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ATENEO PONTIFICIO REGINA APOSTOLORUM

Facoltà di Teologia

Anthropologie christologique de Gaudium et Spes

Une relecture des numeros 10 a 22

Professore : P. Pedro Barrajon

Studente : Wono Onguene Augustin

Numero matricolà : 00012573

FE1001 Elaboratum per primo ciclo

Roma, 7 Maggio 2018


INTRODUCTION GENERALE

Le salut de l’homme se récapitule en un seul nom Jésus le Christ. En effet, le


terme de Jésus signifie déjà « Dieu sauve »1. Le Fils et Verbe de Dieu, est venu non
seulement libérer l’homme du péché et le réconcilier avec son Père, mais encore révéler
l’homme à lui-même, en réalisant à ses yeux le parfait amour filial envers Dieu le Père
et en manifestant la vocation divine de ce même homme. De fait, seul l’espace ouvert
par le Christ permet à tous les êtres singuliers de déployer leur histoire en étant englobés
par leur sauveur. Le Concile Vatican II souligne dans ce sens que, c’est « seulement
dans le mystère du Verbe incarné qu’est vraiment mis en lumière le mystère de
l’homme »2. Seul d’ailleurs l’engagement en sa personne accomplit tout le potentiel
humain3 en le libérant à l’infini pour le service des autres. En fait, le but du Concile
n’était pas de parler formellement de Christologie comme nous le fait comprendre
Bernard Sesboue,4 cependant, voulant parler de l’homme, il fait régulièrement intervenir
la référence au Christ en particulier dans le développement conclusif de chaque section
de cette constitution afin de présenter celui-ci comme « homme Nouveau »5. Homme qui
accomplit parfaitement le dessein de Dieu sur l’humanité et révèle définitivement la
vocation de celle-ci en même temps qu’il accomplit son salut. Car en réalité, la
réalisation de la vocation de l’homme correspond exactement à notre salut. Cette
réalisation est le don constant de Dieu en Jésus Christ, elle est aussi notre tâche, notre
devoir- être essentiel. C’est pourquoi la claire révélation de notre identité est nécessaire
à notre salut. Nous devons savoir suffisamment qui nous sommes pour adhérer à ce que
nous devons être.

Par ailleurs, les deloppements christologiques de la Constitution rapportent à la


personne du Christ tout ce qui concerne la vocation de l’homme dans le monde, la

1
J.F. SEGOVIA, « Anthropologique de Gaudium et Spes » in Catholica, Automne 2012, PP 1-2
2
GS n° 22
3
Cf. GS 41
4
Cf. B. SESBOUE, L’homme, merveille de Dieu, Salvator, Paris, 2015, p. 272
5
Idem

2
manière dont il réalise notre salut et ce qui revient à la responsabilité de notre liberté 6. Il
convient donc de considérer l’homme dans ses dimensions essentielles où se jouent le
paradoxe du fini et de l’infini et du désir de Dieu, son existence et son salut. On parlera
alors de la dignité de sa personne créée à l’image de Dieu, de la sphère familiale, lieu
d’expérience privilégiée de l’amour, puis nous parlerons aussi de la sphère sociale et
politique, lieu de construction d’un monde humain des libertés et enfin parlerons-nous
de Jésus Christ comme révélateur de Dieu et de l’homme. Somme toute, cet homme,
c’est l’humanité tout entière considérée dans son développent historique. Cet homme
c’est aussi et finalement au sein de cette humanité solidaire, chaque personne humaine.

CHAPITRE 1 : VUE D’ENSEMBLE DE LA CONSTITUTION PASTORALE


GAUDIUM ET SPES

Du Concile Vatican II à aujourd’hui, la constitution Gaudium et Spes a


représenté la pierre angulaire de la doctrine sociale et politique de l’Eglise. Et Selon les
termes de Jean-Paul II, elle est « la Magna Carta de la dignité humaine »7. Depuis 1965
elle trace le visage d’une Église intimement solidaire du genre humain et de son
histoire, qui chemine avec toute l’humanité et qui est sujette, avec le monde, au même
sort terrestre, tout en étant le ferment et, pour ainsi dire, l’âme de la société humaine
appelée à être renouvelée dans le Christ et transformée en famille de Dieu. Quant à la
clé de compréhension de Gaudium et Spes, c’est la personne :

« Tout est considéré à partir de la personne et en direction de la personne,


seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même. La société, ses
structures et son développement doivent être analysés à “l’essor de la
personne”. Pour la première fois, le Magistère de l’Église, à son plus haut
6
B. SESBOUE, L’homme, merveille de Dieu Op. cit. p. 273
7
JEAN-PAUL II, « Discours à l’occasion du 30e anniversaire de la proclamation de la Constitution
pastorale du concile Vatican II “Gaudium et spes” », 8 novembre 1995,p. 9.

3
niveau, s’exprime de manière aussi large sur les différents aspects temporels
de la vie chrétienne 8: “On doit reconnaître que l’attention apportée par la
Constitution aux changements sociaux, psychologiques, politiques,
économiques, moraux et religieux a stimulé toujours plus la préoccupation
pastorale de l’Église pour les problèmes des hommes et le dialogue avec le
monde »9.

De fait, Gaudium et Spes est l’acte initial d’introduction du personnalisme dans


le magistère catholique, de sorte que la conception que ce texte développe au sujet de la
personne, déterminera le type de relation entre l’Eglise, le monde et les hommes.

1.1. L’homme créé à l’image de Dieu

Dans son principe, il se présente comme un mystère, une contrariété, dès lors
que « tout homme demeure à ses propres yeux une question insoluble qu’il perçoit
confusément »10, question qui « ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe
incarné »11. La vérité de l’homme se laisse trouver quand le Christ, la Vérité même, lui
révèle sa propre vérité. Le Christ, image de Dieu le Père, révèle à l’homme sa vérité
d’image de Dieu. Le Christ, nouvel Adam, « dans la révélation même du mystère du
Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la
sublimité de sa vocation »12. C’est dans le Christ, image du Dieu invisible, que l’homme
a été créé à l’image et ressemblance du Créateur ; c’est dans le Christ, rédempteur et
sauveur, que l’image divine, altérée dans l’homme par le premier péché, a été restaurée
dans sa beauté originelle et ennoblie de la grâce de Dieu étant image de Dieu révélée par
le Verbe, l’homme acquiert sa dignité dans la création. « La dignité de la personne
humaine s’enracine dans sa création à l’image et à la ressemblance de Dieu »13.
8
CONCILE VATICAN II, Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et
Spes, promulguée le 7 décembre 1965 par Paul VI, n° 16
9
Orientations pour l’étude et l’enseignement de la doctrine sociale de
l’Eglise dans la formation sacerdotale de la Congrégation pour l’éducation catholique (1988).

10
GS n° 22, 4
11
GS n° 22
12
GS n° 22,1
13
Catéchisme de l’Eglise Catholique, Cerf, Paris, 1998, n° 1700

4
En raison de cette dignité personnelle, présente de manière égale en tout
homme, la personne humaine est « la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour
elle-même »14, formule souvent reprise par Jean-Paul II, et qui se fonde sur les capacités
spirituelles d’intelligence et de volonté, principalement, par le don de la liberté, la vraie
liberté étant dans l’homme « le signe privilégié de l’image divine »15. En conséquence
l’Eglise reconnaît et affirme le caractère central de la personne humaine en tout
domaine et manifestation de la socialité ; « L’action sociale des chrétiens doit
s’inspirer du principe fondamental de la centralité de l’homme »16, parce que la
personne humaine «est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions
»17 en vertu de quoi « tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et
à son sommet »18. Mais l’homme ne doit-il pas s’ordonner au Christ, et par sa médiation,
à Dieu ? C’est d’ailleurs ce qu’affirme une autre Constitution conciliaire, Lumen
Gentium19, en suivant l’enseignement de saint Paul (1 Cor 3, 23).

Telle est la clé de l’humanisme chrétien, qui comprend le christianisme « comme


un grand mouvement pour la défense de la personne humaine et la protection de sa
dignité »20. La dignité de la personne humaine est la colonne vertébrale de la doctrine
sociale de l’Eglise, le « principe […] sur lequel reposent tous les autres principes et
contenus de la doctrine sociale »21.

1.2. Dignité et liberté personnelles

Cette dignité se réalise d’une manière dynamique dans laquelle s’entrecroisent


l’historicité de la vie humaine et la réalisation de sa finalité au-delà de l’histoire`. La

14
CEC n° 1702
15
JEAN PAUL II, Lettre encyclique Dives in Misericordia sur la miséricorde divine, Rome , 30
novembre 1980, n°3
16
CONSEIL PONTIFICAL « JUSTICE ET PAIX », Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise,
Librairie Editrice Vaticana, Rome, 2005, n° 106.
17
CEC, 1705.
18
GS, 17
19
CONCILE VATICAN II, Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen Gentium, 36-1.
20
Compendium, 527.
21
CDSE, n° 160.

5
dignité exige un déploiement social, car « en se découvrant aimé de Dieu, l’homme
comprend sa dignité transcendante, il apprend à ne pas se contenter de soi et à
rencontrer l’autre dans un tissu de relations toujours plus authentiquement humaines
»22 ; c’est la loi de l’amour, « capable de transformer de façon radicale les rapports que
les êtres humains entretiennent entre eux »23. Le péché assombrit la dignité ontologique,
mais il ne l’efface pas, car, bien que la rupture avec Dieu produise un déchirement,
l’homme demeure imago Dei et capax Dei24. La dignité étant une propriété intrinsèque
et exclusive de la personne, elle est contenue dans la loi naturelle. Celle-ci « exprime la
dignité de la personne et jette les bases de ses droits et de ses devoirs fondamentaux »25
La loi naturelle, fondée sur la loi éternelle, est une garantie contre le relativisme moral,
dans la mesure où elle fait reposer la liberté dans la « nature commune »26 qui nous rend
responsables et capables d’atteindre une « morale publique »27, écartant ainsi l’idée que
l’homme puisse être la mesure de toutes choses, car « celui qui s’auto- proclame mesure
unique des choses et de la vérité ne peut pas vivre pacifiquement avec ses semblables et
collaborer avec eux »28.

Ce qui fonde la valeur absolue et la dignité de la personne c’est à la fois son


origine et sa vocation ; il est créé à l’image de Dieu, personne libre capable de connaitre
et d’aimer son créateur. En effet,

22
Cf. B. GHERARDINI, Il Vaticano II. Alle radici d’un equivoco, Lindau,
Turin, 2012, passim ; sur Gaudium et Spes, on se référera en particulier aux pages 185 et suivantes.
23
Compendium 528
24
GS, 21-3 ; Compendium, 27. La dignité ontologique n’est pas conditionnée par la moralité de la
Personne, celle-ci possédant toujours socialement et historiquement sa « valeur », le péché étant
alors principalement vu comme « le côté obscur de la dignité humaine » (J.-L. Bruguès, Dizionario
di morale cattolica, Ed. Studio domenicano, Bologne 1994, p. 33) ; ou bien comme le dit encore
la CTI (« Communion et service… », op. cit., 44-45), le péché « est une erreur de la liberté » qui
« Perturbe l’image de Dieu ».
25
Compendium, 140.
26
Compendium 141
27
Idem
28
Compendium, 142. Cf. JEAN-PAUL II, Lettre encyclique, Evangelium Vitae sur l’inviolabilité de la
dignité de la vie ( 1995), 19-20, où il apparaît clairement
que si l’on parle de loi naturelle, c’est en termes de liberté et de droits humains qui n’entrent
pas en confit car ils sont fondés sur cette loi et sur la dignité de la personne.

6
« L’aspect sublime de la dignité humaine se trouve dans cette
vocation à communier avec Dieu. Cette invitation que Dieu adresse à
l’homme de dialoguer avec lui commence avec l’existence humaine. Car
si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créée par amour et par amour ne
cesse de lui donner l’être ; et l’homme ne vit pleinement selon la vérité
que s’il reconnait librement cet amour et s’abandonne à son
Créateur»29.

La domination de l’homme sur les autres créatures est une gérance, car il doit
s’en servir pour glorifier Dieu. Le péché a blessé et divisé l’homme mais n’as pas porté
atteinte à sa vocation. Résumé de l’univers, selon les mots de Bernard Sesboue,
« l’homme est doué d’intelligence, capable de vérité, signes privilégiés de l’image
divine »30 . Tout cela est confirmé par l’Incarnation du Verbe de Dieu. Cet homme est
soumis à la mort en raison de son péché ; mais cette mort est déjà vaincue par le mystère
pascal de la mort et résurrection de Jésus qui nous libère. En effet, le Concile évoque
alors l’athéisme si présent dans notre monde contemporain, selon les formes diverses, et
lui oppose la volonté de l’Eglise d’être « fidèle à la fois à Dieu et à l’homme »31 Ce
message est en accord avec le fond secret du cœur humain.

Tous ces traits convergent vers la définition de l’homme comme personne et


sujet. Le terme de personne recèle en lui-même l’idée d’image de Dieu. De fait, « La
révélation dans le Christ du mystère de Dieu comme Amour trinitaire est en même
temps la révélation de la vocation de la personne humaine à l’amour. Cette révélation
illumine la dignité et la liberté personnelles de profondeur »32. Etre une personne à
l’image et à la ressemblance de Dieu implique donc aussi le fait d’exister en relation en
rapport avec l’autre. De fait, la Constitution pastorale enseigne que : « quand le
Seigneur Jésus prie le Père pour que tous soient « un » comme sommes « Un », il ouvre
les perspectives inaccessibles à la raison et il nous suggère qu’il y a une certaine

29
GS n° 19, 1
30
B. SESBOUE, L’homme, merveille de Dieu, Op. Cit ; p. 288
31
GS n° 21, 7
32
Compendium de Doctrine sociale de l’Eglise n° 34

7
ressemblance entre l’union des personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité
et dans l’amour »33. Cette ressemblance prouve bien que l’homme, seule créature sur
terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver par le don
désintéressé de lui-même.

En plus, l’Eglise nous enseigne que : la révélation chrétienne éclaire d’une


lumière nouvelle l’identité, la vocation et le destin ultime de la personne et du genre
humain chaque personne est créée par Dieu, aimée et sauvée en Jésus Christ et elle se
réalise en tissant de multiples relations d’amour, de justice et de solidarité avec les
autres personnes tout en agissant dans le monde de multiples façons34.

1.3. La liberté en Christ

Le Christ étant foncièrement libre, la sequela Christi conçue comme l’action de


l’homme à sa suite, dévoilera en profondeur le jeu de la liberté créée : elle est une
liberté foncièrement engagée en lui, en son amour parfaitement révélé à la croix. Ainsi
l’homme ne devient unique que dans le Christ 35. C’est dans le service à l’autre que l’être
humain se trouve en se donnant comme lui en nourriture pour eux 36. Là est la vraie joie
contre tout hédonisme intéressé. De fait, avec l’apparition du Christ, quelque chose a été
fait, affecte l’homme qui continue d’agir ; il ne pourra plus jamais être le même que
celui qu’il était avant le Christ. Désormais « un levain est inséré en lui, qui provient de
l’absolu et qui, pour cette raison, a délié, rompu le lien de l’humanité à la nature
cosmique et lui a donné une liberté par-delà un rapport à l’absolu qu’elle conserve
même quand elle est détachée de l’origine du Christ »37. C’est en effet que le Christ est
un point d’impact dont l’effet est permanent voire immanent et transcendant à la vie
humaine. C’est donc par un phénomène d’inclusion en sa personne que le sens ultime de

33
GS n° 24,1
34
CDS n° 35
35
Cf. T. M. POULIQUEN, Libres en Christ, la liberté chrétienne, selon l’anthropologie de Hans Urs Von
Balthasar, Editions Béatitudes, Burin, 2008, p. 278
36
Ibidem, 279
37
Ibidem, 280

8
l’homme se découvre et s’achève : « Qui demeure en moi (…) si vous demeurez en moi
et que mes paroles demeurent en vous, (…) demeurez en mon amour » (Jn 15,5 ; 7.9)

CHAPITRE 2 : LES SPHERES D’EXPERIENCE DE L’AMOUR ET DE LA


CONSTRUCTION DE L’HUMANITE

Nous pouvons lire avec pertinence les Peres du Concile dans ce domaine. Mais
Dieu n’a pas créé l’homme solitaire dès l’origine, « il les créa homme et femme » (Gn 1,
27). Cette société de l’homme et de la femme est l’expression de la communion des
personnes. Car l’homme de par sa nature profonde est un être social et sans relation à
autrui, il ne peut vivre ni épanouir ses qualités »38.

2.1. La sphère familiale, lieu d’expérience privilégiée de l’amour

En effet, l’homme comme personne à l’image de Dieu est un être social. Nous
savons que la personne humaine ne se réaliser seule. L’individu en tant que tel a
vocation à devenir personne. Il devient personne par le jeu des relations entre le « je » et
le « tu » et la reconnaissance mutuelle. Il a besoin des autres pour parvenir au salut. De
fait, les deux textes de la création de l’homme dans la Genèse mettent en relief la
différenciation sexuelle. Le premier relie immédiatement cette différence au fait que
l’homme est créé à l’image de Dieu, le second quant à lui souligne la vocation
communautaire de l’homme « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2,18. )

Le premier récit affirme l’égalité entre l’homme et la femme et le second par


contre leur identité et leur différence, fondement de leur relation d’amour. Et donc dans
ce jeu d’altérité, dans l’identité, on peut aussi voir une analogie avec ce qui distingue
entre elles les personnes divines. En fait comme nous le dit Pouliquen, « les deux sexes
en effet dans leur différence ordonnée à l’amour, expriment ensemble et avec

38
GS n° 12,4

9
originalité, l’image de Dieu qui est au-delà du genre »39. Bien sûr que nous avons aussi
besoin du masculin et du féminin pour cheminer de l’image au modèle. Tout ceci nous
montre que le rapport de l’homme à Dieu qui est la vocation divine de l’homme, est
concrètement inscrit dans le rapport homme-femme. Dans l’amour humain il y’a un
vœu d’absolu de communion parfaite et totale, un vœu de divinisation. Cet amour
humain est, selon les termes de Sesboue, une voie de salut.40

2.2. Les sphère sociale et politique, construction d’un monde plus humain des
libertés

Le Christ, en s’incarnant dans un temps et dans la petite région d’Israël s’est


intéressé à tous les hommes. Il récapitule en lui la totalité de l’histoire humaine et la fait
parvenir à sa véritable fin. Dans cette fin seront aussi récapitulées toutes les activités de
l’humanité. Aussi, la Constitution se termine-t-elle par une vision de la fin des temps,
celle du retour du Christ, vision mystérieuse pour nous aujourd’hui, mais vision qui
nous rappelle le sens concret de tout ce que nous faisons 41. Nous ne bâtissons pas
seulement la cité terrestre, mais à travers elle et en elle, la cité ou le Royaume de Dieu.
En effet, le temps de ce monde s’inscrit entre un commencement et une fin qui lui
donnent son sens, de même que la vie de chacun comporte sa naissance et sa mort. Ce
temps est orienté vers la seconde venue du Christ. Le salut du monde qui, déjà opère
aujourd’hui, est manifesté par la révélation et la Pâque de Jésus le Christ, sera
parfaitement manifesté. Notre cosmos participera tout entier à ce mystère pascal pour
céder la place à la terre nouvelle et aux cieux nouveaux42.

En fait,

39
M.T. POULIQUEN, Libres en Christ, Op. cit. p. 300
40
B. SESBOUE, L’homme, merveille de Dieu, Op. Cit. p. 289
41
Cf. GS n° 93
42
Cf. M.T. POULIQUEN, Libres en Christ, op.cit. p. 305

10
« Le concile se propose avant tout de juger à cette lumière les valeurs
les plus prisées par nos contemporains et de les relier à leur source divine.
Car ces valeurs dans la mesure où elles procèdent du genre humain, qui est un
don de Dieu sont fort bonnes ; mais il n’est pas rare que la corruption du cœur
humain les détourne de l’ordre requis : c’est pourquoi elles ont besoin d’être
purifiées »43 .

Déjà le Pape Paul VI nous le rappelait en ces termes « le monde est malade. Son
mal réside moins dans la stérilisation des ressources et de leur accaparement par
quelques-uns que dans le manque de fraternité entre les hommes et entre les peuples »44.
Et pourtant le catéchisme de l’Eglise Catholique nous nous dit clairement que « le
principe de solidarité ou de charité sociale est une exigence directe de la fraternité
humaine et chrétienne »45. Et aujourd’hui encore, il y’a oubli de cette loi de solidarité
humaine et de charité dictée par aussi bien la communauté d’origine et par l’égalité de
la nature raisonnable chez tous les hommes à quelques peuples qu’ils appartiennent, que
le sacrifice de rédemption offert par Jésus sur l’autel de la Croix à son Père céleste, en
faveur de l’humanité pécheresse.

En effet, à la lumière de la foi, la solidarité tend à se dépasser elle-même, à


prendre les dimensions spécifiquement chrétiennes de la gratuité, du pardon et de la
réconciliation. C’est seulement alors que le prochain n’est pas simplement un être
humain avec ses droits et son égalité fondamentale à l’égard de tous, mais il devient
l’image vivante de Dieu le Père, racheté par le sang du Christ et objet de l’action
constante de l’Esprit Saint.

De plus, la communauté des hommes et le jeu de leurs relations sont un lieu où


s’investit la vocation humaine de l’homme et l’absolu. Elle doit nous conduire à la

43
GS n° 11,2
44
Cf. PAUL VI, Lettre encyclique, Populorum Progressio, sur le développement des peuples, Rome, 26
mars 1967, n° 17 .
45
CEC 1710

11
société parfaitement réconciliée. Quels que soient les heurts et les conflits de notre
existence terrestre, elle est une ébauche et une annonce de l’eschatologie chrétienne 46.
De plus, les hommes doivent se traiter mutuellement comme des frères c’est-à-dire
s’aimer les uns les autres comme le Christ les a aimés. Dans cette intention, la
Constitution Pastorale demande interdépendance de la personne dont la considération va
beaucoup plus loin que le simple individu et de la société 47. Car en fait, « elle est
intrinsèque à l’épanouissement de la vocation de la personne par les échanges, la
réciprocité des services rendus et le dialogue fraternel »48.

Cette solidarité est de plus en plus forte aujourd’hui devant la socialisation


grandissante et même la mondialisation dans laquelle baignent tous les hommes depuis
leur enfance à travers l’ensemble des structures économiques, politiques et sociales.
Chacun à sa place doit avoir les soucis de promouvoir le bien commun de l’ensemble de
la famille humaine49. Ceci exige une justice sociale, afin que l’humanité ne reproduise
pas la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare (Lc 16,19-31) et non seulement
exclut toute forme d’homicide mais encore exige le respect et l’amour des adversaires et
de tous ceux qui sont différents, au nom de l’égalité de tous les hommes entre eux. Il est
urgent et nécessaire de dépasser toute éthique individualiste et d’inviter chacun à la
responsabilité et à la participation aux grandes taches de l’humanité.

Ce programme immense est éclairé par le dessein de Dieu et la manière de vivre


et d’agir du Christ. C’est cette communauté humaine, avec tous les réseaux de solidarité
qui la constituent, que Jésus a voulu rejoindre : « De même que Dieu a créé les hommes
non pour vivre en solitaires, mais pour qu’ils s’unissent en société, de même il lui a plu
aussi « de sanctifier et de sauver les hommes non pas isolément hors de tout lien
mutuel ; il a voulu au contraire en faire un peuple qui le connaitrait selon la vérité et le

46
Cf. M. A. FONTELLE, Construire la civilisation de l’amour. Synthèse de doctrine sociale de l’Église,
Gallimard, Paris, 1997, p. 218
47
Cf. GS n° 63
48
M. A. FONTELLE, Construire la civilisation de l’amour. Synthèse de doctrine sociale de l’Église, op.
cit. p. 218
49
Ibidem, p. 220

12
servirait dans la sainteté »50. Aussi dès le début de l’histoire du Salut, a-t-il choisi des
hommes non seulement à titre individuel, mais en tant que membres d’une communauté.
Et ces élus, Dieu leur a manifesté son dessein et les a appelés « son peuple » (cf. Ex
3,12)

Par ailleurs, ce caractère communautaire de l’homme fonde le caractère


communautaire de salut et le mystère de l’Eglise personnifiée dans l’Ecriture comme
Corps du Christ, comme fiancée et comme épouse. En somme,

« Ce caractère communautaire se parfait et s’achève dans l’œuvre de


Jésus Christ. Car le Verbe incarné en personne a voulu entrer dans le jeu de
cette solidarité. Il a pris part aux noces de Cana. Il s’est invité chez Zachée, il
a mangé avec les publicains et les pécheurs. C’est en évoquant les qualités les
plus ordinaires de la vie sociale, en se servant des mots et des images de
l’existence la plus quotidienne qu’il a révélé aux hommes l’amour du Père et
la magnificence de leur vocation. Il a sanctifié les liens des humains,
notamment ceux de la famille, source de la vie sociale. Il s’est volontairement
soumis aux lois de sa patrie. Il a mené la vie même d’un artisan de son temps
et sa région »51.

Jésus dans sa vie, s’est comporté en véritable citoyen de son pays et par là même
citoyen du monde. Il ne s’est pas contenté de partager une vie familiale. Il a travaillé de
ses mains. Dès le début de sa vie publique il entre dans le réseau des échanges de la
société humaine. Il prend les initiatives. Il va vers les exclus, il est sensible à la
souffrance humaine et guérit. Il parle en public. Il paie l’impôt à César. Plus encore, il
demande à son Père que tous ses frères les hommes soient vraiment « un ». (Jn17, 22).
Par le don de l’Esprit Saint il suscite une nouvelle communion fraternelle dans l’unité
de son Corps qui est l’Eglise52.

50
M. A. FONTELLE, Construire la civilisation de l’amour, Op. Cit. p. 220
51
GS n° 32
52
B. SESBOUE, L’homme, merveille de Dieu, Op. Cit. p. 286

13
CHAPITRE 3 : LE CHRIST REVELATEUR DE DIEU ET DE L’HOMME

Jésus a accompli parfaitement le dessein de Dieu sur l’homme. Il est l’homme


sans péché qui était le premier but de la création. Le véritable Adam sans péché en effet
c’est Jésus, qui a été capable de mener une vie parfaitement sainte au cœur d’un monde
pourtant définitivement marqué par le péché. Ainsi Jésus est-il la révélation pleine et
entière de la vérité de l’homme53. En fait, qu’est-ce qu’être un homme vrai réalisant non
pas en quantité toutes les possibilités humaines, mais en qualité, le cœur de la vocation
de l’homme ? C’est avoir vécu comme Jésus a vécu. Cette réalité nous pouvons la lire
dans ces lignes de Gaudium et Spes :

« En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire que dans le mystère


du Verbe incarné. Adam en effet, le premier homme était la figure de celui qui
devait venir, le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ dans sa révélation
même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à
lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation »54

3.1. Les deux Adam

La révélation de Dieu sur Dieu et la révélation de Dieu sur l’homme vont


totalement de pair et cette révélation s’accomplit dans l’acte de l’Incarnation, c’est-à-
dire dans l’initiative inouïe de Dieu de venir partager la condition même de l’homme.
Cette initiative n’a nullement pour but de venir volatiliser l’homme qui serait renvoyé
dans le néant en raison d’une proximité insoutenable. L’abaissement du Christ venant
chez nous est au contraire une élévation de notre dignité et la révélation de notre dignité
et la révélation de notre vocation à vivre en amis de Dieu à vivre de la vie même de
Dieu, c’est-à-dire de notre vocation divine.

53
B. SESBOUE, Jésus. Voici l’homme. Salvator, Paris, 2015, p. 176
54
GS n° 22

14
Le parallélisme des deux Adam montre que le Christ est venu refonder et recréer
notre humanité depuis son origine. En fait, le Christ se sert de la ressemblance originelle
entre l’homme et Dieu pour venir parmi nous en s’incarnant à notre ressemblance. C’est
pourquoi il respecte notre condition humaine en la partageant en tout de sa naissance à
sa mort55. Par le fait même, il nous révèle cette ressemblance originelle et la restaure.
Tout son comportement est devenu un agir d’homme, mais seulement d’un homme
parfait qui accomplit totalement le vœu créateur de son Père. De ce fait, il établit entre
son Père et nous une solidarité et une communion nouvelle jadis perdue par le péché. Il
nous a montré comment l’amour de Dieu pour nous pouvait s’exprimer avec la
tendresse d’un homme56.

Cette incarnation ne pouvait pas se réaliser et accomplir sa mission sans venir


libérer l’homme de son péché. Saint Paul peut donc affirmer dans l’épître aux
Galates « Dieu m’a aimé et il s’est livré lui-même pour moi » (Ga 2, 20). Et la
Constitution d’ajouter « en souffrant pour nous il ne nous a pas seulement donné
l’exemple afin que nous marchions sur ses pas, mais il a ouvert une route nouvelle. Si
nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau »57.

En effet, cette révélation de l’homme à lui-même qui est aussi son salut ne
pouvait se faire que par un acte de réconciliation entre Dieu et l’homme devenu
pécheur. Or comme le dit Gaudium et Spes :

« C’est donc en lui-même que l’homme est divisé. Voici que toute la
vie de l’homme, individuelle et collective se manifeste comme une lutte entre le
bien et le mal entre la lumière et les ténèbres. Mais voici que le Seigneur en
personne est venu pour le restaurer dans sa liberté et sa force le rénovant

55
Cf. B. SESBOUE, L’homme, la merveille de Dieu, op. cit. 135
56
W. PANNENBERG, « fondement christologique de l’anthropologie chrétienne » in Concilium 86,
1973, pp. 87-103
57
GS n° 22, 3

15
intérieurement et jetant dehors le prince de ce monde qui le tenait captif du
péché »58.

De plus, cette réconciliation est un don absolument gratuit dont l’initiative et la


réalisation sont l’œuvre de Dieu seul. Elle est passée par l’épreuve de la Croix et nous
ouvre une voie toute nouvelle qui nous rend capables de vivre notre vie et notre mort
avec le poids de sens que le Christ leur a donné.

3.2. L’homme renouvelé en Christ et son regard sur le monde

La prétention absolue du Christ, sur toute chose créée, a pour conséquence de


changer radicalement le rapport à l’histoire. Si l’homme est pour Dieu c’est que Dieu
est pour l’homme. L’image de Dieu que comprenaient déjà les philosophes de
l’antiquité trouve dans la personne du Fils de l’Homme son prototype. Il est le modèle
éternel, l’image originaire de la louange glorifiant sans cesse le Père 59. L’être de relation
est fondé dans la disponibilité eucharistique de la deuxième personne de la Trinité
comme le dit Pouliquen. En effet, l’homme a besoin d’un autre pour s’achever mais il
est responsable de la liberté qui lui est confiée 60. De fait, le Christ seul, comme Homme-
Dieu, insère en elle et dans les structures du monde une espérance nouvelle qui va au-
delà de la mort. Il porte à son achèvement la liberté humaine et étant présent dans la
vide transcendance qu’il constitue. En Lui, « la liberté n’est pas éliminée mais
mystérieusement accomplie. Ainsi le rôle du chrétien consistera donc à regarder le
monde avec les yeux de Dieu »61. Loin de tomber dans l’angélisme, cette attitude est la
garanti que les structures du monde ne seront jamais la fin de l’homme. Seule la vie
dans l’Esprit Saint permet de trouver le juste milieu entre la collaboration avec elles et
l’attestation de la foi chrétienne.

58
GS n°13, 2
59
Cf. T.M. POULIQUEN, Libres en Christ, op. cit. 275
60
Ibidem, 279
61
B. SESBOUE, Le Christ hier, aujourd’hui et demain, Desclée, Paris, 2012, p. 41

16
Qui plus est, l’apport principal du Sauveur est avant tout l’insertion de l’homme
d’une passivité, celle qui conduit à la confiance envers l’action d’un autre, qui émonde
et qui enrichit tout à la fois. Avec le Christ, le rapport de l’histoire est radicalement
transformé. Le Christ est le centre de l’histoire comme l’est le Salut pour la vie de
l’homme. L’histoire du salut est coextensive à histoire du monde : « Le Christ garantit
au monde l’idéal qu’il porte en Lui. D’où la nécessité pour tout homme d’être confronté
à sa personne »62.

3.3. Le Mystère Pascal

Le Mystère pascal s’achève par le don de l’Esprit qui permet à tout chrétien de
vivre dans l’amour du Christ de lui devenir conforme dans la mort et d’aller plein
d’espérance au-devant de la résurrection63. En s’engageant personnellement dans
l’histoire des hommes, et non plus en élisant seulement un peuple, Dieu prend un risque
absolu : celui d’être radicalement rejeté. Il définit de la sorte négativement l’ampleur de
la liberté. Mais positivement en se donnant à l’extrême, il rend possible la libération
définitive de l’homme. Cette perfection de la liberté n’est possible que dans le Christ,
l’élu de Dieu qui concentre en sa personne toute l’humanité. De fait, l’engagement
extrême de Dieu pour l’homme ne produit pas une intensification de l’élection de
l’Ancien Testament qui mesure la liberté à l’appartenance à Dieu, mais un saut qualitatif
da liberté. En se mêlant à l’homme-Jésus, Dieu libère définitivement chaque homme
non seulement des puissances politiques, mais aussi des autres, cosmique, spirituelle,
« paralysées mises hors combat dépouillées de leurs puissances »64. Il est vainqueur de
manière nouvelle du dedans et non plus seulement du dehors. Le Christ transforme de
l’intérieur tout ce qui peut être contraire à Dieu afin d’élargir à l’infini la liberté
humaine. Ainsi, seul l’engagement de Dieu dans le Christ prend aussi vraiment au

62
T.M. POULIQUEN, Libres en Christ, Op. Cit. p 283
63
Cf. J. MOINGT, Esprit, Eglise et monde. De la foi critique à la foi qui agit, Gallimard, Paris, 2016,
p.250
64
Cf. T.M. POULIQUEN, op. cit. 290

17
sérieux la finitude, la faute et la mort de l’homme. A tout échec de la vie terrestre, il
confère un sens qui les dépasse.

CONCLUSION

En somme, comme l’écrivait Jean-Paul II : « L’homme et sa vocation suprême se


dévoilent dans le Christ par la révélation du mystère du Père et de son amour »65,
phrase dans laquelle il reste clair que la connaissance que l’homme a de lui-même est la
conséquence de la révélation de la connaissance qu’il a de lui comme pécheur devant se
convertir. En effet, le Christ appelle l’homme à la conversion par la foi, pour recevoir
de lui un être nouveau, se convertir en une nouvelle créature (Cf. 2 Cor 5, 17). De toute
façon, sans conversion, sans baptême, l’homme ne peut revêtir le Christ (Cf. Gal 3, 27)
et n’entre pas en communion avec lui, car seul celui qui a été justifié est dans cette
communion.

Dieu, parmi toutes les créatures dans lesquelles il infuse sa bonté en les créant,
Dieu aime l’homme d’une manière spéciale, singulière en comparaison des autres
créatures, parce qu’il l’a doté d’intelligence pour lui permettre de connaître sa volonté
afin qu’il l’aime ; et parce qu’il l’a racheté par le sacrifice de son Fils, sur la croix ;
parce qu’il fait le don du sacrifice eucharistique comme aliment spirituel très spécial
anticipant la vision béatifique, etc. Aussi parce que par l’incarnation du Verbe assumant
une chair humaine, la nature de l’homme a été « merveilleusement réformée »66, appelée
à partager la vie même de Dieu. Selon les mots de saint Paul : là où le péché a abondé,
la grâce a surabondé (Cf. Rom 5, 20). Par l’incarnation du Verbe, la source ultime de la
dignité humaine est cet amour de Dieu pour l’homme, non pour lui-même en tant que
semblable à Dieu, mais du fait de l’assomption de cette nature par le Verbe incarné. La
grâce opérant en tout homme, leur étant devenue connaturelle comme fruit de
l’Incarnation, tous les hommes forment déjà une humanité nouvelle, rachetée, appelée à
65
JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptor hominis , 4 mars 1979, n° 8
66
B. SESBOUE, Jésus Christ, l’unique Médiateur. Essai sur la Rédemption et le salut. 1. Problématique
et relecture doctrinale.2. Les récits du salut, Aubier, Paris, 1998, p. 189

18
la plénitude de la grandeur qui provient de notre association à la dignité du Verbe
incarné67.

L’homme a été créé à l’image de Dieu c’est-à-dire du Christ, nous dit Irénée de
Lyon. Cette création enveloppe donc déjà un projet d’Incarnation. Or, le Christ « est
l’image du Dieu invisible » (Col 1,15) , avait écrit saint Paul. Par l’incarnation, l’image
éternelle de Dieu a rejoint sa créature faite à son image. L’affinité originelle de l’image
et de la créature à l’image, permet une telle union. Sur ce fondement il est devenu
possible qu’ « il n’y ait qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme,
Jésus Christ, qui s’est donné en rançon pour tous » ( 1Tim 2, 5-6).

67
B. SESBOUE, Histoire des dogmes Tome II, l’homme et son salut, Mame, Paris, 2016, p. 435

19
BIBLIOGRAPHIE

BRUGUÈS J.-L., Dizionario di morale cattolica, Ed. Studio domenicano, Bologne


1994

CATECHISME DE L’EGLISE CATHOLIQUE, Cerf, Paris, 1998

CONCILE VATICAN II, Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen Gentium, 21


Novembre 1964

CONCILE VATICAN II, Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce


temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965

CONGREGATION POUR L’EDUCATION CATHOLIQUE, Orientations pour


l’étude et l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise dans la formation
sacerdotale 1988.

CONSEIL PONTIFICAL « JUSTICE ET PAIX », Compendium de la Doctrine


Sociale de l’Eglise, Librairie Editrice Vaticana, Rome, 2005

FONTELLE M. A., Construire la civilisation de l’amour. Synthèse de doctrine sociale


de l’Église, Gallimard, Paris, 1997

GHERARDINI B., Il Vaticano II. Alle radici d’un equivoco, Lindau, Turino, 2012

JEAN-PAUL II, « Discours à l’occasion du 30e anniversaire de la proclamation de la


Constitution pastorale du concile Vatican II “Gaudium et spes” », 8 novembre 1995

____________, Lettre encyclique Redemptor hominis , 4 mars 1979

_____________, Lettre encyclique Dives in Misericordia sur la miséricorde divine,


Rome, 30 novembre 1980

_____________, Lettre encyclique, Evangelium Vitae, sur la valeur et l'inviolabilité de


la vie humaine 1995

MOINGT J., Esprit, Eglise et monde. De la foi critique à la foi qui agit, Gallimard,
Paris, 2016

20
PANNENBERG W., « fondement christologique de l’anthropologie chrétienne » in
Concilium 86, 1973

PAUL VI, Lettre encyclique, Populorum Progressio, sur le développement des


peuples, Rome, 26 mars 1967

POULIQUEN T.M., Libres en Christ, la liberté chretienne selon l’anthropologie de


Hans Urs von Balthasar, Editions Beatitudes, Burin, 2008

SEGOVIA J.F., « Anthropologique de Gaudium et Spes » in Catholica, Automne


2012˜

SESBOUE B., L’homme, merveille de Dieu, Salvator, Paris, 2015

___________, Jésus Christ, l’unique Médiateur. Essai sur la Rédemption et le salut. 1.


Problématique et relecture doctrinale.2. Les récits du salut, Aubier, Paris, 1998

___________, Histoire des dogmes Tome II, l’homme et son salut, Mame, Paris, 2016

___________, Jésus. Voici l’homme. Salvator, Paris, 2015

___________, Le Christ hier, aujourd’hui et demain, Desclée, Paris, 2012

21
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................1

CHAPITRE 1 : VUE D’ENSEMBLE DE LA CONSTITUTION PASTORALE GAUDIUM ET

SPES............................................................................................................................................2

1.1. L’homme créé à l’image de Dieu.................................................................................3


1.2. Dignité et liberté personnelles......................................................................................5
1.3. La liberté en Christ.......................................................................................................7
CHAPITRE 2 : LES SPHERES D’EXPERIENCE DE L’AMOUR ET DE LA

CONSTRUCTION DE L’HUMANITE.......................................................................................8

2.1. La sphère familiale, lieu d’expérience privilégiée de l’amour...........................................8


2.2. Les sphère sociale et politique, construction d’un monde plus humain des libertés..........9
CHAPITRE 3 : LE CHRIST REVELATEUR DE DIEU ET DE L’HOMME...........................13

3.1. Les deux Adam................................................................................................................13


3.2. L’homme renouvelé en Christ et son regard sur le monde...............................................15
3.3. Le Mystère Pascal...........................................................................................................16
CONCLUSION..........................................................................................................................17

BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................19

22

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