Vous êtes sur la page 1sur 6

Ecole Polytechnique Universitaire de Lille

Fondations Flexibles Japonaise


pour Lutter Contre Sismique
Rapport de Projet Géotechnique
───────────────────────

Redigé par :
Avinda SURYANINGSIH
Étudiante en M2
Ingénierie Hydraulique et Géotechnique

Encadrant Académique :
Hanbing BIAN
Enseignant Géotechnique

Année Universitaire 2023/2024


1

INTRODUCTION
Le Japon est situé dans une zone sismique active en raison de sa position
géographique le long de la ceinture de feu du Pacifique. Cette région est caractérisée
par une activité tectonique intense, avec de fréquents tremblements de terre et
l'existence de plusieurs volcans. En raison de cette réalité géologique, le Japon est
exposé à des risques sismiques et volcaniques.

Fig 1 : La ceinture de feu de Pacifique

Compte tenu de ces risques naturels, tous les bâtiments au Japon doivent être
capables de bouger, ce qui a conduit à un développement avancé de technologies de
construction antisismique. Les fondations flexibles japonaises se distinguent comme
des innovations majeures dans la lutte contre les effets dévastateurs des tremblements
de terre.
Ce projet se propose d'explorer et de présenter ces fondations flexibles
japonaises en tant que modèle exemplaire, étudier leur efficacité, et envisager leur
adaptation dans d'autres pays exposés aux risques sismiques.
2

COMMENT LES BÂTIMENTS AU JAPON SURVIVENT AUX SÉISMES


Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement japonais a introduit une
série de mesures de plus en plus strictes pour contraindre les constructeurs à créer des
structures résistant aux séismes. Les normes japonaises en matière de construction
résistante aux tremblements de terre sont les suivantes :
1. Taishin : Il s'agit de l'exigence minimale pour les bâtiments résistants aux
séismes au Japon, qui stipule que les poutres, les piliers et les murs doivent
avoir une épaisseur minimale pour faire face aux secousses.
2. Seishin : Le niveau suivant des bâtiments résistants aux séismes au Japon,
Seishin est recommandé pour les immeubles de grande hauteur. Il utilise des
amortisseurs qui absorbent une grande partie de l'énergie d'un tremblement de
terre. Essentiellement, des couches de tapis en caoutchouc épais sont placées
sur le sol sous les fondations, absorbant ainsi les secousses.
3. Menshin : Il s'agit de la forme la plus avancée de bâtiments résistants aux
séismes au Japon, et également la plus coûteuse. La structure du bâtiment
lui-même est isolée du sol par des couches de plomb, d'acier et de caoutchouc
qui bougent indépendamment de la terre en dessous. Cela signifie que le
bâtiment lui-même bouge très peu, même pendant les séismes les plus graves.
Selon une étude de l'Université de Tokyo, 87 % des bâtiments de la ville ont été
construits conformément aux normes modernes de résistance aux séismes.
En fonction de l'emplacement et de l'objectif du bâtiment, les ingénieurs et les
concepteurs japonais peuvent choisir parmi de nombreuses autres caractéristiques de
construction résistant aux séismes, notamment :
● L'utilisation d'une structure en acier dans le noyau du bâtiment, par opposition au
noyau en béton armé courant dans les structures occidentales.
● Poutres et colonnes en acier plutôt qu'en béton, pour répartir les forces
sismiques à travers la structure.
● Structures en treillis pour renforcer le bâtiment.
● Système d'isolation sismique de la base (cette butée en caoutchouc flexible peut
réduire les oscillations et les secousses pendant un séisme).
● Pendules dans le noyau ou sur le toit du bâtiment.
● Utilisation d'amortisseurs diagonaux (servant d'amortisseur, dissipant l'énergie
des ondes sismiques se propageant à travers la structure du bâtiment).
● Jonctions en T conçues pour se rompre en cas de besoin.
3

● De nombreux nouveaux bâtiments sont également connectés au système


d'alerte précoce du pays, qui avertit les habitants d'un tremblement de terre
imminent.
● Utilisation de portes à dégagement rapide offrant davantage de voies
d'évacuation.
● Éclairages protégés pour préserver les personnes en cas d'explosion des
ampoules.

Isolation sismique de la base (fondation antisismique)


Cette méthode est probablement la chose la plus proche d'un bâtiment
antisismique, c'est comme mettre des patins à roulettes sous le bâtiment, donc il flotte
un peu au-dessus du sol, ce qui signifie qu'il ne peut pas être affecté par un
tremblement de terre s'il n'est pas en contact avec le sol.

Fig 2 : principe d’isolation sismique de la base

L'isolation sismique de la base est souvent appelée une fondation flexible car elle
introduit un niveau de flexibilité ou d'isolement entre la superstructure (le bâtiment) et la
sous-structure (la fondation). Contrairement aux fondations rigides traditionnelles qui
relient directement le bâtiment au sol, un système d'isolation sismique de la base
intègre des éléments flexibles permettant au bâtiment de se déplacer indépendamment
du mouvement du sol lors d'un tremblement de terre.
La flexibilité est obtenue en utilisant divers types de paliers, tels que des
isolateurs en caoutchouc, en acier ou d'autres matériaux, capables d'absorber et de
dissiper l'énergie générée par les forces sismiques. Ces éléments flexibles
désolidarisent efficacement le bâtiment du mouvement du sol, réduisant le transfert de
l'énergie sismique à la structure. Cette flexibilité contribue à prévenir ou à minimiser les
dommages structurels et améliore la résilience sismique globale du bâtiment.
4

Fig 3 : dispositif d’isolation sismique en caoutchouc

Le coût d'application du système d'isolation sismique peut varier en fonction de


plusieurs facteurs, notamment la taille et la complexité du bâtiment, le type de système
d'isolation choisi, les matériaux utilisés, les coûts de main-d'œuvre, les réglementations
locales, et d'autres considérations spécifiques au projet.

En général, l'implémentation de systèmes d'isolation sismique peut entraîner des


coûts initiaux plus élevés par rapport aux méthodes de construction traditionnelles. Les
coûts supplémentaires peuvent découler de la nécessité d'utiliser des matériaux
spécifiques, de l'installation de dispositifs d'isolation, et de la conception structurelle
adaptée.

Cependant, il est important de noter que ces coûts initiaux peuvent être justifiés
par les avantages potentiels en termes de sécurité et de réduction des dommages lors
d'événements sismiques. En cas de tremblement de terre, les bâtiments équipés
d'isolation sismique sont souvent moins susceptibles de subir des dommages
importants.

Les coûts globaux peuvent également être influencés par des économies à long
terme, car les bâtiments équipés d'un système d'isolation sismique peuvent nécessiter
moins de réparations et de rénovations après un séisme, contribuant ainsi à la durabilité
à long terme.
5

CONCLUSION
En conclusion, ce projet sur l'isolation sismique a mis en lumière l'importance
cruciale de développer des solutions innovantes pour renforcer la résilience des
structures face aux tremblements de terre. L'approche japonaise, avec son système
d'isolation sismique, se distingue comme une méthode efficace pour atténuer les effets
dévastateurs des séismes.
L'adaptation de ce système dans d'autres pays nécessiterait une approche
soigneuse, prenant en considération les conditions géologiques, les normes de
construction locales, et d'autres facteurs spécifiques à chaque région. Bien que des
coûts initiaux plus élevés puissent être associés à la mise en œuvre de l'isolation
sismique, les avantages en termes de sécurité et de réduction des dommages
potentiels peuvent justifier ces investissements.
En fin de compte, ce projet souligne l'importance de repenser les approches
conventionnelles de construction dans des zones sismiques et encourage l'exploration
continue de solutions novatrices pour garantir la stabilité des structures et la sécurité
des habitants face aux menaces sismiques.

Vous aimerez peut-être aussi