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Ainsi, dans ces deux seuls cas, les « exportations invisibles d’êtres humains »,
non seulement n’ont rapporté aucun centime au pays, mais plus grave, elles lui
auront coûté pas moins de 165 milliards de dollars. Et encore, n’a-t-on vu,
jusque-là que l’impact financier. Mais, que dire de la perte d’expérience que
cela a occasionné pour le pays, de la diminution de la capacité d’innovation, de
l’absence de capacités techniques, organisationnelles et culturelles, du
manque d’effet de transmission et d’entrainement pour les générations
futures ?
Pis, ce véritable cadeau royal offert aux pays d’accueil ne s’arrête pas là.
En effet, dans le troisième cas, il faut se rappeler que dans les pays d’accueil,
ces cadres ont généralement contribué, lorsqu’ils n’étaient pas au chômage, à
la création de richesse nationale. Si l’on suppose que dans ces pays, chaque
cadre contribue directement à hauteur de 20 000 dollars par an, cela signifie
que la part globale du PIB créé par ces cadres dans les pays d’accueil sur 30
ans est de l’ordre de 300 milliards de dollars.
Au bout du compte, le départ de 500 000 cadres d’Algérie s’est donc traduit
par un bénéfice global de l’ordre de 465 milliards de dollars pour les pays
d’accueil. Et dire que d’aucuns veulent persuader leurs opinions publiques que
l’émigration coûte cher aux pays d’accueil ! On le voit, c’est tout l’inverse.
Dès lors, n’est-il pas vrai que cela ne peut plus continuer et qu’il faut tout faire
pour empêcher la poursuite de cette hémorragie et favoriser le retour libre de
tous ces fils et filles d’Algérie ? C’est là, à l’évidence, une question cruciale qui
devrait être posée dans toute démarche de transition vers un système
démocratique, et dans toute stratégie de développement national.