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DROIT DE LA CONCURRENCE

Notons enfin que l’adoption du code des marchés publics en 2012 a pour objet de faire appliquer
le principe de liberté de concurrence aux personnes publiques en lançant des appels d’offres.
Ce procédé permet d’octroyer le marché au plus offrant après une concurrence opposant les
personnes privées comme les personnes publiques.
Le principe de la libre concurrence est essentiel en droit positif, car il permet de maintenir un
minimum d’activités libres en limitant l’action des pouvoirs publics et contribue à la
coexistence des secteurs publics et privés. Il explique que chaque entreprise commerciale à le
droit d’user les moyens qui lui semblent les meilleurs pour captiver la clientèle comme la
publicité commerciale, la baisse des prix, les remises, les ristournes, la mise en place d’un 1
réseau de distribution, l’embauche du personnel qualifié. Le seul fait d’intercepter la clientèle
d’autrui n’est pas illicite en lui-même.
Si le principe de la liberté de concurrence favorise le progrès économique ; il porte néanmoins
en lui-même les germes de sa propre destruction ; le plus fort l’emporte toujours sur les plus
faibles qui délocalisent ou tombent en faillite.

§ 2 : Les facettes de la liberté de la concurrence


La liberté de la concurrence présente plusieurs facettes. Elle est la matrice des différentes
libertés économiques, notamment la liberté de circulation des personnes, des biens, des
capitaux et des prestations de services. Ces libertés sont consacrées par le bloc de
constitutionnalité. Elles sont également prévues dans plusieurs textes communautaires. Ainsi la
convention de l’UEAC adoptée le 05 juillet 1996 avait développé un programme d’intégration
sous-régionale à mettre en œuvre dès le lancement effectif des activités de la CEMAC de façon
à atteindre les objectifs économiques majeurs que la communauté s’était fixée. Il s’agissait de :
- Renforcer la compétitivité des activités économiques et financières en harmonisant les
règles qui régissent leur fonctionnement ;
- Assurer la convergence vers des performances soutenables par la coordination des
politiques économiques et la mise en cohérence des politique budgétaires nationales
avec la politique monétaire commune ;
- Créer un marché commun fondé sur la libre circulation ;
- Instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, mettre en œuvre des
actions communes et adopter des politiques communes, notamment dans les domaines
suivants : l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’industrie, le commerce, le tourisme, les
transports et les télécommunications, l’énergie, l’environnement, la recherche,
l’enseignement et la formation professionnelle.
D’autres textes communautaires ont été pris dans le sens du renforcement et la mise en
œuvre effective de la liberté de circulation des personnes, des biens et des capitaux. On peut
citer, entre autres, le Règlement n°14/06-UEAC-160-CM-14 portant adoption du programme
régionale de facilitation des Transports et de Transit en Zone CEMAC ; le Règlement
N°9/00/CEMAC-067-CM-04 portant adoption du réseau routier intégrateur et prioritaire de la
CEMAC ; le Règlement N°1/00-CEMAC-042-CM-04 portant Institut et Conditions
d’Attribution du Passeport CEMAC ; le Règlement n°17/99/ CEMAC-020-CM-03 relatif à la
Charte des Investissements de la CEMAC ; le Règlement n°4/99/UEAC-CM-639 portant
Réglementation des Pratiques Etatiques Affectant le Commerce entre les Etats membres ; la
Décision n°03/CB/2000 du 24 Novembre 2000 portant fixation du prix de vente des cartes
roses ; l’Acte Additionnel n°02/01-CEMAC-006-CE-03 portant création d’une Compagnie
Communautaire de Transports Aériens en zone CEMA ; l’Acte Additionnel n°03/01-CEMAC-
CE-03 portant création de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique
Central ; la Décision n°12/06-UEAC-160-CM-14 portant création d’un Comité de Suivi de la
mise en œuvre du Programme régional de facilitation des transports et du transit en zone
CEMAC ; la Directive n°04/07-UEAC-070 U-042-CM-16 Relative au Suivi-évaluation des
mesures adoptées dans le cadre de la Libre Circulation en zone CEMAC , la Décision n°99/07-
UEAC-070 U-042-CM-16 Portant création d’un comité de suivi et d »évaluation dans le cadre
de la Libre Circulation en zone CEMAC ; etc.
La libre circulation des biens, des capitaux et des services implique l Ȏlimination des 2
droits de douane intérieurs, des restrictions quant à l’entrée et à la sortie des marchandises, des
taxes d’effet équivalent, de toute autre mesure d »effet équivalent susceptible d’affecter la
transaction entre les états membres. Puisqu’il ne doit pas y avoir de barrière douanière entre les
Etats de l’union, les Etats doivent établir une politique commerciale commune envers les Etats
tiers pour les importations et exportation dans l’espace de l’union. Pour ce faire, il doit être
établi des règles communes de concurrence applicables aux entreprises de l’espace de l’union
pour éviter de fausser les règles de la concurrence et l’abus de position dominante. La libre
circulation des personnes implique au préalable des règles de l’immigration dans chaque Etat.
Elle implique aussi l’abolition de toute discrimination fondée sur la nationalité. Elle implique
le droit d’entrer, de séjourner sur le territoire des Etats de l’union sous réserve des limitations
pour des raisons d’ordre public (personnes faisant de la subversion ou incitant à la haine) , de
sécurité publique (déplacement des brigades) et de santé publique (personne pouvant être
vecteur de transmission d’une épidémie). Il peut être restreint ou interdit de circulation des
biens par les Etats membres de l’union lorsque l’importation ou l’exportation peut poser un
problème de moralité publique (produits prohibés telle que la drogue), d’ordre public, de
sécurité publique (circulation des armes) ; de protection de la santé publique (cas d’importation
de la volaille atteinte de grippe aviaire).
Toutefois, malgré cette batterie de mesures, des blocages multiformes existent. En effet,
l’engagement des six Etats de l’union rencontre des obstacles liés à la lenteur administrative
qui empêche de traduire dans les faits les dispositions des conventions. Il y a aussi des blocages
dus aux réticences de certains Etats à aller vers l’intégration. Certains Etats estiment qu’ils ont
plus à perdre qu’à gagner en intégrant entièrement l’union. Les Etats réfractaires à la libre
circulation des personnes ont peur d’être envahis par la population des autres Etats (dits
pauvres) à la recherche d’emploi.
Dans certains Etats, l’égoïsme national est justifié par le fait que les entreprises
nationales ne peuvent pas supporter la concurrence. Elles sont protégées par des droits
douaniers. L’ouverture des frontières constitue une marque à gagner. Sans droit douanier, le
sucre gabonais supportera difficilement la concurrence du sucre venant du Cameroun.
L’égoïsme national vise à protéger les marchés intérieurs, les emplois et les richesses.
L’insécurité dans certaines régions d’Afrique centrale, notamment le Nord-Ouest
centrafricain et celle à l’Est du Tchad est aussi un facteur d’inquiétudes justifiées. Les habitants
des régions énumérées sont victimes des violences et sont dépouillés de leurs biens lorsqu’ils
ne sont pas tués. Il va de soi que dans ces conditions, aucun allogène ou étranger ne prendra le
risque de s’aventurer dans ces zones, même si la circulation est déclarée libre. Ainsi, l’insécurité
bloque la libre circulation des personnes et des biens.
Les barrières à l’intégration sont aussi culturelles. Il peut paraître anormal pour les
Gabonais qu’une entreprise camerounaise vienne concurrencer les entreprises gabonaises qui
peinent encore à trouver des marchés sur place.
Section 2 : La liberté des prix et des échanges
Il s’agit également de deux principes fondamentaux en droit de la concurrence.
§ 1 : La liberté des prix

Pour réglementer et garantir la concurrence le législateur a agi sur les prix du fait que
ceux-ci ont un pouvoir éminent dans la manipulation de l’offre et de la demande et donc agissant
directement sur la concurrence. En effet certaines pratiques frauduleuses et divers actes 3
incriminés sont initiés par des professionnels malveillants qui agissent uniquement sur les prix.
C’est dans cette perspective que le législateur a forgé le principe de la liberté des prix (cf.
Chapitre 1er de la loi fixant le régime de la concurrence). De son intitulé ce principe insiste sur
le fait que les prix sont le fruit de la libre confrontation entre l’offre et la demande.
L’article 1er de cette loi précitée dispose clairement que « sont libres par le jeu de la concurrence
les prix des biens et services ».
La liberté des prix implique l’obligation d’information du consommateur sur le prix par
voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié (article 24 de
la loi 14/98 fixant le régime de la concurrence au Gabon). Cette obligation a pour objet de
protéger les intérêts légitimes du consommateur. Toutefois pour protéger les intérêts des
consommateurs sans léser ceux des professionnels plusieurs limitations ont été portées à ce
principe. Ainsi, selon les dispositions de l’article 4 al. 2 de la loi précitée : « Le Gouvernement
peut en tant que de besoin et après avis de la Commission de la concurrence prévue à l’article
3 ci-dessus, réglementer les prix des biens et services, notamment lorsque la concurrence par
les prix est faussée dans les secteurs ou se sont constitués des monopoles ou qui sont soumis à
une réglementation particulière des prix ». L’article 5 ajoute que : « Le Gouvernement peut
également en cas de nécessité et nonobstant le jeu de la concurrence prendre des mesures visant
à:

- Empêcher les hausses excessives de prix découlant d’une situation de crise ou d’un
fonctionnement anormal du marché d’un bien ou d’un service ;
- Interdire ou restreindre, après avis de la Commission de la concurrence, l’importation
d’un ou plusieurs produits données, qui causent ou menacent de causer un préjudice à
une production nationale établie, ou compromettent de manière patente le démarrage
d’une production nationale. Ils peuvent être soumis à contingentement ou surtaxes
douanières ».

§ 2 : La liberté des échanges


La liberté des échanges ou libre –échange est également prévue par les articles 4 et 5 de
la loi n°14/98. Elle renvoie à la liberté des exportations et des importations.
Le libre-échange désigne un système de commerce international reposant sur l’absence
de barrières tarifaires et non tarifaires à la libre circulation des produits, des services, des
travailleurs, des capitaux. « Laissez faire, laissez passer » était déjà la devise des physiocrates
français au XIIIe siècle.
Selon les libéraux, le libre –échange favorise le développement économique général et
permet d’obtenir une meilleure efficacité en permettant une utilisation optimale des facteurs de
production par la spécialisation géographique de chaque pays et région (loi des avantages
comparatifs).
La liberté des échanges n’est qu’une des formes de la propriété : c’est le droit de chacun
de disposer du fruit de son activité. Toutefois, cette liberté est limitée par le fait qu’elle ne doit
porter atteinte ni à la protection du trésor national et de la propriété industrielle, commerciale
ou intellectuelle, ni à la lutte contre les biens et services émanant de la contrefaçon dont un
opérateur économique se serait rendu coupable (article 6 de la loi n°14/98).

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Chapitre 2 : La protection des concurrents

Section 1 : Les règles relatives à la transparence dans les transactions commerciales

Ces règles essentiellement de droit interne concernent la transparence précontractuelle


et la transparence post-contractuelle.

§ 1 : la transparence précontractuelle : les conditions générales de vente

A- Le principe de communication des conditions générales de vente

Plusieurs dispositions de la loi prévoient ce principe. Ainsi, selon l’article24, « tout


vendeur de produits, tout prestataire de service doit…, informer le consommateur…. Sur les
conditions particulières de la vente, selon les modalités fixées par voie réglementaire ». Ces
conditions doivent être écrites.

B- Le contenu des conditions générales de vente

Selon l’article 28 de la loi de 1998, tout producteur ou importateur est tenu de


communiquer à tout revendeur qui en fait la demande son barème de prix et ses conditions de
vente. Celles-ci comprennent les conditions de règlement et, le cas échéant, les rabais et
ristournes. Il peut également s’agir de :
- Décrire les caractéristiques des produits ou services ;
- Présenter les tarifs toutes taxes comprises ;
- Informer sur le service après-vente, les garanties et les conditions de réalisation du
contrat ;
- Informer sur les délais de rétraction (7jours) ;
- Préciser le délai de remboursement en cas de rétractation du client :
- Préciser le délai de livraison, maximum de 30 jours à compter du lendemain de la
réception de la commande, etc.
§ 2 : La transparence post-contractuelle

Elle renvoie à la facturation, à l’étiquetage et aux déclarations de stock.

A- La facturation et l’étiquetage

La facture ou quittance est un document comptable, relatif à un achat ou un service,


comportant des mentions obligatoires ayant un rapport avec l’opération ou la transaction
concernée. Ces mentions sont notamment le nom et l’adresse du client, le numéro
d’identification de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) du client s’il est « assujetti », le numéro de
la facture, la date de délivrance de la facture, la somme totale à payer (le prix hors taxe, le taux
de la taxe sur la valeur ajoutée, le montant de la taxe sur la valeur ajoutée, les éventuels frais
supplémentaires, la quantité, les frais des options, le prix de la main d’œuvre lorsqu’il s’agit
d’une prestation de service…) le détail et le décompte des produits, les éventuelles réductions
ou « 3R »(Rabais, Remises ou Ristournes), le délai de livraison lorsqu’il s’agit d’une
commande à livrer, les garanties, la date à laquelle le règlement, ainsi que le nom et l’adresse
de l’entreprise et son numéro d’identification dans le cas où elle serait « assujettie ». Rappelons
que l’établissement d’une facture est gratuit et que les mentions obligatoires varient en fonction
de l’opération et du domaine qu’il concerne.
Selon l’article 24 de la loi 1998, tout vendeur de produits, tout prestataire de service doit 5
informer le consommateur sur les prix, par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par
tout autre procédé approprié.
Selon les dispositions de l’article 30, l’étiquette informative est obligatoire pour toutes les
denrées périssables logées ; ainsi que pour tous les produits cosmétiques et pharmaceutique
commercialisés sur le territoire national. Toutes les informations relatives à l’origine, la date
limite de consommation ou d’utilisation ; la quantité et aux qualités substantielles des produits
susvisés doivent être libellées de façon lisible en langue française.

B- Les déclarations de stock

Elles sont obligatoires. Selon l’article 31 de la loi 1998, les producteurs, importateurs ou
distributeurs doivent adresser périodiquement, et chaque fois que requis, leurs déclarations de
stocks en quatre exemplaire à l’Administration en charge de l’application en charge de
l’application de présente loi.
Ces déclarations doivent comporter :
• Les quantités moyennes de marchandises produites ou commandées, estimées à partir
du rythme de la demande sur nue période donnée correspondant à la fréquence de
production ou d’approvisionnement ;
• Le stock de sécurité susceptible de satisfaire toute hausse imprévisible de la demande et
de couvrir les éventuels aléas de production ou d’approvisionnement, limité à 20% de
la quantité moyenne.

Section 2 : La protection des concurrents dans le cadre de l’exécution et de l’extinction


des contrats

§ 1 : Dans le cadre de l’exécution des contrats

A- La revente à perte

La revente à perte est une pratique commerciale légalement interdite.


La revente à perte est juridiquement constituée lorsqu’un distributeur vend un produit en
dessous du seuil de revente à perte, dénommé ^prix d’achat effectif.
L’interdiction de la revente à perte est destinée à limiter les abus de position dominante et à
protéger le commerce de proximité face à la grande distribution.
Sans l’interdiction de la revente à perte, la grande distribution pourrait utiliser des prix
artificiellement bas. Toutefois, selon l’article 14 de la loi de 1998, ne sont pas considérées
comme des ventes à perte, les ventes réalisées sans l’intention de limiter la concurrence,
notamment la vente de :
• Produits périssables, menacés d’altération rapide
• Produits dont le commerce présente un caractère saisonnier marqué lorsque la vente a
lieu soit pendant terminale de la saison, soit entre deux saisons de vente ;
• Produits qui ne répondent plus à la demande générale en raison de l’évolution de la
mode ou de l’application de perfectionnements technique.
• Produits dont le réapprovisionnement s’est effectué en baisse. Le prix effectif d’achat
est alors remplacé par le prix résultant, soit de la nouvelle facture d’achat, soit de la
valeur de réapprovisionnement ;
• Produits dont le prix de vente est aligné sur le prix légalement pratiqué pour les mêmes
produits par un autre commerçant dans la même zone.
Il en est de même pour les ventes volontaires ou forcées réalisées à la suite d’une cessation ou
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d’un changement d’activité, pour les ventes-soldes et les liquidations.

B- Les prix imposés

Selon l’article 20 de la loi de 1998, l’imposition de prix minimum est le fait pour un
opérateur économique d’obliger directement ou indirectement un partenaire économique à
revendre à un prix minimum fixé d’avance. C’est une pratique qui est interdite. L’exception est
la solution en franchise qui permet d’échapper à la réglementation des prix imposés. Cependant,
il s’agit pour le franchiseur d’être prudent car, en cas d’harmonisation flagrante des prix
pratiqué dans le réseau sur tout le territoire l’Administration pourra y voir une pratique
déguisée de prix minimal imposé

§ 2 : Dans le cadre de l’extinction des contrats

A- L’engagement de non concurrence

Un engagement de non-concurrence a pour but d’influer, de quelque manière que ce soit,


sur l’acquisition ou la fourniture de biens ou de services par le contribuable ou par un autre
contribuable avec lequel il a un lien de dépendance. Cela peut prendre une des formes
suivantes :
- Un accord, une promesse ;
- Une renonciation à un avantage ou à un droit.
Les engagements de non-concurrence se retrouvent fréquemment dans les contrats pour la vente
ou l’achat d’une entreprise, d’actions ou d’une participation dans une société de personnes. De
tels engagements sont souvent d’une limitée et peuvent se restreindre à un lieu spécifique. Les
engagements de non concurrence à effet post-contractuel font l’objet d’une contestation
croissante. Celle –ci traduit leur utilité pour le créancier et leur gêne pour le débiteur. La
contestation es fonde sur le principe de la liberté d’entreprendre, de mieux en mieux accueilli
par les juges qui exercent à cet égard un contrôle rigoureux de la validité et de la portée des
clauses de non concurrence. Trois décisions récentes sont particulièrement révélatrices de cette
approche.
- La chambre commerciale de la Cour de Cassation, dans un arrêt du 18 décembre
2007, apprécie de manière restrictive la satisfaction des conditions de validité d’une
clause de non concurrence stipulée dans un contrat de franchise :
• L’engagement doit être limité dans le temps, dans l’espace et quant à l’activité
concernée.
• Et l’engagement doit être proportionné aux intérêts légitimes du créancier.
Les juges considèrent que l’engagement souscrit par le franchisé de ne pas utiliser une enseigne
nationale et de ne pas s’approvisionner hors d’un réseau national ou régional, pendant un an,
sur sa commune d’implantation et sur les communes voisines, constituait une limitation
disproportionnée au regard de l’intérêt tenant à la protection de son savoir-faire.
- La Cour d’appel de Paris, dans un arrêt du 13 décembre 2007, interprète, dans un sens
favorable au débiteur, une clause de non concurrence ambiguë. La Cour refuse de
prendre en compte une ponctuation pourtant signifiante pour écarter toute contrepartie
attachée à l’engagement de non concurrence. Elle estime au contraire « que l’obligation
de non concurrence qui procure un avantage économique à la partie au profit de
laquelle elle est stipulée justifie la rémunération de celui qui en s’obligeant restreint sa
liberté d’entreprendre ».
- La chambre commerciale de la Cour de cassation, dans un arrêt du 11 mars 2008,
distingue la clause par laquelle un employeur cherche à éviter le débauchage de ces
salariés ou l’embauche d’ancien s salariés (clause de non sollicitent) et la clause par 7
laquelle l’employeur cherche à éviter que ses anciens salariés sollicitent sa clientèle
(clause de non concurrence maladroitement qualifiée en l’espèce de non sollicitation).
Seule la seconde se trouvant soumise au régime des engagements de non concurrence.
Se trouve ainsi soumise au régime des engagements de non concurrence l’obligation
pourtant plus limitée de non sollicitation.
Ces décisions démontrent la nécessité d’élaborer avec la plus grande prudence les clauses de
non concurrence dans leur contenu et dans leur forme.
Quant au contenu, il convient de justifier économiquement l’engagement mis à la charge du
débiteur en tenant compte non seulement des exigences, agence commerciale, contrat de travail.
Quant à la forme, il convient d’exploiter de manière claire et précise les modalités d’un tel
engagement.

B- La rupture des relations commerciales

Initialement prévu pour sanctionner les abus de puissance économique, le délit civil de
rupture brutale d’une relation commerciale établie est aujourd’hui précisé. Tant le législateur
que la jurisprudence ont élargi son champ d’application. La généralité des dispositions légales
laisse entendre que la notion de " relation commerciale établie" recouvre tous les types de
relations commerciales entretenues entre deux professionnels à l’exclusion des relations avec
les consommateurs.
Les dispositions pertinentes du Code OHADA visent à la fois la rupture totale d’une relation
commerciale établie et la rupture partielle.
La rupture totale peut être caractérisée sans difficulté. Elle se traduit par la cassation pure et
simple des commandes ou des livraisons.
La rupture partielle est, quant à elle, plus difficile à caractériser. La jurisprudence a jugé qu’une
diminution effective des commandes, et par conséquent, du chiffre d’affaires, constitue une
rupture partielle brutale, sous réserve d’être substantielle. De même, elle a assimilé la rupture
ne portant que sur la fourniture de certains produits à une rupture partielle brutale.
Enfin, le non-respect d’un engagement de chiffre d’affaires ou des changements de politique
commerciale peuvent constituer une rupture partielle.
La qualification de rupture partielle brutale a pour principale conséquence la prise en compte
du chiffre d’affaires en tant que référence pour le calcul du préjudice subi.
La brutalité de la rupture peut découler soit de l’absence de préavis écrit, soit de l’insuffisance
du préavis donné.
En vue d’échapper à la sanction de la rupture brutale, le préavis doit donc être suffisant.
En outre, il doit également être émis dans un délai raisonnable. En d’autres termes, le délai est
calculé en prenant en compte l’ancienneté de la relation commerciale, la nature des produits ou
services concernés, leur notoriété, ou encore l’importance représentée par le partenaire
économique, auteur de la rupture, dans le chiffre d’affaires de l’autre partenaire.
L’absence de motivation de la rupture est indifférente dans l’appréciation du caractère brutal
ou non de la rupture, sauf en cas de faute ou d’inexécution, par l’autre partie, de ses obligations.
La rupture brutale entraine des conséquences :
❖ La responsabilité délictuelle et le paiement de dommages et intérêts
Le texte OHADA impose, à la charge de celui qui souhaite mettre fin à une relation
commerciale établie une véritable obligation de loyauté dans la rupture avec son partenaire
économique. L’auteur de la rupture qui manque à cette obligation commet donc une faute
engageant sa responsabilité délictuelle et l’obligeant à réparer le préjudice subi.
❖ La demande de poursuite de la relation commerciale
Le partenaire lésé peut demander la reprise des commandes ou livraisons. A cette fin, il doit 8
saisir soit le juge des référés en invoquant un trouble manifestement illicite, soit le juge du fond
par une assignation à bref délai.
❖ La facilité de résiliation sans préavis
L’auteur de la rupture peut être exonéré de sa responsabilité dans des cas précis. Il dispose
d’une faculté de résiliation sans préavis, soit en cas d’inexécution par l’autre partie de ses
obligations, soit en cas de force majeure, laquelle n’est constituée qu’en présence d’un
événement imprévisible, extérieur et irrésistible.
En imposant à l’auteur de la rupture de relations commerciales établies, l’obligation de respecter
un préavis écrit, le législateur communautaire a voulu assurer une certaine loyauté dans les
relations entre partenaires économiques. Toutefois, il appartient aux juges de veiller à ce que
l’esprit de ces dispositions ne soit pas détourné.

DROIT DES MARCHES PUBLICS

1)- les marchés à commande ou marchés à bons de commande : ils permettent à l’administration
de passer des marchés pour ses besoins courants annuels dont il n’est pas possible, au début de
l’année, de prévoir l’importance exacte ou bien qui excèdent les possibilités de stockage
(fournitures de bureau, denrées périssables). Le service concerné n’a plus qu’à puiser dans ce
stock au fur et à mesure de ses besoins en émettant des bons de livraison successifs, encore
appelés bons de commande qui indiquent la quantité à livrer, le lieu et le délai de livraison. Ces
marchés indiquent les limites minimales et maximales de la fourniture globale à livrer
exprimées soit en valeur, soit en quantité. Ils ne peuvent excéder une année sauf clause de tacite
reconduction. Ils ne portent que sur des crédits de fonctionnement. Dans ces marchés, l’autorité
contractante s’engage à confier à un prestataire, pour une période limitée l’exécution de tout ou
partie de certaines catégories de prestations, à des prix et conditions déterminés à l’avance, en
relation avec des dépenses de fonctionnement, suivant des commandes faites au fur et à mesure
des besoins

2)- les marchés de clientèle : cette catégorie est une extension de la précédente. Son institution
tend essentiellement à permettre aux entreprises contractantes d’établir des plans de fabrication
échelonnés sur plusieurs années en vue d’assurer un abaissement des prix de revient. Dans ces
marchés, l’Administration s’engage à confier au fournisseur retenu pendant une période de
durée ferme, pouvant atteindre cinq ans, toutes les commandes portant sur une catégorie de
prestations, sans que soient précisées au marché les quantités et la valeur des commandes
globales.
3)- les marchés de programme : pour les opérations d’investissement telles que les constructions
immobilières, l’Administration dispose d’un système particulier de financement correspondant
à la notion de programme. Un crédit global d’engagement de dépense correspondant au cout
total prévisible de l’opération est ouvert, assorti de crédits de paiement ouverts chaque année
par tranches nécessaires de réalisation. Le marché est ainsi passé pour plus d’un an sur
autorisation de programme et adossé à des crédits pluriannuels dans la loi de finances, son
exécution est fractionnée par tranche annuelle de réalisation dont le contenu est précisé chaque
année par note de service de la PRM, après le vote des crédits correspondants ;

4)- les marchés à lots : le marché peut être alloti si les travaux ou fournitures sont susceptibles
de dépasser les capacités techniques et financières d’une seule entreprise (pour faciliter l’accès
des PME aux marchés publics) ou lorsque la prestation doit être fournie dans des délais très 9
courts qui nécessiteraient un bouleversement onéreux des conditions de travail d’une entreprise
traitant pour la totalité, ou encore si l’allotissement comporte des avantages pour l’autorité
contractante (division en corps d’Etat, distance, concurrence…). Chaque lot est ainsi un marché
distinct et chaque concurrent peut, sauf spécification contraire, présenter des offres pour un ou
plusieurs lots. Le choix des fournisseurs une fois opéré, le marché est divisé en autant de
marchés qu’il y a de fournisseurs retenus. On a ainsi une mise en concurrence unique pour un
ensemble de marchés. Néanmoins, l’allotissement n’est pas une opération de fractionnement
des crédits visant à faire passer certains lots ou marchés en dessous de seuils exigés par la
réglementation pour la passation des marchés. En effet, lorsqu’un marché comporte plusieurs
lots, c’est la valeur totale de l’ensemble des lots qui est prise en compte.

C). la classification fondée sur le mode de passation


Ici on distingue :
- les marchés sur appel d’offres ;
- les marchés passés par concours ;
- les marchés par entente directe ou marchés négociés.

D)-.La classification fondée sur le mode d’établissement du prix ou de règlement

1)- les marchés à prix forfaitaire


Le prix global du marché est fixé en bloc et à l’avance. C’est le mode le plus simple
d’établissement du prix. Il convient aux marchés dont les prestations peuvent être bien définies
lors de l’établissement du contrat. C’est le cas des marchés de travaux de technique courante
ainsi que des marchés de fabrication simple. L’Administration peut toutefois traiter à forfait
pour des travaux comportant des spécifications techniques fixées par ses soins ; elle est alors
autorisée, et ne manque pas d’utiliser cette latitude, à exiger de chaque concurrent, à l’appui de
sa proposition forfaitaire, un devis estimatif En général le devis estimatif présenté lors d’un
appel d’offres décompose le prix en divers éléments de la prestation ou de l’ouvrage (salaires,
matières, frais généraux, charges diverses…).

2)- les marchés à prix unitaires


Le prix global du marché est fixé a posteriori compte tenu des prix unitaires établis d’avance et
des quantités effectivement réalisées. Ils sont beaucoup plus utilisés pour les marchés de
fournitures. Pour les marchés de travaux, ce sont les marchés au métré dans lesquels
l’administration peut, par avance, préparer un devis estimatif et quantitatif auquel les
fournisseurs doivent répondre (marchés sur devis et marchés sur bordereau de prix) ;

3)- les marchés à prix mixtes


Dans un marché de travaux conclu à forfait, il peut arriver que l’Administration ne soit pas en
mesure de déterminer avec précision la consistance de telle partie des travaux concourant à la
réalisation de l’ouvrage. Cette partie des travaux est alors exclue du forfait et est exécutée au
mètre. L’offre de prix comporte deux parties dans ce cas : un prix forfaitaire global pour la
partie principale de l’ouvrage, et un prix unitaire au mètre sur le reste du marché.

4)- les marchés sur dépenses contrôlées : si la détermination du prix d’un marché représente
de très grands risques pour le prestataire, il peut être conclu sur dépenses contrôlées. Il est alors
conclu sur la base des seules dépenses qui seront supportées par le prestataire et contrôlées a
posteriori par l’autorité contractante. Le bénéfice de l’entreprise est souvent fixé en pourcentage
et rarement en valeur absolue. Ces marchés ne peuvent être passés qu’avec les entreprises qui
tiennent une comptabilité régulière ; 10

5)- les marchés à prix provisoires : ils consistent à découper le marché en plusieurs phases.
Les parties s’accordent sur le prix à l’issue de chacune d’elles sur la base d’éléments de coûts
préalablement définis. Ils supposent des moyens sérieux de vérification d’où la nécessité de les
passer avec des entreprises qui tiennent une comptabilité régulière.

THEME II : LA PASSATION DES MARCHES PUBLICS

I. LES OPERATIONS PREALABLES

1. La détermination des besoins

Le marché public a pour objectif exclusif de répondre à la nature et à l’étendue du besoin à


satisfaire. Ainsi, la détermination des besoins permet d’identifier tous les besoins d’une
administration et de les hiérarchiser par priorité. Ces besoins sont exprimés par les
administrateurs de crédits lors des conférences budgétaires préalables au vote de la loi de
finances de l’année. Il s’agit de déterminer la nature et l’étendue des besoins à satisfaire qui
doivent être définis par rapport à des normes, des spécifications ou des critères de performance
ayant cours au niveau national ou international avant tout lancement d’appel à la concurrence
ou toute négociation (article 50 CMPG). Ce qui garantit une certaine objectivité dans la
définition des besoins.
Cependant, les marchés à bon de commande et ceux conclus en dépenses contrôlées traduisent
souvent la difficulté des PRM à définir leurs besoins de façon précise. Par ailleurs, la
prolifération des avenants pendant l’exécution des marchés est très souvent le résultat d’une
mauvaise définition des besoins à la base.

2. L’évaluation financière des marchés

Cette évaluation permet à la personne responsable du marché d’être fixé sur les ressources
financières à mobiliser pour la réalisation des projets que la loi de finances lui demande
d’exécuter, compte tenu des plafonds budgétaires qui caractérisent ces crédits ouverts. Ce sont
les marchés d’études qui permettent de déterminer le coût d’un marché de travaux, de
fournitures ou de service et les marchés de définition qui, eux, permettent de déterminer le coût
approximatif et les conditions d’établissement d’une étude.
Le marché de maîtrise d’œuvre peut comprendre les études d’esquisses et d’avant-projet,
l’assistance pour la passation des marchés de travaux, la direction, le pilotage, la coordination
du chantier, l’assistance au maître de l’ouvrage lors des opérations de réception et durant la
période de garantie de parfait achèvement. L’évaluation financière doit être sincère et réaliste,
se fonder sur les niveaux de prix habituellement pratiqués dans le secteur concerné. Des outils
tels que la mercuriale des prix ou les données statistiques en la matière sont nécessaires.

3. Le plan de passation

Ce plan doit être élaboré par l’autorité contractante pour indiquer les différents marchés par
nature (travaux, fournitures…) que celle-ci compte passer pour l’année budgétaire en cours,
compte tenu des crédits ouverts à son profit. Il doit également indiquer les modes de passation
envisagés pour chacun d’eux ainsi que le chronogramme qui s’y rattache. Présenté avant le
démarrage du processus d’attribution des commandes par marchés publics, ce plan doit être
approuvé, au Gabon, par la DGMP ou la Délégation Provinciale des marchés publics après 11
l’examen préalable de la cellule de passation des marchés publics mise en place auprès de
chaque autorité contractante.

4. La préparation des marchés

Cette préparation est faite par les services de l’administrateur de crédits qui ont compétence
pour le faire ou par des services techniques spécialisés de l’Administration tels que les
Ministères des travaux publics, de l’agriculture ou du Transport. Elle porte essentiellement sur
les principaux documents qui vont servir de base à la consultation (DAO, cahiers de charges,
spécifications techniques etc).

II. LES OBLIGATIONS DE PUBLICITE ET DE MISE EN CONCURRENCE

1. L’information : les marchés passés par appel à concurrence doivent obligatoirement faire
l’objet d’un avis d’information par divers supports de publicité (journal à diffusion nationale,
journal spécialisé, affichage, voie électronique). Cette publicité vise à informer les opérateurs
économiques de l’existence d’un besoin à satisfaire par une personne publique et à leur donner
les informations y relatives (critères de qualification et d’évaluation, volume prévisionnel des
prestations…) afin d’assurer la concurrence la plus large possible entre eux. Cette publicité
prend la forme d’avis d’appel à la concurrence (avis d’appel d’offres, avis à manifestation
d’intérêt….).

2. La post-information : c’est la publication des résultats d’une procédure d’attribution par la


PRM et qui doit, en principe, être faite dans la même forme que celle de l’information. Il
importe également que la PRM informe obligatoirement les candidats des résultats d’un appel
à la concurrence.

III. LES MODES DE PASSATION DES MARCHES PUBLICS

1). L’appel d’offres : c’est la procédure par laquelle l'autorité contractante choisit l'offre évaluée
la moins-disante, sans négociation, sur la base de critères préalablement portés à la
connaissance des candidats. Il peut être ouvert, restreint, en deux étapes ou précédé de pré
qualification :
- l’appel d’offres est ouvert lorsque tout candidat qui n'est pas exclu au titre de l'article 11 du
code des marchés publics peut soumettre une offre ;
- l’appel d’offres est restreint lorsque seuls peuvent remettre des offres les candidats spécialisés
que la PRM a présélectionné. Cette procédure n’est envisageable que lorsque, exclusivement,
les biens, les fournitures, les travaux ou les services, de par leur nature spécialisée, ne sont
disponibles qu’auprès d’un nombre limité de fournisseurs, d’entrepreneurs ou de prestataires
de services, c’est à dire lorsqu'un petit nombre d'entreprises connues à l'avance peut seul offrir
les fournitures ou les services susvisés. Ici, la sélection des candidats s’opère en deux temps.
On procède d’abord à un appel public de candidatures par avis d’appel public à la candidature
qui doit comporter l’indication de la nature particulière et de l’importance des prestations, des
justifications à produire touchant les qualités et capacités des candidats et la date limite de
réception des candidatures. Sur le vu du procès-verbal d’ouverture des offres de candidatures,
la PRM arrête la liste des candidats admis à présenter une offre. Puis, elle adresse à chacun des
candidats retenus l’avis d’appel d’offres proprement dit.
- l’appel d’offres en deux étapes ou précédé de pré qualification est possible dans le cas de
travaux, d’équipements importants, complexes ou de services spécialisés ainsi que lorsque la 12
PRM souhaite faire son choix sur la base des critères de performance et non de spécifications
techniques détaillées ;

2)- Le concours n’est possible que si l’autorité contractante justifie que des motifs d’ordre
technique, esthétique et financier nécessitent des recherches particulières. C’est donc une
procédure par laquelle l’administration indique les besoins à satisfaire, et ce sont les candidats
fournisseurs qui définissent exactement la prestation qu’ils proposent pour répondre à ces
besoins. L’objet du marché est donc une prestation de conception ou la personne publique
choisit, après mise en concurrence et avis du jury du concours, un plan ou un projet sur la base
d’un programme établi.

3. L’entente directe ou marchés de gré à gré : c’est un mode de passation par lequel la personne
responsable du marché engage, sans formalité, les discussions qui lui paraissent utiles et attribue
ensuite le marché à un candidat pré identifié. Cependant, les marchés sont passés par entente
directe sous réserve de l'accord préalable et formel de la DGMP. Cette procédure ne se justifie,
au Gabon, que dans les cas suivants :
-Lorsqu’il s’agit de la continuation d’une opération ayant fait l’objet d’un appel d’offres, et
pour lequel il est reconnu qu’aucun avantage ne serait escompté d’un nouvel appel d’offres ;
- Lorsque les marchés ne peuvent être confiés qu’à un prestataire déterminé pour des raisons
techniques et artistiques ;
- En cas de situation de péril avéré résultant de la défaillance manifeste de l’entrepreneur, du
fournisseur ou du prestataire ;
- Lorsque deux appels d’offres successifs sont déclarés infructueux. Dans ce cas, la priorité est
accordée aux soumissionnaires dont les offres techniques ont été jugées conformes et qui ont
remis les offres les plus avantageuses ;
-En cas d'urgence impérieuse motivée par des circonstances imprévisibles ou des cas de force
majeure ne permettant pas de respecter les délais prévus dans les procédures d’appel d’offres
et nécessitant une intervention immédiate ;
- Lorsque le secret-défense l’exige ;
- Lorsque les travaux, fournitures ou services ne sont réalisés qu’à titre de recherche, d’essai ou
de perfectionnement;
-lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant l'emploi d'un
brevet d'invention, d'une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul entrepreneur, un seul
fournisseur ou un seul prestataire ;.

Dans tous ces cas, l’attribution du marché est effectuée après consultation préalable d’au moins
trois entrepreneurs, fournisseurs, ou prestataires pour connaitre la vérité des prix.
IV. LES PROCEDURES D’ATTRIBUTION ET D’APPROBATION DES MARCHES
PUBLICS :

1. Les marchés passés par appel d’offres :

La procédure d’attribution et d’approbation des marchés par appel d’offres débute par la
transmission du DAO à la DMP pour examen ou saisine de la DMP pour préparation du DAO
(article CMPG) et l’élaboration de l’avis d’appel d’offres selon le modèle type fixé par
l’ARMP ;
- publication de l’avis contresigné par le DGMP et la PRM dans le journal des marchés publics
ou dans toute autre publication à diffusion nationale ou internationale et sur le site de la DMP. 13
L’avis d’appel d’offres fait connaitre aux candidats certaines informations notamment :
l’identification de l’autorité contractante et de la PRM, l’objet du marché, la date et l’heure
limites de dépôt des offres, les modalités d’acquisitions du DAO, les critères d’évaluation, la
date, l’heure et le lieu de l’ouverture des plis, la source de financement, le type d’appel d’offres,
la qualification des candidats et les conditions d’acquisition du dao, les conditions auxquelles
doivent répondre les offres notamment le montant de la caution de soumission, le délai pendant
lequel les candidats restent engagés par leurs offres ; le nombre maximum de lots dont un
soumissionnaire peut être attributaire, le ou les lieux ou l’on peut consulter ou acquérir le
dossier d’appel d’offres ;
- soumission et réception des offres. Les soumissionnaires peuvent envoyer leurs offres par voie
postale ou les remettre par porteur à l’autorité contractante sous plis fermés. Dans tous les cas,
le cachet de réception du bureau de la PRM ou du bureau de réception des offres, indiqué dans
le DAO, fera foi. La date de réception des offres peut être prorogée par la PRM. Il en informera,
par écrit, les candidats ayant procédé au retrait du DAO. A leur réception, les plis sont revêtus
d’un numéro d’ordre et enregistrés par ordre d’arrivée sur un registre spécial délivré en chaque
début d’exercice budgétaire par l’ARMP. Les offres parvenues postérieurement aux dates et
heures de dépôt sont irrecevables et devront être retournées sans être ouvertes.
- convocation des membres de la CEO. La PRM convoque par écrit les membres de la
Commission d’évaluation des offres au moins 5 jours avant la date prévue pour l’ouverture des
plis ;
- séance d’ouverture des plis : la séance d’ouverture des plis contenant des offres a lieu à la
date limite fixée pour le dépôt des offres. La PRM, en présence des candidats ou de leurs
représentants qui souhaitent être présents ainsi qu’un observateur indépendant recruté par
l’ARMP et mis à la disposition de la DGMP, ouvre les enveloppes contenant les offres. Le nom
de chaque candidat, le montant de chaque offre et de chaque variante, et, le cas échéant le
montant des rabais proposés sont lus à haute voix; la présence ou l’absence de garantie d’offres
est également mentionnée. Ces renseignements sont consignés dans le procès-verbal de la
séance d’ouverture qui est contresigné par toutes les personnes présentes et auquel est jointe la
liste signée desdites personnes. Ce procès-verbal est remis par la suite à tous les
soumissionnaires qui en font la demande (article 107 alinéa 5 CMPG) ;
- séance d’évaluation des offres. La PRM évalue les offres avec l’assistance de la CEO et de
tout expert auquel elle souhaite recourir. Elle procède à un examen détaillé des offres afin de
déterminer si les aspects techniques, contractuels et les prix proposés correspondent à ceux
indiqués et sont conformes aux exigences du DAO. Les variantes ne sont prises en compte que
si elles sont prévues dans le DAO. Elle élimine les offres jugées non conformes à l’objet du
marché et, après avoir procédé à une évaluation détaillée, elle retient l’offre évaluée la moins-
disante. Un rapport signé et paraphé de l’ensemble des commissaires est rédigé à la fin de cette
séance ;
- transmission du rapport par la PRM à la DGMP ;
- approbation du rapport d’évaluation par la DGMP ;
- publication des résultats de l’appel d’offres. Le mode de publicité de l’attribution est le même
que celui qui, le cas échéant, a été utilisé pour publier l’invitation à soumettre une candidature,
une offre ou une proposition ;
- notification de l’attribution au candidat retenu et lettre d’information aux candidats non
retenus en indiquant les motifs du rejet de leurs offres, le montant du marché attribué et le nom
de l’attributaire ;
- transmission pour approbation à la Direction Générale du Budget et des Finances Publiques
via la DGMP des projets de marchés signés par les parties contractantes.

2. Les marchés passés par entente directe : 14


- demande d’ouverture de la procédure auprès de la DGBFIP pour l’établissement d’un marché
par entente directe. Cette demande doit fournir certaines informations : l’objet des prestations,
le montant des prestations, les motifs justifiant le recours à ce mode de passation, le candidat
pré identifié et les raisons de son choix ;
- avis de non objection ou non de la DGBFIP ;
- élaboration et transmission à la DGBFIP du projet de marché signé par les parties comprenant
le devis, les pièces requises d’un candidat à un marché ;
- analyse juridique du projet de marché, visa de conformité juridique et approbation.

3. Le cas spécifiques des marchés de prestations intellectuelles :


Les marchés de prestations intellectuelles recouvrent les activités qui ont pour objet des
prestations à caractère principalement intellectuel dont l’élément prédominant n’est pas
physiquement quantifiable. Ils peuvent être définis comme des contrats par lesquels une
personne publique recourt aux services d’une personne morale de droit privé très spécialisée
dont la prestation lui permettra d’agir, de prendre des décisions, de faire des choix de façon plus
éclairée et plus sûre, en contrepartie du paiement d’un prix. Cette prestation a pour finalité de
bonifier l’action de la personne publique, de la rendre plus utile et plus efficace.

Parmi ces marchés, on peut citer les marchés d’études et les marchés de définition.
Les marchés d’études sont des contrats mettant à la charge d’une personne privée l’élaboration
d’un rapport sur une réalisation ou une commande envisagée par la personne publique tandis
que les marchés de définition sont des marchés ayant pour objet d’explorer les possibilités et
les conditions d’établissement d’un marché d’études ultérieur. En réalité, ils doivent permettre
de préciser les buts et performances à atteindre, les techniques de base à utiliser, les moyens en
personnel et en matériel à mettre en œuvre.

Les principales étapes de la procédure de passation de ces marchés sont les suivantes :
- élaboration d’une invitation (ou demande) publique d’expression d’intérêt qui va permettre
d’arrêter la liste restreinte (ou short list) des candidats présélectionnés pour remettre des offres
- examen et analyse des offres techniques par la CEO et désignation des candidats retenus dans
la short list. Ici, les candidats sont sélectionnés par la CEO en raison de leur aptitude à exécuter
les prestations en question et sur la base des critères publiés dans la demande d’expression
d’intérêt.
- préparation du dossier d’invitation des candidats retenus comprenant la lettre d’invitation et
les termes de référence (document établi par l’autorité contractante et définissant les exigences
qu’elle requiert y compris les méthodes à utiliser et les moyens à mettre en œuvre, ainsi que les
résultats qu’elle escompte. La lettre d’invitation doit indiquer le projet de marché, les critères
de sélection et leur mode de sélection détaillé ;
- demande des propositions aux seuls candidats présélectionnés ayant obtenu la note technique
minimum. Les candidats ayant satisfait aux critères de présélection seront invités à retirer le
dossier de consultation et à soumissionner en remettant leurs offres financières par les
candidats.
- ouverture des offres financières par la CEO des seuls candidats ayant obtenu la note technique
minimum.
- attribution du marché au candidat ayant obtenu la meilleure note après pondération des notes
technique et financière ;
La suite se déroule en suivant les mêmes étapes que dans l’appel d’offres.
Il convient de rappeler ici que le dossier d’invitation doit indiquer les exclusions éventuelles à
la participation future aux marchés de travaux, fournitures et services qui résulteraient des
prestations considérées. 15

La CEO prendra en compte généralement les éléments suivants :


- la qualité technique de la proposition ;
- l’expérience de la firme ;
- la qualification des experts et la méthode de travail proposée ;
- le montant de la proposition.

Il convient de souligner que l’autorité contractante aura préalablement déterminé, notamment


en fonction de l’importance de la tâche à accomplir, de l’aspect pluridisciplinaire de la mission,
du nombre de consultants requis, des besoins d’assistance délocalisée si elle doit avoir recours
à des firmes de consultants ou à un consultant individuel.
L’utilisation des consultants individuels est notamment requis pour les tâches ne demandant
pas du travail en équipe, ni d’appui d’un siège pour une assistance technique spécifique et de
courte durée.

Les méthodes de sélection, annoncées dans la demande de propositions, sont les suivantes :
- la sélection fondée sur la qualité technique et le coût, basée notamment sur l’expérience de la
firme, la qualification des experts, la méthodologie de travail proposée et le montant de la
proposition (SFQC) ;
- la sélection fondée sur le moindre coût, c'est-à-dire sur la base de la meilleure proposition
financière soumise par les candidats ayant obtenu la note technique minimale requise (SMC) ;
- la sélection fondée sur un budget déterminé dont le consultant doit proposer la meilleure
utilisation possible (SBD) ;
- la sélection fondée sur la seule qualité technique de la proposition (SQ), c’est notamment le
cas lorsque les prestations sont d’une complexité exceptionnelle ou d’un impact considérable,
ou encore lorsqu’elles donneraient lieu à des propositions difficilement comparables.

Toutefois, lorsque les prestations requièrent la sélection d’un consultant particulier en raison de
sa qualification unique ou de la nécessité de continuer avec le même prestataire, le consultant
peut être recruté par entente directe.

V. LA FORMATION DU CONTRAT

Le contrat se forme après plusieurs étapes qui passent par la rédaction et leur insertion dans les
pièces constitutives du marché :

1. Des cahiers de charges : ils sont établis par l’autorité contractante qui fixent les candidats à
tout marché sur les conditions générales auxquelles ils doivent souscrire s’ils veulent conclure
ce marché avec cette autorité. Bien qu’établi unilatéralement par l’administration, ils n’en
revêtent pas moins un caractère contractuel dès lors que le cocontractant a signé le marché.

2. Du marché ou convention ou CCAP : il constate l’accord des parties matérialisé par leurs
signatures respectives. Au Gabon, seule sa notification après approbation par la DMP et après
visas des autorités administratives compétentes (DGB, DGCRC) lui donne force de loi. Les
plans, devis, spécifications techniques en font aussi partie.

La convention contient les droits et obligations des parties qui doivent y être obligatoirement
mentionnées :
- l'identification des parties contractantes ;
- la justification de la qualité de la personne signant le marché ; 16
- la définition de l'objet du marché ;
- la référence aux articles du code des marchés publics ;
- l'énumération par ordre de priorité des pièces du marché ;
- le prix du marché et les modalités de sa détermination ;
- le délai d'exécution du marché ou la date de son achèvement ;
- les conditions de réception et, le cas échéant, de livraison de prestations ;
- les conditions de résiliation du marché ;
- la date de notification du marché qui est le point de départ du délai d’exécution ;
- le comptable public assignataire chargé du paiement et l'imputation budgétaire du marché;
- la domiciliation bancaire où les paiements seront effectués ;
-la clause anti-corruption ;
-les délais de garantie opérationnelle des prestations ;
-les conditions de révision des prix ;
- dans le cas où il est fait appel à la concurrence internationale, le droit applicable et les
modalités de règlement des litiges.
Cette liste n’est pas exhaustive, les parties pouvant prévoir d’autres mentions (sous-traitance,
conditions de contrôle…).
Le défaut de certaines mentions (indications des parties, objet du marché, prix du marché)
entraînerait la nullité du marché. Celui des autres mentions, sans nécessairement le rendre nulle,
en rendrait tout de même l’exécution difficile générant des contestations ou des retards de
paiement.

De façon générale, les droits des parties se résument en ceci que l’autorité contractante a droit
à la prestation attendue dans les termes fixés par les différents cahiers de charge, alors que le
titulaire du marché a droit au paiement de sa prestation selon les clauses du marché.

4. La signature de l’acte d’engagement et la conclusion du marché : l’acte d’engagement est la


pièce par laquelle le candidat à un marché publique présente son offre ou sa proposition et
adhère aux clauses rédigées par l’autorité contractante. Sans cet acte, le marché ne peut exister.
Une fois le marché attribué, la PRM le signe, engageant ainsi la personne publique. Le marché
est donc de ce fait conclu entre les parties. Il doit ensuite être approuvé par l’autorité
compétente.

5. La notification du marché : elle consiste en la remise au cocontractant de deux exemplaires


du marché. Le marché est réputé prendre effet à compter de la date de notification de celui-ci
au cocontractant par l’autorité contractante sauf si les stipulations contractuelles en disposent
autrement. C’est le cas si les parties décident que la date du début de l’exécution du marché est
conditionnée par l’émission d’un ordre de service de la PRM à cet effet. Dans les deux cas, le
délai d’exécution du marché court à compter de cette date.

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