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1. INTRODUCTION ................................................................................................................... 2
4. CONCLUSION ....................................................................................................................... 8
5. BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 9
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THÈME N°3 Itziar Pérez González
1. INTRODUCTION
Au cours de ce thème, nous allons étudier les théories linguistiques actuelles. Pour ce faire,
nous allons commencer par une introduction afin d’entrer dans le contexte. Mais avant cela,
nous voulions expliquer l’importance de ce thème pour nous, en tant que professeurs. En
effet, le Ministère de l’éducation nous donne une certaine liberté pour choisir la méthodologie
que nous utilisons et connaître les théories linguistiques actuelles, nous aide à prendre des
idées pour décider comment est-ce que nous voulons travailler.
La nature nous est présentée comme un ensemble de phénomènes qui peuvent être observés.
Les chercheurs construisent des théories qui expliquent la régularité, la fréquence de ces
phénomènes et cherchent également à les prévoir.
Dans l’histoire de la linguistique, chaque nouvelle approche théorique présente un nouveau
paradigme, mais très souvent les différentes théories reprennent des éléments qui avaient
été introduits dans les analyses précédentes. C’est pour cela qu’avant de présenter quelles
sont les théories actuelles dans l’enseignement, nous présenterons un bref parcours de
l’évolution de la linguistique.
2. HISTOIRE DE LA LINGUISTIQUE
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THÈME N°3 Itziar Pérez González
certains mots avaient cette origine. Dans les écoles grecques se sont surtout les stoïciens qui
ont établi une démarcation pour la première fois entre les voix passive et active et entre les
verbes transitifs et intransitifs, et qui ont établi une différence entre « signifiant » et « signifié
». On peut affirmer qu’ils sont donc les précurseurs de Saussure.
2.3. DE LA LINGUSTIQUE MÉDIÉVALE À SAUSSURE
Par rapport aux recherches médiévales, elles se sont principalement occupées de l’étude du
latin et ont discuté au sujet de la définition du « meilleur latin ». Il s’agissait d’une grammaire
spéculative étant donné qu’elle prenait le langage pour un miroir de la réalité.
Roger Bacon est un des premiers à dire que la grammaire est essentiellement la même pour
toutes les langues même si elles ont des différences. Cette idée est revenue à plusieurs
reprises tout au long de l’histoire de la linguistique. La célèbre Grammaire générale et
raisonnée de Port-Royal défend l’idée que la grammaire est spéculative puisqu’elle considère
que la structure de la langue est déterminée par la raison et qu’elle ne représente qu’une
variation d’un système général. Cette grammaire servira à préparer l’arrivée du 18e siècle.
Avec le grand humaniste allemand Whilem Von Humboldt, tous ces éléments se retrouvent et
s’ajoutent à la connaissance d’une énorme variété de langues, notamment indoeuropéennes.
D’après lui, chaque langue détermine la vision du monde qu’elle présente et donc,
l’apprentissage d’une langue entraîne une familiarisation avec une certaine perception du
monde. Dans l’œuvre de Humboldt, nous avons les bases du structuralisme.
Deux nouvelles notions apparaissent : le comparatisme et l’historicisme. Deux linguistes
doivent être nommés : le danois Ramus Rask et l’allemand Jacob Grimm. Rask est le premier
à formuler de façon précise, les relations entre la langue scandinave et les langues
indoeuropéennes. L’allemand J. Grimm, en suivant les pas du danois, publie dans sa
grammaire une loi qui décrit les correspondances entre les langues germaniques et le reste
des langues indo-européenes. L’établissement de ces correspondances est un exemple de
linguistique comparatiste. La base du comparatisme se trouve dans la régularité des
correspondances, et celle de la linguistique historique se trouve dans la régularité des
transformations phonétiques.
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4) La description des langues se fait sur un axe horizontal, l’axe des simultanéités, et
vertical, celui des successions ou synchronique et diachronique.
Selon Saussure, la linguistique doit rendre compte de toutes les manifestations du langage. Il
s’agit donc d’une discipline descriptive.
Saussure a une conception dualiste du langage : c’est un fait individuel et social. Le concept
de langue renvoie au fait social et celui de parole fait allusion aux réalisations individuelles
que chaque individu fait du langage quand il l’utilise.
Un autre point de sa théorie linguistique est que l’étude de la langue peut se faire de deux
manières : synchronique (si nous prenons la langue à un moment ponctuel de son évolution
permanente) ; ou diachronique (si nous nous intéressons aux changements linguistiques).
Saussure privilégie l’étude synchronique de la langue.
La phonologie de Troubetzkoy
Troubetzkoy part de la distinction de Saussure entre langue et parole. D’après lui chaque acte
de parole implique la réalisation d’un modèle où se manifeste une norme. Une expression
linguistique est divisible en un certain nombre de parties minimales qu’il appellera phonèmes.
Toute langue utilise un nombre limité de phonèmes qui se distinguent par certaines
caractéristiques phonétiques précises qui sont déterminantes pour leur distinction mutuelle.
Pour déterminer si deux sons sont des phonèmes il fait la preuve de la commutation, il
remplace un son par l’autre dans le même contexte pour voir si le sens du mot change ou non.
La glossématique
La glossématique apparait dans les années 30 autour de Louis Hjelmslev qui considère qu’une
langue est toujours la même et qu’elle se réalise à l’aide de l’articulation de sons, de lettres
écrites à la main ou de façon mécanique, par l’orthographe Braille ou n’importe quel autre
moyen tant que les relations de dépendances mutuelles ne sont pas modifiées.
Le structuralisme américain
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Les américains constatent les énormes différences entre les catégories qui servent à exprimer
le temps, le lieu, les liens familiaux des langues qu’ils connaissent. La relation de la langue avec
la réalité sociale qui l’entoure (religions, mythes, société) se fait elle aussi évidente.
La linguistique américaine se consacre surtout à l’analyse morphologique et phonologique des
langues amérindiennes et à en faire un classement typologique sans tenir compte du sens. Il
s’agit là d’une méthode mécanique de description de la langue.
2.6. NOAM CHOMSKY
La parution de Syntactic Structures de Noam Chomsky représente une rupture avec les
principes de Structuralisme américain.
D’une part, il prend la syntaxe comme objet d’étude. Il passe de l’étude des phonèmes et des
unités minimes à celui des propositions.
D’autre part, pour la phonologie, il cherche des structures plus profondes qui sont derrière les
ambiguïtés des structures superficielles générées à l’aide de règles transformationnelles.
Chomsky cherche à construire une théorie des structures linguistiques qu’il appelle grammaire
et dont la pièce maîtresse est constituée par la syntaxe. Les phénomènes syntaxiques
appartiennent à un niveau spécifique et autonome distinct de la morphologie et de la
phonologie et de la sémantique, qui aura pour lui un rôle très important : une phrase peut
être bien formée syntaxiquement mais dépourvue de signification comme dans l’exemple :
Les idées vertes sans couleur dorment furieusement.
La méthode de Chomsky se base sur l’intuition que l’individu a de sa langue. Il s’agit alors
d’une grammaire interne. La théorie linguistique doit rendre compte de la connaissance
intuitive qu’un sujet parlant a de sa langue ; elle n’est pas une représentation de ce qui est
produit réellement par les sujets parlants d’une langue qui constitue la performance. La
compétence est conçue pour lui comme un système de règles. Selon Chomsky, nous sommes
prédisposés génétiquement à l’acquisition de la capacité de langage qui s’acquiert de manière
inconsciente, lors des premières années de vie.
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communication. Comme nous allons le voir dans la deuxième partie du thème, l’étude du
texte/discours est l’axe central de théories les plus récentes.
L’évolution générale de la linguistique ces 30 dernières années présente deux tendances qui
se complètent l’une l’autre.
• Une linguistique qui s’occupe de la langue et qui s’est transformée en une linguistique du
discours.
• Une linguistique qui a abandonné la phrase en tant qu’unité de base pour s’occuper du texte.
Elle ne travaille plus sur des phrases isolées, mais à partir des énoncés qui se suivent pour
créer un texte ou un discours.
La linguistique contemporaine travaille donc sur des énoncés produits réellement par un
locuteur dans une situation de communication donnée. Elle étudie le discours dans la mesure
où il manifeste la présence d’un locuteur et où il constitue une énonciation. Bien que cette
évolution se soit produite bien avant les années 80, ce n’est qu’à partir de cette date qu’elle
s’installe pleinement dans la linguistique française.
Le courant énonciatif en France se base sur les idées établies par le linguiste Émile Benveniste.
La linguistique de l’énonciation s’occupe principalement des éléments subjectifs qui renvoient
au locuteur mais qui sont prévus par le système de la langue et donc faciles à décrire de façon
objective. C’est ce que Benveniste appellera embrayeurs. C’est pour cela que la linguistique
de l’énonciation s’intéresse spécialement à l’analyse des personnes, des déictiques spatiaux
et temporels, des temps verbaux et du discours rapporté.
En ce qui concerne les personnes, Benveniste signale trois positions différentes : énonciateur
(dont JE est le marqueur), co-énonciateur (TU son marqueur) et non-personne. L’énonciateur
est le point d’origine des coordonnées énonciatives, le co-énonciateur est l’autre pôle de
l’énonciation et il établit avec le JE une relation d’opposition, d’altérité et de solidarité en
même temps. Les positions de non-personnes sont celles des entités qui sont présentées
comme incapables de prendre en charge l’énoncé. Entre cette position et celle de
l’énonciateur et du co-énonciateur s’établit une relation de « rupture ». C’est cette rupture
qui empêche Benveniste de parler, comme le fait la grammaire traditionnelle, de troisième
personne. Pour ce qui est des pronoms pluriels NOUS et VOUS, Benveniste les considère des
« personnes amplifiées ». Il ne s’agit pas de pluriels au sens strict du terme car il s’agit de la
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La linguistique de l’énonciation analyse aussi l’utilisation et les valeurs des temps verbaux de
l’indicatif. Benveniste propose une taxonomie qui s’appuie non seulement sur un critère
temporel mais aussi sur leur fonction dans l’énonciation. Il différencie deux plans, celui de
l’histoire, ou énonciation historique et celui du discours. Il oppose, grâce à ces deux critères,
le passé simple et le passé composé. Le passé simple est le temps de l’histoire, de l’énonciation
historique qui présente une histoire indépendante de la situation d’énonciation. Il n’y a pas,
dans l’énonciation historique, de marques de subjectivité ni de déictiques. Le passé composé,
serait le temps de base du discours (ou énonciation discursive) et il se place dans le plan du
discours, directement lié à la situation d’énonciation. Il y a dans le discours des éléments
déictiques et des traces de subjectivité (modalisation). Un texte dans lequel on trouve le
présent, le passé composé ou le futur simple sera un texte lié au présent du locuteur (ancré
dans la situation d’énonciation).
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Au cours des dernières années, l’étude de l’ancien français et du moyen français s’est
renouvelé grâce à l’approche textuelle basée sur la progression thématique et l’opposition
entre thème et rhème, à la typologie des langues, aux apports de la linguistique énonciative,
des théories de l’argumentation et de la sociologie.
4. CONCLUSION
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Avant de terminer ce thème, il est bon de faire quelques précisions. Étant donné que le titre
du thème fait allusion aux apports des théories linguistiques actuelles à la communication,
certains peuvent penser que nous devrions réduire la première partie du thème et ne parler
que du paradigme fonctionnel ou communicatif. Mais il faut être conscient que sans les
théories plus anciennes d’une part, la linguistique ne serait pas encore une science au sens
littéral du terme et d’autre part, elle ne serait jamais parvenue au moment évolutif où elle se
trouve maintenant. Ce sont les limites du paradigme formel - le fonctionnement réel de la
communication - qui font l’objet d’étude des différentes branches de la linguistique
contemporaine.
Pour certains, un des problèmes de la linguistique actuelle est le fait que son objet d’étude est
trop vaste, trop flou. Il manquerait une théorie plus générale qui soit applicable « pour tous
les cas ». Ceci place la linguistique actuelle dans le cadre culturel du postmodernisme, qui
déconstruit les théories à valeur universelle, et défend l’existence d’une infinité de discours
marginaux, valables uniquement pour des contextes et de situations très concrètes.
5. BIBLIOGRAPHIE
- ADAM, Jean-Michel: Linguistique textuelle: des genres de discours aux textes. Nathan, 1999.
- BENVENISTE, E.: Problèmes de linguistique générale. Gallimard, 1966
- MALMBERG, Bertil: Analyse du langage au XXè. siècle. Théories et méthodes. PUF, 1983.
- SAUSSURE, Ferdinand de: Cours de linguistique générale. Payot, 1922