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SOCIETE
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
GEO 114
INTRODUCTION A LA GEOGRAPHIE
URBAINE
Niveau d’étude
Licence 2 (UE GEO 114)
Semestre : Mousson
BIBLIOGRAPHIE SIGNALITIQUE
COUCHEY A., 1996 : Histoire de l’urbanisme, EAMAU, 102 p.
BANEVOLOVO L., 1999 : Histoire de la ville, Ed. Parenthèses
ERNESTO A., SOLAR, 2002 : Les 1ères civilisations urbaines aux nouvelles tendances
contemporaines, CDDP,
OLIVEIRA A., 2002 : Analyse morphologique des systèmes urbains à l’architecture de la ville : la
ville antique. Ed. Seuil, 33 p.
Beaujeu-Garnier Jacqueline, 1980 : Géographie urbaine. Armand Colin, Paris, 354 p.
HAUMOND Bernard, 2011 : Hiérarchie et armature urbaine. In : Revue française de sociologie, 2-9,
pp 251-256.
ADEF, 2011 : Aménagement opérationnel : la formation des prix fonciers urbains. Certu, n° 11, 12
p.
Anne-Lise Humain-Lamoure, Antoine Laporte, 2017 Introduction à la géographie urbaine, 208p
Sommaire
Introduction
1. Question sur les notions de la ville
1.1. Critères de définition de la ville
1.2. Terminologies urbaines
2. Processus d’urbanisation dans le monde
2.1. Naissance de la ville
2.2. Diffusion temporelle et spatiale du fait urbain
3. Organisation et composition de la ville
3.1. Eléments extérieurs à la ville : site et situation
3.1.1. Site et sitologie de la ville
3.1.2. Situation de la ville
3.2. Composition de l’espace urbain
3.3. Plans des villes
3.4. Modes d’extension de l’espace urbain
4. Contenu de la ville : fonctions et population urbaine
4.1. Fonctions de la ville
4.2. Population urbaine
Conclusion
Objectif général
Cette unité d’enseignement vise à assurer aux étudiants une meilleure connaissance de la ville en
termes de sa définition, sa naissance, sa diffusion dans le monde, son organisation, son extension
spatiale, son fonctionnement et ses caractéristiques.
Objectifs spécifiques
Déterminer les critères de définition de la ville ;
Maîtriser les notions urbaines ;
Connaître les indicateurs de mesure du fait urbain ;
Décrire le contexte de naissance de la ville
Déterminer les phases de l’évolution du phénomène urbain dans le monde ;
Déterminer les facteurs ;
Identifier les éléments extérieurs à la ville et décrire leur importance ;
Déterminer les composantes de l’espace urbain ;
Décrire les plans des villes ;
Déterminer et expliquer les modes d’extension de l’espace urbain ;
Déterminer et décrire les fonctions de la ville ;
Décrire les caractéristiques de la population urbaine ;
INTRODUCTION
Ponctuelle et très modeste dans le passé, la ville est aujourd’hui un fait planétaire et se manifeste avec la
constitution de grandes agglomérations. Partout dans le monde, s’affirme la croissance et la prééminence
des villes, et depuis 2007, le monde compte plus d’urbains que de ruraux. Enjeu politique, économique et
socioculturel, la ville est le (pilier) support du développement et des politiques d’aménagement du
territoire, et les pays les plus urbanisés sont également les plus développés. Quels sont les critères de
définition d’une ville ? Comment la ville est-elle née et comment le fait/phénomène urbain a-t-il évolué
dans le temps ? Quelle est l’importance d’une ville ?
Ce cours d’introduction à la géographie urbaine permet de connaître la ville sous ses différents aspects,
en termes de définition, de naissance, de diffusion, ses particularités, son organisation, des pratiques qui
guident son extension et ses fonctions.
La ville est devenue un champ essentiel d’étude en sciences sociales. La transformation récente de
l’adjectif « urbain » en substantif (« urbain ») contribue à faire du terme un élément central de
réflexion sur des sociétés contemporaines devenues majoritairement citadines. La ville peut être
définie comme la concentration, sur une portion d’espace réduit, de population, d’activités, de
bâtiments et d’infrastructures. Mais cette rapide définition a le défaut de ne proposer aucune
délimitation claire. Or il est souvent nécessaire de cerner une portion d’espace, ne serait-ce que
pour pouvoir quantifier les phénomènes urbains et les comparer au cours du temps ou d’une région
et d’un pays à l’autre.
La ville est aussi un territoire vécu, régulé et aménagé, que les institutions tentent de définir et d’étudier en
fonction de leur histoire et de leur tradition politique. Il en résulte une multiplicité des définitions légales
d’un pays à l’autre, voire au cours du temps dans un même État. Cette forme d’organisation spatiale aussi
bien que territoriale est complexe car son agencement varie beaucoup selon les sociétés, les cultures, les
époques. Et elle évolue rapidement – la plupart des villes connaissent une extension rapide de leur bâti qui
rend complexe et floue la délimitation entre ville et campagne. Cerner le « fait urbain » plus que la ville
devient donc un enjeu de la géographie urbaine.
Depuis 2010, on considère que la moitié de la population mondiale, soit environ 3,5 milliards de
personnes, vit en ville.
Au 11ème siècle, l’expansion économique et la mise en place des structures originales par la civilisation
chrétienne vont conduire à l’essor et au développement de la ville médiévale.
Ces villes remplissaient certaines caractéristiques : naissance est sacrée, les grands rites accompagnaient
leur édification et sont : la prise d’auspice (signes visibles montrant que les dieux ne s’opposent pas à leur
établissement), l’orientation (consiste à orienter la cité à partir de deux rues N-S, E-W), la limitation
(marque les limites de la ville future) et la consécration (consiste à placer la cité sous la protection des
dieux).
Mais, les populations de ces villes restent très modestes (Reims : 5000 à 6000 hbts). Ces formes de villes
ont été observées sur d’autres continents : Timgad, Djemila (Afrique du Nord), Priène (Asie Mineure).
Ainsi, par la révolution industrielle (les progrès techniques, les exigences économiques et les pressions
sociales) apparaissent de nouveaux éléments changeant profondément le paysage urbain : nouvelles rues,
nouveaux bâtiments, modes de circulation, centres de pouvoir, spécialisation de l’espace, distinction entre
l’espace piétonnier et celui du véhicule, création des trottoirs qui sépare en théorie le monde piéton de
celui du déplacement rapide, l’apparition des lampadaires qui remplacent les lanternes à huile, etc.
-Villes pré-coloniales, coloniales et post-coloniales : villes du Tiers monde : Elles concernent les villes
pré-coloniales, coloniales et les villes post-coloniales. Le fait urbain dans le tiers monde, plus précisement
en Afrique date d'avant l'invasion de l'Afrique par les Européens. On y on recensait les villes comme
Kombi Saleh, Niani, Aoudaghost, Djené, Gao, Tombouctou. Au début du 20ème siècle, le fait urbain atteint
les colonies dans tous les continents (Amérique latine, Asie et Afrique), et devient dès lors un fait
planétaire.
Pour administrer les territoires conquis et encadrer les populations, les pouvoirs coloniaux avaient créé
des postes, sièges des pouvoirs locaux, et qui étaient des centres urbains. Ces villes ont connu un
accroissement de leur population, surtout au lendemain de la DGM. A la fin de la DGM, le phénomène
est devenu accéléré. L’explosion urbaine qu’a connue l’Europe atteint ainsi le monde entier grâce aux
progrès de la médecine et aux déplacements massifs des ruraux : c’est la deuxième phase de l’explosion
urbaine. Mais contrairement à ce qui s’était produit en Occident, cette croissance précède le progrès
économique au lieu d’en précéder.
Les villes du TM sont des villes jeunes et à croissance rapide (Taux d’accroissement urbain compris entre
6 -15% par an).
-Villes post-coloniales : villes qui sont nées après les indépendances dans les anciennes colonies, et le
phénomène continue jusqu’à nos jours.
Le processus d’urbanisation qui se produit dans les PTM conduit à des capitales démesurées, difficiles à
maîtriser et à gérer.
La population urbaine est passée de 2% en 1800 à presque 30% en 1950 ; 50% en 2000, et depuis 2007,
la population mondiale vit en majorité dans les villes : c’est un nouveau fait du monde contemporain.
Résultat du processus d’urbanisation actuel dans le monde: le phénomène urbain est devenu
planétaire. On a de nombreuses villes, la majorité de la population mondiale vit en ville, les métropoles
millionnaires sont très nombreuses.
Si dans les pays développés, le taux s’est stabilisé à environ 80% de la population vivant dans les zones
urbaines (2010), dans les pays en développement, le phénomène reste relativement faible, en dessous de
40% en 2010, mais le processus d’urbanisation dans ces derniers pays est inquiétant de part son rythme
de croissance qui défie toute projection. C’est en Afrique, en Amérique latine et en Asie que
l’accroissement urbain est alarmant de par son ampleur.
Cette urbanisation explosive conduit à la formation de grandes métropoles même des mégapoles telles
que Tokyo (26,4 millions d’habitants en 2015), New York (17,4 millions en 2015), Bombay (26,1M),
Lagos (23,2M), Dhaka (21M), Sao Paulo (20,4M), Mexico (19,2M), Caire (13,8M), etc. En 1950, il y
avait dans le monde une seule ville qui avait au moins 10 millions d’habitants (New York), en 1975 (5
villes), 19 mégapoles en 2000 et 23 en 2015. Les pays connaissant cette urbanisation explosive sont les
PTM.
Malheureusement, l’urbanisation du monde s’accompagne de nombreux problèmes : croissance
démesurées des grandes villes, émergence des faits sociaux (bidonvilles : ex. 60% de la population urbaine
d’Afrique vivent dans des bidonvilles, vices sociaux : ex. ville : laboratoire social : elle a servi de point
de départ pour l’étude de thèmes sociologiques : travail délinquance, formes de ségrégation socio-
spatiale/fragmentation spatiale dans les villes du TM: inégale répartition dans l’espace urbain de groupes
caractérisés sur une base sociale ou ethnique (quartier pauvres/quartier riche ; quartier chrétiens/quartier
musulmans ; quartier colons/quartier Noirs ; quartier stable/quartier inondé ; quartier luxueux/quartier
précaire, quartier des autochtones/quartier des étrangers, quartier ancien/quartier neuf, quartier
moderne/quartier traditionnel, quartier des hauts fonctionnaires et cadres/quartier des ouvriers, quartier
de colline, de plateau/quartier de plaine, etc.), difficultés d’accès à la voirie, aux infrastructures, de
circulation, d’approvisionnement en eau potable, d’éclairage et d’énergie, d’une mauvaise organisation
de l’espace interne avec des faibles densités, de logement, de surconsommation de l’espace, de
dégradation de l’environnement, etc. En un mot, une crise urbaine sans précédente qui montre des poches
de pauvreté et de misère qui se manifestent dans les espaces urbains d’abord par le logement, la qualité
des zones bâties. Tout ceci cache ou annihile les avantages de la ville.
4.1.1. Habitat
L’habitat regroupe le logement et toutes les annexes (ruelles de desserte, places devant la maison, jardin).
Il est un équipement urbain important qui montre le degré d’organisation et de développement d’une ville.
La ville étant un lieu de normes, le logement urbain est régi par des normes, sa production encadrée et son
offre relève de la responsabilité des pouvoirs publics (Etat, municipalités).
Habitat revêt diverses formes en ville : habitat individuel, habitat collectif/grands ensembles : HLM
(Barres, Tours,), habitat planifié, habitat administré (on laisse la responsabilité aux privés de produire des
logements selon un cadre défini par l’Etat), Habitat populaires (logements produits en autoproduction par
les citadins), bidonville, habitat sans logement.
Selon la nature des matériaux, on oppose l’habitat moderne (matériaux modernes/définitifs) à l’habitat
provisoire (matériaux précaires), et aux bidonvilles.
Habitat sans logement : le cadre bâti existe mais pas l’abri. C’est le cas des sans-abri/SDF. Ce type de
vie dans la rue est un cas extrême. Il est très répandu dans les villes densément peuplées de pauvres. Ceux-
ci habitent les lieux publics ouverts, les gares surtout, les terrains vagues ou plus simplement les trottoirs,
les angles des maisons.
Habitat temporaire : C'est celui des constructions précaires. Il revêt deux aspects principaux : le premier
est celui des habitations flottantes dans les ports fluviaux et maritimes. Le second, beaucoup plus
universel, est l'habitat des bidonvilles. Ce sont des habitations occupant des espaces délassés pour des
raisons variables : insalubrité, pentes trop forte. Leur caractéristique est la précarité due, d'une part à
l'absence d'un droit définitif à l'utilisation, ce qui permet des destructions ou expulsions rapides, et d'autre
part à l'utilisation des matériaux légers, peu onéreux et fréquemment de réemploi.
NB : Habitat sans logement et habitat temporaire sont des modes de vie qui découlent de la civilisation
urbaine, nés avec l’urbanisation. Ils sont une expression de l’exclusion sociale/ségrégation socio-spatiale
ou de la pauvreté urbaine.
Habitat rural : il est une simple transposition des exploitations agricoles dans la ville permettant parfois
le maintien d'un minimum d'activité rurale, ce que Lewis qualifie du « continum rural-urbain ». Il est
fréquent dans les villes des pays en voie de développement. C'est le cas des cases des quartiers
périphériques et des anciens noyaux du centre-urbain dans les villes africaines.
Habitat citadin : C'est celui dont la physionomie répond à la vie urbaine et débarrassé des habitudes
rurales.
Conclusion
La ville est une institution importante. Foyer du développement et de la modernité, elle est le support de
l’aménagement du territoire. Depuis son apparition, elle a connu une expansion fulgurante et domine la
civilisation par la concentration de la majorité de la population mondiale. Cependant, les problèmes qui
accompagnent l’accroissement des villes sont immenses à tel point que le phénomène soit source de
nombreuses crises sociales. Nonobstant ces faits, les villes restent les supports du développement. Elles
méritent une gouvernance intelligente et une planification rigoureuse.
La ville est sans conteste le moteur de toutes les économies, et l’ossature d’un pays est constituée par les
centres urbains et les voies de communication qui dérivent de leur existence. L’armature d’un pays est
donc un enjeu de l’aménagement du territoire et aussi un de ses moyens privilégies. Mais, une ville n’est
pratiquement jamais isolée. Elle a des voisines plus ou moins lointaines avec lesquelles elle entretient des
relations, qui lui sont concurrentes ou complémentaires.
L’étude des hiérarchies et des réseaux revêt urbains plusieurs ainsi intérêts. Connaissance des faits,
aménagement régional dont les villes sont l’un des piliers, construction des modèles théoriques. Elle
permet aussi de prévoir l’évolution des villes, de comprendre la localisation des richesses, activités
économiques et l’attrait des populations (mouvements migratoires).
L’importance de la hiérarchie urbaine ou permet d’analyser (l’autonomie de la ville, caractériser/connaître
l’intensité des liaisons internes.
1. Hiérarchie urbaine
Depuis que les villes existent, des problèmes de suprématie et de domination ont soutenu les faits
historiques et rivalisant.
1.1. Définition
La hiérarchie urbaine est le classement des villes et de leurs aires d’influence les unes par rapport aux
autres. Elle est décrite mathématiquement par la loi rang-taille de Zipf. Cette hiérarchie est la base de
l’organisation du peuplement et des activités sur un territoire donné.
1.2.1. Population
La population est un critère de base. Ex : Un seuil d’un million d’habitants dans les pays développés
correspond à celui à partir duquel il est nécessaire de recourir, dans le domaine des transports en
commun, à un métro.
Cet aspect relève du critère qualitatif (reconnaissance juridique et administrative), et est fondée sur les
services d’ordre politique et administratif.
Dans les pays à structure politique centralisée le rang urbain est théoriquement fixé par la puissance
politique qui décide de la hiérarchie administrative, mais le développement économique peut contrarier
cette décision. Parfois même, il existe une volonté de dissocier les deux fonctions. Dans les pays de
tradition centralisée on concentre les fonctions, exemple : Paris, première puissance politique,
économique en France, Londres ou Vienne, Tokyo, Santiago du Chili.
Dans les pays plus décentralisés au contraire, il y a souvent la dissociation et les capitales fédérales sont
partout assez petites : Canberra, Washington et Brasilia sont loin de Melbourne et Sydney, New York et
Sao Paulo.
Cette approche fonctionnaliste relève de la quantité et nécessite de nombreuses données sur la vie
économique et commerciale.
Le pouvoir de commandement économique est un des éléments les plus utilisés. Il peut s’apprécier par la
présence des sièges sociaux d’entreprises ; on les recense pour en obtenir le nombre puis on calcule le
rayonnement des sociétés contrôlées par la ville en appréciant le nombre de leurs salariés et leurs
chiffres d’affaires ou tout autre indicateur. Il faut seulement vérifier que ces sièges sociaux sont réels et
non de simples adresses.
La fréquentation des services économiques de la ville est un élément fondamental du rayonnement
urbain. Le rayonnement commercial permet de connaître l’aire de chalandise des commerces les plus
représentatifs : grands magasins et hypermarchés et les commerces «rares» dont la présence caractérise
le niveau de la ville : fourreurs, bijoutiers, négociants en tapis de luxe. Il en est de même des services
des loisirs (théâtres, boîtes de nuits), de la santé et de l’enseignement supérieur.
Ces éléments (population, fonctions politiques et administratives et rayonnement économique) donnent
une image du rayonnement urbain et permettent un classement.
La difficulté réside dans la pondération des éléments connus et permettant la comparaison. Il n’y a pas de
consensus scientifique à ce sujet. Quelle valeur attribuer à la population totale par rapport à la présence
d’une université ? Autres difficultés : où situer la frontière qui sépare l’urbain et le rural, les deux entités
territoriales n’étant pas parfaitement distinctes. Enfin, le critère qualitatif (reconnaissance juridique et
administrative qui fixe des statuts parfois très distinctes).
La loi rang-taille établie par Zipt est utilisée pour analyser mathématiquement la hiérarchie urbaine et sa
régularité. La formule simpliste est : Pr = P1/r (Pr : pop d’une ville n, P1 : pop de la plus grande ville, r :
rang occupé par la ville r dans le classement décroissant des populations des villes). (Pr = a/rb : a et b sont
des paramètres.
Selon cette théorie simplifiée de Zipf, chaque ville a une taille inversement proportionnelle à son rang.
L’analyse des systèmes urbains dans les pays a montré que a est voisin de la population de la première
ville, et b est voisin de 1).
Selon Zipf, les deux forces d’organisation spatiale de concentration et dispersion, agissent de telle manière
que la population se distribue de manière régulière selon le rang des villes.
Cette distribution régulière présentée dans des échelles bilogarithmiques (logpop en ordonnées et log rang
en abscisse) donne une droite et répond à :
Taille des villes dans un pays donné suit des séries arithmétiques :
Pu = P1 + P2 + P3 + P4 + ……….. + Pn (Pu : population urbaine totale, P1 et Pn : population de la
ville 1 et n)
Pu = P1+ 1/2P1 + 1/3P1 + 1/4P1 + …… + 1/nP1
P1 = P/(1/r).
NB : Lorsque le système urbain ne suit pas cette régularité de Zipf, on parle d’un système urbain irrégulier,
c’est-à dire de la primatialité. Le rapport P1/P2 est positivement fort élevé (supérieur à 2 a et la seconde
ville est plus faible que la moitié de la première et la troisième ville est en deçà de son tiers, etc.) ; on se
retrouve dans un contexte de système urbain irrégulier marqué par l’irrégularité de la distribution rang-
taille.
On détermine dès lors l’indice de la primatialité, qui exprime le poids de la première ville, à travers la
formule : I = P1/P2.
Si I = 0 : la taille théorique de la première ville est égale à la taille réelle ;
Si I est négatif, la taille réelle est plus faible que la taille théorique ;
Si I = 1 : toutes les villes sont égales
Si I est positivement élevé (primatie prononcée), la majeure partie de la population urbaine se trouve
concentrée dans la première ville
Dans l’ensemble, le rapport P2 = P1/b est d’autant plus élevé que la primatie est prononcée. Ces indices
de primatie élevés sont propres aux systèmes urbains centralisés. L’unité exprime la régularité tandis
qu’une valeur supérieure à 1 indique la primatie et une valeur plus faible reflète le tassement sommital.
PLAN DU COURS
Introduction
BIBLIOGRAPHIE
1
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
Présenter les différents facteurs de localisation d'une ville : notion de site et situation
2
Introduction
Le monde dans lequel nous vivons est devenu un monde urbain. La population urbaine
mondiale est passée de près de 47 millions vers 1700 (taux d'urbanisation 8 p. 100) à 75 millions
vers 1800, et à 335 millions en 1910 (taux d'urbanisation 19 p. 100). En 1950, la population
urbaine mondiale regroupait environ 724 millions d'individus (33 p. 100 de la population
totale), en 1980, 1,806 milliard et 3,15 milliards en 2005 selon les Nations unies.
1800, 3,4 %
1900, 15 %
1950, 30 %
2000, 50 %
Plus d'un humain sur deux se presse dans une ville et un septième de la population habite une
agglomération urbaine millionnaire. C'est là l'une des mutations majeures de l'époque
contemporaine.
En termes d'espace, le fait urbain reste cependant largement minoritaire : il concerne près de 15
p. 100 de la surface des continents, si l'on veut bien admettre que les villes ont encore des limites
précises.
La ville déborde très largement du cadre qui était le sien il y a moins de deux cents ans. « Le
concept de base présidant à la définition de l'espace urbain est celui de l'agglomération, reposant
sur la continuité du bâti. » (François Moriconi-Ébrard, L'Urbanisation du monde depuis 1950).
L'O.N.U. définissait en 1978 les agglomérations comme un ensemble d'habitations tel
qu'aucune ne soit séparée de la plus proche de plus de 200 mètres en Europe, 500 mètres dans
les pays neufs où le système de peuplement est plus lâche. Mais « la réalité territoriale du fait
urbain se brouille [...]. Avec le développement de l'automobile et des transports en commun, la
population active des villes réside aujourd'hui loin des centres, dans un cadre de vie que l'on
peut qualifier de rural, mais tout en participant à la vie urbaine. » (Yves Grafmeyer, Sociologie
urbaine). Au-delà des agglomérations, il convient de définir des régions urbaines, voire des
régions de villes. Les populations suburbaines sont d'abord citadines.
La géographie urbaine est une branche de la géographie humaine dont l'objet est l'étude
géographique du phénomène urbain. C'est donc à la fois l'étude de l'organisation spatiale de la
ville et de l'organisation des villes entre elles en réseaux urbains. Elle étudie donc des thèmes
3
comme l'urbanisation, les paysages urbains, les réseaux urbains, la situation, le site d'une ville
et la ségrégation des populations en son sein.
L'objet de la géographie urbaine est donc distinct de celui de l'urbanisme, ce dernier utilisant
l'approche de géographie urbaine de même que la sociologie urbaine, l'économie urbaine,
l'histoire et bien sûr la cartographie.
Espace urbain :
Fait urbain
Agglomération
Urbanisation
Taux d’urbanisation
Population urbaine
Sociologie urbaine
Ville
Métropole
Mégapole
Mégalopole
Croissance urbaine :
Le fait urbain peut donc être compris à la fois comme un phénomène universel et qui se traduit
par une très grande diversité de réalités démographiques déclinées par des tailles, des
morphologies et des paysages.
4
Taux d'urbanisation : part de la population habitant en ville.
La géographie interurbaine : étudie les villes dans leur environnement immédiat. La géographie
intra-urbaine va entrer dans la ville et décrire les formes de la ville, ses fonctions, l'espace
social…. Interrogeons-nous ? C’est quoi en fait la ville ? Qui s’intéressent à l’étude de la ville ?
Nous allons avant de continuer rappeler l’étymologie des mots clés qui reviendront dans nos
échanges durant les leçons. Il est donc important de vous situer sur l’origine de ces mots et
ensuite mieux comprendre leur définition actuelle.
Étymologie de ville : du latin Villa → domaine agricole qui était souvent situé dans les
provinces colonisées par Rome, ou en Italie même. Noyau autour duquel les populations se sont
organisées, origine des villes.
Étymologie d'urbain : du latin Urbs → la ville (Rome). Le Pape donne sa bénédiction Urbi et
Orbi (à la ville de Rome et au monde entier).
Polis (Grec) → la cité au sens société (avec constitution etc...) → politique, métropole (France
Métropolitaine → cité mère, ville importante) etc...
Métropole : Ville « importante » avec un certain degré d'imprécision et une ville qui connait un
phénomène de métropolisation → concentration dans une ville des activités économiques, de
fonction, de hautes technologies…
Mégalopoles : Espace urbanisé de grande dimension, incluant de très grandes villes, et des villes
de tailles diverses, ainsi que des espaces peu urbanisés.
Définir la ville est chose difficile. La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres
caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses et surtout une autonomie
politique. Toutefois, les critères tels le paysage, le nombre d’habitants et les activités
dominantes permettent d’esquisser une définition de la ville.
5
Il renvoie au nombre d’habitants. Il varie selon les pays : est ville, une agglomération de 2000
habitants en France, de 200 au Danemark, 50 000 au Japon. Les Nations unies retiennent le
seuil de 20 000 habitants.
b) Le critère du paysage
La ville diffère de la campagne ou du village par son aspect, caractérisé par l’enchevêtrement
des rues et des immeubles, des gratte-ciel.
Les activités de la ville ne sont généralement plus agricoles. Y dominent les emplois industriels
et les services.
La ville peut être définie comme une agglomération relativement peuplée, dotée d’équipements
modernes où dominent les activités non- agricoles.
Pour les géographes contemporains comme Pierre George, une ville se définit comme « un
groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une
forme d'organisation économique et sociale ».
On fait aussi souvent la distinction entre ville et village avec les activités dominantes, en tenant
compte de la population : la ville n'a pas une activité essentiellement agricole ou artisanale,
contrairement au village, elle a aussi une activité commerciale, politique, intellectuelle. Avec
cette définition, une ville pourrait être plus petite qu'une agglomération fortement peuplée à
partir d'un réseau de communication.
Étymologiquement, le mot ville vient de villa, établissement rural autarcique qui a souvent
constitué le noyau des villes médiévales en Occident. La ville évoque aussi la civitas,
communauté de citoyens, vivant ensemble, et possédant un mode de vie citadin. Ainsi, dès
l’origine, la ville apparaît comme une forme spatiale et un objet social.
Le critère statistique est dépassé ; rassemblement humain sur une surface restreinte ou,
autrement dit, des hommes agglomérés en nombre suffisant pour former une forte densité
spatiale. Selon les pays, ce critère est très variable, les comparaisons sont donc impossibles. Ex.
France : commune dont la population agglomérée dépasse 2000 hab. Le statut politique des
villes varie d’un pays à l’autre.
6
Sur le plan social, la ville abrite des citadins, des gens qui ne travaillent pas la terre. Cette notion
a beaucoup évolué avec la société ; les citadins vivants, très souvent, à la campagne, c'est-à-
dire dans un milieu rural. Il faut considérer, socialement, que l’homme utilise et façonne la ville
et réciproquement. Le cadre urbain, l’ambiance urbaine influent sur les habitants. La civilisation
urbaine : pénétration du mode de vie urbain dans le monde rural ; les citadins étant devenus
majoritaires dans le monde, et leur mode de vie s’est étendu à la quasi-totalité de la population,
même rurale de très nombreux pays.
Les premières villes importantes connues apparaissent à la fin du Néolithique, avec la culture
de Cucuteni-Trypillia1 à partir de la fin du Ve millénaire avant notre ère, en Ukraine, Roumanie
et Moldavie, ces villes pouvaient atteindre plus de 15000 habitants et s'étendre sur plusieurs
kilomètre carrés, elles étaient très planifiées et organisées en plan elliptique concentriques. De
grandes villes apparaissent ensuite entre 3500 et 1500 av. J.-C. dans les régions fertiles et
limoneuses de Mésopotamie comprises entre le Tigre et l'Euphrate, aujourd'hui l'Irak,
notamment avec la ville d'Uruk, le premier grand centre urbain du Proche-Orient ancien, puis
en Syrie, en Égypte, dans les vallées du Nil et du Jourdain, et les vallées de l'Indus et du Yangzi
Jiang.
villes fondées au bord d'un cours d'eau (voie de communication fluviale et point de
franchissement) : Angers, Bagdad, Budapest, Buenos Aires, Belgrade, Genève,
Londres, Lyon, Paris, Séville ;
o villes fondées au bord d'un cours d'eau ou d'une mer, spécifiquement au début
ou en fin de bief navigable : Assouan, Brazzaville, Kinshasa, Kisangani,
Livingstone, Matadi, Suez ;
o villes fondées au bord d'un cours d'eau, spécifiquement pour le franchissement
par un pont ou un gué : Bruges (« pont »), Maastricht (« franchissement de la
Meuse »), Oxford (« gué du bœuf ») ;
villes fondées sur un emplacement propice au développement d'un port : Alger,
Amsterdam, Anvers, Barcelone, Beyrouth, Copenhague (« port commercial »), Gdansk,
Gênes, Istanbul, Liverpool, La Havane, Hambourg, Karachi, Los Angeles, Marseille,
Valparaíso ;
villes fondées ou développées pour des motifs militaires : Brest, Toulon, Ndjamena,
Volgograd ;
villes développées par les activités commerciales : Bergen, Bordeaux, Bruges, Hong
Kong, Lübeck, Venise ;
villes développées par les activités industrielles : Chicago, Détroit, Dortmund,
Eindhoven, Manchester, Mulhouse, Pittsburgh, Shenzhen ;
1La culture de Cucuteni-Trypillia (du nom de deux villages), en roumain culture de Cucuteni-Tripolia, en russe culture
de Tripol'e (Триполье) et en ukrainien culture de Trypillia (Трипілля), était une culture néolithique des 5e et 4e millénaires
avant notre ère, localisée autour du Dniestr, entre les Carpates et le Dniepr, où elle donna naissance à des agglomérations proto-
urbaines d'extension considérable pour l'époque.
7
villes créées pour devenir une nouvelle capitale : Abuja, Brasilia, Canberra,
Chandigarh, Freetown, Gbadolite, Islamabad, Louxor, Naypyidaw, Ottawa, Saint-
Pétersbourg, Washington ;
villes fondées par des conquérants ou des colons : Abidjan, Alexandrie, Arles,
Bombay, Cologne, Kairouan, Le Caire, Le Cap, Marseille, Madras, Narbonne, New
York, Québec, Rio de Janeiro, Pretoria, Vladivostok ;
villes développées du fait de la proximité d'une ressource naturelle : Alice Springs,
Johannesburg, Kimberley, Kiruna, Kitwe, Lubumbashi, Manaus, Potosi ;
villes développées du fait religieux : Jérusalem, Lourdes, Médine.
Le site est la « configuration du lieu, du terrain où s’élève une ville »; « emplacement précis où
est localisée une activité »; positions, conditions physiques. Il existe des sites défensifs (forts
et châteaux), des sites ouverts (ports et sites de production).
2.3.2. La situation
Situation: « manière dont une chose est disposée, située ou orientée »; « ensemble des
circonstances dans lesquelles une personne se trouve »;contexte, conditions historiques. En
géographie, la situation est un concept spatial permettant la localisation relative d'un espace
par rapport à son environnement1 proche ou non. Il inscrit un lieu dans un cadre plus général
afin de le qualifier à travers ses interactions avec l'extérieur. Elle fait intervenir des notions de
contiguïté et de connexité, essentielles en analyse spatiale.
Plan ville-rue : Le terme de village-rue désigne un type d’habitat rural groupé. Il s'agit d’une
agglomération dont les constructions se succèdent de part et d'autre d'une rue unique. Plan
linéaire : Il est considéré comme une adaptation de la ville-rue qui a caractérisé certaines petites
villes placées dans des conditions de sites particulières.
8
Les voies de communication circulaires sont appelées boulevards, tandis que les axes qui relient
le centre de la ville à l'extérieur (et qui forment des rayons, mot venant du latin radius) sont
appelés avenues
Le plan radioconcentrique est avantageux parce qu’il met en valeur un point central, qu’il
évite la monotonie de l’échiquier, qu’il s’adapte bien au relief,
Inconvénients :
Il y a d’abord la difficulté de construction notamment des maisons voisines du point
central situées entre deux rues rayonnantes et qui sont trop étroites
La délimitation des parcelles est très coûteuse ;
Complexité des fonctions des grandes villes modernes qui peuvent difficilement se
contenter d’un seul centre.
Les distances sont allongées par les arcs de cercle,
Les blocs de constructions ont des formes irrégulières
Les inconvénients l’emportant sur les avantages, ce plan n’a pas eu le succès de l’échiquier. On
ne l’utilise plus, ou alors on imagine des plans complexes.
Le plan semi radio-concentrique ou en demi-cercle ne constitue au fond qu'une variante du
précédent. Sur un littoral, sur la rive d'un grand fleuve ou en bordure d'une forêt, la ville s'est
développée autour d'un centre souvent occupé par le château ou le palais royal.
9
Plan hippodamien, en damier ou milésien ou en échiquier : L'adjectif hippodamien est issu
du nom d'Hippodamos, architecte grec considéré comme l'un des pères de l'urbanisme et dont
les plans d'aménagement étaient caractérisés par des rues rectilignes et larges qui se croisaient
à angle droit. Les grands axes se recoupant perpendiculairement. La trame est géométrique et
les rues se coupent à angle droit. Ce plan traduit la volonté des fondateurs de la ville d'organiser
rationnellement l’espace urbain. Cependant, malgré sa simplicité apparente, ce type de plan
présente des inconvénients : il rallonge les temps de trajet (sauf si on ouvre des « diagonales »
pour circuler. Le qualificatif milésien provient de la ville de naissance d'Hippodamos, Milet.
L'appellation en damier ou en échiquier fait référence au plateau du jeu de dames ou d'échecs,
dont les cases forment un motif identique.
Le succès de ce plan est lié au régime économique et social de la libre entreprise qui avait
inspiré la mise en valeur des pays neufs. Il s’agit en fait d’une planification spéculative. Il peut
être suggéré par des particularités du site qui est horizontal. Il est le plus répandu et il se retrouve
dans la plupart des banlieues récentes des grandes villes. Ce plan s’accommode bien à des
nécessités du lotissement, du découpage de la ville en secteurs administratifs, de la construction
de maisons en blocs réguliers, et il est facile de s’y repérer.
Inconvénients :
10
Plan désordonné
Le plan désordonné : Bien des villes présentent un plan non géométrique, constitué par un
réseau de rues tortueuses, sans ligne directrice, sur lesquelles se greffent des impasses et
des cours intérieures.
On distingue deux types de villes présentant des plans non géométriques à savoir la disposition
désordonnée spontanée et la disposition désordonnée volontaire.
Bien des villes présentent un plan non géométrique, constitué par un réseau de rues tortueuses,
sans ligne directrice, sur lesquelles se greffent des impasses et des cours intérieures. Ce type
de plan est dû au fait que la ville a été construite au petit bonheur, c’est-à-dire queles hommes
se plaçaient comme ils pouvaient, s’accommodant parfois d’un établissement rural préexistant,
s’entassant dans la forteresse, s’alignant le long de la rue commerçante.
Il ne s’agit pas d’une «survivance dans la ville de l’empirisme de la disposition des maisons
dans le village non ordonné», mais de villes créées par des urbanistes, qui ont rejeté les plans
géométriques traditionnels. Ils ont dessiné alors comme canevas urbain un réseau de rues en
arabesques, sans régularité appelé parfois «plan en jardin anglais» en souvenir de son apparition
à la fin du XIX ème siècle pour lutter contre l’uniformité du plan quadrillé. Il a évidemment de
gros défauts : l’aménagement des constructions est difficile, car les lots sont de taille et de forme
différente. La construction doit être lâche. C’est pourquoi, on a surtout utilisé ce plan pour des
quartiers de résidence aisés car il est onéreux, mais actuellement bien des villes nouvelles à
construction lâche, avec des larges espaces verts, ont tendance à l’adopter. C’est le cas de la
ville de Tennessee aux USA.
2.4.2. Typologie des villes
Un bourg est une agglomération rurale moins importante que la ville, où se tient
ordinairement le marché des villages environnants1 et qui tient lieu de centre
administratif local (un droit de fortification existait à l'époque médiévale) ce qui
le distingue de la simple bourgade. On parle généralement de bourg pour
désigner une localité de taille intermédiaire entre le village et la ville, sans
11
faubourg2 ni banlieue. Sur le plan administratif, le bourg peut être le chef-lieu
d'une commune dont peuvent dépendre des villages et hameaux.
Une ville moyenne est généralement désignée comme une ville ayant une
population comprise entre 20 000 et 100 000 habitants. On compterait ainsi en
France 200 villes moyennes et 160 intercommunalités entrant dans cette
catégorie. D'un point de vue politique, les villes moyennes sont regroupées au
sein de la Fédération des villes moyennes (FVM) devenue le 19 juin 2014 la
Fédération des villes de France.
Une agglomération est définie comme une ville-centre (au sens administratif)
munie de ses banlieues (entités administratives incluses dans la continuité
urbaine) s'il y a lieu. La notion peut également avoir une dimension politique,
dans ce cas elle correspond à plusieurs entités administratives interconnectées,
mais pas nécessairement agglomérées qui gèrent leurs projets en commun
(transports, déchets, projets de réhabilitation de quartiers, etc.).
Une métropole (emprunt du bas latin metropolis « capitale d'une province » et
du grec mêtropoles « ville mère ») est la ville principale d'une région
géographique ou d'un pays, qui, à la tête d'une aire urbaine importante, par sa
grande population et par ses activités économiques et culturelles, permet
d'exercer des fonctions organisationnelles sur l'ensemble de la région qu'elle
domine. Elle n'est pas obligatoirement la capitale du pays comme New York qui
est la plus grande métropole des États-Unis alors que Washington est sa capitale.
Par extension, le terme métropole peut s'employer pour désigner un endroit où
se concentre une activité spécifique, comme Paris, qui est la métropole de la
mode par excellence, ou Los Angeles, qui est la métropole du cinéma1.La
métropole désigne aussi, pour certains pays, le territoire continental ou central
par rapport à ses territoires extérieurs ou collectivités d'outre-mer. Par exemple,
la France métropolitaine est appelée « la métropole » par opposition aux
territoires français situés outre-mer2; la guerre d'indépendance des États-Unis
opposa certains colons britanniques d'Amérique du Nord, à leur métropole, le
Royaume de Grande-Bretagne.
Une mégapole est une très grande agglomération qui se caractérise
généralement par la présence en son sein de fonctions politiques et économiques
majeures. Dans les années 1970, l'ONU a fixé le seuil d'une mégapole à 10
millions1 d'habitants (anciennement 8). Le terme de mégapole peut parfois être
employé comme synonyme de métropole, à condition que l'agglomération en
question soit en tête du réseau urbain dont elle fait partie, qu'elle concentre des
fonctions économiques, culturelles et organisationnelles importantes, et qu'elle
exerce un rayonnement international d'envergure. Cela explique qu'une
12
mégapole, malgré un nombre d'habitants conséquent, n'atteigne pas
obligatoirement le statut de métropole.
L'expression de réseau urbain a été employée par les géographes français depuis les années
1950-1960 (thèses de Raymond Dugrand, de Michel Rochefort) pour désigner l'organisation
hiérarchisée, à la fois complémentaire et concurrente des villes au sein d'un territoire régional
ou nationale. L'expression évoque les relations qu'entretiennent les villes entre elles à
travers les voies qui assurent leurs échanges, les flux qui en traduisent l'intensité. Elle met
ainsi l'accent sur les supports techniques de ces relations : c'est pourquoi on peut alors lui
préférer l'expression de système de ville, plus englobant. La représentation graphique et
cartographique des réseaux urbains peut parfois poser le problème d'une confusion avec celle
des réseaux techniques (voiries, infrastructures diverses). Chaque État a son propre réseau
urbain, dont l'organisation s'explique le plus souvent par l'histoire (formation de l'État
ancienne ou récente, peuplement à partir d'un noyau initial de colonisation) et la structure
politique (État unitaire 2 ou État fédéral). On distingue logiquement deux ²modèles : les
2
Un État est dit unitaire lorsque tous les citoyens sont soumis au même et unique pouvoir. C'est la forme la plus répandue
d'État dans le monde. En général, l'État unitaire connaît des divisions territoriales, il existe des relais entre la population et
le pouvoir central. Il s'oppose conceptuellement à l'État fédéral, composé d'États fédérés, où la souveraineté est partagée
entre l'État fédéral et les États fédérés.
13
réseaux urbains centralisés3 et les réseaux urbains multipolaires4 et dans les différentes villes
on a différents centres à savoir le centre-ville, la ville centre, le centre démographique et le
centre historique.
La
Ville-centre: commune centrale dans une agglomération (par opposition à la périphérie et a
ux communes périurbaines). A ne pas confondre avec le centre-ville.
Le centre-ville désigne le noyau central (en général le coeur historique ou le centre décisionnl
). Le centre-ville est le cœur typique et historique de la ville. Il est également appelé
hypercentre dans le cas des grandes agglomérations. C'est le lieu des manifestations culturelles
et sportives, des échanges et de la politique (au sens de la polis grecque). L'habitat y est dense
et les commerces, lieux de culte et services publics s'y trouvent.
Le centre historique est l'espace urbain le plus ancien dans une commune. Le centre historique
se caractérise le plus souvent par un important patrimoine urbain et architectural. Parmi les plus
remarquables, certains sont classés par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.
Dans le langage courant, l'expression réseau urbain désigne les infrastructures de voiries, de
transport, de canalisations et câblage, etc. propres à une agglomération. La notion de réseau
urbain est une notion propre aux géographes. Elle est liée aux concepts de
Un réseau urbain se caractérise d'abord par le "semis urbain", c'est-à-dire la répartition des villes
dans l'espace et les relations entre elles et l'influence exercée par les villes sur les territoires.
3
On dit qu'un État a un réseau urbain centralisé lorsqu'il ne possède qu'une métropole qui commande son territoire et remplit
à la fois le rôle de capitale politique, économique et culturelle du pays.
La France en fournit un exemple : Paris concentre un sixième de la population du pays, et c'est une ville sept fois plus peuplée
que les deux villes suivantes par la taille, Lyon et Marseille ; l'agglomération parisienne concentre 90 % des sièges sociaux des
entreprises, les deux tiers des chercheurs, un tiers des étudiants, la quasi-totalité des médias nationaux, une grande partie de la
création artistique, les plus grands musées ; l'organisation centralisée de la France se lit sur une simple carte routière, qui montre
que le réseau routier français est centré sur Paris.
Ce modèle est le plus fréquent dans le monde. Il s'explique souvent par l'ancienneté de l'existence d'un État centralisé et du
choix de sa capitale. C'est le cas de la France, du Royaume-Uni, du Portugal, de l'Autriche (avec la particularité pour cet État
que Vienne était jusqu'en 1918 la capitale d'un empire beaucoup plus grand que l'État actuel).
Mais ce modèle est également le plus fréquent dans le cas des États africains, indépendants depuis une cinquantaine d'années
seulement, et dont le découpage date d'environ un siècle : on peut l'expliquer par le fait que l'urbanisation de ces pays n'est que
récente, et qu'elle se fait au profit principal de la capitale.
Si on associe souvent un réseau urbain centralisé à un État unitaire, ce n'est pas systématique : par exemple le Mexique et
l'Argentine sont deux États fédéraux dont le réseau urbain est dominé par une capitale géante.
14
On distingue plusieurs types de réseaux urbains :
le réseau polarisé intégral (ou unipolaire) : Une ville principale domine toutes les autres
et concentre toutes les fonctions importantes. Les relations se font principalement entre
la ville principale et les villes secondaires. les liaisons transversales sont rares.
Exemple : Le réseau urbain français est polarisé intégral autour de Paris.
le réseau polarisé équilibré : Il est organisé autour d'une ville principale, mais possède
des relais importants dans d'autres villes. Exemple : le réseau urbain de Lyon a des
ramifications dans d'autres villes telles que Grenoble. Il faut le différencier du réseau
polarisé intégral car toutes les fonctions ne sont pas situées dans une seule et même
ville.
le réseau bipolaire : 2 villes principales organisent l'espace. Entre les deux pôles il existe
des relations de concurrence et de complémentarité. Les échanges se font
principalement sur l'axe reliant ces 2 villes. Exemple : le réseau urbain espagnol avec
Madrid et Barcelone ou celui de la région Centre-Val de Loire avec Orléans et Tours.
le réseau linéaire : plusieurs villes d'importances variables se trouvent le long d'un axe.
ce système se caractérise par la faiblesse des relations entre les différents pôles.
Exemple : La Côte d'Azur en France.
NB : en changeant d'échelle, on change de type de réseau. Exemple chacun des pôles d'un réseau
bipolaire organise un petit réseau unipolaire autour d'elle.
Ensemble des villes et de leurs zones d'influence, constituées en structure hiérarchisée dans un
territoire donné. Ces villes assurent la fonction de pôle d'attraction pour leur zone d'influence.
Une hiérarchie urbaine s'instaure entre les villes voisines, qui se traduit par une hiérarchie des
fonctions (sociales, économiques, culturelles...).
La notion d’armature urbaine est étroitement liée à deux autres notions à savoir :
- la hiérarchie urbaine qui implique une structuration en différents niveaux et des rapports
de dominance entre les villes voisines de différents niveaux.
15
Les méthodes d’établissement des hiérarchies urbaines
A partir des années 1960 on s’intéresse beaucoup aux armatures urbaines conçues en tant que
soutien ou même comme base de l’aménagement du territoire (exemple de la France). Les
principaux critères d’établissement des hiérarchies urbaines sont les suivants :
3.2.1. La population
La population est un critère de base. Un seuil d’un million d’habitants dans les pays développés
correspond à celui à partir duquel il est nécessaire de recourir, dans le domaine des transports
en commun, à un métro. En Europe 80 % des villes millionnaire en ont un, ce qui est plus
qu’une coïncidence.
Dans les pays de tradition centralisée on concentre les fonctions, exemple : Paris, première
puissance politique, économique en France, de même Londres ou Vienne, Tokyo, Santiago du
Chili.
Dans les pays plus décentralisés au contraire, il y a souvent cette dissociation, les capitales
fédérales sont partout assez petites : Canberra, Washington et Brasilia sont loin de Melbourne
et Sydney, New York et Sao Paulo.
Les hiérarchies varient d’un pays à l’autre mais partout les dispositions se ressemblent. Au-
dessus de la circonscription de base la commune, puis le chef-lieu de canton ou de comté, le
département français, puis la province, l’État américain, la république soviétique,..., enfin
l’Etat. Le fait d’être à la tête d’une de ces divisions procure au moins les appareils administratifs
afférents.
Le pouvoir de commandement économique est un des éléments les plus utilisés. Il peut
s’apprécier par la présence des sièges sociaux d’entreprises ; on les recense pour en obtenir le
nombre puis on calcule le rayonnement des sociétés contrôlées par la ville en appréciant le
nombre de leurs salariés et leurs chiffres d’affaires ou tout autre indicateur. Il faut seulement
vérifier que ces sièges sociaux sont réels et non de simples adresses.
16
3.3. Types de hiérarchies urbaines
Tous ces éléments (population, fonctions politiques et administratives et rayonnement
économique) donnent une image du rayonnement urbain et permettent un classement. La
difficulté réside dans la pondération des éléments connus de façon à permettre la comparaison.
Il n’y a pas de consensus scientifique à ce sujet. Quelle valeur attribuer à la population totale
par rapport à la présence d’une université ? Chaque étude propose sa conception propre car il
ne peut y avoir de vérité absolue dans ce domaine.
Quoi qu’il en soit, on classe les villes en catégories dont les définitions les plus usitées sont les
suivantes :
Par définition ce type de ville peut difficilement se rencontrer dans les pays du tiers
monde. En Afrique seule Johannesburg peut être comparée à ces grandes villes du monde
occidental. En Asie Hong Kong, et Singapour. En Amérique latine seules Mexico, Buenos aires,
Rio de Janeiro Sao Paulo peuvent prétendre à ce rang.
A un niveau intermédiaire, les métropoles sont des villes plus petites qui ont :
1. en termes de population entre 500 000 et 1 million d’hab. dans les pays industrialisés mais
peuvent largement dépasser ce nombre dans les pays du tiers monde où la masse de la
population ne correspond pas forcément à la taille réelle de la ville dans l’économie.
2. un éventail complet de fonctions, à la fois industrielles et de services pour la population
régionale. Ce qui les distingue des métropoles internationales c’est la faiblesse ou
l’inexistence du rayonnement international.
Ainsi en France on a Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, etc. ; en Allemagne Stuttgart
et Düsseldorf ; en Italie : Turin, Florence, Palerme ; au Canada : Edmonton et Calgary ; aux
U.S.A. : Boston, Denver, Atlanta, etc.
Les niveaux inférieurs de la hiérarchie urbaine sont constitués par les moyennes villes de
l’Occident : population est comprise entre 50 000 et 200 000 hbts.
17
spécialistes, les commerces de luxe n’offrent pas la variété et le choix nécessaires, de même
que les fonctions ludiques (l’animation nocturne est réduite).
Le recours à d’autres villes, plus grandes et mieux équipées, est nécessaire.
Enfin les petites villes de 5 000 à 50 000 habitants rayonnent sur leur espace propre, moins
de 50 kilomètres et possèdent les services banaux. Ce sont les chefs-lieux de département ou de
provinces en Europe occidentale.
3.4. Les types de réseaux hiérarchiques
3.4.1. Réseau métropolisé
Le type métropolisé est caractérisé par la concentration des fonctions supérieures, la croissance
démographique et économique. Deux variantes se rencontrent :
2* Les réseaux bicéphales sont une variante du premier type. Ils sont plus rares et correspondent
à des circonstances historiques ou à la grande dimension du pays qui empêche le
monocéphalisme. Parmi les meilleurs exemples on trouve le cas de Madrid et de Barcelone
en Espagne, de Rome et de Milan en Italie, de Rio Janeiro et de Sao Paulo au Brésil, de
Sydney et de Melbourne en Australie, de Los Angeles et de San Francisco aux USA.
3* Les réseaux multicéphales amorcent déjà une division des fonctions dominantes mais les
villes secondaires demeurent de taille très inférieure aux métropoles dont la croissance est
trop rapide. Ils peuvent exister à deux niveaux :
1. Dans le premier existe une capitale, parfois deux villes au niveau supérieur, mais
elle laisse subsister ou suscite l’existence de métropoles inférieures: l’Italie avec Rome et
Milan mais aussi Turin, Naples, Bari, Florence et Palerme ; l’Espagne avec Madrid et
Barcelone mais Séville, Oviedo, Cordoba et Valence
2. Dans le second, il n’y a pas de super métropole mais des métropoles moyennes
dominant leur propre territoire. C’est en gros le cas de l’Allemagne.
18
La Suisse donne la même image avec Zurich mais aussi Bâle, Berne, Genève, St-Gall ou
Lugano.
Les réseaux informes sont ceux dans lesquels il n’y a pas de hiérarchie vraiment apparente. Il
n’existe pas à l’échelle d’un pays entier car la métropolisation a gagné la planète, mais on peut
les rencontrer à l’échelle régionale. C’est le cas de la Ruhr, du bassin houiller du Nord de la
France et du Sud de la Belgique.
La répartition dans l’espace des différents types de villes est le second aspect caractéristique
des armatures. Cette disposition dépend de multiples facteurs : le climat, l’évolution historique
où le peuplement et le développement. Le développement peut s’effectuer à une extrémité du
pays, une frange côtière par exemple ou une volonté politique peut manifester la création d’une
capitale dans un endroit du territoire. Les principales dispositions sont les suivantes :
Les armatures à dominante périphérique sont très fréquentes. Les villes principales sont
disposées sur un élément de périphérie : la côte d’où est venu le peuplement et où se concentre
encore l’activité : l’Afrique dans presque toute sa surface a une physionomie urbaine de ce type.
Le Niger donne un bon exemple : la quasi-totalité des villes sont concentrées le long du fleuve
et de la frontière d’avec le Nigéria.
Les armatures spatialement équilibrées sont disposées régulièrement dans l’espace. Elles
apparaissent surtout dans deux cas : les pays d’ancienne implantation et de forte activité diffuse
et les pays de taille suffisante dont les possibilités d’utilisation sont relativement homogènes.
Les armatures spatiales «trouées» sont celles où dans un système, régulier dans l’ensemble,
apparaissent des lacunes, des zones moins urbanisées. Les causes sont multiples mais se
ramènent à la présence de zones moins utilisables ou en perte de vitesse ou pas encore utilisées
dans les pays à marge pionnier. Le Congo par exemple où, à part Brazzaville et Pointe Noire,
les autres agglomérations ont moins de 10 000 hab. et ont un très faible niveau de services.
3. Morphologie urbaine
L’étude interne de la ville nous conduit à certaines questions : comment la population, les
quartiers, les activités se répartissent-ils dans le tissu urbain et comment ce tissu est-il organisé ?
La première démarche privilégie l'analyse des fonctions à laquelle elle subordonne celle de la
population et du mode de vie urbain, la seconde s'attache davantage aux formes et à la manière
dont le mode de vie s'y ajuste. Les notions n'ont pas la même netteté dans cette seconde
perspective: celle de paysage urbain.
19
La morphologie urbaine est l'étude des formes urbaines. La morphologie urbaine vise à
étudier les tissus urbains au-delà de la simple analyse architecturale des bâtiments et à identifier
les schémas et structures sous-jacents. La morphologie urbaine étudie les formes et les
caractéristiques de la ville (la voirie, le parcellaire, le découpage du sol, les densités, les usages),
et les phénomènes qui en sont à l'origine: topographie, histoire, influence culturelle, économie,
règles d'urbanisme, contexte technologique ou encore énergétique. Elle s'appuie sur les
différentes échelles constitutives du monde urbain : le bâtiment, l'îlot, le tissu urbain, la ville,
l'agglomération. Elle est interdisciplinaire, entre histoire et géographie urbaines, urbanisme et
archéologie.
La morphologie urbaine est le résultat des conditions historiques, politiques, culturelles (et
notamment architecturales) dans lesquelles la ville a été créée et s'est agrandie. Elle est le fruit
d'une évolution spontanée ou planifiée par la volonté des pouvoirs publics.
Les notions voisines de "structure urbaine", "forme urbaine", "morphologie urbaine"… ne sont
pas toujours claires et les définitions varient souvent d'un auteur à l'autre.
LA TRAME URBAINE
Elle est composée d'îlots divisés en parcelles et séparés par des voies plus ou moins larges.
Voies, îlots et parcelles sont de formes plus ou moins géométriques.
La trame urbaine peut être : Irrégulière : aucune forme géométrique n'est prédominant. C'est le
cas des quartiers anciens où les parcelles rurales n'ont guère été modifiées. Quadrangulaire :
les îlots sont carrés ou rectangulaires ainsi que les parcelles, et les voies sont de largeur
constante et perpendiculaires. C'est le tracé le plus facile. Non orthogonaux ou en courbe : ces
tracés (cercles, étoile, croissants...) sont rares parce que plus difficiles à réaliser.
Les îlots peuvent présenter une plus ou moins forte densité d'immeubles
3.3.1.1.2. La voirie
Est destinée aux véhicules qui doivent circuler facilement. Pour ce faire il est indispensable de
bien calculer le rapport entre la surface de circulation et la surface totale. L'intensité de la
circulation dépend aussi de la densité d'occupation des îlots. Enfin, la capacité du réseau dépend
de la circulation aux heures de pointe.
Le contenu social des quartiers résidentiels a souvent des rapports avec la trame. Les quartiers
aisés ont de grandes parcelles, des îlots réguliers, des voies larges, une densité moindre. Les
quartiers ouvriers, surtout s'ils sont anciens, ont de petites parcelles, des îlots plus irréguliers,
des voies plus étroites.
20
La trame une fois établie est difficilement modifiée, car il est fort coûteux de déplacer la voirie
et tous les réseaux qui se trouvent sous sa surface. Il faut pour cela une opération de rénovation
urbaine.
3.3.1.1. Le parcellaire
Découpage du sol en lots ou parcelles pour son appropriation ou son utilisation. Il est déterminé
par le maillage et sert de support du bâti.
3.3.1.2. Bâti ou tissu constitutif
Il est composé d’immeubles caractérisés par leur âge, leur style, leur élévation, mais aussi par
les vides urbaines et les espaces publics (places, parcs, jardins, ect.). C’est donc une
combinaison complexe variée du plein et des vides qui engendre une structure appelée le tissu
urbain.
Ce tissu urbain en association avec la voirie forme la trame urbaine. La voirie est destinée aux
véhicules qui doivent circuler facilement. Pour ce faire, il est indispensable de bien calculer le
rapport entre la surface de circulation et la surface totale. L'intensité de la circulation dépend
aussi de la densité d'occupation des îlots. La trame urbaine, une fois établie, est difficilement
modifié, car il est fort coûteux de déplacer la voirie et tous les réseaux qui se trouvent sous sa
surface. Il faut pour cela une opération de rénovation urbaine.
La voirie
l'ensemble des voies de circulation (le réseau routier : routes, chemins, rues, etc.) avec leurs
dépendances,
la nature et la structure de ces voies (voie unique, 2 x 2 voies, etc.).
Initialement, une voirie, parfois écrit voierie, était un lieu où l'on portait les ordures, les
immondices. Certaines rues, comme à Paris, portaient à cet effet le nom de rue de la
voierie, rue de la voirie ou chemin de la voirie
Le parcellaire
Une parcelle est généralement une superficie de terrain ayant une unité de propriété. Une
parcelle peut être dans ce cas la propriété d'une personne privée ou publique, seule ou en groupe.
Un ensemble des parcelles peut être désigné comme un « parcellaire ».
Un certain nombre de taxes sont définies selon la taille et l'emplacement des parcelles, comme
la taxe foncière.
21
en agriculture, elle désigne alors la division agricole (champ, pré, vignoble, verger, etc.)
exploitée par la même personne ou le même groupe de personnes.
en sylviculture, G. Sêe, sous-inspecteur des forêts définissait les parcelles en 1868
comme des « enceintes formées par des lignes de configuration, de fertilité ou de
consistance » en préférant ce mot à l'ancien mot de « canton » qu'il considère même
comme un néologisme quand on le réutilise (à cette époque).
en urbanisme et dans les plans cadastraux, elles sont définies selon leurs propriétaires
et leurs limites parcellaires, tant en milieu rural qu'urbain. Ainsi, une parcelle définit
autant une unité de terrain agricole, qu'un terrain habité, ou encore une parcelle à
l'abandon ou dévolue aux stationnements automobiles.
Au Québec, une parcelle est aussi appelé un lot. L'outil gouvernemental permettant la
consultation de la base de données cadastrales s'appelle InfoLot.
L’analyse du «tissu urbain» conduit à une première distinction capitale : l’importance respective
de l’espace bâti et aménagé en espace proprement urbain (construction, voies et places) et des
étendues libres (terrains vacants, eaux, parcs et jardins).
La discontinuité maxima correspond aux villes dont des fractions se développent en îlots isolés
d’urbanisation, à l’écart de la masse urbaine principale : c’est le cas des villes satellites de
Londres.
En fait comme le plan, la densité des constructions, la plus ou moins vaste étendue de terrains
libres, dépend de l’évolution historique des villes, des fonctions assumées successivement.
22
Selon Lavedan, Paris comptait en 1913, pour une superficie communale de 7 800 ha, 44,5 %
d’espaces bâtis et 55,5 % d’espaces libres ; ces derniers l’emportaient donc. En 1957, c’est
l’inverse ; pour une superficie communale de 8 693 ha (bois de Boulogne et Vincennes exclus,
comme en 1913) on compte 4 870 ha bâtis (soit 56% de la superficie) et 3 823 ha non bâtis
(44%). Il y a donc eu une nette augmentation des surfaces construites, au détriment surtout des
jardins privés. Elle fait de Paris une ville dense, au tissu urbain trop serré, trop compact, trop
peu aéré.
La plus ou moins vaste étendue des terrains libres peut dépendre aussi des conditions du marché
foncier. C’est particulièrement vrai sur les franges urbaines. Le terrain libre n’est plus alors un
élément urbanistique. Il correspond à un phénomène de stérilisation du sol par la spéculation.
En effet lorsqu’une parcelle est développée le prix des terrains vacants qui l’entourent augmente
en prévision de leur mise en valeur immédiate. Cette hausse des prix incite les constructeurs à
s’éloigner pour s’établir là où le prix des terrains est moins élevé. Cette spéculation bloque
littéralement le développement urbain tout en accroissant son coût puisque les égouts, les
aqueducs et les routes augmentent considérablement le budget des services municipaux.
On voit donc qu’il peut y avoir plusieurs types d’espaces libres comme il peut y avoir divers
types de masses bâties. Il faut donc à ce niveau de l’analyse distinguer chacun de ces deux séries
d’éléments : les espaces libres et les constructions urbaines.
Ils sont de 2 sortes : privés et publics. Les premiers sont soit les annexes des immeubles voisins
(cours, jardins) et ne peuvent être étudiés qu’en fonction des surfaces bâties, soit des terrains
vacants stérilisés par la spéculation.
L’évolution des conditions de la circulation automobile transforme le rôle de la rue. Si elle est
trop étroite, elle n’est plus fonctionnelle ; si elle est trop large, elle nuit au lèche-vitrine. Cela
devient de plus en plus vrai avec l’apparition des grandes percées rapides dans les centres-villes.
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Le commerce tend alors à s’expatrier en banlieue dans les centres d’achats. La fonction de la
rue se confine alors au passage.
Aujourd’hui les voies en surplomb, les voies rapides radiales et les autoroutes de ceinture ont
complètement transformé les formes de la croissance urbaine et par là, la structure de
l’organisme urbain.
A la lumière de ce que nous venons de décrire, on pourra se demander si une cité qui a pris
soins, avant tout, de faciliter la circulation intérieure, peut encore se fixer et atteindre d’autres
objectifs ?
En effet une ville où la circulation a la primauté sur toute autre fonction ne peut plus assumer
son rôle traditionnel qui consiste à fournir un cadre adéquat aux échanges et aux rapports
sociaux. Les droits accordés aux véhicules particuliers de se mouvoir et de stationner dans tous
les emplacements de la cité, détruit peu à peu sa conception d’ensemble.
«Tandis que le rôle essentiel des rues est la circulation, celui des places est le stationnement,
la réunion. Ainsi s’explique leur forme toujours ramassée et leur localisation à des points
stratégiques, favorisant cette réunion» J.Tricart.
Comme les rues, il faut étudier les places à la fois selon leur forme et leur fonction. On doit
distinguer également, comme pour les rues, leur localisation dans organisme urbain, leur âge et
évidemment le type de civilisation dans laquelle la ville prend place.
On distingue :
1. Les places traditionnelles, qui réunissent toutes les fonctions : lieu de rassemblement
politique ou militaire, lieu de marché, centre monumental, lieu de promenade. Telle était
l’Agora grecque primitive5, telle est la grande place de la petite ville française, la Plaza Major
d’Amérique latine. Dans les petites villes Suisses, l’assemblée du peuple s’y tient encore
pour les votations.
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AGORA = Principale place publique dans les villes de la Grèce ancienne
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2. Les places de rassemblement politique ou militaire servent à des manifestations
collectives plus ou moins espacées, l’essentiel de l’activité politique se déroulant dans des
bâtiments spécialisés telles l’assemblée nationale ou (la Place de l’étoile à Paris), la Place de
l’Hôtel de ville.
3. Places de marché : d’ordinaire elles sont très vastes, comportant des halls, des barrières
pour le bétail, c’est le cas du champ de foire d’Autum.
5. Les places promenades sont en général récentes (XIXème), créées au milieu des quartiers
résidentiels, pour lutter contre l’entassement urbain. Elles comportent des ombrages, des
sièges et parfois des jardins.
6. Les places de trafic ne servent qu’à la circulation ; ce sont des carrefours plus ou moins
agrandis, plus ou moins ornés (Place de la Bastille à Paris). De formes et de tailles très
diverses, elles sont souvent moins grandes que les autres. Les places de la gare sont une
variété de ce type.
Aujourd’hui les règlements d’urbanisme obligent les grands édifices à être construits en retrait,
et de ce fait, ils donnent sur des espaces aménagés en jardins ou en promenades : ces places
aèrent les zones de gratte-ciel, qui peuvent ainsi dévoiler leurs silhouettes.
On les distingue des places en ceci qu’ils sont destinés à certaines activités particulières et que
de ce fait ils nécessitent un équipement spécial:
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2. Terrains de jeux : sont surtout des stades, des vélodromes, des champs de courses occupants
des surfaces considérables. Ces terrains sont souvent clos, à l’écart du passage de la foule. En
général, ils correspondent à une création du siècle dernier mais leur origine est très diverse.
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