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Introduction
Les différentes données que nous avons recueillies lors de nos investigations nous ont
permis d’établir ce rapport dans le cadre du cours des coopératives et développement rural.
Moyen de transport le plus utilisé, le moins onéreux ; mais aussi le plus dangereux. Au
Congo, avec la faillite de la SCTP, il n'y a plus de bateaux passagers depuis de nombreuses
années. Tous les voyages fluviaux se font à bord de baleinières, barges ou pirogues
motorisées. De véritables villages et cercueils flottants qui, par la magie et de l'ingéniosité des
populations, se retrouvent en train d'assurer le transport des passagers
Un des plus importants sites fluviaux de la ville de Kinshasa est celui du Port de
Kingabwa. Des nombreux commerçants affluent chaque jour dans ce port pour effectuer des
voyages sur le fleuve Congo au profit de leur argent, et parfois de leur vie. Les prix des
marchandises étant bas à l’intérieur des provinces, cela favorise une marge brute plus que
positive. Le prix d’un billet d’avion pouvant équivaloir pour certains à 6 mois de leurs
salaires. Devant le manque des moyens d’importer des bateaux, les armateurs n’ont qu’un seul
choix, celui d’utiliser le mode de transport par baleinières bateau. Il s’agit des embarcations
de fortune dotée de cabines de pilotages et équipées des moteurs diesels.
Pour un tel voyage la durée peut atteindre des semaines vu l’état physique des bateaux
qui datent pour certains des années 70 et 80. Le riz, l’huile de palme, les cossettes de maniocs,
les braises, les animaux frais (vivants),...toutes les marchandises se transportent.
Les passagers y sont le plus souvent entassés les uns sur les autres, ayant pour seul
ressource l’eau du fleuve. Cette dernière leur sert pour se laver et préparer la nourriture durant
tout le temps du trajet. Ceux qui ne peuvent pas s’acheter de l’eau potable n’hésite pas à boire
de l’eau du fleuve. La promiscuité et le manque d’hygiène provoquent souvent l’arrivée de
certaines maladies comme la dysenterie.
Au niveau du port les bateaux y sont aussi souvent entassés dans la plus grande
anarchie. Les bateaux également. Il faut tout une manœuvre pour s’en sortir. Et celle-ci est
très dangereuse pour les passagers. Les câbles d’amarrages peuvent amputer les jambes et
couter la vie aux passagers. Les moteurs du bateau peuvent faire 2 mois sans avoir été mis en
marche.
A bord du bateau, il y a peu d’espace pour les passagers, les premiers arrivés forment
généralement un campement au milieu du pont du bateau. Les autres pendant au moins 3
semaines vont devoir se contenter de rester assis sans même pouvoir s’allonger. Pire encore
certains campes à seulement quelques centimètres du bord. Il est très difficile de se déplacer à
bord du bateau. Si quelqu’un glisse, il tombe sous l’élise et meurt.
Sur le bateau, des commerces s’y font également. Le plus grand problème, c’est celui
de faire ses toilettes.
Le pilote est toujours sur le qui-vive car il y a des nombreuses épaves sur le fleuve
Congo et l’un deux peut éventrer la coque du bateau. Il n’y a aucun balisage qui signale les
rochers, c’est donc au pilote de par son expérience de guider le bateau. Il n’y a pas non plus
de carte de navigation. Pourtant, il existe bien une carte à bord du bateau, mais sa mise à jour
date de l’époque coloniale belge
Le pilote est donc la mémoire du fleuve, il est le seul homme à bord à connaitre
l’emplacement exact des rochers et des épaves.
Au milieu du fleuve, le pilote peut stopper le bateau, pendant que l’armateur oblige à
tous les passagers de payer au moins 1000 FC chacun, dans le cas contraire, le bateau ne
redémarrera pas.
Très souvent, après presqu’une semaine de navigation parsemé des risques de naufrage
sur le fleuve Congo, entre le calvaire des piqûres des moustiques et les conditions
infrahumaines des passagers, le déchargement des marchandises dans des baleinières
accostées au port, relève d’un parcours de combattant. Les passagers sont pris d’assauts dès
leur débarquement.
Il existe une meute de faux agents qui s’annoncent à chaque arrivée des bateaux pour
tracasser les voyageurs. Sous prétexte d’opérer des vérifications des taxes payées, ils
contrôlent les marchandises et ne repartent qu’après avoir arraché quelques produits.
Ainsi, certains commerçants répondants à nos questions estiment qu’Il faut être
souple, c’est-à-dire être vigilant et avoir un corps athlétique pour se faufiler entre les
acheteurs qui veulent être servis en premier et les services de l’Etat chargé du contrôle.
6. La responsabilité
Du coté des autorités, l'absence de moyens suffit à tout justifier. En réalité, l'on peut
affirmer sans exagération aucune, que personne ne sait véritablement ce qui circule
exactement sur le fleuve Congo. Dès lors, parler de sécurité fluviale dans ces conditions
relève d'une pure utopie. C'est aussi probablement par manque de moyens que le fleuve lui-
même n'a plus été balisé ni dragué depuis des dizaines d'années.
Autre cause des accidents de bateaux à répétition sur le fleuve Congo, la formation du
personnel navigant. Une formation qui se fait généralement sur le tas et donc pendant les
voyages, avec tous les risques et périls que l'on fait courir à des centaines de personnes.
7. Constat
Quant à la préoccupation de savoir si ces commerçants sont constitués en
Coopératives. La réponse était négative. Certains estiment qu’ils n’ont pas encore étaient
approchés pour former une telle organisation. Mais ils voudraient bien au vue de nos
explications, concernant les coopératives, qu’une telle association soit mise sur pied pour leur
soutenir dans leur projet.