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Droit du Marché Intérieur de l’Union

Européenne 2
Exam avec TD : commentaire d’arrêt. CJ qui fait sa jp par pointillisme, analyse qui se fait dans la
nuance et notamment la nuance des faits. Conseil de lire les arrêts cités.

Partie I: Libre circulation des personnes


Il ne faut pas calquer le régime entre marchandises et personnes. A priori on pourrait croire qu’il y a
une identité. Beaucoup plus de subtilités dans la LCP, une personne s’accompagne de sa famille par exemple,
beaucoup plus composites qu’une marchandise.

Manuels : pas réellement de manuel opérationnel, d’avantages dans des revues spécialisées.
2 manuels : → Molinier droit du marché intérieure
→ Catherine Barnard,the substantive law of the EU (en anglais)
→ RTDA, Pataut : ressource en ligne Dalloz
→ S. Barbou des Places
→ Carlier
→ Anastasia Ilioupoulos

Attention en matière d’UE, beaucoup font des erreurs, rester sur les plus connus/cités.

=> La JP évolue constamment avec des revirements plus que dans les autres domaines. La LCP s’est
établie sur la LCT, LPS etc. Cependant quand s’est ajoutée la citoyenneté européenne, elle est arrivée en
miroir du travailleur, du prestataire de service est venue reformuler des notions déjà traitées, donne lieu à des
redites.
Contrairement à la LCM il y a un droit dérivé qui est intervenu pour codifier la jurisprudence.
Législateur a voulu se saisir de la matière de manière unitaire. Cela s’est superposé à la jp de la Cour.

Circulation qui continue toujours de subir des évolutions de 1957 alors même que le but est
identique : établir un marché intérieur caractérisé par l’abolition entre les EM des obstacles à la libre
circulation. Dès lors que le LCP est alignée sur LCM cette liberté présente des points communs et
notamment en ce qu’elle repose sur le principe de non discrimination, d’égalité de traitement et qu’elle
réprime à l’instar de la LCM les entraves à la libre circulation.

Même si la Cour tends à les rapprocher des différences de logique peuvent être décelée entre LCM et
LCP mais aussi à l’intérieur même de la LCP. La LCP est un terme générique qui renvoi 3 autres libertés
fondamentales :
→ liberté de circulation du travailleur salarié, Article 45
→ travailleur indépendant, celui qui va s’établir dans un autre EM pour exercer une activité en
indépendant ou même une personne morale qui établit un établissement secondaire dans un autre EM. Il y a
celui qui est un travailleur indépendant, mais aussi celui qui est le prestataire de service mais qui n’est pas
destiné à s’établir dans un autre EM.
→ Nouvelle figure depuis le traité de Maastricht : le citoyen européen qui peut être travailleur salarié
ou indépendant mais aussi inactif d’un point de vue économique.

=> La LCM n’est pas une figure unique. Ces profondes évolutions de la LCM s’expliquent aussi
qu’initialement la personne était celle qui exerce une activité économique et à l’origine l’idée était
d’instaurer un marché économique.

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Bouleversement avec le traité de Maastricht (1993) puisqu’il a été reconnu aux ressortissants une
citoyenneté européenne. Cette mobilité anciennement réservée aux agents économique s’est peu à peu étendu
au citoyen pris en lui même, à l’agent inactif et aux ressortissants des États tiers dès lors qu’ils sont membres
d’un citoyen actif voir inactif. Les bénéficiaires et leur régime va varier suivant la qualité d’agent
économique ou non économique et évoluent fortement.

Il est nécessaire systématiquement de combiner les personnes bénéficiaires, il ne faut pas établir de
frontières étanches entre les catégories. Le plus marquant initialement est la mise en place de la LCT, et cela
permettra de comprendre le passage d’une libre circulation de l’agent économique vers les citoyens.
Dans un seconds temps on mettre en parallèle le travailleurs indépendant, la LPS et la liberté
d’établissement.

Titre I: La libre circulation du travailleur et du citoyen


Première tentative en 1954 avec l’union de défense, échec cuisant. Il a fallu attendre Maastricht en
1993 pour relancer l’idée de l’Europe politique avec la reconnaissance d’un statut de citoyen européen.
La qualité de citoyen européen est indépendante de celle d’agent économique. L’union certes n’a pas
compétence pour définir la qualité de citoyen puisque la citoyenneté est liée à la nationalité or la nationalité
reste du ressort des EM.

La Cour est venue encadrer ces conditions étatiques d’octroi et de retrait de la nationalité et a petit à
petit donné sens à la citoyenneté européenne pour dépasser la citoyenneté de marché et construire une
citoyenneté sociale encore incomplète.
Néanmoins les avantages qui peuvent liés à la notion tant de travailleurs que de citoyens supposent
d’être placés dans une situation européenne et bien que reconnu comme citoyen européen, le travailleur
indépendant, salarié, inactif, doit circuler sur le territoire européen pour activer sa citoyenneté et les droits
qui lui sont attachés.
De facteur de production le ressortissant d’un EM a pu acquérir le statut fondamental de citoyen.
Voyons l’évolution

Chapitre 1: La libre circulation des travailleurs


Section 1: Le champ d’application (ratione personae, loci, dynamique)

Paragraphe 1: La notion de travailleur salarié  : champ d’application personnel


Notion autonome, qui a ses propres critères et a subit une extension.

A) L’autonomie de la notion de travailleur


La LCT a toujours conservé un particularisme par rapport aux autres Libertés de Circulation, une des
seules garantie par la Charte des droits fondamentaux, article 15§2 de la Charte. Apparaît en premier au sein
du traité en matière de LCP : Article 45 TFUE, spécifiquement régie par un chapitre entier.
Aussi régie par le règlement 492-2011, du 5 avril 2011 qui précise les droits qui lui sont attachés et
les domaines dans lesquels la discrimination fondée sur la nationalité est interdite. Règlement modifié en
2016.

Les droits attachés à la notion de travailleur : l’accès à l’emploi sans discrimination fondée sur la
nationalité, les conditions de travail, les avantages sociaux et fiscaux, l’accès à la formation, la filiation
syndicale, le logement, l’accès des enfants du travailleur à l’enseignement.
Droits complétés par une jp créative.

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Parmi l’ensemble des citoyens européens c’est le travailleur salarié et les membres de sa famille qui
bénéficient les droits les plus étendus en vertu du droit de l’Union. La qualification de travailleur est
essentielle dès lors qu’au regard de cette qualité, les citoyens européens migrants dans un autre EM est
éligible à l’ensemble des droits économiques, sociaux, fiscaux, culturels reconnus aux citoyens de cet EM.
Le plus de droits car le migrant le plus attractif pour l’UE et le plus attractif pour les EM.

La qualification de travailleur octroi des droits étendus. En 1957 ces personnes étaient seulement les
travailleurs d’un EM qui allaient fournir leur prestation de travail dans un autre EM. Ou alors le travailleurs
est le travailleur d’un Etat qui souhaite entreprendre une activité économique sur le territoire d’un autre EM.
Le travailleur était ainsi d’abord un migrant auquel était reconnu, au sus du droit à la libre
circulation, un droit à l’égalité de traitement et non discrimination par rapport aux citoyens.

Article 45 : « implique l’abolition de toute discrimination fondée sur la nationalité... »


Article 45§3 b) : assimile chercheur d’emploi aux travailleurs

Article 45 prévoit liberté et non discrimination : accéder, travailler et demeurer dans l’EM après
avoir occupé un emploi.
Article 45§4 : exclusion de l’administration publique, on peut discriminer en raison de la nationalité
pour les emplois dans l’administration publique.

=> Le traité ne définit pas la notion même de travailleur. La CJ qu’il est revenu cette tâche. Notion
autonome par rapport aux droits nationaux.
La JP de la Cour a bâtit une notion de travailleur destinée à donner un effet utile aux texte et destiné
à harmoniser les droits et libertés des personnes concernées dans les différents EM. Elle en a fait une
définition indépendante des droits nationaux mais aussi indépendant de la notion de citoyen.
CJCE, Unger, 19 mars 1964, 75/63 : Première fois que la Cour affirme l’indépendance de la
notion :
→ la notion de travailleur ne peut relever du droit interne dès lors qu’elle est inscrite dans les traités
Elle a un sens communautaire comme expression travailleur salarié ou assimilés destiné à acquérir
des droits au sens du droit dérivé, portée communautaire de sorte que son acception s’impose.
→ le travailleur protégé du droit communautaire n’est pas exclusivement celui qui détient un emploi
actuel. L’expression travailleur salarié ou assimilé recouvre les personnes qui, affiliés obligatoirement à la
sécurité sociale en qualité de travailleurs, ont été ensuite admises au bénéfice d’une assurance volontaire dès
lors qu’il y a eu reprise de leur activité de travailleur. En gros : si il y a interruption temporaire du travail,
continue de bénéficier.
→ les travailleurs salariés ou assimilés bénéficient des droits du règlement de sécurité sociale
quelque soit leur motif de séjour à l’étranger, ils ne peuvent se voir subordonner par des règles de droit
interne l’application des dispositions en cause à des conditions plus onéreuses que celles qui se seraient
appliqués si ils étaient tombé malade sur le territoire dont relève l’assureur.

=> le fondement principal de la position de la Cour est la considération que les règles européennes
relatives à la LCT seraient privées de toute portée et les buts mis en échec si le contenu d’un tel terme
pouvait être unilatéralement fixé et modifié par le droit interne.

CJ 23 mars 1982, Levin, 53/81, point 11.

B) Critères attachés à la notion de salarié


Selon une jp constante de la Cour la LCT est un des fondements de la Communauté. Il s’agit d’une
liberté fondamentale qui dès lors doit être interprétée de façon extensive.
CJ, 3 juillet 1986, Lowrie-Blum, 66/85 : (arrêt important) : une interprétation restrictive priverait
l’article 39 (mtn 45) de son effet utile.
« la notion de travailleur doit être définit selon des critères objectifs qui caractérisent la relation de
travail en considération des droits et devoirs des personnes concernées ».

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Lowrie-Blum était enseignante, est-ce une activité économique ? Est-ce que cela rentre dans la
notion de travailleur ?
La Cour précise que les critères doivent être objectifs. La relation de travail a un caractéristique
essentielle : « la circonstance qu’une personne accomplit pendant un certains temps en faveur d’une
autre et sous la direction de celle-ci des prestations en contrepartie desquelles elle touche une
rémunération »

3 conditions :
→ une prestation réelle et effective, économique
→ prestation exécutée en faveur sous les ordres d’une autre
→ donne lieu à rémunération.

1) La prestation réelle, effective et économique

a) La prestation réelle et effective

Notion difficile a définir précisément.


Une prestation réelle ne nécessite pas que le travail soit effectué à temps plein. Toutefois la qualité de
travailleur est exclue concernant l’exercice d’activités tellement réduites qu’elles se présentent comme
purement marginales et accessoires : Levin, 23 mars 1982 supra

Cas par cas opéré par la Cour.

La Cour va disposer qu’il peut être tenu compte, par exemple, de la durée des activités concernées,
de leur régularité, (l’irrégularité ou le caractère limité des prestations accomplies dans un contrat de travail
occasionnel exclu la qualification de travailleur), le nombre faible d’heure, le fait que la personne doive
rester à disposition de l’employeur…
énumération : CJ Raulin, C 357/89, rendu en 1992

On considère à 10h par semaine est un minimum pour qu’une activité soit réelle.
En 2010 la Cour considéré que 5h/semaine pouvait suffire pour conférer la qualité de travailleur dès
lors qu’elle était appréciée dans le contexte global de la relation de travail en cause. Cette appréciation
globale est fondée sur des critères objectifs mais aussi subjectifs, critiquable. Or dans Levin et Lowrie-Blum
et a affirmé que les considérations étaient objectives.

Si le juge dans une appréciation globale estime qu’elle est liée dans un lien de subordination, il est
possible qu’il déduise la qualité de travailleur même pour 2h par semaine. Elle l’a fait dans l’affaire CJ C-
14/09, Genc, rendu en 2010.

Elle l’a fait Vatsouras, 4 juin 2009, 22/08 : Cour avait déjà évoqué l’idée que le statut de travailleur
devrait, au-delà de la nécessité de répondre aux conditions de Lowrie-Blum, faire l’objet d’une appréciation
globale de la relation de travail en cause.

Si la Cour venait à réitérer Vastouras ou Genc, ce qu’elle n’a pas fait, cela signifierait que la première
condition ne devrait plus être interprétée comme un nombre minimum d’heure mais à travers une
appréciation globale.

b) Une activité économique

La prestation doit être de nature économique, une des conditions les plus difficile à définir en droit
de l’Union (aussi en droit de la concurrence ou aides d’État).
La Cour considère comme « économique » l’activité consistant à offrir des biens et des services sur
le marché ou toute activité qui va permettre d’offrir des biens et des services contre rémunération. Elle a
ainsi reconnu à propos des activités de nature industrielle ou commerciales exercées par un État.
C 118/85, Commission c/ Italie, 1987

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Expéditeurs en douane dont ils assument les risques financiers afférents à leur activité ; C 35/87

CJ 6 septembre 2011, C 108/10, Commission c/ Italie : Application de la directive à une employée


communale scolaire

Personnels soignant : Betriebsrat, 17 novembre 2016, C 216/15 : La personne offre des service
mise à disposition de personnels soignant auprès d’établissement de soin et de santé en allemagne en
contrepartie d’indemnisation financière couvrant les frais de personnels et administratifs et par conséquent
elle exerce une activité économique de manière certaine.

Par une suite de JP qu’on arrive le mieux à distinguer l’activité économique d’autres activités, le plus
simple est sans doute de l’aborder en creux.

En creux :

Ont été exclues les activités purement sociales : activités de rééducation ou de réinsertion ne confère
pas la qualité de travailleur. Affaire 344/87, Bettray : Refus de permis de séjour opposé à un ressortissant
allemand par les pays bas, le ressortissant avait été admis dans un centre thérapeutique pour toxicoman non
pas en tant que toxico mais en tant que personnel soignant.
Engagement pour une durée indéterminée par l’organisme qui gère l’établissement il se prévalait de
la qualité de travailleur.
La CJ relève que l’intéressé accompli un travail rémunéré en faveur et sous la direction du centre. Il
remplit les 3 critères caractérisant la relation de travail. Néanmoins l’activité exercée n’est pas une activité
économique dès lors qu’elle ne constitue qu’une moyen de rééducation ou de réinsertion des personnes qui
les exerce. Le travail rémunéré était considéré suivant les capacités physiques et mentales de chacun des
patients et le but est de donner accès à plus ou moins long terme à ces patients la capacité d’occuper un
emploi ordinaire.

Le personnel soignant dans le cadre de la gestion du centre était accueilli dans le cadre d’une
réinsertion social, la plupart du personnel étaient d’ancien toxico. Les emplois étant réservé à des personnes
en raisons de circonstances qui tiennent à leur état et ne sont pas capable d’occuper un emploi normal, il
s’agit d’emplois sociaux. L’emploi social prenant fin lorsque la personne peut retrouver un emploi dans des
conditions normales.

Elle ajoutait enfin que les personnes retenues pour exercer l’emploi en question ne sont pas retenue
en raison de la capacité pour exercer l’activité mais au contraire les activités à réalisées qui sont conçues en
fonction des capacités des personnes appelées à les exercer. Dans le but de maintenir, rétablir ou promouvoir
leur aptitude au travail.

Autre arrêt à lire : CJ 26 novembre 1998, Birden, C 1/97 : Arrêt qui constitue une limitation de la
portée de la jp Bettray. Ressortissant Turque qui avait vu la prorogation de son séjour en Allemagne refusé au
motif qu’il s’était séparé de sa femme Allemande et n’appartenait pas au marché régulier de l’emploi. Il était
allégué à son encontre que les contrats de travail qu’il avait conclu avec la ville n’étaient que temporaire, ils
visaient seulement à procurer à un grp limité de personnes, en l’occurance des bénéficiaires de l’aide sociale
une possibilité d’intégration dans la vie active. Ils étaient financés par les pouvoirs publics et l’activité se
résumait à des travaux d’IG au profit d’un employeur public ne se trouvant pas en situation de concurrence
avec des entrepreneurs privés.

Pourtant la Cour va relativiser la porter Bettray en énonçant que la conclusion Bettray, et sa portée,
ne s’expliquent que par la particularité des cas d’espèce, n’est pas transposable à des situations telle que celle
du requérant au principal et que Birden doit bénéficier de la qualité de travailleur communautaire.
Employé dans le cadre de la législation national, fourni des prestations au profit de son employeur,
relation de subordination et contre rémunération.

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Pour la Cour cela réponds aux critères de la relation de travail. Compte tenu de la durée de travail
l’activité n’est pas marginale. => il ne s’agit pas d’un marché de travail à finalité sociale mais exerçait une
activité économique dans un cadre social. (point 51 arrêt).

Que reste-t-il de Bettray ? Pas grand-chose, autre arrêt :

CJ, Trojani, 7 septembre 2004, C 456/02 : Arrêt qui concerne la possibilité de reconnaître la qualité
de travailleur à une personne qui exerce une activité salarié dans le cadre d’un projet d’insertion dès lors que
cette activité présente un caractère réel et effectif et si les prestations qu’elle accomplit relèvent normalement
du marché de l’emploi.
Dans Bettray il n’y avait aucun rapport avec le marche de l’emploi.

En l’espèce Français recueilli dans l’armée du salut en Belgique. Il effectue en contrepartie de son
hébergement et d’un peu d’argent quelques prestations d’environs 30h/semaine dans le cadre d’un projet de
réinsertion socio-professionnel.
Il va demander à la Belgique de percevoir une subvention correspondant au minimum d’existence
auprès du centre d’aide publique de Bruxelles qui lui est refusé. Motif de refus : sa nationalité.

Il saisi le tribunal du travail a Bruxelles lequel interroge la CJ pour savoir si l’intéressé pouvait
revendiquer un droit de séjour sur la base de sa qualité de travailleur.

La solution donnée dans Bettray ne s’expliquait que par les particularités du cas d’espèce. Tel n’est
pas le cas dans cette affaire « ayant établit que les avantages en nature, et en espèce, accordés constituent la
contrepartie des prestations accomplies par ce dernier en faveur et sous la direction de la maison d’accueil.
Qu’il y a là les éléments de relations salarié », qu’il devait pouvoir toucher les mêmes droits qu’un
nationaux.

Les États membres n’ont pas apprécié. A priori, dans le cadre d’un centre social d’accueil, l’activité a
pu être considérée comme économique permettant qualification de travailleur et les droits qui lui sont
attachés.

Quand est-ce que l’activité n’est pas économique ? Exclusivité de la fonction sociale, si un aspect
économique existe, il va déclencher la qualification de travailleur. Doute = travailleur.
CJ 26 mars 2015, Fenoll, 316/13 : La Cour va démontrer que malgré le contexte essentiellement
social un seul élément économique suffit que Fennol soit travailleur.

Travailleur handicapé dans un centre visant leur insertion sociale. Fennol n’avait pas pu bénéficier de
l’ensemble de ses jours de congés en raison d’arrêts maladie. Le centre refuse paiement des congés sous
forme d’indemnité financière.
Les activités exercées visent uniquement à insérer la personne mais aussi une utilité économique car
il y a une volonté de valoriser la productivité et d’assurer une protection sociale aux personnes handicapés.
La Cour déduit que les prestations relèvent du marché de l’emploi et dès lors il faut reconnaître la qualité de
travailleur à M.Fennol.

2) L’existence d’un rapport de subordination

Permet de distinguer le régime du travailleur salarié de la Liberté d’établissement et de la LPS. Dans


Lowrie-Blum la Cour a reconnu l’existence d’une relation de travail du fait qu’un stagiaire se trouvait
pendant toute la durée du stage sous la direction et surveillance d’un établissement qui lui imposait les
prestations à accomplir et horaires de travail.
Il risquait des sanctions en cas de non respect établissant le lien de subordination

CJ 152/73, 1974, Sotgiu : L’épouse du directeur d’une entreprise a pu être considérée comme
travailleur, les rapports personnels, patrimoniaux, n’excluant pas l’existence dans le cadre de l’organisation
de l’entreprise l’existence d’un lien de subordination caractéristique de la relation de travail.

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C 337/97, Meusein.

La question peut être plus délicate concernant les gérants de sociétés. La Cour a apporté des éléments
de réponse, C 229/14 : La Cour addresse une sorte de guide sur les dirigeants de sociétés : la notion de
travailleur reçoit une interprétation autonome et uniforme dans l’ordre de l’UE indépendante des
qualification nationales.
Sur le lien de subordination : le statut de dirigeant de société n’exclus pas l’existence d’un lien de
subordination par rapport à la société, parmi les indices à prendre en considération figurent les conditions
dans lesquelles le dirigeant à été recruté, la nature des fonctions confiées, le cadre dans lesquelles ces
dernières sont exercées, l’étendue des pouvoir du dirigeant, le contrôle dont il fait l’objet au sein de la société
et les circonstances dans lesquelles il peut être révoqué.
En l’espèce l’ensemble de ces éléments conjugué au fait que le dirigeant ne possédait aucune part
sociale dans le capital de la société permet de retenir la qualité de travailleur.

Le travailleur au sens du droit de l’Union n’est pas nécessairement lié à un employeur par un contrat
de travail, la CJ ne relève notamment dans l’affaire Betriebsrat : dispositions du droit primaire comme
dérivé s’applique aussi qui ont conclu un contrat de travail avec une entreprise intérimaire mais aussi une
simple relation de travail en dehors de tt contrat. Par suite une personne ne saurait être exclue au seul motif
qu’elle n’est pas liée par un contrat de travail.

3) La rémunération

La CJ retient encore une fois une qualification large. Pas nécessaire que le travailleur ait une
rémunération au revenu minimum fixé par l’État d’accueil dans la mesure où le travail à temps partiel est
admis. Si la rémunération peut être en espèce elle peut tout aussi bien être en nature (habillement, logement,
nourriture).

Dès lors qu’elle peut être considérée comme une contrepartie directe et même indirecte de la
prestation fournie. CJ 5 octobre 1988, 196/87, ( nom?)

Ex : un doctorant engagé sur la base d’un contrat de bourse, et non travail, peut être considéré
comme un travailleur si la bourse perçue est une contrepartie financière de son activité de doctorant. CJ
C/94/07, Raccannali, 17 juillet 2008.

Les ressources publiques comme privées sont une rémunération.

C) L’extension de la notion de travailleur


La Cour a intégré dans la notion de travailleurs plusieurs catégories de personnes pour lesquelles la
situation demeuraient incertaines. La Cour a intégré les chercheurs d’emplois, les étudiants et les anciens
travailleurs. Elle a étendu purement et simplement le bénéfice de al définition de travailleur à ces catégories,
avantage d’être assimilé à la notion de travailleur, la LCT donnant le plus de droits notamment l’égalité de
traitement avec le travailleur national.

La Cour a invoqué l’article 18 TFUE qui postule le principe de non discrimination a raison de la
nationalité. Les situations dans lesquelles se trouvent les chercheurs d’emploi, les étudiants et anciens
salariés, la Cour a estimé que l’article 18 TFUE s’appliquait à eux.

Ambition sociale et aussi politique qu’on a institué la LCT, dès lors on ne pouvait pas limiter
uniquement aux travailleurs strictement.

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1) Le demandeur d’emploi

CJ Unger, 19 mars 1964 : La Cour juge que le travailleur n’est pas exclusivement celui qui détient
un emploi actuel, la Cour acceptait une activité potentielle pour reconnaître le statut de travailleur à son
bénéficiaire.

Franchis le pas avec la JP : CJ 292/89, Antonissem, 1991 : elle consacre le droit pour les
ressortissant de se déplacer pour rechercher dans un autre EM et droit d’y séjourner.
Antonissem arrivé en 1984 au RU, cherchait toujours en 1987, les autorités britanniques souhaitaient
l’éloigner du territoire car il n’avait pas de travail. La Cour a considéré qu’en l’absence de dispositions
européennes fixant un délai pour le séjour des ressortissant à la recherche d’un emploi dans une EM, un délai
de 6mois n’apparaît pas comme insuffisant pour permettre aux intéressé de prendre connaissance dans l’État
d’accueil des offres d’emploi correspondant à leur qualification professionnelle.
Dès lors donner un droit de séjour de 6 mois pour chercher un emploi ne met pas en cause l’effet
utile du principe de libre circulation.

Si après l’écoulement du délai en question l’intéressé peut apporter la preuve qu’il continue à
chercher un emploi et qu’il a des chances véritables d’être engagé il ne saurait être contraint de quitter le
territoire de l’EM d’accueil.
À l’heure actuelle sur cette deuxième partie pose beaucoup de problèmes. JP Antonissem
partiellement valable désormais.

Position réaffirmée par la Cour Jessy Saint Prix 19 juin 2014 : La Cour rappelle les 2 volets de sa
jp concernant définition de travailleur :
→ Lowrie Bloom
→ élargissement de la qualité de travailleur en considération du fait « que la relation de travail peut
commencer dans le cadre d’un statut de chercheur d’emploi et qu’elle perdure et peut produire certains effets
après la cessation de la relation de travail, qu’en toute hypothèse une personne à la recherche « réelle » doit
également être qualifiée de travailleur.
Sur la qualification de « réelle » qu’il y a discussion.

2) Les anciens salariés

La Cour s’est montrée bienveillante à l’égard des personnes invoquant la qualité de travailleurs dans
le cadre d’une reprise d’étude consécutive à la perte de l’emploi. Les personne qui ont exercé préalablement
dans l’État d’accueil une activité réelle effective, et qui entreprennent une formation professionnelle sont
considérés comme des travailleurs même si elles ne sont plus dans une relation de travaille à condition qu’il
existe un lien entre activité professionnelle préalable et études en question, ; Lair 21 juin 1988, 39/86

L’ancien travailleur pourra invoquer l’article 18TFUE et bénéficier de l’égalité de traitement


notamment en ce qui concerne l’accès aux allocations sociales d’éducation.
Affaire importante : CJ 12 mai 1998, Martinez Sala

3) Les étudiants

La Cour ici s’est trouvée dans une situation difficile. S’est efforcée de développer un raisonnement
par analogie toujoursen se basant sur le principe de non discrimination article 18. Le premier de sa jp
audacieuse :
CJ, 13 février 1985, gravier, 293/83 : La Cour conclut que l’accès à la formation professionnelle est
susceptible de favoriser la libre circulation des personnes en leur permettant d’obtenir la qualification dans
l’EM où il se propose d’exercer leur activité professionnelle en leur procurant l’occasion de perfectionner
leur formation, développer leur particularité dans l’État qui propose la spécialisation appropriée.

Important : dès lors que l’on estime que l’accès à la formation professionnelle susceptible de
favoriser la LCP, ce statut doit rentrer directement dans le champs d’application du traité.

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Si on est dans le champs du traité, on peut se réclamer de l’article 18, toute discrimination en raison
du traité est prohibée. Dans l’arrêt gravier la Cour ne va jamais qualifier de travailleur l’étudiant mais
applique un raisonnement similaire visant à appliquer l’égalité de traitement avec un travailleur dans une
situation similaire.

Étudiante française qui voulait aller dans une école à Liège, frais d’inscriptions réclamés alors qu’ils
n’étaient réclamés qu’aux étudiants étrangers. La Cour en estimant que cette situation relevait du champs
d’application du traité va appliquer l’article 18 en considérant qu’exiger un minerval non exigé des étudiants
belges est une discrimination prohibée par l’article 18 TFUE.
Même raisonnement qui va faire considéré que le statut de citoyen européen est le statut fondamental
du droit de l’U.

CJ, Grzelczyk, 20 septembre 2001, C 184/99 : Un étudiant qui n’avait pas été assimilé comme un
travailleur au départ, a priori inactif et le seul fait qu’il résidait de façon légale sur le territoire lui accordait le
droit à un égalité de traitement par rapport aux ressortissant des EM. La Belgique devait accorder le droit à
cette aide sociale, le minimex, à cet étudiant résidant sur territoire Belge.

Il ne pouvait ou plus être considéré comme travilleur mais il bénéficiait d’un titre de séjour et
l’article 18 s’oppose à ce qu’il ne puisse pas avoir les mêmes prestations sociales qu’un Belge dans la même
situation.
CJ étend le droit à égalité de traitement à tout étudiant résidant sur le territoire d’un EM qu’il
accomplisse un cycle professionnel particulier ou même un cycle de formation général, Blaizot, 24/86, 1998

Paragraphe 2: Champs d’application dynamique


Article 45 garantit LCT à l’intérieur de l’UE, dès lors on peut établir que la LC ne s’étend qu’à des
mouvement transfrontalier d’un État vers un autre EM. La situation d’un ressortissant d’un EM qui n’a
jamais travaillé au-delà des frontières de cet Etat reste purement interne qui ne relève pas du champs
d’application de l’article 45. Le travailleurs ressortissant ou résident d’un EM doit être engagé dans un autre
État ou qu’un travailleur qui a travaillé au sein d’un autre EM souhaite intégrer ou réintégrer le marché de
l’emploi de son État d’origine pour que 45 s’applique. Le principe reste celui de l’exclusion des SPI.

Saunders, 28 mars 1979, 175/78.

Discriminations à rebours : le droit de l’U peut entraîner le meilleur traitement d’un migrant. Le
caractère purement interne d’une relation de travail peut avoir une origine purement volontaire.

Rappelé CJ 18 octobre 1990, Dzodzi. Une perspective professionnelle dans un autre EM tel un
vague projet de candidature à l’étranger ne suffit pas à déclencher l’application de 45TFUE.
Personne qui travaille dans son pays de nationalité même si il réside à l’étranger reste une SPI, la
CJ : pas d’élément d’extranéité suffisant : CJ Werner 1993

Il faut prendre en compte la LCP, qui passe par l’abolition des frontières entre les EM. Ce que se
passe à l’intérieur d’une seule frontière est indifférent de la Cour.

Cet élément transfrontalier peut aussi sembler relever du principe de subsidiarité. L’État semble plus
à même de régir une situation interne. La condition de l’élément transfrontalier permet de rassurer les les
États, le fait que dans le droit interne il y aura toujours des zones de non droit de l’Union.
Les activités d’un ressortissant UE a exercé en dehors de la communauté ne doivent pas entrer en
ligne de compte pour exercer sa qualité de travailleur UE. Le fait de travailler en Chine par exemple ne
permet pas d’entrainer un franchissement de frontière.

Le seul moyen est qu’il reste un lien étroit avec le territoire de l’UE : non français travailler en Chine
pour Peugeot : lien avec le territoire européen.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 9/83


Dès lors que le travailleur exerce véritablement ou souhaite sérieusement exercer une activité
salariée sur le territoire d’un autre EM, on considérera que l’élément transfrontalier est rempli. Une simple
intention de travailler sur le territoire d’un autre EM ne suffira jamais à remplir l’élément d’extranéité.
L’intention n’a aucune valeur pour apprécier l’élément transfrontalier.

CJ 23 mars 1982, Levin:les intentions qui ont pu inciter le travailleur à chercher du travail dans
l’EM concerné sont indifférent et ne doivent pas être prises en considérations même si il apparaît que
l’établissement dans un autre État vise à atteindre un autre but que l’exercice d’une activité professionnelle.

De même on a pu se poser la question de savoir si un travailleur qui revient dans son État d’origine
peut bénéficier de la LCT et si l’élément transfrontalier était rempli. La CJ répond par l’affirmative en
considérant que ce n’est pas une SPI puisque antérieurement a utilisé son droit de circulation. C 103/06,
Theroeve

la durée de la résidence dans l’État tiers n’est pas à prendre en compte, même 3 mois suffisent.

Paragraphe 3: L’invocabilité
Invocabilité classique, verticale, on se pose toujours des questions sur l’horizontale.

A) Verticale
Van Dyun, CJ 4 décembre 1974 : La Cour consacre que l’interdiction énoncée à l’article 45 est de
nature précise, ne nécessite aucune mesure d’exécution, est donc d’effet direct de sorte que le LCT peut
s’opposer directement à l’application d’une mesure pratique étatique contraire entravant dans le cadre de
relations transfrontières.

Le bénéfice de l’effet direct s’applique également à un employeur, l’employeur qui souhaite engager
un travailleur d’un autre EM peut invoquer 45 contre une réglementation nationale.
CJ 16 avril 2013, Las, 202/11.

B) Horizontale
Les conditions, modalités d’emplois sont souvent prévus dans le cadre de conventions collectives qui
peuvent avoir une incidence directe sur le statut de travailleur. Parfois elles sont issues d’actions collectives
menées par les partenaires sociaux, représentant des entreprises et le syndicats et il se trouve que les
conventions collectives bénéficient généralement d’un statut d’acte de droit privé.

La Cour a confirmé que les conventions collectives ou autres réglementations quasi-étatiques


relèvent du champs d’application de 45. Elles représentent les intérêts des employeurs, travailleurs, relèvent
donc de cette disposition.

Est-ce que cette invocabilité horizontale peut être poussée au point que 45 peut être invoquée par un
travailleur contre son employeur ? Question toujours débattue.

1) Invocation horizontale au regard des organismes collectifs

Confirmé CJ Walrave et Koch, 1974 : la prohibition des discriminations s’impose non seulement à
l’action des autorités publiques mais s’étend également aux réglementations visant à régler de façon
collective le travail salarié et les prestations de service.

Union cycliste avait prévu que l’entraîneur devait être de la même nationalité que son coureur. CJ
estime que l’article 45 peut être pris en considération par le juge national en vu d’apprécier la validité ou
effets d’une disposition insérée dans le règlement d’une disposition sportive.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 10/83


Confirmé dans l’arrêt CJ 15 décembre 1995 Bossman : pour toutes associations sportive, des règles
de transfert de joueurs professionnels relevaient du champs d’application du traité. Des sysndicats peuvent
être qualifiés d’organismes collectifs visant à régler les conditions de travail des salariés : CJ C438/05,
Laval.

=> toutes les réglementations collectives sont également susceptibles d’être appréciées au regard du
principe de la LCT.
L’abolition entre EM des obstacles à la LCP serait compromise si la suppression des barrières
étatiques pouvait être neutralisé par des obstacles relevant d’associations ou organismes ne relevant pas du
DP.

Les employeurs ayant conclu eux mêmes les conventions collectives agissent de façon
réglementaires, dans ce contexte un travailleur pourra invoquer sa liberté de circulation à l’écnontre de
l’employeur si il a conclu la convention collective : CJ 10 mars 2011 C379/09 Casteels.

Évolution dans l’arrêt Angonese C281/98, 6 juin 2000 : la cour Décrète que l’interdiction de la
discrimination sur le fondement de la nationalité s’applique également aux personnes privées. S’agissait d’un
ressortissant italien de langue maternelle allemande, avait travaillé en Autriche, à la suite d’un avis italien il
se porte candidat à un concours de recrutement pour une compagnie bancaire de droit privée.
Cette banque lui refuse l’accès au concours en raison de l’absence d’un certificat émis dans la
province de la banque attestant de sa connaissance de la langue allemande. Problème ceux qui exigent de lui
ce certificat est une banque privée, est-ce que Angonese peut se revendiquer de la LCT à l’encontre d’une
compagnie privée ?

La Cour considère que l’interdiction de discrimination à raison de la nationalité s’applique en


l’espèce. Les entreprises privées sont tenues de respecter la LCT au regard de la discrimination à raison de la
nationalité au moins.

Dans quelle mesure l’application de l’article touche à d’autres aspects de la relations de travail
notamment ceux faisant l’objet d’une négociation individuelle comme le salaire. Est-ce qu’un employeur qui
ne publie une offre d’emploi que dans la langue régionale il y a entrave à la LCT ? Si un employeur décide
de ne pas valoriser une expérience dans un autre EM ? La Cour n’a pas été jusque là, dans le cadre
privé/privé l’article 45 ne semble pas applicable.

Section 2: Le régime de la libre circulation des travailleurs

Paragraphe 1: Le contenu des droits


Droit d’accès au territoire de l’État d’accueil ; droit d’accès à une activité salariée, droit à une
reconnaissance des diplômes et des qualifications professionnelles, droit sociaux et syndicaux. Panels de
droit étendus.

A) Le droit de séjour élargi du travailleur


Droit de séjour étendu de manière substantielle sur le contenu des droits et étendu en raison des
bénéficiaires.

Le travailleur n’a pas a démontrer la condition de ressource et de subsistance pour séjourner sur le
territoire de l’UE. La seule condition est de disposer de papiers d’identité. Nul besoin d’un titre de séjour
pour séjourner légalement sur le territoire de l’EM. Droit de séjour étendu aux membres de la famille qu’ils
soient ou non citoyens européens.
La directive 2004-38 du 29 avril 2004 a instauré un droit de séjour permanent pour tout citoyen de
l’Union au-delà de 5 ans de séjour légal et ce droit de séjour permanent s’étend pour les travailleur ayant
cessé l’activité dans l’État d’accueil.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 11/83


Le travailleur au moment où il cesse son activité si il a atteint l’age prévu par la législation de l’État
d’accueil ses droits à retraite ou qu’il cesse d’activité salarié par une mise à la retraite anticipée acquiert le
droit de séjour permanent. La durée exigée est seulement de 2 ans de travail sur le territoire de l’État
d’accueil
Au cas où la cessation d’activité est due à une incapacité permanente de travail ou au cas où
l’incapacité résulté d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle aucune condition de durée de
séjour ne sera exigée.

Le travailleur qui après 3 ans d’activité et de séjour continue dans l’État d’accueil exerce une activité
sur le territoire d’un autre tout en gardant sa résidence dans ce premier peut comptabiliser les périodes
d’activité dans le second EM pour remplir les conditions du séjour permanent.

Enfin la famille du travailleur va bénéficier d’un régime plus favorable pour obtenir le régime
permanent que la famille du citoyen de l’Union. Par exemple si le travailleur décède ou en cas de divorce ils
pourront séjourner de manière permanente plus facilement que si le citoyen n’était pas un travailleur.

B) L’accès à l’emploi
Il s’agit du droit de répondre à des emplois effectivement offert, de se déplacer à cet effet librement
sur le territoire des EM afin d’y exercer un emploi et d’y demeurer au terme de celui-ci dans les mêmes
conditions que les nationaux. Principe dit du « traitement national » ou « d’égalité de traitement », constitue
une règle cardinale en matière de libre circulation.

Principe du traitement national implique le droit d’être engagé pour un travail de la même manière
qu’un travailleur national, celui d’être traité exactement de la même manière sur le plan des conditions de
travail, implique les mêmes droits à la formation, même droits en cas de licenciement et même droit à
réintégration.
Les migrants ont les mêmes avantages sociaux, fiscaux que les résidents de l’État d’accueil.
Concerne tous les avantages, qu’ils soient liés ou non au contrat de travail. Vise à faciliter la mobilité des
travailleurs.

Martinez Sala, 1998 : ressortissante espagnole qui résidait en Allemagne depuis l’age de 12ans, elle
a exercé différentes activités salariés jusque 1986, en 1993 madame Sala sollicite une allocation d’éducation
pour son enfant qui lui est refusée au motif qu’elle ne dispose ni de la nationalité allemande ni d’un titre de
séjour. Est-ce qu’elle dispose encore de la qualité de travailleur ?
La Cour utilise pour la première le concept de citoyenneté européenne. En raison de la
reconnaissance de la citoyenneté la CJ juge que les États sont tenus de fournir à tous les ressortissants
légalement sur leur territoire, indépendamment de la qualité de travailleurs tous ls avantages sociaux.
La cour condamne la pratique allemande qui exige un titre de séjour et pour discrimination entre
nationaux et non nationaux en jugeant que toute discrimination doit être abolie et que Mme Sala doit pouvoir
prétendre aux mêmes allocations en tant qu’ancien travailleur que des nationaux.

Principe de règles du traitement national s’applique également concernant les procédures de


recrutement, concernant d’éventuels quota d’emplois accessibles ou la soumission à des critères médicaux ou
professionnels qui pourraient être discriminatoires.

Groner, 28 nov 1989 : dans le cadre de la promotion de la langue nationale l’Irlande pouvait
imposer la connaissance par une enseignante de l’irlandais alors même que ce n’était pas la langue
enseignée.
Seule exception donc : la connaissance de la langue.

Législateur intervenu, règlement 492/2011 modifié en 2016 par règlement 2016/589 : vise à
coordonner les procédures administratives permettant la diffusion transnationale d’offres d’emploi et affirme
par principe le droit de tous les travailleurs des EM d’exercer l’activité de leur choix à l’intérieur de l’Union.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 12/83


Implique que tout ressortissant d’un EM et tout employeur peuvent échanger leurs demandes et
emplois, conclure des contrats de travail et les mettre en exécution sans qu’il puisse en résulter des
discriminations.

Ne sont pas admises les dispositions législatives, réglementaires d’un EM qui conditionnent l’accès à
l’emploi, l’inscription dans les bureaux de placement.
L’embauche ne doit jamais dépendre de critères médicaux, professionnels, discriminatoires...

Toute clause de convention collective ou individuelle ou réglementation collective portant sur l’accès
à l’emploi, la rémunération, autres conditions de travail et licenciement est nulle de plein droit dans la
mesure où elle prévoit ou autorise des conditions discriminatoires à l’égard de travailleurs ressortissants
d’autres EM.

C) Les droits sociaux


Les travailleurs ressortissant d’un EM bénéficient sur le territoire d’un autre EM des mêmes
avantages sociaux et fiscaux que les travailleurs nationaux.
Ce sont tout avantage lié ou non à un contrat d’emploi et généralement reconnu à un travailleur
nationaux en raison principalement de leur qualité objective de travailleur ou d du simple fait de leur
résidence sur le territoire national et dont l’extension apparaît dès lors comme de nature à faciliter leur
mobilité à l’intérieur de la communauté.
CJ 18 juillet 2007, C 215/03 Vegen

inclus les allocations en tout genre, y compris de coût de funérailles, les allocations scolaires
accordées aux enfants des travailleurs (CJ 14 décembre 2016, C 238/15, Verruga), ensemble des bénéfices
sociaux pour personnes handicapés, allocations vacances, de fin d’années, titres repas.
La Cour a pu estimer qu’une allocation accordée automatiquement aux personnes répondant à
certains critères objectifs devait être considéré comme un avantage social.
Les droits aux enfants du conjoint du travailleur sont compris lorsque celui-ci pourvoi à l’entretien
de l’enfant : CJUE Depesme 2016

Rejoint la conception étendue de la notion de famille.

Lenfant aussi bénéfie des centres de formation, des égalités de traitement en terme d’affiliation aux
organismes de sécurité sociale, éducation etc.
Travailleur bénéficie droit de vote, accès aux poste de direction d’une organisation syndicale, droit
de grève, droit d’éligibilité aux organes de représentation au sein de l’entreprise.

Seule exception à l’article 45 : réserve d’emploi d’administration publique.

Le législateur européen a proposé des instrument d’harmonisation concernant la coordination des


système de sécurité sociale (règlement 883/2004 : tout travailleur peut ajouter ses années d’ancienneté
travaillées dans un autre EM pour le calcul de ses droits).
Directive 2014/50 sur la reconnaissance mutuelle de formations etc.…

Union européenne qui visait pas non à une simple coopération entre EM mais une intégration propre
à assurer un marché intérieur.

Paragraphe 2: Interdiction classiques des entraves et discriminations


Discriminer et entraver n’est pas nécessairement la même chose.
Discriminer : traiter différemment une situation identique mais aussi traiter de manière identique une
situation différente.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 13/83


Entraver vise des obstacles plus subtiles mais qui par leurs effets plus subtiles sont tout aussi
nuisibles que la discrimination.
Bosman : sont des entraves des discrimination qui empêchent ou dissuade un ressortissant d’un EM
de quitter son pays d’origine pour exercer sont droit à la LC. Constituent des entraves à la liberté toute
mesure même si elle s’applique indépendamment de la nationalité des travailleurs concernés.

L’entrave elle dépasse la nationalité, il faudra envisager d’abord interdiction des discrimination puis
entraves.

A) Les discriminations interdites


Article 45 avec Arrêt Van Dyun est d’effet direct : tout particulier peut invoquer respect de la LC et
contester toute réglementation étatique qui serait discriminatoire à son égard que le juge national ne devra
pas appliquer.

La CJ a condamné l’obligation faire aux dirigeants d’une entreprise de ne désigner comme gérant
qu’une personne qui réside dans l’État où celle-ci est implantée. CJ 7 mai 1998, C 350/96

Le droit à l’égalité de traitement est maintenu en faveur des bénéficiaires du droit de demeurer. La
règle d’égalité de traitement prohibe non seulement les discriminations ostensibles, directement fondées sur
la nationalité mais aussi toutes les formes dissimulées ou indirectes de discriminations qui aboutissent au
même résultat.

1) Les discriminations directes

Discrimination dite directe lorsque la réglementation est fondée sur la nationalité. Toujours interdite
sauf réserve des emplois dans l’administration publique.
Expressément visée à l’article 45. La Cour est revenu avec force sur le caractère absolu de
l’interdiction de la discrimination. « qu’elle qu’en soit la gravité » a pour effet « non seulement de permettre
dans chaque État un accès égal à l’emploi mais également de garantir aux ressortissants qu’ils ne subiront
pas les conséquences défavorables qui pourrait résulter de l’offre ou de l’acceptation par des ressortissant
d’autres EM de conditions d’emplois ou de rémunération moins avantageuses que celles en vigueur dans le
droit national »

Une clause de convention collective portant sur la rémunération, dès loors qu’elle contient des
clauses de discrimination est systématiquement interdite.

2) Les discriminations indirectes

Indirectes/Cachées/ déguisées : lorsque la différence de traitement n’est pas fondée directement sur
la nationalité mais sur un critère d’appartenance a priori neutre telle une condition de résidence, de durée de
de résidence sur le territoire de l’EM d’accueil, condition qui indirectement discrimine parce qu’elle est
« susceptible en pratique de jouer essentiellement au détriment des travailleurs des autres EM  ». rappelé dans
l’arrêt CJ 23 mai 1996, C 237/94, O’Flynn

Définition qui reste vague. La JP petit à petit est venue offrir des indices, la CJ invite à examiner la
proportion des nationaux et non nationaux concernés par la mesure. Si elle concerne majoritairement des non
nationaux c’est un indice fort. C-124/99, 24 septembre 2000, Borawtiz c/ Westfalen : législation nationale
fixant pour le mouvement vers l’étrange d’un complément de pension un montant minimal plus élevé que
pour un transfert à l’intérieur du pays.

D’un point de vue pratique sont indirectement discriminatoires les condityions du droit nationales
qui sont certes juridiquement indistinctement applicables, selon la nationalité mais elles affectent en fait
essentiellement des travailleurs migrants.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 14/83


Est discriminante la mesure qui défavorise le travailleur migrant mais aussi celle qui risque de
favoriser le travailleur national. Hartmann, C 212/05, 18 juillet 2007 : La Cour rappelle le champs
d’application en considérant qu’une ressortissante d’un EM qui continue de travailler en Allemagne mais qui
a transféré son domicile en Autriche continue d’exercer en Allemagne en tant que travailleur transfrontalier
peut se prévaloir du statut de travailleur migrant.
Mais de plus elle estime que la législation allemande ne peut refuser à son conjoint à son conjoint,
pourtant sans emploi, d’une allocation d’aide à l’éducation au motif qu’il n’ait ni domicile ni résidence en
Allemagne.

La discrimination recoupe souvent la condition de résidence.

CJ 16 décembre 2004, Mérida, C 440/02 : Français employé en Allemagne qui avait bénéficié à la
suite de la résiliation de son contrat de travail d’une allocation temporaire prévue par une convention
collective de travail. Pour déterminer le montant de cette allocation les autorités allemandes ont déduit non
seulement le montant des cotisations de sécurité sociale allemande mais également l’impôt sur les salaires
allemands.

Il conteste au motif que le problème que l’allocation allait être imposée en France ce qui aboutissait à
une double imposition en Allemagne et en France. Il saisit le juge national, pose une question préjudicielle et
lui donne raison sur la base de 45 TFUE revient à déduire de son allocation 2 fois l’imposition sur les
salaires est contraire à la LCT.

L’impôt des salaires allemands est une discriminations indirecte puisque susceptible d’affecter
d’avantage les travailleurs frontaliers que ceux qui résdient en Allemagne.

CJUE, Grande chambre, 13 avril 2010, C 73/08, Bressol et autres c/ France : La Belgique voyait
beaucoup de français se former en Belgique et repartir travailler en France.
Le problème est que les études sont essentiellement publiques, la formation est presque gratuite et les
gens rentrent dans leur pays. La Belgique a tenté de limiter l’afflux d’étudiants français.

Décret belge, elle avait fixé un seuil maximum de 30 % de non résidents par cursus. Est-ce que le
30 % est une discrimination indirecte ?

La Cour débute son appréciation par un rappel de la compétence des États en matière d’éducation,
compétence exclusive reconnue par les traités. L’exercice de cette compétence doit se faire dans le respect du
droit de l’Union. Notamment en particulier celle de respecter l’égalité de traitement, ne pas discriminer en
raison de la nationalité. La Cour estime que les articles 18 et 21 sont applicables en l’espèce, elle estime que
la condition de résidence clairement crée une inégalité de traitement entre les étudiants résidents et les non
résidents et conditions plus facilement remplie par les belges que non belges. La réglementation est jugée
indirectement discriminatoire.

En 2010 dans cet arrêt, alors qu’auparavant elle ne prenait pas d’autres critères, dans cet arrêt elle
estime que la protection du système d’éducation et de santé est un motif légitime et a été jugé proportionnel.

Une discrimination indirecte peut résulter d’une condition linguistique, qui joue à la défaveur des
non nationaux. Les employeurs privés ou publics peuvent certes exiger d’un candidat à un poste qu’il dispose
d’une certaine aptitude linguistique pour l’accès à un emploi, néanmoins cette exigence doit toujours être
justifiée au regard de l’exécution des tâches correspondant à l’emploi en question.

Elle ne peut pas être utilisée de manière générale pour exclure des travailleurs d’autres EM. Par
ailleurs la preuve des exigences linguistiques doit pouvoir être apportée par tout moyens et la preuve de
compétence linguistiques équivalentes acquises dans une autre EM. On ne peut pas exiger dans un Etat un
certificat délivré par l’État.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 15/83


CJ 6 juin 2000, C-280/98, GmbH c/ Commission : l’Italien qui réside à Bolzano qui se porte
candidat à l’emploi pour une banque autrichienne. On exigeait un certificat uniquement délivré par la
province de l’emploi. Discrimination indirecte.

Certaines conditions qui rejettent l’assimilation du territoire de certaines EM au territoire national.


Ainsi des critères de sélection qui prennent en compte les activités anciennement exercées par le candidat en
rejetant celles exercées en dehors de l’EM.
CJ 23 février 1994, Scholl2, C 419/92 : recrutement de candidats par un organisme public où il
avait été considéré que l’expérience professionnelle acquise dans une administration publique étrangère
n’équivalait pas à celle acquise dans l’administration nationale. Discrimination indirecte injustifiable.
Köbler aussi.

=> résidence, langue, expérience professionnelle = discrimination indirecte faciles à déceler.

3) Les discriminations envers les ressortissants des pays tiers

Article 45 TFUE : les discriminations entre travailleurs nationaux et travailleurs des autres EM sont
visées. A priori on peut parfaitement discriminer les ressortissants de pays tiers.

De la même manière il est loisible pour un État de favoriser les ressortissants des États tiers au
détriment des nationaux et des travailleurs européens.

Letonnen, C 176/96, 13 avril 2000 : Date limite du 28 février qui interdit les transferts d’un joueur
européen : joueur letonnien qui intègre une équipe Belge. La fédération internationale refuse de délivrer la
licence et fédération belge sanctionne.
Il fait un recours car estime que les joueurs d’État tiers pouvaient toujours rejoindre. La CJ entre
européen voit un intérêt légitime à la législation pour la préservation de la compétition. Un joueur européen
ne peut se prévaloir d’une discrimination dès lors que la législation interdisait aux États tiers jusqu’aux 31
mars.

Si on a droit d’entraver la LCP sur le territoire européen à la date limite du 28 février pour intégrité
du championnat, il faut que ce motif reste cohérent. Si le transfert international pouvait avoir lieu à n’importe
quelle période la CJ aurait sanctionné pour incohérence. Cependant transfert international est repoussées au
31 mars, leur donner un mois de plus, reste dans le cadre d’une certaine cohérence. Favoriser les joueurs
nationaux ne porte pas atteinte à l’intégrité du championnat.

La Cour va accepter la discrimination, discrimination à rebours au détriment des joueurs européens


au profit d’Etats tiers mais la place quand même sous le contrôle du principe de proportionnalité. La
proportionnalité est-elle un élément déterminé ? Est-on interdit de discriminer ressortissants États tiers sous
l’angle de la LCP ?

La Cour relativement ambiguë, CJ 4 juin 2009, C 22/08, Vatsuras : n’a jamais fait mention de
l’exigence de proportionnalité.
Est-ce contraire au principe de non discrimination d’accorder à des ressortissants d’États tiers et
notamment des demandeurs d’asile un traitement plus favorable qu’au citoyen européen ? Ces premiers
peuvent bénéficier immédiatement d’une allocation de subsistance alors que le citoyen européen devait
attendre 3 mois.
La Cour : l’article 18 concerne des situations qui relèvent du champs d’application du droit de
l’Union, or il vise des citoyens européens. Il n’a pas vocation à s’appliquer dans le cadre d’une éventuelle
différence de traitement entre ressortissants des EM et ceux des États tiers.
=> a priori il est tout à fait possible de discriminer sans porter atteinte à la LCP les ressortissants
d’États tiers, de traiter différemment ceux-ci, voir plus favorablement que les ressortissants européens.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 16/83


B) Les entraves
Approche fluctuante et ambiguë au fil des affaires dont elle a été saisie la Cour petit à petit à été
amenée à s’intéresser aux mesures non discriminatoires, indistinctement applicables. Le concept comme ne
LCM a subi des évolution et rappelle al distinction en théorie entre entraves et discriminations.

1) Évolution du concept

L’entrave résulte également de mesures indistinctement applicables aux travailleurs nationaux


comme européens mais susceptibles de gêner ou de rendre moins attrayant l’exercice de la liberté
fondamentale de circulation. À partir du milieu des années 1990 la CJ, qui jusqu’à présent ne s’attachait
qu’au concept de discrimination a commencée à se référer au terme d’entrave et a interprété l’article 45
comme interdisant, outre les discriminations également les entraves à la LCT. Elle exporte ce concept né de
la LCM à la libre circulation des travailleurs. Le concept d’entrave joue aujourd’hui un rôle central quelle
que soit la liberté fondamentale engagée.

Le problème que pour une personne, savoir ce qui est susceptible de rendre moins attrayant ou
susceptible de dissuader est éminemment subjectif. « la mesure susceptible de gêner ou rendre moins
attrayant » est ultra abstrait.

Mais au début elle a trouvé un autre concept « la mesure qui empêche d’accéder au marché du
travail ». CJ Bossman 15 décembre 1995, C 415/93 : une réglementation nationale que refuse le droit à une
indemnité de congédiement à un travailleur lorsqu’il met fin lui même à ce contrat de travail pour exercer
une activité salarié dans un autre EM alors même que cette réglementation accorde le droit à une indemnité
au travailleur dont le contrat prends fin sans qu’il en ait pris l’initiative ne constitue pas une entrave dans la
mesure où elle ne vise pas l’accès au travail.

=> le concept d’entrave vaut pour l’accès au travail. Si c’est pour la sortie du marché, il faut regarder
la discrimination.

CJ Graff, 2000 : Salarié autrichien avait quitté volontairement son emploi pour répondre à une offre
d’emploi en Allemagne, souhaitait bénéficier de l’eindemnité de licenciement. La loi autrichienne lui refuse,
l’indemnité pour un licenciement par pour une démission.

Lui dit que c’est contraire à la LCT.

La CJ : Certes Article 45 prohibe aussi bien discriminations que les entraves sauf que là en l’espèce
la réglementation est clairement non discriminatoire et ne vise pas l’accès au marché du travail.

L’arrêt était intéressant car bien souvent c’est dans le non dit que les solutions se trouvent : ainsi la
Cour dit que 45 s’applique aux indistinctement applicables, estime que l’entrave peut être indistinctement
applicables.

Pourtant on avait des doutes ; point 18 Graff « il résulte de la jp notamment Bossman que l’article 49
vise également les réglementations nationales qui bien d’indistinctement applicable comportent des entraves.

Pas toute entrave mais seulement visée à l’accès des travailleurs au marché du travail. Elle juge que
les MIA ne seront qualifiés d’entraves que si elles conditionnent l’accès des travailleurs au marché du travail.

L’évolution de la jp va confirmer que la Cour abandonne ce critère « conditionnement de l’accès au


marché de l’emploi à l’EM d’accueil » et que désormais a l’instar de ce qu’elle a pu juger en LCM ou LCP,
une mesure doit être regardée comme une entrave si elle est de nature à restreindre l’exercice du droit sans
qu’elle ait eu à avoir cet effet en pratique. On revient sur l’entrave potentielle de l’exercice de tout droit
(accès mais aussi exercice). CJ 16 mars 2010, C 325/ 08, Olympique Lyonnais.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 17/83


Renvoi de la Cass française sur la portée de l’article 45 tel qu’interprété dans Bossman. La Cass
demande si l’interprétation selon laquelle l’article 45 s’oppose à l’application de règles édictées par des
associations sportives selon lesquelles un joueur professionnel de foot ressortissant d’un EM à l’expiration
du contrat que le lie à un club ne peut être employé par un club d’un autre EM que si ce dernier a versé au
club d’origine une indemnité de transfert, de formation ou de promotion.
En substance un joueur espoir formé dans un club français sur la base d’un CDD, ce joueur est-il
tenu de verser une indemnité au club de formation ? Indemnité de transfert.

La CJ :
→ le sport relève du droit de l’Union dans la mesure où il constitue une activité économique
→ une charte du foot professionnel peut être assimilé à une mesure étatique
→ est-ce que cette réglementation constitue une restriction au sens de l’article 45 ? Comme le
souligne le club la clause ne le prive pas de toute mobilité, seulement versement D et I.
La Cour affirme que c’est néanmoins une mesure qui va le dissuader d’exercer son droit à la libre
circulation. Cette restriction peut être justifiée si elle poursuit un objectif légitime sous la réserve du principe
de proportionnalité.
Considère que l’objectif légitime existe, encourager le recrutement à la formation de jeunes joueurs,
la garantie de percevoir des indemnités de formation favorise la détection de nouveaux talents. Le retour sur
investissement sur les formations n’est pas assuré. Encore faut-il que le dispositif soit proportionné, en
l’espèce le montant dû par le joueur qui choisi de passer un contrat avec un autre club était disproportionné,
montant calculé non par rapport au coût de formation mais au regard de la totalité du préjudice subi par le
club, considéré comme excessif.

Solution qui infléchi les conséquences de certains passages de Bossman. Dans bossman sentiment
que toute mesure était non seulement entravante, la disproportion allait être systématiquement constatée.
En l’espèce la CJ admet une certaines restriction à la mobilité. Le fait que l’entrave puisse résulter
d’un évènement hypothétique n’est pas toujours déterminant. La Cour a déjà jugé qu’une mesure nationale
qui limite le droit au regroupement national d’un travailleur national qui revient dans son EM d’origine après
avoir exercé la LC, mesure est une entrave car elle est susceptible de dissuader le travailleur d’exercer son
droit à la libre circulation.
CJ 7 juillet 1992, 370/90, Singh.

Parfois la CJ elle même se fait juge de ce qui subjectivement peut ou non dissuader un travailleur
d’exercer son droit à la LC. La Cour a estimé que ne constitue pas une entrave une mesure obligeant un
travailleur à payer une taxe d’immatriculation lors de l’importation de son véhicule dans l’EM d’emploi en
estimant que si cette mesure est susceptible d’influencer négativement sa décision le traité ne lui garanti pas
que le transfert de ses acquis dans un EM autre que celui dans lequel il résidait est neutre en matière
d’imposition.
=> mesure trop hypothétique ou aléatoire.
CJ 29 avril 2004, C 387/01, Veigel.

On peut se dire que le raisonnement est fondé et qu’il y a une ambiguïté au concept d’entrave, tout
part de sa définition « susceptible de dissuader d’exercer la libre circulation ».

2) Le rôle de l’entrave par rapport à la discrimination

Dans la libre circulation des marchandises l’entrave a joué un rôle cardinal alors que la notion de
discrimination n’y jouait pratiquement aucun rôle. À l’inverse lorsque la CJ parle de LCT, la notion de
discrimination directe et indirecte était jusque Bossmann depuis les années 1960 le seul instrument
permettant d’assurer la LCT sur le territoire européen.

Il permettait d’assurer l’égalité de l’accès, de l’exercice d’un emploi et précisément de jouir des
droits reconnus par les traités en matière d’entrée et de séjour. Et eu égard à la définition du conception
d’entrave, ce dernier paraissait surabondant. Une mesure discriminatoire est susceptible d’être qualifiée
d’entrave.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 18/83


Pourquoi la CJ ne s’en est pas tenue au concept de discrimination en matière de LCI. La première
idée a été de recourir au concept d’entrave pour saisir des mesures qui limitaient l’accès au marché.
Aujourd’hui on a l’impression que le concept d’entrzave est venu phagocyter le concept de discrimination du
moins en matière de travailleur.

Désormais dans la JP hormis quelques la rares cas la CJ ne s’attache plus au caractère directement ou
indirectement discriminatoire d’une mesure. Elle s’attache seulement au caractère « susceptible de dissuader
d’utiliser la LCT » pour ensuite observer une justification éventuelle et la proportion des moyens utilisés.

Dans la majorité des affaires la Cour constate l’existence d’une entrave là où elle aurait pu aborder
l’affaire sous l’angle d’une discrimination. Pourquoi continuer à les distinguer, ? Car régime différent.

Une mesure sur la base de 45§3 ou 45§4 c’est injustifiable sauf ordre public, santé publique, moralité
publique.
alors que pour les mesures indistinctement applicables seules des raisons impérieuses d’IG devraient
permettre à la Cour de justifier des mesures étatiques contraires.

Cependant la CJ même en cas de mesures discriminatoire va qualifier d’entrave pour regarder si il


n’y a pas de raison impérieuse d’IG. Politique jurisprudentielle. Réelle ambiguïté sur les raisons impérieuses
d’intérêt général.

S’applique aussi aux demandeurs d’emploi : le droit d’accès au marché du travail, la reconnaissance
du statut de travailleur a pu poser la question de savoir si ce statut, le chercher bénéficie-t-il d’un droit à
égalité de traitement dans l’octroi notamment des avantages sociaux et fiscaux ?

Le statut accordé à un chercheur d’emploi lui donne droit à certains avantages, fiscaux et sociaux, les
ressortissants des EM qui se déplacent pour chercher un emploi doivent bénéficier d’égalité de traitement
pour l’accès à celui-ci. Toutefois dans l’arrêt Lebon la CJ limitait l’égalité de traitement uniquement pour
l’accès à l’emploi et les avantages sociaux et fiscaux attachés mais pas au delà. Or dans les années 2000 en
se fondant sur le statut de citoyen européen, C 138/03 CJ 23 MARS 2004, Collins, la Cour a stimé que
compte tenu de l’instauration de la citoyenneté européenne et du dorit à l’égalité de traitement il n’est plus
possible d’exclure du champs de l’article 45 une prestation de nature financière qu’elle soit destinée à
favoriser l’accès à l’emploi sur le marché du travail d’un EM.

Dans la mesure où un chercheur d’emploi relève de la notion de travailleur il aura droit à une égalité
de traitement fondée sur 45§2

Paragraphe 3: Exceptions et dérogations permettant de justifier les restrictions à


la LCT

A) Les exclusions textuelles


1) 45§3 : ordre public, sécurité publique et santé publique

Article 45 TFUE est applicable sous réserve des limitations limitativement énumérée, liste
exhaustive. Incombe aux États de fixer le niveau de protection à accorder à ces exigences. Il convient de
rappeler qu’à l’instar des autres libertés de circulation. Ces raisons ne peuvent pas justifier la réalisation
d’objectifs purement économiques.
On ne peut pas au titre d’un objectif d’ordre public ou sécurité publique limiter le nombre de
travailleur en vue notamment de protéger la main d’œuvre nationale. Objectif considéré comme économique
qui ne rentre pas dans les exceptions prévues par le traité.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 19/83


Ces 3 raisons peuvent être invoquées pour justifier aussi bien une entrave qu’une mesure
discriminatoire à raison de la nationalité. Dans l’affaire Van Duyn 1974 la Cour a confirmé que des raisons
d’OP pouvaient justifier une mesure discriminatoire.

Certes les États définissent le contenu, mais appréciation pas libre. Soit la commission peut
introduire un recours en manquement contre l’EM ou encore les juridictions nationales peuvent poser une
question préjudicielle en interprétation.

Si on donne une synthèse de la JP : la notion d’OP s’apprécie strictement, le principe reste la liberté
de circulation, encore plus vrai avec le statut de citoyen. La Cour a peu à peu précisé, même encadré la
notion et la réserve d’ordre public. Les mesures restrictives, refus d’entrée, d’exclusion doivent être
exclusivement fondée sur le comportement personnel et actuel de l’individu.
CJ, 1977, Bouchereau, 30/77 : toute infraction pénale qui occasionne un trouble à l’ordre social ne
justifie pas une exclusion, il faut s’appuyer sur des circonstances personnelles.

Il faut que la menace que le travailleur fait peser sur l’État d’accueil affecte un intérêt fondamental
de la société. Très difficile pour les EM.

La santé publique pour l’instant jamais invoquée.

2) L’article 45§4, les emplois dans l’administration publique

Les États membres se sont engouffrés dans cette réserve, il faut en préciser la signification.

a) Une définition fonctionnelle

La Cour a d’abord imposé de rechercher si les emplois sont ou non caractéristiques des activités
spécifiques de l’administration publique en tant qu’elle est investie de l’exercice de la puissance publique et
de la responsabilité de la sauvegarde des intérêts généraux de l’État ou des autres collectivités publiques.

=>ceux où on va exercer des prérogatives de puissance publique. Le critère d’applicabilité de 45§4


doit être fonctionnel, tenir compte de la nature des taches et responsabilité que comporte la nature de
l’emploi en vu d’éviter de priver d’effet utile la LCT.

Les États s’appuyaient sur une définition statutaire, tous les emplois fondés sur un contrat de DP
étaient retenus comme des contrats de d’administrations publique.

CJ 2 juillet 1996, C 473/93, Commission C/ Luxembourg : Réservait tous les emplois de la


fonction publique aux nationaux notamment pour des raisons de défense de la langue nationale. Mesure
interdite et disproportionnée.

L’article 45§4 en tant qu’exception suppose une interprétation restrictive. Elle doit être interprétée en
limitant sa portée à ce qui est strictement nécessaire pour sauvegarder les intérêts que les EM peuvent
protéger. Ne sont donc visés que les emplois qui comportent une participation directe à l’exercice de la
puissance publique supposant de la part de leurs titulaire l’existence d’un rapport particulier de solidarité à
l’égard de l’État ainsi que la réciprocité des droits et devoirs qui sont le fondement du lien de nationalité.

Approche restrictive sous deux angles


→ emploi répondent à des prérogative de puissance publique = capacité d’adopter des actes
unilatéraux, fonctions régaliennes exercées dans l’administration publique.
→ certaines missions vont être réservées, alors que les autres missions d’un même emploi devront
être ouvertes aux ressortissants européens.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 20/83


Conception restrictive mal accueillie. Beaucoup de réglementation nationales réservaient de manière
générale. Beaucoup d’arrêt en manquement prononcés à ce titre.

La Commission a dû se chargé par des communication pour expliquer aux EM ce qu’il fallait
entendre par emploi dans l’administration publique.

Communication de 1988 : sont des EDAP les emplois dans les forces armées, forces de l’ordre,
magistrature, administration fiscale, diplomatie, tous les emplois se rapportant à des activités centrées sur
l’élaboration des actes juridiques, la mise en exécution de ces actes, le contrôle de leur application et la
tutelle des organismes dépendants.
En revanche ne constituent pas des EDAP les secteurs de la recherche civil, de services publics
commerciaux, l’enseignement public et les services de santé.

Par une communication du 11 mars 2002 la Commission a jugé utile que les postes qui consistent à
effectuer des tâches administratives de consultation technique ou d’entretien dans l’armée, forces de l’ordre,
administration fiscale et diplomatie ne relèvent pas des EDAP et doivent être ouverts aux non nationaux.

Resserrement autour des emplois qui touchent au coeur de l’administration publique, exception
relativement stricte mais aussi relativement large puisque certains emplois de statut privé peuvent être
couverts par cette exceptions.
Toute une jp sur les capitaines de navire, le juge français les avaient considérés comme des EDAP.
La Cour a confirmé que certes une personne employée par un contrat de droit privé peut parfaitement rentrer
dans l’exception de 45§4, néanmoins les capitaines agissent en qualité de représentant de la puissance
publique, ne peuvent pour l’ensemble de leur activité être couverts par l’exception de l’article 45§4.
Il faut que les prérogatives soient exercées de façon habituelle par leur titulaire et ne constituent pas
une part réduite de l’activité. Ainsi ce n’est pas parce que l’emploi peut conduire à exercer des prérogatives
qu’il rentre dans l’exception.
CJ 30 septembre 2003, C 405/01, Colegio de oficiales de la Marina Mercante

Position renouvelée et notamment à l’encontre d’autorités portuaires.

Divers emplois ont été exclus par la Cour : dans les chemins de fer, infirmiers dans les hôpitaux
publics, enseignants (Lowrie Bloom), activité de chercheur au sein d’un institut de recherche, sécurité au
sein d’une entreprise privée, médecin spécialistes...

Cette restriction lorsqu’elle est admise ne concerne que l’accès à l’emploi mais ne concerne pas les
conditions de travail. Une fois accédé à l’emploi vous devez bénéficier de l’égalité de traitement. l’exception
ne concerne pas notamment les éléments qu’un EM prends en compte lors de l’établissement du salaire au
sein de son administration publique.
=> droit à ‘l’égalité de traitement plein et entier.

Pourtant de nombreux travailleurs ont été recrutés dans l’administration publique à l’échelon de base
sans que leur carrière antérieure ne soit prise en compte = cette différence de traitement constitue une
discrimination indirecte à raison de la nationalité interdite par l’article 45 TFUE. La Cour a développé une
conception autonome, dynamique de la fonction publique, approche sur la nature de l’activité exercée. Les
États doivent ouvrir tous les emplois qui ne relèvent pas des hautes fonctions régaliennes de l’État.

Dans les secteurs non régaliens la Cour admet la limitation pour certains emplois de direction :
décisions exécutoires ex, ainsi le comptable public.

b) L’application en France

Le DP Français imposait la nationalité pour tout agents publics, contractuels compris. L’État français
a été un de ceux qui s’est opposé le plus à l’approche de la Cour. La Cour refuse l’idée de restreindre l’accès
au motif qu’à l’avancement il y aurait des prérogatives exercée.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 21/83


La Cour affirme qu’il faut préférer ne pas limiter l’accès et limiter l’avancement.

Loi du 25 juillet 2005 ouvre complètement sauf les fonctions non séparables de l’exercice de la
souveraineté et prérogatives de fonction publique. CJ 9 septembre 2003, C 285/01, Burbaud : Directrice
d’hôpital au Portugal, souhaite exercer en France => ce n’est pas une fonction qui tombe dans le champ de
45§4.

L’accès aux emplois publics en France se fait majoritairement par concours, cependant on a dû
atténuer cette voie par la prise en compte de l’expérience dans les administrations étrangères.
Il n’y a pas beaucoup de ressortissants européens dans la fonction publique française.

B) Les dérogations jurisprudentielles : les raisons impérieuses d’intérêt général


1) L’évolution du concept

L’article 45§2 ne prévoit pas la possibilité de justifier les discriminations qu’il interdit. 45§3 la
réserve d’ordre public ne concerne que les droits liés à la LC en tant que telle, entrée et séjour, demeurer. Les
règlements et directives qui mettent en œuvre la non discrimination ne font aucune référence à des raisons
impérieuses d’IG comme justification de sorte qu’on pouvait penser que seules les exceptions pouvaient être
opposées à la LCT.

On s’était même posé la question de savoir si 45§3 n’avait pas une portée limitée et qu’il ne pouvait
justifier qu’une limitation indirecte et non pas directe.
CJ 15 octobre 1969, 15/69, Ugliola : les motifs expressément prévu §3 peuvent justifier toute
discrimination à raison de la nationalité.

CJ 28 janvier 1992, bachmann, 204/90 : admet que les discriminations indirectes puissent être
justifiée par le concept « de raison impérieuses d’intérêt général ».

Elle sort ce terme de la LPS et non de la LCM mais pas bien différent.

En matière de LCT ce sont des RAISONS et non des exigences impérieuses d’IG.

=> Objectif légitime partagé par l’EM et par l’UE et peut permettre parfois que des mesures
entravent, restreignent la LCT. Quand on est passé en 1995 à la notion d’entrave, le prétexte au
développement du concept de RIIG.

Résumé :
→ discrimination directe : interdite sauf : - 45§4 = EDAP
- 45§3 OP, santé publique, sécurité publiques
→ discrimination indirecte : Idem mais avec Bachmann la CJ ajoute RIIG

→ Entrave (MIA) = RIIG

En théorie elle ne devrait pas utiliser RIIG pour les discriminations indirectes. Recours au concept
d’entrave a entraîné l’utilisation de plus en plus fréquente le recours aux RIIG. La Cour va être plus laxiste
sur des MIA que des discriminations indirectes.
De plus pour changer de régime elle va qualifier de discrimination indirecte d’entrave, attention.

Règlement 12/68:Interprétation par la Cour : la dérogation de l’article 45§3 peut justifier une
discrimination directe ou indirecte. CJ 15 octobre 1969, 15/69, Ugliola

Flottement sur l’utilisation ou la non utilisation des RIIG pour des discriminations indirectes.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 22/83


De plus en plus les EM présentent les restrictions comme des entraves, et en tant que MIA elles
peuvent être justifiées par des RIIG. Quelles RIIG sont propres à justifier une MIA ?

* mobilité des étudiants (CJ 14 juin 2012, C 552/09, Commission c/ Pays-Bas)


*La préservation du régime de sécurité sociale national (CJ 10 septembre 2009, 269/07, Commission c/
Allemagne)
* La défense d’une des langues nationales (National Groener)
* La protection sociale des travailleurs ( C 202/11, Las)
* efficacité des contrôles fiscaux (CJ 28 juillet 2013, 544/11, Petersen)
* La politique sociale des EM (CJ 13 décembre 2012, C 379/11)

Beaucoup de raisons invoquées par les EM peuvent être considérées par la CJ comme RIIG sauf des
motifs purement économiques telles que des considérations uniquement budgétaires, réduction de recettes
fiscales qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme des RIIG.
A été refusé un ensemble de raisons de type administratif. La CJ n’admet pas les objectifs de
simplification administration (C 414/12, 5 décembre 2013) ; il arrive que la Cour préfère ne aps se
prononcer sur le caractère admissible ou non d’un objectif invoqué par un État et qu’elle se concentre
uniquement sur la proportionnalité de la mesure pour refuser ou sanctionner la mesure entravante.

Certes on ne peut pas invoquer des objectifs purement économiques, pourtant 3 objectifs flirtent
avec :
→ protection du système de sécurité sociale par exemple
→ protection sociale des travailleurs

Ce sont des motifs économiques mais pas purement économique mais dès lors explique sans doute
l’approche tolérante. En réalité si une mesure relève des systèmes de santé, éducation ou sociale où l’UE ne
dispose que de compétences limités et selon un principe de réalité la CJ a dû admettre largement ces mesures
qui sortent du champs d’application du législateur de l’Union.

2) L’application des RIIG

a) Les conditions

CJ 31 mars 1993, C 19/92 :


Pour qu’une mesure contraire à l’article 45 puisse être justifiée elle doit remplir 4 conditions.
1 → il faut qu’elle soit non discriminatoire
2 → se justifie par une RIIG
3 → propre à garantir la réalisation de l’objectif poursuivi
4 → qu’elle n’aille pas au-delà de ce qui est nécessaire pour l’atteindre.

4 conditions peu heureuse :

1 : ne doit pas constituer une discrimination directe. Aux fins de la justification d’une entrave ou
discrimination indirecte la Cour a pu avoir une définition spécifique de la discrimination.
Outre la réserve de discrimination indirecte, par principe la mesure pas discriminatoire.

2 : Le fait qu’un argument économique puisse être une RIIG interroge sur le contenu de cette
condition, à peu près tout est accepté

3 et 4 : renvoi à une seule : contrôle de la proportionnalité de la mesure, 3 tests sous tendu :
Nécessité + adéquation + proportionnalité stricto censu
La nécessité est souvent englobée dans le contrôle de l’adéquation de la mesure.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 23/83


b) L’application aux mesures discriminatoires

Une RIIG ne peut pas une justifier une discrimination directe sauf quand la Cour la qualifie
d’entrave. Il n’est pas aisé de savoir pourquoi la Cour choisi de qualifier une discrimination directe tel
qu’elle et pourquoi une mesure similaire d’entrave.
Apogée de cette attitude dans 2 arrêts rendu le 21 janvier 2010, même chambre de la Cour sous la
même présidence : CJ, C 311/08, SGI : Une réglementation allemande qui établi une différence entre
sociétés selon le siège (selon l’EM) de celles-ci crée une restriction éventuellement justifiable par un RIIG :
efficacité contrôle fiscaux.
Or CJ, C 546/07 Elle va juger qu’une autre réglementation allemande appliquant un régime différent
selon le même critère de localisation du siège de société crée une discrimination directe et donc injustifiable
et partant contraire à l’article 56 TFUE.

Dans le domaine spécifique de la LCT il semble résulter de la JP qu’une discrimination directe


fondée sur la nationalité reste abordée comme telle et n’est pas requalifiée d’entrave.
Il est pourtant important de noter que la confusion est parfois volontairement entretenue par la Cour
et elle se fonde sur une confusion originelle entre discrimination et égalité de traitement. Cela lui permet de
donner à une discrimination directe fondée sur la nationalité la définition d’une inégalité de traitement dans
le but de pouvoir justifier cette discrimination directe.
On le voit dans l’affaire CJ, C 123/08, Wolzenburg, 6 octobre 2009 : La question : le fait de
soumettre nationaux et ressortissants des autres EM à une condition distincte, soit être national soit résider
pendant 5 ans de manière ininterrompue sur le territoire nationale pour refuser de remettre une personne
faisant l’objet d’un MAE constitue une discrimination fondée sur la nationalité.
Soucieuse de justifier cette réglementation la Cour va donner à la discrimination la définition du
principe d’égalité de traitement : un traitement différent de personnes en situations comparables, sauf
justification objective, si une telle justification existe on a le droit de discriminer puisque les situations ne
sont plus comparables.
La différence entre discrimination et égalité de traitement a introduit une confusion pour la CJ.

Le bilan :

La jurisprudence sur la LCT va admettre l’invocation de RIIG pour justifier des réglementations qui
ne sont pas directement discriminatoires. Dans le cadre de discriminations directes seul 45 peut être invoqué.
Dans le cadre de discrimination indirecte il est vrai que la CJ accepte des RIIG.
L’exemple type : CJ, C 238/15, Berruga, 14 décembre 2016.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 24/83


Chapitre 2: Le citoyen européen
Le cœur du régime d’intégration. L’objet de la LC est resté pendant très longtemps limité aux
activités économique. Peu à peu on a constaté que cette libre circulation s’étendait aussi à des bénéficiaires
dérivés, les membres de la famille de ce travailleur, indépendant ou salarié. Les membres de la famille qu’ils
soient ou non citoyen de l’Union.
Puis on s’est rendu compte que le peu à la peu la LC était devenu un droit fondamental et depuis le
traité de Maastricht un droit fondamental attaché à la qualité de citoyen européen. Droit fondamental
aujourd’hui régi par la directive 2004/38, du parlement et du Conseil du 29 avril 2004 qui a rassemblé dans
un seul texte des textes et jp abondante.

Bien que le régime prévu par la directive 2004/38, qui était d’une application lente, difficile, la LC
du citoyen a évolué de manière significative, le cercle des bénéficiaire s’est grandement élargie et l’égalité de
traitement a progressé au bénéfice en principe de tous les citoyens européens à la faveur de la notion de
citoyenneté européenne et d’une jurisprudence constructive de la CJ.

Section 1: La notion de citoyenneté européenne

Paragraphe 1: Une portée politique et symbolique forte


Quand on a institué en 1992 il s’agissait de répondre à l’objectif fixé à l’article B du traité de
Maastricht, « l’objectif de renforcer la protection des droits et des intérêts des ressortissants des EM par
l’instauration d’une citoyenneté européenne ».

On peut considérer que les ambitions au moins textuellement ont été revues à la baisse qu’on
s’intéresse à Lisbonne. Il ne mentionne plus la citoyenneté en tant que telle, il la rattache au citoyen à qui
l’on promet « un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontière intérieure au sein duquel est
assuré la LCP et liaison avec des mesures appropriées en matière de contrôle des frontières extérieures,
d’asile, d’immigration ainsi que de prévention de la criminalité et de la lutte contre ce phénomène ».

La notion de citoyenneté européenne a une portée symbolique qui tient au flou de cette notion. Dans
un acception large la citoyenneté européenne désigne les ressors, les potentialité de l’engagement civique des
tous les ressortissants de l’Union et leur identification en tant que sujet politique. Le traité octroi à tout
citoyen européen un ensemble de droits politiques, civiques et accorde aussi à l’ensemble des citoyens un
droit de libre circulation, un droit de séjour sur le territoire des EM.
L’objectif par sa consécration en 1993 était de donner au fonctionnement de l’UE véritablement un
fondement plus démocratique. La doctrine y voyait une réponse au déficit démocratique que l’on pointait
déjà contre le système européen. Il était apparu essentiel de consacrer un tel statut aux ressortissants des EM
dès la CIG de 1991 on avait enfin relancé la question d’une Europe politique.

Il fallait pour envisager une Europe politique un socle, une adhésion populaire. On ne voyait que des
avantages à la création de ce statut de citoyen, il semblait répondre à la fois à l’objectif de disposer d’un
instrument permettant d’intensifier le sentiment d’appartenance à l’Union par la population et d’autre part de
renforcer sa légitimité en estimer qu’elle disposait désormais d’une légitimité démocratique par ses citoyens.
L’instauration d’une citoyenneté œuvre en ce sens puisqu’elle établit un lien direct entre les citoyens et les
individus.

En 1993 apparaît l’identité européenne dont l’Europe est en quête. Identité qui manifesterait
l’existence d’un peuple européen, d’une Européen fédérale avec sa C°, encore impossible aujourd’hui.
Désormais la citoyenneté est la condition unique du droit de circulation pour toute personne qui ne relève pas
des autres libertés, pour toute personne qui n’est pas un travailleur, indépendant, personne morale.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 25/83


Cette autonomie du statut de citoyen européen n’est pas du tout apparue avec évidence et côtoie
toujours une acception stricte de la notion de citoyenneté selon laquelle la citoyenneté vise les ressortissants
de l’Union migrants installés dans un autre État. Seuls ceux qui ont fait usage de liberté deviennent
bénéficiaires des droits civils, politiques, sociaux en plus de leur liberté de circulation et de séjour. Assez
révélateur dans les articles 20 et 21 TFUE

Paragraphe 2: La portée juridique


Découle des articles 20 et 21 TFUE.

20§1 : « Il est institué une citoyenneté de l'Union. Est citoyen de l'Union toute personne
ayant la nationalité d'un État membre. La citoyenneté de l'Union s'ajoute à la citoyenneté nationale
et ne la remplace pas »

Article 21 ex 18 :
« 1. Tout citoyen de l'Union a le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États
membres, sous réserve des limitations et conditions prévues par les traités et par les dispositions
prises pour leur application.

2. Si une action de l'Union apparaît nécessaire pour atteindre cet objectif, et sauf si les traités ont
prévu des pouvoirs d'action à cet effet, le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la
procédure législative ordinaire, peuvent arrêter des dispositions visant à faciliter l'exercice des droits visés
au paragraphe 1 »

Autonomie et effet direct reconnus tardivement par la Cour. C’est sous réserve de cette
reconnaissance qu’une ampleur plus large a pu être donné à la citoyenneté. Le problème est quye la
citoyenneté reste titulaire des liens avec la nationalité

A) Consécration de l’autonomie et de l’effet direct


Autonomie de l’article 21 s’est posé par rapport à la coexistence de la dispositions avec d’autres
comme travailleurs, salariés ou indépendants. Une personne qui ne rentre pas dans la LCT peut-elle
néanmoins se fonder sur le seul article 21 pour prétendre séjourner, circuler librement dans l’UE ?

La Cour a procédé par étapes.


Dans un premier temps elle a considéré que 18 TCE, 21 TFUE bénéficie par ricochet ou par
association d’un effet direct. Elle associait ce droit de séjourner/circuler librement sur le territoire à la LPS
ou à la LE ou à la LCT pour considérer qu’en tant que citoyen il pouvait séjourner librement sur le territoire
d’un autre EM.
Deuxième temps elle reconnaît l’effet direct du seul article 18 TCE mais implicitement dans l’affaire
CJ, 11 juillet 2002, D’hopp, C 224/98.
Consacre explicitement l’effet direct de la citoyenneté européenne et son autonomie dans l’affaire
CJ 17 septembre 2002, C 413/99, Baumbast.

L’effet direct est la possibilité pour tout particulier de revendiquer directement devant sa juridiction
nationale les droits qu’il tire du droit de l’Union. Dans l’affaire Martinez-Sala, 12 mai 1998 la CJ avait
refusé l’effet direct. Dans Baumbast elle franchit le cap, en tant que citoyen, même inactif, il y a droit à
circuler et séjourner librement sur le territoire d’un autre EM et revendiquer ce droit devant les juridictions.

Faits Baumbast : Ressortissant Allemand qui a exercé des activités salariées puis indépendant au R-
U, fait faillite, il travaille pour une entreprise allemande qui opère sur des territoires d’État tiers. Il n’a plus le
statut de travailleur européen puisqu’il travaille dans des États tiers. La Famille Baumbast a continué de
résider au RU. De plus la famille bénéficie d’une protection sociale en Allemagne, travailleur d’une
entreprise allemande.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 26/83


Le titre de séjour de M.Baumbast n’est pas renouvelé par les autorités britanniques car elles
considère qu’il ne peut pas bénéficier du droit au séjour dans la mesure où l’assurance maladie dont il
dispose ne couvre pas les soins urgent administrés dans l’État d’accueil.
Dans la mesure où il exerce une activité économique dans le sEtats tiers le règlement sur les
travailleurs salariés ne lui est pas applicable.
Reste les directives qui précisent que les EM peuvent exiger des ressortissants d’un autre État de ne
bénéficier du droit de séjour sur leur territoire qu’ils disposent pour eux même et pour les membres de leur
famille d’une assurance maladie couvrant l’ensemble des risques dans l’État d’accueil et de ressources
suffisantes pour éviter qu’ils ne deviennent pendant leur séjour une charge pour l’assistance sociale de l’État
membre d’accueil. Tout cela reste du droit positif.

Dans le cas particulier de Baumbas admettre l’argument britannique que le ressortissant doit avoir
une assurance qui couvre tous les risque fragilise le droit de séjour comme principe. La Cour va considérer
qu’en réalité cette exigence d’une assurance maladie couvrant également les soins urgents était une ingérence
disproportionnée dans l’exercice du droit de séjour. En réalité la Cour considère et s’appuie directement sur
l’article 18 TCE sur sont statut de citoyen.
Un citoyen de l’union qui ne bénéficie plus du droit de séjour de travailleur, peut en tant que citoyen
bénéficier d’un droit de séjour par application directe de l’article 18§1 TCE. Certes ce droit peut être limité
par des conditions de ressources ou d’assurance maladie mais néanmoins ces conditions, et les juridictions
nationales doivent y veiller, doivent être faites dans le respects des PGD du droit de l’UE et notamment du
principe de proportionnalité.

TOUTEFOIS encore faut-il rentrer dans le champs d’application du traité. De plus l’article 21 TFUE
s’applique quand aucune disposition particulière n’est applicable. L’article 21 TFU est une lex generalis. La
citoyenneté de l’Union comble les vides, elle ne se supplante pas ou surajoute pas aux autres libertés, pas
d’intérêt car souvent les autres libertés offrent plus de droit.

B) Les liens entre nationalité et citoyenneté


La nationalité suppose l’existence d’une communauté dont les membres sont unis par les liens les
plus fort indissolubles d’une solidarité et d’une coexistence indivisible.
Son octroi au nom de l’UE a des difficultés, nous sommes citoyens européens et non nationaux
européens.

Néanmoins il y a une influence sociale dans le processus de l’Union, il y a la formation d’un système
politico-social relativement cohérent qui permet l’émergence d’une société relativement unifiée et le principe
de solidarité se trouve inscrit à plusieurs reprises dans les traités. On a toujours une communauté de destine
qui reste un projet d’avenir.
L’UE n’en est pas là. Entre cette perspective et la nécessité de donner une dimension plus humaine
au processus d’intégration de l’Union il y a de place pour une politique d’assistance, de solidarité, une
identité commune.

L’union a tenté de développer sa politique sociale et le traité de Lisbonne entends élaborer les
conditions de construction d’un modèle européen sur la base des expériences tirées du développement de
l’État social national.

Reconnaissant que l’Union est fondée entre autre sur les valeurs de respect de la dignité humaine,
égalité et respect des droits de l’Homme reconnus comme des valeurs communes aux EM, société
caractérisées par la non discrimination, justice et la solidarité, le traité de l’Union donne les bases d’un
modèle social européen (article 2).
Bien que la politique ressorte encore substantiellement de la politique des États, les principes
primordiaux de protection sociale de même que les moyens économiques que les États lui ont donné ouvrent
la voie à l’élaboration d’une certaine cohésion sociale européenne.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 27/83


l’emploi dans la fonction publique, exercice des droits syndicaux, droit de LC, protection des DF par
la jp de la Cour sont des prémisses de la constructions institutionnelle d’une citoyenneté européenne. La
reconnaissance d’un droit de vote, d’un droit d’éligibilité du citoyen de l’union aux élection municipale de
l’État dans lequel il réside est un accroc majeur aux oppositions des EM.
Si il est combiné au droit de vote et d’éligibilité du même ressortissant aux élections du prl européen
en tant que citoyen étranger, al notion de citoyen de l’Union cesse d’avoir une dimension simplement
symbolique et explique en termes juridiques la physionomie d’un citoyen européen propre à faire émerger un
peuple européen.

Le chemin est encore long mais sans citoyenneté on ne pourrait pas voir émerger une société
politique européenne. Par ailleurs il n’a jamais été dans les objectifs de l’Union question de mettre en place
une nationalité européenne. Il ne s’agit pas de gommer les différences, de mettre en place une nationalité
européenne.

1) Une citoyenneté qui reste un dérivé de la nationalité

Est citoyen de l’UE toute personne possédant la nationalité d’un EM. Les EM ont exigé qu’on
reprécise dans le traité cet aspect avec une déclaration interprétative et le Conseil Européen d’Édimbourg a
précisé.

CJ, 2001 : L’AG « ne précisant que la citoyenneté de l’UNion complète la citoyenneté nationale et
ne la remplace pas, le législateur de l’Union a réaffirmé l’idée d’une répartition des compétences entre les
États et la communauté dans des domaines touchant aux droits et devoirs peuvent être investis un individu en
raison de sa nationalité. Reformulation article 20 : la citoyenneté s’ajoute à la citoyenneté nationale, on a
enlevé complète.

Les rapports qu’un national entretien avec son État d’origine demeure du ressort de cet État. Le
problème est que dès lors de la nationalité découle une notion européenne, on est pas en dehors du champs
d’application des traités, la CJ peut donner ses interprétations. Elle est venue un petit peu encadrer la
compétence nationale en matière du droit de la nationale.

2) La compétence nationale encadrée par la notion de citoyenneté

Le DI n’est jamais totalement resté indifférent au droit de la nationalité. Il y a des prescriptions bien
avant la CJ.
Le DI s’oppose à ce qu’un État refuse à ses propres ressortissants le droit d’accéder à son propre
territoire et d’y séjourner à n’importe quel titre. CJ, Van Duyn, 4 décembre 1974 :

De même en ce qui concerne la limitation du droit d’un EM de refouler ou d’expulser de son


territoire l’un de ses ressortissant dicté par les exigences de l’article 3 du 3ème protocole CEDH qui vise
l’interdiction d’expulsion des nationaux. CJ, 7 juillet 1992, Singh

La CJ a été un peu plus par deux aspects. L’encadrement de la Cour a pu intervenir concernant la
situation de l’apatridie et celle de la double nationalité.

a) La double nationalité.

Première hypothèse : possède la nationalité d’un EM et un État tiers  : dans ce cas la solution du DI
qui consiste à faire prévaloir la nationalité la plus effective, la nationalité du for est remise en cause en droit
der l’Union. Dès lors qu’un individu peut faire la preuve qu’il possède la nationalité d’un EM les autres États
ne sont pas en droit de contester cette qualité au motif que les intéressés posséderaient également la
nationalité d’un État tiers même si leur législation prévoit que la nationalité de l’État étant effective prévaut
sur celle de l’EM : CJ, 7 juillet 1992, Michelletti

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 28/83


En l’espèce la juridiction espagnole pose à la Cour une question préjudicielle soulevée dans le cadre
d’un litige opposant M. Michelletti au gouvernement espagnol. Il possède la double nationalité argentine-
Italienne. Il acquis la nationalité italienne par ses parents alors qu’il a toujours vécu en Argentine.
Michelletti demande une carte de séjour définitive en Espagne en tant que citoyen italien. Le
gouvernement espagnol lui refuse, article 9 code civil Espagnol prévoit qu’en cas de double nationalité,
lorsque aucune d’elle n’est la nationalité espagnole, doit prévaloir celle correspondant à la résidence
habituelle précédant l’arrivée de l’intéressé en Espagne.

La Cour s’y oppose, s’oppose au DI et et au droit espagnol : les définitions de condition


d’acquisition et de perte de nationalité relèvent de la compétence des États mais qu’elle doit être exercée
dans le respect du droit de l’Union qu’il n’appartient pas dans cette perspective à la législation d’un État de
restreindre les effets de l’attribution de la nationalité d’un autre EM en exigeant une condition
supplémentaire pour la reconnaissance de cette nationalité en vue de restreindre l’exercice des libertés
fondamentales prévues par le traité. En l’espèce liberté d’établissement.
Elle ajoute qu’admettre une telle possibilité aurait pour conséquence que le champ d’application
personnel des règles communautaires portant sur la LE pourrait varier d’un EM à un autre.
Solution rendue avant même la consécration du statut du citoyen européen.

C’est le principe de la primauté systématique de la citoyenneté européenne. L’existence d’une


citoyenneté étrangère ne saurait priver un citoyen de la jouissance des droits garantis par le traité. Elle s’en
fou du DI.

Hypothèse 2 : Double nationalité de 2 EM :


La difficulté concerne la détermination des règles applicables et le rôle du droit de l’Union à cet
effet. Disposer de la nationalité d’un EM est un critère d’application d’un certains nombres de règles en droit
de la famille et peuvent poser des difficultés de coordination avec certains droits garantis au citoyen de l’UE.
Se superposent les droits de la famille nationaux et droit de l’Union.
La confrontation entre nationalité et citoyenneté était inévitable lorsque la double appartenance
d’une personne aboutit à hésiter sur le régime juridique en cause. C’est ce qui a permis à la Cour de faire
évoluer le principe de la nationalité du for, peu à peu elle n’a retenu qu’une approche fonctionnelle bueaocup
plus souple, CJ Garcia Avello c/ Belgique, 2 octobre 2003, C-148/02 :
Un couple Belge-Espagnol a pu en Belgique invoquer la nationalité espagnole de leurs enfants bi-
nationaux pour que le nom de famille de ceux-ci soient déterminés en application de la loi espagnole. Au
centre de la question le droit du nom.
Conformément au droit Belge les enfants ont le nom de leur père, les enfants ont été enregistrés par
l’ambassade d’Espagne conformément au droit espagnol suivi par le premier nom du père et deuxième de la
mère. Nom différent suivant le régime appliqué.

Les parents introduisent une demande de changement de nom des enfants auprès des autorités belges
pour qu’ils portent le même nom qu’en Espagne. Les autorités Belges refusent. Saisine de la CJ :
→ déterminer l’applicabilité du droit européen et notamment règles relatives à la citoyenneté
européenne. La Cour relève qu’ils possèdent la nationalité de deux EM et qu’ils possèdent le statut de deux
citoyens de l’Union. L’âge du bénéficiaire n’importe pas.
CJ rappelle sa jp, effet direct de la citoyenneté, et reconnaît que les règles régissant le nom d’une
personne relèvent de la compétence exclusive des États.
Néanmoins il est précisé que les États doivent dans l’exercice de cette compétence respecter le droit
de l’Union et en particulier les dispositions du traité relatives à la liberté du citoyen de l’Union de circuler et
séjourner sur les territoires des EM.

Est-ce une SPI ? Rattachement au droit de l’U dès lors qu’il y a une nationalité espagnole, leur
double nationalité suffit pour rendre applicable droit de l’Union.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 29/83


Il est constant qu’en raison de l’ampleur des flux migratoires, on a différents systèmes nationaux
d’attribution du nom qui coexistent de sorte que la filiation ne saurait être nécessairement apprécié dans la
vie sociale d’un seul EM. Un système qui permet la transmission d’élément du nom de famille des deux
parents, loin e provoquer une confusion sur le lien de filiation peut contribuer au contraire à renforcer la
reconnaissance de ce lien par rapport aux deux parents.

La Cour conclut à l’entrave à la mobilité des enfants, l’atteinte à leur statut de citoyen européen en
considérant que le refus total des autorités Belge de les inscrire sous le nom choisi des parents inscrit à
l’ambassade espagnole est un refus disproportionné qui porte une atteinte disproportionnée à la liberté de
séjourner et circuler librement à l’intérieur de l’Union.
Jurisprudence critiquée, mais montre à quel point la CJ entends faire prévaloir le point de vue
européen sur le point de vue national. Il est désormais interdit d’ignorer la double nationalité d’une personne,
il doit être pris en considération dans tous les EM y compris dans ceux où l’individu concerné possède la
nationalité.

L’apport particulier de la citoyenneté est de bâtir un régime juridique particulier pour chacun des
ressortissants de l’Union, qui va saisir la personne qui a exercé son droit à la libre circulation. L’intérêt
principal sinon le seul est d’abolir la disparité de régime juridique qui pourrait naître de la libre circulation.
Déjà ce qui semblait ressortir du principe de non discrimination. Aujourd’hui c’est sous le même
raisonnement que l’argument doit être étendu aux autres champ saisi par la citoyenneté. Dès lors qu’une
personne a des liens avec plusieurs EM, l’objectif du régime de citoyen européen sera de gommer cette
pluralité de rattachements pour parvenir autant que faire se peut à l’élaboration d’un régime unique, celui
choisi par ce citoyen. Toute autre solution porterait atteinte aux droits garantis au citoyen européen et
particulièrement à la LC.

Les exigences de la Cour sont supérieures à celles du DI où on a un principe faiblement impératif. La


CJ s’assure que la diversité des règles ne mettra pas à mal les droits garantis au citoyen de l’Union.

Dans Garcia Avello il y a eu une véritable option de législation pour les ressortissants. C’est le « law
shopping ».

b) L’apatridie.

Une décision de retrait de la naturalisation en raison de la fraude commise par l’intéressé dans le
cadre de la procédure de sont acquisition a été examiné dans le cadre du droit européen et a conduit la Cour à
se prononcer dans le cadre du retrait de la nationalité.

CJ Rottmann, 2 mars 2010, C 135/08 : Personne de nationalité autrichienne partie pour


l’Allemagne où elle va demander et obtenir la nationalité allemande ce qui a eu pour conséquence en vertu
du droit Autrichien de lui faire perdre la nationalité autrichienne.
Peu de temps après il est apparu que M.Rottmann avait dissimulé l’existence de poursuites pénales
dont il faisait objet en Autriche. Les autorités allemande décident de lui retirer la nationalité pour fraude.
La conséquences des deux législations a été l’apatridie de M.Rottmann et lui faire perdre la qualité
de citoyen européen.

Les autorités allemandes saisissent la Cour d’un recours en interprétation : le droit européen
s’oppose-t-il à un tel résultat ? Et comment adapter le droit étatique de la nationalité si le droit européen
s’oppose à l’apatridie ?

La solution de la Cour est à la fois audacieuse et timide :


Elle considère que le droit de l’Union ne s’oppose pas à ce qu’un EM retirer à un citoyen de l’Union
la nationalité de cet État lorsqu’elle est obtenue de manière frauduleuse mais elle ajoute à condition que cette
décision de retrait respecte le principe de proportionnalité.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 30/83


La Cour s’explique : on est dans le cadre de compétences exclusives de l’État. L’octroi de la
citoyenneté de l’Union relève d’une décision qui ne lui appartient pas, elle va de pair avec la nationalité d’un
EM mais la Cour n’entend pas rester passive.
La Cour aurait pu s’abstenir de tout contrôle. Mais les États doivent respecter droit de l’Union même
dans leur compétence exclusive, et le droit de l’Union est affecter par le fait de rendre apatride un ex citoyen
européen.

Point 48 : La Cour affirme que si le principe de la compétence exclusive des EM ne saurait être
remis en cause il n’en reste pas moins que ses modalités d’exercice, elles pourraient porter atteinte au droit
de l’Union.
La solution de al Cour a imposé un instrument de contrôle : elle demande aux juridictions nationales
de vérifier que le retrait respecte bien le principe de proportionnalité. En principe consiste à s’assurer que la
perte de nationalité est justifiée par rapport à la gravité de l’infraction et vérifier également le temps entre la
naturalisation et décision de retrait.

Surtout la Cour incite fortement la juridiction de renvoi à accorder à l’intéressé un délai pour qu’il
tente de recouvrir sa nationalité d’origine. En affirmant par principe l’existence d’un contrôle de
proportionnalité et en précisant les obligation qui s’imposent aux juridictions nationales la Cour laisse
clairement entendre qu’un éventuel refus autrichien e réintégrer Rottmann pourrait être considéré comme
contraire au droit de l’Union.
Ce n’est qu’à partir du refus opposé par l’Autriche à recouvrer sa nationalité qu’il deviendrait un réel
apatride.

Rottmann n’est pas une solution définitive, point de départ sur la compétence exclusive des EM en
matière de nationalité.

Beaucoup on dit que la Cour était timide, ne pas oublier le cadre du contentieux, une question
préjudicielle ; elle aurait beaucoup plus avancer si elle avait été saisi dans le cadre de la perte de nationalité
Autrichienne.

La Cour opérera un contrôle. Le droit national de compétence exclusive d’attribution de la


nationalité se trouve encadre. La Cour n’entends pas élever au niveau européen le rapport de solidarité qui
existe entre un citoyen et son État. La Cour a eu l’occasion de protéger ce lien, et on le voit dans le traité
avec les emplois dans l’administration publique qui marque le lien de solidarité entre le national et sont État.

La qualité de citoyen qui lie tout ressortissant à l’UE n’est pas un lien de nationalité, c’est
uniquement un moyen d’accès à un certains nombre de droits garantis par les traités et tous liés à la pluralité
du rattachement d’un individu. Dès lors ce qui est exigé est que ce statut juridique de citoyen européen soit
pleinement garantit.

Une des questions soulevée dans le contexte du brexit. Les citoyens britanniques sont citoyens
européens. Le traité prévoit l’octroi de la citoyenneté européenne, mais ne prévoit pas son retrait.
Va-t-on parvenir à déconnecter la citoyenneté étatique et la citoyenneté ? Cette question a manqué de
parvenir devant la CJ, affaire du district d’Amsterdam 7 février 2018, renvoi à la CJ le soin d’indiquer si le
retrait d’un EM de l’UE provoquera pour leur citoyens (britanniques) la perte de la citoyenneté européenne.>
« est-ce que le retrait du RU de l’Union entraîne, automatiquement, la perte de la nationalité
européenne pour les individus de nationalité britannique et par conséquent la perte de tous les droits et
libertés qui en découle ? »
La circonstance que la nationalité dont on dispose ne soit plus celle d’un EM pourrait ne pas
entraîner nécessairement la perte d’une citoyenneté que la Cour présente comme le statut fondamental du
citoyen. Le traité nous précise les conditions pour acquérir la citoyenneté européenne. Le droit
primaire/dérivé n’abordent jamais la question de la perte de la citoyenneté européenne. La Cour d’Appel du
district Néerlandais a considéré par un arrêt du 19 juin 2019 que l’analyse du juge de première instance est
beaucoup trop hypothétique et n’a pas à faire l’objet d’un renvoi préjudicielle et dès lors il n’y a pas à saisir
la Cour d’une question hypothétique.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 31/83


Cette question va revenir devant la CJ nécessairement. Quelques éléments iraient dans la thèse du
juge d’Amsterdam. CJ, Grande Chambre, 14 novembre 2017, C-165/16, Lounes : Position de la Cour en
faveur de la déconnexion de la citoyenneté étatique et la citoyenneté européenne. Dans cette affaire
citoyenne espagnole qui avait exercé son droit à la LC en se rendant au RU.
Elle demande la nationalité britannique. Elle l’obtient et se marie avec un algérien. Il demande un
titre de séjour en tant que conjoint d’un citoyen européen, sur la base du droit européen. Le R-U refuse en
disant qu’il na pas ce droit selon le droit interne, et affirme qu’on est pas le cadre du droit européen. R-U
estime que c’est une SPI : citoyenne britannique qui demande droit de séjour pour son conjoint. Puisqu’elle
est naturalisée on est plus dans le champ du droit de l’U.

La CJ ne va pas s’inscrire dans le raisonnement du juge britannique. Elle refuse car c’est une
citoyenne européenne, ne perds pas de plus la citoyenneté espagnole.
Le fait que cette citoyenne ressortissante des deux EM a exercé sa liberté de circuler abouti au fait
qu’elle peut se prévaloir des droits afférents à la qualité de citoyen prévu à l’article 20 TFUE parmi lesquels
figurent le droit de mener une vie familiale dans l’EM d’accueil en y bénéficiant de la présence à ses côtés
des membres de sa famille.
La Cour observe que si seul devait être pris en compte le fait que l’intéressé a acquis la nationalité
britannique, cela aboutirait à traiter ce ressortissant de la même manière qu’un citoyen de l’EM d’accueil
n’ayant jamais quitté celui-ci en faisant abstraction de la circonstance que ce ressortissant a exercé sa liberté
de circulation et qu’il a conservé sa nationalité d’origine. Une telle interprétation reviendrait à limiter
arbitrairement les droits découlant de la possession de la nationalité d’un autre EM et l’effet utile de l’article
21 (statut de citoyen).

La Cour insiste son raisonnement sur le fait qu’elle a préalablement circulé. En réalité cette directive
est considérée comme un véritable moyen d’intégration dans le pays d’accueil, la citoyenneté est une
mobilité d’intégration, existe pour qu’un non national puisse s’intégrer dans l’EM d’accueil. Serait paradoxal
que celui qui a poussé la logique d’intégration et a demandé la naturalisation soit pénalisé.
La Cour déconnecte le statut du citoyen de la nationalité étatique. La Cour juge que l’effet utile des
droits conférés aux citoyens de l’UE par l’article 21 exige qu’une citoyen dans la situation dans la situation
telle que la citoyenne puisse continuer à jouir dans l’EM d’accueil des droits tirés de cette disposition après
avoir acquis la nationalité de cet État.

Si on perds la nationalité d’origine, est-ce une SPI ? La Cour insiste en effet sur le fait qu’elle ait
conservé sa nationalité d’origine, apparaît comme une condition d’application.

La question du retrait de la citoyenneté européenne est une question européenne. À voir mais il est
clairement établi que la Cour se position vers une déconnexion de la nationalité et la citoyenneté européenne.

Section 2: La portée de la citoyenneté européenne ou l’extension du champ


d’application dynamique du droit de l’UE
Dans le cadre du citoyen européen la CJ a développé une jurisprudence un peu confuse qui semble
aujourd’hui stabilisé qui autorise un second élément de rattachement au droit de l’UE spécifiquement lié au
statut de citoyen européen et uniquement au statut de citoyen européen.

SI le principe pour déclencher le champ d’application du droit de l’UE reste celui d’un mouvement
transfrontalier, celui d’un élément d’extranéité. L’évolution jurisprudentielle ajoute un autre élément de
rattachement du droit de l’Union au regard de la notion de citoyen.

Paragraphe 1: Le temps de la confusion


CJ Zambrano, 8 mars 2011, C-34/09
CJ Mc Carty, C-434/09
CJ, 15 novembre 2011, Dereci, C-256/11

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 32/83


En l’espèce dans Zambrano on avait un couple de ressortissants Colombiens qui étaient arrivés en
Belgique en 1999 accompagné de leur premier enfant. M.Zambrano a effectué plusieurs démarche tendant à
l’obtention d’un titre de séjour régulier en Belgique, refus.
Entre temps il trouve un emploi dans une société Belge, et ils ont deux autres enfant qui ont acquis la
nationalité belge en vertu de la législation de la nationalité du sol.
M.Zambrano perds son emploi et adresse une demande pour obtenir des allocations chômage,
refusées en raison de l’absence de permis de travail et de séjour régulier. Le tribunal de Bruxelles saisi la
Cour à titre préjudiciel.
Les époux faisaient valoir qu’en tant que parents de citoyens belges ils devaient bénéficier d’un droit
de séjour dérivé conformément à directive 2004/38. A priori oui, il faut cependant que le national soit citoyen
européen, or les enfants n’ont pas activé leur citoyenneté européenne. A priori aucun élément transfrontalier
européen. La question posait de savoir si le droit de l’Union s’appliquait ? Si oui confère-t-il un droit de
séjour aux parents de citoyens Belge.

On est dans le cadre d’une SPI très clairement. La CJ a estimé que l’article 20 doit être interprété en
ce sens qu’il s’oppose à ce qu’un EM d’une part refuse à un ressortissant d’État tiers qui assume la charge de
ses enfants en bas âge citoyen de l’Union le séjour dans l’EM de résidence de ces derniers et dont ils ont la
nationalité et d’autre part refuse aux dits ressortissants un permis de travail dans la mesure où de telles
décisions priveraient les dits enfants de la jouissance effective de l’essentiel des droits attachés au
statut de citoyen de l’Union.

C’est la perte de la jouissance effective de l’essentiel des droits attachés au statut.


La CJ a estimé que les nationaux belges pouvaient tirer du droit de l’Union en tant que citoyen UE
un séjour en Belgique pour leurs parents. La Cour a appliqué le droit de l’UE à une situation dépourvue de
tout élément transfrontalier intra-européen. C’est sur le fondement direct de la citoyenneté qu’elle va
accorder un droit de dé séjour aux ascendants du national qui n’a jamais exercé sa liberté de circulation.
Il semble suffire de démontrer qu’on porte atteinte à un droit afféré par la citoyenneté pour bénéficier
de la citoyenneté.

La CJ se rends compte.

Affaire Mc Carty : en Mai 2011 Mme Mc Carty est une ressortissante britannique qui possède la
nationalité Irlandaise mais qui a toujours vécu au R-U et qui épouse un Jamaïcain Georges Mc Carty. Selon
les dispositions du droit britannique elle demande un droit de séjour pour son mari. Refus, elle demande alors
en tant que citoyenne de l’Union européenne l’octroi de titre de séjour en vertu du droit de l’UE. Mc Carty
demande un droit de séjour en tant que bénéficiaire dérivé aussi.

Les deux demandes sont rejetées au motif que Mme ne remplit pas les conditions légales. En réalité
elle ne dispose pas des ressources nécessaires, sans emploi, et dès lors ne peut subvenir aux besoins de son
époux et ne peux obtenir un titre de séjour pour ce dernier.

CJ saisie d’une question préjudicielle. À la lumière de Zambrano il aurait eu toutes ses chances. Là la
CJ va considérer que ni directive 2004/38 ni article 21 n’était applicable.
Pour al directive, normal, elle exige que le citoyen ait fait usage de sont droit de libre circulation, or
elle ne l’a pas fait.
Pour l’article 21 : la CJ : article 21 n’est pas applicable à un citoyen qui n’a jamais fait usage de son
droit de libre circulation à moins qu’il ne puisse démontrer qu’on le prive de la jouissance effective de
l’essentiel de ses droits. Tel n’est pas le cas en l’espèce.

Quelle différence entre Zambrano et Mc Carty ? Est-ce que la Cour s’est déjugée ? Non, pas si
simple. En réalité il faut comprendre la particularité des faits, dans Zambrano la particularité vient au fait
qu’il s’agit de citoyens européens en bas ages. Mc Carty lui est un conjoint, membre de la famille, mais Mme
n’est pas en bas age. En réalité tous le réalité de la Cour sur la perte de la jouissance effective des droits est
un raisonnement en fait et en droit.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 33/83


Zambrano, si il avait été expulsé de la Belgique, les enfants étant en bas age, ils vont suivre les
parents, et ils vont être contraint de quitter en fait le territoire européen pour s’exporter en Colombie où ils
n’auront plus la jouissance de leurs droits européens. Étant dépendant de leurs parents si ceux-ci n’ont pas de
titre de séjour eux même sont obligés de quitter le territoire.
En revanche dans le cadre de Mc Carty, si on accorde pas de titre de séjour au mari, cela n’oblige pas
Mme à quitter le territoire de l’Union. Dans Mc Carty le citoyen européen reste libre et ne perds pas en droit
son droit de séjour, alors que dans Zambrano les enfants perdent l’essentiel de la jouissance de leurs droits.

La Cour avait-elle déjà eu un comportement semblable par rapprt à une SPI ? Oui, en circulation des
marchandises, avec Legros, une taxe régionale. On avait déjà eu une distension de l’élément d’extranéité.

Autre affaire où il semblait que petit à petit on semblait aller vers l’abandon de l’élément
d’extranéité. CJ 19 octobre 2004, Zhu Chen, C 200/02 : en l’espèce un couple de chinois travaillaient au R-
U et compte tenu de la politique de naissance en Chine, pour avoir leur deuxième enfant la mère va
accoucher en Irlande, nationalité irlandaise et a toujours vécu au R-U. Elle était titulaire de la nationalité
irlandaise du fait de sa naissance en Irlande du Nord.

Lorsque le R-U a voulu refuser une droit de séjour aux parents, la CJ considéré que la petite résidait
sur un territoire autre que celui de sa nationalité, de fait elel avait activé sa citoyenneté européenne et devait
permettre aux parents d’acquérir un droit de séjour.
Certes artificiel, mais elle avait une nationalité autre que celle où elle réside, élément d’extranéité
existant.

Dans Zambrano rien ne dit qu’ils allaient dans d’autres pays. La Cour renonce à chercher un lien
même direct, même lointain avec un autre EM. De fait le critère déterminant semble la privation de la
jouissance effective de l’essentiel des droits et comme dans Rottmann la Cour va estimer que l’applicabilité
du droit de l’Union résulte de ce que la décision d’éloignement des parents mettraient les enfants dans une
situations susceptible d’entraîner la perte du statut conféré par leur qualité de citoyen de l’Union.

=> la situation relèverait par nature et ses conséquences du droit de l’UE.


Dans Rottmann l’apatridie était sure. Dans Zambrano justification de fait.
=> Mc Carty semble montrer que le critère déterminant est que la perte de droit concerne un citoyen
en bas age. Ce que la Cour a semblé petit à petit dessiner, avec l’affaire CJ, 15 novembre 2011, Dereci, C-
256/11.
Dans Dereci une synthèse entre Zambrano et Mc Carty : la Cour précise que le critère relatif à la
privation de l’essentiel des droits conférés par le statut de citoyen de l’UE se réfère à des situations
caractérisées par la circonstance que le citoyen se voit obligé, en fait, de quitter le territoire non seulement de
l’EM dont il ressortissant mais également de l’Union pris dans son ensemble. Dans cette affaire tous les
requérants sont ressortissants d’États tiers et ils demandent à se maintenir auprès de leur conjoint de
nationalité autrichienne ou à le rejoindre.
Ils semble par conséquent que dès lors que le citoyen européen est un adulte, il n’apparaît pas
comme « contraint en fait de quitter le territoire de l’Union ». Rien n’empêche le citoyen d’activer sa
citoyenneté et ensuite de faire bénéficier un droit de séjour à son conjoint.

0 : Il faut un élément d’extranéité, avoir activé sa citoyenneté, pour se rattacher au droit de l’Union
pour pouvoir bénéficier des droits attachés au statut de citoyen européen
1 : la jouissance effective des droits relatifs au statut de citoyen de l’Union devient un critère
d’activation du champ d’application du droit de l’Union
2 : cela ne peut jouer que si et seulement si le citoyen serait contraint en fait de quitter le territoire
européen.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 34/83


Paragraphe 2: Confirmation et extension de la jurisprudence Zambrano
CJ, 6 décembre 2012, Affaires jointes O et S, C 356 et C 357/11 : sont en cause des ressortissant
d’États tiers qui séjournent en Finlande, elles ont toutes deux épousé un finlandais avec qui elles ont eu un
enfant finnois. Elle divorcent et obtiennent la garde exclusive de l’enfant.
Toute 2 se sont remariées avec un ressortissant d’État tiers. Elles ont à nouveau des enfants
ressortissant d’État tiers. Le nouvel époux ressortissant d’État tiers va demander un titre de séjour à la
Finlande, refus, bien qu’il exerce avec son épouse la garde de leur enfant commun.
La CJ : est-on dans la situation de la directive 2004/38 ? Non.

Est-on dans Zambrano ? Est-ce que le refus de séjour au nouveau mari pourrait priver leur épouse et
leur enfant citoyen de l’Union de la jouissance effective de l’essentiel de leurs droits liés à la citoyenneté
européenne. La Cour commence par démontrer qu’il n’y a pas en l’espèce de privation en droit de la
jouissance des droits de citoyenneté européenne. Les mères des citoyens de l’Union ont un titre de séjour
permanent dans l’EM de sorte qu’elles n’ont pas l’obligation de quitter le territoire si le droit de séjour n’est
pas reconnu au nouveau mari.
Donc on oblige pas à l’enfant ancien mariage à quitter le territoire.

Reste l’hypothèse de la privation en fait de cette jouissance effective des droits de citoyenneté. La
Cour va dire que cette appréciation revient au juge national, subsidiarité. Mais elle encadre nettement la
solution. Elle indique que s’agissant d’une situation complexe de famille recomposée il faut apprécier les
liens entre le beau père et le beau fils citoyen de l’Union. Ce lien n’est pas biologique et il ne s’agit pas non
plus de simplement prendre en considération le fait qu’ils habitent ensemble. Elle exige de faire une
appréciation in concreto d’apprécier la relation de dépendance entre l’enfant citoyen de l’Union en bas age et
le ressortissant e pays tiers, le beau-père en l’espèce. Si ce lien de dépendance existe il est susceptible, si on
accorde pas de titre de séjour, de priver en fait l’effet utile de la citoyenneté européenne, cette dépendance
aboutirait à ce que le citoyen de l’Union se voit dans l’obligation en fait de quitter le territoire de l’Union.

Le juge national doit apprécier si en raison de son caractère recomposée si la famille sera conduite à
quitter le territoire de l’Union. En effet les deux mamans ont aussi un enfant ressortissant de l’État tiers.
Elles seraient confronté à une alternative rester sur le territoire de l’Union et aller sur l’État tiers, ce qui porte
atteinte à la jouissance effective pour le premier fils.
Dans cette affaire la CJ admet la seconde hypothèse, elle précise que le seul fait qu’il pourrait
paraître souhaitable pour des raisons économiques, maintenir l’unité familiale, qu’il bénéficie d’un titre de
séjour ne suffit pas pour considérer que ce citoyen serait contraint de quitter le territoire.

La Cour retient une lecture assez désincarnée de l’hypothèse de la privation de la jouissance des
droits. Existe-t-il un réel choix pour l’épouse de partir pour que la famille reste unie ? La décision ne sera-t-
elle pas contrainte par le droit ?
La distinction du fait du droit, la liberté d’appréciation de la contrainte est ici totalement abstraite.

Comment justifier la position de la Cour. Elle a ouverte une porte trop grande avec Zambrano,
qu’elle a refermée avec Mc Carty. On est quand même un peu surpris que la Cour ne précise toujours pas ce
qu’est réellement la privation de la jouissance effective de l’essentiel des droits de l’Union. Quels droits  ?
Pour le moment toutes les décisions parlent du droit de séjour, quels sont les autres droits qui pourraient être
concernés ?

Il faut prendre en compte une chaîne jurisprudentielle. O et S ajoute à l’enfant en bas age, la famille
recomposée et la dépendance affective.

CJ 10 octobre 2013, Alokpa, C-96/12 : La Cour répondait à une question préjudicielle posée par la
CA de Luxembourg saisie d’un litige entre Mme Alokpa et les autorités luxembourgeoise suite au refus du
luxembourg de lui accorder un titre de séjour.
Elle est mère de 2 enfants mineurs nés au Luxembourg d’un père de nationalité française résidant en
France. Les deux enfants sont de nationalité française citoyens de l’Union. Elle vit au Luxembougr avec ses

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 35/83


deux enfants et demande une autorisation de séjour au Luxembourg. Elle précise qu’elle e pouvait pas
s’établir sur le territoire français pour la raison qu’elle n’a plus aucune relation avec le père de nationalité
française. Le ministre rejette la demande. El droit de séjour d’un citoyen de l’Union se limite aux personnes
directs à la charge de celui-ci. La mère n’est pas à la charge de ses enfants.

Devant la CJ : Elle souligne que ses enfants, en fait, n’ont jamais exercé leur droit de libre
circulation, n’ont jamais exercé de vie familiale avec leur père et ont mené une vie familiale commune dans
un foyer d’accueil depuis la maternité.
Question à la CJ : peut-elle se prévaloir d’un droit dérivé de séjour, ses enfants sont-ils privés dans
leur pays de résidence de la jouissance effective de l’essentiel des droits attachés au statut de citoyen de
l’UE ?

Première partie de réponse, relative à Zhu et Chen : le parent d’un enfant qui réside dans un État
autre que celui de sa nationalité ne rentre pas 2004/38 car il ne bénéficie pas des ressources suffisante, la
mère un ascendant à charge du citoyen européen, or la directive vise les citoyens ayant la charge.
La Cour ne conteste pas que l’enfant citoyen de l’UE a un droit de séjour sur le territoire qu’il choisi.
Est-ce qu’on le priverait de la jouissance de ses droits si on ne reconnaissait pas un droit de séjour à la mère ?

En réalité il n’est pas a priori contrait de quitter le territoire de l’UE, si la mère est ressortissante
d’État tiers le père lui est français. En fait les enfants ne sont pas contraints de quitter le territoire européen.
Les parents d’un citoyen ne disposent d’un droit de séjour que si l’absence contraint les enfants à quitter le
territoire.
La CJ a laisser à la juridiction nationale le soin de déterminer si les enfants seraient contraint de
quitter le territoire de l’Union, et ne pourraient pas aller vivre avec le père même si ils n’ont aucun contact
avec lui.

CJ, Grande Chambre, Rendon Marin, 13 septembre 2016, C 165/14 : Confirmation éclatante de
Zambrano mélangé à des pans de la JP O et S et Alopka : c’est l’éloignement pour cause d’antécédents
pénaux d’un parent ressortissant d’état tiers d’un citoyen de l’UE qui amènera la Cour à se prononcer au
droit de séjour de ce parent.

Ici celui condamné pour des antécédents pénaux, ressortissant d’état tiers, a la garde exclusive des
enfants qui ont la nationalité européenne.
Le père ressortissant Colombien père d’un enfant espagnol a la garde et hébergement et ont toujours
séjourné en Espagne. Il a une fille de nationalité polonaise. Le père est condamné à 9 mois
d’emprisonnement en Espagne, refus du permis de séjour.
Question préjudicielle : peut-il bénéficier d’un droit de séjour. ?

Avec la fille de nationalité polonaise vivant en Espagne il peut se prévaloir de l’article 21 mais aussi
de la directive. Le fils de nationalité espagnole ne peut pas être inclus parmi les bénéficiaires de la directive.
Peut-il obtenir un droit de séjour au regard du fils ?
Sur la directive non. Par rapport à sa fille il a un droit de séjour, mais séjour court. Il vise un droit de
séjour long. En plus la directive a des exigences de ressources.
La CJ va s’attacher à rechercher si oui ou non il peut y avoir la perte effective des droits à la
circulation. Certains gouvernement faisaient valoir le droit du père à se rendre sur le territoire polonais,
nationalité de la fille.
La Cour va juger que ressortissant des informations, que la situation en cause est susceptible
d’entraîner pour les enfants la privation de la jouissance effective de l’essentiel des droits que leur confère le
statut de citoyen de l’UE dès lors que ce ressortissant a à sa charge exclusive des enfants en bas age citoyens
de l’Union qui séjournent avec lui depuis leur naissance dans cet EM, sans qu’il dispose de visa.

La Cour insiste sur le fait qu’il ait la charge exclusive et se base sur la citoyenneté européenne des
enfants et considère qu’ils pouvaient éventuellement, si le père était renvoyé en Colombie, perdre la
jouissance effective des droits.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 36/83


La Cour sur les antécédents pénaux : le droit de l’Union ne permet ni de refuser automatiquement un
droit de séjour ni d’expulser du territoire au seul motif qu’il a des antécédents pénaux.

L’avancée par rapport à Zambrano : on prends en compte la garde exclusive, et on ignore presque
l’existence d’un autre parent citoyen de l’Union. On permet l’octroi d’un droit de séjour dérivé au parent
d’un citoyen de l’UE dès lors que, sous garde exclusive d’un parent ressortissant d’État tiers, ils seraient
contraint de quitter territoire UE.
=> en gros Zambrano étaient tt deux ressortissant État tiers, ici un seul, mais l’absence de lien avec
le parent européen permet la solution.

CJ 10 mai 2017, Chavez, C-133/15 : Mme Chavez vénézuélienne entre aux pays-bas avec un visa
touristique, elle a un enfant avec un Néerlandais, enfant néerlandais, tous vivent en Allemagne jusqu’en juin
2011 date à laquelle la mère et l’enfant sont contraint de quitter le logement familiale. Elle assume la garde
de l’enfant. A priori plus de contact avec le père, elle assume la garde seule, le père ne contribuant ni à
l’entretien ni éducation.
On lui refuse l’aide sociale sur le territoire des pays-bas et le droit de séjour.
Question à la CJ/ l’article 20 TFUE s’oppose-t-il à ce qu’un EM refuse le droit de séjourner sur son
territoire à un ressortissant d’un pays tiers qui s’occupe d’un enfant mineur qui a la nationalité de xet EM ?
Est-ce que le parent ressortissant d’un pays tiers doit-il prouver que l’autre parent ne peut pas
s’occuper de l’enfant de telle sorte que l’enfant serait obligé de quitter le territoire de l’Union ?

La Cour juge que l’article 20 doit être interprété en ce sens qu’aux fins d’apprécier qu’n enfant
citoyen européen est contraint de quitter le territoire UE si son parent ressortissant État tiers se voyait refuser
le droit de séjour ne doit pas tenir compte de la circonstance que l’autre parent est incapable ou non désireux
d’assumer seul la charge quotidienne et effective de l’enfant. Cette circonstance est un élément pertinent
mais non suffisant pour pouvoir constater l’absence entre le parent ressortissant d’un pays tiers et l’enfant
d’une relation de dépendance telle que ce dernier serait soumis à pareille contrainte dans le cadre d’un tel
refus.

La Cour prends en considération comme élément déterminant la situation de dépendance affective


avec le parent ou le beau-parent ressortissant d’État tiers. Dans Chavez elle donne des critères
d’appréciations de la dépendance affective : doit être fondée sur la prise compte dans l’intérêt supérieur de
l’enfant, de l’ensemble des circonstances de l’espèce : son age, développement physique et émotionnelle,
degré d’attachement affectif ainsi que du risque que la séparation engendrerait pour son équilibre.

La Cour précise que l’article 20 ne s’oppose pas à ce que la législation d’un État exige que l’on
apporte la preuve que l’autre parent ne s’occupe pas du tout, mais ne s’oppose pas non plus à l’obligation
d’apporter la preuve qu’une décision de refus priverait l’enfant de la jouissance effective des droits attachés
au statut de citoyen.

Bilan :
=> Zambrano s’applique, aux enfants mineurs, mais ceux qui seraient obligés de quitter le territoire
→ soit les deux ressortissant d’État tiers
→ soit sa dépendance affective avec le parent ressortissant d’État tiers alors que l’autre a une
nationalité européenne.

Section 3: Le contenu des droits

Paragraphe 1: La citoyenneté politique


Article 20§2 TFUE : « Circuler et séjourner, vote et éligibilité, protection des autorités diplomatiques
et consulaires d’un autre EM si son EM pas présent, droit de pétition » et l’article 24 ajoute la possibilité
d’une initiative citoyenne et le droit d’écrire à toute institution et de recevoir une réponse.
Titre 5 de la charte DFUE qui reprends ces différents droits auxquels elle ajoute le droit à une bonne
administration et le droit d’accès aux documents/

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 37/83


L’ensemble de ces droits restent bien en deçà de ceux reconnu à un national, notamment en droits
sociaux, cela en raison de l’absence de compétence de l’U mais aussi en raison du principe de subsidiarité,
elle vient compléter les citoyennetés nationales.

Il ne faut pas attendre de l’Union qu’elle supplante les États, citoyenneté qui complète la nationale,
et qui n’a pas vocation à la supplanter.
Les droits reconnus par l’union sont important depuis la charte et si on rentre dans le champ
d’application du droit de l’Union les ressortissant trouvent le plus de bénéfice dans la Charte.

Paragraphe 2: Circulation  : Droit d’entrée, séjour et sortie

A) Entrée et sortie
Impossibilité d’imposer un visa d’entrer ou de sortie pour les États. Le droit d’entrée est régi par
Schengen qui permet le passage aux frontières sans contrôle permanent et sans titre de séjour, il suffit de
présenter une carte d’identité lors d’un contrôle qui peut n’être que sporadique.
L’État reste libre de poser des conditions au séjour dès lors qu’elles sont sans lien avec l’entrée au
territoire, qu’elles ne conditionnent pas celle-ci.

B) Le droit de séjour
Peut donner lieu à la délivrance d’une carte de séjour, la fonction de la carte se limite à prouver le
séjour et en aucun cas à le constituer légalement. Il existe 3 situations régies par la directive 2004/38 :
→ le court séjour
→ le long séjour
→ le séjour permanent

1) Le court séjour

Visés les séjour des moins de 3 mois, article 6 directive : ce droit ne suppose pas d’autre conditions
que d’être en possession d’une ID card.
Le court séjour s’applique aux membres de la famille qui accompagnent le citoyen européen. Pas
d’autres conditions. Il faut rentrer dans la définition de la directive. Le droit de séjour élargi aux membres de
la famille reste encadré.
CJ, 8 novembre 2012, C-40/11, Iida : Japonais, père et maris d’allemandes, il invoque son lien
familial pour obtenir un droit de séjour en Allemagne sauf que femme et enfant sont installés en Autriche.
Droit de séjour en Allemagne, pays dans lequel ni sa femme ni son épouse ne résident.
Sur la base de la directive : article 2, qui définit les membres de la famille : pas de problème.
Article 3§1 : « bénéficiaires » : « s’applique à tout citoyen de l’Union qui se rends ou séjourne dans
dans un EM autre que sa nationalité ainsi qu’aux membre de sa famille qui l’accompagnent ou le
rejoignent » Premier point, pas de soucis. Le problème est qu’il ne cherche ni à accompagner ni à rejoindre
les membres de sa famille.

Le juge national => le droit de séjour du ressortissant d’État tiers membre de la famille d’un citoyen
de l’UE doit naître de la circulation d’un citoyen au sens strict de la directive => il ne rentre pas dans le
champs de la directive.
Peut-il se prévaloir de l’article 20 et 21 ? La Cour rappelle qu’il n’est qu’un bénéficiaire dérivé, droit
dérivé de la LC par un citoyen de l’Union. Les éventuels droits conférés aux ressortissants de pays tiers ne
sont pas autonomes.
Point 68 de l’arrêt : « la finalité et la justification de ces droits dérivés se fonde sur la constatation
que le refus de leur reconnaissance est de nature à porter atteinte à la LC du citoyen de l’Union en le
dissuadant d’exercer ses droits d’entrée et de séjour dans l’État d’accueil ».
Permet à la Cour de ré-articuler l’ensemble de sa JP. La Cour dans Iida insiste sur cette condition de
mobilité.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 38/83


Concernant les bénéficiaires dérivés, ce droit est restreint par l’article 14 de la directive qui évoque
une charge déraisonnable sur les dépenses sociales et qui exclu le droit de séjour des bénéficiaires dérivés si
ils représentent une charge déraisonnable pour le système d’assurance sociale de l’État d’accueil.
Le citoyen de l’Union peut être une charge déraisonnable durant les 3 premiers mois, le bénéficiaire
dérivé peut se voir refuser pour la charge déraisonnable.

2) Les longs séjours

Séjours de plus de 3 mois prévus à l’article 7, avant le droit de séjour permanent qui lui peut être
obtenu après un séjour légal de plus de 5 ans. Concerne la majorité des citoyens mobiles.
Le droit de séjour prévu à cet article s’étend aux membres de a famille même si ils n’ont pas la
nationalité, qu’ils accompagnent ou rejoignent.

§1 : Si il est un travailleur salarié ou non salarié dans l’État d’accueil


les étudiants : peut obtenir un droit de séjour si et seulement il démontre qu’il dispose d’une
assurance maladie complète et des ressources suffisantes pour lui même et les membres de sa famille.

§3 : qui n’exerce plus d’activité salariée va conserver la qualité de travailleurs dans un certains
nombres d’hypothèses qui lui sont favorables, hypothèses énoncées aux a) b) c) d)

Pour ces séjours de longue durée seul le conjoint, partenaire enregistrés et enfants à charge
bénéficient du regroupement familial. Toute autre personne doit avoir un droit de séjour simplement facilité.
Par ailleurs les ressortissants de pays tiers doivent dans les 3 mois faire la demande d’une carte de séjour de
membre de la famille d’un citoyen de l’Union, carte qui sera valable 5 ans ou la durée du séjour si elle est
inférieure.

En France loi de 2006 prévoit que les citoyens européens et membres de la famille doivent
s’enregistrer auprès du maire dans les 3 mois, pas obligé d’avoir un titre de séjour mais peuvent le demander
pour faciliter des procédures.

Ce titre de séjour va poser des problèmes car on considère qu’il ne peut être légal qui si on remplit
les conditions de la directive 2004/38.
La première est la condition de ressources.

3) Le droit de séjour permanent

Avant 2004/38 seuls les travailleurs salariés et non salariés bénéficiaient d’un droit de demeurer sur
le territoire après la fin de leur carrière. Prévu article 45§3 pour les salariés et étendus pour les non salariés.

Article 16 de la directive reconnaît au citoyen de l’Union et aux membres de sa famille après 5 ans
de présence continue et légale dans l’EM d’accueil un droit de séjour permanent. Ce droit de séjour
permanent correspond à la considération selon laquelle le droit de séjour est, au-delà de son caractère de LF,
est un droit de citoyen de l’UE. Les conditions d’obtention de ce droit s’appliquent aussi aux membres de la
famille parmi lesquels on retrouve des différences.

a) Les conditions du droit de séjour permanent

Article 16§1 : les citoyens de l’Union qui ont séjourné légalement au sens de 2004/38 pendant 5 ans
de manière ininterrompue sur le territoire de l’État d’accueil.
Le ressortissant d’État tiers a, directive 2004/39, un droit de séjour de longue durée après 5ans, donc
on voit pas bien la différence. CEPENDANT pour le citoyen au-delà de 5 ans la condition de ressource
diaprait et surtout bénéfice de l’égalité de traitement, séjour plein et entier. Le problème est de démontrer le
séjour légal et le séjour permanent. Régime plus favorable par rapport aux ressortissants d’État tiers mais
moins favorables que la proposition initiale de 2 ans.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 39/83


Statut qui garanti un régime de libre circulation interne à l’Union mais dans une certaine mesure
aussi une égalité de traitement avec le national. Membres de familles, CJ 17 juillet 2014, Tahir : Le statut
de résident de longue durée ne peut être octroyé aux membres de sa famille si ils ne remplissent pas
personnellement la condition de résidence de 5 ans dans l’EM d’accueil.
Concernant les ressortissants d’États tiers par ailleurs ils peuvent encore être soumis à un examen
d’intégration civique et pourront certes obtenir un droit de séjour permanent mais sur la base de la directive
2003/109 relative au statut de ressortissants d’États tiers, peuvent être soumis à plusieurs conditions dont
sont dispensés les citoyens UE. La Cour exerce un contrôle, les modalités pour obtenir le droit de séjour
permanent pour les ressortissants d’États tiers ne doivent pas mettre en péril les objectifs de 2003/109,
regarde si les conditions ne sont pas disproportionnées.

La notion de séjour légal reste néanmoins pour l’instant interprété de manière relativement
pragmatique et libéral par la CJ en ce sens que des absences temporaires ne mettent pas fin à
l’accomplissement du délai de 5 ans. La continuité du séjour n’est pas affectée par des absences ne dépassant
pas au total 6 mois par an ou lorsque des absences de plus longue durées sont justifiées par
l’accomplissement d’obligations militaires, des circonstances spéciales (grossesse, maladie grave, études ou
formations professionnelles, détachement pour raison professionnelle) sous réserve d’une limite de 12 mois
maximum.

Une fois acquis le droit de séjour permanent ne se perd que par des absences d’une durée supérieure
à 2 ans consécutifs. La continuité du séjour est cependant interrompue par toute décision d’éloignement
valablement exécutée à l’encontre de l’intéressé.

La CJ a considéré que la continuité du séjour peut être attestée par tout moyen de preuve. Une
exigence administrative supplémentaire devra être considérée comme disproportionnée, CJ, 6 oct 2009,
Dominic Wolzenburg, C 123-08 ; était exigée une autorisation de séjour à durée indéterminée.

b) Le régime spécifique pour les travailleurs

Cette directive lie le droit de séjour permanent pour les travailleurs ayant cessé leur activité à des
conditions beaucoup plus favorables que celles imposées aux autres citoyens de l’UE. Que le travailleur soit
salarié ou non. Au moment où il cesse son activité a atteint l’âge de la retraite ou bénéficie d’une retraite
anticipée acquiert un droit de séjour permanent dès lors qu’il a exercé son activité cependant au moins 1 an
sur l’État d’accueil avant de prendre sa retraite. La durée exigée est de 2 ans si la cessation d’activité est due
à une incapacité permanente de travail. Aucune condition de durée si l’incapacité résulte d’un accident de
travail, maladie professionnelle, ouvrant droit à prestation à charge de l’État d’accueil, dans ce cas il aura un
droit de séjour permanent dans l’État d’accueil.

Le travailleur salarié ou non salarié qui exerce une activité sur le territoire d’un autre EM tout en
gardant sa résidence sur le territoire du 1 er État d’accueil peut comptabiliser les périodes d’activité sur le
second pour remplir les conditions du séjour permanent dans son État de résidence.

La famille du travailleur bénéficie d’un régime plus favorable : La reconnaissance du droit de séjour
permanent pour le travailleur entraîne ce droit de séjour permanent pour sa famille.

4) Les autres droits dérivés concernant la durée du séjour

Protection contre l’éloignement est un droit dérivé du droit de séjour (concerne tt les types de séjour)
en principe l’octroi d’un droit de séjour temporaire protège tout citoyen européen et les membres de sa
famille contre les mesures d’éloignement pour autant qu’ils contineunt à remplir les condiitions en vertu
desquelles un droit de séjour leur a été octroyé.

Particulièrement si le droit de séjour ou long il prends fin lorsque les conditions ne sont plus remplis
et donc éloignement peut intervenir. Dans ce cas l’État va entreprendre des procédures d’éloignement qui
sont encadrées par la directives « le recours au système d’assistance sociale par un citoyen de l’Union

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 40/83


n’entraîne pas automatiquement une mesure d’éloignement. Ce que ca signifie : avoir accès au système
d’assistance sociale ne signifie pas ne pas avoir les ressources nécessaires.

Par ailleurs en tant que travailleur salarié ou non salarié les citoyen ne peuvent en aucun cas faire
objet d’une mesure d’éloignement pour la seule raison qu’ils soient en chômage involontaire ou encore le
citoyen chercheur d’emploi qui ne sont pas qualifiés de travailleurs et les membres de la famille ne peuvent
pas faire objet d’une procédure d’éloignement tant qu’ils sont en mesure de faire la preuve qu’ils continuent
à chercher un emploi et ont des chances réelles d’être engagés.

La seul chose qui peut justifier une mesure d’éloignement : ordre public, sécurité publique et
éventuellement santé publique. Pour cette dernière dans les 3 mois et faut que ce soit l’une des maladies
citées en annexes dans des circonstances particulières.

²En toute hypothèse les mesures restrictives doivent être exclusivement fondées sur le comportement
personnel et actuel de l’individu, Boucherot 27/10/1997 : il doit y avoir une menace réelle et suffisamment
grave pouvant affecter un intérêt fondamental de la société. Il existe des conditions de fond à l’éloignement
et des conditions de forme qui visent à protéger le citoyen mobile.

a) Les conditions de fond d’invocation de la notion d’OP

Boucherot : appréciation limité exclusivement au comportement personnel et exige des autorités


nationales une appréciation spécifique porté sous l’angle des intérêts inhérents à la sauvegarde de l’OP,
appréciation qui ne coïncident pas nécessairement avec celels de la base de la condamnation pénale si celles-
ci existent.

L’existence d’une condamnation pénale ne peut être retenue que dans la mesure où les circonstances
qui ont donné lieu à cette condamnation font apparaître l’existence d’un comportement personnel constituant
l’existence d’une menace actuelle.

CJ, Jipa, 10/07/2008, C-33/07: le séjour irrégulier d’un ressortissant européen sur le territoire d’un
autre EM ne peut justifier en soit une mesure limitant l’exercice de sont droit à la LC, en plus décision
d’interdiction de sortie du territoire prise par les autorités roumaines étaient exclusivement fondées sur les
motifs invoqués par les autorités belge sans se rapporter au comportement réel de la personne au moment de
l’adoption de la mesure restrictive de liberté.

La Cour rappelle que M.Jipa en tant que citoyen roumain est citoyen européen, et jouit à ce titre le
droit de circuler librement dans l’UE. Ce droit est opposable même à l’État de nationalité du candidat à la
circulation, il ne s’agit pas d’un SPI, il existe le droit de quitter le territoire d’un EM en vu d’aller dans un
autre EM. La justification d’OP peut limiter ce droit mais est strictement encadré.
L’OP cause de restriction est légitime mais ses modalités de mise en œuvre, le motifi invoqué du
rapatriement précédent de M.Jipa de la Belgique à la Roumanie. Les États sont libres de déterminer le niveau
d’exigence de protection de l’OP, ce niveau est encadré, ils ne peuvent se fonder que sur une menace réelle,
actuelle suffisamment grave affectant un intérêt fondamental de la société.
Par conséquent un séjour irrégulier dans le passé ne peut suffire à entraver la LC sur le fondement de
l’OP. D’autant plus que le comportement n’est pas actuel.

L’ancienne condamnation pénale peut être utilisée mais doit se rattacher à un comportement réel
actuel.

Un État a la possibilité de demander à tout autre État des renseignement d’un antécédent judiciaire
du citoyen ou d’un membre de sa famille, une telle consultation de données personnelles ne peut avoir qu’un
caractère exceptionnel. L’EM consulté a un délai de 2 mois pour répondre.
Principe de non discrimination et proportionnalité :
Non discrimination : les faits commis par le citoyen mobile ne doivent jamais être sanctionnés
différemment de ceux commis par les nationaux.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 41/83


Proportionnalité : Nouveauté introduite par 2004/38 : l’EM d’accueil doit tenir compte de différents
facteur avant de procéder à l’éloignement notamment durée du séjour, son âge, son état de santé, sa situation
familiale et économique, son intégration sociale et culturelle mais aussi l’intensité de ses liens avec le pays
d’origine. Ensemble de facteurs qui doivent être pris en considération en préalable de toute mesure
d’éloignement.

Il est possible qu’une décision d’éloignement ne soit pas nécessairement considérée comme justifiée
même si il n’y a aucune de ces situations ; la CJ exige une appréciation concrète : CJ 29/04/2004, C-182/01
Orfanopulos.

En outre la directive opère une gradation selon les motifs justificatifs et la durée du séjour, en les
cumulant elle va limiter les possibilités d’éloignement.
Court séjour : tout motif d’OP justifie un éloignement, si il y a menace réelle.
Long séjour : seuls des motifs graves d’OP ou de sécurité publique pourraient limiter le droit de
séjour. Plus possible d’éloigner en vertu de la santé publique. Il faut que l’État atteste de motifs graves.
Séjour de plus de 10ans : article 28§3 : la logique est d’interdire à l’EM de résidence d’éloigner le
citoyen de l’Union si il réside depuis plus de 10ans ou si il est mineur à moins qu’il puisse se fonder sur des
raisons impérieuses de sécurité publique. OP disparaît.

Le législateur européen ni personne n’a distingué OP et sécurité publique. Au juge de le faire. Si on


regarde les anciennes jurisprudences : cette notion couvre à la fois la sécurité intérieure d’un EM et sa
sécurité extérieure, CJ 4 octobre 1991, c-367/89, Richardt ; L’atteinte au fonctionnement des SP essentiels
et des institutions relèvent de la sécurité publique, la sécurité de la population ou risque d’une perturbation
grave des relations extérieures, risque sur la coexistence pacifique des peuples ou encore l’atteinte aux
intérêts militaires peuvent affecter la SécuP (Campus Oil).

CJ, Tsakouridis, 23 novembre 2010, C-145/09 : Non seulement cette affaire distingue OP et
sécurité publique mais aussi computation des délais.
Tsako est un ressortissant grec né en Allemagne qui a tout fait en Allemagne et a depuis 2001 un
permis de séjour permanent. De mars à octobre 2004 il rentre en grèce pou y exercer uin emploi de tenancier
dans un stand de crêpe, retourne travailler en Allemagne moins d’un an et revient en Grèce travailler. Il est
arrêté en Grèce frappé d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne où il est emprisonné 5 ans, il
faisait du commerce illégal de stupéfiant. Il est échu de son droit de séjour et d’entrer sur le territoire
allemand, il est susceptible de faire l’objet d’une mesure d’éloignement en Grèce.
La juridiction demande à la Cour si la situation au principal relève d’une raison impérieuse de
sécurité publique. La Cour va au préalable estimer que l’article 28§3 qui soumet une mesure d’éloignement à
une RI de sécurité P est une notion « considérablement plus stricte que celle de motifs graves » mentionné à
28§2.
La Cour estime par conséquent que le législateur a manifestement entendu limiter les mesures à des
circonstances tout à fait exceptionnelle. Il faut une atteinte à la sécurité publique mais qu’elle présente un
degré de gravité particulièrement élevé. La Cour estime que le trafic de stupéfiant rentre dans le cadre d’une
atteinte à la Sécurité publique, criminalité diffuse, menace pour la santé, la sécurité…. ; le trafic de stupéfiant
en bande organisé pourrait présenter un niveau de nature à menacer directement la tranquillité ou sécurité
physique de la population.
Restait à effectuer un examen individuel de la situation et vérifier compte tenu de l’exceptionnelle
gravité de la menace la mesure était bien nécessaire à la protection des intérêts qu’elle vise à garantir et la
Cour d’imposer au juge national de vérifier que cet objectif ne peut pas être atteint à des mesures moins
strictes eu égard à la durée de résidence de l’EM d’accueil et les conséquences graves pour les citoyens de
l’UE intégrés dans l’État d’accueil.

Pour le séjour permanent il y a une dimension sociale de la citoyenneté européenne avec la


dimension sociale de la société.

En l’espèce : compte tenu de l’absence de lien il ne pouvait être procédé de manière proportionnée à
l’éloignement.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 42/83


=> bilan sur ces conditions de fond : la directive a restreint la possibilité pour un EM d’éloigner un
travailleur.

b) Des garanties de procédures

Jusqu’à présent les États membres faisaient ce qu’ils voulaient pour expulser les non nationaux. Ici
on a des conditions de fond pour restreindre mais également des procédures : toute mesure d’éloignement
doit être susceptible de recours et les voies de recours doivent prévoit un contrôle complet et proportionné.
Droit administratif, la police des étrangers se limite à un contrôle de légalité, or le droit UE exige une
contrôle de proportionnalité.

Par ailleurs il faut que la mesure d’éloignement soit motivée contrairement à ce qui était prévu en
droit administratif français. Article 30 directive 2004/38 « toute mesure doit être notifiée par écrit dans des
conditions permettant à l’intéressé d’en saisir à la fois le contenu et les effets, ces motifs doivent être portés à
la connaissance de l’intéressé à moins que des motifs relevant de la sûreté de l’État ne s’y opposent ».
Article 30§3 : afin de permettre un contrôle juridictionnel effectif la procédure de recours doit porter
non seulement sur la légalité de la décision mais également sur les faits et circonstances qui ont justifiés
celles-ci. Reprise de la JP : CJ C-115/81, 18 mai 1982, Rezguia Adoui

Paragraphe 3: La citoyenneté sociale


Le concept de citoyenneté sociale européenne est le fruit d’une conception doctrinale qui véhicule le
concept selon lequel la démocratie dans une société se définit aussi par l’accès aux droits sociaux. L’idée est
que la différence de situation entre les ressortissants de EM devrait s’atténuer au sein d’une Union, de plus
en plus étroite, Union des nations.
La CJ a joué un rôle décisif, moteur en rendant des décision importantes dans ce domaines avec une
jurisprudence constructive, audacieuse qui a permis l’Europe sociale de passer du mythe à la réalité.

L’arrêt fondateur : CJ, grande Chambre, 20 septembre 2001, Grzelczyk, C-184/99 : Ressortissant
français étudiant qui s’était vu opposé un refus de versement d’une prestation d’aide sociale non contributive
par les autorités belges que la Cour a considéré entravant en affirmant que « le statut de citoyen a vocation à
etre le statut fondamental des ressortissants des EM et doivent de ce fait pouvoir bénéficier d’une égalité de
traitement avec les nationaux ». C’est à cette affaire qu’elle a indiqué que les limites à un droit d’un citoyen
non national ne peut être la conséquence automatique.

Arrêt marque la volonté de la Cour de passer d’une conception économique à une conception civile
du droit européen qui restreindrait les exceptions au droit de circuler à certains motifs. Des motifs
économiques (insuffisance des ressources) ne seraient plus systématiquement recevables et ne pourraient
plus justifier per se une atteinte à l’égalité de traitement ni une entrave au droit de séjour.

Martinez Sala 1998 : le Citoyen de l’UE peut se prévaloir de l’article 18 (non discrimination) dans
tous les domaines qui relèvent du droit communautaire.

La CJ a été plus loin après Grzelczyk : CJ, 7 septembre 2004, C-456/02, Troriani : Elle précise que
si un État peut conditionner le droit de séjour d’un citoyen non actif à l’exigence de ressources suffisantes il
n’en découle pas qu’il ne puisse pas bénéficier pendant son séjour d’une égalité de traitement devant la
prestation d’aide sociale.

Mouvement audacieux, Troriani totalement inactif, a pu sembler décliner et beaucoup on considéré


que c’était à la suite de l’adoption de la directive 2004/38 qui a sans doute marquée un premier tournant.
Cette directive était pour anticiper les conséquences d’un élargissement historique de l’UE, dont on craignait
les effets sur les systèmes de protection sociale. La directive « un citoyen ne doit pas devenir une charge
déraisonnable sur le système d’assurance sociale ».
L’article 14 consacre la notion de charge sociale, le citoyen devient une charge pour l’EM d’accueil
sauf si il dispose de ressources suffisantes et qu’il ne sollicite pas la solidarité sociale.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 43/83


Il était évident que la libre circulation n’a jamais été synonyme de libre accès aux aides sociales.
Mais on pensait que logiquement, et la CJ s’est inscrite dans cette démarche, que la fonction d’intégration
sociale de la citoyenneté avait vocation à faciliter les conditions d’existence des citoyens exerçant leur liberté
de circulation.
Or depuis les 5 dernières années une nouvelle conception a commencé à s’affirmer au sein de l’UE
en application de laquelle les EM ont créé des normes juridiques pour limiter la libre circulation des citoyens
européens inactifs, et donc sans ressources. D’abord la CJ a étendu la notion de charge raisonnable à
l’ensemble des régimes d’aides institué par les autorités publiques, que ce soit au niveau national, régional
ou local. Elle a d’abord fait valoir, CJ, 19 septembre 2013, C-140/12, Brey

C’est dans l’arrêt Dano qu’elle a marqué un coup d’arrêt à la construction sociale : CJ 11 novembre
2014, C-333/13, Dano : juge qu’un citoyen européen non national chômeur peut être exclu du droit de
percevoir une aide sociale au motif que sa situation n’est pas régulière à l’aune des conditions du droit au
séjour prévu par la directives de 2004.
Depuis : Géométrie variable selon qu’on est citoyen inactif (de plus en plus large puisque comprends
les demandeurs d’emploi) des actifs. Désormais les autorités nationales peuvent découper la durée de la
présence sur leur territoire d’un citoyen en 3 périodes :
→ inférieur à 3 mois : aucun droit social, 24§2.
→ 3mois < durée < 5 ans : Le citoyen ne peut bénéficier d’une prestation d’aide sociale SSI il
remplit uniquement les conditions de séjour prévues par la directive, il dispose des ressources suffisantes et
d’une assurance maladie complète dans l’État d’accueil. Pour un citoyen inactif particulièrement difficile à
démontrer.

Dans Dano c’était particulier : contexte historique, les EM sont crispés sur les politiques migratoires,
Angleterre sur le point de faire un referendum.
En l’espèce mme Dano, roumaine, retournée sur le territoire allemand avec son fils, entre 3 mois et 5
ans, plus proche des 5 ans que des 3 mois, or au-delà pas besoin de conditions de ressources. Mme va
demander le bénéfice d’une aide sociale au regard de sa situation de mère célibataire. Il s’agissait d’une
prestation sociale à caractère non contributif, elle n’émane pas de cotisations, elles sont accordées par pure
solidarité par l’EM. C’est cette prestation dont elle voulait bénéficier, par ailleurs elle bénéficiait de 2 types
de prestation pour elle et son fils, ressources non suffisantes pour entrer dans le séjour légal.

La Cour va juger que le droit dérivé et notamment la directive 2004/38 ne s’opposent pas à une
réglementation allemande qui exclu les non nationaux du bénéfice de ce type de prestations dès lors que ces
non nationaux ne bénéficient pas d’un droit de séjour en vertu de la directive 2004/38 dans l’EM d’accueil.

Le problème c’est que le droit de séjour est conditionné par les ressources suffisantes dans la
directive.

Auparavant, même avec la directive, la Cour disait que le traité prévoit la LCP et l’égalité de
traitement à l’article 18.
La directive 2004/38 prise sur la base des traités notamment article 21 : on retrouve l’idée que la
directive vise à faciliter la LCP, néanmoins elle pose des conditions et limite les droits du traité. Il y a
toujours eu des conditions. La logique de la Cour était priorité à la liberté, le principe, et interprétation
restrictive des conditions.
La directive reprends la JP, avec notamment les conditions de ressources et assurance sociale. Il est
indiqué que si on remplit les conditions on a droit à l’égalité de traitement.

Dans Dano la Cour : Dano rentre dans la directive, elle dit que la directive prévoit toutes les
situations, on est dans la période entre 3 mois et 5ans, pour une séjour légal il faut les ressources => elle n’a
pas les ressources => pas dans la légalité du séjour, pas le droit à l’égalité du traitement.
Du point de vue juridique choquant, l’égalité de traitement d’un point de vue de la hiérarchie des
normes a été déconstitutionnalisé, placé sous des conditions de droit dérivé

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 44/83


Dans Brey la CJ va dire est-ce que néanmoins il n’a pas des ressources nécessaires. Dans Damo la
Cour ne fait pas l’examen concret des ressources nécessaires, examen proportionnel, vivant avec sa sœur
depuis 3 ans et demi n’a-t-elle pas ses ressources nécessaires.

Sauf que le contexte fait que la CJ prends peur. 2 rupture dans la chaine jurisprudentielle :
→ elle ne fait plus l’examen de proportionnalité, c’est le séjour qui a fait l’exercice en prévoyant
toutes les citoyennetés
→ l’égalité de traitement ne vaut que pour séjour légal, pas séjour légal au niveau de l’État mais le
droit de séjour de la directive, tout est ramené dans le droit dérivé. C’est le séjour légal au sens de la directive
sans qu’il soit nécessaire de faire examen de la proportionnalité

=> La Cour juge que la législation allemande est parfaitement conforme = pas de ressources = pas de
séjour légal = pas d’égalité de traitement. La CJ refuse, contrairement à Brey, à exercer le contrôle de
proportionnalité. Dans Brey elle avait admis que l’Autriche subordonne l’accès à une prestation sociale aux
conditions de séjour légal mais vérifie très clairement si Brey n’est pas une charge déraisonnable, un contrôle
de proportionnalité.
Dans Dano la Cour n’exerce même plus de contrôle de proportionnalité de la mesure nationale
refusant la prestation sociale. L’État n’a pas à s’assurer que le requérant n’est pas une charge déraisonnable.
Il suffit à l’État de faire prévaloir le fait que l’individu n’ait pas les ressources suffisante, sans aucun
contrôle, pour que l’égalité de traitement soit refusée.

Dans Dano on avait un petit doute, idée qu’il y avait peut être un abus du droit de l’UE par Mme
Dano dans les faits de l’arrêt. L’AG parle de tourisme social. Plusieurs éléments montrent en reprenant les
faits que Dano a exercé son droit de circuler dans le seul but d’avoir les aides sociales allemandes. Elle
n’avait absolument jamais travaillé, inscrite dans aucun organisme à cette fin, pas de formation, ne parlait
presque pas la langue.

Ce qui frappe est le contraste avec le mouvement jurisprudentiel depuis plus de 20 ans, elle avait
construit un régime de citoyenneté avec un accès toujours plus large aux droits des nationaux pour le citoyen
mobile. Dans Dano le juge n’a plus en ligne de mire l’égalisation de tous les citoyen. «  le traitement inégal
est une conséquence inévitables des règles européennes » => renvoi au législateur le droit social européen.
Soit elle veut inciter le législateur à clarifier la situation et dans ce cas n’a pas renoncé à l’égalité soit
elle fait le constat que le processus d’égalisation des droits a trouvé sa buttée et admet que cela n’ira pas plus
loin.

La conquête de l’égalité semble arrêtée et on relève qu’il y a ici une résurgence manifeste de la
citoyenneté de marché, le citoyen actif.

Il faut prendre un peu de prudence avec la solution Dano :


→ le droit de l’UE n’a jamais considéré la LC comme illimitée, le traité depuis Maastricht, la LC est
certes fondamentale mais non absolue : la réserve des nationaux, les RIIG…
→ le droit dérivé n’est qu’une tentative constante d’essayer d’articuler le principe de circulation avec
la protection des intérêts légitimes des États européens qui siègent au Conseil et au parlement.
→ la solidarité des États à l’égard de leurs nationaux n’est pas toujours extensible à l’égard des
nationaux des autres EM. Cette solidarité est toujours graduelle, limitée avec les autres États. La Cour se
contente dans Dano de prendre acte de cette solidarité limitée.
→ la directive 2004/38 est un compromis entre la promotion de la LC et garantie des intérêts
étatiques.
→ l’harmonisation des protections sociales est difficile (inexistante?) toutes les législations sociales
sont extrêmement différentes et historiques.

CJ Grande Chambre, 15 septembre 2015, C-67/14, Animanovic : Mme Ani de nationalité


suédoise, a vécu plusieurs années en Allemagne dans les années 1990, dans ce pays que sont nés ses 3
enfants, ils sont de nationalité suédoise.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 45/83


Après plusieurs années à l’étranger la famille se réinstalle en Allemagne en juin 2010. Jusqu’en mai
2011 Mme et sa fille aînée travaillent dans le cadre d’emplois de courte durée et chômage pour les deux. La
famille va subsister grâce aux allocations sociales versées par l’Allemagne. En Mai 2012 les autorités
allemandes stoppent les versements sur la base d’une loi allemande qui excluent de leur bénéfice les
étrangers en recherche d’emploi.

La CJ entame son raisonnement sur la base de 2004/38 (et non droit primaire) : la directive ne
s’oppose à la réglementation d’un EM qui exclu du bénéfice de certaines prestations sociales à caractère non
contributif bien qu’elles soient garantis au ressortissant de cet EM dès lors qu’ils ne peuvent justifier d’un
séjour légal au sens de 2004/38 = ressources suffisantes.
Pas du tout la même situation que Mme Dano.

Contrairement à Mme Dano citoyenne de l’Union qui avait travaillé, lien d’intégration. Toutefois
lorsqu’elle avait fait la demande analogue à Mme Dano elle avait perdu son emploi depuis plus de 6 mois. Or
la directive, contrairement à la jp antérieure, prévoit 6mois. Cette limite temporelle est désormais stricte pour
le statut de chercheur d’emploi.
La Cour limite son contrôle, elle suppute de la demande d’assistance sociale l’absence de ressources
suffisantes, condition nécessaire pour déterminer la légalité du séjour de l’inactif et dès lors admet la
discrimination opérée par l’État entre les nationaux et non nationaux qui ne peuvent plus y prétendre. La
Cour n’exerce plus de contrôle de proportionnalité de la mesure étatique. Avant elle estimait nécessaire que
l’État, avant de refuser la prestation, prenne en compte la situation personnelle du citoyen et la charge qu’il
constituait pour l’État d’accueil + lien d’intégration.

Si elle s’était tenue aux JP Brey ou Troriani, le lien d’intégration était présent. Là la CJ va se
retrancher totalement derrière la directive « le législateur a déjà pris en considération différents facteurs
caractérisant la situation individuelle de chaque demandeur d’une prestation sociale de sorte qu’il n’est plus
nécessaire de procéder au contrôle de proportionnalité de la mesure »/
La CJ consacre le droit à discriminer et la validité des restrictions sans qu’il soit nécessaire à l’État
d’en démontrer la proportionnalité.

Plus particulièrement concernant le principe d’égalité de traitement qui était fondamental, est ramené
au rang de principe de droit dérivé, et dans Alimanovic la Cour parle de droit à l’égalité de traitement mais
d’un droit à égalité de traitement. « droit qui trouve une expression spécifique dans la directive ». Spécificité
qui tient à sa reconnaissance sous réserve que sa situation ne rentre pas dans les exceptions ou limites
prévues par la directive.

Par ailleurs il semble ressortir de la jp que la directive 2004/38 intervient en amont de toute autre
disposition même plus spécifiques du droit dérivé. La condition première pour prétendre à tout droit sera
celle du séjour légal, le séjour légal au sens de la directive et donc des ressources suffisantes.
Enfin dès lors que l’inactif ne rentre plus dans les conditions du séjour légal en vertu de la directive
le refus peut devenir automatique, nul besoin de contrôler la proportionnalité de la mesure et encore moins
pour l’État qu’il a examiné de manière individuelle la situation du citoyens.

Ces jp confirmées :
CJ, 25 février 2016, C-299/14, Garcia Nieto : La Cour devait se prononcer sur la conformité au
droit UE la décision d’un centre pour l’emploi signifiant à la famille garcia son refus d’octroyer des aides de
subsistances allemandes pour leurs 3 premiers mois de séjour en Allemagne.
En l’espèce le père demande bénéfice des prestations pour lui, son fils lorsqu’il rejoint son épouse et
fille en Allemagne affiliées à la sécu. Mme travaillait en Allemagne. La Cour se pose plus la question de
l’intégration, direct 2004/38 : pour le court séjour la directive autorise à séjourner jusqu’à 3 mois sans autres
conditions ou formalités, pour cette période les EM ne peuvent exiger que les citoyens possèdent des
ressources suffisantes, ils peuvent, pour assurer l’équilibre du système social, refuser toute assistance sociale
au cours des 3 premiers mois. Ce refus ne suppose pas un examen individuel de la personne concernée et
peut être automatique.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 46/83


CJ 14 juin 2016, Commission c/ RU, C-308/14: La Commission a ouvert une procédure en
manquement à l’égard du RU considérant qu’il violait le règlement relatf à la coordination des systèmes de
sécurité sociale.
Grief sur l’imposition d’une condition pour bénéficier de crédit d’impôt pour enfant ; le droit
britannique exige un droit de séjour régulier au sens de la directive. La Commission développait que la
condition instaurait une discrimination entre les ressortissants d’autres EM et les ressortissants du RU. Une
constatation de manquement aurait entraîne le versement du crédit d’impôt à toutes les personnes sans
ressources.

La CJ considère la législation compatible et la capacité d’un État de définir l’accès à des prestations
sociales en discriminant en vertu des nationaux et non nationaux. Ce qui est alarmant et qu’en réalité il
s’agissait en l’espèce de prestations sociales également contributives. Il est possible que cette rupture
d’égalité de traitement pour les prestations sociales non contributives soit étendue à toutes les prestations
sociales dont se réclamerait un citoyen mobile dans l’EM d’accueil. Si une telle JP venait à être confirmée
nous pourrions craindre que la discrimination devienne un des principes fondamental en matière de
citoyenneté sociale dès lors que le citoyen est inactif.

Ce qui pose problème à la prof est que cela devient compliqué à suivre. La CJ continue d’appliquer
son ancienne JP parfois en prônant l’égalité de traitement pour les actifs.

Viens aussi bouleverser d’autres principes, notamment ce que la CJ avait placé pour déterminer actif
ou inactif. Auparavant elle intégrait le chercheur d’emploi ou l’étudiant en actif. Désormais il semble que le
citoyen actif est compris strictement comme le travailleur salarié ou indépendant. Pour Alimanovic on voit
que le chercheur d’emploi est actif uniquement les 6 premiers mois et strictement. Pour l’étudiant on risque
d’arriver à une solution équivalente.

La création de la citoyenneté relevait d’une volonté d’égaliser les droits, mais aussi créer une
catégorie unique de citoyen, non plus se baser sur actif ou inactif. Or désormais on revient sur une approche
par catégorie du citoyen actif ou inactif et avec une définition beaucoup plus stricte du citoyen inactif.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 47/83


Titre II: La liberté de prestation de service et d’établissement
On les étudie ensemble en raison des liens fort, l’établissement d’un MI passe par la libéralisation de
l’accès aux services offerts par les ressortissants d’autres EM et afin de garantir un tel libre accès le traité
prévoit que les prestataires de service peuvent s’établir librement au sein du MI ou offrir librement leurs
services à titre temporaire dans un autre EM sans qu’ils aient besoin de s’y établir.

L’article 49 TFUE dispose que les restrictions à la LE d’un ressortissant d’un EM dans un autre EM
sont interdites. Interdiction qui s’étend aux restrictions à la création d’agences, de succursales, de filiales par
les ressortissant d’un EM établi sur le territoire d’un autre État.
De plus 56 TFUE énonce que les restrictions à la LPS sont interdites à l’égard des ressortissant des
EM établis dans un EM autre que celui du destinataire de la prestation. En réalité établissement et service
sont intiment liés bien que les champs d’application ne se chevauchent pas totalement. Elles visent des
situation comparables que sont les entraves à l’accès des professionnels non salariés au marché des autres
EM.

Dans la pratique ces deux dispositions ont été invoqué ensembles à maintes reprises devant les
juridictions européennes et de plus le législateur EU est intervenu en définissant ls restrictions interdites et
les justifications aux entraves tant LPS que LE dans la directive service de 2006 : Directive 2006/123 CE.
Selon le législateur européen étant donné que les obstacles au MI des services affectent aussi bien les
opérateurs qui souhaitent s’établir dans un autre EM que ceux qui souhaitent fournir un service dans un autre
EM sans s’y établir il convient de permettre au prestataire de développer ses activités de service soit en
s’établissant soit faisant usage de la LPS. Les prestataires devraient être en mesure de choisir entre ces 2
libertés en fonction de leur stratégie de développement dans chaque EM.

La notion de service a été définie dans le traité « toute activité économique prestée contre
rémunération et ne relevant de la notion de marchandise ou de travail salarié ». Cette définition est le point
de départ de la délimitation du champs d’application des articles 49 et 56.

Requérant la présence d’un mvt transfrontalier ces dispositions ne s’appliquent pas aux SPI.
Concerne surtout les activités réglementaires des autorités publiques ou organismes ayant un pouvoir quasi-
réglementaire. Les restrictions qui émanent des personnes privées ne sont généralement pas visées par les
dispositions garantissant ces LC.

Chapitre 1: Le champ d’application de la LPS et LE


Ces libertés se structurent généralement autour de la même notion, la notion de prestation
normalement fournie contre rémunération. On a donc en réalité une détermination de manière identique du
champ d’application rationae materiae des deux libertés. On verra pour que les LE et LPS puissent
s’appliquer il convient de s’assurer classiquement de la présence d’un mouvement transfrontalier et
invocables contres les actes d’autorités publique

Section 1: La notion de PS et d’établissement


Il faut une activité économique non couverte par les dispositions sur les marchandises, les capitaux
ou les personnes. Selon une jp constante on ne parle d’un établissement que dans le contexte de la prestation
d’activité économique. Un tel établissement se distingue de la prestation ponctuelle de service par son
caractère permanent.

Les prestations ponctuelles ou permanentes de services liées à l’exercice de l’autorité publique sont
exclus du champ d’application = équivalent de la réserve de l’administration publique.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 48/83


Paragraphe 1: Le service prestation économique
Suppose d’envisager les formes de la LPS puis la définition.

A) Les formes de la LPS


La LPS active : le déplacement d’un prestataire de son pays d’origine pour prester des services dans
un autre EM.

La LPS passive : La CJ a interprété la LPS largement et inclus donc la liberté du destinataire des
services, la LPS passive est la situation où le destinataire se déplace librement dans un autre EM pour y
bénéficier d’un service sans rencontrer de restriction. L’exemple classique du touriste qui doit être
destinataire du service C-186/87, 2 février 1989, Cowan.
C’est toute personne qui se déplace pour un service ou même ayant la faculté d’en recevoir.
Vaut pour les assurés qui vont chercher du service médical dans un autre EM et n’y voir s’opposer
aucune restriction

Le déplacement de la prestation elle même : ni le prestataire ni le destinataire ne bouge. Les services


qu’un prestataire offre par téléphone à des destinataires potentiels établis dans d’autres EM qu’il fourni sans
se déplacer à partir de l’EM dans lequel il est établi. CJ, Alpine Investments, 10 mai 1995, C-384/93

B) Définition de la prestation de service en droit de l’UE


Se déduit de l’article 57 TFUE ; elle suppose que le prestataire de service soit établi dans un EM,
assume une activité économique contre rémunération.

1) La prestation de service : une activité économique

Peu importe le secteur d’activité économique, l’important étant qu’il est bien une activité
économique. Les activités couvertes sont très nombreuses. Selon l’article 57 et 4 directive service  : toute
prestation économique doit être considérée comme service. Activités de nature industrielle, artisanale,
commerciales etc. Dans la pratique il est difficile d’imaginer quelle activité économique échapperait à cette
définition extrêmement large. Selon la jurisprudence même des activités comme les services financiers,
d’assurance, avocats (CJ, Aamok, 11 décembre 2003, C-289/02), mandataire représentant les intérêts
d’autres personnes (CJ, 3 décembre 1974, C-33/74, Binsbergen), diffusion de programme TV,
recouvrement de créance, agence de mise à disposition de main d’œuvre (CJ 17 décembre 1981, C-279/80,
Webb) sont des services.

Cette condition même si elle s’apprécie in concreto et est extrêmement large elle est important car si
elle n’est pas remplie on est en dehors de la LPS.

L’une des grandes controverses a été la qualification des services de santé en dehors des SP. La CJ a
considéré que les services médicaux en dehors de structures purement hospitalières entre dans le champs de
la LPS. CJ 28 avril 1998, C-156/96.
Dans cette analyse on tient compte de la rémunération, la contrepartie. Peu importe que le service
soit presté en contrepartie d’un prix partiel (caisse de sécurité social fait quand même rentrer). La
confirmation services e santé de manière générale, CJ 16 mai 2006, C-372/04, Watts. Un patient qui ne peut
pas se faire soigner dans un délai raisonnable dans son EM dans des conditions satisfaisantes peut aller dans
un autre EM se faire soigner dans un autre EM et se faire rembourser.

Autre débat : le sport. La liberté de circulation et de séjour au départ n’a bénéficié qu’aux activités
économiques vu comme un accessoire à l’activité professionnelle. Depuis 2004/38 séparation LC et activité
professionnelle. Toutefois le bénéfice de l’activité professionnelle reste subordonné à son exercice. Est-ce
que l’activité sportive est professionnelle ?

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 49/83


La CJ distingue entre l’activité sportive professionnelle qui entre dans la qualification d’activité
économique et l’activité amateur qui en échappe. CJ, 12 décembre 1974, C-36/74, Walrave : Litige entre la
fédération internationale de cyclisme qui avait imposé une nationalité par équipe et qui excluait un entraîneur
néerlandais dans une équipe d’une autre nationalité. L’équipe se plaint d’une entrave à la LPS. La Cour va
rappeler que l’exercice des sports doit être objet d’une activité économique pour application du traité et tel
est le cas lorsque l’exercice des sports entraîne une prestation de service rémunérée ou activité salarié. En
l’espèce prestation de service par l’entraîneur entre dans le champ d’application et estime la restriction non
justifiée.

Autre débat : les loteries organisées par les États dont les bénéfices sont utilisés pour des but d’IG ou
affecté au budget de l’État. Ce sont des PS car la loterie apporte au joueur une espérance de gain et un profit
pour l’organisateur dans un but lucratif. Le caractère ludique de ces activités ne leur retire pas leur nature
économique. Confirmé dans un arrêt Schindler, 24 mars 1994, C-275/92.

=> toute prestation susceptible d’être exercée dans le cadre d’une économie de marché relève de
l’exercice de la LPS. Très peu d’exceptions : sport amateur, activité régalienne de l’État, seules les activités
dépendantes de toute activité marchande.
Dans une université entièrement fournie par l’État les services d’éducation ne sont pas soumis au
traité ne sont pas une activité marchande. L’université accompli pour le compte de l’État sa mission
éducative envers la population. CJ 7 décembre 1993, Wirth, C 109/92.

En revanche un service d’éducation financé par des fonds privés qui cherchent à réaliser un bénéfice
commercial font basculer les cours dans les activités de nature économique. La réalisation d’un profit est un
indice mais ne suffit pas, à elle seule, c’est un simple critère.
Une activité d’enseignement accessoire à l’université est une activité économique, mission
d’enseignement confiée à un tiers qui fait l’objet d’une rémunération fait basculer l’activité dans la LPS. CJ
C-281/06, Jundt, 18 décembre 2007

Sont en dehors du champ les activités purement sociales ou culturelles où aucun échange marchand
ne peut être identifié. Rare car la notion d’échange marchand est lié à l’idée de contrepartie, de rémunération.

2) La notion de rémunération

La caractéristique essentielle de la rémunération réside dans la contrepartie qui est normalement faite
entre le prestataire et le destinataire du service et qui donne le caractère économique à l’activité. Le facteur
déterminant est le caractère économique de l’activité. Il ne faut pas qu’elle soit exercée sans contrepartie
mais il n’est pas nécessaire que le prestataire poursuive le but de réaliser un bénéfice. L’université ne cherche
pas à réaliser un bénéfice quand elle fait appel à un tiers par exemple, mais il y a contrepartie.

Sur l’absence d’intention de réaliser un bénéfice, CJ 12 juillet 2001, C-157/99, Peerdooms

De même il suffit qu’il existe une contrepartie même limité pour qu’il y ait rémunération. La Cour a
admis dans la JP Jundt : le paiement consiste en la seule prise en charge des frais de déplacement constitue
une rémunération au sens de l’article 57 TFUE.

LA Cour juge qu’il ne faut pas nécessairement que le service soit payé directement par ceux qui en
bénéficient, Skandia, C-422/01 : Les cotisations que versent l’assuré constitue la contrepartie économique
des pensions qui seront servies au bénéficiaire de la cotisation. Il importe peu que le bénéficiaire final ne
cotise pas lui même.

Par ailleurs les cotisations présentent un caractère rémunératoire pour les compagnies d’assurance.
On considère que les assurances sont rémunérées par les cotisations. Peerbooms : les paiements effectués
par les caisses de maladie dans le cadre d’un système de conventionnement même si ils sont forfaitaires
constituent la contrepartie économique des prestations hospitalière et présentent un caractère rémunératoire
dans le chef de l’établissement hospitalier qui en bénéficie et est engagé dans une activité économique.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 50/83


Ex : la Cour a pu juger que la participation d’un athlète de haut nivau à une compétition
internationale peut relever une PS même si une partie de la PS n’est pas rémunéré par ceux qui en
bénéficient. Idée que la rémunération vient des sponsors, rémunération vient des résultats et donc des
compétitions auxquelles il participe. C 151/96, CJ 11 avril 2000, union européenne de Judo.
Si sa rémunération dépend de la participation à des tournois suffit à justifier qu’il y a prestation de
service contre rémunération pour la participation à un tournoi.

CJ 11 septembre 2007, Schwarz : Pour les masters où la rémunération est payée par les frais
d’inscriptions il y a PS.

Paragraphe 2: La notion d’établissement


Prévue à l’article 49 TFUE : « les restrictions à la LE des ressortissant d’un EM dans le territoire
d’un autre EM sont interdites ». Interdiction qui s’étend à la restriction de création d’agence, de filiales, de
succursale. La LE vise aussi bien les personnes physiques que les PM.

A) Les personnes physiques


1) Le champ d’application

La LE permet à un ressortissant de l’un des EM de travailler indépendamment et de manière durable


dans un autre EM. Elle s’étend aux personnes qui s’établissent dans un autre État pour y exercer une activité
professionnelle non salariée. Afin de pouvoir relever de la LE la personne concernée ne doit pas être
considérée comme un travailleur salarié au sens de la définition Lawrie-Blum. Si tel est le cas il relève de la
LCT.

En principe la LE ne s’applique pas à un ressortissant d’un EM qui souhaite s’établir sur le territoire
d’un État tiers. Uniquement un déplacement intra-européen qui permet d’en bénéficier. CJ, 24 mai 2007,
Holbock.

La LE vise à assurer le bénéfice du traitement national dans l’EM d’accueil, s’opposent à ce que
l’EM d’origine entrave l’établissement dans un autre EM mais que toutefois le traité relative à la LE ne
comporte aucune disposition qui étende son champ d’application aux situations qui concernent
l’établissement dans un pays tiers, même d’un ressortissant d’un EM ou d’une société constituée dans les
conditions de cet EM.

Pour s’appliquer à un Etat tiers il faut que l’Union et l’État aient décidé de projeter le MI à
l’extérieur, c’est le cas pour l’EEE.

Par ailleurs la LE est entendue de manière extensive et peut se cumuler avec le bénéfice des
dispositions relatives à la LCT. Le travailleur peut avoir à coté de son activité salarié avoir une activité
indépendante et il peut donc bénéficier de la LCT. CJ 7 juillet 1988, C-143/87, Stanton : Question
préjudicielle, M.Stanton était administrateur d’une société. Litige sur les cotisations du régime social belge
des travailleurs indépendant au titre de son activité d’administrateur. Or Stanton était salarié en parallèle au
RU et cotisait à ce titre au régime de la sécu britannique. Il demandait à être exonéré de la cotisation Belge.
La Cour juge que la cotisation d’un EM exonère d’une cotisation au régime des travailleurs indépendants les
personnes qui exercent à titre principal une activité salarié dans cet EM mais qui refusent cette exonération
aux personnes qui exercent cette l’activité salarié dans un autre EM a pour effet de restreindre l’exercice
d’activité professionnelle hors de cette État et la LE s’oppose donc à une telle réglementation.

La LE permet à un salarié d’effectuer une activités de PS dans un autre État donc. La personne qui va
désirer s’établir peut exercer soit sa profession en tant qu’indépendant et sera couverte par la LE, mais aussi
dès lors qu’elle participe à la création ou la gestion d’une entreprise sur le territoire d’un autre EM elle est
couverte par la LE : C-251/98, Baars, 13 avril 2000 : La LE comporte la constitution et la gestion d’E.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 51/83


Exerce ainsi son droit d’établissement le ressortissant d’un EM qui détient dans le capital d’une
société établie dans un autre État une participation lui confiant une influence certaine sur les décisions de la
société et lui permettant d’en déterminer les activités.

2) La définition de travailleur indépendant

Les traités ne donnent ici aucune définition et c’est à la CJ que l’on doit peu à peu d’avoir précisé
cette définition. CJ 20 novembre 2001, C-268/99, Jany et autres : Prostituées polonaises à Amsterdam en
vitrine, elles versaient toutes un loyer au propriétaire du lieu d’exercice. Elles demandent un permis de séjour
auprès de la ville d’Amsterdam pour travailler en tant qu’indépendante, demande rejetée. Elles introduisent
un recours rejeté car la Cour estime que ce ce n’est pas une activité libérale etc. En appel le juge annule pour
défaut de motivation.
La question de la CJ pour définir travailleur indépendant.
Point 33 la Cour rappelle la définition de travailleur salarié et relève qu’une prestation de travail
salarié ou une prestation de service rémunéré doit être regardé comme une activité économique au sens du
traité pourvu qu’elles soient réelles, effectives et non marginales et accessoires. Elle en déduit que comme la
caractéristique essentielle d’une relation de travail est la circonstance qu’une personne accomplit en faveur
d’une autre pendant un certains temps en contrepartie d’une rémunération alors doit être qualifiée l’activité
non salariée l’activité qu’une personne exerce hors d’un lien de subordination. Elle précise en outre que le
travailleur indépendant est celui qui exerce ainsi une activité hors de tout lien de subordination en ce qui
concerne le champ de l’activité, les conditions de travail, de rémunération sous sa propre responsabilité
contre une rémunération qui lui est intégralement et directement versée.

La CJ laisse l’appréciation dans le cas concret au juge national mais précise que l’activité de
prostitution relève de l’activité économique et en ce qui concerne l’immoralité il ne lui appartient de
substituer son appréciation au législateur. Elle relève que la prostitution loin d’être interdite est tolérée voire
réglementé et notamment par l’EM concerné.

Toute activité commerciale, artisanale libérale etc ; est une LPS : Approche large que la CJ a
consacré dans l’arrêt CJ Gebhard, 30 novembre 1995 ; La notion d’établissement est une notion large
impliquant la possibilité pour un ressortissant communautaire de participer de façon stable et continue à la
vie économique d’un EM autre que son État d’origine et d’en retirer profit favorisant ainsi l’interpénétration
économique et sociale à l’intérieur de la communauté dans le domaine des activités non salariées.

Des situations parfois limites pour déterminer si il y a activité économique :


CJ Steymann, 5 octobre 1988, C-196/87 : Allemand qui s’est installé aux Pays-Bas en 1983, il
travaille en tant que plombier salarié pendant une courte période et devient membre d’une communauté
religieuse qui assure son indépendance économique grâce à des activités commerciales telle que discothèque,
bar….
Compte tenu de sa participation à la vie de la communauté religieuse il effectue des activités de
plomberie dans la communauté. La communauté pourvoi au besoin matériel du requérant indépendamment
de son activité. Il demande un permis de séjour. Y a-t-il activité économique ?
La CJ constate que compte tenu des objectifs de l’Union, la participation à une communauté
religieuse ne relève pas du champ d’application communautaire que dans la mesure où elle peut être
considérée comme une activité économique au sens du traité. Pour les activités visées en l’espèce il apparaît
que des travaux sont effectués au sein et pour le compte de la communauté dans le cadre des activités
commerciales de la communauté religieuse. Ces travaux occupent une place importante dans le mode de vie
de la communauté et que les membres ne s’y soustraient que dans des circonstances particulières. La
communauté en échange répond aux besoin de ses membres indépendamment de la nature et de l’étendue
des travaux effectués.
La Cour estime que dans ce cas il ne peut être exclu que les travaux effectués par les membres e la
communauté religieuse constituent une activité économique dès lors qu’ils tendent à garantir une
indépendance économique à la communauté religieuse. Qu’il constitue un élément essentiel de la
participation à la communauté et que les prestations accordées par celle-ci à ses membres peuvent être
considéré comme une contrepartie indirecte de leurs travaux.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 52/83


B) Les personnes morales
Le traité prévoit que la LE vaut aussi pour les PM. Les sté sont expressément visées par 44TFUE  :
« les sté constituées en conformité de la législation d’un EM et ayant leur siège statutaire, leur administration
centrale ou leur principale établissement à l’intérieur de l’Union sont assimilées par application des
dispositions du présent chapitre aux personnes physiques ressortissantes des EM ».

Condition pour l’établissement :


→ en conformité avec le droit national d’un EM.
→ doit avoir son siège statutaire sur le territoire de l’Union ; condition qui vise à empêcher qu’une
société constituée en vertu d’un droit national très libéral qui l’autorise à localiser tous ses centres d’intérêts
dans des États tiers ne puisse profiter des largesses du marché européen sans y apporter une réelle
contribution.
→ Cette PM doit poursuivre un but lucratif. La notion « lucratif » est entendue extrêmement
largement. Il suffit que la PM qui invoque les dispositions du traité exerce une activité rémunérée pour que
celle-ci soit considérée comme remplissant cette condition de but lucratif. Son objectif n’a pas à être
maximisation du profit.

Si ces conditions sont réunies la PM qui les satisfait peut se voir reconnaître le droit d’établir des
succursales sur le territoire des EM sans que la moindre disposition discriminatoire puisse lui être opposée.
Toute disposition restrictive et discriminatoire fondée sur la nationalité, le siège ou la résidence de la PM est
strictement prohibée.

1) La notion de société

Les PM sont définies de façon extensives à 54§2 TFUE : ce sont les sté de droit civil et commercial
y compris coopératives et autres PM relevant du droit public ou privé à l’exception des sociétés qui ne
poursuivent pas de but lucratif. Tout groupement qui possède une capacité d’action, d’expression, un
patrimoine propre relève de la notion de société.

Tout exercice intéressé d’une activité économique ne correspond pas nécessairement à la recherche
d’un bénéfice. La seule perception d’une rémunération est suffisante voir simplement la réalisation
d’économie peut être considéré comme une rémunération et un but lucratif. La frontière c’est celle de
l’activité désintéressée.

=> on vise les PM y compris de droit public.


=> activité économique : contre rémunération suffit même si pas de but lucratif.

2) Le rattachement de la société

Le problème de déterminer la nationalité d’une entreprise. Le critère celui du siège de la société qui
permet leur rattachement à l’ordre juridique d’un État. Le droit de l’UE l’appréhende largement. Il peut
s’agir du siège statutaire, de l’administration centrale ou du principal établissement. CJ, 13 juillet 1993, C-
330/91, Commerzbank

Le critère du siège réel de l’activité est alternatif avec celui du siège social statutairement déterminé.
Ouvre la possibilité pour entreprise qui exercerait uniquement dans un pays tiers de n’avoir aucun lien
juridique avec l’un des État de l’Union mais de bénéficier tout de même de la LE.

Le traité a considéré qu’en l’état du droit de l’UE il fallait que les États conservent cette possibilité, il
y avait une diversité des critères de rattachement, elle n’a pas voulu imposer le siège réel ou statutaire. Le
siège statutaire est retenu aux Pays-Bas, RU, Irlande, Suède est le critère de l’incorporation. Critère le plus
libéral qui puisse exister, se contente d’un lien lâche de rattachement, l’administration centrale ou principal
établissement peuvent être situés dans des États tiers.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 53/83


À l’inverse le critère du siège réel est plus rigoureux car impose d’avoir le siège statutaire mais aussi
l’administration centrale et l’activité sur le territoire du siège statutaire. Les États restent libre de fixer les
critères de rattachement d’un sté. Une fois qu’une sté est rattachée elle a la nationalité de cette État, et
s’applique donc le droit de l’EM dans lequel elle est incorporé. La sté pourra alors se prévaloir de la LE. Ces
2 critères larges n’en forment en réalité qu’un seul, ce que n’exige pas le droit de l’UE est le critère du siège
réel.
Le siège statutaire, beaucoup d’État, ont opté pour ce critère de rattachement.

Il faudra aussi pour la LE un déplacement, un établissement d’une succursale, agence, filiale.

3) La reconnaissance systématique des sociétés bénéficiaires entre EM

Le bénéfice de la reconnaissance au bénéfice des sté imposait au préalable une reconnaissance


mutuelle passant par l’adoption d’actes de droit de dérivé ou de conventions entre EM. On avait prévu la
convention de Bruxelles en ce sens en 1968, jamais ratifié, refus des Pays-Bas. Cependant on a pas besoin de
cette reconnaissance mutuelle des sté entre EM sans qu’il y ait besoin d’actes de droit dérivé. CJ 5
Novembre 2002, C-308/00, Uber Sering : Sté Néerlandaise en litige avec le droit allemand où elle avait une
succursale. Le juge allemand estime que cette sté néerlandaise n’a pas la capacité juridique au regard du droit
allemand car en Allemagne on a opté pour le siège réel, la totalité des parts avaient été rachetées par des
actionnaires allemands, elle aurait dû avoir son siège en Allemagne. Elle aurait dû ainsi se dissoudre dans le
droit néerlandais et se recréer en Allemagne pour être reconnue comme sté allemande.

La Cour reconnaît que certes des conventions avaient été prévues pour faciliter la reconnaissances,
qu’elles ne visaient qu’à faciliter la reconnaissance mais ne conditionnent par l’exercice de la reconnaissance
mutuelle. La CJ consacre la reconnaissance mutuelle des stés entre EM (Cassis de Dijon entre stés).
La Cour subjectivise les PM. Si cette société peut agir en justice aux Pays-Bas elle doit pouvoir
également être capable d’ester en justice en Allemagne, la législation allemande entrave sa LE donc.

La CJ fait ici une fiction juridique, assimile la PM à une personne physique.

Cela suppose que l’on distingue les différentes libertés.

Paragraphe 3: La distinction entre la LPS et la LE


Toutes deux des prestations économiques contre rémunération. Distinction importante afin de
déterminer dans quelle mesure une réglementation ou une pratique d’une autorité publique serait restrictive
doit être mise hors d’application.
Globalement l’établissement est permanent, la LPS est temporaire mais la récurrence d’une activité
temporaire peut conduire à envisager qu’il y la LE plutôt que LPS.

Le critère déterminant est celui de l’interpénétration économique : pour que la LE s’applique il faut
que la personne se fonde dans la vie économique de l’EM d’accueil : d’où le critère de la permanence de
l’activité.

1) La permanence de l’activité

Gebart : La LE implique de participer de façon stable et continue à la vie économique.

La distinction reste difficile car ce sont deux modalités d’exercice d’une même activité. Il faut
apprécier prestation par prestation. Une même entreprise qui organise des voyages peut prospecter de la
clientèle en ouvrant une succursale = établissement. Elle peut prospecter par l’envoi de mail = prestation de
service.

3 sous critères semblent se dégager pour la permanence :

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 54/83


→ la durée de la prestation
→ la fréquence
→ la périodicité/sa continuité

Le problème est qu’il s’agit plus d’une différence de degré que de nature. Certaines PS peuvent
nécessité de se doter dans l’État d’accueil d’une certaine infrastructure pour l’accomplissement de sa
mission. La LE c’est toujours beaucoup plus qu’une PS, il faut être de façon stable et continue dans la vie
économique. La PS reste a priori toujours exercée à titre temporaire.

CJ, 11 décembre 2003, Schnitzer, C-215/01 : La Cour a jugé que l’obligation d’inscription au
registre des métiers est contraire à la LPS. M. Schnitzer citoyen Allemand a été chargé en 1994 par une
entreprise portugaise d’effectuer des travaux sur une période de 3 ans en Allemagne.
En vertu de la législation allemande les activités artisanales ne sont autorisés qu’aux personnes
inscrites au registre des métiers. Amende infligée à Schnitzer au motif que l’entreprise portugaise n’est pas
inscrite au registre des métiers.
Question ; la LPS s’oppose-t-elle à une telle législation ?

La CJ considère que le droit de l’UE en matière de LPS s’oppose à ce qu’un opérateur soit soumis à
une obligation d’inscription au registre des métiers car complique, retarde ou rends plus onéreuse la PS dans
l’EM d’accueil. Elle note que le seul fait qu’un opérateur économique établi dans une EM fournisse des
services identiques ou similaires, e manière répété ou plus ou moins régulière dans un autre EM, sans y
disposer d’une infrastructure lui permettant d’y exercer de façon stable et continue une activité
professionnelle ne saurait suffire à considérer comme établit dans le dit EM.

La périodicité de l’activité étant réduite on peut dire qu’on est dans le cadre de la LPS. Toujours
délicat, la Cour note qu’on ne peut pas de façon abstraite cerner les contours de la LPS et que la notion de
service peut couvrir de nature différente y compris des services dont la prestation s’étend sur une période
prolongée mais à des fréquences plus ou moins irrégulières. Peuvent rester des services ou une PS les
prestations fournies par un opérateur sur une période plus ou moins fréquente à des personnes établies dans
un autre État.

Pb : aucune disposition du traité permet de déterminer de façon abstraite la durée ou la fréquence à
partir de laquelle une PS ne peut plus être considérée comme une PS. C’est un faisceau d’indice qui permet
de basculer de la LPS à la LE.

La question de l’infrastructure : a priori si la LPS s’effectue au moyen d’un infrastructure il y a de


fortes chances qu’on soit en LE. Mais on ne peut pas exclure totalement l’existence d’une PS. La Cour va
juger dans l’affaire qu’au regard de la situation particulière de la société portugaise on ne peut pas considérer
qu’il y ait établissement malgré que cela soit sur 3 ans.

2 grands enjeux de délimiter ces libertés :

→ risque important de fraude consistant pour une entreprise à n’être établie nulle part pour ne pas
être soumise aux réglementations nationales.
→ risque que la LPS permette de faire échapper une entreprise aux obligations et aux contrôles qui
s’imposent dans le cadre de l’E. Selon que l’on se trouve en LE ou LPS la loi de l’État d’exécution de la
prestation s’applique ou non.
Dans le cadre de la LPS le prestataire est soumis au droit de l’État d’origine. Il ne faut pas appliquer
la loi de l’État d’exécution, cela serait considéré comme une restriction à la LPS. L’idée de l’effet utile de la
LPS.
Dans le cadre de la LE l’agent économique est soumis à l’EM d’accueil ; application large, complète
de l’État d’accueil sans que cela pose de pb au regard de la LE.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 55/83


2) Le caractère résiduel de la LPS

Se déduit de l’article 57 du traité « ne relèvent de la LPS les prestations rémunérées que dans al
mesure où elles ne sont pas régies par les dispositions relatives à la LCM, LCC et LCP ».
Si l’activité a pour objet principal une transaction de marchandise, de capitaux ou prestation par un
travailleur salarié, cette activité ne doit pas être considérée comme un service. Si l’élément principal de
distinction entre LPS et liberté d’établissement réside dans le caractère permanent de l’activité la distinction
entre LPS et LCT la distinction se situe sur le critère de l’indépendance ou non du prestataire.

L’appréciation est faite au cas par cas, par exemple les activités d’un guide touristique, si il est
employé par un guide touristique est un travailleur et donc régime de la LCT en revanche lorsque le guide est
engagé à titre indépendant par le bureau de tourisme il est soumis à la LPS.

De même les prestations économiques fournies par un individu ou une société qui souhaite s’établir
dans un autre EM relève des dispositions de la liberté d’établissement bien qu’il s’agisse de services. Ex des
billets de loteries : dans la mesure où le billet de loterie n’est que la preuve d’une service rendu par un
prestataire on est bien dans le domaine de la LPS et non LCM car le billet incorpore une prestation
économique fournie, ce n’est pas l’objet principal de la transaction, qui est le jeu de loterie.
Il pourrait être saisi dans le cadre de la LCM si on imagine la situation dans laquelle un EM va
interdire l’importation de feuille utilisée par un billet de loterie, dans ce cas la mesure restrictive vise le
papier, la marchandise, plus que la prestation économique de loterie.

En cas de doute la LPS est résiduelle et donc faire prévaloir les autres. Déterminer quel est l’objet
principal de la transaction mais aussi quel est l’objet principal de la mesure étatique entravante. Si vraiment
indifférencié on peut invoquer les deux libertés de circulation.

Paragraphe 4: L’exclusion des activités liées à l’exercice de l’autorité publique


Articles 51 et 62 TFUE. 51 dispose que sont exceptés de l’application des dispositions du chapitre
les activités participant dans cet États, même à titre occasionnel de l’exercice de l’autorité publique. L’article
62 confirme l’application de cette disposition dans le contexte de la LPS. Ainsi tant l’article 49 que 56
excluent de leur champ d’application les activités liées à l’exercice de l’autorité publique. Logique car ces
activités ne sont pas des activités économique.

Comme dans le cadre des emplois dans l’administration publique la Cours a interprété l’exercice de
l’autorité publique de façon restrictive. Cette exception doit être appréciée séparément pour chaque EM au
regard des dispositions nationales applicables, à l’organisation et à l’exercice des profession. C’est une
définition européenne qui sera privilégiée. Selon la Cour, CJ 1974 : Article 51 est limité aux activités qui,
prises en elles mêmes, constituent une participation directe et spécifique à l’exercice de l’autorité publique.
Participation évaluée au cas par cas.
En contentieux la Cour a souvent conclu négativement considérant que l’activité ne relève pas de
l’exercice d’autorité publique. Ne relève pas des exercices de l’autorité publique l’activité d’avocat :
consultation et assistance juridique de même que la représentation et défense des parties en justice même
lorsque l’assistance de l’avocat est rendu obligatoire. De même ne relève les prestataires de services de
sécurité privée. CJ 29 octobre 1998 Commission c/ Espagne, C-114/97.
Les services de contrôle technique sont exclus de l’exception CJ, Itevelesa C-168/14, 2015
Les experts judiciaires, CJ 17 mars 2011, C-373/09, Josep Peñarroja
Les notaires ne relèvent pas dans leurs activités des activités participant à l’autorité publique. La
Cour a accepté que dans al mesure où les éléments de l’exercice de l’autorité publique sont détachables
d’autres activités caractéristiques d’une même profession, l’exception de 51 s’étend uniquement aux activité
détachables et non à la profession dans son ensemble.
Ex : l’avocat qui exerce en tant que juge suppléant, les avocats étrangers peuvent se voir opposer 51
pour cette acitvité mais néanmoins exercer en tant qu’avocat dans l’EM.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 56/83


Les EM doivent donc apporter des justifications permettant de conclure qu’une tâche spécifique
attribuée à une personne indépendante relève de l’autorité publique. Il est très rare qu’une profession dans
son ensemble relève de 51.

Relève de l’exception les professions de garde champêtre, forestier, pêche, chasse qui tombent sous
l’article 51 et 62. les activités d’officiers publics et ministériels (huissiers, greffier) peuvent légitimement être
confiées à des nationaux dans la mesure où il s’agit d’activités couvertes par le monopole confiées à eux par
l’État.

Les notaires comptaient confier l’ensemble de leurs activités à des nationaux. CJ 14 mai 2011 :
recours en constatation de manquement de la Commission contre beaucoup d’État pour avoir réservé
l’entièreté de la profession des notaires aux nationaux. La CJ considère que cette profession ne fait pas état
dans son ensemble de l’exercice de l’autorité publique. Cette réserve avancée par les États était au regard de
la formule exécutoire confiée au notaire. La commission : apposer une formule exécutoire participe certes de
l’exercice de l’autorité publique mais pas des notaires. Les effets de la formule résulte soit de l’effet d’une
décision de justice soit d’un contrat entre parties devant le notaire. La CJ donnera raison à la Commission et
s’agissant de la France la Cour va juger que l’activité d’authentification confiée aux notaires ne comporte
pas, en tant que telle, une participation directe et spécifique à l’exercice de l’autorité publique.
La seule poursuite d’un objectif d‘IG ne saurait justifier que les prérogatives nécessaires à cet acte
soient réservées aux seuls notaires ressortissant de l’EM concernés. Dès lors la condition de nationalité
requise pour l’accès à cette profession constitue une discrimination interdite par l’article 49 TFUE.

Si la Cour relève qu’ils sont soumis à la LPS et donc ne relève pas de l’exception, elle va limiter la
portée de sa constatation en précisant néanmoins que le fait que les activités notariales poursuivent des
objectifs d’IG constitue une RIIG qui permet de justifier d’éventuelles restrictions à l’article 49 découlant
des spécificités propres à l’activité notariale pour autant que ces restrictions permettent d’atteindre les
objectifs et qu’ils sont nécessaires à cette fin.

C 575-16, 15 mars 2018 : La Commission et la CJ va reprendre toutes les tâches assignées à la


profession de notaire et pour chaque tâche la CJ va démontrer qu’elle ne relève pas de l’exercice de l’autorité
publique et est un peu plus limitée quand a la possibilité de limiter l’accès à la profession par des RIIG.

Section 2: Le lien transfrontalier


Exclusion des SPI.

Paragraphe 1: Une prestation transfrontalière


L’article 56 interdit les restrictions à la LPS « à l’égard des ressortissants des EM établis dans un
EM autre que celui du destinataire de la prestation ».3 sous conditions : un ressortissant d’un EM, établis
dans un autre EM, EM différent du destinataire.
La LPS ne sera invocable que dans la mesure où ces 3 sous critères sont réunis cumulativement. Si
l’une des condition n’est pas remplie on est pas dans le champ d’application de la LPS. Conditions reprises
dans la directive service de 2006, article 2.

Ce n’est pas uniquement les ressortissants de l’UE qui peuvent s’appuyer sur ces dispositions,
principes étendus aux ressortissants de l’EEE. Le ressortissant d’un EM doit être établis de façon continue et
stable dans un EM. Un ressortissant français établi au Canada ne pourra pas l’invoquer.
Le ressortissant d’un EM ne doit pas être établis dans l’EM où il preste le service, c’est une SPI. Le
droit de l’UE n’exige pas que le ressortissant d’un EM exerce son activité professionnelle au sein de l’EM de
résidence. Il suffit que l’individu ou l’entreprise preste à titre temporaire des service au sein d’un autre EM.
Enfin la LPS ne peut être invoquée qu’à la condition que la PS ait lieu dans un autre EM que celui du
prestataire du service.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 57/83


3 situations :
→ destinataire dans un autre EM que le prestataire qui se rends dans l’État du destinataire.
→ le destinataire se rends dans un autre EM pou y recevoir un service auprès d’un prestataire. CJ 31
janvier 1984, C-286/82 Luisi et Carbon
→ Prestataire à distance offre un service à distance à un destinataire établi dans un autre EM, bien
qu’aucun ne bougent la LPS s’applique.

On peut opposer la LPS à l’EM du prestataire ou à l’EM du destinataire suivant la restriction. Tout
EM impliqué dans les relations commerciales entre le prestataire et le destinataire d’un service sera
susceptible de se heurter à l’interdiction des restrictions à la LPS.

Paragraphe 2: L’établissement transfrontalier


Article 49 : Les restriction s à la LE sont interdites. L’établissement à titre principal ou secondaire
d’un ressortissant d’un autre EM au sein d’un autre EM est nécessaire. Le ressortissant Néerlandais, après
avoir exercé en Belgique, reviens dans son pays d’origine, pourra bénéficier de la LE.

Une société établie dans un EM est considérée comme une personne physique ressortissante de cet
EM. Cette société a dès lors le droit de s’établir dans un autre EM, dans ce contexte il est possible d’opposer
la LE à l’EM d’accueil mais également à l’EM d’origine que la personne souhaite quitter. CJ 2 septembre
2015, Grp Stéria, C-386/14

Tout EM impliqué dans le processus d’établissement ou de déménagement est susceptible de se


heurter à l’interdiction des restriction à la LE. La directive service ne semble pas directement exclure les SPI
mais la CJ tel qu’elle interprète la directive semble requérir un élément transfrontalier. CJ 5 décembre 2013,
C-159/12

Section 3: L’invocabilité
49 et 56 TFUe sont d’effet direct au sein des EM, leurs dispositions peuvent être invoquées par tout
individu, autorité ou entreprise contre tout autorité publique qui rend plus difficile la LPS ou LE. Se pose la
question de l’invocabilité horizontale. La question reste débattue mais on a une invocabilité à l’encontre
d’organismes collectifs, consacre l’invocabilité « oblique » contre des organismes quasi réglementaires.

Verticale :

CJ Reyners : En fixant une période de transition à la LE il y a une obligation de résultat précise qui
doit être facilitée et non conditionnée par la mise en œuvre de mesures progressives.
L’effet direct est donc maximum.

Horizontale :

Pour l’instant dans le cadre de litiges purement horizontaux la CJ n’accepte pas de prendre
connaissances de ces situations, néanmoins l’article 20 de la directive services semble inclure un champ
d’application quasi horizontal dès lors qu’elle dispose que les EM veillent à ce que le destinataire ne soit pas
soumis à des exigences discriminatoires fondées sur sa nationalité ou son lieu de résidence sans que cela ne
porte atteinte à la possibilité de prévoit des différences dans les conditions d’accès lorsqu’elles sont justifiée
par des critères objectifs/

Cet article 20 semble indiquer que les prestataires de service sont tenus de ne pas empêcher le libre
accès à leur service. Pas exclu que des individus privés puissent opposer aux autorités étatiques la non
transposition de cette disposition ou non application. Il n’y a pas beaucoup de contentieux, on ne s’en rend
pas beaucoup compte en pratique.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 58/83


Dans la pratique la mise en œuvre de cette disposition est difficile et reste pour l’instant morte. Par
ailleurs dans le contexte de l’établissement et de la prestation de service la Cour a reconnu de manière
explicite que les libertés de circulation s’étendent aux réglementations privées qui visent à régler de manière
collectives le travail salarié, le travail indépendant et les prestations de service. Les libertés de circulations
sont opposables aux réglementations collectives de travail (CJ Viking 2007), actions des syndicats (CJ Laval
2007) et aux pratiques des associations sportives (CJ 2000, Deliège), les actions des individus qui ne
disposent pas de pouvoirs quasi-réglementaires échappent à ces dispositions pour l’instant sauf si l’article 20
venait à trouver une application contentieuse.

Chapitre 2: Les droits afférents à la LE et à la LPS


Section 1: Contenu des droits relatifs à la LE
La LE comporte l’accès aux activités non salariées et leur exercice mais aussi la constitution et la
gestion d’entreprises et notamment de sociétés. Selon la Cour la notion d’établissement est une notion très
large qui implique la possibilité pour un ressortissant de participer de façon stable et continue à la vie
économique d’un EM autre que son EM d’origine, sa particularité est qu’elle ne vise pas que des personnes
physiques mais morales.

Ces personnes morales peuvent être établies dans plus d’un EM au moyen d’agences, de filiales ou
de succursales. Selon la JP le rattachement à un établissement autre que le siège n’est possible que si cet
établissement présente une consistance minimale par la réunion permanente des moyens humains et
techniques nécessaires à des prestations de services déterminées. CJ, 4 juillet 1985, C-168/84, Berkholz.

Cette distinction emporte des conséquences sur le contenu des droits de manière importante aussi bie
au niveau du droit de circulation mais aussi au niveau du droit d’accès à une liberté professionnelle sur
lesquels la CJ a eu une évolution conséquente notamment au regard d’un établissement principal/secondaire.

Paragraphe 1: Le droit de circulation


Ce droit suppose le droit de quitter l’EM d’origine et le droit de créer des établissements secondaires.
Le traité qui a pour objectif de garantir cette liberté prévoit le bénéfice de l’égalité de traitement avec les
nationaux opérant la même activité dans l’EM d’accueil. Il en résulte l’interdiction de toute discrimination à
raison de la nationalité. Or si la liberté d’établissement est largement conçue il n’en reste pas moins qu’elle
demeure incomplète pour les sociétés.
Si la liberté d’établissement secondaire peut être considérée comme effective il en va différemment
pour la LE au principal. La différence entre ces différentes formes d’établissement tient à l’intensité du lien
qui va unir la société d’origine pour l’appeler secondaire ou principal.

On se réfère au traité : la sté peut avoir un établissement permanent dans un autre EM par un agent
ou un bureau, sans créer de société distincte, lien très fort avec l’établissement principal.

La succursale on va créer une autre entreprise n’a pas d’indépendance économique par rapport à la
société d’origine. C’est aussi un établissement secondaire.

La création d’une filiale : consiste en la création d’une entreprise fille indépendante de la mère sur le
plan commercial et plus ou moins sur le plan financier. Ces 3 formes d’établissements secondaires relèvent
de la LE, les entreprises doivent être libre de choisir entre ces formes.

Toute législation fiscale qui incite implicitement à l’adoption de l’une de ces formes constituera une
entrave. Jusqu’il y a peu la LE ne fonctionnait réellement que sous la forme de l’établissement secondaire.
En revanche la sté mère qui irait s’établir dans un autre EM n’est pas couverte dans les traités à bien
le lire, et ne relevait pas du champ d’application des traités. La Cour peu a peu a fait évoluer cette situation.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 59/83


A) Le droit d’établissement principal
Il consiste à pouvoir librement déplacer une société d’un EM à l’autre. À l’heure actuelle cette liberté
n’est pas consacrée dans les traités et faute d’harmonisation des critères de siège statutaire, réel, il y a un réel
danger pour la LE.

CJ 27 septembre 1988, C-81/87, Daily mail : Le traité ne confère aucun droit à une société
constituée selon le droit d’un EM et y ayant son siège statuaire à transférer son siège réel dans un autre EM.
Le transfert de siège social d’une entreprise va exiger la dissolution dans le premier EM et la reconstitution
de la société conformément au droit du second EM.
Daily Mail souhaiter transférer son siège réel aux Pays-Bas mais souhaitait rester néanmoins soumise
au droit du R-U où elle s’était constituer. Le trésor du R-U refuse de donner son accord au transfert de siège,
en raison de ce refus la société ne peut pas transférer son siège, question préjudicielle à la CJ, est-ce que la
LE permet à une EM d’empêcher le transfert du siège réel vers un autre EM.

CJ, articles 48 et 62 TCE doivent être interprétés en ce sens qu’ils ne confèrent aucun droit, en l’état
actuel du droit communautaire, à une société constituée en conformité de la législation d’un EM et y ayant
sons siège statutaire de transférer son siège de direction dans un EM tout en demeurant une société de l’EM
de constitution soumise à ce droit.
Le R-U tentait de limiter les transferts de sièges dans les États à fiscalité plus favorables.

Cj : l’État du siège réel peut s’opposer au transfert du siège statutaire quand la sté prétendait
continuer à bénéficier des dispositions de l’État d’origine.

Enjeux importants, théorie de l’incorporation, la société est rattachée à l’État où elle a procédé à son
immatriculation ou enregistrement, succès dans les pays de Common Law. La seconde théorie est celle du
siège réel, ce critère exprime l’existence d’un lien concret entre la société et l’État à la loi duquel elle sera
soumise. Ce critère est retenu majoritairement notamment en France.

La CJ n’a pas voulu trancher sur le choix d’un État d’opter pour une théorie ou une autre. Il n’existe
aucun rapport hiérarchique entre ces critères et au contraire ce choix doit être fait sur un rapport d’égalité.
Les rédacteurs du traité à dessein n’ont pas voulu trancher entre les critères, ces différences sont au coeur de
la controverse, or la détermination du siège abouti à déterminer la loi applicable.
La détermination de la loi applicable relève une importance fondamental. Le critère du siège réel est
cependant reconnu comme inadapté dans le contexte européen. Sans doute pour cela que la CJ a décidé de
faire évoluer sa jp. Elle a commencé par assouplir sa JP dans l’arrêt CJ, Cartesio, 16 décembre 2008, C-
210/06 : Sté hongroise immatriculée en Hongrie qui cherchait à transférer son siège réel tout en continuant à
relever des disposition de la loi hongroise. La Hongrie fait partie de ces pays qui privilégie de critère du
siège réel. La Hongrie rejette la requête de la société Cartesio, elle ne pouvait pas transférer son siège à
l’étranger tout en étant soumise à la loi hongroise. Question préjudicielle.
Cartesio indique que la liberté pour les EM, en l’espèce de l’État d’accueil de déterminer les critères
de rattachement, loin d’impliquer une quelconque immunité de la législation nationale en matière de
constitution et de dissolution de société, ne saurait en particulier justifier que l’EM de constitution, en
imposant la dissolution et la liquidation de cette société empêche celle-ci de se transformer en une sté de
droit national de l’autre EM.

=> une sté créée en vertu d’une législation nationale n’a d’existence qu’à travers la législation
nationale qui va permettre sa reconstitution que si les conditions sont remplies. Les EM sont tenus de
reconnaître la validité d’une transformation transfrontalière et de lui donner des effets juridiques lorsqu’elle
est réalisée sur son territoire. Les EM doivent être en mesure d’accueillir une sociétés transféré et
transformée sans pouvoir tenir comme justification efficace l’inexistence d’une disposition adaptée en droit
interne.

Dire que les États sont obligés de reconnaître cette transformation transfrontalière c’est reconnaître
que la sté relève de la LE mais aussi admettre que les États peuvent y apporter des restrictions.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 60/83


Il peut être admis des RIIG. Il est dès lors légitime pour un État d’invoquer la protection des
créanciers, des associés minoritaires, des salariés, la préservation des contrôles fiscaux dès lors que c’est
reconnu comme une Mesure d’IG et proportionné mais s’opposer totalement à la transformation
transfrontalière ne doit pas être permis.

Or tout problème n’est pas résolu, dès lors que les droits nationaux ne contiennent pas de disposition
qui vont autoriser ou prévoir la constitution d’une société par voie de transformation transfrontalière. Il y a
application consécutive de 2 droits nationaux avec risque d’atteinte à la liberté de circulation. Les États
peuvent ainsi considérer que la réalisation d’une transformation devrait suivre d’une harmonisation
européenne.
La Cour s’y oppose, la différence de traitement selon la nature en droit interne ne devrait pas avoir
lieu.

CJ, 12 juillet 2012, C-378/10, VALE Építési : regroupe 2 situations de Cartesio :


Transfert de siège avec maintien de la personnalité juridique sans changement de loi applicable et
transfert de siège avec changement de loi applicable. Cette distinction établie dans cartesio, la CJ a
considérée que dans le premier cas le pays ne peut pas s’opposer au transfert transfrontalier et le deuxième
cas la transformation transfrontalière doit être possible si l’État d’accueil le permet.

En l’espèce sté à resp limité de droit Italien qui s’appelait Vale Constructzioni. Inscrit au registre des
sté italien, demande d’y être radié en indiquant son intention de transférer son siège social en Hongrie. Les
statut de Vale Epitesi, SAR de droit Hongrois, la juridiction, hongroise refuse l’enregistrement au motif qu’il
n’était pas possible de mentionne Contsutrctio comme prédécesseur, le transfert de siège social n’était pas
possible car les transformation de société sont limitées aux transformations qui ont lieu en interne.

Est-ce compatible avec la LE ?

L’exposé des faits laisse croire que la sté italienne a été dissoute. La juridiction de renvoi précise
qu’on est en présence d’une véritable transformation transfrontalière, maintien e la société avec transfert et
transformation. Pour la première fois la Cour va déclarer incompatible avec la LE une législation nationale
qui refuse le principe de la transformation transfrontalière. Tant le principe que les modalités de cette
transformation sont encadrées par le droit de l’Union.

Dans le principe : nul ne conteste que la sté issue de la transformation soit soumise au droit de l’État
d’accueil. Dès lors que l’applicabilité du principe de liberté d’établissement est admise, en l’espèce le droit
des société hongrois prévoit des règles pour la transformation des sté qui ne pouvait s’appliquer qu’aux
situations internes, la Cour y voit une différence de traitement entre les transfo interne et les transf transfron
de nature à constituer une entrave à la LE => la Cour conclu qu’une telle réglementation est contraire aux
articles 49 et 54 TFUE.

Sur les modalités mêmes du transfert la Cour rappelle que le justiciable dispose d’un droit conféré
par l’ordre juridique de l’Union, celui d’effectuer une transformation transfrontalière dont la mise en œuvre
dépend, en l’absence de ègrles de l’Union, de l’application du droit national, néanmoins le droit national ne
doit pas rendre impossible la transformation (effectivité) ou prévoir des modalités différentes de la
transformation interne (principe d’équivalence) pour une transformation transfrontalière.

CJ admet que la législation du pays d’accueil peut exiger une stricte continuité juridique et
économique entre la société prédécesseur et la successeur. Mais la CJ se limite à l’objet du litige (mention de
prédécesseur en droit dans le registre), le refus de mention de prédécesseur, qui aurait lieu pour une
transforma en droit interne est contraire au principe d’équivalence des conditions et de plus le refus des
autorités hongroise de tenir compte des documents italiens est jugé contraire au principe d’effectivité
puisqu’il risque de placer la société sollicitant sa transformation dans l’impossibilité de démontrer qu’elle
s’est conformée aux exigences e l’État d’origine.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 61/83


La Cour facilite considérablement le transfert international du siège social bien au-delà des
instruments mis en place dans le droit de l’Union, instruments de la société européenne ou fusion
internationale. La Cour met en place un mécanisme qui passe par la reconnaissance mutuelle qui rends
inutile des actes de droit dérivé sur ce point.

Le mouvement a été consolidé par l’arrêt Pul Bud, C-106/16, 2017 : Société nommée est une société
de droit polonais qui avait transféré son siège statutaire vers le Luxembourg. La sté requiert à cette fin une
procédure de liquidation auprès du registre de commerce polonais. Elle n’attends pas l’issue de la procédure
et transfert effectivement son siège.
Le tribunal luxembourgeois a demande les documents prouvant la mise en œuvre de la liquidation
correcte sur le territoire polonais. Elle refuse et critique l’obligation de liquidation. Par ailleurs il est pas
certains que la société ait eu l’intention de transférer son siège réel au Luxembourg contrairement au
précédent arrêt.
Saisine de la CJ :
→ l’applicabilité de la LE dans le cadre d’un transfert de siège statutaire vers un EM
indépendamment du siège réel. Importance mise en exergue par l’AG. Les conclusions témoignent de l’enjeu
de l’affaire, l’AG rappelle la définition de la LE, les conséquences que la Cour en a tiré concernant l’exercice
d’une activité économique effective. Or si l’existence d’un établissement est une condition d’application de
la LE, pour l’AG l’autre condition est que l’établissement réelle une activité économique réelle et effective.
Pour l’avocat la LE ne s’applique qu’aux seuls cas d’établissement avec une implantation réelle. L’AG
conclu à la LE aux opérateurs éco dans l’UE le libre choix du lieu d’exercice de leur activité économique,
elle ne leur donne pas le libre choix du droit applicable.
La Cour de Justice ne la suit pas, l’applicabilité de la LE est une question distincte de l’exercice de
celle-ci, qu’il soit fictif ou même abusif. Il ne reste qu’une seule condition pour jouir de la LE  : être constitué
en conformité avec le droit d’un EM. De fait peu importe, le droit de l’UE va s’appliquer, absence
d’immunité des dispositions nationales.

Arrêt qui met fin totalement à l’obstacle de la théorie du siège réel même si le critère du siège réel
peut être retenu par un EM mais ne va pas les prémunir de la possibilité pour un E de transférer le siège
statutaire dans un autre EM. Ils ne pourront pas empêcher une société de changer de droit applicable,
d’optimiser le choix de la loi applicable tout en exerçant sur leur territoire toutes leurs activités.
La LE doit permettre aux sté constitués conformément au droit d’un EM de se transférer sur le
territoire d’un autre EM quelque soit les motifs de ce transfert. Aucune marge de manœuvre n’est laissée aux
États même si l’opération n’a pour seul but de contourner la législation de l’EM.

Peut-on invoquer une RIIG ? Ici la Pologne avance notamment que la règle vise la protection des
créanciers et lutte contre abusives et fraude à la loi. La CJ considère que la législation est disproportionnée,
que si ces raisons sont bien des RIIG, elles sont disproportionnées.

La fraude à la loi : la Cour juge que n’est pas constitutif en soit d’abus le fait d’établir le siège
statutaire ou réel d’une sté en conformité de la législation d’un EM dans le but de bénéficier d’une législation
plus avantageuse. Inhérent la liberté de circulation.

B) Le droit d’établissement secondaire


Prévu dans le traité, pas de problème, sous la forme d’agence, de filiale de succursale. La
jurisprudence a opéré moins de révolution mais en fait des importantes, libéralisation du droit à un
établissement secondaire, CJ, Segers, C-79/85, 1986 : ressortissant Néerlandais propriétaire d’une entreprise
unipersonnelle ayant son siège aux Pays-Bas et déclare cette société comme étant la succursale de la société
qu’il avait constitué au RU. Société qui avait pour seule associée son épouse or la sté ne devait exercer
aucune activité économique au RU.
Litige né entre l’organisme de sécu néerlandais et Segers dans la mesure où on lui refuse les
prestations sociales au Pays-Bas. La Cour va affirmer qu’admettre que l’EM d’établissement secondaire
puisse librement appliquer un traitement différent en raison du seul fait qu’une société est située dans un
autre EM viderait la LE de son contenu.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 62/83


L’innovation majeure de cet arrêt repose sur son point 7. Il y avait la suspicion de fraude à la loi. La
Cour dit en ce qui concerne les doutes émis par la juridiction nationale quand à la portée du fait que la
société de droit anglais n’exerce manifestement pas d’activité commerciale au RU. Il est rappelé que 58 TCE
exige seulement des sté pour l’application des dispositions relatives au LE d’avoir été constituée en
conformité avec la législation d’un EM, dès lors que ces conditions sont satisfaites le fait que la sté exerce
ses activités par l’intermédiaire d’une agence, d’une succursale ou d’une filiale uniquement dans un autre
EM est sans pertinence. La Cour va rejeter toute importance quand à l’existence du lien effectif ou continue
avec l’État de constitution de la sté.

CJ C-212/97, Centros, 1999 : Pratique inhérente au Libertés consacrées par le traité. Sté de droit
britannique par 2 danois qui étaient les seuls détenteurs de capital, ils ont créé la sté au R-U, siège statutaire
de RU et créent une succursale au Danemark et au moment de la demande d’enregistrement la société
centros se voit opposée un refus dans la mesure où elle n’avait pas exercée d’activité sur le territoire
britannique.
Les autorités danois refusent au motif de l’absence d’activité sur le lieu d’établissement principal.
Elles soulignent qu’elle souhaitait mettre son activité principale au Danemark, fraude à la loi en s’installant
au RU, la sté souhaitait contourner la législation danoise plus contraignante.

La Cour va être très claire, point 19 elle relève sur le point de savoir si cette réglementation est une
entrave : la liberté d’établissement comporte pour les danois le droit d’accéder aux activités non salariées et
de les exercer ainsi que celui de gérer et constituer des entreprises dans les mêmes conditions que celles
définies par la législation de l’EM d’établissement pour ses propres ressortissants. Il s’en suit que ces sté ont
le droit d’exercer leur activité dans un autre EM par l’intermédiaire d’une filiale, la pratique consistant dans
un EM a refuser dans certaines circonstances l’immatriculation d’une succursale d’une société ayant son
siège dans un autre EM abouti à une restriction à la liberté d’établissement.

La CJ ne prends pas en compte l’intention de la sté.

Point 26 de l’arrêt sur l’abus de droit : les dispositions nationales que les intéressés ont cherché à
éviter l’application sont des règles régissant la constitution de sté et non des règles relatives à l’exercice des
activités professionnelles or les dispositions du traité visent précisément à permettre aux sté constituée en
conformité avec la législation d’un EM d’exercer leur activité dans d’autres EM.
=> le fait de se constituer dans un EM où le droit est moins contraignant ne saurait en soit constituer
un usage abusif de la LE, le droit de se constituer en conformité au droit d’un État puis créer une succursale
est inhérent à la liberté d’établissement.

C 208/00, 5 novembre 2002, Uberseering : la CJ franchit un pas : en décembre 1994 2


ressortissants allemands se sont portés acquéreurs de la totalité des parts sociales d’Uberseering, sté de droit
néerlandaise. À la suite d’un différent avec un cocontractant la sté assigne le cocontractant devant les
tribunaux allemands. Les tribunaux allemands déboutent la sté au motif que si Uberseering a transféré son
siège réel en Allemagne à la suite de l’acquisition des parts il n’en demeure pas moins qu’en qualité de sté de
droit néerlandais elle ne pouvait pas avoir la capacité juridique en Allemagne.
Question préjudicielle à la CJ, Est-ce que la LE s’oppose à ce que la capacité juridique d’une sté
légalement constitué légalement en vertu du droit d’un EM soit apprécié au regard du droit d’un autre État
dans lequel elle a transféré son siège effectif : La CJ considère qu’est incompatible avec la LE le fait pour un
État de dénier à une sté constituée valablement selon la législation d’un autre EM la capacité juridique et
donc la capacité d’ester devant ses juridictions nationales.

Le traité impose à l’Allemagne de respecter la capacité juridique que la sté possède en vertu du droit
de l’État de constitution.

Du point de vue du droit Allemand met fin à la pratique par laquelle la personnalité juridique d’un
PM immatriculée dans un autre État n’était pas reconnue.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 63/83


C 167/01, 30 septembre 2003, Inspire Art : Sté de droit anglais, son unique administrateur est
domicilié aux Pays-Bas, habilité à agir seul de manière autonome au nom de la sté. Sté qui a des activités
uniquement dans une succursale à Amsterdam. Demande d’immatriculation à Amsterdam sans mention du
fait qu’il s’agisse d’une sté étrangère de pure forme au sens d’une loi néerlandaise. La Chambre de
commerce estime que la mention société étrangère de pure forme est une mention obligatoire qui vise la
situation d’Inspire Art.
Cette mention implique d’autres exigences et obligations et notamment fallait nommer un conseil
d’administrateur plus conséquent etc. des exigences pour la sté sans cette mention. Est-ce que c’est contraire
à la LE ? La cour juge que les raisons pour laquelle la sté a été constituée dans un autre EM, la circonstance
qu’elle exerce ses activités exclusivement dans un second EM ne la prive pas, sauf à établir au cas par cas
l’existence d’un abus de droit à invoquer la LE.

La Cour rappelle la formulation de centros et désormais la Cour dit que certes on peut regarder au
cas par cas si il n’y a pas un abus, et même si la règle cherche à protéger les tiers, la voie qui est choisie est
une voie générale, trop générale pour être considérée comme justifiée, elle ne peut pas être proportionnée dès
lors qu’elle vise toute société étrangère.

CJ, 12 septembre 2006, C-196/04, Cadbury Schweppes : résumé : la législation britannique selon
laquelle les bénéfices d’une sté étrangère détenue par une sté résidente aux R-U sont attribués à la maison
mère et taxé dans son pays d’origine violait la LE car la sté était réellement implantée dans l’EM d’accueil,
l’Irlande et qu’elle y exerçait des activités économiques effective. Schweppes démontre une position
particulièrement sévère de la CJ au regard des législations nationales qui viseraient à sanctionner des
montages artificiels en exigeant que, certes on peut lutter contre des montages artificiels, mais ceux-ci
doivent être purement artificiels, dépourvus toute réalité économique dans le but d’éluder totalement l’impôt
normalement dû par les bénéfices généré sur l’activité du territoire national.

=> toute loi nationale ne peut pas établir une présomption générale de pratique abusive et que c’est le
contrôle au cas par cas d’une société seule qui pourra éventuellement si elle démontre un montage purement,
totalement artificiel échapper au principe de la LE.

Paragraphe 2: Le libre accès aux activités professionnelles


La mise en œuvre der la LE obéit au pp généraux de non discrimination qui constitue un aspect plus
large du pp d’égalité de traitement interdit le traitement différent de situation égale et le traitement égal de
situations différents. Pp qui exige de traiter les ressortissants de l’UE de la même manière que les
ressortissants nationaux.
À côté de cette dimension négative de la LE la dimension positive du droit de l’intégration a pu
intervenir par l’adoption de directives, tant la directive service que la reconnaissance mutuelle des diplômes
et qualifications professionnelles qui permettent de faciliter l’accès aux activités non salariées.

A) Les principes et obligations issus de l’article 49 TFUE


Sont interdites les discriminations directes, indirectes qui bien que fondées sur des critères en
apparence neutre aboutissent au même résultat et avec CJ Krauss C 12/92, 1993: On va inclure les entraves,
sont interdites aussi toutes dispositions qui gênent empêchent dissuadent un ressortissant d’un EM de quitter
son État d’origine ou de rendre moins attrayant l’exercice sur l’État d’accueil de la LE.

1) L’interdiction des mesures discriminatoires

a) Le principe du traitement national

On vise tant les PM et que les personnes physiques. Le ressortissant de l’UE doit être par principe
assimilé aux nationaux. En ce sens il est soumis aux mêmes conditions et bénéficie des mêmes droits que les
professionnels du pays où il entends exercer son activité.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 64/83


Principe d’égalité de traitement qui doit être respecté par l’EM d’accueil mais aussi par l’EM
d’origine qui ne doit pas entraver l’établissement dans un autre EM de l’un des ses ressortissants ou d’une
société créées en conformité avec son droit national. (État d’origine : Commission c/ Belguique, 2007)

La LE vise à assurer le bénéfice du traitement national à tout ressortissant d’un EM qui s’établit ne
serait-ce qu’à titre secondaire dans un autre État pour y exercer une activité salariée et l’égalité de traitement
est applicable tant aux conditions d’accès à une activité professionnelles qu’aux conditions d’exercice de
celle-ci et donc qu’elle comprends les avantages sociaux, fiscaux qui participent de l’intégration de la
personne établie dans l’État d’accueil.

CJ, 27 novembre 2008, C-417/07, Sté Papillon : Administration fiscale française qui va contester le
choix par la sté papillon du régime d’intégration fiscal français en vertu duquel une société résidente peut se
constituer seule redevable de l’impôt sur les sociétés dus pour l’ensemble des résultats du groupe formé par
elle même et les sté dont elle détient 95 % au moins du capital.

La sté papillon entendait profter de cette administration fiscale, l’administration en considérait pas la
sté comme un groupe, avec une deuxième sté établie aux Pays-Bas sans établissement stable.
Le CE : le régime de neutralisation fiscale des opérations intra-groupe en tant qu’il ne bénéficie pas
aux sous-filiales résidentes dès lors que son capital est détenu par un filiale établie dans un autre EM
constitue une restriction à la LE ? Si oui n’est-ce pas justifiable ? Clair en l’espèce que les dispositions du
CGI introduisent une différence de traitement au regard d’adopter le régime d’introduction fiscal suivant que
la sté mère détient les participations au moyen d’une filiale établie en France ou dans un autre EM.

La France argue de la différence de situation, dès lors que la filiale est dans un autre EM, les
situations ne sont pas comparables.
Admettre un traitement différent en raison du seul fait de la localisation du siège dans un autre EM
d’une sté viderait la LE de son contenu. Discrimination directe classique.

b) Discriminations relatives à l’accès aux professions

Est jugée contraire à la LE la règle selon laquelle seuls les ressortissants nationaux peuvent
demander l’attribution de locaux loué par la collectivité et utilisé par les ressortissant : C 197/94

une dispostion nationales qui limite à des sujets de droit nécessairement établis sur le territoire
national est interdit par les traités C 451/03, 30 mars 2006

La Cour condamne l’obligation de constituer une société pour l’exercice d’une profession.

Arrêt : C 7 mai 1991, C 340/89, Vlassopoulou : La CJ paraissait implicitement abandonner la règle


du traitement national en matière d’établissement du moins pour l’exigence de diplômes pour l’accès à une
profession.
Dans cette décision la Cour instaurait l’obligation pour la ‘autorité compétente dd ‘lEM qui était
saisie d’une demande d’autorisation d’exercer une profession dont l’accès selon la législation nationale était
subordonné à la possession d’un diplôme ou d’une qualification professionnel de prendre en considération
les diplômes certificats ou titres que l’intéressé avait acquis dans le but d’exercer cette activité dans un autre
EM.
La Cour impose aux autorités nationales de procéder au minimum à une comparaison par les
compétences attestées par le diplômes dans l’EM d’origine et les conditions et exigences des règles
nationales de l’EM d’accueil.

En 1991 il n’y avait pas encore de reconnaissance mutuelle des diplômes.

La directive de 2005 concerne que les professions réglementées, qu’en est-il des professions non
réglementées ? Au minimum on doit s’appuyer sur Vlassopoulou : on ne peut pas exiger de n’importe qui de
revenir à une formation initiale dans l’État d’accueil.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 65/83


Si il y a des différences fondamentales on doit imposer un stage d’aptitudes ou de passer des
examens de reprendre partiellement la formation mais en aucun cas ne reprendre dès le début de la
formation. En aucun cas on ne peut restreindre l’accès à une formation par la condition d’un diplôme
national.
Applicable même en l’absence de directive d’harmonisation des diplômes.

Cette obligation de comparaison s’applique également aux stages rémunérés des élèves avocats ( CJ
13 novmebre 2003, C313/01, Morgenbesser)

La Cour a jugé s’agissant des avocats, qui ont une directive spécifique, qui vise à faciliter
l’établissement d’un avocat et son exercice, or la directive permet l’établissement d’un avocat sous le titre
obtenu dans son État d’origine et il pourra prétendre au titre de l’État d’accueil même si le titre de l’État
d’accueil était le seul possible pour exercer la profession d’avocat sur le territoire considéré. CJ, 3 février
2011, Ebert.

En toute hypothèse même si on entre pas dans les conditions spécifiques des directives une
comparaison doit être fait en EM d’accueil et EMO.

c) Les discriminations fondées sur le siège des sociétés

De manière logique la localisation du siège social des personne morales correspond à la nationalité
pour les personnes physiques C 360/06, 2 octobre 2008, Heinrich Bauer. La Cour condamne les
discriminations directes et indirectes.

Toutes les législations fiscales qui réservent le bénéfice d’un avoir aux succursales d’une sté établie
sur l’EM d’accueil ou les législation qui imposent des taux différents selon qu’ils sont ou non établis dans
l’EM sont des discriminations directes à raison du siège social, C 311/97, 1999, Royal Bank of Scotland.

Une législsation qui soumettrait des investissement sur le territoire d’un autre EM à un régime fiscal
moins favorable que le national relève d’une discrimination directe
=> dès que le lieu du siège social est pris en compte => discrimination directe.

Pour établir l’existence d’une discrimination la CJ a précisé que la comparabilité d’une situation doit
être examinée en tenant compte de l’objectif poursuivi par les dispositions nationales en cause. De plus
lorsque les États vont mettre en place des mécanismes visant à atténuer ou supprimer la double imposition
(ne relève pas de la compétence des institutions européenne, compétence des États par des conventions), ces
conventions rentrent dans le champ d’application des traités. L’atténuation ou suppression de la double
imposition sera déclarée contraire à la LE si elle varie selon que les dividendes proviennent de sté résidentes
ou établies dans d’autres EM. C 446/05, 12 décembre 2006, Test claimants

2) Les mesures indistinctement applicables

Législations constituent à des discriminations indirectes qui favorisent les ressortissants d’autres EM.
La Cour va sanctionner toute législation qui bien que non fondée sur la nationalité tient compte de la
résidence de la personne physique pour entraver sa LE CJ, Assher, C 107/94, 1996

C 383/05 22 mars 2007, Talotta : domicilié au Luxembourg et exploite un restaurant en Belgique. Il


y a est soumis à l’impôt des non résidents pour les revenus qu’il y perçoit. À la suite d’un retard dans sa
déclaration l’administration fiscale Belge décide de calculer l’impôt en fonction de son CA + nombre de
personnel etc.
Il fait valoir que l’application à son cas de la législation est contraire à la LE. La Cour fait droit à son
argumentation en jugeant que le système est discriminatoire et non justifié par la nécessité de garantir
l’efficacité des contrôles fiscaux.
La Cour : la compétence fiscales est une compétence réservée tant qu’elle ne porte pas atteinte aux
LF.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 66/83


En matière de taxation des revenus des personnes physiques la situation des non résidents et des
résident ne sont pas comparables. Elle précise qu’une différence de traitement peut être néanmoins qualifiée
de discrimination si il n’existe aucune différence de situation objective de nature à fonder cette différence. Or
c’est précisément le cas en l’espèce, la législation Belge prévoit que le bénéfice des contribuables résidents
peut être établis par rapport aux bénéfices normaux d’au moins 3 contribuables normaux similaires.

Ici résidents et non résidents sont traités différemment qui constitue une discrimination directe, le CA
des contribuables non résidents est attribué par des bases minimales, plus important que pour les résidents.

La Cour s’affranchit de plus en plus souvent la qualification de discrimination directe/indirecte et va


de plus en plus souvent sur le terrain des entraves et examiner si il y a des RIIG.

Matière fiscale qui a le plus de discrimination indirectes qui se fondent sur des exigences liées au
lieu d’établissement principal, on peut y citer Uberseering.

3) Les entraves

Distinction formelle entre entrave et discrimination indirecte : question délicate ; certains arrêts où la
Cour raisonne uniquement en termes d’entrave, notamment le cas CJ 13 décembre 2005, Mark and
Spencer : La Cour brouille les frontières entre les deux notions en utilisant les deux notions dans la même
espèce.
La Cour : le traité s’oppose à toute mesure nationale qui meme sans s’attacher à la nationalité est
susceptible de gêner ou rendre moins attrayant l’exercice de la LE garantie par le traité, C 299/02,
Commission c/ Pays Bas

l’existence d’une entrave s’apprécie par rapport aux effets dissuasif peu importe la qualification de la
mesure en droit interne, Commission c/ Danemark, C 150/04 : à propos de la limitation de la déductibilité
des cotisations versées dans le cadre d’un plan de retraite, cotisations souscrites dans une institutions établie
dans un autre EM, la législation nationale considérait qu’il s’agissait non pas de cotisation mais d’un fond
d’investissement )=> pour la CJ reste une entrave.

La notion de restriction au sens de 49 tend à se substituer à celle de discrimination. La celle chose


qui reste constant est que la mesure soit indistinctement applicable.

La seule obligation de contracter une assurance en matière automobile rend l’exercice beaucoup plus
difficile.

Toute autorisation préalable relève de ces restrictions, une réglementation nationale qui subordonne
l’établissement d’une entreprise d’un autre EM à la délivrance d’une autorisation préalable est susceptible de
gêner l’exercice. CJ, Blanco Pérez et Chao Gomez, 1er juin 2010

CJ 21 juin 2012, Marja-Liisa Susisalo : réglementation qui réglemente les possibilités d’ouverture
d’officine pharmaceutique et l’exploitation de succursale. La requérante s’est vue refusée l’autorisation
d’ouvrir une succursale de pharmacie dans un quartier donné alors même que la pharmacie de l’université
avait obtenu une autorisation de transfert dans le quartier visé par la requérante.
Elle fait valoir que les modalités nationales et l’établissement de succursale sont contraires à 49. La
Cour est interrogée et :

→ Il y a absolument aucun élément d’extranéité, tous les protagonistes étaient des nationaux. La CJ
dit que certes mais pas exclu que la situation ne vise pas ultérieurement un contexte européen si
l’exploitation d’une officine pharmaceutique était le fait d’une requérante étrangère.

→ Rappelle qu’en matière de santé les États restent compétent notamment pour aménager leur
système de sécurité sociale, organiser leur système de santé tel que les officines pharmaceutiques.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 67/83


Néanmoins l’exercice par les États d’une compétence qui est la leur ne s’aurait s’affranchir des
règles du traité parmi lesquelles il y a la LE. La Cour constate que la réglementation est indistinctement
applicable à tous ressortissant de l’EM ou d’un autre EM.
Elle constate ensuite que selon les contraintes posées par la réglementation nationale les pharmacies
privées ne peuvent ouvrir sur le territoire national que 3 succursale et l’autorisation d’exploitation est
subordonnée à l’existence dans la zone géographique du faible nombre d’habitant ne justifiant pas une
pharmacie indépendante mais la présence d’une succursale. En revanche les pharmacies universitaires
peuvent avoir 16 succursales indépendamment du nombre d’habitant et de la zone.
Elle considère qu’il y a un double régime favorable au bénéfice des pharmacie universitaires qui est
susceptible de priver du droit d’implantation pour un privé. Dès lors ce régime est de nature à rendre moins
attrayant l’exercice par les pharmaciens privés d’autres EM de leurs activités sur le territoire par
l’intermédiaire d’un établissement stable. Il s’agit d’une entrave interdite par 49. Les exigences de santé
publique vont permettre de justifier partiellement.

CJ 2007, Viking : S’est posé le problème de la grève ou l’action, en quoi cela peut constituer une
restriction à la LE ? Dans cet arrêt il existait un double, dans un premier temps il convenait d’établir
l’applicabilité des dispositions européennes avant d’établir si des restrictions par les organisations syndicales
étaient compatibles avec des règles de circulation.

UN syndicat fait grève pour obtenir la signature d’une convention collective dissuadant la LE. Or
l’organisation d’actions collectives relève de la liberté syndicale ce qui devrait l’exclure du droit de l’Union.
Il faut donc d’abord à la CJ un raisonnement pour rattacher la grève à la liberté protégée par la LE.

Elle balaye l’argument d’exclusion du droit de l’Union celui tentant à l’autonomie du syndicat
comme n’étant pas une action pouvant être attribuée à l’État, mesure étatique. Pour la CJ, point 36,
«  D’autre part, ainsi que FSU et ITF le font valoir, des actions collectives telles que celles en cause au
principal, qui peuvent constituer l’ultime recours des organisations syndicales pour faire aboutir leur
revendication visant à régler de façon collective le travail des salariés de Viking, doivent être considérées
comme étant inextricablement liées à la convention collective »

Point 37 : « Il s’ensuit que des actions collectives telles que celle visée par la première question
posée par la juridiction de renvoi relèvent, en principe, du champ d’application de l’article 43 CE »

Point 40 « À cet égard, il suffit de rappeler que, s’il est vrai que, dans les domaines ne relevant pas
de la compétence de la Communauté, les États membres restent, en principe, libres de fixer les conditions
d’existence des droits en cause et les modalités d’exercice de ces droits, il n’en demeure pas moins que, dans
l’exercice de cette compétence, lesdits États sont néanmoins tenus de respecter le droit communautaire »

Les EM soutenaient ensuite que le droit de mener une action collective constitue un droit
fondamental qui serait soustrait de l’article 49. La CJ ne le conçoit pas ainsi et juge que le droit de grève est
reconnu par différents instruments internationaux auxquels les EM ont adhéré, il est également protégé par
les droits C°els des EM mais aussi la charte des DF de l’UE.
→ pour fondamental qu’ils soit ce n’est pas un droit absolu qui connaît des restrictions et y compris
dans le droit de l’Union, point 44. La Cour a jugé que la protection des DF constitue un intérêt légitime de
nature à justifier une restriction aux obligations imposées par le droit UE même en vertu d’une liberté
garantie par le traite, Schmidberger. Va se jouer sur le principe de proportionnalité.

Dans Schmid, elle avait jugé que l’exercice des droits fondamentaux n’échappe pas au champs
d’application du traité et que cet exercice doit être concilié avec les libertés économiques. Le caractère
fondamental n’est pas de nature à faire échapper les actions collectives aux dispositions du traité.

→ Les dispositions étatiques peuvent être celles de l’État d’accueil mais aussi État d’origine. Les
dispositions relatives à la LE visent à assurer le bénéfice du traitement national dans l’EM d’accueil mais
s’oppose aussi à ce que EMO entrave établissement dans un autre EM

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 68/83


=> la Cour estime que les actions destinées à contraindre des entreprises établies dans d’autres EM à
adhérer à la convention sociales. Dès lors la Cour juge la mesure disproportionnée.

B) Les mesures prises pour faciliter l’exercice des professions


1) La directive service du 12 décembre 2006

Crée un cadre juridique pour assurer la liberté de la prestation de service mais aussi établissement.
Elle donne une définition établissement comme étant l’exercice effectif d’une activité économique par le
prestataire pour une durée indéterminée au moyen d’une infrastructure stable à partir de laquelle la fourniture
de service est réellement assurée (article 4.5)
=> redonne la définition large de la CJ.

Elle formalise les mesures interdites en matière de LPS et LE. Pour la LE ce sont les articles 14 et
15. Est une entrave prohibée, article 4, « toute obligation, condition ou limite prévue dans les dispositions
normatives des États dans les règles d’ordre ou d’organisation professionnelles, dans la jp ou les pratiques
administratives ».
L’article 14 dresse la liste de 8 exigences que les EM ne peuvent imposer et qui vont être en toutes
hypothèses condamnées :
→ discriminatoires fondées directement ou indirectement sur la nationalité ou emplacement du siège
statutaire,
→ interdiction d établissement dans plusd’un EM ou d’être inscrit dans les registres de plus d’un
EM ;
→ limite à la liberté du prestataire de choisir entre établissement principal ou secondaire, limites
entre établissement sous forme d’agence, de succursale ou de filiale.
→ Sont interdites toutes conditions de réciprocité
→ l’application au cas par cas d’un test économique consistant à subordonner l’existence de
l’autorisation à un besoin économiques
→ intervention in/directe d’opérateurs concurrents dans les décisions (passage devant un comité où il
y a une entreprise concurrente.
→ garantie financière ou prestataire
→ obligation d’être inscrit dans les registres ou avoir exercé une activité pendant un certains temps.

Si de telles exigences existent elles doivent être systématiquement éliminées par les États qui
encourent une constatation de manquement.

L’article 15 prévoit des exigences « à évaluer ». Si le système juridique des États comporte les
exigences mentionnées à l’article 15 ces derniers doivent procéder à une évaluation à l’issu de laquelle il
doivent soit les supprimer soit les adapter de façon à les rendre conforme à la directive. Consistent des
limites quantitatives, territoriale, etc.

Dans un manuel d’utilisation de la directive service la Commission fourni un bilan global


relativement positif de ce processus d’évaluation. Article 15 a été un moteur pour supprimer en amont un
grand nombre de restrictions à la liberté de manière plus facile que par le contentieux. C’est un processus
d’évaluation mutuelle permis par la directive.
Pour le juge de l’Union précieux, certaines réglementations nationales sur la base de ces
réglementations nationales, va les sanctionner plus facilement en ce que les États n’auraient pas tenu compte
du fait qu’il s’agit de législation à évaluer.

Le champ d’application de la directive est cependant très restreint pour être effeciace mais ca a
permis de borner l’action des EM et essayé d’instaurer ce qui est la pierre angulaire du marché intérieur qui
est la confiance mutuelle.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 69/83


2) Les directives de reconnaissance des diplômes

Directives très vite nécessaires, fait parti des principaux obstacles à la LE qui peuvent découler de la
simple différence de législation nationale quand aux conditions d’accès ou d’exercice. Cela s’est avéré
nécessaire car en l’absence de telle directive les États demeurent libre de réglementer certaines activités
professionnelles, pouvait créer de grandes disparités.

La reconnaissance des qualifications professionnelles largement facilité par 2005/36 du 7 septembre


2005 qui remplace un ensemble de directives sectorielles attachées à chaque profession. Elle abroge la
plupart de ces directives et permet un système général de reconnaissance des formations de plus de 3 ans et
des formations professionnelles.
Ces directives ont permis d’une part d’harmoniser les conditions d’accès et d’exercice de certaines
professions et d’autres part la reconnaissance des qualification professionnelles acquises dans d’autres États.

Harmonisation des conditions d’accès et d’exercice  :

Ex : directive avocat, 16 février 1998, facilite la LE des avocats. Selon la directive elle peut prendre
2 formes. En premier lieu tout avocat a le droit d’exercer à titre permanent sur son titre professionnel
d’origine à la condition de s’inscrire auprès de l’autorité compétente de l’État d’accueil et respecter les règles
professionnels de l’EMO que de l’EMA.
CJ Jakubowska, 2010 : Ces conditions d’inscription aux ordres sont justifiées.

Pour les activités de représentation et défense en justice la Cour a admis que l’EMA impose à
l’avocat d’agir de concert avec un avocat de la juridiction saisie mais toutes ces exigences ne peuvent jouer
que dans les 3 ans de l’installation. L’assimilation de l’avocat à l’EMA est obtenu après 3 années d’activité
effective et régulière dans l’État d’accueil et droit de cet État. Il obtient le titre d’avocat de cet État
parallèlement au titre de l’État d’origine.
L’avocat exerçant sous son titre d’origine peut à tout moment demander la reconnaissance de son
diplôme afin d’accéder à la profession d’avocat de l’EMA.

En l’absence e directive ou lorsque la directive ne couvre pas tout le régime de la profession


concernée l’exercice du droit de libre circulation sera garantie mais ne sera pas automatique pour autant. Il
incombe aux autorités nationales de veiller en toutes hypothèses à ce que les qualifications acquises dans
d’autres EM soient appréciées à leur juste valeur et prises en compte, C 586/08 , Ribuno

Reconnaissance des qualification professionnelles acquises dans d’autres EM

Les État ne peuvent pas faire abstraction des connaissances et qualification déjà acquises dans un
autre EM. Si l’examen comparatif des diplômes permet de conclure que les qualifications et compétences
sont attestées par le diplôme étranger correspondent à celles exigées par les dispositions nationales, l’EM
d’accueil est tenu d’admettre que ce dilpome rempli les conditions posées par celle-ci.
Si la correspondance n’est que partielle l’État peut exiger que l’intéressé démontre qu’il a acquis les
connaissances manquantes (Vlassopoulou). Vaut également lorsque la profession n’est pas réglementée
(Aranitis), ils doivent procéder à une comparaison de qualification.

Les États conservent la possibilité de fixer des qualification minimales pour accéder à une
profession, C 311/06, Cavallera, 29 janvier 2009.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 70/83


Section 2: Contenu des droits relatifs à la LPS

Paragraphe 1: Les principes communs avec les libertés de circulations


→ Le principe du traitement national

57§2 TFUE : « Sans préjudice des dispositions du chapitre relatif au droit d'établissement, le
prestataire peut, pour l'exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l'État
membre où la prestation est fournie, dans les mêmes conditions que celles que cet État impose à
ses propres ressortissants »

Interdiction des restrictions de la LPS ne peut viser que des mesures étatiques avec extensions aux
entités privées qui organisent collectivement le travail : Warlave 1974.
Signification du principe : la règle du traitement national prohibe toute discrimination,
réglementation nationale qui réserve spécifiquement aux ressortissants d’EM prestataires de services plus de
conditions ou favorise le ressortissant national.
Ex : exigence d’un agrément pour exercer la profession ; création d’un monopole.
Cette discrimination n’est pas seulement celle qui affecte le prestataire, peut être celle qui affecte le
bénéficiaire. Les destinataires de services bénéficient aussi de la règle du traitement national dans l’EM où
s’effectue la prestation de service.

La Cour se base sur une analyse pragmatique pour détecter tout ce qui pourrait entraver la LPS. Elle
va appréhender la LPS dans toutes ses dimensions, pas uniquement les entraves de l’activité économique
mais tout ce qui est nécessaire pour réaliser l’activité rentre dans la prestation. Le prestataire doit pouvoir se
déplacer sur l’EMA et même, si nécessaire, y installer toute infrastructure nécessaire à l’exercice de son
activité. Lui soit reconnu la faculté de contracter, d’acquérir et de vendre des biens, d’emprunter ou autre
formes de crédits. Il y a aussi possibilité de loger et des restrictions à cette possibilité sont saisies dans le
cadre de la LPS. Les discriminations peuvent être directes, fondées sur la nationalité, indirect, fondé sur des
critères neutres mais qui aboutissent au même résultat.

Cette règle s’accommode très mal avec le caractère nécessairement temporaire de la LPS et induit
des spécificités.

Paragraphe 2: La spécificité de la LPS


Fondé sur ce caractère temporaire de la LPS, révèle que des réglementations peuvent s’avérer
attentatoire à celle-ci si on applique toutes les conditions applicables aux nationaux alors même que la
réglementation nationale a été établie en partant de l’hypothèse qu’il y avait un lien stable avec l’État
d’accueil.
L’originalité de la LPS devait conduire la CJ à la confrontation avec des règles nationales d’accès et
d’exercice de certaines professions qui ont été adoptées en considérations d’activité permanentes et qui ne se
justifiaient pas pour des personnes qui de manière temporaire et accessoire exerçaient leur activité sur
l’EMA. Le caractère temporaire de la présence du prestataire de service a rejailli sur la notion de
discrimination en la matière.

A) Une application mesurée de la loi du pays d’accueil


Très tôt la CJ va juger que le prestataire de service n’est pas tenu de respecter toute la législation de
l’EMA dès lors qu’elle est instituée en considération d’une présence permanente de l’opérateur économique
sur le territoire de l’État d’accueil.
Jp de principe : CJ 17 décembre 1981, Webb, C-279/80 : La prestation de service en tant que
principe fondamental du traité ne peut être limité que par des réglementations justifiées par l’IG et incombant
à toute personne ou entreprise exerçant une activité sur le territoire de l’État d’accueil dans la mesure où cet
intérêt n’est pas sauvegardé par les règles auxquelles le prestataire est soumis dans l’EM où il est établi.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 71/83


La Cour précise ultérieurement que ces réglementation de l’EMA doivent être objectivement
nécessaire en vue de garantir l’observation des règles professionnelles et d’assurer la protection des intérêts
que constituent l’objectif de celle-ci : Commission c : Allemagne, 4 décembre 1986, 205/84.
Si le principe demeure l’application de la loi du pays d’accueil les article 56 et 57 TFUE
n’impliquent pas que toute législation applicable au ressortissant de l’EMA puisse être appliqué
intégralement de la même manière à des activités temporaires.

À partir de là que naît la notion de MIA, peuvent constituer une entrave sauf admission d’un RIIG,
26 février 1991, guides touristiques.

On va quand même maintenir le principe de l’application de règles de l’État d’accueil et on va


appliquer certaines règles : le respect des règles déontologiques : certes l’EMA de la prestation doit tenir des
justifications et garanties par l’EMO mais l’appréciation des autorités de l’EMO ne s’imposent pas
obligatoirement aux autorités de l’EMA. Dès lors on peut néanmoins exiger le respect de règles, notamment
déontologiques, avec l’EMA.
CJ 19 janvier 1988, Gullung, C-292/96 : La Cour a jugé qu’une personne ayant vu sa demande
d’inscription au barreau rejetée dans un EM peut exercer dans cet EM en LPS dès lors que les règles
déontologiques de l’EMA lui restent opposables.
C’est le principe de la LPS d’avoir imposition d’une double déontologie pour les médecins, avocats,
pharmaciens etc. Néanmoins « dans la mesure où cela ne gène pas la LPS » n’est pas objectif. Parfois la
Cour va considérer que cette double exigence de déontologie va gêner la LPS. La CJ a jugé que la règle de
l’exclusivité territoriale était contraire à la LPS. Règle nationale qui vise une activité permanente des avocats
établis sur le territoire de l’EM concerné. l’avocat prestataire de service établi dans un autre EM ne pourrait
jamais postuler devant un TGI français dès lors cette règle de l’exclusivité territoriale ne saurait être
appliquée à des activités de caractère temporaire exercée par des avocats établis dans d’autres EM.
Commission c / France, 10 juillet 1991.

En revanche seront presque systématiquement considérées comme des entraves à la LPS toute
obligation d’autorisation préalable pour exercer la PS dans l’EMA. Si l’activité du prestataire a fait l’objt
d’un agrément dans l’EMO, un tel agrément ne peut pas être exigé dans le pays de la prestation. CJ 3
octobre 2000, C-58/98, Corsten

Sont également des entraves à la LPS les obligations de constituer une caution et celles d’élection de
domicile sur le territoire de l’EMA de la prestation. Obligation de disposer même d’un local est contraire à la
LPS par nature.

La directive de 2006 prévoit spécifiquement dans son article 16§2 que les EM ne peuvent imposer
l’obligation pour le prestataires d’avoir un établissement sur le territoire sauf à ce que cette législation soit
justifiée pour des raisons d’OP, sécurité publique, santé publique ou de protection de l’environnement.

Sont interdictions les discriminations directes, indirectes et entraves : plus large en LPS dès lors
qu’i_l faut tenir compte des exigences déjà imposées dans l’EMO.

B) Le détachement de travailleur
Le détachement de travailleur est une activité de prestation de service : Webb. Elle peut avoir un
impact sur le marché du travail de l’EMA. CJ, Vicoplus, 10 février 2011 : La mise a disposition des
travailleurs étant de la LPS, la question était beaucoup plus délicate concernant le déplacement du personnels
de l’entreprise à l’occasion de prestation de service que ces travailleurs soient ressortissant d’État tiers ou
EMO.
La prestation de service donne droit à se déplacer avec son personnel sur l’EMA et ce même droit
interdit aux EM d’obliger aux entreprises se rendant temporairement sur son territoire pour prester des
services a obtenir pour ses travailleurs des autorisations de travail. Les travailleurs que l’entreprise fourni
peuvent originaires de l’UE ou États tiers. Sur l’EMO ils ont rempli les autorisations de travail auprès des
organismes nationaux, et notamment d’immigration. Ils n’ont pas à le refaire sur l’EMA.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 72/83


CJ, 27 mars 1990, Rush Portuguesa, C-113/89 : Une telle autorisation ne se justifie que pour une
activité salarié dans une entreprise établie de manière permanente. Le détachement de salarié doit être pris en
compte sous l’nagle 56/57 TFUE et la directive de 1996 concernant le détachement de travailleurs.

La Cour n’a fait que confirmer Rush Portuguesa et a condamné la procédure qui visait à confirmer le
détachement européen, procédure imposée par l’Autriche lors du détachement lors d’une PS de travailleurs
d’États tiers. On peut aussi mentionner la condamnation d’obligations imposées par les législations
nationales aux seules entreprises de travail temporaire établies dans d’autres EM. Même une procédure de
déclaration préalable de détachement est interdite au regard de la LPS et la Cour ne le justifie jamais au
regard du détachement de travailleur.
Interdit aussi l’application au personnel détaché les règles relatives à la sécurité sociale des
travailleurs détachés : C-369/96. CJ Arblade, 23 novembre 1999

Tensions : en appliquant la loi du pays d’origine dans le pays d’accueil on a accusé les entreprises de
faire du dumping social, application du salaire minimum de l’EMA, les conditions de sécurité de l’EMA etc  ;
De façon générale la position de la Cour ne pouvait pas satisfaire ceux pour qui la législation du travail plus
protectrice et législation des travailleurs devait s’imposer, la Cour a développé une jp propre à favoriser la
LPS. Jurisprudence restrictive des normes sociales de l’État d’accueil et privilégie des normes sociales plus
faibles : CJ, 18 décembre 2007, Laval : La Cour condamne le blocus de syndicats suédois d’une entreprise
qui entendait faire travailler des travailleurs détachés avec des conditions sociales moindres. Le respect des
salaire minimaux par exemple est ceux du lieu de l’État d’origine et non ceux de l’État d’accueil.

CJ, 11 septembre 2014, Essent Energie : Jp qui précise le droit applicable a la question des
travailleurs détachés. La Cour va consolider la protection de la mise a disposition de travailleurs étrangers
dans un autre EM malgré les réticences des États à abandonner tout contrôle sur l’entrée de ces travailleurs
détachés. Cette opération repose sur l’admission de la possibilité pour une entreprise qui n’est pas
directement partie au contrat de détachement (donneur d’ordre) de se prévaloir des articles 56/57 TFUE. La
Cour rappelle aussi le cadre limité des restrictions qui peuvent être apportée par les États à la LPS au regard
d’une volonté nationaliste de protection du marché national du travail.

En l’espèce le travail détaché intervient dans le cadre d’une chaîne contractuel. Sté Essent établie
aux Pays-bas charge une sté Bis établie aux Pays-Bas de montages d’échafaudage pour lesquels elle a fait
appel à une sté allemande pour se voir détacher auprès d’elle des travailleurs. Lors d’un contrôle de
l’inspection du travail Néerlandais, 33 ressortissants d’États tiers avaient participé à la réalisation des
travaux. L’inspection du travail constate que les travailleurs étrangers étaient dépourvus d’autorisation de
travail néerlandaise, amende.
Essent fait un recours, rejeté en ce que le service était exclusivement un détachement de manœuvre
de sorte qu’Essent en tant que donneur d’ordre devait disposer d’une autorisation de travail.

La Cour : la mise a disposition de travailleurs par une entreprise aux profits d’une autre même si les
contrats de travail ne sont pas conclus entre l’utilisateur effectif et ses travailleurs constitue une prestation de
service. Par ailleurs la circonstance que ces travailleurs soient de la nationalité d’un État tiers est sans
incidence sur le régime juridique applicable à l’activité en cause.
Même si l’entreprise Essent est un donneur d’ordre, même si elle n’a pas participé directement à la
LPS la Cour estime qu’il faut retenir une conception extensive de la notion d’employeur conduisant à
intégrer le donneur d’ordre à la LPS, sinon cela serait une contradiction, la législation ayant infligé l’amende
à Essent cela montre que c’est l’employeur pour le Pays-Bas. L’employeur est couvert et peu invoquer la
LPS.
Empêcher la société Essent de se prévaloir à la LPS ferait obstacle à ce qu’elle puisse se défendre.
Par ailleurs la condamnation exclusive de la société Essent implique l’impossibilité pour la société bis de
faire valoir une violation de 56/57. Seule la société Essent dispose de la faculté de faire valoir la
méconnaissance de la LPS, il faut donc lui reconnaître cette possibilité.

La Cour ne limite pas ce raisonnement à cette invocabilité élargie, elle va également revenir sur les
justifications qui peuvent être avancées à une restriction de la LPS :

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 73/83


Elle doit apprécier si la législation néerlandaise ne méconnaît pas la LPS. Les juges internes avaient
écartés toute contrariété estimant que la législation Vicoplus légitimait la possibilité de soumettre les
travailleurs détachés à une autorisation de travail. Effectivement Vicoplus la Cour avait reconnu la possibilité
de soumettre à autorisation de travail pour des RIIG et notamment protéger une arrivée massive sur le
marché national. C’est une interprétation.

En réalité la Cour n’avait pas statué spécifiquement sur la compatibilité d’une exigence
d’autorisation de travail dont le détachement n’est pas l’accessoire de la PS mais l’objet en elle même de la
prestation de service. Pour l’exigence d’une autorisation administrative : restriction à la LPS. La législation
néerlandaise contrevient à ce principe.
Dans Vicoplus la Cour avait admis une telle restriction, le gouvernement du Pays-Bas invoque que la
mesure est nécessaire pour protéger le marché national du travail. Or les travailleurs détachés n’ont pas
vocation à accéder de manière durable au marché de l’emploi mais la CJ avait considéré dans Vicoplus qu’en
raison de la nature particulière des liens de travail inhérent à la mise à disposition e main d’œuvre l’exercice
de l’activité de mise à disposition de main d’œuvre affecte les relations sur le marché de l’emploi et parfois
les intérêts légitimes des travailleurs sur le marché.
Vicoplus : Une législation nationale obligeant les travailleurs à obtenir une autorisation était valide

Dans Vicoplus la validation de la restriction se justifiait par la nature spécifique du service et


contexte particulier de la période de transition (travailleurs venant de Pologne en période de transition pour
intégrer UE) et souhaitait éviter une arriver exponentielle des travailleurs des nouveaux EM. La Cour
explique les différences contextuelles entre les arrêts permettant de revenir sur Vicoplus où les autorisations
avaient été admises pour cause de protection du marché national.
Or en l’espèce il y a une absence de risque massif d’arrivé de travailleur turcs. Elle rejette la
protection du marché de travail national.

Elle regarde aussi si cela ne peut pas être jusitifiée pour une autre raison impérieuse, celle de lutter
contre les abus, mais alors les États doivent s’assurer de la proportionnalité de la contrainte avec les objectifs
poursuivis. Ce faisant la Cour exclu que la mise à disposition de travailleurs détachés puissent avoir une
incidence grave sur le marché du travail et conduit la Cour à juger que le maintien à titre permanent par un
EM d’autorisation de travail pour ressortissant d’Etats tiers mis à dispositions par une entreprise d’autre EM
excède l’objectif poursuivi de lutte contre les abus.
Elle donne des réglementations possible de limite des abus : attestations de sécurité sociales,
régularité dans l’EM d’Origine de l’entreprise. Elle oblige l’État où a lieu la mise à disposition de main
d’œuvre à tenir compte des exigences où l’entreprise est établie. Si les turcs sont employés légalement en
Allemagne, ils doivent pouvoir travailler aux Pays-Bas sans autre obligation. (Point 56/57).

Ne satisfait toujours pas une protection sociale plus favorable des travailleurs, l’Union n’a pas de
compétence en ce domaine. La directive de 1996 est une aberration. Les États n’arrivent pas à s’accorder, les
niveaux de protection sociale et marchés du travail sont trop différents pour harmoniser. Seule la charte des
droits fondamentaux semble fixer une limite.

Paragraphe 3: La directive services


Cette directive a essayé de codifier une grande partie de la jurisprudence de la Cour, elle voulait
mettre en place une harmonisation des exigences minimales de la LPS mais s’est heurtée aux difficultés
d’apprécier ce qu’est un service et impossibilité d’appliquer une reconnaissance mutuelle. Il en est résulté un
champ d’application très restrictif de la directive et des obligations précises mise à la charge des EM.

A) Un champ d’application restrictif


Le champ d’application de la directive est restreint en raison de nombreuses exclusions et
exceptions. Certaines découlent de l’application d’autres dispositions du droit dérivé : la règle spéciale
déroge à la règle générale : ex : directive transport déroge à directive service.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 74/83


D’autres exclusions sont liées à la nature même de l’activité : article 2§2 a). Sont ainsi exclus les
SIEG: ceux qui sont fournis en application d’une mission particulière de SP confiées au prestataire par l’EM
concerné. L’attribution de cette mission devrait se faire aux moyens d’un ou plusieurs actes dont la forme est
déterminées par l’EM concerné et devrait définir la nature exacte de la mission attribuée
ex : Services des agences de travail intérimaires, services sociaux relatifs au logement social…
services fournis par les notaires, les huissiers….

Les arrêts se succèdent pour déterminer le champ d’application réel de la directive. Pour le domaine
de la santé, cela devrait être exclu. Article 2 « les services de soin de santé » : considérant 22 directive« ceux
fournis par des professionnels dont l’activité doit être réglementé et que leur activité doit avoir pour objectif
d’évaluer, le maintenir ou de rétablir l’état de santé de leur patient ».
Pour des professionnels dans des domaines paramédicaux ou médicaux sociaux difficile de savoir si
cela rentre et déclenche la directive ou non.

CJ 11 juillet 2013, Femarbel C-57/12 ; CJ 26 septembre 2013, Ottica :


Dans Femarbel la question préjudicielle concernait la réglementation applicable dans la région de
Bruxelles pour les EHPAD. Selon une ordonnance de 2008 les centres d’accueil de jour et de nuit doivent
obtenir une autorisation de fonctionnement et un agrément pour leurs activités. Agrément fixé par l’État et
contesté par Femarbel qui est la fédération de maisons de repos privé de Belgique.
Est-ce que les centres d’accueil de jour et de nuit sont des soins de santé au sens de la directive et la
directive pour les régimes d’autorisations est très sévère. Selon Femarbel les centres ne fournissent pas des
soins de santé et l’État Belge argue en sens inverse.
La Cour va s’appuyer sur les considérants de la directives services et relève le caractère réglementé
de la profession et ensuite elle s’attache à la nature des actes qui va être au centre du débat. La Cour retient
une acceptation large de la notion de soin de santé, le législateur de l’Union selon elle a expressément
cherché à assurer le respect d’un équilibre entre l’objectif d’éliminer les obstacles à la LPS et l’exigence de
sauvegarder les spécificités de certaines activités sensibles notamment la santé humaine.
Les activités doivent toutefois concerner la santé des patients et non leur bien être ou leur détente.
Elle exclu que de simples clubs de sports soient exclus de la LPS. Il semblerait que les médecines douces,
non conventionnelles qui ont un caractère préventif et dont l’efficacité n’a pas été démontré rencontreront
des difficultés à remplir cette condition et ne seront pas des soins de santé.

S’agissant des EPHAD la Cour ne va pas se substituer au juge national mais enjoint la juridiction à
vérifier si les activités de soin tel que la distribution de médicaments ne relève pas précisément des soins de
santé. Il semble que si les centres d’accueil de jour auront du mal à remplir le critère les centres de nuits eux
pourraient remplir cette condition.

La Cour est pas claire.

Ottica : S’agissait de l’activité d’opticien italien en cause. La Cour considère que la directive ne
s’applique, la profession est réglementée et leurs activités touchent à la santé publique. Elle constate que
l’intervention des opticiens est susceptible de prévenir certains risques pour la santé et de garantir la
protection de la santé publique.
En l’espèce si les opticiens maintiennent la santé, une lecture attentive montre que tous les magasins
d’optique ne sont pas couverts par l’exclusion de la directive. Elle insiste beaucoup sur le fait que les
opticiens italiens sont autorisés à procéder à des actes ayant une nature médicale et notamment à un examen
de vue. Critère décisif, en France les opticiens rentreraient dans le champ de al directive n’ayant pas le
caractère de soin médical. Il faut distinguer pour chaque profession distinguer les activités purement
commerciales qui ne sont pas qualifiées de prestation de soin de santé même si elles participent à la santé
publique.
Appréciation au cas par cas demandée au juge national en fonction de la législation applicable.

Pour le prestataire de service l’objectif est d’être exclu car la directive est beaucoup plus restrictives
à la LPS que le droit primaire. Quand on rentre dans le champ d’application de la directive il y a des
obligations fortes annoncées à destination des EM.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 75/83


B) Les obligations des EM
Les obligations à l’égard des États : des exigences interdites notamment celle qui restreignent un
prestataire ayant son établissement dans un autre EM et se caractérisant par l’obligation d’obtenir une
autorisation préalable ou encore l’existence de limites discriminatoires à l’exercice de l’activité économique
tel que l’octroi d’aides financières au motif que le prestataire est établi dans un autre EM ou encore des
raisons liées à l’emplacement du lieu où l’exercice est fourni.

Ensemble des exigences que l’on retrouve aux articles 16 et 18 et 19. La directive prévoit clairement
que ces restrictions peuvent être justifiées par des raisons d’OP, de sécurité publique, de santé publique. Elle
prévoit la protection de l’environnement aussi comme justification de norme discriminatoire.
D’un point de vue juridique surprend car la protection de l’E est une RIIG, or elles ne peuvent
intervenir que pour des MIA normalement, non discriminatoires. Le législateur prévoit dans un acte de droit
dérivé une autre exception et ajoute à l’article 52 en prévoyant une nouvelle exception au titre des RIIG.

Les autres obligations imposées aux États : l’obligation de procéder à une évaluation mutuelle en
matière de service. Sans doute le mécanisme le plus original, les États membres sont amenés à anticiper un
éventuel contentieux et intervenir de manière préventive afin de s’assure que les mesures relevant du champ
d’application de la directive sont bien conformes au droit de l’Union. La directive article 15 impose aux
États de modifier ou abolir les régimes d’autorisations ou autres exigences qui ne seraient pas justifiées ou
qui sont disproportionnées. Les États ont une obligation générale de passer en revue toutes les obligations
imposées au prestataire de service : article 39 directive.
Sur la base de l’évaluation des exigences les États sont tenus de présenter un rapport à la
Commission qui communique l’ensemble des rapports à l’ensemble des EM et fourni des analyses et
explications concernant l’application de ces dispositions dans le cadre de la directive. Renforce la
transparence et sécurité juridique des prestataires de service.

Chapitre 3: Les justifications des entraves


Section 1: Les justifications de la LE

Paragraphe 1: Les exceptions résultant des traités


Les activités contraires à l’OP, santé publiques, sécurité publique sont admises en tant que
restrictions à la liberté d’établissement. Article 52 qui le confirme. Boucherot, réaffirmé en LE par Van
Duin 1974.
Admet les restrictions à la LE mais condamne souvent comme étant disproportionné. C-114/77,
Commission c/ Espagne : La Cour a refusé de considérer que considérer que l’obligation de résidence en
Espagne des administrateurs et directeurs de service de sécurité soient nécessaire pour assurer la sécurité
publique. Obstacle non nécessaire.

29 avril 2010, Commission c/ Allemagne : il en va de même des services de transport médical qui
n’impliquent pas un exercice suffisamment qualifié de droit exclusif, de privilège de puissance publique ou
de pouvoir de coercition. La Contribution à la protection de la santé publique à laquelle tout individu peut
être appelé notamment en prétend son assistance à une personne en danger ne suffit pas pour constituer une
participation à l’exercice de l’autorité publique et constituer une réserve aux nationaux.

Santé publique : Le fait pour un EM de réserver à des ophtalmo au détriment des opticiens le droit
d’effectuer certains examens pouvait être considéré comme un moyen propre à garantir la réalisation d’un
niveau élevé de protection de la santé.
Souvent la Cour va utiliser le terme d’entrave et se rapporter aux RIIG.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 76/83


Paragraphe 2: Les dérogations jurisprudentielles

A) Les RIIG
La Cour se montre en général favorable à l’admission dans les RIIg les objectifs invoqués par les EM
toutefois elle rappelle des objectifs de nature purement économiques ne peuvent justifier l’instauration ou le
maintien de restrictions à la libre circulation. CJ 17 mars 2005, Kranemann: arrêt de principe

Commission c/ Espagne : 24 mars 2011 : Limite l’ouverture des surfaces commerciales à un


régime d’autorisation préalable. L’Espagne avance des considérations urbanistiques et environnementales.
Tous les arguments apparus par l’Espagne était de protéger les commerces de proximité. Argument purement
économique qui ne permet pas de justifier les restrictions imposées à l’ouverture des grandes surfaces.

Ces RIIG doivent satisfaire à 3 conditions :


→ de manière non discriminatoire
→ ne doit pas aller au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif légitime
→ si des mesures moins contraignante permettent d’atteindre le même résultat elles doivent être
privilégiées : CJ 19 mai 2009 Apotherkerkammer

Les RIIg sont très diverses :


→ la protection du public contre l’utilisation abusive de titres universitaires : Kraus, 31 mars 1993
→ La lutte contre les pratiques abusives dans le cadre du traitement fiscal des groupes de sociétés et
notamment l’efficacité des contrôles fiscaux : Futura participation, 1997
→ lutte contre le tourisme de la drogue et les nuisances avec la limitation de l’accès aux coffee shop
aux Pays-Bas : Josemans
→ protection de l’environnement,
→ sécurité routière
→ Apotherkammer : maintien d’un service de qualité équilibré accessible à tous.

N’a pas été retenu le choix par les États de leur politique sociale. Refusé des mesures qui derrières
cachent un motif uniquement économique. La protection des travailleurs en est un mais pas la baisse ou
augmentation des dépenses publiques.

B) L’abus de droit
Tout système juridique lutte contre les comportements abusifs que cela soit qualifié de fraude ou
d’abus de droit. La CJ s’inscrit dans cette logique et vise à lutter aussi bien contre la fraude que l’abus. En
réalité ils n’observent pas le même régime, il faut distinguer ces notions.

1) La définition de l’abus de droit

On peut distinguer 3 situations :


→ la fraude au droit de l’Union : la fraude correspond à la revendication d’un droit sur une base
mensongère par falsification, dissimulation, manœuvre. Les conditions formelles pour obtenir le droit ont été
détournées.

2 abus de droit :
→ L’abus de droit renvoi à une utilisation formellement légale d’un droit mais il méconnaît la
finalité de la règle. Une pratique sera abusive lorsque, pour toucher des restitutions à l’exportation, mesure
encourageant l’exportation pour les opérateurs, l’opérateur exportait en Suisse et réimportait directement sur
l’UE.

→ la fraude à la loi nationale qui entre dans l’abus du droit  : une fraude au droit national au moyen
du droit de l’Union. Le droit de l’Union est instrumentalisé pour contourner le droit national.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 77/83


Le principe général de l’abus de droit est de couvrir le législateur de l’Union qui n’a pas eu idée des
utilisations qu’on pourrait faire de la règle. Or grand principe en État de droit, ce qui n’est pas interdit et
permis. Toujours difficile de reconnaître un principe général d’abus de droit, surtout si c’est le juge qui le
reconnaît.

La Cour accepte l’abus de droit très tôt, CJ 33/74, van Binsbergen, 3 décembre 1979  : un État est
en droit de prendre des mesures destinées à empêcher qu’à la faveur des traités certains ressortissant ne
tentent de se soustraire à la législation nationale.
Sous cette aspect général il y a un régime particulier dans le cadre de l’abus de droit selon qu’il
s’agisse d’un abus du droit de l’Union ou un contournement de la législation nationale. Définition générale
C-110/99 Emsland, 2000 : Confirme que l’abus de droit en droit de l’Union vise ces 2 situations en posant 2
critères à l’abus de droit : un critère objectif et un subjectif :
→ mise en évidence que malgré un respect formel des réglementations prévue au niveau de l’Union,
l’objectif visé par cette réglementation n’a pas été atteint.
→ la Cour exige de surcroît la preuve qu’il y avait volonté d’obtenir un avantage résultant de la
réglementation européenne en créant artificiellement les conditions requises pour son obtention.

À cette double condition on a le droit de lutter contre l’abus de droit, qu’il s’agisse au niveau de
l’union ou des EM.

Consécration dans CJ Halifax, 2006 : la CJ consacre l’abus de droit au rang de principe général du
droit de l’Union.

2) Le régime

Lorsqu’il y a instrumentalisation du droit de l’Union la Cour généralement va condamner les


législation nationales qui viseraient à lutter contre cette fraude en jugeant qu’il n’y a pas là abus du droit de
l’UE. Affaire clé : CJ, Centros, 1999 : La LE est instrumentalisée pour échapper à la législation danoise et
la Cour relève que le droit de constituer une sté … cf LE. La pratique que l’État pourrait juger abusive est en
réalité la preuve de l’effectivité des libertés. Pourquoi bien souvent la Cour juge les législations anti abus
sont contraires au droit de l’Union et restrictives de libertés.
La Cour a restreint ces critères même et exige dans le cadre du critère objectif et subjectif que le
montage soit purement fictif et ne poursuive pas d’autres objectifs que de détourner la règle.

2 exemples de reconnaissance d’anti abus valable : Veronica et TV10.

En revanche lorsqu’il s’agit pour l’opérateur économique d’abuser directement d’une réglementation
européenne la Cour n’exige pas un montage purement artificiel, artificiel suffit et peu importe qu’il vise
d’autres but, il sera systématiquement condamné.

L’abus de droit est difficile à caractériser et si la raison est reconnue IIG la Cour de justice visera
toute mesure de nature à lutter contre l’abus à la loi nationale sera toujours disproportionnée. Les États
prennent des mesures générales, toujours disproportionné, les États devraient faire au cas par cas.

Section 2: Les justifications des entraves à la LPS

Paragraphe 1: Les fondements des justifications

A) Les fondements textuels


Article 62 TFUE, renvoi à la LE : tout citoyen de l’Union a le droit de séjourner et circuler librement
sous réserve des limitations et conditions du traité. OP, sécurité publique, santé publique, restrictions
classiques. Des activités participants même à titre occasionnel à l’exercice de l’autorité publique. Ces
justifications s’appliquent aux mesures discriminatoires CJ Ciola, 29 avril 1999.

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 78/83


Les réglementation qui ne serait pas indistinctement applicables et qui seraient discriminatoire ne
sont pas comptable avec le Due sauf à relever d’une disposition dérogatoire expresse.

CJ Omega, 2004 : Le droit de l’Union ne s’oppose pas à ce qu’une activité économique consistant
en l’exploitation commerciale de jeu de simulation d’actes homicides fassent l’objet d’une mesure nationale
d’interdiction adoptée pour des motifs de protection de l’ordre public en raison du fait que cette activité porte
atteinte à la dignité.

Santé publique et ordre public sont admis mais la mesure sera souvent jugée disproportionnée.

B) Les raisons impérieuses


Beaucoup ont été importée de la LCM ou rejoignent celles de la LE. La CJ a pu admettre au titre des
RIIG :
→ les règles professionnelles destinées à protéger les destinataires du service soient admises même
si il s’agit de respecter les formalités administratives, un registre d’inscription pour garantir qualité des
travaux CJ, 3 octobre 2000, Corsten.

→ la protection de la propriété intellectuelle est une RIIG : les droits détenus par des sociétés de
télédistribution ne s’oppose pas au monopole de distribution garantie au droit d’auteur… CJ Codetel, 1980

→ la protection des consommateurs : visant à lutter contre les excès de la publicité commerciale…

→ Conservation du patrimoine historique et culturel

→ exigences linguistiques : CJ Haim 2000. CJ UTECA 2009

→ prévention de la fraude ; incitation des dépenses excessives liées au jeu, trouble à l’ordre social.
Permet aux États de justifier des monopoles de loterie.

Tout n’est pas admis et concernant la protection des travailleurs jurisprudence parfois déceptive au
regard du détachement des travailleurs dès lors que l’objectif premier reste de protéger la LPS. Cela a pu
justifier l’obligation de tenir au bénéfice de l’État d’accueil pendant la période de détachement des
documents sociaux sur le chantier afin de permettre le contrôle effectif du respect des réglementations
sociales, restriction à la LPS justifié par la protection des travailleurs. CJ Arblade, 1999.

La même raison de protection sociale des travailleur ne justifie pas l’obligation faite aux seuls
entreprises de travail temporaire établis dans d’autres EM effec…
Obligation de cotisations patronales ne se justifie que dans la mesure où elle entraine une protection
aditionnelle pour les travailleurs. Si l’entreprise est déjà redevable de cotisations patronales pour les mêmes
travailleurs dans l’EMO, on ne peut pas l’obliger à cotiser dans l’EMA : Guiot, 1996

→ l’atteinte à l’entente entre les peuples reconnu comme RIIG. Motif invoqué dans le cadre du droit
dérivé en tant que raison susceptible de justifier une atteinte à la libre retransmission. Directive télévision
sans frontière qui prévoit qu’un EM ne peut pas empêcher la transmission d’une émission en provenance
d’un autre EM or en l’espèce, CJ 5 mai 2011, mesopotamia : La portée de la condition prévue à l’article 22
directive TSF selon laquelle les émissions de télévisions diffusées à partir d’un EM ne doivent contenir
aucune incitation à la haine pour des raisons de sexe de rage de religion. L’AG propose d’avoir une vision
large de cette disposition comme l’atteinte à l’entente entre des communautés ethniques différentes. En
l’espèce entre Kurdes et turcs en Allemagne, devaient être prohibées les émissions qui faisaient l’apologie
d’un groupe terroriste.
La CJ suit l’avis de l’AG en estimant que cette disposition couvre toute idéologie irrespectueuse des
valeurs humpaines et notamment initiatives faisant apologie de la violence. Exception à la LPS qui devrait
être interprété restrictivement mais ici la CJ admet une interprétation large. Une restriction à la
retransmission peut être justifiée sur cette base

Droit du marché Intérieur de l’UE 2 79/83


Paragraphe 2: les conditions d’application des justifications
L’État doit tout d’abord invoquer l’une des causes en respect du principe selon lequel les mesures
discriminatoires par des raisons textuels et MIA par des RIIG. Le flou a longtemps existé et arrive à la Cour
de qualifier d’entrave une mesure discriminatoire lui permettant de rechercher la justification sur la base
d’une RIIG.

Depuis CJ 22 octobre 2014, Blanco et Fabretti : La Cour semble revenir à une position plus
orthodoxe et a manifesté la volonté de revenir à une position rigoureuse. En l’occurrence la juridiction
italienne de renvoi demandait si 56 et 52 TFUE devaient être interprétés en ce sens qu’ils s’opposent à la
législation d’un EM selon lequel les gains de jeu de hasard réalisés dans l’État national ne sont pas soumis à
l’IR alors que ceux réalisés dans d’autres EM le sont.

→ la compétence fiscale ressort des EM mais doit s’exercer dans le respect du droit de l’Union, est-
ce que la législation fiscale est de nature à porter atteinte à la LPS : la Cour conclu à l’existence d’une
entrave, jeux de hasards entrent dans le champ de la LPS (Zenati, 1999) Le traitement différencié au regard
de l’IR soumet la prestation de service que constitue l’organisation contre rémunération de jeux d’argent à un
régime fiscal différent selon que la prestation est effectuée dans un EM ou un autre est une discrimination
manifeste au regard des règles de la LPS.
Italie tente de justifie le blanchiment de capitaux à l’étranger. La Cour admet compte tenu des
divergences d’ordre moral… la Cour a pu admettre des discriminations en les justifiant au regard contre cette
lutte contre le blanchiment des capitaux, la fraude, l’addiction aux jeux etc.
La Cour se départi de cette jp ancienne et affirme que les restrictions discriminatoires ne peuvent pas
être justifiées sauf à relever d’une exception prévue par les articles 52 et 62 et relève que la jp antérieure
avait pu faire preuves errements. Depuis la CJ suit cette rationalisation.

La Cour développe une interprétation stricte des justifications, les objectifs de nature économique ne
peuvent constituer des raisons d’ordre public. La réglementation étatique doit être nécessaire et
proportionnelle (Omega 2004 ou Pharmacie).

Le contrôle du principe de cohérence : il intervient souvent dans le cadre de la proportionnalité et


elle permet de mettre en lumière une mesure disproportionnée. Un EM ne peut invoquer la dépendance
excessive liée aux jeux et de l’autre mener une politique de nature à stimuler les activités de jeu. La Cour va
chercher systématiquement a trouver un équilibre entre le respect du choix des États d’organisation du
secteur du jeu et la cohérence interne. CJ 11 juin 2015, Berlington Hungary, C-98/14 : modifications
successives de la législation hongroise qui augmente en 2011 dans des proportions considérables les taxes
applicables à l’exploitation des machines a sous en dehors des casino mais celles dans les casinos soumises à
un régime plus favorable. En 2012 elle interdit l’installation des machines à sous en dehors des casinos.
La CJ rejette l’application de la LCM, applique la LPS. En dépit de la compétence des États en
matière fiscale l’article 56 implique l’élimination de toute discrimination. Or interdiction des machines à
sous est de nature à gener la LPS ce qui en fait une entrave, de plus la mesure adoptée en 2012 qui interdit
l’exploitation de machines à sous constitue une entrave à la LPS.

Le débat portait sur le critère de cohérence. La Cour développe les conditions dans lesquelles la
canalisation du jeu vers les circuits contrôlés est compatibles avec l’idée de protection cohérente et
systématiquement contrôlé. Si on voulait limiter la taxation aurait dû être cohérente et identique peu importe
le lieu de la machine à sous.

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Table des matières
Partie I: Libre circulation des personnes.............................................................................................. 1
Titre I: La libre circulation du travailleur et du citoyen...................................................................2
Chapitre 1: La libre circulation des travailleurs.....................................................................2
Section 1: Le champ d’application (ratione personae, loci, dynamique).......................... 2
Paragraphe 1: La notion de travailleur salarié : champ d’application personnel.....2
A) L’autonomie de la notion de travailleur..........................................................2
B) Critères attachés à la notion de salarié........................................................... 3
1) La prestation réelle, effective et économique.............................................4
a) La prestation réelle et effective..............................................................4
b) Une activité économique....................................................................... 4
2) L’existence d’un rapport de subordination.................................................6
3) La rémunération..........................................................................................7
C) L’extension de la notion de travailleur........................................................... 7
1) Le demandeur d’emploi..............................................................................8
2) Les anciens salariés.................................................................................... 8
3) Les étudiants...............................................................................................8
Paragraphe 2: Champs d’application dynamique.....................................................9
Paragraphe 3: L’invocabilité.................................................................................. 10
A) Verticale........................................................................................................10
B) Horizontale................................................................................................... 10
1) Invocation horizontale au regard des organismes collectifs.....................10
Section 2: Le régime de la libre circulation des travailleurs............................................11
Paragraphe 1: Le contenu des droits.......................................................................11
A) Le droit de séjour élargi du travailleur......................................................... 11
B) L’accès à l’emploi.........................................................................................12
C) Les droits sociaux.........................................................................................13
Paragraphe 2: Interdiction classiques des entraves et discriminations...................13
A) Les discriminations interdites.......................................................................14
1) Les discriminations directes..................................................................... 14
2) Les discriminations indirectes..................................................................14
3) Les discriminations envers les ressortissants des pays tiers.....................16
B) Les entraves..................................................................................................17
1) Évolution du concept................................................................................17
2) Le rôle de l’entrave par rapport à la discrimination.................................18
Paragraphe 3: Exceptions et dérogations permettant de justifier les restrictions à la
LCT........................................................................................................................ 19
A) Les exclusions textuelles..............................................................................19
1) 45§3 : ordre public, sécurité publique et santé publique..........................19
2) L’article 45§4, les emplois dans l’administration publique......................20
a) Une définition fonctionnelle................................................................ 20
b) L’application en France........................................................................21
B) Les dérogations jurisprudentielles : les raisons impérieuses d’intérêt général
...........................................................................................................................22
1) L’évolution du concept.............................................................................22
2) L’application des RIIG............................................................................. 23
a) Les conditions...................................................................................... 23
b) L’application aux mesures discriminatoires.........................................24
Chapitre 2: Le citoyen européen.......................................................................................... 25

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Section 1: La notion de citoyenneté européenne............................................................. 25
Paragraphe 1: Une portée politique et symbolique forte........................................25
Paragraphe 2: La portée juridique.......................................................................... 26
A) Consécration de l’autonomie et de l’effet direct..........................................26
B) Les liens entre nationalité et citoyenneté......................................................27
1) Une citoyenneté qui reste un dérivé de la nationalité...............................28
2) La compétence nationale encadrée par la notion de citoyenneté.............28
a) La double nationalité............................................................................28
b) L’apatridie............................................................................................30
Section 2: La portée de la citoyenneté européenne ou l’extension du champ
d’application dynamique du droit de l’UE...................................................................... 32
Paragraphe 1: Le temps de la confusion.................................................................32
Paragraphe 2: Confirmation et extension de la jurisprudence Zambrano..............35
Section 3: Le contenu des droits......................................................................................37
Paragraphe 1: La citoyenneté politique..................................................................37
Paragraphe 2: Circulation : Droit d’entrée, séjour et sortie....................................38
A) Entrée et sortie..............................................................................................38
B) Le droit de séjour..........................................................................................38
1) Le court séjour..........................................................................................38
2) Les longs séjours...................................................................................... 39
3) Le droit de séjour permanent....................................................................39
a) Les conditions du droit de séjour permanent.......................................39
b) Le régime spécifique pour les travailleurs...........................................40
4) Les autres droits dérivés concernant la durée du séjour...........................40
a) Les conditions de fond d’invocation de la notion d’OP......................41
b) Des garanties de procédures................................................................ 43
Paragraphe 3: La citoyenneté sociale.....................................................................43
Titre II: La liberté de prestation de service et d’établissement......................................................48
Chapitre 1: Le champ d’application de la LPS et LE...........................................................48
Section 1: La notion de PS et d’établissement.................................................................48
Paragraphe 1: Le service prestation économique...................................................49
A) Les formes de la LPS................................................................................... 49
B) Définition de la prestation de service en droit de l’UE................................ 49
1) La prestation de service : une activité économique..................................49
2) La notion de rémunération........................................................................50
Paragraphe 2: La notion d’établissement...............................................................51
A) Les personnes physiques.............................................................................. 51
1) Le champ d’application............................................................................51
2) La définition de travailleur indépendant...................................................52
B) Les personnes morales..................................................................................53
1) La notion de société..................................................................................53
2) Le rattachement de la société................................................................... 53
3) La reconnaissance systématique des sociétés bénéficiaires entre EM.....54
Paragraphe 3: La distinction entre la LPS et la LE................................................54
1) La permanence de l’activité......................................................................54
2) Le caractère résiduel de la LPS................................................................ 56
Paragraphe 4: L’exclusion des activités liées à l’exercice de l’autorité publique. .56
Section 2: Le lien transfrontalier..................................................................................... 57
Paragraphe 1: Une prestation transfrontalière........................................................57
Paragraphe 2: L’établissement transfrontalier........................................................58

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Section 3: L’invocabilité..................................................................................................58
Chapitre 2: Les droits afférents à la LE et à la LPS............................................................. 59
Section 1: Contenu des droits relatifs à la LE..................................................................59
Paragraphe 1: Le droit de circulation.....................................................................59
A) Le droit d’établissement principal................................................................60
B) Le droit d’établissement secondaire............................................................. 62
Paragraphe 2: Le libre accès aux activités professionnelles.................................. 64
A) Les principes et obligations issus de l’article 49 TFUE...............................64
1) L’interdiction des mesures discriminatoires.............................................64
a) Le principe du traitement national.......................................................64
b) Discriminations relatives à l’accès aux professions............................ 65
c) Les discriminations fondées sur le siège des sociétés..........................66
2) Les mesures indistinctement applicables..................................................66
3) Les entraves..............................................................................................67
B) Les mesures prises pour faciliter l’exercice des professions........................69
1) La directive service du 12 décembre 2006...............................................69
2) Les directives de reconnaissance des diplômes........................................70
Section 2: Contenu des droits relatifs à la LPS................................................................71
Paragraphe 1: Les principes communs avec les libertés de circulations................71
Paragraphe 2: La spécificité de la LPS...................................................................71
A) Une application mesurée de la loi du pays d’accueil................................... 71
B) Le détachement de travailleur...................................................................... 72
Paragraphe 3: La directive services........................................................................74
A) Un champ d’application restrictif.................................................................74
B) Les obligations des EM................................................................................ 76
Chapitre 3: Les justifications des entraves...........................................................................76
Section 1: Les justifications de la LE.............................................................................. 76
Paragraphe 1: Les exceptions résultant des traités.................................................76
Paragraphe 2: Les dérogations jurisprudentielles...................................................77
A) Les RIIG.......................................................................................................77
B) L’abus de droit..............................................................................................77
1) La définition de l’abus de droit................................................................ 77
2) Le régime..................................................................................................78
Section 2: Les justifications des entraves à la LPS..........................................................78
Paragraphe 1: Les fondements des justifications................................................... 78
A) Les fondements textuels...............................................................................78
B) Les raisons impérieuses................................................................................79
Paragraphe 2: les conditions d’application des justifications.................................80

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