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ANALYSE DU COMPORTEMENT
DU CONSOMMATEUR
FILIERE
3ème année Licence FONDAMENTALE EN MARKETING
RESPONSABLE DU COURS
Introduction
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Section 1. Le comportement du consommateur et son rôle stratégique en
marketing
L’analyse du comportement d’achat ne se limite pas à l’achat proprement dit mais elle
s’étend aussi à l’ensemble des actes qui l’entourent, en ce sens visiter un magasin, chercher de
l’information sur un produit, utiliser un service constituent des actes de consommation.
L’analyse porte au niveau de consommation, celui qui achète un produit, n’est pas forcément
celui qui le consomme.
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❖ L’achat de biens économiques et de services
Exemple : de grandes marques tel que Dior a eu besoin de rajeunir son image de
marque et a réussi avec l’embauche du styliste Galliano qui a su donner un coup de neuf à la
marque
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• Identifier des motivations et freins à l’achat,
• Identifier des critères de choix d’un produit, d’une marque ou d’un magasin au dépend
d’un autre,
• Etudier de la fréquence des achats et déterminer les quantités achetées à chaque visite
dans un magasin,
• Concevoir des stratégies de marketing mix adaptées à un environnement en évolution
perpétuelle et réinterpréter les données du Mix en fonction des nouvelles tendances
des comportements des consommateurs,
• Positionner ou repositionner un produit, une marque ou une entreprise
• Prévoir et influencer le comportement des consommateurs potentiels,
• Préparer un nouveau message publicitaire
• Evaluer les étalages et les annonces des magasins
• Instaurer un marketing relationnel en tissant des liens avec les consommateurs grâce
l’écoute, en continue du client et la constitution des bases de données.
Il s’agit de modèles qui sont plus souvent utilisés par les économistes, les statisticiens et les
praticiens du marketing (macros ou micros). Pour une entreprise donnée, la masse
d’informations collectées est déterminée par le nombre d’indicateurs suivis (quantité en
volume ou en valeur, fréquence d’achat, famille, catégorie, marque, référence,) par unité de
temps (année, mois, semaine, jour,).
Les modèles descriptifs sont intéressants pour les responsables marketing qui cherchent à
identifier des marchés potentiels ou à établir des relations entre certaines variables.
Exemple : les ventes à la coupe représente 5% des ventes de fromage en grandes surfaces, le
taux d’équipement des foyers en micro-ordinateurs est de 20%....etc.
L’approche descriptive micro est celle des instituts d’étude comme SECODIP, Nielsen, Gfk
L’approche descriptive macro est adoptée par des organismes comme l’INS
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Il existe deux types de modèles descriptifs : les modèles distributifs et les modèles
stimulus-réponse (intrant-extrant)
Cependant, les modèles distributifs ne donnent aucune information sur les besoins, les
motivations, les attitudes, ni sur les influences et les sources d’information. Ils ne permettent
pas, par conséquent, d’expliquer le comportement du consommateur.
Ce modèle est facile à comprendre et à utiliser grâce à sa simplicité puisqu’il est utile
pour concevoir des expériences comme les tests de marché en vue du lancement d’un nouveau
produit ou service et mesurer des résultats pour choisir ensuite l’offre optimale. Néanmoins,
tout comme le modèle distributif, il ne permet pas d’expliquer ce qui se passe dans « la boîte
noire » du consommateur, c’est-à-dire comprendre le processus de décision d’achat ou le
comportement du consommateur.
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II. Les modèles explicatifs
L’approche explicative vise à mettre en évidence les facteurs sous-jacents qui peuvent
expliquer les comportements de consommation. Elle se concentre sur la « boîte noire » et
prend en considération à la fois les variables psychologiques, sociales, informationnelles et
circonstancielles qu’elle décrit et tente d’expliquer toutes les étapes du processus de décision
et prédire les comportements d’achat et de post achat.
Il existe en revanche des limites pour ce type de modèle qui résident dans la difficulté de
concevoir un modèle universel du fait de la diversité des catégories de produit, de la situation
d’achat ou d’usage et du degré d’implication du consommateur.
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Le modèle de Howard et Seth met l’accent sur quatre volets :
❖ Les stimuli
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les producteurs. Exemple : Promotion des ventes, argumentaire d’un
vendeur…
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▪ L’environnement du consommateur
❖ Les réponses
❖ Le feed back
Il représente l’impact des comportements passés sur les décisions futures à travers le
processus d’apprentissage. En effet, le comportement d’achat futur d’un individu sera
déterminé par les orientations qu’il entretient à l’égard des produits et des marques sur la base
de ses expériences passées.
Dans ce modèle, les auteurs mettent l’accent sur la description des procédures des
choix adoptées par l’individu dans son comportement d’achat spécialement en situation de
forte implication (la mesure dans laquelle le consommateur se sent concerné par l’achat. Il
s’agit d’un état de tension qui accompagne le consommateur tout au long du processus de
décision d’achat et qui fait qu’il investit véritablement dans cette action.
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Les étapes de processus de décision représentent le pilier du modèle.
Reconnaissance du problème
Recherche d’informations
Dissonance Satisfaction
❖ La reconnaissance du problème
❖ La recherche d’informations
La recherche peut être interne se limitant à l’information dont dispose l’individu et qui
est généralement stockée dans la mémoire (résolution de problème de routine). L’information
dont dispose l’individu peut s’avérer non concluante (pour la résolution de problème étendu).
L’individu entreprendra une recherche externe ou active, cherche lui-même l’information.
Elle se fait sur la base des critères de choix, de croyances, d’attitudes, dans lequel les
marques sont classées selon le degré de satisfaction qu’elles procurent en fonction de chaque
produit.
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❖ La décision d’achat
❖ L’évaluation du résultat
Il traite des conséquences de l’achat. Le consommateur dans ce cas fait une évaluation
après l’achat du produit. S’il est satisfait, cela peut aboutir à un processus d’achat répétitif et
entraînera une certaine fidélité envers le produit. S’il n’est pas satisfait, il y aura donc une
dissonance.
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CHAPITRE 2
LES CARACTERISTIQUES
INDIVIDUELLES DU CONSOMMATEUR
Introduction
I- Le revenu
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II-Le patrimoine
Le consommateur peut également être décrit par son patrimoine total comme la
possession de certains biens stratégiques qui sont susceptibles de déclencher la consommation
de certains produits ou services lié : résidence secondaire, portefeuille d’actions, deuxième
voiture…
Le revenu disponible a considérablement un impact sur le niveau de consommation mais aussi
sur la structure des budgets. La part consacrée aux dépenses d’alimentation décroit avec le
revenu. En revanche, le fait que le revenu soit gagné par une ou deux personnes n’influence
pas sensiblement la consommation.
Remarque : les caractéristiques économiques sont parfois délicates à étudier dans le cadre
d’une enquête car le biais de réponse est fort (les répondants peuvent tricher par peur de dire
la vérité)
La démographie est l’un des domaines caractérisés par la lenteur de ses évolutions
structurelles. Trois groupes d’âge sont particulièrement intéressants pour l’homme marketing :
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▪ Les jeunes adultes représentent la composante la plus dynamique du marché pour de
nombreux types de produits : ameublement, équipement électroménager, loisirs
vêtements…La prévision de la part de ce groupe d’âge dans la population peut aider
les entreprises à anticiper la création de capacités de production ou de distribution
supplémentaires.
▪ Les seniors (les vieux) : l’espérance de vie s’accroît régulièrement, ce qui conduit à un
accroissement des effectifs de la population de plus de soixante ans. Les conséquences
économiques de cette évolution sont considérables (consommation médicale plus
importante). Ce groupe dispose d’un pouvoir d’achat élevé et reste gros consommateur
de produits qui n’étaient pas auparavant caractéristiques de ce groupe d’âge : voyages
lointains, produits culturels…
Exemple : les radios FM utilisent l’âge comme principal critère de segmentation de leur
audience (Jawhara FM, Mosaîque FM.)
Les banques ont multiplié les produits destinés aux jeunes (cartes de retrait d’espèces,
package de produits d’épargne)
Les compagnies aériennes et ferroviaires fidélisent les segments jeunes grâce à des
tarifications avantageuses pour les moins de 26 ans
Le groupe des adolescents consomme plus que la moitié du volume des boissons (Shark,
Coca-cola) et des marques de vêtements tel que, Levis. La communication de ces marques
recourt massivement à des thèmes et des personnages auxquels ce groupe d’âge est sensible.
Des spécialistes des sciences sociales ont montré que les individus ont également un âge
subjectif ou âge perçu qui représente un écart par rapport à l’âge chronologique. Il est définit
comme l’âge que l’individu a le sentiment d’avoir au fond de lui-même (feel age), l’âge qui
correspond à ses centres d’intérêts (interest-age) et l’âge qui transparaît à travers ses actes
(do-age). L’âge subjectif est à l’origine de rôles et stéréotypes sociaux associés à l’âge
chronologique. L’écart avec l’âge chronologique résulte de deux mécanismes
psychologiques :
- Le souhait de garder des rôles sociaux perçus comme caractéristiques des individus
plus jeunes,
- Le sentiment personnel de rester jeune et de conserver les mêmes aptitudes physiques,
mentales ou sociales (l’impression de rester la même personne quels que soient les
changements qui affectent l’individu)
Exemple : l’implication à l’égard de la mode vestimentaire est supérieure pour les individus
de plus de 50 ans- hommes ou femmes, qui manifestent cette tendance au rajeunissement.
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III- Le sexe ou le genre
Les comportements de l’individu sont très liés au genre de l’individu. Le genre fait
référence à l’ensemble des comportements qu’une société donnée associe et attend de façon
différentes des femmes et hommes.
Les goûts et les besoins des hommes et des femmes sont différents pour de nombreux
produits. Le critère genre est donc un élément important dans le processus de décision
d’achat.
En marketing, les thèmes suivants ont été abordés : le genre des produits (certains
produits sont jugés plus féminins que d’autres plus masculins, les spécificités féminines
concernant le critère de choix ou le traitement de l’information, la représentation des femmes
dans la publicité) permettent de mieux segmenter le marché, notamment pour les produits
symboliques.
Exemple: Evertek a lancé un téléphone présentant une forme carrée, avec strass et une
partie miroir, Head & Shoulder’s la marque de shampoing pour homme, Bourgeois déodorant
pour femme...)
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IV- L’activité professionnelle et le temps disponible du consommateur
Exemple 1 : la publicité est orientée en faveur de certains produits qui procurent le gain de
temps comme les équipements ménagers, les produits d’entretien, les produits alimentaires,
les plats congelés…
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l’individu en interaction avec son environnement social. Les recherches dans le domaine du
comportement du consommateur retiennent trois catégories principales de caractéristiques
psychographiques : la personnalité, le style de vie et l’image de soi.
I- La personnalité
Le concept de personnalité est utilisé pour désigner ce qui différencie les individus
dans leur façon de réagir à une même situation. Chacun a pu observer que certaines personnes
sont calmes alors que d’autres sont nerveuses, certaines sont timides alors que d’autres sont
audacieuses, certaines sont hésitantes alors que d’autres qui sont sures d’elles-mêmes. De tels
traits de caractère se retrouvent dans l’ensemble des comportements des individus.
Connaître la personnalité d’un individu peut donc être un moyen de prévoir son
comportement. A cet effet, des études ont été faites pour montrer comment ces traits peuvent
être liés aux comportements d’achat et donc de les prédire.
1- Définitions
Déf 3 : La personnalité est l’ensemble des réactions stables et coordonnées d’un individu face
à son environnement (Hilgard, 1967)
2- Théories de la personnalité
Les facteurs sociaux sont les principaux éléments de la personnalité de l’Homme qui
est conscient de ses besoins et de ses désirs. Parmi les besoins déterminants dans la formation
de la personnalité, nous citons :
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La lutte pour la supériorité,
• Le désir d’éviter la solitude,
• Le besoin de sécurité,
• Le besoin de maintenir des relations humaines satisfaisantes et
• Le besoin de diminuer l’anxiété.
De nombreuses études ont tenté de mettre en évidence l’existence d’une relation entre
certains traits de personnalité et la consommation. Plusieurs traits de personnalité ont ainsi été
étudiés :
- Introversion vs extroversion - Goût de l’aventure
- Impulsivité vs comportement réfléchi - Créativité
- Activité vs passivité - Confiance en soi
- Conservatisme vs libéralisme - Besoin de stimulation
Selon certains chercheurs, les individus achètent des produits compatibles avec leur
personnalité. Cependant, les traits de personnalité n’expliquent pas directement les
comportements, mais plutôt la façon dont l’individu va analyser les situations auxquelles, il
est confronté, pour ensuite activer tels ou tels processus cognitifs et affectifs, qui à leur tour,
vont déterminer les comportements.
Exemple : l’impulsivité (vis-à-vis des achats) est une tendance individuelle à acheter
spontanément, mécaniquement, sans beaucoup délibérer. Elle est liée à des comportements
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spécifiques : listes de courses plus ouvertes, recherche plus marquée de gratification
immédiate, fréquence des achats non gratifiés, etc.
D’autres traits de personnalité sont également étudiés car ils sont pertinents dans
l’étude du comportement des consommateurs comme :
• L’innovativité: l’ouverture d’esprit quant à l’essai de nouveaux produits et services.
• Le matérialisme: l’importance accordée par une personne à la possession d’objets
matériels.
• L’ethnocentrisme: la tendance d’un consommateur à apprécier davantage les produits
fabriqués dans son pays.
• L’autorégulation des comportements : la tendance d’une personne à adapter son
comportement en fonction de la situation sociale dans laquelle elle se trouve.
L’individu a une image complexe de lui-même et des objets qui l’entourent. Il cherche
toujours une adéquation entre son image de soi et des objets qu’il possède.
Selon la théorie du concept de soi, la personnalité est composée de quatre éléments à
savoir :
• Le soi réel : comment je me vois, c’est l’image que nous avons de nous-mêmes.
• Le soi idéal : comment je voudrais me voir, c’est l’image que nous espérons avoir
dans un futur déterminé.
• Le réel autre : comment les autres me voient. C’est l’image que nous croyons que les
autres ont de nous-mêmes.
• L’idéal autre : comment je voudrais que les autres me voient.
Il en résulte de cette théorie que le concept de soi est une image organisée qu’une personne a
d’elle-même développée à partir de :
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III- Le style de vie
La façon dont une personne exprime, pour elle-même et pour les autres, ses valeurs et
sa personnalité. Cela englobe ses activités, ses intérêts et ses opinions, ainsi que les produits
qu’elle achète et consomme.
L’approche des styles de vie ou la psychographie tente de rechercher s’il est possible
de définir des types de consommateurs auxquels on pourrait identifier chacun d’entre nous.
Cette approche s’est développée aux États-Unis avec les travaux du psychologue
Milton Rokeach.
Selon cet auteur, la valeur est une croyance fondamentale ayant trait à la façon dont on doit
agir afin d’atteindre les buts que l’on juge importants. Deux types de valeur peuvent être
distingués:
• Valeur instrumentale : permet d’atteindre les objectifs de vie importants
• Valeur terminale : correspond à un objectif de vie poursuivi
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2. L’approche par les AIO
Il s’agit d’une approche développée aux États-Unis dans les années 70. Elle est moins
structurée que l’approche par les valeurs. Le chercheur décide lui-même des dimensions
psychologiques sur lesquelles il veut positionner les consommateurs et part du postulat qu’en
examinant les activités, intérêts et opinions des consommateurs, on cerne ainsi leur style de
vie.
1- Les activités
C’est la façon dont les individus disposent de leur temps (étude, loisir, travail,
vacances, activité sociale, club, distraction, magasinage, sport…)
2- Les intérêts
3- Les opinions
Ce sont les idées ou les réflexions que les individus se font de leur environnement
social en général (soi-même, mouvement politique, questions sociales, culture, affaires,
économie, éducation, produits, avenir…).
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CHAPITRE 3
Introduction
I- La culture
Exemple: les consommateurs qui déménagent à l’étranger ou même les touristes qui se
trouvent dans une culture étrangère peuvent vivre un choc culturel dont ils subissent l’effet
jusqu’à ce qu’ils acceptent les normes et les règles de cette culture
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Les éléments culturels présentent trois principales caractéristiques :
– Ils sont appris : des éléments culturels sont transmis aux individus par le biais
des institutions sociales (famille, école, médias)
– Ils sont partagés par la plupart des membres d’une société,
– Ils sont évolutifs
II- La sous-culture
▪ La sous-culture est un groupe qui, tout en cherchant à s’intégrer aux valeurs et aux
normes de la culture dominante, préserve des caractéristiques qui lui sont propres.
▪ Des sous segments peuvent être distingués selon la nationalité (tunisien, français,
portugais, chinois…), la région, les groupes religieux (musulman, chrétien, protestant,
juif…), les groupes raciaux (asiatique, africain, européen…)
Remarque : L’étude de la culture est très importante pour les entreprises lorsqu’elles
veulent s’internationaliser sur des marchés étrangers.
Le lien entre la culture et la consommation est médiatisée en agissant sur des variables
intermédiaires comme la répartition des rôles de consommation au sein de la famille
La culture agit sur les processus de choix des produits/services: bénéfices recherchés à
travers la consommation, le degré d’implication, l’intensité de la recherche d’informations, le
poids de la marque dans la décision finale, etc.
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bénéfices), le design (formes et couleurs), la politique promotionnelle (mécanisme et thèmes),
la communication (promesse, et registre émotionnel)
Lorsque les spécialistes du marketing élaborent leurs campagnes publicitaires, ils se servent
des artefacts qui reflètent habituellement les idées et les traditions adoptées par la société.
Le recours à ces éléments est utile pour faire passer leurs messages et pour différencier une
marque des autres dans l’esprit des consommateurs en choisissant des artefacts ayant une
signification spéciale pour le marché cible de façon à la transmettre au produit annoncé
(exemple: publicité pour les parfums, produits agro-alimentaires)
Toute société humaine se caractérise par un système de stratification sociale : elle est
généralement subdivisée en catégories appelées classes sociales. Au sens large, une classe
sociale est définie comme un ensemble de personnes de mêmes conditions au niveau social
qui ont une certaine conformité à la communauté d’intérêt.
I- Définitions
Une classe sociale est une division relativement homogène et permanente d’une
société, au sen de laquelle il est possible de trouver des individus partageant des valeurs, des
modes de vie, des intérêts et des comportements de consommation semblables. De façon plus
simple, des personnes qui appartiennent à une même classe sociale ont tendance à se
comporter de la même manière.
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mêmes centres d’intérêt. Les personnes de la même classe sociale exercent des
professions similaires, ont des styles de vie comparables en raison de niveaux de
revenus et goûts communs. Elle constitue une base de segmentation
▪ Il existe une certaine mobilité entre les classes dans le sens ascendant ou
descendant qui peuvent expliquer certains comportements d’achat
▪ La classe sociale est définie en fonction de plusieurs caractéristiques tels que le
niveau de diplôme, le niveau de revenu, exposition au risque professionnel, etc.
(ces facteurs sont générateurs de disparités les plus fortes)
Pour déterminer les différentes classes d’appartenance, plusieurs critères sont retenus.
Selon Dussart, six variables sont déterminantes :
Exemple: la classe ouvrière évalue les produits en termes utilitaires tels que solidité et confort
plus que qu’en termes de style ou de modes. Elle est moins tentée de tester les nouveaux
produits, les meubles modernes ou l’électroménager de pointes
Exemple: la classe ouvrière aimerait posséder plus de biens matériels et ne pensent jamais à
faire de longs voyages vers des pays exotiques. Leurs besoins immédiats, réfrigérateur ou
téléviseur dictent leur comportement d’achat alors que les classes les plus aisées se
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concentrent sur des objectifs à LT comme économiser pour les études des jeunes ou leur
retraite
3) Le goût et les codes différencient entre les classes sociales et peuvent contribuer à
éclairer les marketeurs sur les différents choix de consommation d’une classe à une
autre.
Exemple: Concernant les produits de grande consommation, peu de différences de
comportements de consommation existent entre les classes sociales, ce qui n’est pas le cas
pour la façon dont les consommateurs dépensent leur temps libre (style de vie)
Un groupe est un ensemble d’individus qui sont liés entre eux soit par des liens de
proximité (comme la parenté ou l’amitié), soit par des liens symboliques (comme le partage
de valeurs communes) soit par les deux types de liens.
Le groupe constitue pour le consommateur une base de comparaison ou de référence
dans l’apprentissage des valeurs, croyances, des attitudes ou modes de consommation.
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II- Les groupes de référence
Définition 2 : Un groupe de référence est un groupe de personnes qui exerce une influence
directe ou indirecte sur les attitudes et les comportements d’un individu.
Définition 3 : Un groupe de référence est toute agrégation de personnes qui influencent les
attitudes et les comportements d’un individu. Les relations entre les différents individus
représentent ce que Kurt Lewin appelle « le champ social » c'est-à-dire une zone dominée par
une dynamique ou un ensemble de forces qui influencent le comportement. Deux types de
forces peuvent être cités :
▪ Les forces de progression : ce sont les forces qui poussent l’individu vers la réalisation
de l’objectif du groupe. Cet objectif est explicitement établi par le groupe ou peut
émerger spontanément.
▪ Les forces de cohésion : (solidarité, union, entente…). Se sont les forces qui attirent
l’individu vers le groupe et l’incitent à continuer à y appartenir. La solidarité ou la
cohésion signifie aussi que les membres se défendent et s’entraident mutuellement.
Plus la cohésion d’un groupe est grande, plus les normes seront fermes et plus les
membres s’y conforment.
Il existe plusieurs groupes de référence pouvant exercer une influence directe ou indirecte
sur l’individu tels que:
➢ La famille d’orientation ou de procréation (le consommateur voit sa famille comme un
groupe ayant établi certaines préférences, règles et normes)
➢ Les groupes de pairs: sont des personnes semblables à l’individu quant à la situation
sociale. Ce dernier cherche à forger une identité qui lui est propre (exemple: les
adolescents qui délaissent leur famille et se retournent vers leurs pairs pour demander
conseil et se faire respecter)
➢ Les groupes d’amis: constituent une source d’informations exerçant une grande
influence sur le comportement du consommateur qui s’est associé volontairement à un
groupe l’acceptant pour lui-même et non pas pour ce qu’il représente sur un plan
formel (copains, collègues, sportifs)
➢ Les associations : sont plus structurées que les groupes précédents. Chaque membre
assume un rôle particulier et occupe une position clairement définie (AMA, AFM,
ESSEC JUNIOR, AMAL, etc.
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Le consommateur peut se référer à plusieurs personnes telles que:
❖ Les parents: donnent un avis ou une information sur le produit.
❖ Les mentors: sont des personnes influentes (plus âgées et plus expérimentées) jouant
le rôle de protecteurs pouvant faire avancer la carrière d’un individu ou lui offrant des
possibilités (le professeur, le patron, etc.)
❖ Les amis intimes: auxquels, les consommateurs se fient pour prendre une décision
personnelle importante ou relative à une décision d’achat.
❖ Les leaders d’opinion: dont l’opinion sur certains produits est recherchée par les
consommateurs moins informés. Ils jouent un rôle considérable dans les
communications de bouche à oreille (vendeur spécialisé, auteur, journaliste,
chroniqueur
❖ Les célébrités: les spécialistes en marketing acceptent de payer une fortune pour
qu’elles contribuent à promouvoir leur produit.
❖ Les vendeurs: très influents dans le processus de décision du consommateur à partir du
moment où ils ont su évaluer et satisfait réellement ses besoins (crédibles et sincères)
▪ Fonctions des groupes de référence: les individus se servent consciemment ou non des
groupes de référence pour:
✓ Obtenir l’estime d’autres personnes
✓ S’identifier à un groupe ou une personne qu’il admire
✓ Adhérer à un groupe en se conformant à ses normes
✓ Reconnaitre l’expertise des autres et s’y reporter
En général, un groupe accomplit quatre fonctions utiles pour l’individu : les fonctions
normative, comparative, d’identification et de support.
1- La fonction normative
Le groupe procure à l’individu des normes de comportement qui le guident dans ses
choix notamment en matière de consommation.
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2- La fonction comparative
Le groupe sert de base à une auto évaluation de l’individu. Cette fonction permet
donc au consommateur de faire des comparaisons entre ses perceptions et celles du groupe
auquel il s’identifie et vers lequel il s’oriente psychologiquement.
3- La fonction d’identification
4- La fonction de support
Les groupes de référence ont certaines fonctions qui affectent la nature de l’influence
qu’ils exercent sur leurs membres. Certaines notions sont souvent associées à ces groupes :
1- Les normes : Ce sont les croyances de la majorité des membres d’un groupe. Se sont
donc les règles, les standards de conduite qui sont établis par le groupe.
2- Les rôles : Ce sont les fonctions que l’individu assume ou qui lui sont assignées par le
groupe en vue d’atteindre les objectifs. Il s’agit de la perception d’un modèle de
comportement attendue d’une personne dans une situation donnée en fonction de la
position qu’elle occupe au cours de cette situation. En d’autres termes, c’est
l’ensemble des comportements auxquels les autres s’attendent légitimement de sa part.
4- La socialisation : Il s’agit du processus par lequel l’individu apprend les normes et les
rôles que les autres attendent de sa part dans une situation spécifique.
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a) Le pouvoir d’expertise : Il repose sur l’expertise reconnue d’un individu ou d’un
groupe qui est basé sur l’expérience et le savoir.
c) Le pouvoir de référence : Il est plus fort lorsque l’individu s’identifie aux membres du
groupe et à son système de valeurs.
III- La famille
La famille en tant que groupe primaire exerce une influence considérable sur le
comportement des individus, sur leurs attitudes, sur leur perception, leur intention, leurs actes.
La famille est un agent de socialisation très important. En effet, dès l’enfance, chaque
individu apprend des modes de comportement à travers ses parents. Néanmoins, il est à
préciser que l’influence exercée par les parents sur leurs enfants n’est pas irréversible (dans
les deux sens) c’est à dire les enfants exercent à leur tour un impact considérable sur le
processus décisionnel de la famille.
Différents rôles peuvent être joués par les membres de la famille dans la prise de
décision. Nous citons :
- L’initiateur : c’est la personne qui est à l’origine de l’idée.
- L’influenceur : c’est toute personne amenée de façon directe ou indirecte à influencer l’un
des aspects de décision.
- Le décideur : c’est la personne qui prend la décision.
- L’acheteur : c’est la personne qui accomplit la transaction.
- Le consommateur : c’est la personne qui utilise ou consomme le produit.
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2- Répartition des rôles des époux et phases du processus d’achat
Pour un même produit, l’influence exercée par les époux dans la prise de décision peut
varier selon les étapes du processus de décision d’achat. En effet, l’épouse peut être
dominante dans la phase de reconnaissance de la nécessité d’achat. En phase de la collecte
d’informations et l’évaluation des solutions, la décision peut être autonome et la décision
finale peut être conjointe.
L’environnement culturel, peut influencer l’importance des rôles joués par l’homme
ou la femme lors de l’achat d’un bien particulier.
Certains produits sont consommés par certains membres de la famille. Cette fonction
d’utilisation augmente nécessairement l’implication relative de ce membre dans le décision
d’achat.
Pour prendre en considération tous ces changements, les chercheurs ont développé le
concept du cycle de vie de la famille. Il a été généralement trouvé que plusieurs décisions
conjointes sont observées pendant les premières années de mariage, au fur et à mesure que la
famille progresse dans le temps, il y a des spécialisations de rôles.
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Plusieurs cycles de vie ont été proposés. Le modèle de cycle de vie le plus utilisé est
celui de Wells et Gubar (1966). Il est composé de 9 étapes à savoir :
▪ Célibataire : jeune individu vivant seul, une partie de revenu est consacrée pour les
équipements de base.
▪ Couple jeune nouvellement marié sans enfants : la situation financière est
généralement meilleure que la situation précédente (achat, restauration, équipement de
la résidence…)
▪ Nid complet 1 : jeune couple marié avec un enfant à moins de 6 ans : ressources
financières moins meilleures, le nouveau-né a de nouveaux besoins ce qui change la
manière dont les ressources sont dépensées.
▪ Nid complet 2 : couple marié avec un enfant à plus de 6 ans (enfant scolarisé), le
revenu est généralement élevé, les dépenses sont aussi importantes et très influencées
par la présence de l’enfant à l’âge scolaire.
▪ Nid complet 3 : couple marié avec enfants dépendants, le revenu continue à
s’améliorer, les dépenses augmentent.
▪ Nid vide 1 : les enfants ne constituent pas une charge, la situation financière est la
meilleure épargne, dépenses en loisirs, vacances…
▪ Nid vide 2 : couple âgé, marié, enfants indépendants, chef de la famille à la retraite,
diminution du revenu, augmentation des dépenses en soins médicaux.
▪ Survivant solitaire au travail : situation financière satisfaisante, soins et assistance
médicaux.
▪ Survivant solitaire à la retraite : la situation financière se détériore, les mêmes
consommations que la phase précédente.
Exemple :
La famille passe par différentes phases, chacune caractérisée par des comportements
spécifiques. L’ensemble de ces phases est appelé cycle de vie familiale.
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CHAPITRE 4
Introduction :
Les besoins, les désirs et les motivations sont à la source du comportement du consommateur.
Le développement de l’analyse de ces concepts s’est rapidement diffusé au marketing.
L’implication occupe une place centrale en marketing car elle permet de rendre compte de
l’intensité de la motivation.
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I- La théorie d’Abraham Maslow
Le modèle le plus connu est celui de hiérarchie des besoins développé par MASLOW.
Les besoins sont organisés en niveaux et l’individu ne cherche à satisfaire un besoin de niveau
supérieur que lorsque les besoins de niveau inférieur sont satisfaits.
Les besoins fondamentaux de l’être humain sont hiérarchisés (regroupés) selon l’ordre
de priorité dans lequel ils devront être satisfaits :
▪ Besoins physiologiques : manger, boire (besoin primaire)
▪ Besoins de sécurité : se sentir à l’abri
▪ Besoins d’appartenance : donner et recevoir de l’affection (besoin social)
▪ Besoin d’estime de soi : besoin de s’aimer soi-même, de se valoriser, d’être aimé et
d’être respecté par les autres (besoin social)
▪ Besoins d’épanouissement ou d’auto-expression :
Les besoins sont classés selon une hiérarchie qui va des besoins inférieurs (les plus
concrets, les plus prêts à se manifester) jusqu’aux besoins supérieurs (les plus abstraits, les
moins prêts à se manifester)
Il est important de distinguer le besoin du désir. Alors que le besoin n’est pas toujours
exprimé, le désir est au contraire une prise de conscience. En pratique, un besoin se réalise
souvent dans la consommation d’un produit pour lequel le désir est apparu. En d’autres
termes, à partir d’un besoin mal défini (se distraire, se nourrir…), le consommateur exprime
un désir envers les produits ou services proposés sur le marché. Alors qu’il existe un nombre
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limité de besoins, il existe un nombre illimité de désir. En effet un même besoin donne
naissance à de nombreux désirs.
Section 2. La motivation
La motivation résulte d’un écart entre l’état idéal (celui que le consommateur souhaite
plus ou moins consciemment atteindre) et l’état tel qu’il est effectivement perçu par le
consommateur (celui que le consommateur pense avoir atteint). Cette différence d’état crée un
état de tension que l’individu va essayer de réduire.
I- Définitions de la motivation
Selon Darpy D. et Volles P. (2003), la motivation est la force qui pousse la personne à
agir. Elle donne l’énergie et dirige le comportement du consommateur. A l’origine de cette
puissance, il existe les besoins à conditions qu’ils soient reconnus par le consommateur et
créent un écart entre un état réel et un état espéré.
La motivation est une force dynamique, une pulsion positive inconsciente qui se
matérialise en besoins à satisfaire qui pousse le consommateur vers l’achat déclenchée par un
besoin urgent, ce qui devrait lui procurer un plaisir suite à la satisfaction de ce besoin.
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1-Besoin Mobile
Satisfaction
3- But 2- Comportement
Signal
Le processus de motivation
Etant donné la diversité des besoins exprimés par l’individu, plusieurs classifications
des besoins ont été proposées.
Les responsables marketing utilisent les processus motivationnels ayant
principalement pour fondement l’approche homéostatique de l’individu d’une part, et
l’approche psychanalyste de Freud, d’autre part.
Cette approche suppose que tout individu est constamment à la recherche d’une
situation d’équilibre aussi bien physiologique que psychologique.
Ce processus motivationnel est dynamique et peut être décomposé en deux dimensions : la
pulsion et les buts
• La pulsion est fonction de l’intensité ressentie du manque et détermine les efforts qui
seront consentis pour réduire l’état de tension. Elle se traduit par l’excitation qui est
mesurée par les spécialistes en marketing, dans les expériences par la vitesse de
battement du cœur, la pression artérielle ou la taille de la pupille de l’individu.
• Les buts guident le consommateur vers les moyens nécessaires pour satisfaire ses
besoins comme rechercher de l’information, discuter avec les autres consommateurs,
faire du butinage et enfin acheter des produits et services.
Selon Freud, la composition mentale de l’Homme a une structure bien définie constituée de :
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▪ Le moi : représente la dimension rationnelle de la personnalité. C’est à ce niveau que
se situe la conscience. Il s’agit comme un courtier les demandes (exigences) du ça et
les contraintes du surmoi.
Dans cette approche, la confrontation des trois entités psychiques est source de
motivations positives ou négatives
Selon Adler, tout être humain possède un sentiment d’infériorité issue de son histoire
personnelle. La ligne conductrice de sa vie consiste alors en un combat qui a pour but de
dépasser ou de compenser cette infériorité par le biais de moyens tels que :
- L’identification : c’est un mécanisme par lequel cherche à imiter les gens pour qui il a
de l’admiration. L’individu se retrouve dans l’identité d’une autre personne (coiffure,
habit)
- La compensation : c’est la satisfaction des besoins par des moyens qui n’ont pas
souvent de relation directe avec le besoin lui-même. (Exemple : manque d’affection ;
amour à un certain objet, ex : beaucoup de soin pour sa voiture).
- La projection : consiste à attribuer à d’autres les formes de comportement que
l’individu retrouve chez lui. C’est une opération par laquelle, le sujet expulse de lui-
même et localise dans l’autre (personne ou objet) des défauts, des qualités, des
sentiments qu’il méconnaît ou refuse.
- Le transfert : c’est le déplacement d’une énergie ou d’un sentiment envers ou sur un
objet, généralement par voie d’association. C’est le processus par lequel des désirs
inconscients se projettent sur certains objets ou personnes alors qu’ils existaient
antérieurement vis-à-vis d’autres objets.
- La rationalisation : c’est le procédé par lequel l’individu cherche à donner une
explication cohérente du point de vue logique ou acceptable du point de vue moral, à
une attitude, à une idée, une action, un sentiment.
La motivation naît donc de la rencontre d’un individu et d’un objet dont les
caractéristiques entrent en interaction
Pour Lewin, le comportement de l’individu est issu de l’interaction entre les forces et
les influences sociales et qui forment le champ psychologique. Chaque individu a un champ
psychologique qui est le siège de tension qui se forme et se modifie. Il exerce sur lui une
influence variable selon les circonstances et selon son état psychologique.
Un individu peut s’adapter aux normes sociales tandis qu’un autre peut dégager une force
suffisante pour les influencer.
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III- Les conflits de motivation
Les motivations peuvent être positives ou négatives. Une motivation positive guide le
consommateur vers un but alors qu’une motivation négative (ou frein) conduit à éviter le but.
En effet, les buts peuvent êtres contradictoires. Exemple : on souhaite partir pour le week-end
vers une destination originale et peu fréquentée mais agréable et peu coûteuse. Dans ces
situations, il y a conflit de motivations. Ce sont donc des situations favorables à des
changements d’attitudes et de comportements, car le consommateur est déstabilisé dans ses
croyances. L’entreprise à la recherche de la satisfaction des besoins des consommateurs, doit
résoudre ces conflits, ce qui permettra d’avancer une option favorable sa stratégie marketing.
L’individu doit choisir entre deux options pour lesquelles la motivation est positive.
Ce sont des alternatives toutes deux désirables. Il s’agit par exemple de choisir entre deux CD
ou entre un voyage aux Antilles ou à la Réunion ou encore entre l’achat d’un ordinateur fixe
très puissant ou un ordinateur portable si léger et si facile à déplacer. La qualité des avantages
fournis par chacune des options crée une tension très forte qu’il faut réduire car le
consommateur entre dans une dissonance cognitive quand il a besoin d’ordonner les
alternatives pour choisir (il y a autant d’attitudes positives que négatives pour chacune des
options envisagées.
Dans l’exemple précèdent, en choisissant un ordinateur fixe, le consommateur aura la
perception de conserver les désavantages (encombrement, in esthétisme… du poste fixe) et de
renoncer aux qualités du produit non sélectionné (mobilité du portable). Dans ce cas, les
actions de communication aident le consommateur à rationaliser son choix.
Un tel conflit existe, lorsque le consommateur désire quelque chose qui ferait très
plaisir (acheter une pâtisserie ou une nouvelle paire de chaussures) mais souhaite l’éviter pour
ne pas subir les aspects négatifs de cet achat (arrêter le régime ou être perçue comme une
personne dépensière). Il est alors nécessaire de limiter le sentiment de faute qu’il en résulte.
Les responsables marketing doivent miser, dans ce cas, sur la promesse suivante : « Faites-
vous plaisir sans vous faire de mal ». C’est la rhétorique standard des régimes minceurs, des
substituts de repas ou de marques de chaussures comme « Eram ».
Lorsqu’il faut choisir entre la dépense d’une très grosse réparation sur une vieille
voiture et l’achat d’une voiture neuve, aucune des alternatives n’est agréable. L’entreprise
doit proposer des solutions de financement adaptées, qui dans ce cas, doivent permettre de
soulager le désagrément. Les engagements de reprises proposées par les concessionnaires
automobiles associés à des offres de crédit avantageuses aident le consommateur à résoudre
son problème
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Section 3. L’implication
L’implication peut être donc définie comme étant le niveau général d’intérêt pour
l’objet ou l’aspect central de cet objet dans la structure du moi d’un individu (Day, 1970).
I- Nature de l’implication
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Caractéristiques du
consommateur
- Besoins psychologiques et
sociaux
-Valeurs
-Concept de soi
-Expérience préalable (familiarité)
ETAT D’IMPLICATION
Caractéristiques du produit
-Instrumentalité perçue • Objet : produit/service,
- Complexité communication, Implication
-Risque associé à l’achat du situation décisionnelle
produit • Intensité : forte/faible (forte/faible)
-Valeur symbolique et hédonique • Nature :
cognitive/affective,
durable/situationnelle
Facteurs situationnels
-Conditions du marché
(évènement, accès,
encombrement)
-Conditions d’achat et
d’utilisation (en groupe, bien
durable, cadeau)
Trois éléments constitue les objets de l’implication : l’implication envers le produit, celle
envers la publicité et envers la situation.
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contraire, le support presse permet une forte implication du lecteur qui nécessite sa
participation pour recevoir le message, évaluer et comparer l’information reçue à ses
propres connaissances
▪ L’implication envers la situation : se traduit par l’importance perçue par le
consommateur à l’égard des conditions d’achat, du lieu d’achat, et de l’utilisation du
produit (le temps, le moment de la journée, l’endroit)
III-Intensité de l’implication
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CHAPITRE 5
LA PERCEPTION
Introduction :
Les besoins, les motivations ou l’implication ne sont pas suffisants pour rendre compte du
comportement du consommateur. Celui-ci agit dans son environnement, au sein duquel il
obtient des connaissances nécessaires à l’analyse des problèmes qui se posent à lui. Il choisit,
prend des décisions, évalue les opportunités en fonction de ce qu’il perçoit de son
environnement.
La plupart des comportements humains sont basés sur des informations perçues par
l’environnement, interprétées et stockées. La connaissance de ces processus est primordiale
pour le responsable marketing.
I- Définitions
La perception apparaît donc comme un processus qui peut être découpé en deux
phases étroitement complémentaires :
- La sensation qui est un mécanisme physiologique par lequel les organes sensoriels de
l’individu enregistrent les stimuli externes. Elle fait référence aux cinq sens à savoir le
toucher, le goût, la vue, l’ouïe et l’odorat.
- L’interprétation : permettant d’organiser ce matériau et de lui donner une signification.
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o La perception est sélective : la nature sélective de la perception peut être considérée
comme le résultat de la nature subjective de l’individu et de sa capacité sensorielle.
o La perception est temporelle : il s’agit d’un phénomène à court terme.
o La perception est cumulative : l’individu enregistre plusieurs sensations puis il
procède à une somme de ces dernières pour créer une image globale.
Exemple 1: stimulus sensoriel relatif à la vue : « les murs en brique des magasins de Nature et
découverte favorisent la recherche de sensations, le butinage et la découverte, alors que les
murs satinés blancs de Grand Optical qui réfléchissent toute la lumière aident à présenter
l’offre rapidement »
Exemple 2 : stimulus sensoriel relatif au toucher : « les crèmes grasses sont perçues comme
féminines. Le développement du marché des cosmétiques pour les hommes a intégré cette
donnée. Vichy, une des marques du groupe l’Oréal propose des produits de soin pour
Hommes avec une texture non grasse »
Il s’agit de facteurs relatifs à la personne comme les besoins, les motivations, l’état
d’esprit (la tendance à répondre d’une certaine façon), l’état affectif (l’humeur), le rôle
(comportement attendu d’une personne), le statut (la position sociale d’une personne
relativement aux autres)
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IV-Les différences individuelles en matière de perception
1- La capacité perceptuelle
Ces capacités sont déterminées par trois facteurs essentiels : les seuils de perception, la
rapidité d’accoutumance, l’étendu d’appréhension
o Les seuils de perception : la capacité de réceptivité de nos sens comporte une limite
appelée « limite absolue de réceptivité ». Trois types de seuils existent : le seuil
minimum, maximum et différentiel
- Le seuil minimum : c’est le point limite au-dessous duquel, l’intensité d’un stimulus
n’est pas assez forte pour provoquer une sensation chez l’individu.
- Le seuil maximum ou terminal: c’est le point limite supérieur au-dessus duquel un
accroissement de la situation n’entraîne pas un accroissement de la sensation.
- Le seuil différentiel : c’est la modification minimale d’intensité du stimulus qui est
perçue par l’individu. Il est en effet très important de connaître les modifications qu’il
est nécessaire d’apporter à un stimulus donné pour que le consommateur perçoive le
changement.
2- Le mode perceptuel
Les individus ne procèdent pas de la même façon pour organiser leur sensation afin de
se former une impression globale.
L’individu est souvent plus prédisposé à prévoir l’information compatible avec son
expérience, son attitude, sa personnalité, sa culture…
Les mécanismes qui expliquent pourquoi le même stimulus peut être interprété
différemment par l’individu sont : l’attention sélective, la distorsion sélective et la rétention
sélective.
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I- L’attention sélective
L’individu a une capacité de mémoire limitée, il aura tendance à retenir l’information qui
supporte ses convictions
L’environnement des consommateurs est modelé par les actions marketing qui leur sont
destinés. Le consommateur va les percevoir au travers de ses filtres.
Les marketeurs créent des relations entre leurs produits et des attributs que les consommateurs
recherchent. Les attributs du produit peuvent être intrinsèques (la composition de base dont la
manipulation modifie le produit) ou extrinsèques (le prix, la garantie, la marque qui ne font
pas partie du produit physique)
Le consommateur fonde ses choix sur les attributs intrinsèques lorsqu’il se trouve sur le lieu
de vente et qu’il est à la recherche d’informations. Cependant, les attributs extrinsèques sont
retenus lorsque ceux intrinsèques ne sont pas disponibles
Exemple : la concurrence entre les marques de lait alterne attributs extrinsèques (packaging :
bec verseur, bouteille en plastique, contenance) et attributs intrinsèques (vitamines,
consistance)
Les effets de seuil sont observés avec attention par les chefs de produits dans le cadre
de la gestion de l’innovation. En effet, la nouveauté perçue affecte directement l’intention
d’achat. Plus le produit est perçu comme nouveau, moins il est susceptible d’être acheté. Le
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chef de produit doit donc déterminer le niveau d’innovation à introduire pour ne pas avoir un
effet contraire à celui qui était recherché.
Exemple : dans le cadre des développements de nouveaux produits, les tests sensoriels sont
menés avant les tests produits afin de vérifier la perception des différences entre un ancien
produit et le nouveau ou bien avec les produits de la concurrence.
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CHAPITRE 6
L’APRENTISSAGE
Introduction
I- Définitions
1- Les impulsions
Il s’agit de stimuli internes puissants activés par des motivations ou des besoins et qui
commandent l’action. Deux types d’impulsion existent :
- Les impulsions primaires : elles sont activées par des besoins (physiologiques) innées
comme la soif, la faim, le désir d’éviter la douleur…
- Les impulsions secondaires : elles découlent des besoins acquis que l’individu
acquière graduellement grâce à son expérience comme la rivalité, la peur….
2- Le signal
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3- La généralisation
4- La discrimination
5- La réponse
6- Le renforcement
Il consiste en l’association des conséquences ou des résultats d’une réaction avec les
avantages prévus quand l’utilisation ou la consommation de l’objet visé apporte la satisfaction
des besoins initiaux, il y a donc, renforcement positif.
Un renforcement négatif (punition) augmente la probabilité d’écarter un comportement
d’achat ou de consommation.
7- La mémorisation
• L’approche béhavioriste,
• L’approche cognitive.
I- L’école béhavioriste
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Cette conception a fortement prévalu jusqu’aux années 80 : de nombreuses campagnes de
communication basées sur des messages publicitaires de type argumentatif ont tenté de créer
un apprentissage chez les consommateurs par une diffusion massive de ces messages.
Exemple : le principe de la répétition selon lequel un message publicitaire passe un très grand
nombre de fois crée un apprentissage chez le consommateur, il reconnaîtra le produit lorsqu’il
sera dans le point de vente.
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2- Le conditionnement instrumental (La théorie de Skinner)
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Exemple 1 : pour amener le prospect sur le lieu de vente, des clés de voiture sont distribuées
dans toutes les boîtes aux lettres du quartier avec l’invitation de venir découvrir la nouvelle
Clio, ce qui montre une marque d’attention. L’un des clés distribuées doit permettre d’ouvrir
la voiture et de la gagner (renforcement partiel). Même si la clé n’ouvre pas la voiture
(punition), il sera offert au client la possibilité de faire un essai (façonnage) dont il retirera une
satisfaction (renforcement positif). Il est désormais plus proche d’un achat éventuel.
Exemple 2 : les programmes de fidélisation utilisés par les compagnies aériennes (chaque
client est récompensé par l’octroi de miles qu’il pourra faire valoir pour obtenir des billets
d’avions gratuits.
Exemple 3 : l’agence de voyage Traveltodo utilise ce même programme avec ses clients
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Références bibliographiques
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