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Séance n° 6 La qualification de l’entrave (II).

Les autres libertés

Mots-clés : entrave – restrictions – restriction discriminatoire – restriction non


discriminatoire – discrimination directe – discrimination indirecte

I/ Liberté professionnelle : prohibition de toute restriction discriminatoire ou non


discriminatoire

A. Les droits garantis à la liberté professionnelle

1. Le principe de non-discrimination : la règle du traitement national


2. La portée du principe de non-discrimination : discriminations directes et
indirectes

- Voir l’arrêt CJCE, Sotgiu du 15 février 1974 selon lequel le principe de non-
discrimination prohibe « non seulement les discriminations ostensibles fondées sur la
nationalité, mais encore toutes formes dissimulées de discrimination qui, par
application d’autres critères de distinction, aboutissement au même résultat »

- Voir aussi l’arrêt CJCE, O’Flynn du 23 mai 1996 : « une disposition de droit national
doit être considérée comme indirectement discriminatoire dès lors qu' elle est
susceptible, par sa nature même, d' affecter davantage les travailleurs migrants que
les travailleurs nationaux et qu' elle risque, par conséquent, de défavoriser plus
particulièrement les premiers »
- (…) « le refus d' octroi de l' indemnité en cas de funérailles célébrées dans un autre
État membre ne peut trouver de justification ni dans des considérations de santé
publique, ni dans des considérations relatives au coût des funérailles, les frais de
transport du cercueil dans un lieu éloigné du domicile du défunt n' étant en tout état de
cause pas indemnisés, ou à la difficulté du contrôle des frais exposés »

- CJCE, Commission c. Italie du 14 janvier 1988

- CJCE, Scholz du 23 février 1994

Voir aussi CJCE, Haïm du 2 juillet 2000


- La Cour admet la licéité de l’exigence linguistique pour l’exercice de la profession
dentiste (liberté d’établissement en cause)
- « Les instances compétentes d'un État membre sont autorisées à soumettre le
conventionnement d'un praticien de l'art dentaire, ressortissant d'un autre État
membre, établi dans le premier État membre et habilité à y exercer (…) à la
condition que ce praticien ait les connaissances linguistiques nécessaires à l'exercice
de sa profession dans l'État membre d'établissement »
- « La fiabilité de la communication du dentiste avec son patient ainsi qu'avec les
autorités administratives et organismes professionnels constitue, en effet, une raison
impérieuse d'intérêt général de nature à justifier que le conventionnement d'un
dentiste soit soumis à des conditions d'ordre linguistique »
Voir l’arrêt Kraus du 31 mars 1993 :
- « Les articles 48 et 52 TCE s’opposent à toute mesure nationale relative aux
conditions d’application d’un titre universitaire, acquis dans un autre Etat membre
qui, même applicable sans discrimination tenant à la nationalité, est susceptible de
gêner ou de rendre moins attrayant, l’exercice par les ressortissants communautaires,
y compris ceux de l’Etat membre auteur de la mesure, des libertés fondamentales
garanties par le traité »

CJCE, Gebhard du 30 novembre 1995:


- « Les mesures nationales susceptibles de gêner ou de rendre moins attrayant
l'exercice des libertés fondamentales garanties par le traité doivent remplir quatre
conditions: qu' elles s' appliquent de manière non discriminatoire, qu' elles se
justifient par des raisons impérieuses d' intérêt général, qu' elles soient propres à
garantir la réalisation de l' objectif qu' elles poursuivent et qu' elles n' aillent pas
au-delà de ce qui est nécessaire pour l' atteindre »

Voir aussi l’arrêt Terhoere du 26 janvier 1999 :


- « L'article 48 du traité s'oppose à ce qu'un État membre perçoive d'un travailleur
ayant transféré en cours d'année sa résidence d'un État membre dans un autre pour y
exercer une activité salariée des cotisations d'assurances sociales plus lourdes que
celles qui seraient dues, dans des circonstances analogues, par un travailleur qui
aurait conservé pendant toute l'année sa résidence dans l'État membre en question,
sans que le premier travailleur bénéficie au demeurant de prestations sociales
supplémentaires »
- La Cou rajoute : « En effet, un tel système de perception des cotisations sociales
pourrait dissuader le ressortissant d'un État membre de quitter l'État membre où il
réside pour exercer une activité salariée, au sens du traité, sur le territoire d'un autre
État membre et constitue dès lors une entrave à la libre circulation des travailleurs »

Voir l’arrêt Bosman du 15 déc. 1995


- « Des dispositions qui empêchent ou dissuadent un ressortissant d'un État membre de
quitter son pays d'origine pour exercer son droit à la libre circulation constituent, dès
lors, des entraves à cette liberté même si elles s'appliquent indépendamment de la
nationalité des travailleurs concernés (voir, également, arrêt du 7 mars 1991, Masgio,
C-10/90, Rec. p. I-1119, points 18 et 19)

B. Libre circulation des travailleurs et l’entrave

1. Les droits accordés aux travailleurs


2. Les entraves à l’exercice de la libre circulation des travailleurs

C. Libre prestation de services-liberté d’établissement et l’entrave

1. Libre prestation de services

Voir l’arrêt Singh du 7 juil. 1992 où la Cour a admis que :


- « qu'un ressortissant d'un État membre, qui s'est rendu sur le territoire d'un autre État
membre afin d'y exercer une activité salariée, en vertu de l'article 48 du traité, et qui
revient s'établir, pour exercer une activité non salariée, sur le territoire de l'État
membre dont il a la nationalité, tire des dispositions de l'article 52 du traité le droit
d'être accompagné sur le territoire de ce dernier État par son conjoint, ressortissant
d'un pays tiers, dans les mêmes conditions que celles prévues par le règlement n°
1612/68, la directive 68/360 ou la directive 73/148 »

Voir l’arrêt Carpenter du 11 juillet 2002 :


- « il y a lieu de répondre à la question posée que l'article 49 CE, lu à la lumière du
droit fondamental au respect de la vie familiale, doit être interprété comme s'opposant
à ce que dans une situation telle que celle en cause au principal, l'État membre
d'origine d'un prestataire de services établi dans ce même État, qui fournit des
services à des destinataires établis dans d'autres États membres, refuse le séjour sur
son territoire au conjoint de ce prestataire, ressortissant d'un pays tiers »

2. Liberté d’établissement
a) L’objectif de la liberté d’établissement
b) La suppression des restrictions à la liberté d’établissement
i) Reconnaissance des diplômes : l’arrêt Vlassopoulou du 7 mai 1991
ii) Conditions d'exercice de la profession

Voir: CJCE, 5 oct. 2004, aff. C-442/02, CaixaBank,


« L’interdiction de rémunérer les comptes de dépôts à vue, telle que celle prévue par la
réglementation française, constitue pour les sociétés d’États membres autres que la
République française un obstacle sérieux à l’exercice de leurs activités par l’intermédiaire
d’une filiale dans ce dernier État membre, qui affecte leur accès au marché. Partant, cette
interdiction s’analyse comme une restriction au sens de l’article 43 CE ».

iii) Effacement corrélatif de la notion de discrimination

II/ La notion de l’entrave

A. Les éléments constitutifs de l’entrave

1. La législation indistinctement applicable


2. Les obstacles à l’accès
3. Les contraintes à l'exercice d'une activité

CJCE, 29 avr. 2004, aff. C-387/01, Weigel, pt 55 :


« Le traité ne garantit pas à un travailleur que le transfert de ses activités dans un État
membre autre que celui dans lequel il résidait jusque-là est neutre en matière d'imposition.
Compte tenu des disparités des législations des États membres en la matière, un tel transfert
peut, selon les cas, être plus ou moins avantageux ou désavantageux pour le travailleur sur
le plan de l'imposition indirecte. Il en découle que, en principe, un éventuel désavantage, par
rapport à la situation dans laquelle ce travailleur exerçait ses activités antérieurement audit
transfert, n'est pas contraire à l'article 39 CE, si cette législation ne désavantage pas ce
travailleur par rapport à ceux qui y étaient déjà précédemment assujettis »

B. La limite : l'absence d'obligation de tenir compte de la législation d'autres États

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