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Elle concerne d’une part la main d’œuvre c’est-à-dire la personne prise dans ses dimensions pluridisciplinaires
(Section I), d’autre part les services et les capitaux (Section II).
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➢ la Directive n°06/2008/CM/UEMOA du 28 juin 2008 relative à la libre circulation et à l’établissement des
pharmaciens ressortissants de l’Union au sein de l’espace UEMOA ;
➢ la Directive n°07/2008/CM/UEMOA du 28 juin 2008 relative à la libre circulation et à l’établissement des
chirurgiens-dentistes ressortissants de l’Union au sein de l’espace UEMOA.
Il y a lieu de noter, bien que cela ne relève pas du droit d’établissement, Directive N°01/2005/CM/UEMOA sur
l’égalité de traitement des étudiants ressortissants de l’UEMOA, dans la détermination des conditions et des droits
d’accès aux institutions publiques d’enseignement supérieur des Etats membres de l’Union qui vise à promouvoir
la libre circulation des étudiants dans l’espace UEMOA.
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Ce qui fonde une partie de la doctrine à suivre les traités dans la distinction entre libre circulation des personnes et libre
prestation des services, c’est le fait qu’avec cette dernière, théoriquement, c’est le service qui traverse la frontière, et même
si pratiquement, dans la plupart, le service ne se déplace pas seul, c’est lui qui justifie le déplacement de ses prestataires,
juste pour le temps de sa prestation.
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CJCE, 17 déc.1980, aff. 149/79, Commission
C. Belgique, Rec., 1979, p. 3881. Voir aussi CJCE, 3 juillet 1985, aff. 66/85 Lawrie-Blum Rec. 1986, p. 2121.
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Il s’agit de ce que le traité appelle « des limitations justifiées par des motifs d’ordre public, de sécurité publique et
de santé publique » et qui sont systématiquement reprises par les dispositions conférant ces libertés3.
Le risque est grand de voir les Etats s’engouffrer dans cette ouverture, ce d’autant plus que les motifs comme
l’ordre public, la sécurité publique et la santé publique sont des notions qui n’ont jamais eu, même dans le cadre
interne, un contenu clair, précis et univoque. La multiplicité des ordres juridiques ne fera qu’accentuer l’ambiguïté
de ces notions, ce qui n’est pas de nature à assurer la transparence dans les recours à ce genre de dérogations.
A moins que la Cour de Justice, dans son rôle d’unification du droit communautaire n’en donne une interprétation
définitive.
Une autre solution réside peut-être dans l’harmonisation des restrictions qui pourraient être maintenues par les
différents Etats membres pour les motifs dont il est question. Ceci est d’ailleurs prévu dans les projections du
traité. L’article 94, alinéa 2 dudit traité dispose en effet que les restrictions maintenues, doivent être notifiées à la
Commission par les Etats membres et qu’il appartient à cette dernière de procéder à « une revue annuelle de ces
restrictions en vue de proposer leur harmonisation ou leur élimination progressive ».
Il s’agit pour les rédacteurs du traité de l’UEMOA, de concilier l’impératif d’aboutir à une abolition totale des
entraves à la libre circulation et le souci de ne pas brusquer l’abandon de souveraineté au risque de provoquer
un « crash » de ce processus qui vient à peine d’atteindre une décennie.
3
Article 91, paragraphe 1 ; article 92, paragraphe 3 ; article 93.
4
E. CEREXHE et L. LE HARDY de BEAULIEU, « Introduction à l’union économique ouest africaine », op. cit.., p. 75.
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Idem p. 76.
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des biens et des personnes - surtout des travailleurs - sans une libération des paiements à l’intérieur du nouveau
marché. D’ailleurs, au niveau du système UMOA, le Règlement R09 relatif aux relations financières avec
l’extérieur, prévoit la liberté des paiements courants à l’intérieur de l’union pour les ressortissants communautaires
sous la réserve de la domiciliation de l’opération dans une banque intermédiaire agrée.
Toutefois, il est à noter que cette liberté de mouvement, comme toute liberté, ne doit pas être illimitée, car elle
saperait la politique économique commune et créerait un déséquilibre de la balance des paiements, toutes choses
qui remettent en cause les objectifs même du Traité
Si les mouvements de capitaux sont susceptibles d’affecter le marché de change et la politique monétaire d’un
Etat membre, celui-ci doit pouvoir, pour des raisons d’ordre public, prendre d’office des mesures de sauvegarde,
en aviser la Commission de l’UEMOA qui prendra les dispositions nécessaires (article 86 du Traité). Le principe
de libre circulation des capitaux ne préjudicie pas au droit des Etats membres : - de prendre des dispositions pour
prévenir les infractions à leur législation fiscale ; - d’avoir une statistique sur les mouvements de capitaux ; -
d’opposer à ces flux des restrictions motivées par des raisons d’ordre public et de sécurité publique.
Par ailleurs, ces mesures dérogatoires ne peuvent préjuger de la possibilité des Etats membres d’appliquer des
restrictions en matière de droit d’établissement compatibles avec le droit du Traité. Les pouvoirs ainsi reconnus
aux Etats ne doivent pas être détournés pour constituer un moyen de discrimination arbitraire ou une entrave à
la libre circulation des capitaux. Le contrôle des changes (BCEAO) apporte une autre dérogation à cette liberté
en soumettant à autorisation ou à des limitations, le transfert des capitaux hors de l’Union. La lutte contre le
blanchissement d’argent restreint également le mouvement de capitaux : la Directive n°07/2002/CM/UEMOA du
Conseil des Ministres de l’UEMOA en date du 10/9/2002 sur le blanchissement des capitaux dans les Etats
membres de l’UEMOA donne mandat aux Etats membres de poursuivre et sanctionner par application de leur
droit pénal les auteurs et complices de blanchissement d’argent (personnes physiques et personnes morales
autres que les Etats) ; les juridictions nationales peuvent ordonner la saisie ou la confiscation des capitaux en
cause. Le blanchissement consiste à introduire des capitaux d’origine illégale dans les circuits d’organismes
financiers et bancaires réguliers dans le but de dissimuler ou de déguiser leur origine illicite (article 2 de la
directive)6.
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Sur cette question comme sur celle de la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux dans le cadre de
l’UEMOA, Voir notamment M. DIAKITE, « La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace UEMOA »l’AA-
HJF, contribution à la Session de formation de l’Association africaine des hautes juridictions francophones (AA- HJF,)
Rép. du Bénin, Porto-Novo, ERSUMA du 18 au 22 décembre 2006.
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