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CONCLUSION............................................................................................................... 52
WEBOGRAPHIE ........................................................................................................... 53
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 54
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LISTE DES ABREVIATIONS
2
INTRODUCTION
L’UEMOA (Union Economique Monétaire Ouest-Africaine) et la CEDEAO
(Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sont deux organisations de
l’Afrique de l’Ouest qui luttent pour mener leurs pays membres vers un idéal de développement
économique. Ces deux organisations autonomes, indépendantes et sans liens hiérarchiques
partagent les mêmes objectifs de construction d’un marché Commun avec les pays de l’Afrique
de l’Ouest. Pour la réalisation de leurs objectifs, ces organisations conviennent que
l'instauration d'une union douanière opérationnelle entre les pays membres constitue un volet
essentiel du processus d'unification des espaces économiques nationaux. Des reformes ont donc
été opérées au niveau de ces deux organisations en vue de la création d’unions douanières. Dès
lors, une analyse comparée s’impose. Quelles sont donc les divergences et convergences des
unions douanières de ces deux organisations ? Il est important de noter à ce stade qu’une union
douanière est une convention commerciale régionale entre plusieurs états souverains qui ont
décidé d’adopter une politique commerciale commune vis-à-vis des Etats tiers en supprimant
les droits de douane entre eux et en harmonisant les droits de douane vers les autres Etats. Nous
nous attèlerons donc dans un premier temps à présenter les unions douanières de l’UEMOA et
de la CEDEAO avant de passer à la comparaison de celles-ci.
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PARTIE I :
PRESENTATION DES
UNIONS DOUANIERES DE
L’UEMOA ET DE LA
CEDEAO
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CHAPITRE I : UNION DOUNIERE AU SEIN DE L’UEMOA
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Le régime préférentiel transitoire et la libéralisation des échanges intracommunautaires
survenus au début de l'année 2000 visent, en principe, un accroissement du commerce entre les
pays membres de l'Union.
C’est le paragraphe 2 de la section III du traité, consacré au marché commun qui traite de la
liberté de mouvement des marchandises en son article 77 en ces termes :
« En vue de la réalisation de l'objectif défini à l'article 76 paragraphe a), les Etats membres
s'abstiennent, dès l'entrée en vigueur du présent Traité :
a) d'introduire entre eux tous nouveaux droits de douane à l'importation et à l'exportation ainsi
que toutes taxes d'effet équivalent et d'augmenter ceux qu'ils appliquent dans leurs relations
commerciales mutuelles ;
b) d'introduire entre eux de nouvelles restrictions quantitatives à l'exportation ou à l'importation
ou des mesures d'effet équivalent, ainsi que de rendre plus restrictifs les contingents, normes et
toutes autres dispositions d'effet équivalent.
Conformément aux dispositions de l'article XXIV (5) (a) de l'Accord Général sur les Tarifs
Douaniers et le Commerce (GATT), l'Union s'assure que l'incidence globale des droits de
douane et des autres règlements du commerce vis-à-vis des pays tiers n'est pas plus restrictive
que celle des dispositions en vigueur avant la création de l'Union. »
La suppression des barrières juridiques et administratives est également un axe important pour
la réalisation d’une zone de libre-échange. La suppression de ces barrières ne signifie cependant
pas absence totale de barrières ni de contrôle mais plutôt qu’elles seront significativement
réduites pour faciliter les procédures qui constituent des entraves à l’intégration économique.
3. L’agrément
Pour bénéficier des préférences tarifaires, les produits transformés doivent être accompagnés,
en plus du certificat d’origine, d’un double agrément préalable (du produit et du fabriquant)
visant à garantir l'origine du produit et la nationalité de l'entreprise l'ayant fabriqué. Les produits
reconnus originaires agréés bénéficient de la taxe préférentielle communautaire par décision de
la Commission après avis des experts de l'UEMOA. Les demandes de reconnaissance
communautaire sont examinées par la Direction en charge de l’industrie et la Direction
Générale des Douanes sans qu’il ne soit mis en place de manière formelle un comité d’agrément
conformément aux dispositions communautaires. Les décisions d’agrément sont soumises à
signature du Directeur en charge de l’Industrie.
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Tableau: Nombre d’entreprises et de produits agrées au 30 septembre 2016
Etats Membres Nombre % Nombre de %
d’Entreprises Produits
Bénin 76 8.0 449 7.4
Burkina Faso 75 7.9 467 7.7
Côte d’Ivoire 382 42.7 2837 46.7
Guinée Bissau 0.0 0.0
Mali 67 7.0 296 4.9
Niger 25 2.6 106 1.7
Sénégal 244 25.6 1480 24.4
Togo 59 6.2 439 7.2
Ensemble de 953 100.0 6074 100.0
l’Union
Source : Base de données UEMOA
- Le Règlement n° 14/98
En date du 22 décembre 1998 portant adoption des modalités de mise en œuvre de la
dérogation prévue à l’article 86 du Traité de l’UEMOA
- La Décision n° 01/99/COM/UEMOA
En date du 11 janvier 1999 portant agrément de produits industriels au bénéfice de la taxe
préférentielle communautaire ;
- Le Règlement n°09/2001/CM/UEMOA En date du 26 novembre 2001 portant
Code des Douanes de l’UEMOA ;
- La Décision n° 08/2001/CM/UEMOA
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En date du 26 novembre 2001 portant adoption et modalités de financement d’un programme
communautaire de construction de postes de contrôle juxtaposés aux frontières entre les Etats
Membres de l’UEMOA ;
- La Directive n° 08/2005/CM/UEMOA
En date du 12 décembre 2005 relative à la réduction des points de contrôle sur les axes routiers
inter-états de l’UEMOA ;
- Le Règlement n° 14/2005/CM/UEMOA
En date du 16 décembre 2005 relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de
contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de
marchandises dans les Etats Membres de l’UEMOA ;
- La Décision n° 15/2005/CM/UEMOA
En date du 16 décembre 2005 portant modalités pratiques d’application du plan régional de
contrôle sur les axes routiers inter-états de l’UEMOA ;
- La Décision n° 16/2005/CM/UEMOA
En date du 16 décembre 2005 portant création, organisation et fonctionnement du Comité
Technique de suivi pour la suppression des barrières non tarifaires
- La Directive n° 07/2006/CM/UEMOA
En date du 23 mars 2006 relative à la pharmacie vétérinaire qui devait être mise en œuvre au
plus tard le 30 décembre 2007 par les Etats Membres.
Il faut également signaler l’existence de textes relatifs à la facilitation des transports aériens et
maritimes. Par ailleurs, l’Union a adopté, dès l’entrée en vigueur du Traité, des mesures
spécifiques, à savoir :
• L’abolition dans les échanges entre Etats Membres, des droits de douane
à l’import et à l’export et toutes taxes d’effet équivalent (il s’agit des entraves
tarifaires de l’article 77 du Traité) ;
• L’institution de règles communes de concurrence applicables aux
entreprises publiques et privées ainsi qu’aux aides publiques :
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- Directive n° 02/2002/CM/UEMOA relative à la coopération entre la Commission et les
structures nationales de concurrence des Etats Membres pour l’application des articles 88,
89 et 90 du Traité de l’UEMOA.
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1. La nomenclature tarifaire et statistique
La Nomenclature Tarifaire et Statistique (NTS) du TEC de l'Union Économique et Monétaire
Ouest Africaine du Système Harmonisé de Désignation et de Codification des marchandises
adoptées par le précité règlement se présente comme suit :
SECTIONS PRODUITS
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ouvrages en pierres, plâtre, ciment, amiante, mica ou matières
Section XIII
analogues; produits céramiques; verre et ouvrages en verre
Au total, le nouveau Tarif Extérieur Commun comporte 5899 lignes tarifaires basées sur la
Nomenclature du Système Harmonisé (SH) de désignation et de codification des marchandises,
utilisée à l’échelle internationale par plus de 98% du Commerce mondial des marchandises et
gérée par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD).
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2. Le tableau des droits et taxes
Le tableau des droits et taxes comprend quant à lui des droits permanents et des droits
temporaires conformément à l’article 5 du règlement : « outre le Prélèvement Communautaire
de Solidarité (PCS), le tableau des droits et taxes applicables aux produits importés comprend
le Droit de Douane (DD), la Redevance Statistique (RS) et, le cas échéant, une Taxe
Conjoncturelle à l’Importation (TCI) et une Taxe Dégressive de Protection (TDP). »
Il convient de noter que le mode de taxation de l’UEMOA est ad valorem.
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Ses ressources sont affectées à la compensation des moins-values de recettes douanières, à la
dotation des fonds structurels et au financement du fonctionnement de l'Union. Il est exigible
sur les marchandises en provenance des pays tiers à l'Union (excepté celles bénéficiant de
privilèges diplomatiques). Cette taxe a été établie en vue d’assurer un équilibre financier
pérenne permettant une réalisation harmonieuse des
différentes étapes du processus d’intégration et la mise en œuvre efficiente des projets
communautaires de développement.
Pour ces droits et taxes permanents, l'assiette est constituée par la valeur CAF.
b. Les taxes temporaires
Au titre des taxes temporaires, on ne recense aujourd’hui que la Taxe Conjoncturelle à
l’Importation puisque la Taxe Dégressive de Protection (TDP) n’a été appliquée que pendant 4
ans (à compter du 1er Juillet 1999).
La TDP
La TDP était un mécanisme de protection complémentaire prévu pour compenser de façon
temporaire la baisse de protection tarifaire liée à la mise en œuvre du Tarif Extérieur Commun.
Elle était transitoire, dégressive et destinée à permettre aux branches d'activités fortement
affectées, de se restructurer afin de s'adapter à l'intensification de la concurrence induite par le
désarmement tarifaire externe. Les produits concernés par la TDP étaient ceux relevant de
l'industrie et de l'agro-industrie. Un produit obtenu dans l'Union était éligible à la TDP si la
mise en application du TEC avait provoqué une réduction importante du Taux de Protection
Effective (TPE) de l'activité relative à ce produit.
Un produit obtenu dans l'Union est éligible à la TDP si la mise en application du TEC provoque
une réduction importante du Taux de Protection Effective (TPE) de l'activité relative à ce
produit :
Si la baisse du TPE est comprise entre 25 et 50%, le produit bénéficie d'une TDP basse
de 10%.
Dans le cas où la baisse du TPE serait supérieure ou égale à 50%, il est octroyé une TDP
haute de 20% pour le produit concerné.
Après avoir été prorogée jusqu'au 31 décembre 2005, la TDP a été à nouveau prorogée jusqu'au
31 décembre 2006, conformément au Règlement 16/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005.
Cette nouvelle disposition aurait été motivée par le non atteint de l'objectif de 25% des échanges
intra-communautaires. Le poids desdits échanges dans le commerce total des États de
l'UEMOA, qui en 1996 était de 11.35%, est passé à 15.4% en 2000.
PERIODES TDP BASSE TDP HAUTE
Du 01/07/1999 au 31/12/1999 10% 20%
Du 01/01/2000 au 31/12/2000 7,5% 15%
Du 01/01/2001 au 31/12/2001 5% 10%
Du 01/01/2002 au 31/12/2002 2,5% 5%
A partir du 1 er janvier 2003 2,5% 5%
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La TCI
La Taxe Conjoncturelle à l'Importation (TCI) est, elle, un mécanisme d'amortissement des effets
des variations des prix internationaux sur la production communautaire et qui sert à contrecarrer
les pratiques commerciales déloyales notamment le dumping (il y a dumping lorsqu'un pays
vend ses produits à un prix relativement bas sur le marché étranger, par rapport à ses prix
domestiques). Elle est applicable aux produits de l'agriculture, de l'agro-industrie, de l'élevage
et des pêches, à l'exclusion du poisson et des produits à base de poisson. Sa mise en œuvre est
liée à un prix de déclenchement calculé à partir d'une comparaison des prix internationaux des
produits considérés aux valeurs CAF d'importation de ces mêmes produits. Un taux fixe de 10%
a été retenu. La Commission, par voie de décision, agrée les produits à la TCI sur demande de
l'État membre concerné et après avis des Experts des États membres.
Les documents à fournir pour la détermination des droits applicables sont: la facture
commerciale (détail de la marchandise, prix FOB, coût de l'assurance, coût du fret) et le
certificat d'origine.
Dans une perspective de poursuivre ce processus d’intégration, les ministres ont par
exemple adopté un système harmonisé de métrologie dans les Etats membres, par voie de
règlement, un acte communautaire qui s’inscrit dans le cadre de la facilitation des échanges
intra et extrarégionaux, par la réduction des obstacles techniques au commerce ; et une directive
portant régime commun de gestion durable des ressources halieutiques dans les Etats membres
de l'UEMOA a aussi été édictée. Cette directive fixe un cadre législatif communautaire
harmonisé pour une gestion durable de la pêche et de l’aquaculture. Sa mise en œuvre
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contribuera au renforcement de la coopération régionale en matière de gestion des ressources
halieutiques.
Le traité consacre également les règles de concurrence qui doivent prévaloir au sein de l’union.
C’est ainsi qu’en son article 88, il est dit : « Un (1) an après l'entrée en vigueur du présent Traité,
sont interdits de plein droit :
a) les accords, associations et pratiques concertées entre entreprises, ayant pour objet ou pour
effet de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l'intérieur de l'Union ;
b) toutes pratiques d'une ou de plusieurs entreprises, assimilables à un abus de position
dominante sur le marché commun ou dans une partie significative de celui-ci ;
c) les aides publiques susceptibles de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises
ou certaines productions. »
Les règles d’origine, quant à elles, sont consacrées par le régime du Protocole additionnel
n°III/2001 et le Protocole additionnel n° I /2009/CCEG/UEMOA modifiant le protocole
additionnel n° III/2001 instituant les règles d’origine des produits de l’UEMOA.
L’origine est une information nécessaire au traitement différencié de la marchandise.
L’origine d’une marchandise est le lien géographique et économique qui unit la marchandise à
un pays ou à un groupe de pays dans lequel elle a été produite ou fabriquée. « Sont considérés
comme produits originaires des États membres de l'UEMOA, les produits entièrement obtenus
ou ayant fait l'objet d'une ouvraison ou d’une transformation suffisante dans ces États » (cf
Article 3 du Protocole Additionnel n°III/2001).
L’origine permet de déterminer les taux de droits applicables à l’importation,
l’application des règlementations particulières et la mise en œuvre de politiques commerciales
(systèmes de préférence généralisés, accord UE). Il faut justifier de l’origine par un certificat
d’origine. L’article 11 du précédent Protocole stipule que : « 1. L'origine communautaire des
produits est obligatoirement attestée par un certificat d'origine dont le modèle sera déterminé
par décision de la Commission. Toutefois, les produits de l'agriculture, de l'élevage ainsi que
les articles faits à la main sont dispensés de la production du certificat d'origine.
2. Le certificat d'origine est délivré par les autorités compétentes et visé par le service
des douanes de l'Etat membre où le produit a été entièrement obtenu ou a fait l'objet d'une
ouvraison ou d’une transformation suffisante. »
Le protocole Additionnel n° I /2009/CCEG/UEMOA modifiant le protocole additionnel
n° III/2001 instituant les règles d’origine des produits de l’UEMOA a apporté les améliorations
suivantes :
Abaissement du seuil de valeur ajoutée requis de
40% à 30% ;
Inclusion des opérations de montage ;
Simplification et transfert des procédures de reconnaissance de l’Origine
communautaire ;
Dispense de CO pour les produits de l’agriculture
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IV- SUCCES ET OBSTACLES DE L’UNION DOUANIERE
1. Succès
D'une manière générale, la finalité des expériences d'union douanière réside dans leur
vocation potentielle qui est de favoriser l'accélération de la croissance économique des pays
impliqués. Les effets souvent attendus de l'union douanière sont :
- les effets de création de commerce qui se traduisent par le développement entre les pays de la
zone concernée, de nouveaux courants commerciaux résultant de l'abandon par certains pays
de quelques productions bien spécifiées pour s'approvisionner auprès des autres pays membres
sur la base, soit d'avantages comparatifs, soit d'une décision prise de commun accord par les
membres de l'Union ;
- les effets de détournement de commerce (du fait de l'application du régime préférentiel) se
traduisant par un redéploiement, au profit des pays de la zone, de certaines importations
précédemment effectuées auprès de pays tiers.
Il faut remarquer que, d'après la littérature économique, un processus d'intégration est d'autant
plus efficace que les effets de création de commerce qu'il génère sont plus importants que ses
effets de détournement de commerce.
Au niveau de l’UEMOA, les réalisations sont nombreuses. D’abord, sur le plan des finances
publiques, l’application du TEC s’est traduite par une croissance forte, soutenue et régulière
des recettes douanières depuis 2000 dans les Etats membres. Des Etats de l’hinterland ont vu
leurs recettes douanières multipliées par cinq durant la période d’application du TEC. Pour les
autres Etats membres, certains ont connu une évolution de recettes qui a doublé, voire triplé.
Cette évolution est liée à l’augmentation des produits importés, consécutive à la baisse des
droits de porte consacrée par le TEC. Sur cette base, le TEC a contribué largement à
l’amélioration des performances budgétaires des Etats membres et demeure toujours un
instrument privilégié de mobilisation de ressources financières des Etats membres. La situation
a été caractérisée en 2017 par une quasi-stabilité du déficit budgétaire. En effet, le déficit global
hors dons est ressorti à 6,3% du PIB comme en 2016 tandis que le déficit global dons compris
s’est établi à 4,2% contre 4,3% en 2016. Les recettes totales ont représenté 17,8% du PIB,
portées par les recettes fiscales en hausse de 7,7%. La balance des paiements a été caractérisée
par un déficit courant hors dons qui est passé de 5,9% du PIB en 2016 à 7,9% du PIB en 2017.
Sur le plan commercial, on note une dynamisation du commerce intracommunautaire
qui a connu, avec l’application du TEC, une évolution marquée par une forte croissance du
volume des échanges, notamment depuis 2003 (voir tableau).
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Source : BCEAO, Statistiques douanières
Les échanges intra-UEMOA totaux pour l’année 2017 sont estimés à 2 268.5 milliards de
Francs CFA avec une part dans le commerce global d’environ 15.5 %. La part du commerce
intracommunautaire dans le commerce global demeure donc modeste. En dépit de cela,
l’UEMOA est en tête des organisations d’intégration africaines, en matière commerciale.
Il convient également de mentionner que sur le plan commercial, la balance commerciale de
l’Union vis-à-vis du reste du monde est structurellement déficitaire. Cette situation traduit
l’importance des importations de l’Union par rapport à ses exportations. Cependant, on note
une stabilisation du déficit depuis l’application du TEC, notamment entre 1996 et 2004. Le
déficit commercial de l'Union s'est établi à 342,3 milliards ou 0,5% du PIB en 2017 contre 127,9
milliards ou 0,2% du PIB en 2016, traduisant une détérioration de 0,3 point de pourcentage.
S’agissant des entreprises, il faut préciser que l’application du nouveau TEC va se traduire par
un désarmement tarifaire et partant, une baisse de protection nominale. Mais il existe un
dispositif complémentaire de protection ciblée qui accompagne le nouveau tarif en plus de la
5ème bande au taux de 35%, pour faire bénéficier aux entreprises de nouvelles opportunités.
2. Obstacles
L’union douanière de l’UEMOA est limitée dans son application par divers obstacles qui
limitent fortement les effets de création de commerce. Ce sont entre autres :
- Des infrastructures routières et ferroviaires peu développées et en mauvais état ;
- Application de normes ou standards différents dans certains pays ;
- Faculté conservée par les Etats membres de maintenir et d’édicter des interdictions ou
restrictions d’importation, d’exportation et de transit ;
- Obligation d’acheter une certaine proportion de la production nationale ;
- Difficulté d’obtention des documents administratifs du fait de la corruption et de la
lenteur administrative ;
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- Existence de certaines pratiques illégales (multiplication des barrages illégaux, pratique
du racket) ;
- Manque d'infrastructures ou leur mauvais état ;
- Mauvaise transposition du droit communautaire ;
- Taxation des marchandises en transit malgré le caractère suspensif de ce régime ;
- Non-harmonisation des documents requis à l’importation : formulaires de déclaration
préalable ou anticipée, d'attestation d'inspection et d'autorisation de change; les
déclarations d'exportation du pays d'origine (obligatoires en Côte d'Ivoire et au Niger);
et le bordereau de suivi des cargaisons (BSC) délivré par des sociétés privées mandatées
par les gouvernements qui l'imposent. Le BSC fournit des informations qui sont
généralement disponibles déjà dans les documents douaniers ;
- Déversements illicites des marchandises en transit sur les marchés des Etats traversés ;
- Exportations négativement affectées par la fiscalité élevée à l'importation d'intrants, la
réglementation de change et divers autres facteurs qui affectent l'environnement des
affaires, y compris le coût et l'accès à l'énergie et au financement ;
- Taxes, frais de transit et autres formes de redevance prélevés aux différents corridors et
frontières sans harmonisation.
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2. Les textes régissant la libre circulation des marchandises
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Protocole additionnel A/SP du 3 mai 1980 portant modification de l’article 8 du texte
français du protocole relatif à la définition de la notion de produits originaires des Etats
membres (régime applicable aux mélanges) ;
Protocole additionnel A/SP du 2 mai 1979 portant amendement du protocole relatif à la
définition de la notion de produits originaires des Etats membres ;
Protocole additionnel A/SP du 1 mai 1979 portant amendement du texte français du
protocole relatif à la définition de la notion de produits originaires des Etats membres
Protocole A/P. /02 relatif à la définition de la notion de « produits originaires » des Etats
membres de la CEDEAO ;
Protocole A/P. /02 relatif à l’application des procédures de compensation des pertes de
recettes subies par les Etats membres de la CEDEAO du fait de la libéralisation des
échanges ;
Protocole additionnel A/SP du 3 décembre 2001 portant amendement du Protocole
portant création d’une Carte Brune CEDEAO relative à l’Assurance Responsabilité
Civile Automobile aux Tiers;
Le Protocole A/P1/1/03 a pour but de donner un contenu aux termes « produits originaires »
tels qu’énoncés à l’article 35 précité. Il définit donc la notion de produits originaires des Etats
membres de la CEDEAO en vue de l’application des dispositions du Chapitre VIII du Traité
relatives à la libéralisation des échanges commerciaux et fixe la procédure de règlement des
litiges. Pour l'application du présent Protocole, sont considérés comme produits originaires des
États membres de la CEDEAO, les produits entièrement obtenus ou ayant fait l'objet d'une
ouvraison ou d’une transformation suffisante dans ces Etats (article 2). La Preuve de l’origine
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communautaire des produits est obligatoirement attestée par un certificat d'origine, sauf pour
les produits de l'agriculture, de l'élevage ainsi que les articles faits à la main, avec ou sans l’aide
d’outils, d’instruments ou de dispositifs actionnés directement par le fabricant qui en sont
dispensés. Le certificat d'origine est délivré par les autorités compétentes et visé par le service
des douanes de l'Etat membre où le produit a été entièrement obtenu ou a fait l'objet d'une
ouvraison ou d’une transformation suffisante.
Au sens du Protocole A/P1/1/03, deux (2) groupes de marchandises, autres que les articles faits
à la main, avec ou sans l’aide d’outils, d’instruments ou de dispositifs actionnés directement
par le fabricant, constituent les produits industriels, à savoir (article 5) :
• les marchandises fabriquées à partir de substances de l’élevage, de la pêche, de
l’agriculture, des produits minéraux extraits des sols, du sous-sol marin ou des fonds
marins des Etats membres, des articles usagés ne pouvant servir qu’à la récupération
des matières premières, à condition qu’ils aient été recueillis auprès des utilisateurs dans
les Etats membres, des déchets provenant d’opérations manufacturières qui y sont
effectuées, utilisées seules ou mélangées à d’autres matières, sous réserve que leur
proportion en quantité soit supérieure ou égale à 60 % de l’ensemble des matières
premières mises en œuvre ;
• les produits ayant fait l’objet d’une ouvraison ou d’une transformation suffisante (article
4). L’ouvraison ou la transformation suffisante s’entend par :
- «soit un changement de classification tarifaire dans l’un des quatre premiers chiffres
de la Nomenclature Tarifaire et Statistique de la CEDEAO, encadré par une liste
d'exceptions mentionnant les cas où le changement de position tarifaire n’est pas
déterminant ou imposant des conditions supplémentaires» ;
- «soit une valeur ajoutée communautaire supérieure ou égale à 30% du prix de revient
ex-usine hors taxes de ces produits».
Les marchandises fabriquées par les entreprises opérant dans les zones franches et sous régimes
économiques particuliers (régimes douaniers économiques ou suspensifs et certains régimes
particuliers entraînant la suspension ou l’exonération partielle ou totale des droits d’entrée sur
les intrants) ne peuvent, en aucun cas, bénéficier de la qualité de produits originaires et des
avantages qui y sont associés.
Toutefois, le Protocole A/P1/1/03 comporte des dispositions relatives à des opérations ne
pouvant, en aucun cas, conférer l’origine communautaire à certaines marchandises, notamment
les manipulations destinées à assurer la conservation en l'état des marchandises, le
dépoussiérage, le criblage, le triage, le classement, l’assortiment, le lavage, la peinture, le
découpage, le changement d'emballage, la division et réunion de colis, …
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• Produits industriels
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Numéro d’immatriculation de l’entreprise agréée
L’entreprise industrielle dont les produits sont agréés, reçoit un numéro d’immatriculation de
sept (7) chiffres structurés comme suit :
• les trois (3) premiers chiffres : Code géographique du pays tel que défini par les
Nations Unies ;
•
les quatre (4) derniers chiffres : Numéro d’ordre de l’entreprise dans l’Etat
membre.
Numéro d’agrément du produit
Les produits agréés reçoivent chacun un numéro d’agrément de onze (11) chiffres
conformément au tableau ci-dessous :
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2. Objectifs du TEC/CEDEAO
L'objectif de la CEDEAO est de promouvoir la coopération et l'intégration dans la perspective
d'une Union Economique de l’Afrique de l'Ouest (article 3 du Traité Révisé). A cet effet, la
CEDEAO doit consécutivement renforcer la Zone de Libre-Echange, créér l’Union Douanière
et participer à la construction du Marché Commun. La Conférence des Chefs d'Etat et de
Gouvernement a adopté en janvier 2006 le Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO et
approuvé l’établissement du Comité Conjoint CEDEAO / UEMOA de Gestion du TEC de la
CEDEAO.
L'harmonisation des droits de douane et des taxes d'effet équivalent aux frontières des Etats
membres de la CEDEAO a des objectifs positifs majeurs :
Approfondir l'intégration économique : Union douanière, plate-forme pour construire la
politique commerciale commune et les négociations commerciales régionales telles que
l'APE ;
Stimuler la capacité de production régionale et d'investissement Consolider le marché
régional.
Avec l’établissement et la mise en œuvre du TEC de la CEDEAO, notre région est au seuil
d'une Union Douanière. Cette union douanière sera complète lorsque la région harmonisera les
procédures douanières afin de mettre en place la libre pratique.
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Ajustement A La Hausse : il intervient lorsque le droit de douane inscrit dans
le TEC-CEDEAO est inférieur au droit de douane appliqué précédemment par l’Etat
membre.
Ajustement A La Baisse : il intervient lorsque le droit de douane inscrit dans le
TEC-CEDEAO est inférieur au droit de douane applique précédemment par l’Etat
membre.
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Cette liste, relative au TEC SH 2017, compte 6129 lignes tarifaires et se synthétise comme suit
CATEGORIES LIGNES
Catégorie 0 : 98 lignes tarifaires
Catégorie 1 : 2264 lignes tarifaires
Catégorie 2 : 1412 lignes tarifaires
Catégorie 3 : 2224 lignes tarifaires
Catégorie 4 : 131 lignes tarifaires.
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L’une des constatations de base était que les pays de la CEDEAO ne disposaient pas
d’instruments suffisants pour la gestion de leurs marchés.
Le mécanisme de sauvegarde de la CEDEAO (MSC) est une surtaxe temporaire imposée aux
produits importés de l’extérieur de la CEDEAO, et visant à protéger la production locale de la
volatilité des prix mondiaux ainsi que d’escalades des importations. Le MSC comportera des
seuils de prix et de volume qui déclencheront son application, et il sera éliminé lorsque la
situation du marché reviendra à la normale. La taxe dégressive de protection (TDP) est une
mesure de protection temporaire concernant les produits pour lesquels l’application de la
protection limitée offerte dans le cadre du Tarif Extérieur Commun CEDEAO risque d’entraîner
pour la production locale un grave préjudice ou une menace de grave préjudice causé par les
importations. La taxe est appliquée au prix CAF du produit importé, parallèlement aux droits
de douane et aux autres droits et taxes applicables.
Le Droit Compensateur de la CEDEAO (DCC) est un mécanisme transparent permettant de
combattre les effets nocifs que peut avoir sur les prix mondiaux le niveau élevé des protections
intérieures et subventions à l’exportation qui sont accordées par les partenaires OMC de la
CEDEAO. Le prélèvement compensateur de la CEDEAO sera imposé s’il est reconnu que les
subventions accordées par les pays industrialisés constituent une pratique « inéquitable ».
27
industriels communautaires contre ceux de l'extérieur. La majorer reviendrait à ébranler les
efforts de la Communauté dans l'optique d'accroître les échanges intra CEDEAO. Nous
constatons malheureusement que des Etats, et pas des moindres, empruntent cette voie.
La taxation des produits du cru et de l'artisanat traditionnel
Les produits du cru et de l'artisanat traditionnel bénéficient d'un régime de franchise totale des
droits et taxes d'entrée. Ce principe, nettement affirmé par l'article 36 du Traité révisé, ne
connaît pas une application parfaite, bien que la nature ait spécialisé les productions des Etats
membres. Dans le cadre de ces entraves, il faut noter deux niveaux : d'une part, un relèvement
parvenu à la suite de l'adoption d'une loi modifiant la fiscalité interne et d'autre part, un
rétablissement des droits de douane.
Il faut faire remarquer que certains produits bénéficient d'une dispense en ce qui concerne
l'exigence de marquage à savoir les produits de l'agriculture et de l'élevage. Dans le cas d'une
absence de marquage, ils sont imposés. Ce qui constitue une violation des dispositions du Traité
de la Communauté. Bien souvent les pays importateurs ne font pas recours à l'article 13 alinéas
3 du protocole A/P1/1/03 qui prévoit le bénéfice des avantages liés à l'origine, sous réserve de
la constitution par l'importateur, d'une caution garantissant les droits et taxes en vigueur dans
l'Etat importateur. Ces Etats appliquent tout simplement la fiscalité de porte de droit commun
comme s'il s'agissait de produits provenant des pays tiers.
Dans la Communauté, on constate des sur-taxations indues : l'application de la tarification se
fait parfois à la hausse. Ce qui ne peut cacher une quelconque connivence entre le douanier et
l'importateur. Des responsables de douanes reconnaissent d'ailleurs qu'il s'agit d'une mauvaise
application de la réglementation qui résulte du fait que certains douaniers exigent des certificats
d'origine. Or, pour les produits du cru et de l'artisanat traditionnel, cela n'a pas lieu d'être depuis
2002 et qu'en leur absence, le droit de douane est appliqué. Dans certains cas, la distinction
entre importation CEDEAO et de pays tiers n'est pas faite.
Des sous-taxations sont aussi fréquentes ; il est dans l'intérêt de l'importateur d'avoir une
minoration du tarif appliqué. Il est toutefois difficile de décrypter, selon les provenances, le
favoritisme dont bénéficie un importateur. Sans doute peut-on seulement expliquer les
traitements de faveur par la capacité d'influence du commerçant sur les douaniers ?
Les obstacles tarifaires constituent, à n'en point douter, un handicap à la promotion des
échanges, mais les entraves non tarifaires n'en constituent pas moins, pour ne pas dire le sont
encore plus.
28
Seuls les produits originaires de la Communauté peuvent bénéficier ou bénéficient du régime
préférentiel. Mais, les difficultés qui se posent concernent le nombre limité de produits et
services à échanger entre pays et leur identification. Pour de multiples raisons, des Etats ont
établi des quotas pour certains produits, ce qui va à l'encontre des objectifs de la Communauté.
Identification des produits
Selon l'article 34 du Code français des douanes, « le pays d'origine d'un produit est celui où ce
produit a été récolté, extrait du sol ou fabriqué ». Le code des douanes des « Quinze » a repris
cette définition. L'identification des produits du cru et de l'artisanat traditionnel concernant leur
origine, ne pose pas de multiples problèmes contrairement aux produits industriels. La facilité
de reconnaissance des produits du cru et de l'artisanat traditionnel est due à la spécialisation
naturelle des pays. En effet, si nous prenons les huit principaux produits échangés et leurs
principaux producteurs et exportateurs, la situation est la suivante :
29
des Nations Unies (ONU). Une autre forme de restriction consiste à introduire des normes qui
limitent voire empêchent les importations mais aussi les débouchés au niveau de la demande
finale. Tel est le cas pour les huiles alimentaires au Nigéria (emballages de 4 litres minimum),
des ustensiles en aluminium au Burkina Faso (avec des normes de forme), le concentré de
tomate (avec l'interdiction de toute forme de colorant).
Depuis le début de l'application du Traité révisé et du schéma de libéralisation, un accent a été
mis sur le respect de l'article 49 du Traité dans l'optique d'une élimination effective des
restrictions quantitatives. Il en est de même pour certaines pratiques administratives.
3. Les obstacles administratifs
Les difficultés concernent non seulement la complexité de la procédure à l'importation ou à
l'exportation et des formalités à remplir, mais aussi de la pratique administrative proprement
dite à savoir le comportement des agents.
Notons également le manque de systèmes d’informations fiables sur les opportunités et les
marchés régionaux.
La complexité des procédures
Nul n'ignore que cette complexité est un facteur entravant la progression notable des échanges
commerciaux. Parmi elles on peut citer :
- Les lenteurs administratives : il n'est pas impératif de s'appesantir sur cet aspect.
Tout le monde a pu se rendre compte de l'inertie et de la lenteur de nos
administrations. On pouvait penser que sur le plan strictement économique, la
30
situation serait meilleure mais telle n'est pas le cas. Les opérateurs économiques
se plaignent de la difficile mobilisation et de la lenteur d’instructions des agents
des douanes. Ils se plaignent également du fait qu'ils perdent un temps
considérable pour obtenir les certificats d'origine.
- le comportement des agents administratifs : les administrations invoquent
souvent des usages indus du régime suspensif pour justifier des contrôles
administratifs abusifs. Des régimes suspensifs résultant la plupart du temps des
codes des investissements en vigueur dans les pays membres de l'UEMOA,
permettant à des entreprises de bénéficier, entre autres, des franchises de droits de
douane, en principe transitoires, sur leurs intrants pour la production destinée à
l'exportation.
31
DEUXIEME PARTIE :
COMPARAISON DES
UNIONS DOUANIERES DE
LA CEDEAO ET DE
L’UEMOA
32
CHAPITRE I : DIVERGENCES ET CONVERGENCES ENTRE L’UNION
DOUANIERE DE L’UEMOA ET DE LA CEDEAO
I. DIVERGENCES
Avant l’adoption du Règlement n°06/2014/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 portant
modification du Règlement n°02/97/CM/UEMOA portant adoption du tarif Extérieur
Commun, existait des divergences entre l’union douanière de l’UEMOA et celle de la
CEDEAO. Nous avons donc pu relever les éléments suivants :
au niveau des droits de douane, pour l’UEMOA, les taux vont de 0% à 20% alors
qu’au niveau de la CEDEAO, les taux vont de 0% à 35%. Cette différence est due
au fait que les pays de la CEDEAO jugeaient le taux de 20% insuffisant pour
protéger les intérêts des pays membres de la communauté ;
Au niveau des catégories de produits, les catégorisations ne sont pas les mêmes
pour certains produits ;
Le critère principal utilisé pour le classement des produits dans les bandes au
niveau de l’UEMOA est le niveau de transformation : les produits transformés
sont d’avantage taxés. Alors qu’au niveau de la CEDEAO, les classements ont été
effectués en fonction de la vulnérabilité du produit, de la diversification
économique, de l’intégration régionale, de la promotion du secteur et du fort
potentiel de productivité. Ce sont les biens spécifiques pour le développement
économique qui sont les plus taxés.
Il y a une différence notable entre les mesures d’accompagnement de l’UEMOA et
celles de la CEDEAO, en particulier en ce qui concerne leur portée et leur simplicité
d’application. Cette différence est présentée dans ce tableau ci-dessous :
Tableau : Comparaison des mesures d’accompagnement UEMOA/CEDEAO
Taxe
CEDEAO Dégressive Mesure de Droit
de Sauvegarde de compensateur
Protection la de
de la CEDEAO la
CEDEAO (MSC) CEDEAO
(TDPC) (DCC)
33
Le prélèvement communautaire (PC) de 0,5% (sauf le Niger, qui applique un taux de 1%) est
perçu sur toutes les importations de pays tiers à la CEDEAO et ses recettes sont destinées au
financement de la CEDEAO.
De plus, chacun des États membres de l'UEMOA (mais pas ceux de la CEDEAO) continue à
appliquer, en principe pendant une période transitoire de cinq ans à compter du 1er janvier 2015,
le prélèvement communautaire de solidarité (PCS) de 1% sur toutes les importations (sauf les
produits pétroliers) en provenance des pays non-membres de la CEDEAO, dont les recettes sont
destinées au financement de l'UEMOA. Ce taux devait baisser à 0,8% en juillet 2017; puis à
0,5% en 20191; à cette date cependant, les États membres de la CEDEAO n'appliqueront
toujours pas tous le même prélèvement sur les importations, les autres membres de la CEDEAO
(non UEMOA) n'appliquant pas le PCS.
Par ailleurs on constate aussi des divergences au niveau des conceptions de l’intégration
économique dans ces deux unions : l’accélération des dispositions institutionnelles ces
dernières années au sein de l’UEMOA et la réactivation de la CEDEAO s’inscrivent dans un
jeu concurrentiel (parfois coopératif) dont le but semble être la recherche d’une crédibilité
institutionnelle. Dans ce renouveau du régionalisme s’opposent au moins deux conceptions de
l’intégration régionale en Afrique de l’ouest (Berg,1993). L’une met l’accent sur l’intégration
entre les pays africains (coopération Sud-Sud) en s’appuyant sur le caractère artificiel des
frontières et sur l’importance des échanges commerciaux informels. Elle fait de la CEDEAO le
cadre idéal naturel de l’intégration dans la région. L’autre soutient une coopération
institutionnelle avec la participation d’un partenaire extérieur à l’Afrique.
Cette dernière approche, portée par la France et ses partenaires africains de la zone, considère
l’UEMOA comme l’espace géographique optimal de la coopération institutionnelle.
De plus, il n’existe pas au sein de l’UEMOA de manière formelle un comité d’agrément
contrairement à la CEDEAO où c’est le comité national d’agrément (CNA) qui est chargé de
l’étude des dossiers de demande d’agrément.
II. CONVERGENCES
34
Catégorie 0 Catégorie I Catégorie II Catégorie III Catégorie IV
0% 5% 10% 20% 35%
Le présent règlement qui entre en vigueur pour compter du 1er janvier 2015, sera publié au
bulletin officiel de l’Union (UEMOA).
Outre le Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS), le tableau des droits et taxes
applicables aux produits comprend le Droit de douane (DD), la Redevance statistique (RS) qui
sont commun aux deux organisations (article 5 nouveau du traité révisé de l’UEMOA). Elles
ont également adopté les mêmes mesures d’accompagnement.
35
déclarations en douane, notamment les factures fiables et les documents commerciaux
authentiques.
violations des taux consolidés. La période maximum de maintien est de deux ans à partir
de l’invocation initiale.
Depuis le 1er janvier 2015, le Bénin n’a pas eu recours aux mesures de sauvegarde, le
pays envisage d’y recourir en 2018. Le Burkina Faso applique la TAI aux produits
insecticides originaires de pays tiers, destinés à l’agriculture. Cette mesure vise à
compenser la baisse du taux de droit de douane sur ces produits (passant de 20% à 5%).
Ainsi, au Burkina Faso, le taux de la TAI est de 15% en 2017 et devrait passer à 10% à
compter du 1er janvier 2018 avec une perspective de 0% au 1er janvier 2020.
En attendant la mise en œuvre effective de la TCP en Côte d’Ivoire, et conformément
aux dispositions du Règlement n°06/2014/CM/UEMOA du 25 septembre 2014, le pays
continue d’appliquer une TCI de 10% sur 18 lignes tarifaires. La Côte d’Ivoire applique
par ailleurs une TAI au taux de 10% pour cinq ans sur 5 lignes tarifaires. Ces lignes ne
font pas parties de celles soumises à la TCI.
36
Le Sénégal applique la TCI à certains produits alimentaires lorsque leurs prix à
l’importation sont inférieurs ou égaux aux prix déclencheurs. La TCI est prélevée au taux
de 10% sur les jus d’orange, les jus d’ananas, les jus de pomme, les jus de jus de goyave,
les de jus de mangue, le mélange de de jus, le sucre, le lait concentré sucré, le lait
concentré non sucré, la tomate, la farine de blé. Il applique par ailleurs une TAI de 5%
sur les viandes de bœuf et de porc.
3. Mises en œuvre des mesures d’accompagnement au TEC
Les mesures d’accompagnement au TEC concernent:
37
c. Règlement des différents
Les réglementations nationales de tous les Etats membres de l’Union offrent la possibilité aux
opérateurs économiques de contester la valeur devant servir de base de liquidation. Les
comités de règlement des litiges ne sont pas totalement opérationnels dans tous les Etats
membres.
38
administrations des douanes afin d’assurer un transfert progressif des compétences vers les
administrations des douanes.
e. Règlement en matière d’exonérations douanières
Il n’existe pas de règlementation communautaire uniforme en matière d’exonération. Cette
situation entraine une distorsion de pratique dans l’application du TEC. Une réglementation
communautaire est en cours d’élaboration.
39
n’a pas empêché que sur la période de 1988 à 2005, plus de 2700 entreprises aient été agréées.
Ce qui correspond à une moyenne annuelle d’agrément de 171 entreprises.
• Mise en place dans un Etat d’un Comité National de Gestion du TEC CEDEAO. Ce
comité est composé des acteurs concernés par la question.
• Sensibilisation tout azimut des acteurs économiques, les parlementaires et la société
civile sur le TEC
• Intensification des formations à l’attention des douaniers, des déclarants en douanes et
des cadres du Ministère du Commerce ; • Accompagnement technique et financier des Etats
dans la mise en œuvre,
• Organisation d’une réunion annuelle des Ministres des Finances pour rendre compte de
l’état de mise en œuvre ;
• Organisation d’au moins deux missions de la Commission de la CEDEAO dans les Etats
pour assurer le suivi de la mise en œuvre.
40
A ce jour, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Ghana, le Sénégal, la Guinée, le Mali, la Gambie et le
Burkina Faso appliquent des mesures complémentaires de protection.
Constats des évaluations réalisées en août 2015 et juin/juillet 2016 dans tous, les
Etats membres
Les sensibilisations et les formations sur le TEC n’ont pas été suffisantes. Beaucoup d’acteurs
ont très peu de connaissance sur le TEC. Les faibles capacités de certaines administrations n’ont
pas permis un démarrage du TEC. Pour les pays qui ont commencé la mise en œuvre du TEC,
les recettes douanières sont en nette amélioration dissipant ainsi les appréhensions négatives du
TEC sur les économies ouest-africaines. Le TEC CEDEAO est devenu un instrument pour les
finances publiques des Etats membres et à instaurer une discipline dans la politique fiscale.
Le tec, instrument de mise en œuvre des politiques sectorielles
Le TEC et le secteur agricole
Poids du secteur agricole : 20-40% du PIB et forte contribution aux recettes d’exportations.
Reflet des orientations de la politique agricole commune de la CEDEAO dans le TEC.
Semences agricoles et d’élevage, biens d’équipements agricoles (tracteurs, agricoles et autres
machines agricoles) classés dans le chapitre 87 du TEC importés dans la région au taux de 5%.
Intrants agricoles (urée et superphosphates (chapitre 31)) taxés à 0% à l’import pour faciliter
leur accès aux producteurs agricoles.
Pour rendre la production régionale compétitive :
Produits transformés agricoles tels que les farines (blé, maïs, chapitre 11) taxés à 20%
Lait importé pour la vente en détail taxé à 20% pour encourager la production locale
Animaux vivants reproducteurs (chapitre 1) nécessaires au développement de l’élevage
taxés à 5%.
Pour encourager la production de la viande dans la sous-région o Viande et abats comestibles
importés (chapitre 2), certaines préparations alimentaires à base de viande (saucissons, jambons
au chapitre 16) taxés à 35% pour la plupart.
Le TEC et le secteur industriel
Le TEC est pro industriel.
Elaboré en taxant les marchandises importées en fonction de leur degré d’ouvraison. Intrants
importés nécessaires à la production de produits finis sur le marché régional classés à la
catégorie 1 et taxés à 5%
Produits finis industriels importés concurrents des productions régionales, taxés à 20%
pour l’essentiel ;
Productions intermédiaires taxées à 10% ;
41
Certains produits industriels stratégiques tels que les textiles (WAX) fabriqués dans la
région, protégés au taux de 35% ;
Machines et appareillages, le matériel de transport (chapitre 84-89) nécessaires à la
production taxés pour la plupart à 5% pour faciliter leurs importations par les
opérateurs ;
Viande et abats comestibles importés (chapitre 2), certaines préparations alimentaires à
base de viande (saucissons, jambons au chapitre 16) taxés à 35%.
Pour les produits pharmaceutiques :
Travail en cours avec la collaboration de l’Organisation Ouest Africaine de Santé
(OOAS) afin de déterminer la liste des médicaments qui sont fabriqués dans la région
Recensement réalisé dans les Etats membres de la CEDEAO en vue de l'élaboration de
cette liste
Proposition d’une taxation optimale qui assurera la protection de l’industrie
pharmaceutique régionale.
Le TEC et les secteurs sociaux
Plupart des médicaments et vaccins (chapitre 30), gaz butane (chapitre 27), livres scolaires
(chapitre 49), moustiquaires imprégnés (chapitre 67) et plaques solaires (chapitre 85) taxés à
l’importation à 0% pour faciliter leur accès par les populations.
42
dissous mais continuera d’exister sous une forme élargie par l’inclusion des sept autres pays
qui sont membres de la CEDEAO. Comme on le verra à la figure 8, le comité UEMOA est
représenté au sein de la structure de gestion du TEC CEDEAO, faisant partie de la Cellule TEC.
Commission Commerce/Douanes
Selon le traité, chargée de proposer
le barème définitif des droits de douane.
Un Commissaire par État membre.
A c cord p ar consensus.
Cellule TEC
43
Les listes d’exceptions de types A et B des États hors UEMOA qui adoptent le TEC ont été
consolidées par les chefs d’États et conseils des ministres lors de la réunion de Niamey en
janvier 2006. Cela signifie qu’un plafond devait être fixé pour les taux de droits de douane
pendant la période de transition allant jusqu’à la fin de 2007.
Les listes d’exceptions soumises par 5 pays (Gambie, Ghana, Guinée, Nigeria et Sierra Leone)
ont été également consolidées ou gelées. On trouvera plus loin des détails supplémentaires sur
ces listes d’exceptions et sur la négociation des taux douaniers définitifs, sous le titre “Gestion
du TEC de la CEDEAO” chargé de trouver un juste équilibre entre les objectifs du TEC et ceux
de la politique agricole commune régionale adoptée par les Chefs d’États et de gouvernements
de la CEDEAO en janvier 2005, le Secrétariat exécutif de la CEDEAO a effectué une étude
approfondie des taux douaniers applicables à l’agriculture, à la pêche et aux exploitations
forestières. Au cours de l’année 2006, la CEDEAO proposera un ensemble de taux douaniers
définitifs (pour les chapitres 1-24 et 52 du Système harmonisé) à considérer par les États
membres. La proposition comportera les caractéristiques suivantes :
Reclassification dans la catégorie de 0% de droit du TEC sur toutes importations de
semences agricoles, d’animaux reproducteurs, et d’intrants et équipements utilisés dans
l’agriculture, la pêche et l’exploitation forestière ;
Reclassification dans la catégorie 3 (20%) du TEC pour les importations alimentaires
ou agro-industrielles qui font concurrence à la production ouest-africaine.
Quant aux deux autres membres de la CEDEAO (Cap-Vert et Liberia), ils auront toute latitude
pour s’acheminer vers le TEC CEDEAO comme le font les autres pays, c’est-à-dire en
franchissant les trois étapes indiquées par le tableau 1 (étude d’impact, atelier national de
consultation, et préparation du plan national d’harmonisation y comprise la position nationale
de négociation. Le Cap-Vert et le Liberia ont l’un et l’autre créé un comité national de
coordination, et sont donc prêts à entreprendre la tâche de réconciliation des divers objectifs
d’encaissement de recettes publiques, sécurité alimentaire, et incitations à la production pour
déterminer leur plan national d’alignement sur le TEC de la CEDEAO.
Accords commerciaux bilatéraux
Toute préférence accordée par des accords commerciaux bilatéraux entre un pays membre de
la CEDEAO et un pays tiers (ou un pays non membre de la CEDEAO) serait susceptible de
compromettre les avantages offerts par l’union douanière aux autres pays membres de la
CEDEAO. Les pays de la CEDEAO ont entrepris de fournir une documentation et une analyse
concernant leurs accords commerciaux bilatéraux avec des pays extérieurs à la CEDEAO. La
tâche d’harmonisation sera simplifiée par les progrès accomplis jusqu’à présent, dans ce
domaine, par les pays de l’UEMOA. L’article 84 du traité de l’UEMOA stipule que les pays
pratiqueront une politique commerciale commune, la Commission UEMOA ayant autorité
pour négocier au nom de ses membres.2 Par suite, dès l'adoption du TEC de l’UEMOA tous
les accords commerciaux bilatéraux signés précédemment par des États membres de l’UEMOA
avec des pays hors UEMOA sont devenus caducs.
2 De manière assez semblable à ce que prévoyait en 1957 l’article 113 du traité de Rome établissant
la Communauté Économique Européenne.
44
Les pays de l’UEMOA ont pris au moins six décisions donnant à la Commission UEMOA le
mandat d’ouvrir des négociations, notamment au sujet de possibilités d’accords commerciaux
avec l’Égypte, le Liban et l’Algérie.
Les taux du TEC UEMOA sont d’une façon générale tellement bas (20% maximum) qu’il s’est
avéré difficile pour l’UEMOA – étrange paradoxe – de convaincre d’autres pays d’abaisser les
taux, bien plus élevés, de leurs droits de douane.
À la fin de 2005, le seul accord qui ait été conclu par la Commission UEMOA en vertu de cette
autorité était l’Accord-cadre sur le commerce et l’investissement (Trade and Investment
Framework Agreement ou TIFA) passé avec les États-Unis. L’accord TIFA ne contient ni
concessions tarifaires ni aucun autre élément faisant obstacle au TEC UEMOA ou au TEC
CEDEAO. En juillet 2000, les États de l’UEMOA ont chargé la Commission UEMOA de
négocier, au nom de ses membres agissant collectivement, l’Accord de partenariat économique
entre l’Afrique de l'Ouest et l’Union européenne.3
Une négociation a d’autre part été autorisée pour des accords bilatéraux entre l’ensemble de
l’UEMOA et l’Algérie, l’Égypte, le Liban, le Maroc et la Tunisie. Le texte provisoire des
accords avec l’Égypte et la Tunisie prévoit une réduction de 50% des droits sur une liste
limitative de produits, tout en excluant, entre autres, les produits figurant sur la liste UEMOA
de produits industriels agréés.
Il semblerait que les opérateurs économiques de l’UEMOA fassent entendre leurs voix auprès
de leurs représentants gouvernementaux : ils expriment leur préoccupation au sujet de la
concurrence déloyale des pays du Maghreb, qui accordent des subventions excessives ainsi que
d’autres avantages à leurs exportateurs. Un membre de la Commission UEMOA faisait
remarquer que, lorsque d’autres pays ou partenaires commerciaux apprennent que le taux
maximum de l’UEMOA n’est qu’à 20%, "il ne reste pas grand-chose à négocier".
L’article 84 du traité CEDEAO révisé sur les "accords conclus par les États membres" stipule
que les États membres doivent "éliminer l’incompatibilité" et "adopter une position commune".
Le premier pas vers une harmonisation entre pays est de fournir des détails spécifiques sur
chaque accord bilatéral. Les textes des accords commerciaux bilatéraux avec des États hors
CEDEAO devront être communiqués au Secrétariat exécutif (traité CEDEAO révisé, article 84,
paragraphe 1 et article 43, paragraphe 3). L’article 43 indique également : "En aucun cas les
concessions tarifaires accordées à un pays tiers par un État membre ne seront plus favorables
que celles applicables en vertu du présent traité". Avec l’assistance du Secrétariat exécutif de
la CEDEAO, le Comité de gestion du TEC peut entreprendre l’harmonisation des accords
commerciaux bilatéraux, éliminant toutes incompatibilités et s’efforçant d’atteindre des
positions communes.
3 L’Accord de partenariat économique avec les pays de l’UE concerne tous les pays de la CEDEAO
ainsi que la Mauritanie (qui était membre de la CEDEAO jusqu’à la fin de 1999).
45
Zones franches
Certains États membres de la CEDEAO ont établi des zones franches pour l’exportation,
permettant aux producteurs d’importer des intrants sans payer de droits de douane, à condition
que les produits finis soient réexportés. Ces systèmes sont mentionnés à l’article 47 du traité
CEDEAO révisé sur le "drawback". Tout en étant comparables aux régimes d’admission
temporaire ou d’entreposage sous douane, qui sont à déclarer comme "exonérations" (à voir ci-
dessous), les zones franches comportent souvent un traitement douanier préférentiel portant sur
une plus vaste gamme de marchandises importées, par exemple marchandises liées au
fonctionnement de l’entreprise, plutôt qu’à la fabrication proprement dite du produit.4 Bien
souvent, les entreprises travaillant dans les zones franches ont également droit à des avantages
fiscaux spéciaux allant au-delà de la réduction ou de l’élimination des droits de douane.
Lorsque l’union douanière CEDEAO fonctionnera, la réexportation de marchandises produites
dans les zones franches devra être destinée à des pays extérieurs à la communauté, étant donné
que les produits manufacturés dans le cadre de ce régime ne peuvent être considérés comme
originaires de la communauté. Les marchandises produites dans la zone franche n’ont pas droit
à bénéficier du Schéma de libéralisation des échanges (ETLS) de la CEDEAO. Dans certains
pays, il existe des zones franches où les entreprises ont le droit de vendre un certain pourcentage
de leur production (30% par exemple) sur le marché intérieur. Cette pratique de pourcentages
de ventes locales devra être harmonisée dans le sens de la conformité avec les obligations du
traité.
Le premier pas en direction de l’harmonisation entre les divers pays consistera à exposer en
détail les particularités de chaque zone franche. L’harmonisation des règles pourra faciliter le
bon fonctionnement de ces régimes.
Un autre élément utile serait l’adoption d’une documentation douanière commune, utilisée dans
toute la communauté CEDEAO : ceci donnerait une certitude accrue aux investisseurs, qui
sauraient que les producteurs des zones franches peuvent importer des intrants sans avoir à
payer des droits de douane, à condition que les produits finis soient réexportés à l’extérieur de
la CEDEAO.
Exonérations douanières
Le sujet des exonérations douanières statutaires et spécifiques suscite un intérêt croissant à
l’échelle mondiale, retenant l’attention du FMI et de l’Organisation mondiale des douanes, pour
bien des raisons. On relève des irrégularités considérables dans l’application des exonérations,
ce qui accroît la nécessité d’augmenter l’ensemble des tarifs. Un meilleur taux effectif de
recouvrement des droits pourrait compenser les réductions tarifaires accordées pour certaines
marchandises d’intérêt social. Dans chaque pays, chaque type d’exonération a sa propre
histoire. L’avènement du TEC de la CEDEAO offre l’occasion de revoir les règles nationales,
4 Les divers régimes d’exemptions dans ce domaine sont : admission temporaire pour transformation
locale, détaxe ou
“drawback”, manufacture sous douane, entreposage sous douane, zones franches, admission
temporaire pour réexportation dans le même état, entreposage sous douane et transit.
46
en tirant parti une fois de plus de l’expérience faite précédemment par les pays de l’UEMOA
dans ce domaine.
Les pays de l’UEMOA sont bien engagés dans une tâche de révision et réorganisation de leurs
exonérations statutaires, qui peuvent représenter une part considérable de leurs recettes
nationales (30% pour la Guinée-Bissau, 10% pour le Mali, et 7% pour la Côte d'Ivoire). Un
colloque UEMOA sur les exonérations a eu lieu en décembre 2003, et le FMI a organisé un
atelier au Bénin en novembre 2005. En décembre 2005, plusieurs États membres de l’UEMOA
ont présenté à la Commission UEMOA leur analyse des régimes d’exemption et d’exonération
dans leurs pays respectifs. Ceci est très encourageant en ce qui concerne les progrès à accomplir
en matière d’exonérations au niveau de la CEDEAO.
Les États exonèrent généralement les marchandises reçues qui sont nécessaires à des projets à
financement extérieur, ou qui sont des dons ou des biens destinés aux organisations non
gouvernementales. L’UEMOA a une liste d’exonérations autorisées. La Commission UEMOA
note "les avantages exorbitants (d’une exonération) par rapport au régime douanier commun".
Ceci peut entraîner des activités frauduleuses et des transactions informelles. En l’absence
d’une coordination statistique rigoureuse, les États éprouvent une grande difficulté à quantifier
les pertes de recettes douanières dues aux différents types d’exonération. Non seulement les
exonérations douanières affectent le recouvrement des taxes frontalières, mais en fait le succès
de la perception de la taxe à la valeur ajoutée commune à l’UEMOA dépend également d’une
application correcte des politiques nationales concernant les exonérations douanières. La
Commission UEMOA préconise, entre autres : Une définition de principes communs
L’amélioration de la gestion et du contrôle des exonérations
L’UEMOA a rédigé un projet de règlement concernant les exonérations ; Le texte porte sur
trois aspects : restrictions concernant le champ d’application des exemptions et exonérations,
mécanismes de gestion et de contrôle des exonérations, et proposition de modalités communes
pour la gestion et le contrôle des exonérations au sein de l’UEMOA.
Jusqu’à présent, les listes de catégories autorisables pour les exonérations douanières, telles
qu’elles ont été établies temporairement au cours de réunions de coordination des pays
n’appartenant pas à l’UEMOA, sont les suivantes :
- Exemptions diplomatiques ;
- Importations gouvernementales ;
- Concessions en vertu du code des investissements ;
- Admission temporaire, drawback, ou entreposage sous douane pour les intrants ;
- Traitement des marchandises importées au titre de programmes financés par des fonds
extérieurs ou par des ONG ;
- Dons et aide alimentaire ;
Une fois que les membres de la Commission UEMOA et les responsables du Secrétariat
exécutif CEDEAO seront en mesure d’exposer les uns aux autres leurs objectifs et leurs
expériences, au sein de la Cellule TEC, et ensuite d’interagir avec les États membres au sein du
Comité de gestion TEC, il pourrait être relativement aisé de parvenir à une définition
harmonisée des exonérations autorisées. Les pays ouest africains pourront faire usage du levier
extérieur que constituera l’avènement du TEC CEDEAO pour faire un tri parmi des dizaines de
47
concessions mal appliquées qui étaient le fait de gouvernements précédents (ou actuels). Un
grand nombre de ces concessions avaient à l’origine été instituées à titre provisoire, mais sont
en fait restées en vigueur.
Tout accord régional sur l’harmonisation des exonérations douanières devra comporter un
examen vigoureux à l’échelon national
– à présenter et expliquer à l’échelon régional
– de la gamme d’exonérations accordées, par exemple au titre d’un code des investissements.
En analysant le taux effectif de recouvrement des droits pour certains postes tarifaires, on pourra
découvrir des décalages entre les droits réellement perçus et ce qui aurait pu être encaissé si les
termes des exonérations statutaires avaient été rigoureusement respectés. Avec une stricte
administration des douanes, on peut réduire les obstacles qui entravent les importations
légitimement exonérées.
Si l’on prend exemple du riz, soit le produit qui crée le plus de difficultés à résoudre par les
pays de la CEDEAO du point de vue du TEC : dans certains pays, la moitié seulement des
volumes importés paie les droits de douane. Le reste entre en bénéficiant d’exonérations
douanières officielles ou non officielles. Dans quelle mesure cette considérable déficience de
l’administration douanière des importations de riz affecte-telle la détermination du taux de droit
de douane qu’il conviendra d’appliquer au riz dans le cadre du TEC ?
48
Les travaux de suivi devront être organisés de façon à fournir des renseignements au Comité de
suivi du TEC CEDEAO, qui à son tour recommandera des mesures correctives lors de
l’élaboration de son rapport annuel.
Chacun des pays de la CEDEAO préparera et instituera légalement un plan national de suivi et
d’évaluation de la mise en place du TEC. La législation de chaque pays fournira la base légale
de l’application du tarif à l’échelon national. Les comités nationaux de coordination pour
l'adoption du TEC sont chargés de formuler le plan national de suivi en consultation avec les
personnes directement intéressées. Le plan de suivi CEDEAO pour l’adoption du TEC servira
de base à la préparation des plans nationaux.
Selon le plan, des missions seront entreprises dans les divers pays membres au cours de chaque
année de la période de transition, pour faire le point de la situation sur le terrain et fournir
l’appui technique nécessaire aux comités nationaux. Ceci permettra également aux équipes
chargées des missions de s’entretenir avec les principaux intéressés et avec des représentants
du secteur privé de chaque pays ; en outre les missions serviront de point de ralliement pour
aider à concentrer l’attention sur l’Union douanière CEDEAO et le TEC.
Les missions comporteront des enquêtes à l’intérieur du pays, pour vérifier la bonne application
du TEC, notamment aux points d’entrée (routes, ports, terminaux de fret aérien), et auprès des
commerçants au moyen de visites informelles aux magasins qui vendent des produits importés.
Des réunions seront organisées pour recueillir l’avis de divers intéressés, notamment opérateurs
du secteur privé et bailleurs de fonds bilatéraux.
Les comités nationaux de coordination et les missions extérieures de suivi mesureront les
progrès de la mise en place du TEC, et relèveront les irrégularités, les exonérations et les
pratiques douteuses.
On trouvera à l’annexe 4 certains des instruments servant au suivi des progrès du TEC, avec
indication des données qui seront recueillies et mises à jour chaque année Sur la base des
rapports annuels nationaux et des résultats des missions de suivi dans les divers pays, le
Secrétariat exécutif de la CEDEAO rédigera un rapport annuel CEDEAO sur le suivi de la mise
en place du Tarif Extérieur Commun. Le rapport récapitulera les activités de tous les acteurs –
Secrétariat exécutif CEDEAO, Commission UEMOA, comités TEC nationaux – ainsi que les
programmes financés par les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Le rapport de la
CEDEAO sera rédigé selon un format identique à celui des rapports nationaux, en vue d’une
meilleure cohérence entre États membres. La Commission de gestion du TEC examinera les
travaux accomplis à la suite des observations figurant au rapport de suivi, afin de vérifier si les
démarches complémentaires préconisées pour l’amélioration de l’application du TEC ont été
effectuées.
Mécanisme de suivi-évaluation de la mise en œuvre du TEC CEDEAO : Outre les missions
périodiques d’évaluation de la mise en application du TEC dans les Etats, il n’existe pas en tant
que tel un mécanisme de suivi évaluation. Un travail supplémentaire est nécessaire pour mettre
en place un tel instrument qui permettra un suivi effectif du TEC.
49
9. Défis que posent la mise en œuvre du tec, les perspectives et les opportunités
50
Obligation des Etats à accélérer les reformes douanières notamment l’harmonisation et
la simplification des procédures et opérations douanières afin de les conformer avec les
standards internationaux (Convention de Kyoto Révisée, Accord sur la Facilitation des
Echange, etc.)
Accélération de l’adoption d’un code des douanes communautaire dont la mise en
vigueur offrira une autre plateforme aux Etats de rapprocher au maximum les pratiques
des administrations douanières tout en renforçant la coopération et le partenariat avec
le secteur privé.
51
CONCLUSION
En somme, nous pouvons retenir que l’Afrique de l’ouest est très engagée dans le processus
d’intégration régionale avec les politiques économiques de l’UEMOA et de la CEDEAO. Bien
qu’elles avaient des divergences à certains niveaux de leur mesure d’accompagnement et de
leurs tarifs extérieurs communs, les unions douanières de la CEDEAO et de l’UEMOA après
harmonisation de leur traité applique depuis un certain moment, même si cela est fait avec
beaucoup difficulté le même tarif extérieur et possèdent la même zone de la libre circulation
des biens. Vue cette harmonisation entre ces deux unions douanières, ne faut-il pas remplacer
ces deux unions douanières pour laisser place à une seule union ?
52
WEBOGRAPHIE
Traité de l’UEMOA et la libre circulation des personnes et des biens (page consultée le
12/04/2019 à 13h57), [en ligne], URL :
https://www.memoireonline.com/04/12/5675/Traite-de-lUEMOA-et-la-libre-
circulation-des-personnes-et-des-biens.html
Traité de l’UEMOA et la libre circulation des personnes et des biens (page consultée le
03/05/2019 à 21h28), [en ligne], URL :
https://www.memoireonline.com/04/12/5675/Traite-de-lUEMOA-et-la-
librecirculation-des-personnes-et-des-biens.html
53
BIBLIOGRAPHIE
COULIBALY Mariétou et DIOUF Mamadou Mignane, 2009, Note d’analyse et
d’orientation sur le TECCEDEAO dans le cadre des négociations UE/ ACP pour la
signature des APE, plateforme des acteurs non étatiques pour le suivi de l’accord de
Cotonou au Sénégal, 42p, pp 16-18
HOMEGNON Noukpo, 2011, La cohérence des objectifs de la politique commerciale
communautaire des pays de l’UEMOA à l’évidence des faits stylisés sur le marché des
huiles alimentaires, PREMIER
COLLOQUE DE L’ASSOCIATION D’ÉCONOMIE THÉORIQUE ET APPLIQUÉE
(AETA) DE L’UNIVERSITÉ D’ABOMEY-CALAVI, 34p, pp 2
RESEAU DES PLATES FORMES DES ONG D’AFRIQUE DE L’OUEST, 2011,
Comprendre et participer au processus ouest africain d’intégration régionale, 26p, pp
16,19
ROLLAND Jean-Pierre, Arlène Alpha, GRET, 2011, Analyse de la cohérence des
politiques commerciales en Afrique de l’Ouest, Agence Française de Développement,
165p, pp 8, 35,44
SOULE Bio Goura, 2006, Les tarifs extérieurs communs de la communauté économique
des Etats de l’Afrique de l’ouest et leurs conséquences sur l’intégration régionale et la
négociation des accords de partenariat Economique, 9p, pp 1-4
54
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. 2
INTRODUCTION ............................................................................................................ 3
PARTIE I : PRESENTATION DES UNIONS DOUANIERES DE L’UEMOA ET DE LA
CEDEAO ......................................................................................................................... 4
CHAPITRE I : UNION DOUNIERE AU SEIN DE L’UEMOA .............................................. 5
I. LA LIBRE CIRCULATION DES PRODUITS .................................................................................... 5
1. Principe de libre circulation des marchandises ............................................................................ 5
2. Le processus de libéralisation des échanges .................................................................................. 5
3. L’agrément ....................................................................................................................................... 6
4. Les textes régissant la libre circulation des marchandises et transports .................................... 7
II- TARIF EXTERIEUR COMMUN DE L’UEMOA ................................................................................ 9
1. La nomenclature tarifaire et statistique ...................................................................................... 10
2. Le tableau des droits et taxes........................................................................................................ 12
a. Les taxes permanentes ................................................................................................................ 12
b. Les taxes temporaires .................................................................................................................. 13
III. LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT .................................................................................. 14
IV- SUCCES ET OBSTACLES DE L’UNION DOUANIERE ............................................................ 16
1. Succès ............................................................................................................................................. 16
2. Obstacles ........................................................................................................................................ 17
CHAPITRE II : UNION DOUANIERE AU SEIN DE LA CEDEAO .................................... 18
I. LA LIBRE CIRCULATION DES PRODUITS .................................................................................. 18
1. Principe de la libre circulation ..................................................................................................... 18
2. Les textes régissant la libre circulation des marchandises ......................................................... 19
a. Protocole A/P1/1/03 du 31 janvier 2003, relatif à la définition de la notion de produits originaires
des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest .......................... 20
b. Règlement C/REG.3/4/02 du 23 avril 2002, relatif à la procédure d’agrément des produits
originaires au Schéma de Libéralisation des Echanges de la CEDEAO .................................................. 21
II. TARIF EXTERIEUR COMMUN DE LA CEDEAO.......................................................................... 23
1. Avènement du tarif extérieur douanier /CEDEAO .................................................................... 23
2. Objectifs du TEC/CEDEAO......................................................................................................... 24
3. Architecture du TEC CEDEAO ...................................................................................................... 24
4. Les mesures complémentaires de protection ............................................................................... 24
5. Structure du TEC .......................................................................................................................... 25
6. Mesures d’accompagnement du Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO ............................ 26
III. LES OBSTACLES DE L’UNION DOUANIERE .......................................................................... 27
1. Les obstacles tarifaires .................................................................................................................. 27
2. Les obstacles non tarifaires .......................................................................................................... 28
3. Les obstacles administratifs .......................................................................................................... 30
55
3. Mises en œuvre des mesures d’accompagnement au TEC ......................................................... 37
a. Le Code des douanes .................................................................................................................. 37
b. La Valeur en douane ................................................................................................................... 37
c. Règlement des différents ............................................................................................................ 38
d. Programme de vérification des importations (PVI) .................................................................... 38
e. Règlement en matière d’exonérations douanières ....................................................................... 39
4. Mise en œuvre du régime préférentiel de la libre circulation des marchandises ..................... 39
a. Gestion des certificats d’origine ................................................................................................. 39
b. Utilisation d’instruments douaniers et procédures douanières .................................................... 39
II. ETAT MISE EN ŒUVRE DE L’UNION DOUANIERE DE LA CEDEAO ..................................... 39
1. Etat de la mise en œuvre des instruments relatifs au Schéma de Libéralisation des Echanges
de la CEDEAO ....................................................................................................................................... 39
2. Obstacles à la mise en œuvre ........................................................................................................ 40
3. Dispositif de suivi de la mise en œuvre du tec ............................................................................. 40
4. Situation de la mise en œuvre du tec au 30 avril 2017 ................................................................ 40
5. Evaluation de la mise en œuvre du tec ......................................................................................... 41
6. Période transitoire de la mise en œuvre du TEC CEDEAO ...................................................... 42
7. Structure de gestion du TEC/CEDEAO Domaines d’harmonisation liés au TEC/CEDEAO 42
8. Plan de suivi-évaluation du TEC/CEDEAO ............................................................................... 48
9. Défis que posent la mise en œuvre du tec, les perspectives et les opportunités ........................ 50
CONCLUSION............................................................................................................... 52
WEBOGRAPHIE ........................................................................................................... 53
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 54
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