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Quelle valeur est accordée aux principes et objectifs vis-à-vis du droit de l’urbanisme et
leur opposabilité vis-à-vis des documents d’urbanisme ?
La doctrine avait immédiatement souligné le caractère déclaratoire de ce principe et donc
l’ineffectivité juridique du principe d’harmonisation. Des TA ont écarté l’effectivité de ce
principe d’harmonisation : CE, 1992, « Commune de Pomerol », le CE écarte comme
étant inopérant le moyen tiré de l’incompatibilité du document d’urbanisme d’une
commune vis-à-vis du document d’urbanisme de la commune voisine.
Le CE est revenu sur cette position en deux temps : CE, 1993, « Communauté urbaine de
Lyon », on y voit de manière implicite une valeur accordée à ce principe, le SD n’aurait
pas respecté les prévisions du développement démographique déterminées par l’État.
Dans l’arrêt du CE, 1994, « Commune de Bennwhir » : il est question de la légalité d’un
POS, ce document prévoyait la création d’une zone industrielle à coté d’un parc protégé.
Le TA avait annulé le document d’urbanisme car le POS méconnaissait le principe
d’harmonisation et les objectifs d’urbanisme. Le CE a précisé que le TA pour annuler le
POS avait pu légalement se référer aux dispositions régissant le principe d’harmonisation
et des objectifs.
En 1997, le CE, « Préfet du département des Yvelines », il va y avoir un contrôle au regard
du seul principe d’harmonisation. (zone de préemption). Le CE a indiqué que l’institution
du droit de préemption dans le même secteur que la ZAD ne relève pas d’une
méconnaissance du principe d’harmonisation. Par cette formulation, le CE explicite la
normativité du principe d’harmonisation. C’est un contrôle de compatibilité qui va être
exercé par les juridictions.
S’agissant des objectifs, on peut se référer à deux arrêts :
- « Madame Meunier » de 1993 ; Opposabilité aux décisions individuelles dans les
territoires non dotés d’un document d’urbanisme. On retient cet arrêt juste en ce qu’il
précise que les principes et objectif du droit de l’urbanisme ne sont pas opposable aux
autorisations d’urbanisme.
- « Association de défense du site de Théoule », 1997 : Le CE va sanctionner le document
d’urbanisme en indiquant qu’il est incompatible avec les objectifs du droit de l’urbanisme.
Cet empilement de réglementation pose la question de son articulation. Selon Kelsen, une
norme inférieure doit être conforme à la norme supérieur. En droit de l’urbanisme, on
utilise la règle de la compatibilité. Mais il y a également un principe géographie, il veut
qu’une norme qui couvre un territoire plus étendu va prévaloir sur une norme qui régie un
territoire plus restreint (le SCoT prévaut sur le PLU). Un autre principe également, les
dispositions étatiques prévalent sur les dispositions locales (les principes et objectifs vont
s’appliquer au SCoT et au PLU). L’arrêt de principe concernant la compatibilité est du CE,
1997 « Association pour la défense du site de Théoule » (voir infra). C’est aussi l’arrêt CE,
1998, « SA LeRoy Merlin ».
Dans cet arrêt, il va y avoir un SD qui prescrit que les documents inférieures (POS)
devaient retranscrire les coupures vertes, dans le POS il était prévu un zonage qui ne
respectait pas la coupure verte et dans cette zone un permis est autorisé à la SA, le
permis est accordé puis contesté par l’illégalité du zonage du POS (mécanisme de
l’exception d’illégalité), ainsi le permis n’aurait pas pu être légalement délivré. L’apport de
cet arrêt, c’est que le CE précise le schéma qui prévoit ces coupures vertes et prévoit de
les retranscrire ne peut pas imposer une stricte conformité aux documents qui sont
inférieur. Ainsi les POS ne doivent qu’être compatible avec les orientations du SD. Le CE
s’est fondé, pour juger qu’il n’y avait pas d’incompatibilité, en appréciant les différentes
échelles territoriales ; il relève que le POS n’a pour effet de remettre en cause la coupure
verte que sur une très faible superficie et donc le CE précise que le fait de « manger » un
peu de superficie verte ne remet pas en cause la préservation de cette coupure.
Le CE a précisé les modalités de mise en œuvre de ce contrôle avec l’arrêt ROSO.
Dans cet arrêt, le CE avait apprécié la compatibilité entre un SCOT et un PLU. Le CE
admet que le plafond puisse être dépassé et que pour apprécier cette compatibilité, le CE
ne va pas seulement tenir compte du respect du plafond fixé par le SCOT. Le considérant
3 est le considérant de principe.
La compatibilité : la norme supérieure fixe un cadre global dans lequel la norme inférieure
doit s’exprimer, se développer sans contrarier les énonciations de la norme supérieure.
C’est un principe de non-contrariété de la norme supérieure. Cette non-contrariété se
retrouve dans l’arrêt ROSO de 2017.
Concernant la compatibilité limité e : Cela signifie qu’en droit de l’urbanisme, une norme ne
doit être compatible qu’avec la seule norme du niveau immédiatement supérieur. La
norme inférieur n’a à être compatible qu’à la norme qui lui est immédiatement supérieure.
Ce constat avait conduit le CE à une simplification des choses. Ce principe a été validé
par le CC en 1995 avec une réserve interprétative : ce principe ne doit pas empêcher
quelqu’un qui conteste une norme inférieur (PLU) d’exciper de l’illégalité du document qui
lui est immédiatement supérieur.
Voir l’arrêt CE, 9 mai 2005 « Marangio » ; CE, 3 février 1989 « Compagnie Alitalia ».
Si un PLU est déclaré illégal, la commune aura l’information que son PLU est irrégulier et
dans le cadre de l’application des principes des arrêts elle devra écarter les dispositions
illégales dans le cadre des futures demandes d’autorisation.
La Loi Littoral :
Elle date de 1986, le législateur a décidé d’appliquer des principes spécifiques. Il n’a en
revanche jamais défini ce qu’est le littoral. Ni la loi, ni le code. Il y a en revanche une liste
de critère qui définisse les communes littorales (voir exercice). L’idée qu’il faut retenir est
avec l’arrêt CE, 2006, « Commune de Lavandou », dès que la commune répond aux
critères de la commune littorale, tous les principes de la loi Littoral vont s’appliquer à
l’ensemble de son territoire. La particularité de cet arrêt est avec l’arrêt de 2012 « Société
Neo Plouvien » concernant la délimitation de la zone littorale. Cette commune était
riveraine d’un delta, ainsi il y a application de l’ensemble des principes de la loi sur son
territoire.
Par la loi du 3 janvier 1986, l’espace littoral, zone particulièrement sensible, bénéficie,
d’une protection particulière qui lui a permis d’être efficacement protégée (Art L. et R. 121-
1 et suivants). La loi Littoral exige que les documents d’urbanisme préservent les espaces
terrestre et marins, sites et paysages remarquables ou caractéristiques du patrimoine
naturel et culturel du littoral, et les milieux nécessaires au maintien des équilibres
biologiques (Art. L.121-23). C’est par la loi ELAN et la consécration de la primauté du
SCOT comme outil de planification de référence pour préciser les modalités d’application
de l’aménagement et de la protection du littoral (Art. L.121-3).
Il y a deux catégories de communes dites « littorales » : celles riveraines des mers et des
océans, des étangs salés, des plans d’eau intérieurs <1000 ha et celles riveraines des
estuaires et des deltas. La deuxième catégories concerne les communes qui en sont
« volontaires » sur demande au Préfet, elles doivent participer aux équilibres économiques
et écologiques littoraux (L.121-1).
Le Code délimite 3 espaces ; bande de 100m (principe de zone interdite à construction),
espaces proches du rivage (urbanisation limitée : critères issus d’un arrêt CE, 3 juin
2009, « Commune de Rognac » : distance par rapport au rivage, caractère urbanisé ou
non, et covisibilité entre cette zone et le plan d’eau), zone plus lointaines.
La loi ELAN a assoupli la loi Littoral en facilitant le comblement des « dents creuses » qui
sont dans les parcelles vierges, d’une superficie modeste, entourées de constructions sur
ses côtés.
Il y a un principe de continuité des construction dans les zones littorales. On parle
d’expansion d’urbanisation continue.
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