Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Rapport final
Référence : 026.23429
Date : 07/05/2008
Version : 2.0
Tour Gamma D
58, quai de la Râpée - 75583 Paris cedex 12 France
Tél : 33 1 40 04 57 12 Fax : 33 1 44 74 07 81
Mel : its@setec.fr
A. SYNTHESE P. 7
La première partie esquisse une synthèse de l’étude en reprenant d’une part les objectifs d’une
mobilité optimale répondant au double enjeu de la compétitivité et de la solidarité, et relevant le défi
du développement durable, et en livrant d’autre part un scénario cohérent et pragmatique permettant
à court, moyen et long termes de répondre à ces objectifs.
B. FICHES P. 21
La seconde partie est constituée d’une série de 28 fiches thématiques présentant chacune un élément
de solution ou un ensemble de propositions sur une question donnée. Ces fiches complètent la lecture
du scénario en proposant, pour les différents sujets, une définition des outils proposés, leur éventuelle
déclinaison sur les différents types d’espaces franciliens, des exemples de cas où ces solutions ont
été mises en œuvre, ainsi qu’une évaluation sommaire de leur opportunité et de leur faisabilité en Ile-
de-France.
C. SCENARIOS P. 115
La troisième partie présente, d’un point de vue méthodologique, les éléments à partir desquels
différents scénarios de mobilité ont été construits, avant d’en présenter cinq, allant du plus engagé en
matière de développement durable à un scénario « tout voiture », déjà dépassé. Le scénario soutenu
par les acteurs économiques à l’initiative de cette étude, et présenté dans la synthèse liminaire, a été
retenu pour offrir un équilibre satisfaisant entre l’adéquation de sa réponse aux enjeux et le
pragmatisme de sa mise en œuvre.
ANNEXES P. 135
Le lecteur trouvera par ailleurs en annexe les documents présentés au cours du séminaire organisé le
17 décembre 2007 ainsi qu’un compte rendu de cette journée.
Sommaire SO - 1
Setec Mars 2008
1/176
2/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
A. SYNTHESE P. 7
Plan détaillé 1
Setec Mars 2008
3/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
79 CV Covoiturage
82 TA Taxis et transport à la demande
88 AP Autopartage et ALS (Auto en libre service)
91 IM Intermodalité marchandises et restructuration des chaînes logistiques
93 EL Espaces logistiques urbains
97 RE Relations de l’Ile-de-France avec le monde extérieur
Investissements
99 TC Investir dans de nouveaux systèmes de TC lourds
102 FE Transport ferroviaire de marchandises
104 FL Transport fluvial de marchandises
106 IR Investir dans de nouvelles infrastructures routières
Actions de long terme
108 OT Transport, Aménagement et Urbanisme en cohérence
Recherche
111 VP Technologies propres : véhicules, carburants, éco-entretien
C. SCENARIOS P.115
Plan détaillé 2
Setec Mars 2008
4/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
ANNEXES P.135
Plan détaillé 3
Setec Mars 2008
5/176
6/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Cette première partie esquisse une synthèse de l’étude en reprenant d’une part les objectifs d’une
mobilité optimale répondant au double enjeu de la compétitivité et de la solidarité, et relevant le défi
du développement durable, et en livrant d’autre part un scénario cohérent et pragmatique permettant
à court, moyen et long termes de répondre à ces objectifs.
Intercalaire 1
Setec Mars 2008
7/176
8/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
SOMMAIRE
A. Enjeux et Objectifs des acteurs économiques .......................................................................... 1
1. La mobilité francilienne des biens et des personnes..................................................................... 1
2. Les enjeux d’une mobilité optimale ............................................................................................. 1
3. Objectifs des acteurs économiques............................................................................................... 3
B. Scénario des acteurs économiques ............................................................................................ 4
1. Principe......................................................................................................................................... 4
2. Déroulement et composantes du scénario .................................................................................... 4
3. Estimation des coûts des grands projets d’infrastructure ............................................................. 6
C. Conclusion : un scénario qui répond aux préoccupations des acteurs économiques ........... 7
1. Comment reste-t-on compétitif en matière de transport, dans le contexte concurrentiel des
grandes métropoles européennes et mondiales ? ................................................................................. 7
2. Comment améliore-t-on la mobilité des biens et des personnes ?................................................ 8
3. Comment s’inscrit-on dans une démarche de développement durable ?...................................... 8
4. Comment finance-t-on les mesures proposées ?........................................................................... 8
Synthèse / Scénario VS - 1
Setec Mai 2008
9/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
difficiles à atteindre par des modes collectifs. Cette orientation est confirmée par les choix de
localisation opérés par les ménages, qui reposent sur leur appréciation de leur budget logement
+ transport (au regard de critères de qualité de vie notamment), en faveur de la couronne.
Cet « étalement », en l’absence le plus
contributions
souvent d’alternatives collectives crédibles,
au financement des
20,0 modes de transport favorise le choix du mode automobile,
mécanisés massivement pratiqué en solo. Ce choix est
15,0 aussi renforcé par le fait que les ménages
apprécient mal le coût réel de leur mobilité
10,0 automobile.
Md€
ménages
Car si l’on examine le compte
5,0
entreprises
déplacements en IdF (cf. graphique ci-
contre), on se rend compte que ce choix de
0,0 acteurs
fi. publics mobilité coûte extrêmement cher aux
TC
VP ménages. Dans un contexte de
mode
préoccupations environnementales et de
raréfaction des énergies, le coût de cette
mobilité ne peut qu’augmenter encore (la presse signale actuellement que le poste carburant
peut s’élever pour certains foyers à 15% de leur budget). Outre le fait que cette « hémorragie »
interdit d’autres consommations, elle fait courir le risque à une population croissante de ne plus
pouvoir accéder à la mobilité, avec les effets économiques négatifs que l’on peut imaginer.
2° Le coût des Transports Collectifs en Grande Couronne
Face à ce constat, la position « politiquement correcte » préconise le développement des
transports collectifs en couronne. Est-ce si évident ? Les TC sont par définition des modes
massifiés, optimaux en zone dense. Cela se traduit au niveau du « taux de couverture » des
1
TC , estimé en moyenne à 30%. Mais cette moyenne cache une disparité radicale entre le
centre de l’agglomération, où le taux de couverture approche les 100%, et la grande couronne
où on estime qu’il n’atteint pas 10%. La « subvention » moyenne par usager, financée par les
autorités publiques et les entreprises, de l’ordre de 2500€ par an, masque en fait une dépense
de l’ordre de 10 000€ pour un usager de couronne. Cette même somme ne pourrait-elle pas
être mieux investie ? Plutôt que de subventionner une mobilité improductive, ne faut-il pas
favoriser une plus grande structuration des espaces de grande couronne (densification autour
de pôles, mixité des usages…) ainsi que le développement des services dans les centres
secondaires de l’agglomération ? Ne faut-il pas mieux tenir compte de la vérité des coûts ?
3° Le coût collectif de la congestion automobile
2
Ces facteurs structurels accentuent probablement le fait que
dans le domaine routier, l’équilibre offre / demande s’établit
1,75
actuellement dans un état de saturation du réseau. Dans cet
état, le système de transport n’est plus optimal2. Ceci se 1,5
traduit par une vitesse moyenne très inférieure à la vitesse
libre. Le graphique ci-contre figure en ordonnée le rapport 1,25
temps de parcours réel / temps de parcours nominal, en
fonction du rapport entre demande réelle et capacité du 1
1
Part du coût de fonctionnement assumée par les usagers. Le coût de fonctionnement des transports collectifs
est actuellement de l’ordre de 7,2Md€. La contribution des voyageurs est d’environ 2,3Md€.
2
Il n’est plus « fonctionnel » mais « réactionnel », comme on peut le dire, en médecine, d’un organe.
3
Vitesse cible de 22km/h dans Paris, de 50km/h sur le Périphérique, pour le niveau de circulation actuel et avec
une valorisation moyenne de l’heure à 10€.
Synthèse / Scénario VS - 2
Setec Mai 2008
10/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
2:00
4:00
6:00
8:00
10:00
12:00
14:00
16:00
18:00
20:00
22:00
0:00
Plus largement, il semble que le réajustement de l’offre en
modes partagés à un niveau digne d’une grande
métropole mondiale4, globalement, pourrait créer près de 20000 emplois. Ces emplois, dans le
domaine des services, ne seraient pas créés au détriment de ceux de l’industrie, puisqu’une
voiture partagée roule beaucoup plus, est changée plus fréquemment, etc.
Î On est donc aujourd’hui face à un double phénomène : faute de régulations
adéquates, une mobilité coûteuse se développe, qui entrave celle nécessaire au
fonctionnement de l’économie. La recherche d’un optimum de mobilité constitue donc un
enjeu économique majeur !
Interpellés par ces enjeux, les acteurs économiques d’Ile-de-France rappellent ci-dessous leurs
objectifs, avant d’exposer le scénario cohérent qu’ils soutiennent pour atteindre ces objectifs.
¾ Assurer une plus grande justice sociale ¾ Contribuer à lutter contre le ¾ Construire une Autorité
en renforçant l’accessibilité de chacun, changement climatique en Organisatrice de la Mobilité
notamment aux marchés de l’emploi et de réduisant les émissions de gaz à qui mobilise l’ensemble des
l’habitat, quelles que soient ses conditions effet de serre acteurs et des parties
sociales ou ses capacités physiques prenantes (Etats,
¾ Réduire autant que possible les Collectivités locales,
¾ Assurer une plus grande équité autres nuisances (pollution Entreprises, Associations,
territoriale en procédant à une mise en atmosphérique, émissions de Individus…)
cohérence des pôles de développement et particules fines, bruit)
des pôles d’échanges ¾ Responsabiliser les
¾ Préserver les ressources ménages et les entreprises
¾ Préserver le patrimoine historique, bâti, naturelles en diminuant les par rapport à leurs choix de
culturel ou naturel consommations unitaires (eau, air, localisation et de mobilité
matières non renouvelables, (notamment par l’instigation
¾ Rendre l’espace public accessible à énergies)
tous en rééquilibrant le partage modal de la de Plans de Déplacements
voirie ¾ Préserver la biodiversité d’Entreprises)
4
En prenant, pour les taxis et voitures de location, les ratios de Londres, et en y ajoutant des services
d’autopartage et de covoiturage.
Synthèse / Scénario VS - 3
Setec Mai 2008
11/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
1. PRINCIPE
Dans l’ « espace des scénarios », représenté de Choix modal
manière schématique au croisement de deux axes des personnes Utopie
de choix modal, l’un pour les personnes, l’autre pour verte
les biens, la stratégie préconisée s’exprime
graphiquement comme figuré ci-contre :
Le « mouvement » à opérer est symbolisé par la Equilibre
flèche bleue. Ce mouvement est la résultante de
deux actions concourantes :
¾ favoriser le report modal vers les transports
Enfer
collectifs et partagés des déplacements
automobile Choix modal
substituables, à savoir en premier lieu ceux des
pour les biens
personnes effectués en voiture solo, afin de libérer
de la capacité…
¾ au profit des déplacements non ou peu
substituables, liés aux déplacements professionnels et aux transports de biens. En parallèle,
encourager et développer des modalités alternatives pour la distribution urbaine des
marchandises.
Synthèse / Scénario VS - 4
Setec Mai 2008
12/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
Une taxe poids lourds (TPL) est instaurée, calculée pour recouvrer à la fois les coûts
d'infrastructure et les externalités du transport. Cette TPL constitue une source pérenne de
financement de l'AO. Une fraction de cette ressource est affectée, de manière contractuelle, au
financement des infrastructures et au développement de modes de transport de marchandises
alternatifs (fer, eau, infrastructures de distribution urbaine, véhicules innovants). La TPL est
répercutée sur les chargeurs, et cause un renchérissement de l'ordre du 1/1000ème des prix à la
consommation. La TPL modère et massifie les flux PL là où ils sont inévitables, tout en
encourageant l'émergence d'organisations et de modes alternatifs là où ils sont possibles.
Le contrôle sanction automatisé est généralisé, aussi bien pour la vitesse que pour les feux
rouges, ainsi, éventuellement, que pour d'autres infractions (réglementation du transport de
marchandise, notamment). Cette mesure, au delà de la ressource financière qu'elle dégage -
dont l'affectation doit être fixée de manière très transparente, afin de soigner l'acceptabilité du
dispositif -, a pour objectif de lutter contre la congestion et de garantir le respect des mesures
d’exploitation dynamique, permises par les ITS, qui sont généralisées : contrôle d'accès,
régulation des vitesses, affectation dynamique de voies, information voyageurs, etc.
Conjointement, la sécurité s'améliore.
La mobilité en voiture est découragée en solo, au profit de modes individuels doux et de modes
partagés, par des actions de communication et d’information et par la mise en place d’agences
de mobilité et de plans de déplacements au sein des entreprises, des administrations et des
établissements scolaires. Cet effet est également catalysé par une politique de stationnement
restrictive. La diminution des places de stationnement banalisées en surface est corrélée à
l'augmentation de l'offre partagée (taxis, covoiturage, autopartage). Le stationnement en
ouvrage est encouragé et la voirie de surface rendue disponible, requalifiée au profit des modes
doux et partagés, mais aussi de l'activité économique : lieux d'activité, places de livraison... Des
systèmes d'informations facilitent la recherche d'une place. Au travers de ces systèmes, la
réservation du stationnement se généralise, faisant du choix de la voiture en ville un acte
responsable, assumé de bout en bout. Les tarifs sont relevés. Par ailleurs, le contrôle du
respect du stationnement et du bon usage des aires de livraison est amélioré (dépénalisation du
stationnement) ce qui améliore la rotation, augmente les recettes et garantit la disponibilité des
espaces de livraison au profit du transport de marchandises.
Cette action sur le stationnement public ne touchant qu’un tiers de l’offre environ, la tarification
par le stationnement peut être complétée, en un tout cohérent et équilibré, par une tarification
au travers d’un péage urbain. Ce péage urbain serait conçu pour ne pas créer ni renforcer
d’effet de frontière entre territoires. En outre, il s’attacherait à traduire une certaine « vérité des
prix », donc à rendre compte de l’usage. Si son périmètre est étendu, on prévoira plusieurs
zones afin de pouvoir appliquer une tarification graduée selon le nombre de zones parcourues.
Par ailleurs, l’accès et/ou le tarif du péage pourront être modulés en fonction des normes Euro
des véhicules, de manière à restreindre l’usage des véhicules les plus polluants, et/ou du taux
d’occupation des véhicules, pour encourager les modes automobiles partagés.
Les moyens qui précèdent réduisent la mobilité automobile en solo en agissant sur la demande,
par l’orientation des comportements. En complément, et seulement là où cela s’avère
nécessaire, cette action est complétée par des restrictions de la capacité. L’effet recherché est
une amélioration de la fluidité automobile, caractérisée par la vitesse moyenne de la
circulation automobile générale. Il est fixé un objectif de vitesse de circulation, supérieur à la
vitesse actuelle (16km/h dans Paris), mais inférieur ou égal à la vitesse libre (25km/h dans
Paris). Cet objectif est fixé par zone, selon ses caractéristiques (voirie, peuplements, activités),
de manière à en préserver l’urbanité (l’accidentologie des modes doux sera, de ce point de vue,
suivie de près). Là où l’objectif est atteint et où la capacité allouée au trafic automobile peut être
réduite sans impact négatif, l’espace urbain sera requalifié.
Néanmoins, des investissements routiers sont nécessaires afin de compléter le réseau
francilien, notamment : pour réaliser un schéma cohérent de rocades (bouclage de l’A86 pour
les PL et de la Francilienne), pour renforcer les capacités de certaines radiales (prolongement
de l’A16) ; et pour requalifier l’environnement des infrastructures en zone dense (couverture du
boulevard périphérique et de l’A6). De manière à préserver une cohérence d’ensemble,
l’augmentation de capacité routière n’est pas envisagée sans contreparties, d’ordre financier
(financement de certaines infrastructures par des péages), en termes de partage modal
(réservation de voies au profit des transports collectifs et des modes partagés : bus à haut
niveau de service, taxis, covoiturage), et de politique intercommunale de maîtrise foncière de
Synthèse / Scénario VS - 5
Setec Mai 2008
13/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
manière à stopper l’étalement urbain et mieux structurer la localisation des activités sur le
territoire.
La disponibilité de l'offre taxis bénéficie des mesures qui précèdent. Les lieux ou situations
où subsistent des difficultés sont traités par des aménagements : voies réservées ponctuelles
(exemple de certaines portes de Paris actuellement, voies réservées temporaires sur les
autoroutes menant aux aéroports, etc.). Des équipements et des mesures réglementaires
facilitent le rapprochement de l'offre et de la demande (systèmes télématiques, réforme voire
suppression de l'horodateur) et encouragent la moralisation de la profession (traçabilité du
compteur, édition automatique de reçu). Ceci permet d'accroître l'offre quantitativement, en
veillant - grâce à un observatoire de la profession - à une certaine stabilité des revenus / du
patrimoine des acteurs. L'accroissement de la fluidité et du nombre de courses peut
s'accompagner d'une baisse des tarifs et d'une augmentation du nombre de licences, jusqu'à
~25000 (taxi + location), conduisant à une part modale de 1,5-2%. En couronne, des systèmes
de taxis collectifs conventionnés irriguent les zones mal desservies en prolongeant l'offre TC.
La tarification TC est réorganisée progressivement, de manière à rendre compte plus
justement à la fois du coût de production (distance) mais aussi de la densité / qualité de l'offre.
Les tarifs en zone centrale, bénéficiant d'une offre dense, sont significativement relevés pour
s'établir à des niveaux similaires à ceux de grandes capitales de l'Europe du Nord. Les titres
sans contact "intelligents" sont généralisés comme support de cette tarification. Ils permettent la
prise en compte du profil de consommation du voyageur, le post-paiement optimisé, l'accès à
des services annexes, etc. La recette augmente significativement, améliorant le taux de
couverture et permettant de dégager de nouvelles marges de manœuvre, utilisées pour
améliorer l'offre.
Cette amélioration passe en premier lieu par des infrastructures TC lourdes (en particulier le
prolongement d’Eole à l’Ouest, et les projets Arc Express et CDG Express), notamment avec la
création d'un métro automatique en rocade en première couronne, conçu avec l'ambition d'être
aussi structurant que l'ont été le métro en 1907 ou le RER en 1965. Elle passe aussi par un soin
apporté aux compléments de cette "offre majeure", au travers des bus, et plus finement de
systèmes plus "capillaires" : taxis collectifs, vélos, marche, etc. Ces modes légers sont dotés,
eux aussi, des infrastructures qu'ils méritent.
La désaffection de la voiture solo permet aux ménages de dégager une nouvelle marge
de manœuvre dans leur budget, dont une part peut être affectée à la consommation. La
mobilité maintenue permet aux actifs d'accéder aux emplois. La fluidité dégagée sur les
routes rend plus efficaces les transports de marchandises et les déplacements
indispensables, prioritaires, urgents ou nécessaires. La réalisation d'infrastructures et de
services liés au transport ouvre de nouveaux débouchés aux entreprises.
Synthèse / Scénario VS - 6
Setec Mai 2008
14/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Projet Coût estimé
(Millions €)
Bouclage de l’A86 pour les PL
A104 Cergy – Poissy – Orgeval 1 à 2 000
Elargissement A104 Lognes – Corbeil-Essonnes
Meaux – Melun « Autoroute des Belges »
Prolongement de l’A16 jusqu’au BIP 470
Construction du Boulevard Intercommunal du Parisis (BIP) 400
Couverture du périphérique
Couverture de l’A6
Pour rester compétitif, il est avant tout primordial de veiller à la cohérence entre aménagement
et transport, et de la renforcer en structurant mieux l’espace francilien, en faisant notamment
coïncider pôles d’échanges et pôles de développement.
Pour rester compétitifs et attractifs, par exemple, les nouveaux développements tertiaires du
pôle de La Défense devront être accompagnés d’un renforcement de l’offre de transports en
commun, déjà saturés actuellement, et de la construction de nouveaux logements à proximité
du site.
L’offre TC doit être renforcée par de nouveaux investissements à la hauteur des enjeux, dans
le but de retrouver le temps d’avance que Paris a eu au 19ème et au 20ème siècle dans le
domaine des transports : le fort développement du réseau de tramway entre 1873 et 1910 avait
placé le tramway parisien dans les premiers rangs mondiaux avant son démantèlement au profit
de l’autobus à la fin des années trente ; le fort développement du métro au début du 20ème
siècle avait placé Paris en tête pour l’étendue de son réseau (nombre de stations) et le nombre
de passagers transportés (culminant vers 1,6 milliards de voyageurs/an en 1946 !) ; le
développement du RER dans les années soixante avait permis à Paris de maintenir son rang en
dotant la Région capitale du réseau lourd cohérent avec le développement polycentrique
programmé par l’Etat (schéma des villes nouvelles). Il est aujourd’hui urgent de poursuivre les
efforts passés en assurant d’une part le maintien à niveau des infrastructures existantes et du
matériel roulant nécessaire au bon fonctionnement du réseau TC, et en développant d’autre part
les lignes qui font déjà défaut ou manqueront très prochainement : le prolongement d’Eole à
l’Ouest pour renforcer l’irrigation TC de La Défense, le projet Arc Express pour doter la première
couronne d’une rocade TC efficace (métro souterrain automatique), la tangentielle Nord…
Les investissements dans les infrastructures routières ont pour objectif de compléter le
maillage du réseau routier et de renforcer l’attractivité de la Région notamment en termes de
localisation de plateformes logistiques de niveau européen.
L’amélioration de la desserte des aéroports (projet CDG Express, voies réservées aux bus et
aux taxis sur l’A1 et l’A6) et le renforcement de l’accessibilité de Paris (confortation du hub
aérien de Roissy et du réseau TGV) doivent donner les moyens à Paris de maintenir son rang
de ville la plus accessible d’Europe, dans l’univers concurrentiel des villes européennes.
Des investissements sur le réseau fluvial (Canal Seine Nord Europe, écluse port 2000 au
Havre, mise à niveau des écluses sur Seine Amont) et sur le réseau ferroviaire
(contournement Nord de l’Ile-de-France favoriseront les circulations des marchandises en Ile-
de-France en désaturant les axes routiers et le réseau ferroviaire où se côtoient trafic de
personnes et camions.
Plus globalement, l’amélioration de la mobilité des biens et des personnes (objet de la
question suivante) contribue au renforcement de l’attractivité et de la compétitivité de la Région
Ile-de-France.
Synthèse / Scénario VS - 7
Setec Mai 2008
15/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
Synthèse / Scénario VS - 8
Setec Mai 2008
16/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
Ordre de
grandeur des
Mesures Hypothèses recettes
nouvelles
potentielles
Stationnement Un contrôle accru dans Paris intra-muros devrait 100 M€/an
permettre de rapporter 150 M€/an contre environ 40
actuellement
Taxe Poids Lourds Une perception de 0,15€/km sur l’ensemble des axes 400 M€/an*
routiers et tout le trafic poids lourds
Tarification TC Une augmentation de 10% de l’ensemble des tarifs TC 200 M€/an
TIPP régionale Une augmentation de 0,03€/l 150 M€/an
Péage urbain A titre d’exemple, le péage londonien apporte des 150 M€/an
recettes annuelles nettes inférieures à 150 M€/an
Total Si l’ensemble des mesures était mis en œuvre 1 000 M€/an
Synthèse / Scénario VS - 9
Setec Mai 2008
17/176
18/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Cinq entretiens ont été conduits au cours de la phase d’acceptabilité de l’étude, pour confronter
le scénario aux réflexions des principaux acteurs publics de mobilité en Ile-de-France :
Chantal Duchène, secrétaire générale du Groupement des Autorités Responsables de
Transport (23/01/2008) ;
François Prochasson, chef de la Section Politique Générale de l’Agence de la mobilité à
la Direction de la Voirie et des Déplacements de la Mairie de Paris (29/01/2008) ;
Olivier Nalin, directeur du développement, des affaires économiques et tarifaires du
Syndicat des Transports d’Ile-de-France (31/01/2008) ;
Jean-Claude Gaillot, directeur général à la Direction de l’Aménagement de la ville et des
transports de la Région IdF (19/02/2008) ;
Pascal Lelarge, Préfet, Directeur Régional de l’Equipement d’IdF (20/02/2008).
Tous ont fait part de leur intérêt pour la démarche des acteurs économiques. Certains
souhaitent que cette action initie une concertation dans le long terme entre responsables publics
et acteurs économiques.
Même si toutes les actions envisagées dans le scénario ne font pas encore l’objet de
consensus, sa cohérence – dans ses visées et moyens – est reconnue. Si des difficultés ont été
relevées, aucune contradiction majeure n'
est apparue.
Parmi les sujets évoqués librement au cours de ces discussions, qui ne sauraient engager à ce
stade les organisations auxquelles appartiennent nos interlocuteurs, nous retenons plus
particulièrement les points suivants :
L’intérêt de faire émerger une Autorité Organisatrice de la Mobilité, à l’échelle de l’IdF et
en liaison avec les régions voisines, aux compétences élargies à l’ensemble des
problématiques de transport, de personnes et de marchandises, modes collectifs et
modes privés, relayées au niveau local par des Autorités Organisatrices de Proximité ;
La conviction qu’une mobilité durable ne peut être obtenue que dans le cadre d’une
structuration forte du système urbain : il est nécessaire de construire une plus grande
cohérence entre transport et aménagement, ce qui est aujourd’hui délicat compte tenu
de l’éclatement des responsabilités en matière d’urbanisme ;
L’association des projets de pôles d’échanges et de pôles de développement, qui d’une
part concrétise la cohérence transport – urbanisme et d’autre part, crée une source de
financement pour les grands projets d’investissement TC (du type d’Arc Express ou
d’Eole) ; dans le cadre de montage en PPP, les projets immobiliers peuvent financer la
réalisation de tout ou partie des stations de TC lourds sur lesquels ils s’implantent ;
Les difficultés induites en termes de transport par la création prochaine de 500 000m²
de bureaux et 50 000 emplois supplémentaires à La Défense, sans accompagnement
de ce projet tertiaire par des volets logements et infrastructures à l’échelle ;
La possibilité de faire évoluer les titres de transport, en particulier vers le modèle de la
carte Oyster mise en place à Londres (titre prépayé, post-compté) ;
La difficulté à gérer une ressource rare et convoitée – l’espace public – de manière
optimale, et la recherche de nouvelles régulations qui génèrent un équilibre offre –
demande moins dysfonctionnel qu' aujourd'hui : comment modérer la circulation sans
réduire la capacité ? Peut-on restaurer une vitesse urbaine optimale ? Le levier doit-il
être économique, réglementaire, mixte ?
Dans cet esprit, une nouvelle manière d’envisager la circulation automobile, sur les
voies rapides urbaines, comme un mode collectif géré de manière plus volontariste, au
travers de mesures d' exploitation telles que le contrôle d' accès, la régulation des
vitesses, etc., et en utilisant au maximum les possibilités offertes par les ITS.
19/176
20/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Cette seconde partie est constituée d’une série de 28 fiches thématiques présentant chacune un
élément de solution ou un ensemble de propositions sur une question donnée. Ces fiches complètent
la lecture du scénario en proposant, pour les différents sujets, une définition des outils proposés, leur
éventuelle déclinaison sur les différents types d’espaces franciliens, des exemples de cas où ces
solutions ont été mises en œuvre, ainsi qu’une évaluation sommaire de leur opportunité et de leur
faisabilité en Ile-de-France.
Intercalaire 2
Setec Mars 2008
21/176
22/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Sommaire FS - 1
Setec Mars 2008
23/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Sommaire FS - 2
Setec Mars 2008
24/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Définition
Exemples
Sommaire FS - 3
Setec Mars 2008
25/176
26/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Introduction SY - 1
Setec Décembre 2007
27/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
On peut également noter qu’en Ile-de-France, un trajet en voiture sur deux fait moins de 3 km,
ce qui présente un gisement important pour la promotion des modes doux ; et que le taux
moyen d’occupation des véhicules est de 1,3, ce qui présente un gisement important pour la
promotion du covoiturage.
On constate une baisse du poids du motif travail dans la génération des déplacements : les
activités professionnelles concernaient près de 36 % des déplacements en 1976 ; elles
concernent aujourd’hui moins de 30 %. Cette baisse est la conséquence de la diminution de la
part active de la population (due essentiellement au vieillissement de la population et au recul
de l’âge de fin d’études).
Introduction SY - 2
Setec Décembre 2007
28/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
QUELQUES DONNEES SUR LES MARCHANDISES EN VILLE [SOURCE : LABORATOIRE D’ECONOMIE DES
TRANSPORTS / PROGRAMME NATIONAL MARCHANDISES EN VILLE] :
• La part des échanges de biens (déplacement d’achats compris) dans la circulation
urbaine est de 15 à 20 % comptabilisée en véh x km (20 à 30 % si l’on tient compte de
la taille des véhicules).
• Un tiers des livraisons et des enlèvements concerne le commerce de détail (environ
2 400 opérations / jour pour une agglomération de 100 000 h).
• Le compte propre (acheminement effectué sans recours à un transporteur
professionnel) assure approximativement 55 % du nombre d’opérations.
• Le nombre de livraisons dans un centre ville est environ 4 fois plus important que le
nombre d’enlèvements.
• Dans les zones denses, les véhicules de moins de 3,5 tonnes réalisent environ la moitié
des livraisons.
Le trafic total en Ile-de-France est estimé à environ 310 millions de tonnes dont 31,5 millions de
tonnes dans Paris intra-muros.
Introduction SY - 3
Setec Décembre 2007
29/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Les mouvements de marchandises générés par des activités parisiennes concernent pour 40%
les établissements industriels, commerciaux et tertiaires, pour 50% les achats et pour 10% les
tâches annexes (déchets, déménagements,…).
Figure 3. Evolution des parts modales pour le fret francilien de 1988 à 2001.
La part modale de la route dans le transport de marchandises a fortement augmenté entre 1992
et 1996. Elle maintient depuis un rôle hégémonique en assurant le transport de plus de 90 %
des tonnes transportées.
Figure 4. Evolution des tonnages transportés suivant le type de flux (interne / entrant / sortant).
Introduction SY - 4
Setec Décembre 2007
30/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Viser une mobilité durable demain en Ile-de-France nécessite la mise en œuvre de cinq types
de leviers complémentaires :
• des actions de long terme dans le champ urbain de manière à modifier progressivement
l’occupation du sol, de telle sorte que soient favorisées ville de proximité et concentration
décentralisée, formes urbaines favorables à l’utilisation des modes doux et des transports
collectifs ;
• des investissements lourds pour améliorer la qualité des réseaux, notamment en complétant
les infrastructures de contournement routier et les réseaux de transports collectifs par des
liaisons périphériques de banlieue à banlieue ; en aménageant de véritables réseaux, fluvial
et ferré, de transports de marchandises ; et en implantant des espaces logistiques urbains
pour organiser les ruptures de charge ;
• une gestion plus efficace des infrastructures (mise en place de péages à modulation tarifaire
ou de voies réservées par exemple) et des déplacements, en tirant partie des nouvelles
technologies de l’information (agence de la mobilité, intermodalité, covoiturage) et en
déployant de nouvelles modalités d’utilisation des modes de transport (pédibus, vélos en
libre service, autopartage) ;
• des efforts de recherche continus pour optimiser les technologies propres (véhicules peu
émetteurs de gaz à effet de serre, véhicules hybrides, véhicules électriques, etc.) ;
• des interventions sur les prix des transports pour responsabiliser l’utilisateur et prendre en
compte les externalités produites par les déplacements, en fonction du mode et de la
technologie utilisés.
Introduction SY - 5
Setec Décembre 2007
31/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
1. ENJEUX ECONOMIQUES
Du point de vue économique, il s’agit de faciliter la mobilité des personnes et des biens pour
favoriser le développement et la compétitivité de la Région. Il faut donner à tous les conditions
de se déplacer et d’échanger des marchandises, de manière à mettre en relation employés et
employeurs, clients et fournisseurs, producteurs et consommateurs. Il s’agit d’investir dans des
infrastructures capables d’assurer les besoins de mobilité sans compromettre leur
fonctionnement à long terme : il faut notamment prendre en compte les tensions déjà vives sur
le marché des énergies non renouvelables pour concevoir un système de transport pérenne qui
n’en soit pas exclusivement dépendant. Il est aussi nécessaire de réguler le trafic pour mieux
gérer les problèmes de congestion sur le réseau routier qui coûtent chers à l’ensemble des
acteurs économiques et aux individus. Et il est primordial de conforter l’accessibilité à longue
distance de la région capitale (pour entre autres choses, continuer à attirer des sièges sociaux
dans la région), notamment en renforçant les dessertes aux aéroports et en améliorant le
fonctionnement des plateformes aéroportuaires ainsi que l’articulation des gares franciliennes
au réseau TGV.
2. ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Du point de vue environnemental, les changements de comportement représentent le gisement
le plus efficace et le plus rapide à mettre en œuvre pour réduire, de manière très significative les
impacts négatifs de la mobilité (émissions de gaz à effet de serre, émissions de polluants, bruit,
consommation d’énergie non renouvelable). Ces changements de comportement doivent être
encouragés par le déploiement d’une politique couplée transport-urbanisme qui tende à
développer une ville plus adaptée aux modes doux et aux transports collectifs ; par des
investissements qui proposent de véritables alternatives à l’automobile sur des parcours
économiquement rentables ; par une gestion plus efficace des systèmes de transport intégrant
pleinement les possibilités offertes par les nouvelles technologies de l’information ; et par une
politique de vérité des prix qui tende à promouvoir un usage raisonné du véhicule automobile à
usage exclusivement privé. Le transfert d’une partie de la part modale de la voiture privée vers
les modes alternatifs et les nouvelles modalités d’utilisation des véhicules privés contribue, en
outre, au règlement des problèmes de congestion en diminuant le nombre de voitures
stationnées et en circulation.
3. ENJEUX SOCIAUX
Du point de vue social, il s’agit de donner à tous les moyens, tant financiers qu’intellectuels,
d’accéder aux différentes aménités urbaines. Ce droit à la mobilité ne doit pas être obtenu au
détriment de la qualité de vie et du cadre urbain. Les efforts doivent se poursuivre en matière de
sécurité (sensibilisation de l’ensemble des usagers de l’espace public aux risques d’accidents)
et de santé (amélioration de la qualité de l’air, diminution des concentrations de particules fines
et de polluants). La mobilité doit également contribuer au développement de tous les territoires
qui composent la région Ile-de-France dans un esprit de concertation et de coordination.
Introduction SY - 6
Setec Décembre 2007
32/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Introduction SY - 7
Setec Décembre 2007
33/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Fonctionnement des TC
Le financement du fonctionnement des transports publics repose sur trois piliers : les recettes
tarifaires acquittées par les voyageurs, le versement transport des entreprises et les
contributions publiques. Si les contributions publiques sont relativement stables, celles des
employeurs (près de 48 %) et, dans une moindre mesure, des ménages (environ 28 %)
augmentent. La nécessité de poursuivre activement l'amélioration de la qualité de service
(fréquences, amplitude de service, confort, sécurité…) et la mise en œuvre de lignes nouvelles,
notamment de rocades en moyenne et grande couronnes, conduisent à poursuivre et à amplifier
l’effort dans ce domaine, en mobilisant des ressources à un niveau supérieur à celui nécessité
par le seul accroissement quantitatif de l’offre.
Introduction SY - 8
Setec Décembre 2007
34/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Introduction SY - 9
Setec Décembre 2007
35/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
1. TRANSFORMER LA VILLE
Agir en amont sur le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF), les Schémas de
cohérence territoriale (SCoT) et les Plans locaux d’urbanisme (PLU), via par exemple, la (re)-
définition des coefficients d’occupation du sol et des normes de stationnement permettra
progressivement de moduler densité et mixité, de telle sorte que soient favorisés les concepts
de ville de proximité, espace urbain dans lequel les modes doux permettent de couvrir la
majorité des besoins de mobilité ; et de concentration décentralisée, qui rend possible une
certaine massification des flux et par là même une utilisation efficiente des transports collectifs.
Ces actions primordiales à long terme doivent être mise en place tant pour la construction de
nouveaux développements que dans le cadre d’opérations de renouvellement urbain
(Organisation urbaine, Des espaces civilisés aux quartiers sans voiture).
Introduction SY - 1 0
Setec Décembre 2007
36/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
D. PRINCIPALES REFERENCES
Le bilan des déplacements en 2006 à Paris. 2006. L’Observatoire des déplacements à Paris.
55p.
Déplacements et innovations : 25 expériences + ou – réussies. 1998. PREDIT. 166p.
Révision du Schéma Directeur de la Région Ile-de-France. 2006. Propositions de la DREIF.
Pp.19-37 (Contribution sur les déplacements).
Le financement des infrastructures de transport en France, en Allemagne et en Suisse :
éléments de comparaison. 2007. Dossier de presse FNTP. Pp.9-17 (Le financement des
infrastructures de transport et la constitution de recettes affectées à leur développement).
Planning and Research of Policies for Land Use and Transport for Increasing Urban
Sustainability. Final report. 2004. European project PROPOLIS. 368p.
Nota : les fiches relatives aux différentes formes de péage urbain reprennent bon nombre
d’éléments du travail réalisé par SETEC INTERNATIONAL pour la DREIF en 2003 : « Expertise
sur les expériences mondiales en matière de péage urbain et propositions pour l’Ile-de-
France ».
E. REMERCIEMENTS
Introduction SY - 1 1
Setec Décembre 2007
37/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
GESTION DE LA MOBILITE
PLANS DE DEPLACEMENTS
A. DEFINITION
Un Plan de Déplacements d’Entreprise (PDE) est un plan mis en place par un employeur pour
inciter ses collaborateurs, ses clients et ses fournisseurs à réduire l'usage de la voiture
individuelle au profit d'autres modes de transport moins polluants. Ce type de projet peut être
conduit au niveau d’une administration (plan de déplacements d'administration ou PDA), au
niveau d’un regroupement d’entreprises (plan de déplacements de zone ou PDZ), comme au
niveau d’un établissement scolaire (PDES). PDA, PDZ et PDES obéissent à la même définition
qu'un PDE.
En général, les principaux éléments d'un plan de déplacements sont :
• la réduction du nombre de places de parking mises gratuitement à la disposition des
usagers ;
• l’éloignement des places de stationnement par rapport aux locaux qui peut souligner la
hiérarchie d’usage des modes ;
• l'incitation à l'usage des transports en commun, grâce à une participation financière de
l'entreprise au coût d'un abonnement mensuel ou annuel (mesure déjà en vigueur en
Ile-de-France où les employeurs participent à hauteur de 50 %) ;
• la mise en place d’un système de navettes d’entreprise si le site n’est pas desservi
directement par les TC ;
• l'incitation à l'intermodalité : voiture + transports en commun urbains, train + transports
en commun urbains, train + vélo...
• le prêt ou l'aide à l'achat de vélos et de matériel de sécurité (casque, anti-vol, ...) ;
• la facilitation du stationnement sécurisé des vélos et éventuellement la mise à
disposition de vestiaires ;
• la facilitation du covoiturage ;
• la facilitation de l'autopartage ;
• l'utilisation du télétravail.
Les PDE sont une des composantes des plans de déplacements urbains (PDU). En effet, la loi
de Solidarité et le Renouvellement Urbain (SRU) du 13 décembre 2000 impose aux autorités
organisatrices des transports urbains (AOTU) des agglomérations de plus de 100 000 habitants
d’encourager la mise en œuvre de PDE. L'article 96 parle d'encouragement pour les entreprises
et les collectivités publiques à établir un plan de mobilité et à favoriser le transport de leur
personnel, notamment par l'utilisation des transports en commun et du covoiturage. Il ne s'agit
néanmoins que d'un encouragement et non d'une obligation, ce qui entraîne dans les faits des
interprétations et des applications très diverses selon les AOTU.
B. EXEMPLES
Plans de déplacements PD - 1
Setec Décembre 2007
38/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La faisabilité technique
La démarche est aujourd’hui relativement bien rodée. Les entreprises peuvent être aidées par
l’ADEME pour mettre en place leur plan de déplacement.
L’efficacité financière
Les PDE permettent une meilleure gestion des déplacements des employés et des visiteurs
extérieurs des entreprises et constituent pour tous un enjeu majeur de développement durable :
• Entreprises publiques ou privées : des coûts optimisés, une image valorisée, un
dialogue social renforcé, un esprit d'équipe et une culture d'entreprise partagés, un
management environnemental engagé ;
• Zones d’activités : une meilleure qualité de service pour les entreprises de la zone ;
• Salariés : des économies générées, une sérénité et une forme physique retrouvées,
moins de stress et donc une plus grande productivité au travail et aussi une approche
efficace d'engagement écocitoyen ;
• Collectivité : diminution de la congestion et des nuisances, amélioration de la sécurité
routière, récupération d'espaces publics, baisse de la pollution atmosphérique, soutien
de l'économie locale…
Leur mise en place coûte peu et une partie des coûts peut être prise en charge par l’ADEME
(jusqu’à 50 % plafonné à 100 000 euros).
L’efficacité économique
A priori, tout le monde est gagnant à rationaliser les déplacements. La promotion des modes
alternatifs à la voiture en solo permet de donner plus de place et d’efficacité à la voiture
indispensable en limitant la congestion. Les entreprises peuvent, par ce biais, limiter leurs coûts
(diminution du nombre de places de stationnement nécessaires, réduction des pertes de temps
en déplacements automobiles).
La gouvernance
Les entreprises ou groupements d’entreprises sur une zone d’activité ont le premier rôle dans la
réalisation et la mise en œuvre de leurs plans de déplacements.
L’ADEME par le biais de ses délégations régionales soutient techniquement et financièrement
les entreprises qui souhaitent mettre en place un PDE.
Plans de déplacements PD - 2
Setec Décembre 2007
39/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
E-MODES DE VIE
TELETRAVAIL, E-COMMERCE, E-ADMINISTRATION, SECOND LIFE…
A. DEFINITION
Télétravail
L’Accord National Interprofessionnel du 19 juillet 2005 sur le télétravail définit dans le droit
français : "Le télétravail [comme] une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail,
utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle
un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors
de ces locaux de façon régulière". Il précise en outre que : "Le télétravail revêt un caractère
volontaire pour le salarié et l’employeur concernés. Le télétravail peut faire partie des conditions
d’embauche du salarié ou être mis en place, par la suite, sur la base du volontariat".
Le télétravail permet de réduire les besoins de mobilité quotidienne pour le motif travail. Dans
certains cas toutefois, une mobilité hebdomadaire à longue distance se substitue à une mobilité
quotidienne.
En outre, le télétravail peut permettre de réaliser des économies de surfaces de bureaux en
mutualisant les espaces dans l’entreprise.
e-commerce / e-service
Le commerce électronique désigne l'échange de biens et de services entre deux entités sur les
réseaux informatiques, notamment Internet. On peut distinguer :
• L’achat de produits de consommation courante. Un cybermarché est un supermarché
en ligne, permettant de passer commande sur le web et de se faire livrer à domicile des
produits de consommation courante. La logistique de ces produits est assez complexe
puisqu’elle nécessite de distinguer trois types de produits : les produits surgelés, les
produits frais et les produits secs.
• Les achats exceptionnels (disques, livres, jeux…), souvent envoyés par les moyens
traditionnels (postes, messageries…).
Pour les courses régulières, on constate que la taille du panier moyen est 3 fois plus élevée
pour les commandes Internet qu’en sortie de supermarché de proximité. Il y a donc déjà un effet
de rationalisation au niveau du client. L'optimisation du transport aux clients finaux dépend en
outre de leur densité dans la zone à livrer et de leur disponibilité dans un même créneau
horaire. Contrairement à la distribution du courrier qui s'opère en l'absence de l'intéressé par
l'intermédiaire d'une boîte aux lettres, les cybermarchés doivent prendre rendez-vous avec leurs
clients à cause de la chaîne du froid. L'enjeu de cette optimisation étant économique (rentabilité)
et écologique (bilan carbone).
Les services électroniques (ex. réservation de billets de train, réservation de tickets de cinéma
ou de théâtre, gestion des comptes bancaires…) permettent de diminuer la demande de
mobilité : il n’est plus nécessaire de se rendre à la gare pour acheter un billet de train, ni de
passer à la banque pour effectuer un virement bancaire.
e-administration
L’administration en ligne décrit l'utilisation des Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) par les administrations publiques afin de rendre les services publics plus
accessibles aux citoyens et aux entreprises et afin d'améliorer le fonctionnement interne de
l'État.
Les opérations qui peuvent se faire par Internet (téléchargement de dossier, paiement en ligne,
déclaration de changement d’adresse…) tendent à simplifier les démarches et réduisent peut-
être le nombre de déplacements vers les administrations ou vers la poste.
e-modes de vie EM - 1
Setec Décembre 2007
40/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Le développement des moyens informatiques et du réseau Internet a suscité l’émergence de
nouveaux types d’échanges. Les solutions techniques (en amélioration permanente) existent
(téléphone mobile, ordinateur portable, réseaux Internet et Intranet, clés USB…).
L’Accord National Interprofessionnel du 19 juillet 2005 sur le télétravail fait entrer le télétravail
dans le droit français (transposition d’un accord européen de 2002).
Sur le plan juridique, il peut encore y avoir des problèmes en cas de litige pour des achats de
produits à l’étranger.
e-modes de vie EM - 2
Setec Décembre 2007
41/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
Le développement du télétravail demande peu d’investissement, les moyens de communication
étant déjà très développés (téléphone, ordinateur, connexion Internet). Les accords pourraient
éventuellement prévoir une participation financière de l’entreprise sur les services de
télécommunication ainsi que d’éventuelles participation sur l’équipement informatique.
Néanmoins ces surcoûts seraient difficilement compensables par une réduction des dépenses
de transport compte tenu de la nécessité de conserver l’abonnement pour les jours où il est
nécessaire de se déplacer. Par contre, au sein d’entreprises importantes, une certaine
optimisation de l’utilisation des bureaux pourrait conduire à rationaliser l’espace et permettre
aux entreprises de faire des économies de loyers en externalisant (de manière permanente ou
rotative) des postes de travail (ex. d’IBM en France qui a généré des économies en fermant un
bâtiment à La Défense).
Les démarches Internet permettent de reporter sur les clients une partie des tâches
administratives qui était à la charge des employés. La réservation de billets de train ou d’avion
par Internet, la passation d’ordres bancaires, ou la réservation de places de cinéma par
exemple, diminuent le nombre d’intermédiaire et le développement de ce type de services est
de nature à supprimer certains postes (guichetiers à la SNCF et à la RATP, employés de
banques…), partiellement au profit de nouveaux secteurs (informatique, programmation et
maintenance essentiellement).
Faire ses courses sur le web coûte en moyenne 13,4 % plus cher que dans les grandes
surfaces mais dispense du temps perdu dans le magasin et pour le transport.
L’efficacité économique
La possibilité pour un salarié de travailler à partir de son domicile lui permet de réduire son
budget temps de déplacement pour le motif travail, temps qu’il peut investir dans le temps
physiologique (sommeil, récupération), dans le temps consacré à ses loisirs ou même à son
travail, ou encore à ses déplacements (ce qui peut éventuellement permettre des reports
modaux vers des modes plus lents ou induire de nouveaux déplacements pour d’autres motifs).
e-modes de vie EM - 3
Setec Décembre 2007
42/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La gouvernance
Pour le télétravail : des accords sont à mettre en place entre dirigeants d’entreprises et salariés.
Pour les démarches et services par Internet (e-administration, e-agences de voyages…) : de
nombreuses entreprises ont déjà développé des services attractifs sur Internet ; de nouveaux
marchés sont encore à développer. A titre d’illustration, on peut noter qu’en 1974, 75 % des
Français déclaraient ne pas avoir besoin de téléphone chez eux.
e-modes de vie EM - 4
Setec Décembre 2007
43/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
PEAGE URBAIN
PEAGE D’INFRASTRUCTURE
A. DEFINITION
Le péage d’infrastructure est le cas le plus classique de péage, actuellement en place sur
l’ensemble du réseau autoroutier français. L’usager paye pour le parcours d’une certaine
infrastructure au passage de barrières de péage situé aux entrées et/ou aux sorties du réseau.
Le paiement se fait soit automatiquement à l’aide d’un transpondeur (Télépéage), soit
manuellement, ce qui permet notamment de faciliter la gestion des occasionnels. Appliquée à
des infrastructures urbaines, c’est la solution la plus simple de mise en place d’un péage urbain.
Outre sa forte acceptabilité, c’est actuellement la seule forme légale de péage routier en France
(hormis les taxes). Cependant, elle nécessite d’importants investissements et présente des
coûts d’exploitation élevés, notamment du fait du mode de perception. Enfin, si elle offre une
forte acceptabilité pour des infrastructures neuves, sa mise en place sur des infrastructures
préexistantes et auparavant gratuites, serait de ce point de vue extrêmement difficile (voire
impossible pour des problèmes juridiques).
B. EXEMPLES
¾ France : l’A14 et la future A86 Ouest en Ile-de-France, TEO à Lyon, tunnel Prado-
Carenage
¾ Monde : Manhattan, Melbourne et Toronto
La faisabilité technique
Elle est largement avérée (autoroutes interurbaines, autoroute A14, tunnel du Prado-Carénage
à Marseille, Boulevard Périphérique Nord de Lyon, bientôt le bouclage Ouest d’A86 = TOP).
De plus, le développement du télépéage et l’utilisation désormais possible du GPS facilitent les
problèmes d’encombrement de l’espace qui peuvent résulter des barrières de péage classiques.
En Ile-de-France, un tel système pourrait notamment être adopté pour les projets suivants :
• autoroute A184 (Cergy-Orgeval)
• déviation de Villeneuve-Saint-Georges
• extrémité sud d’A16
• tronc commun A4-A86.
Il est également envisageable d’élargir certaines autoroutes par des voies payantes (comme en
Californie). Ce système des voies réservées est une déclinaison du péage d’infrastructure qui
repose sur le principe que seule une partie de la voie est soumise au péage, l’autre partie
restant libre d’accès. L’accès à la partie réservée peut alors être subordonné au paiement d’un
péage (voie payante) mais peut tout aussi bien être conditionné par une clause telle que le type
de transport utilisé (voie réservée aux transports en commun) ou le nombre de personnes dans
le véhicule (voie réservée au covoiturage ou H.O.V. pour High Occupancy Vehicle).
Généralement, l’accès aux voies réservées est autorisé aux différentes catégories (H.O.T. pour
High Occupancy and Toll lane). Ces systèmes, notamment les voies réservées au covoiturage,
sont une incitation au report modal et à une meilleure utilisation de la route, et peuvent de ce fait
offrir une acceptabilité assez forte. Cependant, outre un problème de légalité en France, ils ne
permettent pas de lever des moyens de financement du fait de l’absence de recettes.
Péage d’infrastructure PI - 1
Setec Décembre 2007
44/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
L’autofinancement d’une infrastructure urbaine par le péage est loin d’être évident du fait des
coûts souvent prohibitifs des projets, qui nécessitent de plus en plus souvent des passages en
souterrain.
Ainsi A14 comme TOP n’ont pu être réalisés que grâce à une forme avouée (A14) ou déguisée
(TOP) d’adossement à des concessions autoroutières préexistantes.
Une concession peut se justifier si le montant de subvention nécessaire reste limité (50 %
maximum ?).
L’efficacité économique
Les péages d’infrastructure sont un moyen efficace, d’une part, pour réguler l’usage de la
voiture et réduire ainsi la congestion et les nuisances environnementales liées à la circulation, et
d’autre part, pour financer les infrastructures (et sont donc générateur d’activité).
En outre, la mise en place d’un péage est aussi créatrice d’emplois (ex. A14, création de 50
emplois).
La gouvernance
Acteurs publics : la décision résulte d’un consensus entre les collectivités territoriales
impliquées.
Acteurs privés : dans le cadre d’une concession ou d’un contrat de partenariat, des acteurs
privés peuvent être impliqués dans la réalisation de l’infrastructure, la mise en place du péage
et/ou sa gestion.
Péage d’infrastructure PI - 2
Setec Décembre 2007
45/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
PEAGE URBAIN
PEAGE DE ZONE
A. DEFINITION
Le péage urbain de Londres (mis en place sur la zone centrale de Londres en 2003 et étendu
sur les quartiers Ouest en 2007) s’est révélé être un succès en terme de régulation (réduction
de 41 % des voitures particulières), mais – en conséquence – un moindre succès en terme de
financement (revenu de l’ordre de 90 M€ au lieu de 193 M€ prévus la première année).
Ce type de péage semble difficilement applicable tel quel à Paris, avant tout, parce que la
Municipalité actuelle a opté pour une politique de partage modal de la voirie plutôt que de
recourir à l’instauration d’un péage ; de plus, la CNIL pourrait également y voir des
inconvénients. D’autres idées sont envisagées, plus complexes à mettre en œuvre, comme
celle du péage «alvéolaire» : les déplacements seraient payants pour les voitures quand l’usage
des TC sur l’origine-destination considérée serait compétitif et gratuit sinon.
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Ce qui se fait à Londres (reconnaissance et contrôle des plaques par vidéo) est techniquement
applicable à Paris. En revanche, la faisabilité juridique d’un tel système n’est pas avérée et
nécessite en tous cas une nouvelle loi (selon l’avis du juriste Paul Lignières).
En revanche, un système de péage-cordon avec des barrières ou des portiques paraît
difficilement faisable à Paris où le réseau voirie est extrêmement dense. Un système par GPS
est sans doute envisageable, mais il nécessite d’équiper tous les véhicules.
Péage de zone PU - 1
Setec Décembre 2007
46/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
Rançon du succès, puisque le trafic a fortement baissé (16 % au total, 40 % des véhicules
particuliers), les recettes seront inférieures à ce qui était escompté initialement, d’après le
bulletin européen du Moniteur : 90 M€ au lieu de 193 M€ prévus à l’origine. Ces coûts
d’exploitation sont estimés entre 30 et 50 M€.
Toutes choses égales par ailleurs, un tel système à Paris rapporterait donc environ 75 M€ par
an.
L’efficacité économique
Un péage de zone est un moyen efficace, d’une part, pour réguler l’usage de la voiture et
réduire ainsi la congestion et les nuisances environnementales liées à la circulation, et d’autre
part, pour financer les transports collectifs. Il assure une redistribution, à la fois de l’usage de la
voirie (vers ceux qui consentent à y mettre le prix), et des ressources financières (pour
contribuer au développement des TC).
En outre, la mise en place d’un tel système de péage est génératrice d’emplois (étude du
système, construction et mise en place, maintenance et gestion).
La gouvernance
Acteurs publics : la décision nécessite la mise en place d’un cadre légal permettant l’instauration
de péage de zone et résultera ensuite de consensus entre les collectivités territoriales
impliquées.
Acteurs privés : dans le cadre d’une concession ou d’un contrat de partenariat, des acteurs
privés peuvent être impliqués dans la réalisation du système d’information, la mise en place du
péage et/ou sa gestion.
Péage de zone PU - 2
Setec Décembre 2007
47/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
MAÎTRISE DU STATIONNEMENT
STATIONNEMENT PAYANT
A. DEFINITION
La maîtrise du stationnement est sans doute le levier principal pour orienter les choix
modaux puisque la difficulté de stationner, naturelle ou renforcée par une politique volontaire de
la collectivité territoriale, encourage le report vers les modes alternatifs : transports collectifs,
taxis, modes doux.
Cela peut passer par :
• la pénurie délibérée de places en surface et/ou en structures ; (suppression progressive
de places de stationnement en faveur de l’implantation de nouveaux services urbains –
Vélib, Autopartage -, nouveau partage de la voirie – bus en site propre, contre-allée
piétonne, pistes cyclables -, plantation d’arbres) ;
• une politique tarifaire encourageant/décourageant le stationnement résidentiel ou
visiteurs : le stationnement payant est un moyen de taxer l’accès à une zone et en
terme de régulation, cela peut effectivement avoir un impact non négligeable.
Cependant, la législation française actuelle empêche d’en faire un outil efficace de la
politique des transports des villes. En effet l’organisation du contrôle et du recouvrement
des amendes engendre un coût réel pour l’usager (coût horaire effectivement payé)
nettement inférieur au coût théorique (coût horaire affiché à l’horodateur). La
dépénalisation permettrait en partie de réduire cet écart.
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
L’offre de stationnement dans Paris intra-muros est aujourd’hui de 770 000 dont 450 000 en
garages privés et 165 300 sur voirie (6 000 places gratuites, 22 300 places payantes rotatives et
137 000 places mixtes). Concrètement, la ville n’a donc de possibilité d’action directe et
immédiate que sur moins de 25 % de places totales de stationnement ; par le biais des
renouvellements de concession, elle peut également influer sur les 70.000 places concédées.
Reste que sur les 2/3 du stationnement actuel, la Ville de Paris n’a guère de prise.
Globalement, le taux de respect est estimé entre 30 et 40 %. Quant au taux de répression (part
des véhicules en infraction réellement verbalisés), il serait de l’ordre de 10 % seulement et seul
40 % des PV émis sont réellement payés ; le contrôle est donc largement inefficace malgré un
personnel de 1.400 agents de la Ville de Paris, mis à disposition du Préfet de Police. Il résulte
de cette situation que le bilan du stationnement payant dans la Ville de Paris est déficitaire.
Face à cette situation, la politique de la Ville de Paris a pour objectifs de :
• utiliser le stationnement comme un outil de régulation,
• diminuer l’emprise du stationnement sur l’espace public,
• mieux utiliser l’offre existante,
• réfléchir à l’échelle francilienne.
La dépénalisation qui permettrait d’améliorer le respect des règles de stationnement est une
réforme très complexe (car remettant en cause de nombreux textes juridiques) qui ferait passer
Maîtrise du stationnement ST - 1
Setec Décembre 2007
48/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
A Londres, le durcissement du contrôle du stationnement rendu possible par la dépénalisation,
a permis de procurer un bénéfice annuel de l’ordre de 80 M£.
A Paris, la recette théorique du stationnement est actuellement d’environ 40 M€/an ; avec un
contrôle accru, on pourrait espérer 150 M€.
Globalement, on pourrait donc espérer une recette supplémentaire nette d’environ 100 M€/an.
L’efficacité économique
De nouvelles modalités de stationnement payant peuvent être génératrices d’emplois (ex. de
Dijon avec la mise en place de percepteurs de stationnement, payés par le surplus de recettes
généré).
En outre, le respect du stationnement payant (notamment du stationnement rotatif) est de
nature à favoriser l’activité commerciale.
La gouvernance
Le stationnement est du ressort de la Préfecture de Police, d’où les difficultés en termes de
gouvernance. Une proposition de loi (n°1941, proposée par Christian Philip en 2004) en
souhaite la décentralisation et la dépénalisation. La gouvernance en reviendrait aux communes,
aux EPCI ou aux syndicats mixtes chargés de l’organisation des transports.
Maîtrise du stationnement ST - 2
Setec Décembre 2007
49/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
PEAGE URBAIN
TIPP REGIONALE
A. DEFINITION
L’augmentation de la TIPP (sur tous les carburants ou sur le seul gazole) pourrait répondre à
deux objectifs : l’un économique : elle pourrait alimenter un fonds d’investissement transport
géré par la Région mais si l’idée est dans l’air, elle semble politiquement plus délicate à mettre
en œuvre, notamment parce qu’elle contredit la volonté gouvernementale de réduction de la
pression fiscale ; l’autre écologique : elle permettrait d’appliquer le principe « pollueur –
payeur ».
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Il était question en 2003 de faire passer une loi afin que « les régions [puissent] créer des
Fonds Régionaux d’Aménagement et de Développement des Infrastructures de Transport
(FRADIT), dotés de l’autonomie financière et placés sous l’autorité du Président du Conseil
Régional … Ces FRADIT auraient pour mission de réaliser ou de contribuer à financer tous les
travaux de développement et d’entretien des infrastructures routières, ferroviaires,
aéroportuaires, portuaires et des voies navigables …Le montant maximal de la taxe serait fixé
chaque année au niveau national, chaque région fixant annuellement les montants effectifs. La
taxe serait assise, liquidée et recouvrée selon les mêmes règles que la TIPP. Cette taxe serait
répartie entre les régions selon les taux retenus et au prorata des livraisons de produits
correspondants dans les régions, telles que recensées l’année précédente. » Dans le projet de
loi (2003), le montant maximal était fixé à 0,04 €/l de carburant (super, gazole, GPL,
carburéacteur). Ce projet n’a pas été retenu pour le moment.
Techniquement, cette mesure ne poserait aucune difficulté de mise en œuvre.
L’efficacité financière
D’après les calculs DREIF-SETEC, en 2000, le nombre de véhicules-km dans les huit
départements d’Ile-de-France était de 61 489 millions de véhicules-km (tous véhicules).
En supposant une consommation moyenne de 9 l aux 100 km (tous véhicules confondus), le
volume de carburant consommé est de 5 534 millions de litres.
Ainsi une taxe de 0,02 €/l rapporterait annuellement (toutes choses égales par ailleurs) 110 M€
desquels il faudrait déduire les coûts de fonctionnement du FRADIT.
Au total, on pourrait donc attendre un gain de l’ordre de 100 M€ pour 0,02 €/l et 200 M€ pour
0,04 €/l.
TIPP Régionale TP - 1
Setec Décembre 2007
50/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité économique
Une augmentation de la TIPP risque de fragiliser certains transporteurs.
La gouvernance
Au niveau de l’Etat, il est nécessaire de mettre en place le cadre juridique permettant aux
Régions de fixer leur niveau de TIPP régional.
TIPP Régionale TP - 2
Setec Décembre 2007
51/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
PEAGE URBAIN
REDEVANCE POIDS LOURDS
A. DEFINITION
Toute tarification d’évolution en matière de tarification de l’usage des infrastructures doit tenir
compte du cadre législatif européen. La révision de la directive Eurovignette (2006) et sa
transposition en droit français (au plus tard en juin 2008) offrent l’opportunité d’envisager la
constitution de recettes affectées au financement des infrastructures à l’échelle du territoire
français. La redevance PL apparaît comme un mode de taxation moderne, permettant de
répondre à la fois aux objectifs de financement et aux dispositions européennes.
Le péage des Poids Lourds mis en vigueur à l’étranger semble une solution intéressante pour le
cas de l’Ile-de-France : alors que la quasi totalité des autoroutes françaises sont à péage, ce
système, sauf sur A14, s’arrête en grande couronne (Mante sur A13, Senlis sur A1, Courtevroult
sur A4, Fleury-en-Bière sur A6, St-Arnoult sur A10). Si cela se comprend aisément pour les VL,
la gratuité paraît paradoxale pour les PL (notamment ceux en transit) qui occasionnent de fortes
nuisances (circulation, bruit, pollution). Aujourd’hui, les moyens techniques existent (GPS
notamment) pour mettre en œuvre un système de péage sans barrières et le récent débat
parlementaire a montré qu’une redevance PL a les faveurs du gouvernement et des élus, de la
majorité comme de l’opposition. Il y a donc probablement une opportunité à saisir pour l’Ile-de-
France, qui permettrait d’une part d’écarter de sa région une partie du trafic PL, rendant ainsi
plus facile la circulation VL et d’autre part de trouver une source de financement pour les
infrastructures.
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Si le système est applicable en Allemagne, il doit l’être en Ile-de-France, d’autant plus
facilement que certains poids lourds (ceux qui passent en Allemagne) seront déjà équipés.
Le système sera plus ou moins complexe selon que l’on considère l’ensemble des flux PL à
l’intérieur de la Région, ou les flux d’échange et de transit, ou seulement les flux de transit.
52/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
Les recettes générées par les taxes poids lourds en 2005 se montent à 3 200 millions d’euros
en Allemagne, 800 millions d’euros en Suisse et 760 millions d’euros en Autriche.
SETEC INTERNATIONAL a fait une estimation des recettes que pourrait générer une
redevance kilométrique PL à partir d’une affectation de la matrice PL journalière de la D.R.E.I.F.
(276 000 déplacements PL par jour).
L’ensemble des déplacements PL sur le réseau francilien pourrait générer une recette de l’ordre
de 420 M€ par an sur la base :
• d’un coût kilométrique de 15 centimes d’euros à l’instar de ce qui se ferait en Allemagne
et au Royaume Uni,
• d’une perception pour les déplacements sur l’ensemble des axes routiers,
• d’un coefficient de passage journée / année de 250.
Type de Véh. x Km Véh. x Km Recette annuelle
déplacements journaliers annuels (en millions d’euros)
(en millions) (en millions)
Ensemble 11,2 2 800 420
Echange 3,2 790 120
Transit 1,95 490 75
Ces chiffres proviennent d’une estimation qui reste sommaire et qui nécessiterait d’être affinée
ultérieurement sur la base d’hypothèses plus solides. En revanche, nous n’avons pas d’idée
précise des coûts de mise en œuvre et de perception. L’exemple allemand (600 M€) pour
l’ensemble du pays laisse penser qu’il serait de plusieurs millions d’euros.
L’efficacité économique
La mise en place d’une redevance PL nécessitera le développement des équipements
nécessaires et leur maintenance, ce qui est susceptible de créer de l’activité économique.
1
Le montant de cette redevance, fonction de plusieurs paramètres (distance parcourue, niveau
d’émissions polluantes, poids total autorisé du véhicule, type d’infrastructure utilisée et heure de
circulation), est en moyenne de l’ordre de 16 centimes d’euros par kilomètre.
53/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La gouvernance
Son introduction à l'échelle française nécessitera un dispositif législatif adapté qui devrait voir le
jour dès les prochains mois et se verra complété par des décrets d'application. Objectif :
l'instaurer en 2011 et lancer dans ce sens dès début 2008 une vaste consultation des acteurs
concernés. En Alsace, une région directement impactée par l'évitement des autoroutes
allemandes désormais payantes, tarifier la route pour en tirer une recette participant du
financement d'une politique durable des transports se fera plus tôt, à la fin 2009.
54/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
PEAGE URBAIN
CARTE ORANGE MULTIMODALE
A. DEFINITION
Une autre idée consisterait à intégrer les déplacements automobiles dans une carte orange, par
exemple en la rendant obligatoire pour circuler librement en voiture (elle serait alors assimilable
à une sorte de vignette régionale) tandis que les automobilistes non pourvus de la carte orange
devraient acquitter un péage sur certaines infrastructures et/ou dans certaines zones. Cette idée
n’est guère différente de celle du Grenelle de l’Environnement préconisant des taxes aériennes
sur les liaisons où existe un TGV.
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
L’idée est d’instaurer une carte donnant accès à la fois aux TC et au réseau routier dont le prix
serait variable selon les zones parcourues (soit des zones concentriques comme la carte
orange TC, soit un système plus subtil et plus complexe (péage alvéolaire) consistant à rendre
payant un trajet sur une OD donnée si et seulement si le même trajet est plus économique en
TC, en terme de coût généralisé) ; les non titulaires de la carte seraient verbalisés quand ils
utilisent leur voiture entre les zones concernées.
Un tel système paraît bien complexe à mettre en œuvre et à contrôler ; il devrait probablement
reposer sur un système de repérage par satellite dans chaque voiture. Au Royaume-Uni, où la
Commission indépendante des transports, suggère d’abandonner l’impôt sur les carburants au
profit d’une charge d’accès au réseau routier évaluée selon le trafic et la pollution, le Ministère
des Transports estime que ce type de système ne sera pas exploitable de façon fiable avant
2010.
En outre, le péage alvéolaire décrit ci-dessus nécessiterait une campagne d’explication intense
pour faire comprendre son principe ; de plus, la concurrence TC-VP devrait régulièrement être
vérifiée.
Toutefois l’idée de péage alvéolaire peut être retenue dans le cadre d’initiatives plus restreinte
comme les Plans de Déplacement d’Entreprises (par exemple sur la mise à disposition d’une
place de stationnement aux seuls employés qui ne bénéficient pas d’un service efficace de TC
pour leur déplacement Domicile-Travail).
L’efficacité financière
Il faudrait connaître le nombre d’automobilistes non titulaires d’une carte orange actuellement,
par type de zone. Faute de statistiques précises, nous pouvons faire une évaluation, grossière
comme suit : il y a environ 5 million de VP en Ile-de-France ; supposons qu’un système de carte
orange généralisé incite 1 million de personnes à acquérir un abonnement, que l’on prendra au
55/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
prix d’une carte zone 1-4 (79,60 €/mois) sur 11 mois. La recette annuelle serait dans ce cas de
l’ordre de 875 M€.
En revanche, il est très délicat d’estimer le coût de contrôle d’un tel dispositif, qui pourrait être
prohibitif avec un système à la londonienne (48 à 80 M€ pour 21 km², alors qu’il y aurait ici
plusieurs milliers de km² à contrôler).
L’efficacité économique
En étendant le principe de la carte orange à tous les modes de transport, on peut espérer d’une
part une rationalisation des trajets (l’automobiliste aura sans doute l’impression de payer deux
fois : pour l’usage de la route et pour son propre véhicule) et d’autre part un complément de
financement pour les projets de transport.
La gouvernance
Le concept de Carte Orange Multimodale suppose un éventuel élargissement des compétences
du STIF à l’organisation de la mobilité et des transports, dépassant le simple cadre des
transports collectifs.
56/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
A. DEFINITION
Modification du zonage
Plusieurs modifications du zonage peuvent être envisagées : fusion des zones centrales (1-2
voire 1-2-3), segmentation des zones en secteur (en parallèle au développement des TC de
rocade)…
Tarification des TC TT - 1
Setec Décembre 2007
57/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
B. EXEMPLES
¾ France : les zones 7 et 8 de la carte orange ont déjà fusionné avec la zone 6 le 1er
juillet 2007 afin de réduire les coûts du transport des habitants de grande banlieue.
La faisabilité technique
Cette mesure ne présente pas de réelle difficulté technique et peut être rapidement mise en
œuvre.
L’efficacité financière
L’augmentation des tarifs, si elle ne se traduit pas par une érosion de la clientèle permettra
effectivement d’augmenter les ressources de fonctionnement (et donc d’orienter les subventions
de la collectivité sur l’investissement).
A priori, dans le cas du tarif unique, il ne s’agit que d’une redistribution de la même enveloppe
financière. Mais cette mesure ne modifie pas seulement les tarifs puisqu’elle met à disposition
de tous les utilisateurs du titre orange l’ensemble de l’offre TC d’Ile-de-France. Cette
modification de l’offre est de nature à induire de nouvelles utilisations parmi les possesseurs du
titre de transport. En termes de recettes, on peut également craindre une diminution de la
clientèle des zones 1-2 qui préfèreraient se tourner vers les modes doux (Marche à pied, Vélo)
– éventuellement en complément de l’utilisation de tickets à l’unité.
Tarification des TC TT - 2
Setec Décembre 2007
58/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
2). La proposition mentionne une simplification des grilles tarifaires et la fusion de l’ensemble
des zones en une seule zone Ile-de-France.
La mesure a soulevé une opposition par rapport au problème de son financement. Seule la
fusion des zones 6, 7 et 8 est entrée en vigueur au 1er juillet 2007. Elle n’a pas été
accompagnée d’autres mesures et le différentiel de recettes a été pris en charge par la Région.
La proposition d’un tarif unique au niveau du tarif des zones 1-3 permet de conserver un
montant global de recettes identique à l’existant (en théorie, c’est-à-dire s’il n’y a ni fuite ni
induction de clientèle).
L’efficacité économique
L’augmentation du tarif sera prise en charge pour moitié par l’entreprise pour les salariés, ce qui
augmentera la part contributive des entreprises s’il n’y a pas de mesure complémentaire (du
type baisse du versement transport).
Le tarif unique tend à unifier le marché du travail à une échelle plus large, puisque pour le
même coût de transport, les salariés ont accès à un bassin d’emploi plus large (au budget
temps près cependant).
La gouvernance
Le STIF a les attributions nécessaires à la révision des tarifs et du système de tarification.
Tarification des TC TT - 3
Setec Décembre 2007
59/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
MODES DOUX
PROMOUVOIR LE VELO ET LA MARCHE A PIED
A. DEFINITION
Objectifs
Réduire les nuisances liées aux déplacements en voiture (pollution, émissions de gaz à effet de
serre, consommation d’énergie…, congestion) en réduisant la part modale de la voiture sur les
déplacements de courte distance et en laissant plus de place dans la ville à la voiture
« nécessaire ». Les modes doux ont en outre des effets positifs sur la santé (diminution des
risques d’accidents cardio-vasculaires, lutte contre l’obésité).
Actions
Etendre le service de vélo en libre service aux zones denses de l’Ile-de-France (première
couronne) et l’améliorer (notamment innover pour réduire les taux de vandalisme et de vol)
Installer des parcs de stationnement vélo sécurisés près des gares de banlieue (sur le modèle
néerlandais : parking surveillé avec éventuellement d’autres prestations vélo ou plus
simplement boxes à cadenas chiffrés)
Développer l’intermodalité vélo-TC en autorisant le transport des vélos dans les transports en
commun (porte vélos à l’avant des bus, espaces vélos dans les trains)
Poursuivre les créations de pistes et de bandes cyclables et introduire plus largement l’usage
des contresens cyclables
Réduire les coupures urbaines pour favoriser les cheminements piétons et cyclistes
Encourager les salariés des entreprises à utiliser les modes doux (attribuer des primes de
mobilité, fournir des vestiaires pour permettre aux salariés de se changer)
Promouvoir des initiatives telles que les Pédibus pour les trajets domicile-école (effet direct sur
les déplacements domicile-école + effet pédagogique) / réduire le stationnement à proximité des
établissements scolaires
B. EXEMPLES
¾ France : Dijon, Chambéry (Marche à pied) ; Strasbourg (vélos de location dans les
parcs relais, mise en place de boxes privatifs ou gardiennés) ; La Rochelle (location
de vélos) ; Lyon (Vélo’v) ; Paris (Velib) ; Toulouse ; Club des Villes Cyclables
¾ Monde : Fribourg, Münster, Rotterdam (vélos) ; Copenhague (vélos en libre service
depuis la fin des années 80, boxes privatifs à la gare centrale pour un abonnement
annuel peu coûteux, développement des « vélos d’entreprise ») ; Hanovre (vélos en
libre service) ; Pékin
La faisabilité technique
L’ensemble des actions a déjà été conduit, au moins partiellement, en France et ne pose pas de
difficultés techniques en général même si les solutions adoptées peuvent être encore
améliorées.
Des questions réglementaires et juridiques restent à régler pour l’extension du service Vélib à
d’autres communes d’Ile-de-France du fait du couplage du service au contrat de publicité de la
Ville de Paris.
Modes doux MD - 1
Setec Décembre 2007
60/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
Le couplage du service de vélo au marché de la publicité permet de minimiser les coûts pour la
collectivité. Il pose néanmoins des problèmes pour l’extension du service à la première
couronne dans un contexte intercommunal.
Le fonctionnement semble assuré avec les abonnements. Le service Vélib a en outre un fort
effet d’induction sur l’utilisation du vélo. Vélo’v à Lyon a permis de multiplier par 3 l’utilisation du
vélo (1/3 d’utilisation existante, 1/3 d’utilisation du service Vélo’v et 1/3 d’induction).
Un des points faibles du système est le taux relativement élevé de vols et de vandalisme (15% à
Copenhague).
L’efficacité économique
L’efficacité économique des petites mesures en faveur des modes doux naît de la
complémentarité des modes et de l’utilisation rationnelle de chaque mode dans son optimum
d’efficacité.
La gouvernance
Les acteurs publics sont les mieux placés pour initier ce type de mesures.
Les acteurs privés peuvent toutefois y contribuer par la mise en place de Plans de
Déplacements d’Entreprises, ou par la création, pour les commerces, d’une offre de
stationnement vélo en complément à leur offre de stationnement VP, et par la mise en place de
services de livraison à domicile.
Modes doux MD - 2
Setec Décembre 2007
61/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
A. DEFINITION
De nombreuses initiatives pratiquées depuis longtemps dans les Pays Nordiques, en Allemagne
et en Suisse, prônent un retour à la ville européenne traditionnelle et tendent à créer :
• des espaces civilisés : création de cours urbaines (vitesse automobile inférieure à 10 km/h,
priorité absolue aux piétons) ;
• des centres villes sans voiture ;
• des quartiers sans voiture.
Ces expériences se diffusent progressivement en France (notamment par la création de zones
30). A Paris intra-muros, la municipalité a multiplié le nombre de quartiers verts et de quartiers
tranquilles.
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
La réduction des vitesses dans les zones résidentielles ne pose pas de problèmes techniques.
Circulations douces SV - 1
Setec Décembre 2007
62/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Des solutions existent pour condamner l’accès voiture de certains quartiers, tout en laissant la
possibilité à certains usagers d’y circuler (services de sécurité et d’entretien, artisans,
livraisons…) : bornes électroniques, signalisation routière, revêtement des espaces publics…
L’efficacité financière
L’application de ces mesures est relativement peu coûteuse (signalisation routière).
La réalisation de quartiers sans voiture permet en outre de réaliser des économies de
construction en évitant de réaliser des parkings souterrains (de l’ordre de 30 000 euros la
place).
L’efficacité économique
La création de zones à circulation apaisée participe aux incitations de report modal. La
rationalisation de l’utilisation de la voiture permet de laisser plus d’espace à la voiture utilitaire
ou réellement nécessaire. La hiérarchisation des usages et l’usage raisonné de chaque mode
de transport devrait conduire à une plus grande efficacité économique.
La gouvernance
Une concertation préalable est nécessaire avec l’ensemble des parties prenantes : habitants,
commerçants, entreprises… Des solutions doivent être proposées pour régler les éventuels
problèmes de livraisons, de circulation et de stationnement.
Circulations douces SV - 2
Setec Décembre 2007
63/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
A. DEFINITION
Cette fiche traite des systèmes et des équipements permettant le contrôle et la sanction
automatisés (CSA) d’infractions au code de la route.
Nota 1 : cette fiche est fortement liée à celle consacrée aux « nouveaux modes d’exploitation
dynamique des infrastructures » (DY). En effet, le contrôle – sanction automatisé apparaît
comme une condition incontournable du respect des règles mises en œuvre par les systèmes
d’exploitation de la route, et partant de l’efficacité des stratégies que ces systèmes
matérialisent.
Ces systèmes ont vu le jour suite à l’ « Arrêté du 27 octobre 2003 portant création du système
de contrôle sanction automatisé ». L’essence de cet arrêté est de permettre, sous réserve de
l’homologation de l’équipement :
1° qu’un constat établi automatiquement fasse foi j usqu’à preuve du contraire ;
2° que le lieu de constatation – notion primordiale dans l’univers judiciaire – soit le système de
traitement de l’information.
Cette dernière condition crée véritablement le contrôle – sanction automatisé. Elle permet le
traitement en masse des constats en un lieu unique, le Centre National de Traitement des
amendes (CNT) de Rennes, lieu très protégé et doté de moyens de production considérables.
Elle permet également, en « délocalisant » le traitement judiciaire, d’éviter le phénomène des
indulgences, garantie de l’acceptabilité du système.
L’ensemble de la démarche du CSA est pilotée par la Direction de Projet Interministérielle du
Contrôle Automatisé (DPICA), localisée à La Défense.
Les systèmes les plus connus sont les radars vitesse. Présents en France à 400 exemplaires
fin-2004, on en comptait 1000 fin-2005 et ils sont déployés aujourd’hui à ~1800 exemplaires,
soit ~1500 fixes et ~300 mobiles. Les équipements fixes sont exclusivement de marque
SAGEM. Setec ITS en a assuré la maîtrise d’œuvre du déploiement. Ils produisent aujourd’hui
80% des 6 millions de constats d’infraction traités par an.
Les radars vitesse ont un effet indéniable sur les vitesses pratiquées. Ils ont impulsé une
réduction extrêmement nette des vitesses moyennes, et encore plus nette du nombre de grands
excès. De ce fait, ils ont eu un impact très positif sur la gravité de l’accidentologie.
Courant 2006, Setec ITS est intervenu en assistance auprès de la DPICA pour concevoir le
CSA feux rouges et rédiger son schéma directeur du déploiement. Le principe, ici, est
d’automatiser le constat d’infraction au respect des feux tricolores, à savoir pour l’instant
l’obligation d’arrêt devant le rouge. Le CSA feux rouges a fonctionné de manière opérationnelle
à Nancy pendant plusieurs mois, en accord entre les diverses institutions impliquées (justice,
équipement, etc.), et de manière très satisfaisante. Cette exploitation a dû être arrêtée fin 2003,
car rendue illégale par la publication de l’arrêté, par défaut d’homologation. Courant 2006 et
2007, 6 villes (Paris, Le Vésinet, Nancy, Metz, Nantes, Toulouse) ont expérimenté de tels
dispositifs, mais l’échéance électorale ne permettait pas que ce dossier débouche. Mi-2008, la
DPICA s’apprête à lancer un marché de déploiement d’une première vague de 250 installations,
en France entière.
Le non respect des feux rouges est une infraction très répandue. On estime qu’elle se produit
plus d’un million de fois chaque année, rien qu’à Paris. Sa fréquence d’apparition est très
variable selon les villes, avec un gradient extrêmement net d’augmentation vers le Sud. Les
chiffres relevés à Toulouse pendant l’expérimentation sont à cet égard édifiants, voire terrifiants.
64/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
Le CSA feux rouge a une incidence sur l’accidentologie qui, si elle n’est pas nulle, n’est pas non
plus très importante. Son effet le plus radical est ailleurs ; induisant un meilleur respect des
signaux tricolores qui assurent la régulation du trafic, il devrait réduire très significativement la
congestion dans les centres villes. En effet, les systèmes de régulation du trafic incorporent déjà
des stratégies combattant la congestion, mais leur seul instrument pour ce faire est le passage
du feu au rouge. Le non respect du rouge réduit ces actions à néant. Les véhicules s’engageant
en fin d’orange et au rouge bloquent les transversales, qui du coup ne peuvent s’écouler,
détruisant toute possibilité d’agir sur les flux. A l’inverse, le respect des signaux redonne son
pouvoir à la régulation.
Enfin, un sujet émerge avec une force croissante, c’est celui de l’interdistance (ou plus
justement de la distance inter véhiculaire). C’est un enjeu important en termes d’accidentologie,
et l’on sait que le non respect des distances de sécurité (2 secondes entre deux véhicules se
suivant) est extrêmement répandu ; plus d’un conducteur sur quatre ne les respecteraient pas !
Setec ITS développe actuellement, au sein d’un consortium industriel, un premier équipement
de détection du non respect de la distance inter véhiculaire, dans le contexte où ce respect
revêt le plus d’importance (les distances de sécurité des poids lourds en tunnel, suite aux
accidents du Mont Blanc puis du Fréjus) et où il est le plus facilement mis en évidence (tunnel
monovoie). Un déploiement à 50 exemplaires est planifié avant fin-2008.
L’exposé ne serait pas complet sans mentionner que mener une démarche de CSA crédible
nécessite de maîtriser certes le contrôle (constat), mais aussi la sanction (jugement et/ou
recouvrement) ! Or, sur ce plan, le bât blesse… Le taux de recouvrement des amendes du CSA
est certes beaucoup plus élevé que celui des amendes manuelles (75% contre 20 à 30%), mais
il reste néanmoins une marge d’amélioration importante. Elle concerne avant tout les étrangers.
En effet, la justice étant un domaine où les états membres de l’UE restent souverains, il ne
saurait pour l’instant être question, pour une juridiction française, de poursuivre un ressortissant
étranger jusqu’à son domicile. Or, en l’absence d’interpellation, c’est la condition sine qua non
de l’efficacité de la démarche. Certains accords commencent à s’esquisser, mais ils sont très
insuffisants pour assurer une bonne couverture de la sanction sur les étrangers. C’est pourquoi
une équipe travaille actuellement (au sein de la Road Safety Unit / Directorate General for
Energy and Transport de l’UE) à la définition d’une directive encadrant les pratiques de
collaboration judiciaire entre états membres.
B. EXEMPLES
Monde : de nombreux pays pratiquent le CSA (USA, Australie, UK, divers autres
pays d’Europe…). Le Royaume Uni avait initié cette démarche pour la vitesse. Mais
la plupart des pays sont restés attachés à un mode d’exploitation semi manuel,
basé sur la technologie de la photographie argentique.
La France a pris l’initiative d’un CSA pleinement automatisé grâce aux ressources
des technologies numériques (cf. plus haut). Ce modèle fait école.
La faisabilité technique
La faisabilité technique est très variable selon les sujets abordés. Si le constat d’un excès de
vitesse est assez aisé à établir, par exemple, celui d’un franchissement de feu rouge l’est
nettement moins (difficulté de caractérisation de l’infraction, complexité de la scène urbaine,
etc.) et celui de l’interdistance, dans le cas général, reste inatteignable. Les constats liés au non
paiement du péage sont plutôt simples à établir et on en connaît bien les déterminants
techniques et organisationnels.
65/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
L’efficacité financière
L’efficacité financière du CSA vitesse est impressionnante, avec un retour sur investissement
plus qu’excellent :
(1) : estimation (2) : prévision – source FNTP, à propos des financements de l’AFITF
Cette rentabilité élevée, pour certains, dessert même le CSA en le faisant apparaître comme
une « vache à lait » plus que comme l’instrument d’une politique et d’une justice sociale.
L’efficacité économique
Le CSA s’est révélé très efficace du seul point de vue financier. Il l’est d’autant plus d’un point
de vue économique global, si l’on intègre les impacts positifs en termes de réduction des
externalités liées à l’accidentologie et à la pollution.
La gouvernance
L’approche actuelle, faisant du CSA l’instrument d’une « cause nationale » entre les mains de
l’Etat, a permis d’éluder largement la question de la gouvernance. Il est probable que cette
question devra être progressivement réintroduite, cf. précédemment.
66/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
GESTION DE LA MOBILITE
INTERMODALITE VOYAGEURS
A. DEFINITION
Gestion de la mobilité
La gestion de la mobilité est une approche intégrée, orientée vers la demande et qui s’appuie
sur un ensemble de services de type « software » : information (en temps réel), coordination,
organisation, coopération.
Maîtrise du stationnement
Le stationnement en centre ville est un générateur de trafic. Il est intéressant de diminuer les
normes de stationnement dans les zones denses fortement desservies par les transports en
commun de manière à favoriser l’usage de ces modes.
B. EXEMPLES
Intermodalité voyageurs IV - 1
Setec Décembre 2007
67/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La faisabilité technique
Les actions pour une meilleure gestion de la mobilité sont réalisables à court terme, à des coûts
relativement peu élevés.
La constitution de véritables pôles d’échanges, projets architecturaux et urbains à part entière,
est généralement coûteuse. Dans le périurbain, les parcs relais peuvent être de surface et de ce
fait peu onéreux. Les problèmes sont plutôt d’ordre politique ou financier que technique, car les
projets de pôles d’échanges concernent un grand nombre d’acteurs (Ville, Département,
Région, RFF, SNCF, RATP, Transporteurs…) et il peut être difficile de trouver un consensus.
Les actions de maîtrise du stationnement sont difficiles à mettre en place sur le parc bâti
existant. Il est plus facile de les mettre en œuvre à l’occasion de nouveaux projets. Il s’agit
toutefois d’une modification relativement lente du système (efficacité à long terme).
L’efficacité financière
Les différentes mesures en faveur de l’intermodalité se rangent sur une large échelle de coûts.
L’efficacité du système repose néanmoins sur la mise en œuvre conjointe de mesures soft
(information) et de mesures plus ou moins lourdes (pôles d’échanges, parcs relais).
Intermodalité voyageurs IV - 2
Setec Décembre 2007
68/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Les mesures prises pour la réduction du nombre de places de stationnement sont rarement
populaires initialement. Il convient de les accompagner par des mesures complémentaires qui
doivent résulter d’une concertation et de négociations avec les parties prenantes impliquées.
L’efficacité économique
Le système économique bénéficie directement des nouveaux modes d’organisation de la
mobilité. Les reports modaux suscités par une meilleure organisation de l’intermodalité sont
susceptibles de fluidifier (ou tout au moins d’absorber la croissance) du trafic nécessaire.
La gouvernance
Les collectivités territoriales et l’Etat (par le contrat de plan) doivent initier les projets et
participent aux investissements les plus lourds.
Les entreprises de transport peuvent participer à la diffusion l’information sur l’offre proposée et
doivent prendre une part active dans l’aménagement des espaces d’échanges de manière à
améliorer leur offre.
La difficulté en terme de gouvernance réside dans le processus d’adhésion des (nombreux)
acteurs impliqués et dans l’obtention de consensus sur les projets et leur montage, notamment
financier.
Pour financer ce type de projets, les aménageurs peuvent avoir recours à la publicité et à la
concession d’espaces commerciaux sur les parcours des voyageurs.
Intermodalité voyageurs IV - 3
Setec Décembre 2007
69/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TRANSPORTS COLLECTIFS
AMELIORER LES SERVICES ET L’UTILISATION DES TRANSPORTS COLLECTIFS
A. DEFINITION
Pour que la ville fonctionne, il faut que les transports publics soient plus utilisés. Presque tout le
monde semble s’accorder sur ce point. Encore faut-il que les transports publics, lourdement
subventionnés par la collectivité, soient attractifs et constituent une alternative crédible à la
voiture particulière. Il ne faut pas négliger l’effet réseau et la contribution de certains tronçons
non directement rentable mais qui produisent la rentabilité d’un sous-système plus large.
En parallèle au développement de nouveaux systèmes de TC lourds (Métrophérique RATP,
Tangentielles SNCF, projets de tramway), le champ des actions doit contribuer à améliorer
l’ensemble des modes traditionnels de transports collectifs et s’élargir à de nouveaux types
d’organisation et de modalités de gestion :
• Mettre en place des lignes de Bus à haut niveau de service (BHNS) pour relier directement
des zones peu desservies par les TC à des pôles d’attraction majeurs, notamment sur les
liaisons de banlieues à banlieues en complément aux projets de rocade ferroviaire ;
• Améliorer la vitesse commerciale des transports urbains par
o La mise en site propre complet - spatial ou temporel (utilisation de sas) ;
o Une politique de priorité des bus aux carrefours par une gestion interactive des
feux ;
• Exploiter les nouvelles technologies (GPS, téléphonie mobile, écrans interactifs, Internet)
pour mieux informer le voyageur, notamment sur les temps d’attente aux correspondances,
et éventuellement l’occuper pendant ces temps d’attente ;
• Favoriser l’intermodalité (en créant par exemple des parkings de rabattement - VP et vélos -
près des gares de banlieue).
B. EXEMPLES
¾ France : Paris / Argenteuil (priorité bus aux feux) ; RATP (système Altaïr, système
SIEL) ;
¾ Monde : Curitiba (réseau de bus), Bogota (Transmillenio).
La faisabilité technique
Les différentes solutions ont déjà été expérimentées.
La création de sites propres et le système de priorité aux carrefours permettent sensiblement
d’augmenter les vitesses commerciales mais les gains ne sont pas spectaculaires (les arrêts
pour la montée et la descente des voyageurs pénalisent assez fortement la vitesse commerciale
des bus).
Le système de priorité aux carrefours est encore en développement.
TC / Organisation TC - 1
Setec Décembre 2007
70/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
modes doux pour les parcours de rabattement). Les comportements ne se modifient toutefois
que lentement.
L’efficacité financière
Certaines solutions nécessitent des investissements particulièrement coûteux, d’autres sont
plus abordables pour une efficacité vraisemblablement similaire (ex. BHNS versus Tramway).
L’efficacité économique
L’utilisation des nouvelles technologies peut permettre d’optimiser l’utilisation des modes de
transports collectifs routiers (priorité des bus aux feux, information aux voyageurs relative aux
temps d’attente …). Des gains de productivité peuvent être obtenus par l’optimisation de
l’organisation (suite aux gains de temps gagnés par l’application de priorités bus aux feux, les
entreprises de transports peuvent réduire le nombre de chauffeurs affectés à une ligne tout en
maintenant la même qualité de service par rapport aux voyageurs).
La gouvernance
Les acteurs publics contribuent à la définition de l’offre de transport et peuvent développer en
partenariat avec les entreprises de transport des solutions innovantes (par exemple en ce qui
concerne les problèmes de communication entre bus et contrôleurs de feux).
Les entreprises de transports sont responsables de leur organisation et peuvent prendre en
charge le développement de l’usage des nouvelles technologies au service des voyageurs.
TC / Organisation TC - 2
Setec Décembre 2007
71/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
A. DEFINITION
Cette fiche traite des moyens mis à disposition du voyageur, qui enrichissent ses possibilités
d’accéder à l’information sur les transports et au droit de les emprunter (titre billettique), et qui
peuvent de ce fait le conduire à modifier sa pratique de mobilité. Concrètement, il s’agit par
exemple :
■ Du « passe sans contact » qui non seulement porte les titres de transport classiques,
mais permet de développer de nouvelles modalités de distribution, de tarification, peut
intégrer un porte monnaie électronique, une carte bancaire, d’autres droits (CROUS,
bibliothèque, etc.) ;
■ Du téléphone mobile doté du SMS, du WAP ou de l’iMode, et bientôt d’applications
1
résidentes fonctionnant en mode connecté , donnant accès à l’information ;
2
■ De la convergence des deux au travers du standard NFC …
■ De l’information multimodale accessible au travers de media grand public.
Nota 1 : cette fiche est fortement liée à celle consacrée aux « nouveaux modes d’exploitation
dynamique des infrastructures » (DY). En effet, la tarification comme l’information constituent en
eux-mêmes des leviers très puissants d’orientation des comportements, donc d’exploitation. Les
deux fiches ont simplement été séparées pour la commodité de lecture, et parce que leur
« logique de déploiement » est très différente : alors que dans un cas on s’adresse à des
individus (ou à des communautés) au travers de leurs usages, de leurs choix d’équipement
dans un marché qui est ouvert, « grand public », dans l’autre cas on dépend d’une décision
collective, prise par une autorité publique, on est dans un mode d’action prescriptif. Mais il ne
faut en aucun cas opposer ces deux démarches, l’une partant du voyageur, l’autre de
l’infrastructure, elles sont tout simplement complémentaires !
Nota 2 : on lira également celle consacrée au « contrôle sanction automatisé » (CA), qui traite
d’un domaine connexe, indissociable des précédents.
L’enrichissement de l’offre de transport, avec des réseaux de plus en plus maillés et diversifiés,
l’enrichissement de l’offre tarifaire également, augmente les possibilités pour chacun d’optimiser
ses choix. Mais ce choix s’effectue dans un environnement de plus en plus complexe. Dans ce
contexte, l’évolution générale, soutenue par la diffusion des technologies de l’information et de
la communication (TIC), tend à rendre l’usager / client des transports de plus en plus actif dans
ses choix de mobilité.
Mais au-delà de cette nécessité réside une véritable opportunité : faire des transports un service
auquel on accède de manière plus immédiate, moins préméditée, et en même temps plus
informée, plus pertinente. Ces qualités, permises par les TIC, peuvent constituer un facteur
d’attraction important pour les transports publics, et de modération / discernement pour l’usage
de la voiture particulière. Au-delà, elles nous semblent constituer un pré requis indispensable à
l’éclosion des « modes partagés ».
On le sent bien avec l’exemple du Velib’ : en premier lieu, la mise à disposition d’une offre,
d’une capacité, a ouvert une nouvelle possibilité de mobilité et créé une aspiration importante, et
ce d’autant plus que le titre de transport Navigo était d’emblée accepté par le système. Malgré
1
Exemple : le service « Orange Navigation », passé de ~1000 clients fin-2006 à ~80000 fin-2007, porté par la
généralisation des téléphones dotés de communications de données haut débit (et des formules d’abonnement
illimitées qui permettent d’en tirer parti), de grands écrans, de GPS… De manière générale, le service connecté
pallie les insuffisances de l’Internet mobile au travers d’une application résidente (en Java, par exemple),
personnalisée, qui accède de manière transparente, via le réseau, aux contenus pertinents.
2
Near Field Communication : intégration dans le téléphone de la norme de communication ISO 14443, qui
permet la validation sans contact, et de l’application Calypso, qui porte les droits.
72/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
cela, l’engouement des débuts a buté très rapidement sur le manque d’information : « vais-je
trouver un vélo disponible à telle station ? » et pire, « vais-je trouver un emplacement libre pour
laisser mon vélo à destination ? ». Il n’a pas fallu six mois pour qu’un site Internet apparaisse,
qui a depuis donné lieu à une véritable floraison d’outils, widgets, etc., pour répondre à ce
besoin d’information. Dans une large mesure, ces outils sont développés par des tiers, qui ne se
rattachent ni au donneur d’ordre public, la mairie de Paris, ni à l’opérateur JCDecaux, et
possèdent leur propre rationalité. Il en serait de même, à notre avis, et de manière encore plus
évidente, pour un service d’autopartage !
Apparaît ici une notion très importante, propre à l’émergence des TIC dans le domaine de la
billettique et de l’information voyageurs : s’agissant d’investir l’équipement de la personne (« ce
que le client a dans la poche »), de s’introduire dans sa pratique quotidienne au travers de
nouveaux usages, il faut mobiliser de nouveaux acteurs jusque là peu ou pas impliqués dans les
problématiques du transport : opérateurs téléphoniques, banques, grande distribution, etc.
Loin de constituer une menace, cette nécessité offre une véritable chance aux transports :
l’opportunité de toucher non plus seulement ses clients habituels, mais aussi ceux qui ne le sont
pas, ses prospects ! Nous
pensons même que toute politique Canaux de
de promotion des transports Production distribution
publics qui ferait l’impasse sur &
Outils communs
cette nécessaire ouverture aux Banques
acteurs tiers se condamnerait elle-
TelCo
même à l’échec, ou en tout cas ne AO
pourrait conduire qu’à un succès Grande
distribution
limité. Transporteurs
Transporteurs
Il s’agit en fait de créer une
véritable « chaîne d’acteurs », Etc.
mettant en œuvre une « chaîne de
services », comme l’illustre le
schéma ci-contre :
Cette vision n’a rien du délire utopique ! De telles chaînes d’acteurs sont déjà à l’œuvre dans le
domaine de l’information routière, où elles se sont structurées depuis le milieu des années 90.
De même, c’est une structuration similaire qui a permis l’interopérabilité des badges de
télépéage autoroutier, avec une séparation claire entre la société « circulée », celle qui assume
la prestation transport, que l’on peut rapprocher de la fonction « outil commun » du schéma, et
la société « émettrice », celle qui propose un badge et un contrat de service au client, que l’on
peut rapprocher de la fonction « canaux de distribution » du schéma. C’est là la raison principale
du succès de cette offre, et l’on voit que cette nouvelle configuration est porteuse de multiples
opportunités, qui commencent à se concrétiser :
■ Apparition en 2007 d’émetteurs tels que TOTAL ou DKV, qui ne sont pas opérateurs de
transport mais purs opérateurs de services, et qui révèlent une « puissance de feu »
considérable en termes de diffusion des badges ;
■ Introduction des badges autoroutiers dans les parkings de VINCI PARK, et distribution de
ces badges en ville ;
■ Diversification de l’offre de services des émetteurs (facture groupée, dématérialisée,
récupération de TVA, analyses de consommation, etc.), EuroToll (groupe SANEF)
proposant également des services de gestion de flottes…
D’ailleurs, pour se convaincre qu’une telle organisation n’a rien d’insensé, il suffit de considérer
que c’est très précisément de cette manière que le service de la carte bancaire a assuré son
succès ! Personne ne s’étonne aujourd’hui de retirer des espèces à la BNP au moyen d’une
carte LCL, etc. De manière générale, d’ailleurs, l’analyse de l’évolution du secteur bancaire
fournit des clefs de compréhension intéressantes pour les transports.
73/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
La faisabilité technique de ce type de mesure est avérée. Les technologies disponibles (ISO
7816 / carte à puce, ISO 14443 / carte sans contact, GSM, GPRS, GPS…) sont toutes
parvenues à un degré de maturité et de diffusion, ont déjà atteint un tel équilibre, que leur
application à la mobilité ne représente plus aucun aléa technique. La difficulté est certainement
ailleurs, sur le plan organisationnel, commercial, juridique / contractuel…
3
Outre la commodité du geste, l’assurance perte / vol.
74/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
■ Le second (particulièrement si le titre est porté par un téléphone NFC) est qu’un tel titre
peut être distribué à distance, « télédistribué », de manière totalement dématérialisée. Il
peut même devenir une simple composante d’un contrat et d’une carte bancaire, par
exemple. On réduit ainsi toute une série d’aspects dissuasifs des transports publics.
L’accès aux transports publics devenant plus aisé, fluide et spontané, c’est un véritable
changement du mode de consommation qui pourrait s’amorcer.
L’efficacité économique
Si l’on en croit les chiffres avancés, de manière officieuse, par certains transporteurs, l’intérêt
économique de la dématérialisation du titre est énorme. Cet intérêt découle de la simplification
des barrières de contrôle d’accès, dont l’élément valideur ne comprend plus de pièces
mécaniques en mouvement ; il découle aussi de l’allègement des agences commerciales et
guichets, etc.
L’efficacité économique de l’information voyageurs est beaucoup plus difficile à établir, et pour
certains elle constitue uniquement un poste de coût, rendu indispensable, au même titre que la
sécurité, par la complexité et l’échelle des systèmes. A l’inverse, la ville de Stockholm a
récemment publié des chiffres très optimistes qui montreraient que l’augmentation de
fréquentation induite payait très largement le coût de l’information…
L’efficacité financière
Nonobstant ce qui vient d’être dit pour l’information, il nous semble certain que le solde financier
de la généralisation des TIC à l’ensemble du domaine « billettique et information voyageurs », à
long terme et après une phase d’investissement, est positif. Il l’est d’autant plus si les chaînes
de services sont réellement ouvertes à des acteurs tiers tels que les banques, etc., comme nous
le préconisons. En effet, ces dernières sont plus à même de valoriser cette offre au sein du
bouquet des services qu’elles rendent à leurs clients, réduisant d’autant le coût de
commercialisation des titres par les acteurs de transport.
La problématique n’est donc pas de savoir si ce type de solutions a un bilan financier positif ou
non, il l’est certainement. Il est plutôt de savoir comment les chaînes d’acteurs doivent se
réorganiser pour les mettre en place… et comment s’effectuera le partage de la valeur ainsi
dégagée !
La gouvernance
La gouvernance de ces systèmes devrait se structurer à trois niveaux :
■ Tout d’abord, l’autorité organisatrice (AO) devrait voir son rôle de pilotage renforcé et
réaffirmé, pour toutes ces questions qui, par définition, transcendent les intérêts d’acteurs
particuliers.
■ La mise en œuvre des « outils communs », forcément nécessaires dans ces domaines,
devrait être confiée à une structure mixte associant les transporteurs, sous la direction de
l’AO ;
■ Au-delà, la diffusion des nouveaux titres comme de l’information devrait être totalement
ouverte et gouvernée par :
o Tout d’abord, les régulations décidées par l’AO (tarifs, droits, etc.) ;
o Ensuite, le cadre technique et contractuel défini par les acteurs du transport
(taux de rémunération de la commercialisation, fonctionnement du back office,
etc.) ;
o Enfin, les lois du marché.
75/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
A. DEFINITION
Cette fiche traite des nouveaux moyens d'exploitation permis par les « ITS » (Intelligent
Transport Systems, ou Systèmes de Transport Intelligents), application des nouvelles
technologies de l'information et de la communication aux transports.
Nota 1 : cette fiche est fortement liée à celle consacrée à la « billettique et à l’information des
voyageurs » (BI). En effet, la tarification comme l’information constituent en eux-mêmes des
leviers très puissants d’orientation des comportements, donc d’exploitation. Les deux fiches ont
simplement été séparées pour la commodité de lecture, et parce que leur « logique de
déploiement » est très différente : alors que dans un cas on s’adresse à des individus (ou à des
communautés) au travers de leurs usages, de leurs choix d’équipement dans un marché qui est
ouvert, « grand public », dans l’autre cas on dépend d’une décision collective, prise par une
autorité publique, on est dans un mode d’action prescriptif. Mais il ne faut en aucun cas opposer
ces deux démarches, l’une partant du voyageur, l’autre de l’infrastructure, elles sont tout
simplement complémentaires !
Nota 2 : on lira également celle consacrée au « contrôle sanction automatisé » (CA), qui traite
d’un domaine connexe, indissociable des précédents.
Sans être exhaustif, on peut citer les systèmes suivants :
Systèmes d'Information Voyageurs : la simple information peut avoir un pouvoir
d'influence considérable sur le comportement des usagers ! Par exemple, l'annonce
des temps de parcours sur les panneaux du Boulevard Périphérique de Paris, en
mai 1994, provoqua un report de 15 à 25% du trafic des Boulevards des Maréchaux
vers le Périphérique, sans que ce dernier en pâtisse, la conduite des automobilistes
étant profondément apaisée par le fait de savoir ce qui les attend.
Systèmes de contrôle d'accès (« ramp metering ») : des feux tricolores placés à
l'entrée d'une autoroute ou d'une voie rapide, contrôlés par des algorithmes
complexes exploitant les informations fournies par des détecteurs implantés sur la
chaussée, régulent en temps réel les flux entrants de manière à maximiser la
capacité de l'autoroute et sa fluidité. Les études de stratégies coordonnées sur
plusieurs accès, menées par l'INRETS sur le Périphérique entre 1992 et 1994 dans
le cadre du projet EUROCOR, ainsi que sur A6 en 1999, ont montré des gains de
temps de parcours de l'ordre de 12 à 15% sur la voie rapide contrôlée, mais aussi
des gains de l'ordre de 4 à 8% sur la voirie « de surface » !
Exploitation / affectation dynamique des voies : un système électromécanique
(barrière mobile de séparation) et/ou des feux de signalisation, couplés à un
1
Système d’Information Voyageurs permet d’utiliser ou d’interdire une voie , ou
encore de l’affecter à un usage réservé, en fonction du niveau de circulation. Il s’agit
toujours d’adapter la capacité offerte à la demande, afin d’optimiser l’ensemble du
système de transport. Ce système a en particulier été adopté sur le tronc commun
A4-A86 avec un effet globalement positif (efficace en amont, moins en aval), en
évitant des investissements très coûteux. L’exploitation dynamique des voies peut
également être utilisée en centre ville pour réserver à certaines heures de la journée
l’usage de certaines rues aux transports collectifs et/ou au transport de
marchandises en ville (ex. du nouvel aménagement de la rue Alsace-Lorraine à
Toulouse). Un dernier exemple, très frappant, est fourni par le système mis en place
sur A48, à l’approche de Grenoble, qui permet d’affecter dynamiquement la BAU
aux autocars et de gérer les interactions entre leur circulation et la circulation
générale, notamment aux intersections et en termes de différentiel de vitesse.
1
Une voie normale ou la bande d’arrêt d’urgence (BAU).
76/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
B. EXEMPLES
Monde : nombreux exemples aux USA, par exemple, d’autoroutes urbaines dotées
de voies HOV voire HOT, et dont la tarification est ajustée en fonction de l’affluence,
en temps réel.
2
Ceci découle de la relation fondamentale V = L x Q / To, qui lie la vitesse V, le débit Q et la densité (on dit
souvent « taux d'occupation ») To. Lorsque ce dernier augmente, pour préserver le débit écoulé, il faut réduire la
vitesse. Nota : L représente la longueur moyenne des véhicules, c'est une constante.
3
Plusieurs pays (les Pays Bas en tête), ainsi que quelques collectivités courageuses en France (Nantes,
notamment) tentent depuis quelques années de « déconstruire » toute cette signalisation complexe – fixe et
dynamique – qui en est venue à asphyxier nos centres villes, pour revenir à des aménagements physiques
induisant des comportements plus pacifiés et civils des conducteurs, et in fine une meilleure fluidité.
4
Dans cette stratégie, utile notamment pour modérer les vitesses de nuit, toutes les entrées du
carrefour sont placées au rouge. A l’approche d’un véhicule, le feu passe au vert.
5
Voies réservées aux véhicules contenant au moins 2 (ou 3) personnes.
6
Voies gratuite pour les HOV, accessibles à des véhicules non HOV, sous réserve qu’ils acquittent un péage.
77/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / FEV 2008
France :
- Information des voyageurs : Boulevard Périphérique ;
- Régulation d'accès en cours de déploiement sur les voies rapides d'IdF ;
- Régulation des vitesses sur A4 (SANEF), sur A7 (ASF) ;
- Exploitation dynamique de la BAU sur le tronc commun A4-A86 (SISER) ;
- Affectation dynamique des voies rue Alsace-Lorraine à Toulouse (avec priorité
au transport de marchandises à certaines heures) ;
- Affectation dynamique de la BAU aux autocars sur A48 ;
- Modulation tarifaire sur A4 (SANEF).
La faisabilité technique
La faisabilité technique est avérée, pour la plupart des solutions évoquées. De plus, ces
solutions présentent l’avantage d’être souvent peu coûteuses et facilement réversibles.
L’utilisation dynamique de la BAU sur A1 dans le sens Roissy-Paris, demandée par les taxis à
l’heure de pointe du matin mérite, certainement d’être étudiée, voire expérimentée.
L’efficacité financière
L’efficacité financière des mesures décrites dépend étroitement de la valorisation du temps et
des externalités que l’on choisit. On peut penser que cette valorisation est encore sous-estimée
aujourd’hui. Néanmoins, quelques exemples laissent penser que les gains sont importants.
D’après la RATP, la priorité des bus aux feux, par exemple, rien qu’en économies réalisées sur
le matériel roulant et sur le personnel de conduite, sans même parler des externalités positives,
serait amortie en un an seulement !
L’efficacité économique
Il existe très – trop ! – peu d’études argumentées sur l’efficacité économique des mesures
d’exploitation. Si c’était le cas, il est probable qu’on se rendrait compte que ces mesures, qui ne
représentent aujourd’hui qu’un ou deux pourcents des sommes investies dans l’infrastructure
elle-même, parce qu’elles peuvent permettre de replacer ladite infrastructure dans un mode
fonctionnel et non pas dysfonctionnel, ont une efficacité relative importante pour un faible coût.
La gouvernance
La gouvernance des mesures d’exploitation renvoie à la question de l’émergence d’une Autorité
Organisatrice de la Mobilité. En effet, l’efficacité de ces mesures dépend étroitement de leur
cohérence globale, et notamment de la prise en compte de l’ensemble des modes, VP, TC et
modes alternatifs / doux.
78/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
VOITURES PARTAGEES
COVOITURAGE
A. DEFINITION
Le covoiturage est un mode de déplacement où plusieurs personnes utilisent une seule voiture
pour faire le même trajet ou presque, ce qui présente plusieurs avantages :
• économique : on partage les frais de voiture, d'essence, de péage et de parking ; et on
contribue à réduire les problèmes de congestion en diminuant le nombre de véhicules
simultanément sur la route ;
• environnemental : on réduit le trafic et les nuisances qui en découle (pollution
atmosphérique, bruit, émissions de gaz à effet de serre…) ;
• solidaire : on s'aide mutuellement ;
• social : on rencontre d'autres personnes.
En pratique, un conducteur propose sa voiture et ses services (souvent sur un site de petites
annonces sur Internet), pour un trajet donné, avec la date et l'heure qu'il souhaite. Les frais sont
laissés à son appréciation (coût du trajet divisé par le nombre de personnes au moment du départ
ou participation forfaitaire quel que soit le nombre de covoitureurs). Généralement, le lieu de
départ est fixé à l'avance et commun pour tout le monde. A l'arrivée, il est fréquent que le
conducteur dépose les passagers à un endroit propre à chacun (proche des transports en
commun ou d’un endroit où la famille ou un ami peut le récupérer...), tout en évitant que le
conducteur fasse un détour important. Certains conducteurs peuvent également demander à ce
qu'un des passagers le remplace au volant afin qu'il puisse se reposer. Ceci permet de réduire les
temps de pause et d'arriver plus rapidement à destination, surtout lorsqu'il s'agit d'un long trajet.
B. EXEMPLES
Covoiturage CV - 1
Setec Décembre 2007
79/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La faisabilité technique
Des solutions existent déjà pour l’organisation (notamment sur Internet et au sein de certaines
entreprises). Des solutions sont à développer en France sur le concept des « gares de
covoiturage ».
L’efficacité financière
A priori tout le monde est gagnant. Sauf que le succès du covoiturage dépend avant tout des
services proposés pour s’organiser : solutions Internet et téléphonie mobile. Ces services
devront vraisemblablement rester gratuits pour être attractifs mais leur optimisation nécessitera
sans doute des moyens de la collectivité ou d’un groupe de bénévoles.
L’efficacité économique
Le covoiturage nécessite peu d’investissement mais repose essentiellement sur le
comportement des individus et la capacité collective à s’organiser. De ce fait, malgré un
gisement important pour réduire l’utilisation de la voiture (potentiellement jusqu’à un facteur 3),
ce mode d’organisation s’est révélé jusqu’à présent assez peu efficace en France.
La gouvernance
La collectivité peut promouvoir le covoiturage en organisant des stations de covoiturage et en
favorisant les covoitureurs sur les infrastructures à péage.
Covoiturage CV - 2
Setec Décembre 2007
80/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Covoiturage CV - 3
Setec Décembre 2007
81/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TAXIS
QUEL ROLE DANS LA MOBILITE FRANCILIENNE ?
A. DEFINITION
La situation
Environ 15500 taxis parisiens, sous le contrôle de la Préfecture de Police de Paris, couvrent
Paris et les trois départements de petite couronne, soit 123 communes, plus les aéroports.
Toutefois, dans ce périmètre, 43 communes de couronne ont leurs propres taxis communaux 1 .
Les taxis parisiens doivent accepter de conduire leur client dans ces communes, mais ne
peuvent l’y charger sauf sur appel ou réservation. Toute destination au-delà de cette zone
d'activité peut être refusée par le taxi, sauf au départ de Roissy CDG. Nous disposons de très
peu de chiffres sur les « taxis de province » (i.e. non parisiens).
Les taxis ne sont pas seuls. Il existe aussi la « petite » et la « grande remise », qui se rattachent
à un statut de location de voiture avec chauffeur, ainsi que les « navettes », qui ont un statut de
transporteurs. Ces modalités, qui représentent ~3000 véhicules, sont soumises à des
régulations plus légères que les taxis. Mais ces derniers sont les seuls habilités à charger dans
la rue (16% des courses) ou en station, aéroports et gares (40% des courses, plus 7% après
appel depuis la station). Le restant, soit 36% des courses en 2007 (14% en 1991 !), est obtenu
via un des centraux radio regroupant ~9500 taxis à qui elles procurent ~50% de leur activité.
La licence taxi, conférant ces droits spécifiques, est attribuée gratuitement par la Préfecture, sur
liste d’attente 2 . Elle peut être exploitée de trois manières différentes :
- par un artisan, soit ~9000 licences ;
- par un locataire 3 ou un coopérateur, soit ~5500 licences ;
- par un salarié, soit ~1000 licences.
Elle s’échange à titre onéreux, au même titre qu’un pas de porte. Le cours de licence a frôlé
récemment les 200 000€, il semble être en très nette baisse, ce qui corrobore l’indication
donnée par SNGT, à savoir que les sociétés n’achètent jamais une licence plus de 100-
110 000€, car au-delà elle ne peut plus être rentabilisée. Quoi qu’il en soit, la défense de la
valorisation de la licence est bien évidemment à l’origine des réticences des professionnels à
voir se multiplier leur nombre. Le système mis en place depuis fin-2002 a « pacifié » ce débat,
en indexant la création de licences sur des indicateurs d’activité (trafic gares et aéroports,
nuitées d’hôtel, etc.). Il est néanmoins perfectible.
Paris, de toute évidence, dispose d’une offre taxi (et assimilés) plutôt faible :
1
Dans les Hauts de Seine (92) : Chaville, Garches, Marnes la Coquette, Meudon, Rueil Malmaison, Saint Cloud,
Sèvres, Vaucresson, Ville d'Avray. Dans la Seine Saint Denis (93) : Aulnay sous Bois, Blanc Mesnil, Clichy sous
Bois, Coubron, Gagny, Gournay sur Marne, Livry Gargan, Montfermeil, Neuilly Plaisance, Neuilly sur Marne,
Noisy Le Grand, Le Raincy, Sevran, Tremblay Les Gonesse, Vaujours, Villepinte. Dans le Val de Marne (94) :
Ablon, Boissy Saint Léger, Chenevières sur Marne, Limeil Brévannes, Mandres les Roses, Marolles en Brie,
Noiseau, Ormesson sur Marne, Périgny sur Yerres, Le Plessis Trévise, La Queue en Brie, Santeny, Sucy en Brie,
Valenton, Villecresnes, Villeneuve Le Roi, Villeneuve Saint Georges, Villiers sur Marne.
2
Actuellement évaluée à 17 ans…
3
Le statut de locataire pourrait être requalifié en contrat de travail car il entraîne une relation de subordination.
4
Pour Londres, nous indiquons entre parenthèse les chiffres corrigés par la SNGT, tenant compte selon cette
société du fait que de nombreuses licences sont « dormantes » et/ou exploitées à temps partiel.
5
Nous indiquons la population de la zone agglomérée, celle de la région / aire urbaine, puis la population retenue
pour le calcul du ratio.
Taxis TA - 1
Setec Décembre 2007
82/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
A cette faiblesse de l’offre « en masse », s’ajoute le fait que l’offre et la demande sont largement
désynchronisées dans le temps. Ceci s’expliquerait par le fait que la réglementation des taxis
leur interdit de s’adapter au rythme de la
demande. La licence permet en effet de
conduire 10 heures (11 pour les
artisans), mais ceci en une seule
« journée » de travail qu’il n’est pas
offre taxi possible de « couper » par une pause
demande suffisante pour tenir compte de l’heure
creuse de mi-journée. L’horodateur qui
équipe obligatoirement les taxis signale
le non respect de cette disposition. Des
licences dites « en doublage », ont été
mises en service depuis les années 1990
0:00
2:00
4:00
6:00
8:00
10:00
12:00
14:00
16:00
18:00
20:00
22:00
0:00
pour tenter de pallier ce problème. Elles
peuvent être utilisées par 2 chauffeurs,
ce qui assure bien, en théorie, une meilleure couverture horaire de la demande… Elles sont
réclamées par les sociétés, rejetées par les artisans, et posent un problème juridique épineux.
Le schéma indicatif ci-dessus illustre ce phénomène, encore aggravé par le fait que, la
circulation générale suivant les mêmes cycles que la demande, la congestion vécue pendant les
pointes réduit encore la disponibilité de l’offre, alors que cette dernière est déjà en pénurie à ce
moment là, et à l’inverse la relative fluidité rencontrée en heure creuse augmente sa
disponibilité, alors qu’elle est en excédent…
La congestion de la circulation générale est en fait un facteur crucial : l’offre de taxi est limitée
6
en heures par la réglementation , alors que la demande s’exprime en déplacements et/ou
kilomètres. Toute dégradation de la vitesse commerciale des taxis se traduit par une diminution
dans le même rapport de la disponibilité de l’offre, et donc de la demande satisfaite. Or, la
vitesse des taxis a diminué de 1% par an de 2000 à 2006. Elle s’est stabilisée en 2007, sans
doute grâce aux couloirs bus parisiens. A ceci s’ajoute un effet cumulatif, voire multiplicatif, qui
est que la difficulté des taxis à circuler nuit à la rencontre de l’offre et de la demande. Ceci est
manifeste actuellement en pointe du matin, où les taxis se localisent massivement aux
aéroports alors que la demande est en ville. Les taxis, qui habitent majoritairement en banlieue,
ne veulent pas commencer leur journée par la perte sèche que représente l’embouteillage
d’entrée dans Paris. La mobilité des taxis est donc la condition sine qua non de leur efficacité.
La tarification en vigueur depuis 2002 tente de corriger ce phénomène. Revalorisant le barème
horaire associé au tarif B et étendant, dans Paris, la tranche horaire d’application de ce tarif B
aux pointes du matin et du soir, elle rend plus attractives les courses de centre ville pendant les
pointes. Cette réforme a conduit à un rééquilibrage de l’offre de l’ordre de 3%. Mais elle est peu
lisible (par sa complexité et parce que le tarif B a déjà deux autres cas d’application : Paris/nuit
et banlieue/journée) et ne change rien au fond du problème de la congestion. Renchérissant le
7
service, elle confirme le positionnement élitiste actuel du taxi parisien .
La part modale du taxi est faible. Avec environ 1,3 passagers par taxi et ~13 courses par jour,
elle représente ~260 000 déplacements, soit ~0,75% du total. La « charge utile » d’un taxi n’est
donc guère supérieure à celle d’une voiture particulière. De ce fait, en circulation, leur efficacité
environnementale est probablement similaire 8 . Toutefois, comme l’autopartage, le taxi ne
génère pas (ou peu) de consommation d’espace urbain en stationnement. On peut certainement
avancer, de ce point de vue, qu’en ville, un taxi vaut plusieurs voitures. Cet avantage n’est pas
mince ; rapporté aux 165 000 places de stationnement sur voirie offertes à Paris, voire même
aux 235 000 places publiques (en y intégrant les parcs), le nombre de licences de taxi n’est pas
négligeable. Ceci pourrait légitimer l’extension de la place du taxi dans la ville.
6
Pour les taxis parisiens, elle est égale approximativement à 9000 x 11 + 6500 x 10 = 165000h/j.
7
Pour la SNGT, seule une frange de 3% de la clientèle est « grosse consommatrice » de taxis, 80% des
franciliens ne les utilisent jamais, sauf cas de captivité à ce mode (famille avec bagages…).
8
En charge, elle est sûrement meilleure pour deux raisons : 1° comme pour l’autopartage, la tarification conduit à
un comportement du client final plus économe en déplacement, et 2° le parc taxi étant plus récent (âge moyen de
l’ordre de 2 ans) son impact environnemental est plus faible. Par contre, d’après certains chiffres publiés par la
profession, seuls 55% des kilomètres parcourus le seraient en charge. Ce ratio, s’il est confirmé, dégraderait
significativement l’efficacité environnementale du taxi, et prêcherait en faveur du taxi collectif !
Taxis TA - 2
Setec Décembre 2007
83/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
Contrairement aux taxis de province, les taxis parisiens participent très peu à des missions de
service public, que ce soit en complément de l’offre de transports en commun (prolongements /
rabattement de ligne, ligne virtuelle, transports à la demande) ou pour répondre à des besoins
spécifiques comme avec le transport de malades assis. En Île-de-France, cette continuité
potentielle que pourraient offrir les taxis avec les services publics de transport – on a ainsi parlé
du taxi comme d’un « outil pertinent pour le transport à la demande dynamique à grande
échelle 9 » – peine à se concrétiser. Ceci découle aussi de l’absence de taxis collectifs, qui
pourraient venir occuper le « chaînon manquant » entre
bus et taxis individuels, être « une passerelle entre
transport individuel et transport collectif9 ». Ces taxis
collectifs existaient à Paris au début du XXème siècle. Ils ont
été éradiqués du paysage des transports, notamment sous
la pression de la Société des transports en commun de la
région parisienne (STCRP), ancêtre de la RATP, qui
souhaitait asseoir son monopole sur les tramways et les
autobus.
Le taxi présente donc des caractéristiques – notamment
une souplesse dans ses déclinaisons / modalités
d’exploitation – qui en fait probablement un outil
incontournables au service de la mobilité urbaine. Dans
cette optique, on pourrait concevoir que selon son mode d’usage (tranche horaire, OD
desservie, nombre et qualité des passagers…), le coût d’accès au service taxi puisse être
réduit, voire aligné sur celui des transports publics au travers de subventions, lorsqu’il devient
un élément nécessaire à une mobilité d’ensemble harmonieuse. L’intégration des taxis dans
cette « chaîne » des moyens de transport nécessiterait cependant une complète moralisation
et/ou normalisation des pratiques de la profession. La transparence requise pourrait s’appuyer
sur une évolution des équipements électroniques / informatiques embarqués, évolution qui
permettrait en outre d’améliorer la répartition temporelle de l’offre (souplesse horaire) et
l’efficacité du rapprochement de cette offre avec la demande (sur le principe des centraux).
Les solutions
√ Améliorer la fluidité et donc l’efficacité du mode taxi :
o Création de voies réservées, dynamiquement et temporairement (pointe du matin), aux
taxis sur les liaisons de/vers les aéroports ;
o Extension des couloirs protégés permanents, au franchissement de certaines portes de
Paris et autres goulots d’étranglement identifiés ;
√ Poursuivre l’amélioration de la gestion des stations :
o Dans les gares SNCF et les aéroports, particulièrement à l’aéroport CDG ;
o En ville, particulièrement au Louvre et porte de Versailles (Paris Expo) ;
√ Evolutions juridiques :
o Clarifier et sécuriser les statuts du taxi, de la voiture de location, du transporteur
(fiscalité, droit du travail…), du « doublage », et donner une existence au taxi collectif ;
o Harmoniser les régulations relatives au confort, à la sécurité des voyageurs, à la qualité
de service, etc.
o Assouplir les règles du temps de conduite (cf. « horodateur / informatique
embarquée ») ;
o Modification de la tutelle (cf. « gouvernance ») ;
√ Réformer l’attribution des licences :
o Modifier le principe et/ou les valeurs des quantités plafond et plancher, actuellement
trop contraignantes / trop pénalisantes (le plafond est heurté depuis plusieurs années,
9
Colloque de Lisbonne en septembre 2007
Taxis TA - 3
Setec Décembre 2007
84/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
ce qui prolonge la pénurie) ; pour éviter que cette nouvelle réactivité induise des à-
coups, introduire une composante prévisionnelle / de lissage ;
o Rendre plus pertinents les indicateurs, notamment pour prendre en compte l’offre
réellement disponible, ce qui devrait conduire à intégrer la vitesse de circulation et/ou
les km parcourus par licence ; le nombre de licences à mettre en circulation devrait être
basé sur le rapport entre un indice d’activité traduisant la demande et un indice
d’efficacité du mode taxi ;
o Améliorer la réactivité du dispositif (actuellement, 2 ans !) en procédant à des
« acomptes » trimestriels, avec régularisation a posteriori ;
√ Horodateur et informatique embarquée
o Modifier le dispositif de contrôle afin qu’il autorise plus de souplesse dans l’organisation
du temps de conduite, tout en respectant les critères fondamentaux de sécurité /
traçabilité ;
o Généraliser les systèmes de géolocalisation / communication permettant d’optimiser la
mise en relation de l’offre et de la demande ; ouvrir ces systèmes afin qu’ils permettent
l’interopérabilité avec les opérateurs de médiation (centraux…) ;
o Assurer des services additionnels au client (bureau mobile, divertissement…), à
commencer par le paiement par carte bleue, afin de rendre l’offre plus attractive /
différenciée ;
√ Gouvernance :
o Confier la tutelle des taxis à l’autorité transports / déplacement ;
o Elaborer, tenir à jour et publier des indicateurs pertinents pour la demande, l’offre
horaire, l’offre kilométrique / la vitesse commerciale, etc. (cf. « attribution de licences »
et « horodateur ») ;
o Mener à bien les études nécessaires pour une connaissance complète des potentialités
du mode taxi, entendu au sens large ;
o Réformer la tarification (lisibilité pour l’usager, facilité du contrôle, incitation aux
comportements vertueux : valorisation de l’offre là où elle est rare, choix du plus court
chemin, transparence, services) ;
o Réguler l’activité de médiation entre l’offre et la demande, les services télématiques
d’information / réservation notamment, de manière à ce qu’elle se généralise ;
o Favoriser la mobilisation des taxis en tant que composante du service public (taxis
collectifs, compléments aux TC, TAD, médical / PMR, etc.), en menant notamment des
politiques d’incitation à l’équipement PMR, à l’achat de véhicules moins polluants, etc.
B. EXEMPLES
¾ Monde : voir tableau au §A. Nombreux exemples de taxis collectifs dans le monde.
¾ France :
- Communauté d’agglomération de Compiègne : « Allotic », des taxis assurent le
TAD en prolongement des transports collectifs dans les communes non
desservies, au même prix pour le client ; la réservation obligatoire permet le
regroupement en taxis collectifs ;
- Conseil Général du Calvados : 496 communes, soit 20% de la population, sont
desservies par une cinquantaine d’artisans taxi partenaires, assurant sur
réservation ~14000 voyages par an ; le prix pour le client est le même que celui
perçu dans les cars départementaux ;
- Communauté d’agglomération de Caen : le dimanche et les jours fériés,
certaines lignes régulières peu fréquentées sont remplacées par un service taxi,
qui dessert aussi en semaine un quartier excentré; les conditions tarifaires sont
identiques à celles des bus. 4500 voyages/an sont assurés.
Taxis TA - 4
Setec Décembre 2007
85/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La faisabilité technique
Seules les actions relatives à l’amélioration de la fluidité et des stations peuvent poser des
problèmes techniques. Mais ils ne sont certainement pas insurmontables. L’expérience du bus
circulant sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A48, au Nord de Grenoble 10 , montre que
d’importantes marges d’innovation sont encore inexploitées.
L’efficacité financière
Le taxi individuel a prouvé qu’il était viable financièrement dans son équilibre actuel, basé sur la
pénurie de l’offre. Il semble certain qu’au travers des solutions proposées, un équilibre plus
vertueux pour tout le monde, avec à la fois plus d’offre et plus de demande satisfaite, est
possible sans dégradation significative de cette viabilité financière.
Par contre, l’insertion des taxis dans les dispositifs de service public appelle certainement des
financements complémentaires de la part des autorités. Cela n’a rien de choquant à partir du
moment où la collectivité estime que le prix à payer pour cette mobilité supplémentaire est à
l’échelle de ses retombées en termes de qualité de vie, d’équilibre social… et sur le plan
économique.
L’efficacité économique
Par rapport à l’équilibre actuel basé sur la pénurie, un mode taxi rénové aurait un impact
économique positif. Directement, d’une part, car ce secteur qui représente sans doute déjà
~20000 11 emplois pourrait presque doubler, en tablant à la fois sur l’augmentation de l’offre et
sur les effets induits par un meilleur niveau et taux d’équipement, par la généralisation de
services de médiation, par les aménagements d’infrastructure nécessaires… Indirectement, car
10
Cf. notamment l’article dans le n°194 de la revue TEC.
11
15500 licences correspondant à au moins autant d’emplois à temps plein, plus les centraux radio, plus la vente
et l’entretien des véhicules, leur équipement, etc.
Taxis TA - 5
Setec Décembre 2007
86/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
la mobilité ainsi « libérée » est pour une large partie celle – à forte valeur ajoutée – de
personnels d’entreprises d’un bon niveau.
La gouvernance
La gouvernance, pour exister, doit être rendue indépendante du contrôle exercé par la Police.
Confiée à une autorité transport, elle pourra s’exercer en réelle concertation entre les autorités
et les représentants des professionnels comme des usagers.
Elle requiert en outre plus de transparence. D’une part, ce qui ne peut être connu ne peut être
piloté. D’autre part, c’est une condition incontournable pour que ce mode puisse bénéficier de
financements publics.
Taxis TA - 6
Setec Décembre 2007
87/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
VOITURES PARTAGEES
AUTOPARTAGE ET AUTOMOBILES EN LIBRE SERVICE (ALS)
A. DEFINITION
Autopartage
L'autopartage correspond à l’utilisation d’un même véhicule par différents usagers inscrits
préalablement auprès d’un opérateur qui gère une flotte de véhicules partagés. Ces voitures
sont disponibles 24h sur 24 en « libre-service », pour des déplacements allers-retours courts et
occasionnels : rendre visite à des amis en banlieue en soirée, accompagner des enfants en bas
âge ou des personnes à mobilité réduite, faire des achats encombrants… La diversité
d'utilisation, donc de besoins sur des créneaux horaires différents selon les membres, est la clé
du succès d'un tel système.
Le développement d’un tel service est l’opportunité pour la collectivité de (1) limiter l’espace
urbain consacré à la voiture pour favoriser un rééquilibrage en faveur des autres modes de
transport (limitation de l’espace de stationnement par foisonnement, rationalisation de l’usage
de la voiture) ; (2) améliorer la sécurité en favorisant l’utilisation de véhicules régulièrement
révisés ; et (3) diminuer l’impact environnemental en favorisant l’utilisation d’un parc automobile
renouvelé.
L'utilisateur doit réserver un véhicule avant chaque utilisation. À cette occasion, il peut choisir la
durée de réservation (normalement très courte, de une à quelques heures), le type de véhicule
(citadine, familiale, monospace, cabriolet, fourgonnette, etc.), l'endroit où il va prendre
possession du véhicule et le rendre. La réservation peut se faire par différents moyens
(téléphone, Internet, SMS, etc.). La prise de possession du véhicule se fait de manière
automatique "sans guichet", soit avec une carte d'accès électronique qui déverrouille les
portières ; soit avec une armoire à clés dans le parking s'ouvrant avec un mot de passe. La
restitution du véhicule se fait aussi de manière automatique. Ainsi les véhicules peuvent être
empruntés et restitués à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Les différentes locations sont facturées périodiquement sur la base du type de véhicule, de la
durée de réservation et de la distance parcourue. Les différents opérateurs ont cependant des
grilles tarifaires différentes : au temps d'utilisation, un abonnement mensuel fixe avec un
paiement à chaque utilisation selon le temps et le kilométrage (avec des frais de pris en charge
fixes) ou au forfait. Les tarifs horaires et/ou kilométriques et les éventuels frais d'abonnement
comprennent l'ensemble des coûts liés au véhicule : carburant, assurances, entretien,
amortissement du véhicule, impôts et taxes, taxe sur les véhicules de tourisme et de société,
taxe professionnelle.
L'autopartage est une solution novatrice particulièrement efficace pour les particuliers ou les
entreprises qui possèdent un véhicule peu utilisé ou souhaite combiner l’utilisation d’une voiture
avec les transports collectifs. Elle est particulièrement efficace si le service est à proximité des
utilisateurs. Compte tenu de la taille critique du parc nécessaire au bon fonctionnement du
service, le service ne peut être implanté que dans les zones suffisamment denses de
l’agglomération. Les services d’autopartage actuellement développé présentent des ratios du
nombre de voitures par adhérent qui s’échelonnent de 1/10 (Green Wheels aux Pays-Bas) à
1/22 (Mobility en Suisse). La moyenne du nombre d’utilisateurs par voiture et par jour est
comprise entre 3 et 6.
Il s’agit d’un service d’autopartage qui permet en outre de prendre un véhicule à un endroit et
de le rendre à un autre. Ce type de service suppose un maillage important de parcs de
stationnement (effet réseau) et est plus approprié pour la banlieue voire le périurbain que pour
la zone dense, où l’objectif est de limiter les déplacements en voiture, et de n’y avoir recours
que pour des déplacements inhabituels nécessitant réellement une voiture (typiquement pour
un aller-retour en banlieue ou pour faire des achats encombrants).
Autopartage AP - 1
Setec Décembre 2007
88/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Des solutions existent déjà pour la réservation du véhicule, la gestion des clefs, l’entretien… Le
service Vélib a montré qu’il était possible d’élargir l’utilisation du pass Navigo à d’autres
services. Quelques difficultés juridiques subsistent quant à l’implication des collectivités
territoriales dans la mise en place et le développement de tels services. La proposition de loi de
Roland Ries propose entre autre de modifier la LOTI de manière à ce que la collectivité ne soit
plus seulement l’autorité organisatrice des transports collectifs mais plus largement l’autorité
organisatrice de la mobilité durable et que sa compétence s’étende ainsi aux nouvelles
modalités d’utilisation de la voiture telle que l’autopartage.
Autopartage AP - 2
Setec Décembre 2007
89/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’exemple suisse montre également l’intérêt de développer un réseau de stations (une station
dans toutes les villes de plus de 10 000 habitants, en général située près d’une gare).
L’efficacité financière
Face aux coûts du parking et aux coûts d’entretien, les faibles utilisateurs de la VP (distance
parcourue inférieure à 7000 km/an) ont de plus en plus intérêt à ce tourner vers des solutions
d’autopartage. Néanmoins l’équilibre financier de l’organisation qui gère ce type de service
nécessite peut-être des aides spécifiques (location des parkings au tarif résidentiel par
exemple). Le label Autopartage Paris accorde quelques avantages aux opérateurs : réduction
de tarif dans les parcs publics ; réservation d’espaces pour des stations de voirie ;
communication de la Ville pour la promotion de l’autopartage.
L’efficacité économique
Le service d’autopartage peut également intéresser les entreprises et les acteurs économiques
privés qui peuvent y avoir recours en complément par exemple d’un parc auto ou d’un contrat
de location de longue durée, pour diminuer leur parc propre.
C’est une solution qui permet aux ménages de réduire leur consommation de mobilité
automobile sans les en priver totalement. Des ménages sans voiture initialement peuvent
profiter de ce nouveau service pour réaliser des activités auxquelles ils n’avaient pas accès
précédemment.
La gouvernance
Les collectivités locales peuvent aider au démarrage de l’activité en finançant les études
préalables, en organisant le service (appel d’offre), en accordant le tarif résidentiel pour le
stationnement des véhicules du service d’autopartage, en réservant de l’espace sur la voirie et
en utilisant le service pour ces propres usages. Une volonté politique forte peut permettre de
passer l’effet de seuil. Les opérateurs privés doivent s’organiser pour proposer une offre
attractive.
Autopartage AP - 3
Setec Décembre 2007
90/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TRANSPORT DE MARCHANDISES
INTERMODALITE MARCHANDISES ET REORGANISATION DES CHAINES LOGISTIQUES
A. DEFINITION
Clients et consommateurs de plus en plus exigeants, compétition plus agressive et plus globale,
cycle de vie des produits toujours plus courts, transforment les chaînes logistiques vers un
pilotage par la demande.
Les préoccupations économiques, environnementales et sociales du développement durable
nécessitent de réorganiser en profondeur les chaînes logistiques pour rationaliser le parcours
des produits, massifier les flux sur les différents tronçons et organiser les ruptures de charges.
Les alternatives modales (ferroviaire, fluvial) sont à développer et des plateformes multimodales
doivent permettre d’organiser les ruptures de charges entre modes.
Le conditionnement des marchandises doit éventuellement être revu de manière à faciliter les
changements de modes et les ruptures de charges (développement du transport par conteneurs
par ex.).
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Il s’agit d’une réforme en profondeur de l’organisation logistique. Certaines expérimentations
(« interporto » de Padoue par exemple) ont montré la faisabilité technique de certaines
solutions. D’autres expérimentations ont échoué. Il semble nécessaire de recueillir l’adhésion
des acteurs qui s’impliquent dans ces démarches en prouvant la pertinence économique et
financière des nouvelles organisations, plutôt que la sphère publique tente de contraindre les
acteurs à se réorganiser.
L’efficacité financière
L’efficacité financière doit être l’objectif de ces nouvelles organisations qui doivent rationaliser
les chaînes, en massifiant sur les différents tronçons du déplacement et en améliorant les
ruptures du charge.
Dans le cas de Monoprix, la facture transport des produits venus d’Asie par Le Havre et la Seine
a été réduite de 4 %. Il faudrait toutefois quantifier également le coût financier de
l’immobilisation supplémentaire de la marchandise pendant les trois jours de transit du Havre à
Gennevilliers.
Intermodalité marchandises IM - 1
Setec Décembre 2007
91/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité économique
Le système économique dans son ensemble nécessite une organisation logistique efficace,
génératrice d’emplois par ailleurs.
La gouvernance
Les acteurs économiques directement impliqués doivent se réorganiser (coopération).
Les collectivités territoriales peuvent réunir des conditions favorables à ces réorganisations
(action sur le foncier, réglementation, charte du transport de marchandises.
Toutefois l’expérience semble montrer que ce type de mesure ne doit pas être imposé par en
haut (par la collectivité) mais plutôt émaner d’une volonté commune d’acteurs économiques.
Intermodalité marchandises IM - 2
Setec Décembre 2007
92/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TRANSPORT DE MARCHANDISES
ESPACES LOGISTIQUES URBAINS
A. DEFINITION
Figure 1. Typologie des principaux types d’espaces logistiques urbains (D’après Daniel BOUDOUIN,
guide des espaces logistiques urbains).
B. EXEMPLES
Inauguration le 25 mai 2005 d’un nouvel espace logistique urbain dans le parc de
stationnement de la Porte d’Orléans, exploité par l’entreprise « Natoora ». Cette société
réalise à l’aide de 4 triporteurs électriques des livraisons de produits agroalimentaires achetés
sur Internet. En 2005, environ 110 livraisons ont été traitées quotidiennement.
Inauguration le 30 juin 2005 d’un espace logistique urbain dans le parc de stationnement
Concorde, exploité par Chronopost. En 2005, 12 véhicules électriques sont utilisés et 800
colis traités en moyenne par jour. Le 9 novembre 2005, la Ville de Paris a remporté le prix
Territoria de l’Observatoire National de l’Innovation Publique pour le dossier « Concorde
Chronopost ».
93/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La liste ci-dessous dressée par l’AFELU (Action Fédérative Espaces Logistiques Urbains)
regroupe une grande partie des expérimentations relatives aux espaces logistiques urbains en
cours ou projetées dans les villes françaises (et quelques villes européennes).
94/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
La faisabilité technique
A priori, il n’y a pas de difficulté majeure, excepté la rareté et le prix du foncier en centre ville (il
faut compter 4 ha pour une ZLU desservant une zone de 100 000 h) et l’adaptation nécessaire
des entreprises de transport et des filières logistiques. L’utilisation de parkings souterrains pose
en général des problèmes de hauteur sous plafond.
Des adaptations des règles d’urbanisme peuvent aider dans le cadre de nouveau
développement ou d’actions de renouvellement urbain à mieux intégrer les questions
logistiques. On pourrait étendre à d’autres collectivités territoriales les nouvelles règles mises en
place par la ville de Paris, par exemple, l'article 12 du PLU qui demande que les emplacements
nécessaires et adaptés pour assurer toutes les opérations usuelles de chargement,
déchargement et manutention soient prévus :
• pour un commerce dépassant 500 m2 en surface hors oeuvre nette,
• pour un bureau dépassant 2 500 m2 en surface hors oeuvre nette,
• pour un hôtel de plus de 150 chambres,
• pour toute installation d'entrepôt.
L’efficacité financière
Les espaces logistiques urbains nécessitent de mobiliser du foncier généralement rare et très
coûteux (puisque situé en ville et valorisable par des activités commerciales, de bureaux ou
résidentielles) pour des activités généralement reléguées en périphérie des villes. Les
95/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
expérimentations montrent ainsi l’importance des aides octroyées par la collectivité pour pallier
au coût du foncier.
Couplée à une politique de diminution des espaces urbains dédiés au stationnement des
véhicules privés, la mise en place d’ELU peut permettre de récupérer des espaces de parking
(notamment en souterrain) au profit d’un usage logistique.
L’efficacité économique
Ces nouveaux espaces logistiques peuvent être sources de nouvelles activités et créateurs de
nouveaux emplois.
La gouvernance
Les collectivités territoriales peuvent agir comme facilitateurs de projets mais les
expérimentations montrent que les projets ont plus de chance d’être pérennes lorsqu’ils sont
l’initiative d’acteurs privés.
96/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
A. DEFINITION
Transport aérien
Conforter le positionnement de CDG sur le trafic long courrier : 2ème aéroport européen et
7ème mondial pour le transport de passagers (60 millions de passagers en 2007, dont environ
1/3 en correspondance), 1er aéroport européen et 6ème mondial pour le fret et le courrier (2,3
millions de tonnes traitées en 2007), l’aéroport de Roissy a la spécificité de servir à la fois de
hub passager, de hub cargo et de hub fret express/courrier, 3 réseaux qui se renforcent, en
permettant notamment d’augmenter la connectivité (destinations, fréquences), de réaliser des
économies d’échelles (coûts, moyens) et d’améliorer les recettes – 51% du trafic fret et courrier
sont acheminés dans les soutes des avions passagers. Sur le plan de l’économie francilienne,
CDG représente plus de 80 000 emplois sur l’emprise de l’aéroport et 245 000 au niveau du
bassin d’emplois de Roissy. C’est aussi le 1er pôle créateur d’emplois en France (plus de 4000
emplois créés en 2006) qui suit une forte dynamique de développement (+4,1% de croissance
annuelle depuis 2000), voisine de celle du nombre de passagers.
Améliorer l’accessibilité low-cost de Paris – capitale : la plateforme aéroportuaire de Roissy-
CDG bien que peu adéquate au low-cost et à son fonctionnement rapide (temps de
retournement) est devenu en 2007 le premier aéroport low-cost français ; le plafonnement des
créneaux et la monopolisation de ceux-ci à Orly par un faible nombre de compagnies freine le
développement du low-cost et le pousse à chercher d’autres plateformes aéroportuaires pour
desservir Paris, telles que CDG ou Beauvais, dont le site comporte de fortes contraintes
(éloignement à la capitale, environnement qui empêche d’envisager un développement
important).
Renforcer l’accessibilité des aéroports au sein du territoire francilien : les aéroports
franciliens sont très bien reliés au réseau autoroutier francilien (même si celui-ci est très chargé
voire saturé aux heures de pointe) mais souffrent d’un déficit de transports en commun
efficaces, tant sur les axes radiaux (accès à la capitale – le projet de CDG Express propose une
liaison directe CDG-Paris Est pour y pallier – et des solutions de voies réservées sont
suggérées pour améliorer la fluidité des transports collectifs routiers et des taxis) que sur les
axes transversaux (de manière à mieux desservir leurs aires de chalandises à l’échelle du
territoire francilien).
97/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
B. EXEMPLES
¾ Infrastructures :
- France : LGV SEA (Paris-Bordeaux puis prolongement vers Toulouse
et l’Espagne) ; deuxième phase de la LGV Est ; LGV Bretagne & Pays
de la Loire ;
- Etranger : développement des réseaux à grande vitesse européen :
Benelux, Allemagne, Italie, Espagne…
¾ Transfert de fret (messagerie) : projet Eurocarex de distribution de la messagerie
express par TGV au niveau européen, Roissy en constituant le nœud central.
La faisabilité technique
L’amélioration de l’accessibilité des aéroports en transports collectifs doit être pris en compte
dans les projets de rocades et de transversales ferroviaires. Cf. Fiche sur les investissements
TC.
La saturation des gares parisiennes constitue un enjeu majeur, difficile à résoudre.
L’efficacité financière
La capacité potentielle des aéroports franciliens est sous exploitée pour des raisons politiques,
stratégiques et environnementales.
L’activité TGV est la plus rentable de la SNCF et contribue au développement économique de la
Région (tourisme notamment).
L’efficacité économique
Les statistiques montrent que l’emploi sur la zone de Roissy et le trafic de passagers sont
proportionnels. 1 000 000 passagers ou 100 000 tonnes de fret génèrent 1500 emplois directs
et 4800 emplois au total (directs, indirects, induits et catalysés).
Le manque d’investissement sur la plateforme d’Orly pendant plus de dix ans a freiné l’essor de
l’aéroport.
La gouvernance
Les questions aéroportuaires relèvent de l’Etat (DGAC / MEDAD) et concernent également la
Région, les Départements et les Communes impactées.
98/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TRANSPORTS COLLECTIFS
INVESTIR DANS DE NOUVEAUX SYSTEMES DE TC LOURDS
A. DEFINITION
TC / Investissements TC - 1
Setec Décembre 2007
99/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Le projet de Métrophérique devra être réalisé, au moins partiellement, en souterrain, compte
tenu des contraintes de la zone dense de 1ère couronne. La ligne 14 a montré la faisabilité
technique de ce type de projet (métro automatique, vitesse commerciale de 40 km/h, fréquence
inférieure à 2 min.).
Le projet de Tangentielle Nord (39 km de Sartrouville à Noisy-le-Sec) devrait ouvrir à partir de
2014 avec des trains légers de type tramways, accessibles aux personnes à mobilité réduite. Il
est prévu une vitesse commerciale de 60 km/h et une fréquence allant de 5 min. en pointe à 10
min. en heures creuses.
D’une manière générale, ces projets sont techniquement faisable mais leur coût peut être
prohibitif, notamment quand la part de travaux souterrains est importante.
TC / Investissements TC - 2
Setec Décembre 2007
100/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
Le coût objectif de la RATP atteint 100 M€/km. Le tour complet de Paris (à 2 à 7 km du
périphérique) comprendra 50 km environ (50 stations dont les 2/3 en correspondance Métro,
RER, Tramway).
Le coût prévisionnel de la Tangentielle Nord (39 km) se monte à 760 M€ (le tracé récupère
partiellement des emprises ferroviaires existantes).
L’efficacité économique
L’efficacité économique de ce type de mesures dépend beaucoup de la cohérence globale de la
politique de transport. La réalisation simultanée d’une augmentation de capacité routière et de
stationnement serait contre productive par rapport aux investissements dans les TC de rocades.
Sur le long terme la complémentarité des modes peut être justifiée mais sur le court terme
l’augmentation de capacité routière risque d’entraîner des comportements peu favorables aux
TC.
Par ailleurs, le métro parisien est proche de la saturation à certaines heures et les projets de
rocade tendront à rabattre de nouveaux voyageurs sur les lignes de métro. Il apparaît donc
nécessaire de jouer la complémentarité des modes TC et doux au cœur de l’agglomération :
RER, métro, bus, vélos, marche à pied.
La gouvernance
Le nombre d’acteurs publics et privés impliqués dans les projets urbains de transports collectifs
est une difficulté importante en matière de gouvernance. Le processus d’élaboration des projets
nécessite une coordination de tous les acteurs et une concertation nécessaire avec l’ensemble
des parties prenantes.
Certains projets peuvent éventuellement voir le jour dans le cadre de partenariat public privé
(notamment les projets de gares - pôles d’échanges.
TC / Investissements TC - 3
Setec Décembre 2007
101/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TRANSPORT DE MARCHANDISES
TRANSPORT FERRE
A. DEFINITION
B. EXEMPLES
¾ En France : Projet porté par l’association « Route roulante 2006 » (TLF, ASF, RFF,
SNCF) pour le développement d’un service fret performant entre Luxembourg et
Perpignan ; un projet similaire sur l’axe Lille-Hendaye permettrait de décharger la région
d’Ile-de-France d’une partie du trafic de transit. Projet d’approvisionnement des
102/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
magasins parisiens Monoprix par le fer (185 000 tonnes devraient être acheminées par
le fer via Combs-la-Ville et Villeneuve-Saint-Georges, et la gare de Paris-Bercy).
¾ A l’étranger : « short lines » développées aux Etats-Unis depuis plus de vingt ans, en
Suède, en Allemagne et en Autriche.
La faisabilité technique
Malgré le faible développement du fret ferroviaire français, les expériences étrangères ont
déjà démontré la faisabilité technique de nombreuses solutions proposées.
La notion d’opérateur ferroviaire de proximité est encore à développer.
L’efficacité financière
Pour pallier la concurrence pour l’utilisation du réseau ferré entre transport de passager et fret,
d’importants investissements pourraient être nécessaire pour mettre sur pied un réseau dédié
au fret.
L’efficacité économique
Le développement du fret ferroviaire peut être source de nouveaux emplois. Compte tenu de
la faible part actuelle du non routier dans le transport de marchandises, l’essor du fer ne
semble pas menacer directement les transporteurs. De plus, le développement du fer doit
s’accompagner du développement de plateformes multimodales et les « derniers kilomètres »
resteront majoritairement à la charge du mode routier.
La gouvernance
L’ouverture du fret ferroviaire à la concurrence est de nature à favoriser la constitution d’une
offre plus large. L’Etat et les collectivités territoriales peuvent initier le processus en
constituant un réseau ferroviaire dédié au fret. Les opérateurs doivent proposer une offre
répondant aux demandes. Les chargeurs doivent procéder à un report modal progressif des
flux qu’ils génèrent.
103/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TRANSPORT DE MARCHANDISES
TRANSPORT FLUVIAL
A. DEFINITION
Le canal Seine-Nord Europe, de même que le projet Port 2000 au Havre, ne peut que favoriser
l’objectif poursuivi par la Région et le Port Autonome de Paris consistant à limiter le transport de
marchandises par route au profit de modes alternatifs.
La voie fluviale peut en particulier être utilisée pour décharger la route du trafic de conteneurs,
de granulats et de déchets moyennant des investissements appropriés :
• aménagement et développement de plates-formes à conteneurs pouvant traiter au
moins 15 000 EVP/an (Gennevilliers, Bonneuil, Limay, Saint-Ouen-l’Aumône…),
• développement de « hubs » matériaux qui articulent ferroviaire et fluvial : aménagement
d’une plate-forme de transbordement de granulats à Achères (et à Montereau),
• centre de tri des déchets à Achères/Limay (et à Montereau/Dammarie-les-Lys).
« Le projet Seine-Nord Europe, avec le désenclavement du bassin fluvial de la Seine qu’il induit,
ouvre des perspectives sur la valorisation du fluvial comme mode alternatif à la route aussi bien
pour l’approvisionnement des industries que pour l’alimentation du bassin de consommation.
Par le développement portuaire qu’il peut engendrer, il est aussi un facteur d’optimisation de
l’organisation spatiale de l’Ile-de-France. Permettant de répondre à la forte croissance attendue
de ces trafics, il pourrait faire augmenter la part modale de la voie d’eau de 4 points environ, et
de permettre de « retirer » environ 800 poids lourds par jour. Les ports les plus à même de
profiter de l’influence du canal sont les ports de la zone Gennevilliers-Achères et dans une
moindre mesure ceux de la Seine-Amont, de l’Oise et de Paris. » [Contirbution sur les
déplacements de la DREIF à la révision du Schéma Directeur de la Région Ile-de-France]
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
La faisabilité technique est avérée et les limitations dues aux tirants d’eau et d’air sur les
différents tronçons du réseau ont été identifiées.
104/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité financière
L’efficacité financière repose sur la massification des flux.
Le développement de ports de proximité se conçoit pour desservir des zones denses.
L’essor peut se faire de manière progressive en s’appuyant initialement sur les filières déjà bien
développées (conteneurs, matériaux de construction, déchets, produits pétroliers).
L’efficacité économique
Le développement du fret fluvial peut être source de nouveaux emplois. Compte tenu de la
faible part actuelle du non routier dans le transport de marchandises, l’essor du fluvial ne
semble pas menacer directement les transporteurs routiers. De plus, le développement du
fluvial doit s’accompagner du développement de plateformes multimodales et les « derniers
kilomètres » resteront majoritairement à la charge du mode routier.
La gouvernance
L’Etat et les collectivités territoriales peuvent initier le processus en renforçant le réseau fluvial
(canal Seine Nord Escaut par exemple). Les opérateurs doivent proposer une offre répondant
aux demandes. Les chargeurs doivent procéder à un report modal progressif des flux qu’ils
génèrent.
105/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
MODE ROUTIER
INVESTIR DANS DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
A. DEFINITION
Le réseau routier rapide francilien se développe aujourd’hui beaucoup plus lentement que par le
passé du fait de contraintes financières et environnementales d’une part, et d’autre part, de
choix stratégiques tendant à optimiser l’usage du réseau routier existant par une meilleure
régulation et par l’information en temps réel ainsi qu’à favoriser les investissements dans les
transports collectifs. Toutefois, la réalisation d’un schéma cohérent de rocades progresse :
• l’A86 sera bouclée en 2008 pour le trafic VL avec l’achèvement du Tronçon Ouest
Périphérique à péage entre Rueil et Versailles ;
• la rocade du bassin parisien, destinée notamment à capter le trafic de PL en transit, est
achevé au nord (A29 entre Rouen et Amiens inaugurée fin 2005) et se complète au sud
avec la réalisation de l’A19 entre Courtenay et Artenay, seule la RN154 entre Evreux et
Orléans n’étant pas mise en totalité à 2 x 2 voies.
Certains maillons routiers de rocade manquent cependant, qui seuls permettraient de fluidifier le
trafic, les transports collectifs lourds ne pouvant notamment répondre aux besoins de
déplacements tangentiels en grande couronne (A104 Ouest, tunnel PL A86 Ouest). De même si
l’élargissement des radiales ou d’A86 ne paraît pas aujourd’hui réalisable, certains points noirs
pourraient être résorbés (traversée de Villeneuve St Georges, prolongement d’A16 jusqu’au
BIP, prolongement éventuel d’A12) alors que la couverture de certaines voies, sans améliorer la
mobilité, aurait un impact positif sur la qualité de la vie des riverains (Boulevard Périphérique,
A6…).
La liste suivante récapitule les principaux projets répondant à ces besoins réels :
• Bouclage des deux rocades régionales : A86 et Francilienne, nécessaires au maillage
du réseau régional, en complément des grandes radiales ;
• Construction de rocades intermédiaires : Boulevard Intercommunal du Parisis (BIP) ;
• Aménagements de capacité sur les radiales routières et autoroutières principales :
prolongement de l’A16 et peut-être de l’A12 ;
• Couvertures d’infrastructures routières : boulevard périphérique ; A6 ; et éventuellement
enfouissement de la RN13 à Neuilly-sur-Seine entre la place du marché et l’avenue de
Madrid pour un montant de près de 800 M€ (mais ne sera pas financé pas la Région).
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
La construction de nouvelles infrastructures routières, l’élargissement ou la couverture de routes
existantes sont techniquement faisables, mais parfois à des coûts prohibitifs compte tenu des
contraintes environnementales.
Investissements routiers IR - 1
Setec Décembre 2007
106/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
liaisons tangentielles en grande couronne ne peuvent être assumées efficacement que par la
route, avec éventuellement du TCSP bus ; elles permettraient aussi d’éloigner le trafic PL du
centre de l’agglomération.
L’efficacité financière
L’autofinancement par le péage est problématique dès lors qu’on s’éloigne du centre. Toutefois,
les investissements routiers tangentiels, quand ils ne sont pas souterrains, sont généralement
moins coûteux que des TC lourds.
L’efficacité économique
Si à court terme, le mode routier peut sembler efficace économiquement pour la collectivité, il
peut poser des problèmes sur le long terme. L’investissement dans le mode routier dans une
région déjà fortement maillée reporte sur la collectivité et sur le long terme des coûts indirects
élevés et préjudiciables à l’ensemble de la collectivité : en favorisant le mode routier individuel,
on s’inscrit dans une course sans limite (spirale de la dépendance automobile) ; plus on offre de
la capacité routière aux automobilistes, plus on les incite à utiliser leurs voitures, plus on a
besoin de capacité, plus il est difficile de mettre en place des alternatives soutenables et
efficaces ; la mobilité automobile pose essentiellement deux problèmes sur le long terme : un
problème économique dans le contexte d’une pression de plus en plus grande sur le prix des
carburants ; un problème social (exclusion d’une part de plus en plus grande de la population),
conséquence du problème économique et des tendances sociodémographiques (vieillissement
de la population, diminution de la part active de la société).
Les investissements routiers dans le périurbain sont susceptibles de fournir les conditions
d’accessibilité nécessaires à de nouveaux développements économiques. Encore faut-il qu’il y
ait cohérence entre choix d’infrastructures routières et pôles à développer.
Les investissements routiers dans la zone dense de l’agglomération seront sans doute contre-
productifs à long terme car ils freinent de fait (par la part non investie dans les TC et par leurs
effets pervers sur les comportements) le changement de comportement nécessaire à l’adoption
de modes de vie plus durables.
La gouvernance
Sphère publique : l’Etat, la Région, les Départements et les Collectivités Locales ne partagent
pas toujours les mêmes objectifs et les consensus peuvent être difficiles à obtenir (ex.
prolongement de l’A104 au niveau de Conflans-Sainte-Honorine).
Sphère privée : des partenaires privés seront de plus en plus sollicités dans le cadre de
concession ou de PPP pour prendre part aux projets routiers.
Investissements routiers IR - 2
Setec Décembre 2007
107/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
A. DEFINITION
Organisation du territoire OT - 1
Setec Décembre 2007
108/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Techniquement faisables, ces actions sur la ville constituent des solutions de long terme (les
projets urbains se traduisent par des réalisations concrètes au bout d’une dizaine d’années en
moyenne) mais sont primordiales au bon fonctionnement de la ville de demain. Il est donc
nécessaire de les mettre en place rapidement pour en voir rapidement les effets. Il y a sans
doute encore des adaptations à trouver en matière de règles d’urbanisme de manière à rendre
applicable certaines mesures (notamment sur les questions de stationnement).
L’efficacité financière
Du côté de l’Etat et des Collectivités Territoriales, il s’agit de proposer une nouvelle répartition
de la même enveloppe budgétaire. Il s’agit donc de mieux utiliser les sommes investies pour le
logement et l’urbanisme en les mettant en cohérence avec la politique de mobilité.
La mise en cohérence des politiques est primordiale pour assurer leur succès. La mise en place
d’un TCSP ne suscitera pas de report modal et sera donc largement inefficace si dans le même
temps on construit des parkings et on ajoute de la capacité routière.
Organisation du territoire OT - 2
Setec Décembre 2007
109/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’efficacité économique
Les acteurs économiques ont tout à gagner d’un développement cohérent de la Région. En
développant leurs activités à proximité des pôles d’échanges, ils s’assurent de la durabilité de
leur localisation, notamment en termes d’attractivité par rapport à leurs salariés.
La gouvernance
La sphère publique détient la compétence aménagement, tant dans la dimension planificatrice
que par la délivrance des permis de construire. La commune n’est pas à l’échelle des questions
de mobilité ce qui suppose une concertation et une coordination intercommunale forte.
Les acteurs économiques peuvent agir en faisant des choix de localisation vertueux et en
devançant les réglementations en la matière : mise en place d’un PDE dans le cadre d’un
changement de localisation, politique responsable en matière de stationnement…
Organisation du territoire OT - 3
Setec Décembre 2007
110/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
TECHNOLOGIES PROPRES
VOITURES ECOLOGIQUES, BIOCARBURANTS, ECO-CONDUITE ET ECO-ENTRETIEN
A. DEFINITION
Voitures écologiques
Les pistes explorées actuellement concernent à la fois les matériaux (utilisation de plastiques
recyclés et de matières valorisables en fin de cycle de vie), les formes (véhicules plus petits,
plus légers, plus aérodynamiques) et la motorisation (électricité, gaz naturel, hydrogène).
Des véhicules électriques sont aujourd’hui développés (tramways, trolleybus, autobus
électriques, navettes urbaines et touristiques, livraison de colis et de marchandises en ville,
collecte des déchets, voitures électriques). L’utilisation de l’électricité pour les voitures
particulières pose encore des problèmes d’autonomie et de charge (nécessité de développer un
réseau de bornes sur voirie).
Des voitures hybrides associent moteur thermique et moteur électrique. Ce type de motorisation
diminue de 10 à 50 % la consommation des véhicules suivant l'utilisation (la conduite urbaine
offrant les gains les plus spectaculaires et la conduite autoroutière les plus faibles).
Les recherches sur les piles à combustible et les moteurs à hydrogène ne déboucheront sur des
technologies appliquées aux transports qu’à l’horizon 2020-2030.
Biocarburants
Les biocarburants sont des carburants produits à partir de matériaux organiques renouvelables
et non fossiles. Cette production peut se faire à partir d'un ensemble de techniques variées :
production d'huile, d'alcool par fermentation alcoolique de sucres ou d'amidon hydrolysé,
carburants gazeux obtenus à partir de biomasse végétale ou animale (dihydrogène ou
méthane), ou carburants solides comme le charbon de bois. La différence entre l’utilisation de
biocarburants et celle de produits pétroliers réside dans le fait que les produits pétroliers libèrent
dans l’atmosphère du carbone, initialement stable, tandis que les biocarburants libèrent le
carbone synthétisé au cours de la photosynthèse (bilan des flux de CO2 nul).
Les avis sont partagés sur le bilan écologique global des biocarburants (les processus impliqués
pouvant être fortement consommateurs d’énergie). Le développement des biocarburants
(excepté dans le cadre de l’utilisation de résidus de culture) risque d’introduire en outre une
concurrence pour l’utilisation des surfaces cultivées entre besoins alimentaires et besoins
énergétiques. Par contre, la généralisation de l’utilisation des biocarburants permettrait de
réduire la dépendance de la France par rapport aux pays producteurs de pétrole.
Eco-conduite
Une conduite plus souple est plus économe et peut contribuer significativement à la réduction
des émissions de CO2. Le graphique suivant présente la consommation de carburant en
fonction de la vitesse. On peut y constater que passer de 110 à 150 km/h double la
consommation. Par ailleurs, un usage plus économe de la climatisation permettrait également
Technologies propres VP - 1
Setec Décembre 2007
111/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
14
12
10
Première
4
Seconde
Troisième
2 Quatrième
Cinquième
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Vitesse (km/h)
Eco-entretien
Un moteur bien réglé consomme jusqu'à 10 % moins de carburant. Ainsi, dans le but d’inciter
les automobilistes à mieux entretenir leurs véhicules, les propositions suivantes ont été
formulées par Norauto pour le Grenelle de l’Environnement :
• Contrôle antipollution annualisé ;
• Création d’un label d’éco-entretien ;
• Incitation fiscale et TVA à taux réduit en faveur de l’éco-entretien ;
• Incitations financières pour l’installation de filtres à particules.
B. EXEMPLES
La faisabilité technique
Les grands types de solution sont connus mais nécessitent encore des progrès. De réelles
difficultés techniques ne sont pas résolues : manque d’autonomie des véhicules électriques,
problème de sécurité et de distribution pour les piles à combustible… Certaines limites freinent
la diffusion des nouvelles technologies (coûts, rendements, effet réseau / effet de seuil).
Technologies propres VP - 2
Setec Décembre 2007
112/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / DEC 2007
L’arrivée des nouvelles technologies sur le marché n’est que le premier pas dans le processus.
Il faut compter une dizaine d’années avant de noter un effet notable du fait de l’inertie du parc
automobile. Une incitation financière au changement de voiture permettrait d’accélérer le
renouvellement du parc.
Le surcoût des technologies propres sera un handicap de plus en plus faible compte tenu de
l’augmentation des prix des carburants traditionnels.
L’efficacité financière
Ces actions nécessitent des recherches de long terme. Leur efficacité financière doit également
être appréciée sur le long terme. Les perspectives sur le prix et la disponibilité du pétrole
justifient pleinement qu’on s’intéresse aux développements d’alternatives durables.
L’efficacité économique
Les solutions technologiques ne s’attaquent qu’à une partie du problème (nuisances
environnementales des voitures) et ne règlent pas les problèmes de congestion ou d’espace
public, ni les problèmes sociaux liés à la dépendance automobile.
La gouvernance
L’Etat et les collectivités territoriales peuvent créer un effet d’entraînement en remplaçant leur
parc automobile par des véhicules électriques et développer les interfaces nécessaires (mise en
place de bornes de chargement notamment).
Technologies propres VP - 3
Setec Décembre 2007
113/176
114/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MARS 2008
Cette troisième partie présente, d’un point de vue méthodologique, les éléments à partir desquels
différents scénarios de mobilité ont été construits, avant d’en présenter cinq, allant du plus engagé en
matière de développement durable à un scénario « tout voiture », déjà dépassé. Le scénario soutenu
par les acteurs économiques à l’initiative de cette étude, et présenté dans la synthèse liminaire, a été
retenu pour offrir un équilibre satisfaisant entre l’adéquation de sa réponse aux enjeux et le
pragmatisme de sa mise en œuvre.
Intercalaire 3
Setec Mars 2008
115/176
116/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Sommaire
A. Qu’est-ce qu’un scénario pour demain ?.................................................................................... 1
1. Démarche proposée ................................................................................................................... 1
2. Scénario = Vision + Changement............................................................................................... 2
B. Confrontation des actions........................................................................................................... 2
1. Cohérence ou contradiction (confrontation aux enjeux du développement durable)................. 2
2. Des mesures aux scénarios (confrontation à la question du financement) ............................... 4
3. Positionnement des acteurs économiques (confrontation à la question de la gouvernance).... 4
C. Axes d’études pour les scénarios............................................................................................... 4
1. Etre cohérent avec les objectifs retenus .................................................................................... 4
2. Construire la ville et la mobilité qui va avec ............................................................................... 5
3. Repenser la relation entre ville et congestion ............................................................................ 5
4. Repenser la question du financement........................................................................................ 6
5. Jouer la complémentarité des modes ........................................................................................ 6
D. Proposition de scénarios « Transport de voyageurs »............................................................... 8
1. Scénario extrême « Développement durable » .......................................................................... 8
2. Scénario engagé « Mobilité durable »...................................................................................... 11
3. Scénario modéré « Complémentarité optimale » ..................................................................... 11
4. Scénario intermédiaire « Fluidité routière ».............................................................................. 12
5. Scénario extrême « Tout voiture » ........................................................................................... 12
E. Proposition de scénarios « Transport de marchandises » ....................................................... 13
1. Scénario fil de l’eau « Tout camion » ....................................................................................... 13
2. Scénario modéré « Complémentarité optimale » ..................................................................... 15
3. Scénario extrême « Développement durable » ........................................................................ 16
F. Interactions entre scénarios « Voyageurs » et « Marchandises » ........................................... 17
G. Rôles que peuvent jouer les acteurs économiques de l’IDF .................................................... 18
1. DEMARCHE PROPOSEE
Dans une première partie de ce travail de synthèse, (1) nous explicitons notre interprétation du
concept de scénario de mobilité ; (2) nous étudions la cohérence entre les différentes actions
identifiées lors de la première phase de la mission (rédaction des fiches actions), renforcement
que procure la mise en œuvre simultanée de deux actions, ou au contraire, contradictions qui
peuvent en émaner ; et (3) nous présentons les axes d’étude qui sous-tendent nos propositions.
Dans une seconde partie, nous proposons des scénarios qui résultent de différents
assemblages de mesures, dans l’espace et dans le temps, d’abord (1) en ce qui concerne la
mobilité des voyageurs, puis (2) le transport des marchandises, et enfin, (3) l’articulation de ces
propositions dans un scénario global cohérent de mobilité, des personnes et des biens, à
l’échelle de l’Ile-de-France.
Compte tenu du décalage entre l’ambition de la mission et les délais et moyens impartis, notre
travail n’a pas vocation à chiffrer précisément l’ensemble des mesures ni à proposer des
scénarios parfaitement calés dans le temps ; il offre néanmoins des pistes de réflexion sur
différentes options possibles, grandes lignes qu’il serait nécessaire d’étayer par de plus amples
études dans l’objectif de mettre en œuvre l’un ou l’autre des scénarios esquissés.
Scénarios SC - 1
Setec Janvier 2008
117/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Déplacements de personnes
Les différentes actions peuvent être classées en deux groupes (cf. Matrice de cohérence) :
• « modes alternatifs » : un groupe d’actions qui favorisent toutes les alternatives aux
déplacements en voiture solo ;
• « voiture solo » : un groupe d’actions qui continuent à favoriser la voiture solo
(stationnement, circulation).
Dans le premier groupe, les différentes actions (orientées vers la marche, le vélo, les transports
collectifs, le covoiturage et l’autopartage, l’intermodalité et l’information multimodale…) donnent
une cohérence d’ensemble en présentant des complémentarités (1) dans l’espace : ce ne sont
pas les mêmes réponses dans la zone dense ou dans le périurbain, ni les mêmes modes entre
les déplacements de proximité et les déplacements à moyenne distance ; (2) dans le temps : les
différents modes et modalités d’utilisation des modes peuvent différer en fonction de l’heure, de
la météo… ; (3) suivant le motif et les caractéristiques du déplacement : impératif / urgence du
déplacement, transport de matériel…. Les actions qui s’inscrivent dans ce groupe ont tendance
Scénarios SC - 2
Setec Janvier 2008
118/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Transport de marchandises
Du côté du transport de marchandises, les contradictions sont moins évidentes, tant le mode
routier est incontournable. On peut néanmoins imaginer une taxation du routier sur les
itinéraires sur lesquels des alternatives modales existent (par exemple, sur l’axe Le Havre –
Paris, ou dans le futur sur l’axe Anvers – Paris, voire sur les véhicules en transit entre le Nord
de l’Europe et l’Espagne, conjointement au développement de l’offre d’autoroutes ferroviaires).
Scénarios SC - 3
Setec Janvier 2008
119/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Enjeux économiques
Du point de vue économique, il s’agit de faciliter la mobilité des personnes et des biens pour
favoriser le développement et la compétitivité de la Région. Il faut donner à tous les conditions
de se déplacer et d’échanger des marchandises, de manière à mettre en relation employés et
employeurs, clients et fournisseurs, producteurs et consommateurs. Il s’agit d’investir dans des
infrastructures capables d’assurer les besoins de mobilité sans compromettre leur
fonctionnement à long terme : il faut notamment prendre en compte les tensions déjà vives sur
Scénarios SC - 4
Setec Janvier 2008
120/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
le marché des énergies non renouvelables pour concevoir un système de transport pérenne qui
n’en soit pas exclusivement dépendant. Il est aussi nécessaire de réguler le trafic pour mieux
gérer les problèmes de congestion sur le réseau routier qui coûtent chers à l’ensemble des
acteurs économiques et aux individus. Et il est primordial de conforter l’accessibilité à longue
distance de la région capitale (pour entre autres choses, continuer à attirer des sièges sociaux
dans la région), notamment en renforçant les dessertes aux aéroports et en améliorant le
fonctionnement des plateformes aéroportuaires ainsi que l’articulation des gares franciliennes
au réseau TGV.
Enjeux environnementaux
Du point de vue environnemental, les changements de comportement représentent le gisement
le plus efficace et le plus rapide à mettre en œuvre pour réduire, de manière très significative les
impacts négatifs de la mobilité (émissions de gaz à effet de serre, émissions de polluants, bruit,
consommation d’énergie non renouvelable). Ces changements de comportement doivent être
encouragés par le déploiement d’une politique couplée transport-urbanisme qui tende à
développer une ville plus adaptée aux modes doux et aux transports collectifs ; par des
investissements qui proposent de véritables alternatives à l’automobile sur des parcours
économiquement rentables ; par une gestion plus efficace des systèmes de transport intégrant
pleinement les possibilités offertes par les nouvelles technologies de l’information ; et par une
politique de vérité des prix qui tende à promouvoir un usage raisonné du véhicule automobile à
usage exclusivement privé. Le transfert d’une partie de la part modale de la voiture privée vers
les modes alternatifs et les nouvelles modalités d’utilisation des véhicules privés contribue, en
outre, au règlement des problèmes de congestion en diminuant le nombre de voitures
stationnées et en circulation.
Enjeux sociaux
Du point de vue social, il s’agit de donner à tous les moyens, tant financiers qu’intellectuels,
d’accéder aux différentes aménités urbaines. Ce droit à la mobilité ne doit pas être obtenu au
détriment de la qualité de vie et du cadre urbain. Les efforts doivent se poursuivre en matière de
sécurité (sensibilisation de l’ensemble des usagers de l’espace public aux risques d’accidents)
et de santé (amélioration de la qualité de l’air, diminution des concentrations de particules fines
et de polluants). La mobilité doit également contribuer au développement de tous les territoires
qui composent la région Ile-de-France dans un esprit de concertation et de coordination.
Scénarios SC - 5
Setec Janvier 2008
121/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Tableau 1. Dépenses de transports en Ile-de-France en Md€ (2003) par financeur et par mode
[Compte Déplacements de Voyageurs en Ile-de-France pour l'année 2003, STIF, Edition 2005].
Investissement Fonctionnement Dépenses globales
Ménages 7,77 70% 13,06 61% 20,83 64%
TC 0% 0,00 14% 1,79 9% 1,79
VP 96% 7,44 81% 10,64 87% 18,08
2R motorisés 4% 0,33 3% 0,37 3% 0,69
Taxis 0% 0,00 2% 0,26 1% 0,26
Scénarios SC - 6
Setec Janvier 2008
122/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
densité
RER
Auto
Vélib’ Métro partage
Pédi
bus
Bus Tramway Véhicule
de location
Taxis
Marche
à pied
Train
Covoiturage
Transport à
Vélo la demande Voiture
particulière
Complémentarité géographique
Certains modes sont plus appropriés à la satisfaction des déplacements de proximité (et de ce
fait sont plus sollicités dans les zones denses que dans le périurbain) : la marche à pied
(primordiale pour les déplacements inférieurs au kilomètre, complémentaire pour les
déplacements entre 1 et 3 km) ; le vélo (dont l’optimum d’utilisation est situé entre 300 m et 3
km, et qui peut être utilisé pour des distances allant jusqu’à 5 à 15 km) ; d’autres modes doux
(rollers, trottinettes, fauteuils roulants électriques…) peuvent être complémentaires pour les
déplacements de proximité (mais restent à ce jour peu développés en France).
Les modes de transports collectifs sont efficaces sur des tronçons où la demande justifie le
service et trouvent donc une pertinence d’autant plus grande que les arrêts desservent des
aires de chalandises importantes (densité d’habitants et d’emplois élevée).
La voiture solo reste certainement le mode le plus adapté dans les territoires à l’urbanisation
diffuse (périurbain et frange rurale de la région).
Complémentarité temporelle
Les modes individuels (marche à pied, vélo, voiture individuelle) offrent la plus grande
autonomie et sont utilisables 24 heures sur 24.
Les transports collectifs ne sont efficaces qu’à partir d’un certain niveau de demande et la
qualité de service évolue donc en fonction du moment de la journée : fréquence très forte à
l’heure de pointe, offre plus faible en heures creuses, offre rare voire inexistante la nuit.
Des modes intermédiaires (utilisation individuelle de moyens mutualisés), tels que l’autopartage,
le taxi, le transport à la demande, le vélo en libre service, et éventuellement le covoiturage,
offrent la souplesse des modes individuels mais nécessite une certaine organisation.
Scénarios SC - 7
Setec Janvier 2008
123/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Le mode individuel mécanisé est le plus adapté, le plus performant et le plus confortable,
lorsqu’il s’agit de transporter des objets encombrants, ou bien d’accompagner des personnes à
mobilité réduite dans leurs déplacements.
Principe
La collectivité cesse d’investir dans des projets routiers et va même jusqu’à mettre en place une
politique de réduction progressive des capacités mises à disposition de la voiture solo, en
accompagnement de ses investissements dans les transports collectifs lourds (notamment les
rocades en première et seconde couronne). L’objectif est de réduire considérablement la part
modale de la voiture solo, au profit des modes doux pour les déplacements de proximité, des
TC pour les déplacements en zone dense et entre pôles de centralité, en voitures partagées
dans le périurbain et le rural.
On passe, en outre, progressivement, à une économie de fonctionnalité de manière à
dématérialiser la croissance. L’usager paye le service de transport mais n’investit plus dans les
moyens. Les moyens sont mutualisés et restent la propriété des opérateurs. Les opérateurs
sont ainsi intéressés à développer des modes de production et d’utilisation vertueux puisqu’ils
internalisent de fait le cycle de vie des produits et le coût de leur entretien. Par ailleurs, le
foisonnement des usages permet de réduire les taux d’équipement tout en induisant un
renouvellement plus fréquent (ce qui favorise des transferts de technologie plus rapides).
Vision prospective
Les formes urbaines ont été progressivement transformées de manière à renforcer la ville de
proximité (densité et mixité fonctionnelle à l’échelle du quartier) et les liaisons en transports
collectifs (organisation polycentrique, concentration décentralisée).
La moitié des déplacements se font dans un rayon de 3 km, soit à pied (généralisation des
pédibus pour le déplacement des enfants ; suppression des places de stationnement
conventionnelles aux abords des établissements scolaires, transformation en stationnement
handicapé, en espaces livraisons, en lieux d’attente et en station de TC), soit en vélo (VLS en
zone dense, stationnement sécurisé sur chaque pôle de centralité – gares, centres
commerciaux…), soit en transports collectifs de proximité (bus, tramway, métro) et plus
exceptionnellement en voiture (personnes à mobilité réduite, transport de paquets…).
La voiture individuelle n’existe quasiment plus en zone dense et sur les pôles de centralité. La
motorisation des ménages y est faible. S’y est substituée un large panel d’offres de voitures
partagées : covoiturage facilité en zone périurbaine et urbaine, transport à la demande en zone
Scénarios SC - 8
Setec Janvier 2008
124/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
rurale et périurbaine, taxis pour les déplacements courts en zone dense, autopartage pour les
déplacements de quelques heures à quelques jours, location de véhicules pour le transport de
marchandises ou pour les voyages de quelques jours à quelques semaines, services de
livraison… Le foisonnement des usages a permis la transformation d’espaces de stationnement
pour mieux prendre en compte le problème des livraisons et le stationnement des artisans, la
gestion des déchets, le stationnement des 2R. Certains espaces peuvent éventuellement être
reconvertis en station d’autopartage, en atelier de réparation, d’entretien et de location de vélo,
ou encore en espaces logistiques de proximité.
Les déplacements sur des distances plus longues, qu’ils soient radiaux ou périphériques, se
font majoritairement en transport collectif ou dans une chaîne intermodale (mode de
rabattement, mode central, mode de diffusion). Les modes de rabattement et de diffusion sont
des modes de proximité (< 3 km). Le mode central est un mode de TC lourd (train, RER, métro).
La voiture solo garde néanmoins une place prépondérante dans les espaces à dominante rurale
et à l’urbanisation diffuse, dont la gestion maîtrise au mieux l’urbanisation (de manière à ne pas
prolonger le processus d’étalement urbain). Le parc auto résiduel répond en tout état de cause
aux normes les plus avancées en matière de réduction des émissions de polluants et de gaz à
effet de serre. Un service de transport à la demande se développe également dans ces espaces
de manière à limiter la captivité des personnes sans voiture.
Mise en oeuvre
a) Orientation de la demande
Des actions de fonds sont à mettre en œuvre le plus rapidement possible : actions d’éducation
(auprès des enfants et des jeunes) et de sensibilisation des usagers (promotion des modes
doux et du covoiturage), de communication sur les services existants (promotion de
l’autopartage) et d’information sur les possibilités multimodales de déplacement (promotion des
TC). Ces actions peuvent être mises en œuvre par les collectivités d’une part et d’autre part
cibler précisément une catégorie spécifique d’usagers, notamment par la mise en place de
Plans de Déplacements (PDE, PDA, PDZ, PDES…).
En parallèle de ses actions de communication et d’information, il est nécessaire, à l’échelle de
chaque commune et au niveau des intercommunalités, de réaliser les petits travaux nécessaires
à l’incitation d’usage des modes doux : partage équilibré de la voirie entre les différents modes,
qualité des cheminements piétons et vélos, réduction des places de stationnement
conventionnelles (notamment à proximité des établissements scolaires, et des entreprises et
des zones d’activités bien desservies par les transports collectifs…), transformation de certaines
de ces places en parking vélo, en places handicapé, en espaces livraison, et en lieux de
convivialité, de rencontres, et d’attentes ; mise en place de gares routières multimodales avec
parcs relais, stations de covoiturage, arrêts de bus.
Le transfert modal escompté de la voiture solo vers les modes alternatifs doit être encouragé
par des actions incitatives en faveur des modes doux et coercitives par rapport à la voiture solo.
L’organisation progressive de la pénurie de stationnement (à partir des points de centralité en
élargissant progressivement le rayon des espaces centraux), par transformation des places de
stationnement en espaces livraison (PL et VL, utilisables par les artisans et les riverains pour
une durée limitée) ; en places de stationnement pour l’autopartage, les vélos en libre service et
les vélos ; en espaces de rencontre et de repos (bancs publics sur les cheminements piétons) ;
en espaces verts… est une clé fondamentale pour réduire la dépendance automobile. Cette
politique, au niveau local, doit être renforcée par des décisions au niveau national, sur la
dépénalisation et la décentralisation du stationnement, qui devraient permettre de mieux
contrôler le stationnement illicite et d’affecter les recettes du stationnement aux travaux
d’aménagements de voirie nécessaires à un meilleur partage de l’espace public.
L’organisation progressive de la congestion (réservation de voies prioritaires bus, taxis,
covoiturage, urgences, services collectifs, artisans…) et la baisse des vitesses maximales
autorisées aux VP (pour redonner du sens aux distances physiques) participent également à
l’objectif de transfert modal visé.
En outre, des primes à la casse et la taxation de l’achat de véhicules neufs doivent inciter les
ménages à une démotorisation progressive.
Scénarios SC - 9
Setec Janvier 2008
125/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Des mesures tarifaires complémentaires peuvent être prises de manière à hiérarchiser les
usages de la voiture solo et en rationaliser l’utilisation. Ces mesures sont présentées dans le
paragraphe sur les investissements, comme sources de financement.
b) Développement de l’offre
L’offre taxis mérite d’être développée dans les deux dimensions suivantes : (1) comme service
haut de gamme pour des déplacements rapides, de porte à porte (notamment en affectant des
voies réservées, par exemple, sur l’A1 entre l’aéroport CDG et la capitale) ; (2) comme service
de transport à la demande pour pallier les déficits de transport public dans certains espaces
défavorisés de la zone dense ou dans les espaces périurbains peu denses.
Des lignes de bus à haut niveau de service peuvent être développées sur des voies réservées
sur les infrastructures existantes en exploitant les possibilités ITS ; sur des radiales encore peu
desservies par des TC lourds, sur des rocades en banlieue (A86, A104…) et également en zone
dense pour compléter l’offre TC et contrecarrer les risques de saturation (notamment sur
certains axes comme l’axe Est-Ouest Vincennes-La Défense).
Les services d’autopartage doivent se développer, dans les zones les plus denses d’abord,
ère
puis, progressivement, près des pôles de centralité des zones un peu moins dense (1
ème
couronne puis gares de la 2 couronne). Des foisonnements peuvent également être exploités
entre parc d’administration ou d’entreprise (utilisation les jours ouvrables) et particuliers
(utilisation plutôt les soirs et le week-end).
c) Investissements
100 % des investissements sont dirigés sur les « modes alternatifs » : développement de
nouveaux systèmes de TC lourds en rocade, en zone dense et au niveau des pôles secondaires
(liaisons entre villes nouvelles notamment).
L’idée du côté du financement est de capter progressivement les dépenses des ménages pour
le transport pour investir massivement dans les modes alternatifs à la voiture solo et financer le
fonctionnement des transports collectifs. Près de 10 Md€ sont investis chaque année dans
l’achat de véhicules. Des solutions comme l’autopartage permettrait de réduire la part investie
(et conduiraient en outre à une rationalisation de l’utilisation des véhicules). En réduisant de
10 % les dépenses annuelles d’investissement des ménages dans les véhicules particuliers (par
le développement d’une offre d’autopartage conséquente) et en affectant ces dépenses au
financement des systèmes de TC lourd de rocade, on résout le problème du financement d’Arc
Express (10 km/an). La captation des sommes non dépensées pourrait se faire par la mise en
place d’une carte orange multimodale à zone et tarif unique, payable aux entrées de l’Ile-de-
France, valable un an (modèle suisse) (875 M€ / an soit près de 9 km de rocade TC souterrain
automatique en zone dense par an => réalisation de la rocade complète en moins de 10 ans !).
La carte orange multimodale donnerait accès aux routes, aux TC, aux voitures partagées, aux
vélos partagés…
Les recettes du stationnement (dépénalisation et décentralisation => + 100 M€/an sur Paris
intra-muros) pourraient être affectées au développement des modes doux pour les
déplacements de proximité).
La mise en place d’une TIPP régionale (0,02 €/l => 100 M€/an => développement du
covoiturage et de l’autopartage) ou la mise en place de péages sur le réseau primaire et
secondaire (de manière à hiérarchiser les usages de la voiture – exonération du péage aux
véhicules « collectifs » et aux véhicules « nécessaires ») seraient de nature à conduire à une
réduction de la mobilité automobile, et conjointement, à augmenter les sources de financement
en faveur des modes alternatifs.
Enfin, le développement des pôles d’échanges d’une rocade TC en PPP et la récupération des
plus-values foncières liées à la mise en service de nouveaux TC lourds (soit par une taxation
des dites plus-values soit par une augmentation des tarifs de transports collectifs) sont des
voies à explorer pour le financement de ces investissements.
Scénarios SC - 1 0
Setec Janvier 2008
126/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Du côté du fonctionnement, le différentiel actuel entre les dépenses que les ménages
1
consacrent à l’automobile (de l’ordre de 4200 € par ménage et par an ) et celles consacrées aux
TC (inférieures à 300 € par ménage et par an) laisse une marge de manœuvre importante pour
augmenter progressivement le coût des TC (et s’approcher de la vérité des prix) au fur et à
mesure que la démotorisation de la population avance.
Principe
Plus aucun nouvel investissement routier.
La différence avec le scénario précédent réside dans le fait que dans ce scénario, on
n’accompagne pas les mesures en faveur des TC par une politique de congestion par rapport à
la voiture solo. On ne réduit pas la capacité routière ni le nombre de places de stationnement.
L’augmentation du prix du pétrole devrait néanmoins stimuler une rationalisation de l’usage de
la voiture solo.
Vision prospective
La vision prospective est à peu près la même que dans le scénario précédent à la différence
près que l’équilibre entre les modes est fixé à un niveau qui donne une part modale plus élevée
à la voiture solo. La réduction de la dépendance automobile intervient à plus long terme,
notamment du fait de la montée des prix du pétrole.
Mise en oeuvre
Les actions à mettre en œuvre sont similaires si on excepte la réduction de la place laissée à la
voiture solo (parking, circulation). De ce fait, on développe moins de voies réservées aux
alternatives à la voiture solo.
Principe
On n’accepte pas d’investissement routier sans contrepartie, telle qu’une réelle politique
intercommunale de maîtrise foncière, la mise en place de péages qui permettent d’une part de
moduler les usages et d’inciter aux reports modaux, et d’autre part de financer partiellement les
investissements. L’amélioration du réseau routier peut aussi être « compensée » par une
réduction des vitesses maximales autorisées (plus de fluidité mais moins de rapidité).
Vision prospective
On fluidifie la circulation sur les OD le nécessitant et sur lesquelles un TC ne serait pas
pertinent, tout en renforçant les TC dans leur zone de pertinence. Pour éviter un entraînement à
1
Données sur la France entière. Cf. Le budget transports des ménages depuis 40 ans. La domination de l’automobile s’est
accrue. Régis Arthaut, INSEE PREMIERE n°1039 Septembre 2005.
Scénarios SC - 1 1
Setec Janvier 2008
127/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
la dépendance automobile, on garde une maîtrise absolue sur l’étalement urbain et on envoie
des signaux forts en réservant des voies aux modes alternatifs à la voiture solo.
Mise en oeuvre
Une proposition de scénario de mobilité durable (ensemble cohérent d’actions à promouvoir)
peut, malgré tout, inclure des investissements routiers ; mais ces investissements devraient
obéir à plusieurs règles (dans la mesure du possible, financement propre en concession avec
péage ; modulation tarifaire et d’utilisation pour être en cohérence avec la promotion des modes
alternatifs ; utilisation d’une partie des infrastructures par des lignes de BHNS avec parcs relais
aux gares de péage…). Les investissements routiers devraient être impérativement
accompagné d’une politique de maîtrise foncière de manière à éviter de propager l’étalement
urbain.
Comme dans le cadre du scénario extrême de développement durable, il convient de
développer les modes doux pour les déplacements de proximité dans les centres villes et
comme mode de rabattement / diffusion pour les TC (cheminement vers les gares,
stationnement vélo…). Le réseau TC doit progressivement être renforcé par la structuration
d’une rocade TC dans la zone dense et par une croissance de l’offre en zone hyperdense pour
pallier les problèmes de saturation.
Principe
On améliore la fluidité routière (circulation, stationnement) en optimisant l’utilisation des
infrastructures existantes via des solutions technologiques.
On investit dans les transports collectifs uniquement dans les zones et sur les OD où la
demande actuelle le justifie, de manière à conserver ou rétablir des conditions de circulation
optimum.
Vision prospective
Seuls les déplacements de proximité et les déplacements en cœur d’agglomération peuvent
être réalisé efficacement en modes alternatifs à la voiture solo. On envisage de réduire les coûts
externes de la mobilité en renforçant la politique de sécurité routière et en favorisant les
évolutions technologiques (voitures propres pour réduire les nuisances environnementales ;
solutions ITS pour fluidifier la circulation et faciliter le stationnement).
Mise en oeuvre
On déploie l’ensemble des solutions ITS pour optimiser l’utilisation des infrastructures routières,
fluidifier la circulation et faciliter le stationnement : utilisation des bandes d’arrêts d’urgence en
période de pointe sur certains points de blocage ; installation de feux de régulation aux entrées
du périphérique et des autoroutes ; réservation de voies à certaines heures pour certains types
de véhicules ; guidage par GPS avec information en temps réel sur l’état du trafic ; guidage vers
des places de stationnement disponibles…
En parallèle à ces améliorations des conditions de circulation en voiture et de stationnement, on
investit dans de nouveaux systèmes de TC de manière à délester des itinéraires surchargés.
Une éventuelle régulation peut être obtenue via l’introduction de péages, qui d’une part, fluidifie
la circulation, et, d’autre part, contribue au financement des infrastructures.
Principe
On augmente la capacité routière (circulation, stationnement) par des investissements massifs
dans de nouvelles infrastructures, tout en laissant à la charge des ménages et des entreprises
la majeure partie des coûts de la mobilité (achat de véhicules et équipement ITS).
Scénarios SC - 1 2
Setec Janvier 2008
128/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Vision prospective
Le mode automobile est celui qui présente le plus d’autonomie et d’efficacité. Les innovations
technologiques règlent les problèmes de bruit (revêtement des routes, moteurs silencieux…),
les problèmes de pollution (filtre à particules, carburants verts…), les problèmes de congestion
(régulation des vitesses, feux en entrée de périphérique et d’autoroutes, utilisation des bandes
d’arrêt d’urgence aux heures de pointe, péages à modulation tarifaire…). On investit dans de
nouveaux espaces de stationnement et on implémente des systèmes GPS qui permettent à
l’automobiliste de se diriger vers le parking libre le plus proche.
Mise en oeuvre
Comme dans le scénario précédent, on développe massivement les solutions ITS pour fluidifier
la circulation et faciliter le stationnement.
On investit en outre dans de la capacité routière : bouclage des rocades VP (A86 et
Francilienne) ; construction de rocades intermédiaires ; prolongement de l’A16 jusqu’au
périphérique.
On construit également de nouveaux parcs de stationnement de manière à limiter la circulation
de voitures en recherche de places de stationnement ; et on assigne la délivrance des permis
de construire à la prise en compte des impacts sur la circulation et à la mise en service d’un
nombre de places de stationnement suffisant (on n’autorise par conséquent de grands
développements que dans les zones à faible densité).
Ainsi la collectivité répond aux besoins de mobilité en investissant finalement relativement peu ;
elle pousse les ménages à investir plus dans le mode automobile qui continue à prendre en
charge des investissements massifs (équipement en VP) et des coûts de fonctionnement de
plus en plus importants (carburants dérivés du pétrole puis substitution technologique par des
biocarburants).
Principe
Les alternatives au camion restent l’exception. On fait porter ailleurs et plus tard les coûts
externes de nos modes de consommation et d’organisation logistique. On compte toutefois sur
les avancées technologiques pour augmenter la durabilité du système : diminution des impacts
environnementaux par l’application de normes de plus en plus sévères ; fluidification du trafic
par une meilleure organisation des livraisons ; optimisation des coûts par la réorganisation des
chaînes logistiques. Il s’agit de diffuser les bonnes pratiques européennes, dont le programme
Scénarios SC - 1 3
Setec Janvier 2008
129/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Vision prospective
Le transport des marchandises en Ile-de-France répond parfaitement aux évolutions
économiques des grandes agglomérations (tertiarisation, multipolarité, baisse des espaces de
réserves, forte rotation des produits, demande de messagerie express, explosion du e-
commerce et des livraisons à domicile). Ses coûts externes sont maîtrisés progressivement
grâce à la prévention (en matière de sécurité routière comme en conduite économe), aux
transferts de technologie (de manière à limiter consommation d’énergie et de matière d’une part,
et d’autre part, émissions de bruit, de polluants et de gaz à effet de serre), et à l’utilisation des
technologies de l’information (GPS, guidage avec information en temps réel, espaces réservés
TMV à certaines heures…).
Par ailleurs, les problèmes de congestion sont progressivement réduits, soit parce qu’on ajoute
de la capacité routière (scénario voyageurs « tout voiture »), soit parce qu’on réserve des voies
et des espaces de stationnement au transport et à la livraison de marchandises (scénario
voyageurs « développement durable »).
Mise en œuvre
Scénarios SC - 1 4
Setec Janvier 2008
130/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Principe
Ce scénario consiste à optimiser le mode routier conformément au scénario précédent et à
développer, de manière complémentaire, sur les axes qui le justifient et pour les filières qui s’y
prêtent (notamment les déchets, les matériaux de construction, certains produits agro-
alimentaires, et le trafic de conteneurs en fort développement), des alternatives modales (fleuve
et fer). Pour accompagner ces transferts modaux, il semble nécessaire d’investir dans ces
modes alternatifs (canal Seine Nord Europe, contournement ferroviaire de l’Ile-de-France…) et
dans l’aménagement de nouvelles plateformes multimodales de manière à assurer les ruptures
de charges.
L’organisation logistique peut opérer une mutation plus importante en mettant en place un plus
grand nombre d’espaces logistiques urbains, plus diversifiés, pour rationaliser le transport des
différents types de marchandises en ville.
Les derniers kilomètres restant, dans la plupart des cas, de toutes les manières, tributaires du
mode routier, il reste primordial de favoriser les transferts de technologie pour un mode routier
propre.
Vision prospective
Le développement des autoroutes ferroviaires sur les grands corridors devrait diminuer le
nombre de poids lourds en transit dans la région Ile-de-France.
Scénarios SC - 1 5
Setec Janvier 2008
131/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
On peut tirer partie de la démotorisation progressive des ménages pour récupérer de l’espace
au profit de l’intégration de la logistique dans la ville (places de livraison, espaces logistiques
urbains).
Mise en œuvre
Compte tenu des effets de seuil dans le développement de réelles offres alternatives
(principalement sur le fleuve et le fer), la collectivité pourrait prendre à son compte les
investissements concernant les aménagements nécessaires à l’utilisation de ces modes (quais
de chargement et de déchargement, plateformes multimodales).
Des changements de comportement seront nécessaires : partage d’informations entre clients et
fournisseurs, coopération entre opérateurs…
A priori l’utilisation du fleuve et du fer restera marginale. On ne doit pas pour autant les négliger
là où ces alternatives peuvent être efficaces et rentables (ex. de Monoprix : réduction des coûts
de transport de 4 % pour les marchandises en provenance d’Asie via Le Havre suite au transfert
modal vers le transport fluvial de conteneurs !).
La mise en place d’une redevance Poids Lourds en Ile-de-France, au moins pour le trafic en
transit, permettrait de supprimer le régime exceptionnel des autoroutes franciliennes et serait
susceptible de générer des fonds utiles au financement du développement des alternatives
modales.
Principe
Les modes de consommation risquent de se modifier sous la contrainte des prix du transport,
que ce soit suite à une action délibérée sur la tarification de la distance (redevance PL, TIPP,
péages…) ou aux conséquences subies de la rareté et du coût du pétrole. Qu’on l’anticipe ou
qu’on la subisse, on peut penser que la crise énergétique tendra à modifier les flux logistiques à
l’échelle de la planète et à privilégier de nouveau le local au lointain, ou tout au moins à
privilégier les modes alternatifs à la route, moins consommateurs de ressources, moins
producteurs de nuisances et surtout moins coûteux.
Ce scénario s’inscrit néanmoins dans une perspective de très long terme, ou bien, dans un
scénario volontariste de décroissance, qui ne semble pas encore à l’ordre du jour.
Vision prospective
Les tonnes kilomètres diminuent progressivement au fur et à mesure que les circuits de
production – consommation se resserrent. Les chaînes logistiques s’organisent autour de
plateformes multimodales qui permettent une optimisation encore plus forte de l’utilisation des
moyens. Par ailleurs, le comportement des clients se modifie de telle sorte qu’ils acceptent
mieux des délais de livraison plus longs.
Mise en œuvre
a) Flux de transit
Pour résoudre les problèmes liés aux flux de transit, le développement des autoroutes
ferroviaires, le renforcement de la grande ceinture fret et les investissements dans le fluvial
dans les plateformes multimodales (fleuve / fer) peuvent contribuer à préserver la compétitivité
des plateformes logistiques franciliennes.
b) Flux d’échanges
En ce qui concerne l’approvisionnement de la région et les débouchés des produits qui y sont
fabriqués, le développement du fluvial (liaisons Paris-Le Havre et Paris-Anvers) et du ferroviaire
peut contribuer à maintenir à un coût raisonnable les flux d’échanges entre l’Ile-de-France et le
reste du monde.
Scénarios SC - 1 6
Setec Janvier 2008
132/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
A priori, s’il est envisageable de réduire fortement l’utilisation de la voiture (via la réduction de la
mobilité en voiture solo) sans pour autant réduire la mobilité globale des personnes, il semble
difficile de se passer de camions sans bouleverser complètement nos modes de production,
d’approvisionnement et même de consommation.
On trouve donc une confortation entre les scénarios Voyageurs qui préconisent une réduction
de la dépendance automobile et les scénarios Marchandises qui se fixent pour objectif
d’optimiser le transport routier, sans toutefois pouvoir s’en passer.
Au contraire, il semble tout à fait incohérent de promouvoir un transport de marchandises
répondant parfaitement aux enjeux de développement durable si on ne s’attaque pas à la
dépendance automobile de notre société. Si le transport de marchandises est responsable
d’une part de pollution plus élevée que sa contribution aux véhicules kilomètres, le
comportement quotidien de tous, ménages et entreprises, présente un gisement plus important
pour réduire les externalités liées aux transports.
Tableau 2. Analyse des interactions entre scénarios Voyageurs et scénarios Marchandises.
Scénario extrême Arbitrage à trouver sur Transfert d’une partie Transfert d’une partie
Développement le partage de l’espace des espaces de des espaces de
durable ferroviaire entre stationnement VP au circulation et de
marchandises et profit de la fonction stationnement au
Scénario engagé voyageurs (nécessité logistique (livraison, transport de
« Mobilité durable » d’investir dans un ELU) marchandises
double réseau ou de
jouer la
complémentarité
horaire)
Scénario modéré Choix non cohérent Arbitrage à trouver sur Réservation possible
« Complémentarité le partage de la voirie de voies au transport
optimale » (marchandises / de marchandises
voyageurs)
Scénario Augmentation de la
intermédiaire capacité routière doit
« Fluidité routière » profiter également au
transport de
marchandises
Scénario extrême Choix non cohérent Choix non cohérent Arbitrage à trouver sur
« Tout voiture » le partage de la voirie
(marchandises /
voyageurs)
Scénarios SC - 1 7
Setec Janvier 2008
133/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / JANV 2008
Il ne faut néanmoins pas négliger les gains accessibles par la réorganisation logistique et le
développement, sur les parcours et pour les filières pertinents, d’alternatives fluviales et
ferroviaires.
Le Tableau 2 résume les renforcements ou les contradictions entre les différents scénarios
explorés.
Dans cette partie, nous souhaitons résumer les leviers sur lesquels les acteurs économiques
ont un rôle primordial à jouer :
• Pour toutes les entreprises :
- Information, sensibilisation et incitation aux salariés par la mise en place de
Plans de Déplacements ;
- Choix responsables en termes de localisation ;
- Politique responsable en matière de marchandises, gestion durable des
livraisons et enlèvements ;
• Pour les entreprises des secteurs concernés :
- Développement de nouvelles offres voyageurs, notamment dans le cadre
d’une économie de fonctionnalité (vélo en libre service, autopartage, vente de
kilomètres parcourus…) ;
- Amélioration de la qualité de service et de la productivité des entreprises de
transport collectif ;
- Développement de nouvelles offres marchandises, notamment sur les modes
fluvial et ferroviaire ;
- Réorganisation des chaînes logistiques ;
- Développement des offres de PPP pour la réalisation et l’exploitation de
transports collectifs ;
• Dans le cadre de leurs réseaux d’influence :
- Mutation du système de transport et du système urbain ;
- Coordination des investissements en infrastructure et de la planification
(aménagement du territoire, urbanisme).
Scénarios SC - 1 8
Setec Janvier 2008
134/176
SIGNS QUELLE MOBILITE DEMAIN EN ILE-DE-FRANCE ? / MAI 2008
Nous présentons en annexe les documents présentés lors du séminaire organisé le 17 décembre
2007 :
• Présentation de la démarche, des objectifs et de la méthodologie ;
• Présentation des pistes d’action pour une mobilité durable ;
ainsi que le compte-rendu rédigé à l’issue de cette journée.
Intercalaire 3
Setec Mai 2008
135/176
136/176
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
premier séminaire
du 17 décembre 2007
1er séminaire 1
17 déc. 2007
Déroulement du séminaire
9H00 Æ Accueil, présentation de la démarche
(SIGNS, ALLIANTIS et SETEC)
9H30 Æ Table Ronde n°1 : objectifs de mobilité durable et enjeux
du point de vue des acteurs économiques de l’Ile-de-France
(interventions de la CCIP et d’experts / chercheurs)
Æ Pause
10H30 Æ Présentation des pistes de solution (SETEC)
Æ Table Ronde n°2 : questions de faisabilité et de
gouvernance (interventions de Sanef, du Port Autonome
de Paris et d’Experian)
11H45 Æ Tour de table / échanges approfondis avec la salle
12H15 Æ Conclusion provisoire, suite des travaux
(interventions du MEDEF IdF et de Midas)
1er séminaire 2
17 déc. 2007
137/176
1
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déroulement du séminaire
138/176
2
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
139/176
3
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
L’organisation de l’étude
1er séminaire 7
17 déc. 2007
La méthodologie de l’étude
Entretiens (experts, autorités)
1er séminaire 8
17 déc. 2007
140/176
4
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
1er séminaire 9
17 déc. 2007
141/176
5
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
1er séminaire 12
17 déc. 2007
142/176
6
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déplacements de personnes
Répartition géographique des
déplacements motorisés Répartition par motif
(millions/j)
Travail
Paris - Paris 2,7 (12%)
Affaires Pro.
Paris - Banlieue 3,7 (17%)
B-B radial 3,7 (17%)
Activités scolaires
1er séminaire 13
17 déc. 2007
Externalités du transport de
voyageurs en Île-de-France
Coût € pour VP TC
100 voy x km
Millions € VP 2R TC Bruit 0,68 0,52
Pollution 1,35 0,15
Bruit 380 91 124
Effet de serre 0,46 0,04
Pollution 751 190 37
Congestion 0,78 -
Effet de serre 256 5 10
Accidents 1,61 0,34
Congestion 435 - -
Total 4,88 1,05
Accidents 1355 435 81
Total (4150) 3177 721 252 Source : Compte déplacements des
voyageurs en Île-de-France / STIF
1er séminaire 14
17 déc. 2007
143/176
7
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Financement
des transports
collectifs
Source : STIF
1er séminaire 15
17 déc. 2007
Transport de marchandises
• >1 000 000 de livraisons et enlèvements / jour
• 275 000 000 tonnes de marchandises nécessaires
au fonctionnement de la Région en 2004
• + 80 000 000 tonnes de marchandises en transit
1er séminaire 16
17 déc. 2007
144/176
8
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déroulement du séminaire
1er séminaire 17
17 déc. 2007
Déroulement du séminaire
1er séminaire 18
17 déc. 2007
145/176
9
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déroulement du séminaire
1er séminaire 19
17 déc. 2007
Déroulement du séminaire
1er séminaire 20
17 déc. 2007
146/176
10
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déroulement du séminaire
Déroulement du séminaire
1er séminaire 22
17 déc. 2007
147/176
11
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déroulement du séminaire
Tour de table
Les participants
1er séminaire 23
17 déc. 2007
Déroulement du séminaire
1er séminaire 24
17 déc. 2007
148/176
12
Quelle mobilité demain
pour les personnes et les biens en Île-de-France ?
Déroulement du séminaire
Merci !
149/176
13
150/176
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 1
17 déc. 2007
1er séminaire 2
17 déc. 2007
151/176
1
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Orienter la demande
1er séminaire 3
17 déc. 2007
Enjeux Exemples
- de consommation d’énergie et •247 démarches de PDE
d’espace, - d’émission de GES, enregistrées par l’ADEME
- de congestion •Ex. PSA Sochaux, Nestlé…
+ de solidarité, + d’échanges,
+ d’adhésion
1er séminaire 4
17 déc. 2007
152/176
2
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Enjeux Exemples
- de consommation d’énergie et •Dijon, Chambéry…
d’espace, - d’émission de GES, •Pédibus (Lyon, Taverny…)
- de congestion, - de coûts
+ de convivialité, + d’échanges
1er séminaire 5
17 déc. 2007
1er séminaire 6
17 déc. 2007
153/176
3
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 7
17 déc. 2007
154/176
4
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Enjeux Exemples
•Appliquer le principe Pollueur- •Autoroute A14 (~40 M€/an)
Payeur •Bouclage de l’A86
•Rationaliser l’usage de la
voiture
•Financer les nouvelles
infrastructures
1er séminaire 10
17 déc. 2007
155/176
5
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 11
17 déc. 2007
Enjeux Exemples
•Maîtriser l’espace public dédié •Dijon (percepteurs sur la voirie)
à la voiture •Londres, Belgique
•Ressources financières (dépénalisation)
•Inciter au report modal
1er séminaire 12
17 déc. 2007
156/176
6
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
157/176
7
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 15
17 déc. 2007
Développer l’offre
158/176
8
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Enjeux Exemples
Améliorer la qualité de l’offre TC, •Transmillenium (Bogota)
et donc leur attractivité •Priorité bus (Paris, Val-de-
Marne, Argenteuil)
•Système SIEL, Infogare…
1er séminaire 18
17 déc. 2007
159/176
9
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Inciter au covoiturage
Enjeux Exemples
•Diminuer le nombre de •Label Autopartage Paris
véhicules (1 pour 5 / Cible: VP < •Suisse (Mobility)
7000 km/an) •Pays-Bas (Green Wheels)
•Rationaliser l’usage de la
voiture individuelle
1er séminaire 20
17 déc. 2007
160/176
10
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 21
17 déc. 2007
1er séminaire 22
17 déc. 2007
161/176
11
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 24
17 déc. 2007
162/176
12
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 25
17 déc. 2007
1er séminaire 26
17 déc. 2007
163/176
13
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 27
17 déc. 2007
Enjeux Exemples
•Réduire la part modale de la •Autoroutes ferroviaires
route dans le transport de •Monoprix
marchandise
1er séminaire 28
17 déc. 2007
164/176
14
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 29
17 déc. 2007
165/176
15
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
1er séminaire 32
17 déc. 2007
166/176
16
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Poursuite de l’étude
• Pas de solution miracle qui règle à elle
seule le problème de la mobilité
• Nécessité de trouver un panachage de
l’ensemble de ces mesures
• Des coûts importants qui nécessitent de
prioriser les actions et de monter des
partenariats publics privés
• Importance de cerner la cohérence des
actions à mettre en place et les
éventuelles contradictions
1er séminaire 34
17 déc. 2007
167/176
17
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens
en Île-de-France ?
Efficacité Action de
long terme Recherche Investissements
Orientation
Développement
de la demande
de l’offre
Coût
Court Court à Long
terme moyen terme terme
1er séminaire 35
17 déc. 2007
168/176
18
Quelle mobilité demain pour les personnes et les biens en Île-de-France ? Version
Compte rendu du séminaire n°1 du 17/12/2007 0.3
Document :
Téléphone 01 40 04 57 78 Fax 01 44 74 07 81
Courriel tarpin@its.setec.fr
Révisions :
0.3 17/01/2008 Reprise suite aux remarques PAP, SETEC International et CCIP
Visas :
C. Tarpin 17/01/2008
A. Bloch 17/01/2008
SIGNS 16/01/2008
ALLIANTIS 16/01/2008
Ordre du jour :
Compte-rendu
Nota : le lecteur pourra se référer aux supports d’animation utilisés par les intervenants.
1. Introduction
S. Villaudière invite tous les participants à verser leurs contributions à l’étude, y.c. sous forme écrite et en
dehors du contexte du séminaire.
M. Christian Tarpin (SETEC) rend compte pour sa part des réflexions déjà menées au sein du comité de
pilotage de l’étude, relatives aux objectifs à assigner à cette « mobilité optimale ». Il témoigne de l’attachement
des acteurs économiques engagés dans l’étude à privilégier une approche
globale. Pour eux, même si le terrain d’action de l’entreprise est bien
l’économique, son activité dépend intégralement de son environnement, au
sens large, à savoir aussi bien écologique que social. Il en va de sa
pérennité et de son efficacité. L’impact de la qualité des transports sur les
ressources humaines, l’opportunité que représente l’environnement en tant
que marché, tout cela confirme que les entreprises doivent intégrer
l’ensemble du champ dans leurs préoccupations.
Dans son introduction, C. Yeatman relève que la définition d’objectifs en matière de mobilité n’est pas
évidente. Les échéances à venir, qu’elles soient électorales ou liées à l’élaboration de documents cadres,
tendent à forcer le trait des antagonismes. Néanmoins, si l’on revient à la préoccupation des acteurs
économiques en matière de mobilité, les enjeux essentiels s’expriment bien en termes de développement
économique, et donc d’efficacité et d’attractivité. Elle rappelle que la mobilité est le premier attrait de l’Ile-de-
France. Il est par ailleurs primordial de ne pas considérer uniquement les flux internes à l’IdF (Île-de-France),
mais aussi les échanges avec l’extérieur, notamment au travers des grandes gares et des aéroports.
Les entreprises ont besoin de mobilité, de fluidité. La congestion, les problèmes de stationnement et
l’organisation des livraisons de marchandises sont leurs premières préoccupations. Comment concilier
fluidité et développement durable ? Comment réaliser une mobilité durable ? Tout d’abord, les entreprises
ne s’opposent pas à ces objectifs. Elles y ont intérêt dans le long terme et cet intérêt est de mieux en mieux
compris. Les entreprises sont prêtes à s’engager vers une réduction de l’usage du transport routier, mais il
est nécessaire que soient préalablement développées des solutions alternatives, maintenant les conditions
de leur mobilité, ce qui passent avant tout par l’action publique et un développement significatif des
investissements. Sans doute, ces solutions doivent reposer sur une meilleure offre TC (Transports Collectifs)
pour les salariés, les clients et les visiteurs, et une réorganisation de l’intermodalité marchandises. Ceci
requiert un traitement à plusieurs niveaux – communal / intercommunal autant que régional – de
l’accessibilité aux territoires économiques majeurs et aux grands équipements franciliens.
Les entreprises souhaitent améliorer les modalités actuelles de gouvernance. Pour elles, l’action publique
reste, à ce jour, trop peu coordonnée, trop peu concertée, ce qui génère des contraintes et des situations de
blocage. Illustration : un sondage réalisé dans le cadre des débats sur l’élaboration du PDP (Plan de
Déplacement de Paris) a montré que les 2/3 des entreprises avaient une perception négative des
aménagements récents. A cette occasion, la CCIP a proposé l’instauration d’une Autorité d’évaluation et de
pilotage indépendante dans laquelle le monde économique aurait une représentation suffisante.
Pour ce qui concerne les marchandises, l’éloignement des plateformes logistiques sous la pression du
foncier est sans doute un phénomène crucial, qu’il faut intégrer. L’organisation logistique en zone dense doit
évoluer par la mise en place de solutions innovantes, tenant compte de la croissance du e-commerce. Dans
le même temps, très en amont, la domination des chaînes logistiques par le concept de « juste-à-temps »
(JàT) doit probablement être réexaminée.
S’agissant des personnes, l’accessibilité par TC des zones d’activité est illustrée par des cartes (non
finalisées) tirées d’une étude en cours à la CCIP. Il est rappelé que pour une entreprise, la dépendance aux
TC est aussi un paramètre sensible (manque de régularité, risques de grèves, etc.). Enfin, les entreprises
souhaitent disposer d’une offre taxis plus disponible. La question du financement clôt l’intervention, étant
mentionné que la part de financement des TC par les entreprises, qui est déjà de 48% alors que la part des
déplacements professionnels n’est que de 30%, ne devrait pas être alourdie.
M. Alain Meyère, Directeur du Département Transports et infrastructures de l’IAURIF, réagit à cet exposé.
Pour lui, la question de la mobilité en IdF « ne doit pas être analysée au travers d’une photo, mais au travers
d’un film. C’est la dynamique qui est signifiante. Or, cette dynamique est très différente pour les personnes
et pour les biens. »
Tout d’abord, la question du financement des TC doit être examinée complètement. Le VT (versement
transport), notamment, n’est pas versé par les « entreprises », mais par les employeurs… tous les
employeurs, y.c. ceux du secteur public (hôpitaux, administrations, etc.).
Pour ce qui concerne le déplacement des personnes, le déplacement domicile travail s’est allongé en
kilomètres. On assiste depuis 2003 environ à un retournement de tendance en faveur des modes collectifs.
Probablement, les facteurs qui alimentaient la croissance des déplacements en VP (voiture particulière) ne
sont plus actuels : le renouvellement générationnel a fait arriver à l’âge actif des gens qui n’ont pas grandi
dans le contexte des 30 glorieuses et du « tout voiture », ils n’ont pas les mêmes réflexes lors du choix
modal ; la féminisation des emplois favorise les TC ; etc.
Les marchandises quant à elles sont toujours dominées par la dynamique du mode routier. Cette dynamique
est alimentée à la fois par l’amélioration des performances du mode, et par l’évolution de la nature des biens
transportés.
M. Jérôme Dubus, Délégué Général du MEDEF IdF, prend la parole pour revenir sur le poids du VT, très
élevé en IdF et particulièrement à Paris et dans le 92. Selon lui, le VT a connu une augmentation de 57% en
10 ans, soit deux fois l’inflation. Si l’on cumule la part des employeurs et celle du salarié / voyageur, on
atteint 75% du financement des TC. Par comparaison, le financement des TC dans le Land de Berlin serait
le suivant : employeurs 0%, salarié / voyageur 40%, le reste étant financé par des fonds publics.
La dynamique du transport de marchandises est effectivement très forte, et elle s’appuie essentiellement sur
le mode routier. La croissance du tonnage transporté est de l’ordre de 1,5% par an sur la période récente.
Le nombre d’envoi par habitant a été multiplié par 2 entre 1988 et 2004, alors que le tonnage a connu une
évolution tendancielle. Ceci traduit une tendance lourde au fractionnement des envois, encore plus marquée
ère
en IdF, 1 zone logistique en France. Cette tendance découle d’une mutation très importante du commerce
en général, dans le sens de gérer moins de stocks, mais plus de références.
Le transport des marchandises en ville consomme entre 15 et 20% de l’espace urbain. Mais cette
consommation d’espace n’est pas homogène, et l’évolution récente, notamment sous la pression du foncier,
conduit à différencier nettement deux fonctions / localisation. Dans le cas de l’IdF la frontière entre ces deux
fonctions / localisations est l’A86. Cette différenciation est commune à toutes les grandes villes d’Europe. En
périphérie se concentre la fonction de « hub », au centre celle de distribution urbaine. La fonction « hub » a
atteint une grande maturité (L. Dablanc rappelle que 20% des marchandises qui circulent sont en transit,
ers
bien que l’IdF ne figure pas parmi les 1 corridors de transit européens). Celle de distribution urbaine est
plus problématique, elle appelle encore une innovation importante.
M. Jean Depraeter, Président du Gatmarif et DGA de Géodis, poursuit sur le thème des marchandises en
ville en pointant le problème de la réglementation, dont l’éclatement d’une commune à l’autre peut conduire
à interdire toute possibilité aux professionnels, qui sont alors conduits à se mettre dans l’illégalité, et celui du
respect et de la disponibilité des places réservées aux livraisons, plutôt médiocres selon lui. Ces difficultés
conduisent à faire de la livraison en ville un métier extrêmement stressant.
Pour J. Depraeter, l’évolution décrite par L. Dablanc, tendant à rejeter les fonctions logistiques en périphérie
sous la pression du foncier, a pour effet d’accroître les kilomètres parcourus par les marchandises
lorsqu’elles doivent être livrées en ville. La distribution urbaine n’a pas trouvé ses solutions / son équilibre.
Notamment sur le plan de la rentabilité, car la rupture de charge supplémentaire coûte très cher, et
aujourd’hui, elle n’est pas financée. « Peut-être faudrait-il plutôt agrandir les boîtes aux lettres ? »
Enfin, il rappelle que le péage urbain n’aurait pas d’effet sur la mobilité et ne supprimerait pas les camions,
car en ville, il n’existe guère d’alternative et les flux devront bien être acheminés…
Alain Bloch structure l’exposé des pistes de solution en identifiant 5 grandes catégories de « leviers » :
■ Orienter la demande
■ Développer l’offre
■ Investir dans de nouvelles infrastructures
■ Agir sur le long terme
■ Poursuivre les efforts de recherche
Il rappelle qu’en matière de grandes infrastructures de TC, on n’a pas réalisé d’infrastructure lourde
véritablement structurante depuis la ligne 14 et Eole, les tramways constituant une réponse plus locale que
régionale.
Christian Tarpin pointe l’enjeu que représentent les taxis, notamment sur le plan de l’emploi, où il semble
que 20000 postes soient en jeu, et sur le plan de l’affectation de l’espace urbain au stationnement, une offre
taxi convenablement déployée pouvant en théorie se substituer à 10-20% du stationnement public actuel (à
Paris).
Dans l’ensemble il ressort que les pistes d’action doivent porter non seulement sur l’offre de transport et sur
la demande de déplacement, mais aussi sur l’organisation du rapprochement entre l’offre et la demande.
Les technologies de l’information et de la communication (ITS : Intelligent Transport Systems), de ce point
de vue, fournissent des perspectives nouvelles et intéressantes.
Au-delà de ses activités de concessionnaire autoroutier, Sanef est présentée comme un opérateur global de
la mobilité. La mobilité en IdF est au cœur des préoccupations de Sanef, qui gère 4 des 6 accès autoroutiers
de la région, et qui souhaite répondre à la demande de continuité de service exprimée par ses clients. C’est
dans cet esprit que depuis des années, Sanef s’est investie pour créer et délivrer des services innovants à
ses clients. Parmi ces services, plusieurs sont illustrés :
La modulation tarifaire appliquée sur A1 à la barrière de Chamant vers Paris, pendant la pointe du
dimanche soir, a conduit à un véritable étalement du trafic ;
La modulation des vitesses proposée sur A4 entre Strasbourg et Brumath, également en pointe du soir,
incite à une « conduite apaisée » qui débouche sur une augmentation de capacité de 5% et une
réduction des ralentissements.
Sanef développe ensuite son offre en matière de péage, à la fois sous l’angle organisationnel, avec le rôle
de l’émetteur EuroToll et la notion d’interopérabilité et de contrat unique, et sous l’angle technique, avec les
technologies DSRC et GPS/GSM.
Enfin, le rôle spécifique de Sanef par rapport à la problématique de la mobilité en IdF est argumenté au
travers de plusieurs exemples :
La gestion particulière de l’A14, véritable autoroute urbaine, avec des offres tarifaires adaptées aux
entreprises, aux TC, au covoiturage…
La gestion de trafics PL considérables, avec notamment la desserte de la zone de Roissy / Villepinte ;
L’activité de stationnement, notamment du stationnement sécurisé pour les PL (aire de Vémars) ;
Dans le corridor A4 / RER A, les réflexions sur :
Le développement de parcs relais (P+R) ;
Le développement de TC sur autoroute, sur le modèle de Grenoble ou Briis-s/Forges.
A. Meyère prend la parole pour témoigner des réflexions qui ont déjà été menées, entre le DREIF et le
STIF notamment, sur l’encouragement du report modal VP TC au travers d’une information relative aux
P+R délivrée sur autoroutes. Cette idée achoppe sur le fait que le choix modal ne s’effectue pas (ou
rarement) pendant le déplacement et entre VP et TC, mais bien avant le déplacement et entre VP, TC et
VP+TC. Ce dernier choix – multimodal – est a priori toujours prémédité.
M. Olivier Deleu, Délégué Général de TDIE, confirme ce point, et ajoute que les P+R apparaissent
aujourd’hui comme des outils à double tranchant vis-à-vis du report modal souhaité en faveur des TC,
puisqu’ils encouragent le trajet initial en VP. Rebondissant sur une intervention de C. Tarpin, évoquant le
déséquilibre qui existe entre les capacités d’une autoroute d’une part et celles, beaucoup plus modestes, de
la voirie locale et des P+R, il conclut en citant les réflexions actuelles du STIF, qui réexamine l’articulation
des P+R avec les modes lourds vs. de rabattement.
F. Metzinger rappelle l’existence du Schéma Directeur du STIF pour les P+R, et souhaite que ces
questions soient examinées d’un œil nouveau, à la lumière des possibilités offertes par les ITS.
M. Jean-François Janin, chef de la Mission Interministérielle pour les Transports Intelligents, relève qu’on
évoque ici une multitude de solutions techniques : infrastructures, ITS, information voyageurs, péage, etc.
Ces solutions sont complexes en elles-mêmes, et encore plus si l’on considère – ce qui devrait être fait –
qu’elles doivent être mises en œuvre en interaction, dans leur pluralité, comme un système global. Comment
aborder cette complexité ? On constate que « là où les choses ont bougé, dans les villes d’Europe où des
choses significatives ont été réalisées, c’est parce qu’on a communiqué, parce qu’on a partagé des
expériences, les objectifs, les solutions ». J.F. Janin conclut son intervention en se demandant si l’axe
prioritaire n’est pas, avant tout, ce que ce séminaire tente, à savoir d’organiser la communication entre les
acteurs de la mobilité : entreprises, usagers, autorités, opérateurs…
Le PAP s’est résolument engagé dans la voie d’une mobilité durable, le mode fluvial présentant des
caractéristiques d’émission très avantageuses. Un convoi de 5000t de produits sidérurgiques ou de
matériaux de construction, par exemple, équivaut à 250 camions soit une file de 7km. Avec 5 litres de
carburant, on parcourt 100km en camion, 300km en train… mais 500km en bateau ! A cette pertinence
écologique s’ajoute une véritable pertinence économique, avec des coûts de transport compétitifs et une
garantie d’acheminement. Les coûts externes seraient également 4 à 5 fois inférieurs à ceux de la route
pour une solution fluviale et 2,5 fois moindre pour une solution logistique combinant le fleuve et la route. Les
méandres de la Seine, loin de constituer un handicap, sont un atout considérable car ils rendent accessible
la majorité des territoires par voie fluviale.
Les filières de l’environnement et du recyclage, ainsi que de la distribution urbaine, sont privilégiées comme
axes de développement. Le trafic conteneur, nul en 1994, dépasse les 110000 EVP en 2007. Les
expériences menées avec Monoprix (distribution urbaine) et avec Lafarge (granulats) permettent de
constater des économies de 10 à 50%... La préoccupation du délai d’acheminement, perçue initialement
comme défavorable au fluvial, se résout dès lors que l’acteur économique accepte de repenser
l’organisation de sa chaîne logistique selon une vue globale. Les capacités latentes sont énormes,
contrairement aux autres modes : le PAP estime que le trafic pourrait être multiplié par 4 sur la Seine.
EXPERIAN estime que l’évolution des technologies jouera un rôle clef dans l’évolution future de la mobilité.
En effet, même s’il est clair qu’il est avant tout nécessaire d’investir lourdement dans les grandes
infrastructures TC, l’expérience acquise grâce à la « télébillettique » – 3 millions de porteurs Navigo en IdF à
ce jour – montre que ces technologies sont porteuses d’un potentiel très important. Déjà, le passe Navigo
améliore la fluidité du déplacement pour le voyageur TC. Il donne en outre accès à des services : assurance
perte / vol (impossible à réaliser avec des titres classiques), identifiant pour la location des Velib’… A partir
de 2008, la dématérialisation du titre à l’intérieur du téléphone mobile (NFC) fera probablement exploser les
usages (paiements, etc.). Il ne fait pas de doute que ce potentiel peut être mis à profit pour encourager
certaines formes de mobilité, ou de nouvelles modalités d’accès à la mobilité.
J.F. Janin souhaite nuancer cette intervention, en faisant observer que l’effectivité de ces solutions
techniques innovantes nécessite l’émergence de nouveaux modèles organisationnels dont la mise en place
constitue souvent un casse tête encore plus redoutable que celui posé par la technologie. Particulièrement, il
faut arriver à trouver le modèle économique susceptible de « mobiliser l’intérêt » des partenaires dans la
« chaîne d’acteurs », établir de nouvelles règles de partage de la valeur.
Le STIF tient à signaler sa présence et tout son intérêt pour la démarche. Un compte-rendu du séminaire
sera fait à Mme Sophie Mougard, Directrice du STIF.
Le STIF a noté avec intérêt la préoccupation de la CCIP en matière de régularité. Il souhaite également que
soient approfondies les questions relatives au financement, faisant état de réflexions en cours au sujet de
l’écotaxe et de la valorisation foncière.
En introduction, M. di Nallo trace un objectif général pour la ville et la région demain : rester un tissu vivant,
équilibré, ni musée, ni pur lieu de transit, en répondant à l’aspiration des consommateurs à plus de mobilité,
plus d’immédiateté. Face à ce défi, il n’y a pas de solution miracle ! Les vraies solutions sont certainement
des solutions panachées, impliquant les entreprises en partenariat avec les autorités : en termes de
financement, au travers de PPP, mais aussi au niveau le plus élémentaire, notamment au travers de leurs
PDE. L’innovation et la créativité en matière de mobilité passe par cette mobilisation.
En privilégiant la flexibilité, et donc notamment en apportant un soin particulier aux interfaces entre
modes, et en ayant recours aux nouvelles technologies pour cela : systèmes d’information multimodale,
intermodalité, télébillettique… ;
De manière générale, M. di Nallo estime qu’une approche véritablement économique, et donc globale, doit
guider les réflexions sur la mobilité de demain.
En préambule, J. Dubus rappelle l’historique de l’étude, qui fédère aujourd’hui une dizaine d’acteurs
économiques franciliens significatifs. Il relève que c’est la première fois qu’un tel collectif se met en place,
qu’un tel séminaire se tient, ce qui constitue déjà un succès dont il y a lieu de se féliciter et de se réjouir.
Dans le déroulé de la matinée, J. Dubus choisi de mettre en exergue les points suivants :
L’étude est sans tabou, elle n’obéit à aucune commande politique, ni n’est soumise à la contrainte du
calendrier électoral. Ce que les acteurs économiques souhaitent au travers de cette étude, c’est initier
une réflexion de fond, dépassant les jeux d’acteurs.
L’IdF est à un tournant. Les dernières enquêtes montrent que l’attractivité et la compétitivité de la région
tendent à se tasser, relativement à d’autres capitales européennes telles que le Grand Londres, mais
aussi Madrid ou Berlin. Les transports étaient jusque récemment un atout de la région. Il semble que
cet avantage soit en train d’être perdu.
Pour J. Dubus, les premières réflexions menées conduisent à formuler un message fort à l’attention des
autorités publiques : « il faut investir massivement ! ». Il reprend les idées citées par le STIF sur
l’écotaxe et la valorisation foncière, mais estime que ces nouvelles sources de financement ne peuvent
suffire à résoudre le problème de l’investissement nécessaire à court / moyen terme. Il cite le chiffre de
3M€ inscrit au CPER (Contrat de Plan Etat Région) pour les TC, alors qu’il en faudrait 6… Il en est de
même selon lui pour la route.
Se tournant vers ses adhérents, il exhorte les entreprises à se « prendre en main », et notamment à
entrer volontairement dans le dispositif du PDE (Plan de Déplacement d’Entreprise).
Mobilité IdF 19/12/2007
Pour J. Dubus, les innovations les plus attendues doivent porter sur les modes de financement :
Du fonctionnement, car on a atteint les limites de la contribution des entreprises / employeurs, et il faut
maintenant redéfinir un juste équilibre des contributions des contribuables et des usagers ;
De l’investissement, en honorant les engagements des autorités publiques et en ayant recours à des
montages innovants de type PPP.
A. Meyère souhaite insister sur la question du transport de marchandises. Pour lui, l’enjeu est d’abord un
enjeu de connaissance. Ce domaine doit être mieux compris dans sa globalité, en sortant d’une approche
segmentée par mode. Il faut s’intéresser aux entrepôts, aux implantations industrielles, aux indicateurs
pertinents. Notamment : on s’intéresse toujours aux tonnes x kilomètres (tk), mais peut-être faudrait-il mieux
regarder la valeur des marchandises ? L’éclairage des acteurs économiques serait précieux sur ce point.