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CHAPITRE 1

IMMOBILISATIONS
CORPORELLES

IAS 16/NCT 5
(Property, Plant and Equipement PPE)

Enseignantes:
Maha Khalifa Zouaoui & Zouhour Lahmar

1
Les immobilisations corporelles
(IAS 16 / NCT05 )

L'objectif de la présente norme consiste à prescrire le traitement comptable pour les


immobilisations corporelles, afin d’aider les utilisateurs des états financiers à distinguer les
informations relatives aux investissements d’une entité dans ses immobilisations corporelles
et celles relatives aux variations de cet investissement.
Les questions fondamentales concernant la comptabilisation des immobilisations
corporelles portent sur la comptabilisation des actifs, la détermination de leur valeur
comptable (ou autres valeurs) ainsi que des dotations aux amortissements et des pertes de
valeur correspondantes (IAS 16 §1).

I. Définition des immobilisations corporelles, critères distinctifs et champs


d'application
1.1- Définition

" Les immobilisations corporelles sont les éléments d'actif physiques et tangibles qui:
a- Ayant un potentiel de générer des avantages futurs, sont détenus par une entreprise
soit pour être utilisés dans la production ou la fourniture de biens et de services, soit
pour être loués à des tiers, soit à des fins administratives et de soutien à leur activité
b- Sont censés être utilisés sur plus qu'un exercice." (NC5 § 6).

Des exemples des immobilisations corporelles incluent les terrains, les constructions, les
machines, les navires, les avions, les véhicules motorisés, le mobilier et le matériel de bureau
(IAS 16 § 6 et 7).

1.2- Distinction entre immobilisations, charges et stocks.

1. Immobilisations : Les immobilisations sont des actifs à long terme détenus par
l'entreprise pour soutenir ses activités à long terme. Elles sont généralement acquises
pour une période de plus d'un an et sont amorties (réparties en charges sur plusieurs
années) au fil du temps pour refléter leur perte de valeur.
2. Charges : Les charges sont des dépenses courantes engagées par l'entreprise pour
soutenir ses activités. Elles comprennent des éléments tels que les salaires et les
traitements, les coûts des matières premières, les frais de marketing et de publicité, les
frais d'électricité et de chauffage, les taxes et impôts, et bien plus encore. Les charges
sont comptabilisées dans le compte de résultat de l'entreprise et sont déduites des
revenus pour calculer le bénéfice ou la perte.
3. Stocks : Les stocks sont des biens détenus par l'entreprise en vue de la vente ou de la
production ultérieure. Ils comprennent des produits finis, des matières premières, des

2
articles en cours de fabrication, des pièces détachées et d'autres éléments nécessaires à
l'activité de l'entreprise. Les stocks sont comptabilisés à leur coût d'acquisition ou de
production et sont considérés comme un actif courant sur le bilan de l'entreprise.

1.3- Champs d'application

Les dispositions de la norme IAS 16 doivent être appliquées aux immobilisations corporelles
sauf lorsqu'une autre norme IFRS impose ou autorise un traitement comptable différent (IAS
16 §2).
La présente norme ne s’applique pas (IAS 16 §3):

a) Immobilisations corporelles classées comme détenues en vue de la vente selon IFRS


5 : actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
.
b) Actifs biologiques en rapport avec l’activité agricole qui ne sont pas des plantes
productrices (IAS 41 : agriculture).

Remarque: les plantes productrices entrent dans le champ d'application d'IAS 16 et non d'IAS
41. En revanche, IAS 16 ne s'applique pas aux produits de ces plantes qui restent dans le
champ d'application d'IAS 41 jusqu'à leur récolte (IAS 41§2b).
Selon les dispositions de la norme IAS 41 § 5 : "Une plante productrice est une plante vivante
qui:
- Est utilisée dans la production ou la fourniture de produits agricoles;
- Est susceptible de produire sur plus d'une période ; et
- N'a qu'une faible probabilité d'être vendue comme produit agricole, sauf à titre
accessoire en tant que rebut (IAS 41).

c) A la comptabilisation et l’évaluation des actifs de prospection et d’évaluation (IFRS


6).

d) Ou droits miniers et aux réserves minérales telles que le pétrole, le gaz naturel et les
ressources similaires non renouvelables qui sont couverts par l’IFRS 6 : exploration et
évaluation des ressources minérales.

Toutefois, la norme s’applique aux immobilisations corporelles utilisées pour développer


ou maintenir les actifs biologiques et droits miniers, réserves minérales et les ressources
similaires non renouvelables (IAS 16§3).

1.4. Critères de prise en compte d’une immobilisation corporelle


Selon les dispositions de NC 5, § 7 et IAS 16 § 7 et 8, une immobilisation corporelle doit être
inscrite en tant qu'actif lorsque:
- Il est probable que des avantages économiques futurs associés à cette
immobilisation bénéficieront à l'entreprise.
- Le coût de cette immobilisation pour l'entreprise peut être estimé de façon fiable).

3
 Le premier critère de prise en compte nous permet de distinguer entre les éléments d'actif
qui doivent être présentés sous la rubrique "immobilisations corporelles" (actifs non
courants) et les éléments d'actifs qui doivent être présentés parmi les actifs courants.
Ainsi les terrains et constructions détenus par une entreprise en vue de les vendre ne peuvent
pas être considérés comme des immobilisations corporelles, puisqu'ils font l'objet de
l'exploitation normale de l'entreprise et destinés à être vendus, ils doivent donc être classés
parmi les stocks.

 Le deuxième critère de prise en compte des immobilisations (mesure fiable du coût) est
satisfait lorsque l'entreprise peut identifier la contrepartie cédée en vue d'acquérir et de mettre
en service l'immobilisation.

Cas particuliers :
L’identification des éléments répondant à la définition des immobilisations corporelles est
parfois délicate :
1. Les éléments de faible valeur
Il peut être approprié de regrouper des éléments de faible valeur individuelle, tels que les
moules, outils, matrices et emballages commerciaux et d'appliquer les critères de
définition à leur valeur globale (IAS 16 § 9).

2. Les pièces de rechange


En général, les pièces de rechange sont considérées comme des stocks et sont
comptabilisées en tant que charges lors de leur utilisation. Cependant, si une entreprise
compte d'utiliser certaines pièces de rechange principales (comme des moteurs
d'échange standard dans le cas d'une entreprise de transport ou radiateur d’un moteur) et
des pièces de sécurité sur plusieurs exercices, elles doivent être traitées comme des
immobilisations corporelles. Dans ce cas, elles doivent être amorties sur une période ne
dépassant pas la durée d'utilité de l'actif s'y rapportant (IAS 16 § 8). De même, les pièces
de rechange et le matériel d’entretien spécifiques (c’est-à-dire qui ne peuvent être
utilisés qu’avec un actif précis) sont constatés comme immobilisations corporelles et sont
amortis sur la même durée de l’immobilisation à laquelle ils se rattachent.

3. Les actifs corporels de sécurité ou liés à l’environnement


L’acquisition de telles immobilisations corporelles, tout en n’augmentant pas directement les
avantages économiques futurs se rattachant à une immobilisation corporelle donnée, peut se
révéler nécessaire pour que l’entité puisse obtenir les avantages économiques futurs de ses
autres actifs.

4. L’approche par composants


Dans certains cas, il est approprié de répartir le coût total d'un actif entre ses différents
éléments constitutifs et de comptabiliser chaque élément séparément. Tel est le cas lorsque les
différentes composantes d'un actif ont des durées d'utilité différentes ou qu'elles procurent des
avantages à l'entreprise selon un rythme différent nécessitant de taux et de mode
d'amortissement différents. L’IASB cite le cas des avions et de ses moteurs qui sont traités
comme des actifs amortissables distincts puisqu’ils ont des durées d'utilité différentes (de
même pour l'ordinateur et le logiciel).

Exemple 1:
Début N, une compagnie aérienne vient d’acheter pour 20.000.000 Dt un avion dont le prix
est décomposé ainsi :

4
Carlingue : 30% (durée de vie 30 ans).
Moteurs : 30% (durée de vie 15 ans).
Equipements techniques : 30% (durée de vie 10 ans).
Siège et aménagements intérieurs : 10% (durée de vie 8 ans).

Solution :
L’amortissement sera calculé comme suit:
Carlingue : (20.000.000 x 0,3)/30 = 200.000
Moteurs : (20.000.000 x 0,3)/15 = 400.000
Equipements techniques : (20.000.000 x 0,3)/10 = 600.000.
Siège et aménagements intérieurs : (20.000.000 x 0,1)/8 = 250.000

--------------------
=1450.000 Dt

Remarque:
Les pièces de rechange et le matériel d’entretien spécifiques liés à une immobilisation
particulière sont amortis sur la durée de l’immobilisation à laquelle ils se rattachent car les
avantages économiques y rattachés sont obtenus de sa disponibilité immédiate.

Exemple 2:
Début N, la société SOS a acquis des camions et un lot de pièces de rechanges spécifiques
respectivement pour 550.000 Dt et 75.000 Dt. La durée d’utilité des camions est de 5 ans.
Début N+2, la société a remplacé certaines pièces des camions d’un coût initial de 35.000 Dt.
Fin N+2, un autre lot de pièces d’un coût de 25.000 Dt a été remplacé. Comptabiliser ces
transactions (ne pas tenir compte de la TVA).

Solution :
Début N
Camions 550.000
Camions – pièces de 75.000
rechanges spécifiques
Trésorerie/ fournisseurs 625.000
d’immobilisations
fin N et fin
N+1
Dotations aux 125.000
amortissements
Amortissements camions 110.000
(550.000/5)
Amortissements pièces de 15.000
rechanges spécifiques (75.000/5)

Début N+2
Amortissement pièces de 14.000
rechanges 21.000
Pertes sur pièces de

5
rechanges
Camions - pièces de rechanges 35.000
(35000/5) x 2 = 14.000
Fin N+2

Dotations aux 118.000


amortissements
(75.000 – 35000)/5 =
8.000 Amortissements camions 110.000
(550.000/5)
Amortissements pièces de 8.000
rechanges spécifiques
Amortissement pièces de 15.000
rechanges
Pertes sur pièces de 10.000
rechanges
(25.000/5) x 3 = 15.000 25.000

Camions - pièces de rechanges


Fin N+3
Dotations aux 113.000
amortissements
(75.000-60000)/5 = 3.000 110.000
Amortissements camions
(430.000/5) 3.000
Amortissements pièces de
rechanges spécifiques

III- EVALUATION ET COMPTABILISATION INITIALE


Les immobilisations corporelles peuvent être acquise à titre onéreux, à titre gratuit ou
produite par les propres moyens de l'entreprise.
3.1. Acquisition des immobilisations à titre onéreux
3.1.1- Principe
Un actif corporel acquis à titre onéreux est évalué initialement à son coût d'acquisition. Ce
coût comprend (IAS 16§16 à 16§20) :
 son prix d’achat, y compris les droits de douane et les taxes non
remboursables, après déduction des remises et rabais commerciaux ;
 tout coût directement attribuable au transfert de l’actif jusqu’à son lieu
d’exploitation et à sa mise en état pour permettre son exploitation de la
manière prévue par la direction ;
 l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement et à l’enlèvement
de l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle est située,
obligation qu’une entité contracte soit du fait de l’acquisition de
l’immobilisation corporelle, soit du fait de son utilisation pendant une
durée spécifique à des fins autres que la production de stocks au cours de
cette période.

6
Exemples de coûts directement attribuables (IAS 16§17):
- les coûts des avantages du personnel (tels que définis dans IAS 19 Avantages du
personnel) résultant directement de la construction ou de l’acquisition de
l’immobilisation corporelle ;
- les frais de préparation du site ;
- les frais de livraison et de manutention initiaux ; les frais d’installation et de
montage
- les coûts des tests de bon fonctionnement de l’immobilisation corporelle, après
déduction du produit net de la vente des articles produits pendant le transfert de
l’actif sur ce site et pendant sa mise en état (comme des échantillons produits
pendant les tests de fonctionnement) ;
- les honoraires de professionnels et
- L’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement et à l’enlèvement de
l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle est située, obligation
qu’une entité encourt soit du fait de l’acquisition de l’immobilisation corporelle,
soit du fait de son utilisation pendant une durée spécifique à des fins autres que la
production de stocks au cours de cette période.

Par conséquent, le coût d'une immobilisation corporelle correspond au prix d'achat net
augmenté de tout coût directement attribuable au transfert de l’actif jusqu’à son lieu
d’exploitation et à sa mise en état pour permettre son exploitation de la manière prévue
par la direction ainsi que tous les impôts et taxe non récupérables.

Eléments exclus du coût (IAS 16§ 18, 19 et 20):

 les coûts d’ouverture d’une nouvelle installation ;


 les coûts de lancement d’un nouveau produit ou service (y compris les coûts des
activités de publicité et de promotion) ;
 les coûts de l’exploitation d’une activité dans un nouveau lieu ou avec une
nouvelle catégorie de clients (y compris les coûts de formation du personnel) ; et
 les frais administratifs et autres frais généraux.
 les coûts engagés alors qu’un élément capable de fonctionner de la manière
prévue par la direction reste à mettre en service, ou est exploité en deçà de sa
pleine capacité
 les pertes d’exploitation initiales, telles que celles qui sont subies pendant que
se développe la demande pour la production de cet élément ; et
 les coûts de relocalisation ou de restructuration de tout ou partie des activités d’une
entité.

Remarque:
Certaines opérations interviennent dans le cadre de la construction ou du développement
d’une immobilisation corporelle mais ne sont pas nécessaires pour l’amener à l’endroit et la
mettre dans l’état permettant une exploitation de la manière prévue par la direction. Les
produits et charges s’y rapportant sont comptabilisés en résultat de la période de leur
réalisation.
Exemple : Exploitation d’un site comme parking jusqu’au début de la construction.

Exemple 3:

7
Le 13/10 la société LAT a acquis une machine industrielle auprès d’un fournisseur étranger et
a engagé les frais suivants :

- Prix d’achat 80 000 € (1€ = 3.1 DT)


- Droits de Douane 10 000 DT
- TVA déductible payée en Douanes 47 120 DT
- Frais de transport, d’installation et de montage 13 600 DT
- Frais généraux administratifs 2 800 DT
- Frais de mise en route directement liés à l’obtention de bonnes conditions de
fonctionnement 4 200 DT
- Frais de formation des utilisateurs : 4 000 DT

Les frais de transport sont pris en charge par le fournisseur. Par contre, les travaux
d’installation, évalués à 3.600 DT ont été effectués par le personnel de la société. Par ailleurs,
pour les 2 premiers mois, la société a cumulé des pertes opérationnelles de 3 800 DT à cause
du faible niveau de production.
TAF : Déterminer le coût de cette machine selon l’IAS 16.

Solution :
Le coût d’acquisition = (80000 * 3.1) + 10000 + 13600 + 4200 = 275 800 DT.
Les frais généraux, les frais de formation et les pertes opérationnelles sont exclus du coût de
machine.

3.1.2- Acquisition d'immobilisation par un crédit


Lorsque le règlement de l'immobilisation est échelonné, le coût d'acquisition doit
correspondre à un règlement au comptant. Toute différence est enregistrée en frais financiers
à moins que ces charges ne soient incorporées dans le coût de l’actif selon IAS 23 (NCT 5
§24, IAS 16.23).

Exemple 4: (selon IAS 16.)


Une entreprise achète le 01/05/N une immobilisation dont le prix est de 500.000 Dt en cas de
règlement au comptant. Elle convient avec son fournisseur de payer 200.000 Dt à la livraison
et le solde dans 12 mois moyennant un intérêt annuel de 24.000 Dt.
TAF : Présenter le traitement comptable en N et N+1.

Solution :

Selon le référentiel international IAS-IFRS, l’actif corporel est évalué au prix comptant
équivalent au 01/05/N, soit 500 000 DT. La différence entre le prix au comptant et les
règlements est à constater en charges financières. Concernant la dette fournisseur, selon
l’IFRS 9 elle devrait être évaluée à sa juste valeur à la date de l’acquisition (300 000
DT). Les charges financières seront prises en compte au fur et à mesure qu’elles sont
courues.

01/05 500.000
Matériel
200.000

8
Banque 300.000
Fournisseur

31/12/N 16.000
Charges financières ® (24000x8/12) 16.000
Fournisseur

01/05/N+1
Charges financières ® (24000x4/12) 8.000

Fournisseur 8.000
324.000
Fournisseur
Banque 324.000

Remarque:
Lorsque le prix au comptant n’est pas fixé, par exemple parce que ce mode de règlement est
rare, le coût de l’immobilisation s’obtient en actualisant les paiements au taux d’un emprunt
équivalent.

Exemple 5 (selon NC 5):


Le 02/01/N, acquisition d'une voiture pour 25 088 Dt Cet achat a fait l'objet d'un crédit
fournisseur de 2 ans matérialisé par une traite d'échéance le 31/12/N+1.
TAF : Présenter le traitement comptable en N et N+1 sachant que le taux d'actualisation
en vigueur est de 12%.

Cette méthode est précisée selon la NCT5


Solution :
Vo =  V capitalisées (1+i)-n
Juste valeur ou valeur d'origine : 25088 * (1,12)-2 = 20000 DT.

Valeur à capitaliser Taux Intérêts Valeur capitalisée


20000 12% 2400 22400
22400 12% 2688 25088

1/1/N
224 Matériel de transport 20.000d
65 Charges financières 5088
1685 Crédit fournisseurs 25.088
d'immobilisations
31/12/N
471 Charges constatées d'avance 2688
65 Charges financières 2688
31/12/N
1685 Crédit fournisseurs d'immobilisations 25088

9
404 Fournisseurs 25088
d'immobilisations
01/01/N+1
Charges financières 2688
Charges constatées d'avance 2688

31/12/N+1
Frs d’immobilisations 25088
Trésorerie 25088

2.1.3- Acquisition à un prix global

Dans certains cas, notamment de cession partielle d’actifs ou d’enchères publiques, une entité
peut être amenée à payer un prix global forfaitaire pour l’acquisition d’un ensemble de biens.
Le problème se pose quant à la répartition du coût d’entrée de chaque bien acquis surtout si la
durée de vie de ces biens diffère ou si certains biens ne subissent pas de dépréciations
(acquisition d’un ensemble immobilier : terrain + construction). Dans ce cas on répartit le
montant forfaitaire au prorata des justes valeurs respectives au moment de l'acquisition.

Exemple 6: Une société X décide d'acheter une partie des actifs d’une société Y pour la
somme de 80.000 DT. ‘Y’ est dans la phase de liquidation et le montant concernant les biens
cédés se répartit comme suit :

Valeur comptable Juste valeur


Stocks 30.000 20.000
Terrain 20.000 30.000
35.000 50.000
Bâtiment
85.000 100.000

TAF : Déterminer les valeurs d’actifs à comptabiliser chez la société X

Solution :
On peut ventiler le prix d'achat de 80.000d sur la base des justes valeurs respectives de la
façon suivante:
Stock = 20.000 / 100.000 x 80.000 = 16.000d

Terrain = 30.000 / 100.000 x 80.000 = 24.000d

Bâtiment = 50.000 / 100.000 x 80.000 = 40.000d

2.1.4- Acquisition par voie d’échange

Selon IAS16§24, une ou plusieurs immobilisations corporelles peuvent être acquises par voie
d’échange contre un ou plusieurs actifs non monétaires ou contre un ensemble d’actifs
monétaires et non monétaires. Le coût d’une telle immobilisation corporelle est évalué à la

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juste valeur. Si l’élément acquis n’est pas évalué à la juste valeur, son coût est évalué à la
valeur comptable de l’actif abandonné.

Evaluation de l’actif reçu à la valeur


Evaluation à sa juste comptable de celui abandonné si :
valeur
Coût de - s’il n’est pas possible d’évaluer
l’immobilis  de manière fiable ni la juste
ation reçue valeur de l’actif reçu ni de
Si cette valeur est l’actif abandonné
impossible à
déterminer de façon - l’opération d’échange manque
fiable de substance commerciale.

-
i. La notion de substance commerciale : la mesure de la variation des flux de trésorerie
futurs attendue de l’opération d’échange est différente. L’actif reçu procurera des flux
de trésorerie supérieur à celui abandonné et vice-versa. (IAS16§25)

ii. La notion de juste valeur : la variabilité de l’intervalle des estimations raisonnables de


la juste valeur n’est pas significative pour un actif et ces estimations dans cet intervalle
peuvent être déterminées de façon fiable. (IAS16§26).

 Si la transaction a une substance commerciale:


Le bien reçu est évalué à sa juste valeur
Le bien donné est évalué à sa valeur comptable
 Si la transaction est dépourvue de substance commerciale :
Le bien reçu est évalué à la valeur comptable de l’actif donné –soulte reçue +
soulte donnée.
Le bien donné est évalué à sa valeur comptable

Soulte = JV du bien donné-juste valeur du bien reçu

Exemple 7: Opération d’échange ayant une substance commerciale


Le manager de l’entité A échange avec une entité B une machine contre un matériel de
transport. L’entité A reçoit aussi un montant de 325. La valeur comptable et la juste valeur
de la machine et du matériel de transport à la date de l’échange se présentent comme suit :

Valeur comptable Juste valeur


Machine 1300 1325
Matériel de transport 1150 1000

Solution :

Matériel de transport 1000


Trésorerie 325
Immobilisation machine 1300
Produits nets sur cession d’immobilisation 25
Soulte = JV1 –JV2 = 1325-1000 = 325

11
Résultat = 1000 + 325 – 1300 = 25

Exemple 8: Opération d’échange dépourvue de substance commerciale

Le manager de l’entité A échange avec une entité B un matériel industriel contre un matériel
de transport et reçoit une soulte de 150 K DT. L’opération ne procure pas d’avantages futurs
différents .

Valeur comptable (en K DT) Juste valeur (en K DT)


Matériel industriel 13000 13250
Matériel de transport 11500 13100

TAF : Présenter le traitement comptable nécessaire chez l’entité A à la date d’échange.

Solution :

MT 12850
Trésorerie 150
MI 13000

Soulte = JV1 –JV2 = 13250-13100 = 150

La transaction n’a pas de substance commerciale, c'est-à-dire qu'il n’est pas attendu
que les cash-flows futurs changeront suite à cette transaction d’échange.. La valeur du
matériel de transport est mesurée au montant de la valeur comptable de l’actif abandonné
ajusté de la soulte donnée ou reçue.

2.1.5- Frais de démantèlement


En règle générale, lorsqu’une entité a une obligation actuelle qui donnera lieu à un
décaissement futur sans contrepartie pour elle, et qu’elle est en mesure de l’estimer, elle doit
comptabiliser une provision. (IAS 37 : provisions passifs éventuels actifs éventuels). Tel est
le cas par exemple des frais de démantèlement. Ces derniers sont inclus dans le coût initial de
l’actif corporel auquel ils se rattachent, pour leur valeur actualisée. Au cours des exercices
suivants, la dé-actualisation de ces frais engendre un coût financier à constater en résultat de
l’exercice. Il n’est pas inclus dans le coût de l’actif au sens de l’IAS 23.

Exemple 9 : Une entreprise a acheté une carrière pour 1.000.000 Dt. La durée d’exploitation
prévue est de 10 ans. A l’issue de cette période, l’entreprise devra aménager le site. Les
dépenses correspondantes sont estimées à 200.000 Dt et la valeur résiduelle du terrain à
l’issue de la période d’exploitation à 100.000 Dt.
TAF :
1. Déterminer le coût d’entrée de la carrière et passer l’écriture d’acquisition.
2. Calculer l’amortissement annuel.
Solution :
1/ Le coût de la carrière : 1000.000 + 200.000 = 1200.000Dt
La comptabilisation :

12
Carrières (B) 1200.000

Provisions pour remise en état des sites (B) 200.000


Banques 1000.000

2/ Amortissement annuel : Vo - VR = (1200.000 – 100.000) / 10 = 110.000d

2.2- Acquisition à titre gratuit (Acquisition d’actifs corporels subventionnés)

Une subvention peut prendre la forme d’un transfert d’un actif non monétaire (terrain ou
autres ressources). Dans ce cas, il est habituel d’apprécier la juste valeur de l’actif non
monétaire et de comptabiliser la subvention et l’actif à cette juste valeur (IAS 20 §23). L’IAS
20§.23 autorise la comptabilisation initiale de l’immobilisation pour sa valeur symbolique
majorée de toute dépense directement attribuable à la préparation de l’actif en vue de son
utilisation prévue. Une information appropriée est à fournir dans les notes.

Pour le cas des subventions monétaires, l'IAS 16§28 stipule que la valeur comptable des
immobilisations corporelles peut être diminuée du montant des subventions publiques
applicables, selon la norme IAS 20 "comptabilisation des subventions publiques et
informations à fournir sur l’aide publique". En fait, l’IAS 20§.24 précise que les subventions
liées à des actifs doivent être présentées dans l’état de la situation financière soit en produits
différés, soit en déduisant la subvention de la valeur de l’actif.

Par conséquent, deux méthodes de comptabilisation sont possibles:


- méthode de la subvention non déduite (NC5)
-méthode de la subvention déduite

Exemple 10 : Comptabilisation des subventions liées à des actifs :


La société X a obtenu une subvention de 30.000, destinée à l’acquisition d’un équipement de
production amortissable sur 5 ans dont la juste valeur est estimée à 100.000.
TAF : Comptabiliser cette transaction selon les 2 méthodes (subvention déduite ;
subvention non déduite).

Solution :
Cet octroi de subvention peut être comptabilisé de deux méthodes :

1. Première méthode : subvention non déduite du coût de l’actif :

Selon le référentiel tunisien NC5 '(en capitaux propres)


Etat subventions à recevoir 30000

145 Subvention d'investissement 30000


L’accord
Trésorerie 30000
Etat subvention à recevoir 30000

13
MI 100000
Trésorerie 10000

Fin d’année
Dotations aux amortissements des
immobilisations corporelles 20000

Amortissements des immobilisations


corporelles 20000

Subvention d'investissement
6000

739 Quote-part de la subvention inscrite au 6000


résultat

Selon le référentiel international IAS16 (en résultat)


Etat subventions à recevoir (B) 30000

Produits différés NC (subvention) (B) 24000


Produits différés courants (Subvention) (B)* 6000
*30000 x 1/5
L’accord
Trésorerie 30000
Etat subvention à recevoir 30000
MI 100000
Frs d’immo ou Trésorerie 100000

Fin d’année
Dotations aux amortissements des 20000
immobilisations corporelles

Amortissements des immobilisations 20000


corporelles
Produits différés courants (subvention) (B) 6000

Quote-part de produits différés rapportée au 6000


résultat (R)

Produits différés NC (subvention) (B) 6000
Produits différés courants
(subvention) (B) 6000

14
Deuxième méthode : subvention déduite du coût de l’actif : (IAS16)

Immobilisation 100.000
Trésorerie 100.000
Etat subventions à recevoir 30000
Immobilisations 30000
Trésorerie 30000
Etat subvention à recevoir 30000

Fin d’année

Dotations aux amortissements des 14000


immobilisations corporelles
Amortissements des immobilisations 14000
corporelles

Remarque :
Le référentiel national NC5 n’autorise pas la deuxième méthode.

3.3. Coût des terrains

Le coût d’un terrain comprend les frais engagés pour son acquisition ainsi que tous les
autres frais nécessaires pour le rendre propre à l’utilisation prévue. Ainsi, le coût du
terrain inclut ordinairement (1) le prix d’achat, (2) les frais juridiques, (3) les frais engagés
pour viabiliser le terrain (nivelage, remplissage, drainage et nettoyage), (4) les frais engagés
pour libérer le droit de propriété de toute dépendance, hypothèque ou autres droits et (5) les
frais engagés pour les améliorations dont la durée est indéterminable.
Lorsqu’un terrain est acquis dans le but de construire un bâtiment, tous les coûts de
préparation du terrain en vue de la construction sont considérés comme des coûts du terrain.
La démolition de vieux bâtiments, le nettoyage, le nivelage et le remplissage sont considérés
comme des coûts du terrain parce que ces frais sont nécessaires afin de préparer le terrain à
son utilisation. Tout produit que l’on pourrait retirer de la préparation du terrain, comme la
vente de matériaux de démolition ou du bois abattu, sont déduits du coût du terrain.

3.4- Coût d'entrée des immobilisations produites par les propres moyens de l'entreprise

Elles sont évaluées au coût de production incluant l'ensemble des coûts d'acquisition (des
matières et fournitures consommées), des coûts de transformation et des autres coûts encourus
pour mettre l'actif en état de fonctionnement. Les coûts de transformation comprennent les
coûts de transformation comprennent les coûts directement liés à l'actif produit (main d'œuvre
directe,…) et les frais généraux de production (frais fixes et variables) encourus pour
transformer les matières premières et fournitures liées (IAS 16 §22).

Immobilisations corporelles

15
Etat TVA récupérable
Production d'immobilisation
Etat TVA collectée

Les profits internes et les coûts anormaux de gaspillage de matières premières de main
d’œuvre ou autres ressources encourues pour la construction d’un actif par l’entité pour elle-
même ne sont pas inclus dans la valeur comptable de l’immobilisation.

En outre, les actifs corporels produits par l’entreprise pourraient inclure une partie des coûts
des emprunts. En effet, l’IAS 23 précise que les coûts d’emprunts directement attribuables à
l’acquisition, la construction ou la production d’un actif qualifié (actif nécessitant une longue
période de préparation avant de pouvoir être utilisé), sont inclus dans le coût s’ils répondent
aux critères de reconnaissance d’un actif. Les autres coûts d’emprunts sont constatés en
charges.

Remarque :
Dans le cas de production des actifs corporels par l’entreprise, les frais généraux fixes de
production sont incorporés dans le coût de production sur la base d’une capacité normale.
Ainsi, dans le cas de sous-activité, ces frais seront incorporés en appliquant la méthode de
l’imputation rationnelle. Dans le cas de sur-activité, les coûts réels sont pris en compte.

Exemple 11: La Société générale de Bâtiment, est spécialisée dans la construction de


bâtiments. En N et N+1, les services de la société ont procédé à l’édification du nouveau siège
social de l’entreprise.
Les dépenses encourues pour les travaux engagés sont présentées dans le tableau suivant :

N N+1
Matières premières consommées 48700 17100
Autres charges variables de production 39800 25600
Charges fixes de production 21400 12500
Frais généraux administratifs 2300 1400

Le chantier a débuté le 15 mars N et s’est terminé à la date de mise en service, le 1er juin N+1.
Compte tenu d’une conjoncture difficile, les dirigeants de la SGB estiment le taux d’activité
réel à 70 % de l’activité normale pour les exercices N et N+1.
TAF
1. Déterminer la valeur de la construction au 31 décembre N et au 1 er juin N+1.
2. Enregistrer les écritures nécessaires aux mêmes dates dans la comptabilité de la SNB.

Solution :
1) Coût de l’immobilisation en N :
- Matières premières consommées : 48700
- Autres charges variables de production : 39800
- Charges fixes de production : 21400 * 70% = 14980
Valeur de la construction en cours : 103480
Coût de l’immobilisation en N+1 :
- Valeur de la construction en cours au 31/12N : 103480
- Matières premières consommées : 17100
- Autres charges variables de production : 25600
- Charges fixes de production : 12500 * 70% = 8750

16
Valeur totale de la construction : 154 930

2) Les écritures comptables


31/12/N
Construction en cours 103480
Production immobilisé (immobilisations corporelles) 103480
er
1 juin N+1
Constructions 154930
Construction en cours 103480
Production immobilisée 51450

IV- Coûts engagés postérieurement à l'acquisition


4.1- Principe
Les dépenses ultérieures relatives à une immobilisation corporelle déjà comptabilisée doivent
être ajoutées à la valeur comptable de cet actif lorsqu'il est probable que des avantages
économiques futurs, au-delà du niveau de performance défini à l'origine, iront à l'entreprise.
Toutes les autres dépenses ultérieures doivent être comptabilisées en charges de l'exercice au
cours duquel elles sont encourues. (Entretien et réparation afin de restaurer le bien) (IAS
16.12). C'est le cas des coûts d’entretien courant de l’immobilisation (main d’œuvre et des
consommables et le coût des petites pièces) ne sont pas comptabilisés dans la valeur
comptable de l’immobilisation.

Exemple 12: Le 02/03/N, l’entreprise A a reçu la facture suivante concernant des opérations
réalisées sur l’un de ses véhicules :

Eléments Montant
Réparation et remise en état du véhicule 1 200
Installation d'un kit d’alarme 500
Installation d’un tracker GPS 800
Lots de pièces de rechange pour divers
véhicules 300

Net à payer 2.800

Les frais de réparation et de remise en état du véhicule n'augmentent ni la durée de vie du


matériel ni sa performance initiale.

Solution :

02/03/N
615 entretiens et réparations 1 200
224 matériels de transport (kit d’alarme 1.300
et tracker GPS)
606 ou 602 Achats de matières et
fournitures 300
Fournisseurs / Trésorerie 2.800

4.2- Coût d’un remplacement partiel

17
En général, les remplacements partiels simples indispensables au fonctionnement de
l’immobilisation n’ont pas le caractère d’une immobilisation. Toutefois, ils peuvent toucher
les immobilisations corporelles dans les cas suivants :

- Des parties de certaines immobilisations corporelles peuvent exiger un


remplacement à intervalles réguliers. C’est le cas du revêtement intérieur d’un four ou les
intérieurs d’avions tels que les sièges et les cuisines, qui nécessitent un renouvellement au
bout d’un certain nombre d’heures d’utilisation.
- Des immobilisations corporelles peuvent également être acquises pour effectuer un
remplacement se reproduisant moins fréquemment. C’est le cas de remplacement des murs
intérieurs d’un immeuble.

Les composants d’un actif corporel devant faire l’objet de remplacement à intervalles
réguliers, ayant des durées d’utilité différentes et/ou procurant des avantages économiques
à l’entité selon un rythme différent, nécessitent l’utilisation d’un mode d’amortissement
propre.
Si ces composants n’ont pas été facturés séparément de l’actif corporel ou n’ont pas été
identifiés de manières spécifiques, l’entité évalue initialement leur coût (par expertise) et
les comptabilisent séparément.
Si leur évaluation n’est point possible, lors du remplacement à neuf l’entité utilise le coût
de remplacement comme indication de ce que le coût du composant remplacé était au
moment de son acquisition, les décomptabilise pour leur montant à neuf (coût de
remplacement) et comptabilise leur valeur comptable nette en charge (§ 67-70).

Exemple 13: Début N, la société d’électricité X a construit une centrale d’énergie solaire pour
un coût de 27 million d’une durée de vie de 30 ans.
La facture du fournisseur ne mentionne pas de façon distincte le coût des plaques solaires et
les techniciens n'étaient pas capables de les évaluer. Par contre, ils estiment leur durée
d’utilité à 5 ans.
Fin N+4, la société a remplacé des plaques à un coût est de 6 millions.
TAF: Traiter cette transaction en IFRS, si la société X n’a pas pu déterminer avec
fiabilité le coût des plaques solaires lors de la comptabilisation initiale de la centrale.

Solution :
ST comptabilise la centrale pour le coût total et l’amortit sur 30 ans.
Fin N+4 elle remplace les plaques solaires et les comptabilise en tant qu’actif distinct et les
amortit sur 5 ans. Elle décomptabilise le coût des anciennes plaques.
Début N
Actifs corporels - centrale énergie solaire (B) 27.000.000
Trésorerie/fournisseurs d’immobilisation (B) 27.000.000

Fin N à N+4
Dotations aux amortissements 900.000
Amortissements –centrale énergie solaire 900.000
(27.000.000/30)

Fin N+4
Amortissements – centrale énergie solaire 1000.000
(6000.000/30) x 5 = 1000.000

18
Pertes sur retrait plaques solaires (VCN) 5000.000
Actifs corporels - centrale énergie solaire (B) 6000.000
(il faut diminuer le coût de remplacement des plaques solaires du
coût de la centrale)

Actifs corporels- plaques solaires (B) 6000.000
Trésorerie/ fournisseurs 6000.000

Fin N+5
Dotations aux amortissements 1900.000
Amortissements – centrale électrique 700.000
(27000.000 – 6000.000)/30
Amortissement –plaques solaires 1200.000
(6000.000/5)

Exemple 14: Début N, la société MM a acquis une machine de production, d’une durée
d’utilité de 10 ans et d’un coût de 80.000. Cette machine est équipée d’un moteur d’une
durée d’utilité de 5 ans. La société n’a pas pu déterminer le coût du moteur de façon
fiable. Fin N+4, elle l’a remplacé par un deuxième moteur pour un coût de 27.000. Le
taux d’actualisation retenu par la société est de 6%.
TAF: Traiter cette transaction.

Solution :
Le coût de la machine début N+5 = 80.000 – (27.000 x 1,06-5) = 80.000 – 20.176 = 59.824
Le coût du moteur début N+5 = 27.000

Début N
Matériel industriel (B)Trésorerie/fournisseurs 80.000
d’immobilisation (B) 80.000

Fin N à N+4
Dotations aux amortissements 8.000
Amortissements – matériel industriel 8.000
(80000/10)

Fin N+4
Amortissements – matériel industriel 13.500
(27.000/10) x 5 = 13.500
Pertes sur retrait moteur (VCN) 6.676
Actifs corporels- matériel industriel (B) 20176
(il faut diminuer le coût de remplacement
du moteur du coût de la machine)
d° 27.000
Actifs corporels- moteur (B) 27.000
Trésorerie/ fournisseurs

Fin N+5
Dotations aux amortissements 11.382,4
Amortissements – matériel industriel 5.982,4
(80.000 – 20.176)/10

19
Amortissement – moteur 5.400
(27.000/5)

4.3-Coût de réalisation régulière d’inspection majeure


La poursuite de l’exploitation d’une immobilisation corporelle (un avion) peut être
soumise à la condition de réalisation régulière d’inspections majeures destinées à identifier
d’éventuelles défaillances, avec ou sans remplacement de pièces.
Lorsqu’une inspection majeure est réalisée, son coût est comptabilisé dans la valeur
comptable de l’immobilisation corporelle à titre de remplacement, si les critères de
comptabilisations sont satisfaits (lorsqu'il est probable que des avantages économiques
futurs et si le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable).
Toute valeur comptable résiduelle du coût de la précédente inspection est
décomptabilisée.
Remarques

 Les dépenses d’agrandissements pour les hôtels, par exemple, ou usines augmentent les
performances initiales de l’actif donc elles sont à immobiliser.
 Les frais de déplacement et de réinstallation exposés lors du déménagement de machines
d’une usine à l’autre ont le caractère de charges.

Exemple 15: La société Delta Avion a décidé de procéder tous les trois ans à des inspections
majeures (avec remplacement de certains composants) de sa nouvelle chaîne de production
d’avion de taille petite et moyenne acquise début N. Le coût estimé de cette inspection
majeure s’élève à 270.000.
A ce titre, la société a constaté fin N, une provision pour grosses réparations de 90.000. La
nouvelle chaîne de production a été comptabilisée pour la totalité de son coût d’acquisition
en immobilisations corporelles amortissables linéairement sur 10 ans.
TAF: Analyser cette situation et faire les corrections nécessaires en N.

Solution :
L’inspection majeure avec remplacement de composants réalisée chaque trois ans doit être
comptabilisée séparément et faire l’objet d’un amortissement linéaire sur trois ans.

Fin N
Provisions pour risques 90.000
(Annulation de la provision) Dotations aux provisions 90.000

Immobilisations corporelles inspections majeures spécifiques 270.000


Immobilisations corporelles chaîne de production 270.000

27.000
63.000
Amortissements chaîne de production (270.000/10) 90.000
Dotations aux amortissements
Amortissements inspections majeurs spécifiques
(270.000/3)

20
Exemple 16 :Une entité a reçu la facture suivante relative à l’acquisition d’une machine :

Prix HT 180 000

TVA 19% 34 200

Prix TTC 214 200

Amort de la machine Linéaire, 10 ans

Coût estimé de la première révision à réaliser dans 3 ans 12 000

Amort prévu de la révision Linéaire, 3ans

TAF :
1/ Enregistrer cette acquisition au 01/01/N ainsi que les écritures d’amortissement en N, N+1
et N+2.
2/ Supposons que la révision a été réalisée début N+3 pour un coût de 13 400 DT (H TVA
19%). Passer les écritures début N+3 et au 31/12/N+3.

Début N
Matériel industriel
168000
(B)
Mat indust. Révision (B) 12000
Etat TVA récup / immo 34200
Fournisseurs d'immobilisations 214200
31/12/N - N+1 -
N+2
Dotations aux amort ( R ) 20800
Amort mat. Industriel (B) 16800*
Amort mat. Industriel-Révision B) 4000**
* 168000/10
**12000/3
Début N+3

Matériel industriel - Révision majeure 13400


Etat TVA récup / immo 2546
Fournisseurs d'immobilisations 15946

Amort matériel industriel - Révision 12000
Matériel industriel - Révision 12000

21
V- Règles d’évaluation des immobilisations corporelles ultérieurement à
leur acquisition
Une entité doit choisir pour méthode comptable soit le modèle du coût, soit le modèle
de la réévaluation (selon le référentiel tunisien seule la modèle du coût est admis). L'entité
doit appliquer cette méthode à l’ensemble d’une catégorie d’immobilisations corporelles.
(IAS16§29)
5.1. Modèle du coût
Après la comptabilisation en tant qu’actif, une immobilisation corporelle doit être
comptabilisée à son coût diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de
valeur (IAS16§30).
o Valeur perdue : si la valeur comptable > valeur recouvrable
o La valeur recouvrable d’un actif est la valeur la plus élevée entre sa juste
valeur diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité
o La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux futurs susceptibles de
découler d’un actif.
o La juste valeur diminué des coûts de la vente est le montant qui peut être
obtenu de la vente de l’actif (ou payé pour le transfert d’un passif) lors d’une
transaction dans des conditions normales entre des parties bien informées diminué
des coûts de sortie.

5.2. Modèle de réévaluation


Après la comptabilisation en tant qu’actif, une immobilisation corporelle dont la juste valeur
peut être évaluée de manière fiable doit être comptabilisée à son montant réévalué, à savoir sa
juste valeur à la date de réévaluation, diminuée du cumul des amortissements ultérieurs
et du cumul de pertes de valeurs.

La juste valeur est le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif (ou payé pour le transfert
d’un passif) lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date
d’évaluation (IFRS 13 §09).
La réévaluation consiste à évaluer le bien concerné à sa juste valeur au lieu de sa valeur
comptable nette. L’IFRS 13 donne la hiérarchie suivante pour la détermination de la juste
valeur : valeur en se référant à un marché actif, ou à défaut par expertise, à la valeur actuelle
des cash-flows futurs ou au coût de remplacement net des amortissements. Ainsi par exemple,
la juste valeur des terrains et des constructions est habituellement déterminée sur la base
d’une évaluation à dire d’expert effectuée par des évaluateurs professionnels qualifiés. Pour
les actifs qui ne font pas l’objet de transactions régulières, la juste valeur peut être estimé à
partir du coût de remplacement ou de la rentabilité de l’actif.

Les réévaluations doivent être effectuées avec une régularité suffisante pour que la valeur
comptable ne diffère pas de façon significative de celle qui aurait été déterminée en utilisant
la juste valeur à la fin de période de reporting (IAS16§31).
La fréquence des réévaluations dépend des variations de la juste valeur des
immobilisations corporelles à réévaluer. Une réévaluation annuelle est recommandée si des
fluctuations importantes sont observées. Pour les actifs corporels qui enregistrent des

22
variations négligeables de leur juste valeur, il n’est pas nécessaire de procéder à des
réévaluations très fréquentes. Ainsi, l’IASB considère qu’une périodicité de 3 à 5 ans peut
être suffisante (IAS 16 § 34).

Lorsqu’une immobilisation corporelle est réévaluée, toute la catégorie


d’immobilisations corporelles dont fait partie cet actif doit être réévalué afin d’éviter une
réévaluation sélective et éviter une trop grande hétérogénéité dans l’évaluation d’une même
rubrique. Les terrains, les constructions, les machines, les bureaux, les avions, les véhicules à
moteur, le matériel de bureaux constituent autant de catégories d’actifs différentes pouvant
être réévaluées indépendamment les unes des autres.
Remarque
L’évaluation s’effectue en principe sur la base de l’utilisation actuelle du bien,
Toutefois, si un changement est attendu, ce sont les nouvelles conditions d’utilisation qu’il
faut prendre en compte. Exemple : un hôtel destiné à être transformé en un immeuble de
bureaux ne doit pas être évalué en fonction de paramètres hôteliers mais du prix du m² de
bureaux.

5.2.1. Comptabilisation initiale de la réévaluation

Lorsque la valeur comptable d’un actif est augmentée à la suite d’une réévaluation,
l’augmentation doit être comptabilisée en autres éléments du résultat global et cumulée
avec les capitaux propres sous la rubrique « écarts de réévaluation ».
Toutefois, une réévaluation positive doit être comptabilisée en résultat dans la mesure où
elle compense une réévaluation négative du même actif, précédemment comptabilisée en
résultat (IAS 16.39).

La réévaluation consiste à substituer la valeur comptable nette du bien sa juste valeur


déterminée par expertise (pour les terrains et constructions), en se référant au marché ou à la
valeur actuelle des cash-flows futurs. Si la juste valeur peut être mesurée de manière fiable,
une entité peut comptabiliser toutes les immobilisations corporelles d’une catégorie à son
montant réévalué.

Un actif ne peut pas être réévalué isolément, la réévaluation s’applique à toute la catégorie
d’immobilisations de nature et usage similaire (immobilisations utilisées dans la distribution
ou d’autres utilisées dans la production : terrain, construction, machines…) à laquelle
appartient l’actif réévalué de façon simultanée afin d’éviter une réévaluation sélective et
éviter une trop grande hétérogénéité dans l’évaluation d’une même rubrique.

L’écart de réévaluation (montant réévalué moins valeur nette comptable à la date de la


réévaluation) doit être porté directement dans les capitaux propres sous une rubrique
séparée (au crédit du compte écart de réévaluations, de façon à ce que l’opération ne fasse
apparaître aucun profit.

La réévaluation peut être traitée selon deux méthodes si l'immobilisation est


amortissable:

 Première méthode: Réévaluer en même temps la valeur brute et les amortissements


de telle sorte que la valeur comptable nette réévaluée= valeur brute réévaluée – cumul
des amortissements réévalués et ceci à travers un coefficient de réévaluation égal à la
juste valeur divisé par la valeur comptable nette de l'immobilisation.

23
 Deuxième méthode: Déduire le montant cumulé des amortissements de la valeur
brute de l’actif et ne réévaluer que la valeur comptable nette. Cette méthode est la plus
utilisée surtout pour les constructions.

Exemple17 :Une entreprise possède des bâtiments acquis pour 3000.000 et amortis de
1000.000. Elle décide de les comptabiliser à leur valeur de marché : 7000.000.

Solution:
L’opération consiste à augmenter la valeur nette comptable et les fonds propres de :
7000.000 – (3000.000 – 1000.000) = 5000.000
ère
1 méthode : réévaluer aussi bien la valeur brute que le cumul des amortissements en
les pondérant à un coefficient de réévaluation i :
I = juste valeur/VCN
I = 7000.000/2000.000 = 3,5

VALEUR BRUTE réévalué = 3000.000 x 3,5 = 10500.000


Cumul des amortissements réévalué = 1000.000 x 3,5 = 3500.000

= VCN réévaluée = 10500.000 -3500.000 = 7000.000.

Constructions (10500 – 3000) 7500


Amortissements (3500-1000) 2500
Ecart de réévaluation (capitaux propres) 5000 (1)

2ème méthode : les amortissements cumulés seront tout d’abord imputés sur la valeur brut de
l’immobilisation qui sera ensuite réévaluée :
Amortissements cumulés des constructions 1000

Construction 1000

Construction 5000
Ecart de réévaluation (capitaux propres) 5000 (1)

VCN réévaluée = (3000.000 – 1000.000) x 3,5 = 7000.000.


La plus value est imposable (IAS 12) :
Ecart de réévaluation (capitaux propres) 1500 (2)
5000 x 30%
Passif d’impôts différés 1500
Constatation de l’impôt qui est diminué
directement de l’écart

Passif d’impôts différés 1500


Produits d’impôts différés (R) 1500

Constatation de l’impôt exigible


(1) écart de réévaluation brut
(2) impôt sur cet écart

24
Remarque :
Si la plus-value de réévaluation est immédiatement imposable, l’impôt est enregistré
en charges de la période de réévaluation. Par contre, si la plus-value n’est pas
immédiatement imposable, l’impôt différé est prélevé sur l’écart de réévaluation.

5.2.1.2- Comptabilisation ultérieure à la réévaluation : Incidence sur


l’amortissement
Il n’est pas nécessaire de renouveler les réévaluations chaque année. Elles sont
pratiquées avec régularité suffisante pour que la valeur nette comptable de l’actif ne s’écarte
pas trop de la valeur qu’on obtiendrait par une réévaluation à cet instant. L’IASB considère
qu’un écart de 3 à 5 ans peut être suffisant pour la réévaluation.
Entre deux réévaluations, l’actif figure au bilan pour le montant résultat de la
dernière réévaluation, diminué des amortissements pratiqués depuis cette date.

Toute révision en hausse de la valeur des actifs procure un accroissement de la


base amortissable et donc une augmentation des amortissements futurs. Il en résulte une
diminution des résultats des exercices suivants.
L’écart de réévaluation net d’impôt (capitaux propres) peut être transféré directement
dans les résultats reportés lors de la décomptabilisation de l’actif (mis hors service ou
sortie). Une fraction de cet écart (après impôt) égale à l’excédent d’amortissement dû à la
réévaluation peut être transférée chaque année dans les résultats reportés. Ces transferts
n’impactent pas le résultat de l’exercice. Quelque soit la méthode utilisée, le passif d’impôt
différé est inversé chaque année dans la limite de l’impôt sur l’excédent d’amortissement dû
à la réévaluation (IAS.16.41).

Exemple 18 : Reprenons l’exemple 17 en supposant que la durée restante d’utilisation de


l’immobilisation est de 35 ans et la durée initiale était de 50ans. Et si le taux d’impôt est de
30%.
TAF : Passer les écritures nécessaires à la période ultérieure sachant que le taux d’impôt
est de 30%.

Solution:
Le nouveau montant d’amortissement = 7000.000/35 = 200.000
L’amortissement avant réévaluation = 3000.000/50 = 60.000
Soit une différence de 140.000 (brut)

La différence (après impôt) pourra chaque année être virée dans les réserves des bénéfices :

Passif d’impôts différés (bilan) 42000


140.000 x 30%
Produits d’impôts différés (R) 42000

Il faudra également virer dans le compte de résultat les impôts différés correspondants :

Ecart de réévaluation (capitaux propres) 98000


140.000 x 70%
Réserves de bénéfices ou bien résultat 98000

25
reporté (bilan)

 si la différence d’écart (70%) n’est pas virée dans les réserves chaque année, seule
l’écriture de la constatation de l’impôt sera comptabilisée à la fin de chaque exercice.
(voir les exemples qui suivent)
 Une réévaluation négative ultérieure est directement imputée en capitaux propres si
l’écart de réévaluation présente un solde créditeur pour ce même actif.

Exemple 19 : Début N-4 la société ABC a acquis ses constructions d’une durée d’utilité de 20
ans pour un coût de 300.000. Fin N, elle les a réévaluées pour une juste valeur de 337.500. Fin
N+3, une nouvelle réévaluation est opérée pour une juste valeur de 160.000.

TAF :Comptabiliser ces transactions sachant que l’impôt sur les bénéfices est calculé au
taux de 30%.

Solution :

Début N-4
Constructions 300.000
Trésorerie 300.000

Fin N-4 à Fin N


Dotations aux amortissements 15000
(300.000/20)
15000
Amortissements des constructions

Fin N VCN = 300.000 – 15.000 x 5 = 300.000 – 75000 = 225000.


 Comptabilisation Fin N :
ère
1 méthode de réévaluation : réévaluation simultanée de la valeur brute et des
amortissements :
Coefficient de réévaluation = JV/ VCN 337.500/225.000 = 1,5
Valeur brute réévaluée : 300.000 x 1,5 = 450.000
Amortissements cumulés : 75.000 x 1,5 = 112.500
VC N réévaluée : 450.000 – 112.500 =
337.500
Ecart de réévaluation= JV- VCN 337.500 – 225.000 =
112.500

Fin N
Constructions (450.000 -300.000) 150.000
Amortissements cumulés (112.500-75000) 37.500
Ecart de réévaluation (112.500 x 70%) 78.750 (3)
Passif d’impôt différé (112.500 x 30%) 33.750

2ème méthode de réévaluation : déduction des amortissements cumulés :

Fin N
Amortissements des constructions 75000

26
Constructions 75000

Fin N
Constructions 112.500
Ecart de réévaluation (112.500 x 70%) 78.750 (3)
Passif d’impôt différé (112.500 x 30%) 33.750

 Comptabilisation Fin N+1 à N+3 :


La société peut soit virer chaque année la fraction de l’amortissement due à la réévaluation
(en net d’impôt) aux résultats reportés soit virer l’écart de réévaluation (en net d’impôt) aux
résultats reportés lors de la décomptabilisation de l’actif.

Dotations aux amortissements : 337.500/15 = 22500


Dotations aux amortissements : 300.000/20 = 15.000
--------------------------
Ecart 7.500
ère
1 méthode de réévaluation : fraction de l’écart de réévaluation virée aux résultats
reportés chaque année :

Fin N+1 à Fin N+3


Dotations aux amortissements des 22500
immobilisations

Amortissements des constructions 22500

Ecart de réévaluation (7500 x 70%)


Passif d’impôt différé (7500 x 30%) 5.250
2.250
Résultats reportés
Produits d’impôts différés (R) 5.250
2.250
Ou bien

2ème méthode : écart de réévaluation viré aux résultats reportés lors de la


décomptabilisation:

Fin N+1 à Fin N+3


Dotations aux amortissements des 22500
immobilisations
Amortissements des constructions 22500

Passif d’impôt différé (7500 x 30%) 2.250

Produits d’impôts différés (R) 2.250

 Comptabilisation Fin N+3 :

Si l’entreprise utilise la méthode de Si l’entreprise déduit les amortissements


réévaluation par indice cumulés

27
solde du compta « construction » = 300.000 + solde du compte « construction » = 300.000
150.000 = 450.000. – 75.000 + 112.500 = 337.500
solde du compte « amortissement des solde du compte « amortissement des
constructions » = 75.000 + 37.500 + (22.500 x constructions » = 75.000 - 75.000 + (22.500
3) = 180.000. x 3) = 67.500.
VCN = 450.000 – 180.000 = 270.000 VCN = 337.500 – 67.500 = 270.000
Indice de réévaluation = 160.000/270.000 =
0,59… Ecart de réévaluation = 160.000 – 270.000 =
Valeur brute réévaluée = 450.000 x indice = -110.000
266.667
Amortissement réévalué = 180.000 x indice =
106.667
VCN rééva = JV = 266.667 – 106.667 =
160.000
Ecart de réévaluation négatif = 160.000 –
270.000 = - 110.000

1ère méthode: fraction de l’écart de rééval


uation virée aux résultats reportés chaque année :
Solde écart de réévaluation = 78.750 – (5250 x 3) = 63.000
Solde passif d’impôts différés = 33.750 – (2250 x 3) = 27.000
-----------
90.000
Fin N+3 Fin N+3

Ecart de réévaluation 63.000 Ecart de réévaluation 63.000


(bilan) (bilan)
Passif d’impôt différé 27.000 Passif d’impôt différé 27.000
(bilan) (bilan)
Résultat reporté 15.750 Résultat reporté 15.750
Amortissements des Perte de valeur ® 4.250
constructions (180.000 73.333 110.000
– 106.667) Construction
Perte de valeur ® 4.250

Construction 183.333

(450.000 – 266.667)

2ème méthode : écart de réévaluation viré aux résultats reportés lors de la


décomptabilisation:

Solde de l’écart de réévaluation = 78.750


Solde passif d’impôts différés = 33750 – (2250 x 3) = 27.000
-----------
105.750

Fin N+3 Fin N+3

28
Ecart de réévaluation 78.750 Ecart de réévaluation 78.750
(bilan) (bilan)
Passif d’impôt différé 27.000 Passif d’impôt différé 27.000
(bilan) (bilan)
Amortissements des 73.333 Perte de valeur ® 4.250
constructions (180.000
– 106.667) Construction 110.000
Perte de valeur ® 4.250

Construction
(450.000 – 266.667) 183.333

Fin N+3
Dotations aux amortissements des immobilisations 13.333

Amortissements des constructions 13.333


(160.000 / 12)

La réévaluation est un phénomène important. Elle permet d’augmenter la valeur des


immobilisations, la valeur des amortissements futurs et par conséquent la diminution des
résultats. La norme IAS16 permet la réévaluation dans des cas précis et il est préférable pour
l’entreprise de pratiquer cette réévaluation à des immobilisations non amortissables (terrain).

Exemple 20: Début N-2, la société TT a acquis un immeuble pour 300.000 amortissable sur
une durée de vie de 40 ans. Fin N, elle l’a réévalué (suite à une expertise) à 299.700. Fin N+1,
suite à une crise immobilière, la nouvelle réévaluation effectuée prouve que l’immeuble ne
peut avoir qu’une juste valeur de 233.500.
TAF :Comptabiliser les opérations nécessaires selon les IFRS. Sachant que l’impôt sur
les bénéfices est de 30%.

Solution :

 Comptabilisation initiale :

Début N-2
Constructions 300.000
Trésorerie 300.000
Fin N-2 à Fin N
Dotations aux amortissements 7.500
(300.000/40)
Amortissements des constructions 7.500

Fin N : Amortissement cumulé = 7.500 x 3 = 22.500


VCN = 300.000 – 22.500 = 277.500.

 Comptabilisation fin N de la réévaluation initiale :

29
Première méthode : l’entreprise réévalue simultanément la valeur brute et les
amortissements :

Coefficient de réévaluation = JV/VCN 299.700/277.500 = 1,08


Valeur brute réévaluée 300.000 x 1,08 = 324.000
Amortissement cumulés réévalués 22.500 x 1,08 = 24.300
VCN réévaluée 324.000 – 24.300 = 299.700
Ecart de réévaluation = JV –VCN 299.700 – 277.500 = 22.200

Fin N
Constructions (324.000 -300.000) 24.000
Amortissements cumulés (24.300 – 22.500) 1.800
Ecart de réévaluation (22.200 x 70%) 15.540
Passif d’impôt différé (22.200x 30%) 6.660

 Comptabilisation ultérieure à la réévaluation, fin N+1 :


Dotations aux amortissements nouvelles 299.700/37 = 8.100
Dotations aux amortissements anciennes 300.000/40 = 7.500
Ecart 600.

Si l’entreprise choisit de virer chaque année la fraction de l’amortissement due à la


réévaluation (net d’impôt) aux résultats reportés :

Fin N+1
Dotations aux amortissements des 8.100
immobilisations
8.100
Amortissements des immobilisations

Ecart de réévaluation (600 x 70%) 420


Passif d’impôt différé (600 x 30%) 180

Résultats reportés 420


Produits d’impôt différé (R) 180

Amortissements cumulés à la fin de N+1 = 22.500 + 1.800 + 8.100 = 32.400


VCN fin N+1 = 324.000 – 32.400 = 291.600
Coefficient de réévaluation = JV/VCN = 233.500/291.600 = 0,8
Valeur brute réévaluée = 324.000 x 0,8 = 259.200
Amortissements cumulés réévalués = 32.400 x 0,8 = 25.944
VCN réévaluée = 259.444– 25.944 = 233.500
Ecart de réévaluation négatif = JV –VCN = 233.500 – 291.600 = -58.100

Solde écart de réévaluation = 15.540 – 420 = 15.120


Solde passif d’impôt différé = 6.660 – 180 = 6.480
Total 21.600

30
Fin N+1

Ecart de réévaluation (bilan) 15.120


Passif d’impôt différé (bilan) 6.480
Perte de valeur ® 36080
Résultats reportés 420
Amortissements immobilisations (32.400 – 6.456
25.944)
Construction (324.000 – 259.444) 64.556

Actif d’impôt différé (B) (36080 x 0,3) 10.824


Produit d’impôt différé (R) 10.824

Si l’entreprise choisi de virer l’écart de réévaluation (net d’impôt) aux résultats


reportés lors de la décomptabilisation de l’actif :

Fin N+1
Dotations aux amortissements des 8.100
immobilisations
Amortissements des immobilisations 8.100

Passif d’impôt différé (600 x 30%) 180


Produits d’impôt différé 180

Fin N+1

Ecart de réévaluation (bilan) 15.540


Passif d’impôt différé (bilan) 6.480
Perte de valeur ® 36080
Amortissements immobilisations (32.400 – 6.456
25944)
Construction (324.000 – 259.444) 64.556

Actif d’impôt différé (B) (36080 x 0,3) 10.824


Produit d’impôt différé (R) 10.824

Deuxième méthode : l’entreprise déduit les amortissements cumulés de la valeur de


l’immobilisation :

Fin N
Amortissements cumulés 22.500
Construction 22.500
Constructions 22.200
Ecart de réévaluation (22.200 x 70%) 15.540
Passif d’impôt différé (22.200x 30%) 6.660

Dotations aux amortissements nouvelles 299.700/37 = 8.100

31
Dotations aux amortissements anciennes 300.000/40 = 7.500
Ecart 600.

Si l’entreprise choisi de virer chaque année la fraction de l’amortissement due à la


réévaluation (net d’impôt) aux résultats reportés :

Fin N+1
Dotations aux amortissements des 8.100
immobilisations
Amortissements des immobilisations 8.100

Ecart de réévaluation (600 x 70%) 420


Passif d’impôt différé (600 x 30%) 180

Résultats reportés 420


Produits d’impôt différé 180

Solde écart de réévaluation = 15.540 – 420 = 15.120


Solde passif d’impôt différé = 6.660 – 180 = 6.480
Total 21.600

Fin N+1
Amortissements immobilisations 8.100
Construction 8.100
Ecart de réévaluation (bilan) 15.120
Passif d’impôt différé (bilan) 6.480
Perte de valeur ® 36080
Résultats reportés 420

Construction (324.000 – 259.444) 58.100

Actif d’impôt différé (B) (36080 x 0,3) 10.824


Produit d’impôt différé (R) 10.824

5.3. Dépréciation d’un actif corporel réévalué :


IAS 36 « dépréciation d’actifs » s’applique aux actifs réévalués. La comptabilisation d’une
perte de valeur dépend de l’importance des coûts de la vente. Si ces coûts sont significatifs, la
juste valeur diminuée des coûts de la vente est inférieure au montant réévalué. Si, la valeur
d’utilité est également inférieure au montant réévalué, l’actif s’est déprécié et l’entité après
l’application des règles relatives à la réévaluation applique les dispositions prévues par l’IAS
36.
Selon IAS 36, une perte de valeur doit être immédiatement comptabilisée en charges à moins
que l’actif ne soit comptabilisé pour son montant réévalué. Toute perte de valeur d’un actif
réévalué est traitée comme une réévaluation négative dans la limite de l’écart de réévaluation.
Tout excédent est comptabilisé en résultat net. (IAS 36§59-60).

32
Exemple 21 : Fin N-6, une entité a acquis un terrain pour 200.000. Fin N-3, il a été réévalué à
sa juste valeur de 300.000. Fin N, sa valeur recouvrable est de 180.000. Fin N+2, sa valeur
recouvrable est de 260.000.
TAF : traiter cette situation en IFRS (taux d’impôt sur les bénéfices de 30%).

Valeur recouvrable = Max (valeur d’utilité ; juste valeur diminuée des coûts de vente)

Solution

Fin N-3
Terrain 100.000
Ecart de réévaluation 70.000
Passif d’impot différé 30.000
Fin N
Ecart de réévaluation 70.000
Passif d’impot différé 30.000
Perte de valeur 20.000
Terrain 120.000
Actif d’impot différé 6.000
Produit d’impot différé 6.000
20.000 x 30%
Fin N+2
Terrain 80.000
Reprise perte de valeur 20.000
Ecart de réévaluation 42.000
Passif d’impot différé 18.000
*60.000 x 70%
**60.000 x 30¨%
Charge d’impot différé 6.000
Actif d’impôt différé 6.000

5.4. Comptabilisation des amortissements et des pertes de valeur

o En règles générales, à chaque date de reporting (intermédiaire ou annuel), une entité


apprécie s’il existe un indice interne ou externe qu’une immobilisation corporelle a pu
perdre de valeur. Elle estime alors la valeur recouvrable et comptabilise une perte de valeur
si la valeur comptable est supérieure à celle recouvrable. (IAS36)
Cette perte est à reprendre si elle devient sans objet (IAS 36.110) (1). Cette reprise ne
doit pas ramener la valeur comptable de l’actif à une valeur supérieure à celle qui aurait été
déterminée (nette des amortissements) (IAS 36-117).
IAS 36 : Dépréciations d’actif.
Lorsque la perte de valeur est imputée, la nouvelle valeur comptable nette du bien
est égale à sa juste valeur et constitue sa nouvelle base d’amortissement.
L’amortissement se calcule sur la base de cette nouvelle valeur pour la durée restant à
courir. La dépréciation est comptabilisée en résultat (perte de valeur) et peut être reprise
ultérieurement.

33
Remarque:
Selon le référentiel tunisien (NCT 5), si les indices particuliers laissent penser que la
valeur comptable nette d’un actif ne pourra pas être récupérée par les résultats futurs
provenant de son utilisation ou de sa vente, sa valeur est ramenée à sa valeur récupérable.

5.4.1-Traitement comptable selon le modèle du coût


5.4.1.1-Traitement comptable selon le référentiel tunisien (NC 5.46)

Selon le référentiel tunisien, si la valeur comptable nette est supérieure à la valeur


récupérable, il y a lieu d'enregistrer une perte de valeur soit en provision si cette perte est
réversible, soit en charge (perte) si cette diminution est irréversible.

Valeur récupérable (recouvrable) est la valeur la moins élevée entre Valeur d’utilité et juste
valeur.
Valeur d’utilité = cash flows actualisés = CF1/(1+t) + CF2/(1+t)2 + CF3(1+t)3 +… CFn(1+t)n
+VR/(1+t)n
Avec t = taux obligatoire + prime de risque.
637 réductions de valeur
Immobilisations corporelles
Si la réduction est irréversible

6816 dotations aux provisions pour dép des


immob

29 provisions pour dép des immob corp

Si la dépréciation est réversible

En cas de dépréciation irréversible, la nouvelle valeur comptable du bien (après


dépréciation) constitue la nouvelle base d’amortissement sur la durée restante à courir.
Cette réduction de valeur est définitive et ne peut pas être annulée ultérieurement
même si les résultats futurs s’améliorent (respecter les conventions de l’importance relative,
de permanence des méthodes, de rattachement des charges aux produits, de l’information
complète). Tous les détails des calculs des cash-flows futurs doivent être indiqués en notes
annexes.
Le montant amortissable peut faire l’objet de réajustement en cas de rééstimation à la
baisse de la valeur résiduelle.
Une fois la valeur résiduelle d'une immobilisation est estimée, elle n'est pas
ultérieurement relevée pour tenir compte des augmentations de prix (§31). Cette
recommandation de la norme découle de la convention du coût historique, selon laquelle le
coût d'entrée doit être le même durant toute la période de détention de l'immobilisation.
Toutefois, on remarque que la norme ne traite que du cas des augmentations de prix.
Dans le cas contraire (diminution), il y a lieu de réestimer la valeur résiduelle et de réajuster le
montant des amortissements devant être comptabilisés. Ce raisonnement est conforme à la
convention de prudence.

Exemple 22: Une entreprise acquiert pour 100.000d une immobilisation dont la durée de vie
économique est de 5 ans mais qu'elle prévoit de revendre après 3 années d'utilisation.

34
Solution :
La non- déduction de la valeur résiduelle aboutirait à un amortissement annuel de :
100.000/5 = 20.000d et VCN = 100.000 - (20.000 x 3) = 40.000d à la date de cession.
En revanche, si la valeur résiduelle est de 55.000d après 3 ans, le montant amortissable sera
de 100.000-55.000 = 45.000d et la charge théorique d'amortissement est de 45.000/3 =
15.000d soit un écart de 5000d par rapport à celle comptabilisée

Exemple 23; Réestimation de la valeur résiduelle:


Le premier janvier N, la société de transport a acquis 10 bus pour un coût unitaire de
150.000d (HTVA 18%) la politique commerciale de la société exige que les bus soient
renouvelés (cédés) après 5 ans d’utilisation
TAF/. quel est le coût d'entrée, quel est le montant amortissable des bus et quel est le
montant de la dotation et son écriture, qui découle de la répartition constante du
montant amortissable sur la durée d'utilisation (5 ans) sachant que la valeur résiduelle
d'un bus est de 30.000d après 5 ans d'utilisation.
Le 31/12/N+2, la société estime que la valeur résiduelle des bus s'élève à :
- Premier cas : 40.000d le bus
a- Deuxième cas : 15.000d le bus
Quelles sont les écritures à enregistrer au 31/12/N+2.

Solution :
Coût d'entrée = coût d'acquisition = 150.000 H TVA
Calcul du montant amortissable : 150.000 - 30.000 = 120.000d
Calcul et enregistrement de la dotation: 120.000 / 5 = 24.000 d

68112 Dotation aux amortissements des 24.000


immobilisations
282 Amortissement des 24.000
immobilisations corporelles

o Premier cas : aucun ajustement n'est à effectuer et aucune écriture n'est à enregistrer.

o Deuxième cas : les dotations aux amortissements déjà constatées à la fin N et N+1 ne
sont pas remise en cause. Toutefois, on doit tenir compte de la baisse de la valeur
résiduelle constatée à la fin de l'exercice N+2, on doit recalculer les montants
amortissables de la manière suivante:

Coût d'entrée 150.000


b- valeur résiduelle - 15.000
c- amortissements déjà - 48.000
pratiqués (24.000 x 2)
Nouveau montant amortissable 87.000
sur trois exercices

Montant de la dotation est de 87.000 / 3 = 29.000d

5.4.1.2-Traitement comptable selon le référentiel international (IAS 36)

35
Perte de valeur

Immobilisations corporelles

Après la comptabilisation de la perte de valeur, la dotation aux amortissements de


l’actif est ajustée pour les périodes futures afin que la valeur comptable révisée de l’actif
diminuée de sa valeur résiduelle (s’il y a lieu) puisse être répartie de façon systématique sur sa
durée restant à courir.
La reprise d’une perte de valeur sur un actif autre qu’un Goodwill, suite à une
amélioration de la valeur recouvrable, ne doit pas aboutir à une valeur comptable > à celle qui
aurait été déterminée (nette des amortissements) si aucune perte de valeur n’avait été
comptabilisée au cours des exercices antérieurs.
La reprise d’une perte de valeur d’une immobilisation est comptabilisée
immédiatement en produits dans l’état de résultat. La dotation aux amortissements de l’actif
est ajustée pour les exercices futurs.

Exemple 24: Une société possède une immobilisation corporelle concourant à la fabrication
d’un produit de grande consommation acquis début (N-2) pour un coût d’origine de 3000mld
(milliers de dinars). Elle est amortie linéairement sur 10 ans sans valeur résiduelle. La baisse
des prix du produit à la consommation a entraîné celle de la valeur de l’immobilisation
nécessaire à sa fabrication qui se négocie fin N à 1800mld (les coûts de vente sont
négligeables). La direction a commandé une étude de rentabilité de l’investissement qui a
fourni les cash-flows suivants :
N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Recettes 2500 2600 2800 2600 2000
Dépenses 2000 2150 2400 2250 1700
CF (fin de période) 500 450 400 350 300

TAF : Traiter cette situation selon le référentiel comptable tunisien et celui international
sachant que à la fin de N, on peut considérer que l’immobilisation étudiée sera utile
jusqu’à N+5 et que le taux d’actualisation annuel est de 10%.

Solution :
VCN fin N-1 = 3000 - 3000/10 x 2 = 2400
Dotation de N = 2400/6 = 400,

Puisque en N la durée de vie de l’immobilisation a changé les effets de ce changement


d’estimation seront pris en compte la même année donc la durée restante n’est plus 8 ans
mais 6 ans. (De même pour le changement d’estimation de la valeur résiduelle et de tout
autre estimation). Toutefois les effets de la réévaluation de la valeur d’origine de
l’immobilisation sur l’amortissement seront pris en compte à la fin de l’année qui suit le
changement de valeur.

VCN fin N = 2400 – 400 = 2000


Valeur récupérable (ou recouvrable) = 500/1,1 + 450/(1,1)² + 400/(1,1)3 + 350/(1,1)4 +
300/(1,1)5 = 1552,3<VCN .

- Selon le référentiel tunisien :


La dépréciation est de 447,7mld = 2000 – 1552,3

36
Fin N
637 réductions de valeur 447,7

Matériel industriel
Si la réduction est irréversible 447,7
Ou bien
6816 dotations aux provisions pour 447,7
dépréciation des immobilisations

29 provisions pour dépréciation des 447,7

immobilisations
Si la dépréciation est réversible

- Selon le référentiel international :


La valeur recouvrable = 1800, VCN = 2000 et la perte de valeur de 200

Perte de valeur 200

Immobilisations corporelles 200

Actif d’impôt différé (B) (200x30%) 60


Produit d’impôt différé (R) 60
(Impôt/bénéfices)

VI- L’amortissement des immobilisations corporelles


6.1- Définition
L'amortissement est la dépréciation irréversible d'une immobilisation suite à l'usure ou à
l'obsolescence technologique.
Le montant amortissable est le coût de l’actif ou tout autre montant diminué de sa valeur
résiduelle.
6.2- Méthodes d'amortissement
Le mode d'amortissement doit refléter le rythme selon lequel les avantages économiques
futurs liés à l'immobilisation corporelle sont consommés par l'entreprise(§26, IIAS16).
6.2.1-L'amortissement linéaire
Cette méthode suppose que le bien perdra de sa valeur en fonction du temps écoulé. Et que la
diminution de son utilité soit constante d'un exercice à l'autre. L'avantage de cette méthode est
qu'elle est simple, l'inconvénient est qu'elle ne tient pas compte du fait que la productivité
d'une immobilisation peut diminuer au fur et à mesure qu'elle vieillit. L'annuité est calculée au
prorata du nombre de mois d'utilisation.
Annuité d'amortissement = (coût d'acquisition - valeur résiduelle) / (durée de
vie utile estimative)

6.2.2-L'amortissement dégressif

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L’amortissement décroissant conduit à une charge décroissante sur la durée
d'utilisation du bien. Peuvent être amortis selon le système dégressif (si la durée d'utilisation
est égale ou supérieure à 5 ans): les biens d'équipement (à l'exclusion du mobilier, du matériel
de bureau et des voitures de tourisme) acquis neufs ou fabriqués par l'entreprise. Le matériel
informatique et le matériel agricole.
L'annuité d'amortissement dégressive se calcule chaque année par application du taux
d'amortissement linéaire affecté d'un coefficient de 2,5. A la clôture de chaque exercice,
lorsque l'annuité d'amortissement, déterminée selon le système dégressif, est inférieure à celle
linéaire, l'amortissement à pratiquer correspond au quotient de la valeur comptable nette par le
nombre d'années d'utilisation restant à courir à compter de la date d'ouverture dudit exercice.

6.2.3- L'amortissement fonctionnel


L’amortissement fonctionnel ou proportionnel à l'utilisation ou encore variable: selon
cette méthode la durée de vie utile est exprimée en terme d'unité d'œuvre : unité de production
ou autres. Cette méthode donne un bon rapprochement des produits et des charges lorsque les
bénéfices dépendent d'une production fluctuante.
Annuité d'amortissement=
(Coût - valeur résiduelle) x [unités de production de l'exercice / total des unités de
production de la durée de vie utile du bien]
L'estimation des unités de production de la durée de vie utile du bien doit souvent être révisée.
Il s'agit d'une révision d'estimation comptable. On doit modifier la charge de l'amortissement
de façon prospective:
Formule:
(Solde non amorti du coût - valeur résiduelle) x [unités de production de l'exercice /
total des unités de production de la durée de vie utile du bien]

Exemple 25: Début N, Tunisair (compagnie aérienne) a acquis un avion pour un prix de
10.000.000. Sa durée de vie économique est de 25 ans. Elle estime que la valeur résiduelle de
l’avion sera de 8.000.000 après 5 ans puisque Tunisair compte la vendre à cette date. Elle
utilise le mode d’amortissement variable dans le calcul de la dotation. L’avion doit effectuer
3000.000km de vol pour qu’il soit totalement amorti.
Au 31/12/N+1, les estimations de la compagnie changent :
- la VR est de 6.500.000
- durée économique est de 8 ans.
- le nombre de km de vol depuis la date d’acquisition est de 4000.000 au lieu de 3.000.000
- en N+1 l’avion a parcouru 550.000km.

TAF :Déterminer les annuités d’amortissements de l'année N et N+1.

Solution :
En N : la dotation = (10.000.000 - 8.000.000) x (450.000/3.000.000) = 2000.000 x
(450/3000) = 300.000.
En N+1 : la nouvelle base d’amortissement = 10.000.000 -300.000 – 6.500.000 = 3.200.000
Les km à effectuer depuis N+1 = 4.000.000 – 450.000 = 3.550.000
Dotation de N+1 = 3.200.000 x 550.000/3.550.000 = 495.775.

6.3- Cas particuliers


Une entité peut ventiler le montant amortissable d’une immobilisation corporelle entre ses
parties significatives et peut amortir séparément chacune de ces parties. (la cellule et les
réacteurs d’un avion).

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- Si une partie significative d’une immobilisation corporelle peut avoir une durée
d’utilité et un mode d’amortissement identiques à ceux d’une autre partie significative de la
même immobilisation, ces parties peuvent être regroupées pour déterminer la dotation aux
amortissements de la période.
- Une entité peut choisir d’amortir séparément les parties d’un élément d’une
immobilisation dont le coût n’est pas significatif par rapport au total de l’élément.
- la dotation aux amortissements de chaque période est comptabilisée en résultat sauf
si elle est incorporée dans la valeur comptable d’un autre actif : amortissement des
installations de production est inclus dans le coût de fabrication des stocks (IAS2), ou
l’amortissement des immobilisations corporelles utilisées pour les activités de développement
peut être inclus dans le coût de l’immobilisation incorporelle concernée (IAS38).
- un amortissement est comptabilisé même si la juste valeur de l’actif est supérieure
à sa valeur comptable, pour autant que sa valeur résiduelle n’excède pas sa valeur
comptable.

Exemple 26: Amortissement avec valeur résiduelle :


Une entreprise acquiert pour 100.000d une immobilisation dont la durée de vie
économique est de 5 ans mais qu’elle prévoit de revendre après 3 ans.

Solution :
Si l’entreprise ne déduit pas la valeur résiduelle :
La charge de l’amortissement annuelle sera : 100.000/5 = 20.000
La VCN après 3 ans sera : 100.000 – (20.000 x 3) = 40.000.
Si l’entreprise fixe une valeur résiduelle de 55.000d après 3 ans :
La charge annuelle sera : (100.000 – 55000)/3 = 15.000 soit une différence de 5000d
chaque année.

Exemple 27: Coût de remise en état du site


Une entreprise bénéficie d’une concession de 10 ans pour l’exploitation d’un parc d’attraction
sur un terrain municipal. Elle s’est engagée à rendre le terrain libre de toute construction à
l’expiration de ce délai. Le coût d’acquisition des équipements du parc est de 1000.000d. Leur
valeur résiduelle à l’issue de la période d’exploitation est estimée à 200.000d. Les coûts de
démontage des installations et de remise en état du site ont été évalués à 50.000d.

Solution :
Coût des équipements : 1000.000 + 50.000 = 1050.000d
Montant amortissable : 1050.000 – 200.000 = 850.000d
La charge annuelle : 850.000/10 = 85.000d

La valeur résiduelle et la durée d’utilité d’un actif doivent être révisées au moins à la fin
de chaque période annuelle. Si les attentes diffèrent par rapport aux estimations précédentes,
les changements doivent être comptabilisés comme un changement d’estimation comptable
selon l’IAS 8 : méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs.
La durée d’utilité peut être allongées du fait de dépenses ultérieures sur l’actif qui améliorent
son état au delà de son niveau de performance.
Au contraire, les changements technologiques ou les évolutions du marché des produits
correspondants peuvent réduire la durée d’utilité de l’actif.

Exemple 28: La durée d’utilisation d’une machine achetée au début de l’exercice 2000 et
amortie linéairement avait été fixée initialement à 8 ans. Compte tenu de l’état de la

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machine à la clôture de l’exercice 2002, il apparaît que la durée de vie résiduelle à cette
date n’est plus que de 2 ans. Si le coût de cette immobilisation est de 1200.000 calculer
l’amortissement annuel.

Solution :
L’amortissement sera en 2000 et en 2002 : 120.000/8 = 15000.
D’où la VCN fin 2001 = 120.000 – (15.000 x 2) = 90.000d
Donc les amortissements de 2002, 2003 et 2004 seront : 90.000/3 = 30.000d

Exemple 29: Début N, la société ZL a acquis un équipement pour un coût de 100.000. Sa


durée de vie économique est de 10 ans. La société compte l’utiliser pendant 5 ans puis le
vendre sur le marché. Début N sa valeur résiduelle après 5 ans (valeur occasion) est de
30.000. Au cours de N+3, les prix sur le marché d’occasion ont augmenté, le prix
occasion de l’équipement est devenu de 50.000. Et en N+4 cette valeur atteint 55.000.
TAF : Traiter ces transactions en IFRS sachant que les frais de sortie de cet
équipement sont négligeables.

Solution :
Années Base d’amortissements Dotations aux amortissements VCN
Montant et calcul Montant Calcul
N 100.000-30.000 = 70.000 14.000 70.000/5 86.000 (1)
N+1 70.000 14.000 72.000
N+2 70.000 14.000 58.000
N+3 58.000 – 50.000 = 8.000 4.000 8.000/2 54.000
N+4 0 car 54.000 – 55.000<0 0 54.000
Donc VCN < VR
(1) 100.000 -14.000

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