Vous êtes sur la page 1sur 6

NOTE DE IDEP - CEA

COURS "Comprendre la notation souveraine"


Version : 13 oct. 2023
Table des matières

0. INTRODUCTION......................................................................................................... 3
0.1. Contexte et objectifs du cours ................................................................................. 3
0.2. Objectifs d'apprentissage visés ................................................................................ 4
0.3. Références ............................................................................................................... 4

2|Page
0. INTRODUCTION
Ce document est le récit du cours en ligne "Comprendre la notation souveraine". Cette partie
introductive présente le contexte et les résultats attendus de l'apprentissage. La section I est
consacrée à la présentation du module 1 " Principes généraux sur la notation souveraine".
La section II présente le module 2 "Le processus de notation". Enfin, la section III présente
le module 3 " Points critiques et défis en matière de notation souveraine ".

0.1. Contexte et objectifs du cours

Une notation souveraine est une opinion prospective sur la probabilité qu'un émetteur de dette
souveraine soit en mesure de faire face à ses obligations. Les investisseurs ont besoin d'une
notation souveraine pour évaluer le risque de contrepartie associé à une transaction ou à une
émission par une entité souveraine. La notation permet aux pays africains d'accéder aux
marchés internationaux, d'émettre des euro-obligations et de diversifier leurs sources de
financement. Dans le monde, il existe trois principales agences de notation reconnues, à savoir
: Standard & Poor's (S&P) Global Ratings, Moody's Investors Service et Fitch Ratings. Ces
agences de notation opèrent en Afrique aux côtés des agences de notation locales/régionales.
Bien que ces agences de notation aient leurs propres méthodologies, les principaux éléments
constitutifs sont plus ou moins les mêmes.1 En général, les notations souveraines sont attribuées
sur la base de modèles statistiques et économétriques avec des facteurs de risque identifiés et
des pondérations attribuées à chaque facteur de risque. Chaque agence de notation attribue
ensuite des lettres correspondant à la note numérique obtenue par le pays sur la base de son
échelle de notation.

Ce n'est que dans les années 2000 que de nombreux pays africains ont été notés pour la première
fois par l'une des trois agences de notation internationales susmentionnées, notamment
lorsqu'ils ont commencé à émettre des euro-obligations sur les marchés de capitaux
internationaux. Actuellement, 33 pays africains sont notés par ces trois agences de notation
internationales.2 Les pays africains notés par ces agences sont considérés comme risqués ou
comme spéculatifs, à l'exception de l'île Maurice et du Botswana. Les faibles notations influent
sur la capacité des pays à lever des fonds sur les marchés internationaux et expliquent en partie
la prime élevée exigée par les investisseurs sur les dettes souveraines africaines (par exemple,
Fofack (2021) ; Rusike et Alagidede (2021) ; Olabisi et Stein (2015) ; entre d'autres).

Au cours des deux dernières décennies, de nombreux pays africains ont vu leur endettement
considérablement augmenter, en raison de l'amélioration de leur gestion et de leurs
performances macroéconomiques, ainsi que de leur gouvernance globale. En dépit de la
disponibilité de ressources sur les marchés internationaux des capitaux, les pays africains
s'inquiètent toutefois du caractère injuste de la notation qui leur est attribuée et de la prime de
risque de crédit "élevée" injustifiée qui y est associée (Fofack (2021) ; PNUD (2023)). Les
détracteurs au sein des cercles politiques en Afrique estiment qu'il existe un coût élevé
discriminatoire et injustifié dans la sous-évaluation des risques africains lorsqu'il s'agit de
déterminer le prix de sa dette. La perception est que les notations souveraines africaines et les

1
Griffith-Jones et Kraemer (2021).
2
https://tradingeconomics.com/country-list/rating?continent=africa (consulté le 7 octobre 2023).

3|Page
primes de défaut associées ne sont pas bien alignées avec la performance économique de ces
économies par rapport à leurs pairs, ce que l'on appelle la prime de risque (de crédit) perçue.3

Dans la mesure où le processus de notation du crédit souverain comprend à la fois des facteurs
quantitatifs et qualitatifs, les agences de notation internationales ont souvent été critiquées pour
leur manque de transparence, en particulier en ce qui concerne l'aspect qualitatif de leur
évaluation. Cette situation est encore exacerbée par l'inclusion des dimensions
environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans l'évaluation du risque de crédit, qui
sont principalement mesurées de manière qualitative. Un autre aspect important de l'évaluation
des déterminants clés de la notation souveraine des pays africains est la disponibilité et la
fiabilité des données. De nombreux pays africains n'ont pas de marchés financiers domestiques
bien développés, ce qui implique que la construction d'un ensemble de données fiables et
comparables sur les écarts de taux des obligations publiques est une tâche difficile, compte tenu
de la faible liquidité des obligations souveraines.4 Il existe un manque de données fiables et
opportunes dans la plupart des pays africains. Et même lorsqu'elles sont disponibles, les
analystes et les chercheurs peuvent douter de leur exactitude. L'incapacité à garantir que les
marchés financiers puissent obtenir des données fiables a pour conséquence que les
investisseurs se montrent plus spéculatifs. Les agences de notation émettent des hypothèses
lorsque des données crédibles ne sont pas disponibles pour estimer les principaux facteurs de
risque. Ces estimations peuvent nuire au profil de risque d'un pays, en particulier si l'analyste
principal est pessimiste quant aux perspectives économiques du pays.

C'est dans ce contexte que la section des financements et des marchés financiers innovants
(IFCMS) et l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) de la
Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) ont mis au point le cours en
ligne suivant : "Comprendre la notation souveraine". Ce cours permettra de comprendre le
processus de notation du crédit souverain et ce qui détermine une notation, ainsi que la
réglementation de l'industrie de la notation, le rôle joué par les données et la manière
d'impliquer plus efficacement les agences de notation et les investisseurs.

0.2. Objectifs d'apprentissage visés

A l'issue de ce cours, les participants devraient :

• Comprendre le processus de notation du crédit souverain ;


• Comprendre les déterminants d'une notation ;
• Comprendre la réglementation de l'industrie de la notation de crédit ;
• Comprendre le rôle des données ;
• Comprendre comment engager plus efficacement les agences de notation et les
investisseurs ;
• Interagir davantage avec une communauté d'experts pour une meilleure compréhension
de la notation de crédit sur le continent.

0.3. Références

3
Fofack (2021); Gevorkyan et Kvangraven (2016); Mutize et al. (2022); Mutize et Nkhalamba (2021); Olabisi et
Stein (2015); Presbitero et al. (2016); Pretorius et Botha (2017a, 2017b); Rusike et Alagidede (2021); Senga et al.
(2018); PNUD (2023).
4
Oluoch et Ojah (2023); Soumaré et al. (2021); Tyson (2021).

4|Page
Fofack, Hippolyte (2021). The ruinous price for Africa of pernicious ‘perception premiums’.
Working Paper, Africa Growth Initiative at the Brookings. Disponible à l'adresse suivante :
https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2021/10/21.10.07_Perception-premiums.pdf
Gevorkyan, A. V., & Kvangraven, I. H. (2016). Assessing recent determinants of borrowing
costs in sub‐Saharan Africa. Review of Development Economics, 20(4), 721-738.
Griffith-Jones, S., & Kraemer, M. (2021). Credit rating agencies and developing economies
(Agences de notation de crédit et économies en développement). Département des affaires
économiques et sociales des Nations unies, DAES, document de travail n° 175.
Mutize, Misheck & Nkhalamba, McBride Peter (2021). International credit rating agencies in
Africa: perceptions, trends and challenges. Int. J. Sustainable Economy, Vol. 13, No. 1, pp. 55-
71. Disponible à l'adresse suivante : https://www.aprm-au.org/wp-
content/uploads/2021/03/21-International-credit-rating-agencies-in-Africa-perceptions-
trends-and-challenges.pdf
Mutize, Misheck, Nkhalamba, McBride, Tefera, Ejigayhu, Essobmadje, Sonia, & Zhao, Sheng
(2022). Africa Sovereign Credit Rating Review, 6th Edition, 2022 End of Year Outlook,
(Revue de la notation souveraine de l'Afrique, 6e édition, Perspectives de fin d'année 2022)
Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, Rapport n° G&SR-CRA04/2022. Disponible à
l'adresse suivante : https://aprm.au.int/en/documents/2023-01-30/africa-sovereign-credit-
rating-review-6th-edition
Olabisi, M., & Stein, H. (2015). Sovereign bond issues: Do African countries pay more to
borrow? Journal of African Trade, 2(1–2), 87-109.
Oluoch, Wycliffe et Ojah, Kalu, A Survey of the Microstructure of Corporate Bond Markets in
Africa (July 12, 2023). PEDL Working Papers, Disponible sur SSRN:
https://ssrn.com/abstract=4512169
PNUD (2023). Réduire le coût du financement pour l'Afrique : Le rôle des notations
souveraines. PNUD, Bureau régional pour l'Afrique, Équipe de stratégie, d'analyse et de
recherche. Disponible à l'adresse : https://www.undp.org/africa/publications/lowering-cost-
borrowing-africa-role-sovereign-credit-ratings
Presbitero, A. F., Ghura, D., Adedeji, O. S., & Njie, L. (2016). Sovereign bonds in developing
countries: Drivers of issuance and spreads. Review of Development Finance, 6(1), 1-15.
Pretorius, M., & Botha, I. (2017a). Chapter 35: The Procyclicality of African Sovereign Credit
Ratings. In Advances in Applied Economic Research (pp. 537-547); Editors: Nicholas Tsounis,
Aspasia Vlachvei; Proceedings of the 2016 International Conference on Applied Economics
(ICOAE); Springer.
Pretorius, M., & Botha, I. (2017b). Chapter 36: The Determinants of Sovereign Credit Ratings
in Africa: A Regional Perspective. In Advances in Applied Economic Research (pp. 549-563);
Editors: Nicholas Tsounis, Aspasia Vlachvei; Compte rendu de la Conférence internationale
2016 sur l'économie appliquée (ICOAE); Springer.
Rusike, T. G., & Alagidede, I. P. (2021). The impact of sovereign credit ratings on Eurobond
yields: Evidence from Africa. (L'impact des notations souveraines sur les rendements des euro-
obligations : Évidence de l'Afrique). Recherche en affaires et finances internationales, 58,
101475.
Senga, C., Cassimon, D., & Essers, D. (2018). Sub-Saharan African Eurobond yields: What
really matters beyond global factors? Review of development finance, 8(1), 49-62.

5|Page
Soumaré, I, Kanga, D., Tyson, J., and S. Raga. 2021. “Capital Market Development in Sub-
Saharan Africa: Progress, Challenges and Innovations”, Document de travail ODI 2,
Programme de recherche conjoint FSD Afrique-ODI pour le développement du secteur
financier en Afrique. Londres : ODI. Disponible à l'adresse suivante :
https://cdn.odi.org/media/documents/ODI_Working_Paper_2_Capital_markets_development
_in_SSA_FINAL_clean.pdf
Tyson, J. 2021. “Financial-sector Development and Inclusive and Sustainable Economic
Growth in Sub-Saharan Africa”, ODI Document de travail ODI 1, Programme de recherche
conjoint FSD Afrique-ODI pour le développement du secteur financier en Afrique. Londres :
ODI. Disponible à l'adresse suivante :
https://cdn.odi.org/media/documents/ODI_Working_Paper_1_Financial_sector_development
_FINAL.pdf

6|Page

Vous aimerez peut-être aussi