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MEMOIRE DE PROFESSIONNALISATION
Rédigé par
Frank HAILI
Elève attaché
Promotion 39 – « 3919 »
I
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma gratitude aux personnes qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire :
L’ensemble des intervenants de l’IRA de Bastia pour leur enthousiasme et leur générosité à faire
partager leur savoir-faire, avec une mention particulière pour Madame Marie-Claude SANTINI,
Monsieur Éric LESTREHAN, Monsieur Thomas VERNIER, Monsieur Etienne DEGLISE et Madame
Stéphanie MOULLET pour leur professionnalisme, leur rigueur et leur disponibilité.
Madame Catherine DUVAL, directrice des ressources humaines au SGAMI Ouest, pour le temps
accordé et le partage de sa riche expérience.
Monsieur Guillaume LAFFITE, directeur de SIDPC, préfecture de l’Eure, pour son soutien et son
partage d’expérience.
Madame Marie PAUGET, cheffe du SIDPC, préfecture du Jura, pour son partage d’expérience.
Et l’ensemble des professionnels sollicités dans le cadre de ce mémoire qui ont eu la gentillesse de
prendre le temps de répondre avec précision et franchise à tous mes questionnements.
INTRODUCTION ......................................................................................................................................... 1
PARTIE 1. LA SÉCURITÉ CIVILE REPOSE SUR UNE APPROCHE GLOBALE DES RISQUES ET UN
EFFORT MATÉRIEL ET FINANCIER PARTAGÉ
I. La doctrine française de sécurité civile se caractérise par son approche globale des risques
A. Une doctrine de la sécurité civile rénovée depuis 2004 .................................................................... 2
B. Un continuum prévention-veille/alerte-intervention-retour à la normale ........................................... 2
II. Le modèle français de sécurité civile, structuré sur le principe d’une « chaîne du secours »,
soulève l’importance des enjeux organisationnels et financiers
A. La sécurité civile, une politique partagée entre l’Etat, les collectivités territoriales et les opérateurs3
B. Un système de planification opérationnelle rénové et régulièrement testé ...................................... 4
C. L’échelon départemental, tête de réseau de la gouvernance, des moyens humains, matériels et
organisationnels de la sécurité civile ................................................................................................. 5
CONCLUSION ........................................................................................................................................... 15
En préambule à mon propos, je voudrais indiquer que j’ai souhaité accéder à l’Institut régional
d’administration de Bastia (IRA) pour me permettre de bénéficier d’une formation de haut niveau en
gestion administrative, de manière à équilibrer et orienter mon parcours professionnel (à dominante
de communication) vers des domaines plus administratifs. Initialement, mon souhait était de
poursuivre dans l’environnement professionnel de l’Etat territorial (en préfecture) et notamment en
cabinet. Dans cette logique, la thématique abordée dans le mémoire de professionnalisation – la
prévention et la gestion de crises en département rural – devait me permettre d’accéder au volet
métier de la sécurité civile et d’envisager de poursuivre un parcours immédiat de carrière en
préfecture et en cabinet.
Être attaché d’administration de l’Etat suppose ainsi d’exercer un métier, au sein d’un service, pour
conduire une politique publique territorialisée. Ces quatre éléments – le métier, le service, la
politique publique, le territoire – forment un système global. Ils sont aussi autant de systèmes
particuliers pouvant faire l’objet d’une étude systémique dans le cadre d’une prise de poste.
Elaborée à partir de trois sources distinctes (recherche documentaire, démarche d’envoi collectif
d’un questionnaire auprès des acteurs – sous-préfets, directeurs de cabinet, chefs de SIDPC,
directeurs départementaux de SDIS – de plusieurs départements ruraux dans une logique d’étude
comparative, entretiens individuels), la présente étude s’est attachée à appliquer cette grille
d’analyse sur la politique de sécurité civile en département rural.
Ce rapport vise donc à mettre en évidence ce que l’analyse de la politique publique de sécurité
civile m’a apporté en termes de compétences et ce que l’analyse réflexive sur mon parcours a pu
amener en termes de réponses à ce besoin d’évolution et de découverte sur soi, moteur de mes
choix de carrière depuis de nombreuses années.
Pour cela, il présente tout d’abord la politique de sécurité civile en France qui repose sur une
approche globale des risques, un principe opérationnel de « chaîne de secours » et un effort
matériel et financier partagé entre l’Etat et les collectivités territoriales (Partie I).
Puis, il présente mes observations sur sa déclinaison en département rural, d’une part pour relever
que la soutenabilité matérielle et financière de ce modèle en milieu rural est questionnée, d’autre
part pour dessiner des propositions de conduite de cette politique par un attaché d’administration
de l’Etat, cadre de coordination de sécurité civile, sur un territoire départemental rural (Partie II).
Finalement, il détaille mes compétences acquises à la faveur des situations rencontrées et des
travaux réalisés pendant la formation, ainsi que l’avancée de ma réflexion quant à mon projet
professionnel et la posture d’un attaché d’administration de l’Etat au sein d’une structure
déconcentrée (Partie III).
1
PREMIERE PARTIE : LA SÉCURITÉ CIVILE REPOSE SUR UNE APPROCHE
GLOBALE DES RISQUES ET UN EFFORT MATÉRIEL ET FINANCIER PARTAGÉ
I. La doctrine française de sécurité civile se caractérise par son approche globale des
risques
La politique de « gestion locale de crises » vise à protéger les populations en cas de survenance
d’accidents ou de sinistres majeurs. Sa doctrine a été rénovée par la loi de modernisation de la
sécurité civile du 13 août 2004 (A). Elle repose sur une posture permanente, depuis la prévention et
le suivi des risques jusqu’à l’organisation des secours et le retour à la vie normale (B).
Selon l’article L. 112-1 du Code de sécurité intérieur (CSI), la sécurité civile a pour objet la
prévention des risques de toute nature, l'information et l'alerte des populations. Elle vise à la
protection des personnes, des biens et de l'environnement contre les accidents, les sinistres et les
catastrophes. Elle suppose la préparation et la mise en œuvre de mesures et de moyens
appropriés relevant de l'Etat, des collectivités territoriales et des autres personnes publiques ou
privées.
Porté par le ministère de l’Intérieur et mis en œuvre par la direction générale de la sécurité civile et
de la gestion des crises (DGSCGC), l’ensemble des orientations en matière de sécurité civile est
rappelé par la circulaire ministérielle du 26 mai 2015.
La prévention des risques s’effectue également par la modification des normes législatives et
réglementaires (niveau national) et le contrôle effectué par les services déconcentrés de l’Etat sur
leurs prises en compte par les acteurs concernés (par exemple loi de 2002 sur la sécurité des
infrastructures et systèmes de transport routier à la suite de l’accident du tunnel du Mont Blanc, en
mars 1999).
En parallèle, une information préventive et une sensibilisation des citoyens favorisent l’émergence
de comportements particuliers (culture du risque). Cette logique a été développée par la loi de
2004 à travers différents documents pédagogiques (Plan communaux de sauvegarde - PCS,
Document départemental sur les risques majeurs - DDRM, Dossier d'Information Communal sur les
Risques Majeurs - DICRIM). Elle renvoie à la notion de résilience qui vise à renforcer la capacité
d’une personne ou d’un territoire à résister, s’adapter et récupérer face à un évènement majeur.
II. Le modèle français de sécurité civile, structuré sur le principe d’une « chaîne du
secours », soulève l’importance des enjeux organisationnels et financiers
Partagé entre l’Etat, les collectivités territoriales et les opérateurs, sur un principe de « chaîne de
secours » (A), le versant opérationnel s’appuie sur le dispositif ORSEC, ossature de la coordination
de la réponse de sécurité civile dans le département (B). La prise en charge financière et la gestion
des ressources se distinguent selon qu’il s’agit de secours courants, ou d’interventions sur des
événements majeurs (C).
A. La sécurité civile, une politique partagée entre l’Etat, les collectivités territoriales
et les opérateurs
Ainsi, la loi de 2004 confirme le principe de la compétence du maire dans la direction des
opérations de secours (art. L. 2212-2 du Code général des collectivités territoriales). Cependant,
Les opérations de secours s’accompagnent d’actions de prise en charge matérielle, morale voire
psychologique des personnes concernées par l’événement (accueil, réconfort, hébergement,
ravitaillement…). Cette intervention implique essentiellement les moyens des collectivités locales
et ceux des associations agréées de sécurité civile.
La coordination des secours, fondée sur des attitudes réflexes et une organisation testée, revêt un
enjeu essentiel.
Cette « colonne vertébrale » de l'organisation territoriale des secours est assortie de dispositions
spécifiques propres à certains risques identifiés sur le département (par exemple ORSEC
nombreuses victimes, ORSEC inondation, etc.). Celles-ci s’inscrivent dans l’organisation homogène
ORSEC, elles en sont des composantes.
Cette stratégie de planification fait intervenir l’ensemble des acteurs de la société, parmi lesquels
figurent les pouvoirs publics (Etat avec ORSEC, les mairies avec les PCS), les industriels (Plan
particulier d’intervention pour les sites industriels classés SEVESO seuil haut, les sites nucléaires,
les barrages), les EPLE (avec les Plan particulier de mise en sécurité) ou encore les sites
touristiques comme les campings. Chacun des acteurs doit ainsi connaître son rôle dans la chaîne
de prévention et d’alerte et pouvoir appliquer les premières mesures de protection.
Les interventions courantes de secours sont financées par les SDIS. Les dépenses
d'investissement et de fonctionnement de l'ensemble des SDIS s’élèvent à 4,8 milliards d'euros
(Md€) pour l'année 2017 (4 Md€ en fonctionnement et 800 millions d’euros en investissement). Les
SDIS sont financés par les conseils départementaux et le bloc communal (clé moyenne de
répartition de 55%/45%). Les dépenses de personnel (3,4 Md€, charges comprises) représentaient
en 2017 83,7 % des charges de gestion des SDIS (en augmentation de 1,7 % par an en moyenne
entre 2011 et 2017). (Voir également Annexe 3 - Tableau n°2, Budget des SDIS des départements
compris dans le périmètre de l’étude).
*
La politique de « gestion locale de crises » vise à protéger les populations en cas de survenance
d’accidents ou de sinistres majeurs. Elle compte parmi les missions essentielles des pouvoirs
publics. Fonction première de l’État, l'exercice de cette responsabilité implique aujourd’hui bien
d’autres acteurs. Sa coordination et son pilotage sont assurés par l’Etat, au niveau départemental –
échelon de droit commun de la protection des populations face aux risques majeurs –, à travers la
fonction de Cadre de coordination et de planification de sécurité civile, exercée par un agent issu du
corps des attachés d’administration de l’Etat.
Le territoire départemental est soumis à une pluralité de risques de nature diverse et caractérisés
1
Programme 205 - Affaires maritimes, sécurité et sûreté maritimes ; Programme 204 - Prévention, sécurité sanitaire
et offre de soins ; Programme 159 - Expertise, économie sociale et solidaire, information géographique et
météorologique, etc.
Les territoires sont soumis à des risques, distingués selon leur nature. Ces risques peuvent être
naturels (inondation, intempéries, mouvement de terrain, feux d’espaces naturels…),
technologiques (établissements classés, transports de matières dangereuses et radioactives,
nucléaire, grands barrages…), sanitaires (réseau d'eau potable, canicule, épidémie, épizootie…),
liés au transport de personnes (réseau ferré, réseau routier, transport aérien, maritime…), liés aux
infrastructures et bâtiments (campings, tunnels, établissements recevant du public), sociaux
(mouvements sociaux, grands rassemblements), ou encore émergents (attentats, cyberattaques).
La gestion locale des crises s’entend ainsi sur tout le spectre de la sécurité territoriale (c’est-à-dire
les différentes politiques publiques de défense, de sécurité intérieure et civile, de sécurité
économique, sanitaire, environnementale, etc.).
La crise se caractérise également par son caractère inattendu – qui suscite cette atmosphère de
panique ainsi que par la menace qu’elle fait peser sur les intérêts stratégiques de l’institution
(notamment la crédibilité et la capacité à agir en ce qui concerne la puissance publique).
Face à ces enjeux pluriels et complexes, l’Etat dans le département a un rôle de pilotage de la
gestion des risques et des crises. Il assure cette mission par la mise en place d’instances
stratégiques de partage d’informations entre divers acteurs et d’organes opérationnels de
commandement et de coordination des moyens humains et matériels.
Les questions RH concernent également tout ce qui relève de la gestion des astreintes et des
permanences. Globalement, les cadres du cabinet sont d'astreinte à tour de rôle, au même titre que
les membres du corps préfectoral. En complément, les agents du SIDPC (de catégorie B et C) sont
mobilisables pour les astreintes du fait de leur expertise en gestion de crise, à tour de rôle et sur la
base du volontariat. Il a toutefois été relevé que les agents de catégorie C n’ont pas vocation à
prendre des astreintes en dehors du champ logistique. Si la mobilisation est insuffisante, alors les
autres cadres de la préfecture sont mobilisables, toujours sur la base du volontariat. Le calendrier
prévisionnel des services SIDPC est établi tous les 3, 4 mois.
L’augmentation des missions liées au SUAP et du temps passé par intervention (temps de trajet,
attente aux urgences, avec multiplication des interventions) obère mécaniquement le potentiel
opérationnel journalier des SDIS (temps d’intervention des sapeurs-pompiers, utilisation et usure
des équipements). L’accroissement de la sollicitation des centres d’incendie et de secours exerce
une tension sur la mobilisation des SPV, principalement concernés par le SUAP. Elle pose
directement la question de leur disponibilité en journée.
Si cette situation constitue un frein majeur aux politiques de mutualisation de gestion des SDIS (par
des processus d’inter-départementalisation de gestion par exemple), les entretiens réalisés
confirment que l’échelon départemental reste le niveau optimum d’adhésion des sapeurs-pompiers
volontaires (SPV). Il s’agit là d’un point de vigilance à prendre en compte.
II. Propositions pour positionner l’attaché coordinateur de sécurité civile dans son rôle
d’ensemblier et de tête de réseau sur le territoire départemental
La conduite de la politique de sécurité civile sur un département, notamment rural, suppose tout
d’abord de suivre une stratégie d’appropriation du contexte territorial et professionnel (A). Dans un
La prise de connaissance et la détermination d’une cartographie globale des risques présents sur
territoire s’effectuent, en amont et pendant la prise de poste, par l’étude documentaire : documents
de planifications (Plan ORSEC départemental, DDRM, plans spécialisés), documents opérationnels
(SDACR, COTRRIM) ainsi que les documents synthétiques internes au service (atlas réalisé par
les DDI, synthèse territoriale). Elles se complètent par des visites sur site à la fois pour découvrir
les lieux et les structures concernés par la problématique (barrage, sites industriels, installations
nucléaires, etc.) ainsi que les professionnels, acteurs de la sécurité civile chargés de chaque
segment de la politique de prévention. Les observations faites sur les précédentes gestions du
service pourront être intégrées (ou pas) à la nouvelle gestion du service.
La création et l'animation de réseau s’effectue à plusieurs niveaux : par les entretiens bilatéraux au
moment de la prise de poste, par la participation à des actions institutionnelles ou de terrain
diverses, à des exercices métiers, etc. Parallèlement, le ministère de l’Intérieur met en place, pour
chaque corps de métiers, un réseau d’échanges interdépartemental et zonal (réseau des directeurs
de cabinet, réseau des coordonnateurs SIDPC départementaux, régionaux, etc.).
Cette révision des processus et des plans d’intervention pourra bénéficier du retour d’expériences
d’évènements réels (par exemple Lubrizol ou l’effondrement du pont en Haute-Garonne) ou fictifs
(exercices de sécurité civile). Le ministère de l’Intérieur, la DGSCGC ainsi que l’Ensosp publient
sur leurs sites internet des retours d’expérience d’événements réels et présentent les moyens
engagés et les solutions mises en œuvre.
Les obligations de révisions quinquennales des plans opérationnels sont également l’occasion d’un
réexamen de la réponse opérationnelle du territoire. Le SDACR peut ainsi devenir un véritable
support de négociation entre le préfet (garant de la réponse sécuritaire apportée sur le territoire), le
CASDIS (gestionnaire du SDIS) et le SDIS, sur le niveau d’engagement matériel, humain et
financier pour la couverture de chaque risque. Cette démarche, recommandée par la Cour des
comptes, a été méthodiquement mise en œuvre par le SDIS 04, proposant au vote du CASDIS
trois niveaux de réponses pour chaque risque, budgétés et dimensionnés en ressources matérielles
et humaines.
Il a également un rôle déterminant dans le management des équipes en situation de crise. Les
réponses aux entretiens ont souligné le levier motivationnel comme premier facteur de réussite
d’une gestion de crise, en favorisant la motivation à travailler ensemble et en donnant du sens à
l’action collective.
Ainsi, la mise en place de plateforme de réceptions des appels et leur mutualisation au niveau
départemental (ou supra départemental) permettrait, sur la base d’un numéro d’appel d’urgence
unique (le 112) de réguler médicalement les appels, de connecter les différents services de secours
et de mutualiser les coûts. La DGCSGC s’est engagée dans le projet d’une telle plateforme :
NexSIS 18-112.
Par ailleurs, le SDIS 04 et le SDIS 31 (Haute-Garonne) ont mis en place des conventions
permettant la mise à disposition de transporteurs sanitaires privés réalisant des prestations de
garde ambulancière et de transport pendant les heures ouvrables (ces prestations étaient
auparavant réalisées par les sapeurs-pompiers, soit près de 8% du total des interventions des
SDIS en milieu rural). Cette organisation a permis une baisse des interventions de conforts des
Facteur clé de succès, le portage de cette problématique de sécurité civile par les élus locaux doit
être soutenu et accompagné par les services de l’Etat (notamment les sous-préfectures) par des
actions de sensibilisation et par des processus issus de l’ingénierie de projet. L’implication et la
sensibilisation des maires et élus locaux passent également par leur association aux exercices de
gestion de crise et aux réunions de RETEX.
Par ailleurs, des réserves communales de sécurité civile, instituées par la loi de 2004, constituent
un appui prépondérant à la gestion de crise et au soutien aux sinistrés, par leur ancrage territorial
et leur bonne connaissance du terrain. Une large campagne de communication, auprès des élus et
des acteurs traditionnels de la sécurité civile, permettrait d’engager la réflexion d’une constitution
de réserves communales de sécurité civile, notamment pour les communes qui ne sont pas
soumises à un PCS.
***
L’ensemble des points évoqués ci-dessus implique que l’attaché coordonnateur et planificateur en
Le pilotage par l’attaché est la clé de voûte de ce système, notamment sur le management de
proximité des ressources humaines, des moyens et de la conduite du changement continu. De fait,
l’attaché doit être en capacité de fédérer, motiver ses équipes sur le temps long.
La complexité des crises actuelles, aux facteurs pluridimensionnels, obligent l’attaché à agir en
situation d’incertitude. Cette complexité rend d’autant plus prégnante la maîtrise d’outils d’analyse
des situations et d’élaboration de solutions opérationnelles, de capacité d’écoute et de co-
construction.
J’ai par ailleurs conduit des projets de manière régulière dans mes postes de graphiste et
développeur multimédia, puis ponctuellement par la suite en poste administratif (cabinet du maire
ou service de communication en préfecture). C’est, par exemple, à partir d’une démarche projet que
j’ai pu, au sein de la Ville de Saint-Claude (ville sous-préfecture), engager un projet de
rehaussement des cérémonies mémorielles et protocolaires organisées par la commune, en lien
avec les équipes municipales et la préfecture (notamment DMD, ONACVG).
A travers mes expériences professionnelles, j’ai acquis des compétences en matière de technologie
de l’information et de la communication, principalement dans les domaines graphique (maîtrise des
logiciels professionnels de retouche d’image) et de la programmation informatique. Celle des
sciences de l’information s’exerce dans la recherche, la collecte, le tri, la mise en forme et la
diffusion d’informations sur des supports variés. Enfin, la connaissance de l’informatique me permet
de développer ponctuellement des outils de productivité (par exemple la programmation d’un court
logiciel d’édition de panorama presse pour le service communication de la préfecture, avec un gain
de productivité de 3h en moyenne par jour).
Compte tenu de ce parcours, j’ai souhaité accéder à l’IRA de Bastia pour bénéficier d’une formation
en gestion administrative, de manière à équilibrer et orienter mon profil professionnel (à dominante
de communication) vers des domaines plus administratifs et juridiques. Pour répondre à cet objectif,
J'ai abordé l’IRA de Bastia comme un laboratoire d'acquisition d'expériences. L’élève est positionné
comme attaché et mis en situation d’agir grâce aux supports d’apprentissage que sont le RCA, le
mémoire de professionnalisation, les ateliers pédagogiques. Ce cadre expérientiel permet
d’expérimenter des approches et des démarches nouvelles. Il apporte cependant ce filet de
sécurité nécessaire à la prise de risque, puisque l’élève n’est pas dans un cadre professionnel
stricto sensu et dispose du temps de la réflexion, de l’évaluation et de la correction. L’erreur est
possible et cette possibilité permet de tenter de nouveaux comportements.
J’ai participé pleinement aux mises en situation (entretien individuel, prise de parole, animation de
réunion RIME, etc.) et aux activités pédagogiques (statistiques, argumentation, construction de
propositions, méthodologie de projet…) de manière à me confronter à mes inquiétudes et à
acquérir des connaissances et de l’expérience. Les conférences proposées au cours du tronc
commun, les conférences déclenchantes, les ateliers et surtout le RCA et le mémoire de
professionnalisation, m'ont permis de connaître de nouveaux univers professionnels et politiques
publiques et de découvrir de nouvelles appétences (compréhension des systèmes et d’amélioration
continue des organisations, domaines juridique et financier). Je me suis rapproché de collègues
élèves attachés pour me nourrir de leurs réflexions, leurs approches professionnelles et leurs
expériences. Cela a pu prendre la forme des communautés d’apprenants (comptabilité et RH) mais
également de discussions et ateliers quotidiens.
Les différentes activités pédagogiques m’ont permis d’identifier les aptitudes et points de vigilance
que l’attaché doit développer pour l’exercice de ses missions (A). J’ai ainsi pu acquérir des outils de
pilotage et d’analyse et découvrir d’autres univers professionnels (B).
Grâce aux rencontres avec des professionnels issus de l’encadrement supérieur et aux
conférences, j’ai compris les logiques de pensée et les enjeux des cadres supérieurs. Cette
connaissance me semble déterminante dès lors que l’attaché se positionne comme interface entre
son service et l’équipe de direction. Dans un sens descendant, il doit comprendre les enjeux et les
attentes de l’autorité pour les traduire à l’intérieur de son service en missions, objectifs et tâches,
placées dans une temporalité. Dans un sens ascendant, il doit pouvoir être force de vigilance, de
propositions et de solutions pour l’encadrement supérieur. En ce sens, la compréhension et la prise
en compte d’enjeux multiples et parfois contradictoires sont une clé de réussite de la conduite du
changement. S’inscrivant dans une logique de réseau, l’attaché doit pouvoir se positionner à
l’interface d’acteurs : interministériels, collectivités territoriales, associatifs, privés. Son rôle est celui
de co-définir une stratégie et de piloter une politique publique (comme l’illustre la politique de
sécurité civile).
J’en tire également des leçons d’humilité sur la réalité factuelle de l’exercice des responsabilités
d’un attaché. Ainsi, il m’apparaît clairement que l’action ne peut se limiter à assurer le
fonctionnement quotidien d’une structure. L’attaché doit faire preuve de prospective et d’analyse en
proposant et accompagnant le changement et les évolutions. Il doit ainsi avoir des aptitudes
Plus que jamais au service de l’administration et dans ce cadre à l’exécution de missions de service
public, je mesure à quel point un cadre doit faire preuve de courage dans ses positions et prises de
décision, savoir s’adapter, prioriser son action en fonction des priorités gouvernementales et
déconcentrées et prendre de la hauteur pour ne pas perdre de vue ses objectifs et ainsi agir au
mieux de l’intérêt général.
Si l’action d’un responsable doit s’exercer avec recul, sens de l’analyse et capacité à contextualiser
les événements, mettre en application ces principes suppose au préalable la maîtrise d’outils de
pilotage de service et d’équipe et de conduite continue du changement.
Grâce à la formation, j’ai acquis et consolidé des outils d’analyse des organisations (analyse
systémique) et des situations (le diagramme SWOT appliqué à des situations événementielles
comme relationnelles). La mobilisation de ces outils est pour moi déterminante, par exemple dans
les processus de conduite du changement. Les cours transmis, les ateliers pratiqués m’ont en outre
permis de découvrir d’autres outils comme les outils d’aide à la décision (les matrices de décision,
l’arbre de prise de décision), d’identification des risques (le diagramme de Farmer) ou de remontée
d’information (méthode METHANE). Pour la plupart utilisés de manière intuitive ou parcellaire, les
cours m’ont permis de consolider et d’approfondir leur compréhension.
La formation a également été l’occasion pour moi d’acquérir des techniques et outils opérationnels
de pilotage, de suivi et évaluation des missions (tableaux de bords, objectifs, indicateurs, valeurs
cibles), de management d’équipes (techniques d'entretien, d'animation de réunion), ou encore de
conduite de projet. Elle m’a permis de dépasser mes appréhensions à la prise de parole en groupe
ou en public.
Ces expériences formatives, notamment la démarche LEAN Management, ont attiré mon attention
et conforté mon point de vue sur la nécessité de concevoir le management d’équipe dans le temps.
Après la phase de prise de poste, intervient le temps dédié à l’analyse du fonctionnement du
service et des améliorations possibles. Les freins, inhérents au changement, devront être identifiés.
L’accompagnement de l’équipe, sur ce temps de mise en œuvre du changement, est un facteur
déterminant de réussite. La prise de hauteur de l’attaché, tout en faisant preuve d’humilité, permet
de fixer des objectifs communs, d’inscrire chaque membre de l’équipe dans une démarche
temporelle progressive pour atteindre le changement souhaité. Chaque petite réussite devient ainsi
source de satisfaction et de motivation pour l’attaché et son équipe, dans une démarche de
préparation continue à l’étape suivante.
CONCLUSION
Ce semestre de formation à l’IRA a été pour moi l’opportunité de jeter un regard neuf sur mon
parcours professionnel et d’envisager aujourd’hui ce parcours diversifié comme un atout.
Approfondir les réalités managériales a conforté mon souhait de prendre des responsabilités.
Désormais, choisir un emploi dans le domaine des fonctions supports fait partie de mes hypothèses
de projet et j’aspire à prendre des postes dans le domaine du pilotage ou du contrôle de la gestion
des ressources, quel que soit le ministère d’affectation.
De façon générale, les échanges avec les intervenants m’ont permis de comprendre que l’attaché
doit pouvoir agir dans de très nombreux environnements professionnels, en comprendre les enjeux
et objectifs ainsi qu’appliquer ses matrices de raisonnement, de prise de décision et d’action. J’y ai
gagné en légitimité et en confiance, fondées notamment sur la prise de conscience que ma
capacité de travail et mon adaptabilité aux situations me permettraient d’appréhender sereinement
les prochaines prises de poste en qualité d’attaché d’administration de l’Etat.
Normes
MINISTERE DE L’INTERIEUR. Guide ORSEC départemental et zonal : mode d’action des secours
à de nombreuses victimes NOVI. 2017
Rapports
BOUILLON, Henri. L’évolution des compétences des préfectures au miroir des rapports de stage
des élèves de l’ENA (2014-2017). 2018 (Collection Les Papiers de Recherche de l’ENA)
CGEDD / IGA. Retour d'expérience des inondations du 14 au 17 octobre 2018 dans l'Aude.
Rapport d’inspection, 2019
COUR DES COMPTES. Les personnels des SDIS et de la sécurité civile. Rapport thématique,
2019
DGSCGC, SHFD. Plan préfectures nouvelle génération, Gestion locale des crises. Groupe de
travail. Novembre 2015
PARDINI, Gérard (dir.), BALDUCCHI, Christophe., BONAMY, Michel. et al. Maîtrise des risques et
des crises : une réflexion croisée. Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice
INHESJ, 2011
Mémoires
MEUNIER, Éric. Comment adapter le modèle de sécurité civile français aux nouvelles formes de
ruralités ?. Rapport individuel d’expertise (RIEX), Centre des hautes études du Ministère de
l’Intérieur (CHEMI), 2018
Colonel PATIMO, Gérard (dir.)., Lieutenant-colonel ROY, Olivier (SDIS 21)., Commandant
GUILBERT, Céline (SDIS 10). et al. Passer d’une gestion de crise multisectorielle à une gestion de
crise globale : réalité ou utopie ?. Mémoire en vue de l’obtention de la formation d’adaptation à
l’emploi de chef de groupement. ENSOSP, 2018
Ouvrages
CENTRE CANADIEN DE GESTION. La gestion des crises et des situations d’urgence : un guide
pour les gestionnaires de la Fonction publique du Canada. 2003
LAGADEC, Patrick. La gestion des crises, outils de réflexion à l’usage des décideurs. 1991
LAGADEC, Patrick. Apprendre à gérer les crises : sociétés vulnérables, acteurs responsables.
2003 in Cours de Gestion des Ressources Humaines MBA
Articles
LAGADEC, Patrick. Entretien avec Patrick LAGADEC sur la gestion de crise. INHESJ, 2018
LAGADEC, Patrick. Terra Incognita. in La prise de décision dans l’incertitude. INHESJ, 2019
LANGLOIS, Mathieu. Prise de décision dans l’incertitude : expérience des médecins tactiques du
RAID. in La prise de décision dans l’incertitude. INHESJ, 2019
Sites internet
Stéphanie COLAS, chef de bureau Gestion de Crise, Défense et Sécurité nationale, Préfecture
des Ardennes
Marie PAUGET, chef du service de défense et de protection des populations, Préfecture du Jura
PILOTAGE DE LA
PREVENTION VEILLE ALERTE SORTIE
CRISE
Peut prendre la
direction des
opérations (selon
Est informé l’ampleur de la
Modifie la Modifie la
Le gouvernement - (selon l’importance crise)
réglementation réglementation
de la crise)
Peut déployer les
moyens nationaux
d’intervention
Identifient les
Contrôlent les
risques sur le
installations
territoire
Accompagne les
Contrôlent les actes
Etablissent la procédures CATNAT
Alertent le Préfet, le
Les services de planification Apportent leur
Surveillent directeur de cabinet,
l’Etat opérationnelle expertise Actualisent la
l’évolution des le SIDPC
planification
phénomènes
Accompagnent les opérationnelle
(météo,
acteurs privés dans
démographique,
l’élaboration de leur
sociaux…)
plan d’intervention
Etablissent la
couverture des
Le SDIS Surveillent
risques sur le Actualisent la
et l’évolution des
département - Interviennent planification
Autres forces de phénomènes à
opérationnelle
secours risques
Evaluent la réponse
capacitaire
Finance le Accompagne
Le Conseil fonctionnement et Accompagne l’aide l’actualisation de la
- -
départemental les investissements aux familles réponse capacitaire
du SDIS du territoire
Etablit le PCS
Tableau n°1 : Effectifs « Sécurité et Défenses civiles » affectés en préfecture, sur le périmètre
d’affectation de l’étude, par corps
Attachés
Secrétaires
d’administration Adjoints
Affectation Population administratifs Total
Directeurs (ou administratifs
(CN)
SACS)
Cantal (15) 145 969 hab. 2 1 2 5
Corse-du-Sud 149 234 hab. 1 2 3 6
(2A)
Alpes-de-Haute- 161 188 hab. 1 2 2 5
Provence (04)
Haute-Corse (2B) 170 974 hab. 1 3 3 7
Jura (39) 260 517 hab. 2 3 2 7
Ardennes (08) 275 371 hab. 2 1 3 6
Eure (27) 602 825 hab. 3 4 0 7
Moselle (57) 1 045 271 hab. 1 4 7 12
Source : questionnaire collectif adressé dans le cadre du mémoire de professionnalisation + ANAPREF 2015
Tableau n°2 : Budget des SDIS des départements compris dans le périmètre de l’étude et
répartition de la charge financière entre les collectivités territoriales
Répartition de la charge
Budget (M€) Coût SDIS/hab
financière
Bloc
Total Fonct. Invest. CD
communal
Cantal (15) 15 12 3 58% 42% De 85 à 95€
Corse-du-Sud (2A) 28 25 3 74% 26% Plus de 95 €
Alpes-de-Haute- 18 13 5 58% 42% De 85 à 95€
Provence (04)
Haute-Corse (2B) 30 28 2 71% 29% Plus de 95 €
Jura (39) 18 15 3 45% 55% Moins de 65 €
Ardennes (08) 20 16 4 31% 69% De 65 à 75€
Eure (27) 41 32 9 61% 39% De 65 à 75€
Moselle (57) 68 61 7 55% 45% Moins de 65 €
Nombre Nombre
Densité/
Population d’interventions par d’interventions par
Population
jour an
Cantal (15) 145 969 hab. 25 hab./km² <41 <15 000/an
Corse-du-Sud (2A) 149 234 hab. 37 hab./km² de 41 à 82 <30 000/an
Alpes-de-Haute- 161 188 hab. 23 hab./km² <41 <15 000/an
Provence (04)
Haute-Corse (2B) 170 974 hab. 37 hab./km² de 41 à 82 <30 000/an
Jura (39) 260 517 hab. 52 hab./ km² de 41 à 82 <30 000/an
Ardennes (08) 275 371 hab. 53 hab./km² de 41 à 82 <30 000/an
Eure (27) 602 825 hab. 100 hab/km² de 82 à 164 <60 000/an
Moselle (57) 1 045 271 hab. 168 hab./ km² de 164 à 274 <100 000/an
Tableau n°4 : ratio du nombre de sapeurs-pompiers (SPP et SPV) par rapport à la population
départementale (en %)
ETP Nb de ETP
Population
pour 100 hab.
SPP SPV Total Ratio
Cantal (15) 145 969 hab. - - - -
Corse-du-Sud (2A) 149 234 hab. 201 910 1111 0,74
Alpes-de-Haute- 161 188 hab. 69 1542 1611 5/95% 1
Provence (04)
Haute-Corse (2B) 170 974 hab. NC 900 - - -
Jura (39) 260 517 hab. 96 1702 1798 5/95% 0,69
Ardennes (08) 275 371 hab. 224 1500 1724 13/83% 0,62
Eure (27) 602 825 hab. 293 1616 1909 16/84% 0,31
Moselle (57) 1 045 271 hab. 650 4179 4829 14/86% 0,46
Commentaire : Le nombre de sapeurs-pompiers (SPP+SPV) pour 100 habitants est, dans les
départements ruraux, deux à trois fois supérieur à la moyenne nationale (0,36). Cette situation
s’explique par le fort ancrage territorial des SDIS en territoire rural et par la persistance d’un
engagement citoyen fort sur ces territoires. Ces deux phénomènes ont tendance à se réduire en
zone semi-urbaine et urbaine. Les données relevées dans le périmètre de l’étude confirme cette
analyse générale.
Lorsque l’absence de survivants a pu être confirmée, les services de gendarmerie, désignés à cet
instant par le ministre de l’Intérieur comme force menante, ont organisé l’appui à l’enquête
judiciaire, sécurisé l’ensemble du site ; procédé aux relevages des corps des victimes ; et assuré la
protection des premières arrivées des familles des victimes.
L’accueil et l’accompagnement des familles des victimes constituent la troisième phase de la crise.
Une ville éphémère a été créée à proximité des lieux de l’accident, sécurisée et composée d’un
soutien psychologique. Une cellule d'aide médico-psychologique (CUMP) à dimension
internationale a été organisée en raison des différences culturelles des passagers et de leurs
familles.
Enfin, des contrôles avec analyses chimiques de terrain ont été effectués par le laboratoire mobile
du Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille sur les eaux s'écoulant à l'aval pour détecter tout
signe de pollution. Des barrages piégeant les hydrocarbures ont été posés pour limiter le risque de
pollution en cas de pluie, avec un suivi quotidien assuré par le SDIS 04. Les opérations de
dépollution du site ont permis de ramasser 47 tonnes de débris.
Deux outils assurent une bonne gestion de l’information entre services. Ce sont la main courante et
les annuaires électroniques. La main courante, qui a une valeur juridique, est considérée comme la
fonction de base de la cellule de crise. Chargé de noter minutieusement l’ensemble des
informations entrantes et les décisions prises par la cellule de crise, elle permet aux personnes qui
Par ailleurs, lors des entretiens, il est clairement apparu que la bonne connaissance des différents
acteurs et leur confiance mutuelle ont permis une gestion de crise efficace. La qualité des
interactions est un levier essentiel à la co-création de solutions opérationnelles. Celle-ci passe par
la création, en amont, d’un réseau d’acteurs en étoile, et par la programmation régulière d’exercices
et de retours d’expériences (RETEX). Pour le colonel Emmanuel CLAVAUD (SDIS 73),
commandant des opérations de secours lors du Crash de la Germanwings, « la gestion de crise
nécessite une souplesse du système, parce qu’au-delà du plan, qui est nécessaire mais pas
suffisant, il faudra toujours finir par inventer une solution sur mesure ».
Enfin, il est apparu nécessaire, tant pour le directeur de cabinet que pour le chef de SIDPC,
d’organiser des temps d’isolement, les points cruciaux de la conduite de l’événement sur un temps
long étant la prise de recul, la gestion du stress et de la fatigue. Catherine DUVAL rappelle ainsi
que « c'était une situation totalement hors norme. La pression émotionnelle, médiatique étaient
énormes sur les épaules de tout le personnel en charge de cette opération. »