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COURS DE MICROBIOLOGIE INDUSTRIELLE

(MIB3066)
Chapitre 6 : STERILISATION
EN MICROBIOLOGIE INDUSTRIELLE
Introduction
Les exigences des fermentations vis-à-vis de l’asepsie sont variables en fonction du type
de fermentation. En effet, certaines fermentations microbiennes sont de par la composition du
milieu de culture défavorable à la croissance des germes de contamination ; c’est le cas des
fermentations produisant des acides, les solvants etc… qui se déroulent à des pH bas et dont les
microorganismes se développent très vite.
Par contre, les processus fermentaires se déroulant à des pH de 7 et dont le milieu de culture est
riche en substances nutritives nécessitent des conditions d’asepsie plus strictes. C’est le cas des
fermentations de la production d’antibiotiques ou des vaccins. Dans ce dernier cas précis, la
nécessité d’une asepsie est double car, la production d’antibiotique a lieu par des souches
pathogènes. Il faut donc éviter toute propagation de ces dernières dans le milieu extérieur.
I- Stérilisation des milieux de culture
Il existe de nombreux moyens de stérilisation des milieux de culture. La destruction des
microorganismes peut se faire par différentes méthodes qui peuvent utiliser :
 Les agents physiques tel que la température, les rayons X
 Les agents chimiques tel que les antibiotiques, les antiseptiques, les désinfectants.
I-1- Stérilisation par la chaleur
De tous les moyens dont on dispose, le seul agent stérilisant le mieux adapté à des fermentations
industrielle est la stérilisation par la vapeur d’eau. Cette méthode présente cependant certains
inconvénients qui aboutissent à la décomposition du milieu de culture. Parmi ces inconvénients
on peut citer :
 La dénaturation des protéines et la destruction de certains facteurs de croissance
 La caramélisation des sucres
 L’oxydation des phénols
 Les réactions entre les sucres et les phénols.

Les méthodes de stérilisation par la chaleur sont généralement appliquées en cuve.


Deux procédés de stérilisation en cuve peuvent être distingués :
 L’injection de la vapeur dans le milieu de culture
 Le chauffage de la cuve et de son contenu porté à la température convenable par la
vapeur d’eau circulant dans la double paroi ou dans un échangeur.
Ces deux méthodes présentent un inconvénient majeur qui est la perte de temps d’une part pour
augmenter la température à des valeurs assez importantes (120 0C) et d’autre part pour le
refroidissement du milieu. C’est pourquoi dans les installations modernes on est amené à

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stériliser en continue. Les procédés continus ont donc comme avantage l’amélioration de la
productivité par le gain de temps, l’uniformité des milieux, la dégradation moins importante du
milieu et le contrôle automatique.

I-1-1 Stérilisation en batch ou Stérilisation en cuve


Dans les procédés en batch, le milieu est placé dans un fermenteur. Le contenu du réacteur est
chauffé à une température donnée puis, refroidi à la température de la fermentation. Le nombre
(ou la concentration) en microorganismes survivants peut être décrit par la relation suivante

=−

Toutefois, durant la stérilisation en batch, le taux spécifique de mortalité K n’est jamais


constant. Ceci parce que la température du milieu pendant le chauffage et le refroidissement
change ; ce qui provoque une variation du taux de mortalité durant la stérilisation. En intégrant
la relation précédente on a :

ln =−
0

Lors de la stérilisation en batch l’échauffement, le refroidissement et la phase de maintien de la


température (à la valeur constante) de stérilisation contribue à la réduction du taux de
contamination. Par conséquent la réduction des microorganismes lors de la stérilisation est la
somme des réductions observées durant l’échauffement, le refroidissement et le maintien de la
température. Si nous désignons par V le type de critère retenu pour la stérilisation on peut écrire
Vtotal = Véchauffement + Vmaintien + Vrefroidissement

= ln + ln + ln

Avec : N0 : le nombre de contaminant initial


N1 : le nombre de contaminant après l’échauffement
N2 : le nombre de contaminant après le maintien de la température de stérilisation
N : le nombre de contaminant après refroidissement
t1 ; t2 ; t3 : temps nécessaire à l’échauffement, le maintient de la température et le
refroidissement.

I-1-2- Stérilisation en continue


La stérilisation en continue est effectuée dans les appareils tubulaires dans lesquels le milieu de
culture est stérilisé et refroidit à une température convenable de façon rapide ce qui diminue les
risques de destruction de certains facteurs de croissance (schéma). Le milieu stérile préparé en
est introduit dans un échangeur ou il est porté à la température requise pour la stérilisation à la
vapeur. La durée pendant laquelle le milieu est maintenu à cette température liée à la longueur

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des tubes de l’échangeur. Le milieu stérile est refroidi dans deuxième échangeur. Il faut
déterminer en vue de l’utilisation d’un appareil, le temps de contact du milieu dans le
stérilisateur constitué par une longueur de tube (replié sur lui-même).
A cause de la faible durée de contact avec la paroi chaude, il est possible de stériliser les milieux
de cultures jusqu’à une température de 140 0C sans détérioration de ceux-ci. Le délai exigé pour
atteindre la température de stérilisation d’un milieu ne contenant en suspension que des
particules de diamètre inférieur à quelque micro mètre est de l’ordre de quelque seconde. Mais
cette durée étant augmentée par des particules plus grosses, il est avantageux de filtrer le milieu
avant son passage dans l’appareil.
Dans d’autres types d’appareils, le milieu à stériliser est introduit en même temps qu’un flux de
vapeur dans un injecteur. Ce milieu est porté à la température de stérilisation après quelque
micro seconde. Après maintien de la température de stérilisation, le milieu est refroidi
instantanément dans une chambre à vide.
II- La stérilisation de l’air
L’air ambient généralement utilisé pour oxygéner les cultures microbiennes est plus ou moins
riche en microorganismes selon l’environnement. Ceux-ci peuvent être en suspension ou
adsorbés sur des particules.
Pour éviter la contamination du milieu de culture, l’air doit être stérilisé avant d’être introduit
dans le réacteur.
De toutes les méthodes précédemment citées pour éliminer les microorganismes, la filtration
est la méthode utilisée dans presque toutes les fermentations aérobies nécessitant un grand
volume d’air. Souvent, la combinaison de la chaleur et de la filtration donne de très bons
résultats. Parmi les matériaux filtrants utilisés dans la filtration de l’air, on peut citer le coton,
la laine de verre, les résines. Les matériaux en fibres de verre sont les plus courant. L’efficacité
d’un filtre est déterminée par le rapport entre le nombre de microorganismes collectés sur le
nombre de microorganismes éjectés du filtre.

0−
=
0
N0 : concentration en microorganismes de l’air entrant dans le filtre
N : concentration en microorganismes sortant du filtre
Pour comparer l’efficacité des filtres on compare leur épaisseur. D’une manière générale on
compare l’épaisseur capable de contenir 90% des contaminants. L’élimination des
microorganismes par filtration étant liée à l’épaisseur de la couche filtrante, la qualité de l’air à
la sortie du filtre sera d’autant meilleure que l’épaisseur du filtre est grande. L’humidité de l’air
diminue généralement l’efficacité des filtres car elle provoque une diminution du diamètre
apparent des particules. C’est pourquoi on combine souvent le séchage à la filtration. La surface
filtrante doit également être en rapport avec le débit d’air à traiter.

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