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FÉDÉRATION FRANÇAISE DE HAND-BALL

MÉTHODOLOGIE HAND-BALL
DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE
COMMISSION DE RECHERCHE ET
DE DOCUMENTATION
(En liaison avec le Conseil pédagogique de I ' I. N .S., et le Cercle d'Étude des
Jeux sportifs collectifs des Écoles Normales Supérieures d'Éducation Physique et Sportives)

LE MANAGERAT
THEORIE ET PRATIQUE Remarques préliminaires I. -- Approche historique
1. Les éléments qui concourent à l'efficacité d'une
équipe, c'est-à-dire à son rendement en compétition, peu- Depuis 1950 environ, date de l'apparition en France du hand-ball à
sept, jusqu'à nos jours, l'évolution générale de la conception du
vent être ramenés schématiquement à trois : managerat se calque sur l'évolution des connaissances tactico-tech-
- les dirigeants, responsables sur le plan administra- niques des enseignants et entraîneurs.
tif, matériel, médical ; 1. De 1950 à 1955, les connaissances théoriques et pratiques sur le
hand-ball ainsi que la conception du managerat manquent de fondations :
- les techniciens : entraîneur, manager, capitaine qui — au sein des établissements scolaires, l'enseignant constitue
exercent leur influence dans le domaine compétitif, des équipes, les engage en compétition avec un bagage essentielle-
dans la préparation et la direction des équipes ; ment technique : l'aspect collectif est secondaire. Manager, c'est
changer les joueurs dès qu'ils sont fatigués ; manager, c'est faire
- les joueurs qui, tous concernés par l'évolution posi- jouer en créant l'enthousiasme, le dynamisme, la volonté de vaincre ;
tive du groupe, participent à l'élaboration et à l'exé- — au sein du club, le responsable cumule généralement les fonc-
cution des programmes établis. tions d'entraîneur-manager-capitaine. Il joue le plus souvent demi-
centre en retrait : il a une vision large du jeu, il distribue les rôles,
L'organisation, l'articulation et la collaboration de ces la balle et... les ordres !
éléments font de l'équipe un tout structuré. 2. De 1955 à 1960, les connaissances théoriques et pratiques s'étof-
2. Le collectif (entraîneur, manager, capitaine, étroite- fent :
— chez les scolaires, l'enseignant, seul responsable, tient le temps,
ment soudés) détermine les problèmes soulevés par la la marque, quelquefois une FICHE qui concrétise surtout la technique
compétition et l'entraînement. La liaison intime de ces individuelle : les mauvaises passes, les tirs tentés, les tirs réussis,
trois « personnages » autorise la possibilité réelle d'enga- technique considérée isolément, sans liaison avec le partenaire, sans
rapport avec l'adversaire. L'observation demeure particularisée. Mana-
ger le groupe sur la voie du progrès : ger, c'est la plupart du temps préconiser la contre-attaque, utiliser en
- l'entraîneur est avant tout responsable de la prépa- attaque une ou deux « vedettes » qui monopolisent toutes les actions,
ration de l'équipe. Il en dégage d'abord les lignes direc- les autres joueurs étant « asservis » à ceux qui doivent emporter la
décision ; c'est, en défense, faire marquer en homme à homme la ou
trices, axées sur l'assimilation de plans nécessaires pour les « vedettes » adverses ;
atteindre les objectifs choisis par tous. En fonction de — dans le club, apparition de l'entraîneur-manager qui agit de la
chaque adversaire, il détermine le « plan tactique spé- touche, ébauche l'analyse du match par observation fondée avant tout
sur la mémoire, « pointe » plus particulièrement les actions négatives de
cial » qui doit permettre l'obtention de la victoire ; ses propres joueurs (mauvaises réceptions, mauvaises passes, mar-
- le manager intervient plus particulièrement au mo- chers), quelquefois utilise la FICHE-ESPION avec pointage d'actions
ment des matches. Sa conduite de l'équipe est bien sûr individuelles des adversaires : les tirs essentiellement (départ du tir,
fondée sur la connaissance qu'il doit avoir de ses joueurs technique utilisée — suspension, bas — arrivée dans le but adverse
— en bas, à droite du gardien). Manager, c'est exiger en attaque
et de leur préparation. Elle s'appuie avant tout sur une l'application de • combinaisons étudiées », mécanisées à l'entraîne-
appréhension aussi précise que possible du rapport de ment, même si les réactions adverses, par leur forme de défense, n'en
forces immédiat, les conclusions de cette analyse auto- favorisent pas la réalisation. Les systèmes de jeu sont mal connus
ou mal assimilés.
risant soit l'application pure et simple du plan prévu, Manager et joueurs ne maîtrisent pas la réalité concrète de ce qui
soit la mise en œuvre de plans mieux adaptés ; se passe réellement sur le terrain pour expliquer ce qui ne va pas
- le capitaine, en fonction des consignes données, et pour déterminer les moyens de corriger les points faibles.
3. De 1960 à aujourd'hui, le concept de RAPPORT de FORCES fondé
guide son équipe sur le terrain. sur l'interaction continuelle entre deux équipes en présence, inter-
Le match terminé, ces trois « responsables » en tire- action considérant chaque phase de jeu en fonction de la précédente
ront les leçons essentielles pour la préparation et la et de la suivante, ceci compte tenu des adversaires et de sa propre
équipe, guide le contenu des entraînements, la préparation du match
conduite futures de l'équipe. et sa conduite : enseignants-managers dans les établissements sco-
Nous n'étudierons ici que les problèmes du managerat. laires, entraîneurs-managers dans les clubs prennent conscience de
L'histoire nous fournit un support et nous permet en- l'importance de l'observation, de l'analyse et de l'interprétation des
observations pour dégager des plans d'action.
suite de dégager : Les élaborations théoriques et pratiques, à partir du jeu de l'enfant
- les aspects théoriques du managerat : jusqu'au jeu évolué des équipes internationales, les conceptions de
la signification, le rôle du manager la séance d'entraînement, fondée sur l'idée pédagogique « on apprend
à jouer en préparant des matches », déterminent l'évolution du mana-
• ses connaissances, gerat.
• ses moyens d'observation, Nous exposerons maintenant la conception actuelle du managerat,
• les modalités de son action. en partant d'hypothèses théoriques et pratiques, toujours susceptibles,
dans l'avenir, de points de vue nouveaux de révisions suivant « cette
- les aspects pratiques du managerat : attitude dynamique de l'esprit toujours attentif à ne jamais s'arrêter
avant, pendant, à la mi-temps, après la partie. dans sa progression vers la connaissance du réel ».
II. — Hypothèses théoriques — il concentre avant tout son atten-
tion sur les ENSEMBLES, sur l'INTER-
.. ACTION CONTINUELLE entre les équi-
Qu'est-ce que manager ? A I)
.
pes (action de l'équipe adverse A et
réaction de l'équipe B qu'il dirige)
Manager, c'est guider le comportement d'une équipe,
en mettant en œuvre un certain nombre de moyens, en
I | dans les différentes phases de jeu,
,. figurées schématiquement dans le ta-
adoptant et en adaptant une série d'actes successifs,
qui aboutiront à une action efficace. Le manager détient
RD v.A

bleau ci-contre :
Le comportement de l'équipe adver-
« la commande » et transmet ses « consignes » aux
agents d'exécution, les joueurs.
I se dans chacun des « chaînons » (atta-
. que-défense, contre-attaque-repli dé-
Nous n'étudierons pas le « personnage social » qu'est D A fensif...) va déterminer le choix des
le manager, sa PERSONNALITE, ses aptitudes intellec- , tactiques pour sa propre équipe.
tuelles, son tempérament, toutes notions qui peuvent Il lui faut trouver de nouvelles solu-
faire l'objet d'un article ultérieur. Nous n'envisagerons pjy tions dans un chaînon où elle est do-
ici que le technicien du hand-hall qui, pour exercer une (A Kl) minée et il peut chercher à renforcer
emprise effective sur ses joueurs, pour déterminer avec I encore sa domination quand le rap-
l'entraîneur le contenu de l'entraînement, pour en tirer des port lui est favorable.
conclusions quant à l'organisation du groupe, analyse la
réalité concrète d'un match.
Peut prétendre au managérat quiconque approfondit la — il observe ensuite, ou mieux, fait observer les
théorie, la pratique du hand-bali. On ne naît pas manager ; PARTIES :
on le devient par le travail, la recherche, l'expérience.
On se forme à long terme, par l'observation des ren- Chacun des joueurs adverses est répertorié à l'aide de
contres, par l'analyse des documents accumulés, l'inter- fiches sur les caractéristiques de ses passes, de ses tirs,
prétation de ces documents, la mise sur pied et la mise de ses habiletés gestuelles, de ses automatismes (exem-
en œuvre de programmes d'entraînement concrétisés par ple : feinte de débordement à droite, départ à gauche).
des plans d'action et d'exécution sur tel ou tel adver- Quel est le meneur de jeu ?
saire.
Le gardien de but : lance la contre-attaque, anticipe,
recule ou avance sur les tirs des ailes, à 6 m, se baisse,
s&ute, défend bien au pied ?
1. — Ses connaissances.
3. Les modalités de son action.
Elles s'appuient sur :
— la tactique : « totalité des actions individuelles et collectives Compte tenu de la préparation de l'équipe, il adopte
des joueurs d'une équipe, organisée et coordonnée rationnelle- au départ du match le plan d'action choisi. Le flux des
ment et d'une façon unitaire, en vue d'obtenir la victoire > ;
renseignements fournis par l'observation peuvent alors
— la conception du hand-ball : « caractéristiques présentées par
l'équipe pour utiliser la tactique, caractéristiques qui coïncident lui faire adapter ou modifier ce plan.
avec les conceptions tactiques de l'entraîneur, du manager, qui
se concrétisent par la sélection et l'apprentissage de certains sys- Différents cas peuvent se présenter :
tèmes de jeu, de circulations tactiques constituant la tactique
de base de l'équipe, pouvant lui déterminer un STYLE de jeu • ; - si le plan d'action s'avère efficace, l'adversaire
— plan tactique spécial ou STRATEGIE : élaboré pour chaque match, jouant comme prévu et, bien que dominé, ne réagissant
suivant les particularités de l'équipe adverse : • adaptation de la pas, le manager fait appliquer le projet du début à la fin :
tactique de base de l'équipe au jeu spécifique de l'adversaire • ;
le match illustre l'entraînement ;
— systèmes de jeu : « formes générales d'organisation des actions
offensives ou défensives des joueurs, par l'établissement d'un — si l'adversaire réagit, mais que l'entraîneur ait anti-
dispositif précis, de certaines tâches, par emplois et comparti- cipé sur ces adaptations en prévoyant des ripostes, le
ments, ainsi que de certains principes de collaboration entre
ceux-ci » ; manager et les joueurs vont tenter d'illustrer leur « cla-
— circulations tactiques : utilisées de préférences en attaque, « repré- vier tactique » et de poursuivre la domination. Il s'agit
sentent une suite d'actions individuelles et de combinaisons tac- de vérifier la PLASTICITE de l'équipe, c'est-à-dire sa pos-
tiques effectuées suivant un certain plan d'organisation, le ballon sibilité de modifier ses systèmes de jeu suivant les réac-
et les joueurs circulant successivement vers des endroits du ter- tions adverses.
rain établis à l'avance ». Exemples : les circuits, le huit à trois,
quatre, cinq, six joueurs ; Le comportement est le même si l'adversaire agit ou
— combinaisons tactiques : « coordination des actions individuelles réagit de façon non répertoriée, à condition que l'on puisse
de deux ou plusieurs joueurs, en vue de réaliser une tâche tem- trouver dans l'« expérience » de l'équipe, fruit d'entraî-
poraire du jeu ». Exemples : les ciseaux, les décalages, les sur-
nombres, les combinaisons sur jets francs, corners ; nements ou de matches plus anciens, la solution à la
— actions individuelles : « utilisation consciente de moyens tech- situation immédiate.
niques adaptés pour réaliser une tâche temporaire du jeu «. — si les actions ou réactions de l'adversaire, prévues ,
Exemples : la passe, le tir adapté, en fonction de la défense, des
réactions du gardien, le départ en dribble. ou non, battent en brèche le plan préparé et que nulle
« parade » ne soit perçue, voire connue, le manager — et
cela lui est effectivement plus facile — doit abandonner
le plan préparé par l'entraîneur (qui peut avoir tendance
2. — Ses moyens d'observation. à l'essayer coûte que coûte).
Il faut s'efforcer de revenir aux systèmes défensifs et
Notons immédiatement que certaines de ces observa- offensifs les mieux assimilés par l'équipe, ceux qui « li-
tions ne sont pas essentiellement tenues par le manager, miteront les dégâts », exemples : zone stricte en défense,
mais par Tentraîneur ou des aides qui concourent à l'effi- attaque où l'on monopolise la balle longuement et pru-
cacité de l'équipe. demment...
Dans son observation, le manager doit totalement aban- La défaite autorisera la construction d'un nouveau plan
donner l'aspect émotionnel du spectateur qui suit uni- d'action, un contenu renouvelé des séances d'entraîne-
quement les évolutions du score et de la balle. ments enrichissant pour le devenir de l'équipe.
EXEMPLE
THÉORIQUE

(cf. articles
techniques)

ATTAQUE adopte une circulation tac- DEFENSE en zone concentrée dans la


tique avec un mouvement des joueurs portion centrale (flottement sur un
en « 8 », la balle et les conclusions de front réduit - libération relative des
tir se tenant dans la portion centrale ailes). Ne s'occuper que de la balle,
(les tireurs, tous droitiers, se lançant surtout ne pas accompagner les
de la gauche vers la droite) (sch. 1). joueurs qui bougent et pénètrent sans
(Attirer l'attention des « B » sur cette la balle. Attaquer le porteur de balle :
fréquence de passes AR-AR du « 8 », coordination des montées et soutiens
donc les possibilités d'interception et (tiroir) des joueurs plein centre
de C.A. (schéma 2).
LA CONTRE-ATTAQUE doit se jouer
REPLI DEFENSIF sur le « huit » lors de plus particulièrement du côté gauche ;
l'engagement au tir des droitiers (en pour ce faire :
position de DC), l'orientation de cour-
- placer à gauche l'AL le plus rapide,
se vers la gauche de l'AR droit en
soutien et celle souvent dos tourné - il jouera à 7 m, 7 m 50 quand la
de l'AL droit semblent défavoriser le balle sera à l'opposé,
repli du côté de ces deux joueurs - l'AC partira à droite pour confir-
(alors qu'il paraît plus facile à l'op- mer le repli de ce côté,
posé) (schéma 3). — le gardien feintera la passe vers la
droite par l'orientation de son dé-
DEFENSE de zone peu flottante, peu placement et lancera sur l'AL
agressive. Le 1 tient la portion cen- 5ché gauche.
trale, les 5 jouent à la ligne des ATTAQUE placée en 3-3 pour confir-
6 m. Les segments inférieurs, les mer la défense dans son système,
bras, la tête sont orientés vers la puis circulation tactique (déplacement
balle (schéma 4). coordonné des joueurs) conduisant à
un moment d'attaque en 2-4 (ex. : AL
CONTRE-ATTAQUE jouée systémati-
ayant pénétré 2* pivot, rotation simple
quement du côté opposé au tir ad-
des AR).
verse par l'AL - passe directe du gar-
dien (schéma 5). REPLI DEFENSIF: gêner la passe du
gardien (consigne donnée au pivot
« en titre » ou le plus près). Insister
sur le soutien de l'AR non engagé
au tir, ou mieux, faire jouer en 4-2
ôché
ema (AL devenant AR).
III. — Applications pratiques - aspect technique : rappel rapide et synthétique des
consignes élaborées, en fonction de l'adversaire du jour.
L'observation, l'analyse et l'interprétation des résultats Désignation du * sept » qui va entrer sur le terrain';
précédents ont permis de préparer le match au cours - aspect physiologique : réchauffement des joueurs
des séances d'entraînement et nous allons voir main- s'effectue soit sous la direction du coach, soit individuel-
tenant comment le manager peut agir pratiquement pen- lement. La vérification de cet échauffement peut se faire
dant la rencontre. à l'aide du pouls : 120 pulsations/minute pour des seniors
Le règlement n'accordant aucun temps mort, si ce n'est (normes de l'interval-training).
la mi-temps (10 minutes), les interventions du manager La connaissance de la salle, avant le match, revêt une
s'effectuent essentiellement à l'occasion des change- grande importance, car elle peut avoir des incidences :
ments de joueurs. — sur l'équipement des joueurs : revêtement du sol,
température... ;
Nous considérons quatre moments : avant, pendant, à — sur les formes de réchauffement : salle annexe, cou-
la mi-temps, après la partie. loir, ou extérieur... ;
1. Avant. — sur la technique et la tactique : revêtement (tirs
plongés), dimensions maximum ou minimum (jeu
— aspect matériel : le repas (3 heures avant le match), sur l'aile), dégagement ou filets protecteurs der-
les licences, la feuille de match, les ballons, le chrono- rière le but (contre-attaque) ;
mètre, le carnet avec fiches, croquis ; — et enfin, sur le psychisme des joueurs, qui peuvent
- aspect psychologique : création du « climat de jeu », se mettre, avant le coup d'envoi, dans l'ambiance
l'équipe se concentre ; du match (« température » du public).
2. Pendant. 3. A la mi-temps.

Les remplaçants adoptent un comportement « ACTIF » : Rassembler les joueurs, les mettre à l'abri des sup-
ils observent le déroulement du jeu et, guidés par des porters, des dirigeants.
remarques précises sur leur place éventuelle, leur adver- Donner un rafraîchissement.
saire direct, sont prêts psychologiquement, technique-
ment, physiologiquement (prévenus quelques minutes Laisser reposer quelques minutes : nécessité d'un re-
avant leur entrée, ils s'échauffent), à pénétrer sur le tour au calme avant d'écouter de brèves critiques et
champ de jeu. d'assimiler les nouvelles consignes.
Ne changer les joueurs que lorsqu'on est en possession Montrer les fiches d'observation, donner la parole au
du ballon : un joueur ne doit jamais sortir en repli dé- capitaine, au gardien de but peut-être (bien placé pour
fensif. Un avertissement préalable et un commandement observer et expliquer le jeu) et résumer, en fonction
d'exécution : « un tel, la prochaine (attaque) ! ». de la première mi-temps, ce qui doit être conservé ou
révisé du plan d'action prévu. Expliquer et donner con-
Les changements de joueurs s'effectuent en fonction
fiance, en encourageant plus qu'en critiquant.
de plusieurs impératifs :
- impératif physiologique : les avants qui attaquent,
contre-attaquent, se replient et défendent, doivent être 4. Après.
relayés fréquemment, en raison des allers-retours, très ra-
pides, qui leur sont imposés (en match international, on Au coup de sifflet final, renvoyer les joueurs au ves-
change deux ou trois avants simultanément toutes les tiaire. Prêter attention aux réflexions « à chaud » des
cinq ou six minutes) ; joueurs, parfois utiles pour l'analyse du match... « à
froid ». Le rôle du manager, terminé sur l'instant, se
- impératif technique : un joueur ne remplit pas, au poursuivra plus tard. Il s'agira de tirer les leçons du
sein du collectif, les rôles qui lui ont été attribués, il match, tant pour les joueurs que pour lui-même. Avec
n'applique pas les consignes tactiques : il a besoin d'ex- les fiches d'observation, il analysera, en compagnie de
plications. Par exemple, il défend mal devant un adver- l'entraîneur, le comportement collectif et individuel de
saire : son placement, son agressivité, son flottement ses joueurs, les points à travailler, les systèmes de jeu
réclament des précisions... ; qu'il conviendra d'adopter lorsqu'on rencontrera à nou-
- impératif psychologique : un gardien « craque », veau la même équipe.
un joueur est énervé par l'arbitrage, critique ses parte-
naires. Ils doivent être relayés.
Le capitaine, lorsque l'équipe est en possession du Conclusion provisoire
ballon et prépare son attaque (attaque « pondérée »), peut
venir près du manager qui lui donne quelques explica- La conception du managérat que nous venons d'ex-
tions brèves ou lui montre un croquis figurant une nou- poser appelle d'autres articles, sur le « personnage », sur
velle phase tactique, en fonction de réactions défensives l'équipe, sur l'entraînement, sur l'observation.
non prévues de l'adversaire. Elle est applicable à toutes les équipes, de quelque
Posséder plusieurs tireurs de penalty. Ne pas faire niveau que ce soit, du petit niveau où l'observation et
tirer un joueur qui vient d'être accroché. Cependant, on l'analyse sont favorisées par des fautes flagrantes, au
peut adopter une attitude non-directive : le joueur accro- grand niveau où la complexité des actions impose con-
ché (à moins de blessure) peut vouloir « se venger » et naissances théoriques et pratiques sans cesse plus appro-
exécute la réparation. fondies.
Le manager doit s'adapter à un maximum de situations Retenons que tous les principes énoncés doivent être
et par des consignes précises, rappeler ou modifier le appliqués avec un maximum de souplesse, chaque match,
comportement collectif ou individuel (se reporter aux chaque niveau de jeu, chaque situation concrète sollici-
exemples présentés en guise de conclusion). tant études, réflexions, adaptations.

Maximes ou réflexions à l'usage des managers

La priorité à la circulation accélérée du à l'attaquant d'utiliser et de perfectionner sa Si c'est l'adversaire qui nous impose un
ballon est la règle devant une défense de zone main gauche (le prix des leçons se payant en rythme effréné, trois solutions si l'on n'ap-
(cela doit rester de toute façon une priorité balles non assurées, reprises... mais non rem- précie pas ses contre-attaques : on interdit au
adroite !). boursées I). gardien de les lancer (de façon pressante), on
Face à un homme à homme, la priorité est Un défenseur « perdu » à 9 m doit rentrer soutient ou on tient le coup sur ses replis,
donnée à la circulation de joueurs : blocages, à 6 m. Il y retrouvera d'ailleurs le plus sou- on ne lui donne enfin la balle... qu'au fond
aiguillages, ciseaux... (s'ils sont bien enchaî- vent la compagnie... de l'adversaire qui la lui des filets !
nés, les défenseurs ont de quoi être débor- avait faussée ! Il n'y a pas de différence entre regarder son
dés !) Rappels sur la défense homme à homme : tir sans se replier et se replier sans regarder,
Le tir « arrêté » mérite presque toujours ne surveiller que l'homme, c'est jouer en mais, dans les deux cas, il y a une diffé-
doublement son appellation, contrôlé qu'il est solo ; trop contempler la balle fait de vous le rence de deux buts : celui qu'on manque et
par la défense ou par le gardien. Métier ou ballot ; il faut voir les deux. Bien sûr, c'est celui qu'on prend immanquablement !
pas, engagez-vous, rengagez-vous ! du boulot i L'avantage à la marque, surtout en fin de
Une défense agressive « sur l'homme * s'im- partie, doit inciter à une certaine prudence,
pose face à une attaque qui possède de forts Jambes tendues, petit doigt sur la couture
du short. Garde à vous... vous êtes bon pour d'autant plus grande que l'écart est petit.
tireurs à mi-distance (le temps n'est plus à la la « revue » ! Cette circonspection doit s'illustrer par une
défense passive sous les bombardiers!). attaque constructive, patiente, pondérée, sans
L'agressivité « en interception » est à con- Un défenseur à l'affût : jambes « sur la dé- risques inutiles. S'il n'y a qu'un seul point,
seiller devant une équipe qui présente des tente »... le défense de « son but » ne doit pas faire
joueurs « téléphonant » leurs passes ou man- Quand on rencontre des adversaires grands perdre de vue l'attaque du but adverse. Il faut
quant de confiance (il y a de quoi, il y a et lents, fatiguables ou fatigués, on a tout continuer d'avancer, ou bien connaître d'avance
toujours un indiscret sur la ligne!). intérêt à utiliser l'arme de la contre-attaque la conception de l'arbitre sur le refus de jeu !
cace à un droitier, la montée du défenseur à jet continu (mais attention, le boomerang De toute façon, adaptation et soumission à
doit se faire sur le bras de tir. Cela permet est lui aussi une arme de jet!). l'arbitre.

Fédération Française de Hand-Ball - Revue Éducation Physique et Sport. Mars 1968


S.I.D.I. - Levallois

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