Décor de l’aventure
Une aventure pour des personnages experts
Quelque chose rôde dans le marais puant à proximité du
village de Fimmoran. Les habitants affirment qu’une sor‑
cière a maudit leurs enfants, qui souffrent à présent d’une
maladie surnaturelle. Les Fimmoriens réclament la tête
de la sorcière et sont prêts à payer pour cela. Mais ce conte
noir cache évidemment un sinistre rebondissement que les
personnages découvriront en s’aventurant dans le marécage.
L’aventure se termine lorsqu’ils comprennent ce qui est véri‑
tablement à l’origine de la maladie des enfants et affrontent
les répercussions de leur erreur.
Misérable est une aventure pour des personnages experts
prêts à – vraiment – se salir les mains (et les bottes). Elle
a été écrite en tant qu’objectif bonus lors de l’incroyable
Kickstarter de Rob Schwalb. J’ai beaucoup de chance de le
rejoindre, ainsi que d’autres, alors que nous détalons déses‑
pérément sous L’Ombre du Seigneur Démon.
Décor de l’aventure
Fimmoran est un village comptant une centaine d’habitants
installés en bordure d’un vaste marais. Vous pouvez le si‑
tuer où bon vous semble sur le continent rûlien, mais il est
particulièrement bien adapté à la région allant de Caécras
au Bas‑Pays.
La plupart des villageois gagnent leur vie sur les eaux
stagnantes en tant que pêcheurs, tandis que d’autres
s’échinent à couper du bois et chasser du gibier dans les
forêts voisines. Quelques‑uns s’aventurent même au cœur
du marécage pour ramasser des anguilles, des escargots et
d’autres délicatesses. De maigres récoltes poussent aussi
dans les environs, comme en attestent des épouvantails de
paille disposés ici et là.
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 Introduction
Fimmoran est supposé être régi par le conseil du village,
mais en réalité ses membres se réunissent rarement et
sont ravis de laisser le bailli Dalgren s’occuper des affaires
quotidiennes.
Des enfants en danger
Il y a deux semaines, les enfants de Fimmoran ont été
frappés par une forte fièvre. Le prêtre local a imploré le
Nouveau Dieu de sauver les petits, mais comme ses prières
sont restées sans effet, il a annoncé que la maladie était
l’œuvre de la sorcellerie.
Les Fimmoriens savent depuis longtemps qu’une hor‑
rible vieille sorcière réside au cœur du marais. Les rares
personnes à l’avoir rencontrée disent qu’elle se nomme
Grülag et qu’elle n’a absolument rien d’amical. Elle ne
s’en était encore jamais prise aux villageois, mais bien des
Fimmoriens prévenaient depuis longtemps les autres que ce
n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne tourne son
attention vers eux. Tous les villageois sont donc à présent
convaincus qu’elle est responsable de la maladie.
Le bailli a offert une récompense à quiconque éliminera
cette misérable sorcière, ce qui défera le mauvais sort et
sauvera les enfants.
Commencer
Pour lancer l’aventure, les personnages doivent apprendre
que les Fimmoriens sont en détresse. Ils peuvent recueillir
cette information auprès d’un étranger itinérant passé au
village il y a peu, qui leur parle des enfants malades. Il peut
être au courant ou non de la prime offerte pour la tête de
la sorcière.
Sinon, vous pouvez tout simplement décrire la scène
suivante en partant du principe que les personnages se
trouvent déjà suffisamment proches de Fimmoran pour
apercevoir un panneau indiquant que les villageois ont be‑
soin d’aide.
L’aventure débute alors que le groupe avance sur un che‑
min forestier bordant un marais. La journée est déjà bien
avancée lorsque les personnages remarquent un avis de
recherche tracé à la main accroché à un arbre. Il dit :
Recherchée :
Grülag la sorcière
Récompense
10 couronnes d’or
Demander le bailli
de Fimmoran
2
Vu que l’avis est en parfait état, il a dû être écrit récem‑
ment. Tout personnage exerçant une profession marginale,
ayant déjà traversé la région ou disposant d’une carte sait
approximativement où se trouve le village, c’est‑à‑dire à
une heure de marche de l’endroit où se trouve l’affiche. Le
groupe atteint les lieux en début d’après‑midi.
Fimmoran
Les personnages découvrent une petite communauté avec
quelques boutiques au centre et de nombreuses maisons
autour. Un temple dédié au Nouveau Dieu se dresse à l’ex‑
trémité du village, tandis qu’en son cœur on trouve une
forge, un magasin, le bureau du bailli et une boulangerie. Il
semble qu’il n’y ait qu’une seule taverne ouverte, l’écriteau
suspendu au‑dessus de la porte disant « Au filet rapiécé ». Si
les personnages veulent se renseigner au bureau du bailli à
propos de l’avis de recherche, ils trouvent porte close.
Au filet rapiécé
Pour faire honneur à son nom, la taverne de Fimmoran a
de nombreux filets usés accrochés à ses murs. Au menu, on
trouve plusieurs variétés de poisson, ainsi que des cuisses
de grenouille, des anguilles, des escargots et autres, pour un
prix tout à fait raisonnable. Le poulet est plus cher et il n’y a
ni bœuf ni porc au menu.
Les quelques clients présents observent les personnages
dès leur entrée. Quelques‑uns se mettent à murmurer
entre eux. Peu après, un costaud à l’air coriace les aborde
avec un hochement de tête. « Je suis le bailli Dalgren. Vous
avez l’air d’avoir de la bouteille. Ça vous dirait de toucher
une prime ? »
Tant que le groupe n’est pas hostile et ne le renvoie pas,
Dalgren poursuit. « On a un problème de sorcellerie. Je peux
vous payer dix couronnes d’or, plus de quoi manger et dor‑
mir, si vous nous aidez. »
Le bailli attend que les personnages expriment leur inté‑
rêt avant de poursuivre.
« Y’a deux semaines, la plupart des gamins ont chopé une
énorme fièvre. Le prêtre a essayé de les soigner, mais les
miracles du Nouveau Dieu n’ont pas marché sur les petits.
Ils sont clairement victimes d’une malédiction. On pense
que c’est la faute d’une misérable sorcière qui vit au beau
milieu du marais. Elle s’appelle Grülag. Ça fait des années
qu’on est au courant pour sa magie noire et que pas mal de
gens craignent qu’elle s’en prenne à nous. Et ben visible‑
ment, ça y est.
Quelques villageois sont partis à sa recherche, mais ils
sont pas de taille contre ce genre de créature. Si vous nous
ramenez sa tête et sauvez nos gosses, on vous paiera comme
je l’ai promis. »
Les villageois présents applaudissent à la fin du discours
du bailli et lancent des encouragements aux personnages.

Le prêtre
Si les personnages cherchent le prêtre, ils le trouvent en train
de prier au temple. Le père Hining jure que, d’ordinaire, ses
miracles soignent les maladies qui affligent les villageois,
mais ils ne fonctionnent pas sur celle‑ci. Il en conclut qu’elle
doit forcément être l’œuvre des forces des ténèbres.
Les enfants
Les personnages peuvent examiner quelques enfants s’ils
le désirent. Dalgren ou le prêtre les accompagnent auprès
des malades, qui résident tous à la périphérie du village. Les
enfants sont alités, presque inconscients. Ils se tournent et
se retournent dans leur lit, en proie à une fièvre dévorante,
pendant que leurs parents se lamentent à leur chevet. La
plupart des familles se composent de pêcheurs et de cueil‑
leurs qui travaillent dans le marais. Ils craignent les person‑
nages, mais ils se montrent hospitaliers, surtout si on leur
dit qu’ils sont là pour les aider. Aucun d’eux ne dispose d’in‑
formation susceptible d’aider le groupe à traquer Grülag, ils
connaissent seulement les rumeurs courantes et quelques
histoires douteuses à son sujet.
Si quelqu’un fait les comptes, il semble que treize enfants
soient frappés par la fièvre. Ils ont tous moins de douze ans
et il y a à peu près autant de garçons que de filles.
L’amour d’une mère
Anastasia, l’une des mamans, devient très agitée quand les
personnages examinent son petit Lucas. « Pourquoi vous
partez pas tuer la sorcière tout de suite ? » demande‑t‑elle.
Elle devient rapidement agressive et irrationnelle, traitant les
nouveaux venus de tous les noms, jusqu’à ce que Dalgren et
Hining essayent de la calmer. Si un membre du groupe est
d’une ascendance différente de la sienne, elle l’accuse d’avoir
« le cœur noir et de s’en foutre des humains ».
Pour calmer Anastasia, il faut réussir une interaction ba‑
sée sur la persuasion ou l’intimidation. Voir Conflit social,
dans L’Ombre du Seigneur Démon. Elle a une valeur de 10
dans les quatre attributs. Un personnage effectue son jet
d’attaque contre elle avec 2 désavantages. Elle ne se radoucit
pas, mais s’éloigne si les personnages usent à bien de l’inti‑
midation et de la supercherie.
D’un autre avis
Un autre villageois, un pêcheur craintif du nom d’Ellsworth,
est tout aussi furieux que les autres à cause de la fièvre des
enfants, mais il doute que la sorcière soit responsable. Il est
persuadé que les épouvantails qui protègent les récoltes du
village sont maudits et à l’origine de la maladie. Depuis qu’il
parle d’abattre tous les hommes de paille, les fermiers et le
bailli s’efforcent de l’empêcher de faire des dégâts.
Les personnages pourraient le rencontrer alors qu’il se
rend au village pour vendre ses marchandises ou entendre
parler de lui de la bouche de quelqu’un d’autre alors qu’ils
passent dans les parcelles protégées par les épouvantails.
Vous pouvez utiliser Ellsworth comme une fausse piste pour
ajouter un peu de profondeur à la situation (et donner plus
de poids à la théorie selon laquelle la sorcière est étrangère
à l’épidémie de fièvre).
La chasse à la sorcière
La chasse
à la sorcière
Lorsque les personnages ont terminé leur enquête ou
lorsqu’il est l’heure de se retirer pour dormir, Dalgren les
mène dans un petit logement vide en bordure du village,
d’ordinaire réservé aux marchands itinérants. Ils peuvent
s’y reposer en toute sécurité et y laisser du matériel. Si les
personnages ont des montures, le bailli s’arrange pour que
quelqu’un s’en occupe gratuitement (elles ne seraient d’au‑
cune utilité dans le marécage).
La nuit s’écoule sans incident.
Quand les personnages se réveillent le lendemain matin,
Dalgren leur fait servir un solide petit‑déjeuner. Alors qu’il
mange avec eux, il leur raconte que trois familles lui ont an‑
noncé que l’état de leurs enfants a empiré pendant la nuit. Il
les implore alors de se lancer sur les traces de la sorcière le
plus vite possible. Il leur explique que le meilleur itinéraire
pour se rendre dans son domaine consiste à suivre une piste
qui longe le marais en direction du nord‑ouest. Arrivés au
bout de la piste, ils devront se diriger vers le nord, à travers
le bourbier vaseux pour gagner le cœur du marais, où ils
devront chercher des signes de la présence du Grülag.
L’antre de Grülag
Dans le marais brumeux, l’air est humide et grouille de
moustiques. On aperçoit parfois de gros poissons qui se
nourrissent goulûment de têtards ou de poissons plus petits
qui filent entre les épais roseaux.
Une forêt aux arbres enchevêtrés borde la piste à la droite
du groupe. Des sons en émanent parfois, comme si quelque
chose suivait les personnages en se déplaçant dans l’en‑
trelacs de branches. S’ils fouillent la forêt près de la piste,
ils ne trouvent rien d’autre que des toiles d’araignée et des
branches cassées depuis peu. Nulle trace de la chose qui les
traque, si tant est qu’elle existe.
La piste se termine sur une zone fétide ponctuée de cy‑
près, qui délimite le domaine de Grülag.
Puant et hurlant
La marche vers le nord est un véritable enfer. La boue col‑
lante s’accroche aux bottes, tandis que son odeur puissante
attaque le nez. La terre ferme se fait rare et le groupe est
contraint d’avancer dans la vase.
Après une heure à peiner ainsi, les personnages sont
en train de patauger dans une eau grisâtre leur arrivant
aux genoux lorsque l’un d’eux (à déterminer au hasard)
marche sur un nid de 2d6 + 3 anguilles hurlantes juvéniles
(non‑combattantes, avec chacune 5 dans chaque attribut,
Défense 10 et Santé 1). Ces créatures font à peine une
trentaine de centimètres et ne sont pas dangereuses, mais
lorsque le personnage malchanceux pose le pied dans leur
nid, les poissons se mettent à s’agiter frénétiquement avant
de pousser un hurlement à percer les tympans. Laissez
un moment aux personnages pour réaliser le danger et
tenter de le gérer. S’ils agissent rapidement, accordez‑leur
quelques instants de répit : peut‑être ont‑ils fait taire les
créatures à temps ?
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 Introduction
Mais bien sûr que non. Après 1d3 rounds d’inactivité, 3
trolls des marais (voir leurs statistiques à la fin de l’aven‑
ture) sortent de la brume et passent à l’attaque. Ils sont affa‑
més et se battent jusqu’à la mort.
La masure de la sorcière
Une fois les trolls éliminés, les personnages reprennent leur
périple. Au bout d’une heure, celui qui possède la valeur
de Perception la plus élevée remarque d’étranges marques
sur les arbres. Toute personne qui les étudie et remporte
un succès sur un test d’Intellect avec 1 désavantage parvient
à les identifier : ce sont des symboles représentant un ma‑
léfice, donc des sceaux de protection destinés à repousser
certaines créatures dotées d’une forme d’intelligence in‑
férieure, comme des trolls. Un personnage qui exerce une
profession académique et a choisi la magie parmi ses do‑
maines d’étude remporte automatiquement un succès.
Les personnages suivent une piste faite d’arbres mar‑
qués qui mène à une clairière, où une masure couverte de
mousse a été bâtie sur une légère élévation au centre du ma‑
récage. Une fumée pâle s’élève de la petite cheminée trapue
et les murs sont couverts de symboles encore plus étranges.
Des grenouilles géantes, des sangsues, des corneilles et des
lapins écorchés ou éviscérés sont suspendus à des lanières
de cuir accrochées à des râteliers tout autour de la hutte.
4
Le sol est jonché de crânes et d’os de petits animaux. Il s’agit
clairement de l’antre d’une sorcière.
Grülag a entendu le groupe avancer péniblement dans le
marais longtemps avant qu’il arrive en vue de sa cabane et
elle est prête à le recevoir. Elle se tient dans l’embrasure de
la porte, bâton en main, et défie les intrus. C’est une femme
laide à la peau vert‑bleu, vêtue de haillons aux teintes ter‑
reuses. Elle s’appuie sur un solide bâton de bois couvert de
runes étranges et de symboles ésotériques et orné de crânes
de petits animaux pendus à des lanières de cuir. « Qu’est‑ce
que vous faites là ? hurle‑t‑elle. Dégagez de mon marais ! »
Si vous le désirez, le premier personnage à essayer de lui
parler peut recevoir de la Chance, mais Grülag n’a aucune
envie de discuter. Pendant quelques instants, elle écoute ce
que les intrus ont à dire, puis elle leur crie de nouveau de
s’en aller. Cette fois elle ajoute « Je vous avais prévenus ! C’est
chez moi ici ! CHEZ MOI ! » Sur ce, elle se précipite dans sa
maisonnette en hurlant ce qui ne peut être que des incanta‑
tions d’une ignoble magie noire.
Une fraction de seconde plus tard, les mares peu pro‑
fondes qui entourent sa maison se mettent à cracher des
tritons bruns au ventre blanc et mou. Chacun enfle et se
redresse, son torse s’incurvant vers le haut jusqu’à ce qu’il
se tienne debout sur ses deux pattes postérieures arquées,
comme une fusion grotesque entre un homme et un
amphibien. Cette nouvelle créature (dont les statis‑
tiques se trouvent à la fin de l’aventure) s’appelle un
trithomme. Il y en a deux par personnage.
Grülag combat depuis sa maison : à l’aide de son bâ‑
ton, elle lance des souffles de feu par la fenêtre sur tous
ceux qu’elle aperçoit. (Ses statistiques se trouvent à la
fin de l’aventure.) Pour déjouer cette tactique, les per‑
sonnages peuvent se placer sur les flancs de sa maison
et détruire ses murs de boue séchée ou tout simplement
enfoncer la porte d’entrée pour aller la tailler en pièces.
Grülag n’est pas très puissante quand elle se retrouve au
corps à corps, elle devrait donc facilement se faire occire
pendant la rencontre. C’est d’ailleurs un élément essentiel
de l’intrigue : elle doit se faire tuer, surtout pas capturer ou
réduire à l’impuissance. Donc...
Alors que Grülag est sur le point de recevoir le coup de
grâce (ou de se faire assommer ou capturer), elle tombe et
renverse une jarre d’argile rangée sur une étagère voisine.
Le récipient explose à l’impact, transformant la masure de
torchis de la sorcière en une bombe géante qui envoie des
flammes et des débris dans un rayon de 20 m centré sur
la jarre. Chaque créature présente dans la zone subit
4d6 dégâts. Cette explosion tue les derniers trithommes
dont les entrailles frémissantes s’envolent en tous sens,
tapissant tous les survivants d’une couche de bouil‑
lie sanglante. Tout personnage situé dans la zone
peut effectuer un test d’Agilité et, en cas de succès,
ne subir que la moitié des dégâts.
Évidemment, Grülag est morte. Les person‑
nages peuvent à présent ramener son cadavre (ou
sa tête) au bailli Dalgren pour toucher la récom‑
pense promise.

Le trésor
En plus de sa relique (décrite à la fin de l’aventure), Grülag
possède trois objets enchantés (que vous pouvez choisir,
inventer ou déterminer au hasard). Ces quatre objets ont
supporté l’explosion et peuvent être trouvés en inspectant
son corps. Si un personnage fouille les ruines de la masure
de la sorcière et réussit un test de Perception avec 1 désavan‑
tage, il découvre une jarre fendue contenant une mixture
nauséabonde. Elle renferme une mixture de vers rougeâtres,
d’asticots, de baies et de diverses feuilles. Un personnage
exerçant le métier d’apothicaire, de guérisseur ou quelque
chose de similaire identifie automatiquement la substance
comme étant un cataplasme curatif doté des propriétés
spéciales décrites plus loin. Les autres personnages peuvent
comprendre ceci en réussissant un test d’Intellect avec 1
désavantage. La jarre contient assez de produit pour 20 ap‑
plications. Une créature peut utiliser une action pour appli‑
quer le cataplasme sur une créature vivante qui guérit d’un
nombre de dégâts égal à la moitié de sa vitesse de guérison.
Ce cataplasme sert aussi à traiter la fièvre, comme celle dont
souffrent les enfants de Fimmoran. S’ils en bénéficient, la
maladie se dissipe en quelques heures.
Une découverte
boueuse
Une fois Grülag vaincue, les personnages rapportent une
preuve de sa mort (comme sa tête) au village. À vous de dé‑
cider si le trajet de retour à travers les marais s’accompagne
de nouvelles rencontres avec des trolls, des anguilles hur‑
lantes adultes ou d’autres dangers.
Dans tous les cas, alors que le groupe arrive à un peu plus
d’un kilomètre de Fimmoran, le personnage doté de la plus
haute valeur de Perception repère quelque chose que per‑
sonne n’avait remarqué à l’aller. Un sentier part de la piste
principale et l’on distingue des empreintes de petits pieds
allant dans les deux sens. Si les personnages optent pour ce
léger détour, ils débouchent dans une clairière pleine... de
bonshommes de boue !
Si cela risque d’abord de les alarmer, ils se rendent vite
compte que ces « créatures » sont inanimées. Ici, quelqu’un
(probablement des enfants) a profité du sol mou et boueux
pour sculpter des silhouettes grossières dans la terre hu‑
mide. Elles ont des branches plantées dans le torse en guise
de bras, des glands pour les yeux et des baies rouges pour
dessiner la bouche.
Un personnage qui inspecte les baies doit faire un test
d’Intellect pour les identifier. S’il exerce une profession
marginale, il bénéficie de 1 avantage, tandis qu’un apothi‑
caire ou quelqu’un connaissant un métier apparenté réussit
automatiquement. Un succès révèle que ces baies sont des
fruits rares appelés des « cloches de sang » en raison de leur
forme et de leur couleur inhabituelles. Elles empoisonnent
par contact ou ingestion et provoquent une augmentation
du rythme cardiaque, un épuisement intense et une fièvre
dévorante. Ce mal dure généralement plusieurs jours et,
comme toute fièvre importante, peut être mortel s’il n’est
pas soigné ou si la victime est infirme... ou encore jeune.
Une découverte boueuse
Un personnage guérisseur ou exerçant une profession
similaire qui identifie la baie sait que le plus dangereux
avec les cloches de sang, c’est que la magie est impuissante
à soigner l’empoisonnement. Encore un signe du mal qui
imprègne cette époque et de l’apocalypse imminente.
D’après le nombre d’empreintes, il est évident qu’une
bonne douzaine d’enfants ont participé à la création des
bonshommes de boue. Ce sont les baies et non la sorcière
qui sont à l’origine de la fièvre des petits.
De retour
au village
Les personnages savent probablement à présent que ce
n’est pas la sorcière qui a rendu les enfants malades. À eux
de décider que faire de cette information. S’ils rentrent à
Fimmoran, la nuit est déjà tombée lorsqu’ils arrivent. Ils
peuvent aller trouver le bailli ou le prêtre et leur reprocher
le jugement hâtif que les villageois ont porté sur la sor‑
cière, mais évidemment, ils sont tous aussi responsables
de sa mort.
Ils peuvent essayer d’interroger les enfants pour s’assurer
que ce sont bien eux qui ont fabriqué les bonshommes de
boue et touché les cloches de sang. La plupart des malades
sont trop assommés par la fièvre pour donner une réponse
cohérente, mais quelques hochements de tête silencieux
confirment les soupçons du groupe.
Laissez la scène se dérouler au gré des joueurs, comme
une simple enquête réussie, comme une dispute morale
avec beaucoup de roleplay ou même sous forme d’ac‑
cusations susceptibles de déboucher sur une flambée
de violence.
Dès que la tension commence à redescendre ou deux
rounds après le début d’un combat, un horrible hurlement
retentit dans tout le village. « ASSASSINS ! J’AURAIS PU
SAUVER VOS GOSSES ! MAIS VOUS M’AVEZ TUÉE ! VOUS
ALLEZ PAYER ! »
Un instant après, les personnages entendent des mou‑
vements dans les bois et le marais qui entourent le village.
Un villageois pousse un cri perçant quelque part dans
les ténèbres. Les personnages comprennent bien vite que
Fimmoran essuie l’assaut d’une armée de trithommes fraî‑
chement créés, semblables à ceux rencontrés vers la masure
de la sorcière. Certains s’attaquent frénétiquement aux hu‑
mains tandis que d’autres, déjà blessés, s’avancent en titu‑
bant pour répandre leurs entrailles sur leurs ennemis.
Après quelques rounds d’affrontement contre les tri‑
thommes, l’esprit de Grülag apparaît, revenu de l’Enfer.
Elle se dirige droit sur celui qui lui a porté le dernier coup
dans le marais.
Pour le groupe, le danger immédiat se compose de 2
trithommes par personnage et de l’esprit de Grülag (équi‑
valent à un spectre). Les villageois luttent contre les autres
trithommes. Vous n’avez pas besoin de lancer les dés pour
les combats qui font rage autour des personnages, conten‑
tez‑vous de les décrire.
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 Introduction
Il y a deux issues possibles à l’assaut de Grülag : soit le
groupe triomphe de son fantôme, soit elle les traque jusqu’à
tous les tuer.
S’ils l’emportent, la seconde mort de la sorcière fait ex‑
ploser les trithommes restants en une gerbe de viscères
frétillants. Les villageois encore en vie contemplent la
scène avec des yeux exorbités, horrifiés par le spectacle qui
s’offre à eux.
Une petite fille blonde au teint cireux s’avance en titubant
au milieu du carnage. Une bile noire s’écoule de ses lèvres
et elle s’effondre à genoux. Elle tousse une dernière fois
avant de rester immobile à terre.
Si le groupe a rapporté le cataplasme de Grülag, ils
peuvent l’utiliser pour soigner les enfants. La plupart sont
ceux des marchands du village, mais la petite blonde est la
fille du bailli Dalgren. S’il apprend que les étrangers ont un
remède pour elle, il ne reculera devant rien pour s’assurer
qu’elle est la première à en bénéficier. Anastasia, la mère
hystérique, fera tout ce qui est en son pouvoir pour que son
petit Lucas soit sauvé aussi.
Si les personnages n’ont pas de cataplasme, l’état des
enfants empire et ils meurent le lendemain. Les villageois
se laissent submerger par leur peine pendant une journée
avant de rejeter la faute sur les personnages qui n’ont pas su
se débarrasser de la sorcière assez rapidement. Le groupe
devrait se sentir extrêmement indésirable et sera encouragé
à s’en aller.
Nouvelles créatures
Cette aventure présente de nouvelles créatures pour L’Ombre
du Seigneur Démon. Consultez le chapitre 10 de L’Ombre
du Seigneur Démon pour savoir comment lire un bloc de
statistiques.
Grülag
Grülag, la mystérieuse vieille du marais, a très mauvaise
réputation parmi les Fimmoriens voisins. Son passé reste
un mystère, mais cela fait des générations qu’elle vit dans le
marais avec ses étranges créations pour seule compagnie.
C’est une femme laide à la peau vert‑bleu, vêtue de haillons
aux teintes terreuses. Elle possède une relique, le bâton du
Feu funeste, et trois objets enchantés. Elle s’en sert pour se
protéger contre les voisins fouineurs et les trolls affamés.
GRÜLAG DIFFICULTÉ 25
Humain de Gabarit 1
Perception 13 (+3)
Défense 12 ; Santé 23
Force 9 (–1), Agilité 12 (+2), Intellect 10 (+0),
Volonté 13 (+3)
Vitesse 10
OPTIONS D’ATTAQUE
Bâton du Feu funeste (mêlée) +1 (1d6 + 1)
ATTAQUES SPÉCIALES
Feu funeste. À l’aide de son bâton, Grülag lance une flamme
verte rugissante sur une créature ou un objet à portée
moyenne. Elle fait un jet d’attaque de Volonté contre son
Agilité. En cas de succès, la flamme touche la cible qui
6
Bâton du Feu funeste
Cette relique se compose d’une longueur de bois noir
gravé de signes cabalistiques à l’extrémité recourbée.
Elle fonctionne comme un bâton. Une créature dotée
d’une valeur de Puissance de 1 ou plus peut utiliser une
action pour faire jaillir une gerbe de flammes vertes
rugissantes du bout du bâton et les envoyer sur une
créature ou un objet à portée moyenne. L’utilisateur
du bâton fait un jet d’attaque de Volonté contre l’Agi-
lité de sa cible. Sur un succès, les flammes touchent la
malheureuse qui subit 1d6 dégâts et 1d6 dégâts de plus
par point de Pouvoir. Une cible qui subit ces dégâts
doit ensuite réussir un test d’Agilité, sinon elle prend
feu et subit 1d6 dégâts à la fin de chaque round jusqu’à
ce qu’elle ou une autre créature utilise une action pour
éteindre les flammes. À chaque fois que quelqu’un
d’autre que Grülag utilise le bâton ainsi, il doit lancer
un d6. Sur un résultat impair, il ne peut plus utiliser le
bâton tant qu’il n’a pas terminé un repos.
subit 3d6 dégâts. De plus, une cible qui subit ces dégâts
doit réussir un test d’Agilité, sinon elle prend feu et su-
bit 1d6 dégâts à la fin de chaque round jusqu’à ce qu’elle
ou une autre créature utilise une action pour éteindre
les flammes.
MAGIQUE (PUISSANCE 2)
Malédiction maléfice (3), effroi (2)
Nature glands magiques (3), prolifération (2), vignes en-
travantes (1)
Transformation masque (3), forme animale (2), pas
bondissant (2)
Trithomme
Les trithommes sont des amphibiens ordinaires déformés
par une étrange magie qui les change en horribles huma‑
noïdes difformes, à la peau gluante et aux bras malingres
terminés par des griffes aussi effilées que des aiguilles.
Leurs dents émoussées dégoulinent de vase noirâtre. Le
plus remarquable est leur ventre distendu, assez transparent
pour laisser distinguer une masse de viscères mouvants
sous l’épiderme blafard.
Un trithomme n’est guère plus qu’un animal sauvage,
agressif, mais incapable d’élaborer une pensée complexe.
TRITHOMME DIFFICULTÉ 5
Monstre effrayant de Gabarit 1
Perception 11 (+1) ; vision des ténèbres
Défense 13 ; Santé 5
Force 12 (+2), Agilité 8 (–2), Intellect 6 (–4), Volonté 12 (+2)
Vitesse 10
Immunité cumul de Folie
Entrailles sanguinolentes. Lorsqu’un trithomme est neutra-
lisé suite à une attaque à main armée, son énorme ventre
éclate et répand ses intestins en une gerbe de bouillie
puante. Chaque créature dans un rayon de 1 m autour de
lui doit obtenir un succès à un test d’Agilité ou être neu-
tralisée pendant 1 round à cause de cette pluie de viscères
répugnants.
OPTIONS D’ATTAQUE
Griffes (mêlée) +2 avec 1 avantage (1d6 plus Poison)
Poison. Une créature vivante doit obtenir un succès à un
test de Force ou subir 2d6 dégâts supplémentaires et être
empoisonnée pendant 1 round.

Troll des marais
Les trolls des marais ne sont pas les plus forts de leur race,
mais ce sont certainement les plus infâmes. Ils sillonnent
les marécages en fourrant tout ce qui nage ou rampe dans
leur ignoble gosier. Comme tous les trolls, ils se changent en
pierre s’ils sont exposés à la lumière du soleil, mais le pro‑
cessus est plus lent que pour leurs cousins. Cela leur permet
de se déplacer de jour pendant de brèves périodes.
Un troll des marais fait 2,5 m pour 400 kg. Ses épaules et
de son torse sont mouchetés de zones d’épiderme pétrifié.
Il arbore une posture courbée et possède des pieds et des
mains palmés, un nez aplati et une large bouche rappelant
celle d’une grenouille, mais garnie de dents en forme de bu‑
rin. Il porte des peaux d’animaux en guise d’habits et s’arme
de larges gourdins et de filets.
Il parle le trolléen.
TROLL DES MARAIS DIFFICULTÉ 50
Troll de Gabarit 2
Perception 7 (-3) ; vision des ténèbres
Défense 15 ; Santé 70 (Régénération)
Force 15 (+5), Agilité 10 (+0), Intellect 7 (–3), Volonté 9 (–1)
Vitesse 8
Gaz du marais. Lorsqu’un troll des marais est blessé, il lâche
un nuage de gaz fétide issu de ses boyaux putrescents. Il
emplit un cône de 5 m de long émanant d’un point situé
POUR SCHWALB ENTERTAINMENT POUR BLACK BOOK EDITIONS
Écriture et conception : Shane hensley
Développement et direction artistique : Robert J. Schwalb
Révision : Kim Mohan
Relecture : Adam Doochin
Conception graphique : Hal Mangold, Kara Hamilton
Maquette : Kara hamilton
Illustrations : Andrey Vasilchenko, Britt Martin
Wretched is ©2015 Schwalb Entertainment, LLC.
All rights reserved.
Shadow of the Demon Lord, Wretched, Schwalb
Entertainment, and their associated logos are trademarks of
Schwalb Entertainment, LLC.
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PO Box #12548, Murfreesboro, TN 37129
info@schwalbentertainment.com
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Nouvelles créatures
dans son espace. Chaque créature vivante qui respire dans
la zone d’effet doit réussir un test de Force avec 1 désavan-
tage ou être étourdie. Tous ceux qui attaquent une créa-
ture étourdie effectuent leur jet d’attaque avec 1 avantage.
À la fin de chaque round, une créature étourdie par le gaz
du marais doit faire un test de Force avec 1 désavantage.
Sur un succès, elle se débarrasse de l’affliction.
Une fois qu’un troll a utilisé son gaz, il ne peut plus le
faire tant qu’il n’a pas terminé un repos.
OPTIONS D’ATTAQUE
Grosse massue (mêlée) +5 avec 1 avantage (3d6)
ATTAQUE SPÉCIALE
Filet. Le troll lance un filet sur une créature de Gabarit 1
ou inférieur située à portée courte. Il fait un jet d’attaque
d’Agilité contre l’Agilité de sa cible. En cas de succès, le
filet recouvre la cible, qui est alors immobilisée. Tant qu’elle
est ainsi immobilisée, elle effectue ses tests d’Agilité avec 1
désavantage. Elle peut se débarrasser du filet et de l’immo-
bilisation si elle utilise une action pour déchirer le filet ou
réussir un test d’Agilité.
FIN DU ROUND
Pétrifié par la lumière du soleil. Si le troll se trouve dans une
zone éclairée par le soleil, il fait un test de Force. Sur un
échec, sa Défense augmente de 1 et sa Vitesse diminue de
2. Ces modifications sont permanentes. Si sa Vitesse tombe
à 0, il se transforme en statue et meurt.
Régénération. Le troll soigne 1d6 + 2 dégâts tant qu’il n’est
pas neutralisé.
Directeur de la publication : David Burckle
Traduction : Aurélie Pesséas
Relecture VF : Lise Guillotin
Mise en page VF : Romano Garnier
L’équipe de Black Book Éditions :
Pôle administratif : David Burckle, Marie Ferreira,
Laura Hoffmann et Thierry Przybyla
Pôle boutique : Éric Bernard, Camille Bourgoin,
Julien Collas, Jonathan Duvic et Olivier Morgon
Pôle communication : Anthony Bruno et Steve Luga
Pôle édition : Frédéric Lipari, Sélène Meynier,
Aurélie Pesséas, Marc Sautriot et Julija Valkuniene
Pôle technique : Justine Largy, Alexandre Nizoux
et Emmanuel Personne
EDITÉ PAR BLACK BOOK EDITIONS
Dépôt légal : Septembre 2023
ISBN (PDF) : 978-2-38227-484-2
Black Book Éditions :
12 rue Jean Carmet, 69800 St PRIEST,
www. black-book-editions. fr
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Arnaud Alzat-Laly - clva22@orange.fr - 202310/950651/1970421