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TOME 1 – Séance 1 à 3 – Cours

Date du Partiel : Samedi 27 novembre de 13h à 16h ; 3h de composition ; 50 % de la note


sur le partiel + 50 % de devoir maison
clement.crespy@gmail.com
Le devoir maison : que des commentaires d’arrêts ; 5 pages maximum ; rendre 1 seule
copie sur la base du volontariat ; les copies rendues sont par tome, manuscrite.
Méthodologie du commentaire d’arrêt :
Il sera très souvent question de la légalité d’un document d’urbanisme.
Introduction : accroche (rapprocher l’approche globale au commentaire), faits, si
annulation il faut développer les moyens du juge, problématique, solution, annonce du
plan.
Plan avec développement I, a, b, II, a, b
Le plan doit montrer qu’on a compris la décision ou qu’on émet une critique de la solution,
titre qualifié.

La question des principes et des objectifs :


Le droit de l’urbanisme est une branche du droit public et plus particulièrement du droit
administratif, où l’objectif de l’action des collectivités va prescrire des contraintes qui vont
porter atteinte à des libertés individuelles. Pour que ces contraintes soient régulières, elles
doivent être justifiées par un but d’intérêt général.
L’arrêt Pagès de 1901 précise que lorsque l’administration se prononce sur des demandes
d’autorisation d’urbanisme elle ne peut se motiver que sur une notion d’intérêt public.
En droit de l’urbanisme, il y a la notion de planification, l’administration a posé des règles
pour l’aménagement du territoire.
Les schémas directeurs étaient prescriptifs, il y avait une sédimentation des normes.
Il y a également l’urbanisme opérationnel, il va gérer et encadrer les autorisations de
construire au regard des documents réglementaires.
L’idée de départ de l’administration concernant l’aménagement du territoire a été d’abord
de doter l’ensemble des territoires d’un minimum de contrainte en matière d’aménagement
(règlement national d’urbanisme, 1955). Au moment de la décentralisation, il a été
question, dans un souci d’unité, de regrouper l’ensemble des décisions de l’administration
sous la bannière de principes et objectifs communs qui s’imposeraient. Lorsqu’on parle
des principes généraux en droit de l’urbanisme, il y a un principe fondateur, c’est le
principe d’harmonisation des décisions d’utilisation de l’espace.
Les objectifs figurent à l’article L.101-2 du Code de l’Urbanisme. La loi SRU a enrichi les
objectifs du droit de l’urbanisme.
L’article L.101-3 permet de voir le principe d’indépendance des législations. La
réglementation de l’urbanisme régit l’utilisation des sols, il y a un arrêt de principe Sieur
Piard du 1er juillet 1959. Le principe d’indépendance des législations, c’est une technique
du juge administratif pour vérifier la légalité d’un document, ainsi il ne s’intéressera qu’au
bloc de légalité conforme au document attaqué. L’administration ne doit tenir compte que
des contraintes qui relève du document en question.

Le Code de l’urbanisme prévoyait par un renvoi au Code de l’environnement une


obligation de respect des principes présent dans ce code (précaution). La
constitutionnalisation de la Charte de l’Environnement en 2005, le principe de précaution
devient une norme de contrôle de valeur constitutionnelle. Dès lors, le principe de
précaution devient un principe constitutionnel. Il va pouvoir être relevé par des requérants.
Il avait une valeur légale et il obtient une valeur constitutionnelle.

Quelle valeur est accordée aux principes et objectifs vis-à-vis du droit de l’urbanisme et
leur opposabilité vis-à-vis des documents d’urbanisme ?
La doctrine avait immédiatement souligné le caractère déclaratoire de ce principe et donc
l’ineffectivité juridique du principe d’harmonisation. Des TA ont écarté l’effectivité de ce
principe d’harmonisation : CE, 1992, « Commune de Pomerol », le CE écarte comme
étant inopérant le moyen tiré de l’incompatibilité du document d’urbanisme d’une
commune vis-à-vis du document d’urbanisme de la commune voisine.
Le CE est revenu sur cette position en deux temps : CE, 1993, « Communauté urbaine de
Lyon », on y voit de manière implicite une valeur accordée à ce principe, le SD n’aurait
pas respecté les prévisions du développement démographique déterminées par l’État.
Dans l’arrêt du CE, 1994, « Commune de Bennwhir » : il est question de la légalité d’un
POS, ce document prévoyait la création d’une zone industrielle à coté d’un parc protégé.
Le TA avait annulé le document d’urbanisme car le POS méconnaissait le principe
d’harmonisation et les objectifs d’urbanisme. Le CE a précisé que le TA pour annuler le
POS avait pu légalement se référer aux dispositions régissant le principe d’harmonisation
et des objectifs.
En 1997, le CE, « Préfet du département des Yvelines », il va y avoir un contrôle au regard
du seul principe d’harmonisation. (zone de préemption). Le CE a indiqué que l’institution
du droit de préemption dans le même secteur que la ZAD ne relève pas d’une
méconnaissance du principe d’harmonisation. Par cette formulation, le CE explicite la
normativité du principe d’harmonisation. C’est un contrôle de compatibilité qui va être
exercé par les juridictions.
S’agissant des objectifs, on peut se référer à deux arrêts :
- « Madame Meunier » de 1993 ; Opposabilité aux décisions individuelles dans les
territoires non dotés d’un document d’urbanisme. On retient cet arrêt juste en ce qu’il
précise que les principes et objectif du droit de l’urbanisme ne sont pas opposable aux
autorisations d’urbanisme.
- « Association de défense du site de Théoule », 1997 : Le CE va sanctionner le document
d’urbanisme en indiquant qu’il est incompatible avec les objectifs du droit de l’urbanisme.

Décision du CC sur la loi SRU, 2000 : à regarder.


Le CC avec cette décision va d’abord rappeler que le principe et les objectifs ont un
contenu pas suffisamment précis. Ainsi, l’imposition d’une exigence de conformité
reviendrai à soumettre les CT à une obligation de compatibilité ? A vérifier.
Il y a une illustration avec l’arrêt du CE, 2013, « Commune de Gurmençon ». Il va rappeler
la réserve interprétative du Conseil Constitutionnel. Exigence de compatibilité et pas
conformité. Le CE va censurer une décision d’une CAA où elle avait fait un contrôle de
conformité et pas compatibilité.

La hiérarchie des normes en droit de l’urbanisme :


Hiérarchie des normes du Code de l’urbanisme : (Constitution) ; Loi (partie légale du code,
loi sectorielle(littoral et montagne)) ; Réglementaire (règlement national d’urbanisme,
SDRIF/SAR(outre-mer), SCOT, PLUi/PLU/POS/CC(carte communale = zonage)).

Il va y avoir à l’échelle territoriale des DTA/DTADD ; ces dispositions sont sorties de


l’ordonnancement, elles sont l’application des lois sectorielles.
Le SRADDET relève du CGCT, pas du Code de l’urbanisme. Mais une exigence de
compatibilité est en place entre le SRADDET et le SCOT.

Cet empilement de réglementation pose la question de son articulation. Selon Kelsen, une
norme inférieure doit être conforme à la norme supérieur. En droit de l’urbanisme, on
utilise la règle de la compatibilité. Mais il y a également un principe géographie, il veut
qu’une norme qui couvre un territoire plus étendu va prévaloir sur une norme qui régie un
territoire plus restreint (le SCoT prévaut sur le PLU). Un autre principe également, les
dispositions étatiques prévalent sur les dispositions locales (les principes et objectifs vont
s’appliquer au SCoT et au PLU). L’arrêt de principe concernant la compatibilité est du CE,
1997 « Association pour la défense du site de Théoule » (voir infra). C’est aussi l’arrêt CE,
1998, « SA LeRoy Merlin ».
Dans cet arrêt, il va y avoir un SD qui prescrit que les documents inférieures (POS)
devaient retranscrire les coupures vertes, dans le POS il était prévu un zonage qui ne
respectait pas la coupure verte et dans cette zone un permis est autorisé à la SA, le
permis est accordé puis contesté par l’illégalité du zonage du POS (mécanisme de
l’exception d’illégalité), ainsi le permis n’aurait pas pu être légalement délivré. L’apport de
cet arrêt, c’est que le CE précise le schéma qui prévoit ces coupures vertes et prévoit de
les retranscrire ne peut pas imposer une stricte conformité aux documents qui sont
inférieur. Ainsi les POS ne doivent qu’être compatible avec les orientations du SD. Le CE
s’est fondé, pour juger qu’il n’y avait pas d’incompatibilité, en appréciant les différentes
échelles territoriales ; il relève que le POS n’a pour effet de remettre en cause la coupure
verte que sur une très faible superficie et donc le CE précise que le fait de « manger » un
peu de superficie verte ne remet pas en cause la préservation de cette coupure.
Le CE a précisé les modalités de mise en œuvre de ce contrôle avec l’arrêt ROSO.
Dans cet arrêt, le CE avait apprécié la compatibilité entre un SCOT et un PLU. Le CE
admet que le plafond puisse être dépassé et que pour apprécier cette compatibilité, le CE
ne va pas seulement tenir compte du respect du plafond fixé par le SCOT. Le considérant
3 est le considérant de principe.
La compatibilité : la norme supérieure fixe un cadre global dans lequel la norme inférieure
doit s’exprimer, se développer sans contrarier les énonciations de la norme supérieure.
C’est un principe de non-contrariété de la norme supérieure. Cette non-contrariété se
retrouve dans l’arrêt ROSO de 2017.
Concernant la compatibilité limité e : Cela signifie qu’en droit de l’urbanisme, une norme ne
doit être compatible qu’avec la seule norme du niveau immédiatement supérieur. La
norme inférieur n’a à être compatible qu’à la norme qui lui est immédiatement supérieure.
Ce constat avait conduit le CE à une simplification des choses. Ce principe a été validé
par le CC en 1995 avec une réserve interprétative : ce principe ne doit pas empêcher
quelqu’un qui conteste une norme inférieur (PLU) d’exciper de l’illégalité du document qui
lui est immédiatement supérieur.
Voir l’arrêt CE, 9 mai 2005 « Marangio » ; CE, 3 février 1989 « Compagnie Alitalia ».
Si un PLU est déclaré illégal, la commune aura l’information que son PLU est irrégulier et
dans le cadre de l’application des principes des arrêts elle devra écarter les dispositions
illégales dans le cadre des futures demandes d’autorisation.

Concrètement, dans un PLU on va retrouver un règlement (hauteur de construction,


raccordement aux réseaux, autorisations et interdictions, les distances d’éloignement des
maisons sur les parcelles, l’aspect extérieur, les prise au sol, etc) qui va s’applique à
chacune des zones (U, AU, A, N). On va retrouver le zonage également, on peut parler
également le règlement graphique. On peut la trouver sous forme de plan géographique. A
chaque zone est associé un règlement. Comment s’établit un PLU ? Le point d’élaboration
est un diagnostic du territoire qui va recenser différents éléments (catégorie d’habitant,
nombres, les différentes zones, environnement). Au regard de ce diagnostic, la commune
va élaborer un projet de territoire à long terme, le PADD, il va fixer des objectifs pour
l’aménagement du territoire. On va ensuite avoir des SUP (servitude d’utilité public), elles
sont annexées au PLU, elles ne dépendent pas forcément du droit de l’urbanisme, elles ne
doivent pas nécessairement être transposées dans un zonage. Cela peut être
concrètement un passage pour accéder aux pilonnes haute-tension.
Il existe un principe de cohérence, elle est exprimée entre le règlement et le PADD. Il y a
un arrêt de principe « Commune de Sète », 2018. Le principe de cohérence a été calqué
sur le principe de compatibilité limitée et on va retrouver dans le considérant de principes
de cohérence les mêmes critères que pour le principe de compatibilité (analyse globale,
échelle territoriale et l’absence d’incohérence).

Arrêt 1982, « Mademoiselle Bonère » concernant le contrôle de zonage.

La Loi Littoral :
Elle date de 1986, le législateur a décidé d’appliquer des principes spécifiques. Il n’a en
revanche jamais défini ce qu’est le littoral. Ni la loi, ni le code. Il y a en revanche une liste
de critère qui définisse les communes littorales (voir exercice). L’idée qu’il faut retenir est
avec l’arrêt CE, 2006, « Commune de Lavandou », dès que la commune répond aux
critères de la commune littorale, tous les principes de la loi Littoral vont s’appliquer à
l’ensemble de son territoire. La particularité de cet arrêt est avec l’arrêt de 2012 « Société
Neo Plouvien » concernant la délimitation de la zone littorale. Cette commune était
riveraine d’un delta, ainsi il y a application de l’ensemble des principes de la loi sur son
territoire.
Par la loi du 3 janvier 1986, l’espace littoral, zone particulièrement sensible, bénéficie,
d’une protection particulière qui lui a permis d’être efficacement protégée (Art L. et R. 121-
1 et suivants). La loi Littoral exige que les documents d’urbanisme préservent les espaces
terrestre et marins, sites et paysages remarquables ou caractéristiques du patrimoine
naturel et culturel du littoral, et les milieux nécessaires au maintien des équilibres
biologiques (Art. L.121-23). C’est par la loi ELAN et la consécration de la primauté du
SCOT comme outil de planification de référence pour préciser les modalités d’application
de l’aménagement et de la protection du littoral (Art. L.121-3).
Il y a deux catégories de communes dites « littorales » : celles riveraines des mers et des
océans, des étangs salés, des plans d’eau intérieurs <1000 ha et celles riveraines des
estuaires et des deltas. La deuxième catégories concerne les communes qui en sont
« volontaires » sur demande au Préfet, elles doivent participer aux équilibres économiques
et écologiques littoraux (L.121-1).
Le Code délimite 3 espaces ; bande de 100m (principe de zone interdite à construction),
espaces proches du rivage (urbanisation limitée : critères issus d’un arrêt CE, 3 juin
2009, « Commune de Rognac » : distance par rapport au rivage, caractère urbanisé ou
non, et covisibilité entre cette zone et le plan d’eau), zone plus lointaines.
La loi ELAN a assoupli la loi Littoral en facilitant le comblement des « dents creuses » qui
sont dans les parcelles vierges, d’une superficie modeste, entourées de constructions sur
ses côtés.
Il y a un principe de continuité des construction dans les zones littorales. On parle
d’expansion d’urbanisation continue.

Envoyer à : mayssouneachour@gmail.com

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