur un quartier
arcadien (cf. Livre XII Le Compact d’Arcadia).
Ces deux bases, qui accueilleront plus tard les deux piliers
qui porteront le Royaume élémentaire, se doivent d’être solides,
saines et de même niveau. Ces deux premières étapes peuvent
être concomitantes, même si la purification du Pentacle est
souvent perçue comme prioritaire par les Magistères.
Première étape : purification du Pentacle
Le Royaume élémentaire s’appuie d’abord sur le Pentacle
du Magistère, et il est hors de question de fonder ce lieu avec
une quelconque malformation. Avant de débuter son ergaste-
rion, le Nephilim doit donc trouver une façon de se débarrasser
de toutes ses Chutes. Une tolérance de 1 degré pour la voie des
principes égarants est permise, mais cette trace de souillure
devra apparaître quelque part dans le Royaume élémentaire,
sans que le Nephilim ne tente de le cacher.
En vue de cette purification, le Magistère peut dépenser des
PS obtenus lors d’une réussite critique en Art occulte, en résol-
vant une enquête occulte ou en trouvant une aide extérieure (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 149). Cela oblige donc les Magistères
à se plonger pleinement dans la pratique de la Magie ainsi que
dans la quête de sapience, ce qui leur permettra par la suite
d’enrichir les symboles de leur ergasterion.
Si le Magistère use du Grand Secret en accord avec sa
voie de Magie, le Meneur peut lui faire gagner des Points de
Sapience, utilisables uniquement pour faire baisser ses degrés
de Chute, à raison de 5 PS par degré de Chute effacé.
 Nephilim
Actions purificatrices
Le tableau ci-dessous donne des exemples
d’utilisation en phase avec chacune des voies
de Magie et donnant droit à un gain de PS. Le
Meneur est bien évidemment libre d’en ajouter,
selon l’adéquation entre la manière de résoudre un
problème et l’utilisation d’un sort du Grand Secret
qu’il perçoit.
Voie du sentier sinueux :
• s’adapter aux champs magiques présents pour
résoudre un problème ;
• vaincre un grand péril en s’adaptant à son
environnement naturel ;
• protéger la nature d’un grand danger.
Voie de la spirale de l’élévation :
• modifier ses capacités pour remporter une
épreuve majeure ;
• purifier les champs magiques d’une source de
souillure ou d’affaiblissement qui les afflige ;
• transformer bénéfiquement l’un de ses compa-
gnons pour qu’il soit en adéquation avec son
Essence (cf. p. 25).
Voie des principes égarants :
• percer les desseins de ses adversaires et les
vaincre grâce à cette connaissance ;
• amener un groupe de personnes à de trou-
blantes révélations, les faisant chanceler dans
leurs certitudes ;
• découvrir la faute d’une personne et la
condamner pour celle-ci.
Voie du labyrinthe schématique :
• étendre ses connaissances et progresser sur
une Quête ésotérique ;
• comprendre les motivations de ses adversaires
et les utiliser pour les neutraliser ;
• amener ses compagnons à une révélation
importante, sans toutefois la leur révéler direc-
tement.
Voie du dédale de l’âme :
• reprendre le contrôle d’une situation qui lui
échappe ;
• sauver par lui-même ses compagnons d’un
danger ;
• utiliser un savoir personnel pour résoudre un
problème.
40
Seconde étape : trouver le site
Le Nephilim doit ensuite trouver le site idéal, un quartier
arcadien en phase avec le Nephilim et sa voie de Magie. Il s’agit
bien souvent d’un quartier que le Nephilim côtoie depuis
longtemps sans jamais s’être posé la question auparavant d’y
établir son Royaume. Il peut également s’agir d’une rencontre
« foudroyante » lors des errances du Nephilim dans la jeune
Arcadia qui émerge.
Ce quartier possède un seuil arcadien de degré 4 mini-
mum. Son Vécu arcadien doit être proche de la voie de Magie
suivie par le Magistère. Son quadrant n’a que peu d’incidence
et aucun lien n’a été encore découvert entre les voies et les diffé-
rentes couleurs d’Arcadia.
Le Nephilim doit devenir un Intime du quartier (cf. Livre
XII Le Compact d’Arcadia, p. 23). Il commence ensuite sa
propre quête avec l’aide du Grand Secret, une exploration plus
intime de la Cité occulte et de son lien avec He-Ka. Il lui faudra
connaître les principaux passages du quartier ainsi que les clés
qui permettent d’y accéder. Il sera pour cela guidé par He-Ka,
sa Magie lui apportant parfois une indication ou un signe lui
permettant de comprendre un peu plus ce quartier.
Les Fragments d’Anima Mundi ont bien évidemment
conscience de l’appropriation de certains quartiers par les
Magistères. Étrangement, ces multiples personnalités ne
semblent pas s’intéresser à ce phénomène et certains initiés
pensent qu’elles en tirent un certain avantage dans l’émergence
et la défense d’Arcadia. Les Fragments ne peuvent cependant
pas accéder aux Royaumes élémentaires une fois ceux-ci créés,
ni interagir avec eux. Certains Nephilim se méfient d’Arcadia
et décident de construire leur Royaume dans des lieux plus
« sauvages », comme par le passé. Rien ne les en empêche mais
irrémédiablement, celui-ci finira par glisser vers un quartier
d’Arcadia dont il se sentira symboliquement proche, obligeant
le Magistère à le suivre et à céder.
Le Royaume élémentaire
Une fois les deux bases stabilisées (son Pentacle et un
quartier arcadien), le Nephilim va pouvoir élever sur chacun
d’eux un pilier magique, devenant le socle de son Royaume
élémentaire. Il devra alors créer un linteau, posé sur ces deux
piliers, à l’aide de ses Savoirs et Quêtes ésotériques, ainsi que de
ses Vécus passés. Là, émerge son ergasterion, un lieu d’étude
magique unique où il pourra pleinement explorer les possibi-
lités de He-Ka sans être dérangé par les facteurs extérieurs ni
prendre trop de risques. Il pourra aussi y accueillir ses Frères
pour partager avec eux sa sapience.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Le Magistère peut décider de construire son Royaume peu
à peu ou au contraire attendre d’être capable de l’élever rapide-
ment, après avoir appris tous les habitus nécessaires et trouvé
le lieu en accord avec son Pentacle.
Troisième étape : piliers et portails
Le sort de Grand Secret de construction de pilier n’est rien
d’autre que la création d’un Plexus élémentaire comme il en
existe de nombreux sur le Graal terrestre. Pour poser les fonda-
tions de son Royaume élémentaire, il devra élever deux piliers :
• celui s’appuyant sur son propre Pentacle : ce pilier prendra
en effet appui sur l’une des branches de son Pentacle, au
choix du Magistère, sans forcément être son Ka domi-
nant. Une fois lancé, le sortilège Construction du pilier
du Royaume se fixe sur le Nephilim, lui faisant dès lors
bénéficier de la présence d’un Plexus quasi permanent.
Ce dernier se manifeste une fois par jour, pour une durée
en heures égale au degré du Ka-élément choisi par le
Magistère. Celui-ci bénéficie d’un bonus de 1 degré aux
tests d’Art occulte utilisant cet élément et subit un malus
de 1 degré avec les éléments opposés. Ce Plexus permet
aussi de recharger sa stase. Ce bonus n’est en aucun cas
cumulable avec un autre Plexus. Seul le Magistère peut
en bénéficier. En vision-Ka, le pilier/Plexus est visible et
prend la forme d’une colonne élémentaire posée sur le
Pentacle du Magistère ;
• celui s’appuyant sur Arcadia : ce pilier n’a rien de particu-
lier par rapport à un autre Plexus, si ce n’est qu’il est fixe et
« accroché » à l’un des glyphes du quartier arcadien. Son
élément est déterminé par celui qui est analogiquement
le plus proche du quartier.
Une fois que le Magistère a donné naissance aux deux
piliers de son Royaume élémentaire, deux portails apparaî-
tront en leur centre respectif.
Le portail lié au Pentacle du Nephilim permettra à celui-ci
de se rendre à volonté dans son Royaume. Si le Magistère a pro-
tégé cet accès, ce qui est souvent le cas, cela nécessite une clé (un
objet, un rituel, etc.) que le Nephilim aura choisi et qu’il devra
posséder pour ouvrir le portail. Il ne pourra le faire franchir à
personne d’autre.
Le second portail, présent dans le quartier arcadien, dis-
pose lui aussi de la même clé, le cas échéant. Le Royaume est
alors accessible à quiconque la possède, mais attention au
gardien qui assure la défense du Royaume. Son entrée n’existe
pas vraiment dans la réalité. Le passage peut prendre la forme
d’une maison s’intercalant magiquement entre deux autres
41
Construction du
pilier du Royaume
Ka-élément au choix, degré 8
Temps d’incantation : 2 jours et 2 nuits
Fresque : ce sort peut être appris dans tous les
phénomènes qui reflètent la pureté, d’un point
de vue spirituel ou naturel. Il s’agit souvent d’un
lieu éloigné de la civilisation ou abandonné par
elle. Après avoir longuement contemplé cette
perfection silencieuse, le Magistère pourra voir se
dévoiler les instructions nécessaires pour créer les
piliers de son futur Royaume.
Maladresse : Effet Mnémos
Ce sort permet de donner naissance à un
Plexus destiné à devenir l’un des piliers du
Royaume du Nephilim. Il est permanent et
sa destruction (par une quantité importante
d’orichalque) provoquerait l’effondrement du
Royaume élémentaire. Il est donc précieux et
bien surveillé par le Magistère et son gardien.
demeures du quartier, d’un escalier menant au-dessus d’une
place, d’une porte dans un arbre, etc.
Dans tous les cas, le Royaume élémentaire est invisible
aux yeux des profanes. En vision-Ka, les Nephilim ne per-
çoivent que l’existence du pilier, qu’ils prendront pour un
simple Plexus. Seuls ceux possédant Haute Magie, degré 5,
ou Sciences occultes 6 comprendront de quoi il s’agit.
Quatrième étape : l’élévation du Royaume
Une fois les deux piliers érigés et les deux portails ouverts,
le Nephilim devra créer ce qui se trouve au-delà, à savoir son
Royaume élémentaire en tant que tel.
Ce dernier prendra une apparence différente selon la voie
empruntée par le Magistère, comme indiqué à la fin de ce
chapitre.
S’ils possèdent des différences dans leurs formes, les
Royaumes élémentaire d’Arcadia partagent cependant des
règles communes :
• ils possèdent un portail situé sur un glyphe du quartier et
une éventuelle clé permettant de le traverser. Il est donc
possible pour quiconque maîtrisant suffisamment bien la
Quête d’Arcadia de pouvoir y entrer comme dans n’im-
porte quel quartier (cf. Livre XII Le Compact d’Arcadia) ;
 Nephilim
• les Royaumes possèdent un lien fort avec le quartier et
seront sensibles à toute modification de ce dernier. Il n’est
pas rare que le Vécu arcadien du quartier se voit attribuer
un adjectif, témoignant de l’influence de la présence du
Royaume ;
• le Magistère dispose d’un bonus de 2 degrés pour toutes
ses interactions avec les habitants du quartier. Il peut
désormais utiliser le Vécu arcadien du quartier hors du
quartier, comme n’importe quel Vécu ;
• le quartier ciblé par un sort de Magie analogique est
considéré comme à portée « contact » pour le Magistère
de par le lien très fort qui le relie à son Pentacle.
Le Royaume devient alors un lieu de ressources pour
le Magistère, mais également pour les initiés à qui il décide
d’ouvrir ses portes – ou beaucoup plus rarement à ceux qui
prennent le risque de venir le piller… On appelle ces ressources
des symboles. Ce sont des éléments constitutifs correspondant
à l’ensemble du savoir du Nephilim, prenant ici une forme phy-
sique : statue, peinture, architecture, plantes, etc. Lors de sa
création, le Nephilim doit définir ces différents symboles et y
répartir autant de degrés que son degré en Grand Secret, avec
un maximum égal à ce degré sur le sujet ;
• symboles de Quête ésotérique : le Royaume possède des
ouvrages ou des symboles permettant d’appréhender
l’une des Quêtes ésotériques suivie par le Nephilim. Cela
accorde un bonus égal au degré du symbole à quiconque
s’en aidant pour résoudre une enquête occulte liée à la
Quête ésotérique symbolisée. Si l’utilisateur a un degré
supérieur ou égal au degré du Magistère, il ne bénéficie
que d’un bonus de + 1. Ce symbole permet également de
réduire de 2 le coût en PS nécessaire pour augmenter d’un
degré une Quête ésotérique (jusqu’à un degré au maxi-
mum égal au degré de Quête ésotérique du Magistère).
Un Nephilim ne peut bénéficier qu’une seule fois d’un
même symbole ;
• symbole de Savoirs ésotériques : ces Symboles per-
mettent de mieux appréhender une connaissance du
monde occulte. Cela accorde un bonus égal au degré
du symbole à quiconque s’en aidant pour résoudre une
enquête occulte liée au Savoir ésotérique symbolisé. Si
l’utilisateur à un degré supérieur ou égal au degré du
Magistère, il ne bénéficie que d’un bonus de + 1. Ce sym-
bole permet de réduire de 2 le coût en PS nécessaire pour
augmenter d’un degré un Savoir ésotérique (jusqu’à un
degré au maximum égal au degré de Savoir ésotérique du
Magistère). Un Nephilim ne peut bénéficier qu’une seule
fois d’un même symbole ;
42
Élévation du
Royaume
Ka dominant du Magistère, degré 10
Temps d’incantation : 7 jours
Fresque : ce sort peut être appris à travers
l’exploration des constellations et de leurs influences
sur le Graal terrestre et les champs magiques qui le
composent. Le Magistère devra être patient pour
observer ces formes scintillantes, dont certaines
sont à peine discernables. Il comprendra qu’au-
delà des étoiles et de leurs positions astrales se
cache la puissance capable de soulever les champs
magiques. Le sort se révèlera alors au Magistère.
Maladresse : Ombre profonde
Ce sort permet d’élever mystiquement les
champs magiques dans lesquels le Magistère
pourra modeler son Royaume élémentaire. C’est
à l’intérieur de cette « bulle » magique, soutenue
par ses deux piliers, que le Magistère donnera
naissance à son ergasterion. Cette manipulation
est instantanée et invisible aux yeux des profanes.
Toutes les créatures élémentaires ressentiront ce
bouleversement dans un rayon de 10 kilomètres.
• symbole d’Art occulte : en dépensant un degré de symbole,
le Nephilim peut créer un focus de sort, une invocation
ou formule qu’il connaît. Il sera facile à apprendre par qui-
conque aura accès à ces symboles. Le coût en PS pour
les apprendre sera alors réduit de 1 : 0 PS pour ceux de
Premier cercle, 1 PS pour ceux du Deuxième cercle (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 177). Le degré de départ de la
durée de déchiffrement sera réduit de 2 ;
• symbole de Vécus : par degré, le Magistère peut symboli-
ser l’un de ses Vécus passés. En présence de ce dernier, le
Nephilim bénéficie d’un bonus de + 1 pour y faire appel.
En partageant ses symboles, le Magistère peut gagner des
PS, lui permettant de progresser dans le Grand Secret. Au
Meneur de déterminer ce gain, mais il ne devra pas être systé-
matique ni trop important.
Cinquième étape : l’appel du gardien
Le Royaume élémentaire est la chose la plus importante
pour le Magistère et il se doit de le défendre. Comme il doit éga-
lement continuer sa quête de sapience, il ne peut y passer son
temps enfermé. C’est pourquoi il doit créer un Effet-Dragon

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
capable de défendre pour lui cet endroit et de l’alerter en cas de
danger. Ce gardien n’est pas juste là pour protéger le Royaume,
il a également la charge de l’entretenir, de le faire évoluer à
l’image du Magistère, de s’acquitter des tâches que ce dernier
lui confie et éventuellement de prendre soin des invités.
Ce gardien est un Effet-Dragon unique, créé en osmose
avec les champs magiques du Royaume et qui lui est intime-
ment lié. Sa forme et sa personnalité sont uniques et s’accordent
avec le Magistère et la voie de Magie qu’il a décidé de suivre. Il
se montre généralement plus « intelligent » que la plupart des
Effets-Dragons rencontrés par les Nephilim. Ce gardien a la pos-
sibilité de se promener en dehors du Royaume, dans la limite du
quartier. Il devient alors connu et visible de ses habitants, comme
un animal errant emblématique, dont tout le monde prend soin,
s’étonne de l’absence ou s’amuse de la présence sans jamais se
poser de questions sur sa nature magique.
Naissance
du gardien
Ka dominant du Magistère, degré 6 + degré de
Menace de l’Effet-Dragon
Temps d’incantation : degré de Menace de
l’Effet-Dragon en heure(s)
Fresque : ce sort peut être lu dans tous les grands
rassemblements d’animaux sauvages qui ont un effet
certain sur leur environnement. Il peut s’agir d’un
troupeau de gnous, un vol de cigognes ou la migration
de tortues. Leur allure, les signes que ces animaux
tracent sur leur passage révèleront au Magistère le sort
permettant de faire naître son gardien.
Maladresse : draconisation du Pentacle
Avec ce sort, le Nephilim transcende He-Ka
pour faire apparaître dans les champs magiques
un Effet-Dragon qui gardera son Royaume
élémentaire. Le degré de Menace de la créature est
déterminé lors du lancement du sort et ne pourra
pas changer par la suite. Il est entièrement fidèle au
Magistère, et même s’il reste d’une nature sauvage,
il protégera toujours le Magistère et son Royaume.
C’est au Magistère de déterminer son apparence,
laquelle doit être un équilibre entre la nature du
quartier arcadien et la voie de Magie empruntée. En
fonction de son degré de Menace, le Meneur peut lui
autoriser des caractéristiques particulières : capacités
spéciales, cases de dommages supplémentaires,
attaques magiques, etc.
43
Le gardien ciblé par un sort de Magie analogique du
Magistère est considéré comme à portée « personnelle »
(entier), comme s’il était le Magistère lui-même. Ce qui signifie
qu’il est plus facile pour son créateur d’user de la Magie ana-
logique sur lui.
Sixième étape : la construction de l’ergasterion
Cette étape correspond à la création de l’ergasterion à pro-
prement parler : un lieu d’expérimentation situé au cœur du
Royaume élémentaire qui était vide jusqu’à présent. Il prend
une forme différente selon la voie de Magie empruntée par le
Nephilim.
À l’intérieur de celui-ci, le Magistère dispose des avantages
suivants :
• un bonus de 2 degrés pour lancer des sorts de Magie, quel
que soit le cercle ;
• apprendre de nouveaux maillons en étudiant le quartier
arcadien lié à son Royaume avec un coût de 3 PS pour un
nouveau maillon (au lieu de 5 habituellement) ;
• en cas de maladresse lors du lancement d’un sort dans l’ergas-
terion, le Nephilim peut sacrifier 2 PS ou détruire l’un de ses
symboles pour transformer cette maladresse en échec.
D’autres avantages, dépendant du type de Royaume élé-
mentaire, sont également disponibles pour le Magistère (cf.
« Les différents types de Royaume élémentaire », plus bas).
Fondation de
l’ergasterion
Ka dominant du Magistère, degré 11
Temps d’incantation : un mois
Fresque : ce sort peut être découvert dans
n’importe quel grand bouleversement des champs
magiques. Cela peut-être lors d’un immense
incendie, d’une avalanche ou d’un ouragan.
L’ampleur du phénomène doit être importante
pour laisser le temps au Magistère d’apprendre en
entier le sort de génération de l’ergasterion. Celui-
ci doit être d’origine naturelle et non provoqué par
une intervention extérieure.
Maladresse : aggravation du Khaïba
Après avoir construit la base de son Royaume
élémentaire, rappelant par sa configuration le
parcours du Magistère sur la voie de Magie
ainsi que son Vécu depuis la Chute, cet endroit
deviendra le cœur de son Grand Secret.
 Nephilim
Septième étape : l’apparition du sanctuaire
Le sanctuaire n’est pas le fruit d’un sort ni même le fait
du Magistère. Il apparaîtra au cœur de l’ergasterion quand
le Nephilim sera prêt (degré 9 en Grand Secret). Ce nou-
veau lieu ne sera accessible qu’à lui et prendra la forme d’un
labyrinthe qui ne cherche pas à le perdre mais à le guider vers
l’Aboutissement.
Pour arriver au terme de cette dernière étape, le Nephilim
doit respecter les règles nécessaires à son entrée dans l’Agartha
(cf. Livre 0 Quintessence, p. 155). Chaque étape du labyrinthe
correspondra à l’un de ces prérequis :
• Porche : dix Savoirs ésotérique à 10 ;
• Carrefour : une Quête ésotérique à 10 ;
• Cœur : 10 degrés de métamorphe visibles ;
• Fil : Ka dominant à 10 ;
• Épreuve : Grand Secret à 10.
Le Nephilim pourra déchiffrer lors des différentes étapes
de son labyrinthe des bribes de savoir qu’il devra explorer par
ailleurs afin de pouvoir s’y avancer plus profondément. Il pourra
passer du temps à étudier ces indices afin de remplir le prérequis
qui lui permettra d’aller plus avant. Ainsi, les murs peuvent se
recouvrir d’informations sur un Savoir ésotérique ou refléter le
métamorphe du Nephilim pour l’aider à le faire apparaître. Ces
moments passés reclus dans son labyrinthe peuvent donner lieu
à un gain de PS spécifique, mais celui-ci doit rester raisonnable.
Les indices présents dans le labyrinthe ont surtout pour but de le
forcer à explorer le Graal primordial pour découvrir les diverses
facettes de He-Ka et accroître la puissance de son Pentacle.
Les différents types
de Royaume élémentaire
En entrant dans le Grand Secret, le Nephilim comprend
qu’il doit faire partie d’une œuvre collective que les Magistères
ont longtemps cru être l’Atlantide céleste. Cette construc-
tion avait pour but de devenir un havre de paix, une version
purifiée d’avant la Chute. Auparavant, l’existence d’Arcadia
était inconnue, disons même difficilement imaginable. Les
Nommeurs se sont donc orientés vers ce qu’ils connaissaient
de plus proche de la vision envoyée par He-Ka, la seule Cité
occulte qu’ils avaient connue : l’Atlantide.
Depuis les Guerres de l’Apocalypse, le dessein du Grand
Secret a évolué, même si certains pensent simplement qu’il a
enfin pris sa véritable forme : consolider la Cité occulte naissante.
Inconsciemment, l’errance du Magistère dans l’un des labyrinthes
de Magie l’a amené à se rapprocher de cette finalité : se perdre
dans les champs magiques pour suffisamment les maîtriser et les
façonner afin de créer une partie de ce grand dessein. À chaque
44
voie correspond une tâche précise, laquelle détermine la fonction
de cette parcelle ajoutée à Arcadia que le Magistère va concevoir,
s’inspirant de sa sapience et de son propre Pentacle.
Les Royaumes élémentaires s’appuient sur Arcadia sans
toutefois en faire vraiment partie. Arcadia est ancrée dans la
réalité tandis que le Royaume l’est dans les champs magiques.
C’est une ombre du quartier, un ballon flottant au-dessus de
celui-ci, un élément accolé mais pas vraiment là… Pourtant, les
deux endroits communiquent et s’inspirent l’un l’autre dans
une symbiose positive visant à les ancrer tous les deux sur le
Graal primordial.
Les palais d’or et de jade,
sanctuaires lumineux des accomplis
Il s’agit de la continuation de la voie du dédale de l’âme. Lors
de son introspection, le Magistère a découvert les vertus du
calme et de la méditation. L’important est de ne pas se laisser
aller à ses pulsions, sous peine de voir sa sapience aveuglée.
Le Nephilim a donc conscience qu’il doit construire au sein
d’Arcadia un endroit de paix et de calme, propice au recueille-
ment, un sanctuaire accueillant. Il se lance dans l’édification
d’un palais des merveilles où il pourra se reposer avec ses Frères.
Ces Royaumes s’insèrent en Arcadia, au milieu du tissu
urbain de la ville, semblant en repousser les distances physiques.
Une fois le portail franchi, c’est comme si tout avait été poussé
pour donner naissance à une grande place. Pavée ou dallée,
celle-ci impose le calme et la plénitude. En effet, contrairement
à son nom, le palais d’or et de jade est un bâtiment sans mur et
sans toit. Étrange concept, mais les Nephilim se sentent pro-
tégés comme dans une bâtisse, bien qu’il soit à ciel ouvert. Ici,
des escaliers peuvent conduire à des étages, prenant davantage
la forme de mezzanines, ce qui permet d’embrasser pleinement
du regard le palais entier : aucune surprise, aucun recoin caché,
tout est visible. Rassuré par la protection fournie par ce cocon, le
Nephilim pourra y trouver de nombreux endroits où se recueil-
lir, un banc sur lequel converser. Les symboles du Royaume sont
des statues à contempler, des fontaines dans lesquelles on peut
discerner les choses enfouies ou que l’on a tenté de dissimuler. Ils
peuvent aussi se trouver dans les rayons de lumière qui traversent
des vitraux où qui mettent en avant des particules argentées flot-
tant dans l’air. Ici, il n’y aucune zone d’ombre ni aucune noirceur.
Les gardiens de ces Royaumes sont des caméléons ou des
Doppelgänger. Changeformes, ils s’adaptent à leur interlocu-
teur, prenant souvent l’apparence de leurs visiteurs. En effet,
après une rapide observation, les gardiens des palais d’or et de
jade captent une partie du Vécu de ceux qu’ils accueillent. Il est
donc souvent perturbant de visiter ces lieux avec son double,

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
qui aime d’ailleurs jouer de cette ambiguïté, évoquant des sou-
venirs personnels ou des réflexions intimes. Ils sont souvent
les amuseurs de cette place, artistes de rue remettant en ques-
tion les croyances des visiteurs ou de son propre maître, sans
prendre de gants.
Avantage particulier : en cas de réussite critique sur le
lancement d’un sort dans son ergasterion, le Magistère peut
augmenter de 1 degré l’un de ses Vécus passés, faisant resurgir
de son Pentacle des souvenirs occultés.
Les paysages élémentaires, plaines
des merveilles et des splendeurs ressuscitées
Sortant de la voie des sentiers sinueux, le Nephilim com-
prend l’importance des endroits baignés de pureté élémentaire,
là où l’orichalque n’a pas sa place. Pour maîtriser les champs
magiques, il s’improvise jardinier, tissant une vaste toile élémen-
taire offrant à Arcadia des paysages à la perfection restaurée.
Ces Royaumes élémentaires prennent ainsi l’apparence
de magnifiques jardins, montrant la diversité que peuvent
revêtir les champs magiques et leurs créations. Ici, plantes et
animaux incarnent les éléments et en sont constitués. Tout
attire le regard tant la beauté et la perfection qui composent
le moindre de ces éléments est présente. Le lieu inspire la paix
et l’harmonie, encourage la découverte et l’exploration. Les
symboles du Royaume font partie intégrante de celui-ci et il
est parfois difficile de les voir tant leur camouflage est parfait :
un long texte gravé dans l’écorce d’un arbre, une nuée de papil-
lons écrivant dans le ciel, l’onde de l’eau d’une mare dessinant
le savoir d’une quête ésotérique. Les Royaumes élémentaires
de la voie du sentier sinueux sont parmi les plus vastes et éten-
dus. Ils connaissent une succession de saisons incongrue, font
alterner nuit et jour sans cohérence et sont l’objet d’un climat
imprévisible. Il arrive souvent qu’une partie des éléments de
ce jardin se retrouve à déborder en Arcadia, comme la graine
d’un haricot magique. Ces graines plantées dans le quartier
n’inquiètent aucun des habitants, lesquels se montrent plutôt
curieux et bienveillants envers cet élément extraordinaire.
Les gardiens des paysages élémentaires prennent souvent
l’apparence d’animaux fantastiques ou de plantes intelligentes.
Capables de défendre leur Royaume avec bestialité, ils savent
aussi en devenir les guides, perdant les visiteurs dans ses diffé-
rents lieux, les attirant ensuite dans un autre, leur indiquant où
porter leur curiosité. Peu bavards, ils se font comprendre par
leur attitude, à l’image de certains animaux. Ils ont également
la fonction de jardinier du Royaume, se chargeant de l’entrete-
nir et de le faire croître. Ils modèlent sans cesse le Royaume, lui
donnant un aspect changeant.
45
Avantage particulier : en cas de réussite critique sur le
lancement d’un sort dans son ergasterion, le Magistère fait
apparaître un Effet-Dragon dont la Menace est égale à la moi-
tié du degré du sort lancé. Cette créature sera liée au Royaume,
placée sous les ordres du gardien et trouvera son refuge dans
le jardin.
Les scriptoriums d’ébène,
puits infinis de l’éternelle sapience
Après avoir traversé la voie tortueuse du labyrinthe
schématique, il est temps pour le Magistère de partager sa
connaissance. Pour cela, il va commencer à établir une grande
bibliothèque qu’il pourra mettre à la disposition des arpenteurs
d’Arcadia. Le Nephilim sait que la mémoire est une absolue
nécessité pour atteindre Agartha, se rappeler des erreurs pas-
sées et ne pas les reproduire.
Ces Royaumes s’intègrent dans leur quartier d’Arcadia en
s’agrégeant sur une façade, en s’ouvrant vers un vaste maga-
sin. Surpris au premier coup d’œil de ne pas entrer dans une
bibliothèque ou une librairie, les Nephilim comprennent rapi-
dement qu’ici les ouvrages constituent à proprement parler les
murs. Ils sont étirés pour former des étagères ou empilés pour
constituer les poutres de cette étrange échoppe. D’abord frus-
tré de ne pouvoir extirper ces nombreux recueils, d’autant plus
après en avoir lu leurs titres évocateurs, le Nephilim comprend
qu’ici la connaissance est partout et disponible pour tous. C’est
comme si tout avait été inversé dans l’utilisation des matériaux
de construction, remplacés par des ouvrages. Les briques des
murs se trouvent rangées comme une collection d’encyclo-
pédies, les tuiles du toit empilées comme de la vaisselle et les
planches de bois roulées comme des parchemins. À l’intérieur
de ces étagères, posés sur les autres meubles « livresques », de
nombreux objets sont entreposés : ce sont les symboles du
Royaume. C’est sous des vitrines, composées de vélins quasi
transparents ou soigneusement rangés, que les symboles sont
disséminés et nécessitent d’être patiemment réunis pour en
extraire leur sapience.
Les gardiens des scriptoriums s’emploient inlassablement à
les agrandir, cassant des murs de pierres pour les remplacer par
des livres, étendant ainsi la somme des connaissances acquises
par leur maître. Regroupant les ouvrages par thématiques, ils
choisissent les plus complets pour étayer le Royaume et jettent
ceux qui ne servent à rien par-delà le portail. Étrangement, ces
gardiens ne semblent rien connaître du contenu précis des
livres du scriptorium mais en ont une perception intime et
globale. Ils sont souvent dotés de plusieurs membres pour les
aider dans leur rangement et leurs constructions.
 Nephilim
Avantage particulier : en cas de réussite critique sur le lan-
cement d’un sort dans son ergasterion, un nouveau symbole
de degré 1 apparaît dans le Royaume élémentaire. Il revient au
Nephilim de définir la nature de ce symbole.
Les tours d’ivoire, titans
androcéphales des châtiments
La tâche de celui qui a arpenté la voie des principes égarants
est de poser un œil impartial et juste sur les choses. Pour avoir
contemplé la vérité et avoir rejeté le mensonge, il peut désor-
mais aspirer à guider ses Frères. Il est à la fois celui qui rassure
– car il sait –, mais aussi celui qui punit. De sa tour infinie,
il pourra surplomber Arcadia, prenant la distance suffisante
pour éviter de nouvelles erreurs.
Les Royaumes élémentaires de ce type ont bien évidem-
ment l’aspect d’une tour, dont le portail en Arcadia en est la
base. Il n’est pas rare que cette construction prenne la forme
d’un cône inversé, les étages supérieurs étant alors plus vastes
que le socle ne le laisserait croire. Souvent façonné à l’image
des bâtiments antiques, le Royaume s’articule autour de
grands escaliers, de colonnes démesurées, de vastes arches
permettant de dominer le quartier et laissant les champs
magiques s’y engouffrer. Les symboles des tours d’ivoire sont
souvent gravés, comme peuvent l’être les blessures subies par
les Magistères qui ont arpenté cette voie. Ils sont gravés sur les
frontons, écrits dans les contremarches, incrustés dans les cha-
piteaux des colonnes ou dans les reliefs des pilastres. Souvent
difficiles d’accès, ils obligeront le visiteur à prendre des risques
pour pouvoir être consultés. Ici, pas de décors sur lesquels
rêvasser ni de mobilier pour se reposer.
Les gardiens des tours d’ivoire sont des êtres longilignes et
très adroits, capables d’évoluer dans les grands espaces vides
existant dans le Royaume. Ils sont capables de passer de l’un
à l’autre des ouvrages d’architecture à l’aide de leurs membres
démesurés ou de leurs ailes. Ils aiment défier les visiteurs, les
invitant à prendre des risques pour les rejoindre sur des plates-
formes un peu trop difficiles d’accès.
Avantage particulier : en cas de réussite critique sur le lan-
cement d’un sort dans son ergasterion, le Magistère gagne 2
PS qu’il peut investir dans un Savoir ésotérique ou une Quête
ésotérique.
Les cyclopes de basalte,
confins inaccessibles des louables
Le Nephilim revenant de la voie de la spirale d’élévation
connaît les dangers qui peuvent contrecarrer les desseins des
quêteurs de sapience. Patiemment, il empilait les pierres de
46
son savoir pour bâtir une muraille infranchissable contre les
assauts du temps et les trahisons.
Les Royaumes des cyclopes de basalte apparaissent en
parallèle d’Arcadia en prenant la forme d’un amalgame de
souvenirs et de sapience. Non sans rappeler certains bazars
d’Orient ou marchés en plein air antiques, il est difficile de
s’y mouvoir et d’en comprendre l’agencement. De grandes
toiles tendues empêchent de voir le ciel et donnent l’impres-
sion que ce type de royaume est fermé sur lui-même. Les
sens sont en éveil : les échos des tractations, l’odeur des étaux
et les couleurs des étalages. Ici, les symboles se troquent et
s’échangent les uns avec les autres, changeant parfois de
formes entre chaque transaction ; il est souvent nécessaire
de négocier pour obtenir ce que l’on veut. Ils prennent la
forme d’épices aux couleurs étranges, de fruits inconnus,
de fioles au contenu mystérieux.
Les gardiens de ces Royaumes ont le don d’ubiquité et le
visiteur comprendra rapidement que tous les « habitants » de ce
marché sont en fait la même personne. Se retrouver entouré de
tous ces clones donne une sensation d’oppression et de vertige,
voire même la crainte d’un traquenard.
Avantage particulier : en cas de réussite critique sur le
lancement d’un sort dans son ergasterion, le Magistère peut
acquérir un maillon supplémentaire pour 2 PS, sans que celui-
ci ne soit pris en compte dans le nombre maximal de maillons
autorisé.
Arcadia
Magie analogique et Arcadia
L’utilisation de He-Ka se montre plus puissante et plus
efficace dans les quartiers d’Arcadia. Les Magistères y voient
l’influence de la présence des Royaumes élémentaires. Mais
il semblerait simplement que He-Ka soit plus audible et plus
forte dans ces quartiers, comme s’ils étaient issus indirecte-
ment de la Magie elle-même. Certains disent même : comme
si elle était ici chez elle, comme à l’époque de l’Atlantide.
Les Royaumes élémentaires datant d’avant l’apparition
d’Arcadia se sont mis à migrer vers les premiers quartiers, au
moment de leur émergence. Mais un doute subsiste encore
sur la chronologie précise des événements. Sont-ce les quar-
tiers qui ont attiré les Royaumes ou les Royaumes qui ont fait
s’éveiller les premiers quartiers arcadiens ? Un conclave issu
de la voie du labyrinthe schématique s’est créé pour étudier ce
phénomène. Le conclave de He-Kadia regroupe maintenant
des Magistères issus de toutes les voies de Magie qui œuvrent
ensemble à la compréhension d’Arcadia.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Le déploiement
d’Arcadia
Étant un phénomène récent, rares sont les
Magistères à avoir pu constater les interactions
existantes entre leur Royaume élémentaire et
le quartier d’Arcadia sur lequel il repose. Il a
cependant été remarqué que ces quartiers étaient
parmi les plus étendus et qu’ils avaient tendance
à se modifier au fur et à mesure que le Royaume
élémentaire prenait forme et se chargeait de la
sapience de son propriétaire.
L’étendue du quartier arcadien est augmentée
à l’image de l’ergasterion et de son champ de
symboles. Plus ce dernier s’étend pour contenir
tous les savoirs du Magistère, plus de nouveaux
glyphes apparaissent dans le quartier, en dehors
de la zone où il s’était ancré au départ. Ces glyphes
apparaissent d’une manière encore incomprise,
mais leurs supports sont souvent très liés
métaphoriquement à l’un des symboles présents
dans l’ergasterion. Cette extension physique peut
être d’une dizaine de mètres ou d’un kilomètre.
Elle dépendra du nombre de symboles contenus
dans le Royaume. Les symboles liés à la Quête
ésotérique Arcadia sont deux fois plus influents
dans ce phénomène d’extension d’un quartier.
Le seuil arcadien d’un quartier lié à un Royaume
va également croître. À chaque nouvelle pierre
posée par le Magistère (l’élévation du Royaume,
l’appel du gardien, la fondation de l’ergasterion…),
le SA est augmenté de 1.
L’ergasterion d’Arcadia
Les Magistères du conclave de He-Kadia l’ignorent encore,
mais les Agarthiens du Grand Secret sont capables de créer
des quartiers arcadiens sur un principe très similaire aux sorts
de l’ergasterion. Certains pensent que les Royaumes élémen-
taires ne sont que des esquisses, des brouillons en vue de la
construction de la Cité occulte. Cette Magie est tellement
puissante qu’elle nécessite bien souvent la présence de plusieurs
Magistères et d’un Agarthien.
Les Fresques contenant ces sorts ne se trouvent qu’au-
près des Fragments d’Anima Mundi, sans qu’ils en aient
conscience. Dans le pli d’un vêtement, dans la courbe d’une
coiffure, dans son déplacement, le Magistère devra aller à leur
47
rencontre. Le degré de ces sorts est deux fois plus élevé que celui
des sorts de l’ergasterion du Royaume élémentaire.
Il est possible de sacrifier des degrés de Quête ésotérique
Arcadia pour gagner un bonus au test d’Art occulte du sort,
selon les mêmes règles que l’ergasterion.
Première étape : la purification
La première étape, celle de la purification, nécessite que le
Magistère soit Agarthien. Ici, il n’est plus question de pureté
mais bien plus de puissance et de sapience. Quel que soit son
type d’aboutissement, le Nephilim est désormais capable du
plus grand des prodiges, celui consistant à créer un quartier
d’Arcadia.
Seconde étape : trouver le site
Un quartier arcadien ne peut pas apparaître n’importe où.
L’endroit doit déjà être suffisamment éloigné des intrigues,
des Quêtes ésotériques et être quasiment vide de la présence
d’initiés. Ces derniers, qu’ils soient Nephilim ou membres
d’un Arcane Mineurs, ont tendance à façonner un quartier
par leur présence, modifiant son Essence première. Ce lieu,
quasiment vierge de toute influence magique sera guidé par la
puissance de He-Ka pour faire émerger son identité propre, le
dotant alors d’un Vécu arcadien.
Troisième étape : la base
À l’instar des piliers du Royaume élémentaire, le quartier
d’Arcadia se doit de reposer sur une base magique solide et
stable. Ici cinq piliers devront être créés afin de former un
Nexus suffisamment puissant pour éveiller le quartier et ins-
pirer ses habitants.
Quatrième étape : l’élévation du quartier
Cette puissante conjonction magique ne sera que tem-
poraire. Le Nexus sera totalement dissous dans la création
du quartier, pouvant parfois laisser un léger résidu comme
un Plexus ou un Effet-Dragon. L’élévation du quartier se fait
en réussissant un test de Ka dominant. La marge de réussite
donne le degré du seuil arcadien du quartier à sa création, avec
un minimum de 1. Les glyphes apparaissent alors dans le quar-
tier, en adéquation avec la couleur de celui-ci.
Cinquième étape : l’appel du passage
À la place du gardien, le Magistère va ici devoir appeler
le premier passage du quartier, celui qui permettra de passer
d’un quartier à un autre. Considérer que le degré de Menace
de l’Effet-Dragon du sort Naissance du gardien est remplacé par
 Nephilim

les modificateurs apportés par la nature du passage (cf. Livre
XII Le Compact d’Arcadia, p. 25) souhaité par le Magistère :
• sens unique (le passage ne s’emprunte que dans un seul
sens) :+ 0 degré ;
• double sens (le passage peut s’emprunter dans les deux
sens) :+ 2 degrés ;
• intra-quadrant : (le passage mène à un quartier situé dans
le même quadrant. Le Magistère doit être un Intime du
quartier d’arrivée) :+ 1 degré ;
• inter-quadrant : (le passage mène à un quartier situé dans
un quadrant différent. Le Magistère doit être un Intime
du quartier d’arrivée) :+ 3 degrés ;
• permanent : (le passage est toujours ouvert) :+ 2 degrés ;
• éphémère : (le passage est ouvert sous conditions) :+ 0
degré ;
• avec clé (une clé arcadienne devra être définie lors du lan-
cement du sort) :+ 2 degrés ;
• sans clé (le passage peut se franchir sans clé) :+ 1 degré.
Naissance d’un nouveau quartier d’Arcadia
Une fois cette cinquième étape accomplie, le Magistère
bénéficie des mêmes avantages que si ce quartier arcadien
était celui lié à son Royaume élémentaire, notamment vis-à-
vis de ses interactions avec les habitants. Étrangement, bien
qu’en étant le créateur, le Magistère n’aura aucun contrôle sur
sa création. Peu de temps après son élévation, le Fragment
d’Anima Mundi du quadrant viendra revendiquer sa souve-
raineté sur cet endroit, brisant toute l’influence que ce dernier
pourrait avoir mis en place. Le Fragment est même capable
de modifier la clé si le Magistère se montre trop possessif. Ce
quartier continuera d’exister et de se développer selon l’ordre
naturel des choses, attirant à lui de nouveaux habitants et des
initiés en quête du Voile apporté par ce Fragment de la Cité
occulte. Un jour peut-être un jeune Magistère décidera d’en
faire la base de son Royaume élémentaire...
Aboutissement
Le dernier passage
Une fois que le Magistère a réussi à sortir de l’ultime laby-
rinthe, celui du sanctuaire situé au cœur de son Royaume
élémentaire, il jette un dernier regard en arrière. Pris de vertiges
devant cet aboutissement qu’il a tant voulu depuis l’époque de
la Chute pour ainsi dire, le Nephilim hésite. Il revoit tout le che-
min parcouru avec une pointe de nostalgie. Ces manipulations
de Basse Magie qui n’étaient pour lui que des petits tours de
passe-passe dignes d’un humain. La découverte de la Haute
Magie, cette voie qu’il devait choisir et ce labyrinthe dont il
devait trouver le cœur, puis la sortie. Cette confrontation avec
son Minotaure et, pour la première fois, la sensation de redé-
couvrir la puissance des temps atlantes. La voie de He-Ka,
toujours présente dans les champs magiques, mais à laquelle il
était devenu sourd, lui parle enfin. Le Magistère renoue alors
avec les énergies élémentaires et les soumet à la volonté de son
Pentacle grâce au Grand Secret. Symbole de cette puissance
retrouvée, son Royaume élémentaire est bien ancré dans la
réalité d’Arcadia. Investissant toute la sapience accumulée
au fil de ses incarnations, le Magistère participe pleinement
au retour d’une nouvelle forme de l’Atlantide, plus moderne.
Cette tâche accomplie, il entame alors son dernier voyage
qui le mène à cet instant précis : le seuil de l’aboutissement.

Royaume abandonné
Une fois le seuil du sanctuaire franchi, le Magistère quittera à jamais ce Royaume qu’il a mis tant de temps à bâtir et dans
lequel il a investi toute sa sapience patiemment acquise. Mais il a compris que ce Royaume n’était en fait qu’un moyen de
synthétiser ses connaissances, de les organiser et surtout de les partager avec ses Frères. Lors de son aboutissement, le pilier
que le Magistère portait sur son Pentacle mettra du temps avant de disparaître. Le gardien devient alors le « propriétaire »
des lieux, continuant la tâche pour laquelle il a été créé, même après la disparition de son maître. Un Royaume abandonné
est donc toujours un lieu de sapience, et il arrive souvent que le gardien fasse don d’un symbole à un Nephilim qui s’en
montre digne, vidant peu à peu les ressources du Royaume.
Au bout de quelques temps, le gardien décidera de faire s’effondrer le Royaume élémentaire sur le quartier d’Arcadia,
avant que le pilier ne disparaisse totalement. Cet effondrement magique aura pour effet de fusionner les deux lieux, créant
alors un quartier d’Arcadia particulièrement puissant. Son seuil arcadien sera alors augmenté de 3 degrés et quelques
symboles occultes prendront forme en Arcadia. Le gardien, quant à lui, sera considéré comme l’un des habitants du quartier.
Il en deviendra rapidement le protecteur, dans une routine proche de celle qu’il avait au sein du Royaume élémentaire, faisant
de ce quartier l’un des plus emblématiques d’Arcadia.
48

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Il ne peut désormais plus faire demi-tour, car derrière lui le
chemin de son sanctuaire a disparu. Le Nephilim ne sait pas
combien de temps s’est écoulé depuis qu’il s’est perdu dans les
méandres de ses souvenirs, mais il comprend que cela n’a plus
d’importance. Il connaît alors l’éclosion du cœur pentaclique
(cf. Livre 0 Quintessence, p. 287) et verra apparaître l’un des sept
Couronnés qui l’attendra de l’autre côté. Les Rois Mages et
le Roi pêcheur sont les plus enclins à accueillir un Magistère,
ayant eux-mêmes suivi la voie du Grand Secret.
Une fois arrivé dans la cité d’Aggartha, le Magistère aura
le choix de sa destinée :
• devenir l’une des sentinelles lithiques et ainsi aider ses
Frères perdus à atteindre l’Agartha ;
• devenir un Pèlerin du Monde et reprendre l’errance pour
porter dans le monde une partie de la sapience agarthienne.
De ce choix, naîtra la forme finale de son aboutissement, celle
que le Nephilim, devenu Agarthien, gardera pour l’éternité.
49
L’aboutissement
du sentier sinueux
L’aboutissement de cette voie entraîne la fusion du
Magistère avec les champs magiques et les manifestations
élémentaires, comme il en allait avant la Chute.
En tant que Sentinelle lithique, l’Agarthien sera figé dans
un cocon fait d’une matière naturelle et brute très proche de son
Ka dominant. Entouré en permanence de champs magiques
puissants, il irradie d’une puissance élémentaire fascinante et
terrifiante à la fois. Figées pour l’éternité dans la première cou-
ronne du jardin de la cité d’Aggartha, les sentinelles du sentier
sinueux utilisent leur parfaite maîtrise des champs magiques
pour défendre la cité de ceux qui n’y sont pas les bienvenus,
déchaînant les foudres élémentaires sur eux.
Les Pèlerins du Monde du sentier sinueux sont comme
des courants d’air qui parcourent le Graal terrestre pour
 Nephilim
guider leurs Frères. Semblables à des Nexus en perpétuel
mouvement, ils utilisent principalement les lieux naturels
à la puissance évocatrice suffisante pour y transmettre leur
message. Ils sont également particulièrement attirés par les
Nephilim tombés en Narcose, qu’ils tentent d’aider à défaire
leur lien avec leur environnement pour les faire sortir de cet
état et leur permettre de reprendre le chemin d’Agartha.
L’aboutissement
de la spirale d’élévation
L’aboutissement de la spirale est d’aller au-delà de l’état de
Kaïm, de transcender cette forme originelle pour être encore
plus puissant afin de ne pas chuter à nouveau. En devenant
l’une des Sentinelles lithiques, l’Agarthien se fige au plus
proche de la source des vingt-deux pétales de la Rose cosmique.
Prenant l’apparence de vastes buissons minéraux aux arêtes
tranchantes et piégeuses, ces gardiens protègent le bien le plus
précieux de la Cité des Vertiges.
Pour le Pèlerin du Monde, libéré de la rigidité de son
Pentacle, ses Ka-éléments s’équilibrent d’une manière harmo-
nieuse et mouvante. Son Simulacre est quant à lui désintégré et
prend l’apparence de son métamorphe porté à son paroxysme.
Parcourant le monde, il apparaît parfois en pleine gloire devant
ses Frères, leur rappelant les Kaïm qu’ils étaient avant la Chute,
leur redonnant foi en Agartha et leur faisant oublier leurs doutes.
Les Rois Mages font partie de ces Pèlerins, mais ces
Couronnés se sont entièrement dédiés aux Ar-Kaïm.
L’aboutissement
des principes égarants
Au terme de cette voie, le Nephilim devient un buisson
ardent de sapience, capable d’enflammer les esprits, de brûler
ses ennemis par la force de sa connaissance et d’illuminer les
lieux les plus sombres.
Incarnation de la vérité, les Sentinelles lithiques des principes
égarants prennent l’apparence de phares, guidant leurs Frères
méritants vers la cité d’Aggartha. Mais leur lumière brûle égale-
ment la sapience des traîtres, des menteurs et des fourbes, qui ne
méritent pas la sapience de la Cité des Vertiges. Ces sentinelles
sont capables de partager entre eux leur « flamme » afin de faire
disparaître la cité aux yeux de tous en cas de danger, la rendant à
ce spoint brillante qu’elle en devient invisible.
En tant que Pèlerin du Monde, l’Agarthien prend l’appa-
rence d’une flamme ardente, parcourant le Graal terrestre en
quête de vérité. Certains d’entre eux sont même capables de
voyager dans le temps pour obtenir des réponses à leurs ques-
tions et contredire des mensonges trop longtemps perçus
comme des vérités à part entière. Apparaissant alors comme
50
une révélation pour leurs Frères, cette nouvelle vérité les aidera
à trouver le chemin de l’Agartha.
L’aboutissement du
labyrinthe schématique
Au terme de ce cheminement, les Nephilim se trans-
cendent pour devenir une partie intégrante de la sapience.
Ils deviennent alors une énigme pour aider leurs Frères ou
s’intègrent pour devenir une étape majeure d’une Quête
ésotérique, voire parfois en devenir une nouvelle.
Ces Sentinelles lithiques, même si elles sont figées dans
la cité d’Aggartha, ont pourtant leur sapience dirigée vers
le Graal terrestre. Leur tâche est de faire vivre les Quêtes
ésotériques pour que leur Frères puissent les suivre et en
franchir les étapes, progressant alors dans leur compré-
hension. Ce sont eux qui entretiennent les pistes, ravivent
les indices oubliés, créent de nouvelles énigmes et entre-
tiennent le mythe de chacune des Quêtes.
En tant que Pèlerin du Monde, l’Agartien fait écho à la
Sentinelle lithique à laquelle il est lié, se présentant comme
un guide pour la Quête ésotérique dont ils entretiennent
l’existence et la cohérence. C’est par exemple le cas du Roi
pêcheur, devenu l’une des étapes principales et éternelles de
la Quête du Graal une fois l’illumination reçue.
L’aboutissement
du dédale de l’âme
Une fois sorti du dédale, le Nephilim fusionne avec
l’âme de son Simulacre et agglomère la somme de ses Vécus
passés dans leur globalité. Il rejoint alors les Agarthiens les
plus en phase avec la réalité occulte contemporaine.
Comme Sentinelles lithiques, ces Agarthiens prennent la
forme d’une statue à la morphologie humaine, très différentes
des autres Sentinelles à l’aspect brut. Plongeant dans leurs
connaissances parfaites du lien qui unit les Ka-éléments et
le Ka-Soleil, ces veilleurs se concentrent sur l’Ombre. Cette
Chute, contrecoup d’une maladresse, est une période inutile
qui ralentit l’avancée d’un Nephilim sans lui apporter une
meilleure maîtrise. Les Sentinelles ressentent l’appel silen-
cieux de ceux frappés par l’Ombre et aident leurs Frères à
reprendre, à leur insu, le contrôle de leur Simulacre.
Le Pèlerin du Monde du dédale de l’âme aura quant à lui
fusionné avec son Simulacre et développé à leur maximum
ses Vécus passés. Véritable caméléon, il se fondra dans la
masse des profanes pour guider ses Frères sans jamais que
ces derniers ne découvrent sa nature. Il provoquera des évé-
nements à l’apparence anodine pour les faire se questionner
sur eux-mêmes et les mettre face à des dilemmes.
 51
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
 Les clefs du
Troisième
cercle
L’histoire de
la Kabbale
La diffusion de la Kabbale suivit l’Incident Jésus, ce
qui a profondément contribué pour les Nephilim à asso-
cier la deuxième Science occulte à cette figure. Pourtant,
les travaux de défrichage sont antérieurs au ier siècle de
notre ère, de même des figures antérieures ont jalonné leur
avancée : Melkisedek, Salomon, ainsi que les esséniens.
Melkisedek,
l’Alliance inachevée
Personnage biblique qui apparaît de façon fugace et
mystérieuse dans l’Ancien Testament, Melkisedek est une
figure royale et sacerdotale, dont on ne connaît ni l’âge ni
52
les origines. Il se présente au premier patriarche, Abraham,
sous le titre de roi de Salem et le bénit par une offrande de
vin et de pain. En échange de quoi, Abraham lui confie
1/10e de son trésor. Cette rencontre, qui préfigure la future
Alliance d’Abraham (et par conséquent celle des Hébreux)
avec Dieu, est récurrente dans l’iconographie catholique
(intimement associée à une autre offrande, celle du repas
partagé par Jésus avec ses apôtres lors de la Cène).
Melkisedek fit un autre don à Abraham : il lui trans-
mit un enseignement caché en même temps que sa
proposition d’alliance. Car après le Déluge, Melkisedek
était de ces figures mystiques qui erraient de par le monde,
défricheurs professant un savoir magique et une sagesse
que d’aucuns pensait perdus depuis la chute d’Atlantide.
Les enseignements de Melkisedek étaient façonnés par
une vision selon laquelle les vicissitudes des Nephilim

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
faisaient partie d’un long cycle de purification qui peu à peu leur
permettrait de reprendre contact avec les champs magiques.
Le Déluge était la conséquence funeste des expériences sur le
Ka-Soleil. En cherchant l’illumination directe par la maîtrise
du Ka-Soleil, sans passer par la compréhension de l’univers, les
Kaïm avaient provoqué leur propre chute.
Selon Melkisedek, la connaissance du monde pouvait
suivre des sentiers de sagesse vers l’Unique, la figure incon-
naissable et immanente dont le monde émanait. Dix premiers
nombres permettaient de figurer la structure de l’univers à tra-
vers dix axes : les six points cardinaux en tout point, le début et
la fin de toute chose, le bien et le mal en toute action. Ensuite,
22 lettres sacrées véhiculaient des concepts magiques, figu-
rant l’acte créateur divin. Par la combinaison de ces lettres,
les Nephilim pouvaient reproduire la magie de l’émanation
du monde et construire une nouvelle Science occulte depuis
la perte d’He-Ka (cf. Livre 0 Quintessence, p. 171). Ces lettres
confiées aux humains provenaient de l’Énochéen et étaient
porteuses d’une puissante signification magique et occulte.
L’une d’elles fut pourtant dérobée au regard et au verbe des
Initiés, car portant en elle la puissance négative de l’orichalque :
elle ne devait donc jamais être prononcée.
Ceux qui souscrivirent à la vision de Melkisedek dévelop-
pèrent un rapport presque religieux au monde. Ils cherchaient
plus que des sortilèges pour reprendre contact avec les champs
magiques et attendaient davantage qu’un long cycle de réincar-
nation pour se purifier. Ils visaient à s’émanciper de ce cycle, à
rejoindre les hautes sphères de l’univers par leur connaissance
des trente-deux sentiers de la sagesse. L’une des caractéristiques
des enseignements de Melkisedek tenait aussi à son rapport aux
humains, qu’il considérait comme une espèce magique ne pou-
vant être tenue éloignée de la magie du monde ni de l’Unique.
Son choix de se révéler à Abraham et aux siens fut un acte fort
par lequel Melkisedek chercha à nouer une alliance profonde.
Abraham devint un élu initié. À son nom initial, ABRM, il
ajouta le « Hé », la cinquième lettre de l’alphabet hébreu et phé-
nicien, symbole de la connaissance de l’Unique – le nom secret de
Dieu, le HaShem. Afin de bénir cette Alliance, Melkisedek fit
deux dons magiques : les pierres Urim (« lumière ») et Thummim
(« perfection »), qui donnaient la révélation divine et l’accès à la
vérité. Ces deux pierres furent scellées dans une arche, un coffre
les protégeant des champs magiques et des regards profanes :
l’Arche d’alliance, laquelle servirait plus tard à abriter les Douze
Tables de la loi remises à Moïse.
Les enseignements primordiaux de Melkisedek échap-
pèrent pendant longtemps à la retranscription écrite, et ce
n’est qu’après l’Incident Jésus qu’on retrouva trace d’un premier
53
Le nom secret
de Dieu
Le Dieu d’Israël est couramment désigné par un
tétragramme de quatre lettres YHVH (« Yod »,
« Hé », « Vas », « Hé »), révélé lors de l’épisode du
buisson ardent au cours duquel Dieu se présenta
à Moïse par la formule : « Je suis celui qui est, voici
ce que tu diras aux Israélites : Je suis m’a envoyé vers
vous. » Le tétragramme est couramment prononcé
« Yahvé » ou « Jéhovah ». Dans les prières juives, il
est remplacé par « Adonaï », et par « HaShem »
dans le langage profane hébreu. Dans la liturgie
catholique, il a été complètement remplacé par la
formule « Seigneur ». En réalité, alors que les juifs
se sont interdit de prononcer le vrai nom depuis
plus de trois mille ans, celui-ci est définitivement
tombé dans l’oubli.
Au xvie siècle, le kabbaliste Reuchlin affirma
que Jésus – Yehoshua – apportait une cinquième
lettre au tétragramme. Ce pentagramme
(YHSVH) formé par l’ajout de la consonne
« Shin » permettait de prononcer le nom interdit,
de rendre audible l’ineffable. Ce faisant, Reuchlin
dévoilait le rôle central que Jésus allait prendre dans
la Kabbale, le verbe divin devenu chair.
ouvrage, Le Livre de la Création (Sefer Yetsirah), fruit d’un tra-
vail d’exégèse d’Abraham. Auparavant, ses enseignements
étaient restés protégés dans un ouvrage secret, partagés par un
nombre restreint de disciples qui formèrent un groupe occulte,
les Gardiens de la Rota, lequel fut aussi le premier protecteur
de l’Arche d’alliance.
Moïse fut initié aux secrets des Gardiens de la Rota durant
l’Exode. Il accepta l’alliance entre le peuple hébreu et les
Nephilim et en protégea le symbole, l’Arche d’alliance. Cette
alliance n’existe plus à l’époque contemporaine.
Salomon,
le Compact de l’alliance
Le deuxième précurseur de la Kabbale fut le roi Salomon.
Membre des Gardiens de la Rota, il occupa le trône d’Israël
et fit bénéficier son peuple de sa grande sagesse et de ses ensei-
gnements magiques. Grâce à son accès unique et privilégié à
l’Arche d’alliance, il put pousser encore plus loin les recherches
 Nephilim
de Melkisedek et concrétiser la nouvelle Science occulte. Car
Salomon ne put se limiter à fonder sa Magie sur la vénération
et l’adoration des champs magiques en tant qu’émanations de
l’Unique. Il les approcha comme personne, leur donnant corps
dans le monde matériel par de puissants rituels d’invocation.
Grâce aux pierres Urim et Thummim, il attira à lui des créa-
tures de Kabbale, se les lia avec le soutien des autres Gardiens
de la Rota, qui furent également les précurseurs des premières
invocations de Kabbale dans un foisonnement chaotique. Il
en restera la légende selon laquelle Salomon maîtrisait le nom
secret de tous les anges et démons. Le souverain fit bâtir un
temple abritant l’Arche d’alliance dans son saint des saints,
dédié au Dieu des hommes et à l’Unique. Pour cela, il fit venir
d’Égypte l’architecte ésotérique Hiram et lui confia les grands
principes d’un plan hérité des visions de Melkisedek et de ses
propres voyages. Ainsi, l’entrée du Temple figurait-elle les deux
piliers, Rigueur et Miséricorde, de part et d’autre du passage de
la Conscience vers le saint des saints.
Un premier incident fit vaciller ses recherches et son
royaume quand l’une de ses invocations prit une mauvaise
tournure. Salomon fut chassé de son propre Simulacre, exilé
dans l’Arbre de vie et remplacé par une sombre créature. C’est
alors qu’Orthemios Sabots d’or, gardien de Meborack, l’amena
à lui sur l’île du Labyrinthe et le jugea selon les principes de la
Balance cosmique. Par sa soif de pouvoir sur les créatures de
Kabbale, par ses invocations erratiques, il avait troublé l’ordre
des mondes et libéré une créature interdite. Orthemios libéra
son Simulacre de la créature (appelée Asmodée dans les textes)
mais condamna Salomon à être écartelé. Les Ka-éléments liés
aux axes de l’autorité ésotérique de Salomon (Air, Lune et Feu)
furent préservés. Les deux autres lui furent arrachés, donnant
un rejeton vicié par l’influence d’Asmodée et enfermé dans
les geôles fuligineuses de Meborack. Blessé dans son orgueil
et son Pentacle, Salomon décida d’interdire la pratique de la
Kabbale. Les Gardiens de la Rota durent alors faire un choix :
obéir à leur roi ésotérique ou bien subir l’anathème. Une partie
d’entre eux resta aux côtés de Salomon, protégeant les secrets
de la Kabbale. Ils donnèrent naissance aux sadducéens. Une
autre partie choisit l’exil et la poursuite des travaux occultes liés
à l’Arbre de vie. Ils formèrent les ascétiques esséniens.
Les premiers, cinq Nephilim (parmi lesquels leur chef,
Tzadoq), étaient aussi les gardiens de l’Arche d’alliance et
les seuls à pouvoir pénétrer dans le saint des saints qu’était le
Temple de Salomon. Les seconds se réfugièrent sur les rives de
la mer Morte et y fondèrent la communauté de Qumran où ils
initièrent des humains. Ceux-ci contribuèrent fortement à for-
maliser les rites, fabriquant une mystique cohérente et forte sous
54
l’égide de leurs maîtres Nephilim. Ainsi naquit le terme même
de « Kabbale » qui, en Énochéen, signifie « l’acceptation des
puissances d’en dessous et d’en dessus ». Les enseignements se
répandirent au fil du temps au-delà du premier cercle ascétique
de Qumran pour former un véritable corpus doctrinal auquel se
référaient plusieurs communautés à travers la Palestine.
Jésus,
le prophète de Sohar
Peu avant le ier siècle de notre ère, des Nephilim venus de dif-
férents Arcanes Majeurs créèrent un être hybride : un Nephilim
donnant lui-même chair à son Simulacre par la puissance d’une
Grande conjonction extraordinaire et des rituels empruntant à
la Roue de Fortune, au Soleil et à la Tempérance. Ce fut l’Im-
maculée Conception. Parvenu à l’âge adulte, Jésus s’affranchit
pourtant des Arcanes Majeurs et réunit autour de lui douze
disciples et soixante-douze fidèles, humains ou Immortels,
pour leur enseigner ses préceptes et ses enseignements. Mis au
contact des esséniens durant sa quête, il alla plus loin qu’aucun
n’était jamais allé dans la pratique de la Kabbale et la découverte
des Sephiroth. À ses proches, il enseigna cette nouvelle Science
occulte qui se répandit très rapidement parmi les Nephilim.
Fusion d’un humain et d’un Nephilim, Jésus comprenait
mieux que quiconque les mystères de l’incarnation. Il comprit
aussi le véritable message de Melkisedek : les Nephilim ne pou-
vaient se révolter contre leur condition déchue mais devaient
accepter cette nouvelle nature avant de chercher à s’en affranchir.
Non pas pour revenir à un état antérieur de Kaïm, mais pour
devenir autre chose. Les Nephilim devaient s’accepter comme
créatures magiques pour pouvoir traiter d’égal à égal avec les
créatures de la Kabbale : tous étaient issus de l’Unique dont
l’univers, les éthers et la Terre émanaient. Jésus ouvrit le premier
monde de Kabbale, celui de la splendeur et de l’extase, Sohar.
Ses révélations attirèrent les foudres de la Maison-Dieu qui
envoya l’un de ses agents, Judas (dit l’Iscariote), pour infiltrer les
fidèles de Jésus et mettre fin à ses révélations ésotériques auprès
des humains. Trois jours après sa crucifixion, Jésus revint
parmi ses disciples pour leur délivrer ses ultimes enseigne-
ments, les plus secrets. Il leur révéla l’existence de la Jérusalem
céleste, un sanctuaire où il attendrait les kabbalistes pour les
accompagner vers l’Unique et l’Agartha, cité magique décrite
dans l’Apocalypse de saint Jean, à l’architecture transparente
et lumineuse comme le cristal, cernée d’une haute muraille
où sont percées douze portes protégées par douze anges. Dix
portes menaient aux dix Sephiroth, une porte menait aux mers
akashiques et la dernière à l’Unique.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
L’expansion
de la Kabbale
Les enseignements kabbalistiques de Jésus furent trans-
crits dans un livre qui devint mythique parmi les Nephilim, le
Sefer HaZohar. Rédigé par Siméon bar Yokkaï, il répertoriait
les Sephiroth et leurs gouverneurs (cf. « Ceux qui gouvernent
les Sephiroth, les noms divins de l’Arbre de vie », p. 98). Trésor
occulte, ce focus fut pourtant dispersé dans les décennies qui
suivirent et il fallut attendre onze siècles pour qu’un autre rab-
bin, Moïse de Léon, parvienne à en compiler certains passages
aboutissant à une nouvelle version partielle du Sefer HaZohar.
Le second monde à être découvert fut Pachad, et ce fut
l’œuvre de Judas. La traîtrise de ce dernier suivit une destinée
prévue par Jésus dès le départ. Cela n’empêcha pas l’Iscariote
d’être condamné à une errance perpétuelle par une malédic-
tion marquant son Pentacle d’une sombre auréole d’orichalque
et lui fermant les portes des trois dernières Sephiroth.
Parmi les disciples de Jésus, Joseph d’Arimathie prit soin
du corps après la crucifixion et put ainsi recueillir quelques
gouttes du sang du Christ, véhicule de ses Ka-éléments et de
fragments de sa sapience. Il utilisa pour cela une coupe que
Jésus avait utilisée lors de la Cène, à la demande du Nazaréen.
Il s’enfuit pour préserver ce trésor de Judas, qui espérait par
le biais du Graal échapper à sa malédiction. C’est ainsi que
Joseph trouva refuge sur l’île de Bretagne. Grâce aux indica-
tions de Jésus, Joseph d’Arimathie trouva l’île Tournoyante
pour y déposer le Graal, jetant les fondements d’un nou-
veau monde de Kabbale : Zakaï. Il devint le Roi pêcheur,
Couronné de l’Arcane du Monde et empereur de Kabbale.
Le Graal en Grande-Bretagne focalisa un enjeu majeur de
lutte entre différentes factions Nephilim. La compagnie de la
Table ronde, sous l’égide de Merlin et d’Arthur, se lança dans
la quête du Graal et fit une percée dans les champs magiques
vers le monde de Zakaï. Un Akasha particulier naquit, les
Terres lustrales, ce qui provoqua un lien indéfectible entre la
Terre, les champs magiques et la royauté. À plusieurs reprises,
la quête du Graal et Zakaï revinrent sur le devant de la scène
occulte : au xiie siècle autour des contes du Graal véhiculés
par les trouvères et les troubadours, au xviie siècle à la cour
élisabéthaine, laquelle se voyait comme une nouvelle Camelot
et, enfin, au xxe siècle en marge des quêtes occultes menées
par le régime nazi. À chaque fois, ces événements mirent à
jour l’intervention d’un groupe occulte, les Frères de Judas
(disciples de l’Iscariote) et le Graal échappa à ses poursuivants.
55
La Renaissance fut une période de grande expansion
des savoirs kabbalistiques et de découverte des mondes
de Kabbale à travers l’Europe et au-delà : école de Safed,
courant kabbalistique chrétien né des écoles italiennes, etc.
À Grenade, la construction de l’A lhambra dissimu-
lait le projet d’un nouveau Temple de Salomon, scellé par
une nouvelle alliance entre la Synarchie et des kabbalistes
affiliés à la Roue de Fortune. Après plusieurs années de
quête, le nouveau palais s’accorda aux champs magiques
et permit aux kabbalistes de découvrir un nouveau monde
de Kabbale, Aresh. La révélation du monde de la fureur
fut ainsi annonciatrice des violences et persécutions qui
marquèrent les deux derniers siècles de la Reconquista
espagnole.
À Florence, un prédicateur visionnaire, Jérôme
Savonarole, institua une dictature théocratique dans la ville
qui dura quatre ans. Florence fut prise d’une crise extatique
dont le pic fut le bûcher des vanités où furent brûlés des
milliers d’objets suspectés de pousser au péché. Ce faisant,
la cité florentine devait s’élever par le pilier de Rigueur
dans le monde de Sohar, conformément aux espoirs d’un
cercle de kabbalistes dirigé par un Pyrim. L’intervention de
l’Inquisition mit fin à l’expérience et Florence redevint une
république. Pourtant, les kabbalistes présents, humains
comme Nephilim, furent illuminés par Sohar, et le fief
des Demeures du crépuscule fut découvert peu après dans
Geburah, le pinacle du pilier de la Rigueur.
À Istanbul, la construction de la Mosquée bleue sui-
vait aussi des principes ésotériques. Les six minarets de
l’édifice devaient former les ancres d’un Akasha abritant
une gigantesque herméthèque. Le projet attira des mages
et kabbalistes du monde entier. L’étude et la pratique de la
Kabbale firent un bond prodigieux, alors que les idées et
théories étaient confrontées et que les focus s’accumulaient.
C’est dans cet environnement d’harmonie que le monde de
Meborack se dévoila. Les anges architectes du monde de
l’équilibre se révélèrent aux Nephilim et les aidèrent à ache-
ver la Mosquée bleue et à abriter l’herméthèque des regards.
À l’apogée culturel et politique d’Evora se réunit une
cabale d’artistes, de philosophes et d’occultistes, sous le
patronage des Frères de Judas. Leurs travaux ouvrirent un
accès à la Marche de Pachad.
Les cinq mondes révélés, les Nephilim purent se lancer
nombreux dans la pratique des Arts occultes invocatoires.
 Nephilim
L’accès
aux clefs
Les trois piliers
de la sagesse
Les kabbalistes représentent la symbolique de la rédemp-
tion offerte par Melkisedek sous la forme d’un Arbre de vie qui
est à l’origine du monde. L’Arbre est par conséquent inversé,
ses racines prenant source en Kether et ses feuilles éclosant en
Malkut. Le kabbaliste doit gravir cette échelle cosmique pour
quitter son statut de Déchu et atteindre la transfiguration,
56
trouver l’Agartha en l’Unique. Il remonte ainsi le sens de la
création divine, quittant le monde matériel pour revenir aux
sources antédiluviennes via les dix Sephiroth et les 22 chemins
qui les relient. À la fin, il rejoint le souffle divin, l’Unique, pour
connaître l’inconnaissable. C’est une nouvelle involution.
L’Arbre de vie est plus qu’une représentation analytique
d’une création cosmologique : il est la pure émanation de la
création du monde lorsque le souffle premier (l’Ain Soph)
s’est décomposé pour donner naissance, étape après étape,
Sephirah après Sephirah, au monde matériel terrestre que
nous connaissons. En effectuant le cheminement inverse,
le kabbaliste échappe au cycle perpétuel des incarnations et
s’élève au-dessus du monde matériel pour retrouver ce souffle
premier.
Les dix Sephiroth sont plus que dix régions des mondes
de Kabbale, dix sphères archétypes du divin flottant dans un
éther. Outre ces Sephiroth, 22 chemins s’ouvrent au kabba-
liste pour progresser le long de l’Arbre de Vie. Chaque chemin
possède ses attributs – un numéro, une lettre hébraïque divine,
un atout du tarot, un ange protecteur. La progression dans les
Arts occultes du kabbaliste suit ces chemins, de Malkut à
Kether. Lorsqu’il maîtrise suffisamment l’Art occulte d’une
Sephirah (degré 7), il peut progresser vers une autre, en res-
pectant les chemins qui s’ouvrent à lui.
Ainsi, tout Nephilim novice en Kabbale débute par
Malkut. Puis trois Sephiroth s’ouvrent à lui – presque trois
voies pourrait-on dire : Hod et le pilier de la Rigueur ; Netzach
et le pilier de la Miséricorde ; Yesod et le pilier de la Conscience.
S’il opte pour Hod, il pourra ensuite choisir entre Geburah,
Tiphereth, Yesod ou Netzach.
Ce faisant, l’Arbre de vie repose sur trois piliers qui mènent
à l’Unique, mais dont le Nephilim peut s’affranchir selon ses
choix. En observant l’Arbre, plusieurs conclusions s’offrent au
Nephilim : tout commence en Malkut, tout finit en Kether ;
trois piliers forment l’Arbre de vie ; Tiphereth occupe une posi-
tion centrale avec un accès à huit Sephiroth ; il existe comme un
vide entre Tiphereth et Kether, qui présente une voie « facile »
pour accéder à Kether plus rapidement.
Le pilier de la Rigueur
Le pilier de la Rigueur se compose des Sephiroth Hod,
Geburah et Binah. Il a été dressé en référence à ce qui res-
treint, conditionne et guide la force vitale. Il correspond à
Boaz la noire, la colonne dextre du Temple de Salomon. Celui
qui l’emprunte prend une voie d’étude, de recherche de la
connaissance. Le kabbaliste est en quête, par ses invocations,
du pouvoir et du savoir. Il suit la voie du magicien.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Le pilier de la Miséricorde
Le pilier de la Miséricorde se compose des Sephiroth
Netzach, Chesed et Hokmah. Il a été dressé en référence à ce
qui maintient la vie, l’énergie vitale, quel qu’en soit le niveau. Il
correspond à Jachin la blanche, la colonne senestre du Temple
de Salomon. Le kabbaliste recherche avant tout ce qui a trait
au relationnel, à l’échange. Il s’investit émotionnellement dans
ses invocations, en tire une forme d’ivresse.
Le pilier de la Conscience
Le pilier de la Conscience se compose des Sephiroth Yesod,
Tiphereth et Kether. Il traduit un équilibre entre la force et
la forme. Le kabbaliste prend la voie de la flèche avec Kether
(la contemplation finale) à l’horizon. Il est son propre pilier,
s’arrachant à la matérialité du monde pour plonger dans
les émotions brutes avant de les supprimer pour se purifier
soi-même, se transformer pour se préparer aux plus hautes
sphères. Mais ce faisant, le kabbaliste prend conscience de son
imperfection, il doit alors éviter de sombrer dans l’abîme, se
dépasser pour se purifier définitivement et tendre vers Kether.
La voie de l’Éclair
Certains kabbalistes font le choix de calquer
la montée des sphères (et donc leur progression
dans les Arts occultes kabbalistiques) sur le
processus de Création, en remontant l’Arbre de
vie par toutes les Sephiroth. C’est une voie longue
et difficile, mais qui donne au kabbaliste toutes
les clefs de compréhension pour finaliser sa quête
kabbalistique. Il apprend ainsi à maîtriser toutes
les Sephiroth et devient un puissant seigneur de
son monde de Kabbale, nul fief ne pouvant lui
échapper. Le kabbaliste remonte l’Ain Soph, le
souffle primordial créateur du monde : Malkut,
Yesod, Netzach, Hod, Tiphereth, Geburah,
Chesed, Binah, Hokmah, Kether.
Les Clefs de Salomon
Le kabbaliste aux portes du Troisième cercle doit avant
tout réussir à invoquer le Gardien de son monde tutélaire (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 211) et lui démontrer qu’il est prêt à
accéder aux Sephiroth supérieures. Ainsi, le kabbaliste se place
dans une relation nouvelle vis-à-vis d’une créature de Kabbale.
57
Étapes pour
découvrir les
secrets de
l’Arbre de vie :
• trouver le focus permettant d’apprendre l’in-
vocation d’un des cinq Gardiens de Chesed,
Les Clefs de Salomon ;
• invoquer le Gardien de Chesed et réussir à
nouer un pacte avec lui pour obtenir les pierres
de Urim (lumière) et Thummim (perfection) ;
• construire son sanctuaire de la sagesse inté-
rieure et y invoquer la Shekhina ;
Le kabbaliste peut alors pratiquer le voyage
astral dans les mondes de Kabbale par la Merkabah.
Le Gardien le jauge ; il doit se soumettre à son examen tout en se
montrant digne. Le Gardien l’accompagne ; il doit faire preuve
d’écoute et d’initiative. Puis le Gardien s’efface ; il doit alors
négocier avec des créatures d’une puissance incommensurable,
jusqu’à se présenter devant l’empereur de son monde tutélaire.
Les Clefs
de Salomon
Les Clefs de Salomon consigne les premières
expériences de voyage dans l’Arbre de vie, des
descriptions succinctes des cinq mondes et, surtout,
les fameuses invocations des Gardiens de Chesed.
Son influence a dépassé le cercle restreint des
Nephilim kabbalistes et il en existe de pâles copies
(tel Les Clavicules de Salomon), livres de recettes
magiques sans grand fondement. Il n’existe plus
que de rares exemplaires de l’ouvrage, auquel il
est très difficile d’avoir accès. Deux exemplaires
sont réputés être protégés par la Papesse au sein
des herméthèques de Paris et dans San Giorgio
Maggiore, à Venise. Cependant, seuls des kabbalistes
pouvant démontrer l’étendue de leurs Arts occultes
et rendre de grands services sont autorisés à consulter
ces joyaux. Il existe toutefois d’autres moyens de
découvrir les invocations des Gardiens. Par exemple,
le corps de saint Jacques le Matamore, conservé avec
le plus grand secret, abrite l’invocation du Gardien
de Sohar (cf. Livre XII Le Compact d’Arcadia, p. 122).
 Nephilim
Les invocations des Gardiens sont consignées dans un
ouvrage très difficile d’accès, Les Clefs de Salomon. C’est pro-
bablement, avec le Sefer HaZohar, le focus le plus précieux de
la Kabbale. Les créatures plus puissantes font rarement l’objet
d’un focus et s’obtiennent directement auprès des seigneurs de
fief ou par l’exploration des mondes de Kabbale.
La rencontre d’un Gardien est toujours une expérience
unique : pour la première fois sans doute, le kabbaliste se sent
projeté vers le fief du Gardien, à l’intérieur même de l’Arbre de
vie. C’est pourquoi les descriptions fournies au sujet des invo-
cations insistent sur le cadre. Le pentacle de l’invocation agit
comme un portail temporaire et le kabbaliste est directement
mis en situation de démontrer qu’il est digne d’accéder à la clef
donnant accès à son monde tutélaire.
Les Marches
de Kabbale
Il existe un autre moyen de rencontrer les
Gardiens : les Marches de Kabbale. Ces lieux
akashiques très particuliers sont en effet des
passerelles entre les mondes de Kabbale et le
monde profane. Depuis la venue de Jésus au désert
qui lui donna accès à Sohar, la découverte de ces
Marches a toujours été le prélude à l’exploration
d’un nouveau monde. Une Marche de Sohar
reste accessible à Florence, liée à Savonarole, mais
elle est surveillée par une faction des Mystères du
Midi, passionnée par l’œuvre du prédicateur. Une
Marche de Zakaï a longtemps été accessible près
de Glastonbury, une autre se trouverait à Jérusalem.
Une légende attribue la découverte de la première
Marche de Meborack à Hermès Trismégiste et
Hélène de Troie, peu avant son enlèvement. La
plus connue reste celle d’Istanbul, liée à la Mosquée
bleue et à Soliman le Magnifique. Pendant la
Reconquista, une Marche d’Aresh s’est formée en
Andalousie, liée aux palais de l’Alhambra. Enfin,
une Marche de Pachad est accessible à Beaune,
sous l’influence des hospices et de leur polyptyque
du Jugement dernier.
Les Marches reproduisent souvent, à leur
échelle, les enjeux, les quêtes et l’architecture des
mondes de Kabbale, de sorte qu’un kabbaliste peut
y attirer l’attention du Gardien en relevant les défis
aventureux que les Marches proposent.
58
• Dans Sohar, il subit un parcours fait d’énigmes au sein du
sanctuaire des Égarés afin d’accéder aux cavernes scintil-
lantes d’Abnhazer.
• Dans Zakaï, il parcourt un long chemin à travers collines
et prairies à la rencontre de créatures qui testent la pureté
de son cœur, de son Pentacle et éprouvent sa motivation
avant de se présenter à Sarn Helen devant la stèle du
Coup douloureux.
• Dans Meborack, il doit affronter la verve d’Orthemios
Sabots d’or dans le jardin des cascades chromatiques et le
surpasser dans la glorification de l’équilibre et des beautés
du monde. Un parterre de faunes et de dryades assiste au
duel oratoire et juge des prestations de l’un et de l’autre.
• Dans Pachad, il doit parcourir les salles décadentes du
palais de la Lithotomie, se plier à un spectacle grotesque et
avilissant pour obtenir les clefs des salles suivantes jusqu’à
se trouver devant Archimodion, se voir moqué par lui
puis reconnu comme digne de sa folle sagesse.
• Dans Aresh, il doit affronter les ennemis de Zeth Adraan
sur son navire éolien au cours d’une terrible bataille aéro-
navale au-dessus de son fief, les pics de la Colère.
Après cette première épreuve, le kabbaliste peut nouer un
pacte avec son Gardien et bénéficier de son aide (cf. Livre 0
Quintessence, p. 211). Il reçoit aussi la « clef » de son monde de
Kabbale tutélaire, représentée sous la forme de deux pierres,
reflets de celles que Melkisedek offrit en son temps à Abraham :
les pierres Urim (lumière) et Thummim (perfection).
Les secrets de
l’Arbre de vie
Une fois le pacte formé avec le Gardien, le kabbaliste peut
entamer sa quête kabbalistique en vue d’explorer les mondes de
Kabbale, y rencontrer les créatures et triompher des épreuves.
Chaque quête est répartie en dix degrés, symboliquement
attachés au dix Sephiroth, et permet de franchir quatre voiles.
Le sanctuaire -
la Shekhina
Le kabbaliste doit en tout premier choisir son sanctuaire, un
lieu intime dédié à l’Unique et à sa pratique kabbalistique. Ce
sanctuaire de la sagesse intérieure prend généralement la forme
d’une pièce pentagonale ou circulaire, dont la décoration répond
à la symbolique élémentaire du Nephilim et de sa quête kabba-
listique. Ainsi, un Hydrim aimera l’agrémenter d’un bassin,

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
propice à ses méditations alors qu’un Éolim souhaitera un lieu
en hauteur, aéré. Il devra s’y trouver des alcôves qui serviront de
portes mystiques vers les Sephiroth et de lieux d’exposition des
talismans rapportés des voyages du kabbaliste.
Cette étape de construction du sanctuaire est importante
et permet au Nephilim de créer un lieu qui soit le reflet de sa
pratique kabbalistique, à l’écart du monde profane, protégé des
dangers. Enfin, le kabbaliste consacre son sanctuaire en utili-
sant les deux pierres, Urim et Thummim, lors d’une Grande
conjonction de son Ka dominant.
Il plonge son regard et son Pentacle dans les deux pierres
pour attirer à lui la Shekhina, la bénédiction de l’Unique sur
son sanctuaire, pour qu’il puisse étudier et explorer les mondes
de Kabbale. Plongé dans une transe durant sept jours, il tisse
le chemin formé par sa maîtrise des Sephiroth, partant de
Chesed, pour que la Shekhina descende le long des sentiers
jusqu’à lui, passant par Geburah, Tiphereth, Netzach, Hod,
Yesod puis Malkut. Pour chaque Sephirah, il doit réussir un
test de l’Art occulte de la Sephirah + son Ka dominant.
S’il réussit à invoquer la Shekhina, le kabbaliste ressent une
présence bienveillante dans son sanctuaire, propice à l’étude,
la méditation et la pratique des Arts occultes. La Shekhina
confère au sanctuaire tous les avantages d’un Nexus.
S’il échoue à une étape, la Shekhina s’efface devant le
Nephilim, qui perd alors sa concentration. Il devra attendre
une nouvelle Grande conjonction pour retenter le rituel. En
cas de maladresse, le kabbaliste se perd dans la contemplation
de l’Arbre de vie et ne reviendra à lui que sept jours plus tard et
avec un degré supplémentaire en Narcose.
Activer une Sephirah
non maîtrisée
Si le kabbaliste ne maîtrise pas la Sephirah
concernée, il utilise un sentier qui mène à une
Sephirah qu’il connaît pour utiliser l’Art occulte
de celle-ci à la place, avec un malus d’un degré
par sentier ainsi sollicité. Ce faisant, le kabbaliste
découvre le procédé d’un nouveau rituel lui
permettant d’invoquer des créatures d’une
Sephirah qu’il ne maîtrise pas.
Exemple : Sarshan le Serpent amène la Shekhina
à lui, mais il ne maîtrise pas la Sephirah Tiphereth.
Heureusement, il maîtrise Hod, relié à Tiphereth par le
sentier 26. Il effectue un test de Hod (8) + Ka dominant
(7), avec un degré de malus (- 1).
59
Les voyages -
la Merkabah
Une fois son sanctuaire béni par la Shekhina, le kabbaliste
peut découvrir un tout autre visage de sa Science occulte.
Après avoir maîtrisé les Arts occultes correspondant aux
pentacles et aux sceaux de la Kabbale par une pratique externe
grâce à l’invocation de créatures, le kabbaliste prétendant aux
clefs et à la connaissance de l’Unique doit appréhender une
nouvelle dimension : l’exploration des mondes d’où sont ori-
ginaires les créatures jusque-là invoquées. En accédant à la
dernière triade de Sephiroth, le kabbaliste entrevoit la complé-
tude de l’Arbre de vie, comme un puzzle dont la vision totale lui
échappait jusqu’alors, certaines pièces manquant. Les pierres
Urim et Thummim, enchâssées dans le sanctuaire et éveillées
par la grâce de la Shekhina, lui offrent la vision de ces mondes.
Le kabbaliste peut alors les explorer tout en accomplissant
une quête spirituelle et initiatique dont le but ultime est de
contempler la richesse de la création de l’Univers, des éthers
et des champs magiques créés par l’Unique. En fonction de sa
voie, de son Gardien tutélaire, le kabbaliste peut accéder à l’un
des cinq mondes. Zakaï, Meborack, Sohar, Aresh et Pachad
prennent alors une nouvelle dimension.
Ces nouveaux horizons s’offrent par l’intermédiaire des
pierres, lesquelles procurent des visions récurrentes de plus en
plus importantes lors de ses méditations sur l’Arbre de vie. De
plus en plus obsédantes, elles ne pourront soulager le kabba-
liste qu’en prenant corps lors de voyages mystiques initiatiques.
Durant ces derniers, le Nephilim contacte de nouvelles enti-
tés, affronte des défis qui lui donnent les clefs de son monde
tutélaire.
Lorsque le kabbaliste veut rejoindre le monde de Kabbale,
il se plonge dans un état de transe, opération facilitée par la
quiétude de son sanctuaire et à l’aide de méthodes qu’il peut
définir lui-même. En effet, à travers les siècles, les Nephilim
ont élaboré de nombreuses méthodes reposant sur les prin-
cipes kabbalistiques : formules hypnotiques psalmodiées en
Énochéen, litanie des noms connus de l’Unique, invocation
des 32 Anges des sentiers sephirotiques, encens chargés de
symbolique élémentaire. Le Nephilim crée lui-même les
conditions propices au sein de son sanctuaire et devra ensuite
les reproduire fidèlement à chaque transe.
La réussite de cette transe est traduite par un test en
opposition d’un Art occulte au choix correspondant au fief
d’arrivée dans le monde + Ka-élément du kabbaliste corres-
pondant au jour du rituel (ce qui interdit la transe durant le
 Nephilim

samedi et lui laisse le choix du Ka-élément le dimanche) contre
le degré de Vécu de son Simulacre, qui symbolise ici la maté-
rialité et le doute face à l’infini de l’Arbre de vie que le kabbaliste
doit surmonter.
En cas de réussite, le kabbaliste plonge son Simulacre dans
une transe cataleptique qui lui permet de libérer son Pentacle
temporairement, protégé par la Shekhina de son sanctuaire.
Il observe le monde par la vision-Ka et ne peut parler qu’en
Énochéen. Il est ainsi capable de se projeter dans son monde
de Kabbale tutélaire, prenant une apparence en accord avec sa
personnalité et sa quête.
La durée de la transe, mesurée en heures, est déterminée
ainsi : Art occulte concerné + degrés de Ka dominant du
kabbaliste - degrés de Ka-Soleil du Simulacre.
En cas d’échec, le kabbaliste ne parvient pas à élever son
Pentacle et reste prisonnier de son Simulacre, plongé dans le
coma pendant une journée.
En cas de maladresse, le kabbaliste obtient un degré de
Chute d’Ombre.
Ce puissant rituel, qui lui permet d’entamer sa quête kabba-
listique, est appelé la Ma’aseh Merkabah, ou la voie du chariot.

Géographie magique des mondes de Kabbale

Le kabbaliste est projeté dans l’Arbre de vie sous la forme d’un corps astral. Son voyage dans ces Plans Subtils
répond à des règles différentes du monde physique ou des Akasha.
Un monde de Kabbale ne possède pas de géographie finie et figée, il est uniquement forgé par les fiefs qui le
composent, chacun étant attaché à une Sephirah et soumis à l’autorité d’un seigneur suzerain des créatures. On
ne peut donc explorer un monde de Kabbale dans sa globalité, en tracer une carte ou en définir les frontières. Le
kabbaliste lui-même ne peut transiter d’un fief à un autre sans remplir certaines conditions initiatiques. Ainsi, le
monde de Zakaï est dominé par la symbolique de la forêt des ombres, dont la lisière commence en Malkut et le
cœur se trouve en Binah en passant par le lac en Netzach. Le kabbaliste ne pourra pas l’explorer géographiquement
sans respecter une progression initiatique dans sa quête, qui lui fera découvrir d’autres fiefs à la géographie très
éloignée de la forêt. Les mondes de Kabbale sont ainsi plus un assemblage de territoires fragmentés, sujets à une
symbolique propre, qu’un ensemble cohérent et progressif.
Durant son périple, le Nephilim peut utiliser la Magie ou la Kabbale. Concernant cette dernière, seules les
créatures du monde de Kabbale dans lequel il se trouve peuvent être invoquées facilement. Le kabbaliste peut aussi
invoquer des créatures d’autres mondes avec lesquelles il a négocié un pacte, mais au prix d’un malus de - 3 à son
test d’Art occulte.
Le kabbaliste peut être accompagné d’autres Nephilim ou créatures magiques dans son exploration. Lorsqu’il
invoque la Merkabah pour se projeter, il doit désigner chaque compagnon de voyage et lui attribuer un Ka-élément
tutélaire. Durant sa quête, le compagnon représentera ainsi son Ka-élément et devra remplir les épreuves affectées
à ce Ka. Le kabbaliste peut donc choisir jusqu’à quatre compagnons pour l’accompagner. Il doit connaître leur
véritable nom, qu’il prononcera comme une invocation pour qu’ils puissent chevaucher la Merkabah. Le kabbaliste
doit être cependant attentif car il reste responsable de leurs actions. Cela peut aboutir à un sacrifice de Ka auprès
du Gardien dans le cas où l’un ou l’autre des compagnons aurait provoqué le courroux de l’empereur.
Les Simulacres des Nephilim restent en catalepsie dans le monde physique. Les kabbalistes peuvent fixer leur
représentation à leur convenance ; les autres apparaissent dans le monde comme si leur métamorphe était à son
paroxysme.
Dans le monde de Kabbale, les dommages subis sont toujours des dommages magiques. Si, dans le monde
physique, son Simulacre vient à mourir, tout voyageur reste bloqué dans le monde de Kabbale sans possibilité
de revenir dans le monde physique. Seul un autre kabbaliste pourra mettre fin à la situation en procédant à une
invocation ! Pour cela, il devra connaître son véritable nom et sa structure pentaclique. Il doit alors réussir un test
d’invocation d’Art occulte de la Sephirah correspondant au fief + Ka-élément concerné.
En cas de réussite, le kabbaliste perdu peut rejoindre sa stase. En cas de maladresse, le kabbaliste ne pourra plus
invoquer de créatures du fief concerné, et ce jusqu’à ce qu’il augmente d’un degré la Sephirah à laquelle appartient
le fief.
60

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Exemple : Karistho est incarné dans un artiste enflammé
(Ka-Soleil 4, Vécu 5). Il décide de pratiquer la Merkabah un mardi
(jour de Feu) et invoque la puissance de Geburah. Il effectue donc un
test de son Ka-Feu (7) + Geburah (8) contre le Vécu du simulacre
(5). Il réussit son test et plonge dans une transe qui durera Geburah
(8) + Ka-Feu (7) - Ka-Soleil (4), soit onze heures.
61
Lorsque le kabbaliste utilise la Merkabah, il rejoint le fief
qu’il a sélectionné et peut se déplacer en accord avec la géo-
graphie abstraite des mondes de Kabbale. Chaque monde est
ainsi structuré selon l’Arbre de vie en dix Sephiroth. Chaque
Sephirah est elle-même constituée de fiefs répartis en trois
degrés.
 Nephilim
Exploration des
fiefs de Kabbale
Les fiefs que va découvrir le kabbaliste sont des sphères
d’influence et leur existence est directement dépendante
de leurs habitants. Ceux-ci peuvent être capturés, soumis à
un nouveau seigneur. C’est tout le fief qui disparaît alors. Le
kabbaliste doit devenir un acteur à part entière de son monde
tutélaire.
Tous les fiefs font l’objet d’enjeux territoriaux, de vassalité
et de suzeraineté, avec lesquels le kabbaliste doit composer. Cet
aspect politique est une transposition métaphorique des sou-
bassements élémentaires et symboliques de chaque monde, qui
seraient sans cela tout simplement incompréhensibles même
pour le plus sensible et doué des Nephilim.
L’exploration du monde de Kabbale revêt ainsi trois
objectifs. Le premier consiste bien sûr à effectuer la quête
kabbalistique de son monde et lever ainsi le dernier voile qui le
sépare de l’Unique. Le deuxième objectif consiste à découvrir
de nouvelles invocations. De nombreuses créatures n’ont pas
été répertoriées par les ouvrages des kabbalistes. En les rencon-
trant, le kabbaliste peut déduire leur invocation en obtenant
suffisamment d’informations sur elles, en déployant des tré-
sors de persuasion, par le verbe ou par le glaive. Le troisième
objectif consiste à s’affirmer auprès des créatures comme un
nouveau suzerain et à devenir le seigneur d’un ou plusieurs
fiefs.
Au fil de ses rencontres, le kabbaliste découvre de nouveaux
fiefs et ouvre des sentiers vers d’autres Sephiroth. Il est capable
de se projeter directement dans un fief qu’il a déjà parcouru.
Pour chaque transe, le Meneur peut choisir un événement
survenant dans le fief traversé par le kabbaliste.
62
La progression
dans les fiefs
Lors de sa première transe, le kabbaliste doit
partir du premier fief de Malkut. Il n’a donc pas
le choix de l’Art occulte pour son premier test de
Merkabah.
Ensuite, la progression se fait par des rencontres
avec des créatures au fil des pérégrinations dans
les différents fiefs. Ainsi, un kabbaliste explorant
un fief qui rencontre une créature d’un autre fief
lui permettra d’y accéder. Lors de sa prochaine
transe, il pourra repartir d’un fief précédemment
exploré en utilisant l’Art occulte associé. Mais les
Sephiroth qu’il ne connaît pas doivent lui rester
fermées. Un kabbaliste poussant son exploration
vers une Sephirah inconnue ne risque rien de
moins que de se perdre dans l’abîme de l’Arbre de
vie et de disparaître à tout jamais…
Les conditions indiquées par la Table aléatoire
de progression dans les fiefs permettent de savoir
comment progresser dans l’Arbre de vie et quitter
une Sephirah pour une autre.
 63
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Table aléatoire de progression dans les fiefs

Résultat du
Événement du fief
jet (1d100)
Rien à signaler, le kabbaliste parcourt librement le fief traversé. Il affine sa connaissance de la Kabbale
01-20 et gagne 1 PS qu’il pourra dépenser pour progresser dans ses Arts occultes ou encore investir dans sa
quête kabbalistique.

Le kabbaliste rencontre une nouvelle créature du fief traversé. En réussissant un test en opposition d’Art
occulte de la Sephirah visitée + Ka-élément concerné contre le degré de la créature, le kabbaliste obtient les
21-40
informations lui permettant d’effectuer un rituel d’apprentissage pour l’invoquer (cf. Livre 0 Quintessence,
p. 177).

Le kabbaliste rencontre une créature d’un degré inférieur au fief traversé. Si le kabbaliste est dans un
fief de faible degré (cf. les différentes Sephiroth dans le Livre 0, Quintessence), la créature provient d’une
Sephirah inférieure et est peut-être prisonnière ou envoyée en éclaireur. L’attitude de la créature dépend
41-50
de sa description. En réussissant un test en opposition d’Art occulte de la Sephirah visitée + Ka-élément
concerné contre le degré de la créature, le kabbaliste obtient les informations lui permettant d’accéder
au fief d’origine de la créature.

Le kabbaliste rencontre une créature d’un degré supérieur au fief traversé. Si le kabbaliste est dans un fief
de degré élevé, la créature provient d’une Sephirah supérieure. Elle rend peut-être visite au seigneur du fief
51-60 ou au contraire est en visite incognito. L’attitude de la créature dépend de sa description. En réussissant
un test en opposition d’Art occulte de la Sephirah visitée + Ka-élément concerné contre le degré de la
créature, le kabbaliste obtient les informations lui permettant d’accéder au fief d’origine de la créature.

Le fief traversé par le kabbaliste vit des troubles particuliers : une agression extérieure, la rébellion d’une
créature, un autre kabbaliste qui cherche à s’imposer. Il doit reprendre en main le fief pour lever la menace.
61-75
En cas de réussite, il obtient automatiquement un bonus de 1 degré pour l’invocation des créatures de
ce fief.

Le kabbaliste a l’occasion de rencontrer le seigneur du fief traversé ou de découvrir des informations à son
sujet. Si le kabbaliste possède l’Art occulte associé et connaît au moins une invocation du fief concerné, il
76-90 peut défier ce seigneur. S’il le vainc, il devient le nouveau suzerain des créatures du fief. Il peut désormais
invoquer rapidement les créatures venues de son fief, sans malus (cf. Livre 0 Quintessence, p. 198) ou les
bannir automatiquement.

Le kabbaliste a l’occasion d’être confronté à une énigme qui peut lui apporter de nouvelles connaissances
91-100 sur ce monde et lui permettre de progresser dans sa quête, selon les conditions qui lui manquent pour
obtenir le prochain degré de quête (cf. encart Progresser dans les quêtes kabbalistiques, p. 75).
 Nephilim
Le Troisième
cercle : la
maîtrise des
clefs
Les clefs donnent accès aux trois Sephiroth les plus éle-
vées, les plus proches de l’Unique. Elles forment un triptyque
consacré aux qualités célestes, le Kahab : Kether la source de
toutes choses, Couronne du monde et les deux forces origi-
nelles maternelles et paternelles, Binah la Compréhension et
Hokmah la Sagesse. Le kabbaliste rencontre et invoque des
puissances qui défient l’imagination et doit apprendre à parfai-
tement maîtriser ces rituels qui attirent les puissances célestes.
Les clefs sont donc des formes géométriques particulièrement
complexes qui doivent retracer précisément tous les éléments
de l’invocation : les noms, titres et éléments de la créature invo-
quée, sa Sephirah et son monde d’appartenance, son fief et le
nom de son seigneur, mais aussi d’autres informations contex-
tuelles relatives au lieu et au moment de l’invocation. Ainsi, le
kabbaliste doit indiquer précisément le mois, le jour et l’heure
astrologiques auxquels débute l’invocation.
Lorsque le kabbaliste maîtrise le tracé des clefs, il devient
capable de s’affranchir de certaines limites dans l’invocation
des créatures (cf. Livre 0 Quintessence, p. 198). Il peut ainsi invo-
quer une créature dont il connaît l’invocation, mais dont il ne
maîtrise pas la Sephirah, ou encore invoquer toute créature
d’une Sephirah qu’il maîtrise.
Les invocations
Invocation d’une créature connue
dans une Sephirah non maîtrisée
Le Nephilim dispose d’un focus déchiffré, mais n’a pas
connaissance de la Sephirah d’une invocation. En ayant
exécuté le rituel de la Shekinah, il est cependant capable de
reconstituer un rituel invocatoire.
La première étape consiste donc à effectuer l’invocation
proprement dite, avec un tracé géométrique plus complexe.
Ne maîtrisant pas la Sephirah d’invocation, le kabba-
liste doit nécessairement utiliser un Art occulte proche : une
Sephirah reliée à celle de la créature par un sentier de l’Arbre
de vie. Dans son tracé occulte, le kabbaliste ne doit pas oublier
les attributs du sentier utilisé : sa lettre divine, le nom de son
archange tutélaire et les titres de celui-ci.
64
Créatures de
Kabbale pluri-
élémentaires
Avec les clefs, le kabbaliste est confronté à des
créatures de Kabbale de plus en plus puissantes, dont
certaines dépassent l’entendement. Les Gardiens des
mondes de Kabbale seront sans doute les premières
créatures composées de plusieurs Ka-éléments
que rencontrera le Nephilim. Leur invocation est
cependant rendue aisée car les Gardiens acceptent
d’opposer un seul Ka-élément, au choix du kabbaliste.
Cela ne sera pas le cas pour la plupart des autres
créatures pluri-élémentaires, notamment les
gouverneurs des Sephiroth.
Comme les Nephilim, elles disposent d’une
structure pentaclique, avec un Ka dominant, des
Ka neutres et opposés. Pour pouvoir les invoquer
correctement, le Nephilim devra donc vaincre
symboliquement chacun des Ka-éléments de la
créature : il fait le test d’invocation avec chacun de ses
Ka-éléments, selon l’ordre indiqué par l’invocation.
Ce n’est qu’ensuite que la créature apparaîtra.
Pour ce faire, il utilise l’Art occulte de la Sephirah qu’il
utilise + Ka-élément du Nephilim correspondant à celui
de l’invocation - 3 degré de malus par sentier utilisé. Une
heure par degré de l’invocation est requise. La créature appa-
raît au début du round suivant. Il n’est pas possible d’utiliser
une invocation rapide.
Seconde étape : ne maîtrisant pas la Sephirah de la créa-
ture, le kabbaliste doit à chaque invocation nouer un contrat
temporaire avec celle-ci pour la durée de l’invocation. Il doit
par conséquent effectuer un test en opposition : Art occulte
de la Sephirah utilisée + Ka-élément correspondant à celui
de l’invocation contre le degré de l’invocation. Ce rituel
demande toujours un round par degré de l’invocation.
Il est impossible au kabbaliste d’effectuer un rituel d’ap-
prentissage sans connaître l’Art occulte de l’invocation.
Si le kabbaliste est vaincu, il subit des dommages magiques
égaux au degré de la créature et ne peut retenter de l’invoquer
avant d’avoir éliminé ces dommages magiques.
Une maladresse à ce stade ferme le sentier au kabbaliste, qui
ne peut plus l’utiliser pour invoquer des créatures de Kabbale
de cette Sephirah. Il devra ensuite soit utiliser un autre sentier,
soit investir des Points de Sapience pour maîtriser la Sephirah.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Invocation d’une créature inconnue
dans une Sephirah maîtrisée
Parcourant les mondes de Kabbale et les Sephiroth, le
kabbaliste qui maîtrise les clefs peut directement invoquer
des créatures qu’il a pu rencontrer durant ses pérégrinations.
Dès lors qu’il maîtrise la Sephirah, il passe ainsi outre les règles
d’apprentissage et de formalisation des cercles inférieurs pour
créer sa propre invocation.
Dans son tracé occulte, il doit associer tous les éléments
nécessaires pour captiver l’attention de la créature, comme
pour une Clef, sans devoir connaître tous les noms et titres de
la créature concernée.
Le kabbaliste doit effectuer un test d’invocation : il utilise
l’Art occulte de la Sephirah de l’invocation + Ka-élément
du Nephilim correspondant à celui de l’invocation. Là encore,
cela requiert une heure par degré de l’invocation. La créature
apparaît au début du round suivant.
Ensuite, le Nephilim doit nouer un pacte permettant de
se lier à la créature, de la forcer à lui révéler son nom exact
65
et ses titres. Il s’agit d’un test en opposition : Art occulte
de la Sephirah de la créature + Ka-élément du Nephilim
correspondant à celui de l’invocation contre le degré de l’in-
vocation. Ce rituel requiert toujours un round par degré de
l’invocation.
Si le kabbaliste sort vainqueur du test visant à établir un
pacte, celui-ci est désormais viable jusqu’à nouvel ordre. Il doit
néanmoins effectuer un rituel d’apprentissage pour lier l’invo-
cation à son Pentacle (cf. Livre 0 Quintessence, p. 177) et devra
par la suite toujours réussir un test d’invocation pour invoquer
la créature.
Si le kabbaliste sort vaincu, il subit des dommages magiques
égaux au degré de la créature. Il ne peut retenter d’invoquer la
créature avant d’avoir éliminé les dommages magiques causés
par cet échec.
Une maladresse à ce test entraîne le bannissement du
kabbaliste du fief de la créature jusqu’à ce qu’il augmente d’un
degré dans la Sephirah à laquelle appartient le fief.
66
Les invocations
Binah est la Sephirah à la source du Les créatures de cette Sephirah ont
mystère du monde. Elle est liée à l’intelligence, une intelligence et des connaissances très
la lucidité et la compréhension. Elle donne étendues dans de nombreux domaines.
forme à ce que l’on ne peut qu’entrevoir dans Binah Elles peuvent aussi et souvent explorer les
Hokmah et est souvent perçue comme un arcanes du temps. Elles peuvent constituer
univers miroir donnant forme au divin. Par son de précieux alliés des Nephilim, mais sont
pouvoir de structuration de la contemplation toujours considérées avec crainte car leurs
infinie, elle donne naissance et règne sur le pactes ont toujours un terme dont elles
temps. Elle est aussi une figure maternelle, seules décident.
dans toute son ambiguïté : elle donne la vie,
en façonnant et donnant forme, mais imprime
aussi les germes de la mort, car tout ce qui a
forme est destiné à s’estomper. Les fiefs de
cette Sephirah se répartissent sur trois degrés
(degré 9, degré 14, degré 19), tout comme les
créatures qui y résident.

Les ministres de Les ministres des Les princes des

Sathiel, ceux qui teintent
le ciel de rouge
Binah, Pachad
Ka-Lune, degré 9
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : oui
Une créature fantomatique, ayant la forme d’un bouc
humanoïde, apparaît. Elle se fait désigner une bâtisse pour
la hanter. La demeure se transforme en un environnement
hostile, fait d’objets animés, de portes claquantes, de tapis
étrangleurs, de rideaux fouets, de cris lugubres… La créa-
ture cherche à provoquer la plus grande confusion autour
d’elle afin de forcer les occupants à fuir.
Les ministres de Sathiel sont versés dans les Savoirs ésoté-
riques des Selenim (degré 5) et dans l’architecture (Vécu
5). Ils peuvent apporter leur aide au kabbaliste dans une
enquête occulte, par exemple en l’éclairant au sujet d’un
indice lié à ces Savoirs.
apparences, miroirs
faussés
Binah, Pachad
Ka-Lune, degré 14
Portée : à vue
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : oui
Une ombre jaunâtre apparaît dans le pentacle, mais dès que
le kabbaliste lui désigne une victime, elle en prend l’appa-
rence. Une apparence viciée cependant, car elle est affligée
de déformations grotesques et d’infirmités : goitre, bosse,
pied bot, mains crochues…
Ce double monstrueux imite les moindres faits et gestes de
sa victime et, en quelques minutes, lui transmet ses défor-
mations. Dès lors, celle-ci échouera automatiquement dans
toute interaction sociale. A contrario, la créature en devien-
dra un clone convainquant, aux ordres du kabbaliste et pour
la durée de l’invocation. Si le ministre réussi un test d’oppo-
sition contre le Ka-Soleil de la cible, l’échange de déforma-
tions est alors permanent.
eaux de la mort
Binah, Pachad
Ka-Eau, degré 19
Portée : 1 000 mètres
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : oui
Un geyser d’obscurité jaillit du pentacle et s’étend alors
telle une vague autour du pentacle, absorbant toute lumière
jusqu’à 1 km. Des mantras rauques sont entendus par
toutes les personnes prises dans cette nasse sombre ; cha-
cune entend alors égrener ses fautes passées et succombe à la
culpabilité. Elle sent qu’une créature rageuse vient la punir
en la noyant dans des ténèbres liquides et glacées qui s’en-
gouffrent dans son corps, jusqu’à ses poumons (Virulence
8, période 1 minute, durée : tant que la cible est dans la zone).
Le kabbaliste n’est pas touché par les effets de ce pouvoir,
mais pour protéger d’autres personnes, il devra nouer un
nouveau pacte temporaire (cf. Livre 0 Quintessence, p. 198).

Les seigneurs de la Les trois sentinelles Le geôlier fuligineux

plaine de chrysolite
Binah, Meborack
Ka-Eau, degré 9
Portée : pentacle
Durée : tâche
Visibilité : oui
Un menhir de malachite aux contours polis émerge de la
Clef dans une brume dorée. Ses parois sont réfléchissantes
comme un miroir et donnent une image d’un événement fu-
tur impliquant le kabbaliste. Sa survenue est très probable,
son importance certaine, voire porteur d’un grand danger.
Le kabbaliste prend connaissance de cette vision par les cinq
sens. Durant l’invocation, il peut aussi poser une question
le concernant.
d’airain, anges d’angoisse,
de désespoir et de mort
Binah, Meborack
Ka-Terre, degré 14
Portée : 100 m
Durée : jusqu’au prochain samedi
Visibilité : oui
Trois anges au corps d’airain et aux yeux de diamant appa-
raissent tout en restant invisibles aux yeux des profanes. Le
kabbaliste leur désigne une cible et ils se regroupent autour
d’elle, formant un barrage magique que la cible ne peut fran-
chir, quel que soit le moyen utilisé ou projeté : un véhicule
tombe en panne, un sort de déplacement échoue. La zone
d’emprisonnement est laissée au choix du kabbaliste, mais
ne peut excéder une centaine de mètres, ni être inférieure à
deux mètres. Le kabbaliste ne peut invoquer plus de trois
fois la créature pour une même victime, car au troisième
cycle d’emprisonnement, celle-ci décède d’une crise de pa-
nique aiguë.
vêtu de brocart
Binah, Meborack
Ka-Lune, degré 19
Portée : illimitée
Durée : illimitée
Visibilité : non
Une créature à la peau charbonneuse, mais richement
vêtue, apparaît. Elle s’approche de la cible désignée par le
kabbaliste et l’oint d’une matière graisseuse et noirâtre. Dès
lors, la victime est maudite et ne peut plus guérir. Elle sera
particulièrement sensible aux maladies et ne pourra plus
récupérer de cases de dommages physiques, ni éliminer ses
conséquences physiques. Pour la plupart des humains, cela
signifie généralement une mort dans le mois suivant, due à
une quelconque affection. Pour les plus violents, la mort sera
bien plus rapide. La créature peut aussi maudire une créa-
ture magique – comme un Nephilim. En ce cas, celle-ci ne
pourra plus guérir de ses dommages magiques.

Ceux qui versent sur la
Terre les eaux de vision
des coupes de céladon
Binah, Sohar
Ka-Eau, degré 9
Portée : 100 m
Durée : jusqu’à l’aube du jour suivant
Visibilité : oui
Des êtres aux larges yeux turquoise apparaissent, vêtus de
toges grises. Certains portent des coupes de céramique verte,
d’autres des harpes délivrant des sons délicats. Les coupes ré-
pandent sur le sol un liquide mercuriel réfléchissant, les harpes
envoûtent l’esprit du kabbaliste. Celui-ci perd toute notion
du passage du temps. Mais grâce au liquide, il peut connaître
les événements passés qui se sont déroulés autour de lui avec
pour limite temporelle un an en arrière. Il émerge de sa transe
à l’aube du jour suivant. Si le kabbaliste cherche à connaître le
futur, une silhouette plombée apparaît et le frappe mettant fin
à l’invocation.
Fée espiègle,
brise-lames des grèves
des naufrageurs
Binah, Zakaï
Ka-Air, degré 9
Portée : 50 m
Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : oui
Cette petite fée mesure dix centimètres de haut et est dotée
d’ailes de papillon. À la demande du kabbaliste, les armes non
magiques se brisent ou s’enrayent dès que leurs porteurs sou-
haitent s’en servir. La fée disparaît ensuite.
L’arbre de cristal vivant
du jardin des glaces
Binah, Aresh
Ka-Eau, degré 9
Portée : pentacle
Durée : spéciale
Visibilité : non
Du tracé d’invocation surgit un arbre de cristal translucide qui
persiste jusqu’à l’aube du prochain jour ou jusqu’à ce qu’une
personne pénètre à l’intérieur du pentacle. L’arbre apparaît alors
durant quelques minutes en se solidifiant pour emprisonner sa
victime, que celle-ci soit physique ou magique. Le prisonnier reste
conscient mais est incapable de se libérer, quel que soit le moyen
utilisé. Ainsi, même un Nephilim désincarné ne peut rejoindre sa
stase. L’arbre et son prisonnier retournent dans le monde d’Aresh
après quelques minutes pour une durée déterminée par le kabba-
liste. Celle-ci peut être éternelle. Seul un quêteur de la Couronne
d’airain capable de visiter Binah pourra retrouver l’arbre et son
prisonnier dans les fameux jardins des glaces.
Les clefs
Les gardiens vêtus
d’arc-en-ciel du vaisseau
à distiller le sang
Binah, Sohar
Ka-Eau, degré 14
Portée : pentacle
Durée : tâche
Visibilité : non
Ces créatures de taille humaine aux couleurs chatoyantes et
dotées de têtes d’animaux ont le pouvoir de rendre vivant et
intelligent un objet ou quelque chose de naturel.
Ce dernier développe un ego et des aptitudes permettant de favori-
ser les actions de son utilisateur sous la forme d’un Vécu « vivant ».
Par exemple : une épée vivante, un arbre devenant capable d’inte-
ractions intelligibles pour un humain. Le Vécu démarre à 1. L’objet/
être inerte gagne aussi un Savoir ésotérique au même degré, à choisir
parmi ceux que connaît le kabbaliste.
Le kabbaliste, ou tout autre Nephilim au contact de l’objet/être
inerte, peut ensuite dépenser des Points de Sapience selon les
règles de l’expérience pour le faire progresser. Si celui-ci bénéficie
de circonstances favorables, il peut lui-même gagner des Points de
Sapience à dépenser par la suite.
Les miséricordes de
l’éternité, les vases
de sel et de miel
Binah, Zakaï
Ka-Lune, degré 14
Portée : personnel
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : non
Deux femmes éthérées apparaissent, l’une jeune et portant
une vasque de miel, l’autre vieille et portant un plat de sel. Elles
accompagnent le kabbaliste dans l’attente de son choix. S’il
choisit la jeune femme, il peut retourner cinq minutes dans le
passé – annulant ainsi les dernières actions. S’il choisit la veille
femme, il se projette cinq minutes dans le futur, échappant ainsi
au déroulement des actions en cours.
Le limier implacable,
chasseur des défilés
gémissants
Binah, Aresh
Ka-Terre, degré 14
Portée : spéciale
Durée : tâche
Visibilité : non
Le limier est une créature au corps canin, à la peau épaisse et
grisâtre, sa tête est celle d’un aigle avec un bec en métal. Le
kabbaliste lui assigne sa proie, laquelle doit être constituée d’au
moins un Ka-élément et présente sur les lieux au plus tard six
heures avant l’invocation. Ou qu’elle soit désormais, le limier
est capable de la retrouver. S’il s’agit d’un Nephilim remis en
stase depuis, le limier sera à même de retrouver l’objet.
Il s’élance à la poursuite de sa proie en se fondant dans les champs
magiques. Lorsqu’il la retrouve enfin, il l’attaque pour la mettre à
mort. Sans pitié, il provoquera la mort de toute personne se dres-
sant sur son chemin (Menace 14, dommages 7, protection 4).
67
Le ministre en
gloire, assigneur
des harpes étoilées
Binah, Sohar
Ka-Air, degré 19
Portée : immeuble
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
La créature se présente sous l’aspect d’une silhouette translu-
cide, grande et élancée, qui chuchote d’étranges cantiques aux
sonorités changeantes. Elle peut altérer le passage du temps
dans un espace clos (de la taille maximale d’un immeuble)
tandis que le temps continue de s’écouler normalement à l’exté-
rieur. Ainsi, la créature peut multiplier ou diviser le temps dans
sa zone, pouvant aller jusqu’à un ratio d’une heure pour une
minute.
Les voix rauques,
les sœurs de vengeance
vêtues d’épines
Binah, Zakaï
Ka-Lune, degré 19
Portée : illimitée
Durée : spéciale
Visibilité : oui
Des pleureuses antiques apparaissent, les traits ravagés par le cha-
grin, les cheveux hirsutes et les vêtements en lambeaux. Elles se
fouettent avec des branches d’orties et de chardons.
Invoquées à l’occasion de la mort violente d’un Simulacre proche
du kabbaliste, les voix rauques prennent alors pour cible le meur-
trier, où qu’il se trouve.
Le soir suivant l’invocation, elles se révèlent à lui, le torturant de leurs
lamentations sans fin, le fouettant avec leurs branches d’orties, le grif-
fant de leurs ongles noirs et longs. Le rituel reprend chaque soir, les
voix rauques empêchant leur victime de trouver le sommeil. Très vite,
l’équilibre mental de celle-ci vacille, accompagné d’un délabrement
physique. La victime s’enferme et devient incapable de communiquer
avec qui que ce soit. Les voix rauques harcèlent le meurtrier, puis sa
descendance, à tout jamais – jusqu’à l’extinction totale de la lignée.
L’armée des navires
d’ambre, les lampes
de terreur
Binah, Aresh
Ka-Feu, degré 19
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du jour suivant
Visibilité : oui
Quinze navires aériens aux couleurs flamboyantes apparaissent,
la coque décorée d’arabesques terrifiantes. Chaque navire se pose
et débarque douze ministres implacables, lampes vivantes de
l’autel dissimulé, avant de disparaître. Les créatures obéissent au
kabbaliste selon les mêmes termes que leur invocation originelle
(cf. Livre 0 Quintessence, p. 205). Le bouleversement entraîné
par l’apparition de cette armée provoque automatiquement une
hausse de l’Intensité de la Traque d’un niveau et déclenche les
effets associés (cf. Livre 0 Quintessence, p. 146).
68
Les invocations
Hokmah est la Sephirah de la Sagesse Le kabbaliste qui entre en Hokmah
(dans son sens le plus intuitif ), des révélations est proche de l’Agartha. Les créatures qui
exaltantes dont le kabbaliste ne peut se trouvent dans Hokmah sont soit d’une
qu’effleurer la surface et dont la véritable Hokmah puissance immense soit constituent des
dimension reste cachée. C’est pourquoi portes pour l’accomplissement du Nephilim.
Hokmah est la figure gardienne de la Elles peuvent affecter directement l’essence
Tradition mais aussi des Arts occultes, la de la magie.
figure ambivalente du grand-père qui protège
ses petits mais les dévore parfois aussi. Les
fiefs de cette Sephirah se répartissent sur
trois degrés (degré 9, degré 14, degré 19) tout
comme les créatures qui y résident.

Ceux qui hantent le ciel Les spectres aux Ceux qui sont parés
Hokmah, Pachad plaisirs infinis, de guirlandes,
Ka-Eau, degré 9 faucilles de chair voleurs du sixième sens
Portée : illimitée Hokmah, Pachad Hokmah, Pachad
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour Ka-Eau, degré 14 Ka-Air, degré 19
Visibilité : non Portée : 50 m Portée : pentacle
Un énorme poisson de cinq mètres de long et aux yeux globu- Durée : tâche Durée : tâche
leux apparaît, flottant au-dessus du pentacle. Ses flancs sont Visibilité : non Visibilité : non
décorés de boucliers et il porte une nacelle, équipée de harpons Les spectres sont des femmes vêtues de grandes toges pourpres Une créature apparaît, sa tête capuchonnée couronnée de guir-
et de bannières, où peuvent tenir cinq personnes. Le poisson est et portant une couronne de sang solidifié. Elles peuvent mani- landes de tissus aux teintes criardes. Ses yeux brillent de cupi-
dirigé par un cornac menu à tête de poisson à l’aide d’un harpon puler le sang, la chair, les os et tout autre composant du corps dité et elle cherche en permanence un contact physique avec le
à crochet ouvragé. par un simple toucher. Cette faculté leur permet de modifier à kabbaliste.
Le kabbaliste peut profiter de la créature pour y embarquer loisir le corps de tout individu désigné par le kabbaliste, voire de La créature peut changer un Nephilim de stase. Le kabbaliste
jusqu’à quatre compagnons et se déplacer à une vitesse de lui infliger de terribles blessures – les dommages sont à l’appré- lui présente un objet qui sera la future stase, ainsi que la stase
25 km/h. Par ailleurs. Celui qui hante le ciel peut aussi vomir ciation du kabbaliste (conséquence grave au maximum). Elles actuelle. La créature transfère alors les Terres Rares qui sont
(une fois par heure) de petits poissons carnivores aux dents peuvent également modifier le Simulacre de celui-ci, à son gré, l’essence d’une stase d’un contenant à l’autre. Elle n’accepte de
acérées et venimeuses sur des cibles qu’il survole (Menace 9, qu’il s’agisse de changer son apparence ou de prendre une forme faire cette opération qu’une seule fois par invocation et conserve
dommages 6 sur une zone de 6 m de diamètre, protection 3). plus exotique. avec elle l’ancienne stase.

Les voix invoquantes Le Chêne-Mémoire Le seigneur des

des palais sublimes qui brûle tel un bûcher hypostyles aux
Hokmah, Meborack des arrogances cinq assises
Ka-Air, degré 9 Hokmah, Zakaï Hokmah, Meborack
Portée : pentacle Ka-Terre, degré 19 Ka au choix, degré 14
Durée : 1 heure Portée : 1 km Portée : 100 m
Visibilité : non Durée : 1 heure Durée : jusqu’au prochain mois
Des voix immatérielles accompagnent le kabbaliste pour Visibilité : non astrologique du Verseau
ses prochaines invocations, entonnant avec lui le rituel et lui Un arbre gigantesque au tronc d’un noir d’ébène et aux feuilles Visibilité : oui
facilitant la tâche. Les voix connaissent les invocations de tous qui ressemblent à des parchemins recouverts de caractères très La créature est un pilier de pierre qui s’ancre où le désire le
les mondes de Kabbale et permettent ainsi au kabbaliste de fins apparaît au centre du pentacle. Il plie ses branches pour les kabbaliste. Dès lors, elle infuse des champs magiques de son
faire reconnaître ses ordonnances par les créatures d’un autre mettre au niveau du kabbaliste. Le Chêne-Mémoire peut mon- élément (au choix du kabbaliste) pour effacer les influences
monde. trer n’importe quel écrit situé à sa portée, que ce soit un texte astrologiques dans un périmètre de cent mètres de rayon. La
très ancien, un rapport secret, un plan ou même un focus. zone est considérée comme un Plexus pendant la durée de
l’invocation. Une seule créature peut être invoquée en même
temps sur le même lieu. Dans le cas contraire, les créatures
mènent une lutte acharnée provoquant les mêmes effets qu’un
samedi pendant un mois.
 Les clefs 69

Le chantre à la Minuit Tzabaoth, fille Les esprits puissants,

silhouette cachée, du commencement et roues célestes des
dans l’amphithéâtre des lendemains sacrés douze tours d’ivoire
des juges impérissables Hokmah, Sohar Hokmah, Sohar
Hokmah, Meborack Ka-Feu, degré 9 Ka au choix, degré 14
Ka-Lune, degré 19 Portée : spéciale Portée : 100 m
Portée : spéciale Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour Durée : tâche
Durée : tâche Visibilité : non Visibilité : non
Visibilité : oui Une créature au corps noir comme la nuit et aux cheveux bril- Les esprits puissants apparaissent sous la forme de cinq
Un personnage solennel apparaît, vêtu d’une longue toge de lants comme le soleil apparaît au kabbaliste. Elle peut intervenir oiseaux, chacun associé à un élément : un goéland argenté et
brocart, d’un masque de tragédien en argent surmonté d’une pour changer la configuration astrologique en cours, l’avançant vert (Eau), une chouette argentée striée de noir (Lune), un aigle
couronne de laurier d’or. Il tient une lyre. ou la reculant d’un jour. En vision-Ka, un second soleil apparaît blanc aux reflets bleutés (Air), un faucon roux (Feu), un condor
En échange d’un degré de Ka dominant, le chantre utilise sa dans le ciel, venu tout droit de Sohar. Le lendemain, le cours des brun vert (Terre).
lyre et sa voix pour purifier le Pentacle du kabbaliste ou de tout conjonctions astrologiques reprend normalement. Grâce à ses ailes, chaque oiseau trouble les champs magiques de
autre Nephilim choisi par le kabbaliste avec pour effet la sup- son élément alentour et tissent ensemble au moyen de leur bec
pression de tous les degrés d’une Chute au choix. un Nexus. Pour ce faire, ils effectuent un balai aérien durant
Par ailleurs, le chantre est versé dans les Savoirs ésotériques cinq heures. Le Nexus se maintient jusqu’à l’aube du prochain
Mystères et Nephilim (degré 8). Il peut apporter son aide au samedi.
kabbaliste dans une enquête occulte, par exemple en l’éclairant
au sujet d’un indice lié à ces Savoirs.

Le gardien des Le gardien silencieux, Tzeboath le clairvoyant

embouchures du vent, lierre de vie au cœur Hokmah, Zakaï
sur le trône de zéphir de la forêt des ombres Ka-Terre, degré 14
Hokmah, Sohar Hokmah, Zakaï Portée : 1 km
Ka-Air, degré 19 Ka-Terre, degré 9 Durée : 1 heure
Portée : illimitée Portée : pentacle Visibilité : non
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi Durée : jusqu’à la prochaine aube Un pèlerin de cinq mètres de haut apparaît. Il est vêtu d’une
Visibilité : non Visibilité : oui robe de bure, tient un bâton de bois dans une main et une
La créature apparaît tel un ange lumineux haut comme trois Un buisson de lierre pousse au centre du pentacle. Le lierre cloche de cuivre dans l’autre.
hommes, à la peau blanche recouverte de runes énochéennes s’enroule autour du corps de toute personne qui s’allonge dessus Tzeboath connaît tous les Akasha et sait ouvrir des portes
dorées. Elle connaît tous les sorts de Magie et peut en tatouer et l’immobilise. À l’intérieur de ce cocon végétal, elle bénéficie permettant d’y accéder. En traçant un pentacle sur le sol, il
un dans le Pentacle du kabbaliste (cf. « Le rituel de tatouage », d’une armure végétale impénétrable (protection physique et peut créer un passage permettant d’accéder à un Akasha lié à
Livre 0 Quintessence, p. 177) sous la forme d’une rune dorée magique 10) et est guérie de tous ses dommages magiques et la région où il est appelé. Il peut aussi éclairer le kabbaliste au
qui se dissipera au prochain samedi. Il refusera cependant de physiques au bout de neuf rounds. sujet de tout indice d’une enquête occulte en lien avec le Savoir
confier un sort de Troisième cercle. ésotérique Akasha (degré 8).

Les clairons d’orichalque, Azim Galizur, les anges Kamaël, le démon

ministres des dissensions
Hokmah, Aresh
Ka-Air, degré 9
Portée : 1 km
Durée : tâche
Visibilité : non
Un tourbillon d’une brume couleur plomb et émettant un bruit
strident s’élève dans lequel apparaissent des visages figés par l’effroi.
La créature attaque un Nephilim à sa portée que le kabbaliste
lui a désignée. L’agression se résout par un test en opposition
du degré de la créature contre le degré du Ka-élément le plus
faible du Nephilim ciblé. Si l’action échoue, la créature persiste
jusqu’à ce qu’elle réussisse, soit bannie, détruite ou que son
invocation prenne fin. Si l’action réussit, le Nephilim est disso-
cié de son Ka-élément le plus faible, lequel tombe à zéro. Il ne
peut plus effectuer d’action magique liée à l’élément qu’il vient
de perdre. Il pourra cependant récupérer des degrés de son Ka-
élément perdu selon les règles de guérison (cf. Livre 0 Quintes-
sence, p. 139), en considérant chaque degré perdu comme une
conséquence grave.
de domination, princes de
la forteresse tourmentée
Hokmah, Aresh
Ka-Feu, degré 14
Portée : 100 m
Durée : service
Visibilité : non
La créature se manifeste sous la forme d’une fumée ardente et
visible affectant toute personne (cf. « Brume noire », Livre 0
Quintessence, p. 184) à l’exception du kabbaliste. Une fois celle-
ci dissipée, la créature n’est visible qu’en vision-Ka et apparaît
sous la forme d’une petite salamandre d’un rouge profond. Un
Azim Galizur peut prendre possession de quatorze personnes
présentes au moment de l’invocation dans un périmètre de 100
mètres. Pour chacune d’entre elles échouant à un test d’oppo-
sition de Ka-Soleil contre le degré de la créature, sa volonté est
étouffée et elle est directement contrôlée par l’Azim Galizur. Le
kabbaliste peut demander un service à la créature, laquelle met
les quatorze victimes en action pour réaliser ce service. L’Azim
Galizur est une créature foncièrement malveillante, cherchant
à nuire au kabbaliste et jouant sur la formulation du service. Les
actions des victimes seront aussi le reflet de l’esprit pervers et
malveillant de la créature.
des destructions,
prince des Seraphim
Hokmah, Aresh
Ka-Air, degré 19
Portée : illimitée
Durée : service
Visibilité : non
Kamaël est un colosse bleu de dix mètres de haut, aux yeux
rouges et aux jambes se terminant par des serres tranchantes.
Il est entouré d’un grand nombre de serviteurs qui lui res-
semblent, mais plus petits, munis d’ailes et armés de lances.
Kamaël peut déchaîner les plus violents typhons, ouragans
et phénomènes aériens destructeurs. Ses serviteurs peuvent
utiliser leurs lances et projeter sur le sol une pluie de foudre
ravageuse, tuant instantanément tous ceux qui s’opposent à
eux. Kamaël est habité par une grande soif de dévastation et ne
se retirera jamais sans avoir accompli des dégâts importants.
70
Les invocations
Kether est la Sephirah de l’Unique par
excellence, figure inconnaissable et éternelle.
C’est la couronne, le but ultime de tout
Nephilim. Peu de kabbalistes mentionnent
Kether tant les créatures associées à cette
sphère sont proches de l’Unique. Les fiefs de
cette Sephirah se répartissent sur trois degrés
(degré 10, degré 15, degré 20) tout comme les
créatures qui y résident.
Les entités qui s’y trouvent sont
généralement les rois des mondes de kabbale,
de puissants Archanges aux attributs divins,
Kether voire des Agarthiens. Seul un Nephilim aux
portes d’Agartha peut envisager solliciter
ces créatures dont la puissance dépasse
l’entendement.

Taliahad, gardien de la Les gouverneur des Harabel, le roi mendiant,

source, celui qui dissipe
Kether, Pachad
Ka-Eau, degré 10
Portée : illimité
Durée : tâche
Visibilité : non
Taliahad apparaît comme une distorsion de la réalité se brisant
en mille éclats de verre et dont l’ensemble reflète les formes va-
gues d’une créature aquatique. D’un geste, Taliahad peut frag-
menter la réalité autour du kabbaliste en autant d’éclats qui le
protègeront des attaques ennemies (protection 5).
Surtout, Taliahad peut dissiper les effets magiques autour de
lui. Lorsqu’il doit ainsi défaire l’œuvre d’un Nephilim, il doit
réussir un test d’opposition de son degré contre le Ka-élément
+ Art occulte concerné du Nephilim.
eaux noirâtres, cinq
fleuves de l’oubli
Kether, Pachad
Ka-Lune, degré 15
Portée : illimité
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
Cinq créatures faméliques émergent du pentacle et accom-
pagnent le kabbaliste. Celui-ci peut désigner une victime à chacun
des gouverneurs. Ils fondent alors sur leur proie pour lui arracher
sa mémoire, son Vécu, et l’offrir au kabbaliste. Le kabbaliste pos-
sède ainsi jusqu’à cinq Vécus supplémentaires pendant la durée de
l’invocation. Dans le cas où une cible possède plusieurs Vécus (un
initié humain, un Nephilim), le kabbaliste peut demander à plu-
sieurs gouverneurs de fondre sur la même cible. Un individu sans
Vécu est rendu totalement amnésique et est désorienté. À l’issue
de l’invocation, les Vécus reviennent à leur propriétaire originel.
empereur de Pachad, celui
qui attend l’apocalypse
Kether, Pachad
Ka au choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Harabel est l’empereur de Pachad. Il siège dans son palais au
cœur de la cité nauséabonde, qu’il ne quitte que très rarement.
Pour invoquer Harabel, le kabbaliste doit au préalable avoir tra-
versé les fiefs des clefs dans sa quête de la Source Ava.
Harabel ressemble à un mendiant couronné. Son expression est
désabusée mais il reste charismatique. Il contrôle tous les fiefs de
son monde, peut invoquer et bannir toute créature qui en est issue.
Harabel règne sur les cauchemars, toutes les formes de dégé-
nérescence et de corruption, sur tout ce qui est refoulé, secret et
indicible. Il incarne les terreurs de toute forme de vie consciente,
qu’il s’agisse de celles des humains ou des Nephilim. Il maîtrise
les mutations physiques et magiques. Il a le pouvoir de confier
autant de degrés de Chute à un Nephilim qu’il le souhaite.
Vengeur mais miséricordieux, cynique bien que généreux,
Harabel est un personnage ambigu qui attend l’Apocalypse.

Eloath Daath, le mystère Le ministre des vestiges Les seigneurs invincibles,

des cinq plaies, le
crâne, le Roi pêcheur,
empereur de Zakaï
Kether, Zakaï
Ka au choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Empereur de Zakaï, Eloath Daath règne sur tous les fiefs de
son monde, peut invoquer et bannir toute créature qui en est
issue.
Il a l’apparence d’un roi chevalier haut comme une montagne,
assis sur un trône taillé dans la roche. Certains l’ont rencontré
sous la forme d’un vieillard chenu, assis au bord d’une rivière ;
c’est l’apparence qu’il prend lorsqu’il souhaite personnellement
confier une quête.
Pour rencontrer Eloath Daath, le kabbaliste doit au préalable
avoir traversé les épreuves des fiefs des clefs dans sa quête du
Graal et des cinq plaies.
Eloath Daath a des pouvoirs étendus sur tout ce qui concerne
les créatures anciennes et les Akasha, ainsi que les vestiges et les
légendes laissés par les Nephilim au cours de l’Histoire. Il peut
à loisir ouvrir des Marches de Kabbale, ces Akasha étroitement
liés à la symbolique des mondes de Kabbale.
de sel, mémoire du désert
Kether, Aresh
Ka-Terre, degré 10
Portée : spéciale
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : oui
Un guerrier de roche et de sel muni d’un impressionnant bâton
évoquant une massue apparaît dans le pentacle. Il dépose au
pied du kabbaliste un cristal de sel qui perdure jusqu’à l’aube du
prochain jour. Si le kabbaliste ou un autre Nephilim absorbe ce
cristal, il est alors assailli par des scènes issues d’un Vécu qu’il
choisit. Dès lors, sa mémoire se renforce et il obtient des visions
de son incarnation passée – qu’il avait peut-être même oubliée.
Son Vécu atteint 10 degrés pour la durée de l’invocation.
Si un humain absorbe le cristal, des visions d’une guerre an-
tique entre les forces de la Terre et celles du Feu sur Aresh. Il
gagne le Vécu Guerrier du désert à 10 degrés pour la durée de
l’invocation.
capitaines de ruine
et d’airain
Kether, Aresh
Ka-Feu, degré 15
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : oui
L’invocation fait apparaître cinq clones du kabbaliste. Ils sont
totalement autonomes tout en obéissant aux injonctions men-
tales de ce dernier – dont ils adoptent le comportement. Ainsi,
ils agissent comme si le kabbaliste était en chaque endroit.
Leur principale fonction reste cependant martiale : ils repro-
duisent parfaitement les Vécus martiaux du kabbaliste et
peuvent utiliser la vision-Ka, ainsi que des approches iden-
tiques à celles du kabbaliste. Ces créatures ne peuvent cepen-
dant pas faire usage des Arts occultes. Lorsqu’elles combattent
ensemble, aux côtés du kabbaliste, elles agissent de façon par-
faitement coordonnée. Ce ballet mortel confère 4 degrés de
bonus à toute action tactique.

Tsadael, emblème du
delta, empereur d’Aresh,
le guerrier suprême
Kether, Aresh
Ka au choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Tsadael est l’empereur d’Aresh. Il siège dans son palais, impre-
nable car entouré d’un gouffre d’airain. Il a l’apparence d’un
guerrier au torse nu et son impressionnante musculature est
sillonnée de cicatrices formant des sceaux, des pentacles et des
clefs. Ses membres sont enfermés dans des pièces d’armure
noires hérissées de pointes et de lames. Son visage est dissimulé
par un casque surmonté d’énormes cornes.
Tsadael règne sur tous les fiefs de son monde et il intervient
directement dans les affrontements lorsque leur violence risque
de mettre en péril l’équilibre d’Aresh. Pour rencontrer Tsadael,
le kabbaliste doit au préalable avoir triomphé des batailles des
fiefs des clefs dans sa quête de la Couronne d’airain. Tsadael
peut réquisitionner une troupe d’Aresh, laquelle éliminera
toute résistance dans un lieu donné.
Nyamalat, l’impératrice
de Meborack,
le monde de l’équilibre
Kether, Meborack
Ka au choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Nyamalat est l’impératrice de Meborack. Elle ne quitte prati-
quement jamais son palais sublime relié à trois sommets mon-
tagneux lumineux par une passerelle d’albâtre.
Elle se présente sous la forme d’une femme habillée d’azur, por-
tant dans la main gauche une sphère d’or et une balance dans
sa main droite. Que celle-ci penche trop d’un côté ou de l’autre,
signe de sa contrariété, et son interlocuteur se retrouve instan-
tanément au pied du pic de l’une des montagnes.
Nyamalat manipule les passions, lit dans les méandres de
l’avenir et les destinées de chacun. Ses pouvoirs de guérison
du corps, de l’esprit et de l’âme sont sans limites. Elle connaît
les forces et les faiblesses de chacun, talent qu’elle exploite afin
d’échafauder de subtils projets permettant d’insuffler équilibre
et stabilité dans les conflits de l’univers.
Nyamalat est une impératrice douce, elle règne sur tous les fiefs
de son monde avec une compassion infinie. Elle dispose du
droit d’invocation ou de bannissement de toutes ses créatures.
Pour la rencontrer, le kabbaliste doit au préalable avoir rem-
porté les obstacles des fiefs des clefs dans sa quête de la Balance
cosmique. Ce faisant, il se voit guéri de toutes ses afflictions et
Chutes.
Les clefs
Masloth, prophète
de la tour lumineuse
aux trois sommets
Kether, Meborack
Ka-Lune, degré 10
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : oui
Masloth est un ange dont les yeux sont bandés. Il trône sur le
plus haut des trois sommets lumineux et apparaît dans un dé-
luge de lumière que nul ne peut soutenir du regard – à moins de
perdre sa vue (ou sa vision-Ka) pour toujours. Il porte sa main
sur le front du kabbaliste pour ouvrir un troisième œil. Désor-
mais, pour toute la durée de l’invocation, le kabbaliste peut pro-
jeter ses sens en un autre endroit. Qu’il s’agisse d’un lieu familier
ou complètement inconnu (il suffit de le nommer), le kabbaliste
peut y voir, entendre et sentir sans être vu.
Les habitantes du
lac des saphirs
Kether, Sohar
Ka-Lune, degré 10
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
Ces créatures pâles, de belle forme et à la chevelure noire vivent
dans la plus parfaite harmonie et font preuve de la plus grande
sincérité. Elles peuvent retrouver toute créature, sur Terre
comme dans les Plans Subtils, dont le kabbaliste connaît le
nom ou possède un objet personnel. Elles le guident alors
vers l’endroit où elle se trouve ou l’accès le plus proche vers les
Akasha permettant de la rejoindre. Si la cible est magique-
ment dissimulée, elle doit faire un test d’opposition de son Ka
dominant contre le degré des habitantes pour rester cachée. Les
habitantes peuvent rendre visible la cible à travers un mirage, ce
qui permet au kabbaliste de faire usage contre elle de ses Arts
occultes comme si elle était à quelques mètres de lui.
Hakamiah, celui
qui érige l’univers,
glorifié en toute chose,
celui qui donne la
victoire, empereur
de Sohar
Kether, Sohar
Ka au choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Hakamiah est l’empereur de Sohar et règne depuis son palais
lumineux, le Saint des Saints. Il commande à toutes les créa-
tures de son monde, pouvant à loisir les invoquer ou les bannir.
À ceux qui peuvent le rencontrer, il apparaît comme un homme
doré aux traits parfaits, même si la lumière aveuglante qui
émane de lui le rend difficile à voir.
Hakamiah a une vision omnisciente du monde. Elle lui permet
de découvrir les plus grands secrets au sujet des sources de puis-
sance des Nephilim, de connaître les lieux et les artefacts sacrés.
Il est capable de manipuler les champs magiques et de provo-
quer des changements du relief terrestre. Il peut aussi lancer des
malédictions et des bénédictions à très grande échelle.
Pour le rencontrer, le kabbaliste doit au préalable avoir résisté
avec succès aux épreuves des fiefs des clefs dans sa quête du
Saphir mystique.
71
Les ailes couronnées
d’Araboth, sentinelle
d’albâtre
Kether, Meborack
Ka-Feu, degré 15
Portée : personnelle
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
Deux grandes ailes recouvertes de plumes de paon appa-
raissent dans le dos du kabbaliste, surmontées d’une auréole de
lumière. Voilà le kabbaliste doté d’un charisme extraordinaire,
qui dépasse l’entendement. Toutes ses approches en vue d’une
action sociale bénéficient d’un bonus de 8 degrés. Le kabbaliste
peut influencer des foules entières, sans que personne n’ose
le contredire. Il crée ainsi une ferveur saisissante pour sa per-
sonne pendant toute la durée de l’invocation. Tout agresseur
devra réussir un test de Ka-Soleil opposé au degré de la créa-
ture pour simplement lever la main sur le kabbaliste. D’autre
part, il possède le pouvoir de commander les flammes. Il peut
ainsi augmenter ou diminuer leur taille, leur mouvement et leur
intensité à vue et à volonté.
Le gardien omniscient
du sublime jardin,
l’œil vigilant de la
connaissance révélée
Kether, Sohar
Ka au choix, degré 15
Portée : personnelle
Durée : permanente
Visibilité : non
Un serpent apparaît. Il a la tête d’un dragon et son expression
laisse transparaître à la fois fourberie et intelligence. Son corps
est couvert d’écailles brillantes aux reflets irisés. Le serpent
cherche d’abord à intimider le kabbaliste, en cherchant à le
diminuer puis en le menaçant.
À chaque fois que le kabbaliste réussit à lier l’un de ses cinq
Ka-éléments au serpent (cf. encart « Créatures de Kabbale
pluri-élémentaires », p. 64), le serpent fusionne avec le Pentacle
du kabbaliste avant de s’estomper en ayant éveillé la capacité
magique correspondante :
• la vision-Ka (Lune) : le Nephilim est capable de passer
en vision-Ka naturellement ; il peut rester dans cet état
le temps qu’il le désire sans conséquence néfaste, ni désa-
grément, ni même la moindre manifestation physique ;
• la voix (Feu) : le Nephilim parle et entend naturelle-
ment l’Énochéen, sans qu’il soit besoin de faire un jet
pour cela. Il obtient un bonus de 3 degrés à tout rituel de
Kabbale, mais aussi à toute action d’interaction avec un
Effet-Dragon ;
• l’écriture (Eau) : le Nephilim maîtrise parfaitement
l’inscription de messages énochéens dans les champs
magiques ou sur des supports physiques. Il est capable de
créer des focus de Kabbale et peut transmettre un mes-
sage à n’importe quelle autre créature magique grâce aux
champs magiques ;
• le sens astrologique (Air) : le Nephilim connaît les
conjonctions du mois astrologique en cours et du suivant
dans la région (une zone de 10 km). Ce faisant il peut anti-
ciper les Grandes conjonctions, l’apparition de Nexus, de
Plexus et d’Effets-Dragons ;
• le sens tellurique (Terre) : le Nephilim perçoit instinctive-
ment les courants magiques ainsi que leurs déplacements.
Il a une idée relativement précise de leur force. Il peut avoir
aussi un ordre de grandeur assez précis de la puissance
et de la distribution du Ka d’un autre Nephilim ou d’un
humain et détecter un Plexus ou un Nexus dans la région
(une zone de 10 km).
 Nephilim
Les rituels mineurs
Le rituel de bannissement
Le bannissement à
travers les cercles
Le terme de « bannissement », fortement utilisé
par les kabbalistes, revêt plusieurs significations et
a diverses conséquences.
• Pour les kabbalistes pratiquant les sceaux
et les pentacles, le terme de bannissement
s’applique à eux-mêmes en cas de maladresse
dans leur pratique invocatoire. Le bannisse-
ment consiste ainsi à ne plus pouvoir invoquer
de créature d’un fief donné tant que le kabba-
liste n’a pas investi de PS correspondant à la
Sephirah.
• Avec les clefs, le bannissement prend tout son
sens puisque le kabbaliste est aussi interdit
de séjour. Il ne peut plus accéder au fief dans
ses voyages, là aussi jusqu’à ce qu’il investisse
des PS dans la Sephirah concernée. Cela s’ap-
plique aussi aux voyageurs qui accompagnent
le kabbaliste.
• Enfin, le rituel de bannissement proprement
dit permet au kabbaliste de renvoyer une
créature de Kabbale vers son fief d’origine. Le
rituel fonctionne dans le monde réel mais aussi
dans l’Arbre de vie.
Les créatures de Kabbale retournent naturellement
dans leur monde au terme de l’invocation. Il est cependant
possible à un kabbaliste du Troisième cercle d’opérer un
rituel de bannissement pour précipiter leur départ.
Le kabbaliste doit connaître l’invocation de la créature.
S’il a déjà passé un pacte avec ce type de créature, alors
le bannissement prend la forme d’un simple test d’Art
occulte de la Sephirah de l’invocation + Ka-élément
concerné.
Dans le cas contraire, il doit formaliser un pacte de ban-
nissement par un test en opposition d’Art occulte de la
Sephirah de la créature + Ka-élément concerné contre le
degré de l’invocation.
Si le kabbaliste échoue au test de bannissement, il subit
des dommages magiques égaux au degré de la créature. Une
72
maladresse à ce stade entraîne le bannissement du kabba-
liste du fief de la créature : il ne pourra plus invoquer de
créatures de ce fief jusqu’à ce qu’il augmente d’un degré dans
la Sephirah. Dans le cas d’une réussite critique, le kabba-
liste apprend de la créature le véritable nom de l’invocateur
ainsi que des informations sur le lieu d’invocation (distance,
direction, description…).
Exemple : Ra-Gorathiel fait face à Ceux qui rampent et qui
grignotent (Malkut, Ka-Terre 2), des créatures dont il connaît
l’invocation et avec lesquelles il a noué un pacte depuis plusieurs
siècles. Pour les bannir, il doit réussir un test de Malkut (8) +
Ka-Terre (5). Un peu plus tard, il doit se mesurer à un ministre
implacable, lampe vivante de l’autel dissimulé (Hod, Ka-Feu
12). Pour le bannir, il doit s’opposer au degré de la créature (12)
en utilisant son Ka-Feu (4) + Hod (5). Ra-Gorathiel obtient 84
(réussite, marge de 8) et le Meneur obtient 38 (réussite, marge de
3 + 2 : 5). Deux réussites, c’est Ra-Gorathiel qui l’emporte car il
a obtenu la marge de réussite la plus élevée.
Le pacte de garde
Seul un initié des clefs dispose de l’autorité magique suf-
fisante pour que ce pacte soit efficace. Il permet en effet au
kabbaliste de s’adjoindre les services de la créature au-delà de
la limite habituelle de durée de l’invocation, lorsque celle-ci
jusqu’à une aube ou une fin de mois. Cela est sans effet pour
des invocations dont la durée s’exprime en rounds/minutes
ou pour une tâche.
Pour réussir, le kabbaliste doit nouer un pacte spéci-
fique avec la créature afin de la contraindre à rester plus
longtemps. En fonction du temps de prolongation qu’il sou-
haite, il doit réussir un test en opposition Art occulte de
la Sephirah de la créature + Ka-élément du Nephilim de
l’invocation – malus selon la durée souhaitée CONTRE
le degré de l’invocation.
En cas de réussite, la créature pourra rester à ses côtés
durant la durée souhaitée.
Exemple : l’Éolim Karistho (Ka-Air 6) maîtrise la Sephirah
de Yesod au degré 8. Il souhaite garder un enfant des sept tonnerres,
oracles de la pureté (Yesod, Ka-Air 9) durant un an pour protéger
son sanctuaire. Il effectue donc son test d’invocation Yesod (8) +
Ka-Air (6) avec un malus de - 3 (11) opposé au degré de la créature
(9). Karistho obtient 34 (réussite, marge 3 + 1 : 4) et le Meneur
obtient 36 (réussite, marge 3). Deux réussites, c’est Karistho qui
l’emporte car il a obtenu la marge de réussite la plus élevée.
 73
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Tableau des difficultés du pacte de garde

Tableau des difficultés du pacte de garde selon la Sephirah d’origine et la durée souhaitée
Sephirah Un mois Un an Un siècle Un millénaire
Malkut -1 -2 -3 -4
Yesod -2 -3 -4 -5
Hod -3 -4 -5 -6
Netzach -3 -4 -5 -6
Tiphereth -4 -5 -6 -7
Geburah -5 -6 -7 -8
Chesed -5 -6 -7 -8
Binah -6 -7 -8 -9
Hokmah -6 -7 -8 -9
Kether -7 -8 -9 - 10

Le rituel des talismans Table de sacrifice du Ka

Le premier objectif de la Kabbale consiste à échapper au
cycle des réincarnations en se rapprochant de l’Unique et de Degré du Degré de Ka dominant
sa sapience. La Kabbale s’intéresse donc peu à l’enchante- talisman à sacrifier
ment du monde profane. Pourtant, le kabbaliste peut, dans
son errance, découvrir des créatures, des lieux et des objets 1à5 1
fascinants qu’il souhaite pouvoir invoquer par la suite. Le 6 à 10 2
principe est assez connu pour les créatures de Kabbale ; il est
cependant plus discret pour les objets : c’est le rituel des talis- À l’issue de ce rituel, le talisman est activé et prend alors la
mans. Ce rituel consiste, par un travail de dénomination et forme exacte de l’objet kabbalistique qu’il incarne, ainsi que
d’évocation, à investir un objet du monde physique d’attributs ses propriétés.
issus d’une Sephirah. Un kabbaliste peut donc concrétiser de Le Meneur établit le degré du talisman en fonction des
façon permanente les effets d’un talisman issu des mondes de propriétés souhaitées de l’objet, de sa Sephirah d’origine et des
Kabbale, dès lors qu’il connaît ses propriétés et les bénéfices propriétés magiques des différentes invocations de Nephilim
d’une ordonnance. Légende.
La première étape consiste à trouver (ou fabriquer) un objet
terrestre qui servira de réceptacle, le phylactère. Cet objet doit
donc être naturellement en résonance avec le talisman évo-
qué, dans sa forme, sa fonction ou ses matériaux. Par ailleurs,
le kabbaliste doit pouvoir ménager dans cet objet une cavité
dans laquelle il pourra placer le sceau d’évocation du talisman.
Comme pour une invocation de Kabbale, le Nephilim doit
en effet tracer un sceau permettant d’évoquer les attributs de
l’objet : sa Sephirah, son élément, son monde d’origine, le sei-
gneur du fief, le mois et le jour astrologiques de l’évocation, le
tout sur un parchemin inséré dans le phylactère. Cela fait, le
phylactère doit être positionné dans un Plexus de l’élément
durant un nombre de jours égal au degré de puissance du talis-
man afin de le charger en Ka, au rythme d’un degré par jour.
Enfin, le kabbaliste doit sacrifier de son propre Ka pour éveiller
définitivement le talisman.
 Nephilim

Les clefs de Le bec de corbin qui

mercure de Pharphar
Malkut, Sohar
Ka-Lune, degré 2
Les kabbalistes qui connaissent bien Sohar ont souvent eu l’oc-
casion de visiter la fameuse cité de Pharphar, dont ils décrivent
les merveilles et les dangers. Cette cité très policée est extrê-
mement protégée, et les Ashim, portes d’adamante aux pieds
de métal qui en gardent les palais sont célèbres bien au-delà des
cercles d’initiés de Sohar. Il existe pourtant des clefs constituées
de mercure pouvant desceller une porte d’adamante. Seules
de puissantes créatures, les gouverneurs de splendeurs aux pieds
ferrés, sont autorisées à les utiliser dans la cité. Cependant, un
initié de Sohar qui parvient à s’en emparer dans la cité et qui
la matérialise dans un talisman peut ainsi forcer une ouverture
gardée par un Ashim, porte d’adamante aux pieds de métal.
frappe les scorpions
Hod, Pachad
Ka-Terre, degré 4
Connus de nombre de kabbalistes, Ceux qui frappent les scor-
pions possèdent une arme légendaire : un bâton finement
ouvragé dans un ivoire noir se terminant par un crochet mé-
tallique duquel suinte un poison huileux. Plusieurs Nephilim
ont déjà directement créé un talisman permettant d’avoir cette
arme sur eux en permanence. Le bec de corbin inflige 2 degrés
de dégâts auxquels s’ajoutent les effets d’un poison (degré 12)
qui peut provoquer la mort en trois rounds.

La flûte stridente L’eau vive de Lleug

de celui qui Netzach, Sohar
libère les anciens Ka-Eau, degré 9
Binah, Aresh Cette eau mythique ne se trouve qu’au plus profond des puits
Ka-Air, degré 8 de Pharphar, sous la forêt épineuse de Lleug. Il faudra creuser
Dans un monde de fureur, le jardin des glaces apparaît comme encore pour la faire resurgir, tout en évitant les pouvoirs de ses
un fief de sérénité mélancolique. Cette vaste plaine peuplée gardiens. Conservée dans une fiole qui sert de phylactère, cette
d’Arbres de cristal vivant du jardin des glaces, geôles éternelles, fut eau dissipe définitivement l’orichalque contenu dans un objet
autrefois troublée par un mystérieux musicien errant cherchant sur lequel elle est versée.
à instaurer la paix en Aresh. Il libérait les prisonniers des glaces
éternelles en échange de leur serment de fidélité pour faire ces-
ser toutes les guerres. La quête du musicien ne dura pas, bruta-
lement interrompue par l’intervention de Kamaël, le seigneur
des destructions, qui s’arrogea le fief. La flûte fut perdue dans le
jardin des glaces et un kabbaliste qui la retrouve et la matérialise
dans un talisman peut l’utiliser pour briser un Arbre de cristal
vivant du jardin des glaces et mettre fin à l’invocation. De plus,
le son strident de la flûte est tel qu’il paralyse tout être vivant
durant plusieurs minutes.

Le torque d’Araziel,
le veilleur séculaire
de l’île des pommiers
Hokmah, Zakaï
Ka-Terre, degré 10
Ce talisman est un torque en cuivre dont les embouts com-
portent une tête de dragon et une tête de bélier. Il vient de l’île
des pommiers, sur Zakaï, et a le pouvoir de renforcer la pureté
et la stabilité du Pentacle. Ainsi, tant que le Nephilim le porte,
il ne peut acquérir de degré en Khaïba. Il permet aussi de
connaître le degré de Khaïba des autres Nephilim. Ce talisman
apparut pour la première fois au cou de Merlin lorsqu’il devint
Prince de la Force. Il le confia à Gauvain peu avant sa dispari-
tion et le torque sombra dans l’oubli avec la fin de Camelot. On
s’intéressa de nouveau à lui à la cour élisabéthaine en 1590. La
Force mena nombre de recherches pour le retrouver, sans suc-
cès. Il reste le symbole des fidèles de Merlin au sein de l’Arcane.
74
 75
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Le deuxième niveau, Yetzirah, débute lorsque le kabba-

Les quêtes liste a obtenu son premier degré de quête kabbalistique ce qui

kabbalistiques achève de l’ancrer comme acteur de son monde.

Afin d’être en mesure de rencontrer l’Unique, de lui prê-
ter allégeance et ainsi accéder au secret des clefs, le kabbaliste
doit accomplir l’une des cinq quêtes kabbalistiques. Chacune
s’accompagne d’épreuves, de défis, de pactes, de doléances,
d’énigmes, d’épiphanies et de méditations. Si le kabbaliste
réussit cet ultime test, il change à tout jamais de nature et fait
un pas immense vers l’Agartha. Il est important de noter que
la vie dans le fief du kabbaliste et sa quête sont tout aussi réelles
que lorsqu’il est Nephilim sur Terre. Il arrive d’ailleurs assez
fréquemment qu’il ne fasse plus la différence entre le monde
physique et son monde de Kabbale.
Pour le Meneur, il s’agira de traiter ces voyages comme des
aventures à part entière, en général en tête-à-tête avec le joueur
concerné, sauf si son personnage convainc ses compagnons de
s’associer à sa quête de Kabbale.
Chaque quête kabbalistique est divisée en 10 degrés, qui
sont autant de liens avec la symbolique de l’Arbre de vie que
le Nephilim doit remonter jusqu’à l’Unique. Ce faisant, il
franchit quatre niveaux de proximité avec le souffle créateur
primordial.
Le premier niveau, Assiah, correspond à la construction du
sanctuaire et à la venue de la Shekhina. Ce niveau est en relation
avec Malkut, la sphère matérielle.
Le troisième niveau, Briah, confronte le kabbaliste aux
dernières étapes de sa quête kabbalistique, il a accompli sa 6e
épreuve, une gardienne des sept mystères aux épées l’accom-
pagne en permanence comme un héraut, et il est probablement
devenu un seigneur de fief.
Le dernier niveau, Atziluth, est atteint lorsque le kabbaliste
est oint par son empereur. Il devient une incarnation vivante
du monde de Kabbale et peut rejoindre la sphère ultime pour
connaître l’Unique.
Sohar et la quête
du Saphir mystique
Sohar, le monde de la perfection
Sohar a été le premier monde exploré par les Nephilim. Ses
traditions sont par conséquent les plus anciennes et ses fiefs
les plus connus et les plus explorés. Pendant longtemps, il fut
même considéré comme le seul monde de Kabbale, les autres
étant alors inconnus.
Sohar est un monde harmonieux aux paysages grandioses
baignés d’un soleil éclatant dans un ciel d’un bleu intense. Il
se présente comme un unique continent cerné par l’océan
des Larmes et traversé par un réseau de fleuves dont le tracé
évoque des idéogrammes aux significations mystiques. Des îles
ponctuent ces fleuves, des lacs en rompent la monotonie et tous
forment d’innombrables fiefs ou l’on trouve quantité de palais

Progresser dans les quêtes kabbalistiques

La progression se fait de la même façon que pour les autres quêtes, par la dépense de Points de Sapience, selon
les coûts indiqués dans la Table de coût de l’expérience du Livre 0 Quintessence, p. 155. Ainsi, le degré de quête
kabbalistique représente à la fois l’état de son cheminement dans les mondes de Kabbale et les avantages que cela
lui procure.
Lorsque le kabbaliste démarre son exploration grâce à la Merkabah, il peut acheter son premier degré dans la
quête kabbalistique. Celui-ci est symboliquement associé à Malkut et c’est de là que le kabbaliste commence son
voyage. Mais si l’exploration par la Merkabah est relativement libre, la progression dans la quête doit, quant à elle,
suivre le chemin initiatique pour remonter l’Arbre de Vie. Ainsi, le Nephilim ne peut acheter un degré de la quête
kabbalistique que dans les conditions suivantes :
• le kabbaliste maîtrise l’Art occulte (Sephirah) associé au degré de la quête ;
• le kabbaliste a exploré trois fiefs, chacun correspondant à l’un trois degrés proposés pour chaque Sephirah ;
• le kabbaliste remplit une épreuve initiatique.
Cela signifie qu’un kabbaliste n’ayant pas l’Art occulte d’une Sephirah ne peut pas acheter le degré associé à celle-
ci et reste bloqué dans sa quête.
Lorsque toutes ces conditions sont réunies, le Nephilim bénéfice d’un avantage ou bonus permanent.
 Nephilim
de kabbalistes oubliés. Au cœur du continent s’étend le lac du
saphir mystique d’où s’élève jusqu’aux étoiles le palais lumineux
de Hakamiah, empereur de Sohar. La terre est partout fertile,
la nature accueillante et la plupart des créatures vivent en har-
monie, formant une civilisation d’une grande stabilité.
Le souvenir le plus marquant de Sohar tient à son cycle
solaire. Car ce que l’on croit être un soleil n’est autre que le char
de feu que Shin Resh Tzabaoth utilise pour veiller sur son fief
et qui illumine le monde. Lorsqu’il franchit les portes du cré-
puscule, la lumière disparaît pour laisser place aux ténèbres.
Ainsi, lorsque Shin Resh Tzabaoth est invoqué sur Terre, il
délaisse le ciel de Sohar, alors plongé dans une longue nuit. Ce
puissant suzerain règne sur le territoire de Pharphar sur lequel
s’étendent des forêts extraordinaires au sol couvert de braises et
que seul le plus téméraire des voyageurs foulera pour rejoindre
les remparts de la splendide cité de Pharphar. Les cavernes y
sont éclairées par les racines ardentes des forêts et révèlent une
faune complexe.
Shin Resh Tzabaoth,
Cœur sacré,
arc et flèche d’or
Malkut, Sohar
Ka-Feu, degré 20
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : oui
Shin Resh Tzabaoth apparaît juché sur un char de feu ailé sous
la forme d’un homme aux cheveux d’or vêtu d’une tunique
blanche avec la lettre « Shin » dorée. Il porte un arc de très
grande taille et un carquois de flèches étincelantes. Ses flèches
ont une force de frappe phénoménale, pouvant déclencher de
terribles incendies, assécher un lac ou produire un éclair de
lumière aveuglant dans une aire de dix kilomètres.
Shin Resh Tzabaoth est le suzerain des fiefs liés à Pharphar :
la cité, les forêts de feu et les cavernes vivent sous sa coupe. Il
règne sur toutes les créatures qui s’y trouvent depuis les cieux
qu’il parcourt chaque jour. Il peut ainsi dissiper leur magie, tout
comme les renvoyer dans le monde de Sohar sur la requête du
kabbaliste. Shin Resh Tzabaoth ne reconnaît que l’autorité
d’Hakamiah, l’empereur de Sohar et celle d’Adonaï Melek,
gouverneur de Malkut. Eux seuls peuvent le bannir (cf. « Le
rituel de bannissement », p. 72).
76
Sohar est donc un monde codifié où il existe un grand
nombre de lieux sacrés, de codes de conduite à observer
et d’interdits à respecter. Les créatures qui l’habitent sont
dignes et attachent une grande importance au formalisme et
aux politesses. Elles ne sont jamais malveillantes, mais peuvent
toutefois exprimer une terrible colère lorsque leurs principes
sont attaqués. Une véritable organisation féodale lie toutes les
créatures entre elles, avec de grands fiefs dirigés par de puis-
sants suzerains, guerriers et diplomates, et subdivisés en plus
petites parcelles régies par des seigneurs de fiefs liges. Cette hié-
rarchie féodale remonte ainsi jusqu’à l’empereur Hakamiah.
Description du
tableau d’exploration
des fiefs dans
le monde de la
perfection
• Sephirah : indique la Sephirah des fiefs pré-
sentés, lesquels se répartissent sur trois degrés,
tout comme les créatures qui y résident.
• Fiefs connus : présente le nom du fief, ainsi
que le degré de puissance moyen des créatures
que le kabbaliste peut y rencontrer. Ce degré
représente aussi bien la Menace que les Vécus
de la créature (cf. Livre 0 Quintessence, p. 201).
• Invocations connues : une invocation de
sceaux ou pentacles avec un astérisque
correspond à une invocation présente dans
le chapitre « Nouvelles invocations » ci-des-
sous. Les autres sont décrites dans le Livre 0
Quintessence. Les invocations des clefs ont été
présentées dans les chapitres précédents.
 77
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Tableau d’exploration des fiefs dans

Sohar, le monde de la perfection
Exploration des fiefs dans Sohar, le monde de la perfection
Sephirah Fiefs connus – invocations connues
La cité de Pharphar (degré 2) – Les Ashim, portes d’adamante aux pieds de métal
Malkut Les forêts de feu de Pharphar (degré 4) – Les lumières des forêts de feu de Pharphar
Les cavernes de Pharphar (degré 6) – Les cendres incandescentes des cavernes de Pharphar*
La cité des hydroglyphes (degré 3) – Le grand livre des hydroglyphes, la mémoire écrite de l’éternité
Yesod Le puits sans fin des ombres rouges (degré 6) – Les papillons de noirceur, interstices du puits sans fin
Les portes brisées du Ponant (degré 9) – Les enfants des sept tonnerres, oracles de la pureté*
L’avenue titanesque des pierres vivantes (degré 4) – Les esprits de la 24e partie d’un instant
Les cages translucides de Tilfir (degré 8) – Les guides des cages translucides de Tilfir, cueilleurs des gemmes
Hod
d’érudition (cf. Livre X L’Atalante fugitive, p. 119) ; Les Kerubim, esprits agiles de Tilfir*
La vallée des larmes de rubis (degré 12) – Les esprits aux larmes de rubis, ceux qui pleurent les combattants

Les puits de Pharphar (degré 4) – Les gardiens des puits de Pharphar

Netzach Le château d’argent (degré 8) – Le prophète impassible du château d’argent*
Les forêts épineuses de Lleug (degré 12) – Daniel, le signe de la miséricorde, l’ange des confessions
Les marches des flammes septentrionales (degré 6) – L’Améthyste revêtue de flammes qui arme le nord
Tiphereth Les bouches aux dents aiguës (degré 10) – Le poisson à jamais oublié dans les profondeurs du temps
Le temple étincelant (degré 14) – Les anges de l’aube crépusculaire, gardiens célestes du temple étincelant
Les chasses charbonneuses (degré 8) – Ceux qui chassent la nuit
Geburah Les vastes poudreuses (degré 13) – Les tresses de myrrhe d’Asadulas, les voix de l’inspiration
La ruche aux grappes anentropiques (degré 18) – L’impeccable veilleur de la ruche aux grappes anentropiques
Le rassemblement des célestes nébuleux (degré 8) – Les fils puissants moissonneurs des dragons de feu
Chesed Le marais aux chimères (degré 13) – Ezethiel, le souffle vital purificateur
Le sanctuaire des égarés (degré 18) – Abnhazer, l’oracle figé, celui qui ouvre les chemins
L’escalier aux sentinelles plombées (degré 9) – Ceux qui versent sur la terre les eaux de vision des coupes de
céladon
Binah Le havre des vaisseaux à distiller le sang (degré 14) – Les gardiens vêtus d’arc-en-ciel du vaisseau à distiller
le sang
Le palais des étoiles (degré 19) – Le ministre en gloire, assigneur des harpes étoilées
Les portails de Tzabaoth (degré 9) – Minuit Tzabaoth, fille du commencement et des lendemains sacrés
Hokmah Les douze tours d’ivoire (degré 14) – Les esprits puissants, roues célestes des douze tours d’ivoire
Le trône majestueux de zéphir (degré 19) – Le gardien des embouchures du vent, sur le trône de zéphir
Le miroir du Saphir mystique (degré 10) – Les habitants du lac des saphirs
Le plateau de l’Omniscient (degré 15) – Le Gardien omniscient du sublime jardin, l’œil vigilant de la connais-
Kether sance révélée
Le palais lumineux du Metarex (degré 20) – Hakamiah, celui qui érige l’univers, glorifié en toute chose,
celui qui donne la victoire
 Nephilim

Nouvelles invocations des

sceaux et pentacles de Sohar

Les cendres Les enfants des sept

incandescentes des tonnerres, oracles
cavernes de Pharphar de la pureté
Malkut, Sohar Yesod, Sohar
Ka-Feu, degré 6 Ka-Air, degré 9
Portée : 100 m Portée : 1 km
Durée : une heure Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : non Visibilité : non
Un tourbillon de cendres entoure le kabbaliste et le protège en Un petit angelot sombre muni d’un arc et de flèches apparaît
absorbant la chaleur et les flammes. haut dans le ciel, au-dessus du kabbaliste. Il peut tirer une flèche
vers le ciel, provoquant un orage, ou bien viser une cible que le
kabbaliste lui désigne (Menace 9, dommages 6).

Les Kerubim, Le prophète impassible

esprits agiles de Tilfir du château d’argent
Hod, Sohar Netzach, Sohar
Ka-Eau, degré 8 Ka-Terre, degré 8
Portée : 500 m Portée : illimitée
Durée : 1 heure Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : non Visibilité : non
Trois anges translucides aux toges tissées de cristal appa- La créature ressemble à un prophète biblique. Lorsqu’elle se
raissent et volettent autour du kabbaliste. Ils lui soufflent des penche sur un blessé, un individu empoisonné ou malade, l’état
conseils avisés pour toute action qui requiert agilité ou dexté- de santé de celui-ci se stabilise : le malus d’une conséquence
rité. Ce faisant, ils confèrent un bonus de 4 degrés au kabbaliste physique est annulé. En revanche, la cible n’est pas guérie.
pour ces actions.

La quête du Saphir mystique

L’enjeu de la quête de Sohar est la contemplation du Saphir
mystique que le kabbaliste doit trouver en s’aventurant sur les
chemins ancestraux du monde, à la découverte des trésors et
messages disséminés dans les fiefs. Au fur et à mesure de son
avancée vers l’Agartha, le Nephilim contemple le monde qui
l’entoure avec un nouveau regard, décelant les formes étranges
que prennent les nuées, les odeurs porteuses d’expérience des
fleurs, les sons murmurants des ruisseaux. C’est par la pratique
constante de l’extase et de la méditation devant les splendeurs
de Sohar que le kabbaliste progresse. Certains kabbalistes
négligents ont affirmé que le Saphir mystique et le grand lac
qui porte le même nom ne faisaient qu’un. C’est une erreur :
pour arriver à la révélation de Sohar, il faut aller au-delà des
faux-semblants et comprendre que le Saphir mystique est un
78
reflet de la perfection qui caractérise la divine immanence. Au
fur et à mesure que l’Agartha devient une réalité, les initiés de
Sohar appréhendent le message véhiculé par le monde : Sohar
est un monde de perfection élémentaire où les règles d’oppo-
sition doivent s’effacer.
Dans sa contemplation finale, le kabbaliste devient le
récipiendaire de l’Unique, son réceptacle dans les mondes de
Kabbale comme sur Terre. Symboliquement, il devient ainsi
le Fils de l’Unique dont les cinq éléments brillent du même
éclat. Son Pentacle s’efface pour former un pentagramme dont
toutes les composantes sont identiquement parfaites. Le fils de
l’Unique s’incarne à nouveau dans le monde pour propager la
sagesse de Melkisedek et de l’Unique.
 79
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Description du tableau de quête kabbalistique

• Degrés : indique le degré de progression du Nephilim dans la quête kabbalistique.
• Épreuves : explique sommairement les épreuves à surmonter dans Sohar.
• Effets de jeu : indique les bonus et avantages acquis par le kabbaliste lorsqu’il a atteint ce degré de quête. Ces
effets s’appliquent où que soit le kabbaliste, dans les mondes de Kabbale, dans le monde terrestre ou dans les
Akasha.

Tableau de la quête kabbalistique

du Saphir mystique
Quête kabbalistique du Saphir mystique
Degrés Épreuves Effets de jeu
1 Fouler le sol ardent des forêts de feu de Pharphar pieds 1 degré de protection permanent contre les dommages
nus jusqu’aux murailles de la cité de Pharphar. physiques et magiques liés au feu.

Déchiffrer les bas-reliefs dans les vestiges de la cité des

hydroglyphes et parvenir à leur redonner vie durant
2 degrés de bonus permanent sur les tests liés à un Vécu
2 quelques instants pour revivre les grands moments de
d’art.
raffinement artistique et de plaisir liés à cette ancienne
cité en ruine.
Réussir à faire éclore une fleur de vie dans la vallée des
3 degrés de bonus permanent sur les tests d’interactions
3 larmes de rubis pour apaiser, au moins un instant, les
sociales.
âmes en peine qui y errent.
Creuser au plus profond des puits de Pharphar pour
Obtient gratuitement le talisman de l’eau vive de Lleug
4 y ranimer l’eau vive et irriguer de nouveau le château
(cf. p. 74).
d’argent et la forêt épineuse.
Pénétrer dans les jardins édéniques des grands ca-
3 degrés de bonus permanent sur les tests liés à une
nyons qui entourent un temple étincelant et éviter
5 effraction.
les gardiens qui y vivent en osmose avec la végéta-
tion luxuriante.
Rejoindre le centre des chasses charbonneuses
Obtient gratuitement l’invocation permanente de l’Éloge
6 pour y délivrer Lul de Faltenin et la ramener à la
de Lul de Faltenin, gardienne du premier mystère (cf. p. 103)
lumière. qui apparaît à volonté.
Recréer un gué dans le marais aux chimères pour
Ignore les malus des lignes de conséquence des dom-
7
libérer Ezethiel de son tourment. mages physiques.
Renverser les sentinelles plombées au sommet du ver-
Obtient gratuitement l’invocation IEVE, Metarex de Binah
8 sant nord de l’escalier et pénétrer dans le sanctuaire
(cf. p. 101) et peut réclamer une information sur un événe-
d’IEVE. ment structurant à venir pour chaque nouveau scénario.
Sous la protection de Shin Resh Tzabaoth, le kabbaliste
Réussir à invoquer Shin Resh Tzabaoth pour peut échapper aux conjonctions astrologiques : conjonc-
9
plonger le monde de Sohar dans la nuit. tions opposées, effets du mois du Lion et du Verseau (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 160).
Le Pentacle du kabbaliste n’est plus régi par les règles
Plonger son Pentacle dans le Saphir mystique, non
10 d’opposition. Ses cinq Ka possèdent la même puissance,
pas dans le lac, mais dans le firmament étoilé.
alignée sur celle de son Ka dominant.
 Nephilim
Zakaï et la quête du
mystère des cinq plaies
Zakaï, le monde de la pureté
C’est le monde qui reflète la pureté de l’émanation de
l’Unique, celui où les êtres conscients sont confrontés à une
nature majestueuse, porteuse de messages initiatiques.
Ce qui frappe le plus le kabbaliste dans son voyage mys-
tique est la sérénité mélancolique des lieux, l’aura de mystère
qui se dégage de toute chose. Le premier regard embrasse des
plaines à l’herbe haute, couchée par des vents violents porteurs
de messages, de légendes oubliées se faisant l’écho de lourdes
tragédies. Des nuages de plomb traversent les cieux, recouvrant
de leur ombre le sol verdoyant. Dans cette nature aux éléments
sauvages, il est toujours possible de trouver refuge, qui dans une
clairière accueillante, qui auprès d’un ruisseau rieur ou d’une
colline boisée. Attention toutefois : Zakaï recèle d’endroits
dangereux (cercles de pierres dressées, tours en ruines, ponts
branlants) où se tapissent secrets et épreuves pour le quêteur.
Ce monde souffre d’une malédiction depuis que son empereur
blessé est devenu le gardien du mystère aux cinq plaies. Au loin
apparaissent toujours les Terres gastes, des lieux de désolation,
couverts de cendres et plongés dans une nuit éternelle.
La première découverte du voyageur est la tête de Bran, per-
due sur une lande battue par les vents près de majestueuses
falaises. Une immense tête en pierre émerge du sol, recouverte
d’herbe verdoyante. Elle se désagrège lentement sous l’effet de
l’érosion. Le kabbaliste peut sentir battre une puissante énergie
magique au cœur de la pierre.
La forêt sombre, peuplée de créatures étranges et dont on
raconte que les arbres sont vivants, s’étend sur nombre de fiefs.
Shor Kanaf,
seigneur du labyrinthe
éclairé par une torche
Le célèbre fief de Zakaï abrite de nombreuses créatures redou-
tables, dont Les princes du labyrinthe éclairé par une torche (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 208) ou encore Akkabish, la tisseuse
du labyrinthe éclairé par une torche (cf. Livre XIV Constellation,
p. 79).
Véritable dédale, ce fief a pour seigneur Shor Kanaf, person-
nage qui se trouve au cœur du scénario Virgini Pariturae pré-
senté dans le Livre XIV Constellation.
80
Elle recèle quantité de pièges dont le plus connu est sans doute
le labyrinthe éclairé par une torche où se sont perdus nombre
de kabbalistes.
Les créatures de Zakaï véhiculent l’imagerie chevale-
resque : courtoisie, loyauté, dépassement de soi. Il n’est ainsi
pas rare de croiser une créature désireuse de montrer sa valeur
en cherchant à provoquer un affrontement sous la forme d’un
duel ritualisé. Les querelles entre seigneurs de fief prennent
toujours la forme de joutes loyales et codifiées, permettant de la
sorte aux créatures d’exprimer leur puissance sans se flétrir. La
loyauté est une valeur cardinale et les créatures ne manquent
jamais à leur parole : celles qui la trahissent sont rejetées dans
les Terres gastes. Pour être respecté, le kabbaliste doit prouver
sa valeur et tisser des liens de fidélité et d’entraide mutuelles.
Description du
tableau d’exploration
des fiefs dans le
monde de la pureté
• Sephirah : indique la Sephirah des fiefs pré-
sentés, qui se répartissent sur trois degrés, tout
comme les créatures qui y résident.
• Fiefs connus : présente le nom du fief ainsi que
le degré de puissance moyen des créatures que
le kabbaliste y rencontre. Ce degré représente
tant la Menace que les Vécus de la créature (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 201).
• Invocations connues : une invocation de
sceaux ou pentacles avec un astérisque
correspond à une invocation présente dans
le chapitre « Nouvelles invocations » ci-des-
sous. Les autres sont décrites dans le Livre 0
Quintessence. Les invocations des clefs ont été
présentées dans les chapitres précédents.
 81
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Tableau d’exploration des fiefs dans

Zakaï, le monde de la pureté
Exploration des fiefs dans Zakaï, le monde de la pureté

Sephirah Fiefs connus - invocations connues

La tête de Bran (degré 2) – Le flambeau radiant, veilleur de la tête de Bran*

Malkut La chaussée des géants (degré 4) – Les gardiens des cinq portes d’Avalon
La lisière de la forêt des Ombres (degré 6) – Les flammes bleues du dernier instant

Les prairies marines (degré 3) – Les lutins au dos de nacre, jardiniers des prairies marines lumineuses
Yesod La cité des algues (degré 6) – Cyndaryl, le panier immonde sifflant, sonnant, strident*
La forteresse de verre (degré 9) – Les écuyers armurés d’azur, splendeurs de la forteresse de verre

La montagne blanche (degré 4) – Les sages aux manteaux d’ombre de la montagne blanche au-delà des
rivages de brume
Hod
Les rivages de brume (degré 8) – Le souffleur de brumes, cor des anciennes batailles*
La tour aux mille langages (degré 12) – Le ministre de paix, vêtu de béryl

Le lac de la forêt des ombres (degré 4) – Les dames qui veillent sur le lac ; La barque d’écume et de nacre
fendant les lames de l’oubli (cf. Livre IV Le Souffle du Dragon, p. 77)
Netzach
Le sanctuaire de la cloche (degré 8) – La vierge qui garde la source de vie
Le doigt du ciel (degré 12) – La demoiselle sorcière, oracle du doigt du ciel *

La tour aux corbeaux (degré 6) – Les corbeaux cyclopes, témoins de la souffrance du Roi pêcheur
Le labyrinthe éclairé par une torche (degré 10) – Akkabish, la tisseuse du labyrinthe éclairé par une torche
Tiphereth
(cf. Livre XIV Constellation, p. 79) ; Les princes du labyrinthe éclairé par une torche
Le cercle ancestral des esprits (degré 14) – Le seigneur des courants aériens

La forteresse aux portes-dragons (degré 8) – Les chasseresses de la forteresse aux portes-dragons

Geburah Le fleuve infini (degré 13) – Le filet de cristal, vaisseau du fleuve infini
La forêt des ombres (degré 18) – Les esprits aux mille bras de la forêt des ombres

Les tertres oubliés (degré 8) – Le sarment druidique, racine des tertres oubliés
Chesed Le palais étincelant (degré 13) – Les régents des splendeurs empalées, gouverneurs du temple étincelant
La stèle du coup douloureux (degré 18) – Sarn Helen, celle qui dévoile le chemin scintillant

Les grèves des naufrageurs (degré 9) – Fée espiègle, brise-lame des grèves des naufrageurs
Binah La lande aux lumières dansantes (degré 14) – Les miséricordes de l’éternité, vase de sel et de miel
Le pont de l’épée (degré 19) – Les voix rauques, les sœurs de vengeance vêtues d’épines

Le cœur de la forêt des ombres (degré 9) – Le gardien silencieux, lierre de vie au cœur de la forêt des ombres
Hokmah Le marécage de l’oubli (degré 14) - Tzeboath le clairvoyant
L’île des pommiers (degré 19) – Le Chêne-Mémoire qui brûle tel un bûcher des arrogances

Les Terres gastes (degrés 10, 15) ont remplacé tous les fiefs et forment un désert stérile autour du palais
Kether du Roi pêcheur (degré 20) – Eloath Daath, le mystère des cinq plaies, le crâne, le Roi pêcheur, empereur
de Zakaï
 Nephilim

Nouvelles invocations des

sceaux et pentacles de Zakaï

Le flambeau radiant, Le souffleur de

veilleur de la tête de Bran brumes, cor des
Malkut, Zakaï anciennes batailles
Ka-Feu, degré 2 Hod, Zakaï
Portée : 10 m Ka-Eau, degré 8
Durée : une heure Portée : illimitée
Visibilité : oui Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Un porte-torchère apparaît et plante le flambeau dans le sol du Visibilité : non
lieu désigné par le kabbaliste. Le flambeau dégage une lumière Un centaure apparaît, portant un cor à son côté. Sur injonction
qui reste invisible à l’extérieur de la zone, mais empêche les nui- du kabbaliste, il sonne de son instrument à côté de la cible et
sibles et les animaux d’entrer dans son périmètre de rayonne- celle-ci est alors convaincue de sa supériorité en tout domaine.
ment. La lumière émet une douce chaleur qui protège du froid à Trop confiante, elle agit de façon risquée en sous-évaluant tou-
l’intérieur de la zone en question. jours la difficulté de ses actions. En combat, elle ne prend plus
le temps de viser, ni d’user d’attaques ou de défense élaborées.

Cyndaryl, le panier La demoiselle sorcière,

immonde sifflant, oracle du doigt du ciel
sonnant, strident Netzach, Zakaï
Yesod, Zakaï Ka-Feu, degré 8
Ka-Lune, degré 6 Portée : 100 m
Portée : 100 m Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Durée : une heure Visibilité : oui
Visibilité : oui Une demoiselle à la robe orangée apparaît et noue sur l’avant-
Un lutin blafard à la langue bifide apparaît, habillé d’un tabard bras de la personne désignée par le kabbaliste un morceau
vert et portant un panier d’algues tressées. Il s’adresse au kabba- d’étoffe de même couleur que sa robe en signe de sa bénédic-
liste avec une voie stridente. Une fois une cible désignée, Cyn- tion. Si, au cours d’un combat, une Attaque physique devait
daryl lance sur cette dernière son panier duquel s’échappe une tuer la personne bénie, les dégâts qui en découlent sont annulés.
nuée d’anguilles venimeuses (Virulence 6, période 2 rounds, La bénédiction est alors levée. La demoiselle ne confère cette
durée 6 rounds). bénédiction qu’à un seul individu à la fois.

La quête du Graal et du
mystère des cinq plaies
La quête de Zakaï vise la guérison des cinq plaies – et par La guérison du Roi pêcheur n’est pas la seule finalité, car
là même du monde. Celui qui a choisi d’explorer Zakaï pourra le lien fondamental tissé entre Zakaï et le Graal ne doit pas
voyager pendant des lustres au sein de ces contrées magiques être ignoré. Ce dernier seul pourra guérir le Roi pêcheur et les
sans pouvoir jamais en appréhender toute la richesse. C’est peu Terres de Zakaï, permettant au kabbaliste de lier le monde à
à peu que son sens profond se révèle au kabbaliste, qui com- son Pentacle, de devenir le nouveau Roi pêcheur à qui chaque
prend qu’il évolue dans un monde blessé, une eau pure où se créature prête allégeance.
perçoit parfois un courant vicié, un champ de fleurs trop vite
fanées. Le Nephilim doit alors méditer sur ce monde et cultiver
les valeurs de pureté qui permettront au monde de guérir, de
stopper l’hémorragie de Terres gastes provoquée par les fautes
commises par le passé. Il doit embrasser la quête du Graal pour
nettoyer les landes, les eaux et les créatures du vice.
82
 83
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Description du tableau de quête kabbalistique

• Degrés : indique le degré de progression du Nephilim dans la quête kabbalistique.
• Épreuves : explique sommairement les épreuves à surmonter dans Zakaï.
• Effets de jeu : indique les bonus et avantages acquis par le kabbaliste lorsqu’il a atteint ce degré de quête.

Tableau de la quête kabbalistique

du mystère des cinq plaies
Quête kabbalistique du mystère des cinq plaies
Degrés Épreuves Effets de jeu
Éveiller la tête de Bran et accéder à sa mémoire Gain de 2 degrés de Vécu supplémentaire lié à la Chute de
1
antédiluvienne. l’Atlantide.
Vaincre le Chevalier rougeoyant qui terrorise la
cité des algues et les prairies marines et affronter Gain d’une beauté féérique, bonus de 3 degrés pour tous les
2
la révélation de son visage, copie conforme du tests liés aux interactions sociales.
kabbaliste.
Parvenir à gravir la montagne blanche aux cimes
inaccessibles en mobilisant toutes les ressources de Gain de 3 degrés supplémentaires à un Vécu chevaleresque
3
son orgueil et de sa fierté et en affrontant le froid et – à défaut, 3 degrés du Vécu Chevalier mystique.
la neige, les ours et les rapaces, les spectres et l’oubli.
Résister à l’appel des cloches pour éviter la pendai- 3 degrés de bonus permanent au rituel de résistance (cf.
4
son et libérer les moines aux mains sanglantes. Livre 0 Quintessence, p. 177).

Trouver la sortie du labyrinthe éclairé par une

5 torche en alimentant celle-ci avec les parchemins 3 degrés de Savoir ésotérique à répartir au choix du joueur.
trouvés dans la caverne des savoirs oubliés.
Plonger dans le fleuve infini pour rapporter Obtient gratuitement l’invocation permanente du Reflet
6 Malourène dans les forges féériques de la forêt des de Malourène, gardienne du troisième mystère (cf. p. 103) qui
ombres et les réenchanter. apparaît à volonté.
Rencontrer Sarn Helen et réussir à prononcer le Gain de 15 PS à dépenser dans la Quête ésotérique La
7
serment douloureux. Quête du Graal.
Refuser d’affronter le vieux chevalier au pont de Obtient gratuitement l’invocation permanente d’un
8 l’Épée et écouter son histoire, puis convaincre les Gardien des cinq portes d’Avalon (cf. Livre 0 Quintessence,
sœurs de vengeance de lever leur malédiction. p. 202) qui apparaît à volonté.
Franchir l’immonde marécage de l’oubli infesté
de créatures dangereuses en trouvant le passeur Obtient gratuitement le torque d’Araziel, le veilleur sécu-
9
capable de vaincre la brume opaque qui protège laire de l’île des pommiers (cf. p. 74).
l’île des pommiers.
Le kabbaliste devient la nouvelle incarnation du Roi pêcheur
Traverser les Terres gastes et survivre aux trois
et libère la précédente incarnation qui rejoint l’Unique. Il
10 épreuves de Rigueur, de Miséricorde et d’Équilibre
règne sur Zakaï jusqu’à ce qu’un autre kabbaliste le rem-
pour contempler le mystère des cinq plaies.
place. Il obtient tous les pouvoirs d’Eloath Daath (cf. p. 70).
 Nephilim
Meborack et la quête
de la Balance cosmique
Meborack, le monde de l’équilibre
Meborack est un mécanisme à la régularité aussi implacable
que celui d’une horloge. Tout est organisé en cycles complexes
mais absolument réguliers : la nuit et le jour, le soleil et la pluie,
les différentes castes et les fiefs. Pourtant, cette impression-
nante régularité, qui porte tout l’équilibre du monde, est d’une
extrême fragilité. En effet, tous ces cycles étant liés entre eux,
un acte malheureux déréglant un cycle fragile peut mettre en
péril le subtil équilibre de la Balance cosmique.
Meborack est le plus beau des mondes de Kabbale ; même
les endroits dangereux, comme le désert lumineux, sont
empreints d’une grandeur tragique. Ce désert est connu pour
les portails de flammes qui se dressent en son milieu et qui,
selon les légendes, plongent jusqu’au centre du monde, où est
gardée la Balance cosmique. Ce monde est une succession de
vastes plaines comme celle de Chrysolite, peuplée de ses sei-
gneurs invisibles saisissant les voyageurs de visions terrifiantes
au sujet de leur propre futur. L’un des endroits les plus mysté-
rieux est le palais d’onyx, dont la chaussée est si colossale qu’il
est impossible d’apercevoir le palais de loin. Rares sont ceux qui
Yod Makon,
seigneur sans visage,
polémarque de la cité
Chesed, Meborack
Ka-Terre, degré 18
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : oui
Cette puissante créature apparaît sous la forme d’un homme de
haute stature, revêtu d’une armure ouvragée en cuivre et d’une
lourde cape ayant subi bien des intempéries. Un splendide
casque grec orné d’une crête flamboyante dissimule ses traits.
Lorsqu’il fait son apparition, la première réaction de tout indivi-
du est de chercher à voir ce visage « inexistant ». Malheur à lui !
Il tombe alors sous la coupe de Yod Makon. Il lui est désormais
fidèle et obéira à ses ordres comme un bon soldat. Cependant,
la personnalité de la victime est amenée à changer – et ce très
rapidement : elle devient agressive, brutale et, en cas de prédis-
position latente, franchement sadique.
Yod Makon est le seigneur du fief de la cité de Chalcédoine,
laquelle flotte au-dessus de l’océan de l’éternel retour et de l’ar-
chipel des palais perchés. Il règne sur Les seigneurs des tourments
aux casques de diamants (cf. Livre 0 Quintessence, p. 211) et peut
dissiper leur magie, tout comme les renvoyer dans le monde de
Meborack à la demande du kabbaliste.
Yod Makon ne peut être banni que par l’impératrice de Mebo-
rack ou le gouverneur de Chesed.
84
peuvent dire ce que recèle cet endroit car il faudrait pour cela
passer outre le zèle des sentinelles. Un grand nombre d’îles et
d’archipels composent également le monde de Meborack, et les
voyages maritimes y sont périlleux – les seigneurs aux casques
de diamant pillent navires et villages pour offrir leur butin à
leur terrifiant seigneur sans visage.
Meborack est une constellation de cités-États indépen-
dantes qui forment entre elles des ligues aux ramifications
complexes en application de la politique d’une caste crainte
par tous, les astrochrones. Ceux-ci déterminent les rythmes du
temps et des saisons selon des cycles que nul autre ne connaît.
Ils veillent à la parfaite répartition des créatures dans les diffé-
rentes castes du monde, dont la population doit sans cesse être
identique sous peine de modifier le savant équilibre politique.
Description du
tableau d’exploration
des fiefs dans le
monde de l’équilibre
• Sephirah : indique la Sephirah des fiefs pré-
sentés, qui se répartissent sur trois degrés, tout
comme les créatures qui y résident.
• Fiefs connus : présente le nom du fief, ainsi que
le degré de puissance moyen des créatures que
le kabbaliste y rencontre. Ce degré représente
tant la Menace que les Vécus de la créature (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 201).
• Invocations connues : une invocation de
sceaux ou pentacles avec un astérisque
correspond à une invocation présente dans
le chapitre « Nouvelles invocations » ci-des-
sous. Les autres sont décrites dans le Livre 0
Quintessence. Les invocations des clefs ont été
présentées dans les chapitres précédents.
 85
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Tableau d’exploration des fiefs dans

Meborack, le monde de l’équilibre
Exploration des fiefs dans Meborack, le monde de l’équilibre

Sephirah Fiefs connus - invocations connues

Le désert lumineux (degré 2) – Le palmier de la dernière rosée, refuge du désert lumineux

Malkut Les portails de flammes (degré 4) – Le véloce des portails de flammes*
Les gorges dédalesques (degré 6) – L’esprit de la faille fissurée des gorges dédalesques

Les plaines de Thau (degré 3) – Le messager aux pieds d’azur de la plaine de Thau*
Yesod Le temple oublié (degré 6) – Les Seraphim de la compassion, ceux qui apaisent les souffrances
La forêt aux mille terrasses (degré 9) – La proie éternelle de la forêt aux dix mille terrasses

L’île perdue de Cythère (degré 4) – Les enfants rieurs des flèches de Cinah
Hod Les grottes des Gorgones (degré 8) – La muse pétrifiée, otage servile des Gorgones
Le sanctuaire drapé (degré 12) – Le miroir de vif-argent, ministre des ressemblances*

L’archipel des palais perchés (degré 4) – La puissante reine pâle de douleur, les larmes de flammes
Netzach L’océan de l’éternel retour (degré 8) – Les princesses blanches, celles qui réparent la toile d’argent
Les ruines maudites de Cassandre (degré 12) – La princesse ignorée, prophétesse des silencieux*

Les vignes géantes de Silène (degré 6) – Les dithyrambes du pressoir, passions des vignes, fondations du
zèle*
Tiphereth Le palais du roi aux mains d’or (degré 10) – Le grand architecte, constructeur de palais sublimes ; L’humble
serviteur voûté, confident du roi aux mains d’or
L’île du labyrinthe (degré 14) – La bête qui habite au fond du labyrinthe, le fils de Béhémoth

La chaussée d’onyx (degré 8) – Le maître centaure, disciple du sentier d’onyx ; Les sentinelles voilées de
la chaussée d’onyx
Geburah
Palais d’onyx (degré 13) – Les âmes brisées aux chaînes d’adamante et aux liens d’onyx*
Mines d’adamante du désert lumineux (degré 18) – Les vénérables avertis du désert lumineux

L’île du palais mordoré (degré 8) – La balance intangible du palais mordoré, gardienne de la dormance
Chesed La cité flottante de Chalcédoine (degré 13) – Les seigneurs des tourments aux casques de diamants
Les cascades chromatiques (degré 18) – Orthemios Sabots d’or, celui qui veille sur les chemins

La plaine de chrysolite (degré 9) – Les seigneurs de la plaine de chrysolite

La cité aux trois murs d’airain (degré 14) – Les trois sentinelles d’airain, anges d’angoisse, de désespoir et
Binah
de mort
Les geôles fuligineuses (degré 19) – Le geôlier fuligineux vêtu de brocart

Les palais sublimes (degré 9) – Les voix invoquantes des palais sublimes
Le parc aux statues vivantes (degré 14) – Le seigneur des hypostyles aux cinq assises
Hokmah
L’amphithéâtre des juges impérissables (degré 19) – Le chantre à la silhouette cachée, dans l’amphithéâtre
des juges impérissables

Les trois sommets lumineux (degré 10) – Masloth, prophète de la tour lumineuse aux trois sommets
Kether Les passerelles d’albâtre (degré 15) – Les ailes couronnées d’Araboth, sentinelle d’albâtre
Le palais de Nyamalat (degré 20) – Nyamalat, l’impératrice de Meborack, le monde de l’équilibre
 Nephilim

Nouvelles invocations des sceaux

et pentacles de Meborack

Le véloce des Le messager aux

portails de flammes
Malkut, Meborack
Ka-Feu, degré 4
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : non
Ne pouvant être invoquée qu’en extérieur, cette créature prend
la forme d’un élémentaire de feu enveloppant le kabbaliste. Ce
dernier devient une torche humaine capable de se déplacer
jusqu’à 400 km/h – en variant de 100 km/h par round. Il lui
est cependant impossible de percuter quelque chose ou d’entrer
en contact avec de l’eau. Dans un tel cas, la créature disparaît,
projetant le kabbaliste à la vitesse qui était celle de la course au
moment de la dissipation…
pieds d’azur de la
plaine de Thau
Yesod, Meborack
Ka-Air, degré 3
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : oui
Le messager aux pieds d’azur est une créature à la peau de
marbre et aux pieds d’émail bleuté. Il accompagne le kabbaliste
jusqu’au début d’une confrontation. Il prévient alors celui-ci de
la première action de chacun des antagonistes, même ceux qui
sont dissimulés. Ainsi, le kabbaliste ignore tout effet de sur-
prise, peut en faire profiter ses compagnons et ses actions sont
traitées en premier (cf. Livre 0 Quintessence, p. 125).

Le miroir de vif-argent, La princesse ignorée,

ministre des
ressemblances
Hod, Meborack
Ka-Lune, degré 12
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : oui
Une créature polymorphe apparaît dans le sceau. Elle prend im-
médiatement l’apparence de toute personne visible que lui désigne
le kabbaliste – ce peut être lui-même. La ressemblance est unique-
ment physique, la créature ne peut copier le Vécu de sa cible. Le
kabbaliste peut ordonner une série de tâches que la créature exécu-
tera au mieux ou peut en prendre le contrôle, utiliser directement
ses sens et agir par son intermédiaire tant qu’il reste concentré.
prophétesse des silencieux
Netzach, Meborack
Ka-Air, degré 12
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : oui
La créature est une jeune femme voilée, évanescente et toujours
entourée d’une atmosphère de tristesse poignante. Elle n’est pas
muette ; aucune des paroles qu’elle prononce ne peut cependant
être entendue. C’est une créature puissante et extrêmement
sage, mais victime d’une terrible malédiction.
La princesse ignorée peut faire partager sa propre malédiction
à une cible désignée par le kabbaliste. La victime devient alors
invisible et intangible vis-à-vis de tout être vivant. Elle est igno-
rée, personne n’entend ce qu’elle dit. Les gens passent à travers
elle comme si elle n’existait pas.

Les dithyrambes du Les âmes brisées

pressoir, passions des aux chaînes d’adamante
vignes, fondations du zèle et aux liens d’onyx
Tiphereth, Meborack Geburah, Meborack
Ka-Eau, degré 6 Ka-Lune, degré 13
Portée : illimitée Portée : à vue
Durée : 1 heure Durée : jusqu’à la prochaine aube
Visibilité : non Visibilité : oui
Deux créatures apparaissent, munies de cornes de taureau et De longues chaînes de plomb s’échappent du pentacle et en-
portant un masque d’albâtre ainsi qu’un manteau pourpre. Le cerclent les cibles désignées par le kabbaliste. Seule la portée de
kabbaliste leur désigne chacune une victime. Les dithyrambes l’invocation compte, pas le nombre de cibles. Ces dernières se
ont chacun la pleine possession de leur cible et peuvent lui retrouvent incapables de bouger et d’entreprendre la moindre
faire jouer une scène, dont le texte exact peut être précisé par action physique. Le kabbaliste peut à tout moment libérer une
le kabbaliste. Mais les dithyrambes peuvent aussi improviser personne de l’emprise de la créature.
avec un sens aigu du burlesque ou du tragique. De préférence,
ils tentent de se réunir pour jouer leur scène ensemble, à moins
que ce soit contraire aux directives du kabbaliste.
86
 87
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

La quête de la Balance cosmique

La quête de Meborack est celle de la Balance cosmique,
garante de l’équilibre des champs magiques, des Plans Subtils
et des éthers. Ce monde est une complexe horlogerie, car l’équi-
libre est le résultat d’un mouvement perpétuel et d’ajustements
précis. Le kabbaliste apprend à agir avec parcimonie et délica-
tesse, mais régularité. Il n’existe pas d’acte anodin, tout porte
à conséquence et peut perturber le macrocosme. Mais ne rien
faire est pire encore, car c’est alors laisser l’entropie prendre
le dessus, le désordre prospérer. Les messages et les énigmes
de Meborack sont là pour guider le kabbaliste sur la voie de
l’équilibre, qui fera de lui un gardien de la Balance cosmique.
Cette voie est loin d’être la plus simple dans la mesure où les
lois de Meborack sont particulièrement complexes. C’est au
tréfonds des palais sublimes que le kabbaliste doit plonger. Il
peut y contempler un complexe système d’engrenages et de
balanciers dont les plateaux en perpétuelle oscillation sont la
manifestation des forces de l’univers. Il doit corriger les effets
négatifs de la Chute pour devenir lui-même un nouveau cham-
pion éternel de l’équilibre des mondes, à l’image des anciens
héros, demi-dieux protégeant le monde.
 Nephilim

Description du tableau de quête kabbalistique

• Degrés : indique le degré de progression du Nephilim dans la quête kabbalistique.
• Épreuves : explique sommairement les épreuves à surmonter dans Meborack.
• Effets de jeu : indique les bonus et avantages acquis par le kabbaliste lorsqu’il a atteint ce degré de quête.

Tableau de la quête kabbalistique

de la Balance cosmique
Quête kabbalistique de la Balance cosmique
Degrés Épreuves Effets de jeu
Échapper à une chasse de centaures dans le désert
Toute action destinée à échapper à des ennemis lancés
1 lumineux en traversant les portails de flammes et y
à sa poursuite bénéficie de 2 degrés de bonus.
survivre.
Gain de 2 degrés dans le Savoir ésotérique Champs
2 Explorer les ruines dans la forêt aux dix mille terrasses.
magiques.
Le kabbaliste devient terrifiant pour ses adversaires,
Libérer les filles des rois prisonnières de l’île des
3 qui subissent 3 degrés de malus à toute attaque et
Gorgones.
défense l’impliquant.
Le Pentacle du kabbaliste porte le voile de Cassandre :
Pénétrer dans les ruines maudites de Cassandre pour il n’est plus touché par l’Effet RK et ses actions ne
4
y trouver son trésor. génèrent plus de jetons à la jauge de Traque, sauf en
cas de maladresse.
Échapper à l’épuisement des vendanges (labeur, fêtes) Le Pentacle du kabbaliste est lavé de toutes ses Chutes
5
dans les vignes géantes de Silène. de Narcose et en est désormais immunisé.
L’invocation permanente de Louange de Sainte-Fabeau,
Descendre au plus profond des mines d’adamante pour
6 gardienne du second mystère (cf. p. 103) qui apparaît à
libérer Sainte-Fabeau de sa gangue de granit.
volonté
Le kabbaliste gagne 3 degrés pour nouer un pacte avec
7 Se faire élire archonte de la cité flottante de Chalcédoine.
une créature de Kabbale de Meborack.

Pénétrer dans les geôles fuligineuses pour y délivrer Le Pentacle du kabbaliste est lavé de toutes ses Chutes
8
Tantale et percer les secrets de son fils automate. d’Ombre et en est désormais immunisé.
Défier les chantres dans l’amphithéâtre des juges impé-
Le Pentacle du kabbaliste est lavé de toutes ses Chutes
9 rissables et les vaincre en provoquant une dissonance
de Khaïba et en est désormais immunisé.
dans leur harmonie.
Franchir la passerelle d’albâtre en s’imposant au gardien Le kabbaliste peut se déplacer à volonté dans les
Araboth, puis pénétrer dans le saint des saints du palais champs magiques comme dans les Akasha et son
10
de l’équilibre pour y comprendre les mouvements de la Pentacle vibre au diapason de l’ordre cosmique – nulle
sphère armillaire qui ordonne le monde de Meborack. attaque magique ne peut plus lui nuire.
88

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Pachad et la quête de
la Source de jouvence
Pachad, le monde de l’Apocalypse
Ce monde est le plus chaotique (mais aussi le plus riche) des
mondes de Kabbale. Les pires cauchemars y côtoient les plus
magnifiques jardins. Des visions déstabilisantes assaillent le
Nephilim alors que Pachad et ses créatures sont en perpétuelle
mutation, donnant l’impression d’être prisonnier d’un orga-
nisme vivant et provoquant un véritable sentiment d’oppression.
Pachad est impitoyable et cruel. Les créatures s’y pour-
chassent, se torturent, se trahissent … quand elles ne se
vautrent pas dans une luxure grotesque.
Le monde de Pachad est organisé autour de cinq fleuves qui
ont tous la même source : Ava, la Source de jouvence, lieu de grand
mystère et de pouvoir. Autour d’elle s’étend un jardin paradisiaque
qui se transforme régulièrement en jardin des horreurs – le célèbre
Jardin des délices de Bosch en est une digne représentation. Ce n’est
pas la seule, les contrées de Pachad ayant une forte résonance avec
des tableaux médiévaux. Le voyageur traverse ainsi des villages
étranges, dont les maisons ont des pattes de poule, et des places
où trônent de gigantesques instruments de torture et sur lesquels
Esh Mequriel, le feu
de l’incréé, seigneur
de l’aube bleuâtre
Malkut, Pachad
Ka-Feu, degré 12
Portée : à vue
Durée : spéciale
Visibilité : oui
Esh Mequriel règne sur les terres sous une aurore bleuâtre.
C’est un être de Feu, qui reflète l’état du monde avant sa créa-
tion et permet ainsi de contempler les mystères du souffle créa-
teur, l’Ain Soph.
Le kabbaliste peut lui demander de s’incarner dans une flamme
qui prend alors une vive couleur bleue. Tant que perdure le feu,
les êtres vivants ont le regard attiré par sa lumière hypnotique et
tombent en catalepsie, sauf à réussir un test de Ka (dominant
ou Ka-Soleil) opposé au degré de la créature. Ils contemplent
l’ébauche du monde et entendent sa musique au niveau sub-
conscient. Rien ne peut les faire réagir, sauf si on leur cache la
flamme. On peut même les tuer sans qu’ils puissent faire le
moindre geste. Le kabbaliste est en revanche immunisé à l’effet
de la flamme.
Ceux qui subissent une maladresse à leur test de résistance
sombrent dans un coma jusqu’à l’aube du prochain samedi,
leur esprit étant emporté dans Pachad. À leur retour, les Ne-
philim ajoutent un degré de Khaïba. Quant aux humains, ils
ont sombré dans la démence, assaillis par les visions cauche-
mardesques de Pachad.
Esh Mequriel est le suzerain du Petit esprit de silence. Il peut
dissiper sa magie tout comme le renvoyer dans le monde de Pa-
chad à la demande du kabbaliste. En tant que seigneur de fief,
Esh Mequriel ne peut être banni que par l’empereur de Pachad
ou le gouverneur de Malkut.
89
se jettent volontiers les créatures. Dans le ciel, des poissons géants
volent paresseusement d’un village à un autre pour y vomir des
créatures grotesques bardées de métal.
Toutefois, dans cet univers en constante évolution quelques
repères perdurent. Les cités apocalyptiques évoluent sous des
nuages tourmentés, oscillant entre le noir profond et le pourpre,
en chasse de scorpions gros comme des mammouths pour
exploiter leur carapace et leur venin. Le palais des délices est un
haut lieu de débauche où les convives masqués s’adonnent à des
plaisirs raffinés au sein d’une architecture biscornue.
L’organisation sociale de ce monde est de type oligarchique.
Quelques nantis gouvernent pour le bien (ou le malheur) de tous.
Les habitants de Pachad ont tous les défauts possibles : ils sont
voleurs, menteurs, fourbes, méchants, sournois, cruels … mais ne
sont pas lâches. Ils n’hésitent jamais lorsqu’il s’agit d’agir.
Pachad est un monde d’oppression, le plus fort opprime le
plus faible, le plus rusé prend le pas sur le plus bête. Quelques
nantis gouvernent, exerçant une tyrannie décomplexée et jubi-
latoire sur leurs serviteurs. Dans Pachad, on tue pour survivre,
se nourrir, éliminer un gêneur ou tout simplement se distraire.
Même les kabbalistes se retrouvent parfois prisonniers,
esclaves de créatures infâmes qui leur font subir des sévices
peu enviables. Cela fait partie de la quête, le kabbaliste devant
accepter les douleurs de Pachad sans résister pour pouvoir
renaître après avoir touché le fond de la déchéance.
Description du
tableau d’exploration
des fiefs dans
le monde de
l’Apocalypse
• Sephirah : indique la Sephirah des fiefs pré-
sentés, qui se répartissent sur trois degrés, tout
comme les créatures qui y résident.
• Fiefs connus : présente le nom du fief, ainsi que
le degré de puissance moyen des créatures que
le kabbaliste y rencontre. Ce degré représente
tant la Menace que les Vécus de la créature (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 201).
• Invocations connues : une invocation de
sceaux ou pentacles avec un astérisque
correspond à une invocation présente dans
le chapitre « Nouvelles invocations » ci-des-
sous. Les autres sont décrites dans le Livre 0
Quintessence. Les invocations des clefs ont été
présentées dans les chapitres précédents.
 Nephilim

Tableau d’exploration des fiefs de

Pachad, le monde de l’Apocalypse
Exploration des fiefs de Pachad, le monde de l’Apocalypse
Sephirah Fiefs connus - invocations connues
Les montagnes percées (degré 2) – Ceux qui rampent et qui grignotent
Malkut Les terres de l’aurore bleuâtre (degré 4) – Le petit esprit du silence
Le pays des hommes-arbres (degré 6) – Les génies industrieux*
La fontaine écrevisse (degré 3) – Les Kerubim de l’exaspération et de la confusion*
Yesod Le calme fleuve du désir (degré 6) – L’esprit de cauchemar, effluve du fleuve du désir
La cache d’Aion (degré 9) – Ceux qui mâchent dans les profondeurs
La tour des gibets des enfers noirs (degré 4) – Les âmes pendues, souvenirs vacillants dans le vent*
Hod L’œuf des plaisirs (degré 8) – Les sombres gouverneurs des pouvoirs de pestilence
Les cités apocalyptiques des nuages tourmentés (degré 12) – Ceux qui frappent les scorpions

Le royaume ténébreux du fruit étoile (degré 4) – Les sages aux clochettes*

Netzach Le palais des délices (degré 8) – Sabathiel, l’apothicaire du palais des délices ; Le serviteur du palais des délices
Le pays de Cana (degré 12) – Celui qui luit dans les ténèbres*

Le désert des horreurs (degré 6) – Les sphères du désert des horreurs

Tiphereth Les montagnes d’Ararat (degré 10) – L’esprit d’érosion, vent voyageur des montagnes d’Ararat
Les collines du temps qui coule (degré 14) – Celui qui se nourrit des rêves
Le désert de Kesh (degré 8) – Les princes du désert aux robes pourpres*
Les escaliers périlleux des esprits gémissants (degré 13) – Ceux qui ferment la marche des esprits ; Les esprits
Geburah
gémissants, gardiens de l’escalier de l’Apocalypse
Les terres dévorantes (degré 18) – Le geôlier imprévisible des terres dévorantes

Le jardin au serpent (degré 8) – L’infortuné de l’hysope, de la lune et de l’absinthe

Chesed Le verger corrompu aux mille vers (degré 13) – Les mille vers du jardin corrompu, pourriture de la connaissance
Le palais de la Lithotomie (degré 18) – Archimodion, le nain contrefait, celui qui éloigne des chemins

L’hospice maléfique de Sathiel (degré 9) – Les ministres de Sathiel, ceux qui teintent le ciel de rouge
Binah Le trône du monstre à tête d’oiseau bleu (degré 14) – Le ministre des apparences, les miroirs faussés
Les geysers du jugement dernier (degré 19) – Les princes des eaux de la mort

La cité d’Auron (degré 9) – Ceux qui hantent le ciel

Hokmah Le lac des plaisirs infinis (degré 14) – Les spectres aux plaisirs infinis, faucilles de chair
L’empire des sens (degré 19) – Ceux qui sont parés de guirlandes, voleurs du sixième sens
Ava, la source pulsante (degré 10) – Taliahad, gardien de la source, celui qui dissipe
Le marais des cinq fleuves de Pachad (degré 15) – Les gouverneurs des eaux noirâtres, cinq fleuves de l’oubli
Kether
La cité nauséabonde du roi mendiant (degré 20) – Harabel, le roi mendiant, empereur de Pachad, celui qui
attend l’apocalypse
90

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Nouvelles invocations des sceaux
et pentacles de Pachad
Les génies industrieux
Malkut, Pachad
Ka-Eau, degré 6
Portée : 1 km
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : oui
Des créatures anthropomorphes apparaissent. Leurs têtes sont
protégées par un casque métallique et le reste de leur corps,
légèrement translucide, laisse deviner le liquide verdâtre qui les
constitue.
Les génies industrieux sont bruyants et très excités. Ils sont mu-
nis de toutes sortes d’objets destructeurs (marteaux, ciseaux…)
et s’attaquent à tout objet désigné par le kabbaliste. Ils infligent
des dégâts équivalents à une équipe de démolition. Les génies
sont fragiles : si on les frappe ou les écrase, ils explosent en
répandant l’acide vert qui les compose (dommages 3). Chaque
destruction appelle la suivante : ils s’attaquent au premier objet
à leur portée et continuent ainsi jusqu’à la fin de l’invocation ou
à leur bannissement.
Les âmes pendues,
souvenirs vacillants
dans le vent
Hod, Pachad
Ka-Air, degré 4
Portée : pentacle
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
Un spectre bleuâtre à la langue gonflée apparaît, portant autour
du cou la corde des pendus. Il est dit que la tour gibet des enfers
noirs, demeure de ces esprits, est le fantôme de la tour de Babel
aux mille langages qui renaîtra après l’Apocalypse. La créature
détient la connaissance de toutes les langues jamais écrites et
traduit tout ouvrage, transformant les caractères en une langue
compréhensible pour le kabbaliste. À noter que la traduction
n’est visible qu’une fois cette lecture terminée, au bout d’une
heure, et persiste ensuite jusqu’à l’aube du prochain samedi.
Celui qui luit dans
les ténèbres
Netzach, Pachad
Ka-Feu, degré 12
Portée : 10 m
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : oui
Un long serpent de feu s’élève dans les airs. Son corps dégage
une lumière très vive et absorbe toute autre source de lumino-
sité autour de lui. Sur injonction du kabbaliste, la créature trace
son véritable nom en lettres de feu, ce qui empêche quiconque
de regarder dans sa direction sans devenir aveugle pendant une
heure et subir une intense brûlure (dommages 4).
91
Les Kerubim de
l’exaspération et
de la confusion
Yesod, Pachad
Ka-Air, degré 3
Portée : 100 m
Durée : 1 heure
Visibilité : non
Ces petits démons rouges et facétieux, invisibles pour l’œil pro-
fane, sèment la discorde autour d’eux. Il en apparaît autant que
d’individus dans la portée de l’invocation et chacun souffle des
idées malsaines et incite sa cible à jouer de vilains tours. Toutes
les personnes à portée subissent un malus à leurs actions, dont
l’intensité dépend du nombre de personnes.
• Moins de 10 personnes : - 2
• Entre 10 et 20 personnes : - 3
• Plus de 20 personnes : - 4
Les sages aux clochettes
Netzach, Pachad
Ka-Terre, degré 4
Portée : 1 km
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
La créature est un personnage vénérable vêtu d’une robe de
bure rapiécée et tenant dans la main une clochette rouillée. Elle
peut affecter la victime désignée par le kabbaliste d’une grave
maladie provoquant des lésions cutanées – comme la lèpre ou
la variole. La maladie se propage rapidement, multipliant les
infections et la toxémie, jusqu’à provoquer des chocs septiques
mortels en quelques jours.
Les princes du désert
aux robes pourpres
Geburah, Pachad
Ka-Feu, degré 8
Portée : 1 km
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : non
Une créature entièrement vêtue d’un long vêtement pourpre
apparaît. Elle ceint le kabbaliste d’un chèche dont la teinture
rouge violacée, encore fraîche, imprègne sa peau, formant des
motifs sinueux. Le kabbaliste est désormais immunisé contre le
feu naturel, les acides et les poisons.
La quête de la Source
de jouvence
La quête de Pachad est celle de la Source de jouvence, liée à
l’Apocalypse. Le kabbaliste doit arpenter le monde de Pachad,
y subir tous les outrages et s’avilir pour mieux comprendre où
se trouve la vraie voie. C’est en allant au bout de chaque épreuve
proposée, sans jamais reculer devant l’horreur ou la honte que
le kabbaliste progresse vers la révélation. Épuisé, blessé magi-
quement et spirituellement, il doit se débarrasser de tous les
oripeaux de la dignité dont se parent les autres Nephilim.
 Nephilim

Description du
tableau de quête
Ce détachement est source d’un ostracisme marqué de la part
kabbalistique
• Degrés : indique le degré de progression du
de ses pairs kabbalistes, mais c’est ainsi qu’il pourra franchir les
Nephilim dans la quête kabbalistique.
cinq fleuves infernaux pour remonter jusqu’à Ava, la Source,
• Épreuves : explique sommairement les
et devenir lui-même source de révélation auprès de Harabel en
épreuves à surmonter dans Pachad.
lui confiant une information sur l’Apocalypse. S’étant libéré
• Effets de jeu : indique les bonus et avantages
de tout, le kabbaliste plonge dans l’eau mystique où il pourra
acquis par le kabbaliste lorsqu’il a atteint ce
renaître, libéré de toutes les afflictions qui frappent les Nephilim,
degré de quête.
comme un avatar de l’Unique, pur instrument de sa puissance.

Tableau de la quête kabbalistique

de la Source de jouvence
Quête kabbalistique de la Source de jouvence
Degrés Épreuves Effets de jeu
Parvenir au sommet de l’Arbre de vie révélé, structure métal-
lique hérissée d’aiguilles, pour libérer les hommes-arbres qui 2 degrés de protection physique contre toute
1
y sont empalés et accepter ainsi d’être soi-même blessé par les arme tranchante.
lames acérées.
2 degrés de Vécu supplémentaires à une incar-
2 Réussir à traverser le calme fleuve du désir en résistant à l’oubli.
nation de son choix.
Pénétrer dans la tour gibet des enfers noirs et descendre
dans ses profondeurs jusqu’à la caverne des eaux figées, puis Le kabbaliste maîtrise toutes les langues
3
convaincre Charon de traverser le fleuve en lui donnant la des- écrites, passées et présentes.
tination par énigme.

Convaincre les maîtres du palais des délices d’assouvir tous ses 3 degrés de bonus à toute action visant à cor-
4
caprices et fantasmes. rompre ou entraîner un individu dans le vice.
Survivre à la chasse à l’homme des créatures du désert des Le kabbaliste est un survivant, ses actions ne
5 horreurs, franchir les charniers vivants et nager dans les flots génèrent plus de jetons à la jauge de Traque,
de sang. sauf en cas de maladresse.
Invocation permanente du Songe de Pâline,
Survivre aux terres dévorantes pour arracher Pâline des griffes
6 gardienne du cinquième mystère (cf. p. 103), qui
de ses geôliers.
apparaît à volonté.
Le kabbaliste vit une révélation : il gagne 15
Cueillir une pomme rouge et une pomme dorée dans le verger
7 PS à dépenser dans la Quête ésotérique de son
corrompu aux mille vers.
choix.
Explorer l’hospice maléfique de Sathiel pour y dérober la pana- La contamination à la Lune Noire du kabba-
8
cée sanguine. liste disparaît et il en est à présent immunisé.
Survivre aux intrigues et tentatives d’assassinat dans la cité Le Pentacle du kabbaliste est libéré de l’avilis-
9 d’Auron et éliminer les dix seigneurs pour s’emparer du sement de l’orichalque, lequel n’a plus d’effet
pouvoir. sur lui.
Traverser les marais des cinq fleuves des tourments et échapper Il n’est plus nécessaire au kabbaliste de dispo-
à leur malédiction : l’oubli, la douleur, les regrets, l’abandon, ser d’un Simulacre. Il forme son propre corps
10
la haine. Puis se plonger dans Ava, la Source de jouvence et physique, imputrescible et éternel, à partir de la
renaître lavé de toutes ses afflictions. glaise de Pachad.
92

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Aresh et la quête de
la Couronne d’airain
Aresh, le monde de la fureur
Monde de bruit et de fureur, les éléments s’y affrontent
dans une lutte titanesque provoquant foudre, éruptions,
tornades et pluies de météorites. Aresh incarne la violence
du monde, la furie des forces primales. Le relief y est marqué,
couvert de crevasses et de ravins qui sont autant de cicatrices
nées de l’affrontement de forces titanesques : Adonaï Melek,
le Béhémoth, le Léviathan.
Dans une réplique de cette fureur, des légions de créatures
s’affrontent sans cesse pour quelques arpents, protégeant de
rares foyers de civilisation au milieu des ruines.
Aresh est le théâtre ininterrompu de batailles où tous s’op-
posent à tous, éléments contre éléments, légions contre légions,
créatures contre créatures. Des êtres hauts comme des montagnes
s’affrontent sans tenir compte des hordes chargeant à leurs pieds.
Cette fureur des combats est si intense qu’elle en revêt une
beauté grandiose. Toutes les créatures se trouvent en quelque
sorte unies dans un même élan de destruction.
Ce monde sans cesse déchiré, indéfiniment remodelé échappe
à toute description géographique. Un endroit plus terrifiant que
tout autre marque cependant les esprits : la forêt de basalte. Des
pierres vivantes se lamentent et lacèrent les voyageurs. Au centre de
la forêt s’élève un monstrueux monolithe de basalte noir, gardé par
les ministres implacables, lampes vivantes de l’autel dissimulé. On
dit que ce bloc de pierre recèle une invocation d’une extrême puis-
sance. Mais aucun kabbaliste ayant tenté de déchiffrer l’énigme
n’a survécu au combat l’ayant opposé aux ministres implacables.
Les créatures d’Aresh ont toutes été enrôlées ; elles appar-
tiennent à l’une des cinq armées élémentaires qui s’affrontent
depuis la nuit des temps. Cependant, ces armées ne sont pas
composées de créatures d’un même élément et, au fil du temps,
certaines alliances ont vu le jour.
Par exemple, les légions de la Terre, qui contrôlent les
plaines de la désolation indicible, alignent des chevaliers capa-
raçonnés de pierre montant des chevaux infernaux arrachés
aux hordes du Feu et réduits en esclavage.
De même, si la plupart des créatures lunaires vivent dans leur
fief (un nuage lenticulaire glacé qui plane au-dessus du lac des cau-
chemars et appartenait autrefois aux légions de l’Air), certaines
sont restées positionnées aux alentours, influençant notamment
d’autres fiefs comme la forêt de basalte ou la plaine des douleurs.
C’est aussi le cas de la rivière des rêves, polluée par le lac des cau-
chemars et l’influence vénéneuse de son nouveau seigneur lunaire.
93
Samaël Ayn Shaddaï
l’Inconstant, passeur
de la rivière des rêves
Yesod, Aresh
Ka-Lune, degré 13
Portée : illimitée
Durée : tâche
Visibilité : oui
Samaël Ayn Shaddaï apparaît comme un homme longiligne
au visage anguleux, vêtu d’atours noirs et soyeux. Il vit sur une
magnifique barque ouvragée qui flotte au gré du courant de
la rivière des rêves. Celle-ci est un danger pour tout voyageur,
ses eaux sombres reflétant mille visions terrifiantes tirées des
pires cauchemars de l’humanité, nés des traumatismes de la
guerre, de la fureur et de la haine. En tant que seigneur du fief
de la rivière des rêves, Samaël Ayn Shaddaï a tout pouvoir sur
les songes humains. Il peut ainsi influencer ceux de ses victimes
selon les souhaits du kabbaliste. La durée de l’influence dépend
du nombre de cibles : un an pour une seule, une nuit pour plu-
sieurs dizaines de personnes.
Samaël Ayn Shaddaï est toujours inventif dans ses créations,
et s’il respecte au début le souhait du kabbaliste, il prend peu à
peu des libertés. Au bout de plusieurs jours, les rêves s’éloignent
définitivement de leur trame d’origine et reflètent la fureur
d’Aresh en se transformant invariablement en atroces cauche-
mars.
Samaël Ayn Shaddaï est le suzerain des Cavaliers armés de pied
en cap, de la rivière des rêves. Il peut dissiper leur magie, tout
comme les renvoyer dans le monde d’Aresh à la demande du
kabbaliste. Samaël Ayn Shaddaï ne peut être banni que par
l’empereur d’Aresh ou le gouverneur de Yesod.
Le rang de chaque créature est visible, tatoué sur la peau,
révélant aussi sa fonction, son fief d’appartenance ainsi que
l’identité de son seigneur. Les seigneurs des fiefs agissent
en patriarches claniques, veillant au scrupuleux respect des
règles d’honneur et dressant la liste des faits de guerre de leurs
troupes. Au-dessus de tous règnent cinq généraux en chef, un
pour chaque élément.
 Nephilim

Description du tableau d’exploration des

fiefs dans le monde de la fureur
• Sephirah : indique la Sephirah des fiefs présentés, qui se répartissent sur trois degrés, tout comme les créatures
qui y résident.
• Fiefs connus : présente le nom du fief, ainsi que le degré de puissance moyen des créatures que le kabbaliste y
rencontre. Ce degré représente tant la Menace que les Vécus de la créature (cf. Livre 0 Quintessence, p. 201).
• Invocations connues : une invocation de sceaux ou pentacles avec un astérisque correspond à une invocation pré-
sente dans le chapitre « Nouvelles invocations » ci-dessous. Les autres sont décrites dans le Livre 0 Quintessence.
Les invocations des clefs ont été présentées dans les chapitres précédents.

Tableau d’exploration des fiefs dans

Aresh, le monde de la fureur
Exploration des fiefs dans Aresh, le monde de la fureur
Sephirah Fiefs connus - invocations connues
Les fondations de granit (degré 2) – Le spectre aux sept cents bouches, l’esclave messager de Kamaël
Malkut Le dédale des eaux inférieures (degré 4) – La rumeur soupirante des eaux inférieures*
La forêt de basalte (degré 6) – Ceux qui murmurent, les esprits de la forêt de basalte
L’escalier d’obsidienne (degré 3) – Le monarque du zéphyr, souffle de l’escalier d’obsidienne*
Yesod Les colonnes renversées (degré 6) – Les Seraphim de ruine, les maîtres des colonnes renversées
La rivière des rêves (degré 9) – Les cavaliers armés de pied en cap de la rivière des rêves
La forêt brumeuse (degré 4) – Les frelons de sang, fléaux écarlates de la forêt brumeuse
Hod Les marais tentaculaires (degré 8) – Les anges guerriers, hérauts de la victoire*
L’autel dissimulé (degré 12) – Le ministre implacable, lampe vivante de l’autel dissimulé
Le lac des cauchemars (degré 4) – Les ailes de la folie couvertes de givre, les chasseurs lunaires
Netzach Le barrage fissuré (degré 8) – Les porteurs de flamme de vie
Les chutes grondantes (degré 12) – Les colibris de brume, enfants jaillissant des chutes grondantes*
Les charniers insondables (degré 6) – Le gardien du sépulcre d’obsidienne, survivant des charniers insondables
Tiphereth La forteresse de verre des régisseurs de fureur (degré 10) – Le régisseur de fureur, prince de rage couronné de jaspe
La désolation indicible (degré 14) – Les démons-chevaux, les coursiers aux yeux de braise et aux griffes de flamme
La plaine des douleurs mélancoliques (degré 8) – Les bellicistes de la plaine des douleurs mélancoliques
La spirale égarante (degré 13) – Le prince de la spirale, gouverneur des forces de conquête*
Geburah
Les grottes métalliques (degré 18) – Le ministre de la justice, celui qui sépare la vérité du mensonge ; La phalange
d’airain, de cuivre et de bronze, protectrice des grottes métalliques
La fournaise endormie (degré 8) – Les rôdeurs qui suintent des murs
La fontaine gelée (degré 13) – Le cortège servant, bras et jambes du sceptre impérial ; Les procureurs dont les
Chesed
yeux sont des basilics de rubis*
Les pics de la colère (degré 18) – Zeth Adraan aux cent yeux, celui qui surveille les chemins d’Aresh
Le jardin des glaces (degré 9) – L’arbre de cristal vivant du jardin des glaces
Binah Les défilés gémissants (degré 14) – Le limier implacable, chasseur des défilés gémissants
Le temple terrifié (degré 19) – L’armée des navires d’ambre, les lampes de terreur
Les remparts osseux (degré 9) – Les clairons d’orichalque, ministres des dissensions
Hokmah La forteresse tourmentée (degré 14) – Azim Galizur, les anges de domination, princes de la forteresse tourmentée
Les monts de la plénitude (degré 19) – Kamaël le démon des destructions, prince des Seraphim
Le désert salé (degré 10) – Le ministre des vestiges de sel, mémoire du désert
Kether Le gouffre d’airain (degré 15) – Les seigneurs invincibles, capitaines de ruine et d’airain
Le palais invulnérable (degré 20) – Tsadael, emblème du delta, empereur d’Aresh, le guerrier suprême
94
 95
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Nouvelles invocations des

sceaux et pentacles d’Aresh

La rumeur soupirante Le monarque du

des eaux inférieures zéphyr, souffle de
Malkut, Aresh l’escalier d’obsidienne
Ka-Eau, degré 4 Yesod, Aresh
Portée : 100 m Ka-Air, degré 3
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour Portée : personnelle
Visibilité : oui Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Ces créatures, des sphères translucides habitées par des tour- Visibilité : non
billons liquides et colorés, sont la mémoire de tous les sons Le monarque est un courant d’air qui accompagne le kabbaliste
prononcés sur la Terre, cristallisés dans les champs magiques, jusqu’à ce que ce dernier soit la cible d’une attaque physique.
des échos de voix, bruits d’animaux, sons naturels ou artificiels. Celle-ci est immédiatement déviée par le monarque, qui s’éva-
Le kabbaliste peut leur demander de reproduire n’importe quel nouit dans un souffle d’air. Il est impuissant si le kabbaliste est
son qu’il a déjà entendu au cours de son existence, Vécus passés pris dans une zone d’effet.
ou présent, en désignant l’endroit d’où le son doit être émis.

Les anges guerriers, Les colibris de brume,

hérauts de la victoire enfants jaillissant des
Hod, Aresh chutes grondantes
Ka-Air, degré 8 Netzach, Aresh
Portée : 1 km Ka-Eau, degré 12
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour Portée : 1 km
Visibilité : non Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Ces anges aux ailes noires tachetées de rouge s’envolent pour Visibilité : non
espionner et anticiper les déplacements et les actions des adver- Une nuée de douze petits colibris bleus faits de brume et dont
saires du kabbaliste. Ils lui transmettent ensuite des conseils les battements d’ailes dégagent de nombreuses gouttelettes ap-
tactiques, lesquels apportent un bonus de 3 degrés à toutes paraît. Les colibris protègent le kabbaliste et ceux qu’il désigne
les actions coordonnées par le kabbaliste au cours du combat. en absorbant les dommages magiques. Chaque colibri permet
Tout personnage agissant sur son ordre en bénéficie. d’encaisser un degré de dégât magique avant d’être dissipé.

Le prince de la Les procureurs

spirale, gouverneur
des forces de conquête
Geburah, Aresh
Ka-Terre, degré 12
Portée : personnelle
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : non
Un rose de sable se forme au centre du pentacle. Seul le kab-
baliste peut la cueillir, entraînant alors sa désagrégation en un
tourbillon de sable qui l’enveloppe et lui confère plusieurs avan-
tages. Toutes ses attaques bénéficient d’un bonus de 3 degrés,
tous les dégâts qu’il inflige sont augmentés de 3 degrés, tout
attaquant subit mystérieusement une projection de poussière
qui le déstabilise, le pénalisant d’un malus de 3 degrés lors de
sa prochaine attaque.
dont les yeux sont
des basilics de rubis
Chesed, Aresh
Ka-Feu, degré 12
Portée : personnelle
Durée : jusqu’à l’aube du prochain jour
Visibilité : oui
Le kabbaliste est possédé par la créature et ses yeux deviennent
rouges comme des rubis. Il doit regarder la personne qu’il sou-
haite interroger dans les yeux. Celle-ci doit être face à lui et
croiser son regard. Elle est paralysée par la force hypnotique de
la créature et se voit obligée de dire la vérité en réponse à toute
question du kabbaliste.
Cette invocation fonctionne aussi sur un Nephilim, mais celui-
ci peut tenter de se soustraire à son pouvoir avec un rituel de
résistance (cf. Livre 0 Quintessence, p. 177). En cas de réussite, il
peut répondre ce qu’il désire. Le kabbaliste sent que sa victime a
résisté, mais ne peut déterminer si la réponse est vraie ou fausse.
 Nephilim

Description du tableau de quête kabbalistique

• Degrés : indique le degré de progression du Nephilim dans la quête kabbalistique
• Épreuves : explique sommairement les épreuves à surmonter dans Aresh
• Effets de jeu : indique les bonus et avantages acquis par le kabbaliste lorsqu’il a atteint ce degré de quête

Tableau de la Quête kabbalistique

de la Couronne d’airain
Quête kabbalistique de la Couronne d’airain
Degrés Épreuves Effets de jeu
Pénétrer dans les grottes des fondations de
granit, franchir les ruisseaux de lave noire et Bonus de 3 degrés à tous les tests pour résister à une illusion
1
écouter les murmures des spectres aux sept et détecter le mensonge.
cents bouches.
Plonger au plus profond de la rivière des rêves
2 et affronter ses cavaliers pour les nettoyer des Gain de 2 degrés de Savoir ésotérique Akasha.
cauchemars.
Révéler l’autel dissimulé sous l’obélisque de Connaît l’invocation d’Elohim Sabaoth, la colonne senestre, la
3
basalte. piété et la concorde.
À chaque début de chaque scène de combat, la première
Inverser le cours des chutes grondantes en libé-
4 Attaque du kabbaliste est automatiquement une réussite
rant la puissance de son Ka.
critique.
Le Pentacle du kabbaliste est ceint de la couronne de jaspe :
Défier et vaincre le champion de la forteresse de
5 lorsqu’il utilise une approche de son Ka dominant, il ajoute
verre des régisseurs de fureur.
3 degrés.
Libérer Noubosse, enfermée dans les grandes Invocation permanente de Moire de Noubosse, gardienne du
6
forges des cavernes métalliques. quatrième mystère (cf. p. 103), qui apparaît à volonté.
Élaborer un plan de bataille et accompagner
Gain de 5 degrés supplémentaires à un Vécu de stratège – à
7 Zeth Adraan pour assurer sa victoire totale
défaut, 5 degrés au Vécu Stratège intemporel.
dans la guerre aéronavale des pics de la colère.
Parcourir le jardin des glaces, pénétrer dans le Obtient le talisman la flûte stridente de celui qui libère les
8
palais chantant pour dérober la flûte stridente. anciens (cf. p. 74).
Défier et vaincre les cinq généraux élémen- Pour chaque général élémentaire vaincu, le kabbaliste gagne 5
9 taires en combat singulier sur les monts de la degrés de bonus pour toute approche du Ka-élément concerné
plénitude. utilisé en combat.
Le kabbaliste devient le nouvel empereur d’Aresh, comman-
dant aux cinq légions élémentaires. Il incarne la puissance et
Vaincre Tsadael l’empereur du delta, en combat
10 la fureur, nul dommage physique ne peut plus l’atteindre alors
singulier.
que lui-même devient un porteur de mort, capable de tuer tout
être physique d’un seul coup.
96

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
La quête de la Couronne d’airain
La quête d’Aresh consiste à s’emparer de la Couronne
d’airain, la prenant de force à l’empereur d’Aresh et se révélant
ainsi comme le parfait guerrier mystique, invincible. Le kab-
baliste doit relever tous les défis, tant physiques que spirituels,
lancés par les créatures qu’il rencontre et les éléments qu’il
traverse. Ce n’est pas seulement une quête engageant la force
pure, car le kabbaliste doit comprendre les points faibles et les
failles de ses adversaires. Il doit aussi parfois accepter de sacri-
fier une partie de lui pour vaincre, de renoncer à sa part faible
pour vaincre le puissant. Durant ses explorations, il comprend
les liens complexes qui relient les créatures et peut remonter
sans fin la chaîne des champions pour les affronter en combat
singulier, et ce, jusqu’à défier le patriarche-général de chaque
élément tutélaire et obtenir le droit de se mesurer à l’empereur
Tsadael lui-même.
Si le kabbaliste est vaincu, il vivra l’opprobre, sera banni
du monde d’Aresh. Si c’est l’empereur qui est défait, il ouvre
les portes de sa forteresse au kabbaliste qui en devient à jamais
l’hôte privilégié. Du moins jusqu’à la venue du prochain adver-
saire digne de le remplacer …
Le kabbaliste peut ainsi constituer sa propre armée et
prendre part aux guerres titanesques d’Aresh en tant que chef
de guerre. Mais il aura aussi le loisir de méditer dans sa forteresse
invincible sur les causes et les conséquences de cette guerre éter-
nelle, accédant ainsi à la plus haute méditation. Entre-temps, le
kabbaliste est devenu un parangon élémentaire, guerrier ultime
de son élément portant la Couronne d’airain.
Arcadia
La nature si particulière d’Arcadia et de ses quartiers
arcadiens est une des sources qui ont conduit à accentuer la
confusion entre monde terrestre et monde de Kabbale pour
nombre de Nephilim invocateurs. En effet, même si le kab-
baliste n’a pas conscience de fouler le sol de la Cité cachée,
l’essence ésotérique intrinsèque aux quartiers arcadiens favo-
rise cette confusion. Depuis l’émergence de la Cité occulte,
les kabbalistes du Troisième cercle découvrent progressi-
vement les bénéfices qu’Arcadia apporte à leur progression
dans leur Science occulte de prédilection. Il se murmure
même que certains kabbalistes auraient réussi à transformer
un quartier arcadien en Marche de Kabbale ou à en faire un
pont vers les mondes de Kabbale. Ces rumeurs sont sans
fondement. Cependant, la présence du sanctuaire d’un
kabbaliste du Troisième cercle et l’influence de la Shekhina
97
Créer le quartier
arcadien
Il revient au Meneur d’imaginer le quartier
arcadien en fonction du site initial choisi par
le kabbaliste pour installer son sanctuaire, à
l’influence typique du quadrant du Zénith, mais
aussi selon la quête kabbalistique.
• Un quartier en lien avec Sohar reflètera une
architecture complexe et sacrée, baignera dans
une atmosphère spirituelle, propice à la médi-
tation, parfois rompue par de brusques accès
d’extase. Il attire des érudits, des moines.
• Un quartier influencé par Zakaï prend peu à peu
une ambiance féérique où la beauté naturelle de
la nature est exacerbée. Ses habitants vivent dans
l’harmonie totale, dans une forme de collectivité
faite de respect mutuel et de traditions souvent
païennes. L’ambiance y est cependant souvent
laborieuse, car si chacun y a sa place, c’est au prix
d’un service permanent à la collectivité.
• Pachad influence fortement l’architecture
du quartier, signalées par des formes et des
couleurs torturées dont on imagine qu’elles
dissimulent des monstres. Les émotions des
habitants y sont souvent exacerbées, avec des
épisodes fréquents de débordements proches
de la folie. On y côtoie pourtant des personnes
de grande générosité, car elle reste la meilleure
arme contre la misère et la méchanceté.
• Un quartier né de la quête de Meborack n’est
pas facile à cerner. L’influence de l’équilibre y est
discrète, ses habitants font preuve de dévoue-
ment entre eux, cherchant toujours une forme
d’harmonie qui n’exclut pas la mélancolie. Dans
leurs efforts quotidiens pour rendre belle leur
vie perce en effet une peur sourde, celle d’un
destin qui leur échappe continuellement.
• Un quartier marqué par Aresh peut être
dangereux pour le visiteur. On y retrouve la sen-
sation commune à tout le quadrant du Zénith,
celle d’être très proche de la transcendance.
L’architecture y prend des dimensions écrasantes,
parfois vertigineuses. Ses habitants vivent avec le
sens de la justice et de l’honneur chevillé au corps,
drapés qu’ils sont dans une dignité assez rigide. Ils
apprécient l’effort physique, fortement valorisé, et
ne rechignent pas à se défendre s’ils sont en danger.
 Nephilim
ont une influence indéniable sur l’environnement profane.
L’écoulement du temps et la progression du kabbaliste dans
sa quête kabbalistique aidant, il se forme une porosité mystique
entre l’environnement proche du sanctuaire et le quadrant du
Zénith. C’est d’abord l’immeuble, puis la rue, enfin tout le bloc
qui devient peu à peu un quartier d’Arcadia.
Il existe ainsi un lien direct entre la progression du
Nephilim dans sa quête kabbalistique et le seuil arcadien (cf.
Livre XII Le Compact d’Arcadia, p. 22), chaque degré de quête
acquis conférant un degré de SA au quartier arcadien.
Alors que le quartier arcadien se forme et s’étend, plusieurs
avantages en découlent :
• il est possible d’invoquer plus facilement les créatures du
monde de Kabbale tutélaire : 1 degré de bonus aux invo-
cations et pactes à partir du SA 3, 2 degrés à partir du SA
5 et 3 degrés à partir de SA 7 ;
• les pactes prolongés (cf. « Le pacte de garde », p. 72) effec-
tués dans le quartier arcadien du kabbaliste bénéficient
du double du bonus ci-dessus, s’il promet à la créature
qu’elle n’aura jamais à sortir d’Arcadia.
• les créatures peuvent – avec l’accord du kabbaliste – évo-
luer naturellement dans le quartier, comme s’il s’agissait
de la portée limitée de l’invocation.
98
Le Zohar,
révélation des
splendeurs de
l’Arbre de vie
Ceux qui gouvernent
les Sephiroth,
les noms divins
de l’Arbre de vie
Dans l’ouvrage mythique Le Zohar sont révélés les noms
des entités qui gouvernent les dix Sephiroth. Elles sont l’in-
carnation de leur Sephirah, une représentation archétypale au
pouvoir immense. Ce sont les entités les plus respectées des
kabbalistes. Elles sont douées d’ubiquité dans leur Sephirah
et vivent simultanément dans les cinq mondes, gouvernant
toutes les créatures qui appartiennent à leur Sephirah, quel que
soit leur monde d’appartenance. Leur autorité supplante toute
autre, qu’il s’agisse de celle de seigneurs de fief ou d’empereurs.
Elles peuvent être invoquées (ou plus exactement invitées)
par un Nephilim. Le rituel d’invocation prend en ce cas une nuit
entière, la créature apparaissant au lever du soleil. Les notions de
portée et de durée sont inapplicables à ces créatures, totalement
autonomes et souveraines : elles vont où bon leur semble et pour
le temps qu’elles désirent. Les gouverneurs des Sephiroth recon-
naissent les ordonnances que le kabbaliste a contractées, appréciant
le respect dont il fait ainsi preuve, aussi ce-dernier peut-il les utiliser
comme bonus (cf. Livre 0 Quintessence, p. 196). Cependant, aucun
gouverneur n’acceptera de se lier de façon permanente par un pacte
à un Nephilim. À chaque invocation, le Nephilim doit donc nouer
un nouveau pacte. Il lui faut également sacrifier le nombre de degrés
de Ka dominant requis en offrande pour les services demandés (cf.
description des invocations).
Avec ces invocations, Le Zohar, est donc l’ouvrage le plus
rare et le plus puissant de tous les livres kabbalistiques, retrans-
cription directe des enseignements secrets de Jésus. Ce focus
n’existe plus sous sa forme originelle, il n’en reste que quelques
fragments dont la découverte est toujours un grand événement
occulte. Son contenu ésotérique a subi des évolutions au cours
des siècles, la plus notable étant l’apparition de l’invocation de
Iod Tetragrammaton au xxie siècle. Certaines invocations
sont ainsi encore inconnues. Nul ne sait si les Pentarques de
Tiphereth dissimulent un gouverneur, ni n’a encore trouvé
l’invocation du gouverneur de Kether.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Invoquer
les gouverneurs
des Sephiroth
Adonaï Melek,
les matières
premières de la Création,
Grand Graal
d’émeraude,
Maître de Malkut
Malkut
Ka au choix, degré 14
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Adonaï Melek peut punir l’outrecuidant de l’avoir
dérangé en dissolvant ses Ka-éléments et en le reléguant à l’état
de courants épars dans la nature. Il peut également lui faire
signer un pacte de servitude l’obligeant à sacrifier des points de
Ka annuellement s’il estime sa cause juste. C’est au Meneur de
le décider en fonction des circonstances.
Adonaï Melek est le roi des éléments. Les formes sous les-
quelles il apparaît sont innombrables. La plus courante est
celle d’un géant majestueux à tête reptilienne ceinte d’une cou-
ronne de mille pierres précieuses, au corps recouverts d’écailles
d’argent duquel se déploient des ailes membraneuses. Il est par
ailleurs muni de pattes griffues et d’une queue de poisson. Il ap-
paraît entouré d’innombrables serviteurs élémentaires : tritons,
salamandres, gnomes, feux follets… Adonaï Melek est un roi
impulsif et sauvage et son invocation constitue un réel danger,
même pour un Nephilim proche de l’Agartha. Heureusement,
le Nephilim qui réussit son invocation sait qu’Adonaï Melek l’a
reconnu comme digne d’attention et qu’il survivra à l’entretien.
Quand le kabbaliste l’invoque, il joue avec la puissance la plus
primaire de la Terre. Parce qu’Adonaï Melek incarne la force
brute des éléments, il peut déclencher des cataclysmes naturels,
tels que des tremblements de terre, des ouragans, des raz de
marée ou des incendies dévastateurs. Cependant, il demande
à l’invocateur de payer un certain prix, exprimé en degrés de
Ka proportionnel à la tâche correspondant au service sollicité.
Le Nephilim doit ainsi sacrifier un montant de degrés de Ka
dominant, lequel sera déterminé par le Meneur. Voici quelques
exemples pour juger du degré du sacrifice à appliquer :
• une mutation élémentaire de plomb en or ou d’eau en
terre, un orage : 1 degré ;
• une zone sinistrée par un cataclysme naturel : 2 degrés ;
• une nouvelle colline à Montmartre : 4 degrés.
99
Shaddaï, le palais
aux images,
empereur de Yesod
Yesod
Ka au choix, degré 14
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Shaddaï peut obliger le Nephilim à signer un
pacte de servitude l’obligeant à sacrifier des points de Ka do-
minant annuellement. Il peut aussi condamner le Nephilim à
errer sous une forme spectrale pendant une durée proportion-
nelle à sa colère.
On ne peut décrire l’apparence de Shaddaï, car aucun kabba-
liste ne l’a vu deux fois à l’identique. Il est le maître de toutes
les illusions, capable de créer des palais avec leurs habitants ou
encore des villes entières. Ces illusions ont une matérialité et
une vie réelle tant qu’elles durent. Shaddaï règne et connaît tous
les Akasha ainsi que leurs passages, de même que les secrets
de la vie et de la mort, de la résurrection et de la réincarnation.
Tout ce qui a trait à la rédemption et au repos est de son ressort.
Toute alliance ou tout pacte conclu(e) sous le témoignage de
Shaddaï est inviolable et sacré. Ceux qui concluent un accord
devant lui se retrouvent dans l’impossibilité physique et men-
tale de le violer. Shaddaï peut demander pour ses services un
prix exprimé en degré de Ka dominant proportionnel à l’im-
portance de sa tâche. Voici quelques exemples pour juger du
degré du sacrifice à appliquer :
• une illusion parfaite ou la bénédiction d’un pacte : 1 degré ;
• la résolution d’une piste d’enquête occulte (Savoir ésoté-
rique Akasha) de degré 6 : 2 degrés ;
• une illusion parfaite de la taille d’une ville ou une ouver-
ture directe vers les Archipels pélasgiques : 4 degrés.
 Nephilim
Elohim Sabaoth,
la colonne senestre,
la piété et la concorde,
archonte de Hod
Hod
Ka au choix, degré 14
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Elohim Sabaoth peut obliger le Nephilim à signer
un pacte de servitude l’obligeant à sacrifier des points de Ka
dominant annuellement. Il peut aussi le transformer en animal
pour une durée proportionnelle à sa colère.
Elohim Sabaoth se présente sous la forme d’un géant vêtu
d’une armure blanche avec un rameau d’olivier dans une
main. Il instaure l’harmonie et la paix dans un conflit. Aucun
affrontement ne peut continuer en sa présence. Tout différend
sous ses auspices aboutira à un accord qui satisfera toutes les
parties. Elohim Sabaoth a une connaissance exhaustive de tous
les champs magiques, de toutes les conjonctions et de tous les
Plexus et Nexus ainsi que de leur future évolution. En fonction
du sacrifice en Ka dominant du kabbaliste, il peut ainsi porter
assistance pour une enquête occulte portant sur les champs
magiques (1 degré), modifier des champs magiques (2 degrés)
ou créer un Nexus (4 degrés). Ses connaissances concernent
également tous les domaines du savoir et de la science et il peut,
par exemple, résoudre un problème scientifique très ardu. Si
cependant celui-ci est de nature à affecter l’équilibre du monde,
son prix est susceptible d’être très élevé (4 degrés ou plus de
sacrifice). Enfin, il gouverne les animaux et peut en créer, les
modifier, les rendre intelligents ou les faire obéir à ses ordres (2
degrés de sacrifice).
Elohim Gibor, la fureur
incarnée, le taureau
sauvage, tyran de Geburah
Geburah
Ka au choix, degré 18
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Elohim Gibor peut obliger le Nephilim à signer un
pacte de servitude l’obligeant à sacrifier des points de Ka dominant
annuellement. Il peut aussi lui envoyer un champion à affronter en
combat singulier s’il veut lui donner une chance de s’en sortir.
Elohim Gibor est un guerrier dont le visage est dissimulé sous un
casque à cornes, portant une ceinture de pierreries qui luit de mille
feux et de laquelle émane une puissance considérable regroupant
tous les champs magiques. Il tient une épée immense couverte de
signes kabbalistiques. Souvent, une escorte d’anges guerriers por-
tant sa bannière l’accompagne. Si Tetragrammaton Sabaoth est un
grand stratège, l’artisan de la victoire, Elohim Gibor est la puissance
militaire et le châtiment de la justice. Elohim Gibor est une puis-
sance terrifiante et il est dangereux d’avoir affaire à lui. Il n’hésite pas
à engager ses légions dans une bataille, même dans le monde maté-
riel. Si le kabbaliste est prêt à en payer le prix (4 degrés de sacrifice),
Elohim Gibor peut déclencher des guerres et des conflits, envoyer
des fléaux anciens comme la famine, les maladies, ou plus récents,
telles les crises économiques et boursières, les blackout (pannes élec-
triques touchant des quartiers voire des villes dans leur intégralité)
ou les fuites radioactives de centrales nucléaires. Pour un sacrifice
plus réduit (1 degré), Elohim Gibor peut donner force et puissance
à quelqu’un qu’il juge digne d’être son champion, bénir l’arme d’un
Nephilim, mais toujours en privilégiant la puissance au détriment
de la maniabilité. Il peut prendre en charge tout châtiment vis-à-vis
d’un Nephilim qui nuit à son espèce. Au regard des moyens dont
il dispose, Elohim Gibor est l’entité privilégiée à invoquer en cas
d’affrontement. Il a en outre le pouvoir de manipuler les champs
magiques et, à travers eux, peut déclencher des phénomènes natu-
100
rels et surnaturels impressionnants (sacrifice de 2 degrés).
Tetragrammaton Sabaoth,
la colonne dextre,
le triomphant, celui qui
commande les milices célestes,
imperator de Netzach
Netzach
Ka au choix, degré 14
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Tetragrammaton Sabaoth peut obliger le Nephi-
lim à signer un pacte de servitude l’obligeant à sacrifier des
points de Ka dominant annuellement. Il peut aussi le transfor-
mer en végétal pour une durée proportionnelle à sa colère.
Tetragrammaton Sabaoth est un guerrier en armure d’or étince-
lant, précédé par une escorte céleste qui annonce sa venue au son
des trompettes. Toute armée qui est sous sa protection est assu-
rée de la victoire. Il peut ainsi lancer ses milices célestes dans une
bataille qu’il juge noble, mais il agit de façon invisible, uniquement
perceptible par la vision-Ka. En tant que gouverneur de Netzach, il
est aussi la représentation même de la justice, et ses jugements sans
appel sont toujours pleins de sagesse. Voici quelques exemples de
pouvoirs selon le sacrifice du Ka dominant du kabbaliste :
• armure naturelle ou bénédiction pour les tests de combat :
1 degré ;
• bénédiction permanente d’une arme pour lui conférer des
capacités physiques et magiques : 2 degrés ;
• invulnérabilité à tous les dommages physiques apportée
à une troupe de combattants : 4 degrés.
Cependant, pour attirer sa bienveillance, le kabbaliste doit tota-
lement respecter le code de conduite de son monde et ne jamais
enfreindre ses ordonnances.
El, la Magnificence,
source du savoir,
roi de Chesed
Chesed
Ka au choix, degré 18
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : El est généralement miséricordieux. Bien qu’il
puisse le séparer de son Simulacre et le renvoyer dans sa stase, il
se contente de corriger le Nephilim par le biais d’une mutation
ou d’une affliction.
El se présente sous la forme d’un métamorphe accompli (celui
du kabbaliste) portant un sceptre à la main. Il a un pouvoir sur
tout ce qui touche au corps, ce qui implique la guérison, des
mutations et des transformations. Il est aussi l’inspirateur des
arts et de toutes les formes de création. Sa majesté et sa sagesse
font de lui un conseiller précieux pour ceux qui gouvernent
et doivent prendre des décisions cruciales. Voici quelques
exemples de pouvoirs selon le sacrifice du Ka dominant du
kabbaliste :
• redistribuer le Pentacle d’un Nephilim et lui faire changer
de métamorphe : 1 degré ;
• créer un double, des corps artificiels et des êtres huma-
noïdes : 2 degrés ;
• guérir une épidémie à grande échelle ou opérer une muta-
tion corporelle à grande échelle : 4 degrés.
Ses connaissances sur le passé des Nephilim constituent une
source inestimable de renseignements occultes, quoiqu’il
réponde souvent par des énigmes et demande un sacrifice d’un
degré pour chaque réduction du degré d’enquête occulte por-
tant sur l’Histoire invisible ou la Révélation.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
IEVE, Metarex de Binah
Binah
Ka a choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Tout peut arriver. Son comportement est tota-
lement imprévisible. Par le passé, certains Nephilim se sont
retrouvés Khaïba, d’autres au contraire illuminés.
De tous les gouverneurs cités dans Le Zohar, IEVE est de loin
le plus mystérieux. Les kabbalistes l’invoquent quand ils sont
dans une situation inextricable. Il se présente sous la forme d’un
immense visage sombre aux traits indistincts. On sait qu’il régit
le tarot et lui confère ses talents divinatoires. Les kabbalistes
disent que c’est parce qu’IEVE réside dans le futur. Selon le
sacrifice que le kabbaliste est prêt à faire, il peut se contenter
d’envoyer une créature comme émissaire pour aider le kab-
baliste dans le besoin en lui confiant des éléments précieux
concernant le passé ou le futur (1 degré), ou encore affranchir
les Nephilim des barrières du temps et les transporter dans le
passé (2 degrés) ou l’avenir (4 degrés).
Les pentarques de
Tiphereth, les cinq
Archanges du milieu
La Sephirah Tiphereth est sous l’influence de cinq
archanges dont les invocations sont consignées dans Le Zohar.
Le Meneur doit les interpréter comme des créatures extrême-
ment intelligentes et érudites. Ces archanges ne réaliseront
pas forcément tous les désirs du Nephilim, notamment si ses
demandes paraissent outrancières au Meneur ou s’écartent
des principes du Ka dominant du pentarque concerné. En
revanche, ils tenteront toujours de prêter secours au kabbaliste
s’il traverse une mauvaise passe, soit par leurs conseils soit par
une action indirecte. Comme toutes les créatures de Kabbale,
les pentarques se rappellent en outre de leurs précédents ren-
dez-vous avec le Nephilim et des termes dans lesquels ils se
sont quittés. De véritables liens doivent se tisser entre le kab-
baliste et son pentarque, des rapports fondés sur la négociation
et l’éloquence.
101
Iod Tetragrammaton,
Patriarche de Hokmah
Hokmah
Ka au choix, degré 20
Portée : à sa discrétion
Durée : à sa discrétion
Visibilité : à sa discrétion
Maladresse : Iod Tetragrammaton peut effacer des Vécus
ou des Savoirs ésotériques de la mémoire du kabbaliste, tout
comme il lui est possible d’interdire définitivement la pratique
d’un ou plusieurs Arts occultes. Le kabbaliste peut cependant
calmer Iod Tetragrammaton par un sacrifice de Ka, c’est au
Meneur de décider en fonction des circonstances.
Iod Tetragrammaton se manifeste comme un ruban de Moe-
bius lumineux, constitué des cinq champs magiques et dont les
pulsations font écho jusqu’aux profondeurs de la Terre. Pen-
dant des siècles, son invocation fut absente du Zohar sans qu’on
en connaisse la raison. Elle est apparue au xxie siècle.
Iod Tetragrammaton personnifie la religion, le règne terrestre
des dieux et le pouvoir de leurs temples sur les affaires du
monde. Lorsqu’il apparaît, il incarne la toute-puissance divine
auprès de laquelle chacun cherche le pardon pour tous ses
péchés. D’un regard il peut transformer l’athée en un fervent
croyant ou accabler de doutes le plus convaincu des fanatiques.
Selon le sacrifice en Ka dominant que fait le kabbaliste, Iod
Tetragrammaton peut accomplir les prodiges suivants :
• il peut profondément modifier les croyances de toute une
région du monde, faire des miracles : 1 degré ;
• il peut inscrire une lettre sacrée au cœur du Ka-Soleil
ou du Pentacle d’un individu, lui conférant une autorité
spirituelle indiscutable et le transformant en messie pour
l’humanité. Il en fit ainsi d’Abraham en lui confiant la
lettre « Héh » et de Jésus, avec la lettre « Shin » : 2 degrés ;
• il peut faire s’abattre la colère divine sur une ville : 4 degrés.
Il règne aussi sur les Savoirs ésotériques, qui n’ont aucun secret
pour lui, et peut aider le kabbaliste dans ses recherches occultes
– sans jamais accepter de dévoiler les derniers secrets de toute
quête ésotérique (les trois derniers degrés). Il demande alors
deux degrés de sacrifice.
La première fois que le Nephilim invoque un pentarque,
il doit conclure un pacte avec lui qui sera pérenne, contraire-
ment aux autres gouverneurs. Chaque pentarque possède les
pouvoirs suivants, déclinés selon son élément :
• un pentarque peut aider à déchiffrer toute invocation de
son élément que le Nephilim n’arrive pas à comprendre,
sauf si celle-ci appartient à une Sephirah supérieure aux
Arts occultes que maîtrise le kabbaliste. Dans ce cas, il
pourra lui décrire l’invocation mais refusera de la déchif-
frer afin de préserver le cheminement initiatique du
Nephilim. L’aide du pentarque se matérialise par 5 degrés
supplémentaires à l’Art occulte pour déterminer la durée
de déchiffrement (cf. Livre 0 Quintessence, p. 176) ;
• un pentarque peut aussi intervenir pour défaire des
enchantements liés à son élément à la demande du kabba-
liste, comme guérir une victime de sa folie, d’une affliction
ou d’une maladie, d’une malédiction magique. Par défaut,
le kabbaliste devra sacrifier un degré de Ka dominant, par-
fois davantage selon la puissance nécessaire à mobiliser ;
 Nephilim
• un pentarque peut apprendre une seule invocation au
kabbaliste : un reflet de sa propre épée. En effet, chaque
pentarque dispose d’une épée magique et intelligente,
symbole de son autorité. Ces créatures disposent d’invo-
cations filles, les reflets, que le kabbaliste peut apprendre
par un rituel d’apprentissage en respectant les conditions
suivantes : son Ka dominant est identique à celui de
Gabriel,
Prince des Kerubim,
maître de l’illusion,
pentarque de Tiphereth
Tiphereth
Ka-Lune, degré 15
Portée : illimitée
Durée : tâche
Visibilité : à sa discrétion
Gabriel a les cheveux blancs, la tête ceinte d’une couronne
d’argent incrustée de perles. Il porte une cotte de mailles du
même métal et a avec lui une épée et un bâton d’ivoire. Doté
du pouvoir de créer toute illusion demandée par le Nephilim,
il peut changer un humain en objet ou en une autre personne,
modifier une pièce entière ou encore transformer un animal en
une créature fantastique tel un pégase, un cerbère à deux têtes
ou un minotaure, lesquelles pourront agir comme des créatures
réelles pendant un jour. Toute créature ou illusion plus puis-
sante peut demander un sacrifice d’un degré de Ka dominant
selon l’estimation du Meneur.
Michaël, prince de
l’entendement de cristal,
tour d’ivoire tilfiridienne,
pentarque de Tiphereth
Tiphereth
Ka-Terre, degré 15
Portée : illimitée
Durée : tâche
Visibilité : à sa discrétion
Michaël est un homme à la carrure puissante, aux cheveux et
aux yeux noirs, muni d’une épée, d’un sceptre d’or et d’ivoire
et portant une armure de plates étincelante. Il a une vaste
compréhension des courants telluriques. Il pourra localiser les
Nexus et Plexus dans l’espace et le temps. Il peut aussi trans-
former une matière en une autre et lui faire prendre les formes
souhaitées. Il peut localiser des métaux, des gisements et toutes
les ressources du sol. Michaël peut faire d’autres choses liées à
la Terre, comme déclencher des secousses sismiques ou guérir
une malédiction liée à cet élément. À la discrétion du Meneur,
le pentarque peut en ce cas demander un sacrifice d’un degré
de Ka dominant à l’invocateur. Michaël sera personnellement
toujours réticent à prendre l’offensive contre quelqu’un.
102
l’archange ; il doit posséder Geburah en Art occulte ; son
Ka lui permet d’effectuer un rituel de tatouage. Enfin, le
Nephilim jure de ne jamais retranscrire ou révéler l’invo-
cation à quiconque. Si son serment est brisé, le tatouage
de l’invocation disparaît et le Nephilim ne pourra plus
jamais l’invoquer, ni en faire de même avec le pentarque.
Sandolphan, princesse
des Ashim, reine de la
rose des vents, comtesse
des points cardinaux,
pentarque de Tiphereth
Tiphereth
Ka-Air, degré 15
Portée : illimitée
Durée : tâche
Visibilité : à sa discrétion
Sandolphan est une femme ailée dont les cheveux ont, comme
ses yeux, des reflets bleutés, munie d’un javelot, d’une épée et
chaussée de sandales ailées. Elle a le pouvoir de déplacer dans
les airs des personnes et des objets, de localiser une stase même
si son propriétaire n’est pas incarné, de contrôler les vents et les
orages, de répondre à toute question sur l’histoire et le savoir
humains. Sandolphan peut également lire dans les pensées ou
inculquer des songes qui sembleront réels au rêveur. Si ses ser-
vices nuisent fortement à quelqu’un ou que son intervention ap-
pelle un déploiement de puissance conséquent (si par exemple
elle déclenche un typhon), elle peut demander un sacrifice d’un
degré de Ka dominant à l’invocateur.
Raphaël, le prince
crucifié sur l’Arbre de vie,
pentarque de Tiphereth
Tiphereth
Ka-Feu, degré 15
Portée : illimitée
Durée : tâche
Visibilité : à sa discrétion
Raphaël est un homme aux cheveux roux et à l’air martial. Il
porte un rameau à la main, une épée et une longue tunique
multicolore. Il pourra obliger quelqu’un à révéler toute la vérité
quand il lui posera des questions. Il peut éclairer, chauffer,
faire fondre toute matière, peut rendre quelqu’un éperdument
amoureux de quelqu’un d’autre, fanatiser des gens (et même
des foules), augmenter ou baisser la température dans un lieu,
provoquer un incendie ou une éruption volcanique. À la discré-
tion du Meneur, le pentarque peut demander un sacrifice d’un
degré de Ka dominant à l’invocateur.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Ariel, prince libéré
de l’île de l’oubli,
pentarque de Tiphereth
Tiphereth
Ka-Eau, degré 15
Portée : illimitée
Durée : tâche
Visibilité : à sa discrétion
Ariel est un homme aux cheveux et aux yeux verts, au visage
fin et anguleux. Il porte un trident, une épée et un pagne vert
serré à la taille. Il pourra faire oublier à quelqu’un un moment,
un nom, un visage ou quoi que ce soit ayant trait à la mémoire.
Ariel peut ainsi inculquer des souvenirs artificiels, rendre
quelqu’un totalement amnésique ou, au contraire, lui rappeler
des événements oubliés. Il peut déclencher des raz de marée,
faire remonter des objets du fond de l’eau, permettre aux gens
de respirer sous l’eau, de marcher à sa surface. Il peut liquéfier
toute matière et transformer les liquides en d’autres liquides
différents. Ariel peut faire encore d’autres choses liées à l’eau,
comme guérir une malédiction liée à cet élément. À la discré-
tion du Meneur, le pentarque peut en ce cas demander un sa-
crifice d’un degré de Ka dominant à l’invocateur. Raphaël sera
toujours réticent à prendre l’offensive contre quelqu’un.
Apparence des
gardiennes des sept
mystères aux épées
• Éloge de Lul de Faltenin, gardienne du pre-
mier mystère (Air) : épée couleur bleu intense.
• Louange de Sainte-Fabeau, gardienne du
second mystère (Terre) : épée d’un vert lumi-
neux qui vire parfois au noir.
• Reflet de Malourène, gardienne du troisième
mystère (Eau) : épée verte aux reflets dorés,
comme l’eau reflète les éclats solaires.
• Moire de Noubosse, gardienne du quatrième
mystère (Feu) : épée luisant des couleurs cha-
toyantes de l’arc-en-ciel.
• Songe de Pâline, gardienne du cinquième mys-
tère (Lune) : épée couleur d’argent qui évoque
un ciel neigeux en hiver.
103
Les gardiennes des sept
mystères aux épées
Geburah
Ka au choix, degré 8
Portée : illimitée
Durée : jusqu’à l’aube du prochain samedi
Visibilité : oui
Chaque gardienne a un nom propre, confié par le pentarque,
que le kabbaliste doit prononcer en traçant le signe d’invoca-
tion. Son apparence est liée à la créature dont elle est la fille (cf.
encart).
L’épée est un être vivant qui développe peu à peu une complicité
avec son possesseur. A contrario, elle peut refuser d’obéir pour
accomplir un acte en désaccord flagrant avec les convictions de
son archange tutélaire.
L’épée est invulnérable à tous les dommages physiques ou ma-
giques et occasionne 4 degrés de dégâts physiques et magiques
correspondant à son élément.
Lorsque le kabbaliste atteint le Troisième cercle de Kabbale, il
peut conférer des pouvoirs supplémentaires à son épée, du fait
des liens qui se sont tissés. En investissant 2 PS, il peut activer
un effet suivant (cumulatif) jusqu’à la fin de l’invocation :
• jamais surpris : une fois invoquée, l’épée préviendra le
Nephilim de l’imminence d’un danger ;
• protection contre les Ka-éléments opposés : l’épée
fonctionne comme « paratonnerre » et ajoute 3 degrés
de défense magique au Nephilim pour résister à toute
forme d’attaque magique portée par ces éléments (cf. Livre
0 Quintessence, p. 177). De plus, elle le dispense en ce cas
de la dépense du PS ;
• bonus de contrat : l’épée est un symbole de pouvoir et de
prestige vis-à-vis des créatures de Kabbale invoquées. Elle
donne un bonus de 5 degrés pour nouer un pacte ;
• vol : l’épée devient capable de voler à la vitesse de 40 km/h
avec son porteur ;
• vie : l’épée peut « régénérer » son porteur en décochant
une case de dommage physique à chaque fin de round si le
Nephilim en a perdu.
 Le Grand
Œuvre
Une brève
histoire de
l’Alchimie
Comparée à la vénérable Magie née aux temps du
Déluge ou la Kabbale deux fois millénaire, l’Alchimie
demeure encore bien mystérieuse pour la plupart des
Nephilim. Cela est dû au fait que ses opérations se
conduisent dans le secret du laboratoire, à l’abri des
regards, où l’alchimiste manipule ses constructs et ses
matières premières pour les faire maturer et produire
les substances qui lui donneront ses pouvoirs.
Si l’on date aisément son apparition aux alentours
de l’an mil, cet Art occulte possède une réalité bien
plus complexe, faite de recherches et de tâtonnements
bien antérieurs à sa formalisation.
104
Les temps atlantes
L’Alchimie ne peut être séparée du Glorieux Alliage,
ces cinq Nephilim nés au sein de la matière physique, des
minéraux gorgés de Ka-éléments dans leur concentra-
tion la plus pure. Les alchimistes les désignent comme les
cocons alchimiques, les Materiae Primae originelles, des
éthers solidifiés. Les Kaïm qu’elles hébergeaient se retrou-
vèrent prisonniers de leur gangue, et un lien indéfectible
se tissa entre leur Pentacle et cette matière enchantée par
la course des planètes et des étoiles. Ces Kaïm personni-
fiaient l’élément subtil, l’âme de la pierre fixe et solide. Ils
héritèrent naturellement de leurs propriétés symboliques
et furent promis à asseoir leur pouvoir sur le monde tan-
gible. Mais pour cela, ils durent se libérer. Le Lion Vert brisa
et fit fondre son cocon sous le fracas de son rugissement ;
Hermès libéra le plus puissant des tonnerres que la Terre

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
connut avant le Déluge ; Rébis s’extirpa de son Œuf alchimique
en produisant sa propre mutation ; Atalante prit conscience de
son existence au sein du monolithe noir qui la contenait et s’en
évada en décomposant son être. Seule Esméralda tourbillon-
nait dans sa roche d’émeraude, l’infusant sans cesse, avant
qu’Hermès vienne à son secours et la délivre en inscrivant ses
découvertes à la surface de la matière. En libérant l’Hydrim,
il produisit le fabuleux artefact atlante que constitue la Table
d’émeraude, encore ardemment recherchée.
Durant le Sentier d’or, les cinq Nephilim furent iden-
tifiés par les autres Kaïm comme des créatures à part.
Le maniement des champs magiques leur était rendu
plus difficile par le lien minéral à la matière. Ils tentèrent,
chacun à sa façon, de percer ce mystère pour se libérer de
cette emprise sur leur Pentacle. Le Lion Vert rêva d’une
Alchimie primordiale (cf. Livre IX La Toison d’or) tandis
qu’Atalante perçut le secret de l’Axis Mundi (cf. Livre
X L’Atalante fugitive). Esméralda voyagea en compagnie
d’Hermès pour explorer le monde quand Rébis se livrait
à une expérience au sein d’un jardin luxuriant dont il fit
croître et accélérer l’évolution des espèces. C’est alors qu’un
point lumineux apparut dans le ciel et fracassa leur monde.
Du Déluge aux
premières recherches
Les cinq de l’Alliage se retrouvèrent dispersés et
connurent la malédiction de l’incarnation. À cause de
la Chute et du lien rompu entre la matière et les champs
magiques, ils furent chacun marqués par une tare : le
puissant Lion Vert devint sourd aux émotions ; Hermès
le visionnaire, muet ; l’étonnant Rébis, avide du goût des
choses ; l’insaisissable Atalante, dépossédée du sens du
toucher tandis qu’Esméralda perdit la vue.
Malgré cela, l’Alliage fit face et commença à imprimer
sa marque dans la destinée des hommes et de leurs frères.
En dépit de leurs afflictions, ses membres pressentaient que
leur nature contenait un secret intrinsèque au monde qu’il
leur fallait explorer. Ils commencèrent alors leurs travaux
sur la matière et cherchèrent à y réveiller le Ka endormi. Si
l’orichalque n’avait pu les détruire, peut-être en était-il de
même avec la Magie qui infusait autrefois chaque parcelle
du monde ? Il suffirait d’un lien, d’une connexion avec le
vulgaire pour le réenchanter et le sublimer. Le Glorieux
Alliage partit à la recherche des restes de leurs cocons pour
en étudier la nature ainsi que le processus qui avait uni leur
être aux Materiae Primae.
105
On trouve des traces des premières recherches alchi-
miques à Memphis, en Égypte, où Hermès se fit connaître
comme un mage exceptionnel, fort d’une mémoire antédi-
luvienne. Plus tard, ce fut à Alexandrie qu’Esméralda, sous
le nom de Cléopâtre l’Égyptienne, produisit ses premières
teintures et commença à enseigner son art à des disciples.
Sous l’Empire romain eurent lieu les premières expé-
riences de la Chrysopée pour transformer les métaux. Dès
le ive siècle, des noms circulèrent parmi les milieux initiés
au sujet de ces savants cherchant à transformer le monde
par de curieux procédés : Zosime de Panopolis, Marie la
Juive, Olympiodore et, bien sûr, Hermès le trois fois grand à
qui on attribuait le texte fondateur de la discipline : la Table
d’émeraude.
Peu à peu, le vivier alchimique s’étendit. La péninsule
arabique en fut un foyer actif. Rébis y établit un réseau
d’Adeptes signant leurs travaux d’un seul nom : Jâbir ibn
Hayyân, alias Geber. Razès fut un autre de ses disciples.
Tandis que le premier millénaire suivant l’Incident Jésus
touchait à sa fin, les cinq décidèrent de se retrouver et de
convier leurs disciples et des représentants des Arcanes
Majeurs pour faire le point sur leur entreprise. Ils choisirent
une ville à l’écart des turpitudes et encore difficilement
accessible, là où une eau porteuse de Materiae Primae en
abondance léchait la tourbe et la glaise des marais : Venise.
Le Grand Conclave
de l’an mil
Lorsque la boueuse Venise accueillit les émissaires des
Arcanes Majeurs, la cité s’étendait encore sur un ensemble
d’îlots mal reliés les uns aux autres, bien loin de la splen-
deur qu’elle acquit avec le temps. Déplacer les prestigieux
adoptés des familles Nephilim ne se fit pas sans une pro-
messe : un nouvel Art occulte allait être dévoilé. Ceux qui
étaient dans le secret en parlaient d’ailleurs comme d’une
science. Le monde occulte en serait changé à jamais. De
fait, le Glorieux Alliage avait résolu le mystère de leur
existence : ils étaient les exemples parfaits de la transmu-
tation de la matière en esprits, l’élévation du vulgaire à la
conscience absolue. En déchiffrant les phénomènes qui
présidèrent à leur existence, ils définirent cinq processus
et autant d’outils pour les réitérer. Les témoins évoquent
l’assemblée comme un moment unique et rare, et l’Arcane
de la Papesse conserve jalousement une copie des minutes
du Conclave. La puissance magique projetée par les for-
mules du Glorieux Alliage durant cette assemblée occulte
 Nephilim
abreuva Venise et réveilla ses champs magiques au-delà de
l’imaginable. Elle insuffla un enchantement à ses canaux
et ses habitants, contribuant à façonner la ville. Par leurs
sapiences conjuguées, les cinq se libérèrent de leur tares et
promirent l’Agartha à quiconque chercherait à accomplir
le Grand Œuvre. De nouveaux mots apparurent : athanor,
aludel, alambic, transmutation, coagulation, Pierre philo-
sophale, vitriol, azoth, voie sèche, voie humide, Élixir de
longue vie, Materiae Primae, etc. La mèche était allumée,
le feu libérateur allait se répandre partout en Europe.
La révélation de l’Alchimie prit de fièvre le monde occulte
durant les Guerres secrètes. Les disciples clandestins d’hier,
Roger Bacon, Nicolas Flamel ou Arnaud de Villeneuve,
devinrent des figures de légende. Tous suscitèrent l’admi-
ration ou l’étonnement de par leur étrange savoir. Les
alchimistes accompagnèrent le mouvement d’édification
des cathédrales, disséminant de nombreux secrets dans
leurs pierres à la façon d’un livre minéral, clin d’œil amusé
à leurs glorieux précepteurs. Les exemples ne manquent
pas : Chartres, Amiens ou Notre-Dame dont Esméralda
et Rébis supervisèrent secrètement les travaux. Les princes
voulurent à leur tour connaître le secret de la Pierre philoso-
phale ou de l’or potable. La Science occulte se répandit parmi
les profanes. Pour parer à ces manipulations hasardeuses,
les alchimistes prirent soin de coder leur propos par divers
stratagèmes : langage des oiseaux, allégories, emblèmes énig-
matiques. L’initiation par un maître était nécessaire pour
œuvrer aux travaux du laboratoire. Les faussaires devenaient
ainsi aisément repérables et furent affublés du sobriquet de
« souffleurs » par les vrais Adeptes.
Les grandes découvertes
La Renaissance fut un terrain fertile pour l’Alchi-
mie, notamment en Italie où la redécouverte des auteurs
antiques par les humanistes s’accompagna d’un grand
intérêt pour les pratiques occultes et la recherche avide de
la Table d’émeraude. L’Alchimie gagna définitivement les
cours et s’assura la faveur des mécènes. Certains Nephilim
échangèrent ainsi leurs savoirs contre une protection.
D’autres mêlèrent Kabbale et Alchimie dans le but de créer
un réceptacle autre que le Simulacre pour les immortels.
La légende du Golem naquit de cette manière ainsi que la
renommée de la Spagyrie, cette voie particulière de créa-
tion d’artefacts issue des laboratoires des Adeptes. C’est
à la même époque que le Glorieux Alliage mit en place
106
l’assemblée hermétique pour guider les alchimistes sur le
chemin du Grand Œuvre.
L’apogée profane de l’Alchimie fut atteinte entre les xvie
et xviie siècles. Le monde entrait en ébullition. La découverte
de l’Amérique, des armes à feux, des instruments de mesure
(lunette astronomique, montre, anémomètre, microscope,
machine à calcul), la diffusion de l’imprimerie et des gravures,
offrirent un terrain de jeu formidable aux Nephilim. Férus
de sciences, ils s’étaient naturellement tournés vers la troi-
sième Science occulte et rêvaient d’un nouvel ordre occulte,
quitte à pactiser avec les récentes sociétés initiatiques : frères
de la rose-croix ou illuminés animés par l’ambition de quanti-
fier et d’ordonner le monde. Les focus circulèrent sous forme
imprimée, voilant toujours leurs secrets mais se donnant à
qui voulait les trouver. Michael Maier publia L’Atalante fugi-
tive, Heinrich Khunrath L’Amphithéâtre de l’éternelle sapience,
le Cosmopolite sa Nouvelle Lumière chimique, le Philalèthe vit
ses thèses sur les corpuscules enseignées à l’université d’Ox-
ford, Van Helmont explora les propriétés des gaz et à travers
eux les Vapeurs. Hélas, les alchimistes furent combattus par
ceux qu’ils avaient contribué à élever. Les nouvelles sociétés
secrètes humaines voyaient d’un mauvais œil ces Immortels
dont le savoir s’appliquait et transformait le monde profane
et qui, de surcroît, nécessitait un parrainage auprès de ces
entités. Armés de la raison et des applications matérielles
découlant des savoirs transmis, ils mirent peu à peu au ban
les pratiques superstitieuses et, s’appuyant sur les souffleurs
qui leur offrirent la matière rêvée, entreprirent une campagne
de discrédit de la discipline. Peu à peu, l’Alchimie tomba en
déshérence auprès des profanes et rejoignit les coulisses de
l’histoire. Ce rappel à l’ordre fut également salvateur pour
les alchimistes qui, à force de se dévoiler, devenaient des
cibles faciles pour leurs adversaires. Il était temps pour eux
de renouer avec le calme feutré des luttes occultes et de laisser
aux hommes la fureur du monde. Le travail était accompli, le
monde avait été irrigué de symboles et de focus pour guider
les futurs Adeptes dans les temps à venir.
Le Grand Réveil
Le réveil massif des Nephilim à partir du xxe siècle a
contribué à extraire de leur stase de nombreux Adeptes.
De fait, ils n’ont jamais été si nombreux à être en activité. Le
Glorieux Alliage y vit une chance unique pour lancer un
Grand Œuvre collectif et répandre davantage sa philoso-
phie parmi ses frères. Par ailleurs, les Nephilim commencent
à entrevoir la réalité d’Arcadia et la possibilité d’y œuvrer à

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
l’abri de l’Effet Rosenkreutz (cf. Livre XII Le Compact d’Ar-
cadia). Les plus avertis n’ont pas manqué de remarquer que
les seuls ouvrages d’Alchimie marquants parus au xxe siècle
sont signés de la main d’un certain Fulcanelli. Outre le fait
de constituer un répertoire des lieux et bâtiments portant la
marque discrète des Adeptes, Les Demeures philosophales et
le mystère des cathédrales évoquent à mots couverts Arcadia
– dont les secrets auraient dû être révélés dans un troisième
ouvrage, le Finis gloriae mundi. Certains alchimistes pré-
tendent que Fulcanelli prépare son retour et livrera sous peu
ses conclusions.
Quoi qu’il en soit, à l’heure du clonage, des mondes
virtuels, des prothèses bioniques, du décodage de l’ADN,
des nanomatériaux et de la possibilité de voyager vers
les planètes du système solaire, tandis que l’homme a la
maîtrise de l’atome, observe l’accélération des particules
et promet de prolonger la vie bien au-delà de ce que l’on
pensait possible, les alchimistes ont fort à faire et se sont
découverts de sérieux rivaux. Nul doute que les Nephilim
auront besoin de leurs lumières pour répondre aux enjeux
qui les attendent dans les prochaines années.
107
Créer une
formule
d’Alchimie
Créer une formule d’Alchimie nécessite des Points de
Sapience (PS). L’alchimiste doit en définir les paramètres
pour en déterminer le coût et mesurer le temps nécessaire
à sa fabrication.
La création d’une formule d’Alchimie est à la portée de tout
Adepte ayant atteint l’un des cercles supérieurs de l’Alchi-
mie, quel qu’en soit son degré de maîtrise. Ainsi, dès qu’un
Nephilim maîtrise l’Œuvre au blanc ou au rouge, il peut se
lancer dans la création d’une formule du cercle qui précède.
Seul un Agarthien peut créer une formule d’Œuvre au
rouge, mais ce cas particulier n’est pas traité dans cet ouvrage.
Exemple : si le Sylphe Ménaskala, disposant de 9 degrés
en Œuvre au noir, 8 au blanc et 3 au rouge, désire créer une
formule d’Alchimie, il peut l’élaborer pour les deux premiers
cercles d’Alchimie. Son comparse, l’Ange Syriel, n’a que 8 degrés
en Œuvre au noir et 4 au blanc. Il peut néanmoins tenter de
créer une formule d’Œuvre au noir.
Choix de la substance
La substance alchimique doit nécessairement appartenir
à l’une des substances connues et maîtrisées par l’Adepte.
Ainsi, un Adepte de la voie humide peut produire des Vapeurs,
Liqueurs ou Ambres, tandis qu’un autre suivant la voie sèche
peut créer un Métal ou une Poudre. Les Adeptes de la voie royale
peuvent en conséquence produire toutes les substances. Même
chose pour la voie brève mais seule la substance maîtrisée par
l’alchimiste est alors valide. Les formules doivent être en
accord avec le processus dont elles découlent (cf. « Les
processus alchimiques », p. 120). Ainsi, une Liqueur relève
du processus du Cinabre, agent du changement et des
transformations.
Choix de l’opération
L’effet d’une formule est corrélé à ceux d’une opération.
Une opération est une des étapes de progression au sein d’un
Œuvre alchimique : réduction, macération, dissolution et
calcination pour l’Œuvre au noir ; rectification, coagulation,
purification et sublimation pour l’Œuvre au blanc.
 Nephilim

Tableau des opérations alchimiques

Coût Temps
Opération Œuvre Degrés Effets de la substance
en PS d’étude
Embellir, améliorer, filtrer,
Réduction au noir 1-3 5 Jour
fertiliser, clarifier
Révéler, tromper,
Macération au noir 4-5 10 Semaines
attirer
Mélanger, inverser,
Dissolution au noir 6-7 15 Mois
fragiliser, décomposer
Briser, diviser,
Calcination au noir 8-10 20 Années
purifier, changer
Corriger, redresser,
Rectification au blanc 1-3 30 Mois
modifier, élever
Solidifier, amalgamer,
Coagulation au blanc 4-5 40 Années
stabiliser, pérenniser
Contrôler, maîtriser,
Purification au blanc 6-7 50 Décennies
métamorphoser, donner vie
Transformer, fusionner,
Sublimation au blanc 8-10 60 Siècles
réagencer

L’alchimiste doit ainsi déterminer quel effet il souhaite
produire et le comparer au Tableau des opérations alchi-
miques (cf. ci-dessous) pour déterminer quelle opération elle
relève. Il obtient ainsi des indications, sur le degré initial et
maximum envisageable de la formule, son coût de base en PS
ainsi que le temps d’étude nécessaire pour la mettre au point.
Choix du Ka
Il doit ensuite déterminer de quel(s) Ka-élément(s) la for-
mule dépend. L’Œuvre au noir ne nécessite qu’un Ka tandis
que les formules d’Œuvre au blanc en exigent deux. C’est
au joueur, en accord avec le Meneur de déterminer quels Ka
sont concernés par la formule. Une analogie élémentaire ou
symbolique doit alors lier les Ka-éléments choisis.
Exemple : transformer des munitions en bulles de savon pour-
rait être lié au Ka-Feu (pour les armes) et au Ka-Eau (pour les bulles).
Ajustements
Le Nephilim doit ensuite ajuster sa formule pour en
déterminer les cibles et la durée. Ces éléments impliquent
une dépense supplémentaire de PS pour produire la for-
mule, conformément au Tableau d’ajustement alchimique.
108
Par ailleurs, ces PS augmentent le nombre de degrés
de la formule. NB : une formule alchimique ne peut être
définie par un degré supérieur au seuil toléré par l’opération
dont elle relève. Ainsi, certaines opérations alchimiques,
telles les macérations, les distillations, les coagulations et
les purifications, n’offrent qu’un seul ajustement possible
(car elles ne s’étendent que sur deux degrés).
Temps d’étude
La création d’une formule nécessite un temps de
travail dans le laboratoire. C’est un temps hors du jeu.
Il s’exprime en unités temporelles le jour, la semaine, le
mois, l’année, la décennie, le siècle (tel qu’indiqué dans la
colonne « Temps d’étude » du Tableau des opérations
alchimiques).
Le temps d’étude est égal au nombre de degrés de la
formule. Ainsi une formule d’Œuvre au noir de degré 7
(dissolution) prend sept mois pour être produite, tandis
qu’une coagulation de degré 4 de l’Œuvre au blanc requiert
quatre années de labeur pour être achevée. Cette durée
peut être réduite à l’unité qui la précède (mais une seule
fois) en payant le coût en PS (cf. « Tableau de réduction du
temps d’étude »). On considère que l’alchimiste délègue
une partie spécifique de son construct à son élaboration,
sans coût ou recherche d’outil supplémentaire.
 109
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Tableau des ajustements

Une foule, Une région
Un objet ou Deux ou trois
Un petit 50 m de entière
Cible un individu, individus, 10 m
objet rayon, un ou ses
3 m de rayon de rayon
lieu habitants
Coût en PS — 5 10 30 50
Degré
supplémentaire
— 1 2 2
de la formule pour
l’Œuvre au noir
Degré
supplémentaire
— 1 1 2 2
de la formule pour
l’Œuvre au blanc
Moins Heures (égales Jusqu’à une
Durée Une année Permanent
d’une heure aux degrés) semaine
Coût en PS — 5 10 30 50
Degré d’Œuvre
— 1 2 2
au noir
Degré d’Œuvre
— 1 1 2 2
au blanc

Tableau de réduction du temps d’étude

Temps d’étude initial Jour Semaine Mois Années Décennies Siècles

Durée - 1 (en PS) 10 20 30 40 50

Mettre en jeu la Projeter et sécuriser

création de formule
Comme ces règles sont nouvelles et compte
tenu du temps nécessaire pour mettre au point
une nouvelle formule, le joueur et le Meneur
peuvent s’accorder pour définir que le Nephilim
alchimiste travaille déjà depuis quelques temps
à l’élaboration d’une formule et l’intégrer au
background du PJ. Il peut ainsi s’agir d’une longue
quête (qui prend l’aspect d’une étape importante
vers l’Agartha du Nephilim) ou bien d’un projet
entamé depuis la dernière incarnation du PJ.
Ainsi, le joueur devra payer le coût total en PS
mais le Meneur pourra considérer que les travaux
sont avancés depuis quelques siècles, décennies,
années, etc. Enfin, précisons qu’un Nephilim ne
peut conduire qu’une seule recherche de nouvelle
formule à la fois (et ce quel que soit le nombre
d’outils alchimiques dont il dispose).
la formule
Après avoir défini les effets et les ajustements de sa for-
mule, l’Adepte dépense les PS indiqués ainsi qu’un stock
de Materiae Primae (MP) égal aux degrés requis par la
formule puis se met au travail.
Une fois la formule achevée, le Nephilim réalise un test
de Ka-élément du construct nécessaire à la formule +
degré en Art occulte nécessaire à la formule – degré de la
formule. En cas de réussite, la formule est sécurisée (elle est
pérenne) et achevée. Le Nephilim peut alors la produire sur
un focus. En cas d’échec, l’opération doit être recommencée
(et les MP réintroduites). En cas de maladresse, le Meneur
a toute latitude pour imposer une conséquence désastreuse
suite à une mauvaise manipulation du laboratoire, comme
pour une formule d’Œuvre au rouge (cf. « Tests et mala-
dresses », p. 115). Il peut également choisir, en lieu et place
de la maladresse, que la formule est une impasse et que
 Nephilim
l’alchimiste, malgré ses efforts, ne pourra aboutir dans sa
recherche (les PS investis sont perdus). Espérons alors qu’un
autre Adepte réussisse un jour à la matérialiser…
Exemple : Amborius le Satyre, souhaitant réaliser une for-
mule de rectification de l’Œuvre au blanc, se met au travail dans
son laboratoire. Sa formule permettra de paralyser plusieurs per-
sonnes (modifier l’équilibre) se trouvant dans le rayon d’action
de la formule. La substance sera un Métal car la formule a pour
but de plier le monde à sa volonté.
Voici le décompte en PS.
• Cette formule est issue de la rectification de l’Œuvre
au blanc : 30 PS.
• Cible = deux ou trois individus, 10 mètres de rayon : + 10 PS.
• Durée = moins d’1 heure : + 0 PS.
• Le temps d’étude se comptant en mois, le joueur décide de
réduire ce temps d’étude à quelques semaines : + 20 PS.
Le coût de création de cette formule est donc de 60 PS.
Le degré de cette formule sera de 2. Rectification : 1 degré +
1 degré lié à la cible (pas de degré supplémentaire lié à la durée).
L’entrée
dans le
Grand Œuvre
La Voarchademia
ou l’Assemblée
des philosophes
De tous les Arts occultes, celui qui favorise le plus
l’entraide entre ses Adeptes est de très loin l’Alchimie. Et
lorsqu’un alchimiste entame l’Œuvre au rouge, il paraît
inconcevable de le laisser seul face à lui-même. La poursuite
du Grand Œuvre est bien trop dangereuse pour l’intégrité
du Pentacle et du monde occulte pour être prise à la légère.
Au Quattrocento, le Glorieux Alliage mit donc sur pied
une société secrète pour accueillir et former les Adeptes.
Ils auraient besoin de conseils, de guides et de leçons pour
manipuler les matières premières confectionnées dans le
laboratoire. Le moyen le plus sûr de s’assurer de leur pro-
gression et de veiller à ce qu’ils ne transgressent pas les règles
occultes était encore de superviser l’apprentissage par un
compagnonnage et un mentorat que seul le Glorieux Alliage
pouvait délivrer. Ainsi naquit l’une des sociétés les plus
110
secrètes parmi les Immortels : la Voarchademia. Seuls les
Adeptes de l’Œuvre au rouge connaissent son véritable nom
et la désignent autrement dans leurs ouvrages : Assemblée des
philosophes, Ordre Hermétique, Roseraie des alchimistes ou
Turba Philosophorum.
Le rendez-vous
à Venise
Lorsqu’un alchimiste parvient au seuil du Grand Œuvre, il
reçoit une lettre mystérieuse et cachetée dans sa boîte aux lettres,
observe près de son refuge un message à son attention inscrit en
bonne et due forme dans les champs magiques ou bien distingue,
au sein de la matière première en cours de transmutation dans
son construct, un présage. Il reconnaît intuitivement le sceau qui
l’accompagne comme émanant d’une autorité occulte et alchi-
mique : trois sphères reliées entre elles au centre d’un soleil dardant
ses rayons. Le signe de la Voarchademia. Le contenu du message
est toujours le même : l’alchimiste est convié pour un rendez-vous
secret à Venise.
Le rendez-vous se déroule de nuit, près des statues des lions
qui gardent l’Arsenal. Le Nephilim est rapidement abordé par
un autre alchimiste qui l’enjoint à le suivre. Rapidement, ils se
retrouvent à déambuler dans les ruelles attenantes, à emprunter
des ponts et faire le tour des églises. Tout en suivant son interlo-
cuteur, le Nephilim a l’impression de tourner en rond, et de fait le
rendez-vous s’achève à son point de départ. Entre temps, l’autre
alchimiste lui aura révélé qu’il est sur le point d’être intronisé
au Grand Œuvre. Mais pour y parvenir, précise-t-il, il faut que
l’Adepte triomphe d’une épreuve consistant à découvrir le siège
du Glorieux Alliage, à savoir l’Amphithéâtre de la Sagesse, caché
ici, à Venise. L’alchimiste se voit ensuite remettre un médaillon
d’argent représentant le sceau de l’Assemblée des philosophes
et l’adresse de la bibliothèque Marciana, située sur la place Saint-
Marc et où se cache l’herméthèque des Savoirs léonins. La mise
à l’épreuve commence.
L’épreuve
Note : cette épreuve est au centre du scénario
L’Amphithéâtre de la Sagesse présenté dans le Livre XIII Le
Théâtre de la mémoire.
Lorsque le Glorieux Alliage projeta l’idée d’un laboratoire
commun à tous les alchimistes entamant le Grand Œuvre,
les cinq se mirent d’accord pour créer un lieu d’exception, un
 111
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

centre de recherche occulte semblable à aucun autre. Pour
le concevoir, ils firent appel au Prince du Chariot, le grand
Léonard de Vinci, qui en dessina les plans. Ce lieu devait être
dissimulé à la vue de tous, indétectable par les initiés humains
comme par les Nephilim. Le Lion Vert fit savoir qu’il connais-
sait une formule capable de cacher une partie de la ville aux
regards les plus pénétrants, et qu’à moins d’en connaître la
clé, l’amphithéâtre demeurerait invisible. En réalité, le maître
léonin ne fit ni plus ni moins que rattacher l’amphithéâtre à
une Arcadia tout juste émergeante. Effectivement, le célèbre
alchimiste avait fondé quelques années auparavant le cénacle
cyphérique de Fulcanelli et envisageait déjà le Compact d’Ar-
cadia. La Sérénissime rendue particulièrement perméable au
monde magique par les enchantements alchimiques produits
lors du Conclave, accueillit naturellement les balbutiements
de la cité occulte, dont elle deviendrait le centre névralgique du
quadrant du Zénith. Soupçonnant son importance future, le
Lion Vert plaça naturellement le quartier général des alchi-
mistes dans cette portion du Zénith, en plein cœur de Venise,
dans le quartier de l’actuelle Fenice.
Une fois l’Amphithéâtre édifié, le Glorieux Alliage institua
son initiation secrète. Les cinq sélectionnèrent tout d’abord
leurs disciples les plus prometteurs, qu’ils chargèrent de
répandre dans leurs traités des allusions voilées à la confrérie,
de suggérer plutôt que d’affirmer, pour instiller chez les Adeptes
l’intuition que tout n’avait pas été dit sur leur Art et que d’autres
épreuves les attendaient. Ces focus devinrent la porte d’entrée
et les clés de l’épreuve. Pour chacun d’entre eux, un exemplaire
unique fut créé et placé dans une herméthèque, une collection
privée ou un comptoir d’épices. L’épreuve consistait à décoder
ces focus alchimiques à l’aide d’un code spécifique. Leur étude
révélait au lecteur des quartiers arcadiens de la Sérénissime,
découverts par le Lion Vert ou les membres du cénacle, ou des
Akasha. Si, à l’origine, il s’agissait de retrouver les cinq membres
fondateurs et de les surprendre par ses connaissances occultes,
ces derniers ont avec le temps passé le relais à leurs disciples tan-
dis que la Voarchademia s’enrichissait de nouveaux Adeptes.
• Hermès dévoilé de Cyliani.
• L’Amphithéâtre de l’éternelle sapience d’Heinrich
Khunrath fit autrefois partie de ce jeu de piste mais en
a depuis été retiré.
Ces traités, rédigés à différentes époques, se complètent
par ajouts successifs. Les Adeptes se sont en effet plu à étoffer
l’épreuve et à la complexifier à mesure que le temps passait.
Un ouvrage offre ainsi un propos très clair tandis qu’un autre
se dévoile par allusions ou allégories ; un troisième ne parle
qu’à travers ses emblèmes quand le quatrième s’amuse à
parodier la Course. Un dernier fournit le code permettant
de déchiffrer le premier.
Les focus conduisent l’alchimiste à identifier et explorer
les quartiers arcadiens et les Akasha de Venise. En s’y ren-
dant, il fait la rencontre des plus illustres des philosophes et
doit résoudre leurs énigmes et relever leurs défis. Peu à peu,
l’enjeu de ce parcours initiatique se dessine : l’alchimiste doit
reconstituer une formule alchimique pour matérialiser
la clé de l’Amphithéâtre édifié par Léonard de Vinci. Les
Materiae Primae nécessaires à sa confection sont, quant
à elles, conservées dans les jarres de la vieille apothicairerie
(la Farmacia Ali Do San Marchi) établie au 3e étage de la
Ca’Rezzonico, qui abrite le musée du xviiie siècle vénitien et
la collection Martini. L’Adepte qui trouve la clé peut accéder
à l’Amphithéâtre de la Sagesse où l’attendent ses pairs pour lui
enseigner les derniers secrets du Glorieux Alliage.

Le jeu des focus

L’épreuve consiste à se lancer dans une chasse au livre à
travers Venise. Cinq focus constituent aujourd’hui le cœur
de l’épreuve alchimique. Il s’agit des ouvrages suivants :
• Le Livre des douze portes de George Ripley ;
• La Nouvelle Lumière chymique du Cosmopolite ;
• L’entrée ouverte au palais fermé du roi du Philalèthe ;
• La Très Sainte Trinosophie du comte de Saint-Germain ;
 Nephilim
Les membres de la Voarchademia
Nous vous fournissons la liste des alchimistes parvenus au Troisième cercle ainsi que leurs ouvrages majeurs.
Ceux-ci peuvent servir pour dresser une liste de focus d’Œuvre au noir, au blanc ou au rouge à proposer à vos
joueurs (cf. Tableau « Les Adeptes de la Voarchademia »).

Les Adeptes de la Voarchademia

Adepte Focus (date, langue, description)
Le Chemin des chemins d’Arnaud de Villeneuve, 1296, en vieux français, voie humide. Professeur de médecine
Arnaud de
de l’université de Montpellier, de renommée internationale, le Nephilim Vilanova évita de peu le bûcher pour
Villeneuve
des thèses qui fleuraient bon l’hérésie mais développèrent grandement l’art des Liqueurs.
Basile Les Douze Clefs de philosophie, 1600, en langue allemande et en énochéen, voie sèche. Une version datée de 1618
Valentin contient des gravures réalisées par Michael Maier. Les Douze Clefs révèle de nombreuses formules d’Escarboucle.
Le Songe de Polyphile, 1467, en langue latine, voie sèche. L’auteur vit un rêve allégorique, découvrant les formules
Colonna
dans la forme des jardins ou l’architecture des palais.
Cornélius De occulta philosophia, 1510, latin, voie sèche. Agrippa se fit un plaisir de mettre au point de nombreuses Poudres
Agrippa ayant trait à la folie, aux illusions, qu’il s’amusait à tester sur ses serviteurs.
Le La Nouvelle Lumière chymique, 1609, en français, voie royale. L’alchimiste y expose toutes sortes de formules
Cosmopolite flamboyantes et surprenantes.
Hermès dévoilé, 1832, en langue française, voie humide. Cyliani est l’un des plus grands spécialistes des Vapeurs,
Cyliani
dont il se plaît à décrire les procédés dans de longues circonvolutions un rien verbeuses.
Georg Ernst Traité du soufre, 1766, en langue allemande, voie humide. Phlogystor, grand praticien de la Chrysopée, y développe
Stahl son approche de la « phlogistique » ou art de transmuter le Ka-Feu dans les Vapeurs et les Liqueurs.
Heinrich L’Amphithéâtre de l’éternelle sapience, 1595, en langue latine, hébraïque et grecque, voie royale. Les gravures
Kuhnrath composées par le Nephilim Safyr comptent parmi les plus célèbres de l’Alchimie.
La Monade hiéroglyphique, 1564-1596, en langue latine, anglaise et énochéen, voie humide. L’ouvrage donne
John Dee
le tournis par l’ampleur de son savoir alchimique, astrologique, kabbalistique et cryptographique.
Lorenzo Marqueteries de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Bergame, 1524, voie sèche. Réalisées sur les chaires où prenaient
Lotto place les chanoines, ces quarante représentations dévoilent par un jeu de rébus les opérations de la Pierre philosophale.
Martin Lexicon Alchimiae, 1612, en langue allemande et latine, voie humide. Ce focus constitué de 33 feuillets épais
Ruland eut une grande influence sur Carl Gustav Jung.
Michaël Atalante fugitive, 1618, en langue latine, voie royale. Le texte est également accompagné de cinquante gravures
Maier et d’autant de fugues musicales. Est-il encore besoin de préciser son importance ?
Le Livre des figures hiéroglyphiques, en langue latine, voie sèche. La version manuscrite fut rédigée en 1380
Nicolas
mais la publication officielle date de 1612. Flamel, le plus célèbre alchimiste français est également l’un des plus
Flamel
anciens élèves du Lion Vert.
Les Sept Livres de l’archidoxe magique, 1526, en langue allemande, voie humide. Les thèses de Paracelse sont
Paracelse
connues pour avoir révolutionné la médecine médiévale.
L’entrée ouverte au palais fermé du roi, 1667, en langue latine, voie humide. L’ouvrage expose une compréhension
Le Philalèthe
et une maîtrise virtuose des Ambres.
Ars magna, 1292, en langue latine, voie royale. Cet ouvrage explique comment créer une machine de connaissances capable
Ramon Lull
d’argumenter aussi bien sur le plan philosophie que théologique. Elle fut employée par les R+C de Giordano Bruno.
Miroir d’Alchimie, 1274, en langue latine, voie sèche. L’ange Mellicaël est à l’origine d’un traité particulièrement
Roger Bacon
didactique pour quiconque veut s’essayer aux travaux du creuset.
Salomon Splendor Solis, 1532, en langue latine, voie royale. Cet ouvrage est considéré comme le plus beau des traités
trismosin d’Alchimie et livre des secrets sur la quête de la Toison d’or. Son auteur n’est autre que le Dr Parangon.
Le Traité du Songe Vert, 1478, en langue latine, voie sèche. Un récit de voyage sur une terre céleste, habitée
Le Trévisan
d’animalcules alchimiques éveillés par la Chrysopée.
Van Discours paradoxaux sur la nature du microcosme et du macrocosme, 1685, en langue anglaise, voie humide. Le Nephilim
Helmont Hel-Mon a la particularité de s’être incarné dans le père puis son fils pour continuer son œuvre d’exploration de la nature.
112

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
L’Amphithéâtre
de la Sagesse
Une fois en possession de la Vapeur confectionnée
par de Vinci, l’alchimiste n’a plus qu’à trouver derrière la
Fenice la porte secrète au heurtoir représentant une face
de lion cuivrée et verdie par le temps. Le passage le mène
dans les coulisses de l’opéra. L’Adepte doit rejoindre la
scène pour faire apparaître l’Amphithéâtre de la Sagesse.
Soudain, la pièce plonge dans l’obscurité la plus noire,
avant de doucement s’illuminer sous le flamboiement
d’une myriade d’étoiles suspendues au plafond et d’un
phénix rougeoyant qui peu à peu fait resplendir la lumière
de l’aube, révélant par là même les différents ensembles
de l’Amphithéâtre : la forteresse philosophique, domaine
du Lion Vert, l’Arbre de la connaissance auprès duquel
danse Atalante, la fontaine alchimique à laquelle
s’abreuve Esméralda, le vase hermétique infusant les
fumigations d’Hermès et le labyrinthe architectonique
au centre duquel se tient Rébis. Aux balcons surplom-
bant cet ensemble apparaissent les plus illustres de leurs
pairs, ceux qui comme eux ont atteint le Grand Œuvre
et marqué l’histoire de l’A lchimie par leurs décou-
vertes. L’ambiance est à la fois grandiose et solennelle ;
l’alchimiste vient de prouver sa valeur et qu’il est digne
d’approcher l’Agartha.
La rencontre avec
le Glorieux Alliage
Vient alors le moment tant espéré par l’alchimiste : la
rencontre avec les cinq membres fondateurs de son Art
occulte. Tout d’abord, les cinq l’invitent à apposer son
nom sur Le livre des douze portes. Puis ils l’interrogent sur
sa vision de l’Agartha et ce qu’il a compris des processus
alchimiques. En fonction de sa voie (humide, sèche, royale
ou brève), le Nephilim converse avec Esméralda, Atalante,
Rébis, Hermès ou le Lion Vert. Ils lui révèlent les origines
du Glorieux Alliage dans les cocons alchimiques : la Table
d’émeraude où fût enfermée Esméralda, la Sphère de ton-
nerre d’Hermès, l’Œuf alchimique de Rébis, Atalante
née de la Pierre philosophale ou encore la manière dont
le Lion Vert fit fondre sa prison d’airain en rugissant pour
libérer le Mercure des philosophes. Viennent ensuite les
secrets de la matière, la manière dont l’alchimiste fera
désormais usage de ses outils pour libérer la puissance de
la Quintessence contenue dans les Materiae Primae et la
113
façon dont il les transmutera à nouveau pour générer les
énergies pures du cosmos, les éthers, et les contenir dans
les substances. Ce n’est qu’alors qu’ils aborderont les abou-
tissements des Grands Œuvres et l’inviteront à choisir
celui qu’il souhaite accomplir. Optera-t-il pour la Pierre
philosophale ? Préférera-t-il transmuter son être via l’Élixir
de longue vie ? Le choix lui appartient désormais. Il déter-
mine cependant lequel des cinq inventeurs de l’Alchimie
deviendra son mentor (cf. « Mentorat » dans les portraits
du Glorieux Alliage) et aura à charge de le guider tout au
long de l’Œuvre au rouge. Quoi qu’il en soit, l’Adepte est
désormais membre de la Voarchademia. Il doit fidélité au
Glorieux Alliage et à ses frères alchimistes. Qui sait ? Peut-
être apportera-t-il un jour une nouvelle étape à l’épreuve
qu’il vient de franchir avec succès ou prendra-t-il en main
l’apprentissage d’un Adepte pour le guider à son tour sur
le chemin de l’Œuvre au rouge ?
La perfection
du Grand Œuvre
En suivant l’enseignement de son mentor, le Nephilim
apprend à perfectionner ses matières premières pour en
sublimer les énergies magiques dormantes et les transmu-
ter au-delà de l’imaginable. Ce ne sont plus des Ka-éléments
que l’Adepte va réveiller au sein de la matière mais des éthers,
les forces premières de l’univers, celles qui donnèrent vie aux
planètes et au cosmos. Pour cela, l’alchimiste combine les
Materiae Primae pour engendrer la Quintessence, un alliage
des cinq champs magiques, fusionnant dans la matière les
énergies élémentaires pour la charger à l’image d’un Nexus
en miniature. L’immense majorité des formules du Grand
Œuvre reposent sur la Quintessence. Les autres raffinent à
l’extrême un unique champ magique, ce qui nécessite une
quintuple dose de la matière première réclamée par la for-
mule. Les puissances avec lesquelles joue l’alchimiste ne sont
pas à prendre à la légère. Elles réclament une attention de
tous les instants. Il n’est donc pas rare que l’alchimiste sur
la voie de l’Œuvre au rouge ménage sa monture et procède
étape par étape, s’octroyant un temps de repos entre chaque
réalisation de son Grand Œuvre. Car il lui faudra étudier
encore et encore. Obtenir la Quintessence est une chose,
encore faut-il pouvoir la travailler. L’Alchimie n’est qu’un
long processus de raffinement de la même matière première,
portée tout au long des Œuvres à des étapes supérieures de
perfection et d’élaboration. Ce travail passe peu ou prou par
quatre opérations communes aux processus : l’exaltation,
 Nephilim
soit la sublimation complète de la matière en Quintessence ;
la multiplication, qui décuple l’énergie contenue dans le
construct en véritable maelström élémentaire ; la perfec-
tion, qui sculpte la puissance brute en éthers que l’on peut
clairement distinguer au sein d’une Liqueur, d’un Ambre ou
d’un Métal ; la projection enfin, étape finale où le proces-
sus alchimique aboutit pleinement et donne naissance à la
Pierre philosophale, au Mercure des philosophes, à l’Élixir
de longue vie, à l’Œuf alchimique ou à l’Esprit universel.
Pour parfaire la formule de son Grand Œuvre, l’Adepte
va donc devoir se familiariser avec le processus alchimique de
son mentor. Il partira à la recherche de son cocon ou de ses
éclats, assistera à des démonstrations privées sur la manière
d’attiser les esprits volatils du Cinabre ou de fixer les cinq élé-
ments au sein du Métal. Il devisera avec les autres disciples
de son mentor plus avancés que lui sur la voie. Et il mettra à
l’épreuve sa sapience en explorant le mystère de la fusion des
cinq éléments dans celui du Ka-Soleil.
L’aboutissement
Chaque Grand Œuvre est la synthèse de l’histoire
personnelle du Nephilim, de ses choix, de ses vécus et de
la sapience accumulée auprès de son mentor du Glorieux
Alliage. Le Nephilim aura façonné son Grand Œuvre
selon les directives du processus pour aboutir à son état agar-
thien, transfigurer son Pentacle, libérer son être des entraves
de l’incarnation et de la stase. Peut-être aura-t-il maîtrisé
la puissance du Ka-Soleil ? Sublimé son être élémentaire ?
Donné vie à une nouvelle créature magique prête à se fondre
dans le monde occulte pour l’illuminer à son tour ? Quoi
qu’il advienne, achever l’Œuvre au rouge le transformera à
jamais. Il ne sera plus tout à fait un Nephilim ou un Kaïm.
Sa conscience et sa condition auront évolué. Renaissant au
monde transfiguré, il sera devenu un Agarthien.
114
La nouvelle assemblée :
l’université alchimique
arcadienne
À l’heure où le Grand Compact d’Arcadia se profile,
le Glorieux Alliage entend passer à la vitesse supérieure.
La fraternité qui compose la Voarchademia a longtemps
permis aux Adeptes d’œuvrer en secret à l’abri des mani-
gances des Arcanes Mineurs. Cependant, la déchirure du
Voile et la propension des sociétés secrètes à user de tech-
nologies de pointe pour débusquer les Nephilim menacent
les alchimistes, sédentarisés par les impératifs des travaux
du laboratoire. La Voarchademia doit s’étendre, s’ouvrir
à tous les alchimistes et même aux autres Nephilim pour
les initier à la transmutation de la matière. Après tout,
Arcadia elle-même n’est-elle pas une altération des villes
profanes ? La conséquence immédiate de cette vision est
que la Voarchademia doit à son tour évoluer pour laisser
la place à un nouvel ordre alchimique. C’est ce qu’ont pla-
nifié collégialement les cinq fondateurs de l’Alchimie. Ils
souhaitent multiplier les Amphithéâtres de la Sagesse et les
implanter dans les quartiers de la cité occulte. Protégés par
le Voile d’Anima Mundi, les cinq établiront des académies
alchimiques où les Adeptes pourront venir étudier et y
cacher leur laboratoire. Ils œuvreront ensemble à la renais-
sance de l’Alchimie par l’Œuvre au noir, au blanchiment
de la matière, à l’élaboration de la Pierre philosophale. Les
plus grands esprits de cet Art occulte seront appelés pour
y enseigner, et un nouvel âge d’or de la pensée hermétique
pourra naître.
Cinq amphithéâtres ont été imaginés :
• l’Amphithéâtre de l’éternelle Sagesse, à Venise, sous la
houlette d’Esméralda ;
• l’Amphithéâtre de la Gnose éternelle, à Fès, sous la
conduite d’Hermès ;
• l’Amphithéâtre de l’Aurore naissante, à Prague, sous le
patronage du Lion Vert ;
• l’Amphithéâtre des Fruits dorés, sous la protection
d’Atalante à Hokokuji, le temple des bambous situé à
Kamakura, Japon ;
• l’Amphithéâtre de l’Ombre lumineuse, à Lima, sous la
direction de Rébis
La possibilité de voyager d’un quartier arcadien à un
autre constitue un atout formidable pour accéder aux
Amphithéâtres. Bien sûr, il faudra en baliser le chemin et par-
venir à se repérer en Arcadia. C’est là un des plans du Lion Vert.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
La conduite
de l’Œuvre
Assembler un construct
avec l’Œuvre au rouge
Chaque tentative d’assemblage prend un mois. Ce test
et cette durée représentent le travail nécessaire pour harmo-
niser les différents constructs entre eux et renforcer leurs
capacités à endurer de fortes charges magiques (éclats de
cocons alchimiques, Quintessence). Les outils doivent sou-
vent être renforcés par des alliages et des conducteurs en or.
Le Magnum Opus
Cette appellation n’est autre que la transcription
latine du Grand Œuvre.
Projeter une formule
Cette appellation désigne l’action d’utiliser une
formule d’alchimie.
Projeter une formule
d’Œuvre au rouge
Chaque Magnum Opus consiste en une formule unique
constituée de dix étapes. À chacune d’entre elles, les matières
premières se transforment pour générer une substance spé-
cifique. Celle-ci est ensuite nourrie de nouveau de Materiae
Primae (MP) pour produire la suivante jusqu’à atteindre
l’ultime degré de la formule, achevant le processus.
Intégrer une nouvelle formule du Magnum Opus néces-
site un mois pour affiner les MP, calibrer les outils, faire entrer
le construct en résonance, etc.
Intégrer des Materiae Primae au construct pour le
Grand Œuvre prend un nombre d’heures égal au degré de
la formule.
Pour générer une substance d’Œuvre au rouge, l’alchi-
miste doit :
• avoir appris la formule auprès d’un membre du Glorieux
Alliage ou de la Voarchademia (cf. plus bas) ;
• intégrer les MP dans le construct associé à la for-
mule (autant de degrés de MP pour chacun des cinq
Ka-éléments demandés ou cinq fois le nombre de
115
degrés demandé si la formule s’applique à un unique
Ka-élément). Cette étape peut prendre du temps ; il
arrive parfois que l’alchimiste doive procéder en deux
ou trois phases en fonction de sa réserve (cela est parti-
culièrement valable pour la quintuple dose requise par
un Ka-élément. Le construct peut garder les Materiae
Primae actives pendant un nombre de mois égal au
degré d’Art occulte Œuvre au rouge du Nephilim) ;
• posséder un degré d’Art occulte au rouge au moins égal
au degré de la formule ;
• œuvrer dans son laboratoire.
Le test pour une Quintessence est : degré en Œuvre
au rouge + Ka le plus bas du construct - degré de la
formule + bonus éventuel de mentorat.
Le test pour une quintuple dose d’un Ka-élément est :
degré en Œuvre au rouge + Ka-élément du construct
- degré de la formule + bonus éventuel de mentorat.
Tests et maladresses
Les forces contenues dans le laboratoire et le construct
de l’Adepte sont bien supérieures à celles de son Pentacle.
L’alchimiste devra être très précautionneux dans la conduite
des opérations de son processus. Aucune précipitation n’est
tolérée. On ne joue pas avec le Grand Œuvre à la légère. Un
échec ou une maladresse et c’est tout le laboratoire, le voisi-
nage proche voire une région entière qui peuvent-être soufflés
comme de vulgaires fétus de paille… dans le meilleur des cas.
Les champs magiques pourraient alors être annihilés ou fon-
dus pour engendrer une catastrophe (sur)naturelle, donner
vie à un Effet-Dragon dévastateur, sans compter la dissolu-
tion pure et simple du Pentacle du Nephilim.
D’une manière générale, les alchimistes sont encoura-
gés à profiter de grandes conjonctions pour projeter leurs
substances d’Œuvre au rouge.
Lorsqu’une formule d’Œuvre au rouge est projetée et
que le test indique un échec ou une maladresse, une catas-
trophe se produit. Chaque formule se voit attribuer deux
conséquences en fonction des effets. Voici la liste et les effets
de ces revers que peut connaître (et subir !) l’alchimiste.
Révolte de la matière : cet effet s’applique uniquement
aux objets inanimés ou à une zone géographique. La formule
n’est pas suffisamment aboutie et quelque chose en elle
produit une réaction rendant l’aire d’effet hermétique aux
courants élémentaires. Toute la zone ciblée se vide alors
 Nephilim
de son potentiel magique et aucune formule ne peut y être
projetée durant un mois. À terme, les champs magiques
infusent à nouveau le monde profane.
Perte du lien alchimique : cet effet s’applique unique-
ment au laboratoire de l’alchimiste. L’échec de la formule
entre en réaction avec le laboratoire et conduit à un choc
en retour des champs magiques qui coupent le lien entre
l’alchimiste et ses constructs. Ceux-ci doivent à nouveau
être assemblés selon les techniques du laboratoire décrites
aux pages 216-217 du Livre 0 Quintessence, puis selon les
règles décrites p. 115 de ce livre pour le construct qui dirige
le Magnum Opus.
Intoxication au sel de Saturne : cet effet s’applique uni-
quement à l’alchimiste. En se concentrant dans la substance,
les champs magiques ont laissé un vide microscopique dans
leur structure où s’est logée une goutte d’orichalque. Lorsque
la substance est libérée, la réaction alchimique est viciée par le
champ de Saturne, lequel s’étend aux éléments présents dans
la substance pour les corrompre et empoisonner le Pentacle
de l’alchimiste. Celui-ci se tord de douleur sous l’effet de
spasmes et de vomissements. Cette maladie de Saturne dure
une semaine et lui fait perdre définitivement un point de Ka
dominant. Un humain victime de cet effet est intoxiqué par
une forte dose de plomb et souffre de saturnisme.
Exposition du métamorphe : cet effet s’applique uni-
quement à l’alchimiste. La substance ne produit pas l’effet
souhaité et réagit avec le corps de l’alchimiste. Un Nephilim
voit ainsi la substance agir sur son métamorphe, qu’elle
amplifie et révèle, rendant toutes ses métamorphoses visibles
pendant un mois. Les effets doivent alors s’appliquer (cf.
Livre 0 Quintessence, p. 112). Si l’Adepte est un humain, son
Ka-Soleil est touché et comme brûlé : l’alchimiste développe
alors une crise d’ego et de folie faisant apparaître ses pires
travers. Là encore, la folie est passagère et ne dure qu’un mois.
Corruption des Materiae Primae : cet effet s’applique
uniquement au laboratoire de l’alchimiste. Les matières pre-
mières utilisées pour la production de la formule sont
entrées en résonance avec le laboratoire durant la prépa-
ration. Lorsque l’alchimiste échoue à projeter la formule,
toutes ses MP accumulées se vident de leur charge élé-
mentaire. Bien entendu, l’effet de la formule ne s’applique
pas et l’alchimiste doit à nouveau se constituer un stock de
matières premières pour élaborer ses formules.
116
Opposition des principes contraires : cet effet s’applique
à la formule de l’alchimiste. Quelque chose a dérapé durant la
réaction alchimique et la cible n’est pas la bonne, les effets
produits sont entièrement inversés, le sort fonctionne mais
pendant une seconde, l’alchimiste est la cible malgré lui de
l’effet ou la réaction attendue est déformée, inapte ou dange-
reuse. Le Meneur est invité à choisir et à mettre en scène l’effet
selon les besoins ou les péripéties de sa campagne.
Libération d’un dragon hermétique : cet effet
s’applique à la formule de l’alchimiste. La substance coagule
les champs magiques, mais au dernier moment une irré-
gularité brise la mécanique de la réaction élémentaire et
entraîne la conflagration de la substance qui donne nais-
sance à un Effet-Dragon particulièrement agressif. La
nature de l’Effet-Dragon dépend du jour élémentaire pen-
dant lequel la formule a été projetée. Le Ka de la créature est
équivalent au degré de la formule, sa menace est augmentée
de 3 degrés.
Mauvaise réaction élémentaire : cet effet s’applique
uniquement aux objets inanimés ou à une zone géographique.
La puissance accumulée par la substance est supérieure
à l’effet escompté et la charge est trop forte pour être
maîtrisée. Si l’aire d’effet est une zone, une déflagration
démesurée se produit dans les champs magiques de la
région, détruisant peu à peu tout l’écosystème occulte
et provoquant subitement une catastrophe naturelle
(tremblement de terre, cyclone, inondation diluvienne,
réveil de l’activité volcanique suivi d’une éruption, à la
manière de Pompéi, etc.). Les dégâts sont considérables
et les victimes nombreuses. Si l’aire d’effet est un objet
celui-ci explose subitement, enflammant ou projetant
toute chose sur un rayon de 100 mètres, crée un glisse-
ment de terrain ou attire toutes les créatures et personnes
présentes dans le voisinage. Fascinées comme par une
idole, toute réflexion leur est impossible et seule compte
la volonté de protéger l’objet.
Explosion du laboratoire : cet effet s’applique uni-
quement au laboratoire de l’alchimiste. La substance est
corrompue et la réaction alchimique produit une explo-
sion dans le laboratoire, lequel est soufflé par la puissance
magique. Les constructs sont définitivement détruits ainsi
que les Materiae Primae. La destruction du laboratoire
peut révéler le refuge de l’alchimiste et augmenter la jauge
RK de 3 jetons.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Bannissement par le Glorieux Alliage : cet effet
s’applique à l’alchimiste. Malgré les conseils et avertissement
de son mentor, l’alchimiste a projeté la formule sans res-
pecter les mesures de sécurité élémentaires. La formule a
été libérée, mais non contrôlée ses effets ont été pervertis
et se révèlent néfastes pour les hommes comme pour les
Nephilim (catastrophe naturelle, victoire des Arcanes
Mineurs). L’alchimiste est dès lors considéré comme un
paria par ses pairs et aucun membre du Glorieux Alliage
ne l’instruira sur la conduite de l’Œuvre au rouge. La quête
du Magnum Opus s’arrête ici.
Dévoration de Cronos : cet effet s’applique à la cible de la
formule. L’erreur aura été fatale et les éthers de la substance
ont subi une inversion de leur état pour muer en orichalque
et semer la destruction. Si la cible est une région, l’ensemble
de ses champs magiques sont détruits pour une période
d’un an. Les quartiers arcadiens éventuellement présents
dans la zone sont affectés et perdent leur Prégnance. Si la
cible ne peut être que le Nephilim, son Pentacle est irré-
médiablement détruit. Si la cible est une personne ou un
objet, elle se transforme en Effet-Dragon d’orichalque, un
Daïmon (degré d’orichalque égal à celui de la formule), et
attaque l’alchimiste et ses compagnons présents.
Les voies
alchimiques
La voie brève
L’Adepte de la voie brève a choisi une voie simple et rapide
pour atteindre le Magnum Opus. Plutôt que de se diversifier
et d’étudier les divers aspects de l’Alchimie, il s’est concentré
sur l’exploitation pleine et entière de son construct. Pour pré-
tendre à l’Œuvre au rouge, il aura au préalable activé tous
les Ka-éléments de son outil alchimique (techniquement un
seul degré suffit mais l’alchimiste sera grandement limité
dans sa capacité à projeter les formules du Grand Œuvre
s’il ne dépense pas ses PS pour améliorer son outil). Lorsqu’il
Grand Œuvre de la voie brève
Voie alchimique Construct maître
Athanor
… ou creuset
Voie brève …ou alambic
…ou aludel
…ou cornue
117
Machine arrière ?
Toutefois, l’alchimiste peut, s’il le souhaite,
faire machine arrière. Pour cela, il doit procéder à
l’opération inverse de la phase de préparation de
son construct, c’est-à-dire qu’il consacre un mois
à le vider et le défaire de ses matières premières
et doit ensuite le reconfigurer pour produire à
nouveau des formules d’Œuvre au noir et au blanc
(en suivant les règles des p. 216 et 217 du Livre 0
Quintessence).
se lance dans l’Œuvre au rouge, l’Adepte sait qu’il va devoir
se consacrer exclusivement à la réalisation du processus
choisi, travaillant et perfectionnant sans cesse ses matières
premières pour générer les dix formules qui jalonnent son
chemin vers l’aboutissement final du Grand Œuvre. En
conséquence, l’alchimiste ne peut plus générer de formules
d’Œuvre au noir ou au blanc. C’est le risque à prendre quand
on emprunte la voie brève.
L’alchimiste qui suit la voie brève doit choisir le Grand
Œuvre correspondant au processus de son outil alchi-
mique et suivre le magistère du membre du Glorieux Alliage
concerné.
La voie sèche
Les alchimistes qui ont fait le choix de la voie sèche opèrent
leur Grand Œuvre par l’action de l’athanor ou du creuset.
Ces Adeptes savent fixer ou séparer la matière première dans
sa plus infime partie élémentaire pour en générer le déploie-
ment jusqu’aux plus gigantesques constituants de l’univers.
Leurs travaux leur ont permis de comprendre la totalité des
principes actifs et physiques du monde occulte. Ils sont désor-
mais capables de le transformer. Les alchimistes parlent de ces
Adeptes comme des maîtres du sel et du soufre de l’univers, de
l’essence masculine du cosmos.
Processus alchimique Magistère
Pierre philosophale Atalante fugitive
Mercure des philosophes Lion Vert
Élixir de longue vie Esméralda
Esprit universel Hermès Trismégiste
Œuf alchimique Rebis
 Nephilim

Bonus de mentorat de la voie sèche

De par leur connaissance intime des processus et opérations de la voie sèche, les Adeptes reçoivent un bonus de
mentorat pour produire les formules de leur voie alchimique, laquelle dépend de leur niveau de progression dans
leur Science occulte. Ce bonus illustre les savoirs et cours particuliers dispensés par le tuteur de l’alchimiste, que le
Meneur est invité à mettre en scène dans ses scénarios.

Les échelles du bonus accordé par le mentorat sont les suivantes :

• Art occulte Œuvre au rouge de l’alchimiste entre 1 et 3 degrés : bonus + 1 ;
• Art occulte Œuvre au rouge de l’alchimiste entre 4 et 6 degrés : bonus + 2 ;
• Art occulte Œuvre au rouge de l’alchimiste entre 7 et 10 degrés : bonus + 3.

Grand Œuvre de la voie sèche

Voie alchimique Construct maître Processus alchimique Magistère Mentorat

Athanor Pierre philosophale Atalante fugitive Jusqu’à 3 degrés

pour projeter les
Voie sèche
formules du pro-
… ou creuset Mercure des philosophes Lion Vert
cessus étudié

Les Adeptes de la voie sèche doivent choisir lequel
des deux constructs, l’athanor ou le creuset, guidera leur
Grand Œuvre. Ce faisant, le construct choisi doit pos-
séder les cinq Ka-éléments actifs (techniquement un seul
degré suffit mais l’alchimiste sera grandement limité dans
sa capacité à projeter les formules du Grand Œuvre s’il ne
dépense pas ses PS pour améliorer son outil). Cet outil est
celui dont se servira l’alchimiste pour gravir l’échelle des
sages et conquérir l’Agartha. En conséquence, il est entiè-
rement dévolu à la production des formules d’Œuvre au
rouge. L’outil laissé pour compte peut continuer, quant à
lui, de produire des formules d’Œuvre au blanc et au noir.
La voie humide
En infusant la matière au travers de l’aludel, en distillant
son essence via l’alambic ou en recréant la gestation biolo-
gique au sein de la cornue, les Adeptes de la voie humide
saisissent mieux qu’aucun autre l’âme du monde. Ils savent
que celle-ci peut être soumise à des opérations capables d’al-
térer, de régénérer ou d’accoucher son essence profonde.
Derrière les parois de ces vases admirables décantent les
essences baignant dans la matrice spirituelle de l’univers.
Leurs effluves entremêlent les songes symboliques, spiri-
tuels et inconscients de la part féminine du Grand Œuvre,
symbolisée par l’image du mercure et du vif-argent. Avant
de s’appliquer au domaine physique, les formules de la voie
humide ou longue s’intéressent d’abord à transmuter l’âme
des choses.
118
Les Adeptes de la voie humide opèrent par le biais de
trois constructs cristallins dont ils ont parfait la pratique
au fil de leurs incarnations. Néanmoins, seul l’un d’entre
eux leur ouvrira les portes du Magnum Opus. À l’entrée
du Troisième cercle, l’alchimiste choisit le processus qu’il
souhaite enfanter. Le construct associé doit posséder tous
ses Ka-éléments actifs (techniquement un seul degré suffit
mais l’alchimiste sera grandement limité dans sa capacité à
projeter les formules du Grand Œuvre s’il ne dépense pas
ses PS pour améliorer son outil). Cet outil est celui dont
se servira l’alchimiste pour sublimer son être. Il est dès à
présent entièrement dévolu à la production des formules
d’Œuvre au rouge. Les deux outils restant se consacrent
à la production des formules d’Œuvre au blanc et au noir
connues par l’alchimiste.
La voie royale
Long est le chemin qui mène l’Adepte de la voie royale
au Grand Œuvre. C’est la contrepartie exigée pour celui
qui veut saisir l’ensemble des processus gouvernant son
Art. Entre le fixe et le volatil, l’ombre et la lumière, devinant
le potentiel des principes opposés, l’alchimiste s’est abreuvé
de toute la sapience que peut offrir l’Alchimie. Il possède
un laboratoire bien équipé qui lui offre de nombreuses
possibilités et devrait l’aider à opérer son choix. En suivant
la voie royale, l’alchimiste peut choisir son Grand Œuvre
parmi les cinq processus alchimiques et suivre le magistère
du membre du Glorieux Alliage associé.
 119
Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes

Bonus de mentorat de la voie humide

De par leur connaissance intime des processus et opérations de la voie humide, les Adeptes reçoivent un bonus
de mentorat pour produire les formules de leur voie alchimique, laquelle dépend de leur niveau de progression dans
leur Science occulte. Ce bonus illustre les savoirs et cours particuliers dispensés par le tuteur de l’alchimiste, que le
Meneur est invité à mettre en scène dans ses scénarios.

Les échelles du bonus accordé par le mentorat sont les suivantes :

• Art occulte Œuvre au rouge de l’alchimiste entre 1 et 5 degrés : bonus + 1 ;
• Art occulte Œuvre au rouge de l’alchimiste entre 6 et 10 degrés : bonus + 2.

Grand Œuvre de la voie humidem

Voie alchimique Construct maître Processus alchimique Magistère Mentorat

Alambic Élixir de longue vie Esméralda

jusqu’à 2 degrés
Hermès pour projeter
Voie humide Aludel Esprit universel
trismégiste les formules du
processus étudié
Cornue Œuf alchimique Rebis

Comme pour toutes les autres voies, cet outil se
consacre exclusivement à la production des formules du
processus sélectionné pour le Grand Œuvre. L’outil doit
posséder tous ses Ka-éléments actifs (techniquement
un seul degré suffit mais l’alchimiste sera grandement
limité dans sa capacité à projeter les formules du Grand
Œuvre s’il ne dépense pas ses PS pour l’améliorer). Les
autres outils peuvent toujours produire des formules
d’Œuvre au blanc et au noir connues par l’alchimiste.
Néanmoins, l’alchimiste peut espérer accorder et
sacrifier un ou plusieurs de ses constructs pour faci-
liter ses opérations du Magnum Opus. Pour cela, il
doit rencontrer un membre du Glorieux Alliage (autre
que son mentor) et bénéficier de son apprentissage pour
assembler le construct secondaire à son construct du
Grand Œuvre. Outre le fait de trouver cet autre maître
(quête pouvant faire l’objet d’un scénario), l’alchimiste
doit réitérer la phase d’assemblage de son laboratoire
(telle que décrite dans « Assembler un construct avec
l’Œuvre au rouge », p. 115).
Une fois le construct rattaché, l’alchimiste bénéficie
d’un bonus de 1 degré pour réaliser ses formules d’Œuvre
au rouge (à partir du construct dévoué à son processus
alchimique).
L’Adepte de la voie royale ne peut raccorder à son outil
principal qu’un contruct appartenant à la même voie (sèche
ou humide). Ainsi, seul un athanor peut être relié à un creu-
set et seul un alambic peut être couplé à un aludel.
Seuls ces autres magistères permettent à l’Adepte de
gagner un bonus de mentorat pour son Grand Œuvre.
Ayant suivi la voie royale, il possède les connaissances pour
user de chaque outil, mais celles-ci ne peuvent être aussi
poussées que celles d’un alchimiste s’étant réellement spé-
cialisé dans son Art.

Grand Œuvre de la voie royale

Bonus
Voie Construct Assemblage
Processus alchimique Magistère mentorat
alchimique maître possible
possible
Athanor Pierre philosophale Atalante fugitive Creuset 1
Creuset Mercure des philosophes Lion Vert Athanor 1
Voie royale Alambic Élixir de longue vie Esméralda Aludel/Cornue +1/+2
Aludel Esprit universel Hermès Trismégiste Alambic/cornue +1/+2
Cornue Œuf alchimique Rebis Aludel/alambic +1/+2
 Nephilim
Les processus
alchimiques
Le Grand Œuvre est structuré par cinq processus alchi-
miques représentant chacun un pouvoir sur la matière. Par
ailleurs, ces processus et les cocons alchimiques (qui sont
la panacée des Materiae Primae) sont intrinsèquement
liés aux fondateurs de l’Alchimie. Ainsi, en choisissant un
mentor, l’alchimiste opte pour l’étude de son processus et
inversement.
La Chrysopée et
le Mercure des
philosophes
La Chrysopée façonne le Métal comme elle façonne
le monde et ses lois. Chaque martèlement puissamment
asséné sur la Materia Prima lui impose les vues de l’alchi-
miste, tout comme le Lion Vert gronde pour imposer la
paix au monde occulte. Le cocon du Lion Vert était une
prison d’airain, mais cette cage dorée ne put résister au
rugissement léonin qui la fit fondre pour libérer le Mercure
des philosophes, la puissante substance qui lui donna la
maîtrise, le contrôle, l’esprit des lois et de la rectitude. Un
don qu’il redistribua à ses ouvriers.
La Chrysopée offre aux alchimistes la possibilité de
forger les plus puissants des métaux, ceux à même de
couronner le Roi du Monde. Par son travail inlassable,
l’Adepte se découvre capable de changer ou d’édicter les
lois physiques ou spirituelles du monde et de gouverner les
champs magiques (soleil et orichalque compris). Couronné
d’or par le Mercure des philosophes, l’Adepte intègre le
sixième élément dans son Pentacle et le manie pour illu-
miner le monde occulte contemporain.
L’Escarboucle et
la Pierre philosophale
L’Escarboucle appartient à la voie sèche mais, comme
sa maîtresse, sa substance est volatile et peut glisser entre
les doigts, se répandre tel un liquide sans pour autant
se mélanger. Les Poudres sont une allégorie parfaite du
processus de séparation et de décomposition de l’Escar-
boucle, millier de grains de sable assemblant la rive que
l’Adepte rêve d’atteindre durant le Grand Œuvre. Les
premières poussières qui forment la Materia Prima
120
reine du processus furent arrachées sous l’effet de l’éro-
sion au monolithe noir qui donna naissance à Atalante.
L’alchimiste qui détient la maîtrise parfaite de l’athanor
joue avec les briques de l’univers. Obtenir la Pierre phi-
losophale revient à tenir le monde entre ses mains car le
monolithe permet de donner la conscience aux choses
et aux êtres. Son obtention passe par la renonciation à
ce qu’était l’alchimiste ; il doit accepter de se transmu-
ter, de devenir autre chose pour atteindre l’illumination
promise par son Grand Œuvre. Peu à peu, l’alchimiste
va appliquer sur lui les formules de destruction pour se
séparer de son vécu, de ses attaches, de son Pentacle, ne
devenir que pleine conscience et renaître ailleurs, sous
une autre forme, dans un autre état.
Le Cinabre et
l’Élixir de longue vie
Le Cinabre est le pinacle des Liqueurs et appartient à la
voie humide. Il est l’agent du changement et des transfor-
mations. Ce processus tire sa source du cocon qui servit
de support à la Table d’émeraude et mène l’alchimiste à
la maîtrise parfaite des techniques de l’alambic pour géné-
rer la plus incroyable des Liqueurs : celle permettant de
remonter à la source du Ka. D’après les légendes qu’on lui
prête, l’Élixir de longue vie accorde l’éternité. Cette eau
primordiale guérit de toutes ses afflictions le Pentacle du
Nephilim qui le boit, y compris la blessure d’orichalque qui
l’a transformé en Déchu.
Au-delà de ses propriétés curatives, le processus du
Cinabre transforme profondément le Nephilim dont il
dissout le Pentacle et le mêle au Ka-Soleil de son Simulacre
pour irriguer le corps d’une nouvelle vitalité, transformant
son être à jamais. À terme, le Déchu et le Simulacre ne font
plus qu’un dans une enveloppe devenue immortelle. Le
cycle des réincarnations s’arrête et nombreux y voient la
réussite du Sentier d’or
L’Alkaest et
le Spiritus Mundi
L’Alkaest est le processus qui inspire l’élaboration de
toutes les Vapeurs, gaz et fumerolles concoctés dans le labo-
ratoire par l’aludel. Le cocon de verre et d’azoth qui fut brisé
par le terrible fracas et le déferlement consécutif à la naissance
d’Hermès servit de genèse au processus et en constitue la
plus précieuse des matières premières. Les maîtres mots de

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
ce processus sont savoir et déchiffrement. Le Spiritus Mundi
est l’essence de l’âme du monde. Il se meut dans un mouve-
ment perpétuel, à l’image de l’Iz, son double cosmique. Son
souffle absorbe les savoirs cachés du monde et les transmet à
l’alchimiste. En retour, celui-ci peut transmettre à l’univers ses
espoirs et ses réflexions.
Enfin, le Spiritus Mundi ennoblit l’âme de celui qui
le sécrète. Il aiguise sa nature pour en faire la plus pure des
expressions. L’alchimiste qui inhale l’Esprit universel devient
l’incarnation totale, l’esprit, l’âme de son élément.
L’Androgyne et
l’Ovo Mundi
L’Androgyne a toujours été le processus le plus mys-
térieux et paradoxalement l’un des plus fascinants de
l’Alchimie. À la frontière entre le sec et l’humide, le solide
et le liquide, L’Androgyne revendique une nature double,
à l’image de l’œuf et de sa coquille. C’est un processus com-
plexe en analogie parfaite avec son (ses ?) prescripteur(s),
Rébis. Le cocon d’ambre, gorgé de sève dorée et qui le vit
naître, a depuis longtemps disparu, est retourné à la terre
pour la fertiliser. Il arrive parfois que celle-ci en recrache
une miette capable d’alimenter de nombreuses formules.
En maîtrisant totalement son construct, la cornue,
l’Adepte de l’Androgyne pourra générer le plus formi-
dable des Ambres, celui contenant la matière première à
l’origine de la vie, dont il pourra pétrir l’ADN, tel un potier
ou un sculpteur de l’occulte, pour en accélérer l’évolution.
Génération et création sont les vertus de l’Œuf alchimique
dont l’absorption transforme entièrement l’alchimiste
mélangeant son Pentacle avec le Ka-Soleil pour donner
naissance à une nouvelle créature, capable à son tour de
se reproduire.
121
Les formule
de l’Œuvre au
rouge
Chaque formule produit par défaut une substance
nécessitant des Materiae Primae des cinq Ka-éléments.
Lorsque la formule use d’un Ka unique, la précision figure
dans le texte et la dose est quintuplée. Le nombre de degrés
pour chaque MP est égal au degré de la formule d’Œuvre
au rouge.
Exemples
• Le Métal de la Chrysopée au rouge du sixième
degré du Mercure des philosophes est le fruit
d’une Quintessence. Il nécessite 6 degrés de MP
de chaque élément pour être produit (soit 30
degrés au total).
• La Vapeur de l’Alkaest au rouge du cinquième
degré de l’Esprit universel est produite par une
dose quintuple. Elle nécessite 5 x 5 degrés de
MP du même élément pour être produite (soit
25 degrés au total de Ka-Eau, Ka-Air, etc.).
122
Les formules
Formules de la Chrysopée
Amalgame des
dragons hermétiques
Métal de la Chrysopée au
rouge du premier degré du Mer-
cure des philosophes
Aire d’effet : 1 cible
Durée : permanente
Échec : corruption des Materiae Primae
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Première étape du Mercure des philosophes, ce Métal res-
semble à une braise incandescente dont les teintes varient en
fonction des jours élémentaires. Il suscite la crainte chez les
créatures magiques. Projeté sur un Effet-Dragon ou une créa-
ture de Kabbale de Premier ou Second cercle, il a le pouvoir de
les transmuter en Materia Prima et de les absorber.
À l’entrée du Troisième cercle, nombreux sont les disciples
du Lion Vert à se rapprocher de la Force pour participer aux
Dracomachies et ainsi se constituer une réserve de MP pour
leurs prochains travaux du Grand Œuvre.
Le nombre de degrés de MP enfermés dans le Métal est équi-
valent à son degré pour une créature de Kabbale et au double
de son degré pour un Effet-Dragon. Le Ka de la MP est le
même que celui de la cible. Le Métal ne peut agir qu’une seule
fois et sur une seule créature. La transmutation est automa-
tique et le Métal peut être utilisé comme une Materia Prima.
Rectification du
Compact occulte
Métal de la Chrysopée au
rouge du troisième degré du
Mercure des philosophes
Aire d’effet : une région
Durée : un mois
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : bannissement par le Glo-
rieux Alliage
Cette formule est particulièrement redoutée des acteurs
occultes et ne s’emploie pas à la légère. L’alchimiste va forger
dans son creuset un puissant Métal alliant les cinq éléments
pour y inscrire un tabou magique. Une fois la formule activée,
le Métal libère les Materia Primae dans les champs magiques
et interdit la pratique d’un Art occulte (Magie, Kabbale ou
Alchimie, au choix). Les champs magiques refuseront ainsi
de se soumettre aux injonctions d’un mage, d’un invocateur
ou d’un alchimiste (dont les MP deviendront inopérantes).
Le sort s’étend sur une région complète du monde profane.
Perfection de
l’avatar royal
Métal de la Chrysopée au
rouge du deuxième degré du
Mercure des philosophes
Quintuple Métal d’un Ka-élé-
ment au choix
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Grâce à cette formule, le Nephilim peut modeler son Simu-
lacre pour rendre vie à ses incarnations passées et décupler
leurs aptitudes. L’Adepte forge un Métal dans le Ka-élément
analogiquement lié au Vécu qu’il souhaite exalter. Il trans-
fert dans celui-ci son expérience passée et l’illumine par le
biais du creuset. À terme, le Métal a l’apparence d’un bijou
(une bague, un collier, une boucle d’oreille stylisée). Porté par
l’alchimiste, il change celle du Simulacre pour faire revivre le
guerrier achéen, l’astronome qu’il fut, etc.
Une fois le Métal fabriqué, la formule est pérenne, il lui suffira
de porter le bijou pour se transformer en son ancien Simu-
lacre. Le degré de Vécu de l’avatar est désormais égal à 10. En
contrepartie, l’alchimiste ne peut faire appel à ses autres Vécus
tant qu’il demeure sous l’apparence de son avatar.
L’alchimiste doit forger un Métal par avatar, même si chacun
appartient analogiquement au même Ka-élément.
Calcination de la
morsure fuligineuse
Métal de la Chrysopée au
rouge du quatrième degré du
Mercure des philosophes
Aire d’effet : 1 cible
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Cette formule concentre l’ensemble des propriétés de gué-
rison et d’apaisement des champs magiques (cautérisation,
régénération, sérénité, adaptation et narcotique) en un Métal
malléable de couleur jaune doré. Le Métal doit être appliqué
sur une blessure provoquée par de l’orichalque. Sous l’effet de
la calcination, la blessure est réduite et le Nephilim récupère
le point de Ka dominant perdu.
En contrepartie, le Nephilim gagne un degré de Chute (au
choix : Narcose, Khaïba ou Ombre). Le Métal ne peut agir
que sur une blessure contractée au plus tard une semaine
auparavant et doit être apposé avant le samedi qui suit, sans
quoi l’influence de Saturne scelle définitivement la blessure.
Si le Métal est apposé sur un autre Nephilim que l’alchimiste,
ce dernier partage sa douleur et tous deux subissent un degré
de Chute.
Perfection du
porteur de lumière
Métal de la Chrysopée au
rouge du cinquième degré du
Mercure des philosophes
Aire d’effet : 1 cible
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : dévoration de Cronos
Après un premier apprentissage dédié à ordonner l’ensemble
des champs magiques, l’alchimiste va entreprendre de faire fu-
sionner les Ka-éléments pour donner naissance à la puissance
du Ka-Soleil. Les premières opérations seront tâtonnantes,
mais il finira par aboutir à la création d’un Métal solaire,
encore trop instable pour sublimer son Pentacle mais suffi-
samment fort pour être absorbé par un humain.
Les disciples du Lion Vert encouragent la concorde entre les
hommes et les Nephilim. Ils n’hésitent donc pas à sélection-
ner un initié pour en faire leur ambassadeur au sein du monde
profane.
Cette formule octroie l’immortalité au porteur de Ka-Soleil,
en conséquence de quoi il ne pourra plus servir de Simulacre
pour un Nephilim (ou même un Selenim). En contrepartie,
celui-ci devra jurer de servir l’alchimiste et ses desseins.
L’opération en elle-même a de quoi effrayer les plus témé-
raires : le Métal devra être fondu et donné à boire à la cible ! Il
lui faudra donc avoir une foi inébranlable en l’alchimiste.
Alliage du souverain
élémentaire
Métal de la Chrysopée au
rouge du septième degré du
Mercure des philosophes
Aire d’effet : une région
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : mauvaise réaction élémentaire
Par le biais de cette formule, l’Adepte de la Chrysopée est en
mesure d’imposer une paix occulte ou une recherche commune à
l’ensemble des acteurs d’une région. Il aura auparavant fixé sur une
plaque de Métal les cinq champs magiques et les aura liés par l’in-
termédiaire d’un fil de Ka-Soleil qu’il aura attiré dans son creuset.
Puis l’alchimiste inscrit sa loi dans le Métal : paix occulte, arrêt des
recherches ou mise en commun des ressources sur telle quête ésoté-
rique, partage du territoire ou de l’autorité, protection d’un artefact
ou d’un Plexus, etc.
Il doit ensuite convoquer les factions (à lui de les convaincre) et leur
faire signer le traité de paix pour qu’il fonctionne. Tout manquement
au traité entraînera le courroux des champs magiques à l’encontre du
contrevenant.
En termes techniques, le représentant d’une faction engage
sa communauté (fraternité, cercle de travail d’un Arcane
Majeur, obédience templière, etc.). Un manquement est puni
de façon spectaculaire (combustion spontanée, chute verti-
gineuse suite à une mystérieuse bourrasque, crise de délire
aiguë…).
 Œuvre au rouge 123

Conjonction du Soufre de Le Mercure des

refuge hermétique
Métal de la Chrysopée au
rouge du sixième degré du Mer-
cure des philosophes
Aire d’effet : un quartier
Durée : permanente
Échec : révolte de la matière
Maladresse : bannissement par le Glorieux Alliage
L’enseignement du Lion Vert passe également par l’explora-
tion d’Arcadia et la participation au Compact qu’il entend
faire signer au monde occulte. Il compte sur ses adeptes pour
repousser les frontières de la ville occulte. Cette formule per-
met de fait de créer un nouveau quartier Arcadien.
L’alchimiste aura donc pris soin de repérer un quartier occulte
n’appartenant pas encore au maillage d’Arcadia. Il lui faudra
également le débarrasser de la présence des Arcanes Mineurs,
s’il s’en trouve. Il devra ensuite forger dans son creuset un
symbole lié au quadrant (pierre dressée, labyrinthe, porte,
etc.) auquel il entend relier le quartier en respectant les règles
de la Cité occulte (un degré 5 dans la Quête ésotérique Arca-
dia est attendu).
Une fois le Métal fixé sur un bâtiment du quartier ou placé
telle une sculpture, l’alchimiste activera la formule qui entrera
en résonance avec les champs magiques et l’âme d’Arcadia,
celle-ci se mettant alors à pulser telle une balise.
Si le quartier choisi est en accord avec la Cité occulte, celle-ci
s’infusera peu à peu en lui (seuil arcadien de 1 ou 2) et s’occul-
tera peu à peu du monde profane. À charge pour l’alchimiste
de faire prospérer ce quartier en Arcadia ou de veiller à ce
que ses habitants prennent le relais. Quoi qu’il en soit, il aura
apporté sa pierre au futur Compact secret du xxie siècle.
Si par malheur le quartier ne répondait pas à l’appel de l’alchi-
miste (trop peu de références occultes, manque d’accointance
magique ou activité totalement banale pour attirer Anima),
une exclusion de la Turba Philosophorum par le Lion Vert
est une hypothèse plus que probable…
l’illumination aurifère
Métal de la Chrysopée au
rouge du neuvième degré du
Mercure des philosophes
Aire d’effet : une région
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : bannissement par le Glo-
rieux Alliage
Cette formule est de celle qui marque à jamais l’histoire oc-
culte. L’avant-dernière étape avant l’apogée du Grand Œuvre
est celle où l’Adepte entend faire comprendre à tous les mys-
tères du monde occulte et en révéler une vérité incontestable.
L’Adepte choisit de révéler un secret qu’il aurait découvert (lié
à une Quête ésotérique de degré 6 ou supérieur). Pour cela, il
doit mettre en scène cet instant de révélation en conviant ceux
dont il veut faire les sujets de sa formule. L’alchimiste doit choi-
sir les bénéficiaires de sa révélation (profanes, initiés, Nephi-
lim, Arcanes Majeurs ou Mineurs) et leur nombre, d’un petit
groupe à une ville complète.
L’Adepte doit se placer au centre de l’action et déclamer un
discours ou mettre en scène sa révélation. Parvenu au climax
de sa démonstration, il relâche son Métal solaire. Celui-ci,
dans une explosion, illumine l’auditoire en projetant des vi-
sions fantasmagoriques de la quête et de son savoir accumulé.
L’auditoire ne peut rien faire d’autre que d’accueillir cette
vérité et la laisser mûrir en lui. Par la suite, les forces en pré-
sence pourront décider de protéger ces révélations, de les
partager, de les explorer, de les exploiter, de les contredire ou
de s’y opposer.
En termes techniques, les spectateurs de l’illumination auri-
fère gagnent un nombre de Points de Sapience à répartir dans
leur Ka, la Quête ésotérique concernée ainsi que les Savoirs
ésotériques associés. Un groupe restreint répartira 45 PS par
personne, une assemblée 25 PS, une cité entière 9 PS.
philosophes
Métal de la Chrysopée au
rouge du dixième degré du Mer-
cure des philosophes
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : explosion du laboratoire
Le grand soir est finalement arrivé. Dans sa forge, l’alchimiste
contemple le creuset où bouillent les Materiae Primae. Une
somme considérable de puissance, au moins égale à celle de
son Pentacle si ce n’est supérieure, s’amalgame et se fond dans
un entrelacs de Ka-éléments. Énergies fixes et volatiles se
rejoignent dans une détonation, qui se répercute à des kilo-
mètres à la ronde tandis que gronde le tonnerre de la sapience,
donnant naissance à l’alliage de perfection : le Mercure des
philosophes, union sublimée des cinq forces élémentaires en
champ solaire.
Aussitôt l’alchimiste devra couler la substance dans un réci-
pient en fonte et la boire d’une traite. Alors, les Ka-éléments
de son Pentacle s’unissent pour se fondre dans le Ka-Soleil du
Simulacre et le Métal finit par unir les deux entités et les fixer.
La fusion le libère du lien à la stase. Le Nephilim vient d’ache-
ver le Sentier d’or et est désormais un Agarthien.
En termes techniques :
• le Mercure des philosophes fusionne tous les Ka du
Nephilim dans son Ka-Soleil qui atteint 10 degrés, si
tel n’était pas déjà le cas ;
• il peut utiliser son Ka-Soleil pour générer toutes sortes
d’approches sans activer l’Effet RK ;
• il peut diffracter son Ka-Soleil pour générer une magie
élémentaire (chaque Ka est considéré comme égal à 10) ;
• le Nephilim ne peut plus subir de Chute de Narcose lors
d’un Effet Jésus et peut s’incarner dans un Simulacre
sans dépenser de PS ;
• son Ka-Soleil fusionne naturellement avec celui de son
hôte et l’incorpore à son être. Il ne connaîtra plus jamais
d’Ombre ;
• l’orichalque ne peut le détruire mais lui cause toutefois
une profonde migraine.

Rectification du royaume hermétique

Métal de la Chrysopée au rouge du huitième degré du Mercure des philosophes
Aire d’effet : une région
Durée : permanente
Échec : révolte de la matière
Maladresse : explosion du laboratoire Le Dr Parangon
Cette formule contraint l’alchimiste à emmagasiner une grande puissance élémentaire au sein de son creuset. Il doit marteler sans Le Dr Parangon (présenté dans le Livre I
cesse son Métal pour y maintenir les champs magiques au fur et à mesure que les Materiae Primae libèrent leurs essences. Par Les Veilleurs du Lion Vert) fut le premier cobaye
l’activation continue de la forge, il accentue les énergies jusqu’à leur paroxysme, menaçant de souffler le laboratoire d’une terrible
explosion. de la formule de Perfection du porteur de lumière,
Parvenu au terme de la formule, il met au point un Métal incandescent, prisonnier d’une gangue de fer. Le Métal est brûlant et seul connue parfois sous le nom d’Élixir du Lion Vert.
l’alchimiste peut s’en emparer sans subir de dommages. Quiconque tenterait de le saisir subirait une telle brûlure de son essence Le comte de Saint-Germain, autre disciple du
magique qu’il verrait son Ka immédiatement divisé de moitié.
Lion Vert, vola la substance et l’ingurgita pour
Une fois le Métal projeté, il produit une intense déflagration dans les champs magiques de la région qui se mettent alors à vibrer et
à pulser, errant sans aucune logique. Seul l’alchimiste peut leur imposer sa volonté. Dès lors, il peut configurer à l’envi les champs favoriser ses chances de trouver l’Agartha.
magiques en modifiant leur tracé et leur position. Il est également en mesure de donner naissance à un Nexus ou de le séparer en
cinq Plexus (un par Ka-élément) sur l’ensemble de la région couverte par la formule.
Les Plexus ou les Nexus sont considérés par défaut comme permanents. L’alchimiste peut, s’il le souhaite, indiquer des conditions
à leur formation (apparition et disparition, conjonctions).
124
Les formules
Formules de l’Escarboucle
Projection du
lieu d’éternité
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du premier degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : un lieu
Durée : permanente
Échec : révolte de la matière
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Lors de sa première leçon avec Atalante, l’alchimiste découvre
qu’il devra lier son Pentacle et son laboratoire à un lieu, un sa-
crifice nécessaire pour réenchanter la Terre. Dès lors, l’alchi-
miste aura pris soin de rechercher le locus qui accueillera son
Grand Œuvre. Il peut s’agir d’un quartier du monde profane
ou situé en Arcadia, d’une aire reculée du monde, d’un Aka-
sha ou même d’une ancienne terre atlante. Sa taille peut varier
allant d’une simple maison, un château en ruine jusqu’à un
parc ou une forêt. Le choix dépend des affinités du Nephilim
et de son attachement au lieu.
Sitôt le locus choisi, l’alchimiste entame la fabrication d’une
Poudre contenant les cinq Ka-éléments dupliquant en réduc-
tion le lien qui unit son Pentacle à l’athanor. En dispersant sa
Poudre au centre du locus, le Nephilim crée un lien indéfec-
tible entre celui-ci et son Pentacle. Ils sont désormais liés et le
Grand Œuvre peut commencer.
L’alchimiste doit aménager son laboratoire dans le locus. Par
ailleurs, il sera immédiatement averti lorsque celui-ci est visité,
si des opérations magiques s’y produisent ou si celui-ci est pro-
fané par la présence d’orichalque.
Transmutation du
locus amoenus
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du quatrième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : un lieu
Durée : permanente
Échec : révolte de la matière
Maladresse : dévoration de Cronos
Cette Poudre, si elle est répandue, reproduit les tracés et le
plan du locus avant de se disperser au vent. Elle rend l’alchi-
miste maître en son royaume. La Poudre permet à celui-ci de
modifier le locus à sa convenance. Il peut reconfigurer l’espace
pour y adjoindre de nouveaux lieux de passages, pièces, etc.
Il peut le meubler et le décorer selon son souhait et ses goûts
personnels. Enfin, il peut décider du temps qu’il y fait et en
moduler l’ambiance, l’atmosphère (chaleureuse, inquiétante,
fantasmagorique). La formule façonne tout cela dans une
illusion qu’elle rend tangible. L’alchimiste peut mettre fin à
l’illusion quand il le souhaite, révélant ainsi son locus dans sa
plus simple nudité.
Mutation de
la couronne
élémentaire
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du cinquième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : bannissement par le Glo-
rieux Alliage
Cette Poudre semble être une alliance de particules irra-
diantes et corrosives dont la couleur fluctue sans cesse entre le
gris le plus sombre et l’or le plus lumineux. L’observer est une
souffrance en soi. Quoi qu’il en soi, l’alchimiste doit la projeter
sur lui pour dire adieu à son Pentacle !
La formule doit être projetée au sein du locus. La Poudre va peu
à peu ronger le Pentacle de l’alchimiste sans, curieusement, lui
occasionner le moindre dommage. À terme, ses branches de Ka
neutres et opposés se séparent de son Pentacle, ne lui laissant
qu’un maigre reliquat pour assurer sa stabilité. Les Ka-éléments
extraits se séparent à leur tour pour donner naissance à un en-
semble de créatures (proches d’Effets-Dragons ou de créatures
de Kabbale). Ces créatures deviennent les habitants du locus et
ne peuvent le quitter sans l’accord de l’alchimiste.
Techniquement, le Pentacle de l’alchimiste ne conserve qu’un
degré pour chaque Ka-élément neutre et opposé. Pour autant,
tous les scores d’actions et d’Attributs du personnage liés à
ces éléments sont désormais calculés en fonction des Ka-élé-
ments de l’Athanor. Le Nephilim peut utiliser des approches
par ce biais mais ponctionne à distance l’énergie des matières
premières de son laboratoire. Ainsi, un Éolim qui tente une
approche de Feu avec un degré 5 décharge sa réserve de MP
d’autant de points.
Les Ka sacrifiés servent de réserve pour donner naissance
à des créatures élémentaires. Chaque créature ne peut être
composée que d’un unique Ka-élément. L’alchimiste peut
attribuer autant de degrés qu’il possède de réserve à une créa-
ture. Il la dote d’un Vécu en accord avec l’approche élémen-
taire du Ka dont elle est constituée. Le degré de Menace de la
créature est égal à son Ka.
Exemple
Le Satyre Anabaseth projette la formule tandis qu’il possède
un Ka dominant à 7. Ses Ka-éléments neutres sont le Feu et
la Lune (6) avec l’Air en opposé mineur (5) et l’Eau en majeur
(4). Au terme de la formule, il possède une réserve de 5 degrés
de Lune et de Feu, 4 en Air et 3 en Eau. La réserve totale
est de 17 degrés de Ka-éléments. Il peut donner naissance
jusqu’à 17 créatures ou répartir les degrés de sa réserve dans
plusieurs créatures à concurrence du maximum autorisé par
une réserve d’un Ka-élément.
Projection de la
barrière de cendres
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du troisième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : un lieu
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Grâce à cette Poudre à la couleur de cendre et irisée de reflets
d’argent, l’alchimiste crée une protection autour du locus. Le
lieu peut être soustrait à la vue de tous (il est masqué par une
illusion : porte fermée, brume, haie de ronces), possède une
clef secrète pour y pénétrer (elle peut-être physique ou rituelle
à la manière des clefs arcadiennes) et est muni d’un système
de protection magique pour se prémunir des intrusions (le
Nephilim peut intégrer jusqu’à quatre formules d’Œuvre
au noir et au blanc qu’il connaît afin de défendre le locus). A
contrario, il peut décider d’ouvrir son locus à toute personne de
son choix par simple commandement à celui-ci.
Transmutation du
monolithe primordial
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du neuvième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : un lieu/personnelle
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : dévoration de Cronos
Quasi aboutissement du Grand Œuvre, le neuvième degré
de la Pierre philosophale amène le Nephilim à sculpter son
bloc adamantique, son monolithe de conscience, le corps de
la Pierre philosophale. Le Nephilim doit choisir l’endroit
où siègera le monolithe avant de projeter la Poudre qui va se
solidifier au contact des champs magiques pour les absorber
entièrement. Il faudra compter un mois avant que les champs
de Ka ne se restaurent. À terme, le monolithe devient le siège
de la conscience du Nephilim, il peut être caché ou dévoilé à
volonté et peut faire renaître toutes les créatures du locus qui
viendraient à être détruites. Il en va de même du Nephilim. Si
celui-ci venait à être blessé par l’orichalque, demeurer en pré-
sence du monolithe lui permettra de regagner un point de Ka
par jour. Si le Nephilim se retrouvait dispersé par l’orichalque
ou soumis à un rituel de transformation en homoncule, il dis-
paraîtrait pour renaître à travers le monolithe dans l’état où se
trouvait son Pentacle avant l’instant fatal. Désormais, toute
l’essence de l’alchimiste provient et revient au monolithe.
 Œuvre au rouge
Séparation du
Vipérin hermétique
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du sixième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Suite du processus entamé avec la Mutation de la couronne
élémentaire, l’alchimiste va engendrer un nouvel habitant
de son locus, mais bien plus dangereux. Le Nephilim va
mettre au point une Poudre blanche et coruscante qui, une
fois répandue sur son Simulacre, entraîne une réaction sur
son Pentacle et le sépare de ses afflictions et de ses Chutes
(Ombre, Narcose, Khaïba – et Lune Noire, s’il en possède)
en leur prêtant vie. Une créature maléfique, part d’ombre de
l’alchimiste, se façonne pour hanter le locus.
La créature s’exprime par un degré de Menace égal à la somme
des degrés de Chute du Nephilim. Si le degré de Menace de la
créature est inférieur au Ka dominant de l’alchimiste, le Vipé-
rin ne s’en prendra pas à lui mais menacera les visiteurs qui ne
sont pas sous sa protection. Dans le cas contraire, le Vipérin
représente un danger pour le locus et devra être combattu.
Cet aspect encourage les Adeptes de l’Escarboucle à guérir ou
tout au moins à réduire leurs Chutes à un niveau raisonnable
avant d’entamer la Séparation.
Pulvérisation de la
prison élémentaire
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du deuxième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : la stase
Durée : permanent
Échec : corruption des Materiae Primae
Maladresse : mauvaise réaction élémentaire
Rapidement, l’alchimiste comprend que le locus enchanté
par l’Escarboucle est une promesse d’élévation, à commencer
par la destruction du lien qui l’unit à sa stase. La deuxième
opération du Grand Œuvre consiste effectivement à mettre
au point une Poudre qui va réduire la stase en poussière. La
Poudre prend l’apparence d’une poussière d’or tachetée de
particules de Ka. À son contact, la stase se désagrège et l’alchi-
miste devra en récupérer les restes qu’il dispersera sur le locus.
Celui-ci remplace désormais la stase de l’alchimiste. Si l’alchi-
miste subit un Effet Jésus, il peut réinvestir le locus sans risque
de Narcose, et ce où qu’il se trouve.
Décomposition des
aptitudes de jadis
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du septième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : personnelle/un
lieu
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : explosion du laboratoire
L’alchimiste poursuit les travaux visant à décomposer sa
sapience pour la réinventer. Pour cela, il va utiliser comme
MP certains effets personnels dont il aura fait usage au cours
de ses Vécus passés. La recherche de ces objets peut faire en
elle-même l’objet d’une quête. Mélangées aux Materiae Pri-
mae, ces possessions vont permettre à cette Poudre noire aux
zébrures d’or de transférer les Vécus de l’alchimiste dans des
parcelles du locus et de les manifester à travers lui.
À l’intérieur du locus, l’alchimiste peut faire appel à ses Vécus
normalement. Il peut également les transférer momenta-
nément dans les créatures qui habitent le locus. Enfin, à la
manière d’Arcadia (cf. Livre XII Le Compact d’Arcadia, p. 23),
il peut imprégner les visiteurs de ses Vécus et leur faire béné-
ficier de connaissances et de techniques dont ils s’ignoraient
capables de faire preuve.
À l’extérieur du locus, le Nephilim ne peut faire appel à ses
Vécus passés qu’à la condition de projeter à nouveau la for-
mule pour chaque Vécu (l’effet est alors annulé).
Le Vécu du Simulacre ne rentre pas en compte dans la Dé-
composition.
125
Séparation de
l’ancre arkhémique
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du huitième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : un lieu
Durée : permanente
Échec : révolte de la matière
Maladresse : dévoration de Cronos
À l’image de son mentor, la Fugitive, l’alchimiste ne peut
concevoir d’être sédentaire pour l’éternité. C’est pourquoi
Atalante a mis au point cette formule permettant de déplacer
le locus à travers les champs magiques. L’alchimiste produit
ainsi une Poudre rouge et or destinée à arracher le locus au
monde matériel ou aux mers akashiques.
Une fois semée à travers le locus, celui-ci peut se déplacer à
la surface de la Terre sur n’importe quel point du tracé de la
Course de la Fugitive ou voguer entre les rives et les archipels
pélasgiques à sa convenance. L’alchimiste peut y établir son
locus un temps et le redéplacer quand il le souhaite.
Il existe cependant une contrainte et un interdit. Le locus
ne peut apparaître ou se substituer qu’à un espace vide ou
inhabité. Enfin, il ne peut se matérialiser dans le jardin d’un
Poursuivant.
La Pierre
philosophale
Poudre de l’Escarboucle au
rouge du dixième degré de la
Pierre philosophale
Aire d’effet : un lieu
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : explosion du laboratoire
L’heure de la dissolution finale et de la renaissance a sonné. Le
Nephilim a pu mettre au point la plus incroyable des Poudres,
fine comme de la poussière d’or, chargée d’éthers décompo-
sés. Cette ultime projection va dissoudre le laboratoire, le
Simulacre et le Pentacle du Nephilim. Ils vont fusionner une
fois pour toute avec le monolithe, achevant ainsi la Pierre phi-
losophale.
L’alchimiste atteint l’Agartha à travers cette séparation et re-
naît à l’intérieur du locus, dont il devient le seigneur omnipo-
tent, une divinité inébranlable aux multiples apparences. Dé-
sormais, l’alchimiste transfiguré devient la conscience pleine
et absolue de chaque parcelle du locus, il peut s’exprimer par la
bouche de n’importe lequel de ses habitants, prendre posses-
sion de chaque objet ou élément de décor. Ses Arts occultes y
sont exprimés de manière instinctive (nul besoin d’effectuer
de test). Surtout, il peut révéler sa nature profonde et expri-
mer son métamorphe de Kaïm, créature qu’il n’a jamais cessé
d’être depuis la Chute.
126
Les formules
Dissolvant universel
Liqueur du Cinabre au rouge
du premier degré de l’Élixir de
longue vie
Aire d’effet : un sort, une for-
mule, une invocation
Durée : permanente
Échec : corruption des Materiae Primae
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Cette Liqueur extrêmement corrosive est un réactif puissant
à l’encontre des champs magiques. Elle amuse énormément
Esméralda... Projetée sur une cible, un objet ou une surface,
elle dissout n’importe quel effet magique des Premier et
Deuxième cercles ciblé par l’alchimiste. Un sortilège est ainsi
purement et simplement annulé, une créature de Kabbale
renvoyée dans son monde, une formule devient inactive.
La formule peut cibler un sort de Troisième cercle. Dans
ce cas, l’alchimiste doit réaliser un test en opposition contre
le lanceur du sort pris pour cible. L’alchimiste oppose son
Œuvre au rouge + le Ka-élément de l’alambic (correspondant
au sort à annuler) à l’Art occulte + le Ka-élément utilisé par le
lanceur. Sur une réussite, le Dissolvant agit. En cas d’échec, la
formule n’a aucun effet.
Distillation de la
rosace solaire
Liqueur du Cinabre au rouge
du sixième degré de l’Élixir de
longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : dévoration de Cronos
En procédant à cette opération, l’alchimiste va faire exsuder
les Ka-éléments pour en tirer les éthers primordiaux au sein
du vase clos et sain de l’alambic puis les rassembler dans un
pélican (un vase alchimique). Il devra parvenir à fixer ces
quelques gouttes d’éther en une Quintessence, préambule à
la fusion des cinq Ka en champ solaire. À terme, il obtient
une Liqueur ayant la couleur d’un cidre doré produisant une
lumière perçant toutes les ténèbres.
Une fois la distillation absorbée, l’Adepte renforce le lien unis-
sant son Pentacle au Ka-Soleil du Simulacre commencé avec
l’Eau régale du métamorphe de lumière. Il peut désormais
utiliser le Ka-Soleil au lieu d’une approche élémentaire. Par
son intermédiaire, il produit une approche qui se remarque
par son brio, son génie, son intuition. Utilisée devant témoin,
cette approche ne peut que susciter l’admiration –elle n’en-
traîne cependant pas d’Effet RK et de jetons de traque.
Dès à présent, l’alchimiste peut augmenter le Ka-Soleil de son
Simulacre en dépensant des Points de Sapience comme pour
son Ka dominant.
Formules du Cinabre
Teinture de
perfection
mercurielle
Liqueur du Cinabre au rouge
du deuxième degré de l’Élixir de
longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Grâce à cette teinture colorée de reflets d’or, l’alchimiste va
être en mesure de laver son Pentacle d’une grande partie de
ses Chutes. Il devra verser la Liqueur dans un grand bain
pour y plonger totalement son Simulacre. Ce faisant, la ten-
ture va assainir et régénérer ses Ka-éléments en chassant les
mauvaises humeurs et les moments d’oubli. Peu à peu, son
Khaïba va exsuder des pores de sa peau et se dissoudre dans
le bain tandis que son esprit va s’apaiser dans les effluves de la
teinture dissipant sa Narcose.
L’alchimiste doit rester dans le bain un nombre de jours égal
aux degrés de Chute à faire disparaître. Une fois la rémission
accomplie, elle est totale et le Nephilim ne peut être soumis à
des rechutes. Il est complètement guéri.
En cas de maladresse sur un test d’Art occulte, la prise d’un
degré de Khaïba ne s’applique plus.
En cas d’Effet Jésus, la prise d’un degré de Narcose ne s’ap-
plique plus.
Eau-forte des
ressemblances
ancestrales
Liqueur du Cinabre au rouge
du cinquième degré de l’Élixir
de longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : corruption des Materiae Pri-
mae
Maladresse : opposition des principes
contraires
Par l’intermédiaire de cette Liqueur à la couleur verte et
argentée, l’alchimiste va pouvoir modeler l’apparence de son
Simulacre en puisant dans son patrimoine génétique. Selon le
sexe de celui-ci, il pourra remonter l’intégralité de la branche
masculine ou féminine de sa généalogie pour modifier son
apparence, son âge et son poids. L’alchimiste aura dès lors
la possibilité de changer d’apparence à volonté, le Simulacre
devenant l’incarnation de l’ensemble de ses ancêtres. Un
premier pas vers la notion d’éternité promise par l’Élixir de
longue vie.
Grâce à cette formule, le joueur peut, une fois par session, faire
baisser d’un jeton la jauge de traque de l’Effet RK.
Eau régale du
métamorphe
de lumière
Liqueur du Cinabre au rouge
du troisième degré de l’Élixir
de longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : explosion du laboratoire
Cette potion a la couleur du sang auquel se mêle une fine veinule
dorée. Elle est extrêmement amère, la boire conduit l’alchimiste à
pleurer des larmes de sang. Et pour cause : il va dire adieu à son
métamorphe. Une fois la Liqueur absorbée, le Nephilim voit ses
métamorphoses se dissoudre une à une dans le sang de son Simu-
lacre. L’alchimiste doit en choisir une seule, laquelle demeurera à
jamais permanente. En contrepartie, le Pentacle du Nephilim et
le Ka-Soleil du Simulacre se lient. L’alchimiste sent le Ka-Soleil
résonner en harmonie avec ses Ka-éléments. Ses degrés de Chute
d’Ombre sont désormais effacés. Tant qu’il demeure dans son
Simulacre, il ne peut plus connaître ce phénomène.
En cas de maladresse sur un Vécu du Simulacre, la prise d’un
degré d’Ombre ne s’applique plus.
Cibation de la
fontaine des savoirs
Liqueur du Cinabre au rouge
du septième degré de l’Élixir de
longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Double matériel du Pentacle, le laboratoire de l’alchimiste
possède un lien intrinsèque avec le Nephilim et son Vécu.
Parvenu à ce stade, l’alchimiste découvre que les outils
conservent en eux une trace inconsciente de son histoire. Il
va donc chercher à puiser dedans pour sublimer une nouvelle
fois son être en portant ses connaissances et ses expériences
à leur pinacle.
Cette Liqueur ne peut être produite qu’en mêlant son sang
à la Materia Prima du Grand Œuvre. Dès lors, l’action du
Cinabre va amplifier cette matrice mémorielle contenant
l’ensemble des Vécus du Nephilim et de son Simulacre. La
Liqueur obtenue aura des reflets nacrés dans lesquels on peut
apercevoir des scènes passées de la vie de l’alchimiste. En
ingérant la Liqueur, le Nephilim connaît une nouvelle subli-
mation portant l’ensemble de ses Vécus (Simulacre compris)
à 10 degrés.
 Œuvre au rouge 127

Liquéfaction de la L’Or potable Cibation du corps

prison élémentaire
Liqueur du Cinabre au rouge
du quatrième degré de l’Élixir
de longue vie
Aire d’effet : stase de l’alchimiste
Durée : permanente
Échec : révolte de la matière
Maladresse : dévoration de Cronos
Après avoir guéri de ses Chutes, l’alchimiste va franchir une
nouvelle étape en se débarrassant de sa stase. Pour cela, Esmé-
ralda lui apprend comment créer un acide capable de ronger le
lien ténu qui unit les Terres Rares de sa stase à son Pentacle.
C’est une opération délicate qui pourrait lui être fatale. Aussi
doit-il être précautionneux dans la conduite de réalisation de
la formule.
La Liqueur est prête lorsqu’elle présente l’aspect d’une mélasse
noire dans laquelle brille une myriade colorée d’étincelles des
cinq Ka-éléments. Une fois versée sur la stase, elle commence
à la ronger dans une fumée épouvantable et un sifflement
strident. Au bout d’une heure, la stase a disparu, ne laissant
qu’un petit tas de poudre fumante : les Terres Rares. Celles-ci
devront être récupérées par le Nephilim et dissoutes dans un
verre d’eau qu’il lui faudra boire. Presqu’aussitôt, une résonance
se produit avec le Ka-Soleil du Simulacre. Celui-ci est désormais
la nouvelle stase du Nephilim et ils ne feront bientôt plus qu’un.
Une fois la formule opérée, l’alchimiste devra faire très attention
à son enveloppe corporelle et devra la protéger jusqu’à réaliser la
huitième formule de son Grand Œuvre.
Le Simulacre est capable d’absorber des champs magiques à
hauteur de son Ka-Soleil. Ils peuvent être utilisés par le Ne-
philim de la même manière qu’avec une stase.
Liqueur du Cinabre au rouge
du huitième degré de l’Élixir de
longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : explosion du laboratoire
Cette Liqueur se meut en un mouvement perpétuel, affluant et
refluant sans cesse, à l’image d’un battement cardiaque. Sa cou-
leur est d’un jaune citrin mêlé de veines de Ka. En l’absorbant, la
formule fixe le Pentacle et le Ka-Soleil de l’alchimiste au squelette
de son Simulacre et lui confère l’immortalité. En conséquence, le
Simulacre peut régénérer tout type de blessure (poison, maladie,
blessure grave, chute mortelle, etc.).
L’alchimiste peut désormais cocher plusieurs cases de dommages
physiques par blessure avant d’entamer celles des conséquences.
S’il est tué, le Simulacre présentera des signes de mort clinique
avant de se régénérer peu à peu. Le squelette, lui, ne peut être
détruit totalement par quelque moyen que ce soit (acide, feu,
compression, etc.) et finit par agréger et reconstituer les parties
détruites ou manquantes du Simulacre.
Par ailleurs le temps de guérison est lui aussi minoré : la gué-
rison d’une blessure mineure est une question d’heures, celle
d’une blessure sérieuse de jours et celle d’une blessure grave
de semaines.
L’alchimiste peut utiliser son Ka-Terre ou son Ka-Soleil pour
calculer sa Récupération (l’unité de durée de la guérison).
hermétique
Liqueur du Cinabre au rouge
du neuvième degré de l’Élixir de
longue vie
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : explosion du laboratoire
Avant-dernière étape de la sublimation alchimique du Nephi-
lim, la Cibation du corps hermétique va consister à dissoudre
puis cristalliser les Materiae Primae au cœur du Simulacre
et du Pentacle de l’alchimiste. L’opération va ainsi nécessiter
une quantité considérable de MP qu’il lui faudra réduire et
concentrer en un élixir d’éthers purs. Cette Liqueur a des
aspects d’eau primordiale aux reflets d’émeraude prononcés.
Une fois avalée, la substance cristallise les MP dans le corps
de l’alchimiste et produit une réaction au contact des six
champs magiques qui l’habitent pour le transcender. Le
Nephilim devient un outil alchimique à part entière, capable
de procéder naturellement à des opérations alchimiques à
l’aide de son Pentacle. Il peut dès lors transformer la matière
selon le processus du Cinabre (Liqueurs) sans recourir à son
alambic pour générer les effets des formules d’Œuvre au noir
et d’Œuvre au blanc qu’il connaît. Il n’a pas besoin de possé-
der de MP pour générer ces effets, son corps les fournit par le
biais d’une Alchimie interne qui se régénère naturellement en
fonction des conjonctions.
Pour lancer une formule d’Œuvre au noir ou d’Œuvre au
blanc, l’alchimiste utilise la règle suivante : Art occulte de la
formule + Ka-élément du Nephilim au choix de ceux cor-
respondants à la formule - degré de la formule. La formule
ne consomme pas de Materia Prima.

Élixir de longue vie Quelle différence

Liqueur du Cinabre au rouge du dixième degré de l’Élixir de longue vie
Aire d’effet : personnelle avec l’alchimie
Durée : permanente primordiale ?
Échec : intoxication au sel de Saturne Au contraire de la voie de l’alchimie
Maladresse : dévoration de Cronos
Aboutissement de son Grand Œuvre personnel, l’alchimiste parvient à maîtriser les secrets du Cinabre et les enseignements primordiale envisagée par le Lion Vert avec
d’Esméralda pour produire la plus formidable de toutes les Liqueurs : une substance à la couleur d’émeraude la plus pure projetant la Toison d’or, la Cibation du corps hermétique
une réverbération solaire. ne concerne que les Liqueurs. La formule
Ce sera non sans une certaine fébrilité que l’alchimiste ingurgitera cet Élixir de longue vie. Dès lors, une transmutation sans pré-
cédent se produira dans son Pentacle, le conduisant à revivre à rebours sa vie d’Immortel : incarnations, Chutes et triomphes, est l’aboutissement du processus du Cinabre
doutes et perfectionnements, amis et ennemis lui reviendront en mémoire depuis les temps atlantes, déchirant le voile fuligineux porté par Esméralda à travers les recherches
provoqué par la chute de la météorite d’orichalque qui fit de lui un Nephilim. En fusionnant définitivement ses Ka-éléments avec et les opérations de l’Œuvre au rouge pour
son Ka-Soleil, l’Élixir de longue vie guérit le Nephilim de sa toute première blessure d’orichalque et le libère de l’influence du métal
maudit auquel il devient insensible. L’alchimiste est désormais immortel et éternel. Doté des six champs magiques, ayant recouvré
transformer le Simulacre de l’alchimiste en
sa mémoire originelle, il atteint l’Agartha. alambic naturel. Cette étape constitue le seuil
Il peut désormais parcourir le monde dans son enveloppe charnelle et immortelle, muni d’une mémoire sans faille et sans craindre du Sentier d’or alchimique.
la morsure de l’orichalque. L’alchimiste peut utiliser son laboratoire pour fabriquer des formules d’autres processus. S’il a suivi la
voie brève, celui-ci ne lui est plus d’aucune utilité ; il peut donc le désactiver et le démonter. À lui de guider les siens.
128
Les formules
Formules de l’Alkaest
Exaltation de
l’ubiquité hermétique
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
premier degré de l’Esprit universel
Aire d’effet : 5 m de rayon
Durée : 1 jour
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Cette formule offre la possibilité de transporter l’alchimiste et son
environnement proche sur n’importe quel point du globe. L’alchimiste
doit choisir un point de chute contenant une analogie forte avec un
Ka-élément (un fleuve ou une île pour l’Eau, un souterrain ou une
montagne pour la Terre, un volcan, un incendie pour le Feu, etc.).
La Vapeur se pare de nuances des cinq champs magiques avec une
dominante liée à l’élément de la destination souhaitée par l’alchi-
miste. Sitôt libérée, elle circule autour de l’alchimiste et emporte avec
elle toute personne et objet se trouvant dans son aire d’effet, qu’elle
transporte vers la destination choisie en un clin d’œil.
L’alchimiste peut, s’il le souhaite, regagner son point d’origine pen-
dant toute la durée de la formule. Toute personne ou objet trans-
porté par la formule regagne alors le point de départ.
Une fois la durée de la formule expirée, l’ubiquité cesse, laissant à
l’alchimiste et ses compagnons (ainsi que les objets déplacés) le soin
de voyager par leurs propres moyens.
Évaporation de
l’esprit de Mnémos
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
quatrième degré de l’Esprit universel
Aire d’effet : une région de la
taille d’une ville moyenne
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : bannissement par le Glo-
rieux Alliage
Cette Vapeur blanchit peu à peu les émanations élémen-
taires qui la composent, leur donnant des tons pâles et quasi
transparents. Libérée de son flacon, la Vapeur produit une
brume dense qui ne cesse de s’étendre et de s’alimenter. En
quelques heures, un épais brouillard couvre la région entière.
La Vapeur est capable de rendre amnésique l’ensemble des
créatures pensantes et d’effacer toute transcription (vidéo,
fichier informatique, enregistrement sonore ou page de jour-
nal) des faits rapportés sur l’ensemble de la zone ciblée. Elle
est ainsi en mesure d’effacer complètement le souvenir d’un
événement occulte et remet à zéro le compteur RK.
Note : pour réaliser cette formule, l’alchimiste doit ajou-
ter aux composants de sa matière première, une partie des
preuves et des sources de témoignages qu’il souhaite effacer
(comme des articles de presse, un fichier vidéo original, les
vêtements portés par un Nephilim tandis qu’il faisait aug-
menter la jauge RK, etc.)
Esprit du millième matin
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
deuxième degré de l’Esprit universel
Aire d’effet : jusqu’à un rayon de 2 x
Ka dominant de l’aludel kilomètres
Durée : une saison
Échec : révolte de la matière
Maladresse : mauvaise réaction élé-
mentaire
Cette Vapeur se caractérise par ses volutes élémentaires
et changeantes. En observant le flacon, on y distingue clai-
rement des paysages et des phénomènes naturels, comme
autant de petits mirages (vent qui souffle sur des dunes déser-
tiques, orage libérant une pluie d’étincelles, landes baignant
dans une mer de brume, etc.).
Une fois la Vapeur relâchée, un courant aérien, vif et puis-
sant parcourt le globe en 24 h pour agréger l’essence d’une
saison et changer le climat de la région selon les souhaits de
l’alchimiste.
Il est tout à fait possible de faire neiger en plein Sahara ou de
créer une zone désertique en Islande (à la grande surprise de
la population, des écologistes et des médias). Évidemment, le
changement climatique affecte grandement la flore et la faune,
lesquelles s’adapteront ou non en fonction de leurs capacités.
Exaltation de la
quintessence
élémentaire
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
cinquième degré de l’Esprit universel
Quintuple Vapeur d’un Ka-élément au
choix
Aire d’effet : une région
Durée : un mois
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : explosion du laboratoire
Cette formule se distingue des précédentes par le fait que l’alchi-
miste va produire une Vapeur d’un unique Ka-élément dont il va
tirer la substantifique moelle par le biais de son outil. L’effluve ainsi
concoctée semble avoir la puissance d’un Plexus.
Grâce à cette Quintessence, le Nephilim libère un esprit subtil
nourri de l’ensemble des humeurs et des manifestations d’un Ka-
élément.
Avec une Vapeur de Ka-Feu, l’alchimiste peut créer ou réveiller un
volcan ou générer le plus terrible des Effets-Dragons : un géant de
Flamme (Ka-Feu, Menace 10).
Avec une Vapeur de Ka-Air, l’alchimiste peut créer un cyclone
mais également engendrer une nuée de 5 harpies aptes à terroriser
une région (Ka-Air, Menace 5).
Avec une Vapeur de Ka-Terre, l’alchimiste peut engendrer un
tremblement de terre ou rendre fertile une région aride, reboiser
une forêt dévastée. Enfin, il peut donner naissance à un colosse de
pierre (Ka-Terre, Menace 10).
Avec une Vapeur de Ka-Eau, l’alchimiste peut provoquer un
raz-de-marée ou déverser une pluie diluvienne sur une région. La
Vapeur peut aussi enfanter un monstre marin à l’image de Scylla
(Ka-Eau, Menace 10).
Avec une Vapeur de Ka-Lune, l’alchimiste peut imiter une
éclipse ou déclencher une hallucination collective au sein d’une
population donnée. Il peut aussi faire naître une meute de 5 ly-
canthropes (Ka-Lune, Menace 5).
Circulation des
savoirs anciens
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
troisième degré de l’Esprit universel
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : bannissement par le Glo-
rieux Alliage
Cette formule permet à l’alchimiste de récolter des indices sur une
quête ou un Savoir ésotérique. Pour cela, il va générer dans l’aludel
une Vapeur blanche et duveteuse qu’il aura pris soin de nourrir de
concepts liés à la quête (objet, iconographie, musique, focus macérés
dans le construct).
Lorsque l’alchimiste relâche le parfum du flacon, celui-ci s’envole
dans le ciel, laissant une traînée blanche dans son sillage. Il va par-
courir le globe et les Akasha à la recherche d’indices oubliés. Un an
plus tard, la Vapeur revient chargée de poussière d’or et infuse le
Nephilim d’un savoir perdu ou ignoré. Il obtient un degré dans la
quête ou le Savoir ésotérique concerné et découvre une information
nouvelle et véridique (il ne peut pas être sujet à un Effet Nephélé – cf.
Livre IX La Toison d’or). En contrepartie, la formule ne peut plus être
utilisée pour toute question liée au Savoir ou à la quête ésotérique
dont il a été question.
Révélation des
inspirations secrètes
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
sixième degré de l’Esprit universel
Quintuple Vapeur d’un Ka-élé-
ment au choix
Aire d’effet : un pays
Durée : un mois puis permanent
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : bannissement par le Glo-
rieux Alliage
Cette Vapeur se teinte en fonction des aspirations de l’alchimiste.
Elle est particulièrement difficile à produire car tributaire de sa
pensée. Elle ne vise ni plus ni moins qu’à produire un mème, c’est-à-
dire une idée nouvelle, un concept ou une vision de la société, et à la
répandre auprès de la population.
Les personnes ainsi touchées sont imprégnées de l’idée et en débat-
tront le temps de la durée de la formule. Si la pensée leur semble
cohérente, elle se développera dans l’Eïdos, comme toutes les idées
et philosophies du monde le font dans un tohu-bohu de Ka-Soleil.
Avec une Vapeur de Ka-Feu, l’alchimiste peut déclencher une
guerre ou une insurrection, imprégner une œuvre d’art pour qu’elle
fascine les hommes des siècles durant.
Avec une Vapeur de Ka-Air, l’alchimiste peut pacifier une zone
de conflit ou favoriser une découverte scientifique.
Avec une Vapeur de Ka-Terre, l’alchimiste peut favoriser l’éco-
logie dans une société ou exacerber les passions amoureuses et
frivoles.
Avec une Vapeur de Ka-Eau, l’alchimiste peut favoriser les
découvertes technologiques ou le développement de l’économie.
Avec une Vapeur de Ka-Lune, l’alchimiste peut faciliter les
conspirations et les coups d’État. Elle peut à l’inverse plonger une
population dans une torpeur rêveuse.
 Œuvre au rouge
Ébullition des
bouffées malignes
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
septième degré de l’Esprit universel
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Les disciples d’Hermès savent que les affres et les Chutes
sont une part nécessaire de leurs vies d’Immortels. L’alchi-
miste est en mesure de les sublimer pour nourrir ses quêtes
et ses Savoirs ésotériques. En inhalant cette Vapeur dorée, il
choisit une de ses Chutes et applique l’un des effets suivants :
• Khaïba : le Nephilim peut répartir un nombre de degrés
équivalent à sa Chute dans les Savoirs ésotériques
Arcane XV, Nephilim ou Drakaon ou dans la Quête
ésotérique des Champs Polemoka.
• Narcose : le Nephilim peut répartir un nombre de
degrés équivalent à sa Chute dans les Quêtes Exode
sidéral, Cité des vertiges, Arcane XXI ou le Savoir éso-
térique Champs magiques.
• Ombre : le Nephilim peut répartir un nombre de degrés
équivalent à sa Chute dans les Savoirs ésotériques
Arcane XII, Akasha, ou dans les Quêtes du Sentier
d’or et du Rex Mundi.
• Lune Noire : un Nephilim infecté peut répartir un
nombre de degrés équivalent à sa Chute dans les Savoirs
ésotériques Lune Noire, Orichalque, Selenim, Arcane
XIII ou dans les Quêtes des Portes Noires et du Graal.
Notez bien que l’alchimiste reste soumis à ses Chutes. Elles
ne disparaissent pas avec l’effet de la formule. Enfin, on ne
peut choisir une même Chute plus d’une fois.
Coïncidence des
contraires
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
huitième degré de l’Esprit uni-
versel
Quintuple Vapeur de Ka dominant
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : explosion du laboratoire
Après s’être nourri des savoirs du monde, l’alchimiste a ac-
quis une pleine connaissance de sa nature et de son élément
dominant. Il va alors mettre au point dans son laboratoire
la formule qui transcendera son être et scellera le Grand
Œuvre. La Coincidentia Oppositorum, soit l’union des
opposés, est la mise en pratique du fameux adage du Trismé-
giste : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. » Dans
les anneaux de l’aludel, l’Adepte entreprend de transformer
les MP liées à ses Ka-éléments opposés en son Ka dominant
par l’intermédiaire des énergies neutres. Lorsque la Vapeur
est achevée, elle resplendit de toutes les couleurs de la palette
chromatique du Ka dominant de l’alchimiste, zébrée par
celles de ses éléments neutres.
Il lui suffit alors de respirer cette formule pour transmuter
son être définitivement. Sous l’influence de la Vapeur, ses
Ka-éléments opposés changent de nature et se transforment
en Ka dominant. Le Nephilim est désormais une alliance de
trois Ka, une trinité élémentaire, dont la cohésion est main-
tenue par le Ka dominant sublimé. Les scores des Attributs
et des Actions des éléments opposés sont désormais indexés
sur ceux des éléments neutres.
Le Nephilim gagne deux degrés de Ka (et peut dépasser 10
degrés).
Il ne peut plus lancer de sortilèges ou réaliser d’invocations
liées à ses Ka opposés.
Sa stase ne contient plus que des champs magiques liés à son
Ka dominant et à ses neutres.
129
Esprit de la
Quintessence
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
neuvième degré de l’Esprit uni-
versel
Aire d’effet : 30 m de rayon
Durée : permanente
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : dévoration de Cronos
Infusées dans l’aludel, les MP se transmutent en purs éthers.
L’alchimiste, désormais proche de l’Agartha, peut ainsi in-
suffler une Vapeur d’un Ka unique ou un panaché des cinq
éléments primordiaux.
Une fois relâché à l’air libre, l’Esprit sublime les champs ma-
giques pour donner naissance à un Omphalos (+ 5 degrés en
bonus au Ka lié et autant de malus pour les opposés) ou à un
Nexus (+ 3 degrés pour tous les Ka).
L’Esprit universel
Vapeur de l’Alkaest au rouge du
dixième degré de l’Esprit universel
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : dévoration de Cronos
Parvenu au seuil de l’Agartha, le Nephilim se tient prêt pour
la dernière opération de son Grand Œuvre, celle qui fera
de lui le roi de son élément. La dernière opération consiste
à revigorer totalement son être en commuant ses Ka-élé-
ments neutres en Ka dominant à la source des éthers qui
s’échappent de l’aludel. La sublimation opérée par la formule
maintient sa cohésion magique et le Nephilim renaît sous
la forme d’un pur esprit élémentaire. L’Esprit universel du
Nephilim se désincorpore de son Simulacre qui oublie l’in-
carnation (amnésie totale de l’incarnation). Son laboratoire
s’évapore et s’intègre en lui (bien que tangible à volonté) et le
lien avec sa stase est coupé. Ses métamorphoses sont portées
à leur maximum, il obtient la connaissance et la pratique
totale de son élément. Il n’a plus à réaliser de test pour générer
les effets magiques de son élément connus par lui. L’alchi-
miste est devenu l’esprit élémentaire du monde occulte.
L’esprit gagne quatre degrés de Ka dominant (et peut dépas-
ser 10 degrés).
Il ne peut plus lancer de sortilèges ou réaliser d’invocations
liées à ses Ka neutres, lesquels disparaissent.
Ses approches, scores d’Action et Attributs sont désormais
indexés sur son Ka-élément dominant.
130
Les formules
Formules de l’Androgyne
Cristallisation
du corpuscule
arkhémique
Ambre de l’Androgyne au rouge du pre-
mier degré de l’Œuf alchimique
Aire d’effet : un sort, une formule, une
invocation
Durée : celle du sort copié
Échec : corruption des Materiae Primae
Maladresse : mauvaise réaction élé-
mentaire
Cet Ambre ressemble à une gemme cristalline dont les arêtes
seraient visibles de l’intérieur. Il accueille en son centre cinq
effluves de Ka, tournoyant les uns autour des autres.
À l’aide de cette formule, l’alchimiste peut copier l’effet d’un
sort, d’une invocation ou d’une formule (Troisième cercle
inclus à la condition que le degré d’Art occulte de l’alchimiste
soit au moins égal à celui du lanceur du sort) pour le/la proje-
ter plus tard comme s’il en était le lanceur. L’Ambre doit être
activé au moment de la projection du sort que l’alchimiste dé-
sire copier. Le sort est dupliqué et confiné dans l’Ambre qui
doit être projeté sur le sol. À l’instant où la gemme se brise, le
sort est libéré et ses effets s’appliquent : la créature de Kabbale
apparaît et exécute l’ordre de l’alchimiste.
Variante :
Gémellation du
corpuscule arkhémique
Ambre de l’Androgyne au rouge du pre-
mier degré de l’Œuf alchimique
Aire d’effet : un outil alchimique
Durée : permanente
Échec : opposition des principes
contraires
Maladresse : explosion du laboratoire
Cette variante du corpuscule arkhémique permet de dou-
bler les substances des formules alchimiques de Premier et
de Deuxième cercle. L’Ambre, une fois produit, doit être en-
châssé sur l’un des outils alchimiques du laboratoire. À partir
de ce moment, l’effet de l’Ambre s’applique et toute formule
générée avec succès par l’outil se trouve dupliquée. Ainsi, un
alchimiste souhaitant produire une Poudre d’attirance se re-
trouvera avec deux cartouches prêtes à l’emploi au lieu d’une.
Éclosion du
deuxième sexe
Ambre de l’Androgyne au
rouge du deuxième degré de l’Œuf
alchimique
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : libération d’un dragon
hermétique
Cet Ambre biface se distingue par une surface opaque d’un
côté et lumineuse de l’autre. En brisant sa coquille et en
absorbant l’humeur qu’il contient, l’alchimiste peut changer
le sexe et l’apparence de son Simulacre. Il bénéficie de dix
minutes pour procéder à tout type de correction avant la fin
de cette transformation. Il peut ainsi changer la couleur de
ses cheveux et de ses yeux s’il le souhaite, vieillir ou rajeunir de
dix ans, modifier sa voix ou sa corpulence. Quoi qu’il en soit,
un air de famille avec le Simulacre demeure et ses empreintes
digitales, dentaires ou rétiniennes demeurent inchangées.
Si l’alchimiste était la proie d’une traque via l’Effet RK, le
joueur peut retirer deux jetons de la jauge pour simuler l’effet
de confusion.
Cristallisation de
l’enveloppe solaire
Ambre de l’Androgyne au
rouge du quatrième degré de l’Œuf
alchimique
Aire d’effet : le Simulacre
Durée : permanent
Échec : libération d’un dragon hermé-
tique
Maladresse : dévoration de Chronos
Cette formule est produite à partir de la matière corpo-
relle du Simulacre (cheveux, ongles, dents, sang) mêlée aux
Materiae Primae de la cornue. Elle produit un Ambre vert
à l’intérieur duquel on distingue la silhouette du Simulacre
de l’alchimiste. Elle répand également le parfum corporel de
celui-ci.
Une fois la formule activée, l’Ambre grossit comme une
gangue jusqu’à atteindre la taille actuelle du Simulacre avant
de se percer et d’épandre son liquide élémentaire. Un clone
du Simulacre émerge alors de la gangue. Il semble à ce mo-
ment comme privé de volonté. L’alchimiste peut l’entreposer
quelque part dans son laboratoire. Il pourra s’y incarner à
l’envi sans dépenser de PS. L’alchimiste peut, s’il le souhaite,
retenter la formule pour disposer d’une banque de corps.
Une réussite critique obtenue lors du test génère deux clones
à partir de la même formule ou un clone « amélioré » (Ka-
Soleil et Vécu + 1).
Germination de
l’éden perdu
Ambre de l’Androgyne au
rouge du troisième degré de l’Œuf
alchimique
Aire d’effet : 30 m de diamètre
Durée : 1 semaine
Échec : révolte de la matière
Maladresse : dévoration de Cronos
Cet Ambre est du même jaune que celui du blé dorant sous
le soleil. L’alchimiste doit prendre soin de le planter dans un
endroit lié analogiquement au Ka-élément qu’il souhaite gé-
nérer : un champ pour le Ka-Terre, une terre volcanique pour
le Ka-Feu, un étang ou un marais pour le Ka-Eau, une terre
balayée par les vents pour le Ka-Air, le terrain d’une maison
abandonnée pour le Ka-Lune. Dès lors, l’Ambre éclot sous
la forme d’impressionnants tournesols qui se gorgeront du
Ka en attirant les champs magiques. Il suffit à l’alchimiste
de les faucher pour générer un Plexus gardé par cinq Effets-
Dragons liés à l’élément choisi (feux follets, esprits frap-
peurs, spectres murmurants, lutins facétieux, poissons de
vif-argent, etc.). Les Effets-Dragons (Menace 3) obéissent à
l’alchimiste et s’attaquent aux intrus pendant toute la durée
de la formule avant de disparaître avec le Plexus.
Fermentation de
la chimère solaire
Ambre de l’Androgyne au
rouge du cinquième degré de l’Œuf
alchimique
Aire d’effet : 1 cible
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : dévoration de Cronos
Cette formule permet à l’alchimiste de donner naissance à
un clone d’un porteur de Ka-Soleil et d’en faire un serviteur
dévoué. Il aura auparavant pris soin d’observer, de sentir,
de goûter, d’écouter et de toucher sa cible. Il lui faudra par
ailleurs posséder un échantillon corporel de celle-ci (ongles,
cheveux, sang) qu’il mêlera aux Materia Primae pour obte-
nir un Ambre de couleur glaise, marbré de striures dorées.
De cet Ambre naîtra un clone de la cible. Le clone possède
les mêmes Vécus et connaissances que l’original à l’excep-
tion d’une différence physique : un reliquat élémentaire de
la formule (métamorphose visible), un changement de laté-
ralité (un droitier devient gaucher), une couleur de cheveux
différente. Les différences physiques peuvent-être gommées
en contrepartie d’un tabou psychologique (phobie, toc). Par
ailleurs, le Ka-Soleil du clone est réduit de moitié et possède
un point de Ka-élément (de même nature que le Ka domi-
nant du Nephilim), ce qui le rend sensible à l’orichalque.
L’alchimiste peut lui confier diverses missions que le clone
s’empressera de réaliser.
 Œuvre au rouge
Cocon de
transmutation
arkhémique
Ambre de l’Androgyne au rouge du
sixième degré de l’Œuf alchimique
Aire d’effet : la stase de l’alchimiste
Durée : permanente
Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : mauvaise réaction élé-
mentaire
Cet Ambre a la couleur d’un ciel à l’aurore, composé de rose,
d’azur, de blanc et d’or. Il contient en lui une lymphe de Ma-
teriae Primae sublimée, proche des éthers. L’alchimiste doit
casser l’œuf sur sa stase et y répandre la lymphe pour qu’aus-
sitôt celle-ci entre en réaction avec les Terres Rares qu’elle
contient. La stase se transmute sous l’effet de la formule et
acquiert trois nouvelles propriétés : les degrés de Ka qu’elle
peut absorber sont doublés ; la stase devient indestructible,
et ce par n’importe quel moyen ; dernier effet, et non des
moindres : elle peut apparaître à l’envi dans les mains (ou
auprès) de l’alchimiste, celui-ci pouvant également la congé-
dier et la faire apparaître dans son laboratoire.
Génération
du vitellus de
transcendance
Ambre de l’Androgyne au rouge du neu-
vième degré de l’Œuf alchimique
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : intoxication au sel de Saturne
Maladresse : explosion du laboratoire
Cet Ambre est chaud et transparent. La coquille ressemble à
du cristal contenant un albumen jaune et un vitellus luisant
d’un éclat rouge aveuglant. L’absorption du vitellus transfi-
gure le Ka-Soleil du Simulacre qui s’amalgame aux branches
du Pentacle de l’alchimiste pour le protéger des dommages
de l’orichalque.
Techniquement, le Ka-Soleil du Simulacre est retranché
au degré d’orichalque de l’arme avant d’effectuer le test en
opposition. Si ce degré est réduit à 0, l’orichalque de l’arme est
inoffensif pour l’alchimiste. Le Ka-Soleil ne réduit pas dans
les faits le nombre de degrés de l’arme qui conserve toute sa
virulence à l’encontre d’autres cibles.
Ainsi, une épée avec 5 degrés d’orichalque s’attaquant à
l’alchimiste dont le Simulacre possède 4 en Ka-Soleil, s’oppo-
sera avec 1 seul degré au Ka dominant de l’alchimiste.
131
Régénération de Éclosion du
l’hermaphrodite jumeau hermétique
alchimique Ambre de l’Androgyne au
Ambre de l’Androgyne au rouge du sep- rouge du huitième degré de l’Œuf
tième degré de l’Œuf alchimique alchimique
Aire d’effet : personnelle Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique Échec : exposition du métamorphe
Maladresse : explosion du laboratoire Maladresse : dévoration de Cronos
L’Ambre a l’apparence d’une coquille d’or transparente à Grâce à cette formule, l’alchimiste va transmuter son Pen-
l’intérieur de laquelle deux corpuscules solaires effectuent tacle pour créer un double de lui-même ! L’Ambre synthétise
une danse effrénée, comme s’ils s’attiraient et se repoussaient les MP jusqu’à reproduire le Pentacle de l’alchimiste en mi-
à la fois. L’alchimiste doit gober les deux particules pour pro- niature au sein d’un œuf de rubis. L’alchimiste devra ensuite
voquer une réaction inédite : le Ka-Soleil de son Simulacre tenir l’Ambre dans sa main et faire entrer ses Ka-éléments
grandit et s’affine pour ressembler à un portail. Il absorbe le en conjonction avec l’œuf pour le faire éclore. Dès lors, celui-
Pentacle par une face avant de le recracher de l’autre côté et de ci vole en éclats et libère le Pentacle jumeau de l’alchimiste
reprendre sa forme initiale. (qui s’empare d’un clone de son Simulacre). L’alchimiste peut
Au cours de ce passage, qui lui a semblé durer une éternité nommer son clone. Les deux Nephilim sont liés « psychique-
mais n’a demandé qu’un instant, le Pentacle a été lavé de ses ment », l’un étant la prolongation de l’autre. L’un des Nephi-
scories par le Ka-Soleil. L’alchimiste doit sacrifier 1 degré de lim peut désormais œuvrer aux travaux du laboratoire tandis
Vécu ou de Savoir ésotérique pour supprimer 2 degrés de que le clone est envoyé parcourir le monde pour résoudre des
Chutes (Narcose, Khaïba, Ombre). L’alchimiste peut sacri- mystères occultes. Le double peut également aider l’alchi-
fier plusieurs degrés lors de l’opération pour redevenir un être miste à accomplir son Œuvre au rouge (comme suivre le
magique vierge. En plus des effets précédents, les degrés de mentorat d’un membre du Glorieux Alliage, rechercher des
Vécus ou de Savoirs ésotériques perdus sont transformés en matières premières, etc.).
Materiae Primae de pure énergie que l’alchimiste peut récu- Techniquement, le joueur incarne le clone comme s’il jouait
pérer pour ses prochains travaux (1 degré sacrifié = 10 degrés deux personnages avec les mêmes caractéristiques. Les deux
de MP, Ka-élément au choix). Nephilim partagent la même stase. Si l’un des deux person-
nages vient à mourir au cours du jeu, l’autre prend sa suite
dans le Grand Œuvre.
Noces chymiques de l’Œuf alchimique
Ambre de l’Androgyne au rouge du dixième degré de l’Œuf alchimique
Aire d’effet : personnelle
Durée : permanente
Échec : perte du lien alchimique
Maladresse : explosion du laboratoire
Parvenu au stade ultime de son Grand Œuvre, l’alchimiste doit générer le miracle des miracles : donner vie au Ka-Soleil au cœur de
sa cornue. Transcendant les Materiae Primae en éthers, il les capture au sein d’un œuf dont la coquille d’or les force à se mélanger
pour ne former qu’un unique Ka, celui qu’il a si ardemment convoité tout au long de ses incarnations. En en dévorant le contenu,
l’alchimiste transforme une dernière fois son être mais de la manière la plus étonnante qui soit : son Pentacle disparaît et fusionne
avec la matrice génétique de son Simulacre. Ils constituent désormais une seule et même créature. Les Ka-éléments sont à présents
contenus dans son ADN. Il n’est plus un Nephilim mais une nouvelle espèce hybride, fruit d’un humain et d’un Nephilim agar-
thien. Il peut passer d’un état à un autre : sous les traits d’un simple humain, il peut faire appel à son Ka-soleil et utiliser l’ensemble
de ses Vécus. En faisant apparaître son métamorphe, il peut faire usage de ses Arts occultes.
La conséquence principale est que l’alchimiste est désormais capable de fonder une famille et d’engendrer des descendants dont
certains seront à leur tour porteurs d’un Pentacle (Ka dominant 5). Lorsque leur corps de naissance viendra à mourir, ils pourront
emprunter un nouveau Simulacre à l’instar de leurs glorieux ainés et chercher à leur tour l’Agartha. De son côté, l’alchimiste, s’il
venait à mourir, renaîtra dans le corps d’un de ses descendants. L’alchimiste pourra ainsi marquer l’histoire occulte de sa dynastie.
132
Nephilim

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Le Glorieux
Alliage
Les mentors
de la voie sèche
Le Lion Vert et Atalante font tous deux l’objet de sup-
pléments dédiés. Aussi nous n’exposons ici que les grandes
lignes des enseignements de leur mentorat.
Mentorat du Lion Vert
(décrit dans le Livre I
Les Veilleurs du Lion Vert)
Le fauve chrysopéen favorise la concorde au sein du
monde occulte. Il encourage par conséquent ses disciples
à en faire de même et à instruire à leur tour un humain
et à favoriser son initiation. C’est dans son rapport au
monde occulte, dans ses doutes et ses questionnements
que l’humain aidera l’alchimiste à forger son approche de
la Chrysopée. À terme, le couple formé par l’alchimiste et
le disciple rejoindront les plans du Lion Vert.
Arcadia est l’avenir du monde magique et favorisera
la paix occulte. Le Nephilim est invité à étudier la Cité
et à étendre son influence. Ce faisant, il comprend les lois
occultes et peut les appliquer à ses métaux.
Ne manipule pas le Mercure des philosophes qui veut.
Seuls ceux qui auront marqué l’Histoire invisible, par un
haut fait occulte, en imposant la paix ou un changement
majeur seront capables de forger le Métal qui couronne
les rois. Entre deux cours particuliers sur les manipula-
tions du laboratoire, le Lion Vert donne aussi des leçons
de politique.
Mentorat d’Atalante (décrite
dans le Livre X L’Atalante fugitive)
Atalante exhorte l’alchimiste à sortir de son labora-
toire pour explorer le monde à la recherche de cinq lieux
puissants en énergie et en symbolique occulte (Omphalos,
architecture ésotérique, akasha). Le Nephilim doit com-
prendre les propriétés qui les régissent pour les transmettre
aux substances de ses formules.
Dans un second temps, le Nephilim doit étudier la
faune magique, la nature sauvage des Effets-Dragons
et leur rapport au monde magique. Il doit comprendre
comment les contrôler pour appliquer ces effets aux
formules.
133
Enfin, l’Adepte doit remonter à la source de l’histoire
des Nephilim en cherchant des vestiges atlantes et saisir
le processus qui a amené à leur Chute pour le transmuter
à rebours.
Esméralda
Esméralda la voyageuse, l’Immortelle, la danseuse aux
yeux d’émeraude, l’alliée des Bohémiens et l’instigatrice de la
voie humide. Malgré ces qualificatifs, l’Ondine du Glorieux
Alliage n’est pas une légende. Vos Nephilim ont pu la croiser
au détour de l’Histoire invisible, prendre la route avec elle vers
Saint-Jacques de Compostelle ou voguer à ses côtés à destina-
tion du Nouveau Monde. Car Esméralda est la plus accessible
des cinq de l’Alliage. Inlassablement, elle parcourt le monde
occulte et se mêle aux autres Nephilim et aux peuples pour
connaître leur histoire, les aider ou dispenser quelques conseils
de sapience. Ceux qui ont croisé son chemin sont rarement
avares d’éloges et témoignent de son mystère. Tandis que les
Nephilim se lamentent du retrait des affaires occultes des
Agarthiens, la marcheuse, elle, continue d’être à leurs côtés.
L’Ondine immortelle
En absorbant l’Élixir de longue vie, qu’elle mit au point,
Esméralda réalisa le Sentier d’or et unit son Pentacle au
Ka-Soleil de son Simulacre pour devenir définitivement
immortelle. Elle est désormais libérée de l’incarnation et
des Chutes. Son Ka-Soleil masque sa nature magique, les
cinq éléments s’étant mélangés en lui. L’Ondine est depuis
capable d’apprendre et d’agir à la manière d’une humaine
tout en pouvant recourir aux six Ka ou à ses Vécus subli-
més quand le besoin s’en fait sentir.
Capable de modifier sa morphologie et son apparence
en tirant profit du patrimoine génétique ancestral de son
Simulacre, elle peut prendre de nombreuses identités.
Vous pourrez ainsi la croiser sous les traits séduisants
de la princesse de Pancala, richissime héritière indienne,
d’Altamira Vial Revuelta, navigatrice au caractère trem-
pée, ou la voir négocier un taxi sur un marché de Chang
Mai en la personne de Pilar Torres, reporter exubérante.
Leur caractéristique commune est ce regard d’émeraude
brûlant, difficile à oublier.
La Table d’émeraude
L’Ondine naquit au beau milieu d’une île d’émeraude
baignant dans l’océan primordial. La roche minérale reflé-
tait par son éclat les milles nuances du soleil qu’elle dégradait
 Nephilim
en autant de reflets verts et bleutés mâtinés de poussière
d’or, comme la mer décompose le jour par paliers successifs.
Baignant dans l’onde mercurielle et solaire propagée par
sa matrice de béryl se tenait le Kaïm. Le cocon de Ka-Eau
étouffait les appels à l’aide d’Esméralda, lui renvoyant l’écho
de son supplice. La paroi de pierre précieuse agissait comme
une membrane indestructible, la coupant de la surface. Seule
une aide extérieure capable de saisir son mystère pouvait l’en
délivrer. Le salut se présenta sous les traits d’Hermès. L’Éolim
avait perçu l’existence du cocon d’émeraude durant ses péré-
grinations au sein de sa propre prison alchimique. Se posant
sur l’île, l’Éolim fut frappé par les similitudes qui liaient l’éme-
raude à l’Azoth et découvrit Esméralda nageant en son sein.
Hermès saisit qu’il ne pourrait la délivrer qu’en trouvant une
clé spirituelle. Il médita durant de nombreuses lunes. Un jour,
tandis que le soleil était à son zénith et frappait l’enveloppe
minérale de tous ses feux, Hermès y inscrit les vérités reliant
les éthers aux choses les plus infimes par l’opération de Sol.
Le cocon se brisa en une multitude d’éclats, chacun reflétant
une partie des vérités d’Hermès. La Table d’émeraude était
née et Esméralda libérée. Plus tard, ces éclats furent emportés
et dispersés à la surface par les eaux du déluge.
Ses incarnations phares
Bien que l’influence d’Esméralda soit plus discrète que
celle de Lion Vert ou d’Hermès, l’Ondine exerça une véri-
table fascination sur les acteurs de l’Histoire invisible.
Rendue aveugle par la Chute, Esméralda s’incarna pour
la première fois en Inde mythologique du Mahabharata,
où elle fut connue comme Draupadi, l’épouse et l’alliée des
cinq héros élémentaires des Pandava. Au cœur d’un palais
magique situé dans le royaume de Panchala et créé pour elle
par un puissant Faërim, elle put étudier un fragment de la
Table d’émeraude rapporté par ses époux en suivant de ses
doigts les sillons gravés à sa surface. L’Ondine recouvra la
mémoire de sa prison mais également l’idée embryonnaire
du processus du Cinabre, qu’elle mit en pratique dans la
guerre que menaient ses époux contre les cent Kaurava. À
l’issue du conflit, elle les enjoignit de renoncer à leur royauté et
de trouver l’illumination. Les six recherchèrent un royaume
céleste situé dans l’Himalaya mais ne trouvèrent rien.
L’Ondine réapparut à la cour du pharaon Akhenaton,
après qu’il eut ramené sa stase de ses lointains voyages. Elle
fut recueillie par les Bohémiens qui lui servirent d’yeux et lui
chantèrent les merveilles de l’Égypte. Esméralda, dont les
pouvoirs s’étaient amoindris loin de la Table d’émeraude,
134
fut capturée par les Templiers lors de l’assaut donné contre
la capitale, Akhetaton. Par ses danses, apprises auprès des
Gitans, elle subjugua Tubalcaan et rendit ses décisions
confuses. Les assauts templiers se firent plus rares et ce
répit bénéficia aux Nephilim qui purent ainsi s’organiser
pour provoquer la chute du Temple.
On retrouve sa trace dans l’Alexandrie gnostique du
ive siècle sous l’identité de Marie la Juive, puis de Cléopâtre
l’alchimiste. Elle inventa l’alambic et produisit les premières
Liqueurs aux effets reproductibles par d’autres Adeptes.
Surtout, l’Ondine imagina le langage allégorique des
alchimistes et la représentation de leurs secrets par des
emblèmes. Ainsi, Esméralda symbolisa les mystères de la
Table d’émeraude par la figure de l’Ouroboros.
Lors du Conclave de Venise, ville dont elle s’éprit,
Esméralda promit la réalisation du Sentier d’or à tous
ceux qui étudieraient le processus du Cinabre. Tout
comme Hermès ressentait une attirance pour le cocon
d’émeraude, Esméralda parcourut la lagune mercurielle
avec délectation. Ce sentiment fut renforcé par la levée de sa
malédiction (cf. « Le Grand Conclave de l’an mil », p. 105).
Elle pouvait à nouveau voir le monde et observer le mariage
parfait de l’air, de la mer et de la terre au sein de la lagune.
Rapidement, l’Ondine fit de la Sérénissime son foyer et
installa ses disciples à Murano, y accueillant les maîtres
verriers et les exilés byzantins.
Au xviie siècle, Esméralda accompagna l’arrivée mas-
sive des Bohémiens dans les royaumes d’Occident. Elle
siégea à la cour des miracles de Paris sous les règnes de
Louis XIII et Louis XIV. Avec l’aide des Bohémiens, elle
déjoua un complot R+C fomenté depuis les rouages les
plus intimes du pouvoir. Mais la défaite du Masque de fer
donna le champ libre à ses alliés mystes, qui se retournèrent
contre elle et les Gitans de Paris. Chassée, elle fuit vers le
Nouveau Monde et Hispañola, où elle s’allia un temps à la
Fraternité de la côte, une alliance d’initiés et de forbans à
la recherche des ruines de l’Atlantide.
Par la suite, on retrouve Esméralda derrière les remparts
de Cadix tandis que la ville est bombardée par les troupes
napoléoniennes. L’alchimiste s’y fait passer pour l’héritière
d’un armateur revenue d’Amérique pour y conduire ses
affaires. Elle cherchait en réalité un fragment de la Table
d’émeraude demeuré caché depuis le Compact d’Aïon.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Elle finit par fuir la ville assiégée pour gagner l’Angleterre.
Quelques décennies plus tard, elle s’expatria dans les colo-
nies indiennes et gagna le nord du pays à la recherche de son
ancien palais de Pancala, aux frontières du Pendjab et des
Provinces unies (actuel Uttar Pradesh). Au terme d’aven-
tures épiques durant lesquelles elle combattit les sectes
des Thugs et de vieux ennemis surgis du passé, l’Ondine
retrouva dans son ancien palais la Table qui l’attendait
pour réaliser son Grand Œuvre. Une nuit de puissante
conjonction, les six champs magiques affluèrent dans le
domaine élémentaire pour la transfigurer à jamais. En reve-
nant sur ses pas, Esméralda venait de trouver l’Agartha.
Durant les premières décennies du xxe siècle, Esméralda
s’établit en Amérique du Sud. Elle assista à la naissance du
tango à Buenos Aires et explora les vestiges du Brésil et du
Pérou. Elle regagna l’Europe pour s’engager dans la guerre
d’Espagne puis dans la lutte contre la Société Thulé. Au
cours des années 2000, elle démantela un réseau de trafic
d’émeraude en Thaïlande et en Malaisie.
Comment jouer Esméralda ?
Esméralda est une créature sociable. Elle se tient rare-
ment cachée. Elle va là où la vie se trouve. Depuis qu’elle
a réalisé le Sentier d’or, l’Hydrim ne trouve pas de plus
grand bonheur que de parcourir le monde et de se mêler
aux humains. Est-ce à dire que vos PJ la trouveront facile-
ment ? Le monde est vaste et Esméralda est une anguille.
Si elle souhaite ne pas être vue, ce sera effectivement le cas.
Esméralda s’adapte parfaitement aux situations : riche
collectionneuse d’œuvres d’art un jour, va-nu-pieds fuyant
avec les migrants le lendemain, petite frappe d’un gang des
barrios le suivant ou religieuse recluse dans un couvent,
rien ne résiste à ses talents de comédienne et de psycho-
logue. Elle donne le change à ses interlocuteurs où qu’elle
se trouve, à l’aise comme un poisson dans l’eau.
Malgré cela, elle demeure farouchement indépendante.
Si elle possède de nombreux amis et se tient souvent du
côté des plus défavorisés, elle n’en considère pas moins que
chacun est responsable de sa vie et de ses choix. Héritage
de son lien à la Table d’émeraude, elle ne supporte pas
l’aliénation et refuse de se trouver entravée par des alliances
contraignantes.
Pour autant, elle ne se montre pas avare de bons conseils
à l’encontre des alchimistes, plus particulièrement de ceux
qui suivent la voie humide. Certains d’entre eux l’auront
ainsi croisée avant d’atteindre l’Œuvre au rouge et elle les
135
aura volontiers aiguillés sur la conduite des opérations alchi-
miques. L’Hydrim jouit d’une grande affection de la part des
Adeptes et ils sont nombreux à emprunter le processus du
Cinabre, sûrs de se trouver soutenus en temps voulu.
En tant qu’alliée de longue date des Bohémiens,
Esméralda peut ouvrir à tout Nephilim le cercle des
Caravanes. Elles sont pour l’Agarthienne des points de
chute naturels.
Pour lui donner de la consistance, Esméralda doit être
jouée de manière à ce qu’elle apparaisse confiante, sûre
d’elle, volubile, pleine d’humour, prompte à mettre les
autres au défi. Danseuse hors pair, elle connaît une poignée
d’insultes en espagnol ou en arabe destinées à estomaquer
ceux qui l’imaginent comme étant une dame du monde.
Quant à ceux qui la trahissent, gare à eux : Esméralda a
appris la vendetta auprès des Gitans et brise alors les digues
pour laver l’affront dans un torrent de larme et de sang.
Entre les mains du Meneur, Esméralda est une figure
occulte extrêmement malléable. L’Ondine se plaît à jouer
à l’humaine. À son échelle, la maîtrise du Ka-Soleil est
quelque chose d’encore récent. Elle use donc de cet élément
pour se livrer à des actions d’éclat sans éveiller les soupçons
autour d’elle. La plupart du temps, elle se présentera aux
autres sous ce visage profane. Et lorsque le temps de révéler
son identité survient, elle impute son particularisme à son
appartenance au Glorieux Alliage, laissant au Nephilim le
soin de comprendre par lui-même qu’elle a atteint le Sentier
d’or. Virtuellement indestructible (grâce à la formule de L’Or
potable), pouvant être très proche des PJ, jouant à la simple
Nephilim malgré ses incroyables facultés agarthiennes,
Esméralda demeure néanmoins une figure délicate à contrô-
ler pour le Meneur. Elle peut rapidement faire office de deus
ex machina et d’acteur occulte surclassant les autres. Dans
les faits, ce ne doit pas être le cas. L’illumination d’Esméralda
la conduit à encourager et à donner sa chance à chacun,
considéré comme des rouages parfaitement huilés d’un
mécanisme. Dans une situation complexe ou dangereuse,
elle favorisera un plan commun et l’utilisation des ressources
de tous. Elle se pense en effet comme un moyen permettant
aux autres d’agir et de se réaliser. Enfin, l’Ondine respecte le
jeu occulte. Ses facultés lui permettent de donner le change.
Se trouve-t-elle enfermée ? Elle tentera de s’échapper en
fomentant une rébellion avec les autres prisonniers. Risque-
t-elle d’être assassinée ? Ainsi soit-il, son Simulacre reviendra
à la vie et ses adversaires se croiront débarrassés d’elle.
 Nephilim
L’Agarthienne n’est donc pas là pour faire le travail
des PJ à leur place mais pour impulser un mouvement
de dépassement de soi à ceux qui l’entourent. Une fois ce
résultat atteint, elle s’en ira. Jusqu’au jour où leurs chemins
se croiseront à nouveau.
Ses Sciences occultes favorites
Esméralda est l’inventrice de l’alambic et du processus
du Cinabre, qu’elle maîtrise à la perfection. Elle n’est pas
en reste quant à la production d’Ambre et de Vapeurs.
Agarthienne, elle peut générer naturellement les formules
du Cinabre mais conserve son laboratoire dans un ate-
lier de Murano. Elle y séjourne de temps à temps pour
mettre au point quelques substances qui lui font défaut.
Considérez que l’Ondine maîtrise toutes les formules de
la voie humide.
Enfin, l’Hydrim se double d’une magicienne emprun-
tant la voie du sentier sinueux dont elle est parvenue au
Cœur. Esméralda en connaît tous les sortilèges d’Eau,
d’Air et de Lune et celui du Cri pyrétique.
Larmes fatales
de la bohémienne
Purification aqueuse et
flavescente de l’Androgyne
Ambre de Ka-Feu et Ka-Eau de degré 7
Aire d’Effet : 1 cible
Durée : instantanée
Arme vengeresse conçue par Esméralda, cet Ambre se brise
en une multitude d’éclats d’émeraude, coupants comme des
rasoirs. Il faut donc le manier avec précaution.
Projeté à la figure d’un bellâtre qui aurait causé du tort à
l’alchimiste, la cible hérite d’un cuisant souvenir : les larmes
fatales la défigurent horriblement. La victime subit immédia-
tement une conséquence sérieuse.
Ses lieux de prédilection
Esméralda affectionne particulièrement Venise et
l’île de Murano, laquelle demeure son quartier général
lorsqu’elle se trouve en Europe. Elle peut également être
croisée à Barcelone, ville cosmopolite, ou à Cadix, battue
par la mer.
Alexandrie demeure une ville importante à son cœur,
lui rappelant ses premiers travaux autour de l’alambic.
Enfin, Buenos Aires lui met parfois du duende dans le cœur
tandis que Bangkok semble devenu un de ses nouveaux
ports d’attache.
136
Suivre le mentorat d’Esméralda
Esméralda est une préceptrice motivée mais exigeante.
Elle apprécie que ses disciples comprennent rapidement ce
qu’elle leur enseigne. Elle ne lésine pas sur les encourage-
ments démonstratifs mais se désespère et se lamente si elle
a affaire à des disciples moins vifs (la voir fumer une ciga-
rette est très mauvais signe). La première étape du mentorat
consiste à visiter les ateliers de Murano et leur quartier
arcadien. Là, le Nephilim reçoit une série de leçons sur la
capacité du verre à refléter la matière et la lumière solaire et
la manière dont celui-ci les sublime, à l’image d’un vitrail.
La seconde étape consiste à trouver un éclat de la Table
d’émeraude et à y déchiffrer les inscriptions qui s’y sont
réfléchies. À l’intérieur, le Nephilim perçoit les révélations
qui l’aideront à distiller le Ka-Soleil au sein de ses Liqueurs.
Enfin, les dernières leçons ont pour but de laisser par-
ler l’humain longtemps muselé par le Pentacle. Il s’agit de
faire accepter au Nephilim que sa nature est sur le point de
changer et qu’il s’apprête à devenir un nouvel être magique,
union de son Simulacre et de son essence élémentaire.
Les disciples d’Esméralda
Esméralda peut se prévaloir de l’affection des Adeptes et
revendique de nombreux disciples de par le monde. Pourtant
rares sont ceux qui ont franchi l’Œuvre au rouge. Trois sont
particulièrement important dans le monde occulte.
• L’Onirim Safyr compta parmi les premiers disciples
d’Esméralda à Alexandrie. Ensemble, ils assem-
blèrent les prototypes de l’alambic et assistèrent
émerveillés aux distillations originelles. Lorsque le
Conclave se mua en assemblée hermétique, Safyr se
trouva au rang des élus de ce cercle secret. Parmi les
alchimistes, il est connu sous de nombreuses identi-
tés : George Ripley ou encore Heinrich Khunrath, les
auteurs du Livre des douze portes et de L’Amphithéâtre
de l’éternelle sapience. Safyr est un des premiers coor-
dinateurs du jeu de piste de la Turba Philosophorum.
• Le Cosmopolite est une Salamandre flamboyante,
grand ami de l’Ondine depuis leur incarnation com-
mune dans la Venise du Quattrocento où il organisa
les ateliers des souffleurs de verre en profitant de la
diaspora grecque. Il rejoignit la Voarchademia en
1606 après avoir dédié un traité complet à l’usage du
feu dans la voie humide. Ce personnage est présenté
en détail dans le Livre XIII Le Théâtre de la mémoire.
John Dee peut sembler au premier abord une anomalie.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
Initié humain, engagé par le Lion Vert pour conduire les
complotsducénaclecyphériquedeFulcanelli,ilpratiquait
les distillations dans ses laboratoires. Le Glorieux Alliage
a toujours été sensible aux initiés humains, et lorsque Dee
rédigea la Monade hiéroglyphique et ajouta de nouvelles
formules au registre des Liqueurs, Esméralda le prit sous
son aile et l’aida à distiller un Élixir de longue vie.
Esméralda et le monde occulte
Esméralda est indissociable de la Table d’émeraude,
dont elle s’évertue à retrouver les éclats. Effectivement, seul
ce minerai est capable, entre de mauvaises mains, d’altérer
son essence et de la rendre aveugle. Un tel fragment se doit
alors d’être retrouvé et lavé à l’aide d’opérations alchimiques
pour rendre la vue à l’Hydrim. Esméralda en possède des
éclats qu’elle offre parfois à des alchimistes méritants.
Les Templiers sont pleinement actifs dans la recherche
de cet artefact, dont ils ont compris le lien avec l’Ondine.
Ils nourrissent une double ambition à travers cette quête :
contraindre Esméralda à soigner Tubalcaan (le dirigeant
du temple souffre de pertes de mémoire et l’Ondine
semble en être le remède psychologique – cf. Livre III Les
Templiers, p. 41) et percer le secret de l’Alchimie pour obte-
nir la suprématie magique dans les luttes à venir.
La Synarchie joue elle aussi au jeu dangereux de la
course à l’émeraude dans le but de créer des technologies
magiques dont elle a le secret. Elle est particulièrement
active de ce fait en Asie.
Pour l’aider à lutter contre ces ennemis, Esméralda peut
compter sur le soutien de ses alliés naturels, les Bohémiens,
ainsi que sur de nombreux amis parmi les adoptés du Bateleur,
de l’Amoureux, de la Force, de la Lune ou du Jugement.
Hermès le Trismégiste
Hermès le trois fois grand, la figure du guide occulte
par excellence, sage et mage, grand défricheur, gardien des
arcanes, porteur des secrets de l’univers. La liste est inter-
minable tant l’Éolim représente tout ce que la sapience
Nephilim peut représenter et accumuler. Hermès est par
excellence l’éclaireur des Sciences occultes, qu’il marqua
de son empreinte en ouvrant la voie du labyrinthe schéma-
tique pour la Magie et en dévoilant l’existence du monde
de Meborack. Il est surtout l’inventeur de l’Alkaest, voie
alchimique de la sublimation élémentaire et des Vapeurs
obtenues dans l’aludel.
137
Les émanations d’Hermès
Hermès ayant transmuté son Pentacle par le biais du
Spiritus Mundi, il n’est plus aujourd’hui qu’une créature
de Ka-Air à la puissance incommensurable. Il peut se
fondre dans le ciel, prendre l’apparence d’un glacier ou
d’une brume épaisse ou encore se transformer en aigle à
la parure royale.
Lorsqu’il daigne se montrer au commun des mortels et
des déchus, il affectionne de prendre l’apparence d’un vieil-
lard à la longue barbe blanche et se présente généralement
comme un mage d’un autre temps.
Mais au sein de Témara, il évolue sous la forme de son
métamorphe originel, un pur génie de l’air à la peau bleutée
et couverte de tatouages, répandant des parfums d’encens
et d’épices et communiquant ses pensées par visions ou
télépathie.
Le cocon d’azoth
Hermès s’éveilla à la conscience au sein d’une sphère
d’azote, de cristal de quartz et de silice, trônant parmi les
nuages à la frontière de l’atmosphère terrestre. Tous les sons
aux environs de la sphère étaient absorbés par celle-ci et
nourrissaient le Kaïm dans son voyage mutique. La sphère
de silence réalisa plusieurs fois le tour du globe. Les Kaïm ne
manquaient pas d’être surpris par le passage de cet aérolithe
porteur d’élévation et de calme absolu. Finalement, celui-ci se
stabilisa et, dans un mouvement des lèvres, le génie libéra un
fracas étourdissant à des centaines de kilomètres à la ronde.
Son cocon éclata en une tempête déferlante, l’esprit universel
contenu à l’intérieur se déversa par les vents sur le monde
tandis qu’une pluie d’or s’abattait sur les terres marécageuses
situées sous lui, enchantant à jamais le lieu pour former la
lagune mercurielle qui deviendrait plus tard le berceau de
Venise. Les éclats de ce cocon d’azur et d’albe se fichèrent
dans les nuages ou les sommets les plus inaccessibles et cer-
tains attendent encore d’être trouvés.
Ses incarnations phares
Hermès jouit d’une histoire plurimillénaire et en égre-
ner les détails ferait sans doute l’objet d’un volume de mille
pages. En voici néanmoins les grandes lignes.
Il est avéré qu’Hermès délivra Esméralda de son cocon
en inscrivant à sa surface les préceptes de l’opération du
Soleil, c’est-à-dire la somme de ses réflexions sur la manière
de réaliser le Sentier d’or. Les vérités inscrites à la surface
de la Table d’émeraude résonnèrent tellement avec les
 Nephilim
secrets de l’univers que le cocon céda. La Table perdura à
travers les âges et devint la source de multiples recherches
et interprétations.
Hermès présida à la destinée de l’Égypte en instaurant
la paix avec les Mystes d’Osiris à Abydos puis en inventant
les hiéroglyphes et le langage sacré des prêtres, qu’il offrit au
roi Menès, fondateur de la première dynastie. Il fut glorifié
par eux comme le dieu Thot et tel un mage, gardien des
secrets du déluge et du savoir des étoiles.
Hermès servit un autre Compact en rejoignant l’Olympe
du Roi de l’Orage, qui l’invita à prendre place dans l’Arcane
du Pape comme le dieu messager. L’Éolim organisa pour le
Prince un vaste réseau d’information couvrant tout le ter-
ritoire grec et au-delà, permettant ainsi aux Nephilim de
l’Arcane de communiquer et d’étendre leur emprise sur les
hommes. Sur le mont Olympe, il se livra à plusieurs expéri-
mentations. Tâtonnant pour matérialiser les processus de
l’Alkaest dans une Alchimie solaire (cf. Livre IX La Toison
d’or), il fut plus chanceux concernant la Magie en défrichant
la voie du labyrinthe schématique, qu’il partagea avec ses
élèves d’alors. Durant la guerre de Troie, quelques siècles
auparavant, il avait perçu et exploré la marche de Kabbale
de Meborack émergeant sur les rives du Bosphore.
Lors de son incarnation dans l’Alexandrie ptolémaïque,
Hermès se rapprocha de la Papesse et l’aida à constituer
sa grande bibliothèque. Il y copia également une partie de
ses recherches sur l’Alkaest et en instruisit le Prince de la
Tempérance, l’Elfe Asclépios, dont il fit son premier dis-
ciple comme alchimiste.
Au xive siècle, libéré de son mutisme par les effets du
Conclave alchimique, Hermès entreprit de voyager par le
monde sous les traits du Berbère Ibn Battûta, explorant l’en-
semble de la péninsule arabique, de la Chine et de l’Afrique. Il
livra un témoignage poignant de ses voyages, qui lui permirent
de retrouver des fragments des cocons originels pour accom-
plir son Grand Œuvre. Au terme de ses pérégrinations, il
gravit l’Atlas pour y fonder son refuge, l’abbaye de Témara, où
il exalta son Pentacle pour ne devenir que pur esprit de l’Air,
l’idée même de la recherche et de la Magie occulte.
Par la suite, Hermès continua d’influencer l’histoire de
la pensée, soumettant des hypothèses, révélant des para-
doxes, glissant des contradictions aux scientifiques, aux
philosophes et aux penseurs, profanes comme initiés, ne
se révélant qu’aux plus émérites de ses disciples alchimistes.
138
Comment jouer Hermès ?
Hermès est un être secret à plus d’un titre et diffi-
cile à approcher. Éloigné des affaires des hommes et des
Nephilim, il surveille discrètement les Adeptes qui mani-
pulent les Vapeurs en quête de l’Esprit universel. Il ressent
dans son être leurs errances et leurs tentatives pour appro-
cher son essence. Mais la patience est une vertu que l’esprit
cultive, aussi ne se presse-t-il pas pour les aider. Il préfère
un disciple éclairé et indépendant plutôt qu’une âme impa-
tiente et avide. Lorsqu’il juge un alchimiste suffisamment
méritant, le génie lui envoie une vision ou un signe pour
l’encourager. A contrario, il n’éprouve aucun remords à
laisser s’égarer ceux qu’il juge incapables.
Bien qu’ayant recouvré la parole, le membre du Glorieux
Alliage, trop habitué à l’introspection, s’est peu à peu ren-
fermé dans un mutisme qui ne manque pas d’étonner
ceux qui le connaissent. Tout au plus daigne-t-il échanger
quelques paroles avec la vive Esméralda ou ses frères de l’Al-
liage. Généralement, il se contente de souffler des visions
aux autres ou de laisser des cryptogrammes hermétiques
dans les champs magiques.
Esméralda ou Asclépios en sont venus à soupçonner
Hermès d’être affecté par la déchirure du Voile ou d’être
inquiété par une cogitation qui implique l’ensemble de ses
facultés de réflexion.
Ses Sciences occultes favorites
Hermès le trois fois grand est un mage, un kabbaliste
et bien évidemment un alchimiste accompli. Sa légende en
fait même le plus grand des praticiens occultes de l’His-
toire invisible. Une légende que le Trismégiste se garde bien
d’infirmer ou de confirmer. Ayant totalement transmuté
son être, l’Éolim maîtrise pleinement les pouvoirs liés à
son Ka-élément. Il est ainsi certain qu’il maîtrise parfai-
tement les sorts du labyrinthe schématique et a gravi de
nombreuses Sephiroth de l’Arbre de vie. Incarnation de
l’Alkaest, la voie humide n’a aucun secret pour lui et il peut
générer naturellement les effets de toutes les formules d’Air
associées (y compris les Vapeurs de l’Œuvre au rouge).
Ses lieux de prédilection
Hermès est bien sûr lié à Venise, qu’il nomme affec-
tueusement son « berceau », même s’il est aussitôt capable
de s’en détacher, comme si cela avait peu d’importance, ce
qui se révèle assez déstabilisant. Profondément marqué par
son incarnation sous les traits d’Ibn Battûta, Hermès est

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
attaché à des villes comme Fès, Marrakech, Tombouctou,
Chiraz, Jaipur, Ceylan ou encore Pékin. Enfin, Hermès
veille sur Abydos, capitale antique des Mystes d’Osiris,
dont il s’assure que l’Église ne disparaisse pas, L’Éolim affir-
mant que ceux-ci ont encore un rôle à jouer dans l’histoire
des Nephilim.
Le jardin secret d’Hermès se situe dans l’abbaye de
Témara, voilée au regard des Hommes et des initiés par
de nombreux sortilèges et autant de formules. Dans cet
édifice de pierre sèche, le génie bleu a entreposé l’ensemble
du savoir humain depuis les temps de la Haute et Basse
Égypte à nos jours. On y trouve des manuscrits censés
avoir disparu dans les incendies successifs des hermé-
thèques d’Alexandrie ou de Constantinople tombées
aux mains des Ottomans. L’ensemble des focus connus
des trois Sciences occultes y est méticuleusement catalo-
gué. Tous les chefs-d’œuvre, qu’il s’agisse de la littérature
ou, plus largement, de la penséehumaine, y sont dûment
sauvegardés, parfois sous forme calligraphiée ou de brouil-
lon. Nul doute qu’un tel endroit rendrait fou de jalousie
n’importe quel herméthècaire de la Papesse et un brin
nerveux un Phalangiste de la Maison-Dieu un tant soit
peu scrupuleux.
Suivre le mentorat d’Hermès
Suivre le mentorat d’Hermès consiste d’abord à retrou-
ver l’abbaye de Témara, perdue dans les hauteurs de l’Atlas
marocain, et à observer tout au long du chemin les effets des
mirages induits par la chaleur puis la condensation de l’Air
dans les nuages et, enfin, sa ramification et sa cristallisation
dans les flocons de neige.
Parvenu à proximité du sommet, l’Adepte doit trou-
ver le site de l’abbaye et lever ses protections occultes en
déchiffrant les messages inscrits dans les champs magiques
alentour. Là, il rencontre Hermès qui lui demande de clas-
ser sa bibliothèque (qui est immense !). Cette tâche, qui
aurait effrayé le plus compétent des archivistes de l’Alexan-
drie antique, n’a pour autre but que de conduire l’Adepte à
découvrir les premières recherches d’Hermès sur l’état de
la matière et la conception de l’aludel et des Vapeurs. Elles
lui octroieront une connaissance inégalée des opérations
de la voie humide et affineront ses préparations au sein de
l’aludel. L’Adepte y découvrira également les premières
formules de l’Œuvre au rouge et des sources localisées de
Materiae Primae.
La suite est affaire de goût et, avant tout, de voyage. Le
disciple doit partir sur les traces d’Ibn Battûta et effectuer
139
une de ses fameuses pérégrinations. Il peut opter pour
une autre voie : trouver et dialoguer avec les disciples
du Trismégiste (Asclépios, Ramon Lull, Paracelse ou
Cyliani). Ces rencontres lui permettront de perfection-
ner son art et de se confronter à d’autres alchimistes qui,
comme lui, essaient d’infuser l’Esprit universel dans leur
construct. Par ce biais, le trois fois grand espère générer une
émulation parmi ses apprentis.
La dernière leçon est donnée par l’Éolim du Glorieux
Alliage ; l’élève a passé les derniers obstacles qui le sépa-
raient encore du maître et celui-ci le considère désormais
comme son égal. Peu à peu, il lui révèle les derniers secrets
des Nephilim, leurs origines, la nécessité de se transformer
en esprit élémentaire pour infuser le monde de la sapience
et devenir suffisamment immatériel pour voyager avec l’Iz
vers le prochain élan cosmique.
Les disciples d’Hermès
Le Trismégiste sélectionne ses apprentis avec parcimo-
nie. Figure du savoir et de la sagesse, il ne souhaite pour
autant pas s’encombrer d’esprits encore trop peu éveillés.
En dépit de cela, l’Éolim de l’Alliage est particulièrement
fier de son héritage.
• Asclépios son premier disciple est non seulement le
Prince de la Tempérance, mais également un Agarthien
ayant achevé son Grand Œuvre.
• Il fut suivi en cela par Paracelse, un autre adopté de
l’Arcane XIV, qu’il guida sur la voie de la Spagyrie pour
mettre au point la Rose alchimique, un artefact capable
de guérir les afflictions du Ka. Hermès attend avec une
grande impatience le retour de Paracelse, à ce jour tou-
jours en stase.
• Lull est un Ange du Chariot particulièrement doué
dans la création de machines et de mécanismes pour
accoucher la pensée. Sa stase est actuellement aux mains
des Synarques, ce qui inquiète le Trismégiste, qui pour-
rait bien influencer un groupe de Nephilim intrépides
pour aller la leur reprendre.
• Enfin, le dernier disciple connu à ce jour est Cyliani, un
Sylphe doté d’un caractère tempétueux. Bien qu’ayant
redéfini les contours de l’épreuve permettant de trouver
l’Amphithéâtre de la Sagesse, Cyliani déçoit son maître
par la lenteur de ses progrès et repousse peu à peu
leurs rencontres. Hermès ne se doute pas que Cyliani
en a conçu une terrible amertume et s’est allié à des
Rose+Croix pour lui arracher ses derniers secrets (cf.
Livre XIII Le Théâtre de la mémoire).
 Nephilim
Hermès et le monde occulte
Hermès est une figure révérée parmi les Arcanes
Majeurs. C’est un grand ami d’Aboulafia, le Prince de la
Papesse, et il est respecté par Circé et Méropée.
Esprit du monde magique, Hermès a désormais le
regard tourné vers les étoiles. Depuis que le projet de
l’Exode sidéral a été lancé, il surveille les travaux des
Arcanes qui s’y consacrent. L’Éolim envisage l’Iz comme
un double solaire et cosmique de l’Esprit universel, un cou-
rant capable de porter son être vers des ailleurs lointains et
inconnus, en état de lui apporter des connaissances nou-
velles et de transcender son être une nouvelle fois. Au fait
des théories de la Coupe relatives à l’existence de ce courant
stellaire, il espère bien couper l’herbe sous le pied des R+C
et faire voyager les siens vers l’infini.
Bien entendu, Hermès est partie prenante de la quête
de la Table d’émeraude. Certaines notes de l’abbaye de
Témara contiennent des révélations à ce sujet, et l’her-
méthèque est ardemment recherchée par les quêteurs.
Toutefois, le Trismégiste est disposé à y faire entrer ceux
qui parviendront à soulever son voile magique. Hermès lui-
même serait une source de première main pour déchiffrer
la Table, mais il se contentera d’infuser l’image de l’Ouro-
boros dans l’esprit de celui qui lui poserait la question.
140
Rébis
Rébis l’Androgyne, l’union des principes mâle et femelle
de la matière, l’Adam alchimique, la matrice universelle, celui
qui enferme la totalité de l’univers, incarnation de la fécon-
dité de la Terre et des merveilles monstrueuses de la nature.
Figuration ô combien mystérieuse des secrets du Grand
Œuvre, le Faërim du Glorieux Alliage est un acteur discret,
tirant les ficelles dans les coulisses de l’Histoire. Interrogeant
les quêteurs par son omniprésence symbolique et sa dispari-
tion feinte de la scène occulte, Rébis est l’énigme du Glorieux
Alliage, et ceux qui le cherchent parmi les Déchus ne sont pas
au bout de leurs surprises…
Les apparences de Rébis
Rébis, à l’image de son cocon, était une chrysalide vouée
à libérer son être au travers de différentes mues ou nym-
phoses. Sa première apparence, qu’il nomme sa « larve », fut
celle d’une créature brute et monstrueuse, agencée autour
d’un Pentacle siamois dont l’élément Terre constituait le
tronc, tous ses autres Ka étant doublés et les opposés inter-
vertis. Cette créature aux neuf Ka fut considérée comme
une aberration par les autres Kaïm. Une fois incarné, Rébis
dénaturait son Simulacre pour faire naître l’Androgyne à
deux têtes, à la fois masculin et féminin. Il fut parfaite-
ment campé par Salomon Trismosin dans les planches
du Splendor Solis.
Depuis qu’il a absorbé l’Ovo Mundi, Rébis s’est trans-
muté en hybride d’être humain dont les cellules sont
porteuses de ses Ka-éléments, son « émergence ». Devenu
Agarthien et mortel, il a engendré une descendance dans
laquelle il peut renaître. De fait, le Faërim du Glorieux
Alliage est aujourd’hui multiple. Il existe à travers le duo
des jumeaux Schmetterling, son incarnation actuelle, son
fils immortel (Le Philalèthe) et son clone Illuminé, qu’il
conçut tandis qu’il menait l’Œuvre au rouge au xvie siècle.
Chaque fois qu’un Nephilim croise l’un de ces person-
nages, il se trouve sans le savoir auprès de Rébis chacun
d’entre eux reflétant un stade de son évolution.
Le cocon d’ambre
Rébis s’éveilla à la conscience au sein de l’Œuf alchi-
mique, gardé au sein du tréfonds des jungles du royaume de
Mu. La coquille d’ambre, à moitié couvée par le sol fertile de
ce qui deviendrait plus tard l’Amazonie, recevait en parts
égales l’influence du Soleil et de la Lune. À l’intérieur du
cocon nageaient des énergies magiques à la fois similaires

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
et contraires qui prirent conscience d’elles-mêmes et de
leur prison. Elles réalisèrent qu’elles ne pourraient briser
la coquille à moins de s’unir. C’est ainsi qu’elles s’amalga-
mèrent pour donner naissance au Kaïm le plus étrange
qui fut : Rébis.
Profitant de la moiteur de la jungle et d’une conjonc-
tion favorable, il fit vibrer son double Pentacle contre les
parois du cocon pour éclore. L’Œuf alchimique libéra une
gerbe de lymphe dorée de laquelle Rébis s’est extrait en ram-
pant, traçant un sentier cuprique dans la forêt. Le cocon
d’ambre gorgé de sève pourrit et fertilisa la terre. Il arrive
encore qu’elle en recrache une miette capable d’alimenter
de nombreuses formules.
Ses incarnations phares
Rébis a toujours eu un rôle à part dans le monde occulte,
et les informations le concernant sont au mieux parcel-
laires, le plus souvent contradictoires. Voici néanmoins les
points-clés de son histoire.
Peu après sa naissance, Rébis explora les ruines de la
civilisation de Mu avant d’être repéré par ses pairs, qui le
prirent d’abord pour un monstre. Le Kaïm au Pentacle
siamois dut son salut à Atalante qui l’entraîna à l’écart des
Atlantes jusqu’à un jardin vierge qu’elle le chargea de faire
croître, lui promettant de revenir bientôt. Rébis prit à cœur
cette charge et favorisa la croissance d’une flore luxuriante
et l’émergence de nouvelles espèces, qu’il nomma les unes
après les autres. Atalante tint sa promesse et revint avec
trois autres Kaïm. Rébis, le paria, se découvrit une famille
et les cinq se jurèrent fidélité et protection par-delà les âges.
Le Glorieux Alliage était né.
Durant le Compact d’Aïon, il est avéré que Rébis trouva
refuge au mont Olympe où il servit l’avatar d’Aphrodite.
Les légendes affirment qu’il enchanta un lac permettant de
changer le sexe de ceux qui s’y baignaient. Ce ne fut vrai-
ment que sous l’Empire perse qu’il entra de plain-pied dans
le monde occulte. Sous le règne de Darius, il s’incarna dans
un prostitué sacrée du culte d’Ishtar à Parsa (Persépolis) et
favorisa l’amour intergenre à la cour du roi Darius. Écouté
et révéré comme un miracle de la nature et un symbole de
complétude, il organisa autour de lui un groupement d’ini-
tiés qu’il chargea de retrouver des fragments des cocons
alchimiques. Les premières recherches eurent lieu autour
de la Table d’émeraude, dont Rébis révéla les principes
actifs et passifs des matières alchimiques qui lui permirent
d’allier le solide à l’humide au sein des Ambres.
141
Incarné à Pompéi, il y fut avidement célébré puis pour-
chassé par les Mystes de Dionysos. Ayant prévu le réveil du
volcan, il fuit la ville juste à temps. Depuis cette époque, il
est devenu un des partisans de l’hermétisme : tout comme
le fruit est protégé par la coque, l’accès au savoir doit se parer
de mystères et de faux-semblants.
Les alchimistes subodorent que sa piste se perd dans
l’Arabie heureuse. Ils en veulent pour preuve l’émergence
des pratiques alchimiques soutenues par le réseau Geber,
une identité collective d’alchimistes étudiant la voie
humide et réalisant les premières projections via le proces-
sus de l’Androgyne.
Auréolé par la révélation de l’an mil, Rébis rejoignit l’Ar-
cane de la Roue de Fortune qui s’enorgueillit qu’une figure
aussi prestigieuse réclame l’adoption. L’étrange créature
fut rapidement introduite parmi les hautes instances de
l’Arcane Majeur, lesquelles lui dévoilèrent leur plan : parer
l’Europe de cathédrales et d’églises promptes à moduler les
champs magiques et à répandre une symbolique occulte
à destination des initiés. Rébis fut le maître ouvrier qui
répandit les hiéroglyphes alchimiques dans les évêchés et
apprit à la Fortune à changer en or le plomb des vitraux par
le truchement de la lumière solaire.
Le temps de la mue définitive arriva avec la Réforme.
Incarné dans un noble écossais reclus dans son château,
l’Androgyne y menait ses travaux de laboratoire tout en se
constituant un étrange cabinet de curiosité qui, aujourd’hui
encore, attise les convoitises des collectionneurs. À cette
époque, Rébis possédait déjà, par le biais des formules de
l’Androgyne, de nombreux doubles de son Simulacre et avait
plusieurs fois changé de sexe. Cette fois-ci, il donna naissance
au miroir parfait de sa singularité, un clone alchimique voué
à le seconder dans la recherche de l’Ovo Mundi : Rebis. La
copie encouragea le modèle dans ses travaux et l’exhorta
à pousser le processus de l’Androgyne à son paroxysme,
c’est-à-dire transmuter son essence pour évoluer selon les
schémas de la nature. Ce fut ainsi que, par une nuit de grande
conjonction, l’étrange Faërim puisa dans les Plexus des lochs
alentour pour célébrer ses noces chymiques et fusionner son
Pentacle siamois et son Simulacre, donnant naissance à une
nouvelle espèce magique. Puis Rébis disparut.
Semblable à un être humain, porteur de Ka-éléments
invisibles car rendus à l’échelle microscopique tout en
ayant conservé leur potentiel, Rébis parcourut le monde.
 Nephilim
Il gagna les Bermudes puis l’Amérique. Là-bas, il engen-
dra son premier enfant avec une femme de mauvaise vie, la
belle Kathleen. L’enfant naquit avec une particularité qui
émerveilla Rébis : le nourrisson à l’âme solaire était venu
au monde avec un double élémentaire, un jeune Satyre au
Pentacle similaire à celui d’un Nephilim mais vierge de
sapience. Kathleen appela l’enfant George, Rébis baptisa
le Satyre du nom de Philalèthe. Le membre du Glorieux
Alliage prit son rôle de père très au sérieux et se consacra
à l’éducation occulte de son fils. George Starkey/Eyrénée
Philalèthe se montra prodigieusement réceptif avant de
partir pour l’Angleterre faire ses propres armes. Enfin,
Rébis mourut.
Un siècle plus tard, il ressuscita dans un descendant
du Philalèthe. Rébis était devenu le petit-fils de son propre
fils et comprit qu’il se réincarnerait désormais au sein de sa
propre lignée. Plein d’entrain, il la fit croître et se multiplier.
Rébis marqua fortement la pensée humaine en naissant
dans le corps d’Alexander von Humboldt, naturaliste et
scientifique allemand, élevé dans l’esprit des Lumières.
Sous cette identité, il apporta de très nombreuses avan-
cées scientifiques, tant dans l’étude de l’électricité, de la
géologie, de la sismologie, de la météorologie ou bien de
l’étude du climat. Doublé d’un explorateur, il voyagea en
Amérique du Sud (Venezuela, Pérou, Amazonie), mit
en évidence le rôle de l’homme sur son environnement et
dénonça les ravages de l’esclavage. Il suscita la méfiance du
Grand maître du Temple, Napoléon, qui le fit surveiller
sans pouvoir l’identifier comme Déchu, trompé par sa
fabuleuse nature.
Comment jouer Rébis ?
De nos jours, le Rébis originel est à nouveau double.
Son âme s’est dupliquée dans des jumeaux : Aurélia et
Alexandre Schmetterling, deux jeunes prodiges allemands
employés au CERN. Blonds, la trentaine bien entamée
mais conservant un air fort juvénile, vêtus blouse blanche,
portant les mêmes lunettes et effectuant les mêmes gestes
dans une parfaite symétrie, les deux êtres sont capables de
communiquer entre eux par télépathie. Leurs collègues les
ont affublés du surnom de « Supersymétrie ».
Rébis est un être secret, et à moins d’être un Adepte
de l’Androgyne ou d’appartenir à des Arcanes Majeurs
en lien avec ses projets (cf. « Rébis et le monde occulte »,
p. 144), vos Nephilim ont peu de chance de croiser sa
142
route. Quoi qu’il en soit, la rencontre, si elle a lieu, se doit
d’être déroutante, Rébis cachant son identité et sa nature
agarthiennes au commun des initiés. Il a depuis long-
temps délégué son rôle de guide à son fils ou son clone. Les
jumeaux doivent ainsi apparaître comme des scientifiques
aux théories abstraites et en avance sur leur temps mais au
comportement troublant : l’un finit les phrases de l’autre ;
ils semblent parfois continuer à haute voix des conversa-
tions qui ont commencé dans leur tête ou inversement ;
Le clone de Rébis
Rebis (sans accent), le clone né de la projection
de la formule de l’Éclosion du jumeau hermétique,
accompagna Rébis jusqu’à sa transcendance
finale. Depuis, il a repris ses affaires en main et se
présente souvent comme l’original. Après tout, il
est exactement le même, n’est-ce pas ? Eh bien…
pas tout à fait. Tout d’abord, un être comme Rebis
ne pouvait paradoxalement supporter de ne pas
être unique, aussi le clone chercha-t-il à développer
sa propre singularité. Il se plut à développer son
côté architecte et bâtisseur. Cette volonté de
s’affranchir de l’original et ses capacités alchimiques
quasi équivalentes attirèrent l’attention de la
Pierre Angulaire, la chose pensante au sommet
de la Synarchie. Rebis accepta l’illumination et
rejoignit l’Arcane Mineur, considérant ce rôle
comme son petit secret. Le clone est depuis l’un
des grands pourvoyeurs de l’Arcane en matière
d’avancées technologiques, les dotant au passage
de propriétés alchimiques. Il y a cependant un
revers à la médaille : la pensée ordonnée imposée
par l’Arcane Mineur l’empêche de progresser
et l’Agartha lui est désormais interdite. Rebis se
tient sur son seuil, incapable d’en percer les secrets
par lui-même. Il compte donc sur la domination
mondiale du Denier pour lui offrir cette révélation.
Rébis considère leurs chemins divergents
comme une expression du caractère capricieux
de la nature et ne s’en inquiète pas outre-mesure.
L’histoire alternative de Rebis n’est qu’un des
nombreux possibles de ce qu’aurait pu être Rébis.

Le Grimoire du Troisième cercle des Sciences occultes
ils possèdent les mêmes tics ou expressions. Mis en confiance
et poussés sur le terrain des philosophies occultes, ils se
dévoilent vertigineusement compétents, au fait de la longue
histoire des théories pré-scientifiques qui semblent être leur
dada en sus de la physique des particules, du boson de X, des
ondes pilotes ou encore de la non-localité de la physique quan-
tique. La plupart du temps, ils sont incompréhensibles pour
le commun des mortels et se réfugient dans leurs travaux.
Heureusement, ils savent encore faire preuve d’humour…
Ses Sciences occultes favorites
Rébis en plus d’être l’incarnation parfaite du proces-
sus de l’Androgyne est un praticien de l’Art royal. Il trouve
autant d’intérêt aux Métaux qu’aux Liqueurs. Précisons
que les Rebis sont également de brillants spagyristes dont
ils ont conçu de nombreuses formules.
Par ailleurs, Rébis s’est intéressé à la Kabbale, plus
par défi que par conviction. Maîtrisant les Sephiroth du
Premier cercle, il s’est arrêté à l’exploration de Tiphereth.
Le monde Pachad a sa préférence. Enfin, Rébis est un mage
accompli du labyrinthe schématique dont il est parvenu
jusqu’au Fil.
Ses lieux prédilection
Rébis possède peu d’attaches. Il considère la Terre dans
son ensemble (et même le système solaire) comme son ter-
rain d’exploration. Toutefois, il apprécie de se promener
dans les puissantes cathédrales nées de son imagination
fertile ou voue une grande affection au volcan Chimborazo,
dont il effectua la pénible ascension au xixe siècle.
Suivre le mentorat de Rébis
Rébis délègue généralement à Rebis le soin d’initier ses
disciples aux prémices de l’Œuvre au rouge. La première
étape du mentorat consiste à explorer le réseau de cathé-
drales et d’églises alchimiques mis en place par la Roue de
Fortune et les Adeptes et d’en comprendre le maillage, les
rouages et les effets induits sur les champs magiques. Le
Nephilim devra pour cela s’appuyer sur les conjonctions
d’avant le Grand Réveil et étudier les archives de la Roue
de Fortune, écouter les témoignages des architectes et
des ouvriers Nephilim. Cette recherche peut conduire le
Nephilim soit à réactiver le monument coupé des champs
magiques, soit à découvrir une formule inédite dont la pro-
jection indiquera à Rebis que l’étape est désormais achevée.
En de très rares cas, il a pu arriver que Rebis détourne l’al-
chimiste au profit de la Synarchie.
143
La seconde phase est orchestrée par Le Philalèthe et
vise à démontrer le caractère miraculeux de l’Androgyne.
Elle consiste à jouer au naturaliste et à rechercher dans la
nature (au tréfonds d’une jungle, dans un désert de soufre,
d’une mangrove ou sous la mer) une espèce rare et unique
(végétale, animale, insecte) né d’un éclat de Materia Prima
de l’Œuf alchimique. Son étude doit amener l’alchimiste
à saisir que l’Androgyne est la source de générations mira-
culeuses et qu’il ne cesse de proliférer. La duplication des
cellules fait prendre conscience au Nephilim que Rébis n’a
jamais cessé d’être double, et que Rebis n’est qu’un clone
du premier.
Passé ce stade, le Nephilim est amené à rencontrer
les jumeaux Schmetterling, qui lui dévoilent l’histoire de
Rébis et ses mues successives pour trouver l’Agartha en
devenant une espèce magique à part entière. Pour trouver
l’illumination, le Nephilim devra accepter de changer
totalement de nature et d’exister à travers d’autres, leur
conférant son héritage et ressuscitant dans leur lignée. Si
le Nephilim se montre digne de ce savoir, alors les jumeaux
l’aideront à concevoir son clone, puis son vitellus de trans-
cendance et, enfin, l’Ovo Mundi.
Les disciples de l’Androgyne
Rébis fascine les alchimistes depuis qu’il mit en lumière
les pouvoirs de la matière sous le règne des Achéménides.
Son influence est donc extrêmement grande parmi les
Adeptes. Elle s’étend du réseau Geber à Newton, en pas-
sant par Albert le Grand, maître de Thomas d’Aquin. Pour
autant, trois de ses disciples méritent d’être mentionnés.
• Zadith, un Serpent, est l’une des figures de proue du
réseau Geber. Il imagina cette fausse identité pour agré-
ger les travaux des premiers façonneurs des Ambres et
donner une impulsion à la future Science occulte tout en
préservant les alchimistes des manigances des Arcanes
Mineurs. Quelques siècles plus tard, il publia ses nou-
velles recherches sous le nom de Martin Ruland.
• L’autre grand disciple n’est autre que le chevalier d’Éon,
un Éolim, Vigie de l’Arcane de l’Étoile (cf. Livre II Les
Arcanes Majeurs, p. 103), qui défraya la chronique durant
les conspirations de la Révolution et changea plusieurs
fois d’identité et de sexe au sein du même Simulacre. Il
attira l’attention de son maître sur les phénomènes extra-
planétaires et, encore aujourd’hui, le mêle pleinement
aux projets de son Arcane. Éon connaît l’existence des
jumeaux Schmetterling.
 Nephilim
• Quel étrange personnage que Le Philalèthe… Né au
sein d’un Simulacre, il était avant tout un Nephilim,
un Satyre, qui s’incarna d’époque en époque à la
manière de son espèce. Premier fils de Rébis, dont il
reçut les enseignements, il est devenu à son tour un
maître de l’A lchimie, jouant lui aussi sur les iden-
tités troubles, manifestant des caractères parfois
contraires, alternant entre l’esprit scientifique le plus
brillant et l’ardeur des faunes les plus concupiscents.
Il est l’auteur d’un des focus qui constitue l’épreuve de
l’assemblée hermétique, décrite dans le Livre XIII Le
Théâtre de la mémoire.
Rébis et le monde occulte
Suivant un certain esprit de contradiction, Rébis est
plus proche des deux figures de la voie sèche, Atalante et le
Lion Vert, que de son frère et de sa sœur de la voie humide.
Au jeu des Arcanes, il entretient d’excellentes rela-
tions avec les dignitaires de la Roue de Fortune et de
l’Étoile et est impliqué dans le projet de l’Exode sidéral.
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L’embauche des jumeaux Schmetterling au CERN est à
l’initiative du Chariot et de son laboratoire Gematria (cf.
Livre II Les Arcanes Majeurs, p. 52). Depuis, Rébis s’amuse
à espionner les avancées de l’Arcane et à mettre son grain
de sel dans leurs prototypes ultra-secrets. En dehors du
Bateleur, du XIII, du Diable et de la Lune qui ont pu le
rendre curieux par le passé, les autres familles Nephilim
ne le passionne guère.
Rébis s’intéresse au Compact d’Arcadia depuis que
le Lion Vert l’a mis dans la confidence, mais c’est surtout
Anima Mundi qui l’intrigue. Les autres quêtes ésotériques
lui semblent définitivement tournées vers le passé, une
autre époque d’après lui. Or Rébis s’intéresse au futur et
à ses possibilités.
Le Glorieux Alliage ne se doute pas encore du rôle que
joue son clone dans la Synarchie mais pourrait y déceler sa
marque si on lui présentait certains prototypes.
Par ailleurs, le processus de l’Androgyne intéresse for-
tement la Branche du Corps des R+C mais ce sont surtout
les Adeptes de l’Œuvre au blanc qui en font les frais.