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Européenne 2
Exam avec TD : commentaire d’arrêt. CJ qui fait sa jp par pointillisme, analyse qui se fait dans la
nuance et notamment la nuance des faits. Conseil de lire les arrêts cités.
Manuels : pas réellement de manuel opérationnel, d’avantages dans des revues spécialisées.
2 manuels : → Molinier droit du marché intérieure
→ Catherine Barnard,the substantive law of the EU (en anglais)
→ RTDA, Pataut : ressource en ligne Dalloz
→ S. Barbou des Places
→ Carlier
→ Anastasia Ilioupoulos
Attention en matière d’UE, beaucoup font des erreurs, rester sur les plus connus/cités.
=> La JP évolue constamment avec des revirements plus que dans les autres domaines. La LCP s’est
établie sur la LCT, LPS etc. Cependant quand s’est ajoutée la citoyenneté européenne, elle est arrivée en
miroir du travailleur, du prestataire de service est venue reformuler des notions déjà traitées, donne lieu à des
redites.
Contrairement à la LCM il y a un droit dérivé qui est intervenu pour codifier la jurisprudence.
Législateur a voulu se saisir de la matière de manière unitaire. Cela s’est superposé à la jp de la Cour.
Circulation qui continue toujours de subir des évolutions de 1957 alors même que le but est
identique : établir un marché intérieur caractérisé par l’abolition entre les EM des obstacles à la libre
circulation. Dès lors que le LCP est alignée sur LCM cette liberté présente des points communs et
notamment en ce qu’elle repose sur le principe de non discrimination, d’égalité de traitement et qu’elle
réprime à l’instar de la LCM les entraves à la libre circulation.
Même si la Cour tends à les rapprocher des différences de logique peuvent être décelée entre LCM et
LCP mais aussi à l’intérieur même de la LCP. La LCP est un terme générique qui renvoi 3 autres libertés
fondamentales :
→ liberté de circulation du travailleur salarié, Article 45
→ travailleur indépendant, celui qui va s’établir dans un autre EM pour exercer une activité en
indépendant ou même une personne morale qui établit un établissement secondaire dans un autre EM. Il y a
celui qui est un travailleur indépendant, mais aussi celui qui est le prestataire de service mais qui n’est pas
destiné à s’établir dans un autre EM.
→ Nouvelle figure depuis le traité de Maastricht : le citoyen européen qui peut être travailleur salarié
ou indépendant mais aussi inactif d’un point de vue économique.
=> La LCM n’est pas une figure unique. Ces profondes évolutions de la LCM s’expliquent aussi
qu’initialement la personne était celle qui exerce une activité économique et à l’origine l’idée était
d’instaurer un marché économique.
Il est nécessaire systématiquement de combiner les personnes bénéficiaires, il ne faut pas établir de
frontières étanches entre les catégories. Le plus marquant initialement est la mise en place de la LCT, et cela
permettra de comprendre le passage d’une libre circulation de l’agent économique vers les citoyens.
Dans un seconds temps on mettre en parallèle le travailleurs indépendant, la LPS et la liberté
d’établissement.
La Cour est venue encadrer ces conditions étatiques d’octroi et de retrait de la nationalité et a petit à
petit donné sens à la citoyenneté européenne pour dépasser la citoyenneté de marché et construire une
citoyenneté sociale encore incomplète.
Néanmoins les avantages qui peuvent liés à la notion tant de travailleurs que de citoyens supposent
d’être placés dans une situation européenne et bien que reconnu comme citoyen européen, le travailleur
indépendant, salarié, inactif, doit circuler sur le territoire européen pour activer sa citoyenneté et les droits
qui lui sont attachés.
De facteur de production le ressortissant d’un EM a pu acquérir le statut fondamental de citoyen.
Voyons l’évolution
Les droits attachés à la notion de travailleur : l’accès à l’emploi sans discrimination fondée sur la
nationalité, les conditions de travail, les avantages sociaux et fiscaux, l’accès à la formation, la filiation
syndicale, le logement, l’accès des enfants du travailleur à l’enseignement.
Droits complétés par une jp créative.
La qualification de travailleur octroi des droits étendus. En 1957 ces personnes étaient seulement les
travailleurs d’un EM qui allaient fournir leur prestation de travail dans un autre EM. Ou alors le travailleurs
est le travailleur d’un Etat qui souhaite entreprendre une activité économique sur le territoire d’un autre EM.
Le travailleur était ainsi d’abord un migrant auquel était reconnu, au sus du droit à la libre
circulation, un droit à l’égalité de traitement et non discrimination par rapport aux citoyens.
Article 45 prévoit liberté et non discrimination : accéder, travailler et demeurer dans l’EM après
avoir occupé un emploi.
Article 45§4 : exclusion de l’administration publique, on peut discriminer en raison de la nationalité
pour les emplois dans l’administration publique.
=> Le traité ne définit pas la notion même de travailleur. La CJ qu’il est revenu cette tâche. Notion
autonome par rapport aux droits nationaux.
La JP de la Cour a bâtit une notion de travailleur destinée à donner un effet utile aux texte et destiné
à harmoniser les droits et libertés des personnes concernées dans les différents EM. Elle en a fait une
définition indépendante des droits nationaux mais aussi indépendant de la notion de citoyen.
CJCE, Unger, 19 mars 1964, 75/63 : Première fois que la Cour affirme l’indépendance de la
notion :
→ la notion de travailleur ne peut relever du droit interne dès lors qu’elle est inscrite dans les traités
Elle a un sens communautaire comme expression travailleur salarié ou assimilés destiné à acquérir
des droits au sens du droit dérivé, portée communautaire de sorte que son acception s’impose.
→ le travailleur protégé du droit communautaire n’est pas exclusivement celui qui détient un emploi
actuel. L’expression travailleur salarié ou assimilé recouvre les personnes qui, affiliés obligatoirement à la
sécurité sociale en qualité de travailleurs, ont été ensuite admises au bénéfice d’une assurance volontaire dès
lors qu’il y a eu reprise de leur activité de travailleur. En gros : si il y a interruption temporaire du travail,
continue de bénéficier.
→ les travailleurs salariés ou assimilés bénéficient des droits du règlement de sécurité sociale
quelque soit leur motif de séjour à l’étranger, ils ne peuvent se voir subordonner par des règles de droit
interne l’application des dispositions en cause à des conditions plus onéreuses que celles qui se seraient
appliqués si ils étaient tombé malade sur le territoire dont relève l’assureur.
=> le fondement principal de la position de la Cour est la considération que les règles européennes
relatives à la LCT seraient privées de toute portée et les buts mis en échec si le contenu d’un tel terme
pouvait être unilatéralement fixé et modifié par le droit interne.
3 conditions :
→ une prestation réelle et effective, économique
→ prestation exécutée en faveur sous les ordres d’une autre
→ donne lieu à rémunération.
La Cour va disposer qu’il peut être tenu compte, par exemple, de la durée des activités concernées,
de leur régularité, (l’irrégularité ou le caractère limité des prestations accomplies dans un contrat de travail
occasionnel exclu la qualification de travailleur), le nombre faible d’heure, le fait que la personne doive
rester à disposition de l’employeur…
énumération : CJ Raulin, C 357/89, rendu en 1992
On considère à 10h par semaine est un minimum pour qu’une activité soit réelle.
En 2010 la Cour considéré que 5h/semaine pouvait suffire pour conférer la qualité de travailleur dès
lors qu’elle était appréciée dans le contexte global de la relation de travail en cause. Cette appréciation
globale est fondée sur des critères objectifs mais aussi subjectifs, critiquable. Or dans Levin et Lowrie-Blum
et a affirmé que les considérations étaient objectives.
Si le juge dans une appréciation globale estime qu’elle est liée dans un lien de subordination, il est
possible qu’il déduise la qualité de travailleur même pour 2h par semaine. Elle l’a fait dans l’affaire CJ C-
14/09, Genc, rendu en 2010.
Elle l’a fait Vatsouras, 4 juin 2009, 22/08 : Cour avait déjà évoqué l’idée que le statut de travailleur
devrait, au-delà de la nécessité de répondre aux conditions de Lowrie-Blum, faire l’objet d’une appréciation
globale de la relation de travail en cause.
Si la Cour venait à réitérer Vastouras ou Genc, ce qu’elle n’a pas fait, cela signifierait que la première
condition ne devrait plus être interprétée comme un nombre minimum d’heure mais à travers une
appréciation globale.
La prestation doit être de nature économique, une des conditions les plus difficile à définir en droit
de l’Union (aussi en droit de la concurrence ou aides d’État).
La Cour considère comme « économique » l’activité consistant à offrir des biens et des services sur
le marché ou toute activité qui va permettre d’offrir des biens et des services contre rémunération. Elle a
ainsi reconnu à propos des activités de nature industrielle ou commerciales exercées par un État.
C 118/85, Commission c/ Italie, 1987
Personnels soignant : Betriebsrat, 17 novembre 2016, C 216/15 : La personne offre des service
mise à disposition de personnels soignant auprès d’établissement de soin et de santé en allemagne en
contrepartie d’indemnisation financière couvrant les frais de personnels et administratifs et par conséquent
elle exerce une activité économique de manière certaine.
Par une suite de JP qu’on arrive le mieux à distinguer l’activité économique d’autres activités, le plus
simple est sans doute de l’aborder en creux.
En creux :
Ont été exclues les activités purement sociales : activités de rééducation ou de réinsertion ne confère
pas la qualité de travailleur. Affaire 344/87, Bettray : Refus de permis de séjour opposé à un ressortissant
allemand par les pays bas, le ressortissant avait été admis dans un centre thérapeutique pour toxicoman non
pas en tant que toxico mais en tant que personnel soignant.
Engagement pour une durée indéterminée par l’organisme qui gère l’établissement il se prévalait de
la qualité de travailleur.
La CJ relève que l’intéressé accompli un travail rémunéré en faveur et sous la direction du centre. Il
remplit les 3 critères caractérisant la relation de travail. Néanmoins l’activité exercée n’est pas une activité
économique dès lors qu’elle ne constitue qu’une moyen de rééducation ou de réinsertion des personnes qui
les exerce. Le travail rémunéré était considéré suivant les capacités physiques et mentales de chacun des
patients et le but est de donner accès à plus ou moins long terme à ces patients la capacité d’occuper un
emploi ordinaire.
Le personnel soignant dans le cadre de la gestion du centre était accueilli dans le cadre d’une
réinsertion social, la plupart du personnel étaient d’ancien toxico. Les emplois étant réservé à des personnes
en raisons de circonstances qui tiennent à leur état et ne sont pas capable d’occuper un emploi normal, il
s’agit d’emplois sociaux. L’emploi social prenant fin lorsque la personne peut retrouver un emploi dans des
conditions normales.
Elle ajoutait enfin que les personnes retenues pour exercer l’emploi en question ne sont pas retenue
en raison de la capacité pour exercer l’activité mais au contraire les activités à réalisées qui sont conçues en
fonction des capacités des personnes appelées à les exercer. Dans le but de maintenir, rétablir ou promouvoir
leur aptitude au travail.
Autre arrêt à lire : CJ 26 novembre 1998, Birden, C 1/97 : Arrêt qui constitue une limitation de la
portée de la jp Bettray. Ressortissant Turque qui avait vu la prorogation de son séjour en Allemagne refusé au
motif qu’il s’était séparé de sa femme Allemande et n’appartenait pas au marché régulier de l’emploi. Il était
allégué à son encontre que les contrats de travail qu’il avait conclu avec la ville n’étaient que temporaire, ils
visaient seulement à procurer à un grp limité de personnes, en l’occurance des bénéficiaires de l’aide sociale
une possibilité d’intégration dans la vie active. Ils étaient financés par les pouvoirs publics et l’activité se
résumait à des travaux d’IG au profit d’un employeur public ne se trouvant pas en situation de concurrence
avec des entrepreneurs privés.
Pourtant la Cour va relativiser la porter Bettray en énonçant que la conclusion Bettray, et sa portée,
ne s’expliquent que par la particularité des cas d’espèce, n’est pas transposable à des situations telle que celle
du requérant au principal et que Birden doit bénéficier de la qualité de travailleur communautaire.
Employé dans le cadre de la législation national, fourni des prestations au profit de son employeur,
relation de subordination et contre rémunération.
CJ, Trojani, 7 septembre 2004, C 456/02 : Arrêt qui concerne la possibilité de reconnaître la qualité
de travailleur à une personne qui exerce une activité salarié dans le cadre d’un projet d’insertion dès lors que
cette activité présente un caractère réel et effectif et si les prestations qu’elle accomplit relèvent normalement
du marché de l’emploi.
Dans Bettray il n’y avait aucun rapport avec le marche de l’emploi.
En l’espèce Français recueilli dans l’armée du salut en Belgique. Il effectue en contrepartie de son
hébergement et d’un peu d’argent quelques prestations d’environs 30h/semaine dans le cadre d’un projet de
réinsertion socio-professionnel.
Il va demander à la Belgique de percevoir une subvention correspondant au minimum d’existence
auprès du centre d’aide publique de Bruxelles qui lui est refusé. Motif de refus : sa nationalité.
Il saisi le tribunal du travail a Bruxelles lequel interroge la CJ pour savoir si l’intéressé pouvait
revendiquer un droit de séjour sur la base de sa qualité de travailleur.
La solution donnée dans Bettray ne s’expliquait que par les particularités du cas d’espèce. Tel n’est
pas le cas dans cette affaire « ayant établit que les avantages en nature, et en espèce, accordés constituent la
contrepartie des prestations accomplies par ce dernier en faveur et sous la direction de la maison d’accueil.
Qu’il y a là les éléments de relations salarié », qu’il devait pouvoir toucher les mêmes droits qu’un
nationaux.
Les États membres n’ont pas apprécié. A priori, dans le cadre d’un centre social d’accueil, l’activité a
pu être considérée comme économique permettant qualification de travailleur et les droits qui lui sont
attachés.
Quand est-ce que l’activité n’est pas économique ? Exclusivité de la fonction sociale, si un aspect
économique existe, il va déclencher la qualification de travailleur. Doute = travailleur.
CJ 26 mars 2015, Fenoll, 316/13 : La Cour va démontrer que malgré le contexte essentiellement
social un seul élément économique suffit que Fennol soit travailleur.
Travailleur handicapé dans un centre visant leur insertion sociale. Fennol n’avait pas pu bénéficier de
l’ensemble de ses jours de congés en raison d’arrêts maladie. Le centre refuse paiement des congés sous
forme d’indemnité financière.
Les activités exercées visent uniquement à insérer la personne mais aussi une utilité économique car
il y a une volonté de valoriser la productivité et d’assurer une protection sociale aux personnes handicapés.
La Cour déduit que les prestations relèvent du marché de l’emploi et dès lors il faut reconnaître la qualité de
travailleur à M.Fennol.
CJ 152/73, 1974, Sotgiu : L’épouse du directeur d’une entreprise a pu être considérée comme
travailleur, les rapports personnels, patrimoniaux, n’excluant pas l’existence dans le cadre de l’organisation
de l’entreprise l’existence d’un lien de subordination caractéristique de la relation de travail.
La question peut être plus délicate concernant les gérants de sociétés. La Cour a apporté des éléments
de réponse, C 229/14 : La Cour addresse une sorte de guide sur les dirigeants de sociétés : la notion de
travailleur reçoit une interprétation autonome et uniforme dans l’ordre de l’UE indépendante des
qualification nationales.
Sur le lien de subordination : le statut de dirigeant de société n’exclus pas l’existence d’un lien de
subordination par rapport à la société, parmi les indices à prendre en considération figurent les conditions
dans lesquelles le dirigeant à été recruté, la nature des fonctions confiées, le cadre dans lesquelles ces
dernières sont exercées, l’étendue des pouvoir du dirigeant, le contrôle dont il fait l’objet au sein de la société
et les circonstances dans lesquelles il peut être révoqué.
En l’espèce l’ensemble de ces éléments conjugué au fait que le dirigeant ne possédait aucune part
sociale dans le capital de la société permet de retenir la qualité de travailleur.
Le travailleur au sens du droit de l’Union n’est pas nécessairement lié à un employeur par un contrat
de travail, la CJ ne relève notamment dans l’affaire Betriebsrat : dispositions du droit primaire comme
dérivé s’applique aussi qui ont conclu un contrat de travail avec une entreprise intérimaire mais aussi une
simple relation de travail en dehors de tt contrat. Par suite une personne ne saurait être exclue au seul motif
qu’elle n’est pas liée par un contrat de travail.
3) La rémunération
La CJ retient encore une fois une qualification large. Pas nécessaire que le travailleur ait une
rémunération au revenu minimum fixé par l’État d’accueil dans la mesure où le travail à temps partiel est
admis. Si la rémunération peut être en espèce elle peut tout aussi bien être en nature (habillement, logement,
nourriture).
Dès lors qu’elle peut être considérée comme une contrepartie directe et même indirecte de la
prestation fournie. CJ 5 octobre 1988, 196/87, ( nom?)
Ex : un doctorant engagé sur la base d’un contrat de bourse, et non travail, peut être considéré
comme un travailleur si la bourse perçue est une contrepartie financière de son activité de doctorant. CJ
C/94/07, Raccannali, 17 juillet 2008.
La Cour a invoqué l’article 18 TFUE qui postule le principe de non discrimination a raison de la
nationalité. Les situations dans lesquelles se trouvent les chercheurs d’emploi, les étudiants et anciens
salariés, la Cour a estimé que l’article 18 TFUE s’appliquait à eux.
Ambition sociale et aussi politique qu’on a institué la LCT, dès lors on ne pouvait pas limiter
uniquement aux travailleurs strictement.
CJ Unger, 19 mars 1964 : La Cour juge que le travailleur n’est pas exclusivement celui qui détient
un emploi actuel, la Cour acceptait une activité potentielle pour reconnaître le statut de travailleur à son
bénéficiaire.
Franchis le pas avec la JP : CJ 292/89, Antonissem, 1991 : elle consacre le droit pour les
ressortissant de se déplacer pour rechercher dans un autre EM et droit d’y séjourner.
Antonissem arrivé en 1984 au RU, cherchait toujours en 1987, les autorités britanniques souhaitaient
l’éloigner du territoire car il n’avait pas de travail. La Cour a considéré qu’en l’absence de dispositions
européennes fixant un délai pour le séjour des ressortissant à la recherche d’un emploi dans une EM, un délai
de 6mois n’apparaît pas comme insuffisant pour permettre aux intéressé de prendre connaissance dans l’État
d’accueil des offres d’emploi correspondant à leur qualification professionnelle.
Dès lors donner un droit de séjour de 6 mois pour chercher un emploi ne met pas en cause l’effet
utile du principe de libre circulation.
Si après l’écoulement du délai en question l’intéressé peut apporter la preuve qu’il continue à
chercher un emploi et qu’il a des chances véritables d’être engagé il ne saurait être contraint de quitter le
territoire de l’EM d’accueil.
À l’heure actuelle sur cette deuxième partie pose beaucoup de problèmes. JP Antonissem
partiellement valable désormais.
Position réaffirmée par la Cour Jessy Saint Prix 19 juin 2014 : La Cour rappelle les 2 volets de sa
jp concernant définition de travailleur :
→ Lowrie Bloom
→ élargissement de la qualité de travailleur en considération du fait « que la relation de travail peut
commencer dans le cadre d’un statut de chercheur d’emploi et qu’elle perdure et peut produire certains effets
après la cessation de la relation de travail, qu’en toute hypothèse une personne à la recherche « réelle » doit
également être qualifiée de travailleur.
Sur la qualification de « réelle » qu’il y a discussion.
La Cour s’est montrée bienveillante à l’égard des personnes invoquant la qualité de travailleurs dans
le cadre d’une reprise d’étude consécutive à la perte de l’emploi. Les personne qui ont exercé préalablement
dans l’État d’accueil une activité réelle effective, et qui entreprennent une formation professionnelle sont
considérés comme des travailleurs même si elles ne sont plus dans une relation de travaille à condition qu’il
existe un lien entre activité professionnelle préalable et études en question, ; Lair 21 juin 1988, 39/86
3) Les étudiants
La Cour ici s’est trouvée dans une situation difficile. S’est efforcée de développer un raisonnement
par analogie toujoursen se basant sur le principe de non discrimination article 18. Le premier de sa jp
audacieuse :
CJ, 13 février 1985, gravier, 293/83 : La Cour conclut que l’accès à la formation professionnelle est
susceptible de favoriser la libre circulation des personnes en leur permettant d’obtenir la qualification dans
l’EM où il se propose d’exercer leur activité professionnelle en leur procurant l’occasion de perfectionner
leur formation, développer leur particularité dans l’État qui propose la spécialisation appropriée.
Important : dès lors que l’on estime que l’accès à la formation professionnelle susceptible de
favoriser la LCP, ce statut doit rentrer directement dans le champs d’application du traité.
Étudiante française qui voulait aller dans une école à Liège, frais d’inscriptions réclamés alors qu’ils
n’étaient réclamés qu’aux étudiants étrangers. La Cour en estimant que cette situation relevait du champs
d’application du traité va appliquer l’article 18 en considérant qu’exiger un minerval non exigé des étudiants
belges est une discrimination prohibée par l’article 18 TFUE.
Même raisonnement qui va faire considéré que le statut de citoyen européen est le statut fondamental
du droit de l’U.
CJ, Grzelczyk, 20 septembre 2001, C 184/99 : Un étudiant qui n’avait pas été assimilé comme un
travailleur au départ, a priori inactif et le seul fait qu’il résidait de façon légale sur le territoire lui accordait le
droit à un égalité de traitement par rapport aux ressortissant des EM. La Belgique devait accorder le droit à
cette aide sociale, le minimex, à cet étudiant résidant sur territoire Belge.
Il ne pouvait ou plus être considéré comme travilleur mais il bénéficiait d’un titre de séjour et
l’article 18 s’oppose à ce qu’il ne puisse pas avoir les mêmes prestations sociales qu’un Belge dans la même
situation.
CJ étend le droit à égalité de traitement à tout étudiant résidant sur le territoire d’un EM qu’il
accomplisse un cycle professionnel particulier ou même un cycle de formation général, Blaizot, 24/86, 1998
Discriminations à rebours : le droit de l’U peut entraîner le meilleur traitement d’un migrant. Le
caractère purement interne d’une relation de travail peut avoir une origine purement volontaire.
Rappelé CJ 18 octobre 1990, Dzodzi. Une perspective professionnelle dans un autre EM tel un
vague projet de candidature à l’étranger ne suffit pas à déclencher l’application de 45TFUE.
Personne qui travaille dans son pays de nationalité même si il réside à l’étranger reste une SPI, la
CJ : pas d’élément d’extranéité suffisant : CJ Werner 1993
Il faut prendre en compte la LCP, qui passe par l’abolition des frontières entre les EM. Ce que se
passe à l’intérieur d’une seule frontière est indifférent de la Cour.
Cet élément transfrontalier peut aussi sembler relever du principe de subsidiarité. L’État semble plus
à même de régir une situation interne. La condition de l’élément transfrontalier permet de rassurer les les
États, le fait que dans le droit interne il y aura toujours des zones de non droit de l’Union.
Les activités d’un ressortissant UE a exercé en dehors de la communauté ne doivent pas entrer en
ligne de compte pour exercer sa qualité de travailleur UE. Le fait de travailler en Chine par exemple ne
permet pas d’entrainer un franchissement de frontière.
Le seul moyen est qu’il reste un lien étroit avec le territoire de l’UE : non français travailler en Chine
pour Peugeot : lien avec le territoire européen.
CJ 23 mars 1982, Levin:les intentions qui ont pu inciter le travailleur à chercher du travail dans
l’EM concerné sont indifférent et ne doivent pas être prises en considérations même si il apparaît que
l’établissement dans un autre État vise à atteindre un autre but que l’exercice d’une activité professionnelle.
De même on a pu se poser la question de savoir si un travailleur qui revient dans son État d’origine
peut bénéficier de la LCT et si l’élément transfrontalier était rempli. La CJ répond par l’affirmative en
considérant que ce n’est pas une SPI puisque antérieurement a utilisé son droit de circulation. C 103/06,
Theroeve
la durée de la résidence dans l’État tiers n’est pas à prendre en compte, même 3 mois suffisent.
Paragraphe 3: L’invocabilité
Invocabilité classique, verticale, on se pose toujours des questions sur l’horizontale.
A) Verticale
Van Dyun, CJ 4 décembre 1974 : La Cour consacre que l’interdiction énoncée à l’article 45 est de
nature précise, ne nécessite aucune mesure d’exécution, est donc d’effet direct de sorte que le LCT peut
s’opposer directement à l’application d’une mesure pratique étatique contraire entravant dans le cadre de
relations transfrontières.
Le bénéfice de l’effet direct s’applique également à un employeur, l’employeur qui souhaite engager
un travailleur d’un autre EM peut invoquer 45 contre une réglementation nationale.
CJ 16 avril 2013, Las, 202/11.
B) Horizontale
Les conditions, modalités d’emplois sont souvent prévus dans le cadre de conventions collectives qui
peuvent avoir une incidence directe sur le statut de travailleur. Parfois elles sont issues d’actions collectives
menées par les partenaires sociaux, représentant des entreprises et le syndicats et il se trouve que les
conventions collectives bénéficient généralement d’un statut d’acte de droit privé.
Est-ce que cette invocabilité horizontale peut être poussée au point que 45 peut être invoquée par un
travailleur contre son employeur ? Question toujours débattue.
Confirmé CJ Walrave et Koch, 1974 : la prohibition des discriminations s’impose non seulement à
l’action des autorités publiques mais s’étend également aux réglementations visant à régler de façon
collective le travail salarié et les prestations de service.
Union cycliste avait prévu que l’entraîneur devait être de la même nationalité que son coureur. CJ
estime que l’article 45 peut être pris en considération par le juge national en vu d’apprécier la validité ou
effets d’une disposition insérée dans le règlement d’une disposition sportive.
=> toutes les réglementations collectives sont également susceptibles d’être appréciées au regard du
principe de la LCT.
L’abolition entre EM des obstacles à la LCP serait compromise si la suppression des barrières
étatiques pouvait être neutralisé par des obstacles relevant d’associations ou organismes ne relevant pas du
DP.
Les employeurs ayant conclu eux mêmes les conventions collectives agissent de façon
réglementaires, dans ce contexte un travailleur pourra invoquer sa liberté de circulation à l’écnontre de
l’employeur si il a conclu la convention collective : CJ 10 mars 2011 C379/09 Casteels.
Évolution dans l’arrêt Angonese C281/98, 6 juin 2000 : la cour Décrète que l’interdiction de la
discrimination sur le fondement de la nationalité s’applique également aux personnes privées. S’agissait d’un
ressortissant italien de langue maternelle allemande, avait travaillé en Autriche, à la suite d’un avis italien il
se porte candidat à un concours de recrutement pour une compagnie bancaire de droit privée.
Cette banque lui refuse l’accès au concours en raison de l’absence d’un certificat émis dans la
province de la banque attestant de sa connaissance de la langue allemande. Problème ceux qui exigent de lui
ce certificat est une banque privée, est-ce que Angonese peut se revendiquer de la LCT à l’encontre d’une
compagnie privée ?
Dans quelle mesure l’application de l’article touche à d’autres aspects de la relations de travail
notamment ceux faisant l’objet d’une négociation individuelle comme le salaire. Est-ce qu’un employeur qui
ne publie une offre d’emploi que dans la langue régionale il y a entrave à la LCT ? Si un employeur décide
de ne pas valoriser une expérience dans un autre EM ? La Cour n’a pas été jusque là, dans le cadre
privé/privé l’article 45 ne semble pas applicable.
Le travailleur n’a pas a démontrer la condition de ressource et de subsistance pour séjourner sur le
territoire de l’UE. La seule condition est de disposer de papiers d’identité. Nul besoin d’un titre de séjour
pour séjourner légalement sur le territoire de l’EM. Droit de séjour étendu aux membres de la famille qu’ils
soient ou non citoyens européens.
La directive 2004-38 du 29 avril 2004 a instauré un droit de séjour permanent pour tout citoyen de
l’Union au-delà de 5 ans de séjour légal et ce droit de séjour permanent s’étend pour les travailleur ayant
cessé l’activité dans l’État d’accueil.
Le travailleur qui après 3 ans d’activité et de séjour continue dans l’État d’accueil exerce une activité
sur le territoire d’un autre tout en gardant sa résidence dans ce premier peut comptabiliser les périodes
d’activité dans le second EM pour remplir les conditions du séjour permanent.
Enfin la famille du travailleur va bénéficier d’un régime plus favorable pour obtenir le régime
permanent que la famille du citoyen de l’Union. Par exemple si le travailleur décède ou en cas de divorce ils
pourront séjourner de manière permanente plus facilement que si le citoyen n’était pas un travailleur.
B) L’accès à l’emploi
Il s’agit du droit de répondre à des emplois effectivement offert, de se déplacer à cet effet librement
sur le territoire des EM afin d’y exercer un emploi et d’y demeurer au terme de celui-ci dans les mêmes
conditions que les nationaux. Principe dit du « traitement national » ou « d’égalité de traitement », constitue
une règle cardinale en matière de libre circulation.
Principe du traitement national implique le droit d’être engagé pour un travail de la même manière
qu’un travailleur national, celui d’être traité exactement de la même manière sur le plan des conditions de
travail, implique les mêmes droits à la formation, même droits en cas de licenciement et même droit à
réintégration.
Les migrants ont les mêmes avantages sociaux, fiscaux que les résidents de l’État d’accueil.
Concerne tous les avantages, qu’ils soient liés ou non au contrat de travail. Vise à faciliter la mobilité des
travailleurs.
Martinez Sala, 1998 : ressortissante espagnole qui résidait en Allemagne depuis l’age de 12ans, elle
a exercé différentes activités salariés jusque 1986, en 1993 madame Sala sollicite une allocation d’éducation
pour son enfant qui lui est refusée au motif qu’elle ne dispose ni de la nationalité allemande ni d’un titre de
séjour. Est-ce qu’elle dispose encore de la qualité de travailleur ?
La Cour utilise pour la première le concept de citoyenneté européenne. En raison de la
reconnaissance de la citoyenneté la CJ juge que les États sont tenus de fournir à tous les ressortissants
légalement sur leur territoire, indépendamment de la qualité de travailleurs tous ls avantages sociaux.
La cour condamne la pratique allemande qui exige un titre de séjour et pour discrimination entre
nationaux et non nationaux en jugeant que toute discrimination doit être abolie et que Mme Sala doit pouvoir
prétendre aux mêmes allocations en tant qu’ancien travailleur que des nationaux.
Groner, 28 nov 1989 : dans le cadre de la promotion de la langue nationale l’Irlande pouvait
imposer la connaissance par une enseignante de l’irlandais alors même que ce n’était pas la langue
enseignée.
Seule exception donc : la connaissance de la langue.
Législateur intervenu, règlement 492/2011 modifié en 2016 par règlement 2016/589 : vise à
coordonner les procédures administratives permettant la diffusion transnationale d’offres d’emploi et affirme
par principe le droit de tous les travailleurs des EM d’exercer l’activité de leur choix à l’intérieur de l’Union.
Ne sont pas admises les dispositions législatives, réglementaires d’un EM qui conditionnent l’accès à
l’emploi, l’inscription dans les bureaux de placement.
L’embauche ne doit jamais dépendre de critères médicaux, professionnels, discriminatoires...
Toute clause de convention collective ou individuelle ou réglementation collective portant sur l’accès
à l’emploi, la rémunération, autres conditions de travail et licenciement est nulle de plein droit dans la
mesure où elle prévoit ou autorise des conditions discriminatoires à l’égard de travailleurs ressortissants
d’autres EM.
inclus les allocations en tout genre, y compris de coût de funérailles, les allocations scolaires
accordées aux enfants des travailleurs (CJ 14 décembre 2016, C 238/15, Verruga), ensemble des bénéfices
sociaux pour personnes handicapés, allocations vacances, de fin d’années, titres repas.
La Cour a pu estimer qu’une allocation accordée automatiquement aux personnes répondant à
certains critères objectifs devait être considéré comme un avantage social.
Les droits aux enfants du conjoint du travailleur sont compris lorsque celui-ci pourvoi à l’entretien
de l’enfant : CJUE Depesme 2016
Lenfant aussi bénéfie des centres de formation, des égalités de traitement en terme d’affiliation aux
organismes de sécurité sociale, éducation etc.
Travailleur bénéficie droit de vote, accès aux poste de direction d’une organisation syndicale, droit
de grève, droit d’éligibilité aux organes de représentation au sein de l’entreprise.
Union européenne qui visait pas non à une simple coopération entre EM mais une intégration propre
à assurer un marché intérieur.
L’entrave elle dépasse la nationalité, il faudra envisager d’abord interdiction des discrimination puis
entraves.
La CJ a condamné l’obligation faire aux dirigeants d’une entreprise de ne désigner comme gérant
qu’une personne qui réside dans l’État où celle-ci est implantée. CJ 7 mai 1998, C 350/96
Le droit à l’égalité de traitement est maintenu en faveur des bénéficiaires du droit de demeurer. La
règle d’égalité de traitement prohibe non seulement les discriminations ostensibles, directement fondées sur
la nationalité mais aussi toutes les formes dissimulées ou indirectes de discriminations qui aboutissent au
même résultat.
Discrimination dite directe lorsque la réglementation est fondée sur la nationalité. Toujours interdite
sauf réserve des emplois dans l’administration publique.
Expressément visée à l’article 45. La Cour est revenu avec force sur le caractère absolu de
l’interdiction de la discrimination. « qu’elle qu’en soit la gravité » a pour effet « non seulement de permettre
dans chaque État un accès égal à l’emploi mais également de garantir aux ressortissants qu’ils ne subiront
pas les conséquences défavorables qui pourrait résulter de l’offre ou de l’acceptation par des ressortissant
d’autres EM de conditions d’emplois ou de rémunération moins avantageuses que celles en vigueur dans le
droit national »
Une clause de convention collective portant sur la rémunération, dès loors qu’elle contient des
clauses de discrimination est systématiquement interdite.
Indirectes/Cachées/ déguisées : lorsque la différence de traitement n’est pas fondée directement sur
la nationalité mais sur un critère d’appartenance a priori neutre telle une condition de résidence, de durée de
de résidence sur le territoire de l’EM d’accueil, condition qui indirectement discrimine parce qu’elle est
« susceptible en pratique de jouer essentiellement au détriment des travailleurs des autres EM ». rappelé dans
l’arrêt CJ 23 mai 1996, C 237/94, O’Flynn
Définition qui reste vague. La JP petit à petit est venue offrir des indices, la CJ invite à examiner la
proportion des nationaux et non nationaux concernés par la mesure. Si elle concerne majoritairement des non
nationaux c’est un indice fort. C-124/99, 24 septembre 2000, Borawtiz c/ Westfalen : législation nationale
fixant pour le mouvement vers l’étrange d’un complément de pension un montant minimal plus élevé que
pour un transfert à l’intérieur du pays.
D’un point de vue pratique sont indirectement discriminatoires les condityions du droit nationales
qui sont certes juridiquement indistinctement applicables, selon la nationalité mais elles affectent en fait
essentiellement des travailleurs migrants.
CJ 16 décembre 2004, Mérida, C 440/02 : Français employé en Allemagne qui avait bénéficié à la
suite de la résiliation de son contrat de travail d’une allocation temporaire prévue par une convention
collective de travail. Pour déterminer le montant de cette allocation les autorités allemandes ont déduit non
seulement le montant des cotisations de sécurité sociale allemande mais également l’impôt sur les salaires
allemands.
Il conteste au motif que le problème que l’allocation allait être imposée en France ce qui aboutissait à
une double imposition en Allemagne et en France. Il saisit le juge national, pose une question préjudicielle et
lui donne raison sur la base de 45 TFUE revient à déduire de son allocation 2 fois l’imposition sur les
salaires est contraire à la LCT.
L’impôt des salaires allemands est une discriminations indirecte puisque susceptible d’affecter
d’avantage les travailleurs frontaliers que ceux qui résdient en Allemagne.
CJUE, Grande chambre, 13 avril 2010, C 73/08, Bressol et autres c/ France : La Belgique voyait
beaucoup de français se former en Belgique et repartir travailler en France.
Le problème est que les études sont essentiellement publiques, la formation est presque gratuite et les
gens rentrent dans leur pays. La Belgique a tenté de limiter l’afflux d’étudiants français.
Décret belge, elle avait fixé un seuil maximum de 30 % de non résidents par cursus. Est-ce que le
30 % est une discrimination indirecte ?
La Cour débute son appréciation par un rappel de la compétence des États en matière d’éducation,
compétence exclusive reconnue par les traités. L’exercice de cette compétence doit se faire dans le respect du
droit de l’Union. Notamment en particulier celle de respecter l’égalité de traitement, ne pas discriminer en
raison de la nationalité. La Cour estime que les articles 18 et 21 sont applicables en l’espèce, elle estime que
la condition de résidence clairement crée une inégalité de traitement entre les étudiants résidents et les non
résidents et conditions plus facilement remplie par les belges que non belges. La réglementation est jugée
indirectement discriminatoire.
En 2010 dans cet arrêt, alors qu’auparavant elle ne prenait pas d’autres critères, dans cet arrêt elle
estime que la protection du système d’éducation et de santé est un motif légitime et a été jugé proportionnel.
Une discrimination indirecte peut résulter d’une condition linguistique, qui joue à la défaveur des
non nationaux. Les employeurs privés ou publics peuvent certes exiger d’un candidat à un poste qu’il dispose
d’une certaine aptitude linguistique pour l’accès à un emploi, néanmoins cette exigence doit toujours être
justifiée au regard de l’exécution des tâches correspondant à l’emploi en question.
Elle ne peut pas être utilisée de manière générale pour exclure des travailleurs d’autres EM. Par
ailleurs la preuve des exigences linguistiques doit pouvoir être apportée par tout moyens et la preuve de
compétence linguistiques équivalentes acquises dans une autre EM. On ne peut pas exiger dans un Etat un
certificat délivré par l’État.
Article 45 TFUE : les discriminations entre travailleurs nationaux et travailleurs des autres EM sont
visées. A priori on peut parfaitement discriminer les ressortissants de pays tiers.
De la même manière il est loisible pour un État de favoriser les ressortissants des États tiers au
détriment des nationaux et des travailleurs européens.
Letonnen, C 176/96, 13 avril 2000 : Date limite du 28 février qui interdit les transferts d’un joueur
européen : joueur letonnien qui intègre une équipe Belge. La fédération internationale refuse de délivrer la
licence et fédération belge sanctionne.
Il fait un recours car estime que les joueurs d’État tiers pouvaient toujours rejoindre. La CJ entre
européen voit un intérêt légitime à la législation pour la préservation de la compétition. Un joueur européen
ne peut se prévaloir d’une discrimination dès lors que la législation interdisait aux États tiers jusqu’aux 31
mars.
Si on a droit d’entraver la LCP sur le territoire européen à la date limite du 28 février pour intégrité
du championnat, il faut que ce motif reste cohérent. Si le transfert international pouvait avoir lieu à n’importe
quelle période la CJ aurait sanctionné pour incohérence. Cependant transfert international est repoussées au
31 mars, leur donner un mois de plus, reste dans le cadre d’une certaine cohérence. Favoriser les joueurs
nationaux ne porte pas atteinte à l’intégrité du championnat.
La Cour relativement ambiguë, CJ 4 juin 2009, C 22/08, Vatsuras : n’a jamais fait mention de
l’exigence de proportionnalité.
Est-ce contraire au principe de non discrimination d’accorder à des ressortissants d’États tiers et
notamment des demandeurs d’asile un traitement plus favorable qu’au citoyen européen ? Ces premiers
peuvent bénéficier immédiatement d’une allocation de subsistance alors que le citoyen européen devait
attendre 3 mois.
La Cour : l’article 18 concerne des situations qui relèvent du champs d’application du droit de
l’Union, or il vise des citoyens européens. Il n’a pas vocation à s’appliquer dans le cadre d’une éventuelle
différence de traitement entre ressortissants des EM et ceux des États tiers.
=> a priori il est tout à fait possible de discriminer sans porter atteinte à la LCP les ressortissants
d’États tiers, de traiter différemment ceux-ci, voir plus favorablement que les ressortissants européens.
1) Évolution du concept
Le problème que pour une personne, savoir ce qui est susceptible de rendre moins attrayant ou
susceptible de dissuader est éminemment subjectif. « la mesure susceptible de gêner ou rendre moins
attrayant » est ultra abstrait.
Mais au début elle a trouvé un autre concept « la mesure qui empêche d’accéder au marché du
travail ». CJ Bossman 15 décembre 1995, C 415/93 : une réglementation nationale que refuse le droit à une
indemnité de congédiement à un travailleur lorsqu’il met fin lui même à ce contrat de travail pour exercer
une activité salarié dans un autre EM alors même que cette réglementation accorde le droit à une indemnité
au travailleur dont le contrat prends fin sans qu’il en ait pris l’initiative ne constitue pas une entrave dans la
mesure où elle ne vise pas l’accès au travail.
=> le concept d’entrave vaut pour l’accès au travail. Si c’est pour la sortie du marché, il faut regarder
la discrimination.
CJ Graff, 2000 : Salarié autrichien avait quitté volontairement son emploi pour répondre à une offre
d’emploi en Allemagne, souhaitait bénéficier de l’eindemnité de licenciement. La loi autrichienne lui refuse,
l’indemnité pour un licenciement par pour une démission.
La CJ : Certes Article 45 prohibe aussi bien discriminations que les entraves sauf que là en l’espèce
la réglementation est clairement non discriminatoire et ne vise pas l’accès au marché du travail.
L’arrêt était intéressant car bien souvent c’est dans le non dit que les solutions se trouvent : ainsi la
Cour dit que 45 s’applique aux indistinctement applicables, estime que l’entrave peut être indistinctement
applicables.
Pourtant on avait des doutes ; point 18 Graff « il résulte de la jp notamment Bossman que l’article 49
vise également les réglementations nationales qui bien d’indistinctement applicable comportent des entraves.
Pas toute entrave mais seulement visée à l’accès des travailleurs au marché du travail. Elle juge que
les MIA ne seront qualifiés d’entraves que si elles conditionnent l’accès des travailleurs au marché du travail.
La CJ :
→ le sport relève du droit de l’Union dans la mesure où il constitue une activité économique
→ une charte du foot professionnel peut être assimilé à une mesure étatique
→ est-ce que cette réglementation constitue une restriction au sens de l’article 45 ? Comme le
souligne le club la clause ne le prive pas de toute mobilité, seulement versement D et I.
La Cour affirme que c’est néanmoins une mesure qui va le dissuader d’exercer son droit à la libre
circulation. Cette restriction peut être justifiée si elle poursuit un objectif légitime sous la réserve du principe
de proportionnalité.
Considère que l’objectif légitime existe, encourager le recrutement à la formation de jeunes joueurs,
la garantie de percevoir des indemnités de formation favorise la détection de nouveaux talents. Le retour sur
investissement sur les formations n’est pas assuré. Encore faut-il que le dispositif soit proportionné, en
l’espèce le montant dû par le joueur qui choisi de passer un contrat avec un autre club était disproportionné,
montant calculé non par rapport au coût de formation mais au regard de la totalité du préjudice subi par le
club, considéré comme excessif.
Solution qui infléchi les conséquences de certains passages de Bossman. Dans bossman sentiment
que toute mesure était non seulement entravante, la disproportion allait être systématiquement constatée.
En l’espèce la CJ admet une certaines restriction à la mobilité. Le fait que l’entrave puisse résulter
d’un évènement hypothétique n’est pas toujours déterminant. La Cour a déjà jugé qu’une mesure nationale
qui limite le droit au regroupement national d’un travailleur national qui revient dans son EM d’origine après
avoir exercé la LC, mesure est une entrave car elle est susceptible de dissuader le travailleur d’exercer son
droit à la libre circulation.
CJ 7 juillet 1992, 370/90, Singh.
Parfois la CJ elle même se fait juge de ce qui subjectivement peut ou non dissuader un travailleur
d’exercer son droit à la LC. La Cour a estimé que ne constitue pas une entrave une mesure obligeant un
travailleur à payer une taxe d’immatriculation lors de l’importation de son véhicule dans l’EM d’emploi en
estimant que si cette mesure est susceptible d’influencer négativement sa décision le traité ne lui garanti pas
que le transfert de ses acquis dans un EM autre que celui dans lequel il résidait est neutre en matière
d’imposition.
=> mesure trop hypothétique ou aléatoire.
CJ 29 avril 2004, C 387/01, Veigel.
On peut se dire que le raisonnement est fondé et qu’il y a une ambiguïté au concept d’entrave, tout
part de sa définition « susceptible de dissuader d’exercer la libre circulation ».
Dans la libre circulation des marchandises l’entrave a joué un rôle cardinal alors que la notion de
discrimination n’y jouait pratiquement aucun rôle. À l’inverse lorsque la CJ parle de LCT, la notion de
discrimination directe et indirecte était jusque Bossmann depuis les années 1960 le seul instrument
permettant d’assurer la LCT sur le territoire européen.
Il permettait d’assurer l’égalité de l’accès, de l’exercice d’un emploi et précisément de jouir des
droits reconnus par les traités en matière d’entrée et de séjour. Et eu égard à la définition du conception
d’entrave, ce dernier paraissait surabondant. Une mesure discriminatoire est susceptible d’être qualifiée
d’entrave.
Désormais dans la JP hormis quelques la rares cas la CJ ne s’attache plus au caractère directement ou
indirectement discriminatoire d’une mesure. Elle s’attache seulement au caractère « susceptible de dissuader
d’utiliser la LCT » pour ensuite observer une justification éventuelle et la proportion des moyens utilisés.
Dans la majorité des affaires la Cour constate l’existence d’une entrave là où elle aurait pu aborder
l’affaire sous l’angle d’une discrimination. Pourquoi continuer à les distinguer, ? Car régime différent.
Une mesure sur la base de 45§3 ou 45§4 c’est injustifiable sauf ordre public, santé publique, moralité
publique.
alors que pour les mesures indistinctement applicables seules des raisons impérieuses d’IG devraient
permettre à la Cour de justifier des mesures étatiques contraires.
S’applique aussi aux demandeurs d’emploi : le droit d’accès au marché du travail, la reconnaissance
du statut de travailleur a pu poser la question de savoir si ce statut, le chercher bénéficie-t-il d’un droit à
égalité de traitement dans l’octroi notamment des avantages sociaux et fiscaux ?
Le statut accordé à un chercheur d’emploi lui donne droit à certains avantages, fiscaux et sociaux, les
ressortissants des EM qui se déplacent pour chercher un emploi doivent bénéficier d’égalité de traitement
pour l’accès à celui-ci. Toutefois dans l’arrêt Lebon la CJ limitait l’égalité de traitement uniquement pour
l’accès à l’emploi et les avantages sociaux et fiscaux attachés mais pas au delà. Or dans les années 2000 en
se fondant sur le statut de citoyen européen, C 138/03 CJ 23 MARS 2004, Collins, la Cour a stimé que
compte tenu de l’instauration de la citoyenneté européenne et du dorit à l’égalité de traitement il n’est plus
possible d’exclure du champs de l’article 45 une prestation de nature financière qu’elle soit destinée à
favoriser l’accès à l’emploi sur le marché du travail d’un EM.
Dans la mesure où un chercheur d’emploi relève de la notion de travailleur il aura droit à une égalité
de traitement fondée sur 45§2
Article 45 TFUE est applicable sous réserve des limitations limitativement énumérée, liste
exhaustive. Incombe aux États de fixer le niveau de protection à accorder à ces exigences. Il convient de
rappeler qu’à l’instar des autres libertés de circulation. Ces raisons ne peuvent pas justifier la réalisation
d’objectifs purement économiques.
On ne peut pas au titre d’un objectif d’ordre public ou sécurité publique limiter le nombre de
travailleur en vue notamment de protéger la main d’œuvre nationale. Objectif considéré comme économique
qui ne rentre pas dans les exceptions prévues par le traité.
Certes les États définissent le contenu, mais appréciation pas libre. Soit la commission peut
introduire un recours en manquement contre l’EM ou encore les juridictions nationales peuvent poser une
question préjudicielle en interprétation.
Si on donne une synthèse de la JP : la notion d’OP s’apprécie strictement, le principe reste la liberté
de circulation, encore plus vrai avec le statut de citoyen. La Cour a peu à peu précisé, même encadré la
notion et la réserve d’ordre public. Les mesures restrictives, refus d’entrée, d’exclusion doivent être
exclusivement fondée sur le comportement personnel et actuel de l’individu.
CJ, 1977, Bouchereau, 30/77 : toute infraction pénale qui occasionne un trouble à l’ordre social ne
justifie pas une exclusion, il faut s’appuyer sur des circonstances personnelles.
Il faut que la menace que le travailleur fait peser sur l’État d’accueil affecte un intérêt fondamental
de la société. Très difficile pour les EM.
Les États membres se sont engouffrés dans cette réserve, il faut en préciser la signification.
La Cour a d’abord imposé de rechercher si les emplois sont ou non caractéristiques des activités
spécifiques de l’administration publique en tant qu’elle est investie de l’exercice de la puissance publique et
de la responsabilité de la sauvegarde des intérêts généraux de l’État ou des autres collectivités publiques.
Les États s’appuyaient sur une définition statutaire, tous les emplois fondés sur un contrat de DP
étaient retenus comme des contrats de d’administrations publique.
L’article 45§4 en tant qu’exception suppose une interprétation restrictive. Elle doit être interprétée en
limitant sa portée à ce qui est strictement nécessaire pour sauvegarder les intérêts que les EM peuvent
protéger. Ne sont donc visés que les emplois qui comportent une participation directe à l’exercice de la
puissance publique supposant de la part de leurs titulaire l’existence d’un rapport particulier de solidarité à
l’égard de l’État ainsi que la réciprocité des droits et devoirs qui sont le fondement du lien de nationalité.
La Commission a dû se chargé par des communication pour expliquer aux EM ce qu’il fallait
entendre par emploi dans l’administration publique.
Communication de 1988 : sont des EDAP les emplois dans les forces armées, forces de l’ordre,
magistrature, administration fiscale, diplomatie, tous les emplois se rapportant à des activités centrées sur
l’élaboration des actes juridiques, la mise en exécution de ces actes, le contrôle de leur application et la
tutelle des organismes dépendants.
En revanche ne constituent pas des EDAP les secteurs de la recherche civil, de services publics
commerciaux, l’enseignement public et les services de santé.
Par une communication du 11 mars 2002 la Commission a jugé utile que les postes qui consistent à
effectuer des tâches administratives de consultation technique ou d’entretien dans l’armée, forces de l’ordre,
administration fiscale et diplomatie ne relèvent pas des EDAP et doivent être ouverts aux non nationaux.
Resserrement autour des emplois qui touchent au coeur de l’administration publique, exception
relativement stricte mais aussi relativement large puisque certains emplois de statut privé peuvent être
couverts par cette exceptions.
Toute une jp sur les capitaines de navire, le juge français les avaient considérés comme des EDAP.
La Cour a confirmé que certes une personne employée par un contrat de droit privé peut parfaitement rentrer
dans l’exception de 45§4, néanmoins les capitaines agissent en qualité de représentant de la puissance
publique, ne peuvent pour l’ensemble de leur activité être couverts par l’exception de l’article 45§4.
Il faut que les prérogatives soient exercées de façon habituelle par leur titulaire et ne constituent pas
une part réduite de l’activité. Ainsi ce n’est pas parce que l’emploi peut conduire à exercer des prérogatives
qu’il rentre dans l’exception.
CJ 30 septembre 2003, C 405/01, Colegio de oficiales de la Marina Mercante
Divers emplois ont été exclus par la Cour : dans les chemins de fer, infirmiers dans les hôpitaux
publics, enseignants (Lowrie Bloom), activité de chercheur au sein d’un institut de recherche, sécurité au
sein d’une entreprise privée, médecin spécialistes...
Cette restriction lorsqu’elle est admise ne concerne que l’accès à l’emploi mais ne concerne pas les
conditions de travail. Une fois accédé à l’emploi vous devez bénéficier de l’égalité de traitement. l’exception
ne concerne pas notamment les éléments qu’un EM prends en compte lors de l’établissement du salaire au
sein de son administration publique.
=> droit à ‘l’égalité de traitement plein et entier.
Pourtant de nombreux travailleurs ont été recrutés dans l’administration publique à l’échelon de base
sans que leur carrière antérieure ne soit prise en compte = cette différence de traitement constitue une
discrimination indirecte à raison de la nationalité interdite par l’article 45 TFUE. La Cour a développé une
conception autonome, dynamique de la fonction publique, approche sur la nature de l’activité exercée. Les
États doivent ouvrir tous les emplois qui ne relèvent pas des hautes fonctions régaliennes de l’État.
Dans les secteurs non régaliens la Cour admet la limitation pour certains emplois de direction :
décisions exécutoires ex, ainsi le comptable public.
b) L’application en France
Le DP Français imposait la nationalité pour tout agents publics, contractuels compris. L’État français
a été un de ceux qui s’est opposé le plus à l’approche de la Cour. La Cour refuse l’idée de restreindre l’accès
au motif qu’à l’avancement il y aurait des prérogatives exercée.
Loi du 25 juillet 2005 ouvre complètement sauf les fonctions non séparables de l’exercice de la
souveraineté et prérogatives de fonction publique. CJ 9 septembre 2003, C 285/01, Burbaud : Directrice
d’hôpital au Portugal, souhaite exercer en France => ce n’est pas une fonction qui tombe dans le champ de
45§4.
L’accès aux emplois publics en France se fait majoritairement par concours, cependant on a dû
atténuer cette voie par la prise en compte de l’expérience dans les administrations étrangères.
Il n’y a pas beaucoup de ressortissants européens dans la fonction publique française.
L’article 45§2 ne prévoit pas la possibilité de justifier les discriminations qu’il interdit. 45§3 la
réserve d’ordre public ne concerne que les droits liés à la LC en tant que telle, entrée et séjour, demeurer. Les
règlements et directives qui mettent en œuvre la non discrimination ne font aucune référence à des raisons
impérieuses d’IG comme justification de sorte qu’on pouvait penser que seules les exceptions pouvaient être
opposées à la LCT.
On s’était même posé la question de savoir si 45§3 n’avait pas une portée limitée et qu’il ne pouvait
justifier qu’une limitation indirecte et non pas directe.
CJ 15 octobre 1969, 15/69, Ugliola : les motifs expressément prévu §3 peuvent justifier toute
discrimination à raison de la nationalité.
CJ 28 janvier 1992, bachmann, 204/90 : admet que les discriminations indirectes puissent être
justifiée par le concept « de raison impérieuses d’intérêt général ».
Elle sort ce terme de la LPS et non de la LCM mais pas bien différent.
En matière de LCT ce sont des RAISONS et non des exigences impérieuses d’IG.
=> Objectif légitime partagé par l’EM et par l’UE et peut permettre parfois que des mesures
entravent, restreignent la LCT. Quand on est passé en 1995 à la notion d’entrave, le prétexte au
développement du concept de RIIG.
Résumé :
→ discrimination directe : interdite sauf : - 45§4 = EDAP
- 45§3 OP, santé publique, sécurité publiques
→ discrimination indirecte : Idem mais avec Bachmann la CJ ajoute RIIG
En théorie elle ne devrait pas utiliser RIIG pour les discriminations indirectes. Recours au concept
d’entrave a entraîné l’utilisation de plus en plus fréquente le recours aux RIIG. La Cour va être plus laxiste
sur des MIA que des discriminations indirectes.
De plus pour changer de régime elle va qualifier de discrimination indirecte d’entrave, attention.
Règlement 12/68:Interprétation par la Cour : la dérogation de l’article 45§3 peut justifier une
discrimination directe ou indirecte. CJ 15 octobre 1969, 15/69, Ugliola
Flottement sur l’utilisation ou la non utilisation des RIIG pour des discriminations indirectes.
Beaucoup de raisons invoquées par les EM peuvent être considérées par la CJ comme RIIG sauf des
motifs purement économiques telles que des considérations uniquement budgétaires, réduction de recettes
fiscales qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme des RIIG.
A été refusé un ensemble de raisons de type administratif. La CJ n’admet pas les objectifs de
simplification administration (C 414/12, 5 décembre 2013) ; il arrive que la Cour préfère ne aps se
prononcer sur le caractère admissible ou non d’un objectif invoqué par un État et qu’elle se concentre
uniquement sur la proportionnalité de la mesure pour refuser ou sanctionner la mesure entravante.
Certes on ne peut pas invoquer des objectifs purement économiques, pourtant 3 objectifs flirtent
avec :
→ protection du système de sécurité sociale par exemple
→ protection sociale des travailleurs
Ce sont des motifs économiques mais pas purement économique mais dès lors explique sans doute
l’approche tolérante. En réalité si une mesure relève des systèmes de santé, éducation ou sociale où l’UE ne
dispose que de compétences limités et selon un principe de réalité la CJ a dû admettre largement ces mesures
qui sortent du champs d’application du législateur de l’Union.
a) Les conditions
1 : ne doit pas constituer une discrimination directe. Aux fins de la justification d’une entrave ou
discrimination indirecte la Cour a pu avoir une définition spécifique de la discrimination.
Outre la réserve de discrimination indirecte, par principe la mesure pas discriminatoire.
2 : Le fait qu’un argument économique puisse être une RIIG interroge sur le contenu de cette
condition, à peu près tout est accepté
3 et 4 : renvoi à une seule : contrôle de la proportionnalité de la mesure, 3 tests sous tendu :
Nécessité + adéquation + proportionnalité stricto censu
La nécessité est souvent englobée dans le contrôle de l’adéquation de la mesure.
Une RIIG ne peut pas une justifier une discrimination directe sauf quand la Cour la qualifie
d’entrave. Il n’est pas aisé de savoir pourquoi la Cour choisi de qualifier une discrimination directe tel
qu’elle et pourquoi une mesure similaire d’entrave.
Apogée de cette attitude dans 2 arrêts rendu le 21 janvier 2010, même chambre de la Cour sous la
même présidence : CJ, C 311/08, SGI : Une réglementation allemande qui établi une différence entre
sociétés selon le siège (selon l’EM) de celles-ci crée une restriction éventuellement justifiable par un RIIG :
efficacité contrôle fiscaux.
Or CJ, C 546/07 Elle va juger qu’une autre réglementation allemande appliquant un régime différent
selon le même critère de localisation du siège de société crée une discrimination directe et donc injustifiable
et partant contraire à l’article 56 TFUE.
Le bilan :
La jurisprudence sur la LCT va admettre l’invocation de RIIG pour justifier des réglementations qui
ne sont pas directement discriminatoires. Dans le cadre de discriminations directes seul 45 peut être invoqué.
Dans le cadre de discrimination indirecte il est vrai que la CJ accepte des RIIG.
L’exemple type : CJ, C 238/15, Berruga, 14 décembre 2016.
Bien que le régime prévu par la directive 2004/38, qui était d’une application lente, difficile, la LC
du citoyen a évolué de manière significative, le cercle des bénéficiaire s’est grandement élargie et l’égalité de
traitement a progressé au bénéfice en principe de tous les citoyens européens à la faveur de la notion de
citoyenneté européenne et d’une jurisprudence constructive de la CJ.
On peut considérer que les ambitions au moins textuellement ont été revues à la baisse qu’on
s’intéresse à Lisbonne. Il ne mentionne plus la citoyenneté en tant que telle, il la rattache au citoyen à qui
l’on promet « un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontière intérieure au sein duquel est
assuré la LCP et liaison avec des mesures appropriées en matière de contrôle des frontières extérieures,
d’asile, d’immigration ainsi que de prévention de la criminalité et de la lutte contre ce phénomène ».
La notion de citoyenneté européenne a une portée symbolique qui tient au flou de cette notion. Dans
un acception large la citoyenneté européenne désigne les ressors, les potentialité de l’engagement civique des
tous les ressortissants de l’Union et leur identification en tant que sujet politique. Le traité octroi à tout
citoyen européen un ensemble de droits politiques, civiques et accorde aussi à l’ensemble des citoyens un
droit de libre circulation, un droit de séjour sur le territoire des EM.
L’objectif par sa consécration en 1993 était de donner au fonctionnement de l’UE véritablement un
fondement plus démocratique. La doctrine y voyait une réponse au déficit démocratique que l’on pointait
déjà contre le système européen. Il était apparu essentiel de consacrer un tel statut aux ressortissants des EM
dès la CIG de 1991 on avait enfin relancé la question d’une Europe politique.
Il fallait pour envisager une Europe politique un socle, une adhésion populaire. On ne voyait que des
avantages à la création de ce statut de citoyen, il semblait répondre à la fois à l’objectif de disposer d’un
instrument permettant d’intensifier le sentiment d’appartenance à l’Union par la population et d’autre part de
renforcer sa légitimité en estimer qu’elle disposait désormais d’une légitimité démocratique par ses citoyens.
L’instauration d’une citoyenneté œuvre en ce sens puisqu’elle établit un lien direct entre les citoyens et les
individus.
En 1993 apparaît l’identité européenne dont l’Europe est en quête. Identité qui manifesterait
l’existence d’un peuple européen, d’une Européen fédérale avec sa C°, encore impossible aujourd’hui.
Désormais la citoyenneté est la condition unique du droit de circulation pour toute personne qui ne relève pas
des autres libertés, pour toute personne qui n’est pas un travailleur, indépendant, personne morale.
20§1 : « Il est institué une citoyenneté de l'Union. Est citoyen de l'Union toute personne
ayant la nationalité d'un État membre. La citoyenneté de l'Union s'ajoute à la citoyenneté nationale
et ne la remplace pas »
Article 21 ex 18 :
« 1. Tout citoyen de l'Union a le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États
membres, sous réserve des limitations et conditions prévues par les traités et par les dispositions
prises pour leur application.
2. Si une action de l'Union apparaît nécessaire pour atteindre cet objectif, et sauf si les traités ont
prévu des pouvoirs d'action à cet effet, le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la
procédure législative ordinaire, peuvent arrêter des dispositions visant à faciliter l'exercice des droits visés
au paragraphe 1 »
Autonomie et effet direct reconnus tardivement par la Cour. C’est sous réserve de cette
reconnaissance qu’une ampleur plus large a pu être donné à la citoyenneté. Le problème est quye la
citoyenneté reste titulaire des liens avec la nationalité
L’effet direct est la possibilité pour tout particulier de revendiquer directement devant sa juridiction
nationale les droits qu’il tire du droit de l’Union. Dans l’affaire Martinez-Sala, 12 mai 1998 la CJ avait
refusé l’effet direct. Dans Baumbast elle franchit le cap, en tant que citoyen, même inactif, il y a droit à
circuler et séjourner librement sur le territoire d’un autre EM et revendiquer ce droit devant les juridictions.
Faits Baumbast : Ressortissant Allemand qui a exercé des activités salariées puis indépendant au R-
U, fait faillite, il travaille pour une entreprise allemande qui opère sur des territoires d’État tiers. Il n’a plus le
statut de travailleur européen puisqu’il travaille dans des États tiers. La Famille Baumbast a continué de
résider au RU. De plus la famille bénéficie d’une protection sociale en Allemagne, travailleur d’une
entreprise allemande.
Dans le cas particulier de Baumbas admettre l’argument britannique que le ressortissant doit avoir
une assurance qui couvre tous les risque fragilise le droit de séjour comme principe. La Cour va considérer
qu’en réalité cette exigence d’une assurance maladie couvrant également les soins urgents était une ingérence
disproportionnée dans l’exercice du droit de séjour. En réalité la Cour considère et s’appuie directement sur
l’article 18 TCE sur sont statut de citoyen.
Un citoyen de l’union qui ne bénéficie plus du droit de séjour de travailleur, peut en tant que citoyen
bénéficier d’un droit de séjour par application directe de l’article 18§1 TCE. Certes ce droit peut être limité
par des conditions de ressources ou d’assurance maladie mais néanmoins ces conditions, et les juridictions
nationales doivent y veiller, doivent être faites dans le respects des PGD du droit de l’UE et notamment du
principe de proportionnalité.
TOUTEFOIS encore faut-il rentrer dans le champs d’application du traité. De plus l’article 21 TFUE
s’applique quand aucune disposition particulière n’est applicable. L’article 21 TFU est une lex generalis. La
citoyenneté de l’Union comble les vides, elle ne se supplante pas ou surajoute pas aux autres libertés, pas
d’intérêt car souvent les autres libertés offrent plus de droit.
Néanmoins il y a une influence sociale dans le processus de l’Union, il y a la formation d’un système
politico-social relativement cohérent qui permet l’émergence d’une société relativement unifiée et le principe
de solidarité se trouve inscrit à plusieurs reprises dans les traités. On a toujours une communauté de destine
qui reste un projet d’avenir.
L’UE n’en est pas là. Entre cette perspective et la nécessité de donner une dimension plus humaine
au processus d’intégration de l’Union il y a de place pour une politique d’assistance, de solidarité, une
identité commune.
L’union a tenté de développer sa politique sociale et le traité de Lisbonne entends élaborer les
conditions de construction d’un modèle européen sur la base des expériences tirées du développement de
l’État social national.
Reconnaissant que l’Union est fondée entre autre sur les valeurs de respect de la dignité humaine,
égalité et respect des droits de l’Homme reconnus comme des valeurs communes aux EM, société
caractérisées par la non discrimination, justice et la solidarité, le traité de l’Union donne les bases d’un
modèle social européen (article 2).
Bien que la politique ressorte encore substantiellement de la politique des États, les principes
primordiaux de protection sociale de même que les moyens économiques que les États lui ont donné ouvrent
la voie à l’élaboration d’une certaine cohésion sociale européenne.
Le chemin est encore long mais sans citoyenneté on ne pourrait pas voir émerger une société
politique européenne. Par ailleurs il n’a jamais été dans les objectifs de l’Union question de mettre en place
une nationalité européenne. Il ne s’agit pas de gommer les différences, de mettre en place une nationalité
européenne.
Est citoyen de l’UE toute personne possédant la nationalité d’un EM. Les EM ont exigé qu’on
reprécise dans le traité cet aspect avec une déclaration interprétative et le Conseil Européen d’Édimbourg a
précisé.
CJ, 2001 : L’AG « ne précisant que la citoyenneté de l’UNion complète la citoyenneté nationale et
ne la remplace pas, le législateur de l’Union a réaffirmé l’idée d’une répartition des compétences entre les
États et la communauté dans des domaines touchant aux droits et devoirs peuvent être investis un individu en
raison de sa nationalité. Reformulation article 20 : la citoyenneté s’ajoute à la citoyenneté nationale, on a
enlevé complète.
Les rapports qu’un national entretien avec son État d’origine demeure du ressort de cet État. Le
problème est que dès lors de la nationalité découle une notion européenne, on est pas en dehors du champs
d’application des traités, la CJ peut donner ses interprétations. Elle est venue un petit peu encadrer la
compétence nationale en matière du droit de la nationale.
Le DI n’est jamais totalement resté indifférent au droit de la nationalité. Il y a des prescriptions bien
avant la CJ.
Le DI s’oppose à ce qu’un État refuse à ses propres ressortissants le droit d’accéder à son propre
territoire et d’y séjourner à n’importe quel titre. CJ, Van Duyn, 4 décembre 1974 :
La CJ a été un peu plus par deux aspects. L’encadrement de la Cour a pu intervenir concernant la
situation de l’apatridie et celle de la double nationalité.
a) La double nationalité.
Première hypothèse : possède la nationalité d’un EM et un État tiers : dans ce cas la solution du DI
qui consiste à faire prévaloir la nationalité la plus effective, la nationalité du for est remise en cause en droit
der l’Union. Dès lors qu’un individu peut faire la preuve qu’il possède la nationalité d’un EM les autres États
ne sont pas en droit de contester cette qualité au motif que les intéressés posséderaient également la
nationalité d’un État tiers même si leur législation prévoit que la nationalité de l’État étant effective prévaut
sur celle de l’EM : CJ, 7 juillet 1992, Michelletti
Les parents introduisent une demande de changement de nom des enfants auprès des autorités belges
pour qu’ils portent le même nom qu’en Espagne. Les autorités Belges refusent. Saisine de la CJ :
→ déterminer l’applicabilité du droit européen et notamment règles relatives à la citoyenneté
européenne. La Cour relève qu’ils possèdent la nationalité de deux EM et qu’ils possèdent le statut de deux
citoyens de l’Union. L’âge du bénéficiaire n’importe pas.
CJ rappelle sa jp, effet direct de la citoyenneté, et reconnaît que les règles régissant le nom d’une
personne relèvent de la compétence exclusive des États.
Néanmoins il est précisé que les États doivent dans l’exercice de cette compétence respecter le droit
de l’Union et en particulier les dispositions du traité relatives à la liberté du citoyen de l’Union de circuler et
séjourner sur les territoires des EM.
Est-ce une SPI ? Rattachement au droit de l’U dès lors qu’il y a une nationalité espagnole, leur
double nationalité suffit pour rendre applicable droit de l’Union.
La Cour conclut à l’entrave à la mobilité des enfants, l’atteinte à leur statut de citoyen européen en
considérant que le refus total des autorités Belge de les inscrire sous le nom choisi des parents inscrit à
l’ambassade espagnole est un refus disproportionné qui porte une atteinte disproportionnée à la liberté de
séjourner et circuler librement à l’intérieur de l’Union.
Jurisprudence critiquée, mais montre à quel point la CJ entends faire prévaloir le point de vue
européen sur le point de vue national. Il est désormais interdit d’ignorer la double nationalité d’une personne,
il doit être pris en considération dans tous les EM y compris dans ceux où l’individu concerné possède la
nationalité.
L’apport particulier de la citoyenneté est de bâtir un régime juridique particulier pour chacun des
ressortissants de l’Union, qui va saisir la personne qui a exercé son droit à la libre circulation. L’intérêt
principal sinon le seul est d’abolir la disparité de régime juridique qui pourrait naître de la libre circulation.
Déjà ce qui semblait ressortir du principe de non discrimination. Aujourd’hui c’est sous le même
raisonnement que l’argument doit être étendu aux autres champ saisi par la citoyenneté. Dès lors qu’une
personne a des liens avec plusieurs EM, l’objectif du régime de citoyen européen sera de gommer cette
pluralité de rattachements pour parvenir autant que faire se peut à l’élaboration d’un régime unique, celui
choisi par ce citoyen. Toute autre solution porterait atteinte aux droits garantis au citoyen européen et
particulièrement à la LC.
Dans Garcia Avello il y a eu une véritable option de législation pour les ressortissants. C’est le « law
shopping ».
b) L’apatridie.
Une décision de retrait de la naturalisation en raison de la fraude commise par l’intéressé dans le
cadre de la procédure de sont acquisition a été examiné dans le cadre du droit européen et a conduit la Cour à
se prononcer dans le cadre du retrait de la nationalité.
Les autorités allemandes saisissent la Cour d’un recours en interprétation : le droit européen
s’oppose-t-il à un tel résultat ? Et comment adapter le droit étatique de la nationalité si le droit européen
s’oppose à l’apatridie ?
Point 48 : La Cour affirme que si le principe de la compétence exclusive des EM ne saurait être
remis en cause il n’en reste pas moins que ses modalités d’exercice, elles pourraient porter atteinte au droit
de l’Union.
La solution de al Cour a imposé un instrument de contrôle : elle demande aux juridictions nationales
de vérifier que le retrait respecte bien le principe de proportionnalité. En principe consiste à s’assurer que la
perte de nationalité est justifiée par rapport à la gravité de l’infraction et vérifier également le temps entre la
naturalisation et décision de retrait.
Surtout la Cour incite fortement la juridiction de renvoi à accorder à l’intéressé un délai pour qu’il
tente de recouvrir sa nationalité d’origine. En affirmant par principe l’existence d’un contrôle de
proportionnalité et en précisant les obligation qui s’imposent aux juridictions nationales la Cour laisse
clairement entendre qu’un éventuel refus autrichien e réintégrer Rottmann pourrait être considéré comme
contraire au droit de l’Union.
Ce n’est qu’à partir du refus opposé par l’Autriche à recouvrer sa nationalité qu’il deviendrait un réel
apatride.
Rottmann n’est pas une solution définitive, point de départ sur la compétence exclusive des EM en
matière de nationalité.
Beaucoup on dit que la Cour était timide, ne pas oublier le cadre du contentieux, une question
préjudicielle ; elle aurait beaucoup plus avancer si elle avait été saisi dans le cadre de la perte de nationalité
Autrichienne.
La qualité de citoyen qui lie tout ressortissant à l’UE n’est pas un lien de nationalité, c’est
uniquement un moyen d’accès à un certains nombre de droits garantis par les traités et tous liés à la pluralité
du rattachement d’un individu. Dès lors ce qui est exigé est que ce statut juridique de citoyen européen soit
pleinement garantit.
Une des questions soulevée dans le contexte du brexit. Les citoyens britanniques sont citoyens
européens. Le traité prévoit l’octroi de la citoyenneté européenne, mais ne prévoit pas son retrait.
Va-t-on parvenir à déconnecter la citoyenneté étatique et la citoyenneté ? Cette question a manqué de
parvenir devant la CJ, affaire du district d’Amsterdam 7 février 2018, renvoi à la CJ le soin d’indiquer si le
retrait d’un EM de l’UE provoquera pour leur citoyens (britanniques) la perte de la citoyenneté européenne.>
« est-ce que le retrait du RU de l’Union entraîne, automatiquement, la perte de la nationalité
européenne pour les individus de nationalité britannique et par conséquent la perte de tous les droits et
libertés qui en découle ? »
La circonstance que la nationalité dont on dispose ne soit plus celle d’un EM pourrait ne pas
entraîner nécessairement la perte d’une citoyenneté que la Cour présente comme le statut fondamental du
citoyen. Le traité nous précise les conditions pour acquérir la citoyenneté européenne. Le droit
primaire/dérivé n’abordent jamais la question de la perte de la citoyenneté européenne. La Cour d’Appel du
district Néerlandais a considéré par un arrêt du 19 juin 2019 que l’analyse du juge de première instance est
beaucoup trop hypothétique et n’a pas à faire l’objet d’un renvoi préjudicielle et dès lors il n’y a pas à saisir
la Cour d’une question hypothétique.
La CJ ne va pas s’inscrire dans le raisonnement du juge britannique. Elle refuse car c’est une
citoyenne européenne, ne perds pas de plus la citoyenneté espagnole.
Le fait que cette citoyenne ressortissante des deux EM a exercé sa liberté de circuler abouti au fait
qu’elle peut se prévaloir des droits afférents à la qualité de citoyen prévu à l’article 20 TFUE parmi lesquels
figurent le droit de mener une vie familiale dans l’EM d’accueil en y bénéficiant de la présence à ses côtés
des membres de sa famille.
La Cour observe que si seul devait être pris en compte le fait que l’intéressé a acquis la nationalité
britannique, cela aboutirait à traiter ce ressortissant de la même manière qu’un citoyen de l’EM d’accueil
n’ayant jamais quitté celui-ci en faisant abstraction de la circonstance que ce ressortissant a exercé sa liberté
de circulation et qu’il a conservé sa nationalité d’origine. Une telle interprétation reviendrait à limiter
arbitrairement les droits découlant de la possession de la nationalité d’un autre EM et l’effet utile de l’article
21 (statut de citoyen).
La Cour insiste son raisonnement sur le fait qu’elle a préalablement circulé. En réalité cette directive
est considérée comme un véritable moyen d’intégration dans le pays d’accueil, la citoyenneté est une
mobilité d’intégration, existe pour qu’un non national puisse s’intégrer dans l’EM d’accueil. Serait paradoxal
que celui qui a poussé la logique d’intégration et a demandé la naturalisation soit pénalisé.
La Cour déconnecte le statut du citoyen de la nationalité étatique. La Cour juge que l’effet utile des
droits conférés aux citoyens de l’UE par l’article 21 exige qu’une citoyen dans la situation dans la situation
telle que la citoyenne puisse continuer à jouir dans l’EM d’accueil des droits tirés de cette disposition après
avoir acquis la nationalité de cet État.
Si on perds la nationalité d’origine, est-ce une SPI ? La Cour insiste en effet sur le fait qu’elle ait
conservé sa nationalité d’origine, apparaît comme une condition d’application.
La question du retrait de la citoyenneté européenne est une question européenne. À voir mais il est
clairement établi que la Cour se position vers une déconnexion de la nationalité et la citoyenneté européenne.
SI le principe pour déclencher le champ d’application du droit de l’UE reste celui d’un mouvement
transfrontalier, celui d’un élément d’extranéité. L’évolution jurisprudentielle ajoute un autre élément de
rattachement du droit de l’Union au regard de la notion de citoyen.
On est dans le cadre d’une SPI très clairement. La CJ a estimé que l’article 20 doit être interprété en
ce sens qu’il s’oppose à ce qu’un EM d’une part refuse à un ressortissant d’État tiers qui assume la charge de
ses enfants en bas âge citoyen de l’Union le séjour dans l’EM de résidence de ces derniers et dont ils ont la
nationalité et d’autre part refuse aux dits ressortissants un permis de travail dans la mesure où de telles
décisions priveraient les dits enfants de la jouissance effective de l’essentiel des droits attachés au
statut de citoyen de l’Union.
La CJ se rends compte.
Affaire Mc Carty : en Mai 2011 Mme Mc Carty est une ressortissante britannique qui possède la
nationalité Irlandaise mais qui a toujours vécu au R-U et qui épouse un Jamaïcain Georges Mc Carty. Selon
les dispositions du droit britannique elle demande un droit de séjour pour son mari. Refus, elle demande alors
en tant que citoyenne de l’Union européenne l’octroi de titre de séjour en vertu du droit de l’UE. Mc Carty
demande un droit de séjour en tant que bénéficiaire dérivé aussi.
Les deux demandes sont rejetées au motif que Mme ne remplit pas les conditions légales. En réalité
elle ne dispose pas des ressources nécessaires, sans emploi, et dès lors ne peut subvenir aux besoins de son
époux et ne peux obtenir un titre de séjour pour ce dernier.
CJ saisie d’une question préjudicielle. À la lumière de Zambrano il aurait eu toutes ses chances. Là la
CJ va considérer que ni directive 2004/38 ni article 21 n’était applicable.
Pour al directive, normal, elle exige que le citoyen ait fait usage de sont droit de libre circulation, or
elle ne l’a pas fait.
Pour l’article 21 : la CJ : article 21 n’est pas applicable à un citoyen qui n’a jamais fait usage de son
droit de libre circulation à moins qu’il ne puisse démontrer qu’on le prive de la jouissance effective de
l’essentiel de ses droits. Tel n’est pas le cas en l’espèce.
Quelle différence entre Zambrano et Mc Carty ? Est-ce que la Cour s’est déjugée ? Non, pas si
simple. En réalité il faut comprendre la particularité des faits, dans Zambrano la particularité vient au fait
qu’il s’agit de citoyens européens en bas ages. Mc Carty lui est un conjoint, membre de la famille, mais Mme
n’est pas en bas age. En réalité tous le réalité de la Cour sur la perte de la jouissance effective des droits est
un raisonnement en fait et en droit.
La Cour avait-elle déjà eu un comportement semblable par rapprt à une SPI ? Oui, en circulation des
marchandises, avec Legros, une taxe régionale. On avait déjà eu une distension de l’élément d’extranéité.
Autre affaire où il semblait que petit à petit on semblait aller vers l’abandon de l’élément
d’extranéité. CJ 19 octobre 2004, Zhu Chen, C 200/02 : en l’espèce un couple de chinois travaillaient au R-
U et compte tenu de la politique de naissance en Chine, pour avoir leur deuxième enfant la mère va
accoucher en Irlande, nationalité irlandaise et a toujours vécu au R-U. Elle était titulaire de la nationalité
irlandaise du fait de sa naissance en Irlande du Nord.
Lorsque le R-U a voulu refuser une droit de séjour aux parents, la CJ considéré que la petite résidait
sur un territoire autre que celui de sa nationalité, de fait elel avait activé sa citoyenneté européenne et devait
permettre aux parents d’acquérir un droit de séjour.
Certes artificiel, mais elle avait une nationalité autre que celle où elle réside, élément d’extranéité
existant.
Dans Zambrano rien ne dit qu’ils allaient dans d’autres pays. La Cour renonce à chercher un lien
même direct, même lointain avec un autre EM. De fait le critère déterminant semble la privation de la
jouissance effective de l’essentiel des droits et comme dans Rottmann la Cour va estimer que l’applicabilité
du droit de l’Union résulte de ce que la décision d’éloignement des parents mettraient les enfants dans une
situations susceptible d’entraîner la perte du statut conféré par leur qualité de citoyen de l’Union.
0 : Il faut un élément d’extranéité, avoir activé sa citoyenneté, pour se rattacher au droit de l’Union
pour pouvoir bénéficier des droits attachés au statut de citoyen européen
1 : la jouissance effective des droits relatifs au statut de citoyen de l’Union devient un critère
d’activation du champ d’application du droit de l’Union
2 : cela ne peut jouer que si et seulement si le citoyen serait contraint en fait de quitter le territoire
européen.
Est-on dans Zambrano ? Est-ce que le refus de séjour au nouveau mari pourrait priver leur épouse et
leur enfant citoyen de l’Union de la jouissance effective de l’essentiel de leurs droits liés à la citoyenneté
européenne. La Cour commence par démontrer qu’il n’y a pas en l’espèce de privation en droit de la
jouissance des droits de citoyenneté européenne. Les mères des citoyens de l’Union ont un titre de séjour
permanent dans l’EM de sorte qu’elles n’ont pas l’obligation de quitter le territoire si le droit de séjour n’est
pas reconnu au nouveau mari.
Donc on oblige pas à l’enfant ancien mariage à quitter le territoire.
Reste l’hypothèse de la privation en fait de cette jouissance effective des droits de citoyenneté. La
Cour va dire que cette appréciation revient au juge national, subsidiarité. Mais elle encadre nettement la
solution. Elle indique que s’agissant d’une situation complexe de famille recomposée il faut apprécier les
liens entre le beau père et le beau fils citoyen de l’Union. Ce lien n’est pas biologique et il ne s’agit pas non
plus de simplement prendre en considération le fait qu’ils habitent ensemble. Elle exige de faire une
appréciation in concreto d’apprécier la relation de dépendance entre l’enfant citoyen de l’Union en bas age et
le ressortissant e pays tiers, le beau-père en l’espèce. Si ce lien de dépendance existe il est susceptible, si on
accorde pas de titre de séjour, de priver en fait l’effet utile de la citoyenneté européenne, cette dépendance
aboutirait à ce que le citoyen de l’Union se voit dans l’obligation en fait de quitter le territoire de l’Union.
Le juge national doit apprécier si en raison de son caractère recomposée si la famille sera conduite à
quitter le territoire de l’Union. En effet les deux mamans ont aussi un enfant ressortissant de l’État tiers.
Elles seraient confronté à une alternative rester sur le territoire de l’Union et aller sur l’État tiers, ce qui porte
atteinte à la jouissance effective pour le premier fils.
Dans cette affaire la CJ admet la seconde hypothèse, elle précise que le seul fait qu’il pourrait
paraître souhaitable pour des raisons économiques, maintenir l’unité familiale, qu’il bénéficie d’un titre de
séjour ne suffit pas pour considérer que ce citoyen serait contraint de quitter le territoire.
La Cour retient une lecture assez désincarnée de l’hypothèse de la privation de la jouissance des
droits. Existe-t-il un réel choix pour l’épouse de partir pour que la famille reste unie ? La décision ne sera-t-
elle pas contrainte par le droit ?
La distinction du fait du droit, la liberté d’appréciation de la contrainte est ici totalement abstraite.
Comment justifier la position de la Cour. Elle a ouverte une porte trop grande avec Zambrano,
qu’elle a refermée avec Mc Carty. On est quand même un peu surpris que la Cour ne précise toujours pas ce
qu’est réellement la privation de la jouissance effective de l’essentiel des droits de l’Union. Quels droits ?
Pour le moment toutes les décisions parlent du droit de séjour, quels sont les autres droits qui pourraient être
concernés ?
Il faut prendre en compte une chaîne jurisprudentielle. O et S ajoute à l’enfant en bas age, la famille
recomposée et la dépendance affective.
CJ 10 octobre 2013, Alokpa, C-96/12 : La Cour répondait à une question préjudicielle posée par la
CA de Luxembourg saisie d’un litige entre Mme Alokpa et les autorités luxembourgeoise suite au refus du
luxembourg de lui accorder un titre de séjour.
Elle est mère de 2 enfants mineurs nés au Luxembourg d’un père de nationalité française résidant en
France. Les deux enfants sont de nationalité française citoyens de l’Union. Elle vit au Luxembougr avec ses
Devant la CJ : Elle souligne que ses enfants, en fait, n’ont jamais exercé leur droit de libre
circulation, n’ont jamais exercé de vie familiale avec leur père et ont mené une vie familiale commune dans
un foyer d’accueil depuis la maternité.
Question à la CJ : peut-elle se prévaloir d’un droit dérivé de séjour, ses enfants sont-ils privés dans
leur pays de résidence de la jouissance effective de l’essentiel des droits attachés au statut de citoyen de
l’UE ?
Première partie de réponse, relative à Zhu et Chen : le parent d’un enfant qui réside dans un État
autre que celui de sa nationalité ne rentre pas 2004/38 car il ne bénéficie pas des ressources suffisante, la
mère un ascendant à charge du citoyen européen, or la directive vise les citoyens ayant la charge.
La Cour ne conteste pas que l’enfant citoyen de l’UE a un droit de séjour sur le territoire qu’il choisi.
Est-ce qu’on le priverait de la jouissance de ses droits si on ne reconnaissait pas un droit de séjour à la mère ?
En réalité il n’est pas a priori contrait de quitter le territoire de l’UE, si la mère est ressortissante
d’État tiers le père lui est français. En fait les enfants ne sont pas contraints de quitter le territoire européen.
Les parents d’un citoyen ne disposent d’un droit de séjour que si l’absence contraint les enfants à quitter le
territoire.
La CJ a laisser à la juridiction nationale le soin de déterminer si les enfants seraient contraint de
quitter le territoire de l’Union, et ne pourraient pas aller vivre avec le père même si ils n’ont aucun contact
avec lui.
CJ, Grande Chambre, Rendon Marin, 13 septembre 2016, C 165/14 : Confirmation éclatante de
Zambrano mélangé à des pans de la JP O et S et Alopka : c’est l’éloignement pour cause d’antécédents
pénaux d’un parent ressortissant d’état tiers d’un citoyen de l’UE qui amènera la Cour à se prononcer au
droit de séjour de ce parent.
Ici celui condamné pour des antécédents pénaux, ressortissant d’état tiers, a la garde exclusive des
enfants qui ont la nationalité européenne.
Le père ressortissant Colombien père d’un enfant espagnol a la garde et hébergement et ont toujours
séjourné en Espagne. Il a une fille de nationalité polonaise. Le père est condamné à 9 mois
d’emprisonnement en Espagne, refus du permis de séjour.
Question préjudicielle : peut-il bénéficier d’un droit de séjour. ?
Avec la fille de nationalité polonaise vivant en Espagne il peut se prévaloir de l’article 21 mais aussi
de la directive. Le fils de nationalité espagnole ne peut pas être inclus parmi les bénéficiaires de la directive.
Peut-il obtenir un droit de séjour au regard du fils ?
Sur la directive non. Par rapport à sa fille il a un droit de séjour, mais séjour court. Il vise un droit de
séjour long. En plus la directive a des exigences de ressources.
La CJ va s’attacher à rechercher si oui ou non il peut y avoir la perte effective des droits à la
circulation. Certains gouvernement faisaient valoir le droit du père à se rendre sur le territoire polonais,
nationalité de la fille.
La Cour va juger que ressortissant des informations, que la situation en cause est susceptible
d’entraîner pour les enfants la privation de la jouissance effective de l’essentiel des droits que leur confère le
statut de citoyen de l’UE dès lors que ce ressortissant a à sa charge exclusive des enfants en bas age citoyens
de l’Union qui séjournent avec lui depuis leur naissance dans cet EM, sans qu’il dispose de visa.
La Cour insiste sur le fait qu’il ait la charge exclusive et se base sur la citoyenneté européenne des
enfants et considère qu’ils pouvaient éventuellement, si le père était renvoyé en Colombie, perdre la
jouissance effective des droits.
L’avancée par rapport à Zambrano : on prends en compte la garde exclusive, et on ignore presque
l’existence d’un autre parent citoyen de l’Union. On permet l’octroi d’un droit de séjour dérivé au parent
d’un citoyen de l’UE dès lors que, sous garde exclusive d’un parent ressortissant d’État tiers, ils seraient
contraint de quitter territoire UE.
=> en gros Zambrano étaient tt deux ressortissant État tiers, ici un seul, mais l’absence de lien avec
le parent européen permet la solution.
CJ 10 mai 2017, Chavez, C-133/15 : Mme Chavez vénézuélienne entre aux pays-bas avec un visa
touristique, elle a un enfant avec un Néerlandais, enfant néerlandais, tous vivent en Allemagne jusqu’en juin
2011 date à laquelle la mère et l’enfant sont contraint de quitter le logement familiale. Elle assume la garde
de l’enfant. A priori plus de contact avec le père, elle assume la garde seule, le père ne contribuant ni à
l’entretien ni éducation.
On lui refuse l’aide sociale sur le territoire des pays-bas et le droit de séjour.
Question à la CJ/ l’article 20 TFUE s’oppose-t-il à ce qu’un EM refuse le droit de séjourner sur son
territoire à un ressortissant d’un pays tiers qui s’occupe d’un enfant mineur qui a la nationalité de xet EM ?
Est-ce que le parent ressortissant d’un pays tiers doit-il prouver que l’autre parent ne peut pas
s’occuper de l’enfant de telle sorte que l’enfant serait obligé de quitter le territoire de l’Union ?
La Cour juge que l’article 20 doit être interprété en ce sens qu’aux fins d’apprécier qu’n enfant
citoyen européen est contraint de quitter le territoire UE si son parent ressortissant État tiers se voyait refuser
le droit de séjour ne doit pas tenir compte de la circonstance que l’autre parent est incapable ou non désireux
d’assumer seul la charge quotidienne et effective de l’enfant. Cette circonstance est un élément pertinent
mais non suffisant pour pouvoir constater l’absence entre le parent ressortissant d’un pays tiers et l’enfant
d’une relation de dépendance telle que ce dernier serait soumis à pareille contrainte dans le cadre d’un tel
refus.
La Cour précise que l’article 20 ne s’oppose pas à ce que la législation d’un État exige que l’on
apporte la preuve que l’autre parent ne s’occupe pas du tout, mais ne s’oppose pas non plus à l’obligation
d’apporter la preuve qu’une décision de refus priverait l’enfant de la jouissance effective des droits attachés
au statut de citoyen.
Bilan :
=> Zambrano s’applique, aux enfants mineurs, mais ceux qui seraient obligés de quitter le territoire
→ soit les deux ressortissant d’État tiers
→ soit sa dépendance affective avec le parent ressortissant d’État tiers alors que l’autre a une
nationalité européenne.
Il ne faut pas attendre de l’Union qu’elle supplante les États, citoyenneté qui complète la nationale,
et qui n’a pas vocation à la supplanter.
Les droits reconnus par l’union sont important depuis la charte et si on rentre dans le champ
d’application du droit de l’Union les ressortissant trouvent le plus de bénéfice dans la Charte.
A) Entrée et sortie
Impossibilité d’imposer un visa d’entrer ou de sortie pour les États. Le droit d’entrée est régi par
Schengen qui permet le passage aux frontières sans contrôle permanent et sans titre de séjour, il suffit de
présenter une carte d’identité lors d’un contrôle qui peut n’être que sporadique.
L’État reste libre de poser des conditions au séjour dès lors qu’elles sont sans lien avec l’entrée au
territoire, qu’elles ne conditionnent pas celle-ci.
B) Le droit de séjour
Peut donner lieu à la délivrance d’une carte de séjour, la fonction de la carte se limite à prouver le
séjour et en aucun cas à le constituer légalement. Il existe 3 situations régies par la directive 2004/38 :
→ le court séjour
→ le long séjour
→ le séjour permanent
1) Le court séjour
Visés les séjour des moins de 3 mois, article 6 directive : ce droit ne suppose pas d’autre conditions
que d’être en possession d’une ID card.
Le court séjour s’applique aux membres de la famille qui accompagnent le citoyen européen. Pas
d’autres conditions. Il faut rentrer dans la définition de la directive. Le droit de séjour élargi aux membres de
la famille reste encadré.
CJ, 8 novembre 2012, C-40/11, Iida : Japonais, père et maris d’allemandes, il invoque son lien
familial pour obtenir un droit de séjour en Allemagne sauf que femme et enfant sont installés en Autriche.
Droit de séjour en Allemagne, pays dans lequel ni sa femme ni son épouse ne résident.
Sur la base de la directive : article 2, qui définit les membres de la famille : pas de problème.
Article 3§1 : « bénéficiaires » : « s’applique à tout citoyen de l’Union qui se rends ou séjourne dans
dans un EM autre que sa nationalité ainsi qu’aux membre de sa famille qui l’accompagnent ou le
rejoignent » Premier point, pas de soucis. Le problème est qu’il ne cherche ni à accompagner ni à rejoindre
les membres de sa famille.
Le juge national => le droit de séjour du ressortissant d’État tiers membre de la famille d’un citoyen
de l’UE doit naître de la circulation d’un citoyen au sens strict de la directive => il ne rentre pas dans le
champs de la directive.
Peut-il se prévaloir de l’article 20 et 21 ? La Cour rappelle qu’il n’est qu’un bénéficiaire dérivé, droit
dérivé de la LC par un citoyen de l’Union. Les éventuels droits conférés aux ressortissants de pays tiers ne
sont pas autonomes.
Point 68 de l’arrêt : « la finalité et la justification de ces droits dérivés se fonde sur la constatation
que le refus de leur reconnaissance est de nature à porter atteinte à la LC du citoyen de l’Union en le
dissuadant d’exercer ses droits d’entrée et de séjour dans l’État d’accueil ».
Permet à la Cour de ré-articuler l’ensemble de sa JP. La Cour dans Iida insiste sur cette condition de
mobilité.
Séjours de plus de 3 mois prévus à l’article 7, avant le droit de séjour permanent qui lui peut être
obtenu après un séjour légal de plus de 5 ans. Concerne la majorité des citoyens mobiles.
Le droit de séjour prévu à cet article s’étend aux membres de a famille même si ils n’ont pas la
nationalité, qu’ils accompagnent ou rejoignent.
§3 : qui n’exerce plus d’activité salariée va conserver la qualité de travailleurs dans un certains
nombres d’hypothèses qui lui sont favorables, hypothèses énoncées aux a) b) c) d)
Pour ces séjours de longue durée seul le conjoint, partenaire enregistrés et enfants à charge
bénéficient du regroupement familial. Toute autre personne doit avoir un droit de séjour simplement facilité.
Par ailleurs les ressortissants de pays tiers doivent dans les 3 mois faire la demande d’une carte de séjour de
membre de la famille d’un citoyen de l’Union, carte qui sera valable 5 ans ou la durée du séjour si elle est
inférieure.
En France loi de 2006 prévoit que les citoyens européens et membres de la famille doivent
s’enregistrer auprès du maire dans les 3 mois, pas obligé d’avoir un titre de séjour mais peuvent le demander
pour faciliter des procédures.
Ce titre de séjour va poser des problèmes car on considère qu’il ne peut être légal qui si on remplit
les conditions de la directive 2004/38.
La première est la condition de ressources.
Avant 2004/38 seuls les travailleurs salariés et non salariés bénéficiaient d’un droit de demeurer sur
le territoire après la fin de leur carrière. Prévu article 45§3 pour les salariés et étendus pour les non salariés.
Article 16 de la directive reconnaît au citoyen de l’Union et aux membres de sa famille après 5 ans
de présence continue et légale dans l’EM d’accueil un droit de séjour permanent. Ce droit de séjour
permanent correspond à la considération selon laquelle le droit de séjour est, au-delà de son caractère de LF,
est un droit de citoyen de l’UE. Les conditions d’obtention de ce droit s’appliquent aussi aux membres de la
famille parmi lesquels on retrouve des différences.
Article 16§1 : les citoyens de l’Union qui ont séjourné légalement au sens de 2004/38 pendant 5 ans
de manière ininterrompue sur le territoire de l’État d’accueil.
Le ressortissant d’État tiers a, directive 2004/39, un droit de séjour de longue durée après 5ans, donc
on voit pas bien la différence. CEPENDANT pour le citoyen au-delà de 5 ans la condition de ressource
diaprait et surtout bénéfice de l’égalité de traitement, séjour plein et entier. Le problème est de démontrer le
séjour légal et le séjour permanent. Régime plus favorable par rapport aux ressortissants d’État tiers mais
moins favorables que la proposition initiale de 2 ans.
La notion de séjour légal reste néanmoins pour l’instant interprété de manière relativement
pragmatique et libéral par la CJ en ce sens que des absences temporaires ne mettent pas fin à
l’accomplissement du délai de 5 ans. La continuité du séjour n’est pas affectée par des absences ne dépassant
pas au total 6 mois par an ou lorsque des absences de plus longue durées sont justifiées par
l’accomplissement d’obligations militaires, des circonstances spéciales (grossesse, maladie grave, études ou
formations professionnelles, détachement pour raison professionnelle) sous réserve d’une limite de 12 mois
maximum.
Une fois acquis le droit de séjour permanent ne se perd que par des absences d’une durée supérieure
à 2 ans consécutifs. La continuité du séjour est cependant interrompue par toute décision d’éloignement
valablement exécutée à l’encontre de l’intéressé.
La CJ a considéré que la continuité du séjour peut être attestée par tout moyen de preuve. Une
exigence administrative supplémentaire devra être considérée comme disproportionnée, CJ, 6 oct 2009,
Dominic Wolzenburg, C 123-08 ; était exigée une autorisation de séjour à durée indéterminée.
Cette directive lie le droit de séjour permanent pour les travailleurs ayant cessé leur activité à des
conditions beaucoup plus favorables que celles imposées aux autres citoyens de l’UE. Que le travailleur soit
salarié ou non. Au moment où il cesse son activité a atteint l’âge de la retraite ou bénéficie d’une retraite
anticipée acquiert un droit de séjour permanent dès lors qu’il a exercé son activité cependant au moins 1 an
sur l’État d’accueil avant de prendre sa retraite. La durée exigée est de 2 ans si la cessation d’activité est due
à une incapacité permanente de travail. Aucune condition de durée si l’incapacité résulte d’un accident de
travail, maladie professionnelle, ouvrant droit à prestation à charge de l’État d’accueil, dans ce cas il aura un
droit de séjour permanent dans l’État d’accueil.
Le travailleur salarié ou non salarié qui exerce une activité sur le territoire d’un autre EM tout en
gardant sa résidence sur le territoire du 1 er État d’accueil peut comptabiliser les périodes d’activité sur le
second pour remplir les conditions du séjour permanent dans son État de résidence.
La famille du travailleur bénéficie d’un régime plus favorable : La reconnaissance du droit de séjour
permanent pour le travailleur entraîne ce droit de séjour permanent pour sa famille.
Protection contre l’éloignement est un droit dérivé du droit de séjour (concerne tt les types de séjour)
en principe l’octroi d’un droit de séjour temporaire protège tout citoyen européen et les membres de sa
famille contre les mesures d’éloignement pour autant qu’ils contineunt à remplir les condiitions en vertu
desquelles un droit de séjour leur a été octroyé.
Particulièrement si le droit de séjour ou long il prends fin lorsque les conditions ne sont plus remplis
et donc éloignement peut intervenir. Dans ce cas l’État va entreprendre des procédures d’éloignement qui
sont encadrées par la directives « le recours au système d’assistance sociale par un citoyen de l’Union
Par ailleurs en tant que travailleur salarié ou non salarié les citoyen ne peuvent en aucun cas faire
objet d’une mesure d’éloignement pour la seule raison qu’ils soient en chômage involontaire ou encore le
citoyen chercheur d’emploi qui ne sont pas qualifiés de travailleurs et les membres de la famille ne peuvent
pas faire objet d’une procédure d’éloignement tant qu’ils sont en mesure de faire la preuve qu’ils continuent
à chercher un emploi et ont des chances réelles d’être engagés.
La seul chose qui peut justifier une mesure d’éloignement : ordre public, sécurité publique et
éventuellement santé publique. Pour cette dernière dans les 3 mois et faut que ce soit l’une des maladies
citées en annexes dans des circonstances particulières.
²En toute hypothèse les mesures restrictives doivent être exclusivement fondées sur le comportement
personnel et actuel de l’individu, Boucherot 27/10/1997 : il doit y avoir une menace réelle et suffisamment
grave pouvant affecter un intérêt fondamental de la société. Il existe des conditions de fond à l’éloignement
et des conditions de forme qui visent à protéger le citoyen mobile.
L’existence d’une condamnation pénale ne peut être retenue que dans la mesure où les circonstances
qui ont donné lieu à cette condamnation font apparaître l’existence d’un comportement personnel constituant
l’existence d’une menace actuelle.
CJ, Jipa, 10/07/2008, C-33/07: le séjour irrégulier d’un ressortissant européen sur le territoire d’un
autre EM ne peut justifier en soit une mesure limitant l’exercice de sont droit à la LC, en plus décision
d’interdiction de sortie du territoire prise par les autorités roumaines étaient exclusivement fondées sur les
motifs invoqués par les autorités belge sans se rapporter au comportement réel de la personne au moment de
l’adoption de la mesure restrictive de liberté.
La Cour rappelle que M.Jipa en tant que citoyen roumain est citoyen européen, et jouit à ce titre le
droit de circuler librement dans l’UE. Ce droit est opposable même à l’État de nationalité du candidat à la
circulation, il ne s’agit pas d’un SPI, il existe le droit de quitter le territoire d’un EM en vu d’aller dans un
autre EM. La justification d’OP peut limiter ce droit mais est strictement encadré.
L’OP cause de restriction est légitime mais ses modalités de mise en œuvre, le motifi invoqué du
rapatriement précédent de M.Jipa de la Belgique à la Roumanie. Les États sont libres de déterminer le niveau
d’exigence de protection de l’OP, ce niveau est encadré, ils ne peuvent se fonder que sur une menace réelle,
actuelle suffisamment grave affectant un intérêt fondamental de la société.
Par conséquent un séjour irrégulier dans le passé ne peut suffire à entraver la LC sur le fondement de
l’OP. D’autant plus que le comportement n’est pas actuel.
L’ancienne condamnation pénale peut être utilisée mais doit se rattacher à un comportement réel
actuel.
Un État a la possibilité de demander à tout autre État des renseignement d’un antécédent judiciaire
du citoyen ou d’un membre de sa famille, une telle consultation de données personnelles ne peut avoir qu’un
caractère exceptionnel. L’EM consulté a un délai de 2 mois pour répondre.
Principe de non discrimination et proportionnalité :
Non discrimination : les faits commis par le citoyen mobile ne doivent jamais être sanctionnés
différemment de ceux commis par les nationaux.
Il est possible qu’une décision d’éloignement ne soit pas nécessairement considérée comme justifiée
même si il n’y a aucune de ces situations ; la CJ exige une appréciation concrète : CJ 29/04/2004, C-182/01
Orfanopulos.
En outre la directive opère une gradation selon les motifs justificatifs et la durée du séjour, en les
cumulant elle va limiter les possibilités d’éloignement.
Court séjour : tout motif d’OP justifie un éloignement, si il y a menace réelle.
Long séjour : seuls des motifs graves d’OP ou de sécurité publique pourraient limiter le droit de
séjour. Plus possible d’éloigner en vertu de la santé publique. Il faut que l’État atteste de motifs graves.
Séjour de plus de 10ans : article 28§3 : la logique est d’interdire à l’EM de résidence d’éloigner le
citoyen de l’Union si il réside depuis plus de 10ans ou si il est mineur à moins qu’il puisse se fonder sur des
raisons impérieuses de sécurité publique. OP disparaît.
CJ, Tsakouridis, 23 novembre 2010, C-145/09 : Non seulement cette affaire distingue OP et
sécurité publique mais aussi computation des délais.
Tsako est un ressortissant grec né en Allemagne qui a tout fait en Allemagne et a depuis 2001 un
permis de séjour permanent. De mars à octobre 2004 il rentre en grèce pou y exercer uin emploi de tenancier
dans un stand de crêpe, retourne travailler en Allemagne moins d’un an et revient en Grèce travailler. Il est
arrêté en Grèce frappé d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne où il est emprisonné 5 ans, il
faisait du commerce illégal de stupéfiant. Il est échu de son droit de séjour et d’entrer sur le territoire
allemand, il est susceptible de faire l’objet d’une mesure d’éloignement en Grèce.
La juridiction demande à la Cour si la situation au principal relève d’une raison impérieuse de
sécurité publique. La Cour va au préalable estimer que l’article 28§3 qui soumet une mesure d’éloignement à
une RI de sécurité P est une notion « considérablement plus stricte que celle de motifs graves » mentionné à
28§2.
La Cour estime par conséquent que le législateur a manifestement entendu limiter les mesures à des
circonstances tout à fait exceptionnelle. Il faut une atteinte à la sécurité publique mais qu’elle présente un
degré de gravité particulièrement élevé. La Cour estime que le trafic de stupéfiant rentre dans le cadre d’une
atteinte à la Sécurité publique, criminalité diffuse, menace pour la santé, la sécurité…. ; le trafic de stupéfiant
en bande organisé pourrait présenter un niveau de nature à menacer directement la tranquillité ou sécurité
physique de la population.
Restait à effectuer un examen individuel de la situation et vérifier compte tenu de l’exceptionnelle
gravité de la menace la mesure était bien nécessaire à la protection des intérêts qu’elle vise à garantir et la
Cour d’imposer au juge national de vérifier que cet objectif ne peut pas être atteint à des mesures moins
strictes eu égard à la durée de résidence de l’EM d’accueil et les conséquences graves pour les citoyens de
l’UE intégrés dans l’État d’accueil.
En l’espèce : compte tenu de l’absence de lien il ne pouvait être procédé de manière proportionnée à
l’éloignement.
Jusqu’à présent les États membres faisaient ce qu’ils voulaient pour expulser les non nationaux. Ici
on a des conditions de fond pour restreindre mais également des procédures : toute mesure d’éloignement
doit être susceptible de recours et les voies de recours doivent prévoit un contrôle complet et proportionné.
Droit administratif, la police des étrangers se limite à un contrôle de légalité, or le droit UE exige une
contrôle de proportionnalité.
Par ailleurs il faut que la mesure d’éloignement soit motivée contrairement à ce qui était prévu en
droit administratif français. Article 30 directive 2004/38 « toute mesure doit être notifiée par écrit dans des
conditions permettant à l’intéressé d’en saisir à la fois le contenu et les effets, ces motifs doivent être portés à
la connaissance de l’intéressé à moins que des motifs relevant de la sûreté de l’État ne s’y opposent ».
Article 30§3 : afin de permettre un contrôle juridictionnel effectif la procédure de recours doit porter
non seulement sur la légalité de la décision mais également sur les faits et circonstances qui ont justifiés
celles-ci. Reprise de la JP : CJ C-115/81, 18 mai 1982, Rezguia Adoui
L’arrêt fondateur : CJ, grande Chambre, 20 septembre 2001, Grzelczyk, C-184/99 : Ressortissant
français étudiant qui s’était vu opposé un refus de versement d’une prestation d’aide sociale non contributive
par les autorités belges que la Cour a considéré entravant en affirmant que « le statut de citoyen a vocation à
etre le statut fondamental des ressortissants des EM et doivent de ce fait pouvoir bénéficier d’une égalité de
traitement avec les nationaux ». C’est à cette affaire qu’elle a indiqué que les limites à un droit d’un citoyen
non national ne peut être la conséquence automatique.
Arrêt marque la volonté de la Cour de passer d’une conception économique à une conception civile
du droit européen qui restreindrait les exceptions au droit de circuler à certains motifs. Des motifs
économiques (insuffisance des ressources) ne seraient plus systématiquement recevables et ne pourraient
plus justifier per se une atteinte à l’égalité de traitement ni une entrave au droit de séjour.
Martinez Sala 1998 : le Citoyen de l’UE peut se prévaloir de l’article 18 (non discrimination) dans
tous les domaines qui relèvent du droit communautaire.
La CJ a été plus loin après Grzelczyk : CJ, 7 septembre 2004, C-456/02, Troriani : Elle précise que
si un État peut conditionner le droit de séjour d’un citoyen non actif à l’exigence de ressources suffisantes il
n’en découle pas qu’il ne puisse pas bénéficier pendant son séjour d’une égalité de traitement devant la
prestation d’aide sociale.
C’est dans l’arrêt Dano qu’elle a marqué un coup d’arrêt à la construction sociale : CJ 11 novembre
2014, C-333/13, Dano : juge qu’un citoyen européen non national chômeur peut être exclu du droit de
percevoir une aide sociale au motif que sa situation n’est pas régulière à l’aune des conditions du droit au
séjour prévu par la directives de 2004.
Depuis : Géométrie variable selon qu’on est citoyen inactif (de plus en plus large puisque comprends
les demandeurs d’emploi) des actifs. Désormais les autorités nationales peuvent découper la durée de la
présence sur leur territoire d’un citoyen en 3 périodes :
→ inférieur à 3 mois : aucun droit social, 24§2.
→ 3mois < durée < 5 ans : Le citoyen ne peut bénéficier d’une prestation d’aide sociale SSI il
remplit uniquement les conditions de séjour prévues par la directive, il dispose des ressources suffisantes et
d’une assurance maladie complète dans l’État d’accueil. Pour un citoyen inactif particulièrement difficile à
démontrer.
Dans Dano c’était particulier : contexte historique, les EM sont crispés sur les politiques migratoires,
Angleterre sur le point de faire un referendum.
En l’espèce mme Dano, roumaine, retournée sur le territoire allemand avec son fils, entre 3 mois et 5
ans, plus proche des 5 ans que des 3 mois, or au-delà pas besoin de conditions de ressources. Mme va
demander le bénéfice d’une aide sociale au regard de sa situation de mère célibataire. Il s’agissait d’une
prestation sociale à caractère non contributif, elle n’émane pas de cotisations, elles sont accordées par pure
solidarité par l’EM. C’est cette prestation dont elle voulait bénéficier, par ailleurs elle bénéficiait de 2 types
de prestation pour elle et son fils, ressources non suffisantes pour entrer dans le séjour légal.
La Cour va juger que le droit dérivé et notamment la directive 2004/38 ne s’opposent pas à une
réglementation allemande qui exclu les non nationaux du bénéfice de ce type de prestations dès lors que ces
non nationaux ne bénéficient pas d’un droit de séjour en vertu de la directive 2004/38 dans l’EM d’accueil.
Le problème c’est que le droit de séjour est conditionné par les ressources suffisantes dans la
directive.
Auparavant, même avec la directive, la Cour disait que le traité prévoit la LCP et l’égalité de
traitement à l’article 18.
La directive 2004/38 prise sur la base des traités notamment article 21 : on retrouve l’idée que la
directive vise à faciliter la LCP, néanmoins elle pose des conditions et limite les droits du traité. Il y a
toujours eu des conditions. La logique de la Cour était priorité à la liberté, le principe, et interprétation
restrictive des conditions.
La directive reprends la JP, avec notamment les conditions de ressources et assurance sociale. Il est
indiqué que si on remplit les conditions on a droit à l’égalité de traitement.
Dans Dano la Cour : Dano rentre dans la directive, elle dit que la directive prévoit toutes les
situations, on est dans la période entre 3 mois et 5ans, pour une séjour légal il faut les ressources => elle n’a
pas les ressources => pas dans la légalité du séjour, pas le droit à l’égalité du traitement.
Du point de vue juridique choquant, l’égalité de traitement d’un point de vue de la hiérarchie des
normes a été déconstitutionnalisé, placé sous des conditions de droit dérivé
Sauf que le contexte fait que la CJ prends peur. 2 rupture dans la chaine jurisprudentielle :
→ elle ne fait plus l’examen de proportionnalité, c’est le séjour qui a fait l’exercice en prévoyant
toutes les citoyennetés
→ l’égalité de traitement ne vaut que pour séjour légal, pas séjour légal au niveau de l’État mais le
droit de séjour de la directive, tout est ramené dans le droit dérivé. C’est le séjour légal au sens de la directive
sans qu’il soit nécessaire de faire examen de la proportionnalité
=> La Cour juge que la législation allemande est parfaitement conforme = pas de ressources = pas de
séjour légal = pas d’égalité de traitement. La CJ refuse, contrairement à Brey, à exercer le contrôle de
proportionnalité. Dans Brey elle avait admis que l’Autriche subordonne l’accès à une prestation sociale aux
conditions de séjour légal mais vérifie très clairement si Brey n’est pas une charge déraisonnable, un contrôle
de proportionnalité.
Dans Dano la Cour n’exerce même plus de contrôle de proportionnalité de la mesure nationale
refusant la prestation sociale. L’État n’a pas à s’assurer que le requérant n’est pas une charge déraisonnable.
Il suffit à l’État de faire prévaloir le fait que l’individu n’ait pas les ressources suffisante, sans aucun
contrôle, pour que l’égalité de traitement soit refusée.
Dans Dano on avait un petit doute, idée qu’il y avait peut être un abus du droit de l’UE par Mme
Dano dans les faits de l’arrêt. L’AG parle de tourisme social. Plusieurs éléments montrent en reprenant les
faits que Dano a exercé son droit de circuler dans le seul but d’avoir les aides sociales allemandes. Elle
n’avait absolument jamais travaillé, inscrite dans aucun organisme à cette fin, pas de formation, ne parlait
presque pas la langue.
Ce qui frappe est le contraste avec le mouvement jurisprudentiel depuis plus de 20 ans, elle avait
construit un régime de citoyenneté avec un accès toujours plus large aux droits des nationaux pour le citoyen
mobile. Dans Dano le juge n’a plus en ligne de mire l’égalisation de tous les citoyen. « le traitement inégal
est une conséquence inévitables des règles européennes » => renvoi au législateur le droit social européen.
Soit elle veut inciter le législateur à clarifier la situation et dans ce cas n’a pas renoncé à l’égalité soit
elle fait le constat que le processus d’égalisation des droits a trouvé sa buttée et admet que cela n’ira pas plus
loin.
La conquête de l’égalité semble arrêtée et on relève qu’il y a ici une résurgence manifeste de la
citoyenneté de marché, le citoyen actif.
La CJ entame son raisonnement sur la base de 2004/38 (et non droit primaire) : la directive ne
s’oppose à la réglementation d’un EM qui exclu du bénéfice de certaines prestations sociales à caractère non
contributif bien qu’elles soient garantis au ressortissant de cet EM dès lors qu’ils ne peuvent justifier d’un
séjour légal au sens de 2004/38 = ressources suffisantes.
Pas du tout la même situation que Mme Dano.
Contrairement à Mme Dano citoyenne de l’Union qui avait travaillé, lien d’intégration. Toutefois
lorsqu’elle avait fait la demande analogue à Mme Dano elle avait perdu son emploi depuis plus de 6 mois. Or
la directive, contrairement à la jp antérieure, prévoit 6mois. Cette limite temporelle est désormais stricte pour
le statut de chercheur d’emploi.
La Cour limite son contrôle, elle suppute de la demande d’assistance sociale l’absence de ressources
suffisantes, condition nécessaire pour déterminer la légalité du séjour de l’inactif et dès lors admet la
discrimination opérée par l’État entre les nationaux et non nationaux qui ne peuvent plus y prétendre. La
Cour n’exerce plus de contrôle de proportionnalité de la mesure étatique. Avant elle estimait nécessaire que
l’État, avant de refuser la prestation, prenne en compte la situation personnelle du citoyen et la charge qu’il
constituait pour l’État d’accueil + lien d’intégration.
Si elle s’était tenue aux JP Brey ou Troriani, le lien d’intégration était présent. Là la CJ va se
retrancher totalement derrière la directive « le législateur a déjà pris en considération différents facteurs
caractérisant la situation individuelle de chaque demandeur d’une prestation sociale de sorte qu’il n’est plus
nécessaire de procéder au contrôle de proportionnalité de la mesure »/
La CJ consacre le droit à discriminer et la validité des restrictions sans qu’il soit nécessaire à l’État
d’en démontrer la proportionnalité.
Plus particulièrement concernant le principe d’égalité de traitement qui était fondamental, est ramené
au rang de principe de droit dérivé, et dans Alimanovic la Cour parle de droit à l’égalité de traitement mais
d’un droit à égalité de traitement. « droit qui trouve une expression spécifique dans la directive ». Spécificité
qui tient à sa reconnaissance sous réserve que sa situation ne rentre pas dans les exceptions ou limites
prévues par la directive.
Par ailleurs il semble ressortir de la jp que la directive 2004/38 intervient en amont de toute autre
disposition même plus spécifiques du droit dérivé. La condition première pour prétendre à tout droit sera
celle du séjour légal, le séjour légal au sens de la directive et donc des ressources suffisantes.
Enfin dès lors que l’inactif ne rentre plus dans les conditions du séjour légal en vertu de la directive
le refus peut devenir automatique, nul besoin de contrôler la proportionnalité de la mesure et encore moins
pour l’État qu’il a examiné de manière individuelle la situation du citoyens.
Ces jp confirmées :
CJ, 25 février 2016, C-299/14, Garcia Nieto : La Cour devait se prononcer sur la conformité au
droit UE la décision d’un centre pour l’emploi signifiant à la famille garcia son refus d’octroyer des aides de
subsistances allemandes pour leurs 3 premiers mois de séjour en Allemagne.
En l’espèce le père demande bénéfice des prestations pour lui, son fils lorsqu’il rejoint son épouse et
fille en Allemagne affiliées à la sécu. Mme travaillait en Allemagne. La Cour se pose plus la question de
l’intégration, direct 2004/38 : pour le court séjour la directive autorise à séjourner jusqu’à 3 mois sans autres
conditions ou formalités, pour cette période les EM ne peuvent exiger que les citoyens possèdent des
ressources suffisantes, ils peuvent, pour assurer l’équilibre du système social, refuser toute assistance sociale
au cours des 3 premiers mois. Ce refus ne suppose pas un examen individuel de la personne concernée et
peut être automatique.
La CJ considère la législation compatible et la capacité d’un État de définir l’accès à des prestations
sociales en discriminant en vertu des nationaux et non nationaux. Ce qui est alarmant et qu’en réalité il
s’agissait en l’espèce de prestations sociales également contributives. Il est possible que cette rupture
d’égalité de traitement pour les prestations sociales non contributives soit étendue à toutes les prestations
sociales dont se réclamerait un citoyen mobile dans l’EM d’accueil. Si une telle JP venait à être confirmée
nous pourrions craindre que la discrimination devienne un des principes fondamental en matière de
citoyenneté sociale dès lors que le citoyen est inactif.
Ce qui pose problème à la prof est que cela devient compliqué à suivre. La CJ continue d’appliquer
son ancienne JP parfois en prônant l’égalité de traitement pour les actifs.
Viens aussi bouleverser d’autres principes, notamment ce que la CJ avait placé pour déterminer actif
ou inactif. Auparavant elle intégrait le chercheur d’emploi ou l’étudiant en actif. Désormais il semble que le
citoyen actif est compris strictement comme le travailleur salarié ou indépendant. Pour Alimanovic on voit
que le chercheur d’emploi est actif uniquement les 6 premiers mois et strictement. Pour l’étudiant on risque
d’arriver à une solution équivalente.
La création de la citoyenneté relevait d’une volonté d’égaliser les droits, mais aussi créer une
catégorie unique de citoyen, non plus se baser sur actif ou inactif. Or désormais on revient sur une approche
par catégorie du citoyen actif ou inactif et avec une définition beaucoup plus stricte du citoyen inactif.
L’article 49 TFUE dispose que les restrictions à la LE d’un ressortissant d’un EM dans un autre EM
sont interdites. Interdiction qui s’étend aux restrictions à la création d’agences, de succursales, de filiales par
les ressortissant d’un EM établi sur le territoire d’un autre État.
De plus 56 TFUE énonce que les restrictions à la LPS sont interdites à l’égard des ressortissant des
EM établis dans un EM autre que celui du destinataire de la prestation. En réalité établissement et service
sont intiment liés bien que les champs d’application ne se chevauchent pas totalement. Elles visent des
situation comparables que sont les entraves à l’accès des professionnels non salariés au marché des autres
EM.
Dans la pratique ces deux dispositions ont été invoqué ensembles à maintes reprises devant les
juridictions européennes et de plus le législateur EU est intervenu en définissant ls restrictions interdites et
les justifications aux entraves tant LPS que LE dans la directive service de 2006 : Directive 2006/123 CE.
Selon le législateur européen étant donné que les obstacles au MI des services affectent aussi bien les
opérateurs qui souhaitent s’établir dans un autre EM que ceux qui souhaitent fournir un service dans un autre
EM sans s’y établir il convient de permettre au prestataire de développer ses activités de service soit en
s’établissant soit faisant usage de la LPS. Les prestataires devraient être en mesure de choisir entre ces 2
libertés en fonction de leur stratégie de développement dans chaque EM.
La notion de service a été définie dans le traité « toute activité économique prestée contre
rémunération et ne relevant de la notion de marchandise ou de travail salarié ». Cette définition est le point
de départ de la délimitation du champs d’application des articles 49 et 56.
Requérant la présence d’un mvt transfrontalier ces dispositions ne s’appliquent pas aux SPI.
Concerne surtout les activités réglementaires des autorités publiques ou organismes ayant un pouvoir quasi-
réglementaire. Les restrictions qui émanent des personnes privées ne sont généralement pas visées par les
dispositions garantissant ces LC.
Les prestations ponctuelles ou permanentes de services liées à l’exercice de l’autorité publique sont
exclus du champ d’application = équivalent de la réserve de l’administration publique.
La LPS passive : La CJ a interprété la LPS largement et inclus donc la liberté du destinataire des
services, la LPS passive est la situation où le destinataire se déplace librement dans un autre EM pour y
bénéficier d’un service sans rencontrer de restriction. L’exemple classique du touriste qui doit être
destinataire du service C-186/87, 2 février 1989, Cowan.
C’est toute personne qui se déplace pour un service ou même ayant la faculté d’en recevoir.
Vaut pour les assurés qui vont chercher du service médical dans un autre EM et n’y voir s’opposer
aucune restriction
Peu importe le secteur d’activité économique, l’important étant qu’il est bien une activité
économique. Les activités couvertes sont très nombreuses. Selon l’article 57 et 4 directive service : toute
prestation économique doit être considérée comme service. Activités de nature industrielle, artisanale,
commerciales etc. Dans la pratique il est difficile d’imaginer quelle activité économique échapperait à cette
définition extrêmement large. Selon la jurisprudence même des activités comme les services financiers,
d’assurance, avocats (CJ, Aamok, 11 décembre 2003, C-289/02), mandataire représentant les intérêts
d’autres personnes (CJ, 3 décembre 1974, C-33/74, Binsbergen), diffusion de programme TV,
recouvrement de créance, agence de mise à disposition de main d’œuvre (CJ 17 décembre 1981, C-279/80,
Webb) sont des services.
Cette condition même si elle s’apprécie in concreto et est extrêmement large elle est important car si
elle n’est pas remplie on est en dehors de la LPS.
L’une des grandes controverses a été la qualification des services de santé en dehors des SP. La CJ a
considéré que les services médicaux en dehors de structures purement hospitalières entre dans le champs de
la LPS. CJ 28 avril 1998, C-156/96.
Dans cette analyse on tient compte de la rémunération, la contrepartie. Peu importe que le service
soit presté en contrepartie d’un prix partiel (caisse de sécurité social fait quand même rentrer). La
confirmation services e santé de manière générale, CJ 16 mai 2006, C-372/04, Watts. Un patient qui ne peut
pas se faire soigner dans un délai raisonnable dans son EM dans des conditions satisfaisantes peut aller dans
un autre EM se faire soigner dans un autre EM et se faire rembourser.
Autre débat : le sport. La liberté de circulation et de séjour au départ n’a bénéficié qu’aux activités
économiques vu comme un accessoire à l’activité professionnelle. Depuis 2004/38 séparation LC et activité
professionnelle. Toutefois le bénéfice de l’activité professionnelle reste subordonné à son exercice. Est-ce
que l’activité sportive est professionnelle ?
Autre débat : les loteries organisées par les États dont les bénéfices sont utilisés pour des but d’IG ou
affecté au budget de l’État. Ce sont des PS car la loterie apporte au joueur une espérance de gain et un profit
pour l’organisateur dans un but lucratif. Le caractère ludique de ces activités ne leur retire pas leur nature
économique. Confirmé dans un arrêt Schindler, 24 mars 1994, C-275/92.
=> toute prestation susceptible d’être exercée dans le cadre d’une économie de marché relève de
l’exercice de la LPS. Très peu d’exceptions : sport amateur, activité régalienne de l’État, seules les activités
dépendantes de toute activité marchande.
Dans une université entièrement fournie par l’État les services d’éducation ne sont pas soumis au
traité ne sont pas une activité marchande. L’université accompli pour le compte de l’État sa mission
éducative envers la population. CJ 7 décembre 1993, Wirth, C 109/92.
En revanche un service d’éducation financé par des fonds privés qui cherchent à réaliser un bénéfice
commercial font basculer les cours dans les activités de nature économique. La réalisation d’un profit est un
indice mais ne suffit pas, à elle seule, c’est un simple critère.
Une activité d’enseignement accessoire à l’université est une activité économique, mission
d’enseignement confiée à un tiers qui fait l’objet d’une rémunération fait basculer l’activité dans la LPS. CJ
C-281/06, Jundt, 18 décembre 2007
Sont en dehors du champ les activités purement sociales ou culturelles où aucun échange marchand
ne peut être identifié. Rare car la notion d’échange marchand est lié à l’idée de contrepartie, de rémunération.
2) La notion de rémunération
La caractéristique essentielle de la rémunération réside dans la contrepartie qui est normalement faite
entre le prestataire et le destinataire du service et qui donne le caractère économique à l’activité. Le facteur
déterminant est le caractère économique de l’activité. Il ne faut pas qu’elle soit exercée sans contrepartie
mais il n’est pas nécessaire que le prestataire poursuive le but de réaliser un bénéfice. L’université ne cherche
pas à réaliser un bénéfice quand elle fait appel à un tiers par exemple, mais il y a contrepartie.
De même il suffit qu’il existe une contrepartie même limité pour qu’il y ait rémunération. La Cour a
admis dans la JP Jundt : le paiement consiste en la seule prise en charge des frais de déplacement constitue
une rémunération au sens de l’article 57 TFUE.
LA Cour juge qu’il ne faut pas nécessairement que le service soit payé directement par ceux qui en
bénéficient, Skandia, C-422/01 : Les cotisations que versent l’assuré constitue la contrepartie économique
des pensions qui seront servies au bénéficiaire de la cotisation. Il importe peu que le bénéficiaire final ne
cotise pas lui même.
Par ailleurs les cotisations présentent un caractère rémunératoire pour les compagnies d’assurance.
On considère que les assurances sont rémunérées par les cotisations. Peerbooms : les paiements effectués
par les caisses de maladie dans le cadre d’un système de conventionnement même si ils sont forfaitaires
constituent la contrepartie économique des prestations hospitalière et présentent un caractère rémunératoire
dans le chef de l’établissement hospitalier qui en bénéficie et est engagé dans une activité économique.
CJ 11 septembre 2007, Schwarz : Pour les masters où la rémunération est payée par les frais
d’inscriptions il y a PS.
En principe la LE ne s’applique pas à un ressortissant d’un EM qui souhaite s’établir sur le territoire
d’un État tiers. Uniquement un déplacement intra-européen qui permet d’en bénéficier. CJ, 24 mai 2007,
Holbock.
La LE vise à assurer le bénéfice du traitement national dans l’EM d’accueil, s’opposent à ce que
l’EM d’origine entrave l’établissement dans un autre EM mais que toutefois le traité relative à la LE ne
comporte aucune disposition qui étende son champ d’application aux situations qui concernent
l’établissement dans un pays tiers, même d’un ressortissant d’un EM ou d’une société constituée dans les
conditions de cet EM.
Pour s’appliquer à un Etat tiers il faut que l’Union et l’État aient décidé de projeter le MI à
l’extérieur, c’est le cas pour l’EEE.
Par ailleurs la LE est entendue de manière extensive et peut se cumuler avec le bénéfice des
dispositions relatives à la LCT. Le travailleur peut avoir à coté de son activité salarié avoir une activité
indépendante et il peut donc bénéficier de la LCT. CJ 7 juillet 1988, C-143/87, Stanton : Question
préjudicielle, M.Stanton était administrateur d’une société. Litige sur les cotisations du régime social belge
des travailleurs indépendant au titre de son activité d’administrateur. Or Stanton était salarié en parallèle au
RU et cotisait à ce titre au régime de la sécu britannique. Il demandait à être exonéré de la cotisation Belge.
La Cour juge que la cotisation d’un EM exonère d’une cotisation au régime des travailleurs indépendants les
personnes qui exercent à titre principal une activité salarié dans cet EM mais qui refusent cette exonération
aux personnes qui exercent cette l’activité salarié dans un autre EM a pour effet de restreindre l’exercice
d’activité professionnelle hors de cette État et la LE s’oppose donc à une telle réglementation.
La LE permet à un salarié d’effectuer une activités de PS dans un autre État donc. La personne qui va
désirer s’établir peut exercer soit sa profession en tant qu’indépendant et sera couverte par la LE, mais aussi
dès lors qu’elle participe à la création ou la gestion d’une entreprise sur le territoire d’un autre EM elle est
couverte par la LE : C-251/98, Baars, 13 avril 2000 : La LE comporte la constitution et la gestion d’E.
Les traités ne donnent ici aucune définition et c’est à la CJ que l’on doit peu à peu d’avoir précisé
cette définition. CJ 20 novembre 2001, C-268/99, Jany et autres : Prostituées polonaises à Amsterdam en
vitrine, elles versaient toutes un loyer au propriétaire du lieu d’exercice. Elles demandent un permis de séjour
auprès de la ville d’Amsterdam pour travailler en tant qu’indépendante, demande rejetée. Elles introduisent
un recours rejeté car la Cour estime que ce ce n’est pas une activité libérale etc. En appel le juge annule pour
défaut de motivation.
La question de la CJ pour définir travailleur indépendant.
Point 33 la Cour rappelle la définition de travailleur salarié et relève qu’une prestation de travail
salarié ou une prestation de service rémunéré doit être regardé comme une activité économique au sens du
traité pourvu qu’elles soient réelles, effectives et non marginales et accessoires. Elle en déduit que comme la
caractéristique essentielle d’une relation de travail est la circonstance qu’une personne accomplit en faveur
d’une autre pendant un certains temps en contrepartie d’une rémunération alors doit être qualifiée l’activité
non salariée l’activité qu’une personne exerce hors d’un lien de subordination. Elle précise en outre que le
travailleur indépendant est celui qui exerce ainsi une activité hors de tout lien de subordination en ce qui
concerne le champ de l’activité, les conditions de travail, de rémunération sous sa propre responsabilité
contre une rémunération qui lui est intégralement et directement versée.
La CJ laisse l’appréciation dans le cas concret au juge national mais précise que l’activité de
prostitution relève de l’activité économique et en ce qui concerne l’immoralité il ne lui appartient de
substituer son appréciation au législateur. Elle relève que la prostitution loin d’être interdite est tolérée voire
réglementé et notamment par l’EM concerné.
Toute activité commerciale, artisanale libérale etc ; est une LPS : Approche large que la CJ a
consacré dans l’arrêt CJ Gebhard, 30 novembre 1995 ; La notion d’établissement est une notion large
impliquant la possibilité pour un ressortissant communautaire de participer de façon stable et continue à la
vie économique d’un EM autre que son État d’origine et d’en retirer profit favorisant ainsi l’interpénétration
économique et sociale à l’intérieur de la communauté dans le domaine des activités non salariées.
Si ces conditions sont réunies la PM qui les satisfait peut se voir reconnaître le droit d’établir des
succursales sur le territoire des EM sans que la moindre disposition discriminatoire puisse lui être opposée.
Toute disposition restrictive et discriminatoire fondée sur la nationalité, le siège ou la résidence de la PM est
strictement prohibée.
1) La notion de société
Les PM sont définies de façon extensives à 54§2 TFUE : ce sont les sté de droit civil et commercial
y compris coopératives et autres PM relevant du droit public ou privé à l’exception des sociétés qui ne
poursuivent pas de but lucratif. Tout groupement qui possède une capacité d’action, d’expression, un
patrimoine propre relève de la notion de société.
Tout exercice intéressé d’une activité économique ne correspond pas nécessairement à la recherche
d’un bénéfice. La seule perception d’une rémunération est suffisante voir simplement la réalisation
d’économie peut être considéré comme une rémunération et un but lucratif. La frontière c’est celle de
l’activité désintéressée.
2) Le rattachement de la société
Le problème de déterminer la nationalité d’une entreprise. Le critère celui du siège de la société qui
permet leur rattachement à l’ordre juridique d’un État. Le droit de l’UE l’appréhende largement. Il peut
s’agir du siège statutaire, de l’administration centrale ou du principal établissement. CJ, 13 juillet 1993, C-
330/91, Commerzbank
Le critère du siège réel de l’activité est alternatif avec celui du siège social statutairement déterminé.
Ouvre la possibilité pour entreprise qui exercerait uniquement dans un pays tiers de n’avoir aucun lien
juridique avec l’un des État de l’Union mais de bénéficier tout de même de la LE.
Le traité a considéré qu’en l’état du droit de l’UE il fallait que les États conservent cette possibilité, il
y avait une diversité des critères de rattachement, elle n’a pas voulu imposer le siège réel ou statutaire. Le
siège statutaire est retenu aux Pays-Bas, RU, Irlande, Suède est le critère de l’incorporation. Critère le plus
libéral qui puisse exister, se contente d’un lien lâche de rattachement, l’administration centrale ou principal
établissement peuvent être situés dans des États tiers.
La Cour reconnaît que certes des conventions avaient été prévues pour faciliter la reconnaissances,
qu’elles ne visaient qu’à faciliter la reconnaissance mais ne conditionnent par l’exercice de la reconnaissance
mutuelle. La CJ consacre la reconnaissance mutuelle des stés entre EM (Cassis de Dijon entre stés).
La Cour subjectivise les PM. Si cette société peut agir en justice aux Pays-Bas elle doit pouvoir
également être capable d’ester en justice en Allemagne, la législation allemande entrave sa LE donc.
Le critère déterminant est celui de l’interpénétration économique : pour que la LE s’applique il faut
que la personne se fonde dans la vie économique de l’EM d’accueil : d’où le critère de la permanence de
l’activité.
1) La permanence de l’activité
La distinction reste difficile car ce sont deux modalités d’exercice d’une même activité. Il faut
apprécier prestation par prestation. Une même entreprise qui organise des voyages peut prospecter de la
clientèle en ouvrant une succursale = établissement. Elle peut prospecter par l’envoi de mail = prestation de
service.
Le problème est qu’il s’agit plus d’une différence de degré que de nature. Certaines PS peuvent
nécessité de se doter dans l’État d’accueil d’une certaine infrastructure pour l’accomplissement de sa
mission. La LE c’est toujours beaucoup plus qu’une PS, il faut être de façon stable et continue dans la vie
économique. La PS reste a priori toujours exercée à titre temporaire.
CJ, 11 décembre 2003, Schnitzer, C-215/01 : La Cour a jugé que l’obligation d’inscription au
registre des métiers est contraire à la LPS. M. Schnitzer citoyen Allemand a été chargé en 1994 par une
entreprise portugaise d’effectuer des travaux sur une période de 3 ans en Allemagne.
En vertu de la législation allemande les activités artisanales ne sont autorisés qu’aux personnes
inscrites au registre des métiers. Amende infligée à Schnitzer au motif que l’entreprise portugaise n’est pas
inscrite au registre des métiers.
Question ; la LPS s’oppose-t-elle à une telle législation ?
La CJ considère que le droit de l’UE en matière de LPS s’oppose à ce qu’un opérateur soit soumis à
une obligation d’inscription au registre des métiers car complique, retarde ou rends plus onéreuse la PS dans
l’EM d’accueil. Elle note que le seul fait qu’un opérateur économique établi dans une EM fournisse des
services identiques ou similaires, e manière répété ou plus ou moins régulière dans un autre EM, sans y
disposer d’une infrastructure lui permettant d’y exercer de façon stable et continue une activité
professionnelle ne saurait suffire à considérer comme établit dans le dit EM.
La périodicité de l’activité étant réduite on peut dire qu’on est dans le cadre de la LPS. Toujours
délicat, la Cour note qu’on ne peut pas de façon abstraite cerner les contours de la LPS et que la notion de
service peut couvrir de nature différente y compris des services dont la prestation s’étend sur une période
prolongée mais à des fréquences plus ou moins irrégulières. Peuvent rester des services ou une PS les
prestations fournies par un opérateur sur une période plus ou moins fréquente à des personnes établies dans
un autre État.
Pb : aucune disposition du traité permet de déterminer de façon abstraite la durée ou la fréquence à
partir de laquelle une PS ne peut plus être considérée comme une PS. C’est un faisceau d’indice qui permet
de basculer de la LPS à la LE.
→ risque important de fraude consistant pour une entreprise à n’être établie nulle part pour ne pas
être soumise aux réglementations nationales.
→ risque que la LPS permette de faire échapper une entreprise aux obligations et aux contrôles qui
s’imposent dans le cadre de l’E. Selon que l’on se trouve en LE ou LPS la loi de l’État d’exécution de la
prestation s’applique ou non.
Dans le cadre de la LPS le prestataire est soumis au droit de l’État d’origine. Il ne faut pas appliquer
la loi de l’État d’exécution, cela serait considéré comme une restriction à la LPS. L’idée de l’effet utile de la
LPS.
Dans le cadre de la LE l’agent économique est soumis à l’EM d’accueil ; application large, complète
de l’État d’accueil sans que cela pose de pb au regard de la LE.
Se déduit de l’article 57 du traité « ne relèvent de la LPS les prestations rémunérées que dans al
mesure où elles ne sont pas régies par les dispositions relatives à la LCM, LCC et LCP ».
Si l’activité a pour objet principal une transaction de marchandise, de capitaux ou prestation par un
travailleur salarié, cette activité ne doit pas être considérée comme un service. Si l’élément principal de
distinction entre LPS et liberté d’établissement réside dans le caractère permanent de l’activité la distinction
entre LPS et LCT la distinction se situe sur le critère de l’indépendance ou non du prestataire.
L’appréciation est faite au cas par cas, par exemple les activités d’un guide touristique, si il est
employé par un guide touristique est un travailleur et donc régime de la LCT en revanche lorsque le guide est
engagé à titre indépendant par le bureau de tourisme il est soumis à la LPS.
De même les prestations économiques fournies par un individu ou une société qui souhaite s’établir
dans un autre EM relève des dispositions de la liberté d’établissement bien qu’il s’agisse de services. Ex des
billets de loteries : dans la mesure où le billet de loterie n’est que la preuve d’une service rendu par un
prestataire on est bien dans le domaine de la LPS et non LCM car le billet incorpore une prestation
économique fournie, ce n’est pas l’objet principal de la transaction, qui est le jeu de loterie.
Il pourrait être saisi dans le cadre de la LCM si on imagine la situation dans laquelle un EM va
interdire l’importation de feuille utilisée par un billet de loterie, dans ce cas la mesure restrictive vise le
papier, la marchandise, plus que la prestation économique de loterie.
En cas de doute la LPS est résiduelle et donc faire prévaloir les autres. Déterminer quel est l’objet
principal de la transaction mais aussi quel est l’objet principal de la mesure étatique entravante. Si vraiment
indifférencié on peut invoquer les deux libertés de circulation.
Comme dans le cadre des emplois dans l’administration publique la Cours a interprété l’exercice de
l’autorité publique de façon restrictive. Cette exception doit être appréciée séparément pour chaque EM au
regard des dispositions nationales applicables, à l’organisation et à l’exercice des profession. C’est une
définition européenne qui sera privilégiée. Selon la Cour, CJ 1974 : Article 51 est limité aux activités qui,
prises en elles mêmes, constituent une participation directe et spécifique à l’exercice de l’autorité publique.
Participation évaluée au cas par cas.
En contentieux la Cour a souvent conclu négativement considérant que l’activité ne relève pas de
l’exercice d’autorité publique. Ne relève pas des exercices de l’autorité publique l’activité d’avocat :
consultation et assistance juridique de même que la représentation et défense des parties en justice même
lorsque l’assistance de l’avocat est rendu obligatoire. De même ne relève les prestataires de services de
sécurité privée. CJ 29 octobre 1998 Commission c/ Espagne, C-114/97.
Les services de contrôle technique sont exclus de l’exception CJ, Itevelesa C-168/14, 2015
Les experts judiciaires, CJ 17 mars 2011, C-373/09, Josep Peñarroja
Les notaires ne relèvent pas dans leurs activités des activités participant à l’autorité publique. La
Cour a accepté que dans al mesure où les éléments de l’exercice de l’autorité publique sont détachables
d’autres activités caractéristiques d’une même profession, l’exception de 51 s’étend uniquement aux activité
détachables et non à la profession dans son ensemble.
Ex : l’avocat qui exerce en tant que juge suppléant, les avocats étrangers peuvent se voir opposer 51
pour cette acitvité mais néanmoins exercer en tant qu’avocat dans l’EM.
Relève de l’exception les professions de garde champêtre, forestier, pêche, chasse qui tombent sous
l’article 51 et 62. les activités d’officiers publics et ministériels (huissiers, greffier) peuvent légitimement être
confiées à des nationaux dans la mesure où il s’agit d’activités couvertes par le monopole confiées à eux par
l’État.
Les notaires comptaient confier l’ensemble de leurs activités à des nationaux. CJ 14 mai 2011 :
recours en constatation de manquement de la Commission contre beaucoup d’État pour avoir réservé
l’entièreté de la profession des notaires aux nationaux. La CJ considère que cette profession ne fait pas état
dans son ensemble de l’exercice de l’autorité publique. Cette réserve avancée par les États était au regard de
la formule exécutoire confiée au notaire. La commission : apposer une formule exécutoire participe certes de
l’exercice de l’autorité publique mais pas des notaires. Les effets de la formule résulte soit de l’effet d’une
décision de justice soit d’un contrat entre parties devant le notaire. La CJ donnera raison à la Commission et
s’agissant de la France la Cour va juger que l’activité d’authentification confiée aux notaires ne comporte
pas, en tant que telle, une participation directe et spécifique à l’exercice de l’autorité publique.
La seule poursuite d’un objectif d‘IG ne saurait justifier que les prérogatives nécessaires à cet acte
soient réservées aux seuls notaires ressortissant de l’EM concernés. Dès lors la condition de nationalité
requise pour l’accès à cette profession constitue une discrimination interdite par l’article 49 TFUE.
Si la Cour relève qu’ils sont soumis à la LPS et donc ne relève pas de l’exception, elle va limiter la
portée de sa constatation en précisant néanmoins que le fait que les activités notariales poursuivent des
objectifs d’IG constitue une RIIG qui permet de justifier d’éventuelles restrictions à l’article 49 découlant
des spécificités propres à l’activité notariale pour autant que ces restrictions permettent d’atteindre les
objectifs et qu’ils sont nécessaires à cette fin.
Ce n’est pas uniquement les ressortissants de l’UE qui peuvent s’appuyer sur ces dispositions,
principes étendus aux ressortissants de l’EEE. Le ressortissant d’un EM doit être établis de façon continue et
stable dans un EM. Un ressortissant français établi au Canada ne pourra pas l’invoquer.
Le ressortissant d’un EM ne doit pas être établis dans l’EM où il preste le service, c’est une SPI. Le
droit de l’UE n’exige pas que le ressortissant d’un EM exerce son activité professionnelle au sein de l’EM de
résidence. Il suffit que l’individu ou l’entreprise preste à titre temporaire des service au sein d’un autre EM.
Enfin la LPS ne peut être invoquée qu’à la condition que la PS ait lieu dans un autre EM que celui du
prestataire du service.
On peut opposer la LPS à l’EM du prestataire ou à l’EM du destinataire suivant la restriction. Tout
EM impliqué dans les relations commerciales entre le prestataire et le destinataire d’un service sera
susceptible de se heurter à l’interdiction des restrictions à la LPS.
Une société établie dans un EM est considérée comme une personne physique ressortissante de cet
EM. Cette société a dès lors le droit de s’établir dans un autre EM, dans ce contexte il est possible d’opposer
la LE à l’EM d’accueil mais également à l’EM d’origine que la personne souhaite quitter. CJ 2 septembre
2015, Grp Stéria, C-386/14
Section 3: L’invocabilité
49 et 56 TFUe sont d’effet direct au sein des EM, leurs dispositions peuvent être invoquées par tout
individu, autorité ou entreprise contre tout autorité publique qui rend plus difficile la LPS ou LE. Se pose la
question de l’invocabilité horizontale. La question reste débattue mais on a une invocabilité à l’encontre
d’organismes collectifs, consacre l’invocabilité « oblique » contre des organismes quasi réglementaires.
Verticale :
CJ Reyners : En fixant une période de transition à la LE il y a une obligation de résultat précise qui
doit être facilitée et non conditionnée par la mise en œuvre de mesures progressives.
L’effet direct est donc maximum.
Horizontale :
Pour l’instant dans le cadre de litiges purement horizontaux la CJ n’accepte pas de prendre
connaissances de ces situations, néanmoins l’article 20 de la directive services semble inclure un champ
d’application quasi horizontal dès lors qu’elle dispose que les EM veillent à ce que le destinataire ne soit pas
soumis à des exigences discriminatoires fondées sur sa nationalité ou son lieu de résidence sans que cela ne
porte atteinte à la possibilité de prévoit des différences dans les conditions d’accès lorsqu’elles sont justifiée
par des critères objectifs/
Cet article 20 semble indiquer que les prestataires de service sont tenus de ne pas empêcher le libre
accès à leur service. Pas exclu que des individus privés puissent opposer aux autorités étatiques la non
transposition de cette disposition ou non application. Il n’y a pas beaucoup de contentieux, on ne s’en rend
pas beaucoup compte en pratique.
Ces personnes morales peuvent être établies dans plus d’un EM au moyen d’agences, de filiales ou
de succursales. Selon la JP le rattachement à un établissement autre que le siège n’est possible que si cet
établissement présente une consistance minimale par la réunion permanente des moyens humains et
techniques nécessaires à des prestations de services déterminées. CJ, 4 juillet 1985, C-168/84, Berkholz.
Cette distinction emporte des conséquences sur le contenu des droits de manière importante aussi bie
au niveau du droit de circulation mais aussi au niveau du droit d’accès à une liberté professionnelle sur
lesquels la CJ a eu une évolution conséquente notamment au regard d’un établissement principal/secondaire.
On se réfère au traité : la sté peut avoir un établissement permanent dans un autre EM par un agent
ou un bureau, sans créer de société distincte, lien très fort avec l’établissement principal.
La succursale on va créer une autre entreprise n’a pas d’indépendance économique par rapport à la
société d’origine. C’est aussi un établissement secondaire.
La création d’une filiale : consiste en la création d’une entreprise fille indépendante de la mère sur le
plan commercial et plus ou moins sur le plan financier. Ces 3 formes d’établissements secondaires relèvent
de la LE, les entreprises doivent être libre de choisir entre ces formes.
Toute législation fiscale qui incite implicitement à l’adoption de l’une de ces formes constituera une
entrave. Jusqu’il y a peu la LE ne fonctionnait réellement que sous la forme de l’établissement secondaire.
En revanche la sté mère qui irait s’établir dans un autre EM n’est pas couverte dans les traités à bien
le lire, et ne relevait pas du champ d’application des traités. La Cour peu a peu a fait évoluer cette situation.
CJ 27 septembre 1988, C-81/87, Daily mail : Le traité ne confère aucun droit à une société
constituée selon le droit d’un EM et y ayant son siège statuaire à transférer son siège réel dans un autre EM.
Le transfert de siège social d’une entreprise va exiger la dissolution dans le premier EM et la reconstitution
de la société conformément au droit du second EM.
Daily Mail souhaiter transférer son siège réel aux Pays-Bas mais souhaitait rester néanmoins soumise
au droit du R-U où elle s’était constituer. Le trésor du R-U refuse de donner son accord au transfert de siège,
en raison de ce refus la société ne peut pas transférer son siège, question préjudicielle à la CJ, est-ce que la
LE permet à une EM d’empêcher le transfert du siège réel vers un autre EM.
CJ, articles 48 et 62 TCE doivent être interprétés en ce sens qu’ils ne confèrent aucun droit, en l’état
actuel du droit communautaire, à une société constituée en conformité de la législation d’un EM et y ayant
sons siège statutaire de transférer son siège de direction dans un EM tout en demeurant une société de l’EM
de constitution soumise à ce droit.
Le R-U tentait de limiter les transferts de sièges dans les États à fiscalité plus favorables.
Cj : l’État du siège réel peut s’opposer au transfert du siège statutaire quand la sté prétendait
continuer à bénéficier des dispositions de l’État d’origine.
Enjeux importants, théorie de l’incorporation, la société est rattachée à l’État où elle a procédé à son
immatriculation ou enregistrement, succès dans les pays de Common Law. La seconde théorie est celle du
siège réel, ce critère exprime l’existence d’un lien concret entre la société et l’État à la loi duquel elle sera
soumise. Ce critère est retenu majoritairement notamment en France.
La CJ n’a pas voulu trancher sur le choix d’un État d’opter pour une théorie ou une autre. Il n’existe
aucun rapport hiérarchique entre ces critères et au contraire ce choix doit être fait sur un rapport d’égalité.
Les rédacteurs du traité à dessein n’ont pas voulu trancher entre les critères, ces différences sont au coeur de
la controverse, or la détermination du siège abouti à déterminer la loi applicable.
La détermination de la loi applicable relève une importance fondamental. Le critère du siège réel est
cependant reconnu comme inadapté dans le contexte européen. Sans doute pour cela que la CJ a décidé de
faire évoluer sa jp. Elle a commencé par assouplir sa JP dans l’arrêt CJ, Cartesio, 16 décembre 2008, C-
210/06 : Sté hongroise immatriculée en Hongrie qui cherchait à transférer son siège réel tout en continuant à
relever des disposition de la loi hongroise. La Hongrie fait partie de ces pays qui privilégie de critère du
siège réel. La Hongrie rejette la requête de la société Cartesio, elle ne pouvait pas transférer son siège à
l’étranger tout en étant soumise à la loi hongroise. Question préjudicielle.
Cartesio indique que la liberté pour les EM, en l’espèce de l’État d’accueil de déterminer les critères
de rattachement, loin d’impliquer une quelconque immunité de la législation nationale en matière de
constitution et de dissolution de société, ne saurait en particulier justifier que l’EM de constitution, en
imposant la dissolution et la liquidation de cette société empêche celle-ci de se transformer en une sté de
droit national de l’autre EM.
=> une sté créée en vertu d’une législation nationale n’a d’existence qu’à travers la législation
nationale qui va permettre sa reconstitution que si les conditions sont remplies. Les EM sont tenus de
reconnaître la validité d’une transformation transfrontalière et de lui donner des effets juridiques lorsqu’elle
est réalisée sur son territoire. Les EM doivent être en mesure d’accueillir une sociétés transféré et
transformée sans pouvoir tenir comme justification efficace l’inexistence d’une disposition adaptée en droit
interne.
Dire que les États sont obligés de reconnaître cette transformation transfrontalière c’est reconnaître
que la sté relève de la LE mais aussi admettre que les États peuvent y apporter des restrictions.
Or tout problème n’est pas résolu, dès lors que les droits nationaux ne contiennent pas de disposition
qui vont autoriser ou prévoir la constitution d’une société par voie de transformation transfrontalière. Il y a
application consécutive de 2 droits nationaux avec risque d’atteinte à la liberté de circulation. Les États
peuvent ainsi considérer que la réalisation d’une transformation devrait suivre d’une harmonisation
européenne.
La Cour s’y oppose, la différence de traitement selon la nature en droit interne ne devrait pas avoir
lieu.
En l’espèce sté à resp limité de droit Italien qui s’appelait Vale Constructzioni. Inscrit au registre des
sté italien, demande d’y être radié en indiquant son intention de transférer son siège social en Hongrie. Les
statut de Vale Epitesi, SAR de droit Hongrois, la juridiction, hongroise refuse l’enregistrement au motif qu’il
n’était pas possible de mentionne Contsutrctio comme prédécesseur, le transfert de siège social n’était pas
possible car les transformation de société sont limitées aux transformations qui ont lieu en interne.
L’exposé des faits laisse croire que la sté italienne a été dissoute. La juridiction de renvoi précise
qu’on est en présence d’une véritable transformation transfrontalière, maintien e la société avec transfert et
transformation. Pour la première fois la Cour va déclarer incompatible avec la LE une législation nationale
qui refuse le principe de la transformation transfrontalière. Tant le principe que les modalités de cette
transformation sont encadrées par le droit de l’Union.
Dans le principe : nul ne conteste que la sté issue de la transformation soit soumise au droit de l’État
d’accueil. Dès lors que l’applicabilité du principe de liberté d’établissement est admise, en l’espèce le droit
des société hongrois prévoit des règles pour la transformation des sté qui ne pouvait s’appliquer qu’aux
situations internes, la Cour y voit une différence de traitement entre les transfo interne et les transf transfron
de nature à constituer une entrave à la LE => la Cour conclu qu’une telle réglementation est contraire aux
articles 49 et 54 TFUE.
Sur les modalités mêmes du transfert la Cour rappelle que le justiciable dispose d’un droit conféré
par l’ordre juridique de l’Union, celui d’effectuer une transformation transfrontalière dont la mise en œuvre
dépend, en l’absence de ègrles de l’Union, de l’application du droit national, néanmoins le droit national ne
doit pas rendre impossible la transformation (effectivité) ou prévoir des modalités différentes de la
transformation interne (principe d’équivalence) pour une transformation transfrontalière.
CJ admet que la législation du pays d’accueil peut exiger une stricte continuité juridique et
économique entre la société prédécesseur et la successeur. Mais la CJ se limite à l’objet du litige (mention de
prédécesseur en droit dans le registre), le refus de mention de prédécesseur, qui aurait lieu pour une
transforma en droit interne est contraire au principe d’équivalence des conditions et de plus le refus des
autorités hongroise de tenir compte des documents italiens est jugé contraire au principe d’effectivité
puisqu’il risque de placer la société sollicitant sa transformation dans l’impossibilité de démontrer qu’elle
s’est conformée aux exigences e l’État d’origine.
Le mouvement a été consolidé par l’arrêt Pul Bud, C-106/16, 2017 : Société nommée est une société
de droit polonais qui avait transféré son siège statutaire vers le Luxembourg. La sté requiert à cette fin une
procédure de liquidation auprès du registre de commerce polonais. Elle n’attends pas l’issue de la procédure
et transfert effectivement son siège.
Le tribunal luxembourgeois a demande les documents prouvant la mise en œuvre de la liquidation
correcte sur le territoire polonais. Elle refuse et critique l’obligation de liquidation. Par ailleurs il est pas
certains que la société ait eu l’intention de transférer son siège réel au Luxembourg contrairement au
précédent arrêt.
Saisine de la CJ :
→ l’applicabilité de la LE dans le cadre d’un transfert de siège statutaire vers un EM
indépendamment du siège réel. Importance mise en exergue par l’AG. Les conclusions témoignent de l’enjeu
de l’affaire, l’AG rappelle la définition de la LE, les conséquences que la Cour en a tiré concernant l’exercice
d’une activité économique effective. Or si l’existence d’un établissement est une condition d’application de
la LE, pour l’AG l’autre condition est que l’établissement réelle une activité économique réelle et effective.
Pour l’avocat la LE ne s’applique qu’aux seuls cas d’établissement avec une implantation réelle. L’AG
conclu à la LE aux opérateurs éco dans l’UE le libre choix du lieu d’exercice de leur activité économique,
elle ne leur donne pas le libre choix du droit applicable.
La Cour de Justice ne la suit pas, l’applicabilité de la LE est une question distincte de l’exercice de
celle-ci, qu’il soit fictif ou même abusif. Il ne reste qu’une seule condition pour jouir de la LE : être constitué
en conformité avec le droit d’un EM. De fait peu importe, le droit de l’UE va s’appliquer, absence
d’immunité des dispositions nationales.
Arrêt qui met fin totalement à l’obstacle de la théorie du siège réel même si le critère du siège réel
peut être retenu par un EM mais ne va pas les prémunir de la possibilité pour un E de transférer le siège
statutaire dans un autre EM. Ils ne pourront pas empêcher une société de changer de droit applicable,
d’optimiser le choix de la loi applicable tout en exerçant sur leur territoire toutes leurs activités.
La LE doit permettre aux sté constitués conformément au droit d’un EM de se transférer sur le
territoire d’un autre EM quelque soit les motifs de ce transfert. Aucune marge de manœuvre n’est laissée aux
États même si l’opération n’a pour seul but de contourner la législation de l’EM.
Peut-on invoquer une RIIG ? Ici la Pologne avance notamment que la règle vise la protection des
créanciers et lutte contre abusives et fraude à la loi. La CJ considère que la législation est disproportionnée,
que si ces raisons sont bien des RIIG, elles sont disproportionnées.
La fraude à la loi : la Cour juge que n’est pas constitutif en soit d’abus le fait d’établir le siège
statutaire ou réel d’une sté en conformité de la législation d’un EM dans le but de bénéficier d’une législation
plus avantageuse. Inhérent la liberté de circulation.
CJ C-212/97, Centros, 1999 : Pratique inhérente au Libertés consacrées par le traité. Sté de droit
britannique par 2 danois qui étaient les seuls détenteurs de capital, ils ont créé la sté au R-U, siège statutaire
de RU et créent une succursale au Danemark et au moment de la demande d’enregistrement la société
centros se voit opposée un refus dans la mesure où elle n’avait pas exercée d’activité sur le territoire
britannique.
Les autorités danois refusent au motif de l’absence d’activité sur le lieu d’établissement principal.
Elles soulignent qu’elle souhaitait mettre son activité principale au Danemark, fraude à la loi en s’installant
au RU, la sté souhaitait contourner la législation danoise plus contraignante.
La Cour va être très claire, point 19 elle relève sur le point de savoir si cette réglementation est une
entrave : la liberté d’établissement comporte pour les danois le droit d’accéder aux activités non salariées et
de les exercer ainsi que celui de gérer et constituer des entreprises dans les mêmes conditions que celles
définies par la législation de l’EM d’établissement pour ses propres ressortissants. Il s’en suit que ces sté ont
le droit d’exercer leur activité dans un autre EM par l’intermédiaire d’une filiale, la pratique consistant dans
un EM a refuser dans certaines circonstances l’immatriculation d’une succursale d’une société ayant son
siège dans un autre EM abouti à une restriction à la liberté d’établissement.
Point 26 de l’arrêt sur l’abus de droit : les dispositions nationales que les intéressés ont cherché à
éviter l’application sont des règles régissant la constitution de sté et non des règles relatives à l’exercice des
activités professionnelles or les dispositions du traité visent précisément à permettre aux sté constituée en
conformité avec la législation d’un EM d’exercer leur activité dans d’autres EM.
=> le fait de se constituer dans un EM où le droit est moins contraignant ne saurait en soit constituer
un usage abusif de la LE, le droit de se constituer en conformité au droit d’un État puis créer une succursale
est inhérent à la liberté d’établissement.
Le traité impose à l’Allemagne de respecter la capacité juridique que la sté possède en vertu du droit
de l’État de constitution.
Du point de vue du droit Allemand met fin à la pratique par laquelle la personnalité juridique d’un
PM immatriculée dans un autre État n’était pas reconnue.
La Cour rappelle la formulation de centros et désormais la Cour dit que certes on peut regarder au
cas par cas si il n’y a pas un abus, et même si la règle cherche à protéger les tiers, la voie qui est choisie est
une voie générale, trop générale pour être considérée comme justifiée, elle ne peut pas être proportionnée dès
lors qu’elle vise toute société étrangère.
CJ, 12 septembre 2006, C-196/04, Cadbury Schweppes : résumé : la législation britannique selon
laquelle les bénéfices d’une sté étrangère détenue par une sté résidente aux R-U sont attribués à la maison
mère et taxé dans son pays d’origine violait la LE car la sté était réellement implantée dans l’EM d’accueil,
l’Irlande et qu’elle y exerçait des activités économiques effective. Schweppes démontre une position
particulièrement sévère de la CJ au regard des législations nationales qui viseraient à sanctionner des
montages artificiels en exigeant que, certes on peut lutter contre des montages artificiels, mais ceux-ci
doivent être purement artificiels, dépourvus toute réalité économique dans le but d’éluder totalement l’impôt
normalement dû par les bénéfices généré sur l’activité du territoire national.
=> toute loi nationale ne peut pas établir une présomption générale de pratique abusive et que c’est le
contrôle au cas par cas d’une société seule qui pourra éventuellement si elle démontre un montage purement,
totalement artificiel échapper au principe de la LE.
On vise tant les PM et que les personnes physiques. Le ressortissant de l’UE doit être par principe
assimilé aux nationaux. En ce sens il est soumis aux mêmes conditions et bénéficie des mêmes droits que les
professionnels du pays où il entends exercer son activité.
La LE vise à assurer le bénéfice du traitement national à tout ressortissant d’un EM qui s’établit ne
serait-ce qu’à titre secondaire dans un autre État pour y exercer une activité salariée et l’égalité de traitement
est applicable tant aux conditions d’accès à une activité professionnelles qu’aux conditions d’exercice de
celle-ci et donc qu’elle comprends les avantages sociaux, fiscaux qui participent de l’intégration de la
personne établie dans l’État d’accueil.
CJ, 27 novembre 2008, C-417/07, Sté Papillon : Administration fiscale française qui va contester le
choix par la sté papillon du régime d’intégration fiscal français en vertu duquel une société résidente peut se
constituer seule redevable de l’impôt sur les sociétés dus pour l’ensemble des résultats du groupe formé par
elle même et les sté dont elle détient 95 % au moins du capital.
La sté papillon entendait profter de cette administration fiscale, l’administration en considérait pas la
sté comme un groupe, avec une deuxième sté établie aux Pays-Bas sans établissement stable.
Le CE : le régime de neutralisation fiscale des opérations intra-groupe en tant qu’il ne bénéficie pas
aux sous-filiales résidentes dès lors que son capital est détenu par un filiale établie dans un autre EM
constitue une restriction à la LE ? Si oui n’est-ce pas justifiable ? Clair en l’espèce que les dispositions du
CGI introduisent une différence de traitement au regard d’adopter le régime d’introduction fiscal suivant que
la sté mère détient les participations au moyen d’une filiale établie en France ou dans un autre EM.
La France argue de la différence de situation, dès lors que la filiale est dans un autre EM, les
situations ne sont pas comparables.
Admettre un traitement différent en raison du seul fait de la localisation du siège dans un autre EM
d’une sté viderait la LE de son contenu. Discrimination directe classique.
Est jugée contraire à la LE la règle selon laquelle seuls les ressortissants nationaux peuvent
demander l’attribution de locaux loué par la collectivité et utilisé par les ressortissant : C 197/94
une dispostion nationales qui limite à des sujets de droit nécessairement établis sur le territoire
national est interdit par les traités C 451/03, 30 mars 2006
La Cour condamne l’obligation de constituer une société pour l’exercice d’une profession.
La directive de 2005 concerne que les professions réglementées, qu’en est-il des professions non
réglementées ? Au minimum on doit s’appuyer sur Vlassopoulou : on ne peut pas exiger de n’importe qui de
revenir à une formation initiale dans l’État d’accueil.
Cette obligation de comparaison s’applique également aux stages rémunérés des élèves avocats ( CJ
13 novmebre 2003, C313/01, Morgenbesser)
La Cour a jugé s’agissant des avocats, qui ont une directive spécifique, qui vise à faciliter
l’établissement d’un avocat et son exercice, or la directive permet l’établissement d’un avocat sous le titre
obtenu dans son État d’origine et il pourra prétendre au titre de l’État d’accueil même si le titre de l’État
d’accueil était le seul possible pour exercer la profession d’avocat sur le territoire considéré. CJ, 3 février
2011, Ebert.
En toute hypothèse même si on entre pas dans les conditions spécifiques des directives une
comparaison doit être fait en EM d’accueil et EMO.
De manière logique la localisation du siège social des personne morales correspond à la nationalité
pour les personnes physiques C 360/06, 2 octobre 2008, Heinrich Bauer. La Cour condamne les
discriminations directes et indirectes.
Toutes les législations fiscales qui réservent le bénéfice d’un avoir aux succursales d’une sté établie
sur l’EM d’accueil ou les législation qui imposent des taux différents selon qu’ils sont ou non établis dans
l’EM sont des discriminations directes à raison du siège social, C 311/97, 1999, Royal Bank of Scotland.
Une législsation qui soumettrait des investissement sur le territoire d’un autre EM à un régime fiscal
moins favorable que le national relève d’une discrimination directe
=> dès que le lieu du siège social est pris en compte => discrimination directe.
Pour établir l’existence d’une discrimination la CJ a précisé que la comparabilité d’une situation doit
être examinée en tenant compte de l’objectif poursuivi par les dispositions nationales en cause. De plus
lorsque les États vont mettre en place des mécanismes visant à atténuer ou supprimer la double imposition
(ne relève pas de la compétence des institutions européenne, compétence des États par des conventions), ces
conventions rentrent dans le champ d’application des traités. L’atténuation ou suppression de la double
imposition sera déclarée contraire à la LE si elle varie selon que les dividendes proviennent de sté résidentes
ou établies dans d’autres EM. C 446/05, 12 décembre 2006, Test claimants
Législations constituent à des discriminations indirectes qui favorisent les ressortissants d’autres EM.
La Cour va sanctionner toute législation qui bien que non fondée sur la nationalité tient compte de la
résidence de la personne physique pour entraver sa LE CJ, Assher, C 107/94, 1996
Ici résidents et non résidents sont traités différemment qui constitue une discrimination directe, le CA
des contribuables non résidents est attribué par des bases minimales, plus important que pour les résidents.
Matière fiscale qui a le plus de discrimination indirectes qui se fondent sur des exigences liées au
lieu d’établissement principal, on peut y citer Uberseering.
3) Les entraves
Distinction formelle entre entrave et discrimination indirecte : question délicate ; certains arrêts où la
Cour raisonne uniquement en termes d’entrave, notamment le cas CJ 13 décembre 2005, Mark and
Spencer : La Cour brouille les frontières entre les deux notions en utilisant les deux notions dans la même
espèce.
La Cour : le traité s’oppose à toute mesure nationale qui meme sans s’attacher à la nationalité est
susceptible de gêner ou rendre moins attrayant l’exercice de la LE garantie par le traité, C 299/02,
Commission c/ Pays Bas
l’existence d’une entrave s’apprécie par rapport aux effets dissuasif peu importe la qualification de la
mesure en droit interne, Commission c/ Danemark, C 150/04 : à propos de la limitation de la déductibilité
des cotisations versées dans le cadre d’un plan de retraite, cotisations souscrites dans une institutions établie
dans un autre EM, la législation nationale considérait qu’il s’agissait non pas de cotisation mais d’un fond
d’investissement )=> pour la CJ reste une entrave.
La seule obligation de contracter une assurance en matière automobile rend l’exercice beaucoup plus
difficile.
Toute autorisation préalable relève de ces restrictions, une réglementation nationale qui subordonne
l’établissement d’une entreprise d’un autre EM à la délivrance d’une autorisation préalable est susceptible de
gêner l’exercice. CJ, Blanco Pérez et Chao Gomez, 1er juin 2010
CJ 21 juin 2012, Marja-Liisa Susisalo : réglementation qui réglemente les possibilités d’ouverture
d’officine pharmaceutique et l’exploitation de succursale. La requérante s’est vue refusée l’autorisation
d’ouvrir une succursale de pharmacie dans un quartier donné alors même que la pharmacie de l’université
avait obtenu une autorisation de transfert dans le quartier visé par la requérante.
Elle fait valoir que les modalités nationales et l’établissement de succursale sont contraires à 49. La
Cour est interrogée et :
→ Il y a absolument aucun élément d’extranéité, tous les protagonistes étaient des nationaux. La CJ
dit que certes mais pas exclu que la situation ne vise pas ultérieurement un contexte européen si
l’exploitation d’une officine pharmaceutique était le fait d’une requérante étrangère.
→ Rappelle qu’en matière de santé les États restent compétent notamment pour aménager leur
système de sécurité sociale, organiser leur système de santé tel que les officines pharmaceutiques.
CJ 2007, Viking : S’est posé le problème de la grève ou l’action, en quoi cela peut constituer une
restriction à la LE ? Dans cet arrêt il existait un double, dans un premier temps il convenait d’établir
l’applicabilité des dispositions européennes avant d’établir si des restrictions par les organisations syndicales
étaient compatibles avec des règles de circulation.
UN syndicat fait grève pour obtenir la signature d’une convention collective dissuadant la LE. Or
l’organisation d’actions collectives relève de la liberté syndicale ce qui devrait l’exclure du droit de l’Union.
Il faut donc d’abord à la CJ un raisonnement pour rattacher la grève à la liberté protégée par la LE.
Elle balaye l’argument d’exclusion du droit de l’Union celui tentant à l’autonomie du syndicat
comme n’étant pas une action pouvant être attribuée à l’État, mesure étatique. Pour la CJ, point 36,
« D’autre part, ainsi que FSU et ITF le font valoir, des actions collectives telles que celles en cause au
principal, qui peuvent constituer l’ultime recours des organisations syndicales pour faire aboutir leur
revendication visant à régler de façon collective le travail des salariés de Viking, doivent être considérées
comme étant inextricablement liées à la convention collective »
Point 37 : « Il s’ensuit que des actions collectives telles que celle visée par la première question
posée par la juridiction de renvoi relèvent, en principe, du champ d’application de l’article 43 CE »
Point 40 « À cet égard, il suffit de rappeler que, s’il est vrai que, dans les domaines ne relevant pas
de la compétence de la Communauté, les États membres restent, en principe, libres de fixer les conditions
d’existence des droits en cause et les modalités d’exercice de ces droits, il n’en demeure pas moins que, dans
l’exercice de cette compétence, lesdits États sont néanmoins tenus de respecter le droit communautaire »
Les EM soutenaient ensuite que le droit de mener une action collective constitue un droit
fondamental qui serait soustrait de l’article 49. La CJ ne le conçoit pas ainsi et juge que le droit de grève est
reconnu par différents instruments internationaux auxquels les EM ont adhéré, il est également protégé par
les droits C°els des EM mais aussi la charte des DF de l’UE.
→ pour fondamental qu’ils soit ce n’est pas un droit absolu qui connaît des restrictions et y compris
dans le droit de l’Union, point 44. La Cour a jugé que la protection des DF constitue un intérêt légitime de
nature à justifier une restriction aux obligations imposées par le droit UE même en vertu d’une liberté
garantie par le traite, Schmidberger. Va se jouer sur le principe de proportionnalité.
Dans Schmid, elle avait jugé que l’exercice des droits fondamentaux n’échappe pas au champs
d’application du traité et que cet exercice doit être concilié avec les libertés économiques. Le caractère
fondamental n’est pas de nature à faire échapper les actions collectives aux dispositions du traité.
→ Les dispositions étatiques peuvent être celles de l’État d’accueil mais aussi État d’origine. Les
dispositions relatives à la LE visent à assurer le bénéfice du traitement national dans l’EM d’accueil mais
s’oppose aussi à ce que EMO entrave établissement dans un autre EM
Crée un cadre juridique pour assurer la liberté de la prestation de service mais aussi établissement.
Elle donne une définition établissement comme étant l’exercice effectif d’une activité économique par le
prestataire pour une durée indéterminée au moyen d’une infrastructure stable à partir de laquelle la fourniture
de service est réellement assurée (article 4.5)
=> redonne la définition large de la CJ.
Elle formalise les mesures interdites en matière de LPS et LE. Pour la LE ce sont les articles 14 et
15. Est une entrave prohibée, article 4, « toute obligation, condition ou limite prévue dans les dispositions
normatives des États dans les règles d’ordre ou d’organisation professionnelles, dans la jp ou les pratiques
administratives ».
L’article 14 dresse la liste de 8 exigences que les EM ne peuvent imposer et qui vont être en toutes
hypothèses condamnées :
→ discriminatoires fondées directement ou indirectement sur la nationalité ou emplacement du siège
statutaire,
→ interdiction d établissement dans plusd’un EM ou d’être inscrit dans les registres de plus d’un
EM ;
→ limite à la liberté du prestataire de choisir entre établissement principal ou secondaire, limites
entre établissement sous forme d’agence, de succursale ou de filiale.
→ Sont interdites toutes conditions de réciprocité
→ l’application au cas par cas d’un test économique consistant à subordonner l’existence de
l’autorisation à un besoin économiques
→ intervention in/directe d’opérateurs concurrents dans les décisions (passage devant un comité où il
y a une entreprise concurrente.
→ garantie financière ou prestataire
→ obligation d’être inscrit dans les registres ou avoir exercé une activité pendant un certains temps.
Si de telles exigences existent elles doivent être systématiquement éliminées par les États qui
encourent une constatation de manquement.
L’article 15 prévoit des exigences « à évaluer ». Si le système juridique des États comporte les
exigences mentionnées à l’article 15 ces derniers doivent procéder à une évaluation à l’issu de laquelle il
doivent soit les supprimer soit les adapter de façon à les rendre conforme à la directive. Consistent des
limites quantitatives, territoriale, etc.
Le champ d’application de la directive est cependant très restreint pour être effeciace mais ca a
permis de borner l’action des EM et essayé d’instaurer ce qui est la pierre angulaire du marché intérieur qui
est la confiance mutuelle.
Directives très vite nécessaires, fait parti des principaux obstacles à la LE qui peuvent découler de la
simple différence de législation nationale quand aux conditions d’accès ou d’exercice. Cela s’est avéré
nécessaire car en l’absence de telle directive les États demeurent libre de réglementer certaines activités
professionnelles, pouvait créer de grandes disparités.
Ex : directive avocat, 16 février 1998, facilite la LE des avocats. Selon la directive elle peut prendre
2 formes. En premier lieu tout avocat a le droit d’exercer à titre permanent sur son titre professionnel
d’origine à la condition de s’inscrire auprès de l’autorité compétente de l’État d’accueil et respecter les règles
professionnels de l’EMO que de l’EMA.
CJ Jakubowska, 2010 : Ces conditions d’inscription aux ordres sont justifiées.
Pour les activités de représentation et défense en justice la Cour a admis que l’EMA impose à
l’avocat d’agir de concert avec un avocat de la juridiction saisie mais toutes ces exigences ne peuvent jouer
que dans les 3 ans de l’installation. L’assimilation de l’avocat à l’EMA est obtenu après 3 années d’activité
effective et régulière dans l’État d’accueil et droit de cet État. Il obtient le titre d’avocat de cet État
parallèlement au titre de l’État d’origine.
L’avocat exerçant sous son titre d’origine peut à tout moment demander la reconnaissance de son
diplôme afin d’accéder à la profession d’avocat de l’EMA.
Les État ne peuvent pas faire abstraction des connaissances et qualification déjà acquises dans un
autre EM. Si l’examen comparatif des diplômes permet de conclure que les qualifications et compétences
sont attestées par le diplôme étranger correspondent à celles exigées par les dispositions nationales, l’EM
d’accueil est tenu d’admettre que ce dilpome rempli les conditions posées par celle-ci.
Si la correspondance n’est que partielle l’État peut exiger que l’intéressé démontre qu’il a acquis les
connaissances manquantes (Vlassopoulou). Vaut également lorsque la profession n’est pas réglementée
(Aranitis), ils doivent procéder à une comparaison de qualification.
Les États conservent la possibilité de fixer des qualification minimales pour accéder à une
profession, C 311/06, Cavallera, 29 janvier 2009.
57§2 TFUE : « Sans préjudice des dispositions du chapitre relatif au droit d'établissement, le
prestataire peut, pour l'exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l'État
membre où la prestation est fournie, dans les mêmes conditions que celles que cet État impose à
ses propres ressortissants »
Interdiction des restrictions de la LPS ne peut viser que des mesures étatiques avec extensions aux
entités privées qui organisent collectivement le travail : Warlave 1974.
Signification du principe : la règle du traitement national prohibe toute discrimination,
réglementation nationale qui réserve spécifiquement aux ressortissants d’EM prestataires de services plus de
conditions ou favorise le ressortissant national.
Ex : exigence d’un agrément pour exercer la profession ; création d’un monopole.
Cette discrimination n’est pas seulement celle qui affecte le prestataire, peut être celle qui affecte le
bénéficiaire. Les destinataires de services bénéficient aussi de la règle du traitement national dans l’EM où
s’effectue la prestation de service.
La Cour se base sur une analyse pragmatique pour détecter tout ce qui pourrait entraver la LPS. Elle
va appréhender la LPS dans toutes ses dimensions, pas uniquement les entraves de l’activité économique
mais tout ce qui est nécessaire pour réaliser l’activité rentre dans la prestation. Le prestataire doit pouvoir se
déplacer sur l’EMA et même, si nécessaire, y installer toute infrastructure nécessaire à l’exercice de son
activité. Lui soit reconnu la faculté de contracter, d’acquérir et de vendre des biens, d’emprunter ou autre
formes de crédits. Il y a aussi possibilité de loger et des restrictions à cette possibilité sont saisies dans le
cadre de la LPS. Les discriminations peuvent être directes, fondées sur la nationalité, indirect, fondé sur des
critères neutres mais qui aboutissent au même résultat.
Cette règle s’accommode très mal avec le caractère nécessairement temporaire de la LPS et induit
des spécificités.
À partir de là que naît la notion de MIA, peuvent constituer une entrave sauf admission d’un RIIG,
26 février 1991, guides touristiques.
En revanche seront presque systématiquement considérées comme des entraves à la LPS toute
obligation d’autorisation préalable pour exercer la PS dans l’EMA. Si l’activité du prestataire a fait l’objt
d’un agrément dans l’EMO, un tel agrément ne peut pas être exigé dans le pays de la prestation. CJ 3
octobre 2000, C-58/98, Corsten
Sont également des entraves à la LPS les obligations de constituer une caution et celles d’élection de
domicile sur le territoire de l’EMA de la prestation. Obligation de disposer même d’un local est contraire à la
LPS par nature.
La directive de 2006 prévoit spécifiquement dans son article 16§2 que les EM ne peuvent imposer
l’obligation pour le prestataires d’avoir un établissement sur le territoire sauf à ce que cette législation soit
justifiée pour des raisons d’OP, sécurité publique, santé publique ou de protection de l’environnement.
Sont interdictions les discriminations directes, indirectes et entraves : plus large en LPS dès lors
qu’i_l faut tenir compte des exigences déjà imposées dans l’EMO.
B) Le détachement de travailleur
Le détachement de travailleur est une activité de prestation de service : Webb. Elle peut avoir un
impact sur le marché du travail de l’EMA. CJ, Vicoplus, 10 février 2011 : La mise a disposition des
travailleurs étant de la LPS, la question était beaucoup plus délicate concernant le déplacement du personnels
de l’entreprise à l’occasion de prestation de service que ces travailleurs soient ressortissant d’État tiers ou
EMO.
La prestation de service donne droit à se déplacer avec son personnel sur l’EMA et ce même droit
interdit aux EM d’obliger aux entreprises se rendant temporairement sur son territoire pour prester des
services a obtenir pour ses travailleurs des autorisations de travail. Les travailleurs que l’entreprise fourni
peuvent originaires de l’UE ou États tiers. Sur l’EMO ils ont rempli les autorisations de travail auprès des
organismes nationaux, et notamment d’immigration. Ils n’ont pas à le refaire sur l’EMA.
La Cour n’a fait que confirmer Rush Portuguesa et a condamné la procédure qui visait à confirmer le
détachement européen, procédure imposée par l’Autriche lors du détachement lors d’une PS de travailleurs
d’États tiers. On peut aussi mentionner la condamnation d’obligations imposées par les législations
nationales aux seules entreprises de travail temporaire établies dans d’autres EM. Même une procédure de
déclaration préalable de détachement est interdite au regard de la LPS et la Cour ne le justifie jamais au
regard du détachement de travailleur.
Interdit aussi l’application au personnel détaché les règles relatives à la sécurité sociale des
travailleurs détachés : C-369/96. CJ Arblade, 23 novembre 1999
Tensions : en appliquant la loi du pays d’origine dans le pays d’accueil on a accusé les entreprises de
faire du dumping social, application du salaire minimum de l’EMA, les conditions de sécurité de l’EMA etc ;
De façon générale la position de la Cour ne pouvait pas satisfaire ceux pour qui la législation du travail plus
protectrice et législation des travailleurs devait s’imposer, la Cour a développé une jp propre à favoriser la
LPS. Jurisprudence restrictive des normes sociales de l’État d’accueil et privilégie des normes sociales plus
faibles : CJ, 18 décembre 2007, Laval : La Cour condamne le blocus de syndicats suédois d’une entreprise
qui entendait faire travailler des travailleurs détachés avec des conditions sociales moindres. Le respect des
salaire minimaux par exemple est ceux du lieu de l’État d’origine et non ceux de l’État d’accueil.
CJ, 11 septembre 2014, Essent Energie : Jp qui précise le droit applicable a la question des
travailleurs détachés. La Cour va consolider la protection de la mise a disposition de travailleurs étrangers
dans un autre EM malgré les réticences des États à abandonner tout contrôle sur l’entrée de ces travailleurs
détachés. Cette opération repose sur l’admission de la possibilité pour une entreprise qui n’est pas
directement partie au contrat de détachement (donneur d’ordre) de se prévaloir des articles 56/57 TFUE. La
Cour rappelle aussi le cadre limité des restrictions qui peuvent être apportée par les États à la LPS au regard
d’une volonté nationaliste de protection du marché national du travail.
En l’espèce le travail détaché intervient dans le cadre d’une chaîne contractuel. Sté Essent établie
aux Pays-bas charge une sté Bis établie aux Pays-Bas de montages d’échafaudage pour lesquels elle a fait
appel à une sté allemande pour se voir détacher auprès d’elle des travailleurs. Lors d’un contrôle de
l’inspection du travail Néerlandais, 33 ressortissants d’États tiers avaient participé à la réalisation des
travaux. L’inspection du travail constate que les travailleurs étrangers étaient dépourvus d’autorisation de
travail néerlandaise, amende.
Essent fait un recours, rejeté en ce que le service était exclusivement un détachement de manœuvre
de sorte qu’Essent en tant que donneur d’ordre devait disposer d’une autorisation de travail.
La Cour : la mise a disposition de travailleurs par une entreprise aux profits d’une autre même si les
contrats de travail ne sont pas conclus entre l’utilisateur effectif et ses travailleurs constitue une prestation de
service. Par ailleurs la circonstance que ces travailleurs soient de la nationalité d’un État tiers est sans
incidence sur le régime juridique applicable à l’activité en cause.
Même si l’entreprise Essent est un donneur d’ordre, même si elle n’a pas participé directement à la
LPS la Cour estime qu’il faut retenir une conception extensive de la notion d’employeur conduisant à
intégrer le donneur d’ordre à la LPS, sinon cela serait une contradiction, la législation ayant infligé l’amende
à Essent cela montre que c’est l’employeur pour le Pays-Bas. L’employeur est couvert et peu invoquer la
LPS.
Empêcher la société Essent de se prévaloir à la LPS ferait obstacle à ce qu’elle puisse se défendre.
Par ailleurs la condamnation exclusive de la société Essent implique l’impossibilité pour la société bis de
faire valoir une violation de 56/57. Seule la société Essent dispose de la faculté de faire valoir la
méconnaissance de la LPS, il faut donc lui reconnaître cette possibilité.
La Cour ne limite pas ce raisonnement à cette invocabilité élargie, elle va également revenir sur les
justifications qui peuvent être avancées à une restriction de la LPS :
En réalité la Cour n’avait pas statué spécifiquement sur la compatibilité d’une exigence
d’autorisation de travail dont le détachement n’est pas l’accessoire de la PS mais l’objet en elle même de la
prestation de service. Pour l’exigence d’une autorisation administrative : restriction à la LPS. La législation
néerlandaise contrevient à ce principe.
Dans Vicoplus la Cour avait admis une telle restriction, le gouvernement du Pays-Bas invoque que la
mesure est nécessaire pour protéger le marché national du travail. Or les travailleurs détachés n’ont pas
vocation à accéder de manière durable au marché de l’emploi mais la CJ avait considéré dans Vicoplus qu’en
raison de la nature particulière des liens de travail inhérent à la mise à disposition e main d’œuvre l’exercice
de l’activité de mise à disposition de main d’œuvre affecte les relations sur le marché de l’emploi et parfois
les intérêts légitimes des travailleurs sur le marché.
Vicoplus : Une législation nationale obligeant les travailleurs à obtenir une autorisation était valide
Elle regarde aussi si cela ne peut pas être jusitifiée pour une autre raison impérieuse, celle de lutter
contre les abus, mais alors les États doivent s’assurer de la proportionnalité de la contrainte avec les objectifs
poursuivis. Ce faisant la Cour exclu que la mise à disposition de travailleurs détachés puissent avoir une
incidence grave sur le marché du travail et conduit la Cour à juger que le maintien à titre permanent par un
EM d’autorisation de travail pour ressortissant d’Etats tiers mis à dispositions par une entreprise d’autre EM
excède l’objectif poursuivi de lutte contre les abus.
Elle donne des réglementations possible de limite des abus : attestations de sécurité sociales,
régularité dans l’EM d’Origine de l’entreprise. Elle oblige l’État où a lieu la mise à disposition de main
d’œuvre à tenir compte des exigences où l’entreprise est établie. Si les turcs sont employés légalement en
Allemagne, ils doivent pouvoir travailler aux Pays-Bas sans autre obligation. (Point 56/57).
Ne satisfait toujours pas une protection sociale plus favorable des travailleurs, l’Union n’a pas de
compétence en ce domaine. La directive de 1996 est une aberration. Les États n’arrivent pas à s’accorder, les
niveaux de protection sociale et marchés du travail sont trop différents pour harmoniser. Seule la charte des
droits fondamentaux semble fixer une limite.
Les arrêts se succèdent pour déterminer le champ d’application réel de la directive. Pour le domaine
de la santé, cela devrait être exclu. Article 2 « les services de soin de santé » : considérant 22 directive« ceux
fournis par des professionnels dont l’activité doit être réglementé et que leur activité doit avoir pour objectif
d’évaluer, le maintenir ou de rétablir l’état de santé de leur patient ».
Pour des professionnels dans des domaines paramédicaux ou médicaux sociaux difficile de savoir si
cela rentre et déclenche la directive ou non.
S’agissant des EPHAD la Cour ne va pas se substituer au juge national mais enjoint la juridiction à
vérifier si les activités de soin tel que la distribution de médicaments ne relève pas précisément des soins de
santé. Il semble que si les centres d’accueil de jour auront du mal à remplir le critère les centres de nuits eux
pourraient remplir cette condition.
Ottica : S’agissait de l’activité d’opticien italien en cause. La Cour considère que la directive ne
s’applique, la profession est réglementée et leurs activités touchent à la santé publique. Elle constate que
l’intervention des opticiens est susceptible de prévenir certains risques pour la santé et de garantir la
protection de la santé publique.
En l’espèce si les opticiens maintiennent la santé, une lecture attentive montre que tous les magasins
d’optique ne sont pas couverts par l’exclusion de la directive. Elle insiste beaucoup sur le fait que les
opticiens italiens sont autorisés à procéder à des actes ayant une nature médicale et notamment à un examen
de vue. Critère décisif, en France les opticiens rentreraient dans le champ de al directive n’ayant pas le
caractère de soin médical. Il faut distinguer pour chaque profession distinguer les activités purement
commerciales qui ne sont pas qualifiées de prestation de soin de santé même si elles participent à la santé
publique.
Appréciation au cas par cas demandée au juge national en fonction de la législation applicable.
Pour le prestataire de service l’objectif est d’être exclu car la directive est beaucoup plus restrictives
à la LPS que le droit primaire. Quand on rentre dans le champ d’application de la directive il y a des
obligations fortes annoncées à destination des EM.
Ensemble des exigences que l’on retrouve aux articles 16 et 18 et 19. La directive prévoit clairement
que ces restrictions peuvent être justifiées par des raisons d’OP, de sécurité publique, de santé publique. Elle
prévoit la protection de l’environnement aussi comme justification de norme discriminatoire.
D’un point de vue juridique surprend car la protection de l’E est une RIIG, or elles ne peuvent
intervenir que pour des MIA normalement, non discriminatoires. Le législateur prévoit dans un acte de droit
dérivé une autre exception et ajoute à l’article 52 en prévoyant une nouvelle exception au titre des RIIG.
Les autres obligations imposées aux États : l’obligation de procéder à une évaluation mutuelle en
matière de service. Sans doute le mécanisme le plus original, les États membres sont amenés à anticiper un
éventuel contentieux et intervenir de manière préventive afin de s’assure que les mesures relevant du champ
d’application de la directive sont bien conformes au droit de l’Union. La directive article 15 impose aux
États de modifier ou abolir les régimes d’autorisations ou autres exigences qui ne seraient pas justifiées ou
qui sont disproportionnées. Les États ont une obligation générale de passer en revue toutes les obligations
imposées au prestataire de service : article 39 directive.
Sur la base de l’évaluation des exigences les États sont tenus de présenter un rapport à la
Commission qui communique l’ensemble des rapports à l’ensemble des EM et fourni des analyses et
explications concernant l’application de ces dispositions dans le cadre de la directive. Renforce la
transparence et sécurité juridique des prestataires de service.
29 avril 2010, Commission c/ Allemagne : il en va de même des services de transport médical qui
n’impliquent pas un exercice suffisamment qualifié de droit exclusif, de privilège de puissance publique ou
de pouvoir de coercition. La Contribution à la protection de la santé publique à laquelle tout individu peut
être appelé notamment en prétend son assistance à une personne en danger ne suffit pas pour constituer une
participation à l’exercice de l’autorité publique et constituer une réserve aux nationaux.
Santé publique : Le fait pour un EM de réserver à des ophtalmo au détriment des opticiens le droit
d’effectuer certains examens pouvait être considéré comme un moyen propre à garantir la réalisation d’un
niveau élevé de protection de la santé.
Souvent la Cour va utiliser le terme d’entrave et se rapporter aux RIIG.
A) Les RIIG
La Cour se montre en général favorable à l’admission dans les RIIg les objectifs invoqués par les EM
toutefois elle rappelle des objectifs de nature purement économiques ne peuvent justifier l’instauration ou le
maintien de restrictions à la libre circulation. CJ 17 mars 2005, Kranemann: arrêt de principe
N’a pas été retenu le choix par les États de leur politique sociale. Refusé des mesures qui derrières
cachent un motif uniquement économique. La protection des travailleurs en est un mais pas la baisse ou
augmentation des dépenses publiques.
B) L’abus de droit
Tout système juridique lutte contre les comportements abusifs que cela soit qualifié de fraude ou
d’abus de droit. La CJ s’inscrit dans cette logique et vise à lutter aussi bien contre la fraude que l’abus. En
réalité ils n’observent pas le même régime, il faut distinguer ces notions.
2 abus de droit :
→ L’abus de droit renvoi à une utilisation formellement légale d’un droit mais il méconnaît la
finalité de la règle. Une pratique sera abusive lorsque, pour toucher des restitutions à l’exportation, mesure
encourageant l’exportation pour les opérateurs, l’opérateur exportait en Suisse et réimportait directement sur
l’UE.
→ la fraude à la loi nationale qui entre dans l’abus du droit : une fraude au droit national au moyen
du droit de l’Union. Le droit de l’Union est instrumentalisé pour contourner le droit national.
La Cour accepte l’abus de droit très tôt, CJ 33/74, van Binsbergen, 3 décembre 1979 : un État est
en droit de prendre des mesures destinées à empêcher qu’à la faveur des traités certains ressortissant ne
tentent de se soustraire à la législation nationale.
Sous cette aspect général il y a un régime particulier dans le cadre de l’abus de droit selon qu’il
s’agisse d’un abus du droit de l’Union ou un contournement de la législation nationale. Définition générale
C-110/99 Emsland, 2000 : Confirme que l’abus de droit en droit de l’Union vise ces 2 situations en posant 2
critères à l’abus de droit : un critère objectif et un subjectif :
→ mise en évidence que malgré un respect formel des réglementations prévue au niveau de l’Union,
l’objectif visé par cette réglementation n’a pas été atteint.
→ la Cour exige de surcroît la preuve qu’il y avait volonté d’obtenir un avantage résultant de la
réglementation européenne en créant artificiellement les conditions requises pour son obtention.
À cette double condition on a le droit de lutter contre l’abus de droit, qu’il s’agisse au niveau de
l’union ou des EM.
Consécration dans CJ Halifax, 2006 : la CJ consacre l’abus de droit au rang de principe général du
droit de l’Union.
2) Le régime
En revanche lorsqu’il s’agit pour l’opérateur économique d’abuser directement d’une réglementation
européenne la Cour n’exige pas un montage purement artificiel, artificiel suffit et peu importe qu’il vise
d’autres but, il sera systématiquement condamné.
L’abus de droit est difficile à caractériser et si la raison est reconnue IIG la Cour de justice visera
toute mesure de nature à lutter contre l’abus à la loi nationale sera toujours disproportionnée. Les États
prennent des mesures générales, toujours disproportionné, les États devraient faire au cas par cas.
CJ Omega, 2004 : Le droit de l’Union ne s’oppose pas à ce qu’une activité économique consistant
en l’exploitation commerciale de jeu de simulation d’actes homicides fassent l’objet d’une mesure nationale
d’interdiction adoptée pour des motifs de protection de l’ordre public en raison du fait que cette activité porte
atteinte à la dignité.
Santé publique et ordre public sont admis mais la mesure sera souvent jugée disproportionnée.
→ la protection de la propriété intellectuelle est une RIIG : les droits détenus par des sociétés de
télédistribution ne s’oppose pas au monopole de distribution garantie au droit d’auteur… CJ Codetel, 1980
→ la protection des consommateurs : visant à lutter contre les excès de la publicité commerciale…
→ prévention de la fraude ; incitation des dépenses excessives liées au jeu, trouble à l’ordre social.
Permet aux États de justifier des monopoles de loterie.
Tout n’est pas admis et concernant la protection des travailleurs jurisprudence parfois déceptive au
regard du détachement des travailleurs dès lors que l’objectif premier reste de protéger la LPS. Cela a pu
justifier l’obligation de tenir au bénéfice de l’État d’accueil pendant la période de détachement des
documents sociaux sur le chantier afin de permettre le contrôle effectif du respect des réglementations
sociales, restriction à la LPS justifié par la protection des travailleurs. CJ Arblade, 1999.
La même raison de protection sociale des travailleur ne justifie pas l’obligation faite aux seuls
entreprises de travail temporaire établis dans d’autres EM effec…
Obligation de cotisations patronales ne se justifie que dans la mesure où elle entraine une protection
aditionnelle pour les travailleurs. Si l’entreprise est déjà redevable de cotisations patronales pour les mêmes
travailleurs dans l’EMO, on ne peut pas l’obliger à cotiser dans l’EMA : Guiot, 1996
→ l’atteinte à l’entente entre les peuples reconnu comme RIIG. Motif invoqué dans le cadre du droit
dérivé en tant que raison susceptible de justifier une atteinte à la libre retransmission. Directive télévision
sans frontière qui prévoit qu’un EM ne peut pas empêcher la transmission d’une émission en provenance
d’un autre EM or en l’espèce, CJ 5 mai 2011, mesopotamia : La portée de la condition prévue à l’article 22
directive TSF selon laquelle les émissions de télévisions diffusées à partir d’un EM ne doivent contenir
aucune incitation à la haine pour des raisons de sexe de rage de religion. L’AG propose d’avoir une vision
large de cette disposition comme l’atteinte à l’entente entre des communautés ethniques différentes. En
l’espèce entre Kurdes et turcs en Allemagne, devaient être prohibées les émissions qui faisaient l’apologie
d’un groupe terroriste.
La CJ suit l’avis de l’AG en estimant que cette disposition couvre toute idéologie irrespectueuse des
valeurs humpaines et notamment initiatives faisant apologie de la violence. Exception à la LPS qui devrait
être interprété restrictivement mais ici la CJ admet une interprétation large. Une restriction à la
retransmission peut être justifiée sur cette base
Depuis CJ 22 octobre 2014, Blanco et Fabretti : La Cour semble revenir à une position plus
orthodoxe et a manifesté la volonté de revenir à une position rigoureuse. En l’occurrence la juridiction
italienne de renvoi demandait si 56 et 52 TFUE devaient être interprétés en ce sens qu’ils s’opposent à la
législation d’un EM selon lequel les gains de jeu de hasard réalisés dans l’État national ne sont pas soumis à
l’IR alors que ceux réalisés dans d’autres EM le sont.
→ la compétence fiscale ressort des EM mais doit s’exercer dans le respect du droit de l’Union, est-
ce que la législation fiscale est de nature à porter atteinte à la LPS : la Cour conclu à l’existence d’une
entrave, jeux de hasards entrent dans le champ de la LPS (Zenati, 1999) Le traitement différencié au regard
de l’IR soumet la prestation de service que constitue l’organisation contre rémunération de jeux d’argent à un
régime fiscal différent selon que la prestation est effectuée dans un EM ou un autre est une discrimination
manifeste au regard des règles de la LPS.
Italie tente de justifie le blanchiment de capitaux à l’étranger. La Cour admet compte tenu des
divergences d’ordre moral… la Cour a pu admettre des discriminations en les justifiant au regard contre cette
lutte contre le blanchiment des capitaux, la fraude, l’addiction aux jeux etc.
La Cour se départi de cette jp ancienne et affirme que les restrictions discriminatoires ne peuvent pas
être justifiées sauf à relever d’une exception prévue par les articles 52 et 62 et relève que la jp antérieure
avait pu faire preuves errements. Depuis la CJ suit cette rationalisation.
La Cour développe une interprétation stricte des justifications, les objectifs de nature économique ne
peuvent constituer des raisons d’ordre public. La réglementation étatique doit être nécessaire et
proportionnelle (Omega 2004 ou Pharmacie).
Le débat portait sur le critère de cohérence. La Cour développe les conditions dans lesquelles la
canalisation du jeu vers les circuits contrôlés est compatibles avec l’idée de protection cohérente et
systématiquement contrôlé. Si on voulait limiter la taxation aurait dû être cohérente et identique peu importe
le lieu de la machine à sous.