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GEODYNAMIQUE INTERNE

Filière BCG, S1, Module G211


GRAVIMETRIE

DEFINITION

➢ La gravimétrie a pour objet la mesure de l'intensité de la pesanteur en un


point donné
➢ La gravimétrie est la science de la mesure et de l’étude de la pesanteur. La
pesanteur résulte donc de la force gravitationnelle exercée par la Terre,
mais aussi par les autres astres (Lune, Soleil, planètes), et de l’effet
centrifuge dû à la rotation de la Terre ou de la planète.
APPLICATIONS DE LA GRAVIMÉTRIE

Elle permet d’étudier la structure interne des planètes.


La gravimétrie est donc un outil puissant pour:
➢ la géophysique,
➢ la planétologie
➢ la prospection minière, pétrolière.
➢ Elle peut fournir des informations sur les structures géologiques (ex :
présence de cavités).
➢ la gravimétrie est une des disciplines de la Géodésie, qui se propose de
déterminer la forme d'ensemble du globe terrestre
GRAVIMETRIE

 Forme du géoïde : hauteur de cette surface au-dessus de l’ellipsoïde de référence ; la


déformation est exagérée pour le dessin
GRAVIMETRIE

Carte gravimétrique de:


l'océan Austral et du continent antarctique

Gravimètre
LES VARIATIONS DE LA PESANTEUR A
LA SURFACE DU GLOBE
La valeur moyenne de la pesanteur est de l’ordre de 9, 81. Elle est susceptible de
variations à la surface de la terre en fonction :
1. de l’altitude car la distance au centre de la terre augmente ce qui diminue l’effet
de la gravitation universelle.
2. de la latitude, du fait de l’aplatissement terrestre (à cause de la force centrifuge).
La force de gravitation est donc plus grande au pôle qu’à l’équateur.
3. de la position, car les masses ne sont pas reparties uniformément au sein de la
terre. (montagnes, fosses...)
Exemples :
Pôle N 90°N: 9,83m/s2
Paris 49°N: 9,80m/s2
Equateur 0°N: 9,78/s2
ANOMALIE DE BOUGUER

Informations sur ce qu’il y a en profondeur sous le niveau de la mer.


Les chaines de montagnes sont liées à des anomalies négatives. Il existe un
défaut de masse en profondeur.
Grâce à des gravimètres très précis, il est possible de mesurer la valeur de g. Il
existe une variation entre la valeur mesurée et la valeur théorique de g. Ainsi,
nous appelons anomalie de Bouguer la différence entre la pesanteur mesurée
et la pesanteur théorique.
Nous remarquons une corrélation entre les anomalies de Bouguer et l'altitude
des reliefs. En effet, plus les reliefs sont élevés, plus les anomalies de Bouguer
sont négatives, et donc plus la pesanteur mesurée est faible par rapport à la
pesanteur théorique.
ANOMALIE DE BOUGUER
ISOSTASIE

 Le terme isostasie fut proposé en 1889 par le géologue américain


Clarence Edward Dutton.
 Le phénomène d'isostasie fut mis en évidence, pour la première fois, il y a
plus de 250 ans par l'astronome français Pierre Bouguer. Lors de l'expédition
au Pérou de 1736-1743, menée afin de mesurer la longueur d'un arc de
méridien terrestre, Bouguer mit en évidence, à cette occasion, une
différence significative de la pesanteur entre des mesures effectuées dans
les Andes et au niveau de la mer. Un siècle plus tard, des observations
similaires dans l'Himalaya furent apportées par George Everest, indiquant
que l'attraction gravitationnelle des montagnes apparaît
systématiquement plus faible que prévue par les modèles prenant en
compte l'excès de masse de celles-ci.
ANOMALIE DE BOUGUER
Chaine des Andes
ANOMALIE DE BOUGUER
Chaine des Himalayas
ISOSTASIE
Dérivé du mot grec isostasios, de iso (égal) et statikos (stable)

L’isostasie est l’état d’équilibre de la croûte terrestre (continentale ou


océanique) sur le manteau

➢ Tout se passe en effet comme si les roches étaient moins denses sous une montagne(
pour compenser l’excès de matériel dû au relief) et plus dense sous un océan (pour
compenser la dépression):
➢ C’est la notion de compensation à l’échelle de la croute ou Théorie de l’isostasie :la
pression exercée par le poids des roches situées au-dessus de cette surface est la même
en tout point de celle-ci.
➢ Ce phénomène implique que, au-dessus d'une certaine profondeur, appelée niveau de
compensation, la masse des roches crustales superficielles est partout la même quelle
que soit l'altitude des reliefs. En dessous du niveau de compensation, il n'y a pas de
variations significatives de densité
ISOSTASIE
Ce modèle ne postule en effet, qu'un excès de masse en surface tel que les
montagnes est compensé par un déficit de masse en profondeur. Il explique
l'équilibre de la lithosphère rigide sur l'asthénosphère ductile.
▪ La densité de la croûte océanique, dco = 2,9.
▪ La densité de la croûte continentale, dcc = 2,7.
▪ La densité de l’eau, deau =1
▪ La densité du manteau lithosphérique, dML = 3,3.
L’analyse conduit à l’idée d’une compensation de la topographie, on remarque
que :
➢ la densité des roches est plus faible sous les montagnes.
➢ la densité est plus forte sous les océans.
Deux modèles permettent de comprendre l’isostasie, c’est-à-dire l’état d’équilibre
de la lithosphère sur l’asthénosphère: AIRY ET PRATT
Modèle de PRATT
Il définit un niveau de profondeur ou la pression lithostatique est identique en tout point
appelé plus tard : surface de compensation située à plus de 100Km
 Pratt suppose qu’au-dessus d’un certain niveau uniforme, la partie externe du globe
peut être divisé en colonnes de même masse mais n’ayant pas le même volume du fait
de la topographie donc densité différentes.
 Si les colonnes ont la même masse mais des volumes différentes la pression sera
constante en profondeur si la densité de chacune des colonnes est différentes
 Donc sous les océans la densité est forte (volume est petit) que sous les montagnes
(volume plus grand).

 La Pression lithostatique est P=ρ.g.h


ρ: densité des roches; g: Pesanteur ; h: hauteur de la colonne considérée

La présence de relief ou de dépression implique que ces colonnes


aient des volumes différents
Modèle de PRATT D=M/V
Le Modèle d’AIRY

Pour expliquer cette notion de compensation, il suggère que:


A partir du principe d’Archimède, que l’ensemble de la croute « flotte » sur du
matériel plus dense.
Comme dans le modèle de Pratt, Airy introduit l’existence de surface de compensation e
profondeur à partir de laquelle, les effets de relief ne se font plus sentir, Dans ce modèle:

➢ En dessous d’une certaine profondeur (vers 80Km dans le modèle d’origine),


l’influence du relief ne se fait plus sentir
➢ La croute est légère possède une densité homogène(d=2,67)
➢ La croute flotte sur du matériel plus dense (d=3,27): le manteau lithosphérique
➢ L’équilibre isostatique est obtenu par la superposition d’épaisseur variable de
croute(peu dense) et de manteau supérieur(plus dense)
Le Modèle d’AIRY

 La différence de densité, située au-dessus de cette surface est obtenu par


la combinaison en quantité d’une masse légère (d=2,67) et d’une masse
plus lourde (d=3,27) ce qui conduit à l’équilibre isostatique
 Contrairement au modèle de Pratt, le modèle d'Airy suppose que les
roches de la croûte ont toutes la même masse volumique et qu'elles
reposent sur des roches de masse volumique plus importante. Les variations
d'altitude seraient compensées par des variations d'enfoncement de la
base de la croûte en profondeur
Modèle d’AIRY

 Il se traduit par la présence de Racine crustale matériel peu dense


sous les chaines de montagnes et remontée de matériel dense sous les
océans
Modèle d’AIRY

➢ On déduisait que tout relief positif important devait se trouver avoir des
prolongements de plus en plus profonds, en fonction de son altitude au-
dessus du niveau de la mer.

➢ Une chaîne de montagne devait donc avoir des « racines » plongeant


dans le manteau.
➢ Ce modèle est adapté à la lithosphère continentale. Les données sismiques
révèlent l’existence de racines crustales sous les reliefs montagneux
Chaine de Montagne
Racine Crustale
Modèle d’AIRY
Érosion et isostasie

 La matière perdue par érosion, doit être compensée au fur et à mesure par une remontée en
profondeur de roches de densité plus forte donc une remontée progressive de la racine au
fur et à mesure de l’érosion.
 L’érosion par les eaux de ruissellement, la glace et le vent tend à aplanir les reliefs vers un
profil de base qui est le niveau des mers.
Érosion et isostasie

 Selon le principe d'isostasie, l'ablation d'une tranche de matériaux à la


surface d'un continent entraîne un rééquilibrage des masses; il y a
remontée de l'ensemble de la lithosphère continentale.
Érosion et isostasie

 De cette manière, la croûte continentale s'amincit progressivement; on


tend vers la pénéplaine et vers une épaisseur de croûte continentale qui
soit compatible avec l'épaisseur de la croûte océanique, en conformité
avec les densités respectives des deux croûtes.
CONCLUSION

De point de vue mathématique les deux modèles se valent bien, et chacun


servit de base de toute une série de modèles dérivés :
 surface de compensation : est une surface théorique de calcul ne
correspond pas à une discontinuité (mise en évidence par la sismologie)
 principal défaut du modèle du Pratt est ne pas rendre compte du
phénomène de l’érosion (une montagne devrait changer de densité au fur
et à mesure de son érosion)
CONCLUSION

 Le modèle de Airy est plus en accord avec les données géologiques (altération
des reliefs par exemple) : l’enfoncement de la couche légère sous les
montagnes qui rappelle la notion de RACINE mise en évidence sous les
montagnes par la sismique.

 Anomalie isostatique négative (déficit de masse en relation avec un excès de


matière à faible densité par rapport à ce qui existait si l’équilibre était réalisé).
 Anomalie isostatique positive (excès de matière de forte densité).

Lithosphère (rigide) : croûte + manteau lithosphérique.


L’asthénosphère (viscoplastique) : se trouve en-dessous de la lithosphère.
Modèle de Pratt-Modèle d’Airy
ISOSTASIE
Gravimétrie et Isostasie

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