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TRAORE FRANCOIS BRUNO

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Maniement et Maîtrise de la
Langue française
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Comment éviter les fautes de langue française les plus courantes dans les pratiques diversifiées
de l’écrit et de l’oral

Année universitaire 2012-13


AVANT-PROPOS

L
’étude de la langue associe à sa pratique, une saine réflexion sur ses formes. Ses contours sont multiples,
qui prennent en compte le système énonciatif – procédés de modalisation et modes de citation –,
l’organisation lexicale, la structure logique et rhétorique, le maniement de l’implicite, les buts et modalités
de l’argumentation.
Notre souci d’une pratique normatique de la langue française s’accompagne nécessairement d’une étude
portant sur la maîtrise de la phrase, du texte et du discours. L’utilisation de la langue française dans les actes de
parole de la vie quotidienne ne doit pas négliger une activité sur elle. Au contraire, toute réflexion sur la langue est
de nature à en garantir la maîtrise, puisque de manière évidente, la pratique permet d’en saisir les mécanismes.
Tout usager ou toute personne coutumière de la langue française doit porter ses efforts sur sa volonté de
combler ses lacunes morpho-syntaxiques et sur la diversité des moyens de productions écrites et orales
qu’autorisent les mots et expressions préférentiels. Le lexique doit être renouvelé et enrichi en permanence par les
lectures, mais également par le moyen d’une variation historique, géographique, sociale et culturelle de l’usage
langagier.
L’étude de l’organisation et de la cohérence de l’énoncé est associée à une saine réflexion sur les situations
d’énonciation, la modalisation et la pragmatique du discours. Ce préalable est d’autant plus important qu’il
favorise la formation et la structuration de la pensée, du jugement et de l’argumentation. En privilégiant la
réflexion sur le sens, la langue sert à confronter de manière cohérente et convaincante, plusieurs types de
représentations, d’analyses ou d’idées.
Il importe de prendre conscience de l’importance de la langue française en tant qu’elle est une discipline
carrefour aux confluences d’autres disciplines. A ce titre, elle développe des compétences indispensables à sa
parfaite maîtrise.
Le Maniement et la Maîtrise de la langue française sont deux opérations interdépendantes. Elles ont toutes
pour finalité d’examiner les différents constituants de ladite langue, ses formes, les circonstances d’usages corrects,
la parfaite intégration des données inhérentes à une excellente performance. Face à des structures simplexes et
complexes de la langue française, une bonne connaissance des marques d’énonciation doit permettre la
reconnaissance de l’identité individuelle.
Ce Manuel n’a d’autre but que celui de nous amener à corriger dans notre discours oral et écrit, les fautes
qui y prospèrent, mais surtout, de nous inculquer les notions fondamentales de la pratique linguistique française.

PR TRAORE

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Identifier et se débarrasser des fautes de français
les plus courantes, de manière à s’exprimer dans une langue correcte et de niveau soutenu

Pr TRAORE François Bruno


Professeur Titulaire
Docteur de l’Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand II,
Membre de l’Ecole Doctorale Lettres et Sciences Humaines de l’Université Blaise Pascal,
Membre du CRRR (Centre de Recherches Révolutionnaires et Romantiques) – Université Blaise Pascal,
Enseignant à l’Université de Cocody, UFR LLC, Département de Lettres Modernes, Littérature Française et
Méthodologies,
2003-2004 et 2004-2005, retenu par l’AUF – Agence Universitaire de la Francophonie – dans le cadre du
Programme Langue Française, Francophonie et Diversité Linguistique.
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Contact de l’auteur : 11 BP 2485 Abidjan 11


Mél : traorefrancoisbruno@yahoo.fr
Tél. : 225.58.04.95.24

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CE QU’IL CONVIENT DE DIRE OU D’ÉCRIRE DANS UN NIVEAU DE LANGUE SOUTENU.

- C’est + singulier - Ne pas dire c’est ma première fois de


(C’est mon domicile). Ne pas dire c’est mes venir ici, mais c’est la première fois que je viens ici.
affaires, mais ce sont mes affaires. - Ne pas dire il a fait par exprès, mais il a
- Ce sont + pluriel fait exprès.
(Ce sont les étudiants) - On se fâche avec qq1 et on est en colère
- Chaque + singulier contre qq1.
(Il vient chaque mois) - On ne fait pas ses dossiers, mais on
- Tous les + pluriel constitue un dossier avec des pièces administratives.
(Il vient tous les mois) - On ne (re)part pas à zéro, mais on
- Risquer + conséquences négatives (Tu (re)part de zéro, pour tout recommencer.
risques d’échouer) - L’emploi de d’abord, entraîne ceux de
- Avoir la chance de…+ conséquences ensuite et de enfin. Pour plus de trois éléments, ce
positives (Ne pas dire il risque de réussir, mais il a sera d’abord, ensuite, puis, puis encore et enfin. Au-
des chances de réussir cette négociation) delà de 5 éléments d’énumération, opter pour 1èrmt,
- A cause de + conséquences négatives 2èmt 3èmt, 4èmt, 5èmt, 6èmt, etc.
(J’ai échoué à cause de lui) - L’emploi de certes entraîne
- Grâce à + conséquences positives (J’ai obligatoirement celui de mais (certes … mais …).
réussi grâce à lui). On emploie « grâce à » pour une - L’emploi de certains entraîne
raison heureuse et « à cause » de pour une raison nécessairement celui de d’autres (certains croient
négative (Non il a réussi à cause de moi, mais il a que la Côte d’Ivoire est perdue ; d’autres,
réussi grâce à moi). heureusement, sont plus optimistes, et je suis de cette
- Si peut-être introduit un doute sur la catégorie de personnes, car …).
possibilité de réalisation d’une chose, sans doute - Dans l’ordre, nous devons utiliser
marque en revanche une certitude avérée et souvent, parfois, quelquefois, souventes fois,
manifestée. Viendras-tu ? Peut-être (Ce n’est pas certaines fois, d’autres fois, les autres fois. Tant que
sûr) ; sans doute (dans ce second cas, notre venue est l’élément qui vient avant n’est pas employé, le
sûre) / Ne pas dire « sans doute que je viendrai ce suivant ne le doit pas être. Ex. : Souvent, je vais à la
soir si j’ai le temps ». plage ; parfois, c’est au cinéma ; quelquefois, je vais
- Ce n’est pas être au sérieux, mais être en discothèque nocturne, etc.
sérieux. Dire je suis sérieux ou je ne plaisante pas en - L’emploi de d’une part entraîne
lieu et place de je suis au sérieux. nécessairement celui de d’autre part et non de « de
- Ce n’est pas il a parlé à ma présence, l’autre ».
mais il a parlé en ma présence, en mon absence. - Lorsque l’on nous présente à qq1, ne
- Ne pas dire je ne sais pas qu’est-ce qui se disons plus enchanté ! – qui est désuet –, mais
passe, mais je ne sais pas ce qui se passe. Mademoiselle !, Monsieur !, Madame ! en nous
- Ne pas dire ce n’est pas de ma faute, inclinant légèrement, ou alors, dire ravi !, heureux !,
mais ce n’est pas ma faute.

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content de faire votre connaissance !, ou enfin, tout - Rapporter : action de B vers A (une
le plaisir est pour moi de faire votre connaissance ! chose).
- S’habituer à l’emploi de désolé ! pour - Emporter : action de A vers B (une
s’excuser, au lieu de dire pardon ! chose).
- Retenir que condoléances – du verbe - Ne pas dire j’ai comme l’impression,
ancien condouloir, qui signifie « s’affliger avec » est mais j’ai l’impression ; cependant, il est encore
d’un usage actuel possible actuellement, à la fois mieux de dire il m’apparaît que … ou j’ai le
dans une circonstance de décès et dans toutes les sentiment que … ou encore j’estime que …
autres circonstances de profonde affliction : Tu viens - Ne pas dire tu dis du n’importe quoi,
de perdre ton emploi ? Quel drame ! Mes mais tu dis n’importe quoi, ou mieux, tu racontes des
condoléances ! histoires, des inepties, des incongruités, des
- On ne dit pas un ou une funéraille, mais balivernes ou des bagatelles.
toujours des funérailles, car ce mot est féminin - On ne dit pas j’envisage faire mon
pluriel. exercice, mais j’envisage de faire …
- On ne dit pas bonne guérison à un - On ne « pallie pas à » un problème, mais
malade, mais on lui souhaite un prompt on pallie un problème. On ne pallie pas une situation,
rétablissement. mais une difficulté, un problème (pallier + terme
- Acheter qqc comporte deux actions : négatif).
entrer en possession du bien et payer – régler sa - Les mots suivants n’existent pas ; en
valeur financière. Alors que Payer tient en une seule conséquence, ne plus jamais les utiliser dans son
action, soit régler la valeur du bien pour s’acquitter discours : compétir, promotionnaire, conscientiser.
de la créance. Remplacer le 1er par concourir, le 2ème par camarade,
- On ne dit pas « ça revient au même », ami de promotion et le 3ème par éveiller ou prendre
mais cela revient au même ou cela revient à la même conscience.
chose. - Remplacer autant que faire se peut « bon
- On se rappelle qq1 ou qqc, non de qq1 ni nombre » par bien des … ou de nombreux …
de qqc. En revanche, on se rappelle au bon souvenir - Ne pas écrire pour « se » faire, mais pour
de qq1 ou de qqc. On se souvient de … « ce » faire.
- Envoyer : action de A (moi) vers B (une - Ne pas écrire un temps soit peut, mais un
seconde personne). tant soit peu.
- Renvoyer : action de A vers B - Ne pas écrire on ne peu plus, mais on ne
- Amener : de B vers A (un être humain, peut plus.
une chose). - Ne plus dire consister à, mais consister
- Emmener : action de A vers B (un être en + nom ou consister en le fait de suivi de l’infinitif.
humain, une chose). Cette réunion va consister en une concertation. Ce
- Apporter : action de B vers A (une cours va consister en le fait de donner des chiffres.
chose). - Vu et étant donné sont invariables (Vu les
- Ramener : action de B vers A (une chose, jolies filles qui nous servent d’hôtesses ou étant
un être).

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donné les sommes engagées …). Ne pas écrire « vues - Dehors, mesure, première, registre,
les situations qui prévalent, … » religion, depuis, degré ne prennent pas d’accent aigu.
- On ne croit pas, on n’a pas confiance à Prononcer [e] et non[é].
qq1, mais on croit et on a confiance en qq1. - Il faut, en dehors des emplois
- Ce sera chaque chose en son temps et d’obligation forte, devient il importe qui en est la
non chaque chose à son temps. forme atténuée.
- A ce moment (à l’époque où un fait s’est - Ne plus employer par contre, qui est
produit) diffère de en ce moment (ici et maintenant, désormais désuet ; le remplacer par en revanche.
qui a également le sens de dès lors). - On dit je veux – pour intimer un ordre ou
- Ne pas dire quand même, mais quand manifester une volonté résolue – et je voudrais pour
bien même dans un niveau de langue soutenu. être plus poli. Les élèves et étudiants, par exemple,
- Ne pas répondre « ça vous va ! » – mal ne devraient pas dire Monsieur, je veux vous voir,
venu et expression d’une éducation relâchée –, mais mais plus poliment, Monsieur, je voudrais vous voir.
comment allez-vous ? à une personne qui vous salue. Dans le même ordre d’idée, ce sera je souhaite –
- Ne pas dire votre attention s’il vous expression courtoise d’une volonté atténuée par la
plaît ; on dit c’est un message à votre intention, non à manifestation d’une marque de politesse et de bonne
votre attention. Mais on porte une information à éducation. Préférer je souhaite à je souhaiterais.
l’attention de qq1. - En dehors de l’emploi de malgré moi,
- En dehors de l’emploi comparatif de malgré n’est plus d’usage dans la langue soutenue. Il
aussi – il est aussi grand que mon frère –, le est remplacé par en dépit de.
remplacer le plus possible par également : je suis - Ne plus dire mon avis se base ou est basé
également concerné par ce problème. sur… Basé est plus usuel dans le langage militaire –
- Ne pas dire ils étaient assez ni il a parlé Le 3ème Bataillon est basé à Daloa. En lieu et place de
assez. Cet emploi vulgaire propre aux jeunes est basé, utiliser désormais repose sur…, fondé sur…,
aujourd’hui de mode, mais faux et abaisse l’image de s’appuie sur…, s’appuie sur… ou s’élève sur… Mon
ceux qui s’expriment de cette manière. Cet écart est point de vue repose sur l’autorité de faits que je
aussi fautif que l’est l’emploi de les étudiants étaient convoque justement pour étayer mon argumentaire.
foule ou il y avait foule de personnalités. - Dire ma question, ma préoccupation est
- Ainsi donc ne peuvent pas aller relative à ou ma préoccupation se situe au niveau
ensemble. L’emploi de l’un (ainsi) doit supprimer de…
celui de l’autre (donc). Il en est de même pour alors - Il est sans conteste – il est établi – ne doit
donc qui n’est pas d’un usage correct. pas être confondu avec dans ce contexte – dans ce
- Ne pas écrire « il va s’en dire », mais il cadre.
va sans dire – et la prononciation va avec. - Quand n’est pas suivi de à alors que
- Utiliser de moins en moins la tournure je quant – avec /t/ est toujours suivi de à ou de au. Il
n’ai qu’à, je dis ça pour que tu n’as qu’à me donner faut savoir les distinguer.
ta réponse qui est vulgaire. - Quelque, en un mot, n’est jamais suivi de
- Ne pas dire y a des auteurs engagés en soit, alors que quel que – en deux mots – est toujours
Afrique, mais il y a des auteurs engagés en Afrique.

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suivi de soit ; quel que s’accorde également en genre - Ne pas dire – notamment pour les
et en nombre – Quelles que soient les filles …. joueurs – pour ce match, nous avons un moral
- Ecrire concerne, non conserne. d’enfer, mais pour ce match, nous avons un moral de
- Eviter l’emploi abusif de en effet, surtout fer.
dans les devoirs de dissertation. - Ne pas dire je le dis en âme et
- Ne pas dire – à Midi Magazine, donc à la conscience, mais je le dis en mon âme et conscience.
Télévision ou partout ailleurs – « j’invite - Ne pas dire « il parle français ni il parle
massivement les Ivoiriens à venir voir le concert » ni le français » ; ni l’un ni l’autre ne se disent. Dire
« je voudrais lancer un appel massif pour que les simplement il parle la langue française.
Ivoiriens viennent nombreux… » Dire simplement je - Ne pas dire je vous invite à voter Pierre,
voudrais inviter les Ivoiriens à venir nombreux. mais plutôt je vous invite à voter pour Pierre.
- Ne pas dire je le dis en conséquence de - Dans une énumération, ne pas dire il y
cause, mais je le dis en connaissance de cause. aura des élèves, des étudiants, des professeurs et j’en
- A l’écrit, supprimer la virgule avant et, passe – en passer de quoi ? On cite les différents
ni, ou. éléments de l’énumération, puis dire et ainsi de suite
- Supprimer mettre en exergue dans son – qui signifie etc. Dire … et je passe – sous-entendu,
discours et le remplacer par mettre en lumière, mettre je passe sur cette énumération. Ce ne sera plus j’en
en relief, faire ressortir, faire apparaître, souligner, passe qui suppose en d’autres mots j’en passe sur
caractériser, etc. cette énumération qui est une grave erreur.
- Ne pas confondre les différents sens des - Ne pas dire j’en viens – qui signifie je
mots poignet et poignée. Poignet signifie point viens de … - lorsque l’on veut annoncer qu’il va être
d’articulation de la main ; ce mot désigne également tout de suite question de qqc, mais plutôt j’y arrive
le contenu de la main, une poignée de riz par ou d’une manière simple, je vais y arriver. J’en
exemple. Le terme poignée désigne également une viens et j’en arrive sont familiers et incommodes et
poignée de main, lorsque l’on salue une autre j’en arrive voudra alors dire je viens d’en parler et
personne. Enfin, la poignée renvoie au manche de la non je vais en parler.
porte ou d’un cartable. Ne pas dire donne-moi le - Ne pas dire cette situation s’est produite
poignet de la porte, mais donne-moi la poignée de la matin-là, mais cette situation s’est produite ce matin.
porte. - Très marque l’intensité et est employé
- Ne pas dire le patron a demandé après dans l’exemple il est très malade, il est très fatigué
toi ni le patron te cherche ni encore le patron t’a pour marquer le degré extrême de souffrance.
manqué – qui a d’ailleurs le sens d’offenser. On - Trop marque la quantité excessive il a
absente quelqu’un ou on demande à voir quelqu’un. trop mangé, il a trop parlé. Ce ne sera donc plus il a
Dire donc le patron t’a absenté ou le patron voudrait très travaillé, très bu ni il est trop fatigué, trop
te voir ou le patron demande à te voir. malade. Cependant, l’on dira il est trop fatigué ou
- On ne dit pas je suis quitté au Plateau, trop malade pour présider la réunion ce matin.
car quitter a le sens de partir pour de bon ou pour un - Préférer de loin l’emploi de nous à celui
bon moment. Dire plutôt je viens du Plateau. de on. Qui plus est, nous et on ne doivent jamais se
retrouver dans la même phrase. Ne pas dire ni écrire

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nous on est impatient de voir ce qui va se passer ni - a priori, a posteriori, a fortiori sont des
nous pensons qu’on va partir. expressions latines. Les /a/ qui les précèdent ne sont
- De même, jamais les et des ne doivent pas des prépositions françaises, mais latines. Ce n’est
figurer dans la même phrase dans le genre les pas à priori.
professeurs et des étudiants sont du voyage. - De même, l’expression correcte n’est pas
- Ça est également à proscrire et sera les médias, mais les media, comme dans l’emploi des
désormais remplacé par ceci ou cela ou par une pluriels maxima, ultimata, referenda, desiderata dont
tournure correcte. Ne pas dire ça ne me plaît pas ni les singuliers se font en /um/.
ça n’a rien à voir avec mon problème, mais cela ne - C’est-à-dire n’est pas d’un emploi
me plaît pas et ceci (ou cela) n’a rien à voir avec recommandé dans la langue soutenue. Il peut être
mon problème. En outre, on emploie toujours ceci remplacé par à savoir ; mais lorsqu’il est utilisé,
avant cela : ceci est une bonne démonstration. Cela notamment à l’écrit, ne pas oublier les traits d’union,
est tout autre chose. comme pour les composés au-delà et vis-à-vis. A un
- Comme ceci et cela, on emploiera autre niveau, ne pas écrire vice verça ni vis versa,
toujours voici avant voilà, ici avant là, par-ci avant mais vice versa.
par-là, etc. Voici mon père, voilà ma mère / C’est ici - Distinguer les expressions suivantes dans
le secrétariat, là mon bureau / Il y a des chaises par- leurs emplois : la fête à venir et il s’agit de mon
ci, des fauteuils par-là. avenir ; danser avec entrain et être en train de
- Ne plus dire moi je pense que ou je pense travailler ; il a quelque chose à faire et il a affaire à
personnellement que, mais simplement je pense, car moi ; ce que vous dites a trait à ma vie privée et vous
moi, je et personnellement renvoient à une seule et exercez un attrait particulier sur moi ; c’est une
même personne. On ne dira pas non plus eux ils chose à voir et avoir de la chance.
disent que… ni toi tu dis quoi… - Soyons humbles en nous efforçant
- Dire abonder dans le même ordre d’idée d’employer dans nos devoirs, Mémoires, Rapports de
et non aborder dans le même ordre d’idée. Stage et Thèse ou devant une personne distinguée, le
- Ne pas dire tout un chacun, mais chacun. Nous de politesse ou de convention à la place du Je
Ce ne sera pas non plus à chaque fois, mais chaque qui paraît prétentieux et glorieux. Ainsi, nous nous
fois. sommes attelé ne prendra pas de /s/.
- Ne pas dire je ferai tout mon possible - Ne pas dire j’admire les bonheurs de ce
pour résoudre ce problème, mais simplement, je ferai couple ni je prie pour qu’ils connaissent des bien-
tout ce qui est possible … ou je ferai tout ce qui m’est être infinis. Les courages dont ils font preuve ne se
possible … ou encore je ferai tout ce qui est en mon dit pas non plus. Tous ces termes demeurent au
pouvoir pour résoudre ce problème. Ses synonymes singulier dans leurs différents emplois : le bonheur, le
sont s’atteler, s’efforcer ou s’évertuer à rendre bien-être, le courage, etc.
quelque chose possible. - On ne devait pas écrire à l’entrée de
- Ne pas dire la barre est placée très Yamoussoukro, comme ce fut le cas à un moment
haute, mais la barre est placée très haut. Il n’y a pas donné, Bienvenue à Yamoussoukro, mais plutôt
d’accord en genre. En revanche, l’on peut dire la Bienvenus à Yamoussoukro, car il entre dans cette
barre des sélections est très haute. ville non pas une dame, mais des dames et des

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messieurs. Dans pareil cas, il est mieux d’éviter les - On donne des nouvelles ou les nouvelles,
formes contractées et écrire Yamoussoukro vous on ne donne pas ses ni de ses nouvelles.
souhaite la Bienvenue ou Nous vous souhaitons la - Ne pas dire je te demande de te patienter,
Bienvenue à Yamoussoukro. A notre domicile ou au mais je te demande de patienter ou encore je te
bureau, inscrire sur la porte Soyez les Bienvenus. demande faire preuve de patience.
- Paraître : la parution n’est pas - Ne pas dire nous allons grever, mais
apparaître : l’apparition. Désormais, ce ne sera plus nous allons nous mettre en grève.
ce livre est paru aux NEI, mais ce livre a paru aux - Ne pas dire nous allons nous manifester
NEI. pour montrer notre mécontentement, mais nous
- Ecrire et prononcer événement et non allons manifester notre mécontentement.
évènement qui est d’un usage familier. - On ne se retourne pas sur son passé, on
- Convenir (de) est employé avec se tourne vers son passé. On ne retourne pas pour
l’auxiliaire avoir ou dans un usage littéraire, avec regarder derrière soi, mais on se retourne pour
l’auxiliaire être. Ainsi, faut-il dire et écrire ils ont regarder derrière soi.
convenu de se concerter et dans un niveau de langue - Tirer son chapeau pour rendre hommage
soutenu, ils sont convenus de se concerter. à qq1 est une expression désuète ; lui préférer saluer
- Ce n’est pas nous vous sommes gré, bien bas ou saluer avec déférence.
mais nous vous savons gré /savoir gré/. - Préférer l’expression nous avons la même
- Ce n’est pas plutard, mais plus tard en filiation parentale à nous sommes parentés. Les
deux mots ; plus tôt introduit une notion de temps parents sont exclusivement le père et la mère. Mon
alors que plutôt est un adverbe qui marque la oncle, ma tante, mes frères et sœurs, enfants, nièces,
préférence, un choix et peut signifier dans une neveux et cousines ne sont et ne seront jamais mes
certaine mesure. parents.
- On ne dit pas je vais dire ou donner mon - Davantage signifie plus alors que
avis, mais je vais exprimer ma position sur cette d’avantage rime avec privilège.
question … - Ne pas dire je fréquente au Lycée
- On déménage de Marcory pour Classique d’Abidjan, mais je fréquente le Lycée
aménager dans une nouvelle maison à Cocody. Ne Classique d’Abidjan, pour dire qu’on y va
pas dire j’ai déménagé à Cocody. régulièrement. On fréquente un lieu, non à un lieu.
- On ne dit pas il a marqué de son - Si j’habite Marcory et j’habite à
emprunte le Lycée, mais il a marqué de son Marcory sont deux expressions correctes, préférer la
empreinte le Lycée. seconde avec la préposition /à/.
- Ledit, ladite, dudit, lesdits, desdits sont - On compare un être à un autre ou une
des termes à orthographier en un seul mot. En chose à une autre, mais on ne compare pas un être
revanche, ce sera aux dits. avec un autre ni une chose avec une autre.
- Ne pas confondre l’auteur à envie de - Ne pas dire il parle de la soi-disante
dénoncer – intention – et l’auteur dénonce à l’envi – épouse de son père ni de la soi-disante muse de
avec force détermination. l’auteur, mais il parle de la soi-disant épouse, ou à
défaut, il parle de la prétendue épouse.

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- Ne pas dire il se distingue avec ses amis - Dans son emploi correct, soit va toujours
quant à sa sagesse, mais il se distingue de ses amis avec soit ; soit ne saurait grammaticalement aller
par sa sagesse. En effet, on distingue une personne avec ou alors. Ainsi, devons-nous dire soit il se
ou une chose d’une autre et non avec une autre. prononce en faveur d’une augmentation de salaire,
- Ne pas écrire entrer de plein-pied dans le soit la grève se poursuit. Et il est possible d’utiliser
vif du sujet, mais entrer de plain-pied dans le vif du soit autant de fois qu’il y a de possibilités de le faire.
sujet. Ce n’est donc pas soit il se prononce en faveur d’une
- Ne pas dire l’auteur les met sur le même augmentation des salaires, ou alors la grève se
pied d’égalité, mais l’auteur les met sur un pied poursuit.
d’égalité. En effet, l’expression correcte est mettre x - Ne pas dire on m’aurait dit que cet
ou y sur un pied d’égalité. auteur est Belge, mais on m’a dit que cet auteur
- Ne pas dire ni écrire il est souffrant, voire serait Belge. Dire également j’ai appris que le
même malade, mais il est souffrant, voire malade. Ministre aurait signé notre décision de mutation et
- Ne pas écrire là où le bas blesse, mais là non j’aurais appris que le Ministre a signé notre
où le bât blesse. Ce n’est pas bas, mais bât. décision de mutation. Le conditionnel s’exerce non
- Ne pas écrire je pense en mon fort sur le verbe régissant, mais sur l’information
intérieur, mais je pense en mon for intérieur ou ma réellement apprise, mais incertaine parce que non
conviction sur cette question est … En revanche, l’on vérifiée.
écrira il est fort gentil. - Après que est toujours suivi de
- Cf. est l’abréviation du mot latin Confer, l’indicatif : ce sera après que tu auras fait ton devoir
également utilisé en français et qui signifie voir ou et non après que tu aies fait ton devoir. Bien que est
renvoyer à … Il ne s’agit pas de Confère qui se en revanche suivi du subjonctif : Bien que tu aies fini
rapporte plutôt au verbe Conférer qui signifie ton travail, reste dans ton bureau ; le Directeur
attribuer ou discuter. pourrait encore avoir besoin de toi.
- Ce n’est pas à bon attendeur salut, mais - Ne pas dire à vrai dire, mais à dire vrai.
à bon entendeur salut. - Utiliser au mieux dans son discours, les
- Ne pas dire solutionner un problème, expressions proposées en lieu et place des autres : qui
mais trouver une solution à un problème, car le verbe pis est pour pis encore, qui plus est pour en plus et
solutionner n’existe pas dans la langue soutenue. qui mieux est pour mieux encore.
- Ne pas écrire Thomas Hobbes fait partir - Eviter au mieux l’emploi de d’emblée et
des grands penseurs, mais Thomas Hobbes fait partie de d’entrée de jeu ; leur préférer un début de phrase
des grands penseurs. Dire ou écrire également elle simple. Ne pas dire d’emblée, le chef de service entra
est partie prenante ou elle fait partie intégrante, pour dans le bureau et me demanda de le suivre, mais
parler de ce qui a partie liée avec quelque chose. simplement le chef de service entra dans le bureau et
- Ne pas dire un faux prétexte, mais me demanda de le suivre.
simplement un prétexte. Mais pour marquer une idée - Dans la phrase je vais voyager, voyager
négative supposée par le locuteur, dire un prétexte est d’un emploi prosaïque et ne devrait pas être utilisé
fallacieux. de cette manière. En effet, on ne voyage pas, mais on

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va en voyage ou on effectue un voyage. Selon les - Ne pas dire de toutes façons ni de toutes
usages, ce sera donc : les façons (emploi ridicule), mais de toute façon ou
- Je pars en voyage : je m’apprête à aller mieux, de toute manière ;
en voyage, je vais y aller incessamment. - Tout aimable qu’il est ;
- Je suis en voyage : je suis toujours en - Elle est toute surprise et toute honteuse :
déplacement et je ne suis pas encore de retour. tout varie devant un adjectif féminin commençant par
- J’ai voyagé (dans le sud de la côte une consonne ou un /h/ aspiré.
d’ivoire) : je suis parti en voyage, j’y suis resté un - Elle est tout étonnée ou tout heureuse :
moment et je suis maintenant de retour à mon lieu de tout reste invariable au féminin devant une voyelle ou
résidence habituel. un /h/ muet.
- Ne pas dire il a de quoi à dire ni il a de - Je répondrai à toute autre question : tout
quoi à faire, mais il a de quoi dire ou il a de quoi varie lorsqu’il est suivi de autre et d’un nom qu’il
faire. détermine.
- Distinguer leur, pronom personnel qui - Ceci est tout autre chose / C’est une tout
désigne la 3è pers. du pluriel, représentant des êtres autre chose / Tout autre est la fonction : tout reste
ou des choses, COI ou C. d’attribution : Je leur invariable s’il modifie autre et quand il est
parle / elle leur a donné du pain – à eux, à elles – de accompagné de un ou une.
leur, adj. Possessif – plur. leurs – qui représente un - Capable est actif tandis que susceptible
possesseur de la 3è pers. du pluriel pour indiquer un est passif. Dire et écrire il est capable de gagner et
rapport d’appartenance, d’ordre affectif ou social non il est susceptible de gagner.
Elles mettent leur bonnet et leurs gants / Leurs - Ne pas dire nous n’avons que deux livres
parents / Ces voitures sont les leurs. seulement, car l’emploi superflu de seulement
- On emploie quoi que – en deux mots – entraîne une répétition. Dire donc nous n’avons que
lorsqu’il peut être remplacé par quel que soit (quoi deux livres.
que tu fasses, la situation ne changera pas) - Dire cet acte prouve, si besoin est, … et
et quoique – en un mot – pour marquer une non cet acte prouve, si besoin en est, …
opposition (quoique tu lui as apporté la preuve de - Préférer le passé composé dans la
ton innocence, il ne t’a pas cru) ou une restriction particule (nous avons dit) au plus-que-parfait qui
(votre décision est louable, quoique nous devons pose un problème de concordance de temps (nous
attendre qu’elle se traduise en acte). Quoique ne avions dit).
s’élide que devant il(s), elle(s), on, un, une. - Ne pas dire la fête commencera du 15 au
- Ecrire toutes sortes ; 25 Avril 2006 ni la fête aura lieu à partir du 15 au 25
- Ecrire tout entière : poésie et épopée tout Avril 2006, mais la fête se déroulera du 15 au 25
entières ; Avril 2006 ou la fête commencera le 15 et prendra fin
- Ecrire réussir à tout prix ; le 25 Avril 2006.
- Ecrire entre autres ; - On ne dit pas le Ministre n’a rien contre
- Ecrire et dire les tout prochains mois ; personne, mais le Ministre n’a rien contre qui que ce
soit.

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- Ne pas dire l’entraîneur savait que ça - Ne pas dire notre intervention va se
serait dur, mais … que ce serait dur. porter sur…, mais notre intervention va porter sur…
- Pour répondre à une question, ne pas dire - On ne dit pas n’abusez pas trop du
la situation est grave, c’est-à-dire pourquoi je dis ça, pouvoir», mais simplement n’abusez pas du
c’est parce que je pense que… Y répondre pouvoir…, car tout abus est déjà excessif.
directement comme par exemple la situation - Ne pas dire ils se sont mis d’accord
m’apparaît grave en ce sens que… ensemble contre notre service, mais ils se sont mis
- Dire que veux-tu et non tu veux quoi ni d’accord contre notre service ou simplement, ils se
qu’est-ce que tu veux ? sont ligués contre notre service.
- Surveiller l’utilisation des pronoms pour - Ne pas dire il n’a pas totalement tort,
éviter les répétitions : ce ne sera pas « je » rappelle à mais il a partiellement tort ou alors il a en partie tort
toutes « les » personnes qui « nous » écoutent que ou encore il a en partie raison.
« vous » pouvez gagner des stylos, mais « je » - Raréfier l’emploi du terme pratiquement,
rappelle à toutes « les » personnes qui « nous » qui ne veut rien dire au fond et n’apporte rien de plus
écoutent qu’ « elles » peuvent gagner des stylos. à la qualité sémantique du propos. Ne pas dire il a
- Pour définir un concept qui implique un pratiquement terminé son travail, mais simplement, il
être humain, ne pas employer les mots individu ni a presque terminé son travail ou il est sur le point
quelqu’un, mais personne. Ex. : ne pas dire un d’achever son travail.
pêcheur est un individu ou quelqu’un dont l’activité - D’ordre est toujours suivi d’un singulier :
est de pêcher du poisson, mais un pêcheur est une dire et écrire ce sont des travaux d’ordre social et
personne dont l’activité est de pêcher du poisson. général et non d’ordre sociaux et généraux.
- Dire des tee-shirts et non des tee-short. - Ne pas dire il est ambitieux, qui est
- Ne pas dire si une personne lit le livre, péjoratif, mais il a de l’ambition.
qu’ « il » le résume, mais …qu’ « elle » le résume. - On ne dit pas minuit sonna, mais minuit
- Ne pas dire véritablement, l’auteur sonnèrent, car il s’agit des douze coups de l’horloge.
montre justement, mais simplement, l’auteur réussit - Désormais, remplacer aussi
à montrer, et à juste titre, … par également.
- Ne pas dire nous invitons « la - Quand on vous souhaite un bon appétit
population » à venir bénéficier de cette onction, car ou une bonne après-midi, ne pas dire à vous aussi
c’est une chance unique pour « eux » (mais pour elle) pareillement, mais vous aussi.
; « ils » doivent (elle doit) en « en » (supprimer les - Utiliser de moins en moins est-ce que et
deux ‘en’) profiter de cette occasion ; ça ne « leur » qu’est-ce que dans les interrogations totales. Ne pas
(non leur mais lui) coûtera que le déplacement. dire est-ce que tu viendras, mais viendras-tu ?
- Ne pas dire ils m’ont traité de n’importe - Ne pas répondre à la question
quoi, mais ils m’ont offensé. qu’entendez-vous par la mondialisation ? comme
- éOn écrit M. et non Mr. suit : la mondialisation, c’est…, mais la
- On ne dit pas s’adhérer à, mais adhérer mondialisation est…
à…

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- On parle de vacances pour les élèves et - Ne pas dire il paraîtrait, mais il paraît.
étudiants et de congés pour les salariés. (Voir le - Ne plus dire prendre de l’air,
Dictionnaire Robert). mais prendre l’air.
- Ne pas dire nous voulons se reposer, - Critiquer, dénoncer, flétrir, stigmatiser
mais nous voulons nous reposer. ont le même sens que persifler.
- Ne pas dire il donne plus d’amples - Ne pas dire les tares sociales, mais les
informations ni il donne plus amples informations, travers sociaux.
mais simplement, il donne d’amples informations ou - On ne fait pas des efforts ni des
de plus amples informations. sacrifices, mais on consent des efforts ou des
- Dire et écrire en définitive et non en sacrifices.
définitif. - Ne pas dire une dérogation spéciale nous
- On n’écrit pas une critique virulante, a été accordée, mais simplement une dérogation
mais virulente. nous a été accordée. L'octroi d'une dérogation est
- Ne pas prononcer /entation/, mais synonyme de mesure spéciale.
attention, /ya/ mais il y a, /mainant/, mais - Remplacer dès ce jour e-mail – anglais –
maintenant, /aujordu/, mais au jour d’hui. par mél – français – et qui signifie messagerie
- Ne pas dire il ne mangera pas et il ne électronique. Voir le Dictionnaire Robert.
boira pas, mais il ne mangera ni ne boira. Il refuse - Ne pas dire il y a un problème tant au
de venir, son frère non plus et non son frère aussi. Il niveau de la critique ou alors de l’analyse, mais il y a
a signé à Sochaux ; moi aussi. Je t’aime, moi non un problème tant au niveau de la critique que de
plus est poétique, mais pas grammatical. l’analyse.
- Permis prend /s/ alors que parmi ne - Ne pas dire il nous a donné une maudite
prend pas /s/. somme de 20000 fr, mais il nous a donné une
- D’ores et déjà signifie également modique somme de 20000 fr.
présentement. - Ne pas dire les œuvres littéraires, ça a
- On ne dit pas il a intervenu dans la une fonction sociale, mais les œuvres littéraires ont
rédaction de ce document, mais il est intervenu… une fonction sociale.
- Ne pas dire réfléchir sur, mais réfléchir à - On opère une rupture d’ avec son passé
qui est d’un usage soutenu : je réfléchis aux et non avec son passé ou on opère un choix, on ne fait
conséquences d’un tel acte. pas un choix.
- Dire cotiser une somme d’argent et se - Dire il agit par le moyen de, par le biais
cotiser pour aider un ami et non cotisons-nous. de, par le canal de, par le truchement de…
- Ne pas dire ma façon à moi de percevoir - Il existe une parenté littéraire entre x et
ce problème, mais ma manière de percevoir ce y.
problème. - On ne sert pas aux visiteurs des sucreries
- Ne pas dire c’est la fille à mon oncle, – bonbons, chocolat – mais des boissons sucrées. Les
mais c’est la fille de mon oncle. autres types de boissons sont soit minérales (eau),
- Ne pas dire vaquer à ses préoccupations, soit gazeuses, soit alcoolisées. (A une personne que
mais vaquer à ses occupations.

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vous recevez), dire je vous sers une boisson sucrée, - Ne pas dire il a pris la précaution de me
minérale, gazeuse ou alcoolisée ? prévenir d’avance ni il a pris la précaution de
- Considérons cet examen blanc comme un prévoir à l’avance les activités d’éveil. On ne
galop d’essai, un exercice probatoire, un essai prévient pas d’avance, de même qu’il est impossible
déterminant. de prévoir à l’avance. Dire et écrire il a pris la
- Délaisser j’ai croisé un ami au Plateau et précaution de me prévenir ou il a pris la précaution
lui préférer j’ai rencontré un ami au Plateau. de prévoir les activités d’éveil.
- On ne dit pas presqu’inconnu, mais - Ne pas dire Hugo est l’écho sonore des
presque inconnu. enfants qui souffrent, mais Hugo est le porte-parole
- Ne pas écrire non plus quoiqu’encore ou le défenseur de la cause des enfants.
enfant…, mais quoique encore enfant… - Ne pas dire il est à l’image d’un homme
- On ne formule pas des vœux, mais on de pensée, mais il est à l’image d’un intellectuel ou
formule des préoccupations. Dire former des vœux : d’un homme de culture.
je forme pour vous des vœux de bonne santé. - Ne pas dire nous allons donner les
- Ne pas dire il a surplanté ses amis, mais limites de sa réflexion, mais nous allons établir ou
il a supplanté ses amis. montrer les limites de sa réflexion.
- Ne pas dire nous nous axerons sur - Ne pas dire il aurait fallu que je
l’étude, mais nous axerons ou nous articulerons m’asseyasse pour parler, mais il aurait fallu que je
notre étude sur… m’assisse pour parler.
- Ne pas dire attester de quelque chose, - Le verbe relatif à attrayant n’est pas
mais attester quelque chose. attrayer, mais attraire.
- Ne pas confondre participer à - Dire environ un tiers des étudiants sont
(contribuer à) et participer de (consister en, tenir venus et non environ un tiers des étudiants est venu.
de). - Ecrire il réussira cette épreuve, quitte à
- Ne pas dire le thème de notre exposé ne plus envisager sa pause habituelle.
s’intitule … mais le thème de notre exposé est … ou - Ne pas confondre avantage (nom) avec
encore notre exposé s’intitule … l’expression d’avantage (profit, utilité, privilège) et
- Ne pas dire il a dit que en étudiant, il davantage (adverbe signifiant plus).
réussirait mais il a dit qu’en étudiant, il réussirait. - A savoir est toujours placé au début
- Ne pas dire je lui ai parlé encore une fois d’une énumération. Il peut également remplacer
de plus, mais je lui ai parlé encore une fois ou je lui c’est-à-dire dans la langue soutenue.
ai parlé une fois de plus. - Dire on se réjouit qu’il lui ait paru
- Ne pas dire une équipe de deux cent nécessaire et non qu’il lui a paru nécessaire.
enquêteurs sont déjà sur le terrain, mais une équipe - Ce sera tu peins de belles toiles, tu couds
de deux cent enquêteurs est déjà sur le terrain. bien, tu crains le pire.
- Ne pas confondre thème et thématique ni - Ont deux /r/ au futur de l’indicatif et au
problème et problématique, deux paires de termes qui conditionnel, les verbes suivants : mourir, voir,
renvoient à des significations différentes (Voir le envoyer, acquérir, entrevoir, revoir, choir, déchoir,
Dictionnaire). échoir.

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- Dire nous commencerons à midi ou à (donner les nom et prénoms). Etre scrupuleux sur ces
minuit précis et non à midi ou à minuit précise(s). usages.
Midi et Minuit sont masculins. - Ne pas dire je vous souhaite bon appétit,
- Après une locution superlative, possible mais je vous souhaite un bon appétit.
est invariable. - Ne pas dire beaucoup de courage !, mais
- L’expression perspective d’avenir est bon courage !
correcte ; il s’agit de l’aspect que présente quelque - Ne pas dire à la question de savoir
chose d’un point de vue donné. comment résoudre le problème de la crise politique
- Ne pas écrire revendiquer à corps et à mais à la question comment résoudre le problème de
cri, mais revendiquer à cor et à cri. la crise politique ; laisser tomber la particule « de
- Ce ne sera pas il me rabat les oreilles savoir ».
avec ses histoires sordides, mais il me rebat les - Ne pas dire ce bureau est uniquement
oreilles les oreilles avec ses histoires .... réservé à la conférence, mais ce bureau est réservé à
- Ne pas dire il nous a comparé avec les la conférence.
agents des Douanes, mais il nous a comparé aux - Ne pas dire excusez-moi – injonction
agents des Douanes. On dit comparer à et non faite à la personne offensée de vous pardonner votre
comparer avec. écart –, mais veuillez m’excuser s’il vous plait ou je
- Ne pas dire il est étrange ces derniers vous présente mes excuses ou daignez m’excuser
temps, mais il est étrange ces temps derniers. s.v.p. ou daignez accepter mes excuses s.v.p.
- Je vous remercie pour vos conseils et je - Ne pas dire non plus pardon M. ou Mme
vous remercie de vos conseils se disent, mais dans la ni pardonnez-moi, mais veuillez m’accorder le
langue soutenue, préférer l’utilisation de /pour/ à pardon ou veuillez me pardonner ma faute ou je vous
celle de /de/, car l’expression de la reconnaissance est demande de me pardonner ou pardonnez-moi s’il
toujours fonction d’une satisfaction liée à un service vous plait.
rendu ou supposé tel. - Ne pas dire il ne paie rien pour attendre,
- Ne pas dire ce que nous on a vécu, mais mais il ne perd rien pour attendre.
ce que nous avons vécu. - Préférer « appeler l’attention » à « attirer
- Quoique l’usage du terme suivant soit de l’attention ».
mauvaise compagnie, lorsque l’on insiste pour - Ne pas dire la première monture du texte,
l’utiliser, encore faut-il que l’emploi soit correct. mais la première « mouture » (un draft).
Aussi, ne dira-t-on pas tu racontes des connories, - Ne pas dire « je voudrais aborder dans le
mais tu racontes des conneries. même sens que lui », mais « abonder » dans le même
- A la question quel est ton nom, répondre sens que lui.
je me nomme TRAORE (ne donner que le nom). A la - Ne pas dire « nous allons sillonner dans
question quel est ton prénom, répondre je me le pays » ni « sillonner à travers le pays », mais
prénomme François Bruno (ne donner que le(s) « sillonner le pays ».
prénom(s). Enfin, à la question comment t’appelles- - Il y a pléonasme lorsque l’on dit « un
tu, répondre je m’appelle TRAORE François Bruno petit détail » ; dire simplement « un détail ».

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- De même, ne pas dire « il faut le prévenir - Ne pas dire « essayons de comprendre
ou l’avertir d’avance », mais simplement, « il faut le qu’est-ce qui se passe, mais ce qui se passe.
prévenir ». ______ fin _______

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