Credits
Auteur, écriture des textes et développement
Yann Lefebvre
Aide au développement
Christohe Chaudier
Comité de relecture
Julien Clément, Franck Brison
Illustration de couverture
Félix Blondel
Maquette
Jérémie « Jemrys » Rueff
Crimes est une création des Écuries d’Augias.
Copyright (c) 2006-2011 les Écuries d’Augias.
Retrouvez nos créations sur notre site :
www.ecuries-augias.com
Avant-propos P.03
Sommaire
Les Lieux P.05
Scènes proposées P.06
Annexes P.11
DzDz Personnages non-joueurs P. 11
DzDz Plan des Salines de Salins les Bains P. 13
DzDz Personnages prêts à jouer P. 14
Remerciement
A Jeu de Rôle Magazine, qui a précédemment publié le scénario
dans son premier Hors-Série.
jeu-de-role-magazine.fr
Avertissement
Tous les partis pris, idées et thèses développées dans ce livre se basent
sur un fondement historique. Il ne s’agit, en aucun cas, de l’opinion
des auteurs. Ils ne sont destinés qu’à retranscrire l’ambiance et
l’idéologie d’une époque, sans aucune finalité propagandiste.
Bien au contraire, les auteurs s’inscrivent en porte-à-faux avec ces
idées macabres qui chantent la décrépitude d’un monde. Nous pré-
férons la lueur du soleil à la pénombre des crépuscules. Clairement :
nous condamnons l’ensemble des idéologies racistes, antisémites ou
colonialistes exposées par certaines figures du dix-neuvième siècle.
Crimes est certifié sans tentacules
Deuxième édition
« Le travail,
n'est-ce pas le sel qui conserve les âmes momies ? »
Charles Baudelaire,
Journaux intimes, Fusée
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Avant-propos
Fabula
1901. Les PJ enquêteurs sont dépêchés à Salins, grosse
bourgade jurassienne de près de quatre milles habitants. Un
havre de paix relativement isolé, niché dans les contreforts
du Jura qui encerclent la ville.
Les autorités locales souhaitent rapidement régler une
affaire des plus gênantes : la disparition de plusieurs ouvriers
dans les salines de la ville, qui grève une partie de la produc-
tion, et qui inquiète la population locale. Une affaire des plus
déplaisantes car dans moins d’une semaine, débarquent des
nobles russes attirés par la réputation des thermes voisins…
Cette enquête demande des qualités de diplomatie, de
recherche d’indices et d’adaptation aux habitants du lieu.
Des rivalités entre la mairie, la société exploitant les salines,
la direction des thermes et quelques industriels locaux
compliquent la tâche, mais donnent de premiers indices  :
certains ont tout intérêt à ce que les salines fassent faillite…
Une autre fausse piste vient d’un lépreux qui pénètre
frauduleusement dans cette enceinte pour profiter des
bienfaits de la saumure. Un suspect idéal mais qui se révèle
totalement inoffensif. Et pour cause…
Les sauniers décédés ont été victimes d’hallucinations,
actions et influences provoquées par des fantômes bien mys-
térieux, des spectres créés par l’incendie de 1825 qui détruisit
une bonne partie de Salins. Et ces entités prennent substance
dans le sel extrait dans l’usine, autant de manifestations phy-
siques qui viennent troubler la quiétude des vivants.
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Eléments de contexte
L’activité des salines remonte au XIIIème siècle, quand le
puits d’Amont et le puits à Gré se trouvaient clos dans une
véritable forteresse dont il ne reste que la porte d’entrée et
les souterrains voûtés dans lesquels on a installé des pompes.
Le système est simple  : extraire la saumure (eau très
salée issue de résidus marins préhistoriques), la faire cuire
et récolter le sel cristallisé. Un commerce très lucratif
avant le XIXème siècle, quand le sel était rare et réglementé
par la monarchie  ; la Franche Comté possédait alors un
réseau de salines très développé (Salins, Arc-et-Senans,
Miserey Salines…). Aujourd’hui moins intéressant avec la
concurrence du sel marin, moins onéreux ; la grande saline
royale d’Arc-et-Senans est contrainte de fermer en 1895, à
la suite d’une affaire d’empoisonnement des puits publics
par la saumure. La même mésaventure menace désormais
Salins…
L’histoire-même de l’établissement est loin d’être
paisible. Il y a les crispations entre les acteurs locaux et l’Etat
qui exploite. Il y a aussi des drames, dont plusieurs incendies
e
au Moyen-âge, et le dernier qui a ravagé une partie de la ville
et de la saline...
 Scénario
Enjeux et intrigues
Voici en résumé les principaux enjeux sur lesquels peut
s’appuyer le meneur, et qui présentent trois pistes différentes.
Le contrôle de la saline, sujet de disputes entre la société
mandatée pour l’exploiter, la famille Grimaldi, les thermes
et la mairie de Salins qui y ont tous des intérêts divergents.
Des intérêts autres :
 Jusqu’où iront les bûcherons locaux pour récupérer ce
marché qui leur revient de droit ?
 Qui est cet étrange visiteur qui se baigne dans la sau-
mure la nuit ?
 Jusqu’où iront les soupirants d’Alice Jeannin pour ravir
son cœur et sa pureté ?
L’étrange mortalité qui frappe les ouvriers de la saline :
les causes très étranges des décès, qui peuvent aboutir à une
explication fantastique (la piste des “ fantômes de sel ”) ou
semi-rationnelle (la composition chimique du sel qui génère
la folie et les hallucinations). C’est ici qu’on trouvera la
conclusion la plus vraisemblable à cette affaire.
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Avertissement
Cette enquête est particulière à plusieurs niveaux :
 elle se déroule dans un lieu très dépaysant qui forme
un huis-clos dans lequel il est délicat d’évoluer : les en-
quêteurs ont tout à apprendre des affaires locales et des
divers conflits d’intérêt ;
 les vrais responsables des malheurs des sauniers sont
insaisissables, souvent invisibles, ce qui laisse les PJ sus-
pecter les PNJ vivants qui n’y sont pour rien, mais qui
doutent sérieusement de l’intégrité de leurs adversaires.
Résultat : la paranoïa s’installe et tout le monde accuse
tout le monde, sauf les vrais coupables ;
 les premiers indices concordent vers une explication
rationnelle, avant que les PJ ne fassent eux-mêmes l’ex-
périence de phénomènes étranges, qu’ils mettront sans
doute sur le compte de la fatigue, de la vapeur, de la cha-
leur, des superstitions locales…
Nous avons voulu présenter ce scénario sous une forme
très ouverte, en décrivant les lieux, les protagonistes, et en
proposant quelques scènes clés. Néanmoins, il sera aisé pour
le meneur de broder autour de cela, une fois qu’il aura pris
connaissance de tous les éléments de cet environnement.
 Fantômes de Sel
Les lieux
La gare
La ligne de chemin de fer de Dole vient mourir à Salins,
son terminus. La voie fut construite dès 1857, grâce à
l’influent Grimaldi et aux thermes qu’il fit construire.
Le train est devenu un acteur majeur de l’économie
locale : colis, bétail, vins du midi, planches, plâtre, houille,
vins rouges ou mousseux, absinthe, kirsch, vinaigres, blés
et céréales, matériaux de construction, mines et minerais,
marbres, sels, sans compter les voyageurs. Les PJ arrivent
peut-être par la gare de Salins, modeste bâtiment adossé à la
station de réparation ferroviaire.
Voici les diverses localités traversées  : Dole, Brevans,
Baverans, Falletans, Belmont, Montbarrey, La Vieille-Loye,
Santans, Germigney, Châtelay, Chissey, Arc-et-Senans,
Cramans, Mouchard, Pagnoz, Aiglepierre, Marnoz, Salins.
La concession de cette ligne est passée entre les mains de
la société des salines, alors dirigée par les Grimaldi. Nombre
de sauniers voit ce chemin de fer d’un mauvais œil. C’est
par le rail qu’arrive le sel marin, bien moins cher et iodé, qui
concurrence lourdement leur gagne-pain.
La gare de Salins est un bon endroit pour glaner des
renseignements. On y rencontre les habitants des vallées
voisines qui sauront bien expliquer les enjeux locaux, avec
moins de parti-pris que les autochtones. La gare est aussi
munie d’une bibliothèque (avec des tomes de la société
d’histoire locale), un petit bazar (pour le matériel courant)
et même un buffet où se restaurer.
Les thermes
Construits dès 1855, ils prennent place sur l’ancien
puits à muire, abandonné depuis la destruction de la petite
saline. Une quarantaine de logements luxueux, une salle de
concert et de bal, puis le Grand Hôtel des Bains forment un
ensemble agréable mais qui n’eut pas le succès escompté  :
après 1871, le promoteur Grimaldi dut céder son affaire. On
sauve les meubles en ajoutant le Casino (1890) et en aména-
geant des parcs sur les salines incendiées en 1825.
L’administration des thermes est en conflit avec les
responsables de la saline : ayant besoin de la saumure pour
plusieurs applications thermales, et voyant que la production
de la saline décroît, le directeur des thermes a intensifié la
pression qu’il exerce et sur ces derniers et sur la mairie, pour
ne pas manquer d’or blanc. Un contrat de fourniture lie les
deux entreprises depuis longtemps. Le directeur est d’autant
plus acerbe qu’il entrevoit la reprise de son affaire  : une
clientèle russe a jeté son dévolu sur Salins, et arrivera dans
la cité jurassienne sept jours après les PJ. Le maire n’est pas
insensible à ces arguments !
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La saline
Les puits  : c’est là où l’on a creusé pour atteindre les
nappes superficielles de saumure et installé des sondages bien
plus profonds. Le puits d’Amont est le principal encore en
activité. Le puits à Gré est exploitable, mais actuellement, la
demande en sel n’est pas assez conséquente pour le remettre
en activité. On voit encore dans le puits d’Amont l’ancienne
roue à aube, remplacée par des pompes hydrauliques élec-
triques.
La galerie  : ce passage d’une centaine de mètres de
long, composé de deux salles, mène à la grande pompe qui
remonte la saumure directement dans le bâtiment des poêles.
L’entrée se situe à côté du bâtiment de la direction, l’escalier
qui y mène est barré d’une lourde grille. A l’intérieur, les
souterrains voûtés datent du Moyen-âge. La machinerie était
initialement actionnée par la Furieuse, la rivière de Salins. Le
sol assez meuble est recouvert de la cendre du charbon utilisé
pour la chauffe. Le long de la galerie est parcouru par un
canal qui évacue les eaux non salines extraites par la pompe.
La galerie est un envi-
ronnement extraordinaire
et dépaysant. Le bruit des
pompes et la Furieuse –
bien nommée en raison
de son violent débit –
oppressent les visiteurs, et
forment un danger perma-
nent pour tous ceux qui ne
seraient pas assez prudents.
Les pompes amènent
le sel directement dans les
bernes, bâtiments recelant
les chaudières, d’énormes
coffres de cuivre rivetés dis-
posés au-dessus d’un four.
Ce dernier est alimenté
en-dessous par des four-
neaux chargés de bois. Les
reliquats de la combustion
sont évacués vers le cen-
drier et le dépôt de crasse.
La plupart des bois arrivent directement par la Furieuse, le
long du quai. Le sel cristallisé est ensuite amené aux dépôts
de sel pour y être conditionné sous forme de pains.
La direction se situe dans la “  maison du pardessus  ”,
bâtiment carré qui couvre l’ancien puits d’Amont. Le teneur,
Robert Mougin, habite dans le logement du contrôleur. Les
tours servent à héberger les visiteurs et les employés non
originaires de Salins ou de service de nuit.
Les tours et la galerie ne sont pas les seuls vestiges des
époques révolues. La partie sud des ruines de l’incendie a été
conservée, témoignage du drame qui a frappé l’imagination
locale de façon durable.
 Scénario
Scènes proposées
Nous vous proposons une chrono-
logie indicative qui met les joueurs
sous pression  : il faut résoudre
l’enquête avant l’arrivée des clients
fortunés des thermes, sinon, leur
mission est un échec.
Jour 1 (mardi 15 octobre 1901)
La rencontre
Arrivée aux aurores des PJ, probablement mandatés par
des services de l’Etat. Ils rencontrent le directeur Buquet
avant l’arrivée des ouvriers.
Celui-ci leur révèle les premiers éléments des meurtres :
 Maurice Duquay, 34 ans, douze ans de maison, mort
il y a sept jours, le rapport d’autopsie mentionne une
suffocation par ingestion de sel, chose étrange et seule-
ment possible s’il s’était mis à boire de la saumure en
quantité… La conclusion des autorités est le suicide…
 Fernand Géraud, 50 ans, vingt ans de maison, retrou-
vé dans la saumure le lendemain, le rapport d’autopsie
montre que le corps a été en partie disloqué de l’intérieur
(éclatement d’organes, membres brisés sans contusion
externe). Faute de mieux, on a conclu à l’accident du
travail.
Les deux corps ont déjà été inhumés.
Les PJ sont installés dans leurs appartements de la tour
des Perroquets.
Buquet n’a pas vraiment d’hypothèse mais plaide pour
des règlements de compte dans le cas de Géraud. Il lui
semble opportun de demander aux PJ d’infiltrer les ouvriers
pour en apprendre davantage ; ceux-ci sont restés muets sur
ces entrefaites. Reste à déterminer comment les PJ sont pré-
sentés aux ouvriers : des contrôleurs de l’Etat ? Des observa-
teurs étrangers ? Des enquêteurs comme ils semblent l’être ?
Un plan de la saline leur est remis (voir plan en annexe).
L’apprenti saunier
Un PJ décide de s’infiltrer au sein des
ouvriers. Il est pris en charge par Squillaci, qui
ne connaît pas sa couverture.
Il lui faut passer des tests de société pour
gagner la confiance de personnes très méfiantes,
depuis les tragiques accidents. Le travail de saunier
est un vrai labeur de brute et d’esclave et beaucoup
s’y essaient mais sans succès durable.
Les ouvriers œuvrant près des poêles manient
des râbles, ces longs râteaux percés qui ramènent le
sel vers le bord. Ils projettent ensuite le sel sur un
égouttoir au moyen d’une pelle. Enfin, ils condi-
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tionnent leur récolte dans des sacs de plus de cinquante
kilos. Le wagon pèse près de 250 kilos, il faut savoir l’action-
ner et négocier les changements de direction. Le tout dans
une atmosphère surchauffée à au moins 50°, où l’on peut
subir les brûlures des chaudières (avec le brouillard, on ne
voit pas à cinq mètres…), où la douleur des blessures sont
ravivées par le sel. Les blessures cicatrisent mal ; les ouvriers
ressemblent à des chevaliers du Moyen-âge, bardés de stig-
mates violacés avec le temps. Dans les deux premiers mois
de travail, un apprenti saunier perd une vingtaine de kilos…
Si le PJ parvient à garder la santé après les trois premiers
jours (tests de sport, avec un point de fatigue physique par
jour récupérable par le repos sauf en cas d’échec), il est
comme accepté dans la corporation. Il peut s’illustrer en tant
que cuiseur (16 heures par jour) ou tireur de sel (13 heures).
Pour être vraiment intégré, le nouveau doit se frotter aux
joies de l’alcool fort  : le meneur peut utiliser les règles du
livre de base p.129 pour lui ménager des effets indésirables.
Les rites de passage sont ainsi faits  ! Si sa couverture est
découverte, il risque de passer un sale quart d’heure  : une
bastonnade sera organisée, le saunier comtois n’aime guère
que l’on trahisse sa confiance !
L’avantage est que l’ouvrier récupère du sel ou de la
saumure gratuitement, ce qui permet d’éventuels tests
chimiques (disponibles le jour 3).
Le PJ est amené à cotiser en tant que sociétaire de
secours mutuelle, et assister à ces réunions très intéressantes
(voir la nuit 3).
Nuit 1 (mardi 15 octobre 1901)
Autres rencontres
Les PJ qui résistent aux sirènes du sommeil prennent un
petit alcool fort en compagnie des PNJ peuplant les lieux la
nuit : les trois personnes de l’administration, les Grandjean,
Squillaci ou le forgeron Yves Faivre.
Les plus aventureux découvrent rapidement que tous les
lieux de la saline sont cadenassés et qu’il serait malvenu d’y
entrer par effraction : si l’on voit les traces du forfait au petit
matin, le directeur aurait grand peine à
les couvrir.
 Fantômes de Sel
Jour 2 (mercredi 16 octobre 1901)
Matinée : la grogne des bûcherons
Les bûcherons de Salins et des environs se sont amassés
sur le parcours du charbon venant de Lorraine. Ils entendent
protester contre cette solution moins onéreuse choisie
par le directeur, qui menace grandement leur activité. Les
gendarmes des communes alentour surveillent de près le
chargement de la descente du train puis dans la charrette du
maréchal ferrant.
Si Yves Faivre est unanimement respecté, ce n’est pas
le cas des Grandjean, perçus comme des traîtres par leurs
anciens compagnons. A l’écart du convoi, le père et le fils
sont pris à parti par quatre villageois. Le ton monte, la
bagarre semble inévitable et bien à leur désavantage. Les PJ
étant sur les lieux, comment vont-ils se comporter ? Faut-il
gagner la confiance des gardes de la saline au risque de s’alié-
ner celle des locaux ? Une scène de combat montrerait à quel
point le climat de Salins est tendu …
Nuit 2 (mercredi 16 octobre 1901)
L’incendie
Un premier incendie se déclare au niveau des ruines. Il
atteint bientôt les épaisses poutres du dépôt de crasse mais
heureusement, l’alerte est rapidement sonnée et les perma-
nents de la saline s’organisent pour l’éteindre. Les PJ qui se
joignent aux secours perdent 1 point de fatigue physique,
mais évitent de perdre 1 point d’angoisse et de névrose.
Un conciliabule est rapidement constitué dans le bureau
du directeur, autour de verres d’absinthe. Les soupçons
portent évidemment sur les bûcherons mais on ne retrouve
aucun indice. Daniel Grandjean évoque pour la première
fois la piste anarchiste chez les ouvriers, sans mentionner le
nom d’Alice.
Jour 3 (jeudi 17 octobre 1901)
Premières apparitions
Un incident survient à la séance de cuite de la muire,
ces eaux salées qui remontent dans les cuves de réserve.
L’opération complète prend une quinzaine d’heures. Au
niveau des bernes qui longent les jardins, le chef de cuite
Squillaci a relevé les événements suivants :
Après le remplissage du poêle, en pleine ébullition,
des fumées ont subi des trajectoires anormales : au lieu de
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s’échapper vers le plafond, elles se sont mises à virevolter
pendant quelques minutes. On a vérifié s’il y avait des cou-
rants d’air particuliers mais on n’a rien trouvé.
Lors de l’opération suivante, qui consiste à laisser cris-
talliser le sel, il y a eu des mouvements étranges qui ont
remué la surface de l’or blanc, chose tout à fait incongrue.
Les sauniers se sont rassemblés et ont décidé d’interrompre
leur travail en attendant que les choses soient tirées au clair.
Le PJ éventuellement infiltré a assisté à toute la scène
(1er test psychotique avec 2D). Les PJ doivent intervenir,
sur le souhait du directeur. Il faudrait rassurer les tireurs de
sel pour qu’ils fassent leur travail. On pourrait alors voir ce
qu’il y a là-dessous.
En cas de succès, deux d’entre eux s’avancent près du
poêle et commencent à jeter le sel sur le bâti afin de le
faire égoutter. Cependant, au troisième ratissage, un râble
échappe des mains de l’ouvrier, comme happé par une
énorme bulle de sel. Il est recraché quelques instants plus
tard et heurte de plein fouet l’ouvrier d’en face, l’assommant
sur le coup. L’homme saigne abondamment, en raison d’une
profonde entaille dans le cuir chevelu. Les personnes pré-
sentes doivent effectuer un test psychotique avec 3D.
On décide de la fermeture de ces poêles pour le reste de
la journée. Le mystère demeure…
La chimie a dit…
Une expertise chimique de la saumure (mais pas du
sel extrait par les râbleurs !) révèle une très haute teneur en
minéraux. La concentration de sel y est énorme (340  g/l)
mais normale pour ce gisement. Parmi les composants,
on trouve évidemment du sel gemme (NaCl), du gypse
(CaSO4), des sulfates et des chlorures de potassium (KCl,
MgCl2) et de la dolomie (CaMgCO3). La couche où est
prélevé le sel date de l’époque secondaire.
Quelques traces assez importantes d’antimoine sont
relevées. Ce poison lourd à forte dose pourrait expliquer cer-
c
taines hallucinations ou états psychotiques chez les sauniers
qui travaillent continuellement à son contact, mais en aucun
cas chez les quidams de passage dans le coin.
Sauf si des personnages sont suffisamment conscien-
cieux pour demander des prélèvements sur l’eau du puits
principal de Salins : ils y découvrent les mêmes composants
dans des concentrations moindres : il y a des fuites dans le
forage qui affectent la nappe d’eau potable, ce qui pourrait
avoir des conséquences plus que fâcheuses pour la popula-
tion…
 Scénario
Nuit 3 (jeudi 17 octobre 1901)
Réunion ouvrière
Elle a lieu dans une chaumière à l’écart de la ville, sur
l’adret de la montagne qui fait face à la Furieuse. Une grande
ferme comtoise habitée par un couple de scieurs et leurs neuf
enfants.
L’absence des PJ pourrait leur attirer des suspicions de la
part des permanents de la saline (directeur, gardes ou encore
Squillaci).
Yves Gibelain, Léon Mazzoli, Marie Thérèse Gibelain,
Hugues Magnin, Alice Jeannin et le PJ infiltré en font partie.
Les autres PJ sont invités par Alice, s’ils ont pu sympathiser
avec elle.
Cette réunion est l’occasion d’assister à la verve et au
charisme de la jeune Alice, ici chez ses parents, chose qui ne
devrait pas échapper aux enquêteurs célibataires qui font les
jolis cœurs (tests en opposition de société [séduction] d’Alice
et de ces personnages).
L’objet de ces discussions porte sur les disparitions, les
blessés les plus récents, et la volonté d’en finir avec cette psy-
chose. Nul besoin d’être un devin pour percevoir l’extrême
nervosité des sauniers qui craignent pour leur peau. La
paranoïa et l’alcool mêlés leur fait formuler les hypothèses
les plus fantaisistes (mauvais œil,  complot des Grimaldi,
vendetta du village voisin pour un différent familial sécu-
laire…). Il serait opportun de rediriger la conversation sur
l’histoire de la saline, sur ce monde fantasmatique dévoilé
par les vapeurs, sur les légendes locales.
La réunion peut se terminer de façon très tardive et
empêcher les personnages de récupérer leur fatigue. Alice se
dirige vers la saline, pour ouvrir le passage à l’énergumène
qui occupe la scène suivante…
Visite du lépreux
C’est le moment idéal pour faire intervenir Groslambert,
venus se soigner dans la saumure extraite du puits, une fois
qu’Alice, sous couvert de visite à Daniel, lui a ouvert le
portail menant vers la galerie. La vision de ce pauvre hère
dénudé peut choquer (test psychotique avec 3D) mais en
aucun cas, sa réaction ne saurait être violente.
Par contre, les enquêteurs les plus expéditifs trouvent
en lui le parfait suspect dans cette affaire. Aux joueurs et au
meneur de savoir que faire de cette (fausse) piste.
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Jour 4 (vendredi 18 octobre 1901)
La mort de Squillaci
Le chef de cuite est retrouvé inanimé près des poêles
abandonnés de la veille, le crâne défoncé par un objet qu’on
n’a pu identifier.
Aucune trace de pas, malgré la facilité de relever les
empreintes dans cet endroit humide et jonché de débris et
de dépôts de sel.
Le pauvre homme a été frappé par un fantôme de sel
alors qu’il vidait les poêles de leur saumure. L’objet du crime,
le pain de sel offert par Alice à Daniel, peut être retrouvé
sous le bâtiment, dans la galerie, au niveau des pompes.
Pour éviter un nouvel arrêt de la production, Paul
Buquet a demandé aux PJ de les aider à retirer le corps et de
l’entreposer dans le bâtiment de direction. La nouvelle sera
révélée aux ouvriers en fin de journée, on prétextera jusque là
à un départ précipité de Squillaci pour des raisons familiales.
Un débat intéressant peut s’instaurer avec les PJ rétifs à de
tels mensonges.
Le maréchal ferrant
Une petite visite à Yves Faivre s’avère riche d’enseigne-
ments. Le vieil homme est en train de forger le cerclage
d’une tonnelle. Le flegme de celui-ci fait merveille, il ne
semble nullement incommodé par les événements actuels.
Il en a vu d’autres et a une philosophie bien particulière  :
pour lui, la saline est un bâtiment marqué par les époques
qu’il a traversées, les tragédies sont légions et les plus récentes
ne sont que des cicatrices supplémentaires sur ces murs
antiques.
Si les PJ ne réfutent pas en bloc ses théories, il se montre
très joueur et dévoile une partie de ses mystères. Il leur fait
remarquer l’absence de bois pour alimenter son foyer : le feu
brûle sans combustible ! La magie de la saline, dira-t-il d’un
air malicieux.
En réalité, la maréchalerie est l’un des lieux où se créent
les incendies surnaturels provoqués par les spectres qui la
hante. Yves n’en n’a pas forcément conscience, mais le phé-
nomène ne l’effraie point. Les plus réalistes des enquêteurs
avanceraient l’argument du magasin de sulfate et autres pro-
duits chimiques, mais l’argument ne tient pas une seconde
quand on a un minimum de culture scientifique (pratiquant
en sciences du vivant).
La galerie
Voir la description des Lieux. Posséder la clé est un
impératif, à moins d’être suffisamment casse-cou pour tenter
de la rejoindre par les flancs de la saline, via la Furieuse.
Les PJ découvrent cet endroit ténébreux (1 point
d’angoisse et de névrose). Une fouille un peu poussée
met à jour le pain de sel ensanglanté qui a causé la mort de
Squillaci (voir scène suivante), gravé des initiales de Daniel
Grandjean. L’objet est coincé dans la pompe inactive.
 Fantômes de Sel
Un tragique accident
Avec l’action corrosive du sel, il y a nécessité de rempla-
cer les fourneaux assez souvent.
C’est aujourd’hui le remplacement programmé du poêle
le plus ancien (placé dans les bernes proches de la maréchal-
lerie); l’opération a été remise plusieurs fois pour éviter la
baisse de production journalière de l’usine. Yves Gibelain,
Léon Mazzoli et Hugues Magnin sont chargés de se placer
sous le poêle, le temps que Yves Faivre enlève les rivets et fixe
le poêle au treuil amené pour l’occasion.
Malheureusement, l’opération ne se déroule pas comme
prévu  : avant cette dernière étape, les trois ouvriers se
plaignent du poids grandissant du poêle au-dessus d’eux.
Pour une raison inexpliquée, celui-ci les presse, petit à petit,
sans qu’on puisse les dégager. La surface cuivrée se déforme,
comme soumise à de formidables pressions internes, comme
si un marteau la frappait de façon cadencée. L’affolement
guette les témoins de la scène (test psychotique avec 1D
seulement), surtout quand les trois infortunés périssent
d’écrasement, qu’une mare de sang se forme, que les os
craquent, que leurs gémissements s’éteignent… Pas de
survivant.
C’est la panique totale. On décide d’avertir la gendar-
merie locale. Et il faudra leur expliquer qu’on a dissimulé la
mort de Squillaci survenue la nuit-même !
Nuit 4 (vendredi 18 octobre 1901)
Paul Buquet est arrêté. Les PJ peuvent se maintenir dans
l’enquête s’ils sont suffisamment fins pour échapper à la
suspicion de la maréchaussée. Avec leur mandat de mission
et leur verve, cela devrait passer.
9
Apparition
“  On raconte encore qu’au Moyen-âge, la femme de
l’un des pardessus (employés) de Salins avait coutume de se
baigner nue dans la saumure des poêles encore chauds. Une
nuit, le diable serait venu la visiter et l’aurait violentée lors
de ses ébats aquatiques, avant de l’y noyer. ”
Cette histoire, les PJ ont pu l’entendre lors de la réunion
des ouvriers, de la bouche de Faivre ou à la gare. Le meneur
peut utiliser cette scène dans les cauchemars qui agitent les
PJ, augmentant leur angoisse et leur névrose d’un point, et
empêchant toute récupération de fatigue. Les cris de la pau-
vresse font écho à d’autres cris qui s’élèvent dans la saline,
qui sont bien réels cette fois-ci…
Le viol d’Alice
Dans le logement du portier, les PJ réveillés trouvent la
pauvre Alice, le corsage déchiré, la robe retroussée, victime
de la violence d’un Daniel Grandjean hors de lui. Les PJ
tombés sous le charme de la jeunette ne devraient pas hésiter
mais attention, le bougre est armé d’un énorme couteau et
se bat jusqu’à la mort s’il le faut. Il est comme possédé, est-ce
encore le résultat de la hantise du lieu ?
Une fois la tension retombée, Alice peut conter son
histoire  : l’utilisation qu’elle a faite de l’amour de Daniel
pour circuler librement dans la saline la nuit pour aider
Groslambert, son amourette avec Squillaci qui a probable-
ment poussé Daniel à le tuer. L’enquête pourrait s’inter-
rompre là, cependant inachevée, mais les joueurs en ont-ils
envie ? Sinon…
 Scénario

Jour 5 (samedi 19 octobre 1901)

Les fantômes de sel

Le puits de Muire (thermes) De la tour des Perroquets, les PJ observent un étrange

Des curistes prétendent avoir entendu le hennissement
d’un cheval au fond du puits. L’entrée est possible avec
l’intermédiaire de Mme Grimaldi, ou en étant particulière-
ment convaincant.
Les PJ assistent médusés à la scène suivante : le signole
(ancienne noria pour extraire la saumure) fonctionne seul,
comme si le pivot était tiré par un cheval invisible  ; seule
une forte odeur de crottin plaide en faveur de l’hypothèse
des témoins. Le puits est bel et bien hanté… Gain d’un
point d’angoisse et de névrose. Un test psychotique est
demandé (2D).
bal : des silhouettes humaines sortent de l’ancien bâtiment
de chargement des sels et du puits de Grey. D’abord dégouli-
nantes de saumure, elles semblent “ sécher ” à mesure de leur
parcours vers la maréchalerie. Celle-ci est encore en activité,
Yves Faivre y finissant un travail…
Un test psychotique (2D) est nécessaire pour tester les
réactions face à ces caricatures humaines qui se solidifient
peu à peu. Le combat pour sauver Faivre est difficile (les fan-
tômes ont les déchéances d’invulnérabilité sont pratiquantes
en combat avec un potentiel physique de 4) mais se termine
au bout du cinquième assaut, quand ils se changent défini-
tivement en statues de sel. De bien belles curiosités pour les
musées géologiques de la région…

Nuit 5 (samedi 19 octobre 1901)

Le soir : feu de joie

Les sources de chaleur qui se sont déclarées précédem-

ment aux salines éclatent dans le parc avoisinant. Quelques
curistes en sont les victimes : les vêtements qui prennent feu,
les cris de détresse avant que des badauds ne circonscrivent
l’incendie… A ce stade, l’enquête est presque un échec car
la presse locale va relayer les incidents, et les clients attendus
préféreront se retirer dans le calme d’un Luxeuil les Bains,
plutôt que dans les fournaises de Salins.
Le maire de Salins intervient et demande expressément
aux enquêteurs de quitter les lieux. Mais une explication
finale attend les PJ les plus persévérants, dans la saline, alors
qu’ils vont rechercher leurs effets personnels.

Notes

10
 Fantômes de Sel
Annexes
Personnages non joueurs
Le directeur, Paul Buquet
Tempérament : nerveux
Tendance : paranoïaque
Seuil de névrose : 5
Psychose : 3
Paul Buquet, il est nommé administrateur délégué des
salines en 1885, au nom du propriétaire qui n’est autre
que l’Etat. Sa position est particulièrement délicate  : il ne
cesse de cogiter pour trouver une solution afin de rentabi-
liser l’établissement, en perte de vitesse. Faut-il se tourner
essentiellement vers les thermes ? Faire venir du charbon de
Lorraine, plus efficace que le bois local mais qui pourrait
mettre nombre de bûcherons de Salins sur la paille ? Miser
sur une production de qualité, au détriment de la quantité
qui commence à faire défaut ?
Paul est néanmoins prêt à tout pour aider les PJ et
résoudre ce nouveau contretemps, mais nos enquêteurs
s’apercevront rapidement que le pauvre est exténué, et
manque cruellement de disponibilité. De plus, au fur et à
mesure des difficultés, son surmenage met en danger son
fragile équilibre mental.
Raymond Baudot
Tempérament : sentimental
Tendance : maniaque
Seuil de névrose : 4
Psychose : 2
Cet homme athlétique et souriant est le receveur de la
saline, son comptable. Après avoir résisté de nombreuses
semaines, il a cédé aux sollicitations de Paul Buquet et falsifié
en partie les résultats de la saline, afin de laisser à son supé-
rieur le temps de trouver une solution miracle.
Sa probité mise à mal, les événements surnaturels de la
saline pourraient achever de le faire basculer et le pousser
au suicide.
Robert Mougin
Tempérament : flegmatique
Tendance : schizoïde
Seuil de névrose : 7
Psychose : 1
C’est le teneur de la concession, fonctionnaire qui
s’occupe des registres et des correspondances. L’homme à
aller voir quand les PJ veulent des renseignements sur tel
ouvrier, tel fournisseur, tel acte public. C’est un homme
assez taciturne, certes méthodique, mais franchement peu
enclin aux rapports cordiaux. Il s’entend d’ailleurs mal avec
le reste de la direction.
Malgré les apparences, Robert est sérieux et intègre. S’il est
dissimulateur, c’est parce qu’il est en fait une taupe de l’Etat,
chargée de traquer toute malversation au sein de la direction.
11
Norbert et Daniel Grandjean
Norbert Grandjean
Tempérament : colérique
Tendance : personnalité limite
Seuil de névrose : 6
Psychose : 3
Daniel Grandjean
Tempérament : nerveux
Tendance : paranoïaque
Seuil de névrose : 4
Psychose : 4
Cet ancien bûcheron et son fils Daniel sont les deux
gardes des eaux salées. Ils patrouillent jour et nuit aux alen-
tours des puits et des galeries et fouillent les visiteurs quand
ils sont à l’entrée. Cette tradition assez obsolète remonte au
temps où le sel valait beaucoup d’argent et où il était régu-
lièrement volé. L’appartement du père se situe dans la Tour
de Reculez. Norbert occupe de jour l’office du concierge, et
Daniel celui du portier.
L’attitude de Norbert envers les PJ dépendra fortement
de leur réaction lors de la grogne des bûcherons (voir Jour
2). Son fort ressentiment envers ses anciens camarades le
poussera à faire un faux témoignage.
Daniel a une personnalité bien plus trouble. Amoureux
d’Alice, il est prêt à tout pour la conquérir. Il possédait le
pain de sel qui a servi au premier meurtre, gravé de ses ini-
tiales par Alice. Une fois éconduit par elle, il répand rapide-
ment le mensonge sur Alice qui serait, selon ses termes, une
dangereuse anarchiste.
Anne Marie Grimaldi
Tempérament : passionné
Tendance : maniaque
Seuil de névrose : 6
Psychose : 4
Jean Marie de Grimaldi (1796-1872) fut l’intendant de
Marie-Christine d’Espagne et familier de Napoléon III : cela
l’aida grandement à récupérer les concessions de salines de
Franche-Comté, et d’innover en se lançant dans l’aventure
du thermalisme, dès 1853.
Sa fille aînée, Anne Marie, fait encore partie des notables
de Salins. Née en 1818, elle se souvient de l’incendie de
1825. Encore en pleine santé, elle est la preuve vivante des
bienfaits des thérapies salines. D’abord acariâtre, elle peut
confier, si l’on gagne sa confiance, de nombreux éclairages
sur l’histoire de la ville, du chemin de fer, et donner un sauf-
conduit pour entrer dans les thermes.
 Scénario

Charles Groslampied Les charpentiers et le maréchal ferrant

Tempérament : amorphe Tempérament : sentimental
Tendance : dépendante Tendance : maniaque
Seuil de névrose : 5 Seuil de névrose : 5
Psychose : 5 Psychose : 1
Ce pauvre habitant d’Aiglepierre (voir les gares de Yves Faivre est un maréchal ferrant septuagénaire
chemin de fer) souffre d’une maladie proche de la lèpre. qui a fait toute sa carrière aux salines. Il emploie des
Il ne trouve un réconfort que lorsqu’il se baigne dans la saisonniers pour le travail des charpentes et des tonneaux.
saumure remontée du puits de la saline. Cependant, interdit C’est une légende vivante dans la vallée, possédant l’aura
de séjour dans l’établissement, il est contraint de le faire de des anciens maréchaux ferrants qui disposaient, selon les
nuit, entrant par effraction ou grâce à la bienveillance d’Alice superstitieux, des pouvoirs thaumaturgiques. La réalité n’est
Jeannin. pas si fantastique, mais Yves est une référence dans le travail
industriel, et un précieux allié pour les PJ.
César Squillaci
Tempérament : sanguin Les autres ouvriers de la saline
Tendance : schizophrénique En 1901, il n’y a plus que quinze sauniers au total
Seuil de névrose : 7 dans la saline, ils étaient 40 en 1864… La plupart sont des

Psychose : 2
C’est l’un des chefs formateurs qui surveille les cuissons
de sel et qui chaponnent les apprentis sauniers. Ce descendant
d’immigré italien est toujours soupçonné, à tort, d’être
une taupe des Grimaldi (la grande famille des italiens…).
Pourtant, sa famille est remarquablement intégrée à Salins et
ses environs, et ses frères travaillent dans des scieries (autre
motif de soupçon : est-il celui qui a détourné une partie de
la cargaison de houille ?). Depuis son veuvage, César habite
dans le logement des chefs de cuite, dans la tour Flore.
a
anciens paysans du coin, l’embauche favorisant quelques
familles considérées comme privilégiées à Salins. La majorité
est constituée des habitués, présents depuis plus de cinq ans,
le plus souvent des quadragénaires. Les PJ rencontrent Yves
Gibelain, Léon Mazzoli, Marie Thérèse Gibelain et Hugues
Magnin. Leur usage et leur développement est laissé à la
discrétion du meneur.

Alice Jeannin
Tempérament : passionné
Tendance : anankastique
Seuil de névrose : 6
Psychose : 1

vz
Cette splendide jeune femme est une des ouvrières
chargées d’assembler les salignons (les pains de sel). Toujours
célibataire à près de vingt ans, elle attire les convoitises de
nombreux hommes de Salins. Elle s’occupe grandement
de la société d’entraide des sauniers et c’est surtout dans ce
cadre qu’elle discutera avec les PJ.

Notes

12
 Fantômes de Sel

Jardins Rivière La Furieuse

4
6 7 7 10 13
5 8 8 9 10
11
7 8 7
12

14
2 1

20
15 16 17 18 19 21
Grande Rue de Salins les Bains

Plan général des Salines de Salins les Bains

1 : Bâtiment de la direction 12 : Magasin de sulfate

2 : Logement du contrôleur 13 : Tour de Flore
3 : Logement du portier 14 : Atelier des Tonneliers
4 : Tour de Reculetz 15 : Conciergerie
5 : Bûcher 16 : Fontaine
6 : Réservoir à bois/charbon 17 : Ruines de l'incendie de 1825
7 : Poëles 18 : Dépôt de crasse des fourneaux
8 : Réservoirs 19 : Cendrier
9 : Pompe des Allemands 20 : Pompes du puits Gray
10 : Dépôts de sels 21 : Ancien chargement des sels
11 : Maréchalerie

13
 Métier : Journaliste
Origine : local (Salins
Dimension sociale : Céli les Bains)
bataire,
Camaraderie de chambrette
Convictions : Versaillai
Catholiq s,
Raymond Clerc

ue pratiquant
Potentiels
* Physique : 2
* Mental : 3
* Social : 4
Compétences
* Pratiquant en Traque, Sci
ence de l'homme,
Intrigues et Société
* Novice en Combat, Spo
rt et Sciences
abstraites
Psychologie
* Passion principale : Absolu
* Passion secondaire : Bricol
* Tabou : Trahison age
* Tempérament : Nerveux
* Inclinaison : Paranoïaque
* Angoisse : 2
* Seuil de névrose : 6
* Psychose : 1
Description Générale
Raymond est l’ancien mair
Il n’a jamais caché son e d’Aiglepierre, à deux
ga
voisine et s’implique de in tention de briguer la pu res de Salins.
issante mairie
grand dam des élus locaux plus en plus dans la politique locale, au
.
Raymond séduit autant
mettre le nez partout, daqu’il agace. Il n’a pas son pareil pour
de dénoncer sous sa plum ns toutes les affaires qu’il ne manque pas
e de journaliste à l’Est
Républicain.
Raymond a désormais 54
quatre enfants qui ont ans, il est veuf, sa fe
to mme lui a laissé
qu’il est grand temps de us quitté le foyer. Il sait pertinemment
pour couler une paisible percer en politique et de refaire sa vie
arrive à point nommé, et retraite. Cette affaire
l’ ai de disparition
de précieuse de Gabriel Vi
le mener au triomphe. alli pourrait
 lines
Métier : Ingénieur des Sa e)
Origine : Breton (Guérand
é, deux enfants
Dimension sociale : Mari te,
Convictions : Régionalis
pratiquant
Catholique

Raoul Gulloch
Potentiels
* Physique : 3
* Mental : 4
* Social : 2

Compétences lisé en Ingénierie

* Maître en Pratique spécia ences Abstraites
* Pratiquant en Traque et Sciiété
* Novice en Intrigues et Soc

Psychologie de soi
* Passion principale : Don
* Passion secondaire : La mer
tagne
* Tabou : Honneur de la Bre
* Tempérament : Sanguin
* Inclinaison : Paranoïaque
* Angoisse : 2
* Seuil de névrose : 6
* Psychose : 1

Description Générale ton de 54

par les
ans. Poussé à la retraite s jeune,
Raoul est un ing éni eur bre candidat plu
Guérande, lui préférant un
exploitants des salines de d’accepter cette mission un peu délicate.
il s’est retrouvé contraint une charge dans une entreprise bretonne, il a
Pensant d’abord récupérer poste serait franc-comtois, chose inimaginable
vite déchanté: son nouveau !
pour cet amoureux de la mer
le à sa
t que fai re et n’a pas encore annoncé cette nouvel nces de
Raoul ne sai ait des cha
dilemme: d’une part, il aur
famille. Il est face à un eur de Salins s’il prouve à quel point il est
récupérer le poste du direct l vraiment ?
inefficace, mais le veut-i
dans les
fam ili ale s plo nge ant dep uis des temps immémoriaux et tolère
Ses racines ul Gulloch est fier d’être
breton,
profondeurs de l’océan, Rao que l’o n pou rrait pro fér er vis à vis de sa chère
difficilement les out rag es
contrée.
sus tout
tab ou, c’e st un par fai t gentleman qui sait par des des plus
Au-delà de ce c les dames. Surtout quand
son épouse
se conduire correctement ave t...
jalouses est restée au por
 Métier : Experte Chimiste
Origine : Paris
Catherine Le Tallec

Dimension sociale : Céli

bataire,
Membre d'un club féminist
Convictions : Centriste, e
Agnostique
Potentiels
* Physique : 3
* Mental : 4
* Social : 2
Compétences
* Maîtresse en Sciences du Viv
en Chimie ant spécialisée
* Pratiquante en Traque et Sci
* Novice en Combat, Sport et ences Abstraites
Société
Psychologie
* Passion principale : Absolu
* Passion secondaire : Bicycl
* Tabou : Être délaissée ette
* Tempérament : Flegmatique
* Inclinaison : Anxieuse
* Angoisse : 1
* Seuil de névrose : 7
* Psychose : 2

Description Générale
Catherine est une femme se
d’expertise public. Sa vi ule de 28 ans, travaillant pour un cabinet
son laboratoire d’analys e est quelque peu ennuyeuse, coincée dans
de salubrité publique. e des eaux de la Seine, au nom de la mission

Pourtant, elle a déla

noblesse bretonne, pour issé sa respectable famille de la petite
édiles machistes. Néanmo conquérir la capitale et ses vaincre ses
est arrêtée et qu’il serains, elle constate à quel point sa carrière
difficile à une femme de
poindre plus haut.
Cette mission opportune
secours qu’elle espère de en province pourrait êt
pu is re l’issue de
supérieurs, ou dégoter un longtemps, afin d’être re
connue par ses
Et peut-être, vivre enfin emploi dans un environnement moins bouché.
qui ne serait pas effray une histoire d’amour durable avec un homme
é par ses ambitions...
 ix
Métier : Gardien de la Pan)
ço
Origine : local (Besan bataire, Paria
Dimension sociale : Céli , Athée
Convictions : Blanquiste

Gaston Meurisse
Potentiels
* Physique : 4
* Mental : 3
* Social : 2

Compétences Traque et Intrigues

* Pratiquant en Combat, Sport,
et Pratique
* Novice en Cirque, Larcin

Psychologie
* Passion principale : Absolu
* Passion secondaire : Chasse
* Tabou : Code Viril
* Tempérament : Sentimental
* Inclinaison : Dépendant
* Angoisse : 1
* Seuil de névrose : 7
* Psychose : 2

Description Générale est revenu depuis un an en Franche Comté. Il a

Gaston est un déraciné qui e après son amère expérience parisienne comme
mèr
rejoint le domicile de sa et, la dure loi du pavé l’a laissé désemparé,
gardien de la paix. En eff tué. Gaston a
sév ère men t ros sé par des apaches qui l’ont presque ce, même s’il
il a été vio len
plus être confronté à cette
préféré démissionné pour nemésaventure à quiconque.
est incapable d’avouer sa
permis de reprendre
car act ère rêv eur et son traumatisme ne lui ont pas qui sont pour la
Son
tac t ave c ses anc ien s compagnons, quadragénaires,
le con lée du Doubs.
plupart restés dans la val
ffecte à diverses
ins , le pré fet loc al a encore l’œil su lui et l’a expérience de fin
Néanmo nquêtes pour profiter de son
missions d’ordre public, d’e pension qui lui est versée.
limier et pour justifier la
utation locale
ire des Sal ine s pou rra it asseoir définitivement la rép
que des affaires
L’affa devenu sa priorité. A moins
ton , et cet obj ect if est
de Gas ter ces mêmes priorités...
de cœur ne viennent réajus
 Métier : Métallurgiste
Origine : Local (Salins
Dimension sociale : Céli les Bains)
Clan méta bataire,
ll
Convictions : Socialiste urgiste local
Gabriel Vialli

Catholique ,
pratiquant
Potentiels
* Physique : 4
* Mental : 3
* Social : 2
Compétences
* Pratiquant en Traque, Lar
cin, Science de
l'homme et Pratique
* Novice en Cirque, Scienc
es du vivant et
Société
Psychologie
* Passion principale : Absolu
* Passion secondaire : Bricol
* Tabou : Trahison age
* Tempérament : Nerveux
* Inclinaison : Paranoïaque
* Angoisse : 2
* Seuil de névrose : 6
* Psychose : 1
Description Générale
Gabriel est un ouvrier
Salins, à deux stations métallurgiste habitant da
de ns la vallée de
fabrique pour réparer les train de là. Il a déjà travaillé dans la
qu’il n’avait que vingt pompes, il y a une dizain
ans. e d’années, alors
Cet ouvrier très qual
Clerc, qui peut aussi êtifié a été dépêché sur place par Raymond
re présent dans l’équipe
apparentés, se connaissen .
leur coup d’essai. t bien et se complètent Ces deux larrons,
et n’en sont pas à

Seule ombre au tableau:

Salins, sa famille l’est, si Gabriel n’est pas forcément connu à
bonne presse auprès des au et les métallurgistes italiens n’ont pas
et des autres ! tochtones; gare aux suscep
tibilités des uns
Enfin, son habileté manu
infiltration au sein de l’ elle en fait le candidat
vraiment «couleur locale éq uipe de sauniers. Il est idéal pour une
». le seul à faire
Fantômes de Sel est un scénario pour le jeu de rôle Crimes, il a été précédemment
publié dans le Jeu de Rôle Magazine Hors-Série 1, et vous est présenté désormais Crimes est une création des Écuries d’Augias
dans une version maquettée et illustrée à la façon Crimes.
Dans ce supplément gratuit, vous trouverez : www.ecuries-augias.com
2 5 personnages prêts-à-jouer pour une immersion totale
2 Un plan des Salines de Salins-les-Bains
2 Une présentation originale des scènes