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Le 9 janv 2023

L’inflation

Dans sa « fable » célèbre, Hume indiquait en effet que si la quantité de


monnaie double « miraculeusement » pendant la nuit, l'ensemble des prix sera
multiplié par deux lendemain

Qu'est-ce que l'inflation ?


- étymologiquement du latin inflare, « enfler »,il évoque un phénomène pathologique,
anormal, qu'il conviendrait d'éliminer.
- L'inflation est une augmentation soutenue du niveau « général » des prix et durable
qui peut s'amplifier et devenir incontrôlable

- L'inflation concerne une augmentation durable du niveau moyen des prix plutôt
qu'une hausse passagère de quelques prix spécifiques.
- Il en est de même si cette hausse des prix provoque pas d'effet en chaîne sur les
autres prix

Les mesures de l'inflation


a) Le déflateur du PIB = [PIB nominal / PIB réell * 100
Indique le niveau actuel des prix par rapport à celui de l'année de base. C'est un
indice de prix pour l'ensemble des biens et services finaux de l'économie.
b)L'indice des prix à la consommation (IPC)
L'IPC mesure le coût des biens et des services achetés par un consommateur
typique. L'IPC mesure le prix du panier de consommation.

Notions associées
• la déflation
• La stagflation
• La désinflation
Les différentes formes d'inflation
• l'inflation par la demande(excès de demande sur l'offre),
• l'inflation monétaire (croissance de la masse monétaire supérieure à la production
réelle),
(Déséquilibre entre Aug de la sphère monétaire et la sphère réelle)
• l'inflation importée (augmentation du prix des produits primaires importés, comme
le pétrole)
• l'inflation par les coûts (hausse des facteurs. production et ou de
commercialisation)
• l'inflation budgétaire (déficit du budget de l’Etat
financé par la création monétaire)
l'inflation « rampante » ou « contenue » quand la hausse des prix reste faible (moins
de 2 % par an),
l'inflation « ouverte » quand le taux d'inflation s'élève au-dessus de ce niveau
l'inflation « galopante » quand on atteint une inflation « à deux chiffres
Le 25 janv 2023

la boucle salaire prix

Les causes de la spirale inflationniste


• Rôle des facteurs psychologiques et des anticipations
La combinaison des facteurs peut amplifier le mouvement de façon brutale
• La boucle de rétro-action : si le prix d'un élément essentiel augmente, tous les
autres suivent mécaniquement.
• Les dispositions d'indexations : elles vont contribuer à répercuter et à diffuser de
façon mécanique le phénomène de hausse et le transférer
• La panique monétaire : si la monnaie va perdre de sa valeur, les agents voudront
l'échanger contre des biens (provoquant une inflation par la demande) ou des
devises étrangères (chute sur le marché des changes, hausse du prix des produits
importés, inflation importée).
Les effets de l'inflation

elle pénalise elle favorise

•les créditeurs qui n'ont pas réussi à se • les détenteurs d'actifs (par opposition
prémunir contre l'inflation aux détenteurs de monnaie)
• les détenteurs de monnaie • les détenteurs de stocks (lorsque
• les exportateurs (qui auront plus de ceux-ci ont été achetés avant ou en
mal à vendre leurs produits plus chers) début de hausse des prix)
• les agents victimes de l'illusion • les importateurs (qu vendront plus facil
monétaire (mal investissement, perte de produits étran
pouvoir d'achat masquée par une dont le
hausse nominale du revenu... prix n'a pas de raison d'augmenter
.) autant)
• elle est relativement neutre pour
- les détenteurs de revenus indexés sur l'inflation
- les créditeurs qui se sont correctement protégés
• elle provoque des adaptations
- pression accrue en faveur de l'indexation des revenus sur l'inflation
- hausse de l'endettement (puisqu'il est plus avantageux d'être débiteur que
créancier)
- incitation à investir (arbitrage en faveur de productifs et de l'endettement, au
détriment de la détention de monnaie et la situation de créancier

Les théories explicatives


• Jean Bodin (1530-1596) en France, souligne la responsabilité de l'afflux de métaux
précieux, notamment d'argent, en provenance des nouvelles colonies américaines,
via l'Espagne et le Portugal, dans l'envolée des prix que subit l'Europe à cette
époque.
Adam Smith, puis, David Ricardo (theorie adptative de la monnaie ) approche
dichotomique : monnaie impacte seulement le prix
• Les émissions massives de papier-monnaie pour financer les guerres apparaissent
alors comme étant, de toute évidence, responsables des très fortes hausses de prix
observées.
La théorie keynésienne:
• Keynes se veut un observateur attentif de la crise de 1929, il la décrit comme une
crise de surproduction.
• Il explique la spirale déflationniste:
La baisse continue des prix est due au pessimisme des entreprises alimentant
chômage et baisse du pouvoir d'achat, mais aussi à l'attentisme des consommateurs
qui, atténuant une nouvelle baisse des prix, reportent plus tard leur consommation.

L'inflation est l'augmentation constante des prix. Donc, en cas d'inflation, le pouvoir
d'achat diminue et les capitaux s'en trouvent dévalorisés. En conséquence, la classe
possédante qui ne vit que de ses capitaux s'en trouve appauvrie. "L'inflation est
l'euthanasie des rentiers" (Keynes)
Courbe de philips ( courbe d’ESH)
C'est en 1958 que Phillips démontre qu'une relation décroissante demeurait entre le taux de
chômage et l'inflation.

La courbe de Phillips met en évidence


une relation inverse entre inflation et
chômage. A l'origine, c'est le résultat
d'une analyse historique sur
l’Angleterre entre 1867 et 1957
menée par Phillips en 1958 qui
montrait une relation négative entre la
hausse des salaires et le chômage.
• Une remise en cause de l’analyse keynésienne
• Un accroissement des salaires correspond à un accroissement des coûts
marginaux de production.
• Inflation par les salaires et inflation par les prix.
• Le taux de variation des salaires a une incidence
directe sur le niveau général des prix.
Si le chômage est faible, les entreprises ont plus de difficultés à recruter des
salariés. Il en résulte une pression à la hausse sur les salaires, dans la mesure où
les entreprises essaient d'attirer de nouveaux travailleurs en se livrant à une
concurrence par les salaires. Et lorsque les syndicats négocient avec les
entreprises, la situation tendue du marché du travail les place en situation de force et
ils peuvent alors obtenir des hausses de salaires plus importantes.
A contrario, si le chômage est élevé, il y a peu de pression à la hausse sur les
salaires réels.
Les salaires nominaux augmenteront plus lentement et peuvent même hausser pour
certaines catégories de travailleurs, victimes de la concurrence avec un nombre
important de chômeurs prêts à travailler pour un salaire moindre.

• La relation inverse entre inflation et chômage


(P. Samuelson et R. Solow)
• P. A. Samuelson et R. M. Solow (1960) ont observé une relation négative du type
Phillips pour les Etats-Unis, cette fois entre l'inflation globale et le chômage.
• Pour P. Samuelson et R. Solow, la courbe de Phillips est la preuve de
l'existence d'un dilemme inflation/chômage. Il existe une contrainte
inflation/chômage à partir de laquelle les gouvernements doivent arbitrer entre
leur préférence pour le plein emploi ou pour une maîtrise des prix.

Le NAIRU
• NAIRU (non accelerating inflation rate of unemployment) : C'est le taux de
chômage « qui n'accélère pas l'inflation » (qui n'augmente pas le taux
d'inflation).
Autrement dit, c’est le taux de chômage qui correspond à une progression des
salaires réels parallèle et équivalente à celle productivité de la main d'œuvre.

(il existe un taux de chômage naturel qui permet l'équilibre sur le marché du travail
sans pour autant voir augmenter les risques inflationnistes du fait d'une
augmentation des salaires (provenant de la diminution du nombre de personnes
disponibles)
Le 30 janv 2023
Les monétaristes
Dans son principal ouvrage de 1968: Inflation et systèmes monétaires, Friedman
développe une idée qui lui tient à coeur:
« L'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, car elle ne peut
être créée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide
que celle de la production »
(Friedman, The counter-revolution in Monetary Theory-1970)
M.v = P.Y. OU M.v = P.T
• M représente la masse monétaire en circulation (demande de monnaie)
• v la vitesse de circulation de la monnaie
• P le niveau général des prix,
• Y le volume de production ou de transaction (T)

Au milieu des années 70, la relation de Phillips va être subitement ébranlée. Au


niveau empirique, la stagflation inflige un démenti aux analyses antérieures :
chômage et inflation apparaissent non plus comme deux phénomènes alternatifs,
mais bien comme deux phénomènes peuvent se cumuler. Ainsi, les courbes de
Phillips, si tant est qu'elles existent toujours, se déplacent vers le « nord-est » (en
haut, à cause de la forte inflation, à cause de forts taux de chômage simultanés).

• L'effet des anticipations d'inflation :


Les agents économiques essaient de prédire l'inflation future, consciemment ou non,
et tiennent compte de ces anticipations lors de leurs décisions.
• Anticipations adaptatives (long terme)
• Anticipations rationnelles( court terme)

(Les théoriciens des anticipations rationnelles (Lucas, Sargent, Wallace) vont


radicaliser ce raisonnement, en ne conservant que la courbe verticale de long
terme. L’économiste considère que le chômage est naturel, et qu’il est le fruit
d’un calcul coût-avantage qui fait que certaines personnes préfèrent être au
chômage et vivre des allocations plutôt que de travailler.
Une hausse de l’inflation va permettre à court terme de faire baisser le
chômage, les individus étant victime de l’illusion monétaire, voient le résultat
de leur calcul coût- avantage être modifié, la valeur nominale du salaire
proposé étant avantageuse. Mais à moyen terme l’illusion s’estompe et le
salaire réel n’étant pas suffisant, ces individus retournent au chômage.)

• Une relance non anticipée par les agents économiques, peut, en raison d'une
mauvaise évaluation du nouveau taux d'inflation, faire quelque peu diminuer le
chômage à court terme. Mais très vite, les anticipations s'adaptent, le caractère
artificiel de la relance apparaît, et l'on retourne au taux de chômage de départ (ou
taux de chômage « nature

• Ainsi, si l'illusion d'une courbe de Phillips peut exister à court terme, le résultat final
sera seulement un peu plus d'inflation et, au mieux, un taux de chômage égal. Ce
taux de chômage naturel est pour les monétaristes celui qui correspond à un
équilibre général de longue période. Il constitue pour eux le NAIRU : lorsque le taux
de chômage courant est inférieur au NAIRU, l'inflation s'accélère lorsqu'il lui est
supérieur, il y a désinflation

L'analyse néo-keynésienne
• A la lumière de ces théories, des économistes néo-keynésiens comme Modigliani
ou Stiglitz vont développer une critique des politiques monétaires modernes : Pour
eux, la lutte acharnée contre l'inflation depuis les années 80 serait responsable des
niveaux de chômage élevés dans certains pays. Par exemple, pour Franco
Modigliani, « le chômage est principalement le résultat de politiques
macroéconomiques erronées inspirées par crainte obsessionnelle de l'inflation et
une attitude considérant le chômage comme quantité négligée.

Les politiques de lutte contre l’inflation


La politique budgétaire
• l’Etat cherche à réduire et à limiter la demande tout en luttant contre l’insuffisance
de l’offre.
• La lutte consiste à maîtriser les dépenses publiques, mais aussi celles des
différents agents économiques.
• Pour ce faire, l’Etat peut geler les dépenses publiques ou les diminuer en diminuant
les prestations sociales, en réduisant le nombre de ministères ou les budgets des
ministères, le nombre de fonctionnaires, en fusionnant les services publics...
La politique monétaire
• La politique monétaire vise à agir directement sur la masse monétaire dont le but
est de la réduire et d’agir sur la création monétaire.
• le taux d’intérêt: le coût du crédit sera renchéri, la demande de crédit diminuera, la
masse monétaire diminuera et le taux d’inflation diminuera.
• Le taux de réserves obligatoires peut augmenter : on peut l’augmenter en cas
d’inflation. Les réserves obligatoires sont une partie des crédits accordés par les
banques commerciales placée à la banque centrale. C’est une pénalité (il n’y a pas
de rémunération).
• L’encadrement des crédits :La banque centrale peut imposer des quotas de
volumes de crédit mensuels aux banques commerciales dans le but essentiel de
canaliser les crédits distribués aux particuliers.
Les politiques de lutte contre l’inflation visant les prix et la concurrence
• L’Etat peut pratiquer une politique de lutte contre l’inflation très interventionniste en
fixant les prix des biens vendus par les commerçants
• veiller sur l’existence d’une concurrence (lutter contre les oligopoles, les
monopoles, les ententes, les abus de position dominante entre autres).
• Le « tournant de la rigueur » désigne le changement radical de politique
économique, décidé en mars 1983 par François Mitterrand
• Finis le socialisme et la rupture avec le capitalisme. Fini le « keynésianisme
hydraulique». La France rentre dans l’ordre économique occidental de marché.

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