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Gauckler Philippe-Gaspard. Origine des eaux qui servent à l'irrigation de Laghouat. In: Annales de Géographie, t. 17, n°91,
1908. pp. 83-84;
https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1908_num_17_91_18211
Pierre Denis.
1. Le Dakhla est une cuvette entourée de montagnes dont les terrains supérieurs
appartiennent au Turonien. Celui-ci vient plonger dans la cuvette, où il est partiellement recouvert de
Miocène, de Pliocène et de Quaternaire ancien.
84 NOTES ET CORRESPONDANCE.
Tastes tranchées, ont permis de trouver sur la rive gauche de l'Oued Mži
■des sources importantes (plus de 100 litres à la seconde), à un niveau plus
élevé que celui de la rivière. Elles étaient séparées du lit par des couches
imperméables de Quaternaire ancien; ce Quaternaire doit disparaître vers
l'axe de la vallée, là où se trouvent les sources qui alimentent LaghouaL
L'ensemble des études faites à la fin de 4905 et au commencement de
1906 bouleverse complètement la théorie de l'augmentation du débit des
eaux que l'on avait établie en vertu des hypothèses primitives. Il est
démontré aujourd'hui que Laghouat doit ses eaux à des sources, et qu'aucun
barrage construit dans la rivière ne saurait modifier leur importance. Il
n'y a point de cours souterrain sensible, par conséquent il n'y a pas lieu
de chercher en profondeur l'augmentation du débit de la rivière
superficielle. Le seul problème qui se pose aujourd'hui serait d'essayer de
régulariser celui-ci, en le réduisant pendant la période d'abondance et en
l'augmentant pendant la période sèche. Le problème est très délicat et il n'est
pas sûr qu'on puisse trouver une solution pratique.
Les explorations de Mr Flamand ont encore montré que les eaux de
Tadjemout ne proviennent pas non plus, comme on le supposait, du cours
souterrain de l'Oued Mzi, mais qu'elles ont une origine analogue à celle
des eaux de Laghouat. Ce sont des sources émergeant sous les sables de
l'Oued Mzi qui donnent naissance au cours apparent dérivé au bénéfice dû
l'oasis de Tadjemout. De même, une reconnaissance rapide du côté de
Messad, qu'on croyait alimenté par le cours souterrain de l'Oued Messad,
resserré aux environs de cette ville par des terrains imperméables, a révélé,
là aussi, la présence de sources abondantes qui surgissent au fond de
l'oued sur une assez grande longueur. "
.
On voit que, dans son ensemble, la théorie ancienne des cours d'eau
souterrains que' le rétrécissement de leur lit contraint à couler au jour,
paraît devoir être écartée dans la région de Laghouat. Il conviendra, dans
chaque cas particulier, de rechercher avec soin si la disposition des couches
géologiques voisines des points d'eau ne doit pas faire admettre
l'existence de sources, et non d'un courant invisible qui suivrait le thalweg en
circulant entre les matériaux (sable, gravier, roche) qui en tapissent le
fond. On évitera ainsi de se lancer dans des entreprises onéreuses et
décevantes de barrages souterrains.
Philippe Gauckler.