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COMPTES NATIONAUX
DE LA SANTE
2010
Royaume du Maroc
Ministère de la Santé
- Juin 2013 -
Ministère de la Santé
Dépot légal : 2009MO3281
ISBN : 9981-06-821-6
MINISTERE DE LA SANTE
DIRECTION DE LA PLANIFICATION ET DES RESSOURCES FINANCIERES
DIVISION DE LA PLANIFICATION ET DES ETUDES
SERVICE DE L’ECONOMIE SANITAIRE
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 3
ACRONYMES
AFD Agence Française de Développement
AIEA Agence Internationale d’Energie Atomique
ALC Affections lourdes et coûteuses
ALD Affections de longue durée
AMO Assurance Maladie Obligatoire
BM Biens médicaux
BMH Bureau Municipal d’Hygiène
CMB Couverture médicale de Base
CL Collectivités Locales
CERED Centre des Etudes et des Recherches Démographiques
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CMIM Caisse Marocaine Interprofessionnelle des Mutuelles
CNOPS Caisse Nationale d’Organismes de Prévoyance Sociale
CNPAC Comité National de Prévention des Accidents de la Circulation
CNRP Centre National de RadioProtection
CNS Comptes Nationaux de la Santé
CNSS Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CNTS Centre National de Transfusion Sanguine
CRM Croissant Rouge Marocain
CRTS Centre Régional de Transfusion Sanguine
DAMP Dépense annuelle moyenne par personne
DELM Direction de l’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies
DEM Direction de l’Equipement et de la Maintenance
DP Direction de la Population
DPRF Direction de la Planification et des Ressources Financières
DRC Direction de la Réglementation et du Contentieux
DTS Dépense Totale de Santé
EEP Entreprises et Etablissements Publics
ENNVM Enquête Nationale sur les Niveaux de Vie des Ménages
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FAP Femmes en âge de procréation
FMSAR Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurance et de Réassurance
FNUAP Fonds des Nations Unies pour les Activités en matière de Population
F/R/E Formation / Recherche / Enseignement
GDP Gross domestic product
GTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
HCP Haut Commissariat au Plan
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 9
PREFACE
La politique de développement sociale adoptée au Maroc, repose fondamentalement sur la soli-
darité et la cohésion sociale. L’amélioration du niveau de santé constitue une des composantes
essentielles et prioritaires de cette politique qui vise à garantir le plein droit à l’accès aux soins de
santé, tel que consacré par la nouvelle constitution, notamment dans son article 31 « L’État, les
établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens
à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permet-
tant de jouir des droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la
solidarité mutualiste ou organisée par l’État ».
La protection de la santé implique pour l’État, l’engagement d’assurer gratuitement les prestations
de santé préventive à l’ensemble des citoyens à titre individuel et collectif, l’organisation d’une
offre de soins de qualité répartie harmonieusement sur le territoire et de garantir l’accès aux soins
à toutes les couches sociales de la population grâce à la prise en charge collective et solidaire des
dépenses de santé.
Avec l’avènement des préparatifs pour la mise en place de la carte sanitaire marocaine qui est un
outil de planification et de régulation de l’offre de soins en vue d’instaurer une équité en matière
de services rendus à la population, le gouvernement marocain a opté pour un nouveau modèle de
santé dont les caractéristiques sont les suivantes :
1- Une assurance universelle de la population et un financement public des soins de santé
primaire (SSP).
2- Une orientation du réseau de soins vers les besoins de santé de la population.
3- Des soins de santé primaire, porte d’entrée du système de santé.
4- Des soins de santé spécialisés (SSS), efficients face à la complexité.
5- Un système structuré par niveaux et dynamiques de référence et de contre-référence.
6- Une organisation territoriale : régionalisation et déconcentration.
7- Un partenariat public/privé.
8- Une collaboration intersectorielle.
9- Une spécialisation des médecins généralistes pour les soins de santé primaires.
Afin de concrétiser l’engagement de l’État, qui consacre le principe du droit à la santé, le gouver-
nement a élaboré en 2002 et mis en œuvre, en 2005, la loi portant le code de la couverture médicale
de base . Cette loi, constitue le parachèvement de l’expérience du Maroc en matière de couverture
médicale et consolide les droits acquis par les citoyens marocains bénéficiant d’une assurance
maladie. Cette assurance est étendue, dans l’esprit de la loi, progressivement, à l’ensemble des
citoyens pour couvrir toutes catégories sociales confondues.
À cette fin, un système obligatoire de couverture médicale de base (AMO) et un Régime d’assis-
tance Médicale (RAMED) sont mis en place respectivement en 2005 et 2011, et ce en vue d’attein-
dre l’accès universel aux soins. L’État devait veiller à l’équilibre financier à travers l’encadrement
permanent du système de couverture.
Les deux régimes couvriront environ 60% de la population marocaine. Ce pourcentage s’élèvera
certainement avec la mise en place d’autres régimes d’assurance maladie obligatoire qui sont en
cours d’études et qui s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de la loi 65-00 portant code de la cou-
verture médicale de base à savoir :
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- Le régime dédié aux étudiants, qui sera contributif et fondé sur les principes des assurances
sociales. Ce régime va profiter à une population de près de 500 000 étudiants.
- Le régime dédié aux travailleurs indépendants, personnes exerçant une profession libérale
et toutes autres personnes exerçant une activité non salariée, qui devra profiter à 30% (soit
plus de 10 millions de bénéficiaires) de la population marocaine.
Les personnes assurées par les deux régimes (AMO et RAMED) doivent être couverts sans dis-
crimination aucune due à l’âge, au sexe, à la nature de l’activité, au niveau et à la nature de leur
revenu, à leurs antécédents pathologiques ou à leurs zones de résidence.
Faisant partie des États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Maroc s’est
engagé également en 2005 à développer son système de financement de la santé afin que tout un
chacun puisse accéder aux services, sans subir de difficultés financières lors de leur paiement. Cet
objectif a été défini comme la couverture universelle, parfois appelée la «couverture universelle
de santé». Pour progresser vers cet objectif, le gouvernement marocain est en train de faire face à
trois problèmes essentiels :
1- La disponibilité des ressources suffisantes ;
2- La dépendance excessive aux paiements directs au moment où les personnes ont besoin
de soins ;
3- L’utilisation efficiente et équitable des ressources.
En ce qui concerne la disponibilité des ressources suffisantes, le gouvernement marocain a déployé
des efforts considérables pour augmenter progressivement le budget du département de santé de-
puis la mise en œuvre de l’assurance maladie ; ainsi, le budget de la santé a augmenté entre 2006
et 2010 de 72% et la part des médicaments évoluée de 60% durant ces quatre années. Cependant,
cette augmentation reste toujours en deçà des besoins à satisfaire en matière des services de santé.
Par conséquent, le gouvernement est appelé à reconsidérer les priorités des budgets nationaux,
surtout pour remédier à la carence aigue des ressources humaines (toutes catégories confondues)
dans le secteur de la santé.
D’autres mesures de collecte des fonds en vue d’augmenter le financement de la santé peuvent
être envisageables. Ainsi, faut-il repenser la fiscalité dans le pays en prenant en considération les
avantages importants qu’elle peut générer pour les dépenses publiques totales, en particulier les
dépenses de santé.
Cependant, dans notre pays qui est en voie de développement, il existe une population impor-
tante qui est démunie et qui ne peut pas apporter sa contribution par l’impôt sur le revenu ou les
primes d’assurance (population potentielle du RAMED estimée à 8,5 millions de personnes). La
couverture sanitaire va être financée par des fonds mis en commun à travers un fond de cohésion
social dans lequel participe l’État, les collectivités locales et les démunies relatifs ou vulnérables à
travers une contribution symbolique.
Aussi, et toujours en rapport avec cette population démunie, il faut signaler que le Maroc à lancer
depuis l’année 2005, date qui coïncide avec la mise en œuvre de l’AMO, une Initiative Nationale
de Développement Humain (INDH). Cette dernière vise, entre autres, la mise en place au profit
des ménages/familles faisant partie de cette population, des activités génératrices de revenus, à
travers des microcrédits, qui permettent aux membres des ménages de développer leur revenu afin
d’être utilisé pour améliorer le niveau de vie et notamment en matière d’utilisation des services de
santé.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 13
Pour ce qui est de la dépendance excessive aux paiements directs au moment où les personnes ont
besoin de soins, le Maroc s’est fixé un objectif, de par sa nouvelle stratégie couvrant la période
2012-2016 qui vise à réduire les dépenses directes des ménages de 54% (selon les Comptes Natio-
naux de la santé 2010 ) à 25% au terme de l’année 2016.
Cependant, nous sommes tout à fait conscients que le seul moyen pour réduire le recours aux paie-
ments directs reste la mutualisation du risque et la mise en place d’une approche de prépaiement.
Pour ce faire, nous devons étendre l’assurance maladie à toute la population active avec instaura-
tion d’une solidarité entre les différentes caisses en charge de la gestion de l’AMO mais aussi entre
ce dernier régime et le RAMED. Il s’agit de l’une des voies que nous devons emprunter à travers
une stratégie bien formulée, et ce pour que notre pays se rapproche vite de l’instauration d’une
couverture médicale universelle.
En fin, pour une utilisation efficiente et équitable des ressources, nous considérons que cette action
recommandée par l’OMS, dans son dernier rapport sur « le financement des systèmes de santé/
chemin vers une couverture universelle », constitue la priorité numéro 1 dans le chantier que nous
sommes en train de développer pour atteindre la couverture universelle. A ce sujet, nous devons
étudier toutes les possibilités pour obtenir davantage avec les mêmes ressources disponibles au
niveau de notre pays.
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RESUME
La dépense globale de santé (DGS) a atteint environ 47,8 milliards de Dirhams en 2010. C’est-à-
dire près de 1 498 Dirhams par habitant, soit 181 dollars américains au taux de change courant en
2010 ou 296 dollars PPA (en termes de Parité de Pouvoir d’Achat ou le dollar international).Elle
représente à peine 6,2% du PIB contre 5,3% en 2006. Sur cette dépense, environ 89% est consacré
à la consommation médicale. Soit l’équivalent de 1 337 Dirhams par habitant.
La dépense globale de santé a enregistré une évolution annuelle moyenne de 11,8% entre 2006 et
2010 contre 10,1% entre 2001 et 2006. Rapportée à la population, la DGS a connu un accroisse-
ment annuel moyen de 10,6% entre 2006 et 2010 contre 8,6% entre 2001 et 2006.
Depuis 1997/98, la structure du financement du système de santé au Maroc demeure relativement
inchangée. En effet, ce sont les ménages qui continuent de financer la part la plus importante de la
dépense totale de santé.
Ainsi, la dépense globale de santé en 2010 au Maroc est financée par :
- Le paiement direct des ménages : 53,6%
- Les ressources fiscales : 25,2%
- La couverture médicale : 18,8%
- La coopération internationale : 1,1%
- Les employeurs : 0,9%
- Les autres : 0,4%
Selon la classification fonctionnelle des dépenses de santé, les médicaments absorbent une bonne
part des ressources mobilisées par le système national de santé. En effet, la part des dépenses du
système de santé en médicaments et biens médicaux en tant que bien de consommation finale par
le patient s’élève à 31,7% en 2010.
La part des soins ambulatoires représente 29,4% des dépenses du système national de santé, suivi
des soins hospitaliers auxquels le système de santé consacre 25,4% de ses dépenses. La prévention
sanitaire collective (Contrôle de la qualité de l’eau potable, Information, éducation et communica-
tion, …) ne bénéficie que de 2,1% de l’ensemble des fonds injectés dans le système de santé.
Par ailleurs, le Ministère de la Santé, qui constitue le premier prestataire de soins, puisqu’il dispose
de 77% de la capacité litière du pays, ne bénéficie que d’environ 27,9% du financement du sys-
tème national de santé. Les hôpitaux y compris les CHU bénéficient de 48% de ces fonds contre
34% au réseau de soins de santé de base (RSSB), quant aux Instituts et Laboratoires Nationaux,
dont les activités se penchent principalement sur le soutien au réseau de soins de santé de base et
à la formation, ne bénéficient que de 5% de ces allocations, beaucoup moins que l’Administration
Centrale et Locale (13%).
Aussi, les hôpitaux publics n’ont bénéficié que de 7,1% de l’ensemble des paiements directs des
organismes gestionnaires des divers régimes d’assurance maladie contre 9,8% en 2006 et 6% en
2001. Cependant, la part des cabinets et cliniques privées reste assez importante et représente 59%
contre 62% en 2006 et 65% en 2001. Aussi, les cliniques et cabinets mutualistes et les polyclini-
ques de la CNSS bénéficient t-elles de 21,7% des paiements en tiers payant des organismes ges-
tionnaires des divers régimes d’assurance maladie, contre 20,6% en 2006 et 12,1% en 2001.
La part des paiements directs des ménages (net des remboursements des assurances et mutuelles)
a connu une régression en passant de 57,3% en 2006 à 53,6% en 2010. Cette part demeure élevée
puisqu’elle a enregistré 51,8% en 2001, à et ce malgré la mise en œuvre de la couverture médicale
obligatoire en 2005. Le financement collectif (fiscal et contributif), quant à lui, est passé de 40% en
2006 à 44% en 2010 ; ceci étant dû essentiellement à l’augmentation du budget alloué au Ministère
de la Santé et l’évolution importante des dépenses des organismes gestionnaires des divers régimes
d’assurance maladie.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 15
ملخص
بلغ حجم اإلنفاق اإلجمالي على الصحة بالمغرب سنة 2010ما قدره 47,8مليار درهم ،أي ما يعادل 1498درهم كمعدل
متوسط سنوي للفرد ( 181دوالر أمريكي حسب سعر الصرف الجاري لسنة 2010أو ما قيمته 296دوالر أمريكي دولي أو
ما يعرف بتعادل القوة الشرائية بالدوالر األمريكي) .وتمثل هذه النفقات اإلجمالية للصحة حوالي % 6,2من الناتج الداخلي
الخام مقابل % 5,3سنة .2006و قد خصصت نسبة % 89من اإلنفاق اإلجمالي على الصحة لالستهالك الطبي أي ما
يعادل 1337درهم للفرد الواحد برسم سنة .2010
هذا ،وقد عرفت النفقات اإلجمالية على الصحة ارتفاعا بمعدل سنوي يناهز % 11,8خالل الفترة الممتدة ما بين 2006و
2010مقابل % 10,1ما بين سنة 2001و .2006و بالنسبة إلى متوسط اإلنفاق السنوي للفرد ،فقد ارتفع بنسبة 10,6
%ما بين 2006و 2010مقابل % 8,6ما بين سنة 2001و . 2006
وحسب المعطيات واألرقام المسجلة من خالل الحسابات الوطنية للصحة السابقة ( ،)2006 -2001- 98/1997فإن شكل
تمويل المنظومة الصحية بالمغرب لم يطرأ عليه أي تغيير .حيث أن الحصة الكبرى من إجمالي النفقات الصحية لسنة 2010
بقيت ممولة مباشرة من طرف األسر المغربية.
ويتوزع تمويل النفقات اإلجمالية للصحة لسنة 2010بالمغرب على النحو التالي:
-األداءات المباشرة لألسر% 53,6 :
% 25,2 -الموارد الضريبية:
% 18,8 -التغطية الصحية:
% 1,1 -التعاون الدولي:
-المشغلون و أرباب العمل% 0,9 :
% 0,4 -اآلخرون :
و وفقا للتصنيف الوظيفي للنفقات الصحية ،فإن األدوية تستهلك الجزء األكبر من الموارد المعبأة من قبل المنظومة الصحية
الوطنية .حيث تمثل حصة اإلنفاق على األدوية والمستلزمات الطبية كمواد استهالكية نهائية من قبل المريض % 31,7من
إجمالي النفقات الصحية في عام .2010
و تمثل الحصة المخصصة للعالجات المتنقلة (خارج العالجات بالمراكز االستشفائية) % 29,4من نفقات المنظومة الصحية
الوطنية ،تليها الخدمات االستشفائية بنسبة .% 25,4أما الصحة الوقاية الجماعية (مراقبة جودة مياه الشرب ،التعليم واإلعالم
واالتصاالت ).... ،فال تستفيد سوى من % 2,1من مجموع األموال التي تم ضخها في المنظومة الصحية الوطنية.
وباإلضافة إلى ذلك ،فإن وزارة الصحة ،التي تعتبر أول مقدم للعالجات حيث تتوفر على حوالي % 77من القدرة السريرية
االستشفائية على الصعيد الوطني ،ال تستفيد سوى من % 27,9فقط من مجموع نفقات المنظومة الصحية الوطنية .و تستفيد
المستشفيات بما فيها المستشفيات الجامعية من % 48من هذه األموال مقابل % 34بالنسبة لشبكة العالجات األساسية ،فيما
ال تحصل المختبرات والمعاهد الوطنية (والتي تعتبر أنشطتها الداعم األساسي لشبكة العالجات االساسية والتكوين) إال على
% 5من هذه المخصصات ،أي أقل بكثير من تلك المخصصة لنفقات اإلدارة المركزية والمحلية للصحة التي تنفق .% 13
ولم تتلقى المستشفيات العمومية سوى % 7,1من مجموع األداءات المباشرة للهيئات المكلفة بتدبير مختلف أنظمة التأمين
على المرض مقابل نسبة % 9,8سنة 2006و % 6سنة .2001في حين أن العيادات و المصحات الخاصة تبقى المستفيد
األكبر من هذه األداءات بنسبة % 59مقابل % 62سنة 2006و % 65سنة .2001كذلك ،استفادت العيادات و المصحات
التعاضدية (بما فيها المصحات التابعة للصندوق الوطني للضمان االجتماعي) من % 21,7من هذه األداءات المباشرة
لمقدمي العالجات ،مقابل % 20,6سنة 2006و % 12,1سنة .2001
أما من حيث نوع تمويل المنظومة الصحية ،فإن حصة األداءات المباشرة لألسر (دون احتساب النفقات التي تسددها أو
تعوضها مؤسسات التأمين عن المرض والتعاضديات لألسر) ،عرفت تراجعا حيث انتقلت من % 57,3سنة 2006إلى
% 53,6من إجمالي النفقات الصحية خالل سنة .2010هذه النسبة ال تزال مرتفعة حيث سجلت نسبة % 51,8سنة ،2001
وذلك على الرغم من تفعيل التأمين اإلجباري عن المرض سنة .2005في حين أن التمويل الجماعي (الضريبي و التغطية
الصحية) قد انتقل من % 40سنة 2006إلى % 44سنة ،2010و يرجع ذلك باألساس إلى الزيادة في الميزانية المخصصة
لوزارة الصحة واالرتفاع المهم لنفقات مختلف الهيئات المدبرة للتأمين الصحي.
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Abstract
The total health expenditure reached in 2010 about 47.8 billion Dirhams. This amounts to nearly
1498 Dirhams per capita, or 181 US$ at the 2010 exchange rate, or 296 US$ in PPP. This total
health expenditure barely represents 6.2 % of the GDP compared to 5.3% in 2006. About 89% of
this expenditure is devoted to medical consumption, that is to say 1337 Dirhams per capita.
The total health expenditure increased annually by 11.8 % between 2006 and 2010 compared to
10.1% between 2001 and 2006. Concerning health expenditure per capita, it only increased by
10.6% during 2006 and 2010 compared to 8.6% between 2001 and 2006.
Since 1997/1998, the architecture of the Moroccan health system didn’t change a lot. The share of
the total health expenditure borne by households is still paramount, in spite of a slight decrease,
and of a more significant increase in the state’s share in health financing.
In 2010, the total health expenditure in Morocco is funded by :
- Households-out-of-pocket expenditures: 53.6 %
- Tax-based financing : 25.2 %
- Health Insurance: 18.8 %
- Foreign- donors: 1.1%
- Employers: 0.9 %
- Others : 0.4%.
An important share of the resources collected by the national health system is devoted to pharma-
ceutical expenditure. Actually, the share of expenditure dedicated by the national health system to
purchase drugs and medical goods (as patient’s final consumption) reaches 31.7% in 2010.
The share of out-patient care represents 29.4% of the total health expenditure followed by the in-
patient care to which the national health system consecrates 25.4% of its expenditure. The rather
weak share of the out-patient care is to be linked to the indigence of the share of collective health
prevention (Control of the quality of drinking water, Information, Education and Communication
…) which hardly reaches 2.1% of the total health expenditure.
Furthermore, the Ministry of Health, which is the first care provider in the country, with about 77%
of the bed capacity, only receives 27.9 % of the total health expenditure. This share is distributed
as follows: Hospitals including university hospitals benefit from 48%, the Primary Health Care
Network benefits from 34%, the National Institutes and Laboratories (whose activities are mainly
targeted to supporting Primary Health Care Network and training) receive only 5% and the central
and local administration get 13 % of this expenditure.
In spite of their importance in public health expenditure, public hospitals only receive 7.1% of
the payments made by the various health insurance plans in third party payer. This part has rela-
tively increased as compared to 9.8% in 2006. However, the share of private offices and clinics is
quite large and represents 59%, against 62% in 2006 and 65% in 2001. Also, clinics and practice
mutuals receive 21.7% of the payments made by the various health insurance plans in third party
payer, against 20.6% in 2006 and 12.1% in 2001.
In addition, the share of household out-of-pocket expenditures increased between 2001 and 2006
from 51.8% to 57.3 % then reached 53.6% in 2010. This become in spite of the implementation of
the compulsory health coverage in 2005.
In the meantime, collective financing (fiscal and contributive) changed from 40% in 2006 to 44%
in 2010, which is mainly due to the increase in the budget allocated to the Ministry of Health and
the significant growth in the expenditure of the various health insurance plans.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 17
INTRODUCTION
Le contexte économique mondial en 2010 a été marqué par une légère reprise de l’activité écono-
mique à l’échèle mondial après l’éclatement de la crise financière fin 2008. Cependant, le Maroc a
réussi à garder son cap de croissance malgré un ralentissement de l’activité par rapport à 2009. Le
taux de croissance de l’économie marocaine a atteint 3,7% en 2010 après 4,8% en 2009 et 7,8% en
2006. Ce taux de croissance est le résultat de la diminution de 1,6% en volume de la valeur ajoutée
du secteur agricole (non compris la pêche) contre une hausse de 30,4% en 2009 ; et de l’augmen-
tation de 4,2% de la valeur ajoutée des autres secteurs d’activité (pris dans leur ensemble) contre
0,8% en 2009. Ce sont la consommation finale des ménages et les exportations de biens et services
principalement qui ont tirés la croissance vers le haut avec une augmentation en volume de 2,2%
et de 16,3% respectivement ; contre 4,6% et 14,8% en 2009.
Durant la période 2006-2010, le PIB au prix courant a connu une augmentation annuelle moyenne
de 7,3%. Le PIB par habitant a enregistré un taux de croissance de 3,2% en 2010 par rapport à
2009, puisqu’il est passé de 23 242 Dirhams en 2009 à 23 996 Dirhams en 2010. Aussi, sur la
période 2006-2010, le PIB par habitant au prix courant a connu un accroissement annuel moyen
de 6,1%.
Dans la première décennie du 21 siècle le secteur de la santé a connu un grand essor surtout dans
les pays en voie de développement avec la signature de la Déclaration du Millénaire en 2000.
Autre fait marquant est l’inclusion du domaine santé dans le calcul de l’indice du développement
humain publié par le PNUD en y intégrant l’espérance de vie à la naissance dans un pays en plus
de l’éducation et le revenu brut par habitant. En effet, des études ont montré qu’une population en
bonne santé est une population qui produit mieux.
Dans ce contexte, et pour enrichir sa base de données, le Ministère de Santé élabore les Comptes
Nationaux de la Santé. L’objectif de ces comptes est de dresser un tableau exhaustif des ressources
financières apportées par chaque secteur du système de santé (Départements ministériels, CNOPS,
CNSS, Mutuelles, Assurances privées, Offices, Organisations internationales …) pour le finan-
cement des activités en rapport avec la santé. Les CNS traduisent ainsi la répartition du poids
supporté par chaque secteur. Ils peuvent être utilisés comme un instrument de diagnostic pour
identifier les problèmes d’allocation des ressources, proposer des pistes de solution et évaluer le
degré de progression vers un objectif de santé déterminé.
Par conséquent, les CNS constituent un outil fondamental pour aider les décideurs politiques
à mieux comprendre le système national de santé et mesurer sa performance. Ils permettent un
contrôle systématique, exhaustif et cohérent des flux financiers dans le système de santé d’un pays
pendant une année.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 19
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
A l’instar des premiers CNS relatifs aux années 1997/98, 2001 et 2006, la méthodologie de travail
adoptée pour l’élaboration des quatrièmes CNS se base sur les travaux d’Abel-Smith B., sur le
modèle élaboré par l’Université d’Harvard et les définitions des CNS français qui sont pertinentes
et adaptées au contexte marocain. Le modèle élaboré par le Maroc, qui s’approche de ceux déve-
loppés par les pays de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, permet de rapprocher
partiellement les méthodes de travail et la configuration des CNS du Maroc.
La production des CNS nécessite la collecte de nombreuses données de divers départements/par-
tenaires notamment le MS, ménages, organismes gestionnaires de la couverture médicale, caisses
internes des établissements publics et semi-publics, bailleurs de fonds.
A cet effet, et pour la réalisation du rapport des CNS au titre de l’année 2010 dans le temps oppor-
tun, l’équipe du Service de l’Economie Sanitaire s’est organisée, et a pris toutes les dispositions
nécessaires notamment dans la phase de la collecte des données.
La méthode adoptée pour cette étape, est basée principalement sur la communication écrite, élec-
tronique et téléphonique. Ainsi, chaque membre de l’équipe du service est chargé du traitement
(contrôle préalable des données) et du suivi de la collecte des données des questionnaires propres
aux institutions qui lui sont désignées.
Il est à noter que la quasi-totalité des données collectées sont reçues par voie électronique, via
une boite Email commune, ce qui a facilité énormément le contrôle et la communication avec les
personnes sources le cas échéant.
La méthodologie de travail adoptée, est découpée en plusieurs phases : préparation, collecte et
analyse. Dans ce cadre, plusieurs activités ont été réalisées, à savoir :
• Visite de l’équipe du service à l’hôpital de khémisset, Temara et la Direction du Centre Hospita-
lier Ibn Sina en mai 2010. Le but de cette visite était de permettre à l’équipe de prendre connais-
sance des activités financières se rapportant notamment aux dépenses des différentes rubriques
du questionnaire dédié à ces institutions ;
• Préparation des éléments des questionnaires spécifiques, au système d’information des Institu-
tions et Etablissements impliqués dans le domaine de la Santé;
• Organisation d’un atelier de formation en date du 24-25 et 26/11/2010 sur l’élaboration des CNS
au profit des chefs des services des Affaires Administratives et Economiques des Délégations du
MS ;
• Organisation d’un atelier de formation en décembre 2011 sur l’élaboration des CNS au profit des
départements et institutions partenaires et sources d’informations pour l’élaboration des CNS
(Offices, organisations internationales, ambassades, assurances privées, CNOPS, CNSS, CMIM,
régimes internes, Ministères) ;
20
• Révision de certains questionnaires de collecte des données et tableaux envoyés aux différents
départements (Tableaux intermédiaires qui alimentent les matrices finales) ;
• Saisie, apurement et analyse des données : Une fois les questionnaires parviennent au Service
de l’Economie Sanitaire, ils font l’objet d’un contrôle pour s’assurer de leurs véracités et leurs
cohérences avant d’être saisis. Il est à noter que les données de tous les questionnaires sont sai-
sies via une application Excel et apurées pour permettre l’analyse plus fine et l’édition des quatre
principales matrices des résultats ;
• Réalisation d’une Enquête Nationale sur les Dépenses des Ménages en Santé (ENDMS) pour
l’estimation des dépenses des ménages en santé, et ce en concertation avec le Service des Etudes
et de l’Information Sanitaire et le HCP.
- Cette enquête a touché un échantillon de 4500 ménages répartis sur l’ensemble des régions
du Royaume. Elle a comme principal objectif de mesurer les dépenses directes des ména-
ges abstraction faites des remboursements des prises en charge des organismes d’assurance
maladie et des mutuelles.
- Le Questionnaire : Le questionnaire de cette enquête s’inspire d’une part, des différentes
enquêtes sur le niveau de vie et des enquêtes sur la consommation et dépenses des ménages
réalisées par le Haut- Commissariat au Plan (HCP) et d’autre part, des enquêtes réalisées
par le Ministère de la Santé.
- Taux de réponse : Vu la nature des questions abordées par cette enquête (dépense de san-
té), le niveau de coopération de la population enquêtée est très appréciable par rapport
aux autres enquêtes. Ainsi, l’ensemble des grappes (225) de l’échantillon (20 ménages par
grappe) ont été couvertes par la collecte des données. Le taux de réponse enregistré est de
l’ordre de 98,8%.
- Saisie et traitement des données : En vue de garantir une bonne qualité des données, toutes
les erreurs de collecte détectées au cours de la vérification des questionnaires ont été com-
muniquées directement aux enquêtrices sur le terrain lors des missions de supervision.
- Analyse des données : Une fois la base de données est apurée et nettoyée, il a été procédé
à l’analyse et la production des tableaux nécessaires en relation avec les objectifs de l’en-
quête et ce en utilisant le logiciel SPSS.
• Organisation de Missions de visite auprès des assurances privées, mutuelles et Caisses internes
des établissements publics et semi publics, pour collecter les taux de remboursement de ces ins-
titutions à leurs assurés. Ces taux de remboursement collectés ont été utilisés au niveau de l’en-
quête réalisée auprès des ménages pour avoir les dépenses directes de ces derniers en santé ;
Cet exercice est ardu et nécessite la mobilisation et l’implication de toutes les structures adminis-
tratives au sein du Ministère de la Santé et exige une forte sensibilisation des départements parte-
naires à l’importance des CNS.
En matière de collecte des données, malgré le grand effort pour la sensibilisation et l’information,
certaines structures ont rencontré des difficultés dans le remplissage des supports, notamment au
niveau de certains hôpitaux concernant l’imputation de certaines charges et dépenses en raison
d’absence d’une comptabilité analytique. Aussi, on notera la lenteur et la réticence de certaines
institutions notamment au niveau du secteur privé pour fournir les données jugées confidentielles
dans la plupart du temps.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 21
Pour pallier au problème de réticence, plusieurs efforts ont été déployés par le Service, à savoir :
- Organisation des ateliers de sensibilisation et de formation ;
- Organisation des visites à certaines institutions ;
- Contact téléphonique pour convaincre les personnes responsables à l’importance des CNS
et au niveau d’utilisation des données fournies.
Il est à noter que grâce à la rigueur et au suivi sérieux des cadres du service de l’Economie Sa-
nitaire, la majorité des problèmes rencontrés ont été surmontés et le taux de réponse a atteint un
niveau record eu égard aux précédents CNS.
D’autres sources d’informations ont été utilisées, soit pour compléter les informations manquan-
tes, soit pour s’assurer de la validité de celles qui nous ont été remises par les différentes struc-
tures du Ministère de la Santé. Il s’agit des documents officiels (morasses budgétaires, rapports
d’activités des CHU et des instituts et laboratoires nationaux, bilan d’exécution du budget, fichiers
sur le personnel de l’administration centrale, réunion de Coordination du MS avec les Partenaires
de Coopération Techniques et Financiers, sites web des différentes institutions, divers rapports
centraux…) ainsi que les diverses études et recherches sur le financement de la santé au Maroc et
ailleurs.
Comme pour les premiers CNS, le peu de réponses reçues de la part des ONG, des entreprises
(pour le volet Médecine du travail) et des œuvres sociales des différents départements ministériels
n’avait pas permis d’effectuer des extrapolations. Seules les ONG ont été appréhendées partielle-
ment et d’une manière indirecte par le biais de leurs financeurs.
La connexion de toutes les informations disponibles au travers des tableaux intermédiaires a per-
mis de remplir l’ensemble des matrices (chapitre 1) et d’opérer des analyses sectorielles relatives
à diverses institutions impliquées dans le financement du système national de santé (chapitre 2 et
3). La disponibilité des données sur les dépenses liées à la SMI a permis également de consacrer
un (troisième et dernier) chapitre à ce volet.
Il est à noter que pour les Collectivités Locales, l’équipe chargée de l’élaboration des CNS n’a pas
pu collecter les dépenses de ces dernières en matière de santé. Par conséquent, il a été procédé à
l’estimation des dépenses des Collectivités Locales en matière de santé sur la base de la part du
budget dédiée à la santé en 2006 et leur budget en 2010. Il est à signaler que les Collectivités Lo-
cales ont été très coopérant lors de l’élaboration des CNS 2006, ce qui a permis à l’équipe du MS
d’exploiter toutes les données reçues des communes ayant rempli les formulaires qui leur ont été
adressé via le Ministère de l’intérieur, à ce niveau le taux de collecte a dépassé les 90% des près
de 1500 collectivités locales.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 23
CHAPITRE 1 :
ENVERGURE DU FINANCEMENT DE LA SANTE ET FLUX
FINANCIERS ENTRE INSTITUTIONS
1. Niveau de la dépense de santé
En 2010, la dépense globale de santé a atteint environ 47,8 milliards de Dirhams contre 30,6 mil-
liards de Dirhams en 2006. C’est-à-dire près de 1 498 Dirhams par habitant (181 US$ au taux de
change courant en 2010 ou 296 US$ en termes de Parité de Pouvoir d’Achat1).
Le niveau de la consommation médicale a atteint, quant à lui, près de 42,6 milliards de Dirhams en
2010, soit 1 337 Dirhams par habitant.
La dépense globale de santé a enregistré une évolution annuelle de 11,8% entre 2006 et 2010
contre 10,1% entre 2001 et 2006 et 6,8% entre 1997/98 et 2001. Rapportée à la population, cette
dernière, n’a évolué que de 10,6% entre 2006 et 2010 contre 8,6% entre 2001 et 2006.
Par ailleurs, la dépense globale de santé représente 6,2% du PIB en 2010 contre 5,3% en 2006, 5%
en 2001 et 4,5% en 1997/98, soit une augmentation de 0,9 point par rapport à 2006. Cette impor-
tante évolution a permis au Maroc de gagner de place sur l’échelle des pays de la région pour ne
plus être dernier comme par le passé. Ceci s’explique principalement par l’importante évolution
annuelle moyenne de la dépense globale de santé, entre 2006 et 2010, qui est de 11,8% alors que
l’augmentation annuelle moyenne du PIB au prix courant est de 7,3% durant la même période.
Tableau 1 : Niveau de la dépense en santé : comparaisons avec quelques pays, 2010
Dépense directe
Dépense totale en Dépense de
PIB (millions PIB par habitant des ménages
santé par person- santé par
Pays de dollar inter- (dollar interna- par rapport à la
ne (dollar interna- rapport au
national) tional) dépense totale en
tional) PIB (%)
santé (%)
Egypte 502 766 6 198 293 4,7 59,4
Maroc 150 987 4 734 296 6,2 53,6
Algérie 297 784 8 396 364 4,3 19,1
Jordanie 36 669 5 927 493 8,3 24,8
Tunisie 99 648 9 508 544 5,7 40,2
Iran 1 115 036 15 073 797 5,3 58,0
Liban 59 208 14 005 872 6,2 55,3
Turquie 1 136 699 15 571 1 039 6,7 16,2
France 2 220 642 34 256 3 997 11,7 7,4
USA 14 447 100 46 747 8 233 17,6 11,8
Source : OMS
1 Le ‘‘dollar de Parité de Pouvoir d’Achat (PPA)’’ que l’on appelle aussi le ‘‘dollar international’’ est une
monnaie hypothétique qui a le même pouvoir d’achat que le dollar américain a aux Etats-Unis (à la même
période considérée). Deux raisons peuvent faire que le taux de change courant est différent du taux PPA:
premièrement les fluctuations du cours du dollar et deuxièmement les différences de prix de certains biens
ou services sur les marchés intérieurs des différents pays.
24
E.E.P.
4,74% Etat
26,21%
Ménages
61,92%
La configuration du financement du système de santé au Maroc n’a pas connu un grand change-
ment, et ce depuis 1997/98. Les ménages restent toujours les principaux financeurs du système de
santé marocain. En effet, le financement des dépenses de santé par les ménages a connu une timide
diminution sur la période 2006-2010 en passant de 64,8% en 2006 à 61,9% en 2010.
Le financement public des dépenses de santé a connu une augmentation de 2,2 points puisque la
part de l’Etat est passée de 24% en 2006 à 26,2% en 2010. En termes de valeur absolue, la part de
l’Etat a connu un accroissement annuel moyen de 14,3% entre 2006 et 2010.
Figure 2 : Evolution des sources de financement par type d’institution 1997/98-2010
Tableau 2 : Sources de financement de la santé par type d’institution, en milliers de Dirhams, 2010
Sources de financement
Institutions intermédiaires
Collectivités Entrep. & Coopération
Etat Ménages Entrep. Priv. Autres TOTAL
Locales Etab. Pub. internat.
Autres Ministères 888 654 56 864 39 996 4 020 2 557 992 090
Assurances & Mutuelles 1 188 334 3 932 658 142 113 2 009 337 969 611 618 321 8 860 373
TOTAL 12 521 174 29 577 296 869 059 2 264 972 1 175 608 530 915 826 491 47 765 515
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010
25
26
En milliers de Di-
En %
rhams courants
Ressources fiscales (Budget) 11 332 840 23,7%
Etat 1 285 194 2,7%
financement de la cou-
Les autres sources de financement restent modestes : 0,9% pour les employeurs (hors contribu-
tions à la couverture médicale) et 1,1% pour la coopération internationale.
Il est à noter que les réserves techniques et les réserves de sécurité ainsi que les excédents des or-
ganismes gestionnaires de la couverture médicale ne sont pas prises en comptes dans le calcul de
la dépense totale de santé.
Figure 3 : Evolution des sources par nature de financement, 1997/98-2010
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 27
3. R
épartition des ressources financières entre les prestataires du sys-
tème national de santé
Sur les 47,8 milliards de Dirhams mobilisés par le système national de santé en 2010, la part la
plus importante bénéficie toujours aux Pharmaciens et aux Fournisseurs de biens médicaux qui
absorbent 31,7% de l’ensemble des dépenses en santé.
Figure 4 : Evolution des flux Financiers vers les prestataires, 1997/98-2010
Par ailleurs, le Ministère de la Santé, qui est le premier prestataire de soins, puisqu’il dispose de
77% de la capacité litière du pays, ne bénéficie que de 27,9% du financement du système national
de santé. Cette part se répartie comme suit : 51,8% au profit des hôpitaux, 31,5% au réseau de
soins de santé de base (RSSB), 12,3% pour l’Administration Centrale et Locale et seulement 4,4%
pour les Instituts, Centres et Laboratoires Nationaux (ICLN), qui représentent essentiellement des
activités de soutien au réseau de soins de santé de base et à la formation.
Le secteur privé dans son intégralité (à but lucratif ou non lucratif) a bénéficié de plus de 31,5%
des ressources mobilisées : 16,6% pour les cabinets privés (y compris les laboratoires d’analyses
et les cabinets de radiologie), 12,5% pour les cliniques privées, 2,4% pour les cliniques et cabinets
mutualistes (y compris les polycliniques de la CNSS).
La part restante qui est de 8,8% des dépenses en santé, profitent aux agents de la médecine tradi-
tionnelle à raison de 2,8%, les ONG 0,2% et 1,5% profitent aux autres prestataires de soins (géné-
ralement les prestataires à l’étranger).
28
Tableau 4 : Flux financiers entre les institutions intermédiaires de financement et les prestataires, en milliers de Dirhams courants, 2010
Institutions intermédiaires
Ministère de Autres Mi- Collectivités Entrep. & Assurances Coopération
Prestataires Ménages CNSS Autres TOTAL
la Santé nistères Locales Etab. Pub. & Mutuelles Internationale
Ministère de la Santé 10 326 555 398 802 217 310 0 1 180 552 469 405 0 121 016 607 348 13 320 988
Hôpitaux (y compris CHU) 5 352 218 391 578 16 747 1 132 012 388 271 8 428 447 516 7 736 770
ICLN 454 854 4 157 0 19 208 80 223 1 412 71 628 631 482
RSSB 3 247 980 3 007 192 291 29 332 911 13 315 72 437 3 559 272
Administration Centrale et
1 271 502 60 8 272 97 862 15 767 1 393 464
provinciale
Autres Ministères 5 768 581 434 0 0 0 0 0 0 0 587 202
Prestataires 5 768 355 935 361 703
Administration 0 225 499 225 499
Adm. des Assurances &
670 001 670 001
Mutuelles
Collectivités Locales 33 326 11 854 481 855 527 035
Offices & Etab. Pub. 255 635 255 635
Cliniques privées 4 008 522 1 984 196 5 992 719
Pharmacies et fournis-
12 784 190 2 370 995 15 155 185
seurs de biens médicaux
Agents de la médecine
1 320 716 1 320 716
traditionnelle
ONG 24 975 21 053 0 57 406 103 434
Autres prestataires 301 6 728 274 795 456 529 738 353
TOTAL 10 390 924 992 090 726 946 255 635 25 587 774 8 860 373 166 001 121 016 664 754 47 765 515
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 29
L’analyse des flux financiers existants entre les intermédiaires de financement et les prestataires
peut être complétée par un examen plus détaillé de la répartition des flux provenant de l’assurance
maladie et des ménages :
- Les dépenses de l’assurance maladie (8,8 milliards de Dirhams) profitent de plus en plus au
secteur de soins privé (22,4% pour les cliniques privées contre 20,5% en 2006, 23% pour
les cabinets privés contre 16% en 2006 et 9,8% pour les cliniques et cabinets mutualistes
contre 7,7% en 2006) et au secteur pharmaceutique (26,8% contre 33,8% en 2006) ; et
seulement 7,6% est dépensé à l’administration de l’assurance maladie au niveau national,
contre 11% en 2006.
- Les dépenses des organismes gestionnaires de la couverture médicale dans le cadre du tiers
payant auprès des hôpitaux publics, qui représentent 77% de la capacité litière nationale,
sont de 7,1% en 2010 contre 9,8% en 2006 (en valeur, ces dépenses ont connu une augmen-
tation annuelle moyenne de 10,5% entre 2006 et 2010) et de 4,4% du total des dépenses
de l’assurance maladie, contre 6,6% en 2006 (en valeur, soit une augmentation annuelle
moyenne de 3,7% entre 2001 et 2006).
- A l’instar des CNS 1997/98, 2001 et 2006, en 2010, les paiements nets et directs des mé-
nages (25,6 milliards de Dirhams) sont effectués principalement à l’occasion d’acquisition
de médicaments et d’autres biens médicaux (50% contre 49% en 2006 et 59% en 2001)
atténués par l’extension de la couverture de la population marocaine par l’assurance mala-
die obligatoire.
- Les structures relevant du Ministère de la Santé ne bénéficie que de 4,6% des paiements
nets et directs des ménages contre 9,3% en 2006.
- D’autres paiements importants sont effectués par les ménages au profit des prestataires
privés (cliniques privées, cabinets privés et agents de la médecine traditionnelle) : 45% en
2010 contre 41% en 2006 et 32% en 2001.
2 Il existe d’autres dépenses en médicaments qui sont comprises dans les soins hospitaliers et ambulatoires.
3 Ce taux prend en considération l’hypothèse que les examens et consultations externes sont considérés
comme des soins ambulatoires.
30
Médicaments Prévention
et Biens Médicaux Sanitaires collectives
31,7% 2,1%
Le poids de l’administration du système de santé n’a pas changé entre 2006 et 2010, il est de 7,4%
contre 6,6% en 2001. Cependant, entre 2006 et 2010, les dépenses allouées à l’administration du
système de santé ont connu une évolution annuelle moyenne de 11,6%.
La part de la formation, la recherche et l’enseignement n’a pas changé depuis 1997/98 ; et reste en
dessous de 2%. En 2010, elle est de 1,1% de la dépense totale de santé contre 1,5% en 2006. Aussi,
même en termes de valeur, les dépenses en formation, recherche et enseignement n’ont progressé
que d’une moyenne annuelle de 3,6% entre 2006 et 2010.
Figure 6 : Évolution de la structure des dépenses par type de prestation, 1997/98-2010
Tableau 5 : Classification fonctionnelle des dépenses des prestataires du système de santé, 2010, en milliers de Dirhams courants
Prestataires
Ministère de la Santé Autres Ministères
Adm. des
Adminis- Assu- Collectivités
Hôpitaux
tration Presta- Adminis- rances & Locales
(y compris ICLN RSSB Total Total
Centrale et taires tration Mutuelles
CHU)
provinciale
Consommation médicale
(y compris investisse- 6 602 077 180 848 3 350 863 0 10 133 788 99 924 0 99 924 0 53 877
ments)
Prévention sanitaire
19 208 096 187 201 395 316 256 748 256 748 176 568
collective
Formation / Recherche /
402 171 115 162 17 910 535 243 1 746 1 746 1 524
Enseignement
Administration 732 498 127 376 3 274 1 393 464 2 256 612 3 285 225 499 228 784 670 001 295 066
Autres 6 25 31
TOTAL 7 736 770 631 482 3 559 272 1 393 464 13 320 988 361 703 225 499 587 202 670 001 527 035
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010
31
32
Tableau 5 (suite) : Classification fonctionnelle des dépenses des prestataires du système de santé, 2010, en milliers de Dirhams courants
Prestataires
Cliniques
Cabinets Pharmacies
& cabinets
privés (y et four- Agents de
Offices & Cliniques mutualis- Autres presta-
compris nisseurs la médecine ONG Ensemble
Etab. Pub. privées tes (y taires
Lab et de biens traditionnelle
compris
Radio) médicaux
CNSS)
Consommation médicale (y
124 635 5 992 719 1 166 187 7 928 060 15 155 185 1 320 716 1 951 672 629 42 649 670
compris investissements)
Soins hospitaliers 78 742 5 016 277 1 056 896 0 33 503 060 12 119 519
Soins ambulatoires 45 894 976 442 109 290 7 928 060 1 918 169 569 14 054 249
Formation / Recherche /
0 581 539 094
Enseignement
Administration 0 64 445 1 159 3 516 067
TOTAL 255 635 5 992 719 1 166 187 7 928 060 15 155 185 1 320 716 103 434 738 353 47 765 515
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 33
CHAPITRE 2 :
FINANCEMENT DE LA SANTE PAR LES MENAGES
Dans les pays développés, la consommation a pris une tendance plus moderne par l’augmentation
des dépenses pour la santé. Au niveau de notre pays, on constate que cette tendance n’est pas
encore confirmée. Cependant des prémices de changement ont commencé à apparaître dans les
habitudes de consommations des marocains, et ce, selon les résultats de l’enquête nationale sur les
niveaux de vie des ménages 2007 réalisée par le HCP. Cette dernière a montré que les dépenses
alimentaires continuent à occuper la première place mais avec une baisse de son poids au profit
de nouveaux postes dont les soins médicaux pour lesquels les ménages sont prêts à consacrer des
sommes importantes de leur budget.
Le poste des dépenses en soins médicaux commence à occuper de plus en plus une place prépon-
dérante depuis l’année 2005, date de l’élargissement de la couverture médicale de base à un éven-
tail de la population marocaine avec notamment l’entrée en application de l’assurance maladie
obligatoire (AMO) en août 2005, suivi de la mise en œuvre du RAMED dans une région pilote en
novembre 2008.
Certes, une bonne formulation de la politique nationale de santé nécessite que les autorités sanitai-
res disposent d’informations de qualité sur le comportement sanitaire de l’Homme, l’unité statisti-
que la mieux habilitée à traduire ce comportement étant le ménage. Par conséquent, il est judicieux
que les comptes nationaux de la santé soient élaborés de préférence à partir de données collectées
auprès des ménages, permettant ainsi aux autorités d’opérer des choix rationnels de politiques et
de stratégies basées sur l’équité dans la contribution financière aux soins et services de qualité pour
tous et surtout aux plus démunis.
Cette enquête a été pilotée par des représentants du MS et du HCP et son financement a été assuré
par le MS, l’UNICEF et l’OMS.
L’analyse des CNS de 1997/98 et ceux de l’année 2010 montre une augmentation des dépenses
des ménages par rapport aux dépenses totales de santé, soit respectivement de l’ordre de 59,4% et
61,8% enregistrant ainsi une variation de 4% durant la période 1997/98-2010, soit une variation
annuelle moyenne de 0,3%. Comparés aux résultats des CNS 2006, la part des dépenses des ména-
ges a connu un léger recul puisque, grâce à l’extension progressive de la couverture médicale, cette
part a enregistré un taux de 61,8% en 2010 contre 64,8% en 2006, soit une diminution annuelle
moyenne de 0,9% durant la période 2006-2010.
La diminution de la part des dépenses des ménages enregistrée durant la période 2006-2010 est
due principalement à la diminution de la part des paiements directs des ménages qui est passée de
57,3% en 2006 à 53,6% en 2010. Quant à la part des paiements relatifs aux cotisations versées aux
organismes de couverture médicale, elle a connu une augmentation de 12% entre 2006 et 2010 en
passant de 7,4% à 8,2%.
Figure 7 : Evolution de la composition des dépenses des ménages durant la période
1997/98-2010
A partir de l’analyse des dépenses directes des ménages en valeurs absolues, on note que ces der-
nières ont plus que triplé durant la période 1997/98-2010. Elles sont passées respectivement de 8
milliards de Dirhams en 1997/98 à 25,6 milliards de Dirhams en 2010, soit approximativement
une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 10%. Les mêmes dépenses ont augmenté de
64,3% en passant de 17,5 milliards de Dirhams à 25,6 milliards de Dirhams entre 2006 et 2010.
Cette situation s’explique, d’une part, par la généralisation progressive de la couverture médicale
obligatoire depuis 2005, et d’autre part, l’accès aux services de santé publics et privés qui s’est
amélioré durant ces dernières années.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 35
Pharmacies et
fournisseurs de biens Cabinets Privés
médicaux
23,0%
50,0%
chez certains médecins spécialistes, ce qui se répercute sur le recours des ménages à l’automédi-
cation pour éviter les dépenses inhérentes à la consultation médicale.
Figure 9 : Répartition des dépenses des ménages par type de prestation en 2010
5,9% 15,9%
Analyses médicales
et examens radiologiques
Pharmacies et 10,9%
fournisseurs de biens
médicaux
Soins dentaires
50,0%
5,6%
Les dépenses liées aux soins dentaires ne représentent que 5,6% des dépenses directes des ména-
ges en 2010 alors qu’elles étaient de l’ordre de 7,2% en 2006. Quant aux dépenses relatives aux
analyses médicales et examens radiologiques, elles sont de l’ordre de 10,9% en 2010 enregistrant
une diminution remarquable de 36% par rapport à l’année 2006. En ce qui concerne les dépenses
en médecine traditionnelle, on constate que la part de ce poste de dépense a plus que doublé par
rapport à l’année 2006, enregistrant un pourcentage de 5,2% en 2010 contre seulement 1,9% en
2006.
Figure 10 : Evolution des dépenses des ménages par type de prestation durant la période
1997/98-2010
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 37
Par ailleurs, on constate que les dépenses des ménages au niveau du RSSB sont constituées es-
sentiellement des dépenses de consultations médicales et paramédicales avec un poids de 82,4%
suivi par les dépenses des soins hospitaliers avec une part de 15,1%. Cependant, les dépenses des
ménages effectuées au niveau des hôpitaux publics sont principalement des dépenses pour l’hos-
pitalisation (59,2%) et pour les analyses et examens radiologiques (27%), tandis que, la part des
consultations ne représente que 13,6%.
On constate aussi que les dépenses relatives aux médicaments représentent 88,3% des biens acquis
auprès des pharmacies alors que 11,7% de la dépense est réservée aux achats de biens médicaux.
Au niveau des cabinets privés, seulement trois types de dépenses sont enregistrées. Il s’agit des
dépenses pour consultations médicales et paramédicales (48,6%) suivies par les dépenses relatives
aux analyses médicales et examens radiologiques (30,6%) puis par les dépenses des soins dentai-
res (20,8%).
En ce qui concerne la structure des dépenses au niveau des cliniques privées, on constate que les
dépenses des ménages au niveau de ces cliniques sont principalement des dépenses pour l’hospi-
talisation (80,1%) et des analyses biologiques et examens radiologiques (15,8%).
Figure 11 : Dépenses directes des ménages selon les différentes prestations fournies chez les
divers prestataires en 2010
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 39
CHAPITRE 3 :
FINANCEMENT DE LA SANTE PAR LE MINISTERE
DE LA SANTE
Le Ministère de la Santé intervient dans le financement de la santé à travers son budget, qui a
connu ces dernières années une évolution considérable par rapport au budget général de l’Etat et
par rapport au PIB ; cependant, ce financement reste toujours insuffisant.
En tant que garant de la santé au Maroc, le Ministère de la Santé est le plus important fournisseur
de soins en 2010 : 77% de la capacité litière hospitalière nationale, 60% des médecins, l’écrasante
majorité des paramédicaux, 16% des chirurgiens-dentistes et 3,6% des pharmaciens.
Cette section sera consacrée à l’analyse du budget du Ministère de la Santé, aux sources de finan-
cement de ses dépenses, à la classification économique et fonctionnelle de ces mêmes dépenses
ainsi qu’à la répartition des ressources entre les 16 régions du Royaume.
Aussi, le budget du Ministère de la Santé par habitant est passé de 133 Dirhams en 1997/98 à 173
Dirhams en 2001, 199 Dirhams en 2006 et 328 Dirhams en 2010, soit une augmentation annuelle
moyenne de 13% sur la période 2006-2010, contre une augmentation annuelle moyenne de 3%
seulement sur la période 2001-2006 et de 8% sur la période 1997/98-2001.
Il est à noter que l’évolution du budget du Ministère de la Santé traduit la volonté de gouvernement
d’appuyer ce secteur pour répondre à la demande accrue de la population en matière des services
de santé.
L’analyse du graphique ci-dessous montre que, durant la période 2006-2010, les indices des diffé-
rents chapitres du budget du Ministère de la Santé, ont connu une évolution importante par rapport
aux années précédentes. Cela se traduit par le maintien d’appui continu au Ministère de la Santé
dans le processus de mise en œuvre effective de sa stratégie sanitaire et de ses actions prioritaires
du plan d’action 2008-2012, visant l’amélioration de l’accès de la population à des soins de santé
de qualité.
Ainsi, on constate qu’au titre de l’année 2010, le budget du Ministère de la Santé a connu une aug-
mentation de 72% par rapport à celui de l’année 2006, soit une augmentation moyenne annuelle
de 14,5%. Et à titre indicatif, les budgets du personnel, du matériel et dépenses diverses et celui de
l’investissement ont évolué respectivement de 56%, 135% et de 54% entre 2006 et 2010.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 41
Par ailleurs, l’analyse de graphique ci-après, montre que la part du budget réservé au chapitre « Ma-
tériel et Dépenses Diverses » est passée de 20% en 2006 à 28% en 2010 du total du budget du
Ministère de la Santé au détriment du chapitre « Investissements » et « Personnel » qui ont connu
une baisse respectivement de 2 points et de 6 points par rapport à 2006.
Figure 14 : Evolution des parts des différents chapitres du budget du Ministère de la Santé,
1997/98-2010
Les autres sources de financement des activités du Ministère de la Santé demeurent négligeables
et pratiquement inchangées depuis 1997/98.
Figure 15 : Evolution des sources de financement des activités du Ministère de la Santé,
1997/98-2010
L’analyse du graphique, montre que les crédits budgétaires dépensés par le Ministère de la Santé
en 2010 par structure comparés à l’année 2006, sont comme suit :
- Les dépenses du MS au niveau du réseau de soins de santé de base ont connu une légère
baisse en termes de représentativité du budget du MS, soit une baisse de 3 points entre
2006 et 2010, au profit des crédits alloués aux « Instituts et Laboratoires Nationaux », et
à « l’Administration » qui sont majorés respectivement de 2 points et d’un point pour la
même période.
- La part des dépenses du MS au niveau des autres structures est maintenue avec une légère
évolution de la part des crédits alloués aux hôpitaux hors CHU entre 2006 et 2010.
5. R
épartition des dépenses du Ministère de la santé par région et par ha-
bitant
L’analyse de la répartition des dépenses du Ministère de la Santé, (hors CHU, ICLN et administra-
tion centrale4) par région et par habitant, comme illustré dans le graphique ci-après, fait ressortir
les constats suivants :
- La dépense moyenne nationale du Ministère de la Santé par région et par habitant est pas-
sée de 163 Dirhams en 2006 à 229 Dirhams par habitant en 2010. Ceci, est expliqué par
l’augmentation du budget alloué aux différentes régions.
Figure 19 : Dépenses du Ministère de la Santé, hors CHU, ICLN et administration centrale
par région et par habitant, en Dirhams, 2001-2010
4 Ces structures sont localisées dans quatre régions et sont destinées à la prise en charge médicale de toute la
population marocaine. Leur prise en compte dans la répartition géographique des dépenses du Ministère de
la Santé tendrait vers la hausse des dépenses de ces régions et biaiserait toute tentative d’analyse.
46
-L
’amélioration de l’indice de Gini qui est passé de 16% en 2006 à 12,6% en 2010. Ce qui
montre que l’indice de concentration concernant l’affectation des ressources au niveau
régional s’approche de 0, et donc une tendance vers l’égalité de répartition des dépenses
entre régions et par habitant. En effet, si on observe le graphique des dépenses du Minis-
tère de la santé par région et par habitant, on constate que la majorité des régions ont une
dépense par habitant comprise entre 185 Dirhams à 273 Dirhams par habitant, à l’excep-
tion des régions d’Oued Eddahab et Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra qui ont réalisé
des projets importants en infrastructure sanitaire (Projets de construction, aménagement,
extension et réhabilitation et opérations de maintenance) et ont enregistré respectivement
des dépenses de santé par habitant à raison de 1585 Dirhams et de 488 Dirhams. Aussi,
la région Gharb-Cherarda-Beni Hsan où les fonds alloués par le MS étaient seulement de
147 Dirhams enregistrant ainsi la plus faible dépense du MS par habitant parmi toutes les
régions du Royaume.
Figure 20 : Concentration régionale des dépenses du Ministère de la Santé, 2010
L’analyse du graphique, montre que parmi les 84,2 millions de Dirhams dépensés par l’INDH dans
le cadre de la santé, 83,8% sont dépensés dans le réseau ambulatoire, 15,9% au profit du réseau
hospitalier et le reste représente les dépenses liées aux frais de gestion de l’administration. Ainsi,
à partir de ces données, on peut constater que le réseau de soins de santé de base était prioritaire
dans la stratégie de l’INDH par rapport à celui des hôpitaux.
Cette répartition s’inscrit dans les objectifs assignés par l’INDH notamment l’amélioration de la
qualité des prestations sanitaires au profit des populations ciblées et la facilitation de l’accès aux
services de santé surtout en monde rural. Ainsi que le renforcement des infrastructures de santé
à travers la création des centres de santé et des dispensaires et l’amélioration du dépistage et du
diagnostic précoce de certaines maladies à travers les caravanes médicales.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 49
CHAPITRE 4 :
FINANCEMENT DE LA SANTE PAR LES AUTRES MINISTERES
1. Participation des autres ministères au financement de la santé
En dehors du paiement des salaires des médecins enseignants par le budget général de l’Etat via
le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scienti-
fique, les départements ministériels (hors Ministère de la Santé) ont dépensé globalement environ
581 millions de Dirhams contre plus de 382 millions de Dirhams en 2006, soit une augmentation
annuelle moyenne de 11,1% durant la période 2006-2010.
Entreprises privées
6,9%
Coopération internationale
0,7%
Autres
0,4%
50
Montants en milliers de
Types de dépenses Parts en %
Dirhams
Médicaments et biens médicaux 28 093 4,8%
La dépense en médicaments et autres biens médicaux5 a connu une diminution importante et atteint
28 millions de Dirhams (4,8% des dépenses) en 2010 contre 111 millions de Dirhams (29,2% des
dépenses) en 2006 soit une baisse annuelle moyenne de 29%.
Figure 23 : Classification économique des dépenses de santé des autres Ministères, 2010
Médicaments et
biens médicaux
4,8%
Masse salariale
35,6% Autres biens de
consommation
36,8%
Immobilisations
7,0%
Services
15,8%
En tenant compte des paiements des salaires des médecins enseignants par le MES, la structure
des dépenses des départements ministériels (hors Ministère de la Santé) a changé en faveur de la
masse salariale qui, elle seule, accapare plus de la moitié de la dépense (53%). Les autres postes de
dépenses sont passés à 3,5% pour les médicaments et biens médicaux, 26,9% pour les autres biens
de consommations, 11,6% pour les services et 5,1% pour les immobilisations.
5 Ces médicaments et biens médicaux sont utilisés surtout par le Ministère de la Justice et, dans une moindre
mesure, par les départements de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 51
La part de l’administration est passée de 19,5% en 2006 à 38,8% en 2010. Toutefois, les dépenses
pour les soins prodigués dans les milieux scolaires et universitaires restent faibles et représentent
à peine 1,3% de l’ensemble des dépenses mobilisées par ces départements.
Figure 24 : Classification fonctionnelle des dépenses de santé des autres Ministères, 2010
Santé scolaire
0,3%
Administration
38,8% Santé universitaire
1,0%
En valeur, c’est l’administration qui a connu la plus forte évolution annuelle moyenne, soit 32%
entre 2006 et 2010. Suivie par la prévention sanitaire collective avec un taux d’accroissement an-
nuel moyen de 14%.
Au moment où les fonds alloués à la santé dans les milieux scolaire et universitaire ont connu une
augmentation très faible, soit 0,5% et 2,2% respectivement, les soins en milieu carcéral ont connu
une baisse annuelle moyenne de 11,7%.
Aussi, les collectivités locales sont invitées aujourd’hui à jouer un rôle croissant dans le système
sanitaire marocain en faisant partie de deux grands programmes au niveau national. Le premier
programme est le vaste chantier de la régionalisation ; en effet, il constitue un choix stratégique et
un instrument politique pour mobiliser la participation des collectivités locales dans la planifica-
tion et le financement des soins en vue d’améliorer la qualité des prestations et de services par une
gestion de proximité. Le deuxième programme est la généralisation du RAMED dans lequel les
collectivités locales sont amenées à apporter un soutien en ressources humaines et financières (la
part des collectivités locales dans le financement du RAMED est estimée à 6%) ainsi qu’une aide
dans l’identification de la population visée par le programme.
Tableau 9 : Flux financiers entre les Collectivités Locales et les autres institutions,
en milliers de Dirhams, 2010
Année 2010
Institutions Flux vers Flux de
ONG 21 053
Coopération internationale 0
Au titre de l’année 2010, les collectivités locales ont dépensé 245 millions de Dirhams dans les
institutions sanitaires. Le Réseau de Soins de Santé de Base bénéficie de la majorité des fonds
(78%) avec 192 millions de Dirhams suivie des ONG avec 21 millions de Dirhams, soit 9% ; Les
hôpitaux publics, quant à eux, bénéficient de 16 millions de Dirhams, soit 7% des dépenses des CL
dans le cadre de la santé.
S’agissant des fonds dont bénéficient les CL, 74% proviennent du Ministère de la Santé et 26%
proviennent des autres Ministères. Ces fonds sont destinés essentiellement à supporter la masse
salariale du personnel qui contribue à des activités sanitaires dans les structures appartenant aux
collectivités locales.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 53
CHAPITRE 5 :
FINANCEMENT DE LA SANTE PAR L’ASSURANCE MALADIE
1. Les organismes d’assurance maladie
1.1. L’Assurance maladie dans le secteur public
La couverture médicale du personnel du secteur public est assurée essentiellement par des sociétés
mutualistes, au nombre de huit (8), fédérées au sein de la Caisse Nationale des Organismes de
Prévoyance Sociale (CNOPS), à l’exception de la mutuelle des Forces Armées Royales qui s’est
retirée depuis le 1er Juillet 1999.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi n° 65-00 portant code de la couverture médicale de base le 18
août 2005, la CNOPS gère le régime de l’assurance maladie obligatoire de base (AMO) au profit
des fonctionnaires et agents actifs et retraités du secteur public et de leurs ayants droit. Les sociétés
mutualistes, quant à elles, gèrent à la fois les soins ambulatoires de l’AMO pour le compte de la
CNOPS et elles continuent de prendre en charge la couverture médicale complémentaire à l’AMO
dans le cadre du secteur mutualiste.
2. La population couverte
En 2010, l’assurance maladie obligatoire (AMO), gérée par la CNOPS (secteur public) et par la
CNSS (secteur privé), ainsi que les autres couvertures médicales existantes portent la population
couverte de 25% en 2006 à environ 34% (Population marocaine en 2010 estimée à 31,9 millions
d’habitants).
Tableau 10 : Taux de couverture de la population et sa répartition
par organisme d’assurance maladie, 2010
Effectif en milliers
Bénéficiaires % de la popu-
Institutions
Ayants par adhérent lation
Adhérents Bénéficiaires
droit
CNOPS 1 106 1 556 2 662 2,41 8,3
CNSS 1 196 1 670 2 866 2,40 9,0
Caisses internes et mutuelles 563 1 094 1 657 2,95 5,2
Entreprises d’assurances et de
1 816 1 748 3 564 1,96 11,2
réassurance
Total 4 680 6 069 10 749 2,30 33,7
La répartition de la population couverte (33,7%) selon l’organisme d’assurance maladie fait res-
sortir une prédominance de la couverture assurée par les entreprises d’assurances et de réassurance
en termes de bénéficiaires avec 11,2% de la population marocaine. La CNSS et la CNOPS cou-
vrent respectivement 9% et 8,3% de la population et le reste (5,2%) sont des bénéficiaires au sein
des mutuelles et caisses internes.
L’analyse de ces données, par rapport à celles dégagées en 2006, permet de constater une baisse
du nombre des bénéficiaires de la couverture au sein de la CNOPS et une évolution importante
des personnes couvertes auprès des entreprises d’assurances et de réassurance. La tendance bais-
sière des effectifs de la CNOPS peut être due aux effets de l’opération d’assainissement de la
base de données entreprise par cet organisme depuis sa prise en charge de la gestion de l’AMO
en août 2005. Quant à l’augmentation enregistrée par le nombre des assurés et leurs ayants droits
bénéficiant d’une couverture auprès du secteur des assurances, elle est essentiellement due à la
couverture de groupe de population spécifiques dans le cadre de contrats d’assurances à savoir :
les auxiliaires de l’autorité (Moqqaddems et Chioukhs), les Imams, les Anciens résistants et an-
ciens membres de l’Armée de libération ainsi que certaines catégories de personnes relevant des
travailleurs indépendants et des professions libérales.
Figure 25 : Répartition de la population couverte par organismes d’assurance maladie, 2010
Entreprises
d’assurance CNOPS
33,2% 24,8%
Charges
Excédent ou
Organismes Recettes Charges / Recet-
déficit
tes (en %)
Entreprises
Caisses
d’assuran-
Organismes CNOPS CNSS internes et Total
ces et de
mutuelles*
réassurance
Ménages 2 129 313 883 511 1 040 275 975 364 5 028 463
Entreprises privées 279 149 960 637 1 239 786
Autres 255 781 359 868 174 962 790 611
Total 3 950 251 3 127 411 2 315 585 1 936 000 11 329 248
Plus de la moitié des recettes sont collectés par la CNOPS (35%) et les caisses internes et mutuel-
les (20%). La CNSS draine 27,5% des recettes de l’assurance maladie et 17% pour les entreprises
d’assurances et de réassurance.
Figure 26 : Structure des recettes des organismes d’assurance maladie, 2010
Caisses internes et mutuelles 2 078 526 60 773 2 139 298 1 254 1 291
Entreprises d’assurances et de
1 537 790 305 768 1 843 558 431 517
réassurance
Plus de 40% des dépenses sont engagées par la CNOPS, 25,4% ont été servies par les caisses in-
ternes et mutuelles, presque 19% sont dépensées par les entreprises d’assurances et de réassurance
et 15% par la CNSS.
En terme de moyenne annuelle par bénéficiaire, les dépenses par bénéficiaire au niveau des caisses
internes et mutuelles atteignent 1 291 Dirhams, 1312 Dirhams pour la CNOPS, 483 Dirhams pour
la CNSS et 517 Dirhams pour les entreprises d’assurances et de réassurance.
Figure 27 : Répartition des prestations par organismes d’assurance maladie, 2010
Entreprises CNOPS
d’assurance 40,6%
18,8%
Régimes internes
et mutuelles CNSS
25,4% 15,3%
Figure 28 : Paiement des prestataires de soins dans le cadre du tiers payant, 2010
Régimes internes
Assurances
et mutuelles
Privées
33,4%
7,8%
CNSS
CNOPS
15,3%
41,4%
Les paiements des prestataires de soins dans le cadre du tiers payant profitent essentiellement au
secteur de soins privé (40,5% pour les cliniques privées, 18,5% pour les cabinets privés et 16,1%
pour les cliniques et cabinets mutualistes).
Figure 29 : Répartition des paiements dans le cadre du tiers payant par types de prestatai-
res de soins, 2010
Bien que les hôpitaux publics représentent plus de 77% de la capacité litière nationale, ils ne béné-
ficient que de 7% du total des ressources versées par les organismes d’assurance maladie dans le
cadre du tiers payant. Cette proportion a connu une régression puisqu’elle était d’environ 10% en
2006. La part des cabinets et cliniques mutualistes a connu une stagnation autour de 16% et celle
des polycliniques de la CNSS a enregistré une amélioration en passant de 3,8% en 2006 à 5,7%
en 2010.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 59
Figure 30 : Evolution de la part des paiements des prestataires de soins dans le cadre du
tiers payant (1997/98-2010)
Figure 31 : Paiements des prestataires de soins dans le cadre du tiers payant, 2010
Entreprises
Prestations Caisses
d’Assurances
CNOPS CNSS internes et Montant %
et de réassu-
mutuelles
rance
Consultations 197 085 70 296 91 882 224 087 583 349 13,4
Hospitalisations 57 512 80 512 51 843 148 326 338 194 7,8
Soins dentaires 138 348 835 58 060 242 749 439 992 10,1
Médicaments 938 665 302 976 452 752 369 211 2 063 604 47,3
Biens médicaux 174 403 12 189 39 267 81 533 307 391 7
Analyses et radiologie 229 239 94 912 76 814 168 459 569 424 13,1
Autres 4 737 17 988 30 298 5 974 58 997 1,4
Total 1 739 989 579 708 800 916 1 240 339 4 360 951
Les remboursements des frais d’hospitalisation et de chirurgie représentent à peine 7,80%, enre-
gistrant ainsi une régression par rapport à 2006 (environ 9%) ce qui s’explique par le fait que les
prestations en hospitalisation sont effectuées plus dans le cadre du tiers payant.
Tableau 15 : Prestations (tiers payant et remboursements) des organismes d’assurance ma-
ladie, en milliers de Dirhams, 2010
Médicaments 1 367 049 390 257 784 939 387 738 2 929 982 35,8
Biens médicaux 179 595 13 107 62 144 83 857 338 703 4,1
Analyses et radiologie 373 153 106 648 228 204 182 296 890 300 10,9
Total 3 324 057 1 250 000 2 078 526 1 537 790 8 190 372 100,0
Ces prestations par nature n’ont pas connu la même évolution. Le poste «Médicaments et biens
médicaux » qui représente 40% des prestations servies par l’ensemble des organismes d’assurance
maladie a enregistré une diminution par rapport à 2006 (44%) ainsi que le poste « Consultations »
dont la part est passée à 10% par rapport à 17% enregistré en 2006. Par contre, les parts des autres
prestations ont augmenté soit 28% contre 20% pour les hospitalisations, 11% contre 9% pour la
radiologie et analyses et 9% contre 5% en ce qui concerne les soins dentaires.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 61
Consultations Hospitalisations
10,1% 27,9%
Autres
2,3%
Avec l’entrée en vigueur de l’AMO, dont l’année 2006 constitue l’année de démarrage, force est
de constater en 2010 une montée en charge des prestations des organismes d’assurance maladie,
notamment pour la CNSS du fait qu’avant l’AMO, les personnes assujetties à cet organisme ne
bénéficiaient pas de prestations d’assurance maladie et que sa mise en place a certainement généré
un effet d’appel à la consommation médicale par ces personnes.
de cette situation litigieuse, la CNSS a lancé des appels d’offre pour la gestion déléguée de ces
polyclinique tout en gardant des tarifs préférentiels pour ses assurées et en maintenant ses effectifs
de médecins et infirmiers; Ces appels d’offre ont failli aboutir une première fois en 2008 pour un
opérateur espagnol, qui s’est désisté finalement. La CNSS ne trouvant pas de soumissionnaire, le
délai de sa gestion de ces polycliniques est prolongé jusqu’au décembre 2012. Ce délais ne sera pas
finalement respecté et la CNSS dispose actuellement d’un délai allant jusqu’au décembre 2014.
En 2010, la CNSS compte toujours 13 polycliniques réparties entre 9 villes (Casablanca, Agadir,
El Jadida, Kénitra, Marrakech, Mohammedia, Oujda, Settat et Tanger). La capacité litière est resté
la même que celle de 2006 (995 lits). Le nombre d’admission est passé de plus de 587 milles en
2006 à plus de 658 milles en 2010, soit un accroissement annuel moyen de 3% durant cette pério-
de. Les journées d’hospitalisation, chiffrées à presque 138 milles journées en 2006 ont enregistré
un peu plus de 175 milles journées en 2010, soit une progression annuelle moyenne de 6% durant
la même période avec un taux d’occupation moyen de 48%.
Par ailleurs, les polycliniques de la CNSS ont réalisés 9 767 accouchements en 2010, soit une évo-
lution annuelle moyenne de 3% par rapport à 2006.
Ces bonnes performances s’expliquent par la connaissance de plus en plus accrue de l’AMO par
les assurés de la CNSS. Aussi, la CNSS de sa part a étendu la couverture médicale aux pensionnés
dont les revenus mensuels se situent entre 500 et 1289 Dirhams en 2007, et elle a étendu le panier
de soins pris en charge aux soins ambulatoires à l’exception des soins dentaires, et ce depuis fé-
vrier 2010 au profit des assurés et leurs ayant droit de la CNSS.
Il est à noter que le nombre de D en soins dentaires est le seul chiffre qui a connu une baisse en
passant de plus de 473 milles D en 2006 à seulement 121 milles D en 2010, soit une régression
annuelle moyenne de 28% durant la même période.
Figure 34 : Répartition des sources de financement des polycliniques de la CNSS, 2010
Les sources de financement des polycliniques au terme de l’année 2010 se situent aux alentours
de 544 millions de Dirhams soit un recul annuel moyen de 1,7% par rapport à 2006 . Ce recul se
justifie par la baisse importante dans la subvention de la CNSS. Celle-ci a connu une diminution
annuelle de 21% entre 2006 et 2010, passant de 330 millions de Dirhams en 2006 à 127 millions
de Dirhams en 2010. Elle a été compensée essentiellement par une augmentation des dépenses
directes des ménages qui ont progressé annuellement de 13% passant de 153 millions de Dirhams
en 2006 à 253 millions de Dirhams en 2010.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 63
Les parts des sources de financement ont connu un bouleversement majeur, puisque la part de la
subvention de la CNSS a chuté de 57% des ressources en 2006 à 23% en 2010, elle a ainsi diminué
en valeur de 62% en 2010 par rapport à 2006 et de 33% par rapport 2009. Ce recul se justifie par les
bonnes performances des polycliniques et l’augmentation des ressources provenant des ménages,
des employeurs et des assurances et mutuelles.
Figure 36 : Evolution des encaissements des polycliniques de la CNSS et de la subvention
CNSS à ces dernières en Dirhams, 1997/98-2010
• La troisième phase entre 2007 et 2010 marque une nette amélioration dans la gestion des
polycliniques de la CNSS qui se traduit par une baisse importante de la subvention de la
CNSS pour atteindre son plus bas niveau en 2010 qui est de 127 millions de Dirhams avec
une baisse annuelle moyenne de 21% entre 2006 et 2010. Les encaissements, quant à eux,
ont enregistré une forte progression pour atteindre 417 millions en 2010 leur plus haut ni-
veau soit une progression annuelle moyenne de 13% entre 2006 et 2010.
Figure 37 : Evolution des parts des dépenses des polycliniques entre 2006 et 2010
En 2010, les dépenses des polycliniques ont connu une légère évolution par rapport à celles de
2006. Considérée comme le poste le plus important des dépenses effectuées en 2010, la masse
salariale a baissé significativement en passant de 73% à 54% de l’ensemble des dépenses. Cette
baisse a été compensée par une hausse importante dans les postes de dépenses services et inves-
tissement qui ont passé respectivement de 9% en 2006 à 21% en 2010 et de 1% en 2006 à 6% en
2010 de l’ensemble des dépenses des polycliniques de la CNSS. La part du poste achat est restée
quasiment inchangée entre 2006 et 2010.
Il est à noter aussi que la diminution de la part de la masse salariale dans le total des dépenses en
passant de 73% en 2006 à 54% en 2010 s’explique par la baisse importante dans l’effectif du per-
sonnel des polycliniques qui est passé de 2 745 en 2006 à 1550 en 2010.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 65
CHAPITRE 6 :
FINANCEMENT DE LA SANTE PAR LA COOPERATION
INTERNATIONALE
Plusieurs pays donateurs et organisations internationales participent activement au financement
des activités sanitaires et des travaux connexes. Le montant global du financement de la santé par
la coopération internationale a atteint presque 531 millions de Dirhams en 2010 contre 215 mil-
lions de Dirhams en 2006, soit une augmentation annuelle moyenne de 25% durant cette période.
Néanmoins, cette augmentation ne se traduit pas par l’accroissement de la part du financement de
la coopération internationale dans la dépense globale de santé. En effet, cette dernière est restée
pratiquement constante en passant de 0,68% en 2001 à 0,7% en 2006, en revanche, elle a chuté à
1,1% en 2010.
1. Sources de financement
Pour l’année 2010, les principaux donateurs représentent 77% de l’ensemble des aides internatio-
nales pour la santé, soit les trois quart de la contribution viennent de la coopération multilatérale
dont les principaux pays sont l’Union Européenne avec 36% suivi de l’AFD avec 25% et BEI avec
11%. Le quart restant, vient de la coopération bilatérale soit 23% pour les autres pays donateurs tel
que (France, Allemagne, Belgique, CCD USA, Chine).
Le financement de la coopération bilatérale et multilatérale au profit de la santé a connu une baisse
remarquable, citons les parts respectives dans le financement du secteur de la santé de l’OMS,
FNUAP, UNICEF et la Coopération allemande qui étaient de 8%, 18%, 25% et 13% en 2001
contre 5%, 5%, 4% et 3% en 2006, est passée à 0,9%, 2%, 0,9% et 1,3% en 2010. Soit une dimi-
nution moyenne annuelle de 14% concernant l’UNICEF pour la période 2006-2010. Cette baisse
se traduit par la réduction de ses activités dans le domaine sanitaire et son orientation vers d’autres
secteurs tels que l’éducation et la promotion de la petite et moyenne entreprise.
Tableau 16 : Structure de la coopération internationale par source de financement, 2010
FM 3 030 0,6%
FNUAP 10 454 2,0%
LIGUE ARABE 201 0,0%
OMS 4 937 0,9%
ONUSIDA 2 047 0,4%
PNUD 215 0,0%
UE 192 893 36,3%
UNICEF 4 518 0,9%
Total coopération multilatérale 409 226 77,0%
66
Par ailleurs, la contribution de l’OMS, FNUAP, UNICEF se focalise sur l’appui technique et ren-
forcement des compétences. Afin de consolider les activités de coopération, le Ministère de la
Santé a développé des relations de coopération avec d’autres organismes tels que la Ligue Arabe
et la Banque Islamique. Cette forme de coopération permet de responsabiliser le Ministère de la
Santé à travers sa contribution au financement des programmes de coopération.
Figure 38 : Structure de la coopération internationale par source de financement, 2010
Autres
1,3% FM
Japon AFD 0,6%
2,1% 25,2% BEI FNUAP
10,7% 2,0%
Italie
1,8% OMS
Espagne 0,9%
ONUSIDA
16,6%
0,4%
Allemagne
UE
1,3%
36,3%
UNICEF
0,9%
et (26%) pour l’Espagne. On observe aussi une nette diminution pour la coopération Allemande,
l’UNICEF, FNUAP et l’OMS, en revanche, on observe la contribution importante de nouveaux
donateurs comme la BEI (10,7%), l’AFD (25,2%) et l’UE (36,3%).
L’analyse de la contribution des différents bailleurs de fonds au financement de la santé montre
qu’en 2006, les coopérations bilatérales et multilatérales occupent la première place par rapport à
la coopération avec les organisations internationales.
Cette situation peut s’expliquer par le développement des projets et programmes plus structurants
et intéressants vis-à-vis du système de santé dans le cadre de la coopération bilatérale et multila-
térale. La présence de l’assistance technique mise à la disposition du Ministère de la Santé par les
pays partenaires vient en appui à cette explication.
Cependant, c’est le réseau des soins hospitaliers et celui de soins de santé de base qui bénéfi-
cient de la part la plus importante de l’aide internationale, à savoir 19% pour le réseau hospitalier
(0.19% pour les CHU et 18,85% pour les autres hôpitaux) et 45,15% pour le réseau ambulatoire.
L’administration bénéficie de 24% (22,6% pour le niveau central et 1,3% pour le niveau local) et
les aux Instituts et Laboratoires Nationaux, ne bénéficient que de 0,3%.
A ce sujet, il y a lieu de noter que la faiblesse du financement des activités de prévention et de
promotion de la santé (1,3%) par le budget du Ministère de la Santé est plus au moins compensé
par la mobilisation des fonds à travers la coopération internationale. c’est la raison pour laquelle le
réseau de soins de santé de base a bénéficié au titre de l’année 2010 de et 45% de l’aide mobilisé
à travers la coopération internationale.
Par ailleurs, les aides de la coopération internationale bénéficient à la société civile versée dans le
domaine sanitaire à hauteur de 11%. La coopération internationale octroie aussi une petite partie
68
de ses ressources à d’autres institutions, à savoir, les autres départements Ministériels (0,8%), les
Instituts et Laboratoires Nationaux (0,3%), et une part vraiment négligeable pour les autres pres-
tataires (tel que les médecins…).
Figure 39 : Institutions et structures appuyées par la coopération internationale, 2010
RSSB
Administration locale 45,15%
1,32%
Comparativement aux données des CNS 2006 où le financement de la coopération discerne une
répartition à tendance égale entre les hôpitaux (14%) et les CHU (15%) et le RSSB ne bénéficie
de ce financement que dans le cadre des autres immobilisations. Les résultats des CNS de 2010,
révèle que les hôpitaux ainsi que le RSSB bénéficient de ce financement dans le cadre de la mise à
niveau de l’équipement de ces structures sanitaires, la rénovation ou la construction de nouveaux
établissements. Quant aux CHU, l’administration centrale /locale et les ILN, ils consacrent le fi-
nancement à l’achat de services.
Figure 40 : Classification économique des dépenses de la coopération internationale, 2010
Services
37,4%
Equipements
10,9%
Le graphique montre la part importante affectée à l’expertise pour les différentes structures tel que
les CHU, l’administration centrale et locale ainsi que les instituts et laboratoires nationaux pour
profiter de l’expérience de tous les partenaires œuvrant dans le domaine de la santé. Par ailleurs, la
contribution réservée aux réseaux de soins de santé de base et hospitaliers se focalise sur la mise
à niveau de la vétusté de ces structures et l’implantation d’autre surtout en milieu rural et ce pour
répondre aux objectifs tracés par le Ministère de la santé dans son plan d’action : accès de la po-
pulation marocaine aux services de soins.
Figure 41 : Répartition des aides de la coopération internationale, par type de dépense,
allouées au Ministère de la Santé, 2010
70
Montant en milliers
Niveaux Part en %
de Dirhams
Soins hospitaliers 95 579 18,0%
Soins ambulatoires 239 264 45,0%
Curatifs 229 013 43,1%
Préventifs 10 252 1,9%
Prévent sanitaire collective 5 737 1,1%
Recherche/Formation/enseignement 19 729 3,7%
Administration 170 316 32,1%
Autres 494 0,1%
TOTAL 531 119 100,0%
L’analyse des données du tableau ci-dessous montre que, la part de l’aide attribuée aux soins am-
bulatoires est absorbée par les dépenses allouées aux différentes pathologies existantes qu’aux cas
préventifs, ceci dit, que les soins curatifs représentent 43% alors que les soins préventifs à peine
2% des aides, cette tendance est identique que celle de 2006.
Figure 42 : Classification fonctionnelle des dépenses de la coopération internationale, 2010
Recherche/ Autres
Format/enseign Administration 0,1%
3,7%
32,1%
Prévent Soins
sanitaire collective hospitaliers
1,1% 18,0%
Soins
ambulatoires
45,0%
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 71
Comme la montre la figure ci-dessous, la répartition est différente selon la structure qui bénéficie
de l’aide de la coopération internationale. Comme on peut s’y attendre, c’est les dépenses admi-
nistratives, à travers les dépenses en expertise et en assistance technique, qui prédominent au ni-
veau de l’administration locale. Il en est de même pour les soins au niveau du réseau ambulatoire
(RSSB).
Les dépenses pour la prévention sanitaire collective et les soins hospitaliers sont, par contre plus
importantes dans les hôpitaux publics (y compris les CHU), elles prédominent les aides pour la
formation et enseignement qui viennent respectivement en deuxième position au niveau de ces
structures.
Figure 43 : Répartition des aides de la coopération internationale par niveau de dépenses
allouées au Ministère de la Santé, 2010
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 73
CHAPITRE 7 :
FINANCEMENT DE LA SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT
L’analyse du financement de la santé de la mère et de l’enfant à l’échelle nationale revêt une
grande importance, du fait qu’elle permet d’estimer la part des différents intervenants en termes
de dépenses en santé allouées à deux catégories de la population (Mère et enfant), et d’évaluer les
efforts entrepris dans le cadre de la stratégie de renforcement des programmes de santé maternelle
et infantile (SMI).
Mais, avant de détailler successivement les dépenses liées à la santé de la mère et enfant au Maroc
au titre de l’année 2010, on va présenter succinctement dans ce chapitre, l’état des lieux de la santé
maternelle et infantile (SMI).
Les données issues des résultats des différentes enquêtes réalisées par le Ministère de la Santé
montrent que ces mortalités dans toutes ses composantes, ont connu une baisse substantielle durant
les décennies 1985-94 et 2000-2010. En effet, la mortalité infantile (décès avant l’âge d’un an) est
passé de 57 pour mille naissances vivantes en 1991 à 40 en 2004 puis à 28,8 pour mille naissances
vivantes en 20116, soit une régression respective de 30% et de 28%. Quant à la mortalité infanto-
juvénile (0-5 ans) qui était de 138 pour mille naissances vivantes en 1980, elle est passé à 47 en
2004 pour atteindre 30,5 en 2011. Cependant, en 2010, la mortalité néonatale est de 19 pour 1 000
naissances vivantes, continue à représenter près de 62% de la mortalité infanto-juvénile.
Par ailleurs, la mortalité des enfants de moins de cinq ans diffère largement selon le milieu (urbain
et rural).
Mais, comparativement, à d’autres pays à développement similaire, les taux de mortalité mater-
nelle et infanto-juvénile au Maroc demeurent élevés. Selon les données de l’OMS, par exemple, en
Algérie, le taux de mortalité des moins de cinq ans est de 29 décès pour 1 000 naissances vivantes
en 2010. Ce taux était de 43 en 2000 et de 62 en 1990. L’Egypte a aussi enregistré une baisse en
passant de 86 en 1990 à 43 en 2000 pour arriver à 21 décès pour 1.000 l’année 2010. La situation
est moins difficile en Tunisie ou encore en Libye où le taux de mortalité des moins de cinq ans est
de 16 pour 1.000 naissances vivantes en 2010. A noter que la Libye est passée de 42 en 1990 à 26
en 2000. La Libye est à un point pour l’OMD 2015, soit 15 décès par 1.000 naissances vivantes.
En Tunisie, ce taux est passé de 47 en 1990 à 27 en 2000 pour enregistrer aussi 16 décès pour
1 000 naissances vivantes en 2010. Quant au taux de mortalité maternelle en 2010, il est de 97 pour
100 000 naissances en Algérie, de 66 en Egypte, de 58 en Lybie et de 56 seulement en Tunisie.
A l’échelle mondiale, les taux de mortalité de l’enfant de moins de 5 ans ont fortement diminué
dans toutes les régions du monde au cours des deux dernières décennies. Cependant, la mortalité
néonatale reste encore préoccupante. C’est ce que montrent les nouvelles données publiées récem-
ment par l’Unicef, l’Organisation mondiale de la santé, la Banque mondiale et la Division de la
population des Nations Unies.
Finalement, on peut dire que la réduction de taux de mortalité maternelle et infantile relevant des
objectifs 4 et 5 du millénaire pour le développement, est largement dépendante des autres objectifs
du millénaire (Education, pauvreté, eau et assainissement, environnement,...), et qui nécessite en-
core la consolidation des acquis et la mise en place en commun d’autres stratégies intersectorielles
en matière de la protection de la santé de la mère et de l’enfant.
la mise en place des kits d’accouchement et des trousses de césarienne dans toutes les maternités
et les maisons d’accouchement, la mobilisation des moyens de fonctionnement, la création des
mini-SAMU obstétricaux pour la régulation des urgences obstétricales et néonatales dans le mi-
lieu rural, la mise en place des unités médicales mobiles (UMM) et la mise à niveau des structures
d’accouchement…etc
Quant à la répartition des dépenses, en 2010, les programmes de santé restent toujours la compo-
sante principale avec une proportion de 54 % contre 41% en 2006.
La part des quatre CHU représente 18% des dépenses totales dédiées à la SMI contre 28% pour
les Hôpitaux publics.
Tableau 21 : Répartitions des dépenses des activités de SMI, 2010
Selon les données du tableau ci-dessous, l’analyse du poids de chaque composante par rapport au
total des dépenses, montre que les dépenses fournies par les deux services (la maternité et la pédia-
trie) représentent 15,34% de l’ensemble des dépenses des hôpitaux y compris les CHUs.
Ce pourcentage est à 15,62 % pour ces deux services des CHUs contre 15,16 % pour les services
des hôpitaux publics relevant du Ministère de la santé.
La part des dépenses des deux services (la maternité avec 8,73 % et la pédiatrie avec 6,61 %) est
relativement faible comparée aux dépenses des autres services et aux charges administratives des
hôpitaux qui représentent respectivement un pourcentage de 13,80 % et 70,87 %.
Tableau 22 : Poids des dépenses de maternité et de pédiatrie dans les dépenses totales des
hôpitaux, 2010
Maternité (M) 118 391 5,85% 331 981 10,58% 450 372 8,73%
Ensemble 315 814 15 ,62% 475 522 15,16% 791 336 15,34%
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 77
Administration 308 268 15,24% 403 542 12,86% 711 810 13,80%
Autres services 1 398 235 69,14% 2 258 525 71,98% 3 656 760 70,87%
Total 2 022 317 100,00% 3 137 590 100,00% 5 159 906 100,00%
Les dépenses destinées pour les maternités et les pédiatries de tout le pays ont bien montré l’impor-
tance accordée aux activités relatives à la prise en charge des parturientes et des enfants de moins
de cinq ans, et aux efforts fournis pour atteindre les objectifs 47 et 58 du millénaire.
Figure 44 : Poids des dépenses des services de maternité et de pédiatrie dans les dépenses
totales des hôpitaux, 2010
Il est à noter que depuis 2009, un nouveau pas vient d’être franchi pour la réduction de la mortalité
maternelle et néonatale. En effet, le Ministère de la Santé a instauré la gratuité des accouchements
dans toutes les structures sanitaires publiques (les hôpitaux provinciaux et préfectoraux ainsi que
les maisons d’accouchement). Tous les actes liés à l’accouchement, que ce soit par voie basse ou
par césarienne, sont inclus dans cette gratuité.
Pour accompagner la gratuité de l’accouchement, le Ministère a parallèlement agit sur les condi-
tions d’accès aux services de santé. Les déficits structurels et organisationnels dont souffrent cer-
taines maternités hospitalières et maisons d’accouchement ont nécessité la mise en place d’un
programme de leur mise à niveau.
L’accent a été mis sur les maisons d’accouchement en milieu rural et dans les régions enclavées.
Ainsi, en plus des kits d’accouchement déjà disponibles dans les structures sanitaires, le Ministère
a procédé à la distribution de trousses complètes de césarienne. Par ailleurs, il s’est attaqué à un
7 2 Objectif 4 : Réduire de 2/3 le taux de la mortalité infantile à l’horizon 2015.
8 3 Objectif 5 : Réduire de 3/4 le taux de la mortalité maternelle à l’horizon 2015.
78
autre aspect problématique de la prise en charge des femmes enceintes à savoir le transport qui
constitue souvent pour accéder aux hôpitaux. Des services d’aide médicale urgente (SAMU) obs-
tétricaux sont mis en place pour assurer le transport des mamans et des nouveau-nés en difficulté
vers les hôpitaux.
Il est à rappeler que les tarifs appliqués, avant la mise en place de la gratuité, dans le secteur public
(hors CHU) étaient de 500 Dirhams pour un accouchement normal et 1 200 Dirhams pour une
césarienne. Ces prix peuvent être considérés comme modiques. Mais pour un large panel de la
population, la charge est telle que beaucoup de femmes choisissaient l’accouchement à domicile
en faisant appel, dans le meilleur des cas, à une sage-femme.
3. P
rise en charge des dépenses liées à la SMI par la couverture médicale
A l’instar des données des CNS 2006, on enregistre qu’au titre de l’année 2010, la prise en charge
des dépenses liées à la SMI par les divers régimes d’assurance maladie au Maroc est hétérogène.
Aussi, elle varie selon les régimes et quelques fois au sein de ceux-ci en fonction des structures
gestionnaires.
S’agissant, des dépenses effectuées par la CNOPS en matière de la santé maternelle, elles sont
évaluées à 81 millions de Dirhams et représentent environ 2,45 % de l’ensemble des dépenses en
santé de la CNOPS durant l’année 2010, et ce tout en sachant que, ce pourcentage concerne seule-
ment les dépenses liées à l’accouchement. Cependant, les dépenses des prestations hors accouche-
ment dédiées aux femmes âgées entre 15 et 49 ans, sont estimées à 515 millions de Dirhams et qui
représentent 15 % de l’ensemble des dépenses en santé de la CNOPS au titre de l’année 2010.
Concernant la Caisse Mutualiste Interprofessionnelle Marocaine (CMIM), on enregistre que les
dépenses des prestations liées aux enfants de moins de 5 ans au titre de l’année 2010, sont éva-
luées à 16 millions de Dirhams, soit 5,5% du total des dépenses en santé liquidées par la CMIM.
Quant, aux dépenses des prestations liées aux femmes âgées entre 15 et 49 ans, sont estimées à
46 millions de Dirhams et qui représentent 15% de l’ensemble des dépenses en santé effectuées
par la CMIM.
4. R
ôle de la coopération internationale dans le financement des activités
de la SMI
La coopération bilatérale
Dans le cadre de la SMI, l’appui de la coopération bilatérale est présenté par certains pays qui ont
une longue tradition de coopération bilatérale avec le Maroc en apportant leur assistance non né-
gligeable : l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Chine et le Japon.
Coopération multilatérale
Sans passer inaperçu, d’autres organisations internationales interviennent dans la santé maternelle
et infantile qui sont essentiellement l’OMS, FNUAP, PNUD et l’UNICEF.
80
Par ailleurs, pour l’exercice 2010, la coopération internationale a consacré près de 116 millions de
Dirhams à la SMI, soit 21.83% de sa contribution totale au financement de la santé. Comparati-
vement à 2006, cette participation était de 148 millions de Dirhams, soit une diminution annuelle
de 6%.
Cette situation s’explique par les contributions de l’Etat et des ménages qui deviennent de plus en
plus importants en remplacement de l’appui des organisations internationales qui sont en régres-
sion.
Tableau 23 : Structure des dépenses de la coopération internationale liée à la SMI par
source de financement, 2010
Chine 95 0,1%
Espagne 83 723 72,2%
Italie 8 060 7,0%
Japon 1 859 1,6%
Total bilatérale 100 719 86,9%
UNICEF 4 518 3,9%
Coop. Multi.
L’analyse du tableau ci-dessus sur la structure des dépenses, montre que le financement de la santé
de la mère et de l’enfant est assurée par la coopération bilatérale à hauteur de 86.9% et celui de la
coopération multilatérale à hauteur de 13.1%. En effet, la principale contribution internationale à
la Santé maternelle et infantile est assurée par l’Espagne à hauteur de 72.2% suivi par le FNUAP
9%, ensuite l’Italie 7% et l’Allemagne 6%. Comparé à l’année 2006, les principaux financeurs
de la SMI étaient le Japon et l’Espagne avec respectivement 49% et 31%. Soit une diminution
moyenne annuelle de 60% pour le Japon et une hausse moyenne annuelle de 4%pour l’Espagne
par inversement de tendance.
Il y a lieu de rappeler que dans le cadre de la coopération multilatérale en 2006, la Banque mon-
diale et l’Union européenne ont intervenu à travers le projet de financement et de gestion du
secteur de la santé (PFGSS), ainsi que le programme d’appui à la mise en œuvre de la couverture
médicale de base (CMB I). La Banque africaine de développement a été également présente, avec
le programme d’appui à la réforme de la couverture médicale de base (PARCOUM).
Dans le cadre de la coopération bilatérale, plusieurs pays tel que la France, l’Espagne, l’Allema-
gne, l’Italie, les États-Unis d’Amérique, la Chine et le Japon ont apporté leurs appuis à travers, no-
tamment, le programme d’appui à la régionalisation et à la mise à niveau des ESSB dans quelques
régions du Royaume (REDRESS).
Le Ministère de la Santé a procédé à la signature avec un certain nombre de pays, des accords
de coopération couvrant plusieurs domaines notamment la formation, les évacuations sanitaires,
l’expertise et les jumelages entre les institutions hospitalières. Il est important de signaler aussi
que le programme « maternité sans risque » durant la période 2008-2012 figure parmi les program-
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 81
Espagne
72,2%
Concernant les institutions et structures qui ont été aidé dans le cadre de la SMI, ce sont les ONG,
qui sont les premiers bénéficiaires du financement de la coopération internationale à hauteur de
64% contre 31% seulement pour le Ministère de la santé, les 5% restant sont attribués aux autres
départements ministériels et aucun financement n’est accordé aux collectivités locales.
Au sein du Ministère de la Santé, c’est l’administration centrale et le réseau de soins de santé
de base (RSSB) qui bénéficient de la même part de financement avec respectivement 11.2% et
11% suivi des hôpitaux 9%. Les instituts et laboratoires nationaux ne bénéficient d’aucun finan-
cement.
D’après, le tableau (ci-dessous) on constate que 64% des aides ont été attribués aux ONG alors que
l’institution prioritaire qu’est le Ministère de la Santé, n’a bénéficié que de la moitié de ces aides.
Tableau 24 : Institutions et structures aidées par la coopération internationale
dans le cadre des activités liées à la SMI, 2010
L’étude de la structure fonctionnelle des dépenses par niveau laisse apparaître une très forte part
pour la formation, recherches et enseignements (65,6%), l’administration avec 17.5% et la pré-
vention sanitaire collective avec 14.7%. Les soins ambulatoires et hospitaliers ainsi que autres ne
profitent respectivement que de 1.5% et 0.3% et 0.4% de ces aides.
Tableau 25 : Classification fonctionnelle des dépenses de la coopération internationale dans
le cadre des activités liées à la SMI, 2010
Pour ce qui est de la classification économique des dépenses, le tableau ci-dessous révèle que le
financement de la SMI par la coopération internationale privilégie des dépenses pour les Services
à hauteur 93.3%. On note que plus de 76% des dépenses sont consacré à l’appui (hors expertise)
et 14% sont réservés aux renforcements des compétences par la formation des professionnels de la
santé et soutien technique dans le cadre de l’appui (l’expertise).
En 2010, la SMI a bénéficié de 6.6% de ces dépenses à l’équipement des structures sanitaires
pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant et aucune dépense n’a été attribuée à la
construction et la rénovation.
Tableau 26 : Classification économique des dépenses de la coopération internationale dans
le cadre des activités liées à la SMI, 2010
Biens 95 0,1%
Services 108 196 93,3%
Investissements 7 662 6,6%
TOTAL 115 953 100,0%
La part consacrée aux médicaments et bien médicaux est vraiment négligeable, elle est de l’ordre
de 0,1% en 2010 contre 3% en 2006 et de 38% en 97/98. On en déduit que le financement de la
SMI par la coopération internationale privilégie des dépenses en médicaments et biens médicaux
pour l’année 97/98. En revanche pour l’année 2010, la plus grande part des dépenses, est accordée
aux Services à hauteur de 93.3% (Expertises et hors Expertises).
Par ailleurs, on note qu’au titre de l’année 2010, les collectivités locales n’ont pas répondu au
questionnaire sur les dépenses en santé, ce qui rend difficile d’estimer la part des dépenses liées à
la SMI, sachant que cette dernière est évaluée à 77 millions de Dirhams en 2006.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 83
Il ressort de cette analyse qu’en plus des efforts déployés à travers le budget de l’Etat, pour réduire
la mortalité maternelle et infantile, au niveau des réseaux de soins de santé de base et réseaux
hospitaliers, il y a lieu de noter la priorisation de la SMI dans la mobilisation des fonds de la coo-
pération internationale.
Cette dernière s’est inscrite dans la stratégie sectorielle du Ministère de la Santé couvrant la pé-
riode 2008-2012 qui a placé la lutte contre ce fléau parmi ses principales priorités d’action pour
atteindre ses OMD. Les objectifs de cette stratégie étaient de réduire la mortalité maternelle à 50
pour 100 000 naissances vivantes et la mortalité infantile à 15 pour 1000 naissances vivantes à
l’horizon 2015.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 85
CONCLUSION
Les comptes nationaux de la santé sont utiles pour quantifier des agrégats analytiques nécessaires
à l’appréhension du système national de santé et pour mettre en exergue les grands problèmes liés
à la répartition des ressources mobilisées, au financement et à l’utilisation des services de santé au
Maroc. Cet outil permet d’effectuer des comparaisons dans le temps afin d’opérer une évaluation
des réformes en cours et de mesurer le degré d’avancement du système national de santé vers les
objectifs fixés.
A partir des données des Comptes Nationaux de la Santé 2010, on enregistre que le Maroc a dé-
ployé plus d’efforts en matière de santé durant la période 2006-2010. Ainsi, la dépense globale
de santé a atteint 47,8 milliards de Dirhams en 2010, contre 30,6 milliards en 2006 soit une aug-
mentation de 56% (soit une augmentation annuelle moyenne de 11,8% entre 2006 et 2010 contre
10,1% entre 2001 et 2006). Cependant, cette augmentation reste faible par rapport au pays à déve-
loppement économique similaire.
La dépense annuelle en santé par personne a atteint 1 498 Dirhams contre 1002 Dirhams en 2006,
soit une augmentation de 49% (soit une augmentation annuelle moyenne de 10,6%). Cette dépense
est l’équivalent de 296 US$ en termes de PPA en 2010 contre 209 en 2006.
La structure du financement du système de santé au Maroc demeure relativement inchangée. En
effet, ce sont les ménages qui financent encore la part la plus importante de la dépense totale en
santé, avec une part de 53,6% comme paiement direct des ménages, contre 57,3% en 2006 (selon
l’OMS, en 2010, la part de la dépense directe des ménages de la dépense totale en santé est de 25%
en Jordanie, 40% en Tunisie, 45% au Liban, 61% en Egypte et 21% en Algérie). La part des paie-
ments directs ont de sérieuses répercussions sur la santé car les personnes qui ne peuvent pas payer
les prestations de soins se découragent d’utiliser les services de santé notamment ceux ayant pour
but la promotion et la prévention de la santé. Par conséquent, elles ne reçoivent pas de traitement
précoce malgré un potentiel de guérison bien plus élevé.
Malgré le doublement de la population bénéficiant de l’AMO, en passant de 16% en 2001 à 34%
en 2010, la part des dépenses de l’assurance maladie est resté quasiment inchangée, elle est passée
de 16,2% en 2001 à 17% en 2006 pour atteindre, en 2010, 18,8% de la dépense totale en santé. Ces
chiffres nous mènent à repenser l’efficacité et le mode de gestion des régimes d’assurance maladie
mis en place jusqu’à présent, et leur capacité à alléger le fardeau de la dépense des ménages en
santé.
Les paiements des prestataires de soins dans le cadre du tiers payant profitent essentiellement au
secteur de soins privé (40,5% pour les cliniques privées, 18,5% pour les cabinets privés et 16,1%
pour les cliniques et cabinets mutualistes). Alors que les hôpitaux publics, qui représentent 77%
de la capacité litière nationale, ne bénéficient que de 7% du total des ressources versées par les
organismes d’assurance maladie dans le cadre du tiers payant.
D’autre part, les organismes gestionnaires de l’AMO se trouvent dans une situation délicate qui
peut toucher à leurs équilibres budgétaires, à savoir : a) la couverture des salariés les plus aisés
dans le secteur privé par les assurances privées ; b) l’interdiction de cumuler la gestion de l’assu-
rance maladie avec la gestion d’établissements assurant des prestations de soins ; c) la cherté des
soins et le développement technologique. Ces problèmes ne concernent pas seulement les régimes
existants mais ils influencent aussi les régimes à créer pour couvrir la population complète.
86
Dans la définition du financement d’une couverture universelle, les systèmes de financement doi-
vent être conçus spécifiquement pour : fournir un accès aux services de santé nécessaires d’une
qualité suffisante pour être efficaces pour tous (y compris la prévention, la promotion, le traitement
et la rééducation) ; et veiller à ce que l’utilisation de ces services n’expose pas l’utilisateur à des
difficultés financières.
Dans la plupart des pays, la couverture médicale évolue pendant de nombreuses années et même,
parfois, durant des décennies, en fonction des développements historiques et économiques, des
valeurs sociales et culturelles, des contextes institutionnels, de la volonté politique et du type de
conduite des affaires.
La couverture du reste de la population dépend aussi bien de l’engagement de cette population
que de la clairvoyance des décideurs, d’adapter des mécanismes de financement aux besoins et à
la spécificité des sous-groupes de la population. La participation de l’ensemble des acteurs à la ré-
flexion permettrait la définition d’une politique recueillant la plus large adhésion, de même qu’un
plaidoyer sur les moyens de la financer afin d’étendre la couverture médicale aux populations
reculées et difficile d’atteindre, d’élargir les prestations et d’améliorer la performance des régimes
existants.
La mise en œuvre d’une réforme du financement de la santé telle que prévue par la loi 65-00 n’a
de sens que si elle s’intègre dans un train de réformes plus vaste destinées à renforcer les capacités
de gestion du système et à améliorer les performances de l’offre de soins. Le Maroc s’est engagé
dans des efforts de modernisation et d’équipement de ses infrastructures de soins. Parallèlement,
le Ministère de la Santé conduit plusieurs réformes visant à la régionalisation de l’offre de soins et
à l’autonomisation des hôpitaux placés sous sa tutelle.
La réforme de la couverture médicale se place dans un cadre plus large du développement écono-
mique et de lutte contre la pauvreté, identifie les principaux points de faiblesse actuels et trace les
axes autour desquels le secteur devrait être amené à se développer. A savoir :
- Le renforcement des programmes de lutte contre les maladies (transmissibles et non trans-
missibles) ainsi que des actions de santés publiques destinées à faire face aux défis liés à la
transition épidémiologique.
- L’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité aux biens et services médicaux de
base (médicaments notamment).
- Le développement, une meilleure gestion et la revalorisation du rôle des ressources humai-
nes.
- L’amélioration des capacités de gestion, de la gouvernance et des pratiques à tous les ni-
veaux du système de santé.
- L’élargissement et la pérennisation du financement du secteur, notamment à travers la
consolidation de la couverture médicale de base (CMB) et le développement de partena-
riats pour la mobilisation de ressources additionnelles.
La mise en place de la CMB est donc l’une des réformes clé du développement du secteur de la
santé dans les prochaines années. Aussi importante soit-elle, la CMB n’atteindra cependant plei-
nement ses objectifs que si les autres chantiers menés parallèlement dans le tissu économique
aboutissent. La mise en œuvre effective de ce train de réformes est complexe car elle nécessite
l’émergence de nouveaux acteurs, la redéfinition des rôles et responsabilités de certaines des enti-
tés existantes et l’acquisition de compétences aujourd’hui insuffisantes.
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 87
ANNEXES
A. 1 : Evolution du budget du Ministère de la Santé, du budget de l’Etat et du PIB,
en millions de Dirhams courants, 1997/98-2010................................................................................................................ 88
A. 2 : Evolution de la structure du budget du Ministère de la Santé, en millions
de Dirhams courants, 1997/98-2010. ............................................................................................................................................... 89
A. 3 : Evolution de la structure du budget du Ministère de la Santé, en pourcentage,
1997/98-2010. ........................................................................................................................................................................................................... 90
A. 4 : Synthèse des dépenses de toutes les délégations provinciales et préfectorales,
en milliers de Dirhams, 2010................................................................................................................................................................... 91
A. 5 : Synthèse de dépenses des CHU, en milliers de Dirhams, 2010......................................................................... 92
A. 6 : Synthèse des dépenses des Instituts, Centres et Laboratoires Nationaux hors IFCS,
en milliers de Dirhams, 2010................................................................................................................................................................... 93
A. 7 : Synthèse des dépenses de l’Administration Centrale, en milliers de Dirhams, 2010................. 94
A. 8 : Disparités régionales des dépenses du MS (hors CHU, ICLN, Administration Centrale
et IFCS), 2010. ......................................................................................................................................................................................................... 95
A. 9 : Dépenses directes des ménages selon les différentes prestations fournies chez
les différents prestataires, en milliers de Dirhams, 2010. .......................................................................................... 96
88
A. 1 : Evolution du budget du Ministère de la Santé, du budget de l’Etat et du PIB, en millions de Dirhams courants, 1997/98-2010
Sous total 223 753 473 033 279 380 10 269 4 757 137 244 431 651 24 125 101 192 114 753 163 872 719 466 1 099 284 2 251 846
Masse salariale 423 806 1 106 808 653 697 24 029 11 131 321 124 1 009 981 54 893 309 455 223 382 319 000 1 400 537 2 252 373 4 847 861
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010
TOTAL 647 559 1 579 841 933 078 34 298 15 889 458 368 1 441 632 79 018 410 647 338 134 482 872 2 120 003 3 351 657 7 099 707
91
92
3 Biens de consommation 10 036 9 956 86 476 98 268 309 659 504 359 514 395
31 Produits alimentaires 43 1 892 1 068 6 788 19 414 29 162 29 205
33 Produits énergétiques 3 486 2 232 2 924 7 281 28 718 41 156 44 642
35 Fourniture de bureau 2 309 3 670 1 213 3 016 8 096 15 994 18 303
361 Médicaments1 0 264 41 675 40 225 128 219 210 383 210 383
361 Consommables médicaux (fongibles)2 2 725 0 36 979 35 692 113 771 186 442 189 167
Autres biens de consommation 1 473 1 898 2 616 5 267 11 440 21 222 22 695
Services 29 126 6 346 9 806 19 544 112 588 148 285 177 411
2 Impôts et taxes 4 317 58 7 13 56 134 4 451
41 Entretien et réparation 2 162 2 025 3 486 5 220 44 779 55 509 57 672
42 Transport et déplacement 1 829 146 2 11 53 211 2 040
43 Télécommunication 3 989 991 158 494 1 176 2 818 6 807
113 Rémunération du personnel occasionnel 829 0 0 0 0 0 829
Autres services 16 000 3 127 6 153 13 807 66 525 89 612 105 612
8 Immobilisations 35 114 11 255 31 413 34 741 125 473 202 882 237 996
81 Terrains et bâtiments 6 693 0 0 0 0 0 6 693
82 Construction et grosses réparations 5 146 1 644 21 621 9 520 42 815 75 600 80 746
84 Matériel technique et informatique 13 177 3 837 8 691 16 594 60 645 89 768 102 944
85 Matériel de transport 3 660 143 0 141 0 284 3 944
87 Autres immobilisations corporelles 5 467 4 575 866 8 118 18 207 31 766 37 233
88 Etudes liées aux immobilisations 971 1 056 234 367 3 807 5 465 6 436
Sous Total 74 276 27 557 127 695 152 553 547 721 855 526 929 802
Masse salariale 66 893 139 542 136 657 163 260 586 163 1 025 622 1 092 515
Total 141 169 167 099 264 351 315 814 1 133 883 1 881 148 2 022 317
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 93
A. 6 : Synthèse des dépenses des Instituts, Centres et Laboratoires Nationaux hors IFCS, en
milliers de Dirhams, 2010
Code écono-
Groupe de dépenses TOTAL
mique
3 Biens de consommation 40 166
31 Produits alimentaires 0
33 Produits énergétiques 13 800
35 Fourniture de bureau 13 539
361 Médicaments 0
361 Consommables médicaux 100
Autres biens de consommation 12 727
Services 116 619
2 Impôts et taxes 2 210
41 Entretien et réparation 29 363
42 Transport et déplacement 22 829
43 Télécommunication 9 528
113 Rémunération du personnel occasionnel 1 200
Autres services 51 489
8 Immobilisations 49 331
81 Terrains et bâtiments 500
82 Construction et grosses réparations 11 982
84 Matériel technique et informatique 31 352
85 Matériel de transport 1 905
87 Autres immobilisations corporelles 2 586
88 Etudes liées aux immobilisations 1 007
Sous total 206 116
A. 9 : Dépenses directes des ménages selon les différentes prestations fournies chez les différents prestataires, en milliers de Dirhams, 2010
Pharmacies et
Hôpitaux Pu- Cliniques Cliniques Cabinets fournisseurs Médecine tra-
ESSB Autres Ensemble
blics Mutualistes Privées Privés de biens médi- ditionnelle
caux
Consultations médicales
24 174 153 916 8 815 112 907 2 861 071 41 442 3 202 324
et paramédicales
Hospitalisation 4 435 670 301 59 521 3 208 871 114 776 4 057 902
Analyses médicales et
306 204 47 360 631 607 1 802 954 12 217 2 800 343
examens radiologiques
Soins dentaires 724 1 591 13 975 55 138 1 225 302 125 569 1 422 299
REMERCIEMENTS
Le Directeur de la Planification et des Ressources Financières tient à remercier vivement les insti-
tutions et les personnes qui sans leur aide, leur soutien et leur appui, ce travail n’aurait pu voir le
jour, il s’agit notamment de :
- Hauts responsables du Ministère de la Santé pour leur soutien matériel, technique et moral
permanent ;
- L’OMS pour l’appui logistique et financier ;
- Cadres et techniciens du Ministère de la Santé (Responsables de l’Administration Centrale,
Délégués, Administrateurs, Statisticiens, Directeurs des Centres Hospitaliers Universitai-
res, Directeurs des hôpitaux et Médecins-chefs des SIAAP, Techniciens, Responsables des
ICLN…) pour les informations détaillées qu’ils ont fournies ;
- Responsables et cadres des institutions partenaires : Départements ministériels, les établis-
sements et entreprises publics disposant des mutuelles et caisses internes, les organismes de
couverture médicale (CNOPS, CNSS, CMIM et FMSAR), les entreprises d’assurance, les
bailleurs de fonds et partenaires de coopération technique et financière pour les données qu’ils
ont mis à la disposition de l’équipe de travail.
M. Jilali HAZIM
98
EQUIPE DE TRAVAIL
Ce document a été élaboré par :
- M. J. HAZIM, Directeur de la Planification et des Ressources Financières
- M. M. CHOUITAR (DPE/DPRF/MS), Chef de la Division de la Planification et des Etudes
- Mme K. FARIJI (SES/DPE/DPRF/MS), Chef de service de l’Economie Sanitaire
- Mme F. FADILI (SES//DPE/DPRF/MS)
- M. A. BOUGRINE (SES//DPE/DPRF/MS)
- Mme T. JAABARI (SES//DPE/DPRF/MS)
- Mme H. ELYAAGOUBI (SES//DPE/DPRF/MS)
M. A. ACHOUR (SES//DPE/DPRF/MS)
M. A. EL MARNISSI (SEIS//DPE/DPRF/MS)
Mme F. KHARBACH (DAPS/MFP)
L’aide technique pour la collecte, la saisie et l’analyse des données a été apportée par :
- Mme K. FARIJI (SES/DPE/DPRF/MS), Directrice technique des travaux
- Mme F. FADILI (SES/DPE/DPRF/MS)
- M. A. BOUGRINE (SES/DPE/DPRF/MS)
- Mme T. JAABARI (SES/DPE/DPRF/MS)
- Mme H. ELYAAGOUBI (SES/DPE/DPRF/MS)
- M. A. ACHOUR (SES/DPE/DPRF/MS)
L’aide technique pour la réalisation de l’Enquête Nationale sur les Dépenses des Ménages en
Santé a été apportée par :
L’équipe du Service des études et de l’information Sanitaire :
- M. A. EL MARNISSI
- Mme K. LOUDGHIRI
- M. M. ARCHACH
- M. A. DERBAL
- M. Y. EL BARMI
- M. M. YASSINE
- Mme L. NASSER
- M. A. KSIBER
- M. M. MAAKOULI
- M. CHNITEF SAID
- Mme M. CHEKKOURI
- M. K. CHEIBY
- M. R. LAKHLIFI
- Mme K. GHEDOUALE
- M. H. DARFOUF
- Mme B. BELAITER
- Mme Z. TOK
- Mme T. EL BAOUDI
COMPTES NATIONAUX DE LA SANTE - 2010 99
Citation de référence :
- Service de l’Economie Sanitaire/DPE/DPRF/Ministère de la Santé (2013), « CNS 2010 »,
Rabat, Juin