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Paragraphe 1
Paragraphe 1
Alexandre Levasseur
10/03/2023
Dans les années 1960 les ouvriers du Québec ont été ravagés par la Grande Noirceur qui a duré
jusqu’en 1959. Celle-ci a été caractérisée par la tristesse, la religion et la peur du péché. Ainsi, en
1971 Michel Tremblay publie À toi pour toujours, ta Marie-Lou, qui représente la dure réalité de
plusieurs familles de l’époque. De ce fait, nous nous demanderons si la haine domine dans cette
œuvre. D’abord, nous examinerons que les rapports entre Léopold et Marie-Louise sont
toxiques et les étouffes. Cependant, la liberté et la volonté de dépasser son destin sont
valorisées par Carmen, opposant la haine. Finalement, il sera possible de décider si la haine
D’abord, la relation entre Léopold et Marie-Louise montre que la haine domine leurs vies dans
l’œuvre de Michel Tremblay. En effet, ceci est notamment illustré par le ressentiment que
Marie-Louise a pour Léopold. Alors que Léopold veut parler du sexe avec Marie-Louise, elle se
moque de lui : « Tu peux rire de moé tant que tu voudras, tu peux me traiter d’écœurant, de
raté, de fou, tout c’que tu voudras, mais moé j’ai rien qu’un mot à dire pis tu vas arrêter ben
raide… » (p.43) Léopold ayant la capacité à énumérer plusieurs termes péjoratifs que Marie-
Louise lui ait dits atteste de l’hostilité dont fait preuve sa femme. L’accumulation de ces insultes
met l’accent sur la malveillance dont fait preuve Marie-Louise dans leurs conflits. Avec la
méchanceté de Marie-Louise envers Léopold, nous pouvons ressentir qu’elle souhaite lui faire
ressent que ses parents ne peuvent pas sortir du cercle vicieux de haine qui les emprisonne.
Durant leur conversation par rapport à la responsabilité, Carmen mentionne : « Y’ont passé vingt
ans de leur vie à se battre, pis si y’araient vécu encore vingt ans, y’araient continué à se battre…
jusqu’à ce qu’y crèvent ! Parce qu’y’étaient pas capables de se toucher sans penser que l’un
voulait faire mal à l’autre… » (p.48) Ce sentiment de cycle est omniprésent dans la vie de
Léopold et Marie-Louise. Le fait qu’ils sont incapables « de se toucher » confirme qu’ils ont une
haine profonde l’un envers l’autre. En bref, la haine domine parce que Marie-Louise porte une
haine profonde à l’égard de Léopold, et Carmen sent qu’ils sont pris dans une bataille sans fin
Toutefois, l’auteur de À toi pour toujours, ta Marie-Lou valorise la liberté et la volonté de briser
seule dans sa famille qui a décidé d’être libre. Vers la fin de l’œuvre, Carmen tente pour la
dernière fois de sortir Manon de son malheur en disant : « Moé… chus libre. Entends-tu ? Libre !
Quand j’monte sur le stage, le soir, pis que j’me place devant mon micro, pis que la musique
commence, j’me dis que si y seraient pas morts, eux autres, j’s’rais probablement pas là… »
(p.52) On peut sentir ici la grande importance qu’ont la liberté et le bonheur dans sa vie,
contrairement à tous les autres personnages. Carmen met l’accent sur le mot « libre »,
confirmant qu’elle n’est pas dominée. Elle prend ses propres décisions, ne laissant pas le
malheur dicter sa vie. De plus, Carmen se défait du fardeau familial qu’est le malheur grâce à sa
détermination. Peu après la tirade de Marie-Louise sur la cellule familiale, Carmen raconte son
expérience après la mort de ses parents : « Pis j’ai réussi à me débarrasser de toute mon passé,
pour un temps… Un trou, dans ma tête… J’voulais pus rien savoir d’eux autres… C’est comme ça
que j’ai réussi à faire c’que j’voulais… » (p.51) Nous pouvons discerner que malgré l’adversité,
elle veut prendre contrôle de sa vie. En oubliant son passé, en se détachant de la misère causée
par ses parents, elle ne veut pas répéter l’erreur de ses parents. En résumé, Michel Tremblay
valorise la liberté et la volonté de briser le cycle de malheur en utilisant l’importance de la
Cependant, malgré l’espoir que Carmen amène dans cette pièce, la haine domine aussi dans le
présent à l’aide de Manon. À cet égard, son étroitesse d’esprit la mène à rester malheureuse et
à haïr sa propre sœur. À la toute fin, Carmen parle de sa liberté, et Manon ne fait que répéter «
Va-t’en ! » (p.52-53) jusqu’à ce que Carmen sorte de la maison. Cette répétition souligne l’aspect
borné de Manon, qui, comme ses parents, ne cherche pas à se libérer de son sort. Elle s’efforce
à saper la bonne volonté de Carmen pour qu’elle quitte sa vie dans le but de rester seule. Bref,
l’intelligence obtuse de Manon permet à la haine de dominer sa vie, la laissant dans la solitude
et le désespoir.
Pour conclure, nous pouvons constater que la haine domine dans À toi, pour toujours, ta Marie-
Lou de Michel Tremblay. Tout d’abord, les relations tendues entre Léopold et Marie-Louise
dominent leurs vies. En effet, le ressentiment que porte Marie-Louise envers Léopold et le cercle
vicieux de haine qui les détient montre que la haine est omniprésente. Néanmoins, il y a une
valorisation de la liberté et de la volonté à briser le cycle. Ainsi, Carmen choisit d’être libre et se
libère du fardeau qu’est sa famille. Donc, l’étroitesse d’esprit de Manon cause son propre
malheur et montre que la haine domine. Cette haine, qui asservit les gens, est aussi présente