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1 SÉANCE 7 : L'INFORMATION DÉPENDANTE DE L'OPINION ? .....................................................................3
1.1 L’AFFAIRE DREYFUS ET LA PRESSE ..............................................................................................................3
1.2 INTRODUCTION ..........................................................................................................................................5
1.3 I. L’AFFAIRE DREYFUS DANS SON CONTEXTE .................................................................................................6
1.4 UN CONTEXTE PROPICE À LA CRISE ...............................................................................................................7
1.5 LA PRESSE RÉVÈLE L’AFFAIRE .....................................................................................................................8
1.6 LA PRESSE FAIT PRESSION SUR L’OPINION ...................................................................................................11
1.7 LES FRANÇAIS S'INFORMENT GRÂCE À LA PRESSE ........................................................................................12
1.8 UNE PRESSE D’ABORD UNANIME ................................................................................................................14
1.9 II. LA PRESSE AMPLIFIE LA CRISE ...............................................................................................................16
1.10 DE L’AFFAIRE À L’AFFAIRE ........................................................................................................................16
1.11 LE TOURNANT DE J’ACCUSE.......................................................................................................................17
1.12 LE TOURNANT DE J’ACCUSE.......................................................................................................................19
1.13 III. LA PRESSE : GUIDE OU REFLET DE L’OPINION ? ........................................................................................21
1.14 LA PRESSE, REFLET DES DÉCHIREMENTS DE L’OPINION PUBLIQUE ..................................................................22
1.15 LA PRESSE FAIT-ELLE BASCULER L’OPINION OU EST-CE L’INVERSE ? ..............................................................24
1.16 LA PRESSE FAIT PRESSION POUR LA VÉRITÉ..................................................................................................25
1.17 GRANDES DATES DE L’AFFAIRE DREYFUS ....................................................................................................26
1.18 L’AFFAIRE DREYFUS ET LES MÉDIAS ÉTRANGERS ..........................................................................................26
1.19 L’AFFAIRE : UNE MATRICE POUR LA PRESSE ?..............................................................................................27
1.20 SYNTHÈSE ...............................................................................................................................................28
2 NOTES ..........................................................................................................................................................28
3 CRÉDITS .......................................................................................................................................................28
4 VERSION IMPRIMABLE ................................................................................................................................29
1 Séance 7 : L'information dépendante de l'opinion ?
1.2 Introduction
1.2.1 Résumé :
L’Affaire Dreyfus est la première grande crise de l’ère des médias de masse. Dans cette séquence, nous ne
nous intéressons pas aux détails ni au déroulement de l'affaire, mais plutôt à son traitement par la presse.
En effet, selon l’historien Dominique Kalifa : « Sous l’une ou l’autre de ses formes – ordurière ou savante,
militante ou populaire, intellectuelle ou satirique –, le journal fut un acteur majeur de l’Affaire Dreyfus ».
Mais avant de commencer l’analyse de cet événement, rappelons l'importance capitale de l'Affaire Dreyfus
dans l’histoire de France.
Dreyfus est un capitaine de l’armée française d’origine juive alsacienne. Il est arrêté en 1894 et condamné
l'année suivante au bagne pour espionnage au profit de l’Allemagne, dans le contexte et l'esprit de
Le Roi des Porcs par Victor Lenepveu (planche n°4 de la série Le Musée des Horreurs, 1900) Les attaques
contre Zola de la part de journalistes ou de dessinateurs violemment antidreyfusards sont souvent
ordurières.
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L’Affaire Dreyfus éclate en octobre 1894. La Troisième République a été proclamée 14 ans plus tôt dans le
contexte de la défaite face à la Prusse. Le régime républicain a traversé plusieurs crises dont il est sorti
renforcé, mais il demeure fragile.
D’autre part, l’antisémitisme en cette fin de XIXe siècle gagne du terrain sous l’influence d’Edouard
Drumont. Son livre, La France juive, publié en 1886 professe une détestation brutale à l’égard des juifs sur
1200 pages haineuses. Son journal, La Libre parole, tire à 200 000 exemplaires chaque jour.
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Enfin, cette affaire survient alors que la presse est très libre et très éclatée. Depuis la loi de 1881, la
politique française à l’égard de la presse est l’une des plus libérale du monde. Les Français sont d’ailleurs
les plus grands lecteurs de journaux du monde. Au total, environ 4,5 millions d’exemplaires de journaux de
presse quotidienne sont tirés à la fin du XIXe siècle.
Les Français lisent la grande presse populaire comme Le Petit Parisien (dont le slogan, « Le plus fort
tirage au monde » n'est pas exagéré). Mais ils lisent également une presse d’opinion, tradition héritée de la
Révolution française. Ainsi, les catholiques lisent-ils La Croix, les royalistes L'Action française (fondée un
peu plus tard) et les antisémites La libre parole. Cette diversification de la presse politique renforce
« l’effet de bulle », les lecteurs lisant surtout des journaux suivant leur opinion.
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L’Affaire Dreyfus est née de révélations parues dans la presse. Fin septembre 1894, une femme de ménage
employée à l’ambassade d’Allemagne remet au chef adjoint du service de statistique des renseignements
français un bordereau anonyme contenant des informations militaires classées secret défense. Il y a donc
un traître dans les renseignements français. Le chef adjoint du service de statistique, le commandant
Henry, prend connaissance de ce document et le transmet à ses supérieurs. Une enquête interne aboutit à
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La Patrie, autre journal nationaliste, ajoute qu’il s’agit d’un « officier israélite attaché au ministère de la
Guerre ». Très rapidement, l’affaire se teinte d’antisémitisme et La Libre Parole titre en première page de
son quotidien du 1er novembre « Haute trahison : arrestation de l’officier juif A. Dreyfus ». Ces révélations
contraignent le ministère de la Guerre à confirmer officiellement la nouvelle et à informer qu’une
instruction judiciaire a été décidée.
Passez sur l’image pour découvrir les ressorts de cette presse antisémite.
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Dès l’ouverture du procès de Dreyfus en décembre 1894, la presse fait pression pour avoir accès au procès
qui se tient à huis clos mais aussi pour obtenir une condamnation lourde. Au-delà de la presse nationaliste
et antisémite, les grands journaux tels que Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Matin ou encore Le
Journal consacrent leurs gros titres et de nombreux articles à l'Affaire pour réclamer une sanction pénale
exemplaire. Seuls quelques journaux appellent à un traitement plus respectueux de la procédure en cours.
Par exemple, le poète Emile Bergerat, dans Le Journal, réclame le respect de la présomption d’innocence.
Les campagnes de presse n’étaient pas nouvelles, mais celle-ci pèse tout particulièrement sur l’opinion.
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Malgré la fragilité du dossier et ses nombreuses contradictions, le tribunal condamne le capitaine Dreyfus
à une peine de déportation et à la dégradation militaire. L’accueil de la presse est unanimement favorable.
La dégradation militaire donne lieu le 5 janvier 1895 à une cérémonie mise en scène à l’École militaire.
Après lecture de la sanction, un garde républicain arrache les galons et casse le sabre d’Alfred Dreyfus qui
persiste à protester de son innocence. Il est déporté en Guyane française, sur l’île du Diable où il continue
de clamer son innocence. Les journaux, après avoir relayé des rumeurs sans fondement (notamment les
« aveux » qu’aurait finalement fournis Dreyfus), n’évoquent plus que de manière secondaire cet événement.
Une sorte de retour à la normale s’opère même si cet épisode a renforcé l’antisémitisme dans la société
française et a ancré l’idée d’une « menace juive » sur la nation.
« L’âge du papier » : c'est le titre d’un célèbre dessin de presse de Félix Vallotton publié dans Le Cri de
Paris en janvier 1898. La presse prend une place de plus en plus grande pendant l’Affaire Dreyfus.
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Jusqu’à octobre 1897, la presse reste dans l’ensemble unanime sur le traitement de l’affaire Dreyfus. Les
journaux restent à l’affût de « scoops » et d’inédits. Ainsi, Le Matin fait-il sensation en novembre 1896
lorsqu’il publie un fac-similé du bordereau ayant servi à incriminer Dreyfus.
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Le tournant intervient à l’automne 1897 lorsque le frère d’Alfred Dreyfus dénonce le véritable traître,
Esterhazy. Convaincu de l’innocence de son frère par la fragilité du dossier d’accusation, Mathieu Dreyfus
multiplie les actions pour rétablir la vérité. Ainsi, il fait publier le fac-similé du bordereau dans Le Figaro à
l’automne 1897. Un courtier parisien l’achète par hasard et reconnaît l’écriture d’un ancien client, Walsin
Esterhazy. Il prévient le sénateur Scheurer-Kestner, l’un des rares hommes politiques à croire en
l’innocence de Dreyfus. Ce dernier, connaît depuis l’été le nom du vrai coupable, démasqué mais caché par
l’armée qui refuse d’admettre l’erreur judiciaire. L’Affaire est relancée.
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À partir de l’automne 1897, l’affaire Dreyfus devient l’Affaire. La presse amplifie alors la crise en divisant
l’opinion.
Une presse, encore minoritaire, se constitue. Ainsi, l’Aurore, crée en octobre 1897 par Georges
Clemenceau, se rallie le mois suivant à la cause. Le 13 novembre 1897, lors d’une réunion réunissant les
dreyfusards, il est décidé que la vérité serait révélée progressivement, à la manière d’un feuilleton. Mais
dès le lendemain, Le Figaro publie l’intégralité du dossier. La Libre Parole riposte violemment. Le 17
novembre, Mathieu Dreyfus publie dans Le Figaro sa lettre au Président de la République dénonçant
nommément Esterhazy. En quelques jours, l’affaire prend des proportions très importantes. La Libre
Parole écrit : « Il faut avouer que les Juifs sont forts. Pour essayer de sauver leur Dreyfus, ils ont réussi à
affoler le pays, à jeter le trouble dans l’armée, à lui faire voir des traîtres partout ».
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La polémique ayant envahi la place publique, l’armée n’a d’autre choix que d’ouvrir une enquête. Le cercle
des dreyfusards s’élargit : Zola, puis Octave Mirbeau, Anatole France et bientôt Léon Blum et Jean Jaurès
se rallient à la cause. Ils sont traités « d’intellectuels » par la presse nationaliste qui y voient là un nouveau
mot péjoratif.
Le 11 janvier 1898, Esterhazy est acquitté au cours d’un procès peu régulier : l’armée entend étouffer les
soupçons sur le Conseil de guerre qui a condamné le capitaine Dreyfus en 1894. Cet acquittement d’un
coupable durcit la stratégie des dreyfusards dont le « J’accuse » de Zola, écrivain alors au sommet de la
gloire, est le signe.
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Le gouvernement lance immédiatement des poursuites judiciaires contre Zola et le journal. Le procès
donne lieu à des violences de rue et l'écrivain fait l’objet de nombreuses insultes. L’armée fournit une pièce
décisive : une lettre soi-disant antérieure au procès Dreyfus l’accusant d’espionnage. C’est un faux
grossier écrit par un officier en 1896 mais le tribunal s’en saisit pour condamner lourdement les accusés.
Ce procès offre une caisse de résonnance à l’Affaire. L’Aurore et Le Siècle publient tous les débats dans
leur totalité. Dans les familles, l’Affaire divise même si pour l’heure la presse demeure antidreyfusarde à
87%. Seuls sept quotidiens osent afficher des positions favorables à Dreyfus dont L’Aurore, Le Siècle et La
Fronde.
La presse a donc polarisé l’opinion et amplifié la crise.
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Les journaux se rallient progressivement à la cause de Dreyfus. À l’été 1898, ils ne sont plus de 53% à se
déclarer antidreyfusards. La société française elle-même soutient de plus en plus Dreyfus. Comment
expliquer ce retournement ? La presse a-t-elle modelé l’opinion publique par ses écrits ? Ou, à l’inverse,
les journaux ont-ils suivi l’évolution de leurs lecteurs afin d’améliorer leurs ventes ?
Rares sont donc les journaux qui, en janvier 1898, prennent parti pour l’innocence de Dreyfus.
Le Siècle écrit : « Il est temps de le dire, de le crier : Dreyfus est innocent, Esterhazy est coupable ; nous
allons le prouver ». Et comme preuve, le journal publie un fac-similé des écritures de Dreyfus et
d’Esterhazy ainsi que l’acte d’accusation inédit jusque-là : le quotidien s’engage au point de mettre ses
lecteurs dans la position de juge.
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Il faut un coup de théâtre en août 1898 pour faire basculer l’opinion et les quotidiens : l’arrestation de
l’officier qui a écrit le faux document accusant Dreyfus et son suicide. Si les antidreyfusards les plus
farouches campent sur leur position, de nombreux quotidiens se prononcent en faveur d’un nouveau procès
qui permettrait d’établir ou d’infirmer l’innocence de Dreyfus. Jaurès dans La Petite République dénonce
« le faux le plus grossier, le plus criant ». À l’été 1898, on ne compte plus que 53% de quotidiens
antidreyfusards.
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Sous la pression médiatique et du fait de la découverte du faux, la révision du procès est décidée en
septembre 1898. L’enquête de la chambre criminelle donne lieu à un déchaînement de la presse antisémite
(L’Intransigeant, La Libre Parole). Un second procès Dreyfus s’ouvre alors à l’été 1899. Le verdict du
tribunal est absurde : Dreyfus est reconnu coupable, mais avec des circonstances atténuantes ! Condamné
à 10 ans de prison (il en a déjà fait plus de quatre), il est gracié par le président de la République.
L’affrontement se poursuit dans les colonnes des journaux. Les dreyfusards les plus modérés se résignent
à la sentence et cherchent à tout prix l’apaisement. Les journaux dreyfusards de longue date dénoncent
« un jugement abject » (Le Radical).
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À la fin de l’année 1899, le clivage politique apparaît plus nettement : la gauche prêche la cause de Dreyfus
(11-15% des lecteurs) ; la droite et le centre qui réclament le respect des lois et des institutions tout en
proclamant l’innocence de Dreyfus perdent des lecteurs au profit des autres camps ; les antidreyfusards
campent sur leurs positions nationalistes et antisémites.
Pour prendre la mesure du déchaînement de la presse antisémite de l’époque, rendez-vous sur Gallica
presse où vous vous êtes déjà rendu précédemment et sélectionnez le dossier « Affaire Dreyfus ».
https://gallica.bnf.fr/conseils/content/laffaire-dreyfus
....
La Libre Parole, journal antisémite révèle l’inculpation de Dreyfus 1895
1 .
malgré le secret militaire.
.... Janvier
. 1898
2 Dreyfus est dégradé au cours d’une cérémonie publique.
....
1896
.
Le Matin reproduit le bordereau écrit par l’espion mais censé être de la
3 main de Dreyfus. Ce document permet par la suite l’identification du vrai ....
1894
coupable. .
....
1906
4 Dreyfus est réhabilité. .
....
1895
.
5 Nouveau procès de Dreyfus, à nouveau condamné mais gracié.
De l’autre côté de l’Atlantique, le magazine Life prend parti pour Dreyfus. Quelques jours après la
publication de « J'accuse », le même dessinateur publiera un « Zola and Goliath II » où l’on voit Goliath à
terre, terrassé par Zola.
Cette affaire par sa dimension médiatique et politique a incontestablement été un tournant pour la presse.
L’Affaire a révélé la force des coups médiatiques, du feuilletonnage et des campagnes de presse avec des
journaux distillant des insinuations, des insultes, des invectives parfois ordurières. Certes, ces pratiques
n’étaient pas nouvelles à l’époque : le Scandale de Panama, affaire politique et financière contemporaine
de l'Affaire Dreyfus, provoquait le même tapage dans les colonnes des quotidiens. Mais, avec l’Affaire
Dreyfus, ces campagnes de presse prennent une ampleur exceptionnelle.
Elle a également mis en avant le rôle de la presse dans l’information avec une presse investigatrice qui
cherche les scoops et publie des documents inédits voire secrets. Les quotidiens ont recours à des
techniques d’enquête poussées (filatures, interrogatoires, etc.). Ce fait, là encore, n’est pas nouveau, mais
sa dimension est inédite.
L’Affaire permet aussi de voir l’inertie d’une partie de la presse. Elle a tardé à se convertir à la vérité. Les
journaux de grand tirage ont refusé de s’engager trop franchement pour conserver leur lectorat et ne pas
le froisser. Il est vrai que les journaux neutres ont tiré profit de la crise. Le Petit Journal à si grand tirage,
qui dominait la presse nationale, perd une partie de son public du fait de ses opinions très
antidreyfusardes. À l’inverse, la conversion vers le dreyfusisme du Petit Parisien lui a permis de conforter
sa popularité.
La crise a également permis de prendre conscience de l’influence d’une mobilisation médiatique car c’est
bien le poids des intellectuels engagés comme Zola qui a permis la grâce puis la réhabilitation du capitaine
Dreyfus.
1.20 Synthèse
2 Notes
Titre de la ressource
3 Crédits
Images
Page 1 : Dégradation d'Alfred Dreyfus dans la cour des Invalides publié par « Le Petit Journal » 13 Janvier, 1895. CC0. Source
http://www.wikigallery.org/wiki/painting_261988/Henri-Meyer/The-Traitor-The-Degradation-of-Alfred-Dreyfus-1859-1935-cover-
of-Le-Petit-Journal-13-January-1895
Page 4 "Un contexte propice à la crise" : Le Petit Parisien, Supplément littéraire illustré du 29 septembre 1889. CC0.
Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Petit_Parisien#/media/Fichier:Le_Petit_Parisien_1889.jpg
Page 5 "La presse révèle l'affaire" : Une du journal antisémite la libre parole, Novembre 1894. CC0.
Source https://lewebpedagogique.com/adriensilvera/files/2017/01/Me%CC%81dias-et-opinion-publique-dans-les-grandes-crises-
politiques-en-France-depuis-lAffaire-Dreyfus.pdf
Page 7 "Les Français s’informent grâce à la presse " : VALLOTON, « Age du papier », Le cri de Paris, 23 janvier 1898. CC0.
Source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69517674/f1.item
Page 8 "Une presse d’abord unanime" : Le Matin, 10 novembre 1896.
Source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k556864x.item
Page 9 : "partie 2" : Carte postale représentant Emile Zola pourfendant l'armée au travers de J'Accuse...!, 1899. CC0. Source
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carte_jaccuse.jpg?uselang=fr
Page 10 "De l'affaire à l'Affaire" : M Mathieu Dreyfus, Brother of Captain Dreyfus, and Madame Alfred Dreyfus, as Witnesses at the
Esterhazy Trial (litho), English School, (19th century) / Private Collection / Look and Learn / Illustrated Papers Collection /
Bridgeman Images.
Page 11 et 12 "Le tournant de J'accuse" : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau,
13 Janvier 1898. CC0. Source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k701453s.item
Page 13 : "partie 3" : PSST… !, hebdomadaire de caricature, n°25 du 23 Juillet 1898. CC0. Source
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Psst_23.jpg?uselang=fr
Page 14 et 15 "La presse, reflet des déchirements de l’opinion publique" : Figaro, journal non politique, 14 Février 1898. CC0.
Source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2842896/f3.image
Page 17 "La presse fait pression pour la vérité " : page consacrée à l'Affaire Dreyfus sur Gallica.bnf.fr
Page 19 "L’Affaire Dreyfus et les médias étrangers " : Life, New York, 24 février 1898. CC0.
Source http://expositions.bnf.fr/zola/dreyfus/07.htm
Page 22 "" : Vincent Duclert, L'Affaire Dreyfus, 2006 (1re éd. 1994), La Découverte.
Jean Barois, Roger Martin du Gard, 1913, Folio.
4 Version imprimable
Titre de la ressource
La scène représentée est la dégradation de Dreyfus dans la cour de l’École militaire le 5 janvier 1895. On y
voit un soldat arracher ses galons et briser son sabre. Dreyfus semble impassible, droit. Mais le titre de
l’illustration ne laisse pas de doute sur le sentiment de son auteur qui qualifie Dreyfus de « traître ».
Exercice 2 - Page 19
À qui s’adresse cette lettre ?
Où et quand est publiée cette lettre ?
Comment expliquer le retentissement de ce document ?
Répondez au brouillon à ces questions puis comparez vos réponses à la solution proposée.
Cette lettre s’intitule Lettre au Président de la République, c’est-à-dire à Felix Faure, le garant suprême de
la justice.
Elle est publiée le 13 janvier 1898, soit deux jours après l’acquittement, dans l’Aurore, journal fondé
quelques semaines plus tôt par Georges Clemenceau connu pour ses positions dreyfusardes.
La lettre est publiée à la une. Son titre est provocateur. Elle est très longue, ce qui permet de dénoncer
avec des arguments puissants et détaillés les zones d’ombre de la condamnation de Dreyfus et de
l’acquittement d’Esterhazy. Par ailleurs, Zola qui est au sommet de sa gloire met sa célébrité et son style
au service de la cause dreyfusarde. Enfin, la presse est très lue à l’époque : elle a une puissance de
mobilisation.
Exercice 3 - Page 24
Cette caricature de presse a rencontré tout de suite un grand succès au point de devenir, au fil
du temps, le symbole même du déchirement de l’opinion publique.
Janvier
2 Dreyfus est dégradé au cours d’une cérémonie publique. 4
1898
Le Matin reproduit le bordereau écrit par l’espion mais censé être de la main
3 de Dreyfus. Ce document permet par la suite l’identification du vrai 3 1896
coupable.