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NOTE DE REFLEXION SUR LE STATUT DE L’ENTREPRENANT

I. ETUDE DE LA NOTION D’ENTREPENANT

Art.30.- L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui,


sur simple déclaration prévue dans le présent Acte uniforme, exerce une
activité́ professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole.

a. Analyse des critères de définition légale

- Les critères qualitatifs

La qualité d’entrepreneur individuel, personne physique. Thème ambigu sur


quel modèle choisir : modelé de l’auto-employeur ou modèle d’entreprise
confondu à la personne.
– Voir nouvelle définition en France : « L'entrepreneur individuel est une
personne physique qui exerce en son nom propre une ou plusieurs
activités professionnelles indépendantes (LOI n°2022-172 du 14 février
2022 - art. 1) »
– Ou ancienne définition en France, en afrique du Nord : Il est entendu par
auto-entrepreneur, toute personne physique exerçant à titre individuel
une activité lucrative figurant dans la liste des activités éligibles au statut
de l’ auto-entrepreneur »

L’exercice d’une activité professionnelle. Une seule activité ? donc pas de


possibilité d’activité secondaire ? quelle différence entre « activité
professionnelle » et « activité économique à titre onéreux ?

La nécessaire simple déclaration. Condition de fonds ou de formes ou simple


formalité de l’expression « qui, sur simple déclaration »
– Si condition de fond, c’est la déclaration qui confère le statut
d’entreprenant et non l’exercice de l’activité
– Si la déclaration est une formalité pour confirmer le statut
d’entreprenant qui existe dès l’exercice de l’activité ; à l’exemple du
statut de commerçant : d’où une présomption de la qualité

- Le critère qualitatif
Le seuil de chiffre d’affaires
– Peut-on revenir au statut d’entreprenant quand le chiffre d’affaires
repasse en dessous du seuil ?
– Un commerçant déjà immatriculé au RCCM peut -il renoncer à son
statut pour se déclarer entreprenant quand son chiffre d’affaires
repasse en dessous du seuil

b. L’analyse des notions voisines

Les entreprises individuelles dans le droit ivoirien

- Le statut d’entreprenant supprime et remplace le statut de (petit)


commerçant, colporteur et dioula prévue par l’ordonnance de 1961

- Le statut d’entreprenant précède le statut des professions commerciales


de l’agent commercial, du courtier, du commissionnaire prévus par l’acte
uniforme OHADA sur le Droit Commercial Général

- Le statut d’entreprenant complète et précède le statut d’artisan, dont la


formalité d’immatriculation passe par une identification préalable (art 34
de la loi et article 9 de l’arrêté sur l’artisanat)

- Le statut d’entreprenant est incomptable avec le statut du professionnel


libéral règlementé donc les modalités d’accès sont intangibles : Avocat,
conseil juridique, notaire, huissier, architecte, infirmier, médecin, etc.

- Le statut d’entreprenant recouvre le statut du professionnel libéral non


règlementé, n’ayant pas encore de statuts définitifs, souvent appelé
consultant freelance : Consultant formateur, consultant informatique,
démarcheur, manager d’artiste et de joueur, etc.

- Le statut d’entreprenant recouvre le statut de l’exploitant agricole,


personne physique exerçant une ou plusieurs activités agricoles à titre
principal, seule ou dans le cadre d’une exploitation agricole, prévu par la
loi Loi n° 2015-537 du 20 juillet 2015 d'orientation agricole
- Le statut d’entreprenant peut-il se rattacher au statut du tâcheronnat
qui est le sous-entrepreneur recrutant lui-même la main-d'œuvre
nécessaire qui passe avec un entrepreneur un contrat pour l'exécution
d'un certain travail ou la fourniture de certains services moyennant un
prix forfaitaire, tel que prévu par l’article 11.6 du code du travail.

II. LES OBLIGATIONS DE DECLARATIONS LIEES AUX STATUTS DE


L’ENTREPRENANT

a. Les informations obligatoires à déclarer

Les informations relatives à l’activité

– Besoin de circonscrire la nature de l’activité dans l’impossibilité de


les définir clairement
– Besoin de collecter les mentions de l’état civil, en insistant sur le
régime matrimonial
– Besoin de collecter des informations sur le patrimoine et les
collaborateurs de l’entreprenant
– Besoin d’identifier le lieu de l’activité et la preuve de localisation,
même si non expressément prévu par l’acte uniforme (Voir plutôt
décret). Le bail commercial est-il obligatoire comme dans le cadre
du commerçant, si oui quid des formalités d’enregistrement et du
droit au renouvellement, dans la mesure du bail verbal

Les informations relatives aux chiffres d’affaires

– Besoin de collecter les mentions sur le chiffre d’affaires pour en


surveiller l’évolution par rapport aux seuils à ne pas dépasser ;
– Besoin de situer le statut fiscal se chevauchant entre 02 régimes
d’imposition (TEE et TCE).

b. Le contrôle de la déclaration

La production des pièces justificatives


– Établir une liste des pièces justificatives à fournir
– Prévoir des assouplissements pour certains actes ?

La validation de la déclaration
– Quid des déclarations non conformes, incomplètes, fausses ou
mensongères
– Pouvoir discrétionnaire ou pouvoir lié d’accepter la déclaration
III. LES MODALITES DES DECLARATIONS LIEES AUX STATUTS DE
L’ENTREPRENANT

a. Les procédures de déclaration

Les structures d’accueil de l’entreprenant :


– A défaut de monopole, instauré le lead de CIPME pour les
formalité et l’instauration de guichets d’accueil et de possibilité de
collaboration avec des mandataires de l’entreprenant pour sa
déclaration (Cf art 39 acte uniforme OHADA : La demande est
signée suivant le cas par le déclarant, le demandeur ou son
mandataire qui doit à la fois justifier de son identité et, sauf s’il est
avocat, professionnel agréé́, huissier, notaire ou syndic, être muni
d’une procuration signée du déclarant ou du demandeur.
– Rattaché la déclaration au RCCM près le greffe territorialement
compétent

Les formulaires de déclarations à remplir


– Un bordereau type de demande, physique ou numérique
– Un accusé d’enregistrement ou attestation de demande de statuts
d’entreprenant
– Le formulaire E du RCCM portant attribution du numéro de
déclaration

L’attribution du numéro de déclaration


– Modèle de numération du RCCM
– Reconnaissance officielle obligatoire par toutes les parties
prenantes
– Complément du numéro de déclaration fiscale ou sociale

b. La concurrence des procédures et des acteurs

La concurrence des acteurs d’accueil de déclaration

– Article 30 L’entreprenant, qui est dispensé d’immatriculation au


Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, est tenu de déclarer
son activité́ tel qu’il est prévu dans le présent Acte uniforme.
– Article.39.- Toute déclaration de l’entreprenant ou demande
d’immatriculation est établie sur le formulaire mis à disposition à
cet effet par le greffe ou l’organe compètent dans l’État Partie, sauf
le cas d’utilisation des moyens électroniques

Le concurrence des formalités

– Difficultés de distinction entre les critères d’immatriculation du


commerçant et de l’entreprenant
– Résistance des déclarations administratives diverses : Chambre des
métiers, carte de commerçants, carte de transporteur, carte de
l’office des ports, du Burida, etc…

IV. LES POLITIQUES D’ACCOMPAGNEMENT DE L’ENTREPRENANT

a. Le suivi des obligations et des prérogatives

– La tenue des livres de trésorerie : prévoir des modèles-types ?

– Les prérogatives du bail commercial

b. Les mesures d’incitations fiscales et sociales (En cours de


réflexion)

– Définir le cadre des mesures incitatives


– Prévoir les modalités d’accès aux mesures incitatives et leur
contrôle

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