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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

Créé par : Hamici Nadjib

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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

Table des matières


➢ Objectifs du chapitre ........................................................................................................................... 3
I. Introduction .......................................................................................................................................... 3
II. Définition de l’environnement ........................................................................................................... 4
II.1. Définition générale de l’environnement ................................................................................... 4
II.1.a. Interne ou externe ............................................................................................................... 5
II.1.b. Naturel ou bâti (Artificiel) .................................................................................................. 5
II.3. Définition Juridique de l’environnement ........................................................................... 8
III. Bref historique ..................................................................................................................................... 9
IV. L’homme et l’environnement .......................................................................................................... 12
V. Comment l’homme a modifié son environnement ...................................................................... 13
VI. Démographie, bouc émissaire ?....................................................................................................... 16

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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

➢ Objectifs du chapitre

Ce chapitre vise à sensibiliser aux enjeux


environnementaux et à établir une base de
compréhension des concepts fondamentaux
tels que la biodiversité, la pollution, et le
changement climatique. Il explore les
interactions entre les activités humaines et
l’environnement, et met en lumière les
problèmes environnementaux. Un aperçu de
l’histoire de la prise de conscience
environnementale et de protection de
l’environnement est brièvement exposé.
Cela permet de montrer comment les préoccupations environnementales ont évolué au fil
du temps. Ce chapitre sert de point de départ pour un cours plus approfondi sur l’environnement
en développant des compétences critiques et une compréhension de base essentielle pour aborder
les enjeux environnementaux contemporains.

I. Introduction
L’environnement est notre réseau de vie délicat et interconnecté qui englobe tout ce qui nous
entoure, y compris l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, la terre sur laquelle nous
marchons et les divers organismes avec lesquels nous partageons notre planète. Il s’agit d’un
système complexe qui entretient et soutient tous les êtres vivants, en nous fournissant des
ressources essentielles et un habitat dans lequel nous pouvons nous épanouir.

L’environnement n’est pas un simple arrière-plan passif ; c’est un écosystème dynamique et


vivant qui est immensément influencé par les activités humaines. Malheureusement,
l’environnement naturel est constamment menacé par les activités humaines, notamment la
déforestation, la pollution, la destruction des habitats et le changement climatique. Ces facteurs
anthropiques perturbent les écosystèmes fragiles, entraînant une perte de biodiversité, une
dégradation de l’habitat et des effets climatiques néfastes.
Comprendre et protéger l’environnement est primordial pour le bien-être de toutes les formes
de vie sur Terre. Il s’agit de reconnaître l’interconnexion des différents écosystèmes, l’importance
de la biodiversité et l’équilibre délicat qui doit être maintenu pour assurer la durabilité.

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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

II. Définition de l’environnement


Le mot environement fait son entrée dans le dictionnaire de l’Académie française dès 1265 au
sens de « circuit, contour » puis à partir de 1487 dans le sens « action d’environner ». Deux
dictionnaires au 19eme siècle font l’état d’un héritage de l’anglais environment mais pour traduire le
mot milieu.
Le mot environnement est plurivoque, c’est-à-dire qu’il a plusieurs sens. Il peut prendre le sens
de cadre de vie, de voisinage, d’ambiance, ou encore de contexte. Ce n’est qu’en 1964 que le sens
« environnement naturel qui entoure l’homme » apparaît, il est dérivé de l’américain environment.

Important
Le mot environnement est à distinguer du mot nature, qui désigne les éléments naturels, biotiques1 et
abiotiques*2 considérés isolément, alors que la notion d’environnement s’intéresse à la nature en relation avec
les activités humaines et les interactions entre l’homme et la nature. Il doit également être distingué de
l’écologie, qui est la science qui s’intéresse aux relations entre les êtres vivants et leur entourage, ainsi qu’avec les
autres êtres vivants, c’est-à-dire l’étude des écosystèmes3. Aujourd’hui, la notion d’environnement implique
l’étude des milieux naturels, l’incidence de l’homme sur l’environnement et les actions entreprises
pour le réduire.

II.1. Définition générale de l’environnement

L’environnement est l’ensemble des conditions externes, des ressources, des stimuli, etc. avec
lesquels un organisme interagit. Il désigne également le milieu extérieur, y compris tous les facteurs
biotiques et abiotiques qui entourent et affectent la survie et le développement d’un organisme ou
d’une population et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins. Il comprend
toutes les composantes physico-chimiques et biologiques de l’écosystème (les espèces vivantes, le
climat, les conditions météorologiques et les ressources naturelles).
Suivant le domaine d’application, le mot environnement peut faire allusion à différents
éléments. Voici quelques façons de regrouper ou de classer les environnements.

1 Biotique : En écologie, les facteurs biotiques représentent l'ensemble des interactions du vivant sur le vivant dans
un écosystème.
2 Abiotique : Les facteurs abiotiques sont des facteurs non vivants, c'est-à-dire des caractéristiques du milieu de

nature physique ou chimique qui influencent les êtres vivants.


3 Écosystème : ensemble formé par une communauté d'êtres vivants en interaction avec leur environnement. Les

composants de l'écosystème développent un dense réseau de dépendances, d'échanges d'énergie, d'information et de


matière permettant le maintien et le développement de la vie.

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II.1.a. Interne ou externe

En physiologie, l’environnement peut être interne ou externe. Un environnement interne est


l’ensemble des composants, ou plus souvent des principaux liquides internes, essentiels à l’existence
des êtres vivants. L’environnement externe fait référence à l’environnement extérieur de
l’organisme. Les sections suivantes sont consacrées à l’environnement externe.
II.1.b. Naturel ou bâti (artificiel)

• Environnement naturel
L’environnement naturel, souvent appelé environnement géographique, est un environnement
terrestre composé de conditions naturelles et environnementales complexes.
Le milieu géographique englobe
des ressources naturelles telles que le
climat, la topographie de la Terre, les
masses d’eau, y compris les rivières et
les océans, les montagnes, les déserts,
les terres et les caractéristiques
géologiques telles que les volcans. Il
existe sous sa forme la plus pure, sans
aucune influence humaine, et ses
conditions restent indépendantes
de la présence humaine. Figure I. 1 : Environnement naturel.
En outre, les ressources naturelles de l’environnement géographique jouent un rôle essentiel
dans le renforcement de l’économie d’un pays. En fonction des composants, celui-ci peut
également être classé en environnement aquatique (marin, comme les océans et les mers, et les
eaux douces, comme les lacs et les rivières), environnement terrestre (terre), et environnement
atmosphérique (air).
• Environnement artificiel
L’homme ne peut vivre directement dans l’environnement naturel. Il crée alors les
environnements artificiels, qui contrairement aux environnements naturels, sont créés par l’homme
pour maintenir et réguler les conditions environnementales qui l’entourent. Avec l’ampleur actuelle
des interventions et des transformations humaines, de nombreux environnements naturels ont
acquis un certain degré ou niveau de "construction".

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Figure I. 2 : Environnement artificiel.


Ce type d’environnement peut être scindé en deux autres parties :
- Le milieu intérieur :
Il s’agit d’un environnement social qui perdure aussi longtemps que la société existe. Il
concerne les règlements, les traditions, les organisations et les institutions. Il implique des coutumes
et des traditions populaires qui existent dans chaque groupe humain. Elle est désignée par des noms
tels que culture immatérielle, patrimoine social, etc. Ce patrimoine est essentiel à
l’épanouissement de la vie sociale des êtres humains.
- Le milieu extérieur :
C’est l’environnement physique que l’homme a créé lui-même grâce à l’évolution de la
technologie et de la science. C’est la modification de l’environnement physique qui a permis de
faire face au progrès de l’humanité et au développement de l’environnement. Il comprend les
infrastructures urbaines, les maisons, les diverses commodités fournies au niveau social et
individuel, les transports et les communications, et bien d’autres choses encore. Ce milieu évolue
plus rapidement que l’environnement intérieur celui-ci étant sous l’impulsion de la technologie en
constante évolution.
Le milieu intérieur (patrimoine social) et le milieu extérieur sont corrélés et donc inséparables.

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II.2. Composantes de l’environnement externe


II.2.a. Terre, Eau, Air
La croûte terrestre est la surface solide de la
Terre et est également appelée lithosphère. La
lithosphère fait partie de l’environnement. L’une
des sources naturelles de la lithosphère est la
solidification du magma.
L’eau (hydrosphère) est l’un des principaux
constituants de l’environnement. Elle recouvre
environ 71 % de la surface de la Terre. On la
trouve dans les océans, les rivières, les mers et
les lacs. Figure I. 3 : Structure de la Terre.
Les océans couvrent une grande partie de la surface de la Terre. Ils contiennent de l’eau salée
dans une masse océanique continue. Contrairement aux océans et aux mers, les rivières contiennent
de l’eau douce et s’écoulent vers une mer, un lac, un océan ou une autre rivière. Elles complètent
le cycle de l’eau puisque l’eau de la rivière provient des glaciers, de l’alimentation des nappes
phréatiques et des sources.
Dans les environnements artificiels, l’eau
est affectée par l’homme de diverses manières :
déforestation, urbanisation, construction de
barrages et de canaux pour modifier les rivières
et les ruisseaux. Même si les barrages sont utiles
pour produire de l’électricité et créer des
réservoirs d’eau, ils ont un impact négatif sur les
environnements naturels en stoppant le
mouvement des poissons et des organismes
dans les rivières et les ruisseaux. Figure I. 4 : Cycle de l’eau.
De plus, ils affectent l’eau qui alimente les forêts. Cela conduit finalement à la détérioration
des arbres et à une diminution de l’approvisionnement en nourriture pour les différents facteurs
biotiques de l’environnement.

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L’atmosphère est composée de différents


gaz tels que l’azote, l’oxygène, le dioxyde de
carbone, l’argon et les gaz inertes, tout comme
elle comporte de la vapeur d’eau et des cristaux
de glace formant des nuages. L’une des couches
de l’atmosphère est l’ozone, qui réduit
l’intensité des rayons ultraviolets atteignant la
surface de la Terre et qui endommage l’ADN
des organismes vivants. Figure I. 5 : Composition de l’atmosphère.
L’ensemble est maintenu dans sa position par la force gravitationnelle. Ainsi, l’atmosphère, en
tant que composante de l’environnement, est un facteur clé pour l’équilibre des écosystèmes et la
survie des organismes vivants, tout en prévenant les températures extrêmes.
II.2.b. Biosphère
Les composantes biotiques de la Terre
englobent tous les organismes vivants, des
bactéries et des protistes aux plantes et aux
animaux, et prospèrent sur notre planète depuis
plus de 3,7 milliards d’années. Ces organismes
partagent des caractéristiques communes telles
que le métabolisme, la croissance, l’adaptation
et la reproduction, qui façonnent la biosphère
dans laquelle ils résident. Au sein de la
biosphère, divers organismes présentent des
caractéristiques uniques qui les aident à
s’adapter à des environnements spécifiques. Figure I. 6 : Biosphère.

II.3. Définition juridique de l’environnement

Une définition juridique de l’environnement revêt une importance cruciale, car elle fournit un
cadre légal clair pour la protection et la gestion de notre environnement. Elle élimine les ambiguïtés
et établit des normes juridiques spécifiques, permettant ainsi la poursuite en justice des atteintes
environnementales et l’imposition de sanctions. De plus, elle définit les obligations et les
responsabilités des individus, des entreprises et des gouvernements envers l’environnement, et sert
de base pour l’élaboration de réglementations environnementales.

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En outre, elle oriente la planification et la gestion environnementales en identifiant les


domaines nécessitant une attention particulière. Un cadre juridique de l’environnement est donc
impératif pour garantir une protection environnementale efficace et cohérente à long terme.
Selon la Loi n° 03-10 - Article 4 du 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet
2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable
paru dans le n° 43 du journal officiel de la République algérienne, l’environnement est défini
« Les ressources naturelles abiotiques et biotiques telles que l’air, l’atmosphère, l’eau, le sol et le
sous-sol, la faune et la flore y compris le patrimoine génétique, les interactions entre lesdites
ressources, ainsi que les sites, les paysages et les monuments naturels. »

III. Bref historique


L’environnement a joué un rôle central dans l’histoire de l’humanité, façonnant les civilisations
et les sociétés depuis l’aube de l’humanité. Au cours de milliers d’années, les interactions entre
l’homme et son environnement ont évolué de manière complexe.

Avec l’avènement de l’agriculture, il y a


environ 10 000 ans, les sociétés sont passées de
la dépendance à l’exploitation de
l’environnement. Cette révolution a permis la
croissance de populations plus importantes,
mais elle a également entraîné des défis tels que
la déforestation, l’érosion des sols et la perte de
biodiversité. Figure I. 7 : Image illustrative de la déforestation par
les vikings.
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L’histoire a également été marquée par des


civilisations florissantes qui se sont effondrées
en raison de la surexploitation de leurs
ressources naturelles, telles que les civilisations
mayas et anasazi. Au Moyen Âge, la peste noire
a été en partie attribuée à la dégradation de
l’environnement et à la proximité des humains
avec des animaux porteurs de maladies.
La révolution industrielle, à partir du 18eme siècle, aFigure
été unI. 8tournant majeur.
: Civilisation Elle a apporté
maya.
une croissance économique sans précédent, mais aussi une exploitation intensive des ressources
naturelles, une pollution accrue et des conditions de travail déplorables. Les nombreux conflits font
prendre conscience de la rareté de certaines ressources, voire localement de leur épuisement.
En 1896, Arrhenius établit les bases de la première théorie environnementale en étudiant les
effets de l’augmentation du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Dans son article, il
désigne la vapeur d’eau et le CO2 comme des gaz à effet de serre, et introduit même le terme. Il
présente des calculs montrant comment une augmentation de la concentration de CO2 peut
entraîner une augmentation de la température.
Au 20eme siècle la diffusion accrue des connaissances scientifiques et à une meilleure
compréhension des phénomènes naturels a considérablement sensibilisé à la cause
environnementale. L’exploration de nouveaux milieux, tels que l’Arctique, l’Antarctique et le
monde sous-marin, a révélé la vulnérabilité de certains écosystèmes et les impacts des activités
humaines. Parallèlement, la paléoécologie4 et les preuves scientifiques des catastrophes écologiques
passées ont mis en lumière les liens étroits entre la survie des espèces, leur environnement et le
climat au fil de l’histoire de la planète.
La première conférence des Nations unies sur l’environnement s’est tenue à Stockholm le 5
juin 1972, une date depuis reconnut comme la Journée mondiale de l’environnement. En juin 1992,
lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro, l’environnement a été officiellement défini comme un
bien commun et public. Depuis les années 1990, les attitudes envers l’environnement ont connu
une évolution rapide, se rapprochant de la perspective actuelle que nous avons sur cette question.
L’histoire nous montre que notre relation avec l’environnement a évolué de la dépendance à
la domination, mais qu’elle doit maintenant évoluer vers une coexistence durable.

4Paléoécologie : étudie les relations des êtres vivants fossiles avec leur milieu de vie, sous les aspects physico-chimiques
aussi bien que biologiques.

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Important
L’intégration de l’environnement dans les
choix et les pratiques varie considérablement
d’une nation à l’autre. Dans les pays en
développement, où les priorités de la
population diffèrent grandement de celles des
nations industrialisées, la préservation de
l’environnement occupe une position
nettement moins centrale dans la société.

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IV. L’homme et l’environnement


L’interaction entre les environnements humain et naturel est une relation complexe et
multiforme qui a des implications significatives pour la durabilité et le bien-être des deux parties.
Les activités humaines ont incontestablement transformé l’environnement naturel comme on le
verra par la suite. Inversement, l’environnement naturel exerce également une influence
considérable sur les sociétés humaines, en fournissant des services écosystémiques essentiels, des
ressources pour les moyens de subsistance et des espaces pour les loisirs. Il est donc impératif de
comprendre et d’apprécier ces relations pour favoriser une coexistence harmonieuse entre les
environnements humains et naturels.

Figure I. 10 : Coexistence humaine environnement.


Il existe un consensus mondial croissant sur la nécessité d’adopter des politiques et des
pratiques de développement durable afin d’atténuer les effets négatifs des activités humaines sur
l’environnement naturel. Reconnaissant que les actions de l’homme peuvent avoir un impact
considérable sur le monde naturel, il est essentiel d’adopter des pratiques responsables qui
minimisent les dommages causés aux écosystèmes et s’efforcent d’atteindre l’équilibre écologique.
Parallèlement, il est essentiel d’apprécier la valeur intrinsèque de l’environnement naturel pour le
bien-être et le développement des sociétés humaines. En comprenant et en acceptant ces
interdépendances, nous pouvons favoriser une relation symbiotique qui permet aux
environnements humain et naturel de prospérer en harmonie.

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V. Comment l’homme a modifié son environnement


L’interaction entre l’homme et l’environnement existe depuis l’évolution de l’homme sur terre.
L’impact des activités humaines sur l’environnement est double - positif et négatif. L’homme est
responsable de l’impact sur l’environnement biophysique, la biodiversité et d’autres ressources,
ainsi que sur le mécanisme de fonctionnement de l’environnement.
De nombreux facteurs ont entraîné ces
modifications, ceux évoqués le plus souvent sont
la démographie et le développement
économique.
En effet, il est évident que la pollution est
directement liée à la population, tant au niveau
local que mondial. Cependant, d’autres éléments
tels que le développement économique, les
modes de vie, le climat, et de nombreux autres
facteurs influent également de manière Figure I. 11 : Image illustrative de la
surconsommation humaine.
significative sur les impacts environnementaux.
Les méfaits de l’activité humaine sur l’environnement sont vastes et diversifiés, parmi lesquels
on peut citer :
• Pollution de l’air : La pollution de l’air est un problème global résultant de la présence de
divers produits chimiques et particules dans l’atmosphère, provenant de sources telles que
les véhicules, les industries, les centrales électriques et les incendies en plein air. D’autres
polluants atmosphériques comprennent le plomb, l’ozone troposphérique et les particules
fines, qui sont de minuscules particules solides présentes dans l’air, comme la saleté et la suie.
• Pollution de l’eau : La pollution de l’eau est la contamination des masses d’eau, telles que
les lacs, les rivières et les océans, affectant la vie aquatique et la qualité de l’eau potable. Elle
peut être causée par divers facteurs, notamment le ruissellement des terres agricoles, les rejets
des usines et des stations d’épuration, les infiltrations des décharges et les déchets plastiques
déversés dans l’océan. Par ailleurs, L’acidification des océans est due à la dissolution du CO₂
dans l’océan, qui se lie à l’eau de mer et crée de l’acide carbonique. Cet acide réduit le pH de
l’eau, ce qui a pour effet de modifier la composition de l’océan.

• Déforestation : L’abattage des arbres pour l’exploitation forestière, l’agriculture et


l’urbanisation réduit la superficie des forêts, dégradant des écosystèmes précieux et
contribuant au changement climatique.

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Figure I. 12 : Changement annuel de la superficie forestière. [X]

• Changement climatique : Les


émissions de gaz à effet de serre résultant
de la combustion d’énergies fossiles, de la
déforestation et d’autres activités
humaines ont contribué au
réchauffement de la planète, provoquant
des phénomènes climatiques extrêmes,
l’élévation du niveau de la mer et des
perturbations dans les écosystèmes.
Figure I. 13 : Évolution des températures sur la Terre
• Perte de biodiversité : La destruction des habitats naturels, la surconsommation (surpêche,
chasse excessive) et l’introduction d’espèces envahissantes ont entraîné la disparition d’un
grand nombre d’espèces animales et végétales, réduisant ainsi la biodiversité de la planète.
• Surconsommation et épuisement des ressources naturelles : La demande croissante de
biens de consommation a un impact sur l’extraction excessive des ressources naturelles,
combustibles fossiles, les minéraux et les terres agricoles, ce qui épuise ces précieuses
ressources non renouvelables et encourage la production à grande échelle et la génération de
déchets.

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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

Figure I. 14 : Production de déchets par jour et par habitant (2018).

• Urbanisation non durable : L’expansion urbaine non planifiée et l’utilisation inadéquate des
terres ont conduit à des problèmes tels que la perte de terres agricoles, la congestion urbaine
et la pollution sous ses différentes formes, en plus de l’empiètement sur des écosystèmes
menant à la perte de biodiversité.
• Pollution lumineuse et sonore : La
pollution lumineuse se produit lorsqu’un
éclairage artificiel excessif perturbe l’obscurité
naturelle du ciel nocturne, ce qui a un impact
sur la santé des écosystèmes. Elle peut
perturber les animaux nocturnes, affecter les
habitudes de sommeil de l’homme et gaspiller
de l’énergie. La pollution sonore, quant à elle,
résulte du bruit excessif généré par les
transports, l’industrie et les activités de loisirs. Figure I. 15 : Carte de pollution
lumineuse en Afrique.
Bien que l’impact net de l’activité humaine sur l’environnement soit souvent négatif en raison
des dégradations et des pressions exercées sur les écosystèmes, il existe néanmoins quelques effets
positifs -beaucoup moins nombreux que les méfaits- résultant de l’intervention humaine. On peut
citer :
✓ Conservation et restauration : De nombreuses personnes et organisations s’engagent
dans des activités de conservation et de restauration environnementales (reboisement,

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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

réintroduction d’espèces disparues) visant à protéger et à réhabiliter les écosystèmes


endommagés.
✓ Énergie renouvelable : L’adoption croissante des énergies renouvelables, telles que
l’énergie solaire et éolienne, contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à
atténuer le changement climatique.
✓ Technologie environnementale durable : La recherche et le développement de
technologies environnementales, telles que les systèmes de traitement des eaux usées,
contribuent à réduire l’impact environnemental de l’activité humaine.
✓ Éducation et sensibilisation : Les efforts visant à éduquer le public sur les enjeux
environnementaux et à sensibiliser aux pratiques durables ont conduit à des changements
positifs de comportement et à une plus grande prise de conscience environnementale.
✓ Législation environnementale : Les lois et réglementations environnementales visent à
limiter les activités nuisibles à l’environnement, à promouvoir la conservation des
ressources naturelles et à protéger la santé publique.
✓ Gestion des déchets et des ressources : Les programmes de recyclage et de gestion des
déchets contribuent à réduire la quantité de déchets envoyée en décharge, réduisant ainsi la
pollution et l’exploitation excessive des ressources naturelles.
Important
Il est important de noter que ces effets positifs sont souvent des réponses aux problèmes
environnementaux créés par l’homme lui-même. Bien que ces actions aient un impact
bénéfique, elles ne suffisent généralement pas à compenser les dommages environnementaux
globaux causés par les activités humaines. Par conséquent, il est essentiel de continuer à prendre
des mesures pour réduire l’impact négatif sur l’environnement tout en favorisant ces aspects
positifs.

VI. Démographie, bouc émissaire ?


Les croyances populaires redoutent une catastrophe environnementale due à une inflation
démographique incontrôlée. Cette crainte est fondée sur des preuves circonstancielles qui montrent
que la santé de notre environnement s’est dégradée parallèlement de l’accroissement de notre
population.

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L’impact d’un si grand nombre de personnes


sur la planète a conduit certains scientifiques à
inventer un nouveau terme pour décrire notre
époque : l’époque de l’Anthropocène.
Contrairement aux précédentes époques
géologiques, qui étaient définies par divers
processus géologiques et climatiques, la
période proposée pour l’Anthropocène est
nommée en raison de l’influence dominante
des humains et de leurs activités sur
l’environnement. En substance, l’homme est
une nouvelle force géophysique mondiale, au Figure I. 16 : Croissance démographique à
sens négatif du terme. l’horizon 2100.
Toutefois, si la taille de la population est un
élément du problème, la question est plus
profonde et plus délicate que le simple
recensement des personnes.
C’est essentiellement la répartition de ces
populations (densité, schémas migratoires et
urbanisation), leur composition (âge, sexe et
niveaux de revenus5) et, surtout, leurs
habitudes de consommation, qui sont tout
aussi importantes, sinon plus, que les simples Figure I. 17 : Courbe environnementale de
Kuznets.
chiffres.
En se concentrant uniquement sur le nombre d’habitants, on dissimule la relation
multidimensionnelle qui existe entre nous et notre environnement, et il nous est plus facile de
rejeter la faute sur d’autres, comme les habitants des pays en développement, plutôt que d’examiner
la manière dont notre propre comportement peut avoir une incidence négative sur la planète.

5 Courbe de Kuznets: la croissance serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement ;
puis, au-delà d'un certain seuil de revenu par habitant, la croissance entraînerait une amélioration de la qualité de
l'environnement. Cette courbe reste cependant sujette à discussion.

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Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

Taille de population : À mesure que la


population mondiale augmente, les limites des
ressources mondiales essentielles telles que
l’eau, la terre, les forêts et les ressources
halieutiques deviennent évidentes. La capacité
porteuse, définie comme la quantité maximale
d’individus d’une population animale ou
végétale que peut accueillir un écosystème
étant donné les ressources disponibles, est un
facteur crucial dans la détermination de la
masse humaine critique. Figure I. 18 : Accroissement de la population
dans différentes régions du monde.
Les ressources limitées de la Terre peuvent subvenir aux besoins de plus de 1 000 milliards de
personnes, mais leur qualité de vie et leur coopération à l’échelle requise sont encore inconnues. Il
existe une grande disparité de consommation des ressources à travers le monde, ce qui renforce la
fragilité de l’équilibre de la société. Il est aussi utile de souligner une concertation humaine plus
élevée en milieu urbain qui entraine une détérioration et surexploitation locale de l’environnement.
Composition de la population : La population mondiale compte la plus forte proportion de
jeunes et de personnes âgées, ce qui suscite des préoccupations accrues en matière d’environnement
urbain. Comme les jeunes sont plus susceptibles de migrer, les impacts environnementaux urbains
s’intensifient.
Consommation humaine : La répartition des revenus a également une incidence sur
l’environnement, les plus défavorisés se livrant à une utilisation non durable des ressources et les
plus riches consommant de manière disproportionnée. La consommation est souvent considérée
comme un élément normal de la vie quotidienne pour une économie florissante. Cependant, une
consommation excessive nuit à la planète. L’impact environnemental de la production de masse de
biens est important : elle consomme de grandes quantités d’énergie, crée de la pollution et génère
des déchets.
Tous les êtres humains ne sont pas également responsables des dommages causés à
l’environnement, les modes de consommation et l’utilisation des ressources étant élevés dans
certaines parties du monde et faibles dans d’autres. L’empreinte écologique6 est une mesure de la

6 L'empreinte écologique est souvent exprimée en unités de surface, généralement en hectares globaux (hag), et elle
permet d'évaluer si la demande humaine en ressources naturelles excède la capacité régénérative de la Terre. Si
l'empreinte écologique d'une population ou d'une nation dépasse la biocapacité de la Terre (la capacité de la Terre à

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pression qu’exerce l’activité humaine sur la Terre en termes de consommation de ressources


naturelles et de production de déchets.

Figure I. 19 : Excédent ou déficit écologique par pays, calculé selon la biocapacité7 du pays en
hag/hab moins son empreinte écologique en hag8/hab .
L'empreinte écologique des États-Unis est de 8,1 hga par personne (en 2018) et la biocapacité
mondiale est de 1,6 hga par personne (en 2018). Pour mettre les choses en perspective, si le reste
du monde vivait comme les états unis, il nous faudrait l’équivalent de (8,1/ 1,6) = 5,1 Terres pour
répondre à la demande. Une autre façon intéressante de considérer les données est la suivante :
combien de d’Amérique le l’Amérique a-t-elle besoin pour répondre à la demande de ses habitants
en matière de nature ? Sachant que la biocapacité locale des États-Unis est de 3,5 hga par personne
(en 2018). Par conséquent, il faudrait (8,1/3,5) = 2,3 les ressources des États-Unis pour répondre
à la demande de ses habitants en matière de nature.
L’empreinte écologique d’un Américain est près de 9 fois supérieure à celle d’un Indien. Ainsi,
bien que la population de l’Inde dépasse de loin celle des États-Unis, en termes de dommages
environnementaux, c’est la consommation américaine de ressources qui cause le plus grand nombre
de dommages à la planète.
Le Jour de Dépassement est la date dans une année où l'empreinte écologique de l'humanité
dépasse la biocapacité de la Terre à régénérer les ressources naturelles et à absorber les déchets

régénérer ces ressources et à absorber les émissions de CO2), cela signifie que la région est en déficit écologique, ce
qui peut contribuer à la dégradation de l'environnement et à la surexploitation des ressources.
7 Indicateur chiffré (hectares globaux) qui évalue la capacité d'un écosystème à reconstituer ses réserves et à absorber

les déchets issus de leur consommation.


8 Un hectare global est un hectare avec une capacité de production de ressources et d'absorption de déchets

correspondant à la moyenne mondiale.

Cours EDD L3 19
Chapitre 1 Introduction à la notion d’environnement

produits et les émissions de (CO2) générées par les activités humaines. En d'autres termes, c'est la
date à partir de laquelle l'humanité commence à puiser dans les réserves de ressources naturelles de
la planète de manière non durable pour le reste de l'année.
Biocapacité globale
Journée dépassement=  365
Empreinte écologique
Le jour est alors compté à partir du premier
janvier de l’année considérée. En reprenant
l’exemple précédent, les États-Unis auront
consommé les ressources annuellement
renouvelables au bout de [(1,6/8,1)*365=72,09
Jours].
Ce calcul est une manière simplifiée
d'illustrer le concept de dépassement écologique.
Il ne signifie pas que nous pouvons
physiquement accéder à des Terres
supplémentaires pour soutenir notre
consommation. Il souligne plutôt la nécessité
d'adopter des pratiques plus durables et de
réduire la consommation de ressources pour Figure I. 20 : Jours de dépassement par pays pour
vivre dans les limites des moyens écologiques de l’année 2022.

notre planète.

Cours EDD L3 20

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